• il y a 8 mois
Lors de la première session du Think & Do Tank du 02 avril 2024 « Plus de femmes dans les métiers de la transition écologique » au Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, nous avons eu le plaisir d'écouter Orith Azoulay, Valérie Combes-Santonja et Sophie Flak lors de regards croisés sur la "CSRD, quelles nouvelles opportunités professionnelles ?"

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00:00 [Musique]
00:08 Vous le savez désormais, les performances extra-financières sont aussi importantes que les performances financières.
00:17 Et ça, ça va être accéléré, notamment avec l'arrivée d'une directive européenne dont on a entendu parler avec Caroline tout à l'heure, Caroline Renou.
00:29 Puisque l'arrivée de cette directive européenne qui s'appelle la CSRD, pour Corporate Sustainability Reporting Directive,
00:38 les entreprises l'ont bien entendu parler, mais je vois que du côté des jeunes, vous savez aussi de quoi je parle, certainement.
00:47 Voilà, donc cette directive, elle encourage les entreprises à mesurer, à récolter des données extra-financières.
00:56 Et nous allons parler de tout ça pour essayer de savoir comment cette fameuse directive européenne représente une opportunité pour les femmes.
01:06 On va voir en quoi, vous allez voir, ça a un lien direct.
01:10 Alors j'invite sur scène pour en parler Valérie Combes-Jean-Thaujat pour le groupe BPCEU,
01:16 Aurit Azoulay pour Natixis et Sophie Plach pour Razer.
01:27 Bonjour. Mesdames, bonjour. Attention, on repose le micro, du coup, que j'enlève. Installez-vous. Je me mets là.
01:38 Merci d'être là toutes les trois. Alors, pour commencer, est-ce que vous pouvez nous parler de votre métier, chacune,
01:50 et nous expliquer, par ailleurs, on parle d'impact, et moi j'aime bien essayer de comprendre en quoi vos métiers, à vous, mesdames,
01:57 ont un impact direct ou indirect, déjà, pour commencer.
02:01 Bonjour à toutes et tous. Donc moi, je suis directrice de l'impact, précisément, pour le groupe BPCEU.
02:07 Donc le groupe BPCEU, c'est un groupe bancaire non coté qui réunit deux grands réseaux en France,
02:15 le réseau des banques populaires et des caisses d'épargne, qui sont des banques un peu particulières,
02:18 puisque ce sont des banques du territoire qui appartiennent à leurs clients, et donc qui ne sont pas cotées,
02:24 ce qui donne un temps pour observer les transitions et les accompagner, qui est intéressant.
02:29 Et le groupe BPCEU, c'est aussi Natixis, Aurélie, tout à l'heure, vous expliquera ce qu'elle fait au sein de cette entreprise,
02:35 qui est la partie du groupe qui accompagne à l'international les grandes clientèles.
02:40 Alors, ça veut dire quoi, être directrice de l'impact pour un groupe bancaire comme celui-là ?
02:45 Quand on est une banque, et que nous, en l'occurrence, on est une banque qui fait aussi de l'assurance,
02:50 on a trois types d'impact sur la société et l'environnement. On est banquier, on est assureur, et on est investisseur.
02:58 Nous, on a 100 000 collaborateurs dans le monde, ça veut dire qu'on a, ça a été dit tout à l'heure,
03:03 une empreinte sur le monde, qui est celle de nos 100 000 collaborateurs, quand ils se déplacent pour aller travailler,
03:09 quand ils sont formés, quand ils travaillent. Et ça veut dire que quand on accompagne 35 millions de clients,
03:15 la capacité qu'on va avoir à financer certaines choses plutôt que d'autres a un impact sur le monde,
03:20 mais aussi la qualité et la nature des conseils qu'on leur donne a un impact.
03:24 Donc mon rôle, c'est de mesurer cet impact, à la fois environnemental et sociétal.
03:29 Il y a un petit mot juste au-dessus qui lit transition écologique et cohésion au niveau des territoires.
03:34 Quand on est des banques du territoire, on a ça évidemment en tête.
03:37 Et on doit le piloter, parce que ceux qui ne se pilotent pas n'avancent pas.
03:41 On doit, ça va être le cas par la CSRD, s'engager et puis suivre ses engagements.
03:46 Voilà, on va y revenir dans un petit moment.
03:50 - Orit, du coup, Valérie vient de le dire, vous, vous travaillez chez Natic6.
03:55 Est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi votre métier à vous a de l'impact ?
03:59 - Oui, bonjour à tous, Orit Azoulay. Je travaille, donc, Natic6, c'est la banque d'investissement et de financement du groupe BPCE.
04:07 Je dirais en résumé, une banque, mais pour les grands comptes, donc pour les grandes entreprises ou sur des grands projets.
04:18 C'est à peu près la bonne manière de résumer ça.
04:21 L'équipe que je dirige s'appelle le Green and Sustainable Hub, pour avoir un bel anglicisme.
04:27 Il s'agit d'une équipe qui est une équipe front, donc qui est face aux clients, dédiée intégralement aux solutions de financement et d'investissement
04:36 qui intègrent une dimension de durabilité environnementale, sociale, notamment.
04:41 Et qui a deux vocations principales, attirer des flux de capitaux, que ce soit notre propre allocation de capital
04:50 ou celle de certains nombres de nos partenaires et clients, notamment investisseurs, vers des projets ou des entreprises
04:58 qu'on va dire à bénéfice environnemental et social.
05:02 Le deuxième aspect qui est tout aussi important, c'est introduire une notion de redevabilité dans nos financements.
05:12 Donc c'est conditionner l'accès, le prix des financements à l'atteinte d'un certain nombre de critères de performance environnementale et sociale.
05:22 Sur la base de ces connaissances, on octroie, on n'octroie pas, on fait varier nos coûts de financement.
05:32 Et enfin, mon équipe est également en charge d'outiller et de piloter la trajectoire climat de la banque.
05:43 Donc comment nos propres flux et nos propres allocations de capital s'orientent progressivement plus vers du vert, moins vers du marron, si je dois le résumer.
05:55 Merci beaucoup. Et enfin, Sophie pour Eurasio.
06:01 Bonjour à tous. Alors on est effectivement dans le même secteur d'activité, donc comment est-ce qu'on fait pour nous différencier ?
06:07 Chez Eurasio, nous on investit que dans des sociétés qui sont des sociétés dites privées, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas cotées en bourse.
06:15 Donc elles ont des propriétaires, donc les propriétaires ça peut être les familles qui les ont créées, ça peut être aussi d'autres investisseurs comme nous,
06:25 qui sont propriétaires de toute ou partie de l'entreprise. Chez Eurasio aujourd'hui, on gère 35 milliards.
06:31 Donc pour l'Europe, on commence à être une société d'investissement de grosse taille et on finance 600 entreprises.
06:40 Donc dans ces entreprises, on finance des start-up, on est un des plus gros financeurs de start-up en Europe.
06:47 On finance ce que j'appelle des start-up qui ont réussi, donc qui sont déjà devenus grosses.
06:52 On finance les trois quarts des licornes européennes, vous connaissez parmi elles Doctolib, vous connaissez Vestiaire Collective,
06:59 vous connaissez Back Market par exemple, on finance aussi beaucoup de sociétés de technologie.
07:03 Ensuite on finance des PME, on finance ce que je vais appeler des très grosses PME et on a aussi une activité de dette.
07:12 Donc en fait la dette, si vous voulez, c'est comme quand vous avez besoin d'un emprunt immobilier, sauf qu'au lieu d'aller dans une banque,
07:19 vous allez voir une société de financement privé comme nous.
07:26 Et on a aussi une activité dans l'immobilier et dans les infrastructures.
07:31 Donc on finance pas encore d'éoliens, ni terrestres, ni marins, mais on va y venir très probablement
07:37 et je rejoins tout à fait votre commentaire Florence, qu'il faut additionner, il faut mettre en place une biodiversité des moyens de production.
07:46 Donc mon job dans cette société, en fait moi j'y travaille depuis 10 ans, j'y suis arrivé complètement par accident,
07:53 c'est à dire qu'il y a des gens qui savent qu'ils veulent bosser dans la finance, moi je savais même pas ce que c'était,
07:58 parce que dans ma famille personne ne travaille en entreprise, et alors pas du tout dans la finance,
08:04 enfin vous voyez c'est un monde complètement nébuleux.
08:08 Mais en fait il s'avère que j'ai travaillé dans une entreprise, le groupe Accor, qui était financée par Eurasio.
08:13 Et je reviens sur le commentaire, monsieur Deloreal, pardonnez-moi j'ai pas retenu votre prénom.
08:21 Vous avez dit en fait avoir une approche business, et je pense que moi c'est le meilleur conseil qu'on m'a donné dans toute ma vie professionnelle,
08:28 c'est d'avoir une approche business, une approche performance des sujets sur lesquels on travaille, et qui font qu'on les fait progresser.
08:35 Donc moi je fais partie des dinosaures du développement durable, donc avec Caroline on a essuyé les plâtres depuis 25 ans sur ces sujets là,
08:44 et indépendamment de mes convictions j'ai toujours porté un message très business,
08:49 et donc pour en revenir à mon travail, moi aujourd'hui je dirige, donc je suis au directoire,
08:54 donc ça veut dire que je suis dans le top 4 de l'entreprise, donc je suis une femme sur 4,
08:59 et après 10 ans, donc c'est un parcours qui se construit, et je rejoins aussi la nécessité d'être résilient et endurant.
09:09 Donc en fait je dirige notre stratégie de durabilité, donc ça veut dire ce dans quoi on investit, ce dans quoi on n'investit pas,
09:17 et chez Eurasio on fait partie des très rares groupes d'investissement à avoir une politique d'exclusion publique,
09:25 alors les sociétés d'investissement qui sont cotées en bourse diffusent ce genre d'informations,
09:30 mais les autres ne les diffusent pas, mais on est assez engagés, et enfin je construis aussi des produits d'investissement d'impact.
09:38 Donc fabriquer des produits d'investissement, c'est ce qu'Henri t'expliquait,
09:42 donc on va lever de l'argent, on va aller voir des gens qui ont de l'argent à faire fructifier,
09:46 et on leur dit "on vous invite à les placer dans des produits qui vont financer par exemple la transition énergétique",
09:53 donc on a effectivement un fonds d'infrastructure durable, on finance aussi tout ce qui est la transition du maritime,
10:00 donc tous les équipements, les infrastructures du maritime pour aller vers du maritime durable.
10:05 Alors chez nous nos produits d'investissement durable sont tous fondés sur la science,
10:10 donc j'insiste, ça je pense que c'est une différenciation très française,
10:15 ensuite très européenne par rapport aux produits d'impact qui sont fabriqués outre-Atlantique,
10:20 et donc on les propose à des clients qui vont nous donner de l'argent,
10:24 et ensuite on a des équipes en interne qui vont déployer ces produits,
10:28 donc effectivement on a un impact direct pour rendre l'économie un peu plus résiliente et verte.
10:35 Alors je le disais, la performance extra-financière est de plus en plus encouragée,
10:40 de plus en plus valorisée, donc la notion même de valeur évolue,
10:44 puisque tout ce qui est, je le disais, en rapport avec les résultats financiers,
10:49 ne compte plus uniquement, j'allais dire.
10:52 Est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi cette évolution,
10:59 cette donc rendue possible par la CSRD, j'essaie de vulgariser au maximum pour que tout le monde comprenne bien de quoi on parle,
11:05 un rapport avec une opportunité pour les femmes, une opportunité professionnelle ?
11:13 Alors la CSRD, déjà c'est tout nouveau.
11:16 La première fois où on va être soumis à cette réglementation, c'est cette année,
11:20 les équipes sont en train de travailler.
11:22 Donc on a beaucoup parlé depuis le début de cette session du syndrome de l'imposteur,
11:25 donc moi ce que je dis aux nouveaux chefs de projet qui nous rejoignent,
11:29 c'est qu'il n'y a pas d'imposteurs ou il n'y a que des imposteurs,
11:32 puisque personne n'a d'expérience sur cette réglementation-là, elle est toute nouvelle.
11:36 Donc si c'est plus féminin que masculin, et je fais super attention quand je parle de ça,
11:41 je vous l'ai dit quand on a préparé cette table ronde,
11:44 moi je vis au quotidien avec un adolescent de 16 ans et une adolescente de 19 ans qui sont mes enfants,
11:49 et assez souvent quand je qualifie ce qui est féminin ou masculin,
11:52 j'ai droit à un petit "attention stéréotype, attention stéréotype".
11:56 Donc je vais nuancer mon propos.
11:58 Donc si tant est qu'il y ait plus de syndrome de l'imposteur,
12:01 et c'est quand même des choses qu'on a constatées historiquement,
12:04 on dit aux jeunes femmes et aux femmes de tout âge d'ailleurs,
12:07 que ces réglementations-là sont une formidable opportunité pour tous.
12:11 Et puis l'autre chose qui est intéressante, c'est que c'est une réglementation
12:13 qui a quand même pour but de changer le monde.
12:15 Jusqu'à présent quand on faisait des reportings de performances extra-financières,
12:19 on racontait des choses, on donnait quelques indicateurs.
12:22 Là, on doit raconter des choses, donner des indicateurs,
12:25 les faire certifier par un commissaire au compte qui va bien vérifier tout ça,
12:29 et on doit s'engager dans des plans d'action mesurés.
12:32 C'est assez complexe, ça nécessite que dans des grandes entreprises,
12:35 on travaille tous ensemble filière par filière,
12:38 et donc ça oblige à embarquer des gens qui ont des métiers très différents.
12:41 À travailler de la même façon avec la filière ressources humaines,
12:44 avec la filière finances, on en parlait avec la filière business,
12:47 et dans ces filières-là, on a des femmes, on a des hommes.
12:50 Donc nous, ce qu'on dit quand on décrit ce projet-là,
12:53 c'est que ceux qui ont envie de changer le monde,
12:55 quel que soit leur rôle dans l'entreprise, se mobilisent.
12:57 On a besoin de vous pour mesurer, pour avoir des plans d'action,
13:00 pour s'engager, et puis pour ensuite dans la durée, mesurer.
13:03 Donc c'est une formidable opportunité pour tous ceux qui veulent changer le monde,
13:07 et pour les femmes qui ont envie de s'engager, évidemment,
13:09 il y a toute cette place-là avec les rôles modèles qu'il faut dans l'entreprise.
13:13 Merci, Aurit.
13:15 Ce que je dirais en complément, c'est que la CSRD en soi ne crée pas des jobs,
13:21 à quelques exceptions près, j'avoue, notamment dans le monde du conseil.
13:27 Mais par contre, elle a un effet amplificateur d'une tendance
13:32 et d'une dynamique de fond qu'on observe depuis plusieurs années,
13:37 en tant que praticienne et dinosaure également de la thématique.
13:44 Et cette dynamique de fond, elle a vu sur la dernière décennie
13:51 se développer un grand nombre de métiers autour des questions d'impact et de durabilité,
13:56 dans une logique assez écosystémique.
13:59 Et la CSRD, la Directive européenne de reporting,
14:03 il faut l'avoir aussi dans son écosystème réglementaire.
14:06 Je parle d'écosystème parce qu'en fait, les questions de durabilité
14:12 font appel à un grand nombre de compétences
14:16 et font intervenir beaucoup de corps de métier,
14:20 depuis les régulateurs et les législateurs jusqu'aux entreprises,
14:24 les financeurs, les investisseurs, la société civile,
14:28 via la voie notamment des ONG, le monde académique.
14:32 Et donc on voit un peu une logique d'interdépendance
14:37 entre tous ces corps de métier pour faire avancer l'agenda de la durabilité.
14:42 Et si je prends le microcosme qu'est la finance durable,
14:45 qui est celui que je connais le mieux,
14:48 la panoplie de métiers dans cet écosystème-là est elle aussi pléthorique.
14:55 Est-ce que ce sont des métiers de femmes plus que d'autres ?
14:58 Je n'ai pas une réponse très satisfaisante à cette question.
15:01 En revanche, je constate que ce sont des métiers qui attirent
15:06 beaucoup plus les femmes que d'autres métiers de la finance.
15:10 C'est quelque chose que je vois dans mon équipe,
15:13 qui est une équipe à parité, et qui, je ne dis pas légion,
15:17 nécessairement dans ce secteur.
15:20 Ce n'est pas le fruit de ma démarche,
15:26 forcément d'une démarche très rigide,
15:31 mais clairement de la disponibilité et de l'appétit en termes de compétences.
15:37 C'est quelque chose que je vois également dans les formations,
15:40 puisque maintenant il y a des formations,
15:43 je ne sais plus lequel d'entre vous faisait une réflexion ce matin,
15:45 il y a des formations un peu spécialisées sur ces sujets,
15:48 ou des blocs de formation, et je vois bien la diversité du public
15:51 que j'ai en face de moi.
15:53 Donc clairement, on l'a dès les cursus universitaires,
15:57 et je le vois dans les candidatures qui arrivent chez moi,
16:01 où le déséquilibre est plutôt inversé, en termes hommes-femmes.
16:05 Et le début d'explication que je pourrais éventuellement donner,
16:09 c'est que le développement durable, pour beaucoup,
16:12 pas moi en l'occurrence, mais pour beaucoup,
16:15 fait l'objet d'une reconversion, à un moment donné de sa carrière.
16:19 Et que c'est vrai qu'un certain nombre de personnes
16:24 qui s'orientent dans ces métiers-là,
16:26 viennent de métiers qui étaient déjà assez féminisés,
16:30 pour un certain nombre d'entre eux.
16:32 Donc voilà ce que je peux dire.
16:35 Et juste pour revenir en deux mots sur la CSRD,
16:39 la CSRD elle amplifie cette dynamique, clairement,
16:42 elle l'amplifie aussi parce qu'on avait avant 11 000 entreprises
16:45 qui devaient reporter, maintenant on en a 60 000,
16:48 ça mobilise.
16:49 Elle s'inscrit dans un écosystème de textes réglementaires
16:53 qui s'imbriquent les uns avec les autres,
16:57 pour concerner l'ensemble des maillons de cet écosystème
17:01 dont je parlais.
17:03 Et puis, je vais le mentionner aussi,
17:06 dans son contenu, elle a des éléments relatifs à la diversité,
17:10 la diversité de genre.
17:12 Donc la CSRD c'est un standard.
17:16 Et donc ce standard répond à un certain nombre de points de données,
17:20 1180 si je ne me trompe pas,
17:22 qui sont demandés aux entreprises pour qualifier
17:26 de leur performance environnementale et sociale.
17:29 Et là-dedans on a des blocs sociaux qui traitent de diversité,
17:34 d'égalité des chances, d'accès,
17:37 et qui du coup vont demander aux entreprises
17:42 de publier un certain nombre d'informations
17:46 de façon systématique sur leur dispositif d'égalité, de diversité.
17:51 Et je vais conclure par pour moi la raison pour laquelle
17:56 ce type de dispositif réglementaire est susceptible de changer le monde,
18:00 pour reprendre les mots de Valérie.
18:03 Je considère la transparence comme l'antichambre de l'action.
18:06 Et donc à partir du moment où on publie quelque chose,
18:09 on est visible, on est exposé, on est redevable,
18:12 on est benchmarké.
18:14 Et donc une fois qu'on a publié,
18:16 on n'a plus d'autre choix que de chercher à s'améliorer.
18:19 Et je pense que c'est exactement la dynamique
18:22 dans laquelle le législateur se pose avec cette réglementation.
18:28 Merci beaucoup. Sophie, une réaction peut-être,
18:31 et puis un complément à ce qui vient d'être mis en avant.
18:34 Je rejoins complètement ce que dit Horith,
18:37 en fait cette réglementation vient apporter un chénon manquant,
18:40 qui est que jusqu'à maintenant on pouvait donner des informations,
18:43 donc qu'est-ce qu'on donne comme informations ?
18:45 Par exemple, on va dire "j'émets tant de tonnes de CO2".
18:49 Par exemple, le portefeuille de RASEO émet un peu plus de 3 millions de tonnes de CO2.
18:53 Quand je vous dis ça, franchement, c'est beaucoup, c'est pas beaucoup,
18:58 vous n'en avez aucune idée, et franchement, moi non plus.
19:01 Et en fait, c'est un peu le problème qu'on a.
19:04 On sait exactement combien émettent nos collaborateurs,
19:09 donc on sait que normalement, si on veut rester en dessous d'une trajectoire à 2 degrés,
19:15 il faudrait qu'un individu n'émette pas plus de 2 tonnes par an.
19:18 Ce benchmark, en vrai, on l'a tous en tête à peu près depuis 2 ans, 3 ans,
19:24 parce qu'il y a eu des formations qui se sont mises en place sur le sujet,
19:27 qui s'appellent 2 tonnes d'ailleurs, donc c'est un moyen mnémotechnique.
19:30 Mais donc, si je passe de 3 millions de tonnes, 2 tonnes,
19:32 comment est-ce que je fais pour savoir si c'est beaucoup ou pas beaucoup ?
19:35 Et effectivement, cette nouvelle réglementation, elle va imposer sur une longue liste d'indicateurs
19:41 de données, ces informations, et on va enfin pouvoir se comparer,
19:46 et comme les humains, on adore se comparer,
19:48 du coup, on va enfin pouvoir savoir, à peu de choses près,
19:51 si c'est bon ou si c'est pas bon, et si on doit progresser ou pas,
19:57 ou si au contraire, on fait partie des meilleurs de la classe.
20:00 Il y a encore pas mal de chemin à faire pour qu'on arrive à une vraie bonne comparabilité,
20:05 mais au moins, on a le dispositif, et comme on va être obligé de publier les informations
20:10 et de les mettre à disposition de manière digitale,
20:13 et que là-dessus, on va se rajouter une petite couche d'IA,
20:15 on aura effectivement des comparaisons qui vont un peu plus tenir la mer,
20:22 donc on saura un peu mieux se situer et progresser.
20:26 L'intérêt quand même, pour générer le progrès,
20:29 c'est qu'on a de plus en plus de clients, de toute façon,
20:31 qui nous demandent de progresser.
20:33 Donc nous, les sociétés qu'on finance, on a des clients qui disent,
20:36 par exemple dans le secteur de l'automobile, qui est souvent en avance,
20:38 si vous n'avez pas une trajectoire de décarbonation de 2°C,
20:41 on arrête d'acheter vos produits et services.
20:43 Et vous voyez qu'avec ces publications rendues obligatoires par la réglementation,
20:47 ça va être un peu plus difficile de passer entre les mailles.
20:49 Nous-mêmes, quand on construit des produits d'investissement,
20:52 on a des clients qui nous disent...
20:54 Alors nous, on a surtout des demandes sur la mixité des équipes,
20:58 parce qu'on est financé par des grands institutionnels,
21:01 certains états, certaines instances suprêtatiques,
21:05 qui nous disent, si vous n'êtes pas mixte...
21:07 Et généralement, ils ne demandent pas seulement la mixité de genre,
21:09 ils demandent aussi la mixité de nationalité.
21:12 Et c'est vrai que nous, chez Eurasio, on suit aussi beaucoup,
21:15 je dirais, la diversité des profils.
21:19 Les grandes écoles, comme ingénieurs, école de commerce, la fac...
21:23 Vous voyez, on s'assure d'avoir des profils divers.
21:26 Après, pour revenir à votre question,
21:28 est-ce que la CSRD va créer des emplois,
21:32 et est-ce que ces emplois vont être plus particulièrement féminins ?
21:36 Alors, je vais être politiquement totalement incorrecte.
21:39 Je pense que ça va être l'inverse.
21:41 Pourquoi ? Parce que la RSE va enfin devenir un sujet de performance.
21:45 Donc je suis un peu désagréable quand je dis ça,
21:49 mais en fait, ça va faire 25 ans que j'ai des équipes RSE,
21:54 alors moi je n'arrive pas du tout à être à la parité.
21:57 Donc ça fait 20 ans que je dirige et des équipes tech et des équipes RSE.
22:01 Donc ensemble, elles sont mixtes, et je suis à la parité,
22:05 mais séparément, et pourtant j'ai surtout des ingénieurs dans mes équipes RSE,
22:09 puisque c'est vrai que moi j'aime beaucoup travailler avec des ingénieurs agro,
22:12 qui maîtrisent bien le vivant, qui le comprennent bien, qui savent...
22:16 Mais, là aujourd'hui, chez Eurasio, on est 8, on a un homme.
22:22 Et ce n'est pas faute, si vous voulez, d'être dans une entreprise
22:25 où on met énormément de moyens en place
22:28 pour réussir à avoir de la mixité dans l'ensemble de nos équipes.
22:31 Donc, il s'avère, si vous voulez, que jusqu'à maintenant,
22:35 ce que j'ai pu constater, c'est qu'effectivement,
22:37 comme la RSE n'était pas associée à un élément déterminant
22:41 de la performance de l'entreprise,
22:43 c'était peut-être un métier qui attirait moins
22:46 ceux qui sont attirés par la capacité à démontrer
22:50 leur contribution et le fait qu'ils contribuent à la performance de l'entreprise.
22:54 Maintenant qu'on va vraiment conjuguer les deux,
22:57 et vous voyez d'ailleurs, il y a des nouveaux métiers qui apparaissent en ce moment,
23:00 alors c'est toujours plutôt dans le CAC 40,
23:03 puisque le CAC 40 est plus à fait un peu plus avancé,
23:06 on voit des directions de la performance durable
23:09 qui émergent soit à l'intérieur, soit à côté des directions financières.
23:15 Et c'est vrai que la direction financière, jusqu'à maintenant,
23:18 c'était toujours identifié comme une voie royale pour faire une belle carrière.
23:21 Et c'est vrai que moi, chaque fois que j'ai fait des choix vers la RSE,
23:24 mes copains me disaient "Bon, ben t'as fait une croix sur le fait de faire une belle carrière,
23:27 mais si ça te plaît, c'est pas grave. L'essentiel, c'est que tu t'épanouisses,
23:31 donc il n'ajoute pas, et en plus t'es marié,
23:34 donc c'est bon, il y a quelqu'un qui subvient aux besoins de ton foyer."
23:36 Mais je pense que c'était quand même un peu sous-jacent.
23:39 Donc il s'avère, mais ça fait partie des heureuses surprises,
23:44 que 25 ans plus tard, ceux qui ont fait ces choix-là
23:47 se retrouvent plutôt à avoir des carrières avantageuses,
23:50 parce qu'on est très peu nombreuses à maîtriser ces sujets.
23:54 Donc en fait, si vous voulez un choix qui était un choix audacieux,
23:57 et qui n'était pas un choix de carrière, mais plus un choix de conviction,
24:02 s'avère payant 25 ans après, mais il a quand même fallu être endurant,
24:06 je pense que maintenant qu'on a démontré que la RSE devient un vrai sujet de performance,
24:11 nous allons enfin avoir beaucoup plus de mixité.
24:13 Après, je vous rejoins, j'ai moi aussi des ados à la maison,
24:17 et je vous cache pas que moi ça m'attriste un peu,
24:21 j'écoutais les débats et je me disais "bon, on est en 2024, on en est encore là".
24:26 Donc là encore, je pense, parlons performance, parlons contribution,
24:32 de toute façon on va avoir besoin, vu les enjeux démographiques,
24:36 de toutes les forces vives, donc j'espère qu'on va enfin réussir à dépasser ces débats.
24:42 Et c'est vrai qu'après j'aimerais les déplacer un peu sur les conditions.
24:46 On a beaucoup évoqué le recrutement, et c'est important,
24:50 mais une fois qu'on est dans l'entreprise, et je vais vous donner un exemple concret,
24:54 moi j'ai eu la chance d'être formé, d'être coaché dans les entreprises dans lesquelles je travaillais,
24:58 pour pouvoir concilier une vie professionnelle engagée avec les autres aspects de ma vie.
25:06 Mais c'est vrai que par exemple, dans mon équipe, moi j'ai un congé maternité par an.
25:11 Et puis en finance, les congés maternités c'est soit 6 mois, soit 9 mois.
25:15 Donc quand les congés paternités c'est un mois, donc ils ont déjà le mérite d'exister,
25:20 mais si vous voulez l'incidence sur vos équipes n'est absolument pas les mêmes.
25:23 Donc ce qu'on fait pour accompagner les managers, pour leur donner tout le kit clé en main,
25:27 de quand t'as un de tes collaborateurs qui part et aussi longtemps,
25:30 voilà le mode d'emploi, plutôt que de se crasher une fois, puis de mettre en place sa propre méthode,
25:34 qui est basique, c'est juste pas hésiter à faire appel, soit à un conseil,
25:38 soit à un manager de transition le temps d'eux,
25:41 mais simplement on n'est pas nécessairement formé à ces choses là.
25:45 Donc vous voyez, je pense que le corps de l'entreprise a encore besoin de mettre en place plus d'adaptations,
25:53 et des adaptations plurielles qui peuvent valoir pour les femmes,
25:56 mais qui peuvent valoir pour aussi d'autres types de populations,
25:59 je pense notamment aux salariés malades ou aux salariés qui ont des malades dans leur famille.
26:02 Donc vous voyez, comment est-ce que l'entreprise s'adapte à gérer plus de diversité et pas un modèle unique,
26:08 et ça je pense qu'on en est loin, et pour le coup que ça ne bénéficiera pas seulement aux femmes,
26:13 mais ça bénéficiera au corps social dans toute sa diversité.
26:16 Merci Sophie, effectivement c'est la raison d'être du Sint & Doux Tanks Agir pour l'égalité,
26:21 c'est pour ça qu'on est là, pour ouvrir tous ces sujets,
26:23 essayer de trouver des temps de parole et ces débats,
26:27 les mettre un peu à disposition du plus grand nombre.
26:32 Je rappelle qu'il y a un hashtag #Sint&DouxTanksMC
26:36 que vous pouvez utiliser justement pour faire réagir et continuer le débat sur la toile.
26:42 J'ai entendu quelque chose qui faisait écho à la performance au business,
26:47 et à cette notion peut-être que le pouvoir et les puissants étaient peut-être accaparés par la jante masculine,
26:57 c'est un peu ce que j'ai entendu Sophie.
27:00 Non, je n'ai pas dit que c'était accaparé,
27:02 j'ai dit que ça a que les fonctions qui n'étaient pas directement reconnues
27:07 comme contribuant à la performance de l'entreprise, permettant une carrière d'abord plus compréhensible,
27:14 plus visible et plus évidente, attirait plus les hommes quand des carrières moins évidentes,
27:25 moins tracées et moins nécessairement prestigieuses ou rémunératrices attiraient peut-être plus facilement les femmes.
27:31 C'est vrai que j'ai eu ces débats en préparant cette matinée avec beaucoup de femmes,
27:36 on a échangé sur cette notion-là en particulier,
27:39 mais effectivement avec cette directive et cette notion de performance qui évolue,
27:44 les métiers évoluent et la place des femmes évolue aussi au sein des comités de direction notamment,
27:50 et au sein de ces fonctions des métiers de la transition écologique.
27:53 C'est ma dernière question justement,
27:55 comment est-ce que votre entreprise dans ce milieu très particulier qu'est la finance
28:01 accompagne les femmes justement dans tous ces métiers, ces métiers de la transition écologique,
28:07 qui, on l'a entendu avec Caroline, impactent désormais tous les secteurs d'activité ?
28:12 Alors nous on fait de la finance certes, mais on fait surtout de l'économie.
28:17 Je vous le disais tout à l'heure, on a des banques qui sont régionales, les caisses d'épargne et les banques populaires,
28:21 et un de nos plus gros enjeux c'est de faire en sorte, on a un peu plus de 7000 agences partout,
28:26 au fin fond des départements, dans les grandes villes,
28:29 où on a un peu plus de femmes que d'hommes, qui sont celles qui sont des conseillères du quotidien,
28:34 et le gros enjeu c'est comment ces notions de transition environnementale et sociétale d'ailleurs,
28:39 deviennent vraies pour elles, comment elles sont formées pour donner le bon conseil aux clients.
28:44 Alors on a le sujet des très grandes entreprises, mais on a aussi tous les jours dans leurs projets de vie,
28:49 des françaises et des français par exemple, qui veulent juste se loger,
28:52 un projet immobilier c'est souvent le projet d'une vie.
28:55 Nous on organise la formation pour que les femmes et les hommes qui font ce qui est souvent le plus gros emprunt d'une vie,
29:01 pour la majorité de nos habitants, qui ont un crédit immobilier,
29:04 puissent avoir pleine conscience des enjeux de la transition environnementale sur la valeur de leur logement.
29:09 Aujourd'hui le logement c'est un peu plus de 60% du patrimoine des français,
29:13 pour une grande partie d'entre eux c'est quasiment tout le patrimoine,
29:16 donc l'enjeu c'est bien de former tout le monde, c'est à dire tout le monde sur les territoires,
29:20 c'est le terme qu'on utilise aujourd'hui, à bien comprendre les différents enjeux,
29:24 et surtout à savoir donner le bon conseil au bon moment,
29:27 et comment est-ce qu'ensuite on anime, parce que les connaissances, ça a été très justement dit,
29:31 évoluent en permanence, comment on fait en sorte qu'on a 100 000 collaborateurs,
29:35 pour que les connaissances soient mises à jour au fur et à mesure,
29:38 pour que le conseil soit bon, et pour qu'on accompagne, c'est ça notre rôle,
29:42 la finance certes, mais aussi l'économie.
29:45 Merci beaucoup, Aurit peut-être ?
29:49 Je vais peut-être parler de mon expérience, parce que je trouve que c'est assez parlant,
29:55 les sujets de durabilité dans toutes sortes de groupes,
30:00 appellent on l'a dit un certain niveau de résilience,
30:04 mais appellent aussi un rapport à l'innovation,
30:09 et à ce que je vais qualifier d'intrapreneuriat, assez fort.
30:14 Pourquoi ? Parce que c'est quand même particulier de travailler dans un métier,
30:19 dans des entreprises qui font plusieurs dizaines,
30:24 en l'occurrence une centaine de milliers de salariés,
30:28 où quand vous démarrez sur votre sujet, il n'y a que vous qui êtes sachant,
30:33 et donc les rôles modèles sont difficiles à trouver au départ,
30:38 et puis il y a une certaine responsabilité,
30:41 et puis il y a aussi une défiance, parce que c'est un nouveau sujet pour beaucoup de gens.
30:45 Alors évidemment c'est beaucoup moins vrai aujourd'hui,
30:48 et on a des communautés de sachant qui s'étoffent au fil du temps,
30:53 mais ce que je crois a été en tout cas pour moi une clé d'accompagnement,
30:59 c'est à la fois l'ouverture à l'intrapreneuriat,
31:05 et aux nouvelles idées,
31:09 et du coup un accompagnement qui a été d'avoir voix au chapitre,
31:15 et d'être entendu avec un certain nombre d'idées,
31:19 et de postures, et d'agenda qu'on a cherché à pousser au fil des ans dans l'organisation.
31:28 Donc ça c'est vraiment la première chose que je dirais,
31:32 le fait d'être dans une organisation qui est ouverte et pousse l'innovation,
31:42 c'est le principal accompagnement que moi j'ai reçu.
31:46 Le deuxième ça a été dans des situations d'évolution de carrière,
31:52 de forte visibilité, puisque c'est des sujets qui prennent évidemment beaucoup de visibilité,
31:57 j'ai été accompagnée,
32:00 on avait un coach qui parlait tout à l'heure,
32:03 mais j'ai été accompagnée sur des sujets de posture,
32:08 comment est-ce qu'on assume une certaine posture,
32:11 et une grande visibilité sur ces thématiques.
32:14 Et la troisième chose ça a été de favoriser la diversité des profils,
32:22 je ne vais pas parler que de genre,
32:24 et je pense que dans des équipes spécifiques,
32:28 en l'occurrence je vais vous parler de mon équipe qui est dédiée à la finance durable,
32:34 mon enjeu est de trouver le bon équilibre de compétences
32:41 entre des experts ingénieurs souvent extrêmement pointus sur des sujets,
32:48 notamment scientifiques, mais pas que,
32:52 des acteurs de la banque qui connaissent les métiers de la banque,
32:56 qui connaissent les différents produits,
33:00 les différents sujets de structuration de produits,
33:04 qu'ils n'ont pas très intuitifs,
33:06 ils apprennent mais ils ne sont pas très intuitifs,
33:08 et des jeunes,
33:11 d'abord parce qu'il y a un souffle et un attendu de la part des jeunes
33:21 sur ces thématiques et sur ces sujets.
33:25 Et je pense que la construction d'équipes protéiformes,
33:31 diverses en termes de profils et de genres,
33:35 est le meilleur moyen qu'on a à accompagner ces métiers,
33:38 et les femmes dans ces métiers.
33:41 Merci, et Sophie peut-être ?
33:43 Alors nous on forme tout le monde,
33:46 donc la première chose qu'on fait, on forme à tour de bras,
33:49 en permanence, en interne, les 600 sociétés dont on est actionnaire,
33:55 et en fait quand j'ai rejoint Eurasio,
33:58 je ne savais pas si c'était du greenwashing ou pas mon recrutement,
34:01 donc j'étais un peu méfiante, motivée et méfiante,
34:04 et donc j'ai négocié contractuellement le droit de pouvoir diffuser
34:08 toutes les méthodologies, tous les cadres de travail qu'on allait développer en open source.
34:13 Et donc ça va faire 10 ans que je suis chez Eurasio,
34:15 ça fait 10 ans qu'on donne à tous nos confrères,
34:18 qui en vrai sont nos concurrents,
34:20 donc quelqu'un qui doit mettre en place son premier reporting,
34:22 ça va être le cas avec la SRC-RD,
34:24 ils veulent l'Excel en français, en anglais, des 500 indicateurs,
34:26 avec toutes les définitions, on donne tout.
34:28 Pourquoi ? Parce qu'on est dans un enjeu collectif,
34:31 et qu'après le talent on le verra sur l'exécution,
34:33 on ne le verra pas sur le fait de tenir ses connaissances,
34:36 dans un coffre fort, sans analogie aucune avec mon métier.
34:39 Donc la première chose c'est former, diffuser de la connaissance,
34:43 pareil quel que soit le genre,
34:47 par contre là où on fait très attention, c'est en fonction des métiers.
34:50 C'est vrai que chaque métier n'a pas les mêmes besoins,
34:53 donc la manière dont on forme nos juristes,
34:55 la manière dont on forme les personnes qui gèrent les opérations chez nous,
34:58 ou les investisseurs, on colore les formations en fonction de ce dont ils ont besoin.
35:04 La deuxième chose c'est qu'on les met en réseau,
35:06 donc nous on a créé des réseaux de correspondants,
35:08 alors ça rien de nouveau, franchement dans l'entreprise on fait tout le temps ça,
35:12 donc on crée les réseaux,
35:14 on a créé les réseaux des correspondants RH, des correspondants financiers,
35:17 donc maintenant il y a le réseau des correspondants RSE,
35:19 l'intérêt de les mettre en réseau, si vous voulez,
35:21 c'est que là encore ça démultiplie l'impact,
35:25 ça crée des réseaux d'entraide aussi,
35:27 et dans l'entreprise on a bien évidemment besoin de réseaux d'entraide,
35:30 donc on fait ça à l'intérieur de RASEO,
35:32 et on fait ça aussi avec nos 600 sociétés de portefeuille.
35:35 Il y a une chose qui est très importante,
35:37 et en tant qu'actionnaire là on joue un rôle,
35:40 c'est que nous on impose,
35:42 alors je dis impose, vous me voyez faire une mimique,
35:44 ça dépend de notre degré d'actionnariat,
35:46 donc quand on est majoritaire c'est un peu plus facile,
35:48 quand on est minoritaire on suggère fortement,
35:51 le fait de durcir les fonctions de durabilité.
35:55 Qu'est-ce que j'appelle durcir ?
35:57 C'est pas une fonction qu'on donne à quelqu'un comme ça sur un coin de table,
36:00 et donc nous on demande à ce que chaque société que nous finançons
36:03 ait un responsable RSE,
36:05 alors on l'appelle RSE, on l'appelle ESG, on l'appelle Sustainability,
36:08 mais sur ces sujets là,
36:10 on demande que ça apparaisse dans le titre de la personne,
36:13 que ça apparaisse dans ses objectifs,
36:16 et si vous voulez que ce soit un vrai métier,
36:18 et ça c'est très important,
36:20 donc je pense qu'avec la mise en place des réglementations,
36:22 on va de plus en plus arriver vers ça,
36:24 mais si vous voulez, ce qui n'est pas formalisé,
36:27 et on demande à ce que ce soit plutôt des fonctions assez élevées dans l'entreprise,
36:31 d'accord, donc c'est pas le junior,
36:33 même s'il est plein de talents,
36:35 mais ça ne suffit pas pour peser sur les prises de décision dans l'entreprise.
36:39 Donc le fait qu'on demande à durcir la gouvernance,
36:42 et à durcir les fonctions,
36:44 ça c'est extrêmement important,
36:46 parce que du coup, ça donne du formalisme,
36:49 ça donne de la substance,
36:51 et là encore, que ce soit des hommes, que ce soit des femmes,
36:54 et je vous cache pas qu'on ne mesure pas
36:56 la mixité de la tenue de ces fonctions,
36:58 dans les 600 sociétés que nous finançons,
37:00 nous on s'assure déjà que ce soit bien staffé,
37:03 au bon niveau dans l'entreprise,
37:05 et déjà quand on a obtenu ça, vous voyez,
37:07 c'est un vrai progrès.
37:09 Donc c'est un vrai métier,
37:11 et là aussi, je dirais, vu les missions
37:13 qui ne vont pas manquer de se déployer
37:16 dans les entreprises,
37:18 notamment du fait du contexte réglementaire,
37:21 imposez, si vous acceptez ces missions,
37:23 que ça apparaisse dans votre titre,
37:25 dans votre description de fonction,
37:27 et dans votre rémunération.
37:29 Donc là aussi, il y a quelque chose de très important
37:31 chez Eurasio, c'est que la RSE depuis 2014,
37:34 c'est 15% de la rémunération des dirigeants du groupe.
37:36 Donc ça fait 10 ans que 15% de notre rémunération
37:40 est indexée à la teinte,
37:42 et là aussi, ce n'est pas décoratif,
37:44 ce sont des vrais indicateurs durs,
37:48 donc c'est du quantitatif,
37:50 c'est du factuel, ça se mesure, ça se vérifie,
37:53 c'est pas "aura fait ses meilleurs efforts pour que..."
37:56 Vous voyez, et progressivement,
37:58 on le descend dans l'organisation,
38:00 mais chez nous, on commence par les dirigeants,
38:02 et là aussi, vous voyez, c'est assez magique,
38:05 vous mettez une portion non nulle de la rémunération,
38:07 tout d'un coup, ça progresse.
38:09 Donc voilà un set de formations,
38:13 réseaux, rémunérations, gouvernance,
38:16 qui font que la sauce prend.
38:18 Merci beaucoup, merci à toutes les trois.
38:20 On peut les applaudir.
38:22 (Applaudissements)
38:32 Je crois qu'il y a une petite photo, je crois,
38:34 avant de poursuivre.
38:37 J'appelle les deux présidentes.
38:39 Je suis avec vous.
38:41 Merci encore à toutes les trois pour vos témoignages.
38:57 (Applaudissements)
39:05 Sous-titrage Société Radio-Canada
39:10 ♪ ♪ ♪

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