Guillaume Bigot : "Emmanuel Macron n'écoute pas son peuple, il a l'attitude d'un petit chef."

  • l’année dernière
Retrouvez l'édito politique de Guillaume Bigot.

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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-02-17##

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Transcript
00:00 - Et l'édito politique comme chaque vendredi c'est avec vous Guillaume Bigot. Bonjour Guillaume.
00:07 - Bonjour Patrick.
00:08 - Ce matin vous revenez sur la réforme des retraites. Avec cette question, comment peut-on expliquer cette opposition massive,
00:15 parce que ça reste fort dans les sondages etc. et même dans la rue, à cette réforme des retraites ?
00:21 - Ah oui, il y a l'opposition, allez, Maus Costaud. Tous les sondages confirment, la réforme vraiment elle n'imprime pas.
00:26 7 Français sur 10 sont contre, ça la monte même plus de 8 sur 10 si on compte que les actifs.
00:33 Les propos du président de la République laissant entendre que ce sont toujours les mêmes qui manifestent à quelques dizaines de milliers près,
00:38 ceux de son ministre Véran qui continuent à faire assaut de pédagogie, vous savez la pédagogie c'est ce que le maître fait quand il parle à son élève.
00:46 Ces propos, à mon avis, montrent que certains n'ont rien appris et même tout oublié de la crise des gilets jaunes.
00:52 La réforme des retraites symbolise en fait, Patrick, bien plus que la réforme des retraites, tout le monde a compris,
00:56 nos concitoyens sont nombreux à ne plus croire en Dieu, à ne plus croire au grand soir, à ne plus croire au ruissellement,
01:02 à surtout pas croire à la réforme et même pas à la politique d'ailleurs.
01:05 Beaucoup veulent simplement, pardon d'être grossiers ce matin, mais que la politique leur foute la paix.
01:09 La retraite c'est leur horizon indépassable à eux, la retraite c'est leur paradis de poche.
01:13 Et les politiques viennent les chercher chez eux jusque dans leur jardin secret, dans leur rêve concret, bien à eux.
01:18 Alors c'est pire que le gasoil, cette réforme ouvre à mon avis une fracture entre la France qui vote,
01:23 qui est majoritairement pour cette réforme, et une France abstentionniste qui ne vote pas,
01:28 et une France aussi qui vote populiste et qui est résolument contre.
01:31 L'équation du blocage est pourtant simple, LFI + RN + abstention, 2/3 des électeurs.
01:37 Alors si la réforme passe Patrick, elle va s'y rempasser, on ne va pas forcément vers une révolution,
01:42 mais soyons clairs, la colère des français va monter d'un cran,
01:46 ce sera une nouvelle humiliation après plein d'autres qui alimentera l'abstention, le vote populiste,
01:51 et la défiance à l'égard des élus.
01:53 Et pourquoi selon vous le président reste sourd face à cela et ne retire pas sa réforme ?
01:58 C'est la bonne question, Emmanuel Macron je pense ne veut ni ne peut céder, d'une certaine façon il ne peut pas.
02:03 Pour des raisons personnelles, d'abord nationales, il y a sa promesse de campagne qu'il veut tenir, c'est tout à son honneur,
02:08 il y a le bilan de sa présidence auquel il pense déjà,
02:10 mais il y a aussi le pouvoir qui lui restera dans le reste de son mandat, s'il cale, zéro.
02:15 Pour des raisons européennes inavouables aussi, me semble-t-il,
02:18 les taux d'intérêt qui risquent de flamber s'il ne donne pas des gages au marché avec cette réforme,
02:22 et son ambition post-présidentielle, peut-être se rêve-t-il en chef de l'Union Européenne,
02:26 mais surtout pour des raisons institutionnelles, à mon avis beaucoup plus fortes.
02:30 Si le président élu ne peut pas gouverner, si la majorité du Parlement en exercice ne peut pas légiférer,
02:36 alors Emmanuel Macron se rappelle qu'il est garant des institutions,
02:39 il va défendre la lettre de notre constitution, et pour ça il est prêt à dissoudre.
02:44 Une dissolution qui risque d'ailleurs de renforcer l'opposition à sa réforme.
02:47 Et vous voyez, c'est la lettre de la constitution contre l'esprit de la Ve République,
02:51 qui appellerait plutôt, disons, au référendum. On en parlait dès le mois de janvier.
02:55 Mais du coup, il y a une question qui se pose à la fin,
02:59 et un chef d'État digne de ce nom, que doit-il faire ?
03:02 Est-ce qu'il n'est pas capable d'aller contre la majorité de sa population ?
03:06 De temps en temps, si, c'est possible. Quand le chef est extrêmement légitime,
03:10 et quand il heurte, disons, la majorité de son opinion sur un sujet un peu symbolique qui en vaut la peine.
03:15 Prenons deux exemples. Nelson Mandela, c'est le héros de la partaille.
03:19 Il est chef de l'État sud-africain, il impose au peuple sud-africain le maintien de la Coupe du monde de rugby.
03:23 Il pense que c'est très important, symboliquement.
03:25 François Mitterrand, il vient d'être élu, il impose aux Français l'abolition d'un peine de mort.
03:29 Il pense que c'est très important. Mais c'est un sujet symbolique.
03:32 Sinon, jamais, jamais, un chef ne force la majorité du peuple.
03:36 C'est un comportement de petit chef, de chefaillon.
03:38 De Gaulle a démissionné aussitôt désavoué.
03:41 Même Alexandre Le Grand, après sa victoire sur le Gange,
03:44 n'a pas pu conduire ses cavaliers grecs en Chine, car il faisait grève.
03:47 Il a eu cette formule définitive, "je suis leur chef, donc je les suis".
03:51 Le plus célèbre marcheur, alias Emmanuel Le Petit, ferait bien de s'en inspirer et de battre en retraite.
03:56 Merci Guillaume Bigot. Et vous revenez tout à l'heure, bien sûr,
04:00 dans tout ce discute face à Éric Nolot.
04:03 Éric qu'on retrouvera tout à l'heure à 8h15 pour son édito, comme chaque vendredi.

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