Avec Fabien Roussel, Secrétaire national du Parti communiste français.
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NewsTranscription
00:00 - Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, tous les matins 8h39, l'interview politique que les français veulent savoir.
00:07 Parlons vrai ce matin avec Fabien Roussel,
00:09 député du Nord, secrétaire national du parti communiste. Fabien Roussel bonjour. - Bonjour Jean-Jacques Bourdin. - Merci d'être avec nous. Je voudrais revenir pour commencer sur la mort
00:17 de Thomas Acrépole dans la Drôme. L'enquête se poursuit, il y a eu bagarre générale.
00:23 Vous connaissez bien cette France semi-rurale, cette France des gros villages et des petites villes.
00:29 Qui mange de la viande lors de barbecue, qui joue au foot ou au rugby et qui va
00:34 en soirée dans les salles des fêtes. La mort est venue lors d'un affrontement avec une autre France, celle des
00:40 de certains quartiers gangrénés par la drogue et la délinquance. Ces deux France ne vivent plus en harmonie, pourquoi ?
00:47 Pourquoi Fabien Roussel ? - Mais pourquoi d'abord je dirais qu'il faut laisser la justice faire sereinement son travail et les révélations qui ont été faites
00:57 sur votre antenne par le parisien, montrent bien qu'il faut laisser la justice faire son travail.
01:05 En même temps ce que je vous dirais c'est que
01:07 jamais je ne dirais que ce qui s'est passé à Acrépole est un fait divers. C'est un drame horrible, horrible et
01:14 à chaque fois je me mets à la place des parents qui ont perdu un fils et
01:19 la douleur est immense et bien sûr on doit dire plus jamais ça et tout doit être fait pour que ça n'arrive plus.
01:27 - Mais ça arrivera, ça arrivera, pardon Fabien Roussel, continuez, continuez.
01:32 - Mais bien sûr on doit créer nous, responsables politiques, nous devons créer les conditions pour que ça n'arrive plus. C'est bien pour ça qu'on doit chercher les causes
01:41 de ce drame. Qu'est-ce qui a conduit à ce qu'un couteau soit sorti, ce qu'un jeune perde la vie, à ce que cette bagarre éclate.
01:48 Alors on peut parler de la limitation de la circulation des armes et des couteaux, on peut parler de tout ça. On peut parler aussi
01:56 de ce qui a provoqué cette bagarre. Qu'est-ce qui au fond a provoqué cette bagarre. On a entendu parler beaucoup de
02:02 racisme, on a entendu beaucoup l'extrême droite s'exprimer sur le sujet et
02:08 instrumentaliser ce crime qui est une horreur quand je pense à la dignité des parents qui ont justement
02:14 pris garde à ce que le sujet ne soit pas politisé.
02:17 - Mais le racisme anti-blanc ou anti-arabe ça existe tous les jours.
02:22 - Quand je lis le rapport, l'enquête révélée par le Parisien, suite à l'enquête menée par la police qui fait un travail très fin et heureusement qu'ils le font, la gendarmerie nationale,
02:34 eh bien oui le racisme il est là. Mais le racisme il est là, le racisme il est anti-blanc, le racisme il est
02:40 anti-arabe, il existe et je dis même qu'il se développe ce racisme comme un poison lent qui est en train d'infuser toute la France.
02:48 Mais autant la France des banlieues que la France rurale, ce poison il est là, il divise les Français.
02:55 Et je dois, il faut rappeler, je voudrais rappeler une chose.
02:59 Je voudrais rappeler que le racisme et l'antisémitisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits et condamnables.
03:05 Et aujourd'hui nous avons dénoncé la montée des actes antisémites dans notre pays.
03:10 Nous devons dénoncer de la même force la montée du racisme dans notre pays et je vais même vous dire une chose.
03:15 Vous savez quand on ne doit pas racialiser les crimes et les délits. Pourquoi je dis ça ?
03:21 Parce que quand on dit par exemple, quand on dit que les banquiers sont des juifs,
03:27 on racialise une religion, une population et c'est de l'antisémitisme et il faut le condamner avec fermeté.
03:35 Et quand on racialise les crimes en disant que ceux qui commettent des crimes sont des arabes,
03:39 comme ça a été fait par l'extrême droite, c'est du racisme et ça doit être condamné avec la même force.
03:44 Et de la même manière, il ne doit pas y avoir d'indignation sélective entre l'antisémitisme et le racisme.
03:51 Ce poison-là qui gangrène notre République, il faut le combattre avec fermeté.
03:55 Et les responsables politiques justement ont une grande responsabilité quand il y en a qui jettent de l'huile sur le feu et en rajoutent tous les jours.
04:04 - Vous pensez à l'extrême droite, vous pensez à Éric Zemmour ou d'autres, mais vous pensez aussi à Jean-Luc Mélenchon.
04:12 - Fabien Roussel, je vous dis ça, je vous dis ça, pardon Fabien Roussel, je vous dis ça parce que le week-end dernier,
04:18 Jean-Luc Mélenchon a traité ma consoeur Ruth Elkrieff de manipulatrice et de fanatique.
04:23 Ellekrieff réduit toute la vie politique à son mépris des musulmans.
04:28 Est-ce qu'il y a là une forme d'antisémitisme ?
04:32 - C'est indigne d'avoir de tels propos à l'encontre de qui que ce soit
04:37 et à l'encontre d'une personnalité publique, journaliste comme Ruth Elkrieff à qui j'ai apporté mon soutien.
04:43 Et d'ailleurs à cause de ça, à cause de ses propos, elle est obligée de bénéficier d'une protection de la police.
04:51 Parce qu'elle subit des menaces, parce que Jean-Luc Mélenchon est suivi par plus de 2 millions de personnes sur Twitter
04:57 et quand il produit des tweets de cette nature, il y a des desservelés qui s'en vont produire des menaces.
05:01 - Il ressemble à Trump ?
05:03 - Il y a du Trumpism dans la manière de faire, certainement.
05:07 Je ne dis pas dans les idées, mais dans la manière, certainement.
05:09 En tout cas, ça provoque là aussi de la haine, des menaces concernant Ruth Elkrieff.
05:18 Et d'ailleurs, c'est autant inadmissible des propos comme ça contre Ruth Elkrieff
05:24 que des propos, que les insultes contre Patrick Cohen, le journaliste de C'est à vous,
05:30 qui a été insulté par des ministres d'extrême droite devant le Panthéon,
05:34 ceux-là même qui ont fait des saluts nazis et qui ont insulté des journalistes.
05:39 Ils insultent d'ailleurs tous les journalistes, la classe politico-médiatique,
05:43 ils insultent la police, les journalistes, les francs-maçons, les communistes,
05:47 mais enfin c'est de la vieille rengaine, on connaît ça, c'était les années 30.
05:50 - Alors, je vais revenir à Jean-Luc Mélenchon et à la gauche, la situation de la gauche.
05:54 On va parler aussi de pouvoir d'achat, parce que je sais que ça vous tient à cœur.
05:58 - Moi aussi. - Et on a énormément de mal à en parler, je vais vous le dire sur les médias.
06:02 - Je sais, moi aussi, mais face à cette délinquance, face à cette violence, que faut-il ?
06:09 Je lisais un responsable socialiste de la Drôme, Pierre Jouvet,
06:12 qui dit "il faut plus de fermeté absolument face aux délinquants".
06:17 Vous tenez le même discours ?
06:19 - Nous ne pouvons pas nier qu'il y a plus de violence dans la société,
06:23 et notamment plus de racisme et d'antisémitisme, mais pas seulement.
06:27 - Pas seulement. - Plus de trafic de drogue.
06:30 - De civilité. - De civilité, vous avez vu le rapport du directeur de la police nationale.
06:35 +53% d'homicides ou de tentatives d'homicides, il y a des trafics de drogue.
06:40 Le port du Havre, d'Anvers et de Rotterdam sont les nouvelles aires de jeu des narco-trafiquants.
06:45 Oui, il y a plus de violence, et donc il faut y mettre plus de moyens.
06:51 Plus de moyens, je le dis depuis la campagne des présidentielles, j'ai même été critiqué.
06:55 - À gauche ? - À gauche, qu'un responsable de gauche puisse réclamer plus de moyens de police et de gendarmerie,
07:01 plus de moyens d'enquête, plus de moyens pour surveiller les réseaux sociaux,
07:05 pour encadrer les réseaux sociaux. Oui, je le dis, il faut protéger tous nos concitoyens.
07:10 Et je vais même vous dire pourquoi je dis ça moi, communiste.
07:12 Parce que ceux qui souffrent le plus de la violence, c'est pas les plus riches,
07:16 ceux qui souffrent le plus de la violence, ceux qui souffrent des actes terroristes,
07:19 ceux qui souffrent des trafics de drogue, c'est toujours les mêmes.
07:22 C'est les classes moyennes, c'est les classes modestes, c'est les milieux populaires,
07:25 c'est ceux qui habitent dans les cités, comme ceux qui habitent dans la ruralité
07:28 qui ont bien du mal à joindre les deux bouts. Ce sont les mêmes.
07:30 Pour moi, il n'y a pas deux France, il y a une classe populaire,
07:33 il y a une classe ouvrière, mais pas qu'une classe moyenne,
07:36 qui souffre, et qui souffre aussi de cette violence, et tout le monde a le droit à la tranquillité.
07:40 - Alors, vous êtes l'homme de gauche le plus aimé à droite, est-ce que ça vous gêne ?
07:44 - Quand on a l'ambition de devenir président de la République...
07:48 - Vous avez cette ambition, hein ? Clairement !
07:51 - Je me suis présenté en 2022, mais on verra bien en 2027.
07:55 - Mais si, vous avez toujours la même ambition !
07:58 - J'ai l'ambition de réparer la France. - Mais vous êtes allé un peu vite, là !
08:01 - J'ai l'ambition de protéger les Français, de réparer la France.
08:05 - Mais vous avez toujours la même ambition ! Vous serez candidat en 2027.
08:08 - Je souhaite surtout parler à tous les Français.
08:11 Et quand on parle de sécurité, on doit s'adresser à tous nos concitoyens.
08:16 - Donc ça ne vous gêne pas ?
08:18 - Non, ça ne me gêne pas de dire que les policiers et les gendarmes sont appelés à de plus en plus de missions.
08:23 Ils sont de moins en moins nombreux, c'est de plus en plus difficile pour eux.
08:26 Et donc, ils ont besoin de moyens, et on a besoin de beaucoup plus de services publics.
08:31 Les services publics qui permettent de garantir l'égalité des citoyens partout, pour tous, et dans tous les endroits de la République.
08:38 - Quelques mots sur la gauche. Est-ce que Jean-Luc Mélenchon ressemble de plus en plus à Jérémy Corbyn ?
08:43 - C'est quoi, une bonne question, non ?
08:47 - Elle est sortie par les cheveux.
08:49 - Non, elle n'est pas sortie par les cheveux.
08:51 - Alors, est-ce qu'il contribue à désintégrer la gauche ?
08:56 - Ce que nous avons dit, et la situation est préoccupante et grave pour notre pays,
09:02 parce qu'effectivement, il y a besoin d'une politique de gauche qui ramène de l'espoir,
09:06 et qui réponde aux problèmes sociaux, aux défis climatiques de notre pays.
09:10 - Je ne serai plus la nupèce !
09:13 - Il y a besoin d'une gauche à la hauteur.
09:15 Or, oui, nous l'avons dit, à cause des propos de Jean-Luc Mélenchon,
09:19 et de certains de ses amis les plus proches,
09:23 il a discrédité cette nupèce, cette union de la gauche,
09:27 qui a été construite au lendemain des élections présidentielles.
09:30 Eh bien, il y a besoin de reconstruire une gauche à la hauteur,
09:35 autant sur les enjeux internationaux, que sur les politiques sociales, climatiques,
09:39 de montrer qu'il y a un espoir à gauche.
09:41 Nous avons des propositions, et d'ailleurs à gauche, nous portons des propositions communes.
09:46 - Est-ce que vous êtes en train de construire une nouvelle union de la gauche,
09:50 en excluant LFI, en excluant LFI ?
09:53 Du moins, pas tout LFI, puisque je sais que vous discutez avec François Ruffin,
09:58 vous discutez avec une partie des cadres d'LFI. Vrai ou faux ?
10:02 - Nous multiplions les contacts, les rencontres, les réunions,
10:05 pour construire un rassemblement de la gauche,
10:08 porteur d'un projet pour la France, capable de gouverner demain,
10:12 et apporter des réponses concrètes au pouvoir d'achat,
10:15 sur la vie chère, sur l'enjeu climatique, sur la prise en charge de la dépendance.
10:21 Oui, la gauche est en train de s'y mettre.
10:23 Et bien sûr, nous ne nous voulons pas...
10:26 - Sans Jean-Luc Mélenchon, et sans LFI !
10:29 - Je ne vais pas dire ce que nous ne voulons pas.
10:31 Nous voulons des positions claires, sur une république laïque,
10:36 universaliste, démocratique, que nous appelons de nos voeux.
10:40 Et bien sûr, oui, je l'ai dit, je l'ai dit, nous ne voulons pas
10:44 travailler avec des responsables politiques qui ne savent pas qualifier de terrorisme
10:49 l'acte produit par le Hamas, le 7 octobre dernier, par exemple,
10:52 s'il n'y avait que ça à tenir.
10:54 Et tant d'autres que je pourrais citer.
10:58 Notamment sur la question de sécurité, on peut en parler.
11:00 - La rupture est là, le 7 octobre ?
11:03 Les commentaires après le 7 octobre ?
11:05 - Ça a été un acte dur, qu'une partie des dirigeants de la FI
11:13 n'aient pas su mettre les mots qu'il fallait sur cette horreur,
11:17 cette barbarie sans nom, qui s'est abattue sur des civils israéliens.
11:23 Voilà, il fallait le dire.
11:24 - Mais vous dites qu'on est en train de travailler à une union de la gauche.
11:28 Mais alors pourquoi n'avez-vous pas voté jeudi dernier un texte de loi LFI
11:35 encadrant les marges de la grande distribution ?
11:38 - Bien sûr que nous l'avons voté, enfin !
11:40 - J'ai lu des tweets de LFI disant "Fabien Roussel ne l'a pas voté,
11:45 Olivier Faure ne l'a pas voté".
11:48 - Parce que Fabien Roussel et Olivier Faure, certainement,
11:51 je n'ai pas son agenda sous les yeux,
11:53 moi j'ai été retenu en circonscription comme souvent le jeudi,
11:57 c'est un jour que je consacre à ma circonscription,
11:59 vous permettez d'être un élite terrain.
12:00 - C'est un faux procès alors ?
12:01 - Oui, mais plutôt que de regarder et de s'attaquer à Fabien Roussel ou à Olivier Faure,
12:07 ils auraient plutôt pu rendre hommage à André Chassaigne,
12:12 qui est l'auteur originel de cette proposition de loi
12:16 visant à encadrer les marges dans la grande distribution,
12:19 puisque cette proposition a été déjà déposée par lui lors des précédents mandats,
12:23 et je me félicite que des députés insoumis la reprennent
12:26 et que nous l'ayons votée.
12:27 On doit travailler le plus possible ensemble sur un certain nombre de sujets,
12:31 c'est sur des aspects concrets que les Français nous attendent,
12:35 et pas sur de la politique agréable et des invectives.
12:38 - Alors sur les aspects concrets, qu'avez-vous obtenu d'Elisabeth Borne ?
12:41 - Je me bats depuis des mois pour obtenir des avancées
12:43 sur le pouvoir d'achat des Français contre la vie chère,
12:45 c'est l'encadrement des marges, tel que cette proposition de loi a été discutée,
12:49 mais c'est aussi l'augmentation des salaires et des retraites.
12:51 Et puis il y a des sujets pour lesquels j'ai été interpellé en tant que député,
12:55 dans ma circonscription notamment.
12:56 Saviez-vous que les gens qui habitent dans les HLM,
12:58 les locataires des HLM, ils reçoivent le chèque énergie,
13:01 mais ils ne peuvent pas l'utiliser, ils ne peuvent pas payer
13:04 leur régularisation de charges parce qu'ils sont locataires.
13:07 Ça fait deux ans qu'on se bat auprès de la Première Ministre et du gouvernement
13:10 pour obtenir le fait qu'ils puissent l'utiliser.
13:13 Ça y est, enfin, la Première Ministre me l'a annoncé hier personnellement,
13:18 ça sera inclus dans le projet de loi de finances par un amendement du gouvernement.
13:23 Les locataires en 2024 des HLM pourront utiliser ce chèque énergie
13:27 pour pouvoir payer leur facture d'électricité.
13:29 - Ça c'est une grande nouvelle parce que ça concerne beaucoup de monde.
13:32 - Ça fait longtemps qu'on se bat pour l'avoir.
13:34 Certes, ce n'est pas la panacée.
13:35 Certes, on se bat, nous, pour que la facture d'électricité soit divisée par deux,
13:40 voire jusqu'à trois, c'est possible, autant pour les familles, les ménages,
13:45 que pour les entreprises, que pour les collectivités, les services publics.
13:49 Mais en attendant, permettre cela pour beaucoup de locataires à la fin de l'année 2024
13:55 qui vont voir leur régularisation de charges tomber,
13:57 et bien quand ils pourront utiliser ces 150 euros qu'ils perçoivent,
14:00 ça fera du bien dans le temps à venir.
14:02 - Est-ce pour vous la meilleure manière d'affronter Marine Le Pen ?
14:03 Je vous dis ça parce que vous entendez, j'imagine.
14:06 Est-ce que vous entendez dans votre circonscription
14:09 "La prochaine fois je voterai Marine Le Pen" ? Vous l'entendez ?
14:12 - Bien sûr que je l'entends.
14:14 Quand Marine Le Pen surfe sur le malheur, les drames qui se produisent dans notre pays,
14:20 nous préférons, nous, nous battre pour porter des propositions pour la France,
14:24 que ce soit tant sur la sécurité de nos concitoyens, la tranquillité publique,
14:28 que sur le pouvoir d'achat, la vie chère, la manière de produire les richesses de notre pays,
14:33 ou par exemple le climat, le défi climatique qui est essentiel aussi à nos yeux.
14:37 D'ailleurs, le Parti communiste français est la seule force politique
14:40 à avoir présenté un plan pour le climat, que j'ai présenté début novembre,
14:44 avec des mesures concrètes permettant à la France de sortir des énergies fossiles totalement d'ici 2050.
14:49 - Vous n'êtes pas opposé au sapin de Noël à la maison ?
14:52 - Non, c'est pas le sujet. - Je vous dis ça parce que les verres parfois...
14:55 - Non, d'ailleurs j'ai acheté le mien ce week-end et puis on l'a décoré,
14:58 donc je suis comme des millions de nos concitoyens,
15:01 je vais le faire comme tout le monde avec un sapin de Noël.
15:04 Non, le sujet c'est pas ça, c'est quand même beaucoup plus grave.
15:07 Les Français veulent pouvoir vivre de leur travail.
15:09 La question du travail, de la santé, de l'éducation,
15:12 ce sont deux services publics essentiels mis à mal aujourd'hui dans notre pays.
15:16 Ces questions-là, nous voulons les mettre au cœur de notre projet pour la France.
15:19 C'est bien loin des projets portés par le Rassemblement national, Marine Le Pen, Bardella,
15:23 qui divisent nos concitoyens en fonction de leurs origines,
15:26 de leur lieu d'habitation, de leur couleur de peau.
15:29 Nous avons besoin d'une France qui unit et qui s'aime.
15:33 - Les Français ne s'aiment pas, c'est Ridley Scott qui le dit.
15:38 - Oui, mais justement, on a besoin de retrouver de la fraternité humaine,
15:43 et le propre de notre projet, c'est de pouvoir protéger les Français dans tous les sens du terme.
15:48 - Ah, alors protéger les Français.
15:49 - Que ce soit leur santé, que ce soit dans leur vie quotidienne,
15:52 que ce soit leur travail ou leur pouvoir d'achat, il faut les protéger.
15:56 - Alors protéger les Français étant assez ferme en France avec l'islamisme radical.
16:00 Vous dénonciez la semaine dernière l'extrême droite sur l'autoroute de la guerre civile.
16:05 - Oui, mais ils n'ont pas peur des mots.
16:07 - Mais qui tue ? Qui attise la haine ? L'extrême droite et l'extrême gauche ?
16:11 Qui tue aujourd'hui ?
16:13 - Il y a... Je ne dirai jamais ça.
16:16 Il y a aujourd'hui... La question de la menace terroriste est réelle dans notre pays.
16:21 On ne peut pas la sous-estimer, je ne la sous-estime pas jamais.
16:24 Jamais je ne l'ai sous-estimée.
16:26 Et donc on doit y déployer des moyens immenses d'enquête, de contrôle, de renseignement, de suivi.
16:32 Des moyens immenses.
16:34 Et on ne peut pas voir ce drame qui s'est déroulé sur le pont de Bir Hakeim
16:41 avec un radicalisé qui a en plus des troubles psychiatriques
16:46 sans se pencher sur cette situation et s'interroger sur qu'est-ce qui a manqué ?
16:50 Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
16:52 Comment on peut éviter que ça se reproduise ?
16:54 On va accueillir les Jeux Olympiques.
16:56 Les Français, quand ils voient ça dans la rue, se disent
17:00 "Moi, demain, je vais aller visiter la Tour Eiffel, je peux risquer aussi de subir un coup de couteau."
17:05 Et donc on voit bien qu'il faut y déployer des moyens certainement plus importants.
17:10 Il y a besoin de plus de présence policière sur le terrain.
17:13 Mais avec des policiers qui sont appelés à multiplier...
17:16 Des policiers et des gendarmes appelés à multiplier les missions.
17:20 Ils me le disent ! Vous savez qu'il y a eu 3000 démissions dans la police l'année dernière.
17:25 Je n'ai pas les chiffres de la gendarmerie, mais c'est le même sujet.
17:28 Ils n'en peuvent plus ! Ils n'en peuvent plus !
17:30 Parce qu'ils sont appelés...
17:32 Là, c'est le trafic de drogue, là c'est les violences conjugales, les violences intrafamiliales.
17:37 À chaque fois, ils ont des missions.
17:40 La délinquance en col blanc, le faros, les réseaux internet.
17:44 Ils sont appelés partout à multiplier les missions.
17:47 Ils n'en peuvent plus.
17:48 Certes, le gouvernement a embauché.
17:50 Mais ça n'a jamais compensé les suppressions de postes sous Sarkozy,
17:53 les 15 000 suppressions de postes de policiers.
17:55 Aujourd'hui, on a besoin de mettre beaucoup plus de moyens
17:58 pour pouvoir mieux lutter contre toute forme d'insécurité, de délinquance,
18:03 mais aussi contre le terrorisme.
18:05 Et voilà, c'est tout !
18:07 - Le projet de loi Immigration qui est en discussion à l'Assemblée Nationale,
18:10 vote solennel le 11.
18:12 Les communistes votent contre ?
18:14 - Nous attendons.
18:15 D'abord, il y a eu un gros travail fait par les collègues en commission
18:20 pour nettoyer le texte du Sénat.
18:24 Le texte qui revient dans l'hémicycle est à peu près celui qui avait été présenté par le gouvernement.
18:30 Ce que nous voulons, nous, c'est l'améliorer.
18:34 S'il est améliorable...
18:36 - Vous pourriez vous abstenir ?
18:39 - On verra, M. Bourdin.
18:41 - Je n'aime pas dire "Aujourd'hui, vous ne me dites pas, nous votons contre".
18:46 - Et je ne vous dis pas qu'on pourrait s'abstenir.
18:48 - Mais vous ne me dites pas...
18:50 Non mais c'est très important, politiquement.
18:52 - Je ne dis rien. Effectivement.
18:54 - Effectivement, vous ne me dites pas, nous votons contre.
18:56 - Oui, parce que je préfère laisser place au dialogue, au vote.
19:02 Et j'aimerais bien que le ministre de l'Intérieur, M. Darmanin,
19:08 entende de ses deux oreilles, et y compris les propositions formulées par les groupes de gauche,
19:15 qui demandent notamment la régularisation des travailleurs sans papier.
19:21 C'est une demande que formulent même des chefs d'entreprise,
19:23 pour réparer cette anomalie qui existe dans notre pays.
19:26 - Et même parfois le Rassemblement National, d'ailleurs.
19:29 - Et nous avons déposé des amendements...
19:31 - Oui, le Rassemblement National.
19:34 - C'est le Rassemblement.
19:36 - Le Rassemblement National, il est "bique et bouc", comme on dit là-dessus.
19:38 Un coup dans le zig, un coup dans le zag, ils ne sont pas clairs.
19:40 - Mais moi j'ai une question à propos du projet de loi immigration.
19:44 Faut-il faciliter l'expulsion des délinquants étrangers ?
19:47 - Oui ou non ?
19:48 - Mais ça existe déjà dans la loi.
19:50 - Non mais, est-ce qu'il faut... ça n'existe pas suffisamment.
19:52 - Je vais vous le dire clairement aujourd'hui.
19:55 - Oui.
19:57 - Parce qu'on parlait du terrorisme, notamment.
20:00 - Oui. - Ceux qui sont fichés FSPRT,
20:05 ceux qui présentent une menace pour le pays.
20:08 - Des étrangers, je parle.
20:10 - Pour la République, et qui sont, ou en situation irrégulière encore plus,
20:15 mais même en situation régulière,
20:17 oui, ils doivent pour cela être expulsés.
20:22 Ils n'ont rien à faire dans notre pays.
20:24 Je le dis clairement.
20:26 Et d'ailleurs, je ne sais pas que je le dis,
20:28 mais ça existe déjà dans la loi.
20:31 Le problème...
20:33 - Mais il y a des freins, vous savez bien.
20:35 - Le problème, ce n'est pas de renforcer la loi.
20:37 C'est que les pays où ils doivent être expulsés,
20:40 ne veulent pas les accueillir.
20:42 Donc on a plus un problème de créer des conditions de pouvoir les expulser,
20:46 que de les rendre expulsables, puisque la loi le permet déjà aujourd'hui.
20:50 - Bien. Dernière chose.
20:52 Le Proche-Orient, vous demandez un cessez-le-feu, j'imagine.
20:56 Je vais vous faire une confidence.
20:59 J'ai reçu Elie Barnavi, ancien diplomate.
21:02 - Ancien ambassadeur d'Israël en France.
21:06 - Je retiens une chose de notre échange.
21:09 C'était fort ce qu'il m'a dit avec une ONG
21:11 qui se bat aussi pour une solution à deux États.
21:14 Il y a deux solutions aujourd'hui.
21:16 Ou la guerre à outrance jusqu'au bout,
21:20 ou la communauté internationale pèse de tout son poids
21:24 pour imposer un cessez-le-feu.
21:26 - Oui, parce que qui l'impose le cessez-le-feu ?
21:28 - Mais aujourd'hui...
21:30 - Qui l'impose ?
21:31 - Les seuls qui peuvent l'imposer,
21:34 c'est une coalition composée des États-Unis,
21:37 deux pays européens, dont la France,
21:39 qui ont suffisamment de poids pour peser auprès du gouvernement.
21:42 - Et pas que ! Pas que ces pays-là, d'autres pays.
21:44 - Non, je dis notamment.
21:46 Une coalition de pays,
21:49 mais dans lesquels, bien sûr, les États-Unis jouent un rôle important.
21:52 Et vous voyez comment la communauté de confession juive se mobilise,
21:56 à New York, aux États-Unis, pour réclamer aussi le cessez-le-feu
21:59 et une solution à deux États.
22:00 Il est temps que la communauté internationale impose un cessez-le-feu
22:04 pour mettre fin au massacre.
22:06 Parce qu'aujourd'hui, c'est ça qui se produit.
22:08 Et si nous n'y mettons pas fin,
22:10 c'est effectivement sur cette guerre
22:15 que pousse le terreau du terrorisme.
22:17 Et donc, nous n'en finirons pas.
22:19 Alors oui, un cessez-le-feu et une solution à deux États.
22:22 Et la libération de tous les otages, je le redis,
22:25 parce qu'il y a encore 4 de nos ressortissants
22:27 et plus de 100 civils qui sont aujourd'hui retenus en otage.
22:32 Il faut vite ce cessez-le-feu et la libération de tous les otages.
22:36 - Merci Fabien Roussel d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Antilles.