Punchline Week-End du 17/02/2023

  • l’année dernière
Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

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00:00:00 Pierre Palmade, va-t-il être placé en détention provisoire, comment vont les
00:00:03 victimes ? On vous donne les toutes dernières informations ainsi que les
00:00:07 avocats qui pourraient prendre la parole dans quelques instants. Et puis la
00:00:10 réforme des retraites bien sûr, dernière journée de débat à l'Assemblée dans le
00:00:14 bruit, la fureur, tout ça pourquoi ? Marine Le Pen sera notre invitée à 18h
00:00:20 pour Punchline. On fait le point sur l'information et ensuite je vous
00:00:22 présente les invités.
00:00:26 La motion de censure déposée par le Rassemblement national sera débattue ce
00:00:31 soir à partir de minuit. En d'autres termes, une fois que l'examen du projet
00:00:34 de réforme des retraites prendra fin, c'est le dernier jour de débat ce
00:00:38 vendredi à l'Assemblée. La perspective d'aborder la mesure clé sur le report
00:00:42 de l'âge reste infime. Les insoumis maintenant coûtent, coûtent que coûtent
00:00:46 des milliers d'amendements. Quatre perquisitions ont été menées fin janvier
00:00:50 au domicile de dirigeants et anciens dirigeants de McKinsey. Des perquisitions
00:00:54 menées dans le cadre d'enquêtes sur le financement des campagnes présidentielles
00:00:57 d'Emmanuel Macron. Souvenez-vous, pendant la dernière campagne présidentielle
00:01:00 justement, un rapport du Sénat avait suscité de vives polémiques sur
00:01:04 l'utilisation des fonds publics au profit de cabinets de conseil.
00:01:08 Enfin EDF annonce des pertes et une dette sans précédent l'année dernière.
00:01:12 18 milliards d'euros de pertes et un endettement financier proche de 65
00:01:16 milliards d'euros. Fermeture de réacteurs nucléaires non programmés, prix de vente
00:01:20 plafonnés, le groupe a cumulé les difficultés l'an passé.
00:01:24 Voilà pour le point sur l'information de Mathieu Devese. On est avec Amaury Bucaud
00:01:29 ce vendredi. Bonjour Amaury, je rappelle que vous êtes journaliste police justice
00:01:33 CNews. Jeanne Cancaret également avec nous, reporter à CNews. Vous avez rencontré
00:01:37 la famille des victimes cet après-midi. Vous nous donnerez les premiers
00:01:41 témoignages. Gabrielle Cluzel, merci d'être présente.
00:01:43 Vous êtes directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire. Jérémy Le Calfon,
00:01:46 cet avocat pénaliste. Bonjour Jérémy. - Bonjour. - Vous me disiez pendant le
00:01:50 journal que vous avez eu à traiter des dossiers similaires à celui de Pierre
00:01:54 Palmade et c'est important de vous avoir aujourd'hui pour essayer d'y voir un peu
00:01:57 plus clair. Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID.
00:02:00 Merci d'être avec nous. - J'aurais l'air. - Dans votre carrière vous avez dû opérer
00:02:06 sur des grands trafics de stupéfiants par exemple. - Oui bien sûr. - Vous allez nous
00:02:09 expliquer tout ça. Et bien sûr Marc Varnot, chef d'entreprise. Merci Marc d'être
00:02:13 avec nous. Je le disais on a deux actualités aujourd'hui qui sont majeures.
00:02:17 La réforme des retraites et l'affaire Pierre Palmade. Après deux jours de
00:02:20 garde à vue, Pierre Palmade est donc présenté à un juge d'instruction en vue
00:02:24 d'une mise en examen pour homicide et blessure involontaire. Le procureur a
00:02:29 requis la détention provisoire. Je me tourne tout de suite vers vous Amaury.
00:02:33 Quelles sont les dernières informations ? Ce qu'on nous disait sur le terrain c'est
00:02:36 que ça mettait du temps, peut-être plus de temps que prévu cette rencontre
00:02:40 en quelque sorte avec le juge des libertés. - Alors effectivement le parquet a
00:02:44 demandé son placement en détention provisoire, c'est à dire tout simplement
00:02:47 d'envoyer Pierre Palmade en prison et de le priver totalement de liberté. Mais
00:02:52 cette décision elle revient en fait, ce n'est pas le parquet qui décide, c'est un
00:02:56 juge de la liberté de détention qui doit, oui ou non, valider cette réquisition du
00:03:01 parquet. On devrait savoir aujourd'hui dans la journée ce qu'il adviendra de
00:03:06 l'avenir de Pierre Palmade. Est-ce qu'il va être placé en détention provisoire ou
00:03:09 est-ce que finalement il va être placé sous contrôle judiciaire ?
00:03:11 Je rappelle que les deux autres personnes qui étaient présentes dans la voiture
00:03:14 avec lui, qui ont été elles aussi interpellées, placées en garde à vue, interrogées, qui ont
00:03:18 d'ailleurs reconnu avoir consommé aussi de la drogue, ont elles été placées sous
00:03:21 contrôle judiciaire, c'est beaucoup plus léger comme encadrement que la
00:03:25 détention provisoire. Et puis là, dans les questions aussi qui sont soulevées,
00:03:30 c'est la santé de Pierre Palmade. Je rappelle qu'il avait été placé en garde
00:03:33 à vue, non pas dans un poste de police classique, dans une cellule, mais à
00:03:37 l'hôpital. Et donc la question c'est aussi de savoir comment faire pour
00:03:41 peut-être associer le placement en détention provisoire et en même temps
00:03:44 son besoin de soins, puisqu'il a quand même lui aussi été dans l'accident.
00:03:48 Et là on a besoin de la traduction de l'avocat que vous êtes, M. Calfon,
00:03:51 maître Calfon. Quel regard vous portez sur ce qui est en train de se passer
00:03:54 actuellement ? Alors ce que je peux vous dire c'est qu'on n'aura peut-être pas la
00:03:57 réponse aujourd'hui. C'est-à-dire laquelle ? Sur la détention provisoire ?
00:04:01 Lorsque votre client compare devant le juge des libertés de la détention,
00:04:05 la première question qu'on vous pose c'est celle de savoir si vous voulez
00:04:09 comparaitre aujourd'hui devant le juge des libertés de la détention ou si vous
00:04:12 demandez un délai. Il y a un délai possible de quatre jours pour préparer
00:04:17 sa défense devant le juge des libertés de la détention. Et c'est un point
00:04:20 absolument capital parce que lorsque l'on est dans une situation comme celle
00:04:24 de Pierre Palmade, le but c'est de proposer au juge des libertés de la
00:04:28 détention des alternatives à la prison, c'est-à-dire un encadrement médical,
00:04:33 éventuellement un endroit où il pourrait soigner ses addictions, et tout ça, ça ne
00:04:38 se trouve pas sous le sabot d'un cheval. Donc l'avocat de Pierre Palmade pourrait
00:04:42 parfaitement dire "écoutez, moi ce que je choisis de faire c'est de demander un
00:04:45 délai, pendant quatre jours Pierre Palmade est placé en détention
00:04:48 provisoire, et dans quatre jours le vrai débat contradictoire a lieu, et on voit à
00:04:53 ce moment-là si j'arrive à vous apporter les garanties suffisantes pour
00:04:55 demander à ce que Pierre Palmade soit placé sous contrôle judiciaire". Donc ça
00:04:58 c'est un premier point. Maître Calfon, au vu de ce qui est en train de se passer,
00:05:02 de tout ce qu'on a pu voir depuis maintenant une semaine, parce que c'est
00:05:05 sept jours pile depuis le terrible accident, est-ce que pour vous la
00:05:10 détention provisoire c'est finalement ce sur quoi les juges vont entendre aujourd'hui ?
00:05:14 Alors d'une part je ne suis pas juge, de l'autre part je ne connais pas le dossier.
00:05:18 Néanmoins, il y a un certain nombre de critères qui font qu'une personne peut
00:05:24 être placée en détention provisoire ou non, et c'est à l'aune de ces critères
00:05:27 qu'on doit essayer d'évaluer la pertinence de la détention provisoire de
00:05:31 Pierre Palmade ou pas. Il faut, pour que Pierre Palmade soit placé en détention
00:05:34 provisoire, que le juge des libertés de la détention explique que la détention
00:05:39 est l'unique moyen, c'est-à-dire l'unique, le seul, pas le meilleur, le seul, pour
00:05:45 parvenir aux objectifs suivants. Parce que Jérémy Calfon, si je comprends bien,
00:05:49 la détention provisoire est l'exception, le placement sous contrôle judiciaire est
00:05:55 la norme. Tout à fait. Alors la détention et l'exception s'inscrivent dans la loi.
00:05:59 Et donc ces critères quels sont-ils ? Ils sont importants dans le cas de Pierre
00:06:02 Palmade. Il n'y en a qu'un véritablement qui va poser problème. Je ne vais pas tous
00:06:07 vous les citer, ce n'est pas l'objet du débat, mais devant le juge des
00:06:10 libertés de la détention, ce sera probablement le risque de
00:06:14 renouvellement de l'infraction. Pourquoi ? Bon, le risque de fuite, il n'y en a
00:06:17 probablement pas, le risque de concertation, assez peu, risque de
00:06:21 pression sur les victimes, on l'imagine assez mal. Et sa sécurité ? Sa sécurité,
00:06:26 c'est effectivement un élément important, mais c'est le risque de renouvellement
00:06:30 va de pair avec sa sécurité. S'il y a une addiction, notamment à la
00:06:35 cocaïne, qui est un produit qui vous fait sentir un peu invulnérable, à ce
00:06:39 moment-là, le juge pourrait parfaitement se dire, à partir du moment où il y a
00:06:43 une addiction, ça se soigne pas comme ça, il pourrait parfaitement reprendre le
00:06:48 volant après avoir pris de la cocaïne et donc je le place en détention
00:06:51 provisoire pour éviter le renouvellement de l'infraction, mais également pour le
00:06:54 protéger de lui-même. C'est tout à fait plausible, mais il pourrait aussi
00:06:57 parfaitement se dire, une cure de désintoxication suffirait ou une
00:07:01 hospitalisation suffirait. Dans un instant, je vous donnerai la parole Jeanne
00:07:04 Cancart, parce qu'il est important et on l'a fait tout au long de la semaine.
00:07:07 Certes, on a bien sûr parlé de Pierre Palmade, mais aussi on a parlé des
00:07:11 victimes, des familles des victimes que vous avez rencontré cet après-midi.
00:07:14 Mais on est en direct avec le docteur Jean-Pierre Bouchard. Merci d'être avec
00:07:17 nous docteur. Je rappelle que vous êtes psychologue, que vous avez pu intervenir
00:07:21 dans des prisons avec des patients justement qui pouvaient être
00:07:26 toxicomanes en grande difficulté. Si ce soir, Pierre Palmade passe sa première
00:07:33 nuit dans un centre de détention, en prison, dans quel contexte sera-t-il en
00:07:38 prison ? Est-ce qu'il sera dans un quartier protégé, à l'isolement ? Voilà ce qu'on dit.
00:07:43 C'est à titre d'expert que je suis intervenu en prison.
00:07:47 Alors ce qu'il faut savoir, c'est bien être dit, c'est qu'il est en période de
00:07:53 fragilité, d'incertitude, puisque physiquement on ne sait pas dans quel
00:07:57 état il est, dans quelle récupération il est. Il y a la prise de conscience,
00:08:01 j'imagine, de ce qui s'est passé sur la route. Et donc, s'il est
00:08:08 incarcéré, il va être, j'imagine, en cellule seule, en cellule protégée et qui
00:08:16 offriront un certain nombre de garanties, notamment une surveillance, de façon à ce
00:08:22 qu'il n'y ait pas de comportement anormal. Et notamment, alors je ne parle pas
00:08:27 spécialement pour lui, mais dans ce genre de profil, de situation, s'il y a une prise
00:08:32 de conscience importante de ce qui s'est passé, on peut imaginer que l'hypothèse
00:08:38 des idées subsidiaires, par exemple, ne soit pas nulle. Donc c'est quelque chose à
00:08:42 surveiller, c'est quelque chose de classique, c'est quelque chose qui est
00:08:45 connu en détention. Donc il y aura forcément ce contexte de
00:08:50 surveillance particulière de cette personne. Mais encore une fois, je suis
00:08:55 comme toutes les personnes sur le plateau, je ne connais pas le dossier, je
00:08:58 connais pas son état mental, mais ce sont des choses de bon sens qu'on peut très
00:09:02 facilement imaginer. L'expert que vous êtes, et là je m'adresse à l'expert que
00:09:06 vous êtes bien sûr, sans connaître le dossier, est-ce que vous avez déjà eu affaire
00:09:10 à des patients qui vous disent "mais moi j'ai tout oublié, je ne me souviens de
00:09:14 rien". Comment on peut entrer en communication, en quelque sorte, discuter
00:09:18 avec lui, tirer peut-être des souvenirs d'un trou noir ?
00:09:23 Alors ça c'est pareil. Je ne le connais pas, donc ce sont les experts qui vont le
00:09:30 voir s'il en voit, parce que c'est pas forcément obligatoire pour l'instant
00:09:35 d'après ce qu'on connaît de la procédure. Mais s'il en voyait, les experts
00:09:39 devront déterminer s'il y a un trouble de la mémoire réelle, c'est-à-dire une
00:09:43 amnésie, de quelle origine est-elle, ou si au contraire il y a des souvenirs
00:09:48 qui peuvent revenir très facilement, notamment sous le biais des questions
00:09:53 des cliniciens qui vont être en contact avec lui, ou si au contraire, alors là
00:09:59 c'est pareil, j'aimerais me détacher de lui, mais nous ce qu'on voit très
00:10:01 fréquemment en tant qu'expert, c'est des gens qui par défense, en quelque sorte,
00:10:07 disent "je me souviens de rien, j'ai des trous de mémoire etc."
00:10:12 C'est plutôt pour se défendre de leur éventuelle culpabilité et de ne pas
00:10:18 évoquer des souvenirs qu'ils ont au fond d'eux, donc vous voyez qu'on est sur des
00:10:22 problèmes radicalement différents. Je ne dis pas que c'est le cas évidemment
00:10:25 pour lui, je ne le connais pas, mais il ne faut jamais minimiser, quand
00:10:30 on est expert, le fait que la personne minimise la réalité, tout simplement,
00:10:36 s'il voulait, et qu'il n'y a pas forcément de problèmes neurologiques ou de
00:10:39 problèmes liés à des prises de toxiques. Mais chez les toxicomanes à forte dose
00:10:46 et vieillissant, je dirais, c'est-à-dire qu'il y a un passé de toxicomanes ancien et
00:10:52 important, il peut y avoir effectivement des troubles neurologiques. Mais tout ça,
00:10:55 c'est à déterminer, c'est les experts, s'ils en voient, qui vont le déterminer.
00:10:59 C'est le contexte assez général, je dirais.
00:11:02 C'est justement essentiel de vous avoir aujourd'hui pour prendre un peu de
00:11:06 hauteur, évidemment, sans compter ou en tous les cas s'attarder sur la
00:11:11 personnalité, sur le dossier en quelque sorte, Pierre Palmat, puisque vous l'avez
00:11:15 bien rappelé, vous n'avez pas un regard sur ce dossier-là pour l'instant.
00:11:19 Amaury, vous vouliez réagir, Amaury Bucot ?
00:11:21 Oui, je voulais réagir justement sur les souvenirs de Pierre Palmat.
00:11:25 Que ce soit Pierre Palmat ou les deux passagers dans la voiture, ils ont à peu
00:11:29 près la même version des faits, c'est-à-dire qu'ils ne se souviennent
00:11:31 aucunement de ce qui s'est passé au moment de l'accident. L'un même a indiqué
00:11:35 qu'il était en train de dormir. Et par contre, tous reconnaissent qu'ils ont
00:11:39 pris de la drogue. Alors c'est beaucoup plus grave, bien sûr, pour Pierre Palmat,
00:11:41 puisque d'une part c'est lui qui le conduisait et puis surtout il avait été
00:11:45 condamné en 2019 pour acquisition de stupéfiants et que le
00:11:50 parquet a retenu la récidive sur ce fait. Donc pour lui c'est beaucoup plus grave,
00:11:54 bien sûr. Et puis ce que je voudrais préciser aussi, c'est que peut-être que
00:11:57 le chef d'accusation qui vise Pierre Palmat va évoluer. Pour l'instant, c'est
00:12:01 ce qu'a indiqué le parquet, homicides involontaires et blessures
00:12:05 involontaires. Mais s'il y a une autopsie qui va être
00:12:10 réalisée sur le bébé qui est décédé... Une seconde expertise mais on y reviendra.
00:12:14 Exactement, des expertises plus poussées pour savoir si l'enfant a vécu en dehors
00:12:19 du corps de sa mère et si c'est le cas, l'homicide involontaire sera retenu et
00:12:22 Pierre Palmat sera probablement condamné pour cela. Et vous me faites la
00:12:25 transition à Maury, puisqu'on imagine le traumatisme des familles et on
00:12:29 imagine également le traumatisme de la maman. Alors Jeanne Cancart, vous êtes, je
00:12:33 le rappelle, journaliste reporter pour CNews et vous étiez à l'hôpital
00:12:36 Beaujon à Clichy aujourd'hui. Là où est hospitalisé le conducteur, donc le beau
00:12:41 frère, la maman qui a perdu son enfant au moment de l'accident, le fils de six
00:12:46 ans n'est pas dans cet hôpital là, il est à l'hôpital Necker. Ce qui est
00:12:50 important c'est de savoir ce que vous ont dit ces victimes. Donc on va commencer
00:12:54 avec le conducteur. Est-ce que le conducteur est toujours dans un état
00:12:58 grave ? On a rencontré la famille, la famille
00:13:01 proche de ces victimes, notamment le frère de ce conducteur, donc cet hommage à
00:13:05 le 38 ans qui fêtait d'ailleurs son anniversaire au moment du drame, c'était
00:13:08 le jour de son anniversaire. Lui il est toujours dans un état grave
00:13:10 puisqu'il est toujours plongé dans le coma, il est fracturé de partout, c'est
00:13:15 ce que nous disent en fait finalement mot pour mot sa famille, ses frères, ses
00:13:18 cousins, puisqu'il a des fractures au niveau du pied, des jambes, du bras, de
00:13:21 l'épaule, il est toujours donc dans le coma et ce que disent les médecins à sa
00:13:24 famille, c'est que on sait pas finalement quand est-ce qu'il pourra
00:13:28 se réveiller, puisqu'ils ont tenté déjà de le réveiller mais il a
00:13:32 souffert donc ils l'ont replongé dans le coma. Il faut savoir que cet homme de 38 ans
00:13:36 il a subi déjà plusieurs opérations, six opérations totales, il y en a une septième
00:13:40 qui va intervenir dans les prochains jours au niveau du bassin et toujours
00:13:44 selon sa famille qu'on a rencontré, nous explique que chaque jour il se relaie à
00:13:48 son chevet pour lui parler évidemment quotidiennement. Donc quasiment sept
00:13:52 opérations en l'espace d'une semaine. Le fils était dans la voiture avec son
00:13:56 papa, comment va-t-il aujourd'hui ? Je rappelle qu'il est hospitalisé à Paris,
00:14:00 l'hôpital pour les enfants à Necker. Exactement, le fils qui a six ans,
00:14:03 donc on a rencontré son oncle aussi tout à l'heure qui nous a dit qu'hier il a
00:14:07 pu aller lui rendre visite. Alors la bonne nouvelle c'est que cet enfant de
00:14:10 six ans il est sorti du coma, en revanche il est en partie défiguré, il a la
00:14:15 mâchoire cassée, ce qui l'empêche pour le moment de boire, de parler et de manger
00:14:20 normalement. Il a pu avoir la visite hier de sa maman mais pour l'instant il est
00:14:25 toujours à l'hôpital évidemment pour une durée indéterminée.
00:14:27 Enfin la belle-sœur du conducteur qui a perdu son enfant, comment va-t-elle ?
00:14:31 Là c'est la victime dont on va dire l'état de santé actuel est jugé le
00:14:35 moins inquiétant, même si évidemment il y a l'état psychologie. Donc on le rappelle
00:14:38 elle a perdu son enfant, ça devait être l'enfant et une petite fille
00:14:43 qui devaient naître au mois de mai. Ce que nous a confié aussi ses proches, c'est
00:14:47 que cette jeune femme de 27 ans, elle attendait depuis longtemps cet enfant
00:14:52 avec son conjoint puisqu'elle avait fait à plusieurs reprises des tentatives de
00:14:55 fécondation in vitro. Et justement que pensent les familles que vous avez pu
00:15:00 rencontrer cet après-midi, sept jours après le drame,
00:15:02 qu'attendent-elles aujourd'hui ? Quand on leur parle c'est vrai que c'est pas
00:15:06 forcément tout de suite la colère qui prédomine, ils parlent de façon assez
00:15:10 apaisée, de façon assez posée même si évidemment il y a beaucoup de colères
00:15:14 qui tentent de dissimuler mais ce qu'ils attendent aujourd'hui avant tout
00:15:18 c'est que tout simplement la justice soit faite. C'est aussi une famille
00:15:22 de curse, c'est une famille très nombreuse, entre à peu près 200 et 300
00:15:26 en Ile-de-France, particulièrement en Seine-et-Main. Ce qu'on a pu rencontrer
00:15:29 c'est évidemment la famille la plus proche qui aujourd'hui même
00:15:32 techniquement elle a affaire à l'avocat qui évidemment leur traduit
00:15:36 énormément, quand je dis traduire c'est évidemment pour vulgariser le plus
00:15:40 possible les termes... L'avocat de la famille ? L'avocat de la famille,
00:15:43 le maître d'actes exactement, qui donc est en charge de l'affaire et qui
00:15:47 aujourd'hui se sent évidemment un petit peu démuni mais ce qu'ils nous
00:15:50 disent, ce qui revient c'est on veut évidemment que la justice soit faite et
00:15:53 soit rendue. On est toujours avec le docteur Jean-Pierre Bouchard, je rappelle
00:15:57 que vous êtes psychologue, vous vouliez réagir sur la situation de cette famille
00:16:01 qui est aujourd'hui vie à un enfer depuis sept jours docteur ? Oui bien sûr
00:16:07 il y a l'impact physique qui a été décrit, que tout le monde a subi dans la
00:16:12 voiture et puis la dimension psychologique qui est forcément forte
00:16:16 dans ces cas là parce que quand il y a un choc aussi extrême, c'est pas sans
00:16:20 conséquences psychologiques et ces conséquences psychologiques peuvent être
00:16:23 à court, moyen ou long terme. C'est comme ça qu'on parle de développement, c'est
00:16:27 assez classique dans des chocs aussi graves, d'état de stress post-traumatique
00:16:32 chronique, c'est à dire des perturbations mentales et psychologiques qui peuvent
00:16:35 durer très très longtemps, voire hélas sa vie pour certaines personnes.
00:16:39 C'est pour ça qu'il faut s'en préoccuper tout de suite de façon à
00:16:43 prévenir les troubles plus ou moins graves qui pourraient se développer.
00:16:48 Alors quand je dis tout de suite, c'est évidemment quand pour le conducteur il
00:16:52 aura repris un état physique relativement normal, évidemment, mais pour
00:16:58 l'enfant aussi c'est important, pour la mère c'est important aussi, en sachant que
00:17:02 ces troubles peuvent être difficiles à traiter et à effacer en quelque sorte et
00:17:08 ils peuvent perturber à la fois la vie intime, la vie personnelle, la vie
00:17:12 professionnelle, voire la vie sociale et familiale de ces victimes.
00:17:17 Donc c'est une dimension qu'il ne faut pas négliger et c'est une dimension qui
00:17:22 est à évaluer aussi évidemment dans le préjudice qui est subi et qui devrait
00:17:27 être réparé pour les victimes. Donc on voit qu'il y a cette dimension là qui est
00:17:32 vraiment prépondérante.
00:17:34 Docteur Jean-Pierre Bouchard, vous parlez là des victimes directes, c'est à dire la
00:17:38 maman qui a perdu son enfant, du fils de six ans, du conducteur et papa qui est
00:17:43 également en grande difficulté aujourd'hui, mais qu'en est-il du cercle
00:17:47 proche, c'est à dire ses frères et sœurs, ses oncles et tantes qui se
00:17:53 relaient aujourd'hui, là aussi il faut un accompagnement psychologique ?
00:17:58 Oui bien sûr, je dirais qu'il faut faire de l'information surtout, c'est à dire
00:18:03 les avertir des troubles que pourraient présenter leurs proches de
00:18:10 façon à ce qu'ils participent aussi à la prise en charge d'une famille comme ça,
00:18:13 il n'y aura aucun problème évidemment pour qu'ils adhèrent à ce soutien
00:18:16 important, mais eux-mêmes, s'il y en a qui ont des fragilités particulières,
00:18:20 peuvent être impactés indirectement, il y a même des victimes qui sont très
00:18:27 aidantes au départ, ça on le voit classiquement dans des événements assez
00:18:30 catastrophiques et qui peuvent décompenser des troubles beaucoup plus
00:18:34 tard, donc j'imagine que pour cette famille il y aura donc des psy très
00:18:41 proches qui vont les suivre à plus ou moins long terme et avant de les suivre,
00:18:45 les évaluer. Et vous restez bien évidemment avec nous Dr Jean-Pierre Bouchard,
00:18:49 ce que je vous propose c'est une réaction, Francis Huster était l'invité de Pascal
00:18:53 Prost ce matin, alors il connaît forcément Pierre Palmade et il a réagi,
00:18:57 évidemment c'est un terrible drame. C'est pire qu'une tragédie, on a
00:19:03 l'impression là que c'est un peu la main de Dieu qui vient de tomber,
00:19:07 c'est vraiment, tout le monde est bouleversé évidemment et je suis
00:19:12 persuadé que Pierre Palmade le premier souhaite vraiment que la justice soit
00:19:18 faite, c'est pas du tout parce qu'il est lui-même Pierre Palmade que la justice
00:19:22 ne sera pas rendue, je pense que c'est sa position. Pour quelle raison Pierre avait
00:19:26 encore son permis de conduire ? Tout à l'heure on parlait de la récidive maître,
00:19:31 c'est très important parce qu'on est sur un profil malheureusement atypique avec
00:19:38 Pierre Palmade, c'est à dire que c'est pas quelqu'un qui en est à son premier délit
00:19:41 en matière de cocaïne. Alors d'abord la récidive est importante parce qu'en
00:19:46 termes de répression ça la double, on passe de dix ans d'emprisonnement
00:19:49 encouru à vingt ans d'emprisonnement encouru, donc en termes de répression le
00:19:54 fait que le parquet retienne la récidive légale c'est quelque chose d'extrêmement
00:19:57 important pour Pierre Palmade et pour ses avocats.
00:19:59 Ensuite ce qu'il faut bien expliquer c'est que la prise de stupéfiants
00:20:04 emmène de façon générale derrière une surdélinquance ou une surcriminalité,
00:20:09 les personnes qui consomment ce genre de stupéfiants sont plus sujets que
00:20:13 d'autres à commettre des infractions et donc vous allez vous retrouver avec ce
00:20:18 genre de profils qui sont, si ce n'est fréquent en tout cas qu'on voit assez
00:20:22 souvent dans les tribunaux, parce que les gens qui consomment du stupéfiants vont
00:20:26 prendre le volant, éventuellement vont faire plus d'accidents que les autres,
00:20:29 peuvent être sujets à des violences et donc vous allez avoir ces profils là et
00:20:33 la récidive légale qui est retenue a des conséquences assez importantes pour lui.
00:20:36 Jean-Michel Fauveur, une réaction peut-être ?
00:20:39 Oui sur la récidive c'est clairement une circonstance aggravante et ça double la
00:20:45 possibilité de peine mais reste toujours le pouvoir du juge du siège
00:20:54 d'individualisation de la peine, c'est à dire que ça veut dire qu'à un certain
00:20:57 moment cette récidive là, elle peut ne servir à pas grand chose à partir
00:21:03 du moment où dans son pouvoir d'individualisation et d'indépendance
00:21:08 le juge estime que la peine ne doit pas dépasser tel tarif.
00:21:14 Je me permets de vous couper, vous voyez cette image qui est en direct, on est au
00:21:18 tribunal de Melun, notre reporter sur place Régine Delfour attend d'un instant
00:21:23 à l'autre la réaction normalement, je dis bien normalement, les premiers mots de
00:21:27 l'avocate de Pierre Palmade, on le disait en tout début d'émission à
00:21:31 Maury, il est aujourd'hui à cette heure-ci entendu par le juge des
00:21:36 libertés et ça devait prendre un peu moins de temps et finalement c'est
00:21:40 exceptionnellement long, exceptionnellement au sens propre.
00:21:44 Voilà en fait il a fait le circuit classique on va dire, d'abord
00:21:48 interpellé, placé en garde à vue, entendu durant sa garde à vue et là à
00:21:52 l'issue du renouvellement de sa garde à vue et bien il est mis en examen par un
00:21:56 juge d'instruction, enfin un juge d'instruction va reprendre le relais de
00:21:59 l'affaire et c'est dans le cadre de cette mise en examen donc que se discute
00:22:03 un débat autour de son placement en détention provisoire ou non.
00:22:06 Il y a une information qu'on n'a pas et qui est extrêmement importante c'est le
00:22:10 positionnement du juge d'instruction par rapport à sa détention provisoire.
00:22:12 Le circuit classique c'est normalement... C'est-à-dire le positionnement ?
00:22:16 Alors lorsque le parquet fait des réquisitions de détention provisoire, le
00:22:19 juge d'instruction a deux possibilités, soit il décide de ne pas suivre les
00:22:23 réquisitions de détention provisoire et de placer Pierre Palmade sous contrôle
00:22:26 judiciaire. Si le juge d'instruction est d'accord avec le parquet alors il envoie
00:22:30 Pierre Palmade vers le juge des libertés de la détention et à ce moment-là le
00:22:33 débat a lieu. Mais il y a toujours une possibilité pour le parquet dans ce genre
00:22:37 de délit grave de saisir directement le juge des libertés de la détention.
00:22:42 Et on ne sait pas si ce débat devant le juge des libertés et de la détention est
00:22:46 le fruit d'une saisine directe du parquet ou si le juge d'instruction s'est joint
00:22:49 au parquet pour solliciter le placement en détention provisoire de Pierre Palmade
00:22:53 et ça a souvent son importance dans le cadre des débats devant le juge des
00:22:55 libertés de la détention puisque lorsque le juge d'instruction se joint au
00:22:57 parquet le positionnement du parquet est beaucoup plus fort.
00:23:00 Est-ce qu'il y a des possibilités d'appel aussi ?
00:23:02 Mais c'est ce que vous avez dit tout à l'heure avec quatre jours etc.
00:23:04 Alors ça oui c'est le délai.
00:23:05 Et une fois qu'il est placé en détention provisoire,
00:23:07 si détention provisoire il y a bien sûr l'avocat ou l'avocate de Pierre Palmade
00:23:13 peut faire appel mais il est envoyé en prison quand même.
00:23:16 L'appel n'est pas suspensif et il est examiné dans un délai de 15 jours par la cour d'appel en l'espèce de Paris.
00:23:21 Ce qui est important c'est de savoir si aujourd'hui il y a des prisons
00:23:25 qui sont adaptées en quelque sorte pour le profil de Pierre Palmade.
00:23:28 Alors il y a d'une part des hôpitaux pénitentiaires
00:23:32 mais il y a surtout à la prison de la santé le quartier QB4 qui avait pris, qui est appelé un peu...
00:23:36 La prison de la santé c'est une prison qui est dans Paris.
00:23:38 C'est une prison qui est dans Paris dans le 14ème qui a été rénovée assez récemment
00:23:42 et donc ce quartier QB4 c'est une quartier qui a une vingtaine de cellules
00:23:45 qui est réservée on va dire aux personnalités.
00:23:48 La spécificité de ces cellules c'est que le principe de l'encellulement individuel est respecté.
00:23:53 Ce sont des cellules individuelles mais aussi ce sont des cellules
00:23:56 qui sont renforcées en matière de dispositifs anti-suicide.
00:23:59 À Morébuco justement pour l'instant on ne sait pas si détention provisoire il y aura
00:24:04 et où sera placée pour l'instant.
00:24:06 On ne peut pas...
00:24:08 Si c'est à Frenn, si c'est à la prison de Frenn, si c'est à la prison de la santé,
00:24:10 pour l'instant c'est le doute complet.
00:24:12 Il arrive même que des personnes soient, Jean-Jean Mentretenet tout à l'heure avec un policier,
00:24:15 que des personnes soient placées en détention provisoire tout en étant hospitalisé.
00:24:19 À ce moment-là vous avez souvent ces trois policiers qui se mettent devant sa chambre.
00:24:22 C'est d'ailleurs ce qui s'est passé pendant la garde à vue de Pierre Palmade.
00:24:25 Il était à l'hôpital, il n'était pas dans les locaux de la police.
00:24:28 J'entends.
00:24:28 Et en même temps il était placé en garde à vue.
00:24:30 Et là ça peut être pareil, c'est-à-dire que vous pouvez placer quelqu'un en détention provisoire
00:24:34 et en même temps garder sa chambre d'hôpital pour que ce soit comme une retenue de liberté classique.
00:24:39 Et alors vous parlez de la prison de la santé, il y a aussi la prison de Fleury-Mérogis
00:24:43 où il y a effectivement également des cellules médicalisées pour permettre ce genre de dispositif.
00:24:49 Donc...
00:24:50 Jean-Michel, allez-y.
00:24:51 Juste un point de détail, c'est que ce qui va changer pour la police,
00:24:55 c'est que pendant la garde à vue, c'est la police qui effectivement garde à l'hôpital le garde à vue.
00:25:01 Et normalement, s'il y a une mise en détention, ça sera le personnel pénitentiaire qui gardera.
00:25:08 Ça a son importance pour pouvoir récupérer les effectifs de police
00:25:11 pour qu'ils fassent leur boulot de policiers sur la voie publique.
00:25:16 Alors je le dis aux téléspectateurs, il est 17h25 si vous nous rejoignez.
00:25:19 Cette image est en direct depuis le tribunal de Melun.
00:25:23 Il est possible que l'avocate de Pierre Palmade prenne la parole à l'issue de cet entretien avec le juge des libertés.
00:25:31 La question, elle est essentielle, c'est de savoir si oui ou non,
00:25:34 Pierre Palmade va être placé en détention provisoire.
00:25:38 L'autre solution, c'est un placement sous contrôle judiciaire.
00:25:41 Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est un bracelet électronique ?
00:25:43 Alors ça peut, en fait, un contrôle judiciaire, ça peut être un nombre assez large,
00:25:49 un type assez large de mesures.
00:25:51 Ça peut être une obligation de pointage au commissariat, ça peut être une obligation de soins,
00:25:55 ça peut être une interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur.
00:25:59 Ça peut être un panel extrêmement large d'obligations
00:26:03 qui peut aller de l'interdiction de paraître sur un territoire à l'interdiction de conduire un véhicule
00:26:07 jusqu'à même l'interdiction de rencontrer certaines personnes.
00:26:10 Et donc les contrôles judiciaires sont conçus un petit peu à la carte
00:26:13 par les juges des libertés de la détention qui peut dire voilà,
00:26:16 j'estime que pour votre cas, le contrôle judiciaire adéquat, c'est par exemple une obligation de soins,
00:26:20 l'interdiction de conduire un véhicule terrestre à moteur,
00:26:23 l'interdiction de rentrer en contact avec les passagers,
00:26:25 l'interdiction de rentrer en contact avec la famille
00:26:28 et l'interdiction par exemple de paraître dans une zone donnée.
00:26:31 Voilà à quoi pourrait ressembler le contrôle judiciaire de Pierre Palmade,
00:26:34 ces contrôles judiciaires.
00:26:35 Enjeu également c'est la justice, justice qui doit être rendue
00:26:38 mais aujourd'hui tous les médias ne parlent que de l'affaire Pierre Palmade.
00:26:42 Vous allez écouter Rémi Jouy.
00:26:43 Et c'est vrai que même si notre avocat sur le plateau nous appelle à la prudence
00:26:47 parce que nous n'avons pas des éléments qui sont certainement dans le dossier,
00:26:50 vous avez raison maître, nous n'en avons pas pour le moins.
00:26:54 Donc je dirais à faire défaut de notre sentiment de citoyen
00:26:59 par rapport à cette affaire épouvantable dont nous parlons depuis plusieurs jours.
00:27:03 Et c'est vrai qu'on est surpris de se dire que quelqu'un qui était dans la voiture
00:27:07 et qui est en situation irrégulière, c'est quand même un délit d'être en situation irrégulière.
00:27:10 Je veux dire, vous n'êtes pas en situation administrative.
00:27:14 - Mais le parquet ne l'a manifestement pas poursuivi.
00:27:15 - Et ça n'est plus malheureusement.
00:27:16 - Ce que je veux dire par là c'est qu'on se dit,
00:27:18 un, il est en situation irrégulière, c'est quand même un premier délit.
00:27:23 Deux, potentiellement, vous avez raison, on ne sait pas s'il a pris de la drogue
00:27:26 mais il semblerait qu'il a déclaré en avoir pris.
00:27:29 - J'imagine que des tests ont été effectués.
00:27:32 - Et la drogue c'est interdit, c'est illicite.
00:27:34 - Et on n'a pas dit récemment qu'il fallait sanctionner le consommateur
00:27:38 et ça a été le grand sujet ces derniers temps.
00:27:40 - Exactement, même si vous êtes chez vous en fermant de quatre murs.
00:27:42 Et trois, potentiellement, effectivement, il ne porte pas assistance.
00:27:44 Vous avez raison, on ne connaît pas les conditions.
00:27:47 - C'est pour ça qu'il faut prendre énormément de précautions.
00:27:48 - On se dit, comme l'a dit Jean-Michel Fauvergue,
00:27:50 que n'étant pas mis en examen, il n'y a donc pas de contre-judiciaire.
00:27:54 Ça veut dire que cette personne est dans la nature, maître.
00:27:56 Donc il peut échapper aux enquêteurs, à de nouvelles convocations,
00:28:00 peut disparaître et ne plus réapparaître.
00:28:02 Et ça c'est quand même problématique pour mener une enquête comme il se doit.
00:28:06 Ne serait-ce que cela, c'est quand même assez surprenant.
00:28:09 - Moi je trouve que le mot "surprenant", voilà, ce ne sont pas les...
00:28:14 - Et le manque de pudeur, vous avez raison.
00:28:15 De l'avocate qui dit "victime".
00:28:17 Victime, attendez, excusez-moi, vous êtes avec Pierre Palma qui conduit la voiture.
00:28:21 - Si je peux revenir sur le terme... - Allez-y Amaury.
00:28:23 - Effectivement, ils étaient dans la voiture,
00:28:24 peut-être que ce n'est pas eux qui conduisaient a priori.
00:28:26 Donc ils ont effectivement factuellement été victimes.
00:28:28 Mais ce qui est un peu terrible dans cette affaire, c'est le déséquilibre.
00:28:31 C'est-à-dire que la voiture qui arrivait en face avec ces familles
00:28:33 qui pour le coup n'avaient rien demandé, ont été très gravement blessées.
00:28:36 - Ce sont eux les victimes.
00:28:37 - Et que les deux passagers qui étaient avec Pierre Palma,
00:28:40 eux ont été pas assez blessés, très peu blessés.
00:28:43 Et ils sont partis et ont pu prendre la fuite
00:28:45 et surtout disparaître pendant plusieurs jours sans aller à l'hôpital.
00:28:49 - Là où je rejoins maître Calfon,
00:28:51 c'est que n'ayant pas le dossier, il y a peut-être des éléments
00:28:55 qui nous imposent d'être extrêmement prudents sur ce qu'on dit, évidemment.
00:29:01 Mais on est obligé aussi de prendre un peu de...
00:29:02 - Naturellement, on a un sentiment, c'est normal.
00:29:06 - J'imagine que puisque la focale est sur cette affaire-là,
00:29:11 que la justice fait pleinement son travail
00:29:14 et qu'il n'y aura pas de, ce qu'on peut parfois entendre,
00:29:17 de laxisme, etc., d'erreur.
00:29:19 Mais en tous les cas, je comprends totalement ce que vous avez dit en disant
00:29:23 "mais attendez, on n'a pas accès au dossier".
00:29:24 Et si aujourd'hui, il est placé en tant que témoin assisté et non pas mis en examen,
00:29:29 c'est que peut-être, très probablement, très certainement même,
00:29:33 ils ont des éléments du dossier qui finalement mettent en avant...
00:29:37 - Il y a débat.
00:29:39 Ça ne veut pas dire que la décision est justifiée, j'en sais rien.
00:29:42 - Mais on n'est pas là pour la commenter.
00:29:43 - Mais on n'est pas là pour la commenter.
00:29:44 - C'est pas ça l'idée.
00:29:46 Mais je vais même aller plus loin par rapport à ce qu'a dit Amaury Bucot.
00:29:50 On a dit "le statut de témoin assisté n'est pas figé".
00:29:52 La personne qui est placée sous témoin assisté peut devenir mise en examen,
00:29:56 mais elle peut aussi devenir, à la fin de la procédure,
00:29:58 partie civile contre Pierre Palmade.
00:30:00 - Et depuis la circulaire Valls, pardonnez-moi, je fais un petit aparté,
00:30:03 être situation égarlière n'est pas un délit.
00:30:05 - Voilà. - C'est plus un délit.
00:30:06 - Donc si ça se trouve, après l'information judiciaire,
00:30:10 le passager de Pierre Palmade sera partie civile.
00:30:14 - Il est 18h, je me permets de vous couper.
00:30:15 - Cher Amaury, il est 18h, je le disais au tout début d'émission,
00:30:18 vous savez qu'on va basculer sur des deux actualités majeures.
00:30:21 Évidemment l'affaire Pierre Palmade,
00:30:23 mais également ce qu'il se passe à l'Assemblée
00:30:25 avec la dernière journée de la réforme des retraites.
00:30:27 Nous le ferons dans un instant en direct avec Marine Le Pen.
00:30:30 Donc le point sur l'information Mathieu Deveze.
00:30:32 Et ensuite on retrouve Marine Le Pen à l'Assemblée.
00:30:34 A tout de suite.
00:30:35 - Dans l'affaire Pierre Palmade,
00:30:39 le passager interpellé a été placé sous le statut de témoin assisté.
00:30:43 Vous avez pu suivre en direct l'intervention de son avocate sur CNews.
00:30:46 Le parquet requiert le placement en détention provisoire du comédien.
00:30:50 Pierre Palmade a été présenté à un juge d'instruction
00:30:52 en vue d'une mise en examen pour homicides et blessures involontaires.
00:30:56 Au cours de ses auditions, il a reconnu avoir consommé de la cocaïne
00:30:59 et des drogues de synthèse avant de prendre le volant.
00:31:02 Le groupe Horizon à l'Assemblée réclame 43 ans de cotisation maximum
00:31:06 pour les carrières longues.
00:31:07 Les députés du parti d'Edouard Philippe
00:31:09 ont déposé cet après-midi un amendement.
00:31:11 Le dispositif présenté dans la réforme des retraites
00:31:13 prévoit 43 ans maximum pour ceux entrés à 17 ans dans la vie active,
00:31:18 44 ans pour ceux qui démarrent à 16 ou 18 ans.
00:31:21 C'est le dernier jour de débat ce vendredi dans l'hémicycle.
00:31:24 "Nous sommes prêts à un conflit prolongé en Ukraine",
00:31:27 ce sont les mots prononcés aujourd'hui à Munich par Emmanuel Macron
00:31:30 lors de la conférence de la sécurité.
00:31:32 Selon le chef de l'État, nous devons intensifier notre soutien à l'Ukraine.
00:31:35 Cette conférence dure trois jours et réunit une quarantaine de chefs d'État
00:31:39 et des experts de la sécurité.
00:31:41 - Ben oui.
00:31:42 - C'est un beau début.
00:31:43 - Il est à un peu plus de 18h, merci d'être avec nous
00:31:46 pour la deuxième partie de Punchline.
00:31:48 Nous sommes toujours avec Amaury Bucaud,
00:31:49 avec Gabriel Cluzel, Jérémy Calfon,
00:31:51 vous êtes avocat pénaliste Jean-Michel Fauverg,
00:31:53 Marc Varnot et Karim Ziribi.
00:31:55 Nous sommes en direct avec Marine Le Pen.
00:31:57 Merci d'être avec nous dans Punchline.
00:32:00 Dix jours sous haute tension à l'Assemblée nationale,
00:32:03 c'est la dernière ligne droite autour du projet de loi de réforme des retraites.
00:32:07 Les principaux articles de ce projet sur le report de l'âge légal,
00:32:11 sur la pénibilité, n'ont pas été examinés.
00:32:14 Marine Le Pen, que faut-il retenir de cette séquence politique ?
00:32:17 - Il faut retenir qu'elle s'est déroulée exactement
00:32:21 comme on avait envisagé qu'elle se déroule.
00:32:23 Hélas, c'est-à-dire que les 13 000 amendements déposés par la France insoumise,
00:32:28 couplés au choix du gouvernement d'utiliser ce véhicule législatif du 47.1,
00:32:33 a empêché effectivement d'accéder ne serait-ce qu'à l'article 7,
00:32:37 qui n'était pas le seul article d'ailleurs, intéressant, puisque...
00:32:39 Vous avez raison, il y avait les carrières longues,
00:32:42 il y avait la retraite à 1 200 euros, par exemple,
00:32:44 qui étaient des sujets extrêmement importants.
00:32:47 Nous sommes bloqués à l'article 3 avec, depuis deux heures maintenant,
00:32:52 des rappels aux règlements successifs, promenant toujours des mêmes bancs.
00:32:56 Euh... J'avoue que... c'est terriblement frustrant,
00:33:00 et je suppose que la frustration des Français est elle aussi terrible,
00:33:05 parce qu'ils envoient des députés à l'Assemblée pour les défendre,
00:33:09 et en réalité, eh bien, l'obstruction de la France insoumise interdit à chacun
00:33:13 de pouvoir faire ce qu'il est censé faire dans cet hémicycle.
00:33:18 C'est la raison pour laquelle nous avons déposé cette motion de censure,
00:33:21 sachant qu'il n'y aurait pas de vote, en réalité, à l'issue de cette réforme,
00:33:26 de l'analyse de ce texte.
00:33:28 Nous avons, par cette motion de censure, donné la possibilité aux députés
00:33:31 qui sont opposés à cette réforme de retraite,
00:33:33 mais aussi opposés aux mensonges qui n'ont cessé d'être égrenés
00:33:37 par le gouvernement sur la retraite à 1 200 euros,
00:33:40 sur les carrières longues, la possibilité de censurer le gouvernement.
00:33:44 Si on ne le fait pas là, je ne vois pas dans quelle autre occasion on peut le faire.
00:33:48 — Justement, vous parlez de cette motion de censure,
00:33:50 elle va être débattue entre minuit et 2 heures du matin.
00:33:55 C'est mission impossible, aujourd'hui ?
00:33:57 — Non, pas du tout. Non, non, pas du tout.
00:34:02 Moi, je trouve plutôt bien que cette motion de censure soit discutée à minuit.
00:34:06 D'abord parce qu'on ne pourra pas nous accuser d'avoir mangé,
00:34:09 en quelque sorte, une ou deux heures de débat,
00:34:12 même si on sait que la France Insoumise est en train de rendre tout à fait inutile,
00:34:16 ce qui ne ressemble plus du tout, d'ailleurs, à un débat.
00:34:19 Mais enfin, au moins, ils n'auront plus cette justification, cette excuse.
00:34:23 Elle va servir, en réalité, à chacun des groupes
00:34:26 à pouvoir exprimer une explication de vote.
00:34:30 Cette explication de vote, dont nous sommes privés, puisqu'il n'y a pas de vote.
00:34:33 Donc s'il n'y a pas de vote, il n'y a pas d'explication de vote.
00:34:36 Et elle va permettre de susciter un vote.
00:34:38 Est-ce que vous êtes, oui ou non, d'accord pour censurer le gouvernement
00:34:43 à l'occasion de cette réforme qui est en même temps le cœur, en réalité,
00:34:47 de la politique et de la promesse de campagne d'Emmanuel Macron,
00:34:52 et en même temps, une réforme injuste, inefficace, brutale,
00:34:58 et de surcroît fondée sur des considérations
00:35:01 qui se sont révélées au fur et à mesure des jours, mensongères ?
00:35:04 – Décembre 2018, Marine Le Pen, ils étaient 200 000 dans la rue,
00:35:07 je parle des Gilets jaunes.
00:35:08 On se souvient que le gouvernement avait cédé.
00:35:11 Cinq ans plus tard, près de 2 millions de Français manifestent.
00:35:14 60% des Français sont contre la réforme,
00:35:16 et le gouvernement refuse de revenir sur cette réforme.
00:35:20 Comment vous expliquez cela ? Et que va-t-il se passer ?
00:35:25 – Alors, comment je l'explique ? Quand vous avez 94%,
00:35:28 notamment des actifs qui sont opposés à une réforme des retraites,
00:35:31 effectivement, on peut imaginer que le gouvernement, s'il est démocrate,
00:35:34 c'est-à-dire s'il écoute la volonté du peuple, retire sa réforme.
00:35:38 Pourquoi il ne le fait pas ? Parce qu'en réalité, c'est la seule chose
00:35:41 qu'il pense être capable de faire passer, même en force.
00:35:45 Le bilan d'Emmanuel Macron est déplorable.
00:35:48 Il faut quand même le dire, le bilan des six dernières années,
00:35:51 c'est pas nul, c'est archi nul.
00:35:53 Est-ce que l'école va mieux ? Non. Est-ce que l'hôpital va mieux ?
00:35:56 Est-ce que la justice va mieux ? Est-ce que les problèmes d'insécurité vont mieux ?
00:36:00 Est-ce que la balance commerciale va mieux ? Est-ce que nos entreprises vont mieux ?
00:36:04 Est-ce que le pouvoir d'achat va mieux ? Non. Rien ne va mieux.
00:36:08 Donc il pense qu'il doit laisser une trace dans l'histoire aussi détestable soit-elle,
00:36:13 et c'est celle-là qu'il a choisi de laisser.
00:36:16 Mais enfin, je rassure quand même ceux qui nous écoutent,
00:36:18 c'est pas parce que la réforme pourrait éventuellement passer du fait de l'absence de vote aujourd'hui,
00:36:26 que demain, et notamment à l'occasion des futures élections présidentielles,
00:36:30 elle ne serait pas le premier texte à être remise en cause.
00:36:33 – Le 7 mars, les syndicats et certains partis politiques
00:36:37 appellent à mettre la France à l'arrêt,
00:36:40 et du côté du Rassemblement national, on partage cette ligne ou pas ?
00:36:46 – Mais nous n'avons pas à partager ou à ne pas partager cette ligne.
00:36:49 Les Français sont confrontés, notamment les syndicats,
00:36:53 mais les Français qui sont en train de manifester depuis des jours
00:36:56 et qui ne sont pas entendus, sont confrontés à un choix simple,
00:37:00 soit ils renoncent, et je crois qu'ils n'ont pas du tout envie de renoncer,
00:37:03 soit ils montent d'un cran. C'est le gouvernement qui les force,
00:37:07 il faut l'admettre tout de même, à monter d'un cran.
00:37:11 Lorsque l'on constate la véritable folie des carrières longues,
00:37:15 enfin pardon, vous rentrez dans le monde du travail à 14 ans,
00:37:19 il faudra cotiser 44 ans, à 15 ans 43, à 16 ans 44, à 17 ans 43, à 18 ans 44,
00:37:25 mais qu'est-ce que c'est que cette folie ?
00:37:28 Alors les Français se disent, si nos représentants ne peuvent pas voter
00:37:33 à l'Assemblée nationale parce qu'ils en sont privés
00:37:36 par l'obstruction de la France insoumise,
00:37:37 alors il n'y a qu'une seule possibilité,
00:37:39 c'est d'exprimer notre désaccord dans la rue.
00:37:41 Et moi je viens leur dire, moi j'offre la possibilité
00:37:44 que cette notion de censure, que nos forces s'additionnent.
00:37:48 Ceux qui sont dans la rue pour s'opposer à la réforme,
00:37:50 et ceux qui au sein de cette Assemblée,
00:37:52 sont vraiment des députés d'opposition,
00:37:54 et ont vraiment envie de s'opposer à cette réforme de retraite,
00:37:57 je leur donne la liberté et la possibilité de le faire.
00:38:00 Dernière question Marine Le Pen du côté de l'exécutif,
00:38:02 la ligne elle est claire, c'est une réforme juste, une réforme équilibrée.
00:38:07 Vous l'avez dit, il y a des nouvelles inégalités qui se sont créées,
00:38:11 et du côté du déficit, il va se creuser en 2023.
00:38:16 Alors qu'est-ce qu'il faut faire très exactement ?
00:38:18 Alors d'abord, permettez-moi de vous dire que cette année,
00:38:23 normalement nous devrions être, si on en croit les prédictions
00:38:27 qui étaient celles du CORE en 2017,
00:38:29 nous devrions être à -3 milliards.
00:38:31 Nous sommes à +3 milliards.
00:38:33 Donc il faut toujours quand même prendre ces hypothèses un peu avec du recul.
00:38:36 Qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut des recettes supplémentaires.
00:38:39 Or les recettes, on sait très bien comment les générer,
00:38:41 c'est notamment par la productivité du travail.
00:38:44 L'ubérisation de la société, la multiplication de ces Français
00:38:49 qui ont été poussés à être auto-entrepreneurs
00:38:51 parce que c'était l'auto-entreprenariat ou le chômage.
00:38:54 La multiplication des métiers précaires,
00:38:56 tout ça, ça effondre le niveau des cotisations,
00:38:59 et quand le niveau des cotisations s'effondre,
00:39:02 eh bien il y a un déficit qui n'est pas spectaculaire,
00:39:04 et qui n'est pas pour toujours d'ailleurs,
00:39:06 puisque le corps lui-même dit qu'en réalité,
00:39:09 la moyenne des dépenses est plutôt assez stable.
00:39:13 Mais il y a une génération qui arrive à la retraite,
00:39:16 qui est la génération du baby-boom.
00:39:18 On sait que de manière transitoire, il y aura un déficit
00:39:21 qui est encore une fois limité, puisqu'on parle de 12 milliards,
00:39:26 15 milliards, 16 milliards, mais sur 345 milliards de retraite.
00:39:33 Donc si on rapporte ce déficit au montant global des retraites,
00:39:39 c'est un déficit qui est parfaitement supportable.
00:39:42 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire,
00:39:44 il faut agir sur le plan économique pour réindustrialiser notre pays,
00:39:48 pour relancer l'agriculture, parce que c'est dans l'agriculture
00:39:51 et dans l'industrie que l'on va retrouver la progression
00:39:54 de la productivité du travail que nous avons perdue
00:39:58 à cause d'Emmanuel Macron, parce que cette stagnation,
00:40:00 comme par hasard, elle date précisément de 2017.
00:40:04 Donc il y a des solutions, elles ne consistent pas à accuser
00:40:06 les Français en disant "c'est vous qui êtes coupable
00:40:08 parce que vous travaillez pas assez",
00:40:09 elles consistent pour le gouvernement à se regarder dans la glace
00:40:12 et à voir la mauvaise qualité des résultats de l'économie
00:40:15 qui sont, encore une fois, de leur fait et pas du fait des Français.
00:40:21 – Merci beaucoup Marine Le Pen et merci à Olivier Gangloff
00:40:24 ainsi que Florian Tardif qui nous ont permis d'avoir
00:40:27 cette première réaction pour CNews lors de cette dernière journée
00:40:31 à l'Assemblée sur la réforme des retraites.
00:40:33 Dans un instant, on continue de parler de l'affaire Palmade
00:40:37 avec les toutes dernières informations, mais peut-être aller très rapidement
00:40:41 un tour de table sur cette déclaration de Marine Le Pen.
00:40:45 Quel gâchis à l'Assemblée nationale aujourd'hui,
00:40:47 puisque après dix jours de débat, seulement deux articles ont été votés,
00:40:52 il n'y aura pas de discussion, pas de débat sur la pénibilité,
00:40:56 je le disais sur le report de l'âge légal, ça se passe bien dans la rue,
00:40:59 il y a du monde dans la rue et c'est la foire d'empoigne à l'Assemblée nationale.
00:41:03 Qu'est-ce que vous retenez Gabrielle Cluzel ?
00:41:05 – Je pense que c'est le gâchis, vous avez raison à l'Assemblée nationale,
00:41:09 mais l'avenir le dira, mais il me semble que Marine Le Pen,
00:41:13 elle en sortira sans doute gagnante parce qu'elle et ses députés
00:41:21 auront donné l'image de gens prêts à travailler, répondre etc.
00:41:26 quand la France insoumise aura fait de l'obstruction,
00:41:29 aura joué au caïd dans la classe, vous savez,
00:41:31 qui met du bazar pour ne pas dire autre chose,
00:41:35 selon Gérald Darmanin et qui empêche les autres de suivre.
00:41:37 Donc sans doute, elle en ressortira-t-elle grandie sur un plan purement politique.
00:41:43 Maintenant, sur un plan général, c'est devenu un imbroglio incompréhensible
00:41:49 et on se demande bien comment le gouvernement va se sortir par le haut de cette affaire.
00:41:54 – C'est une journée un peu particulière et vous l'avez bien compris,
00:41:57 je le dis aux téléspectateurs mais aussi à vous en plateau,
00:41:59 on jongle sur deux actualités, l'actualité politique et puis l'actualité judiciaire
00:42:04 avec ce drame de la route et l'affaire Pierre Palmade.
00:42:07 On s'est posé une question, va-t-il être placé en détention provisoire ?
00:42:12 Et je crois, Moric, que vous avez la réponse.
00:42:14 – Oui, la réponse est tombée effectivement,
00:42:16 le parquet avait requis la détention provisoire,
00:42:18 manifestement, ça n'a pas été suivi par le juge de la liberté des détentions
00:42:22 puisque finalement, Pierre Palmade est mis en examen
00:42:25 mais placé sous contrôle judiciaire quant aux deux autres passagers
00:42:28 qui étaient avec lui dans la voiture.
00:42:30 Ils ont le statut de témoin assisté qui est donc un statut intermédiaire
00:42:36 entre le statut de témoin et le statut de mise en cause
00:42:40 et quand on est témoin assisté, on ne peut pas être placé sous contrôle judiciaire
00:42:43 et donc il reste libre et sous le statut de témoin assisté dans cette affaire.
00:42:48 – C'est une information très importante que vous nous donnez à Moric
00:42:52 puisqu'on s'est beaucoup posé de questions aujourd'hui en se disant
00:42:56 est-ce qu'il va passer sa première nuit en prison ?
00:42:59 Je me tourne tout de suite vers vous Pierre Calfon.
00:43:01 – Jérémy Calfon.
00:43:02 – Jérémy, pardonnez-moi.
00:43:03 – Jérémy Palmade.
00:43:04 – Jérémy Calfon, je rappelle que vous êtes avocat pénaliste,
00:43:09 expliquez-nous ce placement en détention provisoire,
00:43:12 non pas justement de placement en détention provisoire
00:43:14 mais placement sous contrôle judiciaire.
00:43:16 – C'est un camouflet pour le parquet qui a été suivi sur quasiment rien.
00:43:19 Il avait demandé la mise en examen des deux passagers,
00:43:21 les deux passagers sont placés sous le statut de témoin assisté,
00:43:23 il avait demandé le placement en détention provisoire de Pierre Palmade,
00:43:28 il est placé sous contrôle judiciaire,
00:43:30 ça veut dire que le JLD a estimé qu'un contrôle judiciaire était suffisant
00:43:34 pour garantir sa représentation en justice,
00:43:36 éviter le renouvellement de l'infraction,
00:43:37 protéger Pierre Palmade ainsi que les autres.
00:43:41 Alors Pierre Palmade s'il respecte les obligations de son contrôle judiciaire
00:43:46 n'ira pas en détention provisoire,
00:43:47 néanmoins attention, si les obligations de ce contrôle judiciaire
00:43:50 dont on ne connaît pas encore la teneur,
00:43:52 ne sont pas respectées par Pierre Palmade,
00:43:54 alors le juge d'instruction lui-même pourra demander à révoquer
00:43:59 le contrôle judiciaire de Pierre Palmade
00:44:01 et il pourra aller en détention provisoire.
00:44:03 – Jérémy Calfon, autre question,
00:44:05 quelles sont les conditions normalement d'un contrôle judiciaire
00:44:10 pour un profil comme celui de Pierre Palmade ?
00:44:11 – Alors pour un profil comme celui de Pierre Palmade,
00:44:13 moi j'imagine un contrôle judiciaire qui pourrait ressembler à ça,
00:44:16 mais c'est issu de mon imagination,
00:44:18 l'interdiction de conduire tout véhicule, véhicule terrestre à moteur notamment,
00:44:23 l'interdiction formelle de conduire tout véhicule,
00:44:25 une obligation de soin, une obligation de soin très importante.
00:44:32 Je ne pense pas qu'il y ait d'interdiction de quitter le territoire,
00:44:35 je pense donc qu'il y a une obligation de soin,
00:44:37 une obligation peut-être de pointage,
00:44:42 une interdiction d'être en contact avec les passagers ainsi qu'avec les victimes
00:44:48 et voilà, ça me paraît être les obligations adaptées.
00:44:53 – Dernière question Jérémy, vous aviez dit en début d'émission,
00:44:56 la détention provisoire c'est exceptionnel,
00:45:00 le contrôle judiciaire c'est en quelque sorte la norme,
00:45:03 c'est-à-dire qu'on a des conditions pour le contrôle judiciaire,
00:45:06 si on voit que ça ne peut pas être respecté,
00:45:08 c'est le dernier recours la détention provisoire.
00:45:11 Mais sur le profil que présente Pierre Palmade,
00:45:15 on s'accède, en tous les cas on avait l'impression
00:45:17 que ça allait vers justement la détention provisoire,
00:45:20 à l'isolement avec un contrôle médical très poussé etc.
00:45:24 – De ce que je sais et de ce qu'on raconte depuis une semaine,
00:45:30 ce placement sous contrôle judiciaire ne me choque pas,
00:45:33 parce que finalement la seule problématique
00:45:36 qu'il pouvait y avoir dans ce dossier au moment de sa mise en examen,
00:45:39 c'était celle du renouvellement de l'infraction.
00:45:41 À partir du moment où le juge des libertés de la détention
00:45:45 a le sentiment que Pierre Palmade 1. va se soigner,
00:45:47 2. ne va pas reprendre le volant,
00:45:50 alors la détention provisoire devenait presque sans objet.
00:45:54 – Jérémy Boucaud, Amore Buco,
00:45:56 est-ce que vous avez des informations qui nous parviennent
00:46:01 sur le contrôle judiciaire ou non ?
00:46:04 – Alors justement, j'ai une source qui m'indique qu'en tous les cas,
00:46:07 le tribunal judiciaire de Melun a fait une demande
00:46:10 pour savoir s'il y avait à disposition un service…
00:46:14 – Médicalisé ?
00:46:16 – Exactement, un service d'urgence dans un service d'addictologie ou psychiatrie,
00:46:20 je ne sais pas si c'était dans l'éventualité
00:46:23 du placement en détention provisoire ou du contrôle judiciaire,
00:46:26 mais en tous les cas, comme vous l'avez dit,
00:46:28 on peut très bien envisager que ce contrôle judiciaire,
00:46:30 parmi ses conditions, il y ait par exemple un bracelet électronique
00:46:33 et qu'en plus, une obligation de se soigner effectivement…
00:46:37 – Un bracelet électronique ?
00:46:38 – Non, la question que je pense que les téléspectateurs se posent,
00:46:43 ils se disent "ok, contrôle judiciaire, ça s'entend,
00:46:45 mais est-ce qu'on peut placer une personne sous contrôle judiciaire
00:46:49 et l'envoyer directement dans un centre de désintoxication par exemple ?
00:46:53 Je n'imagine pas un seul instant ma consoeur Céline Lassec,
00:46:57 qui est une excellente consoeur, être arrivée…
00:46:59 – Et l'avocate de Pierre Palmade.
00:47:00 – Et l'avocate de Pierre Palmade, être arrivée devant le juge des libertés
00:47:03 et de la détention, les mains dans les poches.
00:47:05 Je pense qu'elle a dû arriver devant le juge des libertés et de la détention
00:47:07 avec un projet de prise en charge de Pierre Palmade
00:47:10 extrêmement poussé et sérieux.
00:47:12 J'ai parlé tout à l'heure d'un sentiment du juge des libertés et de la détention,
00:47:15 Gabrielle Cluzel m'a repris et elle a raison, ce n'est pas un sentiment.
00:47:18 Le juge des libertés et de la détention a dû avoir la certitude,
00:47:21 probablement apportée par mon confrère,
00:47:24 que Pierre Palmade ne renouvellerait pas cette infraction
00:47:26 pour la simple et bonne raison que la prise en charge serait particulièrement serrée.
00:47:29 – Jean-Michel Fauberg.
00:47:31 – Après, il y a une problématique, peut-être pas sous ce dossier-là,
00:47:34 mais sur beaucoup de dossiers, c'est qui contrôle le contrôle judiciaire ?
00:47:40 Vous parliez tout à l'heure, Maître, des contrôles qui sont faits au commissariat
00:47:44 où on doit pointer régulièrement au commissariat.
00:47:47 Moi, pour l'avoir vécu, et parce qu'il y a de nombreux collègues qui l'ont vécu,
00:47:51 il y a des gens qui ne viennent pas pointer au commissariat alors qu'ils le devraient.
00:47:55 Et ça, c'est signalé, il ne se passe rien,
00:47:57 il ne se passe rien d'une manière générale, pas grand-chose.
00:48:00 Donc ça, ça pose une problématique particulière.
00:48:04 Alors je ne dis pas forcément sur ce dossier-là,
00:48:06 parce que c'est un dossier qui, à mon avis, va être suivi de très près,
00:48:10 mais sur un ensemble de dossiers, qui contrôle le contrôle judiciaire ?
00:48:14 – Karim Zaribi.
00:48:14 – Non mais il est vrai qu'il faut toujours être prudent,
00:48:17 vous l'avez rappelé, Eliot, notre avocat sur le plateau l'a rappelé,
00:48:20 nous n'avons pas les éléments, c'est un dossier qui est complexe,
00:48:23 mais nous nous interrogeons, comme je pense bon nombre de Français vont le faire,
00:48:27 lorsqu'ils vont en prendre les mesures qui ont été prises
00:48:29 par le juge de liberté des détentions.
00:48:32 La question qui va se poser dans l'opinion, on n'en a pas douté,
00:48:35 c'est est-ce que Pierre Palmate bénéficie d'un régime de faveur,
00:48:39 donc en n'étant pas frappé de la détention provisoire,
00:48:43 ou est-ce que c'est effectivement plutôt la norme dans ce genre d'affaires,
00:48:46 et plutôt le cas pour les citoyens lambda qui sont dans ce genre de situation ?
00:48:51 C'est une vraie question, parce que dans le débat sur Pierre Palmate,
00:48:55 il y a des gens qui disaient, il ne faut pas qu'il soit frappé d'une peine exemplaire,
00:48:58 parce qu'il est connu, mais il ne faut surtout pas non plus
00:49:00 qu'il soit frappé de faveur, qu'il bénéficie de faveur,
00:49:03 parce qu'il est connu dans les deux cas, dans le rôle de la justice c'est complexe.
00:49:06 – J'entends, mais dans les deux cas, on se serait posé la question,
00:49:09 vous avez raison de le rappeler, Jérémy Calfon.
00:49:12 – D'expérience, c'est plutôt la norme ce qui vient de se passer,
00:49:16 dans la mesure où Pierre Palmate n'a pas récidivé d'une infraction routière.
00:49:21 Donc il me semble que si Pierre Palmate ne s'appelait pas Pierre Palmate,
00:49:24 mais Jean-Pierre Dupont, la décision aurait été la même.
00:49:27 – C'est important.
00:49:28 – Gabrielle.
00:49:29 – Vous êtes repris d'ailleurs, vous avez parlé de sentiment,
00:49:33 de fait j'espère que ce n'est pas un sentiment, il y a une certitude,
00:49:36 parce que je constate qu'il y a un principe qui est à la bouse de tous nos politiques,
00:49:44 c'est le principe de précaution dans tous les domaines,
00:49:46 mais dans le domaine de la justice, il est souvent oublié.
00:49:49 Donc j'espère que ce juge sait ce qu'il fait,
00:49:53 mais malheureusement s'il ne sait pas ce qu'il fait,
00:49:54 il n'aura pas de compte à rendre puisque c'est l'usage dans notre pays.
00:49:58 – Tant mieux.
00:49:59 – J'ai le droit de penser à cette femme qui a perdu son enfant,
00:50:02 voilà, je pense que toute femme aujourd'hui qui a eu des enfants pense à cette femme.
00:50:05 Alors la question est de savoir, est-ce que la non-qualification d'homicide involontaire
00:50:09 a pu jouer, enfin, ou le fait qu'apparemment cet homicide n'ait pas pu être caractérisé
00:50:15 et qu'il y a quand même une ratiocination du droit lié en fait au droit à l'avortement,
00:50:19 on ne veut pas dire que ça a donné une personnalité juridique au foetus.
00:50:24 Moi je vous garantis que cette femme qui attendait un bébé à 6 mois et demi,
00:50:27 elle était bien persuadée, elle savait ce qu'elle attendait, c'était un bébé.
00:50:30 Et je voulais simplement revenir sur une contradiction du droit, si vous me permettez,
00:50:33 c'est qu'aujourd'hui quand vous perdez un enfant in utero, par exemple à 5 mois, 6 mois, etc.,
00:50:39 depuis une dizaine d'années, vous pouvez l'inscrire dans votre livret de famille,
00:50:42 vous savez ça, c'est-à-dire que c'est votre enfant,
00:50:44 il est inscrit comme vos autres enfants dans le livret de famille.
00:50:47 Eh bien cet enfant-là, on ne lui reconnaît pas de personnalité juridique,
00:50:50 il y a quand même une incohérence absolument.
00:50:51 – J'entends et on reviendra sur cette partie-là qui est évidemment importante, Gabrielle,
00:50:56 mais l'information à 17h20 que je peux vous donner,
00:50:59 c'est donc que Pierre Palmade a été placé sous contrôle judiciaire,
00:51:03 qu'il ne passera pas sa première nuit en prison ce soir,
00:51:06 ni à la prison de Fresnes, ni à la prison de la Santé.
00:51:09 L'autre information, Amaury, vous l'avez, c'est sur le bracelet électronique.
00:51:13 – Non, ce n'est pas une information sûre, ça c'était dans les possibilités.
00:51:17 Ce que je disais en revanche, c'est que le tribunal de Melun avait fait une demande
00:51:21 pour savoir si éventuellement il y avait de la place dans un centre de désintoxication,
00:51:27 c'était donc une des options sentables, ça ne veut pas dire forcément qu'il va aller là-bas.
00:51:30 – Mais cette décision, pardon, Eliott, elle va choquer bon nombre de nos compatriotes,
00:51:34 on n'en peut pas douter, elle n'est pas étonnante d'après ce que nous dit
00:51:38 le docteur Maître Calvo sur le plateau, parce qu'effectivement,
00:51:41 dans la plupart des cas, ça arrive, mais elle choquera nos compatriotes.
00:51:44 Après, c'est la dureté peut-être du contrôle judiciaire qui pourra nous aider.
00:51:48 – Autre information que je peux vous donner,
00:51:52 donc il y a bien un bracelet électronique.
00:51:53 – Il y a un bracelet électronique.
00:51:54 – Qu'est-ce que ça veut dire ? Essayez de traduire pour les téléspectateurs.
00:51:56 – Bracelet électronique, ça veut dire que Pierre Palmade va être interdit
00:52:01 de sortir de l'endroit où il réside pendant une plage horaire donnée
00:52:05 par le juge des libertés et de la détention.
00:52:08 Moi, ça pour le coup, ça m'étonne, j'étais persuadé qu'il n'y aurait pas de bracelet électronique.
00:52:11 – Vous avez dit il y a 5 minutes.
00:52:13 – Pourquoi ça vous étonne ?
00:52:15 – En réalité, ce qu'il veut dire, le bracelet électronique,
00:52:17 ça veut dire qu'il est passé assez près quand même de la détention provisoire,
00:52:20 puisque le bracelet électronique est la mesure la plus contraignante
00:52:24 du placement sous contrôle judiciaire.
00:52:26 Il n'y a pas plus contraignant qu'un bracelet électronique.
00:52:29 Après le bracelet électronique, c'est la détention.
00:52:31 Moi, ce qui m'étonnait, c'est qu'il n'y avait pas vraiment, à mon sens, de risque de fuite.
00:52:37 Et souvent, le bracelet électronique est là pour garantir le risque,
00:52:42 pour garantir la représentation en justice.
00:52:44 Donc c'est ça qui m'étonnait.
00:52:44 Maintenant, peut-être que le juge avait autre chose en tête,
00:52:46 notamment l'empêcher de conduire la nuit en l'obligeant à rester chez lui
00:52:49 via ce bracelet électronique.
00:52:50 – Alors pour le coup, on a la réponse sur le contrôle.
00:52:53 Je vous demandais tout à l'heure qui contrôle le contrôle.
00:52:55 Là, c'est contrôlé par des sociétés.
00:52:57 – Oui, le bracelet électronique, si je puis me permettre de mettre un petit bémol.
00:53:01 L'année dernière, nous étions, je pense, ensemble sur un plateau,
00:53:02 nous commentions l'assassinat d'une jeune femme par son conjoint
00:53:07 qui était sous bracelet électronique, par son ancien conjoint.
00:53:09 Et l'un des assassins du Péramel était sous bracelet électronique.
00:53:13 – Je m'en rappelle.
00:53:13 – Ça ne contient pas complètement, visiblement.
00:53:16 – C'est un contrôle à postériori.
00:53:17 Et c'est la grande différence avec la détention provisoire.
00:53:19 Parfois, on demande des bracelets électroniques pour nos clients
00:53:21 et les juges nous disent "maître, ce n'est pas suffisant
00:53:23 parce que le bracelet électronique, c'est un contrôle à postériori".
00:53:25 C'est qu'une fois qu'il y a une violation, qu'on sait qu'il y a une violation.
00:53:28 Donc, ça n'empêche pas.
00:53:29 C'est quand même une mesure de confiance.
00:53:31 Mais ça reste, ça n'a plus de contraignances en mesure de confiance.
00:53:33 – On est toujours sur l'homicide involontaire ou ça a changé ?
00:53:36 – Non, justement, l'homicide involontaire,
00:53:38 c'est toujours sous le chef d'un homicide involontaire.
00:53:41 Et ce qu'on attend, c'est l'autopsie de l'enfant
00:53:43 qui permettrait de savoir si…
00:53:44 – La deuxième expertise, vous voulez dire.
00:53:46 – Oui, voilà, l'expertise plus poussée, on va dire.
00:53:49 – Pour savoir si ce foetus a respiré.
00:53:53 On en parlera évidemment dans cette émission, on est ensemble jusqu'à 19h.
00:53:57 Mais ce que je peux vous dire à 18h25, si vous nous rejoignez,
00:54:00 c'est que Pierre Palmade a été placé sous contrôle judiciaire.
00:54:05 Ça veut dire qu'il n'y aura pas de détention provisoire pour Pierre Palmade,
00:54:09 il ne passera pas sa première nuit en prison.
00:54:11 Et l'autre information, c'est qu'il a un bracelet électronique,
00:54:17 on essayera de comprendre un peu les conditions
00:54:21 qui sont importantes de son contrôle judiciaire.
00:54:24 Ce que je vous propose, c'est qu'on aille sur le terrain rejoindre
00:54:27 notre reporter Régine Delfour, qui est au Palais de Justice de Melun
00:54:33 et qui a pu interroger l'avocate de l'un des passagers
00:54:38 qui était présent dans la voiture de Pierre Palmade, Régine Delfour.
00:54:43 Quels ont été les premiers mots, même si on les a suivis à 18h ensemble,
00:54:47 mais pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
00:54:49 quels ont été les premiers mots de l'avocate d'un des deux passagers ?
00:54:52 – Elle nous a annoncé que son client était placé sous statut de témoin assisté
00:55:01 et non pas sous contrôle judiciaire,
00:55:03 elle n'a pas voulu s'exprimer sur les raisons de la fuite.
00:55:07 Et puis par rapport à la non-assistance aux personnes en danger,
00:55:11 elle était aussi très vague sur ce sujet.
00:55:15 Elle nous a dit aussi qu'il était pour l'instant
00:55:18 sous le statut de témoin assisté,
00:55:21 mais cela ne signifie pas qu'à un moment de cette information judiciaire,
00:55:26 de cette enquête, il ne soit pas mis en examen.
00:55:28 Pour le moment, il est considéré comme témoin assisté,
00:55:32 mais à tout moment, il peut être mis en examen aussi.
00:55:37 – Merci beaucoup Régine Delfour,
00:55:38 évidemment si vous avez des interventions,
00:55:42 en tous les cas des interviews,
00:55:43 venez nous faire signe à Maury Bucaud.
00:55:45 Qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui,
00:55:47 si on peut retracer cette journée pour Pierre Palmade
00:55:51 et ce qui s'est passé devant les juges ?
00:55:52 – Pierre Palmade a été déféré devant le parquet,
00:55:57 une information judiciaire a été ouverte,
00:56:00 la question était de savoir dans quelle mesure
00:56:03 il serait privé de sa liberté,
00:56:04 est-ce qu'il irait en prison,
00:56:06 est-ce qu'il serait placé sous contrôle judiciaire,
00:56:08 ce qui est moins restrictif,
00:56:09 et finalement l'information est tombée,
00:56:12 il n'ira pas en prison,
00:56:13 Pierre Palmade ne passera pas sa première nuit en prison,
00:56:17 il est seulement sous le contrôle judiciaire,
00:56:19 ce qui est beaucoup moins restrictif.
00:56:22 Il a comme mesure de restriction un bracelet électronique
00:56:26 et il est probable que ce bracelet électronique
00:56:28 s'accompagne d'un placement par exemple dans une unité de soins.
00:56:31 – C'est ce que je disais, c'est justement,
00:56:33 il est possible que Pierre Palmade cumule en quelque sorte
00:56:38 le placement dans un centre de soins,
00:56:41 pour peut-être un centre de désintoxication par exemple,
00:56:44 et en même temps avoir un bracelet électronique
00:56:46 pour être sûr qu'il ne quitte pas les lieux.
00:56:48 – Exactement, ce qui est quand même une mesure de privation de liberté.
00:56:50 Quant aux deux personnes qui se trouvaient dans la voiture avec lui,
00:56:53 les deux passagers qui étaient eux accusés,
00:56:55 enfin qui sont toujours d'ailleurs accusés d'avoir pris la fuite
00:56:57 et de ne pas avoir porté assistance à personne en danger,
00:57:01 ils ne sont pas mis en examen, ils sont dans un statut intermédiaire
00:57:04 qui est le statut des témoins assistés et eux pour le coup, ils restent libres.
00:57:09 – Marc Varneau, peut-être une réaction sur cette décision ?
00:57:12 – Je pense que les Français vont retenir derrière toute la complexité juridique.
00:57:17 Aujourd'hui très objectivement, je pense que pour le Français de base,
00:57:19 ça n'intéresse personne, il ne sera pas en prison ce soir.
00:57:21 Voilà, c'est la seule chose qui va intéresser les gens,
00:57:23 il ne sera pas en prison ce soir.
00:57:25 Et je pense que la justice qui a déjà une image tellement désastreuse
00:57:29 avant de rendre ce type de décision devrait mesurer les conséquences.
00:57:32 Les Français ont une défiance de la justice qui malheureusement est souvent justifiée,
00:57:36 ne pas mettre Pierre Palmade en détention ce soir
00:57:39 et envoyer un signal qui est très mauvais.
00:57:40 – Mais lorsque vous avez Amaury Bucaud qui vous explique
00:57:43 que vous pouvez avoir finalement Pierre Palmade dans une unité de soins
00:57:49 avec une obligation d'y rester sous contrôle et un bracelet électronique,
00:57:55 peut-être que cet équilibre-là c'est à la justice de le trouver,
00:57:58 on n'est pas… vous voyez ce que je veux dire, j'essaye de trouver…
00:58:01 – Ce n'est pas de la technicité là, attendez,
00:58:03 là on n'est pas du tout dans de la technicité, là on est dans de l'humain.
00:58:05 Est-ce que la détention provisoire était l'unique moyen
00:58:08 d'arriver à un certain nombre d'objectifs ?
00:58:09 Le juge des libertés a estimé que non, ce n'est pas technique,
00:58:13 on ne va pas prendre une décision d'incarcération,
00:58:15 c'est-à-dire de mettre un homme entre quatre murs pour satisfaire le téléspectateur.
00:58:19 – Vous plaisantez, il y a des gens qui vont être paralysés,
00:58:23 qui vont être marqués à vie parce qu'ils étaient sous l'emprise de stupéfiants.
00:58:26 – Non, non, non, il était sous l'emprise de stupéfiants,
00:58:29 il percute de plein fouet un véhicule, on a trois fois répété les victimes,
00:58:33 je veux dire, et il rentre chez lui dormir ce soir ?
00:58:35 Mais ça c'est… enfin pardonnez-moi,
00:58:37 il n'y a pas beaucoup de Français qui considèrent ça normal.
00:58:40 – La détention provisoire n'est pas une pré-peine,
00:58:42 la détention provisoire c'est une mesure de sûreté, la peine on verra après.
00:58:46 – Moi j'entends ce que vous dites maître, vous avez tout à fait raison,
00:58:49 néanmoins on ne peut pas occulter le fait que dans la société française aujourd'hui,
00:58:53 on a souvent un sentiment de deux poids deux mesures
00:58:55 quant à la manière dont la justice fonctionne.
00:58:58 Et donc là, beaucoup de Français vont se poser la question,
00:59:01 est-ce qu'il n'est pas en détention parce que c'est Pierre Palmade ?
00:59:03 Alors vous avez raison de le souligner, il y a des éléments que nous ne possédons pas,
00:59:08 il y a des contraintes liées au contrôle judiciaire,
00:59:11 donc il n'est pas non plus en totale liberté comme si de rien n'était,
00:59:14 donc il a des contraintes, mais le Français lambda va se dire,
00:59:18 mais est-ce que c'est parce que c'est Pierre Palmade ?
00:59:19 Peut-être que Pierre Palmade aurait été en détention ?
00:59:21 On va essayer de revenir, on reviendra sur le...
00:59:23 Les amis, la publicité, non il n'est pas en totale liberté,
00:59:26 je ne veux pas dire qu'il est en totale liberté,
00:59:29 pas Pierre Palmade, pas Pierre Palmade,
00:59:33 pas Pierre Palmade, non, Pierre Palmade n'est pas en totale liberté,
00:59:36 Marc Varneau, s'il vous plaît, un instant, deux secondes,
00:59:38 juste faisons attention à ce qu'on dit,
00:59:40 Pierre Palmade n'est pas en totale liberté, c'est faux.
00:59:42 D'accord, oui, donc il n'est pas en totale liberté,
00:59:46 non il n'est pas en totale liberté, pardonnez-moi Marc,
00:59:49 la publicité, en revanche on reviendra sur la décision,
00:59:52 on reviendra sur la décision pour le passager,
00:59:55 qui lui a été, c'est le statut de témoin assisté,
00:59:59 où lui en revanche il n'a aucune contrainte.
01:00:01 Les deux apparemment.
01:00:02 La publicité, on revient dans un instant pour continuer de traiter l'affaire Palmade.
01:00:07 Il est quasiment 18h35 sur CNews,
01:00:14 merci à tous si vous nous rejoignez pour la dernière partie de Punchline.
01:00:16 Patrick Maé nous a rejoint sur le plateau,
01:00:18 directeur général de la rédaction de Paris Match.
01:00:21 Paris Match, bonsoir, qui accorde sa une évidemment au drame de la route
01:00:27 et cet accident, Palmade, le crash, nos révélations,
01:00:31 on y reviendra dans un instant.
01:00:32 L'information principale qu'on peut vous donner à 18h35,
01:00:37 c'est que Pierre Palmade n'ira pas en prison ce soir,
01:00:41 il a été placé sous contrôle judiciaire.
01:00:43 On rejoint tout de suite Amaury Bucaud.
01:00:45 Amaury, vous êtes notre journaliste police-justice.
01:00:47 Amaury, détaillez-nous ces premières informations concernant Pierre Palmade,
01:00:51 donc placement sous contrôle judiciaire.
01:00:53 Effectivement, Pierre Palmade n'ira pas en prison,
01:00:57 il est sous le statut de mise en examen dans l'affaire de l'accident,
01:01:01 il est toujours accusé d'homicide involontaire et de blessures involontaires.
01:01:07 Il a quand même des mesures de restriction de liberté
01:01:09 puisqu'il a été placé sous contrôle judiciaire
01:01:12 avec obligation de porter un bracelet électronique.
01:01:15 Quant aux deux passagers qui avaient pris la fuite et qui étaient dans sa voiture,
01:01:20 ils ont le statut de témoins assistés.
01:01:23 Ils sont toujours accusés de ne pas avoir apporté assistance
01:01:26 aux personnes en danger présentes sur les lieux de l'accident
01:01:29 et ils ressortent donc libres de leur garde à vue.
01:01:32 Merci Amaury, si vous avez des nouvelles informations,
01:01:34 bien sûr, vous nous alertez, on viendra tout de suite vous voir.
01:01:39 Donc quelles sont les informations à retenir à 18h35 ?
01:01:43 Placement sous contrôle judiciaire plus bracelet électronique
01:01:46 et on verra dans le détail le placement sous contrôle judiciaire pour Pierre Palmade
01:01:50 et témoins assistés pour les deux passagers.
01:01:54 On écoute d'ailleurs Maître Fontenot qui est l'avocate d'un des deux passagers
01:01:59 qui étaient présents dans la voiture de Pierre Palmade
01:02:02 et qui avait quitté les lieux au moment de l'accident.
01:02:06 On l'entendra dans un instant, ce que je vous propose,
01:02:09 c'est qu'on écoute l'avocate bien sûr,
01:02:13 je parle en même temps à Samuel Vasselin, Maître Fontenot.
01:02:18 Il est reproché à mon client une non-assistance à personne en danger,
01:02:21 en péril, selon comment on qualifie,
01:02:23 et on a placé actuellement mon client sous le statut de témoin assisté.
01:02:29 La juge d'instruction en a décidé autrement
01:02:31 puisqu'elle a estimé qu'il n'y avait pas les éléments nécessaires
01:02:34 pour le mettre en examen.
01:02:38 Officiellement, il a quand même un statut au sein de ce dossier
01:02:42 mais qui n'est pas réellement celui d'un mis en cause.
01:02:45 Et là je me tourne vers vous, Gémarie Michelfon,
01:02:47 je rappelle que vous êtes avocat pénaliste.
01:02:49 Le statut de témoin assisté, c'est la contrainte la plus faible ?
01:02:54 Ce n'est pas de contrainte.
01:02:55 Vraiment, quand vous êtes présenté au juge d'instruction,
01:02:57 il ne peut pas vous libérer comme ça sans aucun statut.
01:03:01 Donc soit c'est la mise en examen des indices graves ou concordants
01:03:04 tendant à démontrer que vous avez probablement commis l'infraction,
01:03:07 soit pas d'indices graves ou concordants,
01:03:09 vous êtes témoin assisté, donc vous n'êtes pas poursuivi,
01:03:13 et donc pas de mesure de contrôle.
01:03:15 C'est aussi simple que ça.
01:03:16 Pour le téléspectateur qui nous rejoint,
01:03:17 en matière de contrôle judiciaire,
01:03:20 qu'est-ce qu'on peut dire à 18h35 ?
01:03:22 Qu'est-ce que ça représente en fait le contrôle judiciaire ?
01:03:25 Le contrôle judiciaire, ça sous-entend déjà
01:03:27 que Pierre Palmade a été mis en examen.
01:03:29 Ensuite, ça veut dire qu'il y a un certain nombre d'obligations
01:03:33 que Pierre Palmade doit respecter.
01:03:34 S'il ne les respecte pas, Pierre Palmade peut aller en prison.
01:03:38 Je dis bien peut aller en prison.
01:03:40 Nous ne connaissons pas encore la nature de ces obligations,
01:03:42 mais elles sont sans doute liées à la conduite d'un véhicule terrestre à moteur
01:03:47 et au fait de soigner ses probables addictions.
01:03:51 Je rappelle que Pierre Palmade avait déjà été condamné en 2019
01:03:55 à 1 500 euros d'amende pour usage et détention de stupéfiants
01:03:58 avec obligation d'injonction thérapeutique.
01:04:01 Et qu'en 2019 également, il avait été placé en garde à vue
01:04:04 pour usage et détention de stupéfiants
01:04:06 après avoir été faussement accusé de viol.
01:04:09 Chaque année, la conduite sous stupéfiants,
01:04:12 c'est un chiffre qu'il faut rappeler,
01:04:13 est responsable de la mort de 700 personnes en France.
01:04:16 Et c'est la troisième cause de mortalité après l'alcool et la vitesse.
01:04:19 Palmade, le crash, c'est la une de Paris Match.
01:04:22 Et vous êtes avec nous, Patrick Maé, peut-être une réaction
01:04:25 sur le fait que Pierre Palmade aujourd'hui,
01:04:27 sans finalement peut-être avoir une analyse sur la décision des juges,
01:04:32 mais Pierre Palmade n'ira pas en prison ce soir.
01:04:35 Il ne sera pas en détention provisoire.
01:04:37 Écoutez, la réaction la plus élémentaire,
01:04:39 je ne vais pas faire de leçon de morale, ce n'est pas notre style.
01:04:42 On ne fait jamais de leçon de morale, on n'est pas moralisateurs.
01:04:45 C'est quand même l'incompréhension totale
01:04:48 que le public va ressentir à l'issue de cette décision.
01:04:52 Parce que franchement, quand on regarde cette histoire,
01:04:55 alors on ne va pas non plus tirer sur Pierre Palmade exagérément,
01:04:59 ce n'est pas la question.
01:05:00 Mais quand on prend la chronologie des faits,
01:05:03 la gravité des faits, l'addition des faits,
01:05:06 quand on titre le crash, le crash, c'est le crash global,
01:05:11 c'est le crash d'une vie, la sienne, celle de Palmade.
01:05:15 Et c'est le crash de la vie d'une famille.
01:05:17 C'est-à-dire que, en dehors du sexe, de la cocaïne,
01:05:20 la descente aux enfers, le conduire lui réellement aux enfers,
01:05:24 mais brise totalement une famille.
01:05:26 Et on imagine ce qu'est la douleur de la femme
01:05:30 qui était enceinte d'un enfant, d'une petite fille,
01:05:33 de six mois et demi à sept mois, qui perd cet enfant.
01:05:36 Après trois ans, il ne faut pas l'oublier,
01:05:39 de combat pour une fécondation in vitro,
01:05:42 parce qu'on ne pouvait pas avoir d'enfant.
01:05:44 On imagine également ce qui se passera
01:05:48 dans la tête du conducteur qui en est à sa septième opération
01:05:53 extrêmement grave et redoutable, la septième,
01:05:55 et qui est toujours dans un état critique.
01:05:57 La septième est à venir, oui.
01:05:58 À venir, le petit garçon de six ans,
01:06:00 dont on dit qu'il est partiellement défiguré en tout cas.
01:06:03 Il a la mâchoire cassée.
01:06:04 Il ne peut ni manger, ni boire, ni parler normalement.
01:06:06 Le scénario de l'accident avec ce week-end de folie au départ,
01:06:12 sous l'emprise de stupéfiants, les passagers
01:06:15 qui sont des rencontrés connus depuis certains temps
01:06:21 sur des sites d'escorte ou sur des sites de réseaux sociaux.
01:06:25 Et puis cette fuite de ces deux garçons après le crash,
01:06:30 après l'accident, dont on pouvait penser aussi
01:06:34 qu'eux seraient mis en examen au minimum.
01:06:38 Donc voilà, la températion complète du public pour moi.
01:06:40 Ces noms et ces placements sous le statut de témoins assistés,
01:06:46 vous parlez d'un des passagers qui avait été interpellé
01:06:49 dans les Hauts-de-Seine mercredi matin.
01:06:51 C'est un Marocain de 33 ans, inconnu des services de justice
01:06:55 et qui était en situation irrégulière en France.
01:06:59 Nous sommes en direct avec Ingrid Durimel.
01:07:02 Vous êtes survillante de la prison de la Santé.
01:07:04 Alors, pour être totalement transparent,
01:07:06 on avait en quelque sorte un peu anticipé,
01:07:08 c'est-à-dire qu'on s'était dit, si détention provisoire, il y a.
01:07:12 Qu'est-ce qu'il doit se passer pour Pierre Palmade ?
01:07:15 Comment est pris en charge un détenu connu, toxicomane
01:07:22 et en même temps fragile psychologiquement ?
01:07:25 Donc, comment ça se passe dans ces cas-là de manière générale,
01:07:28 Ingrid Durimel ?
01:07:29 Merci d'être avec nous, bien sûr.
01:07:32 Bonsoir.
01:07:33 Il aurait été reçu déjà par le parcours arrivant
01:07:37 et dans le parcours arrivant, il aurait été vu par la direction,
01:07:41 le service médical et il aurait eu une détention
01:07:45 tout à fait normale dans une aile que nous avons,
01:07:48 si toutefois il était venu à Paris la Santé,
01:07:50 nous avons l'aile vulnérable.
01:07:52 Et à ce moment, il aurait été pris en charge par le service médical
01:07:56 pour avoir des soins, pour avoir le service,
01:08:01 le service psychologique aussi par rapport à son addiction.
01:08:05 Et il aurait eu une détention tout à fait normale.
01:08:08 Vous parlez de détention tout à fait normale, mais pour un...
01:08:11 Et là, on ne parle pas de Pierre Palmade,
01:08:13 mais de manière générale, peut-être que vous avez déjà été face
01:08:18 à des détenus qui sont finalement cocaïnomanes.
01:08:23 Et donc, pardonnez-moi, leur quotidien n'est pas totalement normal,
01:08:26 c'est-à-dire qu'ils sont dépendants à une drogue.
01:08:28 Donc, comment on fait dans ces cas-là lorsqu'on est surveillant d'une prison ?
01:08:34 Comme je vous ai dit, après, il y a une prise en charge par le service médical.
01:08:38 Donc, c'est eux qui décident de leur donner des médicaments ou pas
01:08:44 et le protocole qu'ils vont suivre.
01:08:46 Après, nous, côté surveillance,
01:08:48 nous n'avons pas de regard puisque c'est le secret médical.
01:08:53 Donc, on ne sait pas spécialement qu'est-ce qu'on leur donne ou pas,
01:08:56 mais ils ont un suivi par le service médical.
01:08:59 Et nous, notre prise en charge, ça reste de surveiller
01:09:03 si toutefois ils ont des côtés suicidaires, de manque ou ce genre de choses,
01:09:08 pour le signaler au service médical.
01:09:10 Ingrid Durimel, une dernière question.
01:09:12 À la prison de la santé, il peut y avoir des personnalités.
01:09:18 Comment sont-elles prises en charge ?
01:09:19 Est-ce qu'il y a une surveillance particulière ?
01:09:21 C'est-à-dire que dans la prison,
01:09:24 on sait que cet individu est connu médiatiquement.
01:09:27 Est-ce que ça peut représenter une sorte de danger pour lui, pour sa sécurité ?
01:09:33 Tout à fait, ça peut représenter un danger pour lui,
01:09:35 mais c'est pour ça qu'on les met sur l'aile vulnérable.
01:09:38 Et à ce moment, il est un peu en dehors des tenues landins.
01:09:45 Donc, c'est des gens qu'on protège.
01:09:46 C'est une aile vulnérable.
01:09:48 On met certains profils, comme où se trouvait M. Balkany,
01:09:53 mais il avait une détention tout à fait normale.
01:09:55 Je vous remercie pour ces explications, Ingrid Durimel.
01:09:58 Je rappelle que vous êtes surveillante de la prison de la santé.
01:10:00 Je me tourne une nouvelle fois vers vous.
01:10:02 Karim Zaribi, vous vouliez réagir et ensuite Gabay.
01:10:04 Ce que je veux dire, c'est que l'affaire Pierre-Palmade,
01:10:05 au-delà de son affaire très personnelle,
01:10:07 elle va révéler quand même une problématique dans notre pays.
01:10:10 Ça veut dire que lorsque vous êtes un chauffard
01:10:12 en prise de l'alcool ou de la drogue
01:10:14 et que potentiellement vous portez atteinte à des vies,
01:10:17 vous n'êtes pas en détention provisoire.
01:10:19 Et au-delà du cas Pierre-Palmade,
01:10:21 c'est ça qui va peut-être tous nous choquer,
01:10:24 parce que ça révèle cette réalité-là.
01:10:26 Parce que Maître nous a dit tout à l'heure,
01:10:27 c'est dans la norme la décision qui a été prise.
01:10:30 Donc moi, cette norme-là, elle me choque aujourd'hui.
01:10:33 Et je ne la connaissais pas, Maître.
01:10:34 Donc Pierre-Palmade et son affaire nous la révèlent.
01:10:37 Ça veut dire que vous êtes porteur d'un homicide,
01:10:39 auteur d'un homicide, c'est un crime un homicide.
01:10:41 Je ne suis pas encore auteur, vous êtes présent.
01:10:43 C'est très important ce que vous dites.
01:10:44 Il y a une immense différence entre les crimes et les délits
01:10:46 au niveau de la détention provisoire.
01:10:48 C'est que pour les crimes, le trouble à l'endroit
01:10:51 est pris en compte dans la détention provisoire
01:10:53 et pour les délits, ça n'est pas pris en compte.
01:10:55 Traduction, la gravité du délit que vous commettez
01:10:58 est complètement indifférente lors de la question
01:11:02 de savoir si vous allez en détention provisoire ou non.
01:11:04 Donc la gravité des choses n'est pas rentrée en ligne de compte
01:11:08 dans la décision du Juste et de la liberté de la détention
01:11:12 parce que c'est la loi.
01:11:13 Gabriel, je vous donne la parole dans un instant,
01:11:14 mais Karim, vous savez pourquoi ?
01:11:16 Et évidemment, vous savez qu'on peut partager beaucoup de choses.
01:11:20 La seule chose, c'est la prudence.
01:11:21 Pourquoi ? Parce qu'on ne connaît pas à cet instant très précis
01:11:24 les conditions du contrôle judiciaire.
01:11:28 C'est possible que ce soit un contrôle extrêmement lourd
01:11:31 qui s'apparente en quelque sorte à un emprisonnement,
01:11:33 mais dans un système de soins, un système de santé.
01:11:36 Et ça, on l'apprendra peut-être dans les prochaines heures.
01:11:39 C'est pour ça que j'essaye de prendre la plus grande précaution.
01:11:41 C'est la nouvelle du moment, de l'instant qui choque.
01:11:45 Oui, mais la nouvelle de l'instant, c'est pour ça que je vous demande
01:11:47 à chaque fois de prendre un peu de hauteur.
01:11:48 Gabriel.
01:11:49 La justice, elle est rendue au nom du peuple français,
01:11:50 donc elle doit être un minimum compréhensible pour lui.
01:11:52 Moi, je veux bien que les juges restent
01:11:54 dans les tels les dieux de l'Olympe,
01:11:57 et qu'ils prennent des décisions que personne ne comprend
01:11:59 et on doit les admettre.
01:12:00 Il y a un moment, ça va quand même être compliqué de faire dire tout ça.
01:12:05 Moi, j'essaie de comprendre.
01:12:06 Cette dame a dit très justement que c'est elle qui avait accueilli
01:12:09 M. Balkany, et j'entends M. l'avocat dire que finalement,
01:12:15 c'était une question de trouble à l'ordre public.
01:12:17 Pardon, mais qui est le plus dangereux pour la société ?
01:12:20 M. Palmade qui peut...
01:12:23 Alors là aussi, c'est très contradictoire.
01:12:25 On nous dit qu'il a des addictions,
01:12:27 donc on imagine qu'il n'arrive pas à lutter contre,
01:12:29 mais on lui fait confiance avec un bracelet électronique.
01:12:33 Ou M. Balkany, qui, et vous préférez,
01:12:35 rentre entre qui, la voiture de qui ?
01:12:36 Balkany, c'est une peine, ça n'a rien à voir.
01:12:38 C'est mondialement insompréhensible.
01:12:40 Je viens de vous dire que si ce soir,
01:12:41 on apprend qu'il est dans un service de soins ultra sécurisé,
01:12:45 ultra protégé...
01:12:46 La prison, ça a plusieurs vocations.
01:12:48 Mais je ne parle pas de la prison.
01:12:49 Non, mais si, mais la prison, pardon.
01:12:52 La sanction d'un juge et parfois la dénonciation.
01:12:57 Ça, ça...
01:12:59 C'est pas un jugement, c'est pas...
01:13:01 Ça a plusieurs...
01:13:03 Ça poursuit plusieurs buts.
01:13:05 L'un d'eux, c'est de mettre à l'écart de la société
01:13:07 si la personne est dangereuse.
01:13:10 Le deuxième, c'est de punir aussi.
01:13:12 C'est quand même une vocation...
01:13:13 Mais il n'y a pas encore de sanctions,
01:13:15 il n'a pas interrogé...
01:13:16 Oui, mais d'accord, mais si vous voulez, la justice...
01:13:18 Non, Michel Fauverg, Patrick Majeux qu'on termine là.
01:13:20 Non, mais on ne va pas passer notre soirée à dire
01:13:22 qu'on ne peut pas commenter.
01:13:23 Je ne dis pas qu'on ne peut pas commenter,
01:13:24 je dis juste qu'il faut prendre des précautions
01:13:26 en attendant de savoir ce qu'on a.
01:13:27 Ce qui va paraître important, malheureusement,
01:13:29 ce sera dans deux ans, dans trois ans,
01:13:31 c'est la condamnation.
01:13:33 La condamnation, oui.
01:13:34 Ça, ça sera important.
01:13:35 Malheureusement, il y a du temps qui sera passé.
01:13:37 C'est comme ça, la justice prend un temps
01:13:39 quelquefois un peu fou,
01:13:41 mais c'est comme ça que ça se passe.
01:13:43 Moi, je voudrais...
01:13:44 Par contre, vous avez raison quand vous dites que
01:13:47 quelquefois la justice est hors sol
01:13:49 par rapport à un certain nombre de situations.
01:13:54 Et dans ce cas précis,
01:13:55 moi, je le juge au niveau du témoin
01:13:59 qui est en situation irrégulière.
01:14:01 Parce que là, ce témoin qui est en situation irrégulière,
01:14:03 ça veut dire que la justice prend des décisions
01:14:06 sans se penser,
01:14:09 sans border ce qui va se passer après.
01:14:12 Et lui, il va disparaître sans doute dans la nature.
01:14:15 Mais ça, c'est deux choses différentes,
01:14:16 on est bien d'accord.
01:14:17 Et pardonnez-moi, vous avez vu Jean-Michel,
01:14:19 la première chose que je vous ai dit,
01:14:20 c'est qu'on peut être aujourd'hui surpris
01:14:23 de la décision des juges
01:14:25 de placer sous témoin assisté
01:14:27 cet individu qui était dans la voiture.
01:14:29 Le chef d'accusation, c'était une non-assistance
01:14:31 sans personne en danger.
01:14:32 Il a quitté les lieux.
01:14:33 Il a été interpellé mercredi matin.
01:14:36 Il ne reste que quelques minutes, Patrick Mahé.
01:14:38 Je suis d'accord avec vous et je rajoute que c'est là
01:14:40 où on voit que la justice est hors sol.
01:14:42 Dans ce drame, Patrick Mahé,
01:14:43 il y a aussi un sentiment de sidération.
01:14:45 C'est-à-dire que ça touche tous les Français aujourd'hui.
01:14:47 Absolument.
01:14:48 Et on pense, et j'essaie toujours de trouver aussi
01:14:51 ce juste milieu entre parler de Pierre Palmade,
01:14:53 mais aussi et surtout de parler des victimes.
01:14:55 Mais naturellement.
01:14:56 Mais naturellement.
01:14:57 Je vais vous citer d'ailleurs la phrase
01:14:58 d'un des cousins d'ailleurs de Yuxel,
01:15:02 40 ans, qui fêtait son anniversaire ce jour-là.
01:15:04 C'est le conducteur.
01:15:05 Et qu'on a rencontré,
01:15:06 qui tient un petit restaurant à la maie sur scène.
01:15:08 Il dit la chose suivante.
01:15:10 Si tu prends le volant sous cocaïne,
01:15:12 tu restes chez toi, tu ne conduis pas.
01:15:15 À cause de toi, mon cousin et son fils
01:15:18 sont cassés de partout.
01:15:20 À cause de lui, le bébé de 7 mois est tombé.
01:15:23 Elle a perdu son bébé.
01:15:24 Elle a perdu sa vie.
01:15:26 Bon, ça, on prend en pleine poire
01:15:28 quand on entend ce langage.
01:15:30 On voit tout un tas de clips,
01:15:31 parfois à la télévision, sur l'alcool au volant.
01:15:34 On ne parle jamais de cocaïne.
01:15:35 Ils sont légitimes.
01:15:36 Mais est-ce qu'on parle...
01:15:37 De drogue lourde.
01:15:38 Jamais.
01:15:39 On ne parle pas d'un clip.
01:15:40 Alors est-ce que c'est le ministère de l'Intérieur,
01:15:42 le ministère de la Santé qui devrait les faire ?
01:15:43 Je ne sais pas.
01:15:44 C'est un autre débat.
01:15:45 Mais néanmoins, ce serait quand même utile
01:15:47 quand vous avez énuméré tout à l'heure
01:15:48 le nombre de morts, de victimes.
01:15:50 700.
01:15:51 700 sur la route, par rapport à des chauffards
01:15:54 qui sont sous l'emprise de stupéfiants.
01:15:56 Alors, il y a des efforts qui sont faits.
01:15:57 Les chiffres, ça date de 2018.
01:15:59 Plus 99% de verbalisation.
01:16:01 Vous allez me dire, ce n'est pas assez.
01:16:02 40 200 condamnations,
01:16:04 atteinte involontaire à la personne,
01:16:06 emprisonnement multiplié par deux
01:16:07 entre les années 2000 et 2018.
01:16:09 60% des sanctions en 2018
01:16:11 sont des peines de prison.
01:16:12 Contre 28% en 2000.
01:16:14 Mais ce qui est vrai, c'est que la drogue,
01:16:16 la cocaïne a pris une telle place
01:16:19 dans notre société
01:16:20 que peut-être que ces chiffres
01:16:23 sont aussi le signe que...
01:16:25 Mais dans certains milieux, elle est trop considérée
01:16:26 comme étant récréative.
01:16:27 Mais oui, vous avez raison.
01:16:28 Qui n'est pas dangereuse.
01:16:29 Il faut arrêter avec cette approche-là.
01:16:31 Vous avez raison.
01:16:32 Un peu showbiz, disons-le clairement,
01:16:33 dans notre société.
01:16:34 Pas que, pas que.
01:16:35 C'est fun, c'est cool, c'est fait à la fête.
01:16:37 Non, ça crée des morts, ça brise des vies.
01:16:39 Celle-ci, il faut le dire,
01:16:40 en plus ça s'appelle le MMC,
01:16:42 apparemment c'est ce qu'il a dit.
01:16:43 C'est une drogue de synthèse
01:16:44 qui se prend par intraveineuse
01:16:46 et qui permet de tenir éveillée 72 heures.
01:16:49 Donc on imagine ce que ça représente.
01:16:51 Cette photo, je la trouve qu'elle est vraiment...
01:16:53 La une de Paris Match.
01:16:55 Elle résume tout.
01:16:55 Cette photo résume tout pour Palmad en tout cas.
01:16:57 Pour Palmad, vous dites.
01:16:58 Elle résume tout.
01:16:59 Parce que dedans, il y a vraiment...
01:17:01 La une de Paris Match.
01:17:02 Descente aux enfers.
01:17:03 Et le crash est là.
01:17:05 La descente aux enfers, c'est aussi...
01:17:06 Et là, il ne descend pas tout à fait.
01:17:07 Non, mais voilà.
01:17:08 La descente aux enfers, c'est aussi et surtout
01:17:10 dans la famille des victimes.
01:17:12 Et évidemment, on pense aux familles des victimes.
01:17:15 L'émission s'achève.
01:17:16 C'était une émission un peu particulière, je le dis,
01:17:18 puisqu'on avait deux actualités.
01:17:20 On est resté majoritairement sur l'affaire Pierre-Palmad.
01:17:24 Ce n'est jamais simple de donner la parole dans ces cas-là.
01:17:26 Et j'espère que ça s'est passé dans les meilleures conditions.
01:17:30 En tous les cas, je pense qu'on a réussi
01:17:32 à traiter ce sujet avec mesure.
01:17:34 Je vous remercie tous les six.
01:17:36 Je remercie toutes les équipes qui étaient sur le terrain
01:17:37 et le service Police-Justice ainsi que Programmation
01:17:40 qui nous ont permis de traiter cette actualité
01:17:42 dans un instant.
01:17:43 C'est ça, ce dispute.
01:17:44 Avec Olivier de Caron-Fleck,
01:17:45 le "ça, ce dispute" face à Julien Drey,
01:17:47 ce sera Geoffroy Lejeune.
01:17:49 Merci d'avoir regardé cette vidéo !
01:17:51 [SILENCE]

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