Un homme peut-il être enceint ? : Mathieu Bock-Côté s'interroge
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00:00 - Justement, ce mouvement, il n'y a aucune chance qu'il décroisse à un moment, un peu
00:04 à la manière d'une mode dont on se lasserait.
00:06 - Ah non, il se radicalise, il se radicalise, chère amie, et c'est le problème.
00:11 Il se radicalise comment? Notamment sur la question des maternités.
00:14 Vous allez peut-être me dire « oui, mais là, il y a une chose sur laquelle on ne peut
00:16 pas changer, ce sont les femmes qui portent les enfants ».
00:19 Ah ha ! Réactionnaire d'extrême droite que vous êtes, vous avez bien reconnu.
00:22 Pourquoi?
00:23 Parce que si vous affirmez ça, rappelez-vous la querelle autour du planning familial.
00:27 Il y a quelques... je pense cet été, on dit « au planning familial, nous savons qu'il
00:31 peut y avoir des hommes enceintes ».
00:33 Bon, je vais vous amener, je traverse encore l'Atlantique un instant, une lettre qui vient
00:37 de paraître dans un journal québécois.
00:38 Je vous enlis des extraits parce que c'est merveilleux.
00:41 Voilà un homme trans, donc qui est enceinte, et qui se présente dans un hôpital et qui
00:46 raconte son parcours à l'hôpital.
00:47 Je donne les extraits, c'est dans le journal Métro, 25 février.
00:50 « Face à un milieu hospitalier inadapté et manquant de formation à l'égard des
00:55 communautés LGBTQ2+, donner la vie lorsqu'on est un homme trans peut amener son lot d'expériences
01:01 négatives.
01:02 Les futurs pères trans sont confrontés à un système qui ne leur laisse que peu de
01:06 place. »
01:07 Là, la personne en question, c'est Shine Collia, qui explique donc que...
01:12 Il veut accoucher, vous imaginez tout ça.
01:15 Il raconte son expérience.
01:16 « Au moment d'entrer dans la salle d'échographie, Shine a de nouveau été confrontée au mégenrage
01:21 » Le mégenrage, c'est le pas prétentieux.
01:22 Si tu dis « je suis une femme » et que vous ne me reconnaissez pas comme femme, vous
01:26 me mégenrez.
01:27 « sous le regard énervé de son amie.
01:28 » Et là, je cite.
01:29 « La personne qui devait faire l'échographie a commencé par dire « Installez-vous, madame
01:32 » et mon amie lui a répondu « C'est pas madame, c'est monsieur » mais elle ne s'est
01:36 pas excusée.
01:37 Salopard.
01:38 » Je poursuis.
01:39 « Ma plus grande peur, c'était d'entendre tout au long du travail, quand on porte la
01:43 porte, « Poussez, madame, poussez, madame » parce que c'est une violence que de dire
01:46 « Poussez, madame » et ça va plus loin.
01:48 » Qu'est-ce qu'elle a senti comme une violence, une violence en fait, dans cet hôpital?
01:53 Les affiches placardées sur les murs montrant des mamans avec leurs bébés.
01:59 Mais non.
02:00 Mais pourquoi qu'il y ait que des mamans avec des bébés?
02:01 Ils pourraient avoir des papas et autre chose.
02:03 Mais c'est quoi ce fascisme qui partout nous domine?
02:05 Alors, les cérises sur le gâteau, donc « Shine », « Shine » qui veut accoucher en tant
02:09 qu'homme, on nous explique qu'on ne demande pas de réformer tout du jour au lendemain.
02:13 On demande juste de mettre un peu de bon sens et d'humanité dans les services qu'on offre
02:17 aux personnes.
02:18 Et là, vous voyez, c'est au nom du bon sens qu'on doit dire que les hommes doivent accoucher.
02:21 Le réel n'existe plus.
02:22 La subjectivité est tyrannique.
02:24 Et Big Brother a gagné.
02:25 2 + 2 = 5 aujourd'hui.
02:28 [Musique]
02:31 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]