Le critique cinéma lillois amateur Regelegorila a commencé dans sa chambre à 13 ans. Aujourd’hui il gagne de l’argent grâce à ses vidéos. Dans cette interview il raconte son incroyable histoire.
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00:00 Si je fais économiser un peu d'argent sur des mauvais films ou du temps à certaines personnes, tant mieux.
00:03 Et inversement, si je peux les motiver à aller voir des films, tant mieux aussi.
00:06 Et mon métier, ça reste aussi de regarder des films, donc ça va.
00:08 Je vais me plaindre.
00:09 Salut Kita, je suis Riyad, j'ai une chaîne YouTube qui s'appelle "Regile Gorilla".
00:17 Je parle de cinéma et de séries plusieurs fois par semaine,
00:20 en faisant des critiques, l'actualité et des débats avec vous.
00:24 En gros, j'ai commencé à 13 ans sur des jeux vidéo.
00:29 Je faisais, comme tout le monde à l'époque, des "let's play" sur des jeux.
00:31 Ce n'est pas ce que je voulais faire, en fait.
00:32 Vraiment, j'étais intéressé par le cinéma plus qu'autre chose.
00:35 Je me rappelle, ma première vidéo, c'était sur le premier "Avengers", donc 2012.
00:38 Et j'ai pris l'appareil photo de ma mère, je l'ai posé sur une étagère,
00:42 je me suis filmé, ça a une vidéo qui durait 2 minutes 30 ou 3 minutes.
00:45 Et depuis, je n'ai pas arrêté, parce que j'aimais le cinéma, j'aimais en parler.
00:48 Évidemment, pas grand monde regarde des vidéos d'un gamin de 15 ans,
00:52 mais je n'ai jamais arrêté parce que ça me faisait rire, ça me faisait kiffer aussi.
00:56 L'univers du cinéma des séries
00:59 L'univers du cinéma des séries, je l'ai vraiment découvert de manière, je pense, un peu aléatoire.
01:03 Mes parents m'emmenaient au cinéma, pas régulièrement pour le coup,
01:05 mais ce sont des souvenirs assez marquants.
01:07 Plus je grandissais, plus je m'y intéressais, au cinéma, aux séries, etc.
01:12 L'univers des affaires européennes
01:15 J'ai fait au début une licence en informatique.
01:18 Ensuite, ça ne me plaisait pas trop, je suis parti sur une licence en écogestion,
01:21 ici à l'Université de Lille, et un master en management des affaires européennes.
01:25 Et je travaille aujourd'hui à côté de ma chaîne YouTube,
01:27 dans un domaine qui n'a rien à voir avec le cinéma.
01:29 Je suis chargé de projets européens.
01:31 C'est un métier où je rédige des projets pour mon entreprise,
01:35 des projets européens, pour ramener du financement.
01:38 Donc ça n'a rien à voir avec le cinéma et les séries.
01:40 Les collègues
01:43 Évidemment, tous mes collègues sont au courant.
01:46 Quand je suis arrivé, il y avait un mail d'arrivée qui mettait le lien de ma chaîne YouTube.
01:49 Mes collègues, mes amis, me demandent tous mes avis sur les films.
01:53 Du coup, ils me demandent ce qu'ils sont en ce moment, qu'est-ce que je peux conseiller.
01:56 Le financement
01:59 Ça a changé ma vie parce que le côté financier, au début,
02:02 l'idée c'était de se faire un peu plus d'argent à côté d'autres petits métiers que j'avais.
02:05 À début, je me disais si ça me fait 70 euros par mois, c'est cool.
02:08 Là, on est à beaucoup plus pour le coup.
02:10 Quasiment toutes mes vidéos sont sponsorisées.
02:12 Ça m'a permis d'acheter un appart à Lille, il y a deux semaines.
02:15 Donc ça m'a permis vraiment d'avoir accès à quelque chose que peu de gens de mon âge ont.
02:20 Et je suis très conscient de ça.
02:21 Mais c'est ça qui est intéressant, c'est que ça a pris beaucoup d'ampleur.
02:25 Financièrement, dans le temps aussi, ça prend beaucoup de temps.
02:28 Là, on est sur une trentaine d'heures semaine.
02:29 Donc ça a changé ma vie de toutes les manières possibles, clairement.
02:33 C'est plus qu'un salaire, c'est mieux payé que le métier que j'ai à côté.
02:39 Moi, je le révèle toujours mon salaire.
02:40 Jamais eu honte de le révéler.
02:42 L'année dernière, sur l'année 2022, j'ai fait 113 000, 112 000, je crois, euros de chiffre d'affaires.
02:48 Voilà, brut. Donc on enlève à peu près 40%.
02:51 Mais voilà, on tourne autour d'aujourd'hui 100 000 euros par an.
02:54 L'équilibre entre la vie pro YouTube et travail est compliqué, c'est vrai.
03:01 Mais voilà, on s'y habitue, c'est comme tout.
03:03 Et je sais que je pourrais pas faire ça toute ma vie.
03:05 Donc j'en profite maintenant d'en faire le plus possible.
03:07 YouTube, peut-être c'est fini dans 5 ans pour moi, peut-être dans 2 ans, peut-être dans 10 ans, peut-être dans 15, aucune idée.
03:12 On va dire, je couvre un peu mes arrières.
03:14 Et au moins, d'un certain point de vue, un CDI, c'est éternel.
03:16 Là où YouTube est toute histoire, on va dire, d'entrepreneur, entre guillemets,
03:20 on sait pas quand ça peut s'arrêter.
03:21 Je sais que si j'étais sur Paris déjà, j'aurais beaucoup plus d'opportunités.
03:27 J'étais pendant longtemps invité à toutes les séances presse de tous les films à Paris.
03:30 Mais tous les films qui sortaient, j'étais invité.
03:32 Mais maintenant, vu que j'y vais jamais, je suis plus invité et c'est normal.
03:34 Si on veut faire ce métier, en profiter, faire du réseautage, rencontrer des acteurs, des réalisateurs,
03:38 il faut être à Paris.
03:39 Mais je préfère être là, à Lille, plutôt qu'aller me déplacer à Paris pour faire ça.
03:44 On reçoit toujours des critiques.
03:49 Peu importe ce qu'on fait sur YouTube, peu importe le contenu, peu importe les réseaux,
03:53 tu t'en fiches.
03:54 Tu fais ta vie, t'as déjà deux métiers, ça suffit.
03:57 T'as pas le temps de t'occuper de ça, vraiment.
03:59 Au début, comme tout, je pense que les gens se disaient "c'est un gamin, il se fait plaisir avec des vidéos dans sa chambre".
04:07 Et maintenant, ils sont fiers parce que ça permet déjà d'avoir un revenu.
04:12 Mais surtout qu'ils voient la discipline derrière, je pense que c'est ça qui est important.
04:15 Faut pas lâcher.
04:16 Dès que tu sais qu'il y a quelque chose qui te plaît, et tu penses pouvoir, pas forcément en vivre,
04:20 mais faire ça de manière vraiment plaisante pendant longtemps,
04:23 faut pas lâcher.
04:23 Il y en a tellement qui lâchent tout le temps.
04:24 Moi, ça fait 10 ans, bientôt 11 ans, cette année, que je fais ça.
04:27 J'ai jamais eu l'idée de lâcher.
04:28 J'ai évidemment un mot pour vos abonnés.
04:34 Abonnez-vous à KITA.
04:36 C'est quelque chose de vraiment cool, ce qu'ils font, de mettre en avant des personnalités de la région Hauts-de-France.
04:41 Et en tant qu'un peu chauvin de cette région, depuis que j'y suis, il faut ce genre de média.
04:46 [SILENCE]