• l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Stéphanie Matteudi, spécialiste du droit du travail et de l’observation syndicale et auteure de “Les syndicats peuvent-ils mourir ?” aux éditions Rue de Seine.

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##SAVOIR_ET_COMPRENDRE-2023-03-17##

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News
Transcription
00:00 Je suis avec Stéphanie Matteudi et je suis très content de la recevoir,
00:04 spécialiste du droit du travail et de l'observation syndicale,
00:07 auteure de "Les syndicats peuvent-ils mourir ?" aux éditions Rue de Seine.
00:10 Stéphanie Matteudi, bonjour.
00:12 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:14 - Merci d'être avec nous.
00:15 Les syndicats, aubaine pour les syndicats, le 49.3 utilisé hier par le gouvernement,
00:21 ça leur redonne de la vigueur.
00:23 - Ça leur redonne de la vigueur, je pense que c'est pas le 49.3 qui leur redonne de la vigueur,
00:28 ils l'ont quand même depuis quelques semaines.
00:30 - Oui c'est vrai.
00:31 - Et ce qui leur redonne de la vigueur, c'est deux mots d'ordre, le calme et la détermination.
00:38 Et c'est ça qui est important.
00:40 Face à cette fatigue démocratique, cette crise même démocratique,
00:45 on entendait Mélenchon ce matin qui nous disait que la Constitution avait 64 ans
00:49 et qu'il serait temps qu'elle parte à la retraite pour une sixième.
00:53 Voilà, il y a vraiment une crise, on sent bien, une fatigue démocratique.
00:56 Qu'est-ce qu'on fait avec ça ?
00:58 Et comment va le...
01:00 Ça n'est pas que la réforme des retraites qui est importante pour les syndicats,
01:04 c'est le pays, comment finalement le pays se porte mal.
01:08 On a une crise du travail, on a une crise de l'inflation, on a une crise du pouvoir d'achat.
01:12 Et c'est, je pense, le risque de débordement de ce mouvement syndical
01:18 qui était pourtant dans le calme et dans la détermination.
01:22 - Vous pensez qu'à aujourd'hui, il y a un risque de débordement ?
01:25 - Non, il y a un risque de débordement,
01:27 que les syndicats risquent d'être débordés.
01:30 Ils ont prévu, ils ont organisé leur prochaine mobilisation le 23 jeudi prochain.
01:37 Pourquoi jeudi ? Parce que lundi et mardi, il y a les épreuves de spécialité du bac,
01:41 donc ils n'avaient pas très envie d'organiser une telle journée.
01:45 Pas de mobilisation le mercredi, à la demande des syndicats d'enseignants
01:49 qui ne veulent pas de mobilisation le mercredi.
01:51 Donc jeudi prochain, le 23.
01:54 - Et là, vous pensez que les syndicats risquent d'être débordés ?
01:57 - C'est-à-dire que s'ils veulent mobiliser, effectivement, il faut qu'ils s'organisent.
02:00 Et on a maintenant l'habitude, les dates sont extrêmement précises, sont extrêmement réfléchies,
02:04 et la date du 23 n'est pas anodine et répond effectivement à tout ce que vous venez de dire.
02:09 On l'a vu hier, il y a eu un mouvement, effectivement, de ras-le-bol avec ce 49-3.
02:15 Comme il y a un mouvement de coupe du monde où tout le monde sort pour fêter l'événement,
02:20 là, effectivement, ce n'est pas l'événement qu'on a fêté, c'est la dramaturgie démocratique avec ce 49-3.
02:27 Et quand on sort comme ça, on ne sait pas ce qui va se passer,
02:30 parce que ce sont des réactions désorganisées.
02:33 Et on a bien vu hier, au cours de la soirée, qu'il fallait canaliser.
02:38 Donc chacun a repris son rôle.
02:40 Le ministère de l'Intérieur a repris son rôle de sécurité.
02:44 Et puis, on a eu des mouvements, des mouvements étudiants, des mouvements syndicaux,
02:48 des Français qui sont descendus pour montrer, effectivement, leur ras-le-bol.
02:53 Et il faut bien veiller à ce que ces mouvements-là ne prennent pas d'ampleur
02:59 et déborderaient éventuellement le mouvement syndical.
03:03 - Les syndicats sont très organisés, très unis dans cette colère sociale, dans cette crise sociale.
03:09 On le constate. Est-ce que cette union peut être disloquée ?
03:14 Est-ce qu'il peut y avoir des dissensions qui apparaissent ?
03:18 Est-ce que... Vous dites la base, mais vous avez peut-être entendu Olivier Matheux,
03:23 qui est candidat au poste à la tête de la CGT, qui était avec nous il y a un instant,
03:31 qui lui est peut-être plus jusqu'au boutiste, parce que les élections approchent à la CGT.
03:37 On doit en tenir compte aussi.
03:40 - Évidemment, il y a ce qui se passe dans le syndicalisme interne.
03:45 On a trois congrès confédéraux dans les semaines qui viennent.
03:49 On a la CGT la semaine prochaine, la CGT la semaine d'après, et l'UNSSA en juin.
03:53 Donc de toute façon, en interne, il y a une gestion à avoir.
03:59 Et effectivement, il ne faut pas être dépassé par l'ébat.
04:02 Mais jusqu'alors, les représentants sociaux, les syndicats, ont montré qu'ils étaient rassemblés,
04:07 qu'ils ont... que les salariés s'expriment, et ils expriment leur difficulté de manière très concrète
04:12 sur cette réforme des retraites, et le désir de ne pas travailler plus.
04:16 Ils le font en nombre, dans le cadre, et ils n'ont pas été entendus.
04:19 Et effectivement, ce qui est à craindre, c'est qu'il peut y avoir des mouvements qui dépassent les syndicats,
04:26 parce qu'on ne serait plus dans le social, mais dans une crise plus politique, plus démocratique,
04:32 où il y aurait un volte-face entre l'opinion, les syndicats et le politique.
04:37 Le rôle du syndicat va être de canaliser et de rester sur son syndicalisme rassemblé,
04:45 et surtout, effectivement, de rester dans le calme et déterminé face à ce qui va se passer.
04:51 On ne sait pas ce qui va se passer politiquement.
04:53 Donc comment on retrouve le chemin de la négo... de la négociation, le débat et la délibération ?
05:00 - Je comprends Stéphanie Mathieu, il y a une crise sociale, maintenant une crise politique qui s'est greffée,
05:06 mais vous avez... à la CGT, ça bouge, il y a certains à la CGT, il va y avoir des mouvements, des mouvements de...
05:15 on a commencé à en voir, des mouvements un peu plus... on bloque le périphérique à Paris,
05:21 il va y avoir des mouvements moins contrôlés, si je puis dire.
05:26 Est-ce que les syndicats peuvent encore les maîtriser, ces mouvements moins contrôlés ?
05:31 - Jusqu'alors, ils les ont effectivement contrôlés, mais de toute façon, dans le syndicalisme et dans la vie du syndicalisme,
05:37 il y a un répertoire d'actions militantes qui va effectivement du blocage, de la négociation au blocage,
05:43 et il pourra y avoir effectivement des bases qui créeront des mouvements plus forts,
05:49 qui ne seront pas portés par la Confédération, mais qui pourront effectivement apporter des blocages au pays.
05:55 Ça c'est évident, et c'est la vraie loi démocratique sociale du syndicalisme.
06:00 C'est que ça n'est pas la tête qui décide, comme on le ferait en entreprise ou comme le fait le gouvernement,
06:05 mais ce sont les bases, les fédérations, qui, dans une déconcentration du pouvoir,
06:14 peuvent décider effectivement de bloquer certaines parties du pays, les raffineries, les transports,
06:20 et c'est ce que l'on voit, on sort un peu de cette crise sociale et du simple sujet des retraites.
06:25 Là, il y a un ras-le-bol dans un pays qui est difficile, avec un contexte difficile, une inflation, qui là commence à se voir.
06:33 - On a franchi notre étape pour vous ?
06:36 - Oui, on est en train de franchir effectivement notre étape, on n'est plus sur un sujet social retraite uniquement,
06:45 il y a des agrégats qui se font, et qui peuvent être plus dangereux, en tout cas qui peuvent tendre le climat social,
06:53 où chacun reprendrait et verrait intérêt ou pas à bloquer le pays.
06:58 - Merci beaucoup, merci pour votre regard sur cette crise sociale et politique.
07:04 Stéphanie Mathéudy, il est 10h56, ça vous fait réagir encore une fois ? 0800 26 300 300.

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