Eric Ciotti est l'invité de Jean-Jacques Bourdin

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2022
Transcript
00:00 (Générique)
00:05 Il est midi 5 et nous recevons Éric Ciotti, le président des Républicains,
00:10 qui ne s'est pas exprimé depuis le début de la semaine.
00:13 Éric Ciotti, bonjour.
00:14 Bonjour.
00:14 Merci d'être avec nous jusqu'à midi et demi sur l'antenne de Sud Radio.
00:18 J'ai plein de questions à vous poser, et notamment évidemment sur la réforme des retraites.
00:22 Débat à l'Assemblée nationale depuis lundi.
00:25 Faisons le point, 61 députés, combien selon vous vaut la réforme ?
00:30 Aujourd'hui, pour être clair, je pense que les deux tiers du groupe sont dans une position
00:37 de soutenir une réforme nécessaire, cohérente avec ce qu'on a toujours dit,
00:44 et responsable par rapport à la situation du pays.
00:47 Il y a une vingtaine de députés que je comprends, qui ont des interrogations,
00:51 qui ont des doutes, qui se disent "le moment est mal choisi".
00:56 Si on en est là, c'est parce que nous payons les erreurs qui ont été faites
01:00 par le pouvoir en place depuis 2017.
01:03 Le fait qu'on a dépensé sans compter, le fait qu'il n'y ait pas eu de réforme,
01:08 et que donc elle est plus dure aujourd'hui.
01:11 Le fait que la situation des Français, face à la crise sanitaire d'abord,
01:16 il y a quelques mois, face à la crise énergétique, face à la crise du pouvoir d'achat,
01:21 suscite beaucoup de colère et d'inquiétude, d'angoisse dans le pays,
01:26 les députés l'entendent, donc nous portons, et j'essaie de trouver cette voie,
01:32 qui soit cohérente avec ce que nous avons toujours dit et fait,
01:35 c'est-à-dire la nécessité de sauver le système par répartition.
01:40 Je vous rappelle que le système par répartition, c'est le général De Gaulle,
01:43 au lendemain de la guerre, qui l'a voulu.
01:45 C'est une solidarité entre générations, ça veut dire que tout le monde a droit à une retraite.
01:50 Ceux qui travaillent aujourd'hui paient la retraite de ceux qui ont travaillé hier,
01:54 qui eux-mêmes paient la retraite de leurs parents.
01:56 C'est un système qui est juste.
01:58 Il faut le sauver, et aujourd'hui il est en péril, pourquoi ?
02:01 Parce que l'évolution démographique, l'augmentation de l'espérance de vie,
02:06 le vieillissement, le fait qu'on ait plus longtemps,
02:09 et c'est heureux, c'est un progrès à la retraite,
02:11 et le fait qu'il y ait moins d'actifs pour payer les retraites,
02:14 il faut travailler un peu plus si on ne veut pas...
02:16 - Donc la réforme est juste ? Pour vous, la réforme est juste ?
02:18 - Je ne dirais pas qu'elle est juste telle qu'elle a été faite, elle est nécessaire.
02:21 D'abord, elle est nécessaire, parce qu'autrement,
02:24 Jean-Jacques Bourdin, qu'est-ce qui se passera dans 5 à 10 ans ?
02:28 Le niveau des retraites va s'effondrer.
02:30 Et moi je m'y refuse.
02:32 Je refuse de voir le contrat de confiance passé avec nos aînés s'effondrer.
02:37 Même ceux qui vont rentrer à la retraite demain,
02:41 dire qu'ils vont voir...
02:42 Le Corps a cité un chiffre pour les années, c'est très loin,
02:46 2070, en disant que le taux de remplacement,
02:49 c'est-à-dire la pension de retraite par rapport au dernier salaire,
02:52 serait d'à peine un tiers.
02:54 - Mais les pensions baissent dernier en année, ces dernières années.
02:57 - Elles baissent structurellement, donc je veux éviter cette baisse.
03:00 Comme je veux éviter, c'est une autre solution,
03:02 d'ailleurs certains partis à gauche la proposent,
03:07 c'est-à-dire on augmente les cotisations sur les retraites.
03:10 Ça veut dire quoi ? Qu'on baissera les salaires.
03:12 Et le pouvoir d'achat.
03:13 Et donc, il y a une voie médiane qui est celle de dire,
03:16 on travaille un peu plus, bien sûr c'est douloureux,
03:19 mais je pense que c'est la voie de la raison.
03:21 - Donc, une vingtaine de députés,
03:24 aujourd'hui, ne voteraient pas de députés LR.
03:27 - Ou s'abstiendraient peut-être.
03:29 Mais tout ça est mouvant, mais...
03:30 - Tout ça est mouvant, mais...
03:31 - Vous voulez un chiffre, je vous le donne,
03:32 mais on l'a vu dans les votes à l'Assemblée.
03:34 - Bon, le patron des sénateurs républicains, Bruno Retailleau,
03:38 a déclaré ce matin, c'était sur RTL,
03:41 l'avenir de la droite se joue dans ce débat.
03:44 Je pense que l'on peut mourir de nos contradictions.
03:47 Je vais y revenir dans un instant, juste après la pub.
03:50 Éric Ciotti, à tout de suite.
03:51 [Générique]
03:57 - Notre invité, Éric Ciotti, président des Républicains.
04:00 Éric Ciotti, vous avez à côté de vous,
04:03 un vice-président exécutif des Républicains,
04:06 donc qui est à vos côtés, qui dit le contraire de vous,
04:09 en ce qui concerne la réforme des retraites.
04:11 C'est Aurélien Pradié.
04:12 Je, je, je le cite.
04:15 S'il se sent vraiment de notre famille politique,
04:18 il doit à un moment prendre la décision de voter la loi.
04:20 Ça, c'est pas lui.
04:21 Ça, c'est le président du Sénat qui a décarré ça.
04:24 Que dit Aurélien Pradié ?
04:26 "Nous refusons de soutenir une réforme qui pénalise les Français,
04:30 qui travaille le plus dur."
04:31 Et il ajoute, "Le courage politique,
04:33 ce n'est pas vouloir faire du mal aux Français."
04:36 Voilà ce qu'il dit.
04:37 Que lui répondez-vous ce matin ?
04:39 - Mon rôle, ma mission, elle n'est pas simple,
04:42 c'est de fixer une ligne,
04:44 qui est la ligne de notre famille politique.
04:47 Je le redis, mais pour moi ce mot est extrêmement important,
04:50 en cohérence avec ce qu'a toujours dit, fait,
04:54 et ce qu'est la droite républicaine.
04:56 La droite républicaine, c'est le parti du travail,
04:59 c'est le parti du courage,
05:00 c'est le parti de la responsabilité.
05:03 L'État du pays,
05:05 et ce que je condamne chez Emmanuel Macron,
05:08 c'est de ne pas l'avoir fait plus tôt,
05:10 et de réformer, d'arrêter cette dérive,
05:13 qui fait qu'on a 3 000 milliards d'euros de dettes,
05:15 qu'on a 160 milliards d'euros de déficit budgétaire,
05:19 qu'on a 164 milliards d'euros de déficit commercial,
05:23 et que finalement, depuis 6 ans, on est resté impuissant,
05:26 j'y rajouterai les 5 ans avec Hollande.
05:29 Donc il y a cette nécessité.
05:31 Donc moi je fixe cette ligne,
05:33 après, on n'est pas une caserne,
05:35 et puis on n'est pas, Jean-Jacques Bourdin,
05:37 on n'est pas au terme du débat.
05:39 - Non mais il y a fixer une ligne et être totalement désaccord avec la ligne.
05:41 Fixer !
05:43 - On verra au terme du débat.
05:45 - Mais que lui dites-vous ce matin, Aurélien Pradié ?
05:48 - Pour l'instant Aurélien Pradié,
05:50 dans les votes que nous avons émis,
05:52 n'a pas émis de vote contradictoire.
05:54 Je le souligne à l'Assemblée nationale.
05:56 Il exprime une voix,
05:58 moi je ne suis pas là pour faire taire telle ou telle expression,
06:02 je suis là pour fixer une ligne,
06:05 qui est conforme à celle sur laquelle j'ai été élu,
06:07 moi je suis de droite.
06:09 Je le disais l'autre soir dans le débat à M. Bardella,
06:11 ce qui nous différencie
06:13 avec M. Bardella, c'est que moi je suis de droite.
06:15 Et je l'ai redit à certains de mes collègues,
06:18 et la droite pour moi,
06:20 ce sont des valeurs,
06:22 et au premier rang d'entre elles,
06:25 c'est la responsabilité,
06:27 la valeur du travail, là où certains
06:29 prennent, prônent aujourd'hui
06:31 l'éloge de la paresse,
06:33 je connais droite, dire qu'il faut
06:35 travailler un peu plus,
06:37 c'est douloureux, ça nécessite des efforts,
06:39 je le mesure, je le comprends,
06:41 j'entends la colère,
06:43 mais ce qui m'importe, c'est
06:45 l'intérêt supérieur du pays.
06:47 D'autres de mes collègues disent
06:49 il faut s'opposer à une réforme, à la question,
06:51 non pas à la question, mais
06:53 à celui qui la pose, c'est-à-dire à Emmanuel Macron.
06:55 J'entends aussi, parce qu'il y a
06:57 beaucoup de motifs qui nous mettent
06:59 en colère face à la politique actuelle,
07:01 je me dis à cela, et je pense
07:03 que je vais les convaincre,
07:05 regardons l'intérêt supérieur du pays,
07:07 ce qui est bon pour la France.
07:09 Demain on nous jugera dans 10 ans
07:11 sur ceux qui ont eu le courage
07:13 de la réforme ou pas. - Eric Chutier.
07:15 - Et Aurélien Pradié, je discute avec
07:17 lui, moi il n'y a aucune
07:19 occasion, j'entends
07:21 toutes les voix, en moment on fixe
07:23 un cap, une direction, on l'a fait
07:25 avec Olivier Marlex, on est en phase
07:27 avec nos collègues du Sénat,
07:29 et vous verrez à la sortie,
07:31 on est dans les débats,
07:33 on se retrouvera tous sur le chemin
07:35 de la réforme nécessaire et utile
07:37 pour le pays. - Alors Eric Chutier, hier
07:39 vous vous êtes réuni avec Gérard Larcher,
07:41 avec Olivier Marlex,
07:43 qui est le patron des députés à l'Assemblée,
07:45 avec Bruno Rotaillot, qui est le patron
07:47 des députés au Sénat, vous avez évoqué
07:49 évidemment le cas Aurélien Pradié,
07:51 pour l'instant Aurélien Pradié
07:53 maintient
07:55 sa volonté
07:57 de ne pas voter cette réforme,
07:59 bon, imaginons qu'il ne la vote pas,
08:01 que se passe-t-il ? Qu'il vote contre ?
08:03 Vous, vous vous rendez compte,
08:05 dans votre famille politique, vous êtes
08:07 président et votre vice-président vote
08:09 contre, que se passe-t-il ?
08:11 - Mais il votera cette réforme.
08:13 - Ah, voilà, alors là,
08:15 il votera, voilà, vous l'avez dit,
08:17 il votera la réforme.
08:19 - C'est un défi pour moi,
08:21 que tout
08:23 le monde soit dans
08:25 un esprit de cohérence, voilà.
08:27 - Donc il votera la réforme, pourquoi dites-vous cela ?
08:29 - Que dit Aurélien Pradié ?
08:31 D'ailleurs, aujourd'hui, je le cite,
08:33 il a donné
08:35 une interview au Figaro, il dit les choses très clairement.
08:37 Ce que dit Aurélien Pradié,
08:39 et on peut l'entendre,
08:41 avec certaines limites
08:43 qui sont celles de ne pas
08:45 détricoter l'esprit de la réforme
08:47 pour maintenir l'équilibre,
08:49 parce que si on fait une réforme pour qu'elle ne rapporte rien,
08:51 bien sûr que les Français
08:53 ne peuvent pas comprendre. Moi, je veux qu'il y ait une réforme
08:55 pour sauver le système de retraite par répartition
08:57 dans quelques années,
08:59 et pour pas qu'on baisse les retraites.
09:01 Aurélien Pradié dit, et ça s'entend,
09:03 il ne faut pas que ceux qui ont commencé à travailler
09:05 le plus tôt, ce qu'on appelle
09:07 les carrières longues,
09:09 cotisent le plus longtemps, c'est-à-dire,
09:11 aujourd'hui, c'était 44 ans.
09:13 Les carrières longues, c'est Jacques Chirac
09:15 et François Fillon,
09:17 dans la réforme de 2003,
09:19 qui l'avaient négociée avec la CFDT.
09:21 C'est un principe qui atténuait
09:23 la brutalité d'une forme,
09:25 peut-être le caractère trop dur
09:27 que certains estiment à la réforme.
09:29 Aujourd'hui, nous disons tous,
09:31 ceux qui ont travaillé
09:33 avant 21 ans
09:35 ne doivent pas cotiser
09:37 plus de 43 ans.
09:39 Parce qu'ils ont commencé tôt,
09:41 quelques fois très tôt, il y en a à 15 ans,
09:43 il y en a à 16 ans, pas beaucoup, mais il y en a beaucoup à 17,
09:45 18, c'est un point qui reste
09:47 en débat, puisque la première ministre
09:49 nous a rajouté une tranche,
09:51 celle des 20-21,
09:53 et c'est bien, c'est le succès
09:55 de notre famille politique.
09:57 Il y a encore ce débat.
09:59 Si ce débat est réglé,
10:01 nous serons tous d'accord.
10:03 - Mais Aurélien Pradié, pour expliquer
10:05 aux auditeurs, propose un mois,
10:07 un trimestre de cotisation
10:09 avant 21 ans, pour bénéficier
10:11 du système des carrières longues.
10:13 Est-ce que ça vous paraît raisonnable ?
10:15 - Ce n'est plus ce qu'il propose.
10:17 - Il est revenu un peu en arrière.
10:19 - Il parle de l'application
10:21 d'une durée maximale de cotisation
10:23 à 43 ans,
10:25 pour tous ceux qui sont dans le cas d'une carrière longue.
10:27 C'est-à-dire la définition de la carrière longue
10:29 voulue par Jacques Chirac en 2003,
10:31 c'est 5 trimestres.
10:33 4 ou 5, 4 si on a commencé
10:35 à en travailler à la fin de l'année,
10:37 autrement, c'est 5 trimestres.
10:39 Voilà, donc ça, mais non,
10:41 j'ai encore discuté avec Aurélien Pradié
10:43 quasiment cette nuit,
10:45 nous étions en séance de nuit jusqu'à minuit
10:47 à l'Assemblée, jusqu'au terme des débats.
10:49 - Vous en avez parlé.
10:51 - J'entends sa position,
10:53 moi je lui dis simplement,
10:55 nous sommes de droite, nous sommes cohérents,
10:57 nous sommes responsables,
10:59 une réforme,
11:01 elle doit être,
11:03 elle doit aboutir à un gain aussi
11:05 budgétaire.
11:07 Malheureusement, je dirais, pour sauver le système,
11:09 on a obtenu des avancées.
11:11 Moi, vous savez, j'étais plutôt au départ
11:13 de mes 65 ans,
11:15 mais d'abord, j'ai voulu qu'on soit
11:17 cohérents avec le Sénat, qui avait proposé
11:19 chaque année un amendement
11:21 à 64. J'ai voulu,
11:23 j'ai mesuré aussi qu'il ne fallait pas que cette réforme
11:25 soit trop brutale d'un coup.
11:27 Pourquoi en un an? Parce que depuis 2017,
11:29 je le redis, mais c'est essentiel, on n'a rien fait.
11:31 Donc, on arrive, M. Macron
11:33 arrive au pied du mur, et
11:35 la pente pour sauter ce mur,
11:37 que subissent les Français, elle est plus raide.
11:39 Donc, moi j'ai voulu atténuer
11:41 cette brutalité.
11:43 Comment? Eh bien, on est passé
11:45 de 65 à 64.
11:47 On a pris en compte aussi, c'était pour nous
11:49 essentiel, le fait
11:51 qu'on revalorise les petites
11:53 retraites, parce qu'il y a des Français qui ont des
11:55 retraites indignes.
11:57 Ça a été fait, 1200 euros
11:59 brut, c'est un pas important. On le
12:01 doit aux Républicains. Nous avons
12:03 fait une chose aussi importante,
12:05 c'est de dire, il n'y aura pas de hold-up,
12:07 tel que le gouvernement le prévoyait,
12:09 sur les fonds de réserve des régimes
12:11 complémentaires. Les régimes
12:13 complémentaires Agir Carco, ils sont très bien
12:15 gérés. D'ailleurs, c'est un exemple pour
12:17 l'État, parce que ce sont les partenaires sociaux,
12:19 le MEDEF,
12:21 les syndicats qui gèrent, ils ajustent,
12:23 il y a 70 milliards d'euros
12:25 d'excédent. Donc, ça veut dire que
12:27 ça marche. Et l'État voulait
12:29 faire un petit prélèvement,
12:31 ou même un gros, là-dessus.
12:33 On l'a empêché. On a une clause de
12:35 revoyure, on l'a aussi,
12:37 en 2027. Donc, on a
12:39 eu ces avancées, il reste des points sur
12:41 les femmes, notamment, sur la
12:43 carrière des mères, plutôt que les femmes,
12:45 les femmes bien sûr, mais les mères de famille.
12:47 - Si les amendements
12:49 sont discutés, parce que là,
12:51 ça dépend du calendrier, évidemment,
12:53 Éric Ciotti, deux mots d'ailleurs,
12:55 mais je voudrais encore, parce que je suis à cet
12:57 étude, vous le savez, vous me connaissez bien,
12:59 Aurélien Pradié... - C'est une vertu !
13:01 - Vous dites, c'est une vertu,
13:03 Éric Ciotti, vous dites... - Tenace,
13:05 on va dire. - Tenace, il votera
13:07 la réforme. Donc, vous affirmez
13:09 ce matin, sur Sud Radio,
13:11 il votera la réforme, c'est ce qu'il vous a dit,
13:13 lorsque, cette nuit, à l'Assemblée,
13:15 lorsque vous discutiez,
13:17 dans les couloirs, ou je ne sais trop où...
13:19 - Jean-Jacques Bourdin, c'est une conviction.
13:21 - Ah d'accord, c'est pas lui qui vous a dit
13:23 "je voterai la réforme" ? - C'est une conviction,
13:25 parce qu'on va y arriver.
13:27 - Est-ce qu'il vous a dit "je voterai la réforme" ?
13:29 - C'est mon travail. - Vous l'a-t-il dit ?
13:31 - Aurélien Pradié m'a dit que
13:33 si ce que nous demandons
13:35 ensemble, depuis le début,
13:37 sur les carrières longues,
13:39 c'est pas qu'Aurélien Pradié qui le demande.
13:41 - Non, non, je sais, il est la tête
13:43 d'affiche d'un petit groupe...
13:45 - Je l'ai demandé.
13:47 - Qui le suit. - On l'a validé,
13:49 tout le groupe LR à l'Assemblée nationale.
13:51 On a signé un amendement
13:53 ensemble, tous. Je suis
13:55 co-signataire de cet amendement,
13:57 Olivier Marlex est co-signataire
13:59 de cet amendement, Aurélien Pradié
14:01 est co-signataire de cet amendement. - Donc il ne peut pas se déjuger.
14:03 - C'est la position de notre groupe.
14:05 Si nous obtenons
14:07 satisfaction sur ce point,
14:09 je vous dis, je suis
14:11 convaincu qu'il votera cette retraite.
14:13 C'est mon travail. - Alors quoi ?
14:15 Il essaie de se faire connaître ?
14:17 - Il défend
14:19 des convictions et toutes...
14:21 - Disons franchement, vous savez qu'on se parle franchement.
14:23 - Toutes sont respectables, voilà.
14:25 - Pourquoi il pense à quoi ?
14:27 La présidence de la République en 2027 ?
14:29 - Il est dans la vie politique, il ne veut pas se faire connaître.
14:31 Ce n'est pas moi qui...
14:33 Bon, celui qui prétendrait
14:35 le contraire serait
14:37 habité par une forme d'hypocrisie.
14:39 - Bon, il veut exister, quoi.
14:41 - Il défend
14:43 des convictions. Il y a des points
14:45 sur lesquels moi je lui ai dit,
14:47 attention, il y a des lignes aussi.
14:49 Et pour moi, il y a des lignes
14:51 très claires. On est dans une famille de droite
14:53 et la droite, ce n'est pas la gauche.
14:55 Mais non, il y a un départ.
14:57 Il y a une fibre sociale, d'autres l'ont eu,
14:59 rappelons-nous ce qu'avait porté
15:01 Jacques Chirac sur tel ou tel sujet.
15:03 Mais la droite, elle doit être de droite.
15:05 - Alors, Éric Ciotti, est-ce que vous craignez...
15:07 Je change un peu, je vais quitter Aurélien Pradié.
15:09 Bon, il ne va pas nous occuper
15:11 toute la matinée, il vous occupe beaucoup
15:13 la nuit, apparemment.
15:15 Mais bon, un mot
15:17 sur la suite, maintenant.
15:19 Est-ce que vous pensez qu'il peut y avoir
15:21 un blocage du pays ?
15:23 Et est-ce que la situation
15:25 aujourd'hui vous inquiète ?
15:27 Je vous pose franchement la question. - La situation,
15:29 bien sûr, m'inquiète parce que je sens
15:31 de la tension dans le pays.
15:33 Je sens la colère, j'ai rappelé
15:35 tout à l'heure tous les facteurs d'inquiétude.
15:37 Quand on voit des petits commerçants,
15:39 des boulangers qui sont
15:41 obligés de fermer parce qu'il y a une explosion
15:43 de leurs tarifs d'électricité.
15:45 - Vous croyez à une radicalisation ?
15:47 - Je ne l'espère pas.
15:49 Je ne l'espère pas.
15:51 Et je regrette que
15:53 le gouvernement,
15:55 contrairement à ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy
15:57 en 2010, n'ait pas maintenu...
15:59 Il y avait des oppositions en 2010,
16:01 il y avait du monde dans l'armée.
16:03 Mais il y avait toujours un dialogue. Moi, quand j'ai reçu
16:05 les syndicats, j'ai
16:07 rencontré Laurent Berger,
16:09 j'ai rencontré le patron de
16:11 la CFE CGC, François Ombril,
16:13 comme j'ai rencontré
16:15 aussi
16:17 les responsables,
16:19 Geoffroy Roudbézieux,
16:21 M. Asselin de la CPME.
16:23 Mais, en tout cas,
16:25 les syndicats me disent, en 2010,
16:27 on était opposés aussi à la réforme
16:29 courageuse du président Sarkozy,
16:31 de François Fillon, mais on
16:33 discutait. Et là,
16:35 j'ai l'impression que tout dialogue...
16:37 - Vous demandez au gouvernement
16:39 de prendre langue avec les...
16:41 - En tout cas... - De réunir, je ne sais pas moi,
16:43 de réunir une conférence
16:45 aujourd'hui avec le patronat et les syndicats ?
16:47 - Moi, quand on n'est pas d'accord, c'est
16:49 dans notre famille d'utile de discuter.
16:51 Vous évoquez nos différents,
16:53 beaucoup plus modestes, mais
16:55 dans notre famille politique. Il faut toujours discuter.
16:57 Il faut aller au bout. Et après, il faut trancher.
16:59 Moi, je souhaite, je le dis,
17:01 que la réforme ait lieu.
17:03 Parce qu'elle est nécessaire. Il ne faut pas
17:05 céder sur
17:07 certains principes, parce qu'autrement,
17:09 si on cède, on n'a plus de retraite
17:11 par répartition. - Bon. Alors, Eric Ciotti,
17:13 j'ai une dernière. On va s'amuser
17:15 un peu pour terminer. Ce matin,
17:17 nous avions Jordan Bardella.
17:19 C'est Patrick Roger qui a recevé
17:21 Jordan Bardella. Et il a parlé de vous.
17:23 Écoutons. - On peut mettre ce texte en échec si
17:25 les oppositions se rassemblent. Or, comme la NUPEST
17:27 ne veut pas voter avec le Rassemblement National
17:29 parce que ce sont des gens
17:31 sectaires, évidemment que ça arrange
17:33 et ça avantage le gouvernement. Sans compter
17:35 que de l'autre côté, on a la voiture-balai du
17:37 gouvernement avec les LR, et probablement
17:39 M. Ciotti, qui rêve d'être secrétaire d'État de
17:41 M. Attal, lui,
17:43 carrément, il va matinant
17:45 pour dire "on va voter avec..." - Eric Ciotti rêve
17:47 d'être dans le gouvernement et d'être avec...
17:49 - Oui, ils veulent tous être mieux, bien sûr. - Attendez, Eric vous répondra
17:51 parce qu'il sera invité de Jean-Jacques Bordin ce midi.
17:53 - Alors ? - Vous savez, M. Bardella
17:55 m'a dit la même chose. J'ai débattu avec lui
17:57 l'autre soir sur le plateau de France 2.
17:59 Et je lui ai dit
18:01 une chose très simple.
18:03 La différence entre lui et moi, c'est que moi, je suis
18:05 de droite. Moi, je n'ai pas
18:07 signé, enfin, je n'ai pas déposé un amendement
18:09 qui propose de maintenir
18:11 le régime spécial de la RATP.
18:13 Il y a deux amendements à l'Assemblée nationale.
18:15 Il y en a un du groupe du
18:17 Rassemblement national pour dire
18:19 "il faut maintenir le régime spécial de la
18:21 RATP", c'est-à-dire que
18:23 le chauffeur de bus parisien, il part
18:25 dix ans plus tôt que le chauffeur de bus
18:27 niçois, ou lyonnais
18:29 ou marseillais. Et
18:31 il y en a un autre qui est déposé par
18:33 M. Ruffin et tous les insoumis.
18:35 Eh bien, moi, quand je vois
18:37 l'irresponsabilité de ce
18:39 projet... C'est quoi
18:41 le projet du Rassemblement national sur les retraites ?
18:43 Il coûte, je crois, 37
18:45 milliards d'euros et celui des
18:47 insoumis, 60.
18:49 Ce n'est pas responsable. Moi,
18:51 je suis pour dire la vérité,
18:53 je suis pour le courage, pas pour la démagogie
18:55 permanente. Bien sûr que c'est
18:57 plus facile de dire aux Français "vous
18:59 travaillez moins, vous partez à 60 ans".
19:01 La retraite à 60 ans, elle a coûté
19:03 2000 milliards d'euros au pays.
19:05 On aurait quasiment
19:07 deux tiers de dette en moins aujourd'hui.
19:09 Voilà. Mais il faut
19:11 dire la vérité, il faut être courageux.
19:13 Ce n'est pas le lot de tout le monde.
19:15 Merci Éric Ciotti d'être venu nous voir
19:17 sur Sud Radio ce matin. Il est 12h28.
19:19 André Bercoff.

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