• l’année dernière
Avec Jean-Marie Tricaud (Producteur exécutif des émissions du pôle société du groupe M6) et Patrick De Carolis, créateur et premier présentateur de zone interdite

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-03-23##

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Transcription
00:00 Sud Radio Média, 10h10h30, Valérie Exper, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour Gilles, bonjour Valérie, vous avez réussi à venir au studio ?
00:11 Oui, tout va bien, nous sommes le jeudi 23 mars.
00:15 Bonjour Jean-Marie Tricot, merci d'être avec nous, vous êtes le producteur exécutif des émissions du Pôle Société du groupe M6.
00:22 Avec vous on va parler de l'anniversaire des 30 ans de Zone Interdite.
00:27 Et nous avons avec nous également Patrick de Carolis, bonjour Patrick de Carolis.
00:31 Bonjour, bonjour à vous, bonjour Jean-Marie, ça va ?
00:35 Bonjour Jean-Marie, vous l'entendez ?
00:37 Bonjour Patrick.
00:38 Vous avez créé ce magazine en 1992, vous avez ensuite été le directeur de l'information d'M6.
00:48 Racontez-nous, vous allez nous raconter dans un instant.
00:51 Non mais on peut déjà avoir un premier point avec vous.
00:53 L'idée de ce magazine qui était extrêmement ambitieux et qui l'est toujours, et la preuve c'est que 30 ans après il est toujours là.
01:01 C'est quoi la genèse de Zone Interdite ?
01:04 La genèse c'est tout simplement lorsque j'arrive à M6 après avoir créé Reporter sur la 5.
01:12 J'arrive en 92 à M6 et là Nicolas Taverneau et Thomas Valentin me demandent de créer un magazine.
01:21 Un magazine de grands reportages, mais à la fois un magazine de première partie de soirée,
01:27 de le programmer un dimanche soir pour être en contre-programmation,
01:32 pour être face au sacro saint film du dimanche soir, puissant sur les autres chaînes,
01:39 et d'y mettre du direct.
01:42 Donc on crée Zone Interdite parce que le dimanche soir c'était une soirée interdite je dirais aux grands reportages,
01:51 réservée aux films, et d'ailleurs à l'époque je me souviens la campagne de publicité sur ce magazine était
01:58 "avec Zone Interdite la réalité est plus forte que la fiction".
02:02 Donc voilà on installe ce programme face au film.
02:07 - Et le titre Zone Interdite c'était à la fois pour jouer sur effectivement cette programmation assez audacieuse,
02:16 et puis aussi sur le fait qu'il n'y avait pas de zone interdite pour vous en tant que journaliste.
02:22 - J'étais impressionné à l'époque par un film d'un réalisateur russe qui s'appelait Tarkovsky,
02:29 en réalité Tarkovsky qui avait fait un film magnifique qui s'appelait Stalker.
02:33 Et on y voyait une zone interdite qu'il fallait franchir pour accéder à un monde nouveau, à la vérité, au paradis,
02:41 enfin on pouvait se projeter derrière cette zone.
02:44 Et j'ai pensé que le titre cette Zone Interdite était vraiment symbolique du travail journalistique que faisaient les journalistes.
02:52 Faire passer les auditeurs, les téléspectateurs, les lecteurs à travers une zone opaque et trouver la vérité.
03:01 - Alors on va commencer avec le Zapping et puis on parlera avec vous Jean-Marie Tricot de ces années Zone Interdite,
03:08 qui est aujourd'hui présentée par Ophélie Meunier. Le Zapping.
03:12 - Jean-Marie, Patrick, Valérie, c'était donc la grande interview du président d'Emmanuel Macron.
03:21 Alors Valérie, le président a parlé 32 minutes et les deux animateurs n'ont parlé que 5 minutes 20.
03:28 Marie-Sophie Lacaro a posé 15 questions et Junior Buget a posé 16 questions.
03:33 Mais qui a posé le plus de questions ? C'est ni Junior Buget, c'est ni Marie-Sophie Lacaro, c'est lui-même.
03:39 C'est un petit montage de quotidien.
03:41 - Est-ce que vous pensez qu'on peut continuer ? Qu'est-ce qu'on peut faire face à cette situation ?
03:45 Alors comment on fait dans ce budget de l'État ? Mais qu'est-ce que c'est le déficit ? Pourquoi en sommes-nous là ?
03:50 Qu'est-ce qu'on fait ? Ça suppose de faire quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé dans notre pays ? C'est vrai ?
03:54 - Oui.
03:55 - La réponse est non.
03:56 - Non.
03:57 - Au moment où je vous parle, est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir de faire cette réforme ?
04:01 - Non.
04:02 - Non.
04:03 Est-ce que vous pensez que je n'aurais pas pu faire comme tante avant moi, mettre la poussière sous le tapis ?
04:07 - Oui.
04:08 - Donc voilà pour...
04:10 - Vous avez fait des interviews présidentielles, Patrick De Carolis ?
04:14 - Oui, j'en ai fait quelques-unes dans le passé, puisque j'ai été dans mon jeune âge journaliste politique à TF1.
04:25 Oui, j'en ai fait quelques-unes. Et puis on a fait aussi un programme assez singulier dans "Zone interdite", justement, sur M6,
04:34 où on avait interviewé à l'époque trois candidats, notamment Jacques Chirac et Monsieur Baladur,
04:40 et sous un angle, un prisme un peu différent, sur le prisme, je dirais, intime, la personnalité,
04:47 non pas le programme politique, mais la personnalité. C'était assez intéressant.
04:52 - C'est reparti pour les éditions spéciales, aujourd'hui, toutes les chaînes d'info sont en édition spéciale.
04:58 Les duplexes vont se succéder depuis toutes les manifs.
05:02 Moi, j'espère que BFM, par rapport à la semaine dernière, aura briefé son ingé son.
05:07 - Justement, on va y retrouver l'une des reportères de BFM TV, sur place, de ce côté de la place d'Italie,
05:13 pour voir ces tensions toujours en cours, ou pas ?
05:17 - Ouais, il y a l'arbre. C'est en train de partir en couille, je crois qu'on peut le dire.
05:21 Donc si vous voulez un live, ce serait bien de ne pas trop traîner, je pense.
05:24 - Non mais, en fait, non, pardon, c'était le off, c'était avant qu'elle soit en direct.
05:29 Voilà. Alors, en même temps, c'est une expression assez parlante,
05:34 mais sur les images que l'on voit, Guillaume Farnes, on voit les policiers qui sont en train de charger.
05:40 - C'est un charme ?
05:42 - Ça vous fait rire ?
05:45 Ça vous est déjà arrivé ?
05:47 - Ça me fait rire parce que c'est des rhapsus comme ça qui sont révélateurs,
05:53 mais qui nous arrivent à tous.
05:55 À un moment donné, il n'y a pas un journaliste qui est fait du direct,
05:58 et à un moment donné, il n'y a pas eu la lente qui est tranchée,
06:02 ou qui est fait un off qu'il ne fallait pas faire.
06:04 - Bon, mais Jean-Marie Tricot, ça vous inspire quoi ?
06:08 - Il y a toujours des moments comme ça où on ne maîtrise plus les choses, quand on est en direct.
06:12 Moi, j'ai un souvenir au moment de la deuxième élection de Jacques Chirac,
06:17 où j'étais en direct au QG de campagne de Jacques Chirac,
06:21 et j'avais été absolument submergé, mais au sens propre,
06:25 par l'enthousiasme des militants, et j'avais disparu dans une espèce de cohue.
06:30 J'avais été obligé de rendre l'antenne, et je crois que c'était Patrick, bien sûr,
06:33 qui animait l'émission à ce moment-là.
06:35 - Alors, ce qui a changé, évidemment, dans la formation, c'est les réseaux sociaux,
06:39 les gens qui filment.
06:41 Évidemment, maintenant, Valérie, vous ne le savez peut-être pas,
06:44 mais les influenceurs sont contre la réforme des retraites.
06:47 - Ah, mais oui, madame, les influenceurs ne veulent pas de la retraite.
06:52 Et même François Ruffin l'a remarqué, écoutez.
06:56 - On nous chie dessus jusqu'au bout, se demande le youtubeur Seb Lafrite.
07:00 Une honte a même écrit les Nassituations en commentant une vidéo d'Hugo Descript,
07:04 ce qui n'a pas échappé à François Ruffin.
07:07 - Vous imaginez ce qu'il arrive à faire, monsieur Macron ?
07:09 Il arrive à faire l'union de François Ruffin, Laurent Berger, Charles Lecourson,
07:14 les Nassituations.
07:16 - Les vidéos de fluo-lance policière pourraient devenir un matériau pour les influenceurs.
07:20 Relayez-les un max, supplie le streamer.
07:23 Arcunir est à ses 800 000 abonnés.
07:26 Montrez ça à vos darons, parce qu'ils ne les verront pas à la télé.
07:29 - L'information est devenue... C'est devenu des concurrents de l'information.
07:33 - Jean-Marie Tricot.
07:35 - Tous ces influenceurs et toutes les vidéos sur le net,
07:38 avec une rubrique "Fake News" d'ailleurs, dans le 12-45,
07:41 dans le 19-45, comment vous gérez ça ?
07:45 - Alors écoutez, je pense que justement, c'est la place des magazines,
07:50 évidemment du news aussi, et des JT,
07:54 mais le magazine, on a un privilège immense, c'est qu'on a du temps.
07:58 On travaille sur le temps long, on a du temps pour enquêter,
08:01 et on a du temps à l'antenne.
08:03 Justement, on n'est pas du tout dans l'immédiateté, dans la réaction spontanée, épidermique, etc.
08:09 Et je pense que l'un des succès sur la durée de "Zone Interdite", c'est ça.
08:15 C'est que le téléspectateur sent bien qu'il a affaire là,
08:19 à une information qui est travaillée en profondeur.
08:23 Et ça fait la différence.
08:25 - Patrick de Carolis, quel regard vous portez vous sur l'information aujourd'hui ?
08:28 Vous en êtes éloigné ou vous continuez à être accro à l'info ?
08:35 - Alors il y a plusieurs questions dans la vôtre.
08:39 Moi, j'ai eu une carrière journalistique sur 43 ans à peu près.
08:44 J'ai commencé à être jeune journaliste, aux informations générales, puis à la politique, etc.
08:48 Et très vite, j'ai eu ce besoin personnel de m'éloigner un peu de l'actualité
08:54 pour rejoindre ce que disait Jean-Marie il y a un instant,
08:57 c'est-à-dire échapper un peu à cette immédiateté pour aller vers la réflexion,
09:01 prendre du recul.
09:03 Et c'est pour ça que je suis allé vers les magazines, c'est la fonction des magazines.
09:06 Moi, aujourd'hui, je suis maire.
09:08 - Maire de Harle, de la ville d'Harle, dans le sud.
09:11 - Il est dans le quotidien, il est dans les bons et les mauvais moments des citoyens, des administrés.
09:17 On est là en permanence sur le terrain.
09:23 Et on se méfie beaucoup de ces réseaux sociaux qui charrient énormément d'infos,
09:31 de réflexions, des cafés de commerce.
09:33 Et ça fait beaucoup de mal, beaucoup de mal aux citoyens qui sont un peu perdus dans la réflexion.
09:41 Et on a besoin de calme, on a besoin de recul.
09:44 Et ces réseaux sociaux, c'est un emballement qui n'est pas agréable.
09:49 - Vous n'aimeriez pas être dans cette époque aujourd'hui, en tant que journaliste ?
09:54 - Je ne sais pas, je ne peux pas répondre à cette question,
09:58 parce que je ne sais pas comment je réagirais.
10:01 En tout cas, si je devais refaire ce métier-là, je ne le ferais sans doute pas dans l'actualité.
10:08 Je le ferais, oui, dans la réflexion.
10:10 Il y a tellement de choses à explorer, de domaines à explorer.
10:15 - On a noté Valérie qu'hier soir, et ça a bien marché,
10:20 il y a un deuxième magazine qui dure également,
10:23 qu'on doit Patrice Decarolis, c'est "Des racines et des ailes".
10:26 Hier, "Des racines et des ailes" était diffusé sur France 3.
10:29 C'est assez remarquable d'avoir deux magazines comme ça.
10:31 Vous avez bien fait de venir, Patrice.
10:33 D'avoir deux magazines qui sont dans la durée.
10:36 - C'est très émouvant, vous savez, parce qu'il y a un mélange d'émotions
10:41 quand on fête des anniversaires comme ça, pour zone 30 ans,
10:44 et puis pour "Des racines" un peu moins,
10:46 parce qu'on s'aperçoit du chemin parcouru et de l'empreinte que l'on peut laisser.
10:52 Et ça, c'est une émotion très agréable.
10:54 Et puis après, il y a l'émotion du temps qui passe.
10:57 - Oui, mais bon, vous avez une carrière très riche et très large.
11:03 Vous avez écrit des livres, des livres historiques que je conseille.
11:06 On avait beaucoup aimé, je me souviens, on avait parlé ici avec Gérard Collard.
11:11 Et donc, vous cultivez votre jardin en plus d'être maire.
11:15 On continue rapidement.
11:17 - Oui, rapidement. Vous posez 10 000 questions.
11:19 Valérie, vous en avez parlé avec vos débatteurs.
11:21 "Should I stay or should I go ?"
11:23 Est-ce que Charles III va venir visiter nos poubelles ?
11:26 Visiter le siège de la CGT ? Ou voir nos voies ferrées occupées ?
11:30 En tout cas, la version belge, en culot de courte de Stéphane Bertrand Décart.
11:34 - Il était tout chiffon hier, donc touche pas à mon poste.
11:37 Ah là là, pour son roi, c'était compliqué.
11:39 - Ça, on ne peut pas nier que le moment n'est pas catastrophique.
11:44 Mais je suis triste pour vous, pour la France aussi.
11:46 - Mais bon, le Brexit, c'est pire. Le Brexit, les magasins sont vides et tout ça.
11:48 C'est pareil partout.
11:50 - Oui, Mathieu, mais il y a des poubelles, beaucoup.
11:53 Il y a des rats, beaucoup. On parle d'un roi quand même.
11:55 - Mais il les verra pas, en tout.
11:56 - Non, mais les forces policières.
11:58 Emmanuel Macron va sortir.
12:00 Imagine, il y a quand même une descente des Champs-Élysées, lundi,
12:03 ça va coûter 11 heures, qui est prévu sous les caméras du monde entier.
12:06 Mais si, pour l'instant, elle est toujours en tout cas actée.
12:09 Le pauvre Charles III, il a déjà échappé aux oeufs 3 fois depuis qu'il est au G2.
12:15 - Je crois qu'on en a entendu assez, non ? C'est bon ?
12:19 Mais c'est pas Stéphane Bern ?
12:21 - Non, j'ai parlé de Bertrand Décart, Stéphane Bern, en culot de courte, belge.
12:25 Mais vous m'écoutez pas.
12:26 - Non, je vous écoute pas.
12:27 Allez, on se retrouve dans un instant avec Jean-Marie Tricot et Patrick De Carolis
12:30 pour parler des 30 ans de Zone Interdite. A tout de suite.
12:33 - Voilà, Zone Interdite, générique mythique,
12:47 que tout le monde aura reconnu nos invités ce matin.
12:50 Jean-Marie Tricot, producteur exécutif des émissions du pôle Société du groupe M6.
12:56 Vous avez été rédacteur en chef de Zone Interdite entre septembre 2001 et septembre 2009, c'est ça ?
13:03 - Oui, 2010.
13:04 - 2010, voilà.
13:06 Et Patrick De Carolis était avec nous, ancien PDG de France Télévisions.
13:10 En 1992, on le rappelait tout à l'heure, vous êtes arrivé sur M6,
13:13 vous avez créé et présenté ce magazine d'information dominical qu'est Zone Interdite
13:19 et qui fête donc ses 30 ans.
13:21 - Et puis on peut citer Valérie Michel-Jonas, qui est l'auteur de la musique de Zone Interdite,
13:27 et la voix qu'on entend.
13:29 - Absolument. Et puis si vous permettez, je pourrais aussi saluer Jean-Marie qui est sur le plateau, bien sûr,
13:37 parce qu'il a été un des tout premiers à réaliser des reportages pour Zone.
13:43 Mais je voudrais saluer aussi le travail des compagnons de route,
13:46 c'est-à-dire Jean-Luc Aurabonat, le réalisateur, Patrick Charles.
13:49 Un magazine, c'est une équipe, on n'est jamais tout seul.
13:52 Et on est avec une équipe rédactionnelle et aussi avec une équipe manageriale.
13:56 Et quand les managers comme Tavernaud et Thomas Valentin vous laissent une liberté totale,
14:04 eh bien vous faites le plus beau métier du monde.
14:06 - C'était quoi le premier sujet de Zone Interdite ?
14:09 - Alors le premier sujet, je peux vous répondre, parce qu'il se trouve que j'ai fait le premier sujet,
14:15 le premier reportage du premier numéro de Zone, et c'était sur le scandale de l'hormone de croissance contaminée.
14:20 À l'époque, il y avait des enfants qui étaient tombés malades de la maladie de Crossfade-Jacobs,
14:25 l'équivalent de la maladie de la vache folle, parce qu'on leur avait administré une hormone d'origine humaine
14:30 et qui était contaminée par ce virus, enfin ce prion.
14:34 - Oui, ce prion.
14:35 - Et on ne s'en souvient pas forcément, mais derrière il y avait des plateaux présentés par Patrick De Carolis,
14:39 et des plateaux qui étaient parfois tumultueux quand même.
14:42 - Tout à fait, oui, et l'émission était en direct à ses débuts.
14:46 - Et donc on rappelle, il y a eu pas mal de journalistes qui se sont succédés,
14:51 donc Patrick De Carolis jusqu'en 1997, il y a eu ensuite Florence Dochez, Bernard Lavillardière, Anne-Sophie Lepix,
14:57 Mélissa Thoreau, Wendy Bouchard, et aujourd'hui Ophélie Meunier.
15:01 Un auditeur demande, quelle est l'enquête que votre conscience vous a dit "non, je ne traite pas de ce sujet"
15:07 et est-ce qu'il y a une censure sur certains sujets ?
15:10 - Ecoutez...
15:12 - Comment on décide des sujets de zone interdite ?
15:15 Ça, ça intéresse nos auditeurs de savoir peut-être les coulisses de l'émission.
15:18 - Bien sûr, alors pour répondre à votre première question, je n'ai pas le souvenir d'une enquête dont on se soit dit
15:24 "c'est un thème légitime, important, mais non, on ne va pas le traiter pour telle ou telle raison".
15:31 Je ne pense pas que ça soit... Voilà, je n'ai pas rencontré ce cas de figure.
15:36 En revanche, à de très nombreuses reprises, on s'est emparé de thématiques qui étaient des thématiques difficiles.
15:44 - On pense à l'islam plus récemment.
15:47 - On pense à l'islam récemment. Alors là, difficile, pour les raisons qu'on imagine.
15:52 - Oui, qu'on sait, qu'on connaît.
15:54 - Notre sujet, c'était l'islamisme, c'était l'islam radical, ce n'était pas vraiment de l'islam.
15:59 - Absolument.
16:00 - Mais il y a d'autres sujets qu'on a un peu initiés, en tout cas dans ce traitement magazine et en prime time,
16:06 avec des sujets au long cours. Je pense par exemple au sujet qu'on a pu faire sur la précarité,
16:12 sur le déclassement, qui sont des sujets pas évidents.
16:16 Pourquoi est-ce que les gens vont venir voir des histoires comme celle-là, à 21h, alors qu'il y a des grands films à côté ?
16:24 - Le public est là, le public vient parce que ce sont des problématiques qui les concernent véritablement.
16:29 Je pense aussi au sujet, on a pris des risques à certains moments pour traiter la question des EHPAD,
16:36 on a été assez précurseurs sur ces questions-là, qu'on traitait déjà il y a une quinzaine d'années.
16:40 - Les enfants placés récemment.
16:42 - Les enfants placés, les sujets sur l'aide sociale à l'enfance.
16:44 Et parfois d'ailleurs, on revient sur ces thématiques difficiles, on y revient à plusieurs reprises,
16:48 on suit les dossiers, c'est-à-dire on va refaire le sujet à quatre ans d'intervalle,
16:51 pour voir comment les choses ont évolué.
16:53 - Vous connaissez le Zone Interdite qui a fait le plus d'audience ?
16:56 - Alors, le Zone Interdite qui a fait le plus d'audience, je n'ai pas l'année en tête, c'est très ancien,
17:02 c'est une autre époque, pour la télévision, où les audiences étaient phénoménales,
17:07 c'était avant la TNT, c'était avant Internet, les réseaux sociaux, etc.
17:11 Et je pense que c'était un documentaire sur la prostitution au bois de Boulogne,
17:16 qui avait fait pratiquement 6 millions de téléspectateurs.
17:19 - Effectivement. Patrick, quel souvenir vous gardez, vous, de ces années Zone Interdite ?
17:25 C'est large comme question, mais s'il y a une chose qui vous vient à l'esprit, que vous avez retenue ?
17:32 - Ecoutez, moi, ce que je garde à l'esprit, c'est cette curiosité permanente,
17:39 et qui est d'ailleurs l'ADN de ce magazine,
17:43 et que tous les présentateurs et toutes les équipes, et je leur rends hommage,
17:48 ont gardé cette fidélité à son principe premier,
17:53 qui est une grande curiosité pour les évolutions de la société.
17:58 C'est aller chercher les prémices de quelque chose qui est en train de naître,
18:04 et qui va peut-être envahir notre quotidien.
18:06 Et ça, c'est quelque chose qui m'a marqué pour ce magazine,
18:11 et qui continue à être la marque de ce rendez-vous.
18:16 - Patrick, vous devez nous quitter, vous êtes maire de la ville d'Arles,
18:19 vous avez des obligations, donc on va vous laisser filer.
18:22 J'avais peut-être une question sur Bernadette Chirac, vous avez écrit un livre sur elle.
18:27 Est-ce que vous avez de ces nouvelles ?
18:29 - J'ai de ces nouvelles.
18:32 C'est une personne, effectivement, qui est en retrait de la société.
18:39 Je resterai public là-dessus.
18:42 - Oui, mais vous restez très proche d'elle, et ce livre était tout à fait passionnant.
18:48 Vous continuez à écrire ?
18:50 - Alors là, j'ai sorti un roman avec mon épouse l'année dernière,
18:54 parce qu'on avait écrit avant que je ne présente à la mairie d'Arles.
18:58 On avait écrit ensemble, et là je continue à écrire un peu de poésie pour moi.
19:03 On verra si ça sort.
19:06 Mais vous savez, je n'ai plus le temps d'écrire, malheureusement, des romans pour l'instant.
19:11 - Mais maire est un très beau métier.
19:14 - Je suis à 100%, je veux dire, j'en ai loin de la retraite.
19:17 - Merci beaucoup Patrick de Carolis, on reste avec Jean-Marie Tricot.
19:20 - Je voulais vous dire, Valérie, que dimanche, il y aura les 30 ans de Zone Interdite,
19:25 et on va voir un documentaire qui va retracer les 30 ans de lutte féminine.
19:30 - Oui, mais justement, peut-être que nous reste peu de temps.
19:35 - Ah bah le début vaut le coup.
19:37 - Les 50 ans plutôt, d'évolution des relations hommes-femmes.
19:41 - Oui, bon alors on va écouter le début.
19:43 Il y a à peine 40 ans, voilà comment certains hommes parlaient des femmes.
19:48 - De toute façon, quand il y a des enfants, une femme peut rassaiger l'être.
19:51 - Tu prends le coup d'erreur.
19:52 - Tu prends contact avec toutes les lesbiennes, les putes et les salopes du MLF,
19:55 qui ne pensent qu'à toucher des pensions alimentaires et des prestations compensatoires.
19:59 Des propos qu'on n'oserait plus tenir aujourd'hui.
20:02 - Vous avez déjà battu votre femme ?
20:04 - Oh, je l'ai déjà eu, bon.
20:07 - Il y en a qui en mettent battu.
20:09 - Il y en a qui n'y a pas.
20:10 - Oui, c'est intéressant d'avoir choisi ce thème des femmes, justement,
20:14 pour traiter ces 30 ans passés et puis les 50 ans de lutte des femmes.
20:20 - Oui, alors en entendant ces interviews épouvantables,
20:24 vos auditeurs auront bien compris que ça n'est pas la tonalité générale
20:27 du documentaire que nous allons diffuser dimanche.
20:30 - On a trouvé intéressant d'exhumer cet archive de l'INA,
20:36 qui date des années 70 et qui est hallucinante.
20:39 D'ailleurs, on mesure dans ce doc l'importance du chemin parcouru,
20:45 même s'il y a encore beaucoup de choses à faire.
20:47 C'est vrai que, bon, le droit de vote des femmes en 1945,
20:50 la réforme du régime matrimonial et donc l'égalité entre les époux en 1965,
20:55 tout ça, évidemment, pour les plus jeunes, ça paraît ancien,
21:00 mais en réalité, c'est hier.
21:02 - Oui.
21:03 - Et donc, voilà, c'est ce qu'on va montrer dans ce doc.
21:06 - Vous avez choisi ça plutôt que de revenir sur les meilleurs moments
21:11 ou des documents qui ont été assez forts.
21:13 Quand on réfléchit, il y a eu Bertrand de la Noé qui avait révélé son homosexualité.
21:18 Moi, j'ai été très marqué par un document qu'on a évoqué sur les enfants placés.
21:23 Il y a eu quand même des moments très, très forts tout au long de ces 30 ans.
21:26 - Oui.
21:27 - Le choix était fait de...
21:29 - Oui, on a voulu, lors d'autres anniversaires, par exemple, pour les 15 ans,
21:33 on avait effectivement adopté ce principe de la rétrospective
21:37 en revenant sur des moments forts.
21:39 Là, on s'est dit qu'on voulait se projeter dans l'avenir,
21:42 faire un sujet et proposer aux téléspectateurs un sujet nouveau
21:46 et quitte quand même à regarder un petit peu dans le rétroviseur
21:50 et regarder le chemin parcouru.
21:51 Ça nous a semblé plus intéressant de traiter d'une question en particulier,
21:56 notamment de l'évolution des relations entre les femmes et les hommes,
21:59 qui est quand même un sujet énorme depuis 5 ans avec #MeToo.
22:03 - Bien sûr.
22:04 - Voilà.
22:05 - Gilles ?
22:06 - Ah bah non, parce qu'on a déjà eu une minute trente de retard.
22:08 Ne me relancez pas, madame.
22:09 - Voilà.
22:10 Bon, écoutez, on était ravis de vous avoir, d'avoir Patrick De Carolis,
22:12 Jean-Marie Fricot.
22:13 - Et de m'inviter exceptionnel, Willy Rizembaum,
22:15 pour les 40 ans du SIDA et du SIDA Team, de la lutte contre le SIDA.
22:20 - Qui est un des premiers médecins à avoir porté cette cause et la recherche.
22:25 Et demain, effectivement, SIDA Action, Jean-Marie Fricot,
22:27 donc producteur exécutif des émissions du Pôle Société du groupe M6.
22:31 Et bravo, effectivement, vous avez été...
22:33 - Bon anniversaire !
22:34 - Merci beaucoup.
22:35 - Un des piliers, je vais dire, chevilles ouvrières, c'est pas très sympa,
22:39 mais un des piliers de ce N'interdite.
22:41 - Les deux me vont.
22:42 - Voilà.
22:43 Merci à vous, on se retrouve demain tout de suite.
22:45 C'est Gérard Jacques Bourdin.

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