Punchline du 29/03/2023

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:02 Ce soir sur CNews, Elisabeth Borne se dit profondément choquée des violences intervenues à Saint-Sauline le week-end dernier.
00:00:08 On entendra aussi le ministre de l'Intérieur tonner contre les élus de gauche qui se sont rendus sur le site de cette manifestation illégale.
00:00:15 La dissolution du mouvement Soulèvement de la Terre a été enclenchée.
00:00:18 On verra qui sont ces militants radicaux.
00:00:20 La question de la violence lors des manifestations est devenue un enjeu central,
00:00:24 fruit de la tension entre le gouvernement et tous ceux qui ne veulent pas de cette réforme des retraites.
00:00:27 Quelle porte de sortie pour le président Macron qui attend la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril prochain ?
00:00:34 Le chef de l'État qui a d'ailleurs choisi PIF Magazine pour s'exprimer et répondre aux questions des lecteurs.
00:00:40 On reviendra sur les dégâts provoqués par les casseurs avec des commerçants qui lancent un appel à l'aide.
00:00:45 Voilà le menu de nos débats, ce sera dans un instant dans Punchline, juste après le rappel des titres de l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:00:51 Il est 17h.
00:00:57 Elisabeth Borne dénonce les violences dans les cortèges à Sainte-Sauline ce week-end.
00:01:01 La mobilisation contre les mégabassines a été marquée par des affrontements avec les forces de l'ordre.
00:01:07 Devant le Sénat, la Première ministre reproche également à certains élus de s'être rendus à une manifestation interdite.
00:01:14 Au total, 47 gendarmes ont été blessés sur place.
00:01:18 Charles III et Camilla sont à Berlin en Allemagne.
00:01:22 Le roi du Royaume-Uni et son épouse ont participé à une cérémonie porte de Brandebourg.
00:01:27 Ils ont été accueillis par Frank-Walter Steinmeier, le président fédéral allemand, sous les acclamations du public.
00:01:34 Il s'agit de la première visite d'Etat de Charles III depuis son accession au trône.
00:01:40 Et puis le pape François, hospitalisé ce mercredi à Rome,
00:01:43 il doit réaliser des examens qui avaient déjà été programmés selon le Vatican.
00:01:48 Ce matin, il a participé à l'audience générale hebdomadaire Place Saint-Pierre avec le sourire.
00:01:54 Depuis mai 2022, le pape François se déplace en chaise roulante en raison de douleurs chroniques aux genoux.
00:02:01 Merci beaucoup, Adrien, suite et réponse, rappel des titres de l'actualité.
00:02:04 Nous sommes avec Karim Zaribi, consultant CNews.
00:02:06 Bonsoir, Karim.
00:02:07 Bonsoir, Laurence.
00:02:07 Jean-Sébastien Ferge, le directeur du site Atlantico.
00:02:10 Bonsoir.
00:02:10 Bonsoir, Laurence.
00:02:11 On a demandé à Christian Protof de venir.
00:02:13 Bonsoir, cher Christian, fondateur du GIGN.
00:02:15 C'était il y a ?
00:02:16 50 ans.
00:02:17 50 ans, eh bien, ça ne nous rajeunit pas.
00:02:19 Mais bon, bravo aux hommes du GIGN.
00:02:21 Merci d'être avec nous.
00:02:22 On va parler évidemment de ce qu'ont vécu les gendarmes à Sainte-Soline.
00:02:25 Florian Tardif, du service politique de CNews.
00:02:27 Bonsoir, mon cher Florian.
00:02:28 Bonsoir, Laurence.
00:02:28 Et je crois, le jeune directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
00:02:31 Vous avez acheté Pif Magazine, je comprends pas.
00:02:33 Je suis très jaloux du magnifique coup qu'ils ont fait.
00:02:35 C'est Florian Tardif qui l'a acheté au casque et qui me l'a amené pour qu'on puisse lire, évidemment, l'interview du président Macron.
00:02:40 On va en parler dans un instant.
00:02:42 Oui, ce sont des jeunes.
00:02:44 Voilà, mais pas des enfants non plus.
00:02:47 Mais bon, c'est intéressant quand même, comme il faut de communication.
00:02:49 Pif Magazine, ça vous surprend ou pas ?
00:02:51 C'est surprenant ?
00:02:52 Moi, j'ai lu quand j'étais petit.
00:02:53 Oui, c'est surprenant, oui.
00:02:54 Oui, c'est un minimum.
00:02:55 Même Kioski était surpris que je l'achète ce matin.
00:02:57 Oui, mais il était surpris qu'il y ait le président qui s'exprime dedans ou pas ?
00:03:00 Oui, aussi.
00:03:00 C'est malin, comme ça, tout le monde en parle.
00:03:02 Tout le monde parle.
00:03:03 Mais c'est un joli coup de pub pour le magazine.
00:03:04 Après, pour le président, autre question.
00:03:07 J'aimerais qu'on commence par Sainte-Soline, parce que je l'évoquais,
00:03:09 Elisabeth Borne s'est dite choquée par ce qui s'est passé ce week-end.
00:03:11 On va tout de suite l'écouter.
00:03:13 Écoutez la Première Ministre.
00:03:14 J'ai été profondément choquée par le déchaînement de violence
00:03:20 ce samedi à Sainte-Soline contre les gendarmes,
00:03:24 contre l'ordre républicain.
00:03:26 J'ai été choquée de voir des élus se rendre en écharpe tricolore
00:03:30 à une manifestation interdite.
00:03:32 J'ai été choquée ces dernières semaines d'entendre des élus
00:03:36 multiplier les propos incendiaires et parfois même justifier les violences.
00:03:42 Renvoyer dos à dos casseurs et forces de l'ordre,
00:03:45 c'est indigne de la part d'élus de la République.
00:03:48 La violence n'a pas sa place dans les cortèges.
00:03:51 Et nous sommes déterminés à continuer à protéger
00:03:54 tous ceux qui veulent exprimer pacifiquement leurs idées,
00:03:57 à protéger les Françaises et les Français.
00:03:59 Je vous remercie.
00:04:00 Voilà pour Elisabeth Borne, évidemment.
00:04:02 Il y a tous ceux qui dénoncent les violences qui se sont déchaînées à Sainte-Soline.
00:04:05 Et puis il y a ceux qui, eux, dénoncent les violences commises par les gendarmes.
00:04:09 Et aussi le fait que les secours aient été entravés pour certains blessés.
00:04:14 On va juste écouter Amaury Buco, qui est à la rédaction de CNews
00:04:17 et qui va nous expliquer ce qu'il s'est passé.
00:04:19 Amaury, à propos de la polémique concernant l'intervention des secours à Sainte-Soline,
00:04:23 le SAMU a-t-il été réellement empêché d'intervenir par les gendarmes ?
00:04:27 Alors ça, c'est au moins la théorie, en tous les cas, des manifestants,
00:04:31 enfin la version des manifestants et de la Ligue des droits de l'homme
00:04:33 qui était présente ce jour-là lors de la manifestation.
00:04:36 Ils affirment donc effectivement avoir entendu des conversations téléphoniques
00:04:40 et durant ces conversations, que les secouristes auraient dit ne pas pouvoir intervenir.
00:04:44 Il y a même un enregistrement sonore qui a été publié par différents médias de gauche
00:04:50 pour étayer cette version des faits.
00:04:52 En face, vous avez le SAMU, mais aussi la préfecture,
00:04:56 qui demande formellement cette version des faits.
00:04:58 Eux, ils expliquent, si vous voulez, qu'il y a trois raisons
00:05:01 pour lesquelles les secours ont mis du temps à intervenir.
00:05:03 La première raison, c'est que la préfecture pointe la responsabilité des organisateurs
00:05:08 qui n'ont rien fait en amont pour préparer la prise en charge des secours.
00:05:10 Concrètement, les organisateurs n'ont pas répondu aux mails de sollicitations de la préfecture.
00:05:16 La deuxième raison, c'est la difficulté à géolocaliser les manifestants blessés
00:05:20 qui étaient dans les champs, il faut bien le comprendre.
00:05:23 Et la troisième raison qui est au cœur de cette polémique, c'est la sécurité,
00:05:27 puisque les forces de l'ordre étaient là pour assurer la sécurité des secours.
00:05:32 Or, cette sécurité n'était absolument pas garantie
00:05:36 sur un théâtre de manifestation extrêmement violent.
00:05:40 Et puis, à noter aussi que la préfecture précise qu'il y a eu aussi de fausses alertes,
00:05:44 c'est-à-dire, par exemple, que les manifestants ont indiqué
00:05:47 qu'il y avait des blessés dans une église insolite, ce qui n'était pas le cas.
00:05:50 Et puis qu'un médecin gendarme s'était néanmoins rendu auprès des blessés,
00:05:56 notamment d'un des manifestants extrêmement gravement blessés,
00:05:59 et que ce médecin gendarme, par exemple, avait été pris à partie au moment de quitter les lieux,
00:06:04 et donc que c'était extrêmement difficile pour les secours d'intervenir.
00:06:07 Merci beaucoup Amourig, beaucoup. Il y a beaucoup de choses dans ce que vous nous avez dit.
00:06:10 Christian Proto, vous êtes un gendarme, vous avez appartenu au gouvernement des cordelites du GIGN.
00:06:15 De ce que vous avez vu, de ce que vous savez, de ce que vous ont remonté, vos collègues, sur le terrain,
00:06:20 est-ce qu'il y a eu des manquements dans la chaîne de soins ?
00:06:23 Est-ce qu'on a empêché certains médecins soignants d'approcher des blessés ou pas ?
00:06:28 Alors, selon mes informations, non.
00:06:30 Cela dit, compte tenu de l'état d'ensauvagement de l'attaque,
00:06:36 parce que c'était une attaque organisée, avec des gens organisés,
00:06:42 avec du matériel destiné à taper les forces de l'ordre, un peu comme un exutoire,
00:06:47 organisé, on ne prépare pas tous les cocktails Molotov,
00:06:50 on ne les lance pas à la distance à laquelle il est lancé,
00:06:53 on n'a pas des boucliers, sans être organisés.
00:06:55 Donc toute cette organisation qui a pour but juste de déstabiliser la manifestation
00:07:01 et de transformer une manifestation à côté qui était somme toute bonne enfant et par rapport...
00:07:07 – Mais illégale, on le rappelle. – Oui, absolument. Illégale, mais bon.
00:07:11 Mais elle a été utilisée justement pour arriver à ce désordre.
00:07:15 Et l'exemple du médecin de la Gendarmerie est un exemple frappant.
00:07:21 C'est-à-dire qu'il était beaucoup plus intéressant pour eux de montrer des manquements
00:07:25 et à ce moment-là de faire en sorte que les forces de secours,
00:07:29 dont on sait d'ailleurs qu'ils ne se gênent pas pour attaquer les pompiers,
00:07:32 les samuels, etc. dans toutes les manifestations.
00:07:35 Donc je pense que tout ça n'a pas de sens, dans la mesure où effectivement,
00:07:41 il n'y a pas eu de concertation avant pour qu'il puisse y avoir effectivement
00:07:45 une chaîne efficace pour désenclaver les gens qui pouvaient être blessés
00:07:51 et les localiser, parce qu'il y avait la volonté que ça ne se fasse pas.
00:07:54 – Je rappelle aussi que la famille d'un manifestant de 32 ans
00:07:57 qui est victime d'un traumatisme crânien a porté plainte pour tentative de meurtre
00:08:01 et entrave au secours. Donc voilà, c'est des accusations assez graves.
00:08:05 Alors je vais faire un tour de plateau. Karim Zaribi est sur cette affaire.
00:08:10 Est-ce que vous avez... On peut se dire, on est du côté des forces de l'ordre ?
00:08:15 Dans ce pays ou pas ?
00:08:16 – Moi je suis mal à l'aise parce que le débat, j'ai l'impression,
00:08:18 qui s'enferme sur la question des violences.
00:08:22 Les violences, il faut les dénoncer, il faut les condamner et il faut les combattre.
00:08:26 Mais il faut aussi savoir faire la part des choses entre les groupes violents
00:08:30 et les manifestants. Or j'ai l'impression que sur le plan politique,
00:08:33 la majorité d'un côté et l'opposition de l'autre brouillent les cartes, les deux,
00:08:38 à des scènes pour servir leurs intérêts personnels.
00:08:41 Les uns expliquent que c'est la police qui génère effectivement la guérilla urbaine
00:08:47 et la rurale et de l'autre côté, que les autres disent
00:08:52 "non mais on a des groupes ultra-violents".
00:08:53 Mais la vérité c'est qu'on a des groupes ultra-violents.
00:08:56 Et des groupes ultra-violents armés, organisés, structurés, qui viennent en découdre.
00:09:00 Je ne comprends pas comment dans la classe politique,
00:09:02 on peut avoir une once d'hésitation à condamner ces gens-là.
00:09:06 Mais comment on peut faire ?
00:09:07 Et tout en précisant qu'il faut savoir faire la part des choses
00:09:10 avec des manifestants pacifistes qui viennent là parce qu'ils sont en colère contre les bassines.
00:09:15 Hier c'était contre les retraites.
00:09:17 Et il faut effectivement distinguer les uns des autres.
00:09:19 Cette distinction, on a du mal à la faire pour se mettre d'accord dans la vie politique d'un autre pays.
00:09:24 Et je trouve ça dramatique.
00:09:25 Parce que du coup on enferme le débat sur les pour, sur les contre,
00:09:28 sur les anti-police, les pro-manifestants violents.
00:09:32 Je veux dire, on en oublie complètement le sens des manifestations
00:09:36 par des manifestants pacifiques.
00:09:38 On n'en parle plus quasiment.
00:09:39 Et on ne parle que de cela dans une confrontation que je qualifierais de stérile,
00:09:44 où le ministre de l'Intérieur sort les muscles et c'est son rôle,
00:09:47 où la Première ministre ne parle que de ça.
00:09:49 Et là, je trouve qu'elle devrait être quand même un peu plus équilibrée
00:09:52 parce qu'elle en oublie quand même le message essentiel des manifestants.
00:09:55 Et donc moi je suis mal à l'aise.
00:09:56 Comment on ne peut pas condamner unanimement les groupes violents
00:10:00 en les distinguant des manifestants de CECR ?
00:10:03 – Alors, il y a peut-être une autre distinction à faire.
00:10:06 C'est-à-dire que les manifestations contre la réforme des retraites,
00:10:09 ça n'a rien à voir avec la manifestation de Sainte-Solide.
00:10:11 – Mais il y a des manifestations de CECR des deux côtés.
00:10:14 – Peu importe, dans un cas il y a une manifestation qui est illégale,
00:10:17 mais si, peu importe, peu importe, je vais vous expliquer pourquoi peu importe.
00:10:20 Parce qu'on peut faire cette distinction-là entre des manifestants violents
00:10:22 et des manifestants pacifistes,
00:10:24 et effectivement ça ne suppose pas la même réponse des forces de l'ordre.
00:10:29 Sauf que si tout le monde voit cause juste à sa porte,
00:10:32 on n'est plus en République.
00:10:33 Parce qu'à partir du moment où il y a des manifestations qui sont illégales,
00:10:36 qu'est-ce que vous allez dire à des gens qui iraient bloquer pacifiquement
00:10:39 des cliniques qui pratiqueraient l'avortement ?
00:10:42 – Je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
00:10:43 Entre des gens qui viennent de découdre avec les forces de l'ordre
00:10:46 et des gens qui illégalement manifestent dans nos cas,
00:10:50 excusez-moi, ne confondez pas les deux,
00:10:52 si vous vous y mettez, ça va devenir grave.
00:10:53 – Qu'est-ce que vous iriez dire à des gens qui iraient bloquer pacifiquement,
00:10:56 par exemple, la construction de centres d'accueil pour des migrants ?
00:11:00 – Mais vous parlez de supposition, là on est sur le cas précaire.
00:11:03 – Mais ça ne m'est pas une supposition.
00:11:04 – On va juste essayer de mettre ça à terminé,
00:11:05 puis je vous passe la parole en plus.
00:11:07 – Il y a des gens pacifistes et il y a des gens violents.
00:11:08 Il faut les distinguer.
00:11:09 – Ça n'est pas une supposition.
00:11:11 Bref, je pense que les forces de l'ordre…
00:11:13 Pardon, mais quand vous…
00:11:14 – Vous avez vu les images ?
00:11:16 – Vous avez vu les images ?
00:11:17 Je pense que quand vous êtes dans ce champ-là
00:11:18 et que vous voyez la tournure que prennent les choses
00:11:20 et que vous y êtes toujours,
00:11:21 c'est que, de facto, vous validez la stratégie qui s'y passe.
00:11:24 Donc arrêtez de dire…
00:11:25 – Ils n'étaient pas ensemble ? Ils ne manifestaient pas ensemble ?
00:11:27 – Karim, ça n'est pas une souricière.
00:11:28 – Pardon, je suis de Séverin, je connais un petit peu la campagne.
00:11:31 Je peux dire que quand vous êtes au milieu d'un champ,
00:11:32 si vous avez envie d'en partir,
00:11:34 il n'y a pas les policiers qui vous empêchent d'en partir
00:11:36 comme vous pouvez être pris au piège pour le coup
00:11:38 dans certains cortèges dans les rues de Paris.
00:11:40 Maintenant, sur la polémique en particulier,
00:11:42 moi je pense qu'il faut absolument une exigence très forte,
00:11:44 évidemment vis-à-vis de la police comme des forces de l'ordre
00:11:46 ou en l'occurrence la gendarmerie mobile.
00:11:48 Maintenant, quand on écoute le fameux enregistrement,
00:11:50 oui, c'est une distinction de théorie.
00:11:53 Mais enfin, je veux dire, c'est une construction théorique,
00:11:56 mais où rien ne force ni ne permet au SAMU
00:11:59 d'intervenir dans des zones où l'ordre public n'est pas assuré.
00:12:02 – Le SAMU affirme qu'il n'a pas été empêché de parvenir là où il voulait aller.
00:12:07 – Exactement, et c'est quand même, je trouve, profondément inquiétant
00:12:09 que dans ce pays, pour le coup, il y ait des gens qui en viennent
00:12:11 à nier des réalités aussi basiques que celles-là.
00:12:14 Quand vous écoutez la conversation, le SAMU a plutôt tendance
00:12:17 à raccrocher au nez de l'avocate de la Ligue des droits de l'homme
00:12:19 en lui disant "écoutez madame, on est désolé,
00:12:21 vous êtes en train d'occuper des lignes d'urgence".
00:12:22 C'est ça qu'on entend aussi.
00:12:23 – Alors, Laurent Tardif ?
00:12:24 – Il y a quelque chose qui me surprend puisque sur le maintien de l'ordre,
00:12:27 on en parle beaucoup maintenant depuis plusieurs années,
00:12:29 notamment depuis la crise des Gilets jaunes,
00:12:31 et on parlait tout à l'heure de la présence de certains élus
00:12:34 aux côtés des manifestants.
00:12:35 Moi, je m'étonne de n'avoir jamais vu,
00:12:38 depuis qu'on questionne le maintien de l'ordre dans notre pays,
00:12:41 un élu, un parlementaire qui parfois dénonce le maintien de l'ordre
00:12:44 actuellement en place, les techniques employées,
00:12:47 ne pas être du côté également des forces de l'ordre
00:12:50 pour voir que se passe-t-il, que reçoivent-ils ?
00:12:52 Puisque j'ai été parfois dans le cadre de ces manifestations,
00:12:57 aussi du côté des forces de l'ordre.
00:12:59 Je peux vous dire que ces groupuscules sont très organisés,
00:13:04 ils s'entraînent, parfois, c'est ce qu'on m'explique
00:13:06 dans l'entourage du ministre de l'Intérieur.
00:13:08 Il y a eu deux camps d'entraînement,
00:13:10 entraînement de Black Blocs, qui ont été démantelés récemment.
00:13:14 Il y a une hiérarchie avec un capitaine qui donne des ordres
00:13:19 à plusieurs unités, c'est extrêmement organisé.
00:13:22 Et quand ils s'attaquent aux forces de l'ordre,
00:13:25 c'est des vagues, c'est-à-dire qu'ils vont chercher des munitions,
00:13:30 ils regroupent les munitions et ils attaquent.
00:13:33 Et ensuite, les forces de l'ordre sont sous une pluie de projectiles
00:13:36 pendant une minute.
00:13:37 Pavés et autres.
00:13:38 Pavés, ça peut être des cocktails Molotov,
00:13:41 ça peut être tout ce qu'ils trouvent parfois.
00:13:43 Vous parlez de ça des manifestants ?
00:13:44 Geoffroy, oui, mais la manifestation était illégale.
00:13:47 C'est un vrai destin de droit.
00:13:48 Oui, mais il y a combien de manifestations illégales, pacifistes ?
00:13:51 Ils étaient autour du pont pendant deux heures, c'était illégal.
00:13:54 Geoffroy.
00:13:55 Je ne sais pas, moi je suis un peu abasourdi, je reconnais,
00:13:58 parce qu'en fait on a vu tous les mêmes images ce week-end
00:14:01 de prise de l'intérieur du camion, vous savez,
00:14:03 où on voit en effet cette pluie de projectiles
00:14:05 et cette violence inouïe, qui je pense est de plus en plus grave
00:14:10 d'ailleurs dans ce type d'affrontement.
00:14:12 On a tous vu ça et trois jours après, quatre jours après,
00:14:14 on est en train de débattre de les gendarmes ont-ils empêché
00:14:17 le SAMU d'intervenir.
00:14:18 Quelle défaite en fait qu'on en soit, on devrait depuis plusieurs jours
00:14:22 être en train de s'indigner, être en train de trouver des solutions.
00:14:25 On le fait, depuis quatre jours, vous savez Geoffroy.
00:14:27 Je veux dire, ce n'est pas vous que j'ai confiance.
00:14:28 Sur cette antenne, on le fait.
00:14:29 Je sais bien, mais je vais quand même essayer d'expliquer
00:14:31 ce qui se passe dans la sphère politico-médiatique.
00:14:32 C'est ça qui, à mon avis, est la plus grave défaite.
00:14:34 C'est-à-dire que ce n'est pas vous, évidemment, que j'incrimine.
00:14:36 On a ces deux événements, on a le début et la fin de l'histoire
00:14:39 et entre-temps, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:14:41 La une de libération qui ne pointe que les prétendues violences aux gendarmes
00:14:44 en inventant des faits manifestement.
00:14:46 47 gendarmes blessés, on le rappelle au passage.
00:14:48 Et la gauche politique qui, Clémence Guété et compagnie,
00:14:51 qui commence à nous inventer des histoires et qui sème le doute.
00:14:53 Et comment en est-on arrivé au point où le système médiatique,
00:14:57 au lieu de leur rironner et de leur dire
00:14:59 "Attendez, on parle entre grandes personnes
00:15:01 et en fait, vous reviendrez quand vous aurez des choses intéressantes à dire",
00:15:03 prend ces accusations...
00:15:05 Lire Pif Magazine.
00:15:07 Lire Pif Gadget, exactement.
00:15:09 Prend ces accusations un peu au sérieux.
00:15:11 Des médias commencent à les décrypter,
00:15:13 à les relayer évidemment.
00:15:15 Et on est obligé, nous en bout de chaîne,
00:15:17 ici à CNews, d'expliquer pourquoi c'est faux.
00:15:19 Mais vous vous rendez compte, le temps perdu,
00:15:21 on devrait s'indigner, on devrait parler des gens d'un blessé,
00:15:23 on devrait faire parler leur famille, on devrait aller faire parler eux,
00:15:25 mais là, ils ont malheureusement le droit de réserve.
00:15:27 Mais c'est insupportable.
00:15:29 C'est-à-dire que même quand l'indicible est commis,
00:15:31 on en est encore à devoir trouver des excuses
00:15:33 ou en tout cas le débattre.
00:15:35 - Il y a des questions concrètes qui peuvent se poser, bien sûr,
00:15:37 sur la stratégie de maintien de l'ordre,
00:15:39 il peut y avoir, et ça a été reconnu parfois,
00:15:41 des problèmes dans la chaîne de commandement.
00:15:43 Ces questions-là, elles doivent être posées calmement.
00:15:45 Et elles sont absolument nécessaires
00:15:47 dans une démocratie sans préjuger la culpabilité de tout le monde.
00:15:49 - On écoute juste Gérald Darmanin, et je vous passe la parole ensuite, Christian.
00:15:51 - Mais là, ça empêche tout simplement de se débattre.
00:15:53 - Vous avez raison Jean-Sébastien.
00:15:55 On écoute juste Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
00:15:57 et ensuite, je vous passe la parole.
00:15:59 - Je regrette que des parlementaires revendiquent
00:16:01 d'aller dans une manifestation illégale.
00:16:03 (Applaudissements)
00:16:11 Ne respectant ainsi pas eux-mêmes la loi de la République.
00:16:15 Je regrette que des parlementaires
00:16:17 puissent être à côté de ceux
00:16:19 qui jettent des cocktails Molotov sur des gendarmes.
00:16:21 (Applaudissements)
00:16:23 Je regrette
00:16:25 que des parlementaires
00:16:27 puissent ne pas constater,
00:16:29 comme j'ai pu le constater, de voir des gendarmes
00:16:31 dont les pieds eux-mêmes ont été attaqués par l'acide.
00:16:33 Je regrette par ailleurs
00:16:35 que vous relayiez ici, de nouveau,
00:16:37 des fake news.
00:16:39 Non, monsieur le sénateur,
00:16:41 les secours n'ont pas été
00:16:43 empêchés par les forces de l'ordre.
00:16:45 Oui, mais écoutez le Samu, regardez le Samu,
00:16:47 le Samu des Decev qui le dit lui-même.
00:16:49 Je sais que ça vous ferait plaisir de penser que les gendarmes
00:16:51 souhaitent la mort des gens, mais ce n'est pas le cas.
00:16:53 C'est le médecin du GIGN, monsieur le sénateur,
00:16:55 qui a fendu la foule
00:16:57 alors qu'il a été harcelé par, manifestement,
00:16:59 vos camarades d'un jour.
00:17:01 Mais vous pouvez hocher la tête,
00:17:03 c'est extrêmement scandaleux ce qui se passe.
00:17:05 Et les gendarmes eux-mêmes ont dû faire
00:17:07 demi-tour parce qu'alors qu'ils allaient secourir
00:17:09 un manifestant, ils se faisaient
00:17:11 harceler par des puits de pavés
00:17:13 et de cocktails Molotov.
00:17:15 Voilà la vérité, monsieur le sénateur.
00:17:17 Voilà ce que dit Gérald Darmanin.
00:17:19 Vous confirmez, Christian Proutaud,
00:17:21 le fondateur du GIGN.
00:17:23 On évoque... Ah oui, le médecin du GIGN,
00:17:25 c'est un fait.
00:17:27 Ils peuvent raconter ce qu'ils veulent,
00:17:29 mais ils ont fait refluer parce qu'ils allaient
00:17:31 pas se faire massacrer alors qu'ils venaient essayer
00:17:33 de porter secours à quelqu'un de blessé.
00:17:35 Ce que je trouve hallucinant,
00:17:37 c'est qu'on est face à des troupes
00:17:39 organisées qui font
00:17:41 de la guérilla.
00:17:43 C'est de la guérilla, c'est pas du maintien de l'ordre.
00:17:45 Et quand vous avez des gendarmes
00:17:47 mobiles qui viennent pour faire,
00:17:49 encadrer une manifestation, autorisée ou pas,
00:17:51 juste pour pas que ça déborde,
00:17:53 et que c'est la guerre, il faut pas s'étonner
00:17:55 que tout d'un coup, ils finissent
00:17:57 par essayer de se désenclaver
00:17:59 parce qu'ils sont encerclés.
00:18:01 Les camions, ils ont pas brûlé tout seuls.
00:18:03 Et moi, je voudrais rappeler quelque chose
00:18:05 qu'on a tendance, tout d'un coup, à oublier
00:18:07 quand même assez rapidement. C'est que le même jour,
00:18:09 en Guyane, un gendarme du GIGN
00:18:11 se faisait tuer
00:18:13 parce que lui, il combattait
00:18:15 des gens qui détruisent
00:18:17 la nature, qui,
00:18:19 en faisant cet orpaillage
00:18:21 sauvage, mettent
00:18:23 du mercure et font que
00:18:25 les enfants qui sont au bord
00:18:27 des rivières boivent de l'eau
00:18:29 et mangent des poissons pollués.
00:18:31 Alors, s'ils veulent défendre la nature,
00:18:33 rien ne les empêche de s'engager
00:18:35 pour aller là-bas en Guyane.
00:18:37 Mais sur les bassines,
00:18:39 rien ne justifiait cette violence
00:18:41 si ce n'est
00:18:43 le besoin
00:18:45 dans leur stratégie nihiliste
00:18:47 de détruire et d'attaquer
00:18:49 une société. Et c'est ça.
00:18:51 - On entend beaucoup de gens qui disent
00:18:53 "Mais pourquoi des gendarmes pour protéger un champ ?
00:18:55 Il ne se serait rien passé s'il n'y avait pas eu de gendarmes."
00:18:57 Bah si, il se serait passé quelque chose.
00:18:59 L'installation d'une ZAD.
00:19:01 Et on a vu comment ça s'était terminé
00:19:03 au mépris de toutes les procédures démocratiques
00:19:05 comme de la légalité, puisque les décisions
00:19:07 de justice, le référendum qui avait été mené
00:19:09 à Notre-Dame-des-Landes, tout ça a fait que
00:19:11 malgré tout, le gouvernement a renoncé
00:19:13 à cause de la ZAD, ZAD qui existe
00:19:15 d'ailleurs toujours. ZAD qui existe
00:19:17 toujours à Notre-Dame-des-Landes.
00:19:19 - Je sais, je sais. - Parce que c'est ça aussi la République.
00:19:21 - C'est ça, la non-République.
00:19:23 - C'est pour ça qu'entendre les députés, des parlementaires
00:19:25 qui font abstraction de ces réalités-là, et c'est vrai
00:19:27 comme le soulignait Geoffroy Lejeune tout à l'heure, moi je voyais un tweet
00:19:29 de Thomas Porte qui disait, qui parlait des groupuscules
00:19:31 d'extrême droite qui terrorisent le pays.
00:19:33 Mais quand on en arrive à ce degré-là
00:19:35 de dilution du réel,
00:19:37 on est aussi en train d'illuiner la démocratie.
00:19:39 - Même en parler, ça en fait trop de pub.
00:19:41 - Oui mais pardon, c'est profondément
00:19:43 inquiétant parce que la démocratie c'est quand même la capacité
00:19:45 à reconnaître en l'autre non pas un ennemi
00:19:47 mais un adversaire, et c'est la capacité à se dire
00:19:49 nous ne sommes peut-être pas d'accord sur l'interprétation des faits
00:19:51 mais nous sommes quand même d'accord sur les faits.
00:19:53 - Alors je voudrais juste qu'on dire, si vous avez évoqué la séquence
00:19:55 où on voit les camions, les gendarmes dans le camion
00:19:57 se faire attaquer, on va juste la regarder, Céline Genot
00:19:59 la retrouvez pour nous.
00:20:01 [Coups de feu]
00:20:21 - Alors voilà, donc là on est, comme vous le disiez,
00:20:25 Christian Bretaud, dans une scène de guerrilla.
00:20:27 - Ah oui absolument, et c'est eux qui attaquent.
00:20:29 - Oui, et là ça prend peu à la fin.
00:20:31 - C'est pas du tout les gendarmes mobiles qui attaquent.
00:20:33 Les gendarmes mobiles dans un premier temps sont obligés de subir
00:20:35 et après ils seront obligés de riposter pour faire refluer.
00:20:37 Mais là ils sont sous la pression
00:20:39 parce que l'attaque est organisée,
00:20:41 parce que tout ça, tous les pavés,
00:20:43 tout ça c'est pas du tout ceux-là en pleine Cambrousse.
00:20:45 Ils ont tout amené, les cocktails Molotov, tout est préparé.
00:20:49 - Il y avait eu un nombre de saisies avant la démocratie.
00:20:51 - Oui en plus, sans parler de...
00:20:53 - Avec des haches, des cris, il y avait tout.
00:20:55 - Non mais ils ont... - C'est inexcusable.
00:20:57 - Malheureusement, souvent, on le sait,
00:20:59 ils font des planques à vent comme sur Paris, c'est à peu près pareil.
00:21:03 Ils ont la poubelle qui est planquée quelque part,
00:21:07 donc ils ont plusieurs endroits où ils mettent tout ça,
00:21:11 mais c'est une longue préparation,
00:21:13 c'est une vraie stratégie,
00:21:15 et c'est une guerre. C'est eux qui mènent la guerre là.
00:21:17 - Absolument.
00:21:19 - Nous on défend... Les gendarmes actuellement, ils défendent quoi ?
00:21:21 Ils défendent le droit de manifester quand il est autorisé,
00:21:25 et ils défendent notre système.
00:21:27 Et notre système, c'est pas que des fous furieux,
00:21:29 qui viennent tout d'un coup attaquer les forces de l'ordre.
00:21:31 - Oui, carrément.
00:21:33 - On voit bien que ces gens-là ne viennent revendiquer aucune cause.
00:21:37 Ils viennent faire la guerre.
00:21:39 Et à partir de là, c'est toujours les mêmes
00:21:41 qui viennent dans les manifestations
00:21:43 pour semer le trouble,
00:21:45 en zone urbaine comme en zone rurale.
00:21:47 La question qu'on est en droit de se poser,
00:21:49 c'est mille personnes environ
00:21:51 qui étaient à Paris et qui se retrouvent là dans ce champ,
00:21:53 qui sont surarmés,
00:21:55 et qui viennent se confronter,
00:21:57 telle une guerre, aux gendarmes.
00:21:59 Comment se fait-il qu'on ne les mette pas hors d'état de cause,
00:22:03 et qu'ils, de manière répétée,
00:22:05 viennent toujours sur le même théâtre
00:22:07 de commettre leurs guérillas ?
00:22:09 Je veux dire, à un moment donné,
00:22:11 on est en droit de se poser des questions,
00:22:13 et nos services de renseignement en aval,
00:22:15 avec ce qu'on peut faire en amont.
00:22:17 Je sais pas moi, que le pouvoir législatif,
00:22:19 à un moment donné, se charge,
00:22:21 si on n'a pas l'arsenal aujourd'hui,
00:22:23 de mettre hors d'état de nuire ces gens-là.
00:22:25 On ne peut pas, sans arrêt, manifestation après manifestation,
00:22:27 commenter ce phénomène-là.
00:22:29 Je veux dire, c'est pas possible.
00:22:31 Mais ils ont une cause.
00:22:33 Autant je suis d'accord avec vous sur ce dernier point.
00:22:35 C'est pas la cause des retraites, c'est pas la cause des bassines.
00:22:37 En réalité, c'est ce que je suis en train de dire.
00:22:39 C'est le prétexte.
00:22:41 C'est une cause qui est plus fondamentale.
00:22:43 Ils sont des gens qui ne supportent pas la démocratie libérale
00:22:45 au sens de la démocratie liberté,
00:22:47 où s'exprime la liberté via un système représentatif,
00:22:49 et qui ne supportent pas notre modèle économique et social non plus.
00:22:51 Et comme ils savent qu'ils sont extrêmement minoritaires,
00:22:53 ils sont dans une stratégie du chaos et de l'insurrection.
00:22:55 Mais là où c'est grave, c'est qu'il n'y a pas que les mines individuelles en question.
00:22:57 C'est qu'il y a des parlementaires qui théorisent exactement la même chose.
00:22:59 À commencer, alors, il n'est plus parlementaire,
00:23:01 mais par Jean-Luc Mélenchon.
00:23:03 Ça fait des années qu'il théorise l'avènement,
00:23:05 la création d'un peuple insurrectionnel.
00:23:07 Ils sont dans un projet révolutionnaire.
00:23:09 Ça n'est pas toute la France Insoumise,
00:23:11 ça n'est pas toute l'ANUPS,
00:23:13 mais c'est quand même une partie d'entre eux.
00:23:15 Ils sont représentés au Parlement
00:23:17 et ils ne jouent pas le jeu du Parlement précisément.
00:23:19 Il faut ouvrir les yeux,
00:23:21 parce qu'il y a quand même une complaisance infinie.
00:23:23 Imaginez si des parlementaires de droite ou d'extrême droite
00:23:25 étaient dans la même stratégie,
00:23:27 dans la même logique.
00:23:29 Ils ne cessaient de développer des discours
00:23:31 appelant à renverser la République,
00:23:33 appelant à renverser notre modèle économique et social,
00:23:35 participaient à des manifestations illégales,
00:23:37 étaient en continuité évidente avec des associations
00:23:39 qui, elles, sont dans la violence que vous décrivez
00:23:41 et qui appellent à renverser notre système.
00:23:43 Mais ce serait un scandale,
00:23:45 et à juste titre, ce serait un scandale.
00:23:47 Pourquoi est-ce que ça ne l'est pas dans l'autre sens ?
00:23:49 Il me semble que ça l'est.
00:23:51 Il a créé un monstre
00:23:53 qu'il ne maîtrise plus,
00:23:55 puisque le discours qu'il tient
00:23:57 depuis la dernière élection présidentielle
00:23:59 et notamment les dernières élections législatives,
00:24:01 perdu par Jean-Luc Mélenchon,
00:24:03 est de parler de minorité présidentielle
00:24:05 depuis plusieurs jours.
00:24:07 Maintenant, il parle de majorité relative,
00:24:09 tout simplement parce qu'il a tenté,
00:24:11 avec les députés de la NUPES,
00:24:13 de distiller dans la population
00:24:15 le fait que la majorité,
00:24:17 certes relative du président de la République,
00:24:19 n'avait pas de légitimité.
00:24:21 Sauf qu'on se rend bien compte
00:24:23 que, effectivement, cela mène parfois au chaos.
00:24:25 Et on se rend compte que ce chaos créé,
00:24:27 il ne le maîtrise plus.
00:24:29 Et d'ailleurs, il est en train de changer de discours.
00:24:31 Il l'appelle même maintenant à la non-violence, etc.
00:24:33 Petite pause.
00:24:35 On se retrouve dans un instant.
00:24:37 Je vous repasse la parole.
00:24:39 On parle de la réforme des retraites.
00:24:41 Quelles options pour Emmanuel Macron,
00:24:43 à part PIV, Gadget ?
00:24:45 On en débat dans Punchline.
00:24:47 17h30, bienvenue si vous nous rejoignez
00:24:51 à l'instant dans Punchline sur CNews.
00:24:53 Tout de suite, le rappel des titres
00:24:55 de l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:24:57 (Générique)
00:24:59 - Le Conseil d'Etat
00:25:01 désavoue Gérald Darmanin.
00:25:03 Il déplore aujourd'hui le caractère
00:25:05 erroné d'une déclaration
00:25:07 du ministre de l'Intérieur.
00:25:09 La semaine dernière, il affirmait qu'être
00:25:11 dans une manifestation non déclarée
00:25:13 était un délit
00:25:15 et méritait une interpellation.
00:25:17 C'est une première.
00:25:19 Depuis le début de la guerre en Ukraine,
00:25:21 Vladimir Poutine reconnaît que les sanctions
00:25:23 infligées à la Russie peuvent avoir
00:25:25 des conséquences négatives sur l'économie nationale.
00:25:27 Le chef du Krivelin
00:25:29 se veut toutefois rassurant.
00:25:31 Il assure que le chômage est à son niveau
00:25:33 le plus bas dans le pays.
00:25:35 Et puis au Royaume-Uni,
00:25:37 deux sites militaires désaffectés vont être
00:25:39 utilisés pour héberger des migrants.
00:25:41 Le gouvernement envisage de faire
00:25:43 de même sur des bateaux.
00:25:45 Objectif, lutter contre l'immigration
00:25:47 illégale. L'an dernier,
00:25:49 plus de 45 000 migrants
00:25:51 ont atteint les côtes anglaises
00:25:53 en traversant la Manche.
00:25:55 - Merci beaucoup Adrien Spiteri pour ce rappel des titres
00:25:57 de l'actualité. On se retrouve sur le plateau de Punchline.
00:25:59 On va parler de la contestation contre la réforme
00:26:01 d'Autrec qui se poursuit. Il y avait beaucoup de monde
00:26:03 dans la rue pour la 10e journée de mobilisation
00:26:05 même si les chiffres sont un petit peu en baisse.
00:26:07 Il y a eu aussi des incidents, des affrontements
00:26:09 entre manifestants et policiers. Ça a été le cas
00:26:11 dans la capitale, mais aussi dans de nombreuses
00:26:13 régions. On va se poser la question de l'impasse
00:26:15 politique dans laquelle se trouve le gouvernement.
00:26:17 Comment en sortir ? On va voir qu'il y a
00:26:19 plusieurs options qui s'offrent à l'exécutif.
00:26:21 Mais d'abord, j'aimerais qu'on donne la parole
00:26:23 aux commerçants, notamment ceux de Rennes
00:26:25 qui sont absolument désespérés de voir
00:26:27 que régulièrement, leurs commerces sont
00:26:29 saccagés. Reportage Jean-Michel Decaze.
00:26:31 Sur le parcours
00:26:33 de la manifestation à Rennes,
00:26:35 le mobilier urbain, les banques,
00:26:37 les agences d'intérim et les agences
00:26:39 immobilières ont été les premières
00:26:41 visées. Certains commerçants
00:26:43 n'enlèvent plus les panneaux de bois
00:26:45 qui protègent leur vitrine.
00:26:47 On croise les doigts pour ne pas avoir de casse.
00:26:49 Ce sont les mêmes qui sont devant et en général
00:26:51 sont les plus radicaux
00:26:53 qui sont devant. Et en fait, nous,
00:26:55 ce qu'on fait, c'est qu'on essaie de...
00:26:57 on éteint nos lumières, on ferme
00:26:59 la porte et puis on est là pour les clients
00:27:01 par téléphone et puis...
00:27:03 et on essaie de continuer à travailler.
00:27:05 Arrêtez de montrer la casse, on s'en fout de la casse !
00:27:07 Dans les rues, les rennais oscillent
00:27:09 entre compréhension et rejet
00:27:11 des manifestations. Les gens cassent
00:27:13 parce qu'ils ont le sentiment
00:27:15 de ne pas être entendus.
00:27:17 C'est très choquant.
00:27:19 On n'arrête pas ces...
00:27:21 tous ces imbéciles.
00:27:23 Les manifestants qui cassent
00:27:25 les vitres, brûlent les poubelles, tout ça,
00:27:27 c'est un peu embêtant, mais sinon, je comprends le mouvement.
00:27:29 Dès la fin des confrontations
00:27:31 entre radicaux et CRS,
00:27:33 les services de la ville
00:27:35 commencent à nettoyer, en attendant
00:27:37 la prochaine manifestation.
00:27:39 Christian Proutot, je vous ai vu navrer en regardant
00:27:41 ces images, mais c'est pareil à Lyon, on a le même reportage
00:27:43 à Lyon sur le parcours de la
00:27:45 manifestation à Paris. Pareil !
00:27:47 Je veux dire, combien de temps ça va durer ?
00:27:49 Alors,
00:27:51 répondons d'abord à la première question.
00:27:53 Pourquoi je suis navré ?
00:27:55 Parce qu'on est tous navrés.
00:27:57 De voir que l'expression
00:27:59 qui est une manifestation,
00:28:01 organiser le droit
00:28:03 à manifester, se transforme
00:28:05 pour une minorité qui pourrit
00:28:07 l'ensemble du système, qui fait oublier
00:28:09 pourquoi les gens sont dans la rue,
00:28:11 en détruisant l'outil de travail de certains,
00:28:13 le fait de la relation
00:28:15 avec les autres. On entend
00:28:17 une dame qui dit "on s'en fiche de la casse"
00:28:19 pour ne pas dire exactement le mot qu'elle employait,
00:28:21 mais qu'est-ce que ça veut dire ?
00:28:23 Il faut tout casser pour arriver à quoi ?
00:28:25 Cette espèce de nihilisme,
00:28:27 considérer qu'on va tout détruire
00:28:29 et qu'on va construire quoi, sans projet ?
00:28:31 Alors qu'on peut considérer
00:28:33 que les gens viennent dans la rue, et c'est tout à fait
00:28:35 normal, en exprimant ce
00:28:37 pourquoi ils sont là,
00:28:39 mais qu'à côté, il y a des gens qui
00:28:41 fassent oublier les raisons qui les menaient dans la rue
00:28:43 en cassant tout, c'est insupportable.
00:28:45 Alors vous dites "qu'est-ce qu'on doit
00:28:47 faire là-dedans ?" Moi je pense qu'il faut aller
00:28:49 plus loin, mais le problème c'est
00:28:51 que le système législatif
00:28:53 est fait de telle manière que c'est assez compliqué,
00:28:55 en amont, pour éviter
00:28:57 que ces gens que l'on connaît
00:28:59 puissent être, comme ça a été fait
00:29:01 à une certaine époque
00:29:03 sur ceux qui
00:29:05 détruisaient dans le hooliganisme,
00:29:07 puissent être... - Oui, empêchés d'aller en manif.
00:29:09 - Allez, ne pas
00:29:11 avoir le droit d'aller en manif, mais je crois,
00:29:13 je le dis sous le contrôle de tout le monde,
00:29:15 il me semble que plusieurs
00:29:17 gouvernements se sont déjà fait retoquer
00:29:19 sur le fait d'interpellations préventives.
00:29:21 - Oui, absolument.
00:29:23 - Il y avait eu une proposition justement,
00:29:25 lors du quinquennat précédent, d'interpeller
00:29:27 de manière préventive des individus
00:29:29 qui avaient été ciblés parce qu'ils avaient
00:29:31 commis des exactions lors de précédentes
00:29:33 manifestations, et cela avait été retoqué
00:29:35 également, cette possibilité d'interpeller
00:29:37 de manière préventive. - Karim ?
00:29:39 - Non mais, ce qui est totalement
00:29:41 ahurissant, c'est de voir qu'encore une fois,
00:29:43 on a, allez, milliers
00:29:45 d'individus.
00:29:47 Ces milliers d'individus, ça veut dire qu'ils sont capables
00:29:49 de mettre la pagaille dans toutes nos métropoles.
00:29:51 De prendre les grandes artères, de tout casser,
00:29:53 de rentrer à la maison tranquille
00:29:55 et de revenir à la prochaine manifestation.
00:29:57 Excusez-moi, mais je pense
00:29:59 que si ça avait été des jeunes de banlieue,
00:30:01 on serait chez eux à 6h du matin avec des perquisitions.
00:30:03 Pourquoi on n'y va pas chez eux ?
00:30:05 - Non, c'est l'état de droit, Karim, c'est les ménages. - On les connaît, on sait les identifier.
00:30:07 Mais si, ils sont identifiés.
00:30:09 - Mais non, on peut dire... - On te le dit, ils sont identifiés, mais il faut les prendre
00:30:11 pour faire le grand délit. - Mais non. - Mais faire le grand délit de quoi ?
00:30:13 Ils cassent tout pour faire le grand délit.
00:30:15 Mais quand on les prend pour le grand délit,
00:30:17 ils ont un rappel à la loi. Arrêtez de raconter n'importe quoi.
00:30:19 - Non, non, non. - Soit ces gens-là, ils ont un bras
00:30:21 comme ça, ils ont des réseaux
00:30:23 de "c'est pas possible",
00:30:25 ils sont soutenus, leurs parents sont bien placés,
00:30:27 c'est pas possible.
00:30:29 - Pas tous, pas tous. Alors Geoffroy, et après, question.
00:30:31 - On a le droit de se poser des questions. - Non, ce qui s'est passé
00:30:33 à Sainte-Soline, par exemple, est passible
00:30:35 de peines très lourdes. C'est pas le code pénal
00:30:37 qui pêche, c'est la procédure pénale qui fait qu'on n'arrive pas
00:30:39 jusqu'au bout de la chaîne. C'est-à-dire que,
00:30:41 je te donne un exemple, c'est dans
00:30:43 les procès d'Antifa ou de Black Bloc,
00:30:45 c'est systématiquement pareil. Ils échangent leurs vêtements
00:30:47 pendant la manif, enfin pendant les
00:30:49 affrontements. Ils échangent leurs écharpes,
00:30:51 leurs cagoules. On ne les reconnaît jamais,
00:30:53 mais on ne peut jamais affirmer que la personne qui est en train
00:30:55 de jeter un projectile est la personne
00:30:57 qu'on a en face de soi. Et d'ailleurs, ils le nient.
00:30:59 Et tout ça est organisé parce qu'ils connaissent parfaitement la procédure pénale.
00:31:01 Ils savent exactement comment faire
00:31:03 arriver la juridiction qui va les juger
00:31:05 devant une impasse, qui est, on ne peut pas affirmer que c'est vous,
00:31:07 notre État de droit nous interdit de dire que parce que vous étiez là...
00:31:09 - Ce que tu dis est peut-être faux,
00:31:11 dans certains cas.
00:31:13 Souviens-toi de SOS Médecins.
00:31:15 On a l'image, ils cassent la voiture,
00:31:17 juste avant, ils s'en sont pris aux forces de l'ordre,
00:31:19 ils prennent du sursis.
00:31:21 - Non mais ça c'est parce que...
00:31:23 - Excusez-moi, je veux dire, est-ce qu'on se donne les moyens de lutter
00:31:25 contre ces voyous ? - C'est parce qu'en dessous de deux ans,
00:31:27 personne ne va en prison en France, ça d'accord.
00:31:29 - C'est aussi, pour une autre raison, regardez,
00:31:31 on l'entendait dans les titres du journal,
00:31:33 le Conseil d'État désavoue Gérald Darmanin.
00:31:35 Mais qui Gérald Darmanin ?
00:31:37 En tout cas, qui le gouvernement vient-il de nommer à la section intérieure
00:31:39 du Conseil d'État ? Thierry Thuot,
00:31:41 donc on connaît les positions
00:31:43 très nettement marquées à gauche.
00:31:45 Et c'est en permanence comme ça,
00:31:47 les nominations au Conseil supérieur de la magistrature,
00:31:49 on le sait, la présidente de l'Assemblée qui a nommé une magistrate
00:31:51 qui a appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon.
00:31:53 Je ne parle pas de tous les gens de gauche,
00:31:55 je vous dis une magistrate qui a appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon,
00:31:57 Jean-Luc Mélenchon il dit "la police tue".
00:31:59 Donc il y a un moment, il y a quand même une cohérence,
00:32:01 et je vous assure que quand on regarde la continuité des nominations
00:32:03 depuis 2017, c'est exactement la même chose
00:32:05 que pendant le quinquennat précédent
00:32:07 du temps de Madame Taubira.
00:32:09 C'est cette idéologie-là. Donc moi je veux bien
00:32:11 que Gérald Darmanin vienne tenir des discours martiaux
00:32:13 devant les caméras de télévision, quand derrière
00:32:15 à la justice, Éric Dupond-Moretti
00:32:17 ne cesse de nommer
00:32:19 à tous les postes de la chaîne.
00:32:21 On revient au sujet des retraites.
00:32:23 Ça produit des effets parce que le point qu'on est en train d'aborder là,
00:32:25 c'est exactement ça.
00:32:27 Et puis somme dans Miroyou.
00:32:29 C'est la même chose avec les nominations au Conseil constitutionnel.
00:32:31 C'est la même chose à tous les étages
00:32:33 de la chaîne. Ça produit, ça finit
00:32:35 par produire, cette réalité juridique-là
00:32:37 produit une réalité politique. - Renouer à la question de la mobilisation
00:32:39 contre la réforme des retraites. Alors,
00:32:41 ils sont toujours mobilisés. Les syndicats doivent rencontrer
00:32:43 Elisabeth Borne la semaine prochaine.
00:32:45 Il y a plusieurs options qui s'offrent à l'exécutif.
00:32:47 On va en parler avec vous, Florian.
00:32:49 Mais j'aimerais juste qu'on écoute Henri Guénot, qui était mon invité ce matin.
00:32:51 Il dit qu'en fait, un gouvernant,
00:32:53 un président, doit
00:32:55 comprendre où se trouvent les limites
00:32:57 que peut accepter le peuple.
00:32:59 Il y a un seuil de saturation qui atteint le peuple
00:33:01 et après, il n'y a plus rien qui passe. Écoutez-le,
00:33:03 son analyse est intéressante.
00:33:05 - Et toutes
00:33:07 les grandes catastrophes sociales
00:33:09 et politiques sont venues d'un
00:33:11 trosser-tros. Vous avez France... - Voilà.
00:33:13 - Vous savez, c'est le mot de quême qu'il faisait.
00:33:15 Qu'est-ce que l'homme révolté ? L'homme révolté,
00:33:17 c'est un homme qui dit non. Qu'y a-t-il dans ce non ?
00:33:19 Il y a, vous avez franchi une limite. Mais
00:33:21 l'homme d'État doit toujours
00:33:23 se poser cette question. Toujours se dire
00:33:25 où est la limite ? Non pas
00:33:27 du consensus, non pas de l'unanimité,
00:33:29 mais du consentement.
00:33:31 L'autorité,
00:33:33 la légitimité, ça n'est pas quelque chose
00:33:35 qu'on s'octroie à soi-même, ça n'est pas
00:33:37 quelque chose que les règles vous octroient.
00:33:39 C'est quelque chose que les gens vous reconnaissent.
00:33:41 Si vous ne vous reconnaissez pas, vous n'avez plus
00:33:43 d'autorité, vous n'avez plus de légitimité. C'est vrai
00:33:45 pour le commandant d'armée, comme pour le chef d'État.
00:33:47 C'est...
00:33:49 C'est une question que vous ne pouvez pas
00:33:51 ne pas vous poser. Il se l'est posée.
00:33:53 Il a fait face à
00:33:55 des pressions très très fortes de sa majorité,
00:33:57 dans son gouvernement,
00:33:59 dans certains milieux, pour aller pour
00:34:01 certains jusqu'à 65 ans.
00:34:03 Et il a dit...
00:34:05 "Non, 62 ans, ça va être difficile,
00:34:07 mais je sens
00:34:09 que ça peut passer, je n'irai pas au-delà."
00:34:11 Et il a résisté contre vents et marées.
00:34:13 - Alors, je vous précise
00:34:15 que là, Henri Guaino parle de Nicolas Sarkozy,
00:34:17 puisqu'il était le conseiller de Nicolas Sarkozy,
00:34:19 et qu'à l'époque, Nicolas Sarkozy avait...
00:34:21 Il disait "il faut faire 65 ans à la réforme",
00:34:23 il avait dit "non, 62, c'est le maximum,
00:34:25 les Français n'accepteront pas au-delà."
00:34:27 La question que pose Henri Guaino, Florent Vianterdif,
00:34:29 c'est la question de l'autorité et de la légitimité.
00:34:31 C'est ça qui est précisément au cœur du débat, aujourd'hui.
00:34:33 La légitimité et l'autorité qui sont mises en question.
00:34:35 - D'autant plus que le président de la République
00:34:37 a face à lui une population
00:34:39 qui lui dit non,
00:34:41 une partie des élus qui
00:34:43 lui disent non,
00:34:45 et une majorité des syndicats
00:34:47 qui, pareil, lui disent non.
00:34:49 Alors même que, si vous interrogez
00:34:51 la population française, faut-il réformer le système
00:34:53 des retraites ? Ils sont d'accord pour le faire.
00:34:55 Les syndicats, faut-il réformer le système
00:34:57 des retraites ? Mais ils sont d'accord aussi
00:34:59 pour le faire. - Oui, pas comme ça. - D'ailleurs, Laurent Berger
00:35:01 a expliqué qu'il était prêt à
00:35:03 discuter de tout cela, mais pas comme cela.
00:35:05 C'est-à-dire pas en décalant l'âge légal
00:35:07 de départ à la retraite de 62 à 64.
00:35:09 Donc, on aurait pu engager une réforme
00:35:11 des retraites lorsque l'on parle du consentement,
00:35:13 c'est-à-dire que la population était prête,
00:35:15 les syndicats étaient prêts, les élus étaient prêts
00:35:17 à aborder ce débat. Mais
00:35:19 effectivement, il y a la manière
00:35:21 de le faire et les propositions
00:35:23 qui sont abordées. Il n'y a
00:35:25 pas eu d'autres propositions
00:35:27 qui ont pu être débattues. - C'était 64 ans
00:35:29 et rien d'autre. - C'était 62, de 62
00:35:31 à 64. - Un point c'est tout. - Un point c'est tout.
00:35:33 - C'est d'ailleurs la phase d'Elisabeth Borne
00:35:35 qui a cristallisé la colère
00:35:37 à un moment donné. C'était au tout début des
00:35:39 manifestations. Elle a dit "64 ans,
00:35:41 c'est non négociable". Et à partir
00:35:43 de ce moment-là, effectivement, on était dans une impasse.
00:35:45 - Mais il y a un certain taux de romantisme
00:35:47 quand même sur le consentement à la réforme.
00:35:49 Autant je suis d'accord sur
00:35:51 et pourquoi je pense la même chose
00:35:53 qu'Henri Guaino depuis un certain nombre
00:35:55 de semaines. Je ne souviens pas à mes yeux le contenu
00:35:57 de cette réforme en soi. Mais le fait que
00:35:59 de toute façon, quand on dépasse un seuil de
00:36:01 non-consentement et que c'est aussi large
00:36:03 que ce qu'on constate là, jusqu'à 93%
00:36:05 des actifs qui y sont opposés, c'est
00:36:07 absurde de vouloir passer outre.
00:36:09 En revanche, il y a un véritable
00:36:11 sujet en France quand même sur la réforme.
00:36:13 Ou la réforme, d'ailleurs, on devrait arrêter de parler
00:36:15 de réforme parce que le mot même, mais ça a
00:36:17 à voir avec la crédibilité de la parole publique au sens
00:36:19 large. Mais c'est un jeu qui se joue
00:36:21 à deux. C'est-à-dire, oui, il y a des Français qui sont
00:36:23 quand même extrêmement conservateurs pour le coup
00:36:25 dans le mauvais sens du terme, au sens immobiliste
00:36:27 et puis finalement encore, deux minutes,
00:36:29 M. Lebrot, quand on entend
00:36:31 certaines interventions, on a l'impression qu'il n'y a aucun
00:36:33 problème d'argent public, que tout irait bien
00:36:35 dans le meilleur des mondes. Enfin, c'est faux.
00:36:37 Il y a des enjeux économiques et financiers.
00:36:39 Quand bien même on prendrait tout l'argent des riches, déjà, ça serait un fusil
00:36:41 à un coup parce que forcément l'année d'après
00:36:43 il n'y aurait plus de riches et ça ne suffirait pas.
00:36:45 En revanche, il y a un vrai sujet.
00:36:47 L'aveuglement du gouvernement à l'heure actuelle
00:36:49 c'est de ne pas se rendre compte que ça n'est
00:36:51 pas la même chose d'arriver en disant "je sais mieux que vous".
00:36:53 C'est toujours ça en France. On nous traite
00:36:55 comme des mineurs. Les Français ne sont pas des citoyens.
00:36:57 Ils sont des administrés. Mais nous
00:36:59 expliquer qu'ils savent mieux que nous quand on a
00:37:01 l'hôpital sous les yeux, quand on a l'école sous les yeux,
00:37:03 quand on a la situation énergétique sous les yeux,
00:37:05 quand on a... Enfin,
00:37:07 tout, quasiment rien ne fonctionne
00:37:09 correctement
00:37:11 dans la puissance publique française. Ils viennent nous expliquer
00:37:13 qu'ils savent mieux que nous. Et Emmanuel Macron
00:37:15 encore plus que les autres. Et on le voit encore
00:37:17 dans l'interview que vous avez
00:37:19 devant vous. Voilà.
00:37:21 Il sait mieux que tout le monde.
00:37:23 De toute façon, on peut se rouler par terre,
00:37:25 on peut lui opposer tous les chiffres. Ça ne fait rien.
00:37:27 Il sait mieux que nous. Ça, c'est une vraie faute politique.
00:37:29 Ce qu'il faut n'oublier, non plus de préciser,
00:37:31 c'est que le niveau d'acceptabilité,
00:37:33 il était aussi dépendant
00:37:35 de deux paramètres.
00:37:37 Le premier, c'est la manière dont Emmanuel Macron
00:37:39 a été élu. Il semble balayer ça
00:37:41 dans revers de main, Emmanuel Macron.
00:37:43 Il a été élu, je dirais,
00:37:45 contre Marine Le Pen.
00:37:47 Pas par un vote d'adhésion massif.
00:37:49 - Oui, mais élu ! On est tous d'accord là-dessus.
00:37:51 - Personne ne dit qu'il n'a pas été élu.
00:37:53 Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
00:37:55 Est-ce qu'il a été élu ?
00:37:57 - C'est un peu la question, quand même.
00:37:59 - Justement, je vais te répondre, si tu me laisses
00:38:01 deux secondes. Parce que c'est difficile
00:38:03 avec toi. Donc, il a été élu.
00:38:05 Il a été élu, certes,
00:38:07 mais il a été élu avec des voix
00:38:09 qui n'étaient pas favorables à son programme
00:38:11 de premier tour. Peut-il en tenir compte ?
00:38:13 Ça ne veut pas dire qu'il ne réforme pas le pays,
00:38:15 ça veut dire qu'il le réforme avec cette dimension-là.
00:38:17 Or, il fait comme s'il avait été élu
00:38:19 par un vote d'adhésion massif. Et le deuxième
00:38:21 paramètre, c'est le niveau.
00:38:23 C'est le niveau d'inflation
00:38:25 dans le pays, c'est les difficultés des Français.
00:38:27 Le timing, le moment n'est pas bon
00:38:29 pour faire une réforme des retraites de ce type.
00:38:31 Permettez-moi de vous le dire. Si on était en pleine
00:38:33 prospérité, donc les Français vont bien,
00:38:35 il n'y a pas de problème, les salaires,
00:38:37 donc il n'y a aucun sujet. Évidemment, vous faites
00:38:39 une réforme des retraites, elle passera beaucoup mieux. Là,
00:38:41 vous dites "j'ai été élu pour faire la réforme",
00:38:43 alors que vous avez été élu avec des voix
00:38:45 contre Marine Le Pen. Donc, ça veut dire
00:38:47 que vous auriez dû tenir compte de ces voix-là.
00:38:49 Il n'en tient pas compte. Vous avez une majorité relative.
00:38:51 Et il y a eu un nouveau social
00:38:53 aujourd'hui.
00:38:55 Juste pour répondre,
00:38:57 d'une phrase sur cette rhétorique-là,
00:38:59 elle est totalement absurde.
00:39:01 Vous avez peut-être voté pour Emmanuel Macron.
00:39:03 Absurde ? Vous prenez pour qui pour dire que c'est absurde ?
00:39:05 Donnez votre avis, mais dites-le pas.
00:39:07 Je vous dis que je trouve que cet avis-là
00:39:09 est absurde, parce que je ne vois pas
00:39:11 pourquoi votre voix devrait éliminer
00:39:13 toutes celles des gens qui ont voté
00:39:15 parce qu'ils étaient en faveur de l'élection.
00:39:17 On dit qu'il faut faire avec. Vous savez ce que c'est le
00:39:19 concours de l'Etat ? Vous savez ce que c'est la maturité démocratique ?
00:39:21 La maturité de quoi ?
00:39:23 Christian Protos,
00:39:25 j'ai gêne à la réponse.
00:39:27 Juste revenir, malgré tout, sur
00:39:29 l'origine de votre question.
00:39:31 Laurent, c'est M. Guénaud.
00:39:33 M. Guénaud, il oublie une chose.
00:39:35 Bien sûr, il dit "on a été raisonnable".
00:39:37 J'adore le discours.
00:39:39 On nous avait dit "il faut 65",
00:39:41 mais on lui a dit "ça passera pas".
00:39:43 Et il a été compréhensif.
00:39:45 Le petit Nicolas a accepté 62. Parfait.
00:39:47 Alors, vous parlez de l'ancien président de la République.
00:39:49 Soyons respectueux.
00:39:51 C'était exactement l'interview,
00:39:53 l'entretien avec vous.
00:39:55 Sauf qu'il oublie de dire que ça a duré
00:39:57 11 manifestations aussi
00:39:59 du même tonneau que celle-là.
00:40:01 Pour arriver à 62.
00:40:03 Une fois que la loi a été votée au Parlement,
00:40:05 les manifestations se sont arrêtées.
00:40:07 Et c'est bien tout le problème aujourd'hui.
00:40:09 Elle a été votée par le Parlement.
00:40:11 C'est ce qu'on avait dit.
00:40:13 On parle tous aujourd'hui d'une sortie de crise.
00:40:15 Il y avait une sortie de crise pour Emmanuel Macron
00:40:17 lorsqu'il s'est exprimé la semaine dernière.
00:40:19 Il aurait pu utiliser l'article 10 de la Constitution,
00:40:21 faire voter une partie du texte
00:40:23 de nouveau, c'est-à-dire présenter de nouveau
00:40:25 une partie du texte au Parlement.
00:40:27 C'est possible dans notre Constitution
00:40:29 de présenter une partie du texte de nouveau
00:40:31 dans les 15 jours après le vote
00:40:33 au Parlement, de dire
00:40:35 "OK, j'ai compris, on a passé par 49.3,
00:40:37 ça ne vous convient pas,
00:40:39 vous considérez que c'est un passage en force,
00:40:41 je décide, moi président de la République,
00:40:43 je demande
00:40:45 à Elisabeth Borg de démissionner,
00:40:47 je prends cette décision
00:40:49 de présenter de nouveau le texte au Parlement
00:40:51 et il aurait passé, il serait passé
00:40:53 ce texte, tout simplement parce qu'il avait
00:40:55 les voix pour. On l'a vu avec la motion
00:40:57 de censure. On l'a vu avec la motion de censure.
00:40:59 Donc s'il avait fait un tout petit peu de politique
00:41:01 et s'il avait effectivement aussi écouté
00:41:03 la population, il aurait procédé ainsi.
00:41:05 Vous qui avez lu PIF Magazine,
00:41:07 qu'est-ce qu'il dit dedans alors ?
00:41:09 Sa couleur préférée, c'est le bleu. Bien, oui. Merci.
00:41:11 Je suis sûr que la population française est heureuse
00:41:13 de l'apprendre. Non mais ce qui est
00:41:15 intéressant, hormis cela, dans
00:41:17 l'entretien... Pourquoi il choisit ce support-là ? On est en pleine crise sociale.
00:41:19 Pourquoi il choisit ce support-là ?
00:41:21 Je ne sais pas. Honnêtement, par contre...
00:41:23 Qu'il parle aux jeunes, c'est compréhensible.
00:41:25 Mais c'est vrai que depuis
00:41:27 plusieurs semaines maintenant,
00:41:29 il parle certes aux jeunes, mais il parle également
00:41:31 aux lecteurs de PIF Magazine.
00:41:33 PIF Magazine, c'est une...
00:41:35 Vous parlez d'enfants, là, parce que les lycéens, ils ne lisent pas PIF Magazine.
00:41:37 Non, mais c'est pour cela.
00:41:39 C'est notre époque à nous. Notamment, voilà,
00:41:41 aux personnes qui ont lu PIF Magazine
00:41:43 il y a 50, 60, 70 ans.
00:41:45 Il y a probablement des délais d'impression assez longs, malgré tout,
00:41:47 pour ce genre de magazine-là, qui font que la décision
00:41:49 a dû être prise dans un dossier d'émission.
00:41:51 Le contexte était différent,
00:41:53 ça faisait déjà plusieurs semaines qu'il y avait des manifestations
00:41:55 dans la rue contre la réforme des retraites.
00:41:57 Le contexte était déjà bien tendu.
00:41:59 Geoffroy Lejeune, quand il dit...
00:42:01 Il est interrogé sur une hypothétique d'émission,
00:42:03 il dit qu'il peut toujours s'en remettre aux électeurs
00:42:05 en cas d'énorme crise.
00:42:07 C'est ce qu'il dit aux petits lecteurs de PIF.
00:42:09 Ce qui est drôle, c'est que...
00:42:11 Il enfonce une porte ouverte,
00:42:13 il n'a pas dit ça, il ne peut pas dire ça, mais il a eu
00:42:15 10 000 fois l'occasion de faire appel aux électeurs
00:42:17 et il ne l'a jamais fait.
00:42:19 C'est-à-dire que, après la crise des Gilets jaunes,
00:42:21 il n'y a pas eu de dissolution, de référendum,
00:42:23 de quoi que ce soit.
00:42:25 L'élection présidentielle a été quand même...
00:42:27 C'est une parenthèse dans l'histoire
00:42:29 de la Ve République, une élection présidentielle
00:42:31 qui ne s'intéresse à ce point-là
00:42:33 pas aux problèmes des Français,
00:42:35 du pays, etc.
00:42:37 Il a survolé cette campagne en parlant d'international,
00:42:39 et donc il paye ça aussi.
00:42:41 Et ensuite, il a toujours des occasions,
00:42:43 il invente le Grand Débat, qui est une manière de donner
00:42:45 la parole aux Français sans leur donner réellement la parole.
00:42:47 Il est très friand de ce genre d'exercice,
00:42:49 et à la fin, la 20e fois qu'un référendum a été organisé
00:42:51 en France, c'était en 2005.
00:42:53 Nicolas Sarkozy, pour des raisons qui lui sont propres,
00:42:55 et le contexte était très différent aussi, ne l'a pas fait.
00:42:57 François Hollande, parce qu'il savait qu'il le perdrait,
00:42:59 ne l'a pas fait. Et Emmanuel Macron, pour les mêmes raisons,
00:43:01 n'en fera pas. Donc oui, redonner la parole aux Français,
00:43:03 moi je reviens sur le papier, c'est magnifique, c'est l'esprit
00:43:05 de nos institutions. Ça devrait être la solution
00:43:07 à une crise comme celle-là. Et je pense qu'il ne le fera pas.
00:43:09 En tout cas, il aurait pu le faire depuis très longtemps.
00:43:11 Et ensuite, je reviens sur le propos d'Henri Guaino,
00:43:13 mais au fond, je pense que c'est ça,
00:43:15 le vrai sujet. C'est-à-dire qu'Henri Guaino
00:43:17 est quelqu'un qui pose un regard
00:43:19 historique sur les choses, et qui par ailleurs
00:43:21 sait que l'histoire est tragique. Donc il a
00:43:23 entre guillemets cette force dans l'analyse.
00:43:25 Je pense que le vrai sujet, c'est en effet le sujet de la légitimité,
00:43:27 et qu'aujourd'hui, on vit dans un système
00:43:29 qui ne produit plus de légitimité.
00:43:31 Je pense que les gens, il y a un Français
00:43:33 sur deux qui ne vote plus, en fait.
00:43:35 Donc comment voulez-vous que la population française
00:43:37 se retrouve, ne serait-ce que dans le débat politique ?
00:43:39 En tout cas, la moitié d'entre elles ne se retrouve pas là-dedans.
00:43:41 Ensuite, vous avez une élection présidentielle
00:43:43 qui a atteint un record d'abstention au second tour,
00:43:45 pour des raisons évidentes. - Législative, pareil.
00:43:47 - Législative, pareil. C'était un tout petit peu
00:43:49 moins qu'en 2017, mais c'était quand même plus de 50%.
00:43:51 C'est proprement
00:43:53 effrayant. Ça veut dire que ce système
00:43:55 ne produit plus de légitimité, c'est-à-dire ne produit plus
00:43:57 de représentation, ça repose là-dessus,
00:43:59 qui soit incontestable.
00:44:01 Donc, à la limite, même s'il avait trouvé cet artifice
00:44:03 constitutionnel pour faire voter sa réforme,
00:44:05 je ne suis pas certain que ça aurait changé les choses.
00:44:07 En fait, les gens viennent manifester contre parce qu'ils sont contre,
00:44:09 en ne reconnaissant pas une autre légitimité que leur avis,
00:44:11 leur opinion et le fait qu'ils soient 8 Français sur 10, rappelons-le,
00:44:13 à être opposés à ce texte. Et je trouve ça
00:44:15 en fait dangereux, indépendamment même d'Emmanuel Macron,
00:44:17 parce que je pense qu'on arrive à un moment de notre système
00:44:19 où tout peut être emporté. Quand vous voyez
00:44:21 qu'il y a 8 Français sur 10 opposés à un texte
00:44:23 et qu'il passe quand même, malgré tout,
00:44:25 malgré les manifestations, malgré tout, etc.,
00:44:27 je pense que c'est la légitimité des gens qui ont voté ce texte,
00:44:29 ou en tout cas qui se sont prononcés dessus,
00:44:31 et qui sont emportés en même temps.
00:44:33 - La vraie question, c'est est-ce que la responsabilité politique
00:44:35 à un moment, et des gens qui sont élus,
00:44:37 n'est pas de faire passer quelque chose
00:44:39 dont on sait à l'avance, et tout le monde le savait,
00:44:41 que ça ne ferait pas plaisir aux gens ?
00:44:43 Vous allez dire aux gens "Vous partez plus tôt,
00:44:45 plus tard à la retraite, ça ne leur ferait pas plaisir."
00:44:47 Et ils n'ont pas envie. Si à un moment, il n'y a plus
00:44:49 de responsabilité politique, personne ne prend
00:44:51 de décision et on ne changera jamais le pays.
00:44:53 Moi, c'est mon point de vue.
00:44:55 Ou c'est nécessaire, ou ça ne l'est pas.
00:44:57 Apparemment, il paraît que ça l'est.
00:44:59 Il faut savoir ce que l'on veut.
00:45:01 - Il paraît que ça l'est, mais il semble-t-il, il n'a pas été assez convaincant
00:45:03 pour convaincre les Français que ça l'était.
00:45:05 Parce que quand tu utilises des artifices budgétaires
00:45:07 pour nous expliquer, effectivement,
00:45:09 que cette réforme doit être faite,
00:45:11 et qu'au final, tu fais des concessions
00:45:13 qui font que la question budgétaire n'a plus de sens
00:45:15 dans le cadre de ta réforme, où est la cohérence
00:45:17 de ta démarche initiale ?
00:45:19 - On n'arrête pas.
00:45:21 - Le peuple politique, il a aussi le devoir d'être cohérent.
00:45:23 - Bien sûr.
00:45:25 Mais Karim, je me pose la question, on n'arrête pas
00:45:27 une fois que quelque chose ne va pas dans notre pays,
00:45:29 je préfère dire notre pays
00:45:31 comme beaucoup qui disent dans ce pays,
00:45:33 dans notre pays, tout le monde regarde
00:45:35 à l'extérieur quand ça ne va pas.
00:45:37 Regardez ce que font les Allemands, regardez
00:45:39 ce que font les Danois, regardez
00:45:41 ce que font les Hollandais, les Suédois.
00:45:43 Il s'agit des retraites, ils font tout ce
00:45:45 contraire de nous, ils sont à 65,
00:45:47 67, voire même...
00:45:49 - Pas forcément avec les mêmes durées de cotisation.
00:45:51 - Peut-être, mais il y en a...
00:45:53 - Il y a peut-être des moments dans les détails.
00:45:55 - Ça, ça se discute, mais ça ne s'est pas discuté.
00:45:57 - C'est un débat super intéressant.
00:45:59 En fait, ce que vous semblez espérer,
00:46:01 c'est ce qu'on a pendant très longtemps appelé
00:46:03 le courage politique, c'est-à-dire de prendre une décision impopulaire,
00:46:05 de s'y tenir, etc. Mais vous parlez d'un monde
00:46:07 qui n'existe plus quasiment, c'est-à-dire le monde où les gens...
00:46:09 Attendez, le monde où les gens se présentaient à des élections
00:46:11 avec des programmes et qu'ensuite ils essayaient de les respecter
00:46:13 au maximum. Aujourd'hui, tout ce que
00:46:15 disait Karim n'était pas faux.
00:46:17 Fondamentalement, les gens ne reconnaissent pas la légitimité
00:46:19 d'Emmanuel Macron. C'est pour ça que Guénaud a touché quelque chose de très juste.
00:46:21 C'est le seuil d'acceptation
00:46:23 de la population. Aujourd'hui, on voit bien
00:46:25 qu'au fond, c'est ça le problème.
00:46:27 Par exemple, quand vous entendez les gens qui parlent dans les cortèges,
00:46:29 indépendamment de notre avis sur la réforme des retraites,
00:46:31 ils disent tous, en tout cas,
00:46:33 ils ont tous en tête qu'on vient de dépenser
00:46:35 350 milliards dans le Covid et que donc, du coup,
00:46:37 aujourd'hui, aller faire des économies sur les retraites,
00:46:39 c'est absurde. L'acceptation n'est pas là.
00:46:41 Le seuil d'acceptabilité
00:46:43 a été franchi. Et je pense que, si vous voulez,
00:46:45 le courage politique peut
00:46:47 devenir de l'inconscience. Emmanuel Macron,
00:46:49 je suis persuadé, au moment où ses ministres,
00:46:51 quand Elisabeth Borne, etc., ont fait une tournée médiatique pour dire
00:46:53 "on tiendra, on lâchera pas", etc.
00:46:55 Ils ont joué cette carte du courage politique pour parler
00:46:57 à des électeurs qui attendent ça de leurs représentants
00:46:59 et en fait, ça n'a pas pris. Ce qui est intéressant,
00:47:01 c'est pourquoi ça n'a pas pris et pourquoi les Français l'ont pas accepté.
00:47:03 Pourquoi ça n'a pas pris ? Je pense que la question
00:47:05 est là. C'est-à-dire que moi, je comprends parfaitement
00:47:07 ce que vous disiez. C'est ce que j'essayais de dire un peu différemment
00:47:09 tout à l'heure aussi, en disant "N'invalidons pas
00:47:11 non plus les voix de ceux qui ont voté vraiment pour
00:47:13 Emmanuel Macron, au motif que d'autres voulaient éviter Marine Le Pen.
00:47:15 Ils n'ont qu'à assumer leur responsabilité,
00:47:17 la démocratie et la maturité.
00:47:19 C'est aussi parfois de savoir, dans la vie, choisir
00:47:21 entre un mal et un autre
00:47:23 si c'est comme ça qu'ils se représentent le réel.
00:47:25 Mais surtout, là, c'est que le courage, personne
00:47:27 n'y croit. Le problème, c'est que ça n'était pas une
00:47:29 mesure courageuse. C'est-à-dire que là, et on l'a
00:47:31 entendu, vous vous souvenez, la motion de censure,
00:47:33 le texte de présentation
00:47:35 de Bertrand Pantecher, si je me
00:47:37 souviens bien, le député Elliot qui l'a présenté, il disait
00:47:39 qu'il y avait une réforme qui est injuste et inefficace.
00:47:41 Le problème, c'est que par rapport à des réformes précédentes,
00:47:43 on pouvait... Il y avait une opposition de gauche
00:47:45 à la réforme des retraites menée
00:47:47 par François Hollande, Marisol Touraine ou Nicolas Sarkozy.
00:47:49 Mais on ne disait pas "c'est inefficace".
00:47:51 Personne ne disait que d'un point de vue budgétaire, c'était
00:47:53 inefficace. Là, on cumule les deux. Et c'est
00:47:55 absurde. Et ça s'inscrit dans ce que vous disiez, Geoffroy,
00:47:57 aussi, sur la trajectoire des finances publiques et du Covid.
00:47:59 C'est-à-dire que c'est complètement délirant de mettre
00:48:01 le pays à feu et à sang pour 10 milliards d'économies
00:48:03 quand vous avez 1 100 milliards de dépenses publiques
00:48:05 dans le pays, 170 milliards de déficits
00:48:07 commerciaux, que vous avez 165 milliards
00:48:09 de déficits de l'État l'année dernière...
00:48:11 - Assez les milliards ! - Et un Bruno Le Maire qui,
00:48:13 en plus, hier, se décernait un brevet
00:48:15 d'autosatisfaction en disant que quand même,
00:48:17 il gérait particulièrement bien le pays. - Merci à vous tous.
00:48:19 Je vous rends pif, magazine, mon cher Blanc.
00:48:21 Vous l'avez acheté, je vais vous le rendre quand même.
00:48:23 Merci beaucoup. On se retrouve dans un instant
00:48:25 dans "Punchline", sur CNews et sur Europe 1.
00:48:27 À tout de suite.
00:48:29 [Générique]
00:48:33 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans
00:48:35 "Punchline", ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:48:37 Comment sortir de l'impasse, après avoir
00:48:39 joué la stratégie du pourrissement et donc de la
00:48:41 montée des tensions ? Le gouvernement tente de renouer
00:48:43 le dialogue avec les syndicats qui seront
00:48:45 reçus la semaine prochaine par Elisabeth Borne.
00:48:47 Laurent Berger, de la CFDT, s'y rendra.
00:48:49 Mais pour parler des 64 ans,
00:48:51 un sujet qui reste tabou pour l'exécutif,
00:48:53 quelles sont les solutions ? Qui s'offre
00:48:55 au président Macron, qui a choisi de donner une interview
00:48:57 à PIF Magazine pour parler aux jeunes ?
00:48:59 On va en débattre ce soir. D'autre part, la question
00:49:01 des violences de l'ultra-gauche devient un enjeu
00:49:03 majeur pour la sécurité publique. Combien de temps
00:49:05 ces bandes de black blocs vont semer le chaos ?
00:49:07 Que ce soit dans les cortèges des manifestations,
00:49:09 la prochaine est le 6 avril, ou à Saint-Sauline.
00:49:11 La préfète des deux sèvres sera
00:49:13 notre invitée à 18h30. Elle nous expliquera
00:49:15 ce qui s'est passé du côté des
00:49:17 gendarmes ce jour-là, alors que la famille
00:49:19 d'un manifestant gravement blessé a
00:49:21 décidé de porter plainte pour tentative
00:49:23 de meurtre et entrave aux soins.
00:49:25 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:49:27 Ce sera juste après le rappel des titres de l'actualité de 18h.
00:49:29 [Musique]
00:49:41 Il est pile 18h, bienvenue
00:49:43 si vous nous rejoignez à l'instant sur l'antenne
00:49:45 d'Europe 1 et celle de CNews. C'est donc le 14 avril
00:49:47 que le Conseil constitutionnel rendra
00:49:49 ses décisions sur la très controversée
00:49:51 réforme des retraites. L'une sur la
00:49:53 constitutionnalité du projet de loi adopté
00:49:55 au Parlement après un recours au 49.3
00:49:57 et l'autre sur la recevabilité de la demande
00:49:59 de référendum d'initiatives partagées
00:50:01 lancées par la gauche. Des députés
00:50:03 de la NUPES, du RN et des sénateurs de gauche
00:50:05 ont chacun déposé des recours pour
00:50:07 contester la réforme.
00:50:09 Il devient de plus en plus difficile, vous l'avez
00:50:11 noté, de faire le plein pour sa voiture
00:50:13 ou sa moto, conséquence du mouvement de mobilisation
00:50:15 bien sûr contre la réforme des retraites.
00:50:17 Près de 16% des stations-services
00:50:19 sont en pénurie, au moins d'un carburant.
00:50:21 Une situation qui touche désormais
00:50:23 l'île de France. Écoutez les réactions
00:50:25 de ces personnes interrogées dans les Yvelines.
00:50:27 "Je vais vous avouer que ça fait
00:50:29 déjà 4 pompes que je fais en partant de plaisir
00:50:31 et que toutes les pompes sont pareilles
00:50:33 et que, en vrai, ça commence
00:50:35 à être très compliqué."
00:50:37 "J'en ai un petit peu coincé, mais c'est pas grave.
00:50:39 On va essayer
00:50:41 de faire face, ça fait...
00:50:43 à mon âge, j'en ai connu
00:50:45 des inconvénients de ce genre."
00:50:47 "Il n'y en a plus nulle part.
00:50:49 De rembouiller jusqu'ici, c'est la première pompe
00:50:51 où il y a de l'essence."
00:50:53 Et puis les marins-pêcheurs ne décolèrent pas.
00:50:55 Plus d'une semaine après la décision du Conseil d'État
00:50:57 d'ordonner la fermeture de zones de pêche dans l'Atlantique,
00:50:59 une dizaine de bateaux
00:51:01 a bloqué aujourd'hui le port de Bayonne.
00:51:03 Une action qui intervient à la veille des journées mortes
00:51:05 prévues dès demain dans les ports français par le Comité national
00:51:07 des pêches. Améliorer la gestion
00:51:09 de l'eau, c'est l'objectif du plan que présentera
00:51:11 le chef de l'État demain dans les Hautes-Alpes.
00:51:13 Le plan eau comportera une série de mesures
00:51:15 visant à redéfinir notre politique face aux enjeux
00:51:17 du changement climatique qui aujourd'hui
00:51:19 menacent cette ressource naturelle
00:51:21 indispensable à notre survie.
00:51:23 L'âge minimum pour conduire une trottinette
00:51:25 électrique relevée de 12 à 14 ans,
00:51:27 Clément Beaune présente aujourd'hui son plan
00:51:29 destiné à réguler l'usage
00:51:31 de ces engins sur la voie publique. Écoutez
00:51:33 le ministre des Transports.
00:51:35 "On met des exigences écologiques. Par exemple,
00:51:37 que la durée de vie des batteries soit d'au moins 5 ans.
00:51:39 Aujourd'hui, c'est plutôt 3 ans. Qu'il y ait un recyclage
00:51:41 systématique. Que ce recyclage ait lieu en France.
00:51:43 Qu'il y ait une filière aussi
00:51:45 propre, électrique, des flottes
00:51:47 d'opérateurs qui vont relever les trottinettes,
00:51:49 les remplacer, les saisir, etc.
00:51:51 Tout ça, c'est la première fois qu'on le formalise
00:51:53 dans des engagements, qu'on va
00:51:55 peut-être renforcer encore dans le temps, mais c'est
00:51:57 extrêmement important. Il faut regarder aussi que les trottinettes
00:51:59 peuvent permettre, comme les vélos,
00:52:01 parfois d'abandonner sa voiture."
00:52:03 Enfin, le roi Charles III et Camilla
00:52:05 sont en Allemagne. Vous savez qu'ils n'ont pas pu
00:52:07 venir en France. Le monarque et son épouse ont
00:52:09 atterri à Berlin aux alentours de 14 heures.
00:52:11 Ils ont rencontré le président allemand. Il s'agit du
00:52:13 premier déplacement à l'étranger du nouveau
00:52:15 souverain. Pour le plus grand plaisir
00:52:17 des berlinois interrogés tout à l'heure.
00:52:19 "C'est un grand honneur pour l'Allemagne.
00:52:23 Il s'agit en effet de la première visite
00:52:25 d'état du roi depuis son entrée en fonction,
00:52:27 même s'il n'a pas encore été couronné.
00:52:29 Mais c'est très spécial, oui."
00:52:31 "Je porte un chapeau,
00:52:35 bien sûr, pour l'honorer.
00:52:37 Et j'en porte habituellement un de toute façon.
00:52:39 Jamais je n'aurais rencontré le roi sans chapeau."
00:52:41 Voilà pour ces réactions de berlinoise
00:52:45 avec cette visite du roi Charles III.
00:52:47 Il est 18h30, on se retrouve sur le plateau
00:52:49 de Pönlschein. Nous sommes avec Karim Zerebi,
00:52:51 consultant CNews. Bonsoir Karim.
00:52:53 Jean-Sébastien Ferjou du site Atlantico. Bonsoir.
00:52:55 Yann Bastière, délégué national Unité SGP.
00:52:57 Vous êtes policier. Bonsoir. Bienvenue.
00:52:59 Nous sommes avec Florian Tardif,
00:53:01 journaliste politique à CNews. Et Geoffroy Lejeune.
00:53:03 Bonsoir. Directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
00:53:05 Bonsoir. On va se poser la question
00:53:07 de cet impasse dans laquelle se trouve
00:53:09 l'exécutif avec cette réforme des retraites
00:53:11 qui reste extrêmement contestée dans la rue.
00:53:13 Prochaine mobilisation le 6 avril.
00:53:15 Le Conseil constitutionnel, vous le savez,
00:53:17 va rendre sa décision le 14 avril.
00:53:19 D'ici là, y a-t-il une issue possible
00:53:21 pour les syndicats et le gouvernement ?
00:53:23 Réponse avec Sophia Dollé.
00:53:25 "Avec plus de 2 millions
00:53:27 de manifestants dans les rues de France
00:53:29 selon les syndicats, et plus de 740 000
00:53:31 selon les autorités, cette dixième
00:53:33 journée de mobilisation hier fut un succès
00:53:35 pour les opposants à la réforme des retraites.
00:53:37 Malgré des heurts, dans les cortèges
00:53:39 de plusieurs villes.
00:53:41 Pour maintenir la pression, les syndicats
00:53:43 ont annoncé la poursuite de blocages localisés
00:53:45 et une prochaine journée de mobilisation
00:53:47 le 6 avril prochain. Et ce,
00:53:49 malgré l'invitation d'Elisabeth Borne
00:53:51 en début de semaine prochaine,
00:53:53 la Première ministre appelle à apaiser les tensions.
00:53:55 "Ma conviction aujourd'hui,
00:53:57 c'est qu'il ne faut pas chercher
00:53:59 à renforcer les craintes,
00:54:01 qu'il ne faut pas chercher à attiser les colères.
00:54:03 Aujourd'hui, il faut
00:54:05 apaiser le pays en rassemblant
00:54:07 les bonnes volontés,
00:54:09 toutes celles et ceux, au-delà
00:54:11 des clivages, qui sont prêts à trouver
00:54:13 des solutions." Mais pour le secrétaire
00:54:15 général de la CFDT Laurent Berger
00:54:17 et Luc Farré, le secrétaire général
00:54:19 de l'UNSA Fonctions Publiques,
00:54:21 ce rendez-vous ne se fera qu'à une condition.
00:54:23 "Si on me dit
00:54:25 vous ne pouvez pas en parler,
00:54:27 ils sortiront de la salle ou alors on partira.
00:54:29 Mais on va parler des 64 ans,
00:54:31 on va parler de ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays."
00:54:33 "Si nous parlons bien recul
00:54:35 de l'âge légal de 62 à 64 ans
00:54:37 et que l'on retire
00:54:39 cet âge légal
00:54:41 et que nous mettions en suspension
00:54:43 cette réforme, alors oui,
00:54:45 l'UNSA pourra participer
00:54:47 mais ça se décidera avec
00:54:49 l'intersyndical."
00:54:51 Syndicats et gouvernements ont également les yeux tournés
00:54:53 vers le Conseil constitutionnel.
00:54:55 Les sages rendront leur avis
00:54:57 sur la constitutionnalité de la réforme des retraites
00:54:59 le 14 avril prochain.
00:55:01 "Florian Tardif,
00:55:03 est-ce qu'il y a une façon de sortir de l'impasse ou pas ?
00:55:05 Parce qu'on a l'impression d'un dialogue de sourds
00:55:07 et de pompiers pyromanes d'un côté et d'autres qui disent
00:55:09 tant qu'ils ne retirent pas les 64 ans,
00:55:11 nous ça ne bougera pas." "Laurence, on a l'impression
00:55:13 de revoir,
00:55:15 de répéter finalement le scénario
00:55:17 qui s'est d'ores et déjà déroulé
00:55:19 il y a quelques mois.
00:55:21 J'ai envie de dire tout ça pour ça.
00:55:23 Ces journées de mobilisation,
00:55:25 cette impasse dans laquelle se trouve
00:55:27 actuellement l'exécutif pour finalement
00:55:29 se retrouver la semaine prochaine
00:55:31 avec des syndicats invités
00:55:33 à Matignon pour discuter
00:55:35 du travail et des syndicats qui veulent
00:55:37 discuter des retraites et qui veulent
00:55:39 discuter notamment du recul de l'âge légal
00:55:41 de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
00:55:43 C'est également la
00:55:45 situation dans laquelle nous étions
00:55:47 il y a de cela plusieurs mois
00:55:49 maintenant. Donc on voit bien qu'effectivement
00:55:51 l'exécutif est dans une impasse.
00:55:53 Il tend la main aujourd'hui
00:55:55 mais il y a de nombreux inconnus.
00:55:57 Quand est-ce que va se dérouler ce rendez-vous ?
00:55:59 On ne sait pas vraiment. Avec qui ?
00:56:01 On ne sait pas vraiment non plus puisque
00:56:03 Laurent Berger dit qu'il est prêt à aller
00:56:05 à Matignon si et seulement si
00:56:07 on discute de la réforme des retraites.
00:56:09 Sauf que l'exécutif ne veut pas
00:56:11 parler de la réforme des retraites. Il veut
00:56:13 engager un débat beaucoup plus important
00:56:15 sur le travail, la valorisation du
00:56:17 travail notamment pour tenter de tourner
00:56:19 la page. Sauf que les syndicats ne veulent pas
00:56:21 tourner la page. Donc effectivement on est dans une impasse
00:56:23 et pour l'heure, c'est ce qu'on estime en tout cas
00:56:25 dans l'entourage du Président de la République,
00:56:27 on n'a aucune idée de comment sortir
00:56:29 de la crise. Yann Bastier, vous êtes policier.
00:56:31 Les policiers redoutent les prochaines mobilisations ?
00:56:33 Comme toutes celles qui se sont
00:56:35 déroulées ces deux
00:56:37 dernières semaines bien sûr.
00:56:39 Si ça ne s'apaisse pas
00:56:41 comme vient de le demander
00:56:43 Madame la Première Ministre, on aura
00:56:45 le même scénario
00:56:47 qui se remettra en place
00:56:49 dans les rues parisiennes mais pas que.
00:56:51 On voit que sur les territoires, on a vu
00:56:53 Nantillers, Saint-Nazaire, Rennes,
00:56:55 Bordeaux, Lyon aussi
00:56:57 avec des dégradations assez
00:56:59 importantes bien entendu.
00:57:01 Et puis les unités de
00:57:03 force mobile payent un lourd tribut
00:57:05 aussi bien physiquement que moralement.
00:57:07 Donc oui, bien sûr dans nos rangs, on commence
00:57:09 à craindre cette succession
00:57:11 de manifestations
00:57:13 qui dégénèrent systématiquement.
00:57:15 Jean-François Lejeune, une impasse, comment on peut sortir
00:57:17 d'impasse ? Il y a une solution miracle ou pas ?
00:57:19 Il y a deux choses. Florian racontait les manières
00:57:21 pour s'en sortir vis-à-vis du texte.
00:57:23 Et en fait le texte est une chose, peut-être d'ailleurs
00:57:25 que ce texte sera adopté à la fin, je n'en sais rien.
00:57:27 Mais moi il me semble que ça fait très très très longtemps
00:57:29 que le problème dépasse de très loin
00:57:31 le seul texte de la réforme des retraites,
00:57:33 le projet de loi rectificatif
00:57:35 pour la réforme des retraites
00:57:37 et que même ça a agrégé beaucoup d'autres
00:57:39 colères et que le problème est d'une toute autre nature.
00:57:41 Et à cette zone-là, j'aimerais juste faire un commentaire.
00:57:43 Je vois bien la manière dont le gouvernement
00:57:45 a mis son
00:57:47 costume martial depuis les événements de Saint-Sauline.
00:57:49 Et maintenant on entend les
00:57:51 ministres qui étaient, la plupart,
00:57:53 aux abonnés absents pendant assez longtemps, ils se sont
00:57:55 beaucoup planqués parce que cette réforme était
00:57:57 compliquée à défendre, ils ont annulé les déplacements.
00:57:59 Il y a eu une séquence un peu compliquée. Ils ont aussi annulé les déplacements
00:58:01 parce qu'il n'y avait pas assez de forces de l'ordre pour les protéger.
00:58:03 Et qui a été mobilisée ailleurs.
00:58:05 Il y avait un petit climat
00:58:07 de discussion, pour être gentil.
00:58:09 Et là tout à coup, tout le monde retrouve la parole
00:58:11 pour expliquer à quel point c'est scandaleux. Et en effet,
00:58:13 on va se servir de mille personnes qui sont certes
00:58:15 des personnes extrêmement dangereuses,
00:58:17 graves, et si on
00:58:19 pouvait s'en débarrasser ça irait beaucoup mieux. Mais
00:58:21 la focale politique a été mise uniquement
00:58:23 là-dessus. Et ils ont retrouvé de la voix. Et moi je
00:58:25 m'en amuse un peu, même si c'est un peu triste.
00:58:27 Si vous voulez, je vois revenir le coup des Gilets jaunes.
00:58:29 Ce qui a été fait au moment des Gilets jaunes, c'est-à-dire une crise politique
00:58:31 assez grave, même une crise
00:58:33 de la société tout entière
00:58:35 avec un affrontement
00:58:37 qui avait couvé
00:58:39 pendant des décennies et qui tout à coup s'exprimait.
00:58:41 Et je pense qu'on vit quelque chose de même nature
00:58:43 aujourd'hui qui a été réglé comme
00:58:45 un problème de maintien de l'ordre. Et ça n'était pas du tout
00:58:47 qu'un problème de maintien de l'ordre. Et je pense que c'est ce qu'ils sont en train de tenter
00:58:49 aujourd'hui. Alors la problématique de maintien de l'ordre
00:58:51 elle est essentielle évidemment, bien sûr on en a beaucoup
00:58:53 parlé tout à l'heure, mais je pense que
00:58:55 politiquement c'est une erreur. En tout cas c'est un chiffon
00:58:57 un peu facile à agiter. Un petit mot Karim Zarabi ?
00:58:59 On est dans un jeu de dupe, moi qui me stupéfais.
00:59:01 On a une première ministre qui ouvre la porte
00:59:03 à l'intersyndical, porte qui était fermée jusqu'à
00:59:05 présent. Cette porte elle s'ouvre
00:59:07 sans ordre du jour. On ne sait pas de quoi
00:59:09 ils vont parler. Elle parle d'apaisement
00:59:11 mais apaisé
00:59:13 à partir de quoi ? En parlant
00:59:15 de quoi ? On ne le sait pas. Laurent Berger
00:59:17 dit "je suis prêt à y aller" mais il ne
00:59:19 connaît pas l'ordre du jour. Or, s'il rentre dans la
00:59:21 pièce il va dire "est-ce que les 64 ans sont à l'ordre
00:59:23 du jour ?". Non ils ne sont pas à l'ordre du jour, il va tourner
00:59:25 les talons et ils vont repartir. Je veux dire, ça
00:59:27 n'a ni queue ni tête ce à quoi nous sommes
00:59:29 confrontés là. Je veux dire, si c'est
00:59:31 comme ça qu'on compte apaiser la
00:59:33 situation dans le pays, je ne sais pas
00:59:35 je dirais, comment on va
00:59:37 y parvenir. J'ai l'impression au moins
00:59:39 que c'est le dernier coup de poker
00:59:41 d'Elisabeth Borne. Elle n'a plus
00:59:43 aucune carte dans sa
00:59:45 botte. Et là elle se dit
00:59:47 "je vais les attirer vers moi, je vais
00:59:49 essayer de briser l'intersyndical". Laurent
00:59:51 Berger, je vais essayer de détacher des autres
00:59:53 d'autant qu'il y a un congrès de la CGT
00:59:55 ou peut-être que c'est la frange dure et qu'il va l'emporter
00:59:57 parce qu'il faut voir ce que prend
00:59:59 Martinez dans le cadre de ce congrès qui se déroule à Clermont-Ferrand.
01:00:01 Il prend cher.
01:00:03 On lui explique qu'il a dit "oui" à la
01:00:05 médiation mais à partir de quoi ? De quel mandat ?
01:00:07 Les travailleurs ne sont pas d'accord.
01:00:09 Sa gestion, son rapport n'a pas
01:00:11 été validé. Je veux dire,
01:00:13 la CGT va sortir de ce
01:00:15 congrès avec une ligne quand même assez dure.
01:00:17 Moi je pense que c'est la dernière carte d'Elisabeth
01:00:19 Borne mais sans projet, sans vision,
01:00:21 sans cap. Je veux dire,
01:00:23 elle essaye de sauver sa tête, ni plus ni moins.
01:00:25 Petite pause, je vous passe la parole juste après
01:00:27 Jean-Sébastien Hochet, vous avez beaucoup de choses à nous dire sur la réforme des
01:00:29 retraites. On verra aussi ce qui s'est passé à Lyon.
01:00:31 Les commerçants sont désespérés avec
01:00:33 toute la casse qui s'est produite lors des dernières
01:00:35 manifestations. A tout de suite dans Punchline,
01:00:37 sur CNews et sur Europe 1.
01:00:39 18h15, on se retrouve en direct
01:00:43 sur Europe 1 et sur CNews dans Punchline.
01:00:45 L'appel à l'aide des commerçants à Lyon,
01:00:47 je vous en parlais il y a quelques instants après les dégâts
01:00:49 lors de la manifestation d'hier.
01:00:51 Des commerçants qui sont désespérés et qui voient
01:00:53 les prochaines manifestations se profiler avec une
01:00:55 grande inquiétude. Reportage Corentin
01:00:57 Brillot, Stéphanie Rouquier et Régine Delfour.
01:00:59 Pour les habitants de
01:01:01 Lyon au lendemain des manifestations,
01:01:03 ça commence à devenir une habitude.
01:01:05 On ne va pas forcément compter mais oui effectivement je vois les dégâts.
01:01:07 Ah oui, oui, effectivement. Et puis la
01:01:11 pancarte aussi. A Lyon, comme dans
01:01:13 plusieurs grandes villes de France, il y a eu
01:01:15 des débordements et de la casse au lendemain des manifestations.
01:01:17 Entre les vitres brisées et
01:01:19 les tags, les riverains comprennent la
01:01:21 contestation mais pas la violence.
01:01:23 Ça me désole parce que je pense qu'il y a d'autres façons
01:01:25 que de taguer, de casser pour se faire entendre
01:01:27 mais bon, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:01:29 C'est particulier parce qu'on voit tous les
01:01:31 dégâts et
01:01:33 c'est...
01:01:35 Moi je soutiens le mouvement des manifestants.
01:01:37 C'est vrai qu'après toute forme de violence,
01:01:39 honnêtement,
01:01:41 je suis dubitative par rapport à ça.
01:01:43 Avec 18 interpellations et
01:01:45 35 membres des forces de l'ordre légèrement blessés,
01:01:47 l'atmosphère était électrique
01:01:49 sur cette journée de mobilisation. Résultat,
01:01:51 la boulangère du quartier a des craintes
01:01:53 à chaque manifestation. Qu'ils arrivent à
01:01:55 rentrer et qu'ils fracassent la
01:01:57 boutique. C'est surtout ce qu'on craint.
01:01:59 On était enfermés à l'intérieur dans
01:02:01 notre laboratoire
01:02:03 en attendant que ça passe.
01:02:05 Vous avez entendu les bruits ?
01:02:07 Oui, les bruits, les étincelles
01:02:09 quand ils lancent les bombes
01:02:11 à fumigène et c'est vrai que ça devient
01:02:13 très stressant. Lors de la prochaine journée de
01:02:15 manifestation le 6 avril,
01:02:17 Lyon et ses habitants espèrent que le mécontentement
01:02:19 sera exprimé d'une manière plus paisible,
01:02:21 avec moins de tensions et plus de raisons.
01:02:23 Yann Bastière,
01:02:25 délégué national Unité SGP, vous êtes
01:02:27 policier, vous avez un espoir pour les prochaines
01:02:29 manifestations ou pas ? Non, ce seront les mêmes causes
01:02:31 produisant les mêmes effets, on est d'accord ?
01:02:33 Très probablement. Je ne vois pas
01:02:35 ce qui pourrait changer
01:02:37 le système qui s'est un peu
01:02:39 radicalisé avec ces
01:02:41 black blocs et qui, voilà, on le voit
01:02:43 sur vos images, c'est juste destruction.
01:02:45 Et pour des commerçants qui essayent de
01:02:47 survivre après
01:02:49 la crise sanitaire, le Covid,
01:02:51 aussi bien les
01:02:53 petits commerçants, comme on vient de voir, cette boulangère,
01:02:55 que les restaurateurs,
01:02:57 sur le parcours, on a vu des chiffres
01:02:59 où il y a des pertes quasiment totales de chiffres d'affaires
01:03:01 le jour des manifestations.
01:03:03 Donc, nos collègues gèrent
01:03:05 le maintien de l'ordre au mieux,
01:03:07 au mieux, ensuite
01:03:09 permettre à la vie
01:03:11 sociale de perdurer, ça devient très compliqué
01:03:13 pour nous. Et vos collègues sont pris pour cibles sur le
01:03:15 terrain en permanence ? Ça c'est un autre
01:03:17 sujet, mais là c'est
01:03:19 un autre sujet, mais là ce qui est très inquiétant,
01:03:21 c'est que vraiment, on est dépositaires
01:03:23 de l'autorité publique, nous sommes des personnes
01:03:25 dépositaires de l'autorité publique et nous sommes
01:03:27 les cibles premières de ces individus.
01:03:29 Alors certes, il y a des dégradations
01:03:31 au mobilier urbain,
01:03:33 à la propriété privée
01:03:35 de ces commerçants,
01:03:37 mais maintenant ce sont mes collègues et qui sont,
01:03:39 on compte plus nos blessés, à chaque
01:03:41 moment, sans parler de Seine-Sauline où les gendarmes
01:03:43 ont pris cher là aussi. On va en parler
01:03:45 tout à l'heure. Mais c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il y a une
01:03:47 manif, les policiers se disent "Mon Dieu,
01:03:49 lequel d'entre nous va rentrer cabosser, c'est ça ?"
01:03:51 - C'est pas la peur au ventre,
01:03:53 mais je pense
01:03:55 aux conjoints et conjointes qui
01:03:57 disent le matin "T'es engagé sur quoi ?
01:03:59 Ou dans la journée, les coups de fil, les SMS
01:04:01 "Je suis engagé sur le maintien de l'ordre, je suis à tel endroit,
01:04:03 là les craintes sont réelles,
01:04:05 est-ce qu'il va rentrer ? Entier ?
01:04:07 Va-t-il être mutilé ?
01:04:09 Va-t-il être blessé gravement ?
01:04:11 C'est le
01:04:13 quotidien de mes collègues
01:04:15 à chaque fois
01:04:17 qu'il y a ces manifestations.
01:04:19 - Avec des amplitudes horaires
01:04:21 qui sont quand même folles.
01:04:23 - 24 heures ?
01:04:25 Il y a eu deux compagnies de CRS
01:04:27 qui ont eu 24 heures d'amplitude horaire.
01:04:29 - Est-ce qu'on peut être un bon policier après 24 heures
01:04:31 de faction ? Je vous pose la question pour M. Bastière.
01:04:33 - Comme vous dites,
01:04:35 de faction
01:04:37 et surtout d'engagement
01:04:39 à haute intensité, comme on l'a vu.
01:04:41 Donc des pertes de lucidité,
01:04:43 de discernement. Je ne vais pas défendre l'indéfendable,
01:04:45 je ne viens pas là pour ça.
01:04:47 Vous m'avez bien tendu la perche.
01:04:49 Au bout de 24 heures,
01:04:51 est-ce qu'on est totalement opérationnel ?
01:04:53 La réponse est bien entendu non.
01:04:55 - Je pense que les fonctionnaires de police,
01:04:57 après ce type d'amplitude, sont en danger,
01:04:59 se mettent en danger, on les met en danger
01:05:01 et peut-être potentiellement
01:05:03 qu'effectivement, face aux manifestants,
01:05:05 on met en danger tout le monde.
01:05:07 Parce que c'est compliqué.
01:05:09 Ce ne sont pas des surhommes.
01:05:11 Ce sont des hommes qu'on besoin de repos,
01:05:13 qu'on besoin de se nourrir,
01:05:15 qu'on besoin de sortir de cette pression
01:05:17 qui est un peu folle.
01:05:19 On est dans un contexte de guérilla,
01:05:21 on l'a vu dans bon nombre de cas.
01:05:23 Mais vous imaginez la pression mentale ?
01:05:25 24 heures ?
01:05:27 Et en plus, quand ils chargent,
01:05:29 ils chargent pour aller chercher du voyou,
01:05:31 ils ne chargent pas pour aller chercher du manifestant sympathique.
01:05:33 Et vous croyez qu'ils n'ont pas peur pour eux,
01:05:35 pour leur vie ?
01:05:37 Ils pensent à leur famille ?
01:05:39 Ce sont des citoyens comme nous,
01:05:41 les fonctionnaires de police, on oublie,
01:05:43 ce n'est pas parce qu'ils ont un uniforme
01:05:45 que ce sont des gens insensibles
01:05:47 et sans émotions.
01:05:49 Donc moi je pense que là, on les met en danger,
01:05:51 on les expose, et quelque part,
01:05:53 oui, il peut y avoir des bavures,
01:05:55 il peut y avoir des dérapages,
01:05:57 ils sont peut-être involontaires,
01:05:59 inconscients, et ils découlent aussi
01:06:01 de cette réalité psychique.
01:06:03 Je veux dire qu'il ne faut pas qu'on le nie non plus.
01:06:05 Par rapport à l'exaspération des commerçants,
01:06:07 moi je me demande si ça va se retourner
01:06:09 contre Emmanuel Macron ou contre le mouvement social.
01:06:11 Parce qu'on peut se poser la question.
01:06:13 Est-ce que ces commerçants vont se dire
01:06:15 "le président, il faut qu'il lâche un peu,
01:06:17 il faut que ça s'arrête" ou est-ce qu'ils vont dire
01:06:19 "il faut que les manifestations s'arrêtent, même si on soutient
01:06:21 le mouvement, donc on n'en peut plus ?"
01:06:23 Ils restent très solidaires du mouvement, malgré
01:06:25 les débordements.
01:06:27 Je pense qu'on les a un peu partagés.
01:06:29 Oui, on est à un moment de bascule, ça Sébastien Ferdjou.
01:06:31 Oui, parce que je crois qu'il y a quelque chose de très différent avec les Gilets jaunes.
01:06:33 Les Gilets jaunes n'étaient pas canalisés par aucune force,
01:06:35 aucun mouvement politique ni syndicat n'avait réussi
01:06:37 à les récupérer, ni à
01:06:39 traduire finalement leur cause de manière
01:06:41 un peu plus institutionnelle. Là, il y a les syndicats.
01:06:43 C'est une grande différence et je pense
01:06:45 que le gouvernement sous-estime totalement cet élément-là.
01:06:47 Comme il sous-estime l'angle mort.
01:06:49 Je suis totalement d'accord avec ce que vient de dire
01:06:51 Karim Zeribi.
01:06:53 Allez-y Jean-Sébastien.
01:06:55 Ne vous laissez pas perturber.
01:06:57 Je te dirai en sortant quel pourcentage.
01:06:59 Mais sur
01:07:01 la situation sécuritaire
01:07:03 dans le pays, c'est-à-dire que pendant que les policiers sont occupés
01:07:05 à ça, ils ne sont pas occupés au reste.
01:07:07 C'est ça qu'il faut bien voir. C'est que les CRS qui viennent
01:07:09 parfois sont les CRS de Calais. C'est-à-dire que si là
01:07:11 vous voulez passer à Vintimille, vous voulez
01:07:13 passer à Andaï pour des migrants, mais c'est
01:07:15 open bar à l'heure actuelle.
01:07:17 La situation d'insécurité générale
01:07:19 dans le pays, puisque les compagnies
01:07:21 qui sont engagées sur des mouvements de maintien
01:07:23 de l'ordre, qui d'ailleurs ne sont plus formées,
01:07:25 ne sont plus, enfin bref, tout ce qui fait le fonctionnement
01:07:27 normal du quotidien de la
01:07:29 police et de la gendarmerie n'est plus assuré,
01:07:31 mais ça va finir par avoir un impact sur la situation du
01:07:33 pays. Et donc cet espèce de guerre des nerfs
01:07:35 qui s'est engagée entre les syndicats
01:07:37 et le gouvernement en disant "on essaye
01:07:39 de tenir jusqu'à la vie
01:07:41 du Conseil constitutionnel", le gouvernement en se disant
01:07:43 "peut-être que d'ici là, ça sera
01:07:45 avec des syndicats qui eux-mêmes doutent un petit peu".
01:07:47 Vous avez vu que là il y a dix jours avant la prochaine
01:07:49 journée et que des éboueurs
01:07:51 ont annoncé... - Des mobilisations, reprennent le travail.
01:07:53 - Donc il y a des éléments un peu dans les deux sens,
01:07:55 mais je pense que le gouvernement quand même
01:07:57 joue un jeu très dangereux parce qu'il sous-estime
01:07:59 ce dont on vient de parler sur l'insécurité
01:08:01 et l'état d'exaspération
01:08:03 qui prend une tournure quasi révolutionnaire
01:08:05 partout dans l'opinion. - C'est un pari
01:08:07 très risqué de jouer avec le Conseil constitutionnel.
01:08:09 D'autant plus que... - De jouer
01:08:11 avec le temps. - De jouer avec le temps
01:08:13 et cette décision du Conseil constitutionnel
01:08:15 qui interviendra le 14 avril prochain.
01:08:17 Quelle sera la réaction de la population
01:08:19 et notamment des opposants à la
01:08:21 réforme des retraites si
01:08:23 une partie du texte est censurée ?
01:08:25 Même si c'est une infime partie du texte
01:08:27 qui est censurée dans une dizaine
01:08:29 de jours par le Conseil constitutionnel,
01:08:31 imaginez la réaction
01:08:33 de la population face à cela. C'est-à-dire
01:08:35 que le Conseil constitutionnel
01:08:37 juge qu'une
01:08:39 partie du texte n'est pas constitutionnelle.
01:08:41 Et le gouvernement
01:08:43 prend un risque énorme puisque en effet
01:08:45 il y a une partie du texte
01:08:47 qui est sujet à ses barres, bien évidemment,
01:08:49 qui est notamment l'index
01:08:51 senior qui pourrait être retoqué
01:08:53 par l'essai du Conseil constitutionnel.
01:08:55 Moi je crains que justement cela ne vienne
01:08:57 alimenter de nouveau un mouvement
01:08:59 dans la rue. - Pas faux, pas faux.
01:09:01 Vous êtes d'accord avec ça ? C'est un jeu
01:09:03 dangereux auquel joue le gouvernement ?
01:09:05 - Je ne suis pas sûr qu'ils aient réellement une stratégie en réalité
01:09:07 à part cette stratégie dont on parlait tout à l'heure d'agiter
01:09:09 un peu la peur de l'insécurité, à part ça je ne vois vraiment pas
01:09:11 de cohérence. - Et d'incarner le parti de l'ordre ?
01:09:13 - Voilà, exactement, on sait très bien
01:09:15 en fait la stratégie ce serait
01:09:17 d'incarner le parti de l'ordre parce que ça rassurerait
01:09:19 le segment de l'électorat,
01:09:21 je dis bien segment parce que c'est une minorité quand même,
01:09:23 on parle de 20-25% des gens qui sont
01:09:25 à la fois les électorats d'Emmanuel Macron,
01:09:27 en fait les seniors à l'électorat d'Emmanuel Macron et
01:09:29 les gens qui sont pour la réforme des retraites. C'est donc le moyen
01:09:31 de tenir politiquement mais en réalité
01:09:33 c'est très risqué, on n'est pas dans le même état
01:09:35 non plus qu'en 2019, le pays n'est pas dans le même état,
01:09:37 il y a des tensions partout et puis juste sur les forces de l'ordre
01:09:39 en fait je suis heureux, enfin heureusement qu'on
01:09:41 rappelle aussi quel est leur quotidien, le fait qu'ils n'aient pas de jour de repos,
01:09:43 ils ont failli être mobilisés pour l'avenue de
01:09:45 Charles III qui a probablement été
01:09:47 annulée un peu pour ça aussi. - Aussi parce que je crois que les policiers
01:09:49 étaient épuisés, les policiers de Chandon étaient épuisés.
01:09:51 - Et comment on incarne le parti de l'ordre quand on laisse
01:09:53 des pans entiers de la société sans les forces de l'ordre ?
01:09:55 Je pense à ces quartiers sensibles dont on parle
01:09:57 souvent, les compagnies républicaines
01:09:59 de sécurité sont souvent utilisées en tant que maintien
01:10:01 de l'ordre dans les cités, en sécurité publique.
01:10:03 - Alors Geoffroy, laisse-moi déterminer
01:10:05 puis je vous passe la parole, M. Bastière. - C'est un cynisme atroce
01:10:07 mais c'est incarner le parti de l'ordre aux yeux
01:10:09 des gens qui vivent dans les beaux quartiers, donc en fait c'est pour ça
01:10:11 que les policiers sont dans Paris en ce moment.
01:10:13 - M. Bastière, est-ce que le maintien de l'ordre dans
01:10:15 d'autres quartiers, comme le dit Karim, est
01:10:17 abandonné ou pas ? C'est open bar pour les voyous ?
01:10:19 - Allez, on ne va pas aller jusque-là quand même.
01:10:21 Mais bien entendu, ça phagocyte
01:10:23 d'autres missions. Bien d'autres missions.
01:10:25 Les forces mobiles sont employées sur des sécurisations
01:10:27 juste de sécurité publique,
01:10:29 comme disait Karim Zeribi,
01:10:31 en banlieue ou sur d'autres villes de France.
01:10:33 On n'a pas que les banlieues,
01:10:35 pour connaître Montpellier, où vous avez des
01:10:37 demi-escadrons de
01:10:39 gendarmes mobiles ou de CRS qui sont
01:10:41 là pour de la sécurisation et pour
01:10:43 la paix publique.
01:10:45 Là, avec la sollicitation
01:10:47 extrême qui sont les leurs
01:10:49 depuis quelques semaines, bien entendu,
01:10:51 il y a des pans de la sécurité publique
01:10:53 qui sont abandonnés.
01:10:55 On parlait également de transfrontières.
01:10:57 Il y a un appui fort
01:10:59 des forces mobiles
01:11:01 en contrôle transfrontière.
01:11:03 On ne peut pas être partout. Là, il faut
01:11:05 se le dire. Et je n'ose pas
01:11:07 imaginer ce qui va se passer avec les événements
01:11:09 sportifs qui nous attendent.
01:11:11 On a un 80e anniversaire du débarquement
01:11:13 où mes collègues vont être sollicités.
01:11:15 Peut-être qu'on aura
01:11:17 résolu le problème des retraites
01:11:19 d'ici là. Souhaitons-le.
01:11:21 Souhaitons-le vraiment, parce que là, ça fait loin.
01:11:23 Mais d'ici là, effectivement, la paix publique
01:11:25 est abandonnée par les forces mobiles.
01:11:27 C'est très grave, ce que vous nous dites.
01:11:29 C'est ce que je disais.
01:11:31 Mes autres collègues, mais alors attention.
01:11:33 C'est la base communiquant.
01:11:35 C'est la force de
01:11:37 des compagnies républicaines de sécurité
01:11:39 et comme les gendarmes mobiles,
01:11:41 c'est d'être
01:11:43 multicarte, d'assurer la paix publique
01:11:45 quand on en a besoin, de faire du contrôle transfrontière.
01:11:47 C'est leur force à eux.
01:11:49 Et bien heureusement,
01:11:51 elles sont là. Mais
01:11:53 le reste continue, la vie continue.
01:11:55 Mes collègues dans les commissariats, aussi bien à la préfecture
01:11:57 de police, doivent assurer
01:11:59 le quotidien, la sécurité des Français
01:12:01 sans l'appui de ces forces-là.
01:12:03 J'étais habitué, je vous le dis,
01:12:05 habitant les quartiers nord de Marseille, à voir des compagnies
01:12:07 républicaines de sécurité, en sécurisation
01:12:09 ici ou là, en changeant de quartier,
01:12:11 mais en faisant en sorte que la population
01:12:13 puisse les voir, les sentir,
01:12:15 être rassurée. Je les voyais,
01:12:17 je les saluais, je leur disais "ça fait plaisir de vous
01:12:19 voir dans les quartiers, j'espère que vous allez y rester".
01:12:21 Mais aujourd'hui,
01:12:23 je suis désolé de vous le dire, ils sont sur d'autres
01:12:25 théâtres d'opération qui ne leur permettent pas
01:12:27 de sécuriser ces quartiers. Et c'est des
01:12:29 milliers, des dizaines de milliers, des centaines de
01:12:31 milliers de familles,
01:12:33 de gens qui sont peut-être livrés
01:12:35 à des trafics plus qu'à
01:12:37 l'accoutumée. Parce que même si on a les stups,
01:12:39 même si on a les services spécialisés qui continuent
01:12:41 de travailler, la présence des CRS
01:12:43 et des forces mobiles est une présence dissuasive,
01:12:45 qui fait plaisir et qui rassure la population.
01:12:47 - Et donc Sébastien Ferjou ?
01:12:49 - Je pense que
01:12:51 il faut faire un bilan avantage, un convénient,
01:12:53 que le gouvernement devrait commencer
01:12:55 à réfléchir de cette manière-là.
01:12:57 Je vois que certains, dans la majorité d'ailleurs, le font.
01:12:59 Certains ministres, à mot plus ou moins couverts,
01:13:01 commencent à dire que
01:13:03 ça commence...
01:13:05 que les carottes sont cuites.
01:13:07 Des députés le disent très ouvertement.
01:13:09 Je voyais que même François Bayrou en venait
01:13:11 à dire d'ailleurs ce matin que l'hypothèse d'une médiation,
01:13:13 de savoir tendre la main au syndicat,
01:13:15 ce qui est quand même profondément différent
01:13:17 de ce que nous dit le porte-parole du gouvernement
01:13:19 ou de ce que nous dit Mme Borne en disant
01:13:21 "non, non, non, on ne veut pas discuter avec les syndicats de la réforme
01:13:23 en elle-même". Donc moi je pense que ça viendra
01:13:25 de l'intérieur de la majorité, parce que
01:13:27 ce bilan avantage/inconvénient, plus
01:13:29 on attend et plus la balance penche
01:13:31 du côté des inconvénients pour le gouvernement.
01:13:33 Quoi qu'on pense du fond de la réforme,
01:13:35 quoi qu'on pense de la démographie française,
01:13:37 de la nécessité de réformer ce régime-là,
01:13:39 il y a un moment où ça n'a plus de sens, y compris
01:13:41 économique, parce que pendant les Gilets jaunes
01:13:43 on était en haut de cycle économique.
01:13:45 Là on va droit vers la récession.
01:13:47 Là les contrats sont en train de s'essouffler
01:13:49 dans beaucoup de secteurs
01:13:51 de l'économie française. Donc à quel...
01:13:53 ça n'a plus de sens de mettre le pays à feu
01:13:55 et à sang, et encore moins quand vous avez un trouble
01:13:57 systémique qui s'installe. On en parlait tout à l'heure,
01:13:59 vous faisiez référence à ce sur quoi
01:14:01 alertait Henri Guaino, mais oui, nous en sommes
01:14:03 là, regardez. Et il y a des choses, quand vous faites sortir
01:14:05 la patte du tube à Tantifris, vous ne la faites
01:14:07 plus re-rentrer, les débats sur la nature du capitalisme
01:14:09 de nos institutions, la démocratie,
01:14:11 bref, tout ce qu'on entend à l'heure actuelle,
01:14:13 je ne suis pas certain que le gouvernement ait
01:14:15 la légitimité, ni la puissance
01:14:17 politique suffisante pour y faire face.
01:14:19 Je m'amassais certains de l'inverse.
01:14:21 Un tout petit mot là-dessus ?
01:14:22 Oui, tout à fait, je pense que, effectivement, le gouvernement
01:14:24 pour l'instant est impuissant
01:14:26 face à ce mouvement, est impuissant.
01:14:28 On tente de trouver une parade comme celle
01:14:30 qui a été trouvée lors de
01:14:32 la crise des Gilets jaunes. Certes, c'était une
01:14:34 vaste opération de communication,
01:14:36 mais le grand débat national
01:14:38 qui a été organisé, qui n'a pas
01:14:40 permis vraiment de donner
01:14:42 la parole à l'ensemble de la population
01:14:44 française, mais reste que
01:14:46 ça a été une réponse qui a été apportée
01:14:48 à un moment donné par l'exécutif
01:14:50 qui a permis, dans une certaine mesure,
01:14:52 d'apaiser les choses et
01:14:54 de conduire à l'essoufflement
01:14:56 progressif du mouvement des Gilets jaunes.
01:14:58 Là, aujourd'hui, le gouvernement est impuissant.
01:15:00 On cherche une idée lumineuse
01:15:02 dans l'entourage du président de la République.
01:15:04 On ne la trouve pas.
01:15:05 Il paraît que tous les ministres sont censés
01:15:07 donner des idées lumineuses, comme vous le dites
01:15:09 au président. Allez, on fait une petite pause de temps.
01:15:11 Tu rappelles les titres de l'actualité. Il est 18h30
01:15:13 et c'est Adrien Spiteric qui est là.
01:15:15 Le Conseil d'État désavoue
01:15:21 Gérald Darmanin. Il déplore
01:15:23 aujourd'hui le caractère erroné
01:15:25 d'une déclaration du ministre de l'Intérieur.
01:15:27 La semaine dernière, il affirmait
01:15:29 qu'être dans une manifestation
01:15:31 non déclarée était un délit
01:15:33 et méritait une interpellation.
01:15:35 Vers des perturbations dans les
01:15:37 transports aériens, ce week-end,
01:15:39 la Direction Générale de l'Aviation Civile
01:15:41 demande aux compagnies aériennes d'annuler
01:15:43 des vols à Paris-Orly, Bordeaux,
01:15:45 Toulouse et Nantes, en cause
01:15:47 la grève des contrôleurs aériens
01:15:49 contre la réforme des retraites.
01:15:51 À Paris-Orly, dimanche, 25%
01:15:53 des vols pourraient être
01:15:55 annulés. Et puis, plusieurs records
01:15:57 de chaleur battus ce mercredi
01:15:59 dans le sud-ouest de la France.
01:16:01 Localement, les températures étaient supérieures
01:16:03 de 10 à 12 degrés par rapport
01:16:05 au normal de saison. Cet après-midi,
01:16:07 la barre des 30 degrés a été
01:16:09 franchie à Dax et Horthèze,
01:16:11 une douceur qui ne devrait pas
01:16:13 durer selon Météo France.
01:16:15 Eh bien, c'est bien dommage. Merci beaucoup
01:16:17 Adrien Spiteric. On fait une pause. On se retrouve dans un instant
01:16:19 dans Punchline sur Europe 1 et sur CNews.
01:16:21 On va parler de ce qui s'est passé à Sainte-Soline.
01:16:23 Des affrontements très violents qui ont éclaté
01:16:25 lors d'un rassemblement interdit contre
01:16:27 les fameuses bassines. Il y a une polémique
01:16:29 autour du délai d'intervention des secours.
01:16:31 La préfète des deux sèvres, Emmanuelle Dubé,
01:16:33 a choisi CNews pour s'exprimer.
01:16:35 Elle nous répondra sur ce qui
01:16:37 s'est passé lors de cette journée-là.
01:16:39 A tout de suite dans Punchline.
01:16:41 18h36, on est en direct dans Punchline sur CNews
01:16:47 et sur Europe 1. On va évoquer ce qui s'est passé
01:16:49 à Sainte-Soline ce week-end dans les deux sèvres.
01:16:51 La préfète des deux sèvres, Emmanuelle Dubé, est avec nous.
01:16:53 Bonsoir Madame, merci d'être en duplex
01:16:55 depuis, évidemment,
01:16:57 la préfecture. On va juste
01:16:59 regarder un petit résumé de ce qui s'est passé
01:17:01 à Sainte-Soline grâce à Jeanne Cancart.
01:17:03 Il y a eu de violents affrontements qui ont
01:17:05 éclaté samedi lors d'un
01:17:07 rassemblement interdit, on le rappelle, contre des bassines.
01:17:09 Et une polémique qui ne faiblit pas
01:17:11 sur le délai d'intervention des secours. Les gendarmes
01:17:13 ont-ils entravé le travail de secours lors des affrontements ?
01:17:15 Le point avec Jeanne Cancart.
01:17:17 Je vous passe tout de suite la parole.
01:17:19 Samedi dernier,
01:17:21 Sainte-Soline a été le théâtre d'affrontements
01:17:23 extrêmement violents entre forces de l'ordre
01:17:25 et militants anti-bassines.
01:17:27 Rapidement, des blessés sont
01:17:29 à déplorer. Certains
01:17:31 manifestants et associations présentes
01:17:33 sur place accusent alors les forces de
01:17:35 l'ordre de ralentir l'arrivée des secours.
01:17:37 Des accusations démenties
01:17:39 par le SAMU. Nous n'avons pas été
01:17:41 obstrués dans l'exercice de notre fonction,
01:17:43 mais bien assurés les soins dans des circonstances
01:17:45 particulièrement dangereuses pour nos équipes.
01:17:47 Deux jours après ce démenti,
01:17:49 la Ligue des droits de l'homme diffuse un appel
01:17:51 téléphonique entre un médecin posté en
01:17:53 base arrière et le régulateur du SAMU
01:17:55 situé à quelques kilomètres.
01:17:57 Vous en êtes où de la plus grosse urgence absolue ?
01:17:59 De ce que j'ai comme impression, moi de loin.
01:18:01 Alors déjà le problème c'est que vous n'êtes pas sur place,
01:18:03 donc c'est un peu compliqué. On a eu un médecin
01:18:05 sur place et on lui a expliqué la situation.
01:18:07 On n'en verra pas de moyens smurds ou délicots
01:18:09 parce qu'on a ordre de ne pas en envoyer
01:18:11 par les forces de l'ordre. Dans la conversation,
01:18:13 l'avocate de la Ligue des droits de l'homme
01:18:15 prend la parole. Vous avez interdiction d'intervenir ?
01:18:17 Vous confirmez que vous avez interdiction
01:18:19 d'intervenir ? On n'a pas l'autorisation
01:18:21 d'envoyer les secours sur place parce que c'est
01:18:23 considéré comme étant dangereux sur place.
01:18:25 De son côté, la préfète des Deux-Sèvres
01:18:27 confirme que les conditions de sécurité
01:18:29 n'étaient pas réunies pour permettre l'intervention
01:18:31 des secours. Ce n'est que pour éviter
01:18:33 que le SAMU ou les pompiers ne soient pris
01:18:35 à partie ou victimes collatérales
01:18:37 des affrontements violents que cette consigne a pu
01:18:39 être passée dans un contexte
01:18:41 où les groupes violents se déplaçaient très rapidement.
01:18:43 Après les affrontements du week-end
01:18:45 à Sainte-Sauline, deux manifestants
01:18:47 sont encore dans le coma, dont un
01:18:49 avec un pronostic vital engagé.
01:18:51 Les deux familles ont porté plainte
01:18:53 pour tentative de meurtre et entre à vos secours.
01:18:55 Bonsoir Madame Dubé,
01:18:57 vous avez choisi de prendre
01:18:59 la parole pour dire
01:19:01 ce que vous voulez nous dire. Est-ce qu'il y a eu
01:19:03 des faillances des services de secours ce jour-là ou pas ?
01:19:05 Bonsoir Madame. Je souhaite
01:19:07 tout d'abord, et c'est important,
01:19:09 avoir une pensée
01:19:11 pour tous les blessés
01:19:13 qui ont
01:19:15 aujourd'hui encore
01:19:17 un pronostic
01:19:19 vital engagé,
01:19:21 une pensée pour tous ceux qui ont été blessés
01:19:23 même s'ils ne sont pas dans une situation aussi grave,
01:19:25 et pour l'ensemble de leurs proches.
01:19:27 Pour répondre
01:19:29 à la question que vous posez
01:19:31 et qui est celle de l'acheminement
01:19:33 des secours au plus près des blessés,
01:19:35 je voudrais d'abord
01:19:37 dire que tout a été fait
01:19:39 pour venir en secours
01:19:41 aux personnes qui étaient blessées.
01:19:43 Et je suis choquée,
01:19:45 je trouve que c'est insupportable
01:19:47 pour l'engagement
01:19:49 de l'ensemble des services de secours mobilisés
01:19:51 que de prétendre
01:19:53 que l'arrivée des secours aurait été
01:19:55 bloquée sciemment.
01:19:57 En aucun cas, il n'y a eu
01:19:59 d'entrave
01:20:01 à l'arrivée des secours
01:20:03 pour sciemment
01:20:05 minimiser la possibilité
01:20:07 pour les blessés d'être secourus.
01:20:09 Ce n'est absolument pas ce qui s'est passé.
01:20:11 Vous avez vous-même
01:20:13 supervisé l'ensemble des opérations.
01:20:15 Est-ce qu'à un moment vous avez pris des décisions de ce genre
01:20:17 en disant "attention, la situation est trop tendue,
01:20:19 on attend un peu". C'est vous qui avez dirigé
01:20:21 toutes ces opérations ?
01:20:23 L'ensemble des opérations est sous mon autorité
01:20:25 comme c'est toujours le cas quand on est
01:20:27 préfet de département et qu'on est
01:20:29 en situation d'assurer le maintien de l'ordre
01:20:31 ou de mettre en place un dispositif
01:20:33 important de secours. C'était bien sous mon autorité.
01:20:35 Ce que je peux dire, c'est que
01:20:37 ce qui a guidé
01:20:39 toujours
01:20:41 l'ensemble du dispositif,
01:20:43 c'est de porter secours.
01:20:45 Ça a été notre priorité et c'est
01:20:47 la priorité la plus importante.
01:20:49 C'était de secourir.
01:20:51 Mais pour secourir, il y a une règle
01:20:53 de base simple. Pour pouvoir secourir
01:20:55 efficacement, il faut que les secours
01:20:57 puissent intervenir
01:20:59 en sécurité pour eux-mêmes.
01:21:01 C'est un principe fondamental
01:21:03 de l'intervention des services de secours,
01:21:05 c'est-à-dire nos pompiers,
01:21:07 notre SAMU. C'est un principe
01:21:09 fondamental qu'ils puissent intervenir
01:21:11 dans des conditions sûres pour eux.
01:21:13 On ne peut prêter assistance
01:21:15 que lorsque sa propre sécurité
01:21:17 est garantie. Et je crois que vos images
01:21:19 sont quand même très parlantes.
01:21:21 C'est que décider
01:21:23 d'envoyer des secours
01:21:25 de pompiers, de SAMU,
01:21:27 dans une
01:21:29 scène d'extrême violence
01:21:31 n'était tout simplement pas conforme
01:21:33 au protocole habituel
01:21:35 que l'on met en place pour envoyer
01:21:37 des secours dans un milieu hostile.
01:21:39 On rappelle que 47
01:21:41 gendarmes ont été blessés
01:21:43 lors de cette intervention. C'était des
01:21:45 scènes de guérilla qu'ils ont eu
01:21:47 à affronter ce jour-là,
01:21:49 Madame la Préfète. Je vous laisse
01:21:51 le choix des qualificatifs, mais
01:21:53 c'était des scènes d'une extrême
01:21:55 violence. J'invite
01:21:57 chacun à regarder
01:21:59 les images qui ont été largement
01:22:01 diffusées. On voit des
01:22:03 usages d'armes,
01:22:05 d'explosifs
01:22:07 dirigés vers les forces de l'ordre,
01:22:09 des jets de pierre d'énorme
01:22:11 taille. On voit
01:22:13 des cocktails molotovs qui
01:22:15 sont jetés sur les forces de l'ordre.
01:22:17 On voit bien l'extrême
01:22:19 violence et le bilan
01:22:21 est lourd aussi
01:22:23 chez les forces de l'ordre.
01:22:25 Je crois que, encore une
01:22:27 fois, personne ne peut nier
01:22:29 que ces blocs constitués
01:22:31 de personnes
01:22:33 aux visages dissimulés, équipées,
01:22:35 armées, déterminées,
01:22:37 organisées
01:22:39 et formées présentaient
01:22:41 un danger
01:22:43 réel, évidemment,
01:22:45 pour les forces de l'ordre qui ont subi cela,
01:22:47 mais potentiellement aussi pour les secours.
01:22:49 Et ça a été le souci
01:22:51 à chaque instant de secourir
01:22:53 tout en garantissant
01:22:55 la sécurité des services de secours.
01:22:57 Et vous nous confirmez
01:22:59 que c'était bien le médecin de la gendarmerie du GIGN
01:23:01 qui a tenté de porter secours
01:23:03 à ce blessé grave et qu'il a dû
01:23:05 reculer devant le nombre de projectiles
01:23:07 qui lui étaient lancés ?
01:23:09 Je salue l'engagement
01:23:11 de ce médecin de la gendarmerie
01:23:13 qui n'a pas tenté, il l'a fait.
01:23:15 Il est allé dans un
01:23:17 milieu qui lui était hostile,
01:23:19 à la demande de toute
01:23:21 sa chaîne hiérarchique
01:23:23 et avec son accord, il est allé
01:23:25 se projeter au plus
01:23:27 près du blessé que l'on nous
01:23:29 signalait comme étant en urgence
01:23:31 absolue. Il y est
01:23:33 allé, il a
01:23:35 prodigué
01:23:37 les premiers soins, les
01:23:39 premiers secours, il a fait le premier
01:23:41 bilan médical
01:23:43 attesté sur ce
01:23:45 blessé en urgence absolue.
01:23:47 Il a attendu
01:23:49 l'arrivée du SAMU
01:23:51 et quand il est
01:23:53 reparti, il a été
01:23:55 l'objet de jets de projectiles
01:23:57 alors que c'est lui, ce médecin de la gendarmerie
01:23:59 qui est venu apporter les
01:24:01 premiers soins. Encore une question
01:24:03 Madame la Préfète Emmanuelle Dubé, préfète des Deux-Sèvres.
01:24:05 Est-ce que vous craignez des débordements
01:24:07 devant la préfecture demain à 19h
01:24:09 puisqu'il y aura des manifestations
01:24:11 en soutien aux blessés de Saint-Sauline ?
01:24:13 Ce que je souhaite, c'est que
01:24:15 ce rassemblement se passe naturellement
01:24:17 et dans le calme. Je pense que
01:24:19 les images
01:24:21 qui ont été vues, plus personne ne
01:24:23 souhaite les voir. Je pense
01:24:25 que la pensée
01:24:27 pour l'ensemble des personnes blessées
01:24:29 appelle à
01:24:31 un respect, un moment de recueillement
01:24:33 lors de tout
01:24:35 rassemblement qui serait
01:24:37 évoqué du fait
01:24:39 de ce qui s'est passé à Saint-Sauline.
01:24:41 Mais le dispositif de sécurité sera
01:24:43 renforcé autour de la préfecture on imagine ?
01:24:45 On prend toujours nos dispositions naturellement.
01:24:47 Un tout dernier mot sur l'état d'esprit des gendarmes.
01:24:49 Dans quel état d'esprit sont-ils ce soir ?
01:24:51 Les gendarmes
01:24:53 ont vécu des moments très difficiles.
01:24:55 Vous vous en doutez bien
01:24:57 parce que eux
01:24:59 ont vu l'ensemble de ces
01:25:01 projectiles arriver sur eux
01:25:03 et ils sont intervenus avec
01:25:05 professionnalisme, avec rigueur
01:25:07 dans un
01:25:09 contexte de violence
01:25:11 inédit dans ce département
01:25:13 des Deux-Sèvres.
01:25:15 C'est sûr, je les ai
01:25:17 vus
01:25:19 avec le
01:25:21 général commandant La Force.
01:25:23 Nous sommes allés voir
01:25:25 nos hommes, nos femmes
01:25:27 aussi engagés, marqués
01:25:29 par ce qu'ils ont vu,
01:25:31 ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont subi
01:25:33 et ils ont malgré tout
01:25:35 fait leur travail
01:25:37 avec beaucoup de rigueur et de professionnalisme.
01:25:39 Merci beaucoup Emmanuel Dubé,
01:25:41 préfète des Deux-Sèvres, d'avoir
01:25:43 pris la parole ce soir sur Europe 1 et sur
01:25:45 ces news d'Ampelstein pour
01:25:47 rappeler ce qui s'est passé
01:25:49 ce samedi et rappeler
01:25:51 encore une fois l'engagement des forces
01:25:53 de l'ordre que l'on salue ce soir.
01:25:55 Un discours de responsabilité que l'on vient d'entendre
01:25:57 Karim Zaribi,
01:25:59 avec des faits, pour le coup des faits,
01:26:01 pas des affabulations, des faits qui ont été énoncés par
01:26:03 Madame la Préfète. Oui, on sent Emmanuel Dubé,
01:26:05 la préfète des Deux-Sèvres, très touchée
01:26:07 remarquée par ce qui se passe
01:26:09 et elle a beaucoup d'émotions
01:26:11 elle nous a livré
01:26:13 des éléments factuels
01:26:15 elle est en
01:26:17 défense des forces de l'ordre
01:26:19 et c'est normal parce que c'est
01:26:21 la représentante de l'Etat et de la République
01:26:23 dans les Deux-Sèvres. Elle a une pensée
01:26:25 pour les blessés
01:26:27 et quels que soient les blessés.
01:26:29 Je trouve que c'est un discours de responsabilité
01:26:31 c'est une femme qui est aujourd'hui marquée par les événements
01:26:33 par la violence
01:26:35 des événements. On sent que
01:26:37 c'est pas anodin
01:26:39 vivre en tant que préfète représentante
01:26:41 de l'Etat, il y a des décisions à prendre
01:26:43 il y a à faire face comme elle l'a fait
01:26:45 devant vous, à répondre aux questions
01:26:47 des questions parfois difficiles, embarrassantes
01:26:49 je trouve que
01:26:51 très franchement, elle est digne
01:26:53 de représenter l'Etat républicain dans son département
01:26:55 et on espère
01:26:57 que ça va se calmer, que ça va s'apaiser parce que
01:26:59 il y a un moment chaud devant la préfecture, vous l'avez souligné
01:27:01 à la fin. Demain à 19h. Effectivement.
01:27:03 Je pense que certains viendront
01:27:05 pas pour se recueillir comme l'a souhaité
01:27:07 la préfète, mais peut-être encore
01:27:09 pour en découdre. Yann Bastière, vous êtes policier
01:27:11 vous saluez le discours de madame la préfète ?
01:27:13 Tout en responsabilité
01:27:15 et puis en... sur du factuel
01:27:17 elle établit les faits
01:27:19 de toute façon des enquêtes sont en cours
01:27:21 aussi bien je suppose côté
01:27:23 gendarmerie, sur l'inspection générale
01:27:25 que sur l'enquête pénale
01:27:27 des plaintes sont déposées, j'ai vu
01:27:29 sur vos bandeaux, par la famille
01:27:31 des victimes qui sont hospitalisées
01:27:33 donc tout est bordé, on est dans
01:27:35 un état de droit, donc elle vient
01:27:37 faire respecter l'ordre républicain
01:27:39 elle explique ce qui s'est passé et puis
01:27:41 la pensée pour tout le monde. J'espère que demain, j'aimerais bien que demain
01:27:43 certains
01:27:45 viennent aussi manifester pour
01:27:47 les 47 blessés ?
01:27:49 pour soutenir nos forces de l'ordre
01:27:51 on guettera les banderoles ?
01:27:53 J'y crois pas trop. Et finalement
01:27:55 on serait peut-être en face de nouveaux affrontements
01:27:57 dans les rues de New York, ça serait peut-être pas une bonne idée
01:27:59 mais j'espère que, comme elle l'a rappelé
01:28:01 que les français
01:28:03 portent une attention toute particulière
01:28:05 aux forces de l'ordre qui paient
01:28:07 comme je l'ai dit tout à l'heure, un lourd tribut depuis le début
01:28:09 de ce mouvement et là en marge
01:28:11 à Seine-Sauline. Geoffroy Lejeune sur ce qui s'est passé
01:28:13 à Seine-Sauline, les explications de madame la préfète
01:28:15 Moi je vous avoue que je suis scandalisé
01:28:17 vraiment quoi. En fait on a vécu
01:28:19 depuis
01:28:21 les événements, on a vu les images, on a vu
01:28:23 l'extrême violence à laquelle en fait on n'est pas habitué
01:28:25 d'ailleurs c'est normal qu'on ne soit pas habitué
01:28:27 et on a l'extrême gauche
01:28:29 politique, médiatique qui nous a inventé
01:28:31 une fake news comme on dit aujourd'hui
01:28:33 en nous expliquant que
01:28:35 sur place les secours
01:28:37 auraient été empêchés d'intervenir par
01:28:39 la gendarmerie.
01:28:41 Information qui est démentie par tous les acteurs
01:28:43 concernés, par le SAMU y compris.
01:28:45 Le SAMU dit "nous n'avons pas été obstrués
01:28:47 dans l'exercice de notre fonction".
01:28:49 C'est pire que ça. Non seulement
01:28:51 c'est ce qu'elle vient d'expliquer, ils n'ont pas été
01:28:53 empêchés d'intervenir mais en plus de ça
01:28:55 le médecin du GIGN qui est allé sur le terrain
01:28:57 il faut imaginer ce qui s'est passé
01:28:59 pour secourir quelqu'un qui était
01:29:01 en urgence
01:29:03 en prenant des risques pour lui, pour sa vie
01:29:05 etc. et qui a été
01:29:07 caillassé, enfin qui a reçu des projectiles
01:29:09 après l'intervention.
01:29:11 C'est à dire qu'en fait il faut imaginer
01:29:13 comme on a des scènes de guérilla, disons les choses
01:29:15 on a des belligérants, on a d'un côté
01:29:17 les forces de l'ordre qui n'attaquent personne
01:29:19 elles se défendent, elles défendent le site, elles empêchent l'installation
01:29:21 d'une ZAD, de l'autre des gens qui ne font qu'attaquer.
01:29:23 Ces gens là parmi eux
01:29:25 il y a des blessés, c'est plutôt rassurant qu'il y ait des blessés
01:29:27 parmi eux plus que parmi les gendarmes parce que c'est
01:29:29 quand même moins leur métier de faire la guerre
01:29:31 le médecin vient secourir l'un d'entre eux
01:29:33 et il se fait caillasser
01:29:35 après l'avoir fait. Je rappelle juste
01:29:37 qu'en fait quand on fait la guerre, la vraie guerre
01:29:39 pas ça, il y a un droit de la guerre en réalité
01:29:41 qui fait que quand quelqu'un porte
01:29:43 un signe distinctif médecin
01:29:45 on ne lui tire pas dessus, on ne l'attaque pas
01:29:47 évidemment et c'est un droit de la guerre qui a été
01:29:49 tout qui a été respecté depuis que ce droit existe
01:29:51 y compris par les allemands pendant la seconde guerre mondiale
01:29:53 malgré les atrocités dont ils étaient capables, c'est quelque chose qui a
01:29:55 toujours fait l'humanité entre des
01:29:57 pays belligérants et quand on ne respecte
01:29:59 pas ce droit de la guerre, on fait ce qu'on appelle des crimes
01:30:01 de guerre. Ces gens là qui font la guérilla
01:30:03 se rendent coupables de crimes de guérilla
01:30:05 il faut comprendre ce que c'est et ils ont
01:30:07 l'outrecuidance d'inventer des fake news
01:30:09 pour jeter la responsabilité sur
01:30:11 les forces de l'ordre. Mais c'est scandaleux, moi je
01:30:13 trouve ça scandaleux. - Jean-Sébastien Ferjou
01:30:15 Atlantico. - Je suis absolument d'accord
01:30:17 je trouve qu'il y a une responsabilité politique
01:30:19 accablante. Jean-Luc Mélenchon pendant toute la journée
01:30:21 de samedi n'a cessé de tweeter
01:30:23 en pointant les violences policières
01:30:25 et en s'abstenant de
01:30:27 considérer les violences qu'il y avait en face
01:30:29 déjà l'expression est évidemment contestable
01:30:31 en soi, mais alors c'est encore plus contestable
01:30:33 quand vous faites abstraction de toutes les scènes
01:30:35 qu'on a eues sous les yeux que rappelait encore la préfète
01:30:37 des Deux-Sèvres à l'instant. Et oui
01:30:39 il y a une complaisance infinie mais je pense qu'il faut
01:30:41 demander, il doit y avoir une responsabilité
01:30:43 politique dans une démocratie.
01:30:45 Quand Mme Tondelier, Marine Tondelier
01:30:47 - Patronne d'Europe Ecologie Les Verts
01:30:49 - Patronne d'Europe Ecologie Les Verts, quand Jean-Luc Mélenchon
01:30:51 compte un certain nombre de députés, Clémence Guette
01:30:53 Thomas Porte, vous les avez cités,
01:30:55 en sont à justement diluer
01:30:57 le réel parce que c'est de ça dont il s'agit
01:30:59 ils ne sont ni dans le champ républicain
01:31:01 ni dans le camp de la démocratie
01:31:03 parce qu'encore une fois, comme je vous le disais tout à l'heure, on peut avoir
01:31:05 des adversaires dans une démocratie, on ne doit
01:31:07 pas avoir d'ennemis et par ailleurs
01:31:09 pour qu'une démocratie fonctionne, il faut la capacité
01:31:11 à se mettre d'accord sur les faits.
01:31:13 Là ils sont en train de nier les faits
01:31:15 parce que la préfète des Deux-Sèvres, là où elle était
01:31:17 la plus impressionnante, ça n'était pas par sa
01:31:19 fonction en tant que telle,
01:31:21 évidemment qu'elle représente l'État et donc qu'elle va défendre
01:31:23 les forces de l'ordre, c'est parce que les faits
01:31:25 défendent les forces de l'ordre et quand on est dans
01:31:27 la dilution des faits, mais vraiment je vous dis, dans une
01:31:29 démocratie c'est grave, on a instauré
01:31:31 un cordon sanitaire pendant des années vis-à-vis
01:31:33 de forces politiques qui étaient
01:31:35 qui avaient des origines effectivement
01:31:37 incontestablement en dehors du camp républicain
01:31:39 que ne le faisons-nous pas maintenant
01:31:41 pour des gens qui mettent en danger
01:31:43 la stabilité de notre modèle politique
01:31:45 parce que c'est véritablement de ça dont il s'agit
01:31:47 il faudra aussi demander des comptes à ceux qui
01:31:49 se sont alliés avec eux et qui ferment les yeux.
01:31:51 Absolument. On partira à l'OPS.
01:31:53 Je repose à la question que je posais
01:31:55 au début de l'émission, comment
01:31:57 une forme, un homme politique ni de ce nom
01:31:59 peut ne pas reconnaître,
01:32:01 constater qu'on est face à des
01:32:03 groupes violents, guerriers.
01:32:05 Comment cela est-il
01:32:07 possible ? Si nous n'avions pas d'image
01:32:09 et que si nous
01:32:11 n'avions que des faits
01:32:13 je dirais rapportés.
01:32:15 Allez, je peux comprendre
01:32:17 qu'on dise "oui, là, vous présentez
01:32:19 une configuration qui n'est pas
01:32:21 celle de la réalité". On a des images.
01:32:23 Les images parlent d'elles-mêmes.
01:32:25 Ils sont venus organiser
01:32:27 armées, structurées. Ils se
01:32:29 préparent à la guérilla en amont.
01:32:31 Je veux dire, on ne peut pas appeler ces gens-là
01:32:33 des manifestants. On ne peut pas leur trouver
01:32:35 aucune circonstance atténuante. Ils ne
01:32:37 sont pas militants de la cause républicaine.
01:32:39 Fussent-ils social ou écologique ?
01:32:41 Ils sont au contraire
01:32:43 anti-républicains. Ils veulent
01:32:45 semer le chaos dans le pays. Et ils s'attaquent
01:32:47 à ceux qui font tenir la République debout.
01:32:49 Ecoutons juste le ministre
01:32:51 de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui justement
01:32:53 a tonné hier à l'Assemblée sur ce thème-là.
01:32:55 Permettez-moi tout d'abord de vous dire
01:32:57 que je ne suis pas le premier fils de France parce que
01:32:59 je n'ai pas le courage, ni vous
01:33:01 d'ailleurs, d'être à la place des policiers
01:33:03 qui, chaque jour, risquent leur vie pour l'ensemble de nos concitoyens.
01:33:05 Vous me demandez,
01:33:07 madame la députée, que s'est-il passé ? Moi, je vous pose
01:33:09 la question. Que s'est-il passé
01:33:11 à gauche pour qu'on confonde casseurs et policiers ?
01:33:13 Que s'est-il passé
01:33:15 à gauche pour qu'on n'ait pas
01:33:17 un mot dans une question d'actualité pour penser
01:33:19 à tous ces policiers et ces gendarmes qui sont
01:33:21 blessés ? Que s'est-il
01:33:23 passé à gauche quand on n'a pas
01:33:25 un mot quand on attaque des commissariats,
01:33:27 des tribunaux, des préfectures,
01:33:29 des permanences de parlementaires ?
01:33:31 Que s'est-il passé à gauche
01:33:33 pour qu'on confonde
01:33:35 manifestations interdites et manifestations
01:33:37 autorisées ? Que s'est-il passé
01:33:39 à gauche pour qu'on ne respecte plus
01:33:41 l'uniforme de la République ? Que
01:33:43 s'est-il passé à gauche, madame
01:33:45 la députée, pour qu'on oublie à ce
01:33:47 point Clémenceau,
01:33:49 Chevènement, Cazeneuve,
01:33:51 Valls, Mitterrand,
01:33:53 Badinter ?
01:33:55 Que s'est-il passé à gauche
01:33:57 pour qu'on aïsse les policiers ?
01:33:59 Que s'est-il passé à gauche
01:34:01 pour faire alliance avec monsieur Mélenchon
01:34:03 qui les insulte, qui les vomit
01:34:05 et qui finalement
01:34:07 fait honte à tous les électeurs de gauche ?
01:34:09 Voilà, la colère de Gérald Darmanin,
01:34:11 très puissant, très argumenté.
01:34:13 Yann Bastière, évidemment,
01:34:15 j'imagine que ça fait chaud au cœur
01:34:17 des policiers.
01:34:19 Alors c'est un propos très politique au sein de l'Assemblée,
01:34:21 mais bien entendu, on se demande,
01:34:23 nous, policiers, qu'est-ce qu'on
01:34:25 mérite pour avoir certains propos
01:34:27 d'élus de la République, ce que disait
01:34:29 Pierre-Emile Zéribé tout à l'heure, ce sont des gens
01:34:31 qui sont élus, qui devraient avoir un minimum de responsabilité
01:34:33 aussi bien dans l'hémicycle que
01:34:35 dans les médias, que de cracher, que de faire
01:34:37 du "fleek bashing" à tour de bras.
01:34:39 Non, ça c'est très mal perçu dans nos rangs
01:34:41 et le soutien du ministre de l'Intérieur,
01:34:43 c'est ce qui peut peut-être un peu tenir encore actuellement.
01:34:45 - Bien sûr. Et quel hargong de la gauche
01:34:47 carrément, M. Zéribé ? - Moi, j'ai
01:34:49 beaucoup aimé, je dois vous l'avouer, parce que
01:34:51 c'est une sortie qui est pleine de convictions,
01:34:53 qui n'est pas partisane, il a cité des personnalités
01:34:55 de gauche pour expliquer que
01:34:57 cette gauche-là qui est dans l'Assemblée
01:34:59 n'a rien à voir avec la gauche qu'il a évoquée,
01:35:01 comme Jean-François Chevenement,
01:35:03 - Valls - Badinter,
01:35:05 Cazeneuve,
01:35:07 et franchement, moi
01:35:09 qui ai été conseiller de Jean-Pierre Chevenement lorsqu'il a été
01:35:11 ministre de l'Intérieur, je dois dire que
01:35:13 je me retrouve parfaitement dans la sortie
01:35:15 de Darmanin, qui n'est pas de mon bord politique
01:35:17 à l'origine, mais parce que c'est une sortie
01:35:19 républicaine. Et quand la sortie
01:35:21 est républicaine avec cette force et cette puissance,
01:35:23 elle dépasse l'équivage. Elle dépasse l'équivage
01:35:25 parce qu'il y a des choses qui doivent nous unir,
01:35:27 plus que nous diviser quand on est républicain,
01:35:29 notamment sur des enjeux régaliens.
01:35:31 Et là, il en est un. Et quand je vois,
01:35:33 effectivement, sur les bancs de cet hémicycle à gauche,
01:35:35 des gens mettre en doute les forces de l'ordre en permanence,
01:35:37 parler toujours et encore de violences
01:35:39 policières, en nommé tant qu'ils ont en face
01:35:41 des voyous, des guerriers, des gens qui leur veulent
01:35:43 du mal, je me dis "mais qu'est-ce que cette gauche-là
01:35:45 est devenue ?" Elle ne peut
01:35:47 pas être une gauche de gouvernement.
01:35:49 Elle ne peut pas rallier des suffrages majoritaires
01:35:51 dans le pays, même si demain il y avait une dissolution.
01:35:53 C'est pas possible !
01:35:55 Je ne peux pas le croire.
01:35:57 Il y a une gauche qui ne se reconnaît pas
01:35:59 dans cette gauche qui est sur le banc de l'Assemblée
01:36:01 et j'en fais partie.
01:36:03 - Un dernier mot, Geoffroy Lejeune, rapidement.
01:36:05 - Que cette gauche-là ne puisse pas rallier les suffrages,
01:36:07 malheureusement, elle y arrive très bien.
01:36:09 Pour être majoritaire.
01:36:11 Mais pour l'instant, c'est cette gauche-là
01:36:13 qui a pris le contrôle de la gauche tout entière.
01:36:15 C'est déjà un début. Ensuite, sur le mot
01:36:17 d'Armanin,
01:36:19 que Gérald Armanin
01:36:21 ne soit pas, comment dire,
01:36:23 Christophe Castaner, on l'avait tous compris,
01:36:25 il a plus de talent,
01:36:27 il sait mieux parler des forces de l'ordre et aux forces de l'ordre.
01:36:29 Maintenant, attention à ne pas
01:36:31 tout à coup s'enflammer non plus complètement.
01:36:33 Il a un bilan en termes de ministre de l'Intérieur,
01:36:35 il a un bilan sur l'efficacité
01:36:37 et il est assez critiqué par les policiers.
01:36:39 - Mais là, il était bon sur ce coup-là.
01:36:41 Il faut aussi le dire et le reconnaître.
01:36:43 - D'accord, je ne peux pas le dire de mal, Gérald Armanin.
01:36:45 - Merci beaucoup à tous les cinq d'avoir participé à Punchline
01:36:47 sur CNews et sur Europe 1 dans un instant Europe 1.
01:36:49 Soir avec Raphaël Devolvé, Hélène Zellani
01:36:51 et Christine Kelly sur CNews pour Face à l'Info.
01:36:53 sur nos deux antennes à demain.