Punchline du 15/03/2023

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:00:04 Bienvenue dans cette édition spéciale sur CNews.
00:00:06 Vous le voyez consacré à la 8e journée de mobilisation contre la
00:00:09 réforme des retraites avec beaucoup moins de monde dans la rue,
00:00:11 en région, que ce soit Lyon, Marseille ou Nantes.
00:00:13 Le mouvement initié par les syndicats est sans doute en train de
00:00:16 s'essouffler alors que le texte est devant la commission mixte paritaire
00:00:20 et repassera au Parlement demain.
00:00:22 Dans la capitale, le cortège est en train de se diriger vers la porte d'Italie.
00:00:26 On l'a vécu sur CNews, quelques échauffourées avec les
00:00:29 forces de l'ordre, plusieurs centaines d'éléments radicaux ont
00:00:32 dégradé une agence d'intérim, ont affronté les policiers.
00:00:35 On est en direct avec nos voyous spéciaux dans la manif parisienne.
00:00:39 On est aussi en plateau avec nos invités, mais tout de suite, direction le terrain.
00:00:42 Jeanne Cancard, vous vous trouvez dans le cortège avec Fabrice Elsner.
00:00:46 Où êtes-vous et que se passe-t-il autour de vous, Jeanne ?
00:00:48 Alors, Laurence, là, on est boulevard du Port Royal.
00:00:53 Pour vous donner une idée d'un endroit où on se trouve,
00:00:55 on est exactement là où la voiture, vous savez, d'SOS Médecins
00:00:59 avait été prise à partie, avait été en partie détruite lors de la
00:01:02 manifestation du 7 mars dernier.
00:01:04 Ce qu'il faut se dire aujourd'hui pour cette manifestation,
00:01:07 c'est que le dispositif policier, il est très important.
00:01:10 Il est colossal ici, dans cette manifestation, pour tenter d'encadrer
00:01:15 ces tensions, ces violences qui ont éclaté un petit peu plus tôt
00:01:17 dans l'après-midi.
00:01:19 On a vu des éléments radicaux.
00:01:21 Ils étaient plusieurs centaines sous nos yeux, entièrement vêtus de noir.
00:01:24 Certains se sont changés devant nous.
00:01:26 Ils se sont pris dans un premier temps à des abribus, à des poubelles
00:01:30 et puis aussi à une agence d'intérim.
00:01:32 La brise, la vitre de cette agence a été entièrement détruite
00:01:37 alors qu'il y avait du personnel qui se trouvait à l'intérieur.
00:01:39 Là, on peut dire que le cortège continue d'avancer.
00:01:43 La manifestation se poursuit un petit peu plus dans le cadre,
00:01:46 même si c'est très difficile de vous dire pour le moment
00:01:48 comment va évoluer cette mobilisation, cette manifestation,
00:01:52 puisque les éléments radicaux, certains éléments radicaux
00:01:56 sont toujours très présents, même si les forces de l'ordre
00:01:58 déployées sur le terrain les encadrent au maximum.
00:02:01 Merci Jeanne Canca, Fabrice Oesner, vous revenez nous voir
00:02:04 s'il se passe quoi que ce soit.
00:02:05 On est avec le commissaire Mathieu Vallée.
00:02:07 Bonsoir commissaire.
00:02:08 Là, on a plusieurs centaines d'éléments radicaux.
00:02:11 Et qu'est-ce qu'ils font exactement ?
00:02:13 Les services de renseignement, au moment où je vous parle,
00:02:15 nous parlent de 400 à 450 éléments radicaux
00:02:17 qui sont intervenus dans la manifestation dès le secteur Montparnasse.
00:02:20 C'était quelques minutes avant qu'ils arrivent sur le port royal,
00:02:23 là où vous avez vos images.
00:02:24 Et on a 52 forces qui sont engagées.
00:02:26 On a 24 compagnies de CRS, on a 22 escadrons de gendarmerie mobile
00:02:30 et on a six braves mecs, c'est policiers à moto
00:02:32 avec les compagnies d'intervention de la préfecture de police de Paris,
00:02:34 qui gèrent l'ordre public dans la capitale,
00:02:36 qui sont effectivement en flanc gardage sur les côtés.
00:02:38 Vous les voyez, ils tiennent les rues, ils tiennent les restaurants,
00:02:40 les établissements, notamment ceux susceptibles d'être attaqués
00:02:42 par ces individus qui constituent des nébuleuses radicales
00:02:45 et sur lesquels on a une doctrine qui commence à changer.
00:02:48 Puisque les policiers que vous voyez sur le bord des manifestants
00:02:51 et au contact des Black Blocs,
00:02:52 ce sont ce qu'on appelle désormais les groupes d'appui projetés, les GAP,
00:02:55 c'est-à-dire que ce sont deux compagnies de CRS
00:02:56 ou deux escadrons de gendarmerie mobile,
00:02:58 ce qui correspond grosso modo à quasiment 140 hommes,
00:03:01 qui permettent d'aller au contact de ces nébuleuses
00:03:03 qui se constituent et qui veulent passer à l'action.
00:03:05 Et c'est là où nous, la doctrine des syndicats de police,
00:03:07 on pousse le préfet de police à y aller,
00:03:09 puisque quand on est attentiste,
00:03:10 on a des blessés parmi les forces de l'ordre
00:03:12 et les manifestants tranquilles ne peuvent pas revendiquer.
00:03:14 Tandis que quand on est offensif dès la constitution de la Black Bloc,
00:03:16 on peut aller au contact, d'abord pour les disperser,
00:03:18 mais aussi pour faire des interpellations
00:03:20 qui sont primordiales dans la détection, l'enregistrement,
00:03:23 notamment la chaîne pénale, la réponse pénale,
00:03:25 mais aussi pour les services de renseignement,
00:03:27 pour les manifestations ultérieures
00:03:28 ou les rassemblements qui peuvent se passer sur le territoire national.
00:03:30 – Vous restez avec nous, commissaire Vallée,
00:03:32 on est aussi avec Cyril Chabanier, président de CFTC,
00:03:34 merci d'être avec nous, bonsoir.
00:03:35 Joseph Macézcaran, écrivain,
00:03:37 Karim Zarabi, consultant CNews, Eric Revelle, journaliste.
00:03:39 Avant ça, juste un tour sur le terrain avec Régine Delfour et Pierre Mko.
00:03:42 Bonsoir Régine, vous êtes avec une jeune femme
00:03:45 dont l'agence d'intérim a été attaquée il y a quelques instants, c'est bien cela ?
00:03:51 – Oui c'est cela Laurence, on est avec Nastasia,
00:03:54 Nastasia vous êtes en alternance dans cette agence d'intérim,
00:03:57 et en fait vous avez eu la chance de ne pas être là au moment où ça a été attaqué,
00:04:00 racontez-nous.
00:04:02 – Alors, je prenais une pause, ce que je fais très rarement,
00:04:07 je suis sortie prendre l'air, et en revenant en fait,
00:04:11 j'ai vu l'agence d'emploi juste à côté qui était en fumée,
00:04:14 avec les casseurs qui venaient de passer,
00:04:16 qui étaient en train de se diriger vers notre agence,
00:04:19 donc j'ai couru, je suis vite allée dire à ma responsable de sortir rapidement,
00:04:24 de prendre juste son sac et de sortir,
00:04:26 et à peine avoir fermé la porte à clé, ils avaient tout cassé,
00:04:31 ils n'ont pas réussi à casser la porte,
00:04:33 malgré avoir mis de gros coups de pied dedans,
00:04:36 mais ils ont cassé toute l'agence, heureusement que je n'étais pas dedans,
00:04:39 parce qu'ils ont envoyé une genre de mini-bombe,
00:04:42 je ne sais pas trop ce que c'est, au niveau de mon bureau,
00:04:46 donc je me dis, si j'avais été là, je ne saurais pas dans quel état j'aurais été, pardon.
00:04:52 Donc voilà.
00:04:54 – On vous sent forcément très émue,
00:04:56 c'est compliqué de vivre ce genre de situation, comment vous le ressentez ?
00:05:00 – Je pense que je ne me rends déjà pas vraiment compte,
00:05:03 moi j'ai commencé mon alternance en septembre,
00:05:05 il y a eu des manifestations depuis janvier, il y en a pas mal,
00:05:09 jusque-là il y avait des manifestations,
00:05:11 même moi j'y participais parfois,
00:05:13 mais là c'est vrai qu'au point de casser, je ne m'y attendais pas du tout,
00:05:17 au point d'être dehors à ce moment-là,
00:05:20 et de pouvoir dire à ma responsable de sortir, pareil,
00:05:23 parce qu'à côté ça n'a pas été leur cas.
00:05:25 Donc là maintenant il va falloir qu'on trouve une solution
00:05:27 pour tout nettoyer, tout remettre en ordre,
00:05:31 ce qui n'a pas servi à grand-chose finalement de leur part,
00:05:34 mais voilà, ils étaient à peu près cinq, trois, quatre, cinq, avoir tout cassé, voilà.
00:05:40 – Merci Anastasia.
00:05:41 Donc Laurence, on voulait vous montrer les images
00:05:43 pour que vous vous rendiez compte un peu des dégâts de cette agence d'intérim.
00:05:47 Anastasia vous l'a dit, il y a eu une première agence
00:05:50 qui a été prise pour cible à même pas quelques mètres,
00:05:53 à trois numéros d'ici, les jeunes femmes, elles, étaient dans l'agence,
00:05:57 on a pu les rencontrer, elles étaient évidemment extrêmement choquées,
00:06:00 elles ont eu très peur.
00:06:02 – Merci beaucoup Régine Delfour et Pierre Emco pour ce témoignage
00:06:04 d'une jeune femme dans une agence d'intérim.
00:06:06 Cyril Chabanier, j'imagine que ce genre de scène vous désole et vous navre.
00:06:10 – C'est inadmissible de voir des scènes comme ça,
00:06:12 mais on sait bien que c'est absolument pas lié à la manifestation
00:06:17 faite par les organisations syndicales,
00:06:19 il y a toujours quelques centaines de black blocs,
00:06:21 d'ailleurs ça pose toujours question au bout de moments,
00:06:24 on a l'impression de voir toujours les mêmes personnes,
00:06:25 donc on se dit, mais quand est-ce qu'on va réussir à les interpeller
00:06:28 et les mettre hors de nuisance ?
00:06:31 Et ça joue contre le mouvement, ça joue contre notre objectif
00:06:35 qui est simplement de faire retirer cette loi sur les retraites
00:06:38 et malheureusement les images et après les discussions
00:06:42 se font autour de ces images-là et on perd un petit peu l'objectif.
00:06:48 – On sait aussi que le texte est devant la commission de l'expérimentaire,
00:06:50 on y reviendra dans un instant.
00:06:52 Quand on regarde au global, monsieur Chabanier,
00:06:54 vous êtes le président de la CFTC, on voit que la mobilisation s'essouffle,
00:06:57 il y a beaucoup moins de monde en région,
00:06:59 beaucoup moins de monde à Paris,
00:07:00 même s'il y a des éléments violents et on les voit à l'image,
00:07:03 c'est une déception, mais en même temps,
00:07:05 c'est la huitième journée de mobilisation,
00:07:07 donc forcément ça s'essouffle ?
00:07:09 – Forcément ça s'essouffle un peu et puis avec un contexte inflationniste
00:07:12 qui est extrêmement compliqué,
00:07:14 on espérait qu'il y ait un peu plus de monde, oui,
00:07:17 mais on savait déjà que faire une manifestation le mercredi
00:07:20 c'est très compliqué, c'est la journée où on mobilise le moins,
00:07:23 mais on y tenait absolument parce qu'il y avait vraiment ce symbole
00:07:26 que c'était la journée de la commission mixte paritaire,
00:07:30 mais c'est évident que les jours de grève,
00:07:32 que les problématiques de pouvoir d'achat
00:07:33 commencent à faire que nos concitoyens et nos militants
00:07:37 ont du mal à venir à toutes les manifestations.
00:07:39 – Il y a une intersyndicale qui va se réunir tout à l'heure,
00:07:42 est-ce que c'est le dernier jour de mobilisation ?
00:07:44 – Je crois que ça va vraiment dépendre de ce qui va se passer demain,
00:07:48 si demain le texte, alors la bonne nouvelle il pourrait ne pas être adopté,
00:07:52 mais si on prend les deux autres cas de figure,
00:07:54 soit il est adopté par un vote du Parlement
00:07:57 et je ne suis pas certain qu'on va continuer
00:07:59 hormis certains secteurs très spécifiques dans les mobilisations,
00:08:02 mais peut-être avoir d'autres actions en commun,
00:08:04 en particulier envers le Conseil constitutionnel,
00:08:07 puisqu'il va y avoir des recours,
00:08:08 mais aussi avec ce qu'on a appelé la Convention citoyenne
00:08:12 et donc le fait que les députés puissent se saisir du fameux RIP,
00:08:15 le référendum d'initiative partagée, ça va être un combat.
00:08:18 Si maintenant c'est voté par un 49-3,
00:08:21 je pense que l'intersyndicale continuera à appeler
00:08:23 à démoulement de grèves et de manifestations,
00:08:25 mais tout ça n'est pas encore décidé,
00:08:27 mais il y aura une différence entre les deux cas de figure.
00:08:29 – Mais l'intersyndicale va se réunir ce soir,
00:08:31 donc ce soir c'est avant évidemment l'éventuel 49-3.
00:08:34 – Le roue commence demain et vendredi on va se réunir.
00:08:36 – Mais est-ce que vous êtes déçus ?
00:08:38 Est-ce que vous dites ça y est, les Français ont compris,
00:08:40 la loi sera adoptée ou votée, on verra demain,
00:08:43 et voilà, il est temps d'arrêter le mouvement ?
00:08:46 – Non, on ne croit pas vraiment dans les discussions
00:08:49 qu'on peut avoir avec les concitoyens ou nos militants,
00:08:51 ils nous demandent de continuer,
00:08:52 même si eux parfois ont du mal à venir à toutes les manifestations,
00:08:55 la détermination y est encore,
00:08:57 et je peux vous dire qu'on croit qu'on peut encore gagner,
00:08:59 parce que le texte demain, la Première Ministre a dit
00:09:01 qu'elle souhaitait qu'il soit voté,
00:09:03 aujourd'hui dans les échanges qu'on peut avoir avec les députés,
00:09:06 ce texte il va se jouer à quelques voix,
00:09:08 dans les dernières indiscrétions on serait entre 3 et 8 voix,
00:09:12 entre 3 et 8 voix c'est loin d'être acquis,
00:09:15 tout le monde pense que le gouvernement ne reculera pas,
00:09:17 certes il ne va pas reculer,
00:09:18 est-ce que le texte sera voté au Parlement ?
00:09:21 C'est loin d'être gagné, quand on est entre 3 et 8 voix,
00:09:24 il y a un vrai suspense pour demain,
00:09:25 et d'ailleurs on entend de plus en plus parler du 49-3,
00:09:28 ce qui va vraiment créer une colère énorme,
00:09:32 et des poursuites qui vont être très très difficiles,
00:09:34 y compris de la colère qui peut parfois
00:09:38 engendrer des mouvements un peu plus violents.
00:09:39 Si je vous comprends bien M. Chabanier,
00:09:41 si le texte est adopté par un 49-3,
00:09:44 vous poursuivez les mouvements et la mobilisation, c'est bien ça.
00:09:47 Votre souhait à vous,
00:09:48 vous parlez de ce que l'intersyndicale...
00:09:49 Oui, je pense que l'intersyndicale poursuivra le mouvement
00:09:52 si c'est adopté en 49-3,
00:09:53 on essaiera de trouver d'autres moyens si c'est par un vote parlementaire,
00:09:57 et en particulier, comme je vous disais,
00:09:58 le RIP et le Conseil constitutionnel.
00:10:01 D'accord, le RIP c'est le référendum...
00:10:03 Le référendum d'initiative partagée.
00:10:05 Alors Jeanne Cancard, je vous retrouve
00:10:07 parce qu'il y a à nouveau des échauffourées en ce moment même, allez-y.
00:10:10 À l'instant, vous êtes ordonnés par les forces de l'ordre,
00:10:16 donc contre les éléments les plus radicaux
00:10:18 qui sont présents ici dans ce cartel,
00:10:20 je vous le voyais aux images en direct,
00:10:22 sur les images de Fabrice Assenet,
00:10:23 les forces de l'ordre qui ont donc chargé en direct,
00:10:25 ce ne sont pas évidemment des manifestants,
00:10:27 mais des éléments radicaux qui sont certains vêtus de noir,
00:10:30 d'autres qui ont changé tout à l'heure,
00:10:31 on les a vus entre temps quittés en noir,
00:10:32 qui se sont de nouveau habillés, si on peut appeler ça, en civil.
00:10:36 Alors là, on peut dire que les tensions sont un petit peu reprises,
00:10:39 même si, depuis le début de la manifestation,
00:10:41 on peut plutôt parler de dégradation,
00:10:43 vu qu'on a vu seulement nous, de nos yeux, l'agence d'intérim
00:10:46 qui a été dégradée, détruite en partie par les éléments radicaux.
00:10:51 Mais là, ce qu'on sent foncièrement,
00:10:52 c'est que ces éléments, ces individus qui sont présents en ce moment,
00:10:56 pour l'instant, c'est plutôt pour s'en prendre aux forces de l'ordre
00:10:59 que s'en prendre aux boutiques, aux magasins, aux alentours.
00:11:02 Donc on peut dire que la tension, elle monte,
00:11:04 mais cette fois-ci, donc, bien entre les éléments radicaux
00:11:06 et les forces de l'ordre qui sont présentes,
00:11:08 on le rappelle, en très grand nombre cet après-midi.
00:11:10 Merci Jeanne Cancard, Fabrice Elsner pour les images.
00:11:13 Commissaire Vallée, vous nous décriviez tout à l'heure
00:11:15 le dispositif policier, il est très important.
00:11:17 Il est plus important que lors des dernières manifs ou pas ?
00:11:19 Identique, quasiment identique.
00:11:21 On a beaucoup de forces mobiles, là, sur vos images,
00:11:23 on voit les policiers des compagnies d'intervention,
00:11:24 de la direction de l'ordre public, de la circulation
00:11:26 qui gèrent l'ordre public dans la capitale,
00:11:28 qui dépend de la préfecture.
00:11:29 Et effectivement, là, les policiers,
00:11:31 des informations qu'on me donne en temps réel,
00:11:32 ont repéré et identifié clairement des éléments radicaux
00:11:35 comme étant ceux qui commettent des exactions
00:11:36 ou qui viennent au contact des policiers pour les agresser.
00:11:38 Je rappelle que mardi dernier, il y a huit jours,
00:11:40 on avait 96 blessés sur le dispositif de la manifestation
00:11:43 où les policiers avaient eu des instructions
00:11:45 beaucoup moins offensives et claires qu'aujourd'hui.
00:11:48 Là, samedi dernier et aujourd'hui, c'est clair,
00:11:50 nous, ce qu'on demande, c'est une doctrine offensive.
00:11:52 De toute façon, ils sont dans un rapport de force
00:11:54 pour créer des blessés chez les policiers et les gendarmes.
00:11:56 Là, les compagnies d'intervention, les CRS et les gendarmes mobiles,
00:11:58 l'instruction est claire, on va au contact,
00:12:00 on disperse ces black blocs et si on les a identifiés
00:12:03 et qu'on peut les interpeller sans faire de dommages collatéraux,
00:12:05 on le fait de manière à ce qu'on puisse avoir
00:12:06 une réponse pénale derrière, face à ces individus.
00:12:08 D'ailleurs, je vous rappelle que ça n'a pas fait l'objet
00:12:10 d'une publicité importante,
00:12:11 mais la personne qui a cassé le véhicule de l'SOS Médecins,
00:12:13 c'était la même qui avait jeté des grenades artisanales sur les policiers,
00:12:16 c'est la même qui a jeté un projectile lourd sur un gendarme
00:12:19 qui a failli avoir la colonne vertébrale brisée.
00:12:21 Donc, je peux vous dire que grâce au travail des enquêteurs
00:12:23 de la Sûreté territoriale et de la police,
00:12:25 de la Direction de la Publicité et de la Circulation,
00:12:26 on a pu identifier, suivre, interpeller,
00:12:28 après la manifestation mardi dernier,
00:12:30 cet individu qui a été condamné à deux ans de prison,
00:12:31 dont un ferme avec un an d'interdiction de paraître en manifestation
00:12:34 et un brassard électronique où il restera en province.
00:12:36 Cette profil inquiète, 41 ans, très peu connu des services de police.
00:12:40 Donc, ce que je redis, Laurence...
00:12:41 - Sous les radars. - Sous les radars.
00:12:42 Ce que je redis, Laurence, sur votre plateau,
00:12:44 c'est que les policiers et les gendarmes de terrain sont très clairs.
00:12:47 Moi, j'ai eu la chance de rencontrer les commissaires de police
00:12:49 quasiment tous engagés sur le dispositif
00:12:51 depuis ces huit journées nationales d'action
00:12:53 sur le territoire national et à Paris.
00:12:55 Et ils sont très clairs.
00:12:56 Au plus on est attentiste, au plus on est sur la défensive,
00:12:58 au plus on est dans une stratégie statique face aux casseurs, aux black blocs,
00:13:01 au plus on a de blessés et au moins on protège les manifestants.
00:13:03 Au plus on est à l'offensive, au plus on voit au contact,
00:13:05 au plus on interpelle,
00:13:06 au plus le rapport de force est en faveur des policiers et des gendarmes,
00:13:09 au plus les honnêtes gens peuvent revendiquer
00:13:11 et surtout, au moins on a de casse et au moins on a de black blocs
00:13:13 qui sont déterminés à aller jusqu'au boutisme.
00:13:15 - Pour rester avec nous, commissaire Vallecar,
00:13:16 je me serais bien amusé de commenter à la fois sur ce que l'on voit là,
00:13:19 mais aussi sur la mobilisation qui baisse évidemment ce mercredi 15 mars.
00:13:22 - Il y a un constat qui est triste.
00:13:24 Huitième manifestation,
00:13:26 jour important de l'intersyndicale en mobilisation.
00:13:28 Moins de monde, plus de violence.
00:13:31 Au départ, nous étions sur des manifestations très nombreuses
00:13:35 avec des cordonnes de sécurité des syndicats
00:13:38 en collaboration avec les forces de l'ordre
00:13:40 et une maîtrise quasi parfaite
00:13:41 des intrusions de black blocs et des actes de violence.
00:13:45 C'est ce que j'appellerais une évolution vers la stratégie de pourrissement.
00:13:49 Mais c'est le choix du gouvernement.
00:13:50 Le gouvernement n'a pas ouvert la porte au dialogue à l'intersyndicale.
00:13:53 Le président de la République a refusé de les recevoir.
00:13:56 C'est une feine de non recevoir quasiment.
00:13:58 Et pendant ce temps là,
00:14:00 ils espèrent que tout ça va passer à l'Assemblée nationale jeudi à 15h
00:14:03 avec un vote, une petite majorité certes, mais une majorité quand même,
00:14:07 et derrière une forme de pourrissement qui va, j'ai envie de dire, décourager les Français.
00:14:12 Et presque faire en sorte, un peu comme pour les Gilets jaunes,
00:14:15 souvenez-vous que l'opinion quelque part se désengage.
00:14:18 Or aujourd'hui, on a une opinion qui dit encore à 80%
00:14:22 qu'elle est contre cette réforme,
00:14:23 qu'elle ne pourrait pas accepter qu'un 49-3 puisse passer,
00:14:27 et 68% des Français qui estiment qu'il faut continuer le mouvement.
00:14:30 Ça fait beaucoup.
00:14:31 Je trouve que la stratégie du gouvernement n'est pas la bonne,
00:14:33 d'autant qu'on en parlera tout à l'heure certainement,
00:14:35 moi j'ai des informations en offre,
00:14:38 mais je les livre de gens qui étaient dans la commission de ministres paritaires.
00:14:42 C'est loin d'être joué.
00:14:43 - C'est loin d'être gagné, et ça ne poursuit pas.
00:14:45 On ira tout à l'heure voir notre rallye spéciale.
00:14:46 - Ils ont essayé de ménager les Républicains,
00:14:48 mais il n'y a pas de satisfaction totale du côté de ceux qui étaient en hésitation.
00:14:52 - Je voudrais passer juste là, une dernière fois à M. Chabani,
00:14:55 parce qu'il doit partir, je sais que vous aurez la parole avec Eric longuement après.
00:14:58 On voit, et ce que vient de dire Karim est intéressant,
00:15:01 il mise aussi sur le fait que l'opinion publique va décrocher du mouvement,
00:15:05 va dire "bon allez maintenant il faut arrêter".
00:15:06 Il faut savoir aussi arrêter une grève.
00:15:08 Qu'est-ce que vous répondez à ça M. Chabani ?
00:15:10 - Oui c'est évident que la stratégie de pourrissement
00:15:12 est une stratégie qui est mise en oeuvre par le gouvernement.
00:15:15 On sent quand même aujourd'hui que la population reste très massivement derrière nous.
00:15:19 On voit aussi que la population,
00:15:21 voit bien que les mouvements de violence
00:15:24 sont complètement indépendants des organisations syndicales,
00:15:27 et d'ailleurs se font souvent de manière très éloignée
00:15:29 du cortège principal.
00:15:32 Mais c'est quand même dramatique de faire passer une loi
00:15:36 par des artifices au niveau de notre Constitution.
00:15:39 - Non ce ne sont pas des artifices, c'est la Constitution M. Chabani.
00:15:42 - Non alors il y a une vraie différence.
00:15:43 - Le 49.3 fait partie de notre Constitution.
00:15:45 - Oui alors je suis entièrement d'accord avec vous, il y a juste une grosse différence.
00:15:48 C'est que le 49.3, très bien c'est légal, ça fait partie de la Constitution.
00:15:51 D'ailleurs tous les articles qui ont été employés en font partie.
00:15:54 Le problème vient quand on les accumule.
00:15:56 C'est la première fois, on va à l'Assemblée Nationale,
00:15:59 on utilise le 47.1 pour une procédure accélérée.
00:16:02 On va au Sénat, on fait un vote bloqué avec l'article 44.2 je crois.
00:16:06 Et derrière on pourrait faire un 49.3.
00:16:08 Donc pris individuellement, déjà c'est discutable mais ça reste légal,
00:16:13 quand on cumule trois artifices,
00:16:16 ça commence vraiment à poser un problème de démocratie sociale et de vice-démocratique.
00:16:20 Vous voyez moi je m'attaque plus sur le cumul de ces différents textes
00:16:25 que le fait d'en utiliser un.
00:16:26 C'est la première fois d'ailleurs que sur un texte on va en utiliser trois de suite.
00:16:30 Ça veut dire que même si ça passait, quelle que soit la façon dont ça passera demain,
00:16:34 le dialogue vous, les partenaires sociaux, avec l'exécutif,
00:16:38 il est pour longtemps abîmé et stoppé ?
00:16:41 Parce qu'il y a une loi travail qui arrive derrière, il va falloir la discuter.
00:16:43 Il est forcément abîmé, on va avoir un problème de confiance,
00:16:47 un problème aussi avec nos propres adhérents militants parce que
00:16:50 évidemment qu'on a toujours envie d'aller siéger quand il y a une mesure
00:16:53 qui est favorable pour les salariés, moi je veux apporter un plus pour les salariés.
00:16:57 Le problème c'est la confiance.
00:16:58 Même quand moi je vais dire à mes militants,
00:17:00 "Mais attendez, ce texte-là sur le compte épargne-temps universel,
00:17:05 sur la loi travail, ça va dans le bon sens, prenons cet exemple-là."
00:17:08 Je sais que derrière on va me dire,
00:17:09 "Mais ça va dans le bon sens comme les 1200 euros par exemple."
00:17:12 Vous voyez ce type de remarque qu'on va avoir ?
00:17:14 Donc ça va être extrêmement compliqué parce que la confiance est rompue.
00:17:18 Il va vraiment falloir faire des textes avec de véritables avancées
00:17:21 pour qu'on puisse aller discuter.
00:17:23 Sinon ça ne sera pas possible.
00:17:25 Et si les avancées sont respectées ?
00:17:26 Et si les avancées sont respectées ?
00:17:28 Parce que vous l'avez vu dernièrement comment ça se passe.
00:17:30 Toi, tu as raison, complètement.
00:17:31 Merci en tout cas Cyril Chavannier, président de la CFTC,
00:17:34 notre demi-ministre sur le plateau de Polstein.
00:17:36 Joseph Macéscaron, on a ces images évidemment de nos envoyés spéciaux,
00:17:39 à la fois les rangés de forces de l'ordre,
00:17:41 les manifestants très pacifiques qui continuent à se diriger vers la porte d'Italie,
00:17:46 la baisse de la mobilisation, elle est indéniable,
00:17:48 les chiffres nous le confirmerons quand ils tomberont.
00:17:50 Pour ce qui est de la capitale, déjà en région,
00:17:52 on voit que c'est beaucoup moins que les semaines précédentes.
00:17:56 On arrive à un terme où est-ce que la colère sociale peut rebondir autrement ?
00:18:03 Alors il y a...
00:18:04 Moi je pense que de toute façon,
00:18:07 tout ce qui se met en place, tout ce qui se manifeste en politique, dure.
00:18:11 C'est-à-dire que là, les syndicats, on voit en effet que la manifestation baisse
00:18:16 et comme Karim Zahabi l'a très très bien fait remarquer,
00:18:19 c'est quand elle baisse que justement les Black Blocs apparaissent.
00:18:22 C'est à chaque fois pareil, on est d'accord ?
00:18:24 À chaque fois pareil.
00:18:25 Les Black Blocs d'ailleurs qui sont...
00:18:27 Je comptais pendant le...
00:18:28 Je comptais le nombre de drapeaux palestiniens parmi les jeunes en noir.
00:18:34 Et je me disais, qu'est-ce que vient foutre, excusez-moi, pardon,
00:18:37 le conflit palestinien dans la question sur la réforme des retraites.
00:18:40 Remarque au passage, mais qui quand même signifie,
00:18:43 souligne évidemment l'inanité d'un certain nombre de revendications
00:18:48 qui sont exprimées par les Black Blocs.
00:18:50 Donc on voit bien qu'il y a quelque chose,
00:18:53 un certain nombre de personnes essayent en tout cas de jouer le pourrissement,
00:18:57 pas seulement le gouvernement, mais aussi à la gauche de la gauche.
00:19:00 On le sait bien, on a ici commenté des déclarations de leaders de la CGT
00:19:06 qui promettaient le chaos, l'incendie social, que sais-je encore.
00:19:11 Et quand on a été regarder, quand on a été juste regarder
00:19:14 d'où parlaient ces personnes et à qui elles étaient affiliées,
00:19:17 notamment M.Matteu, le leader de la CGT, des Bouches du Rhône,
00:19:22 on s'est aperçu que tout d'un coup est apparue une mouvance,
00:19:26 c'est-à-dire la FSM, c'est-à-dire qu'ils étaient liés avec des syndicats
00:19:29 de Corée du Nord, d'Iran, de Syrie, de Colombie, que sais-je encore.
00:19:35 Donc il y a en effet une partie, d'ailleurs qui se trouve à la France Insoumise,
00:19:41 qui joue, qui veut également le pourrissement social.
00:19:43 Ça c'est clair, il n'y a pas simplement qu'une même.
00:19:45 Vincent Farrandes, vous êtes sur le terrain dans la manifestation
00:19:48 avec Olivier Gangloff.
00:19:49 Vous avez évidemment rencontré beaucoup de manifestants.
00:19:52 Est-ce qu'ils sont déçus de la faible mobilisation du jour ou pas ?
00:19:58 Alors, difficile à dire parce qu'effectivement, en tout cas,
00:20:01 les leaders syndicaux qu'on a rencontrés au début de la manifestation
00:20:04 n'osaient pas trop nous dire s'ils étaient déçus ou pas.
00:20:07 Ils nous disent "continuez le combat" et c'est un petit peu
00:20:10 les mêmes éléments de langage de la part des manifestants aujourd'hui.
00:20:14 Toujours est-il que tout le monde ici nous dit "on continuera à lutter",
00:20:19 peu importe de quelle manière passe la loi.
00:20:22 Si la réforme est votée au Parlement, les manifestants tous,
00:20:27 à l'unanimité, nous disent qu'ils continueront ces manifestations.
00:20:31 En tout cas, ils réfléchiront à d'autres moyens de manifester,
00:20:35 peut-être pas descendre dans la rue, mais d'autres moyens,
00:20:38 des actions coups de poing par exemple.
00:20:39 En revanche, si la réforme passe avec le 49-3,
00:20:43 là, les manifestants sont particulièrement remontés,
00:20:46 ils estiment que c'est un déni de démocratie et donc, à ce moment-là,
00:20:49 et même les leaders syndicaux nous l'ont dit tout à l'heure,
00:20:52 à ce moment-là, il y aura d'autres manifestations
00:20:54 et qui risquent de cristalliser un petit peu plus les colères d'ailleurs.
00:20:58 Enfin, j'entendais, cher Laurence, en plateau effectivement,
00:21:00 on voit sur quelques images des drapeaux palestiniens,
00:21:02 il y en a maximum deux dans la manifestation,
00:21:04 il ne faut surtout pas en faire une généralité.
00:21:07 Entre d'ailleurs le pré-cortège, les personnes qui sont devant le cortège,
00:21:11 c'est-à-dire, ce n'est pas le cortège officiel,
00:21:14 ce sont des éléments radicaux, pas tout le monde,
00:21:17 mais en tout cas, il y a des éléments radicaux
00:21:18 dans le pré-cortège et le cortège officiel,
00:21:20 qui est derrière où il y a des drapeaux d'un peu partout,
00:21:23 par exemple, il y a beaucoup plus de drapeaux bretons que de drapeaux palestiniens.
00:21:25 Merci beaucoup, Vincent Farnes avec Olivier Gangloff.
00:21:29 Je me suis amusé juste à les compter sur une image,
00:21:31 je vous assure qu'il y en avait plus que deux.
00:21:32 Et comme je le dis, c'était des élections.
00:21:34 Mon cher Joseph Mazescarro, je fais confiance à Vincent Farnes,
00:21:36 qui est sur le terrain et qui est au milieu de la manif.
00:21:39 Je fais confiance à l'image que vous montrez.
00:21:40 Joseph, nous sommes tranquillement assis au chaud sur un plateau,
00:21:43 lui, il est au milieu de la manif, il a des yeux et il sait compter.
00:21:45 Pardonnez-moi, je compte juste...
00:21:46 Moi, je ne remets pas en cause le travail des journalistes.
00:21:47 Mais je ne mets pas en cause...
00:21:49 Je dis juste ce que je vois.
00:21:52 Lui, il voit...
00:21:53 Je pense qu'il est au milieu de la manif et qu'il voit mieux que vous.
00:21:55 Il nous a dit qu'il y avait deux drapeaux palestiniens,
00:21:58 je crois Vincent Farnes.
00:21:59 Vous rencontrez, si vous voulez, vous reprendrez les archives,
00:22:03 mais peut-être que c'est la même image que vous avez vue tournée en haut.
00:22:04 C'est peut-être plusieurs fois la même image.
00:22:05 Voilà, ça c'est la mise au point.
00:22:06 Et je salue toutes les équipes de CNews qui sont sur le terrain,
00:22:09 qui prennent des risques, comme à chaque fois,
00:22:11 et qui travaillent formidablement.
00:22:12 Éric Revelle, on a entendu, et c'était très intéressant dans ce que disait Vincent,
00:22:15 c'est que ça va dépendre de la façon dont cette réforme va être votée.
00:22:19 S'il y a un 49.3, ça remet, je dirais, une étincelle dans la machine ?
00:22:25 Oui, on l'a souvent dit, si c'est adopté avec un 49.3,
00:22:28 c'est sûr que pour la plupart des gens qui sont mobilisés,
00:22:31 ça peut être l'étincelle qui redonne du feu aux cendres qui continuent de couver, en fait.
00:22:37 Ça, c'est sûr. Mais il faut quand même dire une chose et la rappeler.
00:22:40 Vous l'avez rappelée très justement tout à l'heure,
00:22:42 c'est que c'est constitutionnel, c'est à disposition.
00:22:44 Le problème, c'est que le contexte est inflammable par définition,
00:22:48 et que ce serait pris comme une sorte de déni de démocratie,
00:22:52 et de provocation même.
00:22:53 Mais pourquoi est-ce qu'il y a des recours si nombreux au 49.3
00:22:57 ou à des votes bloqués au Sénat ?
00:22:58 C'est aussi parce qu'il n'y a qu'une majorité relative,
00:23:01 il faut le rappeler, à l'Assemblée nationale.
00:23:03 Et ça, d'une certaine manière, d'ailleurs, à mon avis, ça clôt le débat
00:23:07 entre Emmanuel Macron, reconduit dans un deuxième quinquennat,
00:23:11 qui a fait campagne sur la réforme des retraites,
00:23:13 et le fait que les Français, précisément, ne lui aient pas donné
00:23:16 une majorité absolue à l'Assemblée nationale,
00:23:19 jusque-là y compris, pour conduire cette réforme.
00:23:22 Donc moi, je sépare vraiment les deux votes.
00:23:25 Il a été réélu face à Marine Le Pen,
00:23:27 mais il n'a pas une majorité absolue,
00:23:30 précisément, sans doute, aussi pour mettre en musique
00:23:34 cette réforme des retraites.
00:23:35 Et puis un mot sur les Black Blocs, quand même,
00:23:37 parce que c'est vrai qu'on assiste toujours au même scénario.
00:23:39 - Il y a deux ou trois moments de tension depuis le début de l'année.
00:23:42 - Mais c'est vrai qu'à chaque fois que la mobilisation s'allège,
00:23:45 on les voit plus, parce qu'il y a aussi moins de gens dans les rues.
00:23:48 Mais ce qui me frappe toujours, c'est que ces militants radicaux,
00:23:50 violents d'extrême-gauche, anticapitalistes,
00:23:53 mais ils devraient comprendre une chose,
00:23:54 c'est qu'ils sont les alliés objectifs du pouvoir
00:23:57 d'emplace, quel qu'il soit.
00:23:58 Parce qu'en réalité, les gens qui regardent ce spectacle,
00:24:03 même si ce sont deux épisodes,
00:24:05 ils se disent "c'est le désordre, c'est le chaos qui arrive".
00:24:08 Et en fait, ça va contrecarrer la mobilisation calme
00:24:11 des gens qui s'opposent à la réforme des retraites.
00:24:13 Donc ces militants d'extrême-gauche,
00:24:15 s'ils avaient un peu de sens politique,
00:24:17 plutôt qu'être violents et vouloir tout casser,
00:24:19 ils devraient se dire "mais on sert quelle cause ?
00:24:21 On sert celle des gens qui sont mobilisés
00:24:25 ou on sert celle d'un pouvoir qui veut faire passer une réforme ?"
00:24:28 – Oui, effectivement vous avez raison.
00:24:29 – Ces militants d'extrême-gauche ne sont pas dans une démarche…
00:24:31 – Karim Zarifou, pardon.
00:24:33 – Ces militants d'extrême-gauche ne sont pas dans une démarche
00:24:35 de discussion et de dialogue, ils sont dans une démarche
00:24:38 effectivement de confrontation,
00:24:40 donc frontale avec une démarche de chaos.
00:24:43 Donc ce qui n'a rien à voir avec l'intersyndicale,
00:24:45 peu leur importe effectivement que les Français quelque part
00:24:48 se démobilisent par rapport à ce mouvement.
00:24:51 Non, moi deux choses quand même,
00:24:52 c'est pas parce que demain la réforme sera votée
00:24:56 même par une petite majorité de parlementaires,
00:25:00 admettons qu'on ne passe pas par le 493,
00:25:02 ça ne veut pas dire que les choses s'arrêteront.
00:25:04 Je vais vous dire, on a des secteurs d'activité qui resteront mobilisés
00:25:08 et ce sont des secteurs qui me paraissent stratégiques.
00:25:10 Les éboueurs déjà ils vont jusqu'à lundi,
00:25:12 donc on ne sait pas derrière si ça s'arrêtera lundi.
00:25:15 On a les raffineries, on a le transport logistique,
00:25:18 s'ils s'y mettent, imaginez donc, le transport de la vie quotidienne,
00:25:21 et malgré tout, je suis désolé,
00:25:24 même si effectivement en termes de pouvoir d'achat ça coûte,
00:25:26 aux grévistes ça dure,
00:25:28 on a quand même encore que deux TGV ou trois TGV sur cinq.
00:25:31 On a des traines de la vie quotidienne qui ne sont pas là.
00:25:34 Ce que je veux dire par là, c'est que si on n'a plus de manifestation
00:25:37 au sens où on l'entend avec l'intersyndicale,
00:25:39 on aura quand même des mouvements, je dirais, un peu larvés,
00:25:43 qui feront du mal à notre économie,
00:25:46 qui causeront des désagréments aux Français,
00:25:48 ça ne s'arrêtera pas demain avec un claquement de doigts.
00:25:51 Et simplement par rapport à ce que disait Eric sur le gouvernement,
00:25:54 le gouvernement a fait quand même une prouesse,
00:25:56 c'est que non seulement la NUPES,
00:25:58 on le sait, qui est pour la retraite à 60 ans et autres,
00:26:01 on n'est pas étonné qu'ils ne votent pas,
00:26:02 mais le parti des Républicains,
00:26:04 qui a fait campagne à la présidentielle sur une retraite à 65 ans,
00:26:07 même eux, le gouvernement n'a pas réussi à les rallier à leur cause.
00:26:10 - Un tout petit mot en force.
00:26:11 - Sauf que quand même, au-delà de la mobilisation qui baisse dans les rues,
00:26:14 par exemple chez EDF,
00:26:16 on est passé de mobilisation de 40% de gens qui faisaient grève
00:26:18 sans pour autant défiler,
00:26:20 à 25% aujourd'hui.
00:26:21 - Mais c'est normal !
00:26:22 - 15% même !
00:26:23 - Mais bien sûr, ça veut dire que les blocages
00:26:25 que vous espérez peut-être ou que vous craignez,
00:26:28 pour l'instant, ils sont en train de se réduire,
00:26:32 y compris des gens qui débraillent sans manifester.
00:26:34 - Une petite remarque.
00:26:37 Si le texte était voté,
00:26:42 non pas par le 49-3, mais à une majorité,
00:26:44 peu importe qu'elle soit de 3, de 8 ou de 10 députés,
00:26:48 je prends le pari ici,
00:26:50 que l'on verra partout fleurir, et avec raison,
00:26:54 des papiers sur Elisabeth Borne,
00:26:56 et sur la victoire politique d'Elisabeth Borne.
00:26:59 Et de comparaison,
00:27:00 de comparaison avec les premiers ministres anciens,
00:27:03 par exemple Raymond Barr, etc.
00:27:04 Je prends là, aujourd'hui, si en effet,
00:27:06 elle s'est votée, je prends le pari.
00:27:09 - Le rendez-vous est pris.
00:27:10 Laurent Pietraszewski nous a rejoint, bonsoir.
00:27:12 - Bonsoir.
00:27:12 - Ancien secrétaire d'État aux retraites.
00:27:14 On va aller dans un instant voir du côté de la commission mixte paritaire ce qui se passe.
00:27:18 Là, quand vous voyez, alors, non pas les images des troubles et des éléments radicaux,
00:27:22 mais la mobilisation en baisse, vous vous dites quoi ?
00:27:26 - Bon, écoutez, la volonté de certains Français,
00:27:30 certaines Françaises de manifester est toujours présente.
00:27:33 On le voit aujourd'hui, même si ce n'est pas dans le même nombre,
00:27:36 le même volume que ce qui a pu exister, c'est assez compréhensible.
00:27:39 C'est un mouvement qui se construisait dans la durée.
00:27:44 Et effectivement, on se rapproche, là, ça a été dit par vos intervenants précédents,
00:27:47 du moment décisif, celui où cette réforme va être votée.
00:27:52 Alors, pour certains, ils espèrent que non.
00:27:54 En réalité, on voit bien que ce sujet va arriver à son terme,
00:27:58 qu'il y aura une majorité à l'Assemblée nationale comme au Sénat
00:28:01 si les travaux de la commission mixte paritaire d'aujourd'hui,
00:28:04 pareils, sont fructueux pour voter cette réforme.
00:28:07 Je crois que le moment qui est important, c'est effectivement la bascule,
00:28:10 celui, ce moment où on va devoir se retrouver pour à nouveau travailler ensemble.
00:28:15 D'ailleurs, le vrai pari du gouvernement,
00:28:17 ce n'est pas tant d'avoir une majorité autour de ce texte,
00:28:20 parce qu'effectivement, malgré tout, les LR qui ont fait campagne
00:28:22 sur un âge de départ à la retraite de 65 ans
00:28:25 vont être un petit peu en difficulté à refuser de voter à 64 ans.
00:28:29 Donc, ils vont le faire majoritairement.
00:28:31 Mais le rendez-vous de demain, c'est celui d'un nouveau dialogue social.
00:28:36 On parle d'un grand texte sur le plein emploi,
00:28:38 on parle de mesures qui sont à co-construire avec les partenaires sociaux,
00:28:42 notamment sur l'aménagement de fin de carrière,
00:28:45 sur l'usure au travail,
00:28:46 tout ça, c'est là qu'on va voir le gouvernement à l'œuvre.
00:28:48 – Bien sûr. – On voit aussi, pardon.
00:28:49 – Joséphine Azescaro, et après on parle à l'Assemblée.
00:28:51 – On ne va pas se mentir, entre nous.
00:28:53 On voit aussi, on sait très bien que le gouvernement
00:28:55 et un certain nombre de personnes
00:28:56 parlent aux oreilles des parlementaires LR.
00:28:58 On sait très bien ce qu'ils leur disent.
00:29:00 On sait très bien les avantages dans les circonscriptions.
00:29:02 On sait également, qu'on leur suggère que si le texte ne passait pas,
00:29:06 une dissolution est peut-être possible.
00:29:07 Parce que si une dissolution est possible,
00:29:09 peu de gens, peu de députés LR reviendraient.
00:29:12 Donc ça c'est un secret de Polychinelle, on ne va pas se mentir ici.
00:29:14 – Oui mais bon, ça vaut pour tout le monde.
00:29:16 – Il n'y a pas simplement le programme, évidemment, de 65 ans.
00:29:20 – Il est 17h30, on est en direct d'Empenchagne sur CNews,
00:29:22 édition spéciale consacrée à cette 8ème journée de mobilisation,
00:29:25 avec, vous le voyez, le cortège parisien,
00:29:28 puisqu'on est à Paris, les cortèges en région sont terminés,
00:29:31 qui se dirige vers la porte d'Italie,
00:29:33 beaucoup moins de monde dans les rues en région, a priori.
00:29:36 Et dans la capitale, il y a eu plusieurs moments de tension
00:29:39 avec des éléments radicaux.
00:29:41 On voit pour l'instant que les forces de l'ordre arrivent tout à fait à juguler.
00:29:44 Il y a aussi ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
00:29:46 on va rejoindre Élodie Huchard avec Laura Lestrade.
00:29:49 Bonsoir Élodie, vous êtes donc à l'Assemblée nationale,
00:29:52 où la commission mixte paritaire s'est réunie.
00:29:54 Où est-ce qu'on en est de l'étude de cette réforme ?
00:29:57 [Rires]
00:29:59 – Eh bien écoutez, Laurence, d'ici quelques minutes,
00:30:02 on saura si cette commission mixte paritaire est conclusive ou non.
00:30:05 En réalité, pas de grand suspense,
00:30:07 on sait qu'il y avait déjà un accord en amont entre les Républicains
00:30:11 et les groupes de la majorité présidentielle.
00:30:13 Alors ils ont décidé d'accélérer un petit peu parce que,
00:30:16 en milieu de journée, les travaux ont quand même pris beaucoup de retard
00:30:19 puisque la gauche a tenu à défendre au fur et à mesure ces amendements,
00:30:23 ces idées fortes qu'elle a portées sur cet examen du texte.
00:30:26 Et là, on a vu une nette accélération en fin d'après-midi,
00:30:29 il n'y aura pas non plus d'explication de vote pour aller plus vite.
00:30:32 Et puis, preuve que le suspense n'est pas très grand,
00:30:34 le groupe des Républicains, par mégarde,
00:30:36 a déjà diffusé son communiqué de presse réjouissant de l'accord
00:30:39 qui avait été trouvé avec la majorité,
00:30:42 sauf qu'il a paru un petit peu trop tôt.
00:30:45 Et du côté, notamment, justement, de Mathilde Panot et de la gauche,
00:30:47 on récupère, finalement, cette erreur comme une preuve de plus
00:30:50 que désormais les Républicains et la majorité ne font qu'un.
00:30:53 En tout cas, c'est ce que pense la gauche,
00:30:54 notamment ici à l'Assemblée nationale.
00:30:56 – Merci beaucoup, Élodie Huchard.
00:30:57 On retourne vous voir, évidemment, dès que vous avez les résultats
00:31:00 de cette commission "Mixx par hectare" avec ce petit loupé des LR,
00:31:02 qui ont commencé à publier un communiqué,
00:31:06 disons que tout ça, il est terminé, alors que ça ne l'est pas.
00:31:08 Bon, bref, un petit mot, Joseph, et alors, on retourne sur le terrain.
00:31:11 – Il est peu probable qu'Elisabeth Borne,
00:31:13 qui se soit avancée en 10 ans ainsi,
00:31:15 que par rapport à d'autres qui ont envisagé quand même le 49-3,
00:31:18 tout le monde sait que le président de la République…
00:31:19 – Allez, Elodie, on trouvera une majorité, on va aller voter.
00:31:21 – On va trouver une majorité, voilà.
00:31:22 Ça, c'est un aimant essentiel, absolument.
00:31:24 Et ce qu'il se dit au sein des rangs de la droite, ce n'est pas un secret,
00:31:30 c'est qu'également, Nicolas Sarkozy,
00:31:32 qui a rencontré le président de la République,
00:31:34 est aussi à la manœuvre, voilà, sur cette question.
00:31:36 – Oui, oui, c'est…
00:31:37 – Non, mais tous ces éléments vont dans…
00:31:41 – Bien sûr.
00:31:42 – Tous ces éléments vont dans…
00:31:42 – Alors, on a ces images en direct, avec toujours les forces de l'ordre,
00:31:50 le commissaire Mathieu Ballet, vous êtes toujours avec nous,
00:31:52 qui interviennent très vite.
00:31:54 Là, on voit que vraiment, un black box se forme,
00:31:57 boum, ils interviennent.
00:31:58 – Bon, d'abord, je donne raison à votre journaliste, tout à l'heure, désolé,
00:32:01 la salle de couronnement me dit, des infos que j'ai,
00:32:03 qu'il y a bien deux drapeaux, il y avait deux drapeaux.
00:32:06 – Je reconnais, parce que c'était la même image qui passait,
00:32:09 donc je reconnais mon erreur.
00:32:11 – Voilà, donc je le permets.
00:32:13 Et donc, c'est souvent le point de ralliement, ces drapeaux,
00:32:14 pour permettre aux éléments radicaux de se retrouver,
00:32:16 de se regrouper et de passer à l'action,
00:32:18 c'est souvent ce à quoi ils sont utilisés.
00:32:20 Là, vous avez en fait le point final de la manifestation du Roc,
00:32:22 qui rallie au Place d'Italie,
00:32:23 et on a le commissariat du 13ème arrondissement,
00:32:25 le centre commercial d'Italie 2, ainsi que la mairie du 13ème arrondissement,
00:32:28 qui sont des points d'attaque privilégiés pour les black blocs,
00:32:31 et les antifas, et les éléments radicaux,
00:32:33 qui sont actuellement protégés par les policiers,
00:32:35 notamment les compagnies d'intervention,
00:32:36 que vous voyez avec les deux bandes bleues sur leur casque,
00:32:38 qui sont là pour protéger ces institutions et ces bâtiments,
00:32:40 de manière à ce qu'il n'y ait pas d'attaque préparée ou commise
00:32:43 lors de l'arrivée du point final de cette dispersion.
00:32:45 Et d'ailleurs, la dispersion, comme d'habitude, est très importante.
00:32:48 On a des policiers qui font le tri entre les bons et les mauvais,
00:32:50 c'est-à-dire les bons manifestants qui viennent revendiquer,
00:32:52 et les mauvais qui viennent casser et agresser.
00:32:53 – Et il y a des interpellations, il y en avait neuf à 17h,
00:32:56 il y en a sans doute un peu plus à l'heure qu'on parle.
00:32:58 – Il faut se souligner, il y a plusieurs interpellations,
00:32:59 je n'ai pas encore un bilan consolidé,
00:33:01 on l'aura 30 à 60 minutes après la fin de la manifestation.
00:33:04 Surtout qu'il est utile de rappeler que dans tous les transports en commun,
00:33:07 les gares et les stations de métro du réseau parisien,
00:33:10 on a la police régionale des transports,
00:33:11 qui dépend aussi de la préfecture de police de Paris,
00:33:13 à peu près 200 bonhommes qui ont été effectifs,
00:33:15 qui ont été engagés pour faire des contrôles préventifs.
00:33:18 Et là aussi, on a pu interpeller des gens qui avaient des mortiers,
00:33:20 qui avaient des armes par dessination, comme des marteaux,
00:33:22 comme des outils qui peuvent blesser, exactement.
00:33:24 – Tout à fait, aux invalides par exemple.
00:33:26 – Ce n'est pas fait pour manifester.
00:33:27 – Tout à fait, on avait des individus qui ont été interpellés
00:33:28 avec de nombreux mortiers, dont on a vu tout à l'heure sur vos images,
00:33:31 secteur Montparnasse, qui servaient à agresser les policiers,
00:33:34 comme les délinquants le font dans les quartiers,
00:33:35 pour accueillir dans des catapins les policiers
00:33:37 qui viennent faire des dealers ou des délinquants.
00:33:39 – Jeanne Cancard avec Fabrice Elsner,
00:33:41 vous êtes à l'endroit où les policiers ont chargé, c'est bien cela Jeanne ?
00:33:44 [Bruits de foule]
00:33:46 – Oui, à l'instant, Laurence, on a aussi assisté à quelques interpellations
00:33:49 qui ont eu lieu il y a maintenant quelques minutes,
00:33:51 des moments de tension qui interviennent à certains instants de la manifestation,
00:33:57 même s'il faut savoir évidemment que ce qu'on remarque aussi aujourd'hui,
00:34:00 cet après-midi, c'est que c'est surtout les éléments en ralgue illégaux
00:34:04 qui souhaitent s'en prendre aux forces de l'ordre et non attaquer les magasins,
00:34:07 les boutiques, on voit les forces de l'ordre qui sont déployées justement
00:34:10 tout au long des magasins, des agences immobilières,
00:34:13 des banques pour évidemment les protéger,
00:34:15 dispositif policier très important tout à l'heure,
00:34:17 autour évidemment du symbolique restaurant de la Rotonde,
00:34:21 et là on a vu ce moment de tension puisqu'il faut savoir évidemment
00:34:24 que les forces de l'ordre, leur objectif, c'est de repérer
00:34:28 pour interpeller les éléments radicaux les plus virulents ici dans la manifestation
00:34:34 pour tenter au maximum que la manifestation se déroule au mieux,
00:34:38 étant donné qu'on le rappelle quand même, on est ici dans le pré-cortège,
00:34:41 donc souvent ce sont les éléments les plus radicaux qui sont présents ici
00:34:45 et non pas les manifestants qu'on peut appeler classiques
00:34:48 qui sont plutôt en tête de cortège et puis dans le reste de la manifestation,
00:34:52 et là vous le voyez en ce moment sur les images,
00:34:53 les policiers, les forces de l'ordre déployées
00:34:55 qui de nouveau tentent d'aller interpeller des éléments radicaux.
00:34:59 Merci Jeanne Cancard, Fabrice Elsner,
00:35:01 une information d'Élodie Huchard de CNews,
00:35:04 la commission mixte paritaire a été conclusive,
00:35:07 dix voix contre quatre, Élodie Huchard,
00:35:09 vous êtes en direct de l'Assemblée nationale,
00:35:11 c'est vous qui venez de nous donner ces informations.
00:35:16 Oui exactement, ce sont les sources parlementaires évidemment
00:35:18 qui participaient eux-mêmes à cette réunion,
00:35:20 qui nous ont communiqué l'information, aucune surprise,
00:35:23 je vous le disais il y a quelques minutes Laurence,
00:35:25 sur le fait que cette commission mixte paritaire serait conclusive,
00:35:28 elle l'est donc désormais,
00:35:30 dix membres ont voté pour, quatre contre, pas étonnant,
00:35:32 les dix membres sont en fait ceux qui constituent les groupes
00:35:35 Renaissance, Horizons, Modem ainsi que les Républicains
00:35:38 et ceux qui sont contre, les socialistes, LFI, les écologistes
00:35:41 et puis évidemment un député aussi du Rassemblement national,
00:35:45 pas de grande surprise, alors évidemment c'est quand même
00:35:47 une bonne nouvelle sur le gouvernement,
00:35:48 ce qui veut dire qu'à partir de maintenant,
00:35:50 le gouvernement a désormais un texte à proposer au vote
00:35:53 demain au Sénat et à l'Assemblée nationale,
00:35:55 le Sénat demain matin ça va être une partie de plaisir,
00:35:57 si j'ose dire, pour le gouvernement,
00:35:59 aucun doute sur le fait que les sénateurs de nouveau vont voter
00:36:02 en faveur de ce texte, en revanche maintenant la grosse partie
00:36:05 du travail ça va être de faire voter ce texte à l'Assemblée nationale,
00:36:08 les députés de la majorité continuent à nous dire,
00:36:11 comme leurs Premières Ministres, comme leurs Ministres du Travail,
00:36:12 qu'ils veulent aller au vote,
00:36:14 oui mais il y a encore beaucoup d'incertitudes,
00:36:16 notamment du côté de chez les Républicains
00:36:18 et surtout au sein de la majorité,
00:36:19 on a peur de se faire coincer par les Républicains,
00:36:22 des Républicains qui pourraient promettre leur voix au gouvernement
00:36:24 et finalement ne pas la donner et évidemment si le gouvernement
00:36:27 va au vote, il ne peut pas se permettre de perdre cette partie.
00:36:29 Merci beaucoup pour cette analyse, Elodie Huchard,
00:36:31 avec Laura Lestrade et Manon Haber, Laurent Pietraszewski,
00:36:34 on ne sait pas encore le fond de ce qui a été retenu
00:36:37 par la Commission Mixparitaire,
00:36:39 ça peut être déterminant pour le vote de demain ?
00:36:42 A priori on sait, en gros.
00:36:43 Oui, ça peut l'être, mais d'abord disons les choses,
00:36:45 c'est le fonctionnement normal de nos institutions,
00:36:47 j'entends de ci, de là, vraiment,
00:36:49 qu'est-ce qui se passe dans cette Commission Mixparitaire ?
00:36:51 Il se passe juste ce qui est prévu, ce qui se passe,
00:36:53 c'est-à-dire qu'en fait on est dans une République,
00:36:56 pour faire fonctionner cette République,
00:36:57 il y a un texte de loi qui s'appelle la Constitution
00:37:00 et ça dit comment ça fonctionne notre pays,
00:37:01 voilà, ce n'est pas, on n'est pas tout d'un coup
00:37:04 dans une République bananière, une dictature,
00:37:06 non, c'est juste la vie normale de nos institutions.
00:37:09 – De la cinquième en tout cas.
00:37:10 – Et je vais vous dire, le boulot qu'a à faire,
00:37:12 effectivement, la majorité présidentielle
00:37:14 et puis ceux qui l'entourent,
00:37:16 et j'ai compris que c'était le cas de la majorité LR au Sénat,
00:37:18 bien évidemment c'est de préparer cette Commission Mixparitaire,
00:37:21 il ne manquerait plus qu'ils ne le fassent pas,
00:37:22 c'est leur job, ils sont payés pour ça,
00:37:24 on attend d'ailleurs qu'ils fassent ça,
00:37:25 qu'est-ce que c'est que préparer une Commission Mixparitaire ?
00:37:27 C'est de réfléchir, quels sont les amendements ?
00:37:29 C'est votre question, qui pourrait peut-être venir enrichir le texte,
00:37:33 parce qu'on ne va pas forcément là,
00:37:34 prendre que les amendements qui sont sortis des deux assemblées,
00:37:37 on peut en mettre de nouveau, on peut même d'ailleurs modifier
00:37:40 le texte qui est sorti de l'assemblée,
00:37:42 c'est un vrai travail de réflexion,
00:37:43 le fait que ça dure plusieurs heures,
00:37:45 ça montre qu'il y a des échanges,
00:37:47 alors on a entendu votre envoyé spécial dire qu'il y avait aussi des échanges,
00:37:50 parce que même s'ils savaient d'avance,
00:37:53 les oppositions, là je parle des socialistes ou des filles,
00:37:56 que leurs amendements ne seraient pas retenus pour des raisons de vote.
00:37:59 C'est-à-dire le contrat senior, c'est-à-dire les carrières longues,
00:38:02 c'est-à-dire les mères de famille en sexe, c'est permis.
00:38:05 En fait, si vous voulez, dans la CMP,
00:38:07 on peut refaire la même chose que ce qu'on a eu déjà dans les deux assemblées.
00:38:12 Heureusement, je vais vous dire franchement,
00:38:14 moi qui ai bien vécu cela dans des commissions mixtes paritaires,
00:38:17 comme dans l'hémicycle,
00:38:18 vous savez, c'est bien qu'il n'y ait pas cette pression médiatique
00:38:21 dans la commission mixtes paritaires,
00:38:22 et non pas parce que tout d'un coup on vous dit
00:38:25 "si tu votes le texte, tu vas avoir tes avantages ou tes l'autre",
00:38:28 tout simplement parce que ça permet de se poser,
00:38:30 ça permet d'être sans une pression de l'immédiateté,
00:38:33 et d'ailleurs on est dans un moment de vie pour nous tous,
00:38:36 pas forcément uniquement dans notre pays, la France,
00:38:38 mais dans un moment de vie où il y a une pression médiatique permanente,
00:38:42 et où on est sur le règne de l'émotion.
00:38:45 Et moi je vais vous dire, je pense que quand nos institutions fonctionnent
00:38:47 comme on le voit aujourd'hui,
00:38:49 eh bien on est sous le règne de la raison.
00:38:51 On se pose, on réfléchit.
00:38:52 - Il n'empêche que Sandrine Rousseau à l'instant dit
00:38:55 "commission mixtes paritaires conclusive, mais lunaire".
00:38:57 Une façon de remettre en compte le fonctionnement de l'hémocratie démocratique.
00:39:01 - C'est ça la difficulté, parce qu'en fait, ce qu'on entend aussi,
00:39:04 c'est que de la part de certaines oppositions, je ne dis pas toutes,
00:39:07 et parfois même certaines,
00:39:09 c'est-à-dire que tout ce qui irait dans leur sens serait légitime,
00:39:13 tout ce qui irait contre leur avis serait illégitime.
00:39:16 Mais non, en fait la démocratie c'est qu'on a une table de la loi
00:39:19 qui nous dit comment on fonctionne, c'est la constitution,
00:39:22 et heureusement d'ailleurs que le gouvernement respecte la constitution,
00:39:24 on ne manquerait plus qu'il ne le fasse pas.
00:39:26 Et pareil pour ce qui est des majorités.
00:39:28 Eh bien c'est le cas actuellement,
00:39:29 c'est juste l'exercice normal de la démocratie.
00:39:32 Je peux le comprendre, moi je n'ai pas toujours fait de la politique,
00:39:35 comme citoyen j'ai eu le sentiment parfois que mes idées étaient minoritaires dans le pays,
00:39:40 et il pouvait m'arriver de trouver que l'Assemblée
00:39:42 eh bien n'était pas forcément alignée avec mes idées,
00:39:45 mais c'est ça la démocratie,
00:39:46 on accepte aussi l'avis de l'autre quand on est minoritaire.
00:39:49 - 17h40, on est en direct dans le Polstein sur CNews,
00:39:51 vous voyez ces images de la manifestation parisienne,
00:39:54 le cortège se dirige vers la place d'Italie,
00:39:57 avec d'abord les syndicats qui ont leur service d'ordre,
00:40:00 et puis au début du cortège et à la fin du cortège des éléments perturbateurs.
00:40:04 Karim Zereb il y a un mot sur ce qui s'est passé à l'Assemblée,
00:40:07 la commission Mix par et terre qui a dit "ok on valide le texte",
00:40:10 donc demain le texte repart au Sénat et à l'Assemblée
00:40:13 pour être voté ou adopté par 49.
00:40:15 - Oui, il n'y aura pas de suspense au Sénat, on le sait,
00:40:18 donc ça va être avalisé très facilement,
00:40:21 mais c'est l'après-midi à 15h à l'Assemblée nationale
00:40:24 que nous aurons le vrai suspense qui est attendu,
00:40:28 est-ce que ce sera un vote avec une courte majorité,
00:40:31 ou est-ce que ce sera l'utilisation du 49.3 ?
00:40:34 Force est de constater que cette commission Mix par et terre avait un objectif,
00:40:37 c'était faire basculer la force d'appoint attendue par le gouvernement,
00:40:40 c'est-à-dire le groupe LR,
00:40:42 donc vers un vote favorable demain à 15h à l'Assemblée nationale.
00:40:45 Pour ce faire, ils avaient quelques ingrédients à sortir pour trouver le compromis,
00:40:51 l'amendement Pradié,
00:40:52 donc on sait très bien qu'Aurélien Pradié, que nous avons reçu ici d'un punchline,
00:40:56 et qui s'était toujours opposé par un certain nombre de points à cette réforme,
00:41:01 a un groupe derrière lui quand même,
00:41:03 de quelques parlementaires à l'air,
00:41:06 et s'il était convaincu,
00:41:07 derrière ça assurerait potentiellement le passage à l'Assemblée nationale de cette réforme.
00:41:13 Donc l'amendement Pradié semble-t-il a été pris en considération,
00:41:17 donc ça c'est un point positif du côté du gouvernement.
00:41:21 Le contrat CDI senior,
00:41:24 il sera expérimental de 2023 à 2026,
00:41:29 semble-t-il, avec une clause de révision en 2026.
00:41:33 Mais ça aussi c'était une demande des Républicains, notamment du Sénat,
00:41:38 qui souhaitait qu'il y ait un aménagement avec un allègement de charges
00:41:41 pour les seniors à partir de 60 ans,
00:41:43 pour favoriser effectivement leur maintien dans l'entreprise.
00:41:47 Deuxième concession du gouvernement, l'index,
00:41:50 qui n'était pas contraignant, souvenez-vous,
00:41:52 donc l'index finalement il pourra faire état d'une négociation avec les syndicats,
00:41:58 voire d'un plan d'action s'il n'y a pas une évolution positive dans les trois ans.
00:42:03 Et puis enfin il y avait le dossier des femmes,
00:42:05 souvenez-vous, et la surcote de 5% serait là aussi maintenue.
00:42:11 Donc finalement cette commission mixte paritaire a pris les points les plus sensibles
00:42:16 pour tenter d'y apporter une forme de réponse,
00:42:19 pour faire basculer la force d'appoint,
00:42:21 qui est le groupe LR à l'Assemblée Nationale.
00:42:22 Serait-ce suffisant ?
00:42:25 Ça, nul ne le sait au moment où nous nous parlons,
00:42:27 même si on peut faire des calculs.
00:42:28 Donc ça peut se jouer à quelques voix.
00:42:30 – Il faudrait qu'on voie ce que l'intersyndicale dessine,
00:42:31 ils se réunissent là en ce moment à Paris,
00:42:33 à Bordeaux ils ont déjà annoncé une intersyndicale
00:42:35 qui manifesterait samedi à 17h,
00:42:37 donc là c'est peut-être pas terminé en fait Éric Ravel,
00:42:40 on est peut-être reparti pour encore quelques journées de mobilisation ?
00:42:45 – Oui c'est possible, d'ailleurs tout à l'heure votre invité le disait,
00:42:49 le patron de la CFTC, si c'est le 43 ça mène au fout au poule,
00:42:54 mais je voudrais dire comme plusieurs choses,
00:42:55 je ne partage pas tout à fait l'optimisme de Joseph,
00:42:57 c'est-à-dire que dans la déclaration exacte d'Elisabeth Borne,
00:43:00 vous vous en souvenez, c'était "je crois qu'il y a une majorité"
00:43:02 pour voter le texte, mais que les députés LR ne se trompent pas,
00:43:07 il ne s'agit pas d'un soutien au gouvernement,
00:43:09 il s'agit juste de voter une loi sur laquelle vous êtes d'accord depuis des années.
00:43:11 Donc si elle rajoute ça pour moi,
00:43:13 c'est qu'elle n'est pas encore tout à fait sûre de son coup.
00:43:16 Deuxième chose, pardonnez-moi de mettre un peu les pieds dans le plat,
00:43:20 mais tout à l'heure le ministre le rappelait,
00:43:22 une commission mixte paritaire se tient à huis clos,
00:43:25 même si Boris Vallaud de manière logique
00:43:27 avait envoyé une lettre à la présidente de l'Assemblée
00:43:29 pour lui demander si ce n'était pas possible de retransmettre,
00:43:31 pour que les Français, bon non,
00:43:33 la tradition et le règlement de l'Assemblée nationale,
00:43:35 c'est que ça soit à huis clos.
00:43:36 Je regrette quand même que certains députés LFI
00:43:39 qui étaient dans cette commission mixte paritaire
00:43:41 aient fait des live tweets pendant toute la commission paritaire,
00:43:44 c'est-à-dire qu'ils ont enfreint le règlement de l'Assemblée nationale.
00:43:47 Quand même, moi je voulais...
00:43:49 Oui, oui, vous avez raison de le souligner, après c'est l'université.
00:43:51 Et puis juste sur un point, Karim Zeribi a raison,
00:43:54 l'une des demandes des LR, c'est ce fameux CDI senior.
00:43:57 Mais pardonnez-moi, cette réforme est censée économiser de l'argent.
00:44:02 On fait à chaque fois des moins, des moins, des moins, des moins, des moins.
00:44:06 Le CDI senior, suivant les calculs,
00:44:08 il peut coûter entre 800 millions et 1 milliard et demi ou 2 milliards d'euros.
00:44:11 Donc les moins, là, ils deviennent prépondéments.
00:44:14 Qu'est-ce qui va rester ?
00:44:15 L'équilibre budgétaire qui est menacé dans la réforme.
00:44:17 Alors, Laurent Pietraszewski, le CDI senior.
00:44:21 Je suis très intéressé par les remarques d'Eric Reval
00:44:23 au sens où le gouvernement l'a fait face,
00:44:27 avec ses demandes des LR sur le CDI senior,
00:44:30 à une difficulté, c'est qu'il n'a pas accompagné sa stratégie retraite
00:44:35 d'une stratégie senior et d'une stratégie aussi sur la prise en compte de la pénibilité.
00:44:41 J'ai eu déjà à dire sur ce plateau
00:44:43 que moi, si on devait prendre en compte les trimestres, la durée,
00:44:48 je pense qu'il faut le faire au regard du niveau de pénibilité,
00:44:50 pas au regard de l'âge, parce que c'est bien le niveau de pénibilité.
00:44:54 D'ailleurs, c'était d'ailleurs l'idée initiale.
00:44:56 Nous avons reçu ici Eric Wörth qui rappelait que ces carrières longues,
00:44:59 elles ont été pensées notamment pour permettre à ceux qui étaient rentrés
00:45:03 dans les années 70, très tôt dans la vie active, apprenti boulanger,
00:45:07 apprenti boucher, essentiellement sur des métiers de boucher alimentaire,
00:45:10 des activités manuelles, à partir relativement, j'allais dire tôt,
00:45:15 au regard de la moyenne des autres. C'est bien pour ça.
00:45:18 Or aujourd'hui, on voit bien une étude d'ailleurs de l'IPP le rappelle récemment.
00:45:23 - Qu'est-ce que c'est l'IPP ?
00:45:24 - C'est l'Institut des politiques publiques, qui le rappelle récemment,
00:45:28 c'était en fait les carrières longues, ça bénéficie essentiellement à mon profil.
00:45:33 C'est-à-dire, moi j'ai travaillé depuis que j'ai 18 ans
00:45:34 parce que j'allais bosser pendant que j'étais à la fac.
00:45:36 Voilà, et donc de plus en plus de personnes rentrent dans les 50-60 ans avec mon profil,
00:45:41 c'est-à-dire qu'ils ont bossé depuis 18-19 ans,
00:45:44 et on est carrière longue alors qu'on n'a pas forcément fait de métier pénible.
00:45:47 Donc le sujet aujourd'hui, c'est ça la difficulté qu'a le gouvernement.
00:45:51 Donc il va falloir à un moment donné qu'il fasse des efforts vis-à-vis de ceux-là,
00:45:55 ceux qui ont des métiers difficiles, ceux qui ont du mal à retrouver du boulot
00:46:00 alors qu'ils ont 55 ans et plus, et c'est là l'enjeu qui s'ouvre à lui.
00:46:05 Alors la difficulté, c'est qu'il est déjà allé au maximum de ce qu'il pouvait concéder
00:46:10 puisqu'il était déjà avec un pas de 4 mois,
00:46:13 c'est-à-dire qu'on va reculer l'âge d'ouverture des droits de 4 mois tous les ans
00:46:17 alors qu'initialement il avait prévu 3 mois,
00:46:19 et il est également revenu sur son âge,
00:46:22 puisqu'on se rappelle que c'était 65 ans qu'il avait été communiqué par le président de la République,
00:46:27 et qu'on est à 64 ans.
00:46:28 Donc en faisant ces efforts, tant vis-à-vis des partenaires sociaux,
00:46:31 qui d'ailleurs n'ont pas, a priori, trouvé leur compte dans ces propositions,
00:46:35 que vis-à-vis des LR, puisque c'était aussi une demande des LR,
00:46:39 il se trouve maintenant en difficulté pour faire des avancées sur d'autres sujets
00:46:42 qui me paraissent, moi, prépondérants pour équilibrer cette réforme
00:46:45 et qui, en plus, constitue, je crois, le prochain rendez-vous social.
00:46:48 Il y a deux sujets, il y a la pénibilité et il y a le maintien dans l'emploi des seniors.
00:46:54 Mais c'est deux sujets.
00:46:55 C'est un métier qui ne sont pas pénibles.
00:46:56 Non, bien sûr.
00:46:57 C'est deux sujets qui sont distincts et concomitants, effectivement,
00:47:01 à la problématique que nous avons aujourd'hui.
00:47:03 Quand vous avez, en France, plus que partout en Europe,
00:47:07 à partir de 55 ans, des jeunes qui se retrouvent au chômage,
00:47:12 que les métiers soient pénibles ou pas,
00:47:14 c'était un peu la réponse du CDI senior, avec l'allagement de charges.
00:47:18 Donc c'était une demande du Sénat.
00:47:19 Je vais me permettre juste une toute petite précision.
00:47:22 Je vous suis dans l'esprit.
00:47:24 Juste redire une chose, c'est qu'en fait,
00:47:25 les plus de 55 ans ne sont pas plus au chômage que les autres.
00:47:28 Ils le sont en réalité moins, un point et demi, un peu près de moins.
00:47:31 Mais par contre, ils le sont deux fois plus longtemps.
00:47:33 C'est ça qui est important à comprendre.
00:47:34 C'est pour ça qu'on peut déployer une stratégie.
00:47:36 C'est pour ça que je fais assez attention avec moi-même.
00:47:38 Je suis favorable à un CDI senior, pas dans les conditions qui ont été évoquées,
00:47:42 mais je trouve que l'idée est intéressante et mérite d'être soutenue à profondi.
00:47:46 Mais c'est dans le cadre d'une stratégie globale qu'il faut regarder ça.
00:47:49 Parce que sinon, c'est toujours la même chose de notre pratique politique historique en France.
00:47:52 C'est qu'on fait des petits ajustements à droite, des petits ajustements à gauche,
00:47:56 alors que ce qui fait bouger la machine, c'est une vision globale.
00:48:00 Et si on veut répondre à l'emploi des seniors, ça s'appelle comme ça.
00:48:03 Je suis désolé, ça se fait en Suède depuis plus de 20 ans.
00:48:05 Donc moi, je n'ai pas inventé la roue.
00:48:07 Quand je dis ça, je regarde juste ce qui se passe à côté.
00:48:09 Eh bien, ça s'appelle une stratégie de vieillissement actif.
00:48:12 Vous aviez un très bon papier dans le Parisien il y a quelques jours sur une dame qui fait
00:48:16 travailler dans une scierie en Finlande à 65 ans.
00:48:20 Eh bien, son poste de travail est adapté.
00:48:22 Et il n'y a pas en Finlande des défilés tous les 15 jours sur l'air de le gouvernement
00:48:27 finlandais où on vole des années de vie.
00:48:28 Pourquoi ? Parce qu'en fait, elle est bien dans son boulot.
00:48:31 On prend soin d'elle dans son boulot.
00:48:33 Elle y trouve un équilibre.
00:48:34 Parce que c'est ça l'enjeu de demain.
00:48:36 C'est là-dessus qu'on doit pouvoir trouver, je crois, un consensus social.
00:48:39 Éric Rebelle.
00:48:40 Monsieur le ministre, le taux d'employabilité, ça aussi c'est un terme horrible, mais des
00:48:44 seniors en France, il est quand même dans les classements OCDE, plutôt au fond de la
00:48:49 classe que devant, même si on gagne quelques places.
00:48:51 Donc, c'est vrai quand même qu'on a plus tendance à se séparer des anciens salariés
00:48:56 plus en France que dans d'autres pays à développement économique.
00:48:59 C'est vrai.
00:49:00 C'est vrai.
00:49:01 J'ai évidemment rebondi, mais vous avez aussi raison sur ce sujet-là.
00:49:04 Précisons les choses.
00:49:06 On regarde au niveau de l'OCDE, comparatif des pays industrialisés, la tranche des 55-64.
00:49:12 Sur les 55-60, on est dans la moyenne.
00:49:15 Essentiellement d'ailleurs parce qu'on a reculé la jouverture des droits à 62 ans.
00:49:20 Mais c'est sur la part, pardon pour le terme, des 60-64 ans où on est vraiment en queue
00:49:26 de peloton.
00:49:27 Vraiment.
00:49:28 Et ce qu'on constate d'ailleurs, c'est que la stratégie, alors là pour le coup, c'est
00:49:32 même politique, qui s'est trouvée présente dans beaucoup d'entreprises dans notre pays
00:49:36 depuis 35 ans, qui consistait à raconter que les seniors prenaient le job des plus
00:49:40 jeunes.
00:49:41 C'est archi faux.
00:49:42 On le voit bien aujourd'hui.
00:49:43 Il y a plein de secteurs où on est en tension, on n'arrive pas à trouver la main d'oeuvre,
00:49:48 on n'arrive pas à trouver les salariés qui veulent s'engager.
00:49:51 On nous a même raconté que le travail était une constante, qu'il fallait même le partager
00:49:54 en petits morceaux.
00:49:55 Et ça, c'était la deuxième idée lumineuse.
00:49:57 Donc on serait effectivement le seul pays qui aurait là-dessus inventé la roue du
00:50:01 travail.
00:50:02 Nous, on a compris que le travail était une constante et qu'en plus, plus on partait
00:50:07 tôt, mieux c'était.
00:50:08 La question, c'est quelles les conditions de travail, quelles conditions de travail
00:50:11 nous proposons.
00:50:12 Et effectivement, comment on répond à la place des seniors dans l'économie.
00:50:15 Vous restez avec nous, Laurent Pietraszewski.
00:50:17 On rejoint Eric Derritte-Mathenne, qui se trouve à l'intersyndicale.
00:50:20 Vous êtes avec Jean-Laurent Constantini.
00:50:21 Eric, bonsoir.
00:50:22 Est-ce qu'on sait la suite qui va être donnée à ce mouvement de la part des syndicats ?
00:50:26 Attendons encore un petit peu.
00:50:31 Pour l'instant, c'est la discussion avec tous les syndicats.
00:50:34 Ce sont d'ailleurs les porte-parole ou les représentants des syndicats.
00:50:37 Ce ne sont pas les figures de proue, ce ne sont pas les leaders qui sont encore en train
00:50:41 de défiler.
00:50:42 Là, on est dans le 14e arrondissement.
00:50:45 Donc, vous voyez, on n'est pas très loin d'ailleurs de la porte d'Italie.
00:50:47 Alors simplement, vous savez, la question qui va se poser, c'est est-ce que cet intersyndical
00:50:51 va tenir ou va craquer ? On le sent bien.
00:50:53 Il y a plusieurs courants.
00:50:54 Il y a la CFDT, Laurent Berger, qui lui, est prêt à accepter, après tout, le vote du
00:51:01 Parlement s'il le passe, si ça se fait de manière démocratique.
00:51:04 Bon, il l'a dit, il prendra acte.
00:51:05 Et puis, j'allais dire, point final avant d'autres mouvements.
00:51:08 En tout cas, lui, il n'appellera pas à l'amplification d'un mouvement.
00:51:12 Par contre, ce serait très différent si ça passait par le 49-3.
00:51:15 Là, effectivement, ce seraient vraiment des hostilités qui seraient déclenchées.
00:51:19 Si vous allez maintenant du côté de la CGT, là, c'est complètement différent.
00:51:23 On sent déjà que Philippe Martinez parle vraiment du pire qui se produirait si le 49-3
00:51:29 passait.
00:51:30 Il appelle une mobilisation vraiment générale.
00:51:32 Et si vous allez encore plus à la gauche de la CGT avec, vous savez, les propos d'Olivier
00:51:37 Matteu, là, vraiment, on est dans du radical et vraiment, on appelle à une grève générale,
00:51:43 reconductible, un mouvement vraiment très dur qui s'annoncerait extrêmement dur.
00:51:46 Mais voyez, il y a quand même des différences.
00:51:49 La force ouvrière aussi, bien sûr, appelle au mouvement.
00:51:51 Mais il y aura sûrement quelque chose qui se passera ce soir.
00:51:54 Ou alors, s'il ne se passe rien, il faudra attendre demain soir pour peut-être avancer
00:51:59 sur le dossier, le vote ou le 49-3.
00:52:01 Mais en tout cas, là, c'est vrai qu'on est à un point de rupture qui n'est pas impossible
00:52:06 entre les différents syndicats.
00:52:07 C'est cette fameuse union, cet intersyndical qui pourrait peut-être exploser dans les
00:52:12 heures qui viennent ou en tout cas demain soir.
00:52:13 Merci beaucoup, Eric de Ritmaten.
00:52:15 Brunet, vers nous, si vous avez du nouveau.
00:52:17 Vous êtes avec Jean-Laurent Constantini.
00:52:18 À l'instant, Elisabeth Born, Première ministre, se félicite que la commission mixparitaire
00:52:23 ait donc été conclusive par ce compromis dit-elle.
00:52:25 Il répond à la demande des Français.
00:52:27 Elle parle des sept députés et sept sénateurs qui se sont réunis.
00:52:30 Il répond à la demande des Français de bâtir ensemble des solutions pour le pays.
00:52:34 Voilà donc, Karim Zeremi, la commission mixparitaire s'est réunie.
00:52:39 Le texte retourne demain et devant le Sénat et devant l'Assemblée.
00:52:42 C'est un moment crucial pour ce qui se passe dans notre pays et notamment pour l'intersyndical.
00:52:47 Si ce texte passe avec une majorité au Parlement, l'intersyndical va être mis à l'épreuve.
00:52:53 Est-ce que le front syndical va rester uni ? C'est une vraie question.
00:52:57 C'est une vraie question parce que les stratégies peuvent diverger.
00:53:00 Or, c'est par cette réforme des retraites et ce rejet de cette réforme de retraite
00:53:04 qu'on a retrouvé des cours intermédiaires qui ont repris, j'ai envie de dire,
00:53:08 de poil de la bête dans le pays.
00:53:10 Donc, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu de manifestations de ce type.
00:53:12 Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu la CFDT, la CFTC, l'UNSAR,
00:53:15 la Force Ouvrière, la CGT côte à côte avec un discours quand même commun.
00:53:19 Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu des manifestations à caractère social sans violence.
00:53:23 Donc, bien maintenues par les cordons de sécurité des syndicats et des forces de l'ordre.
00:53:28 Donc, tout cela va être mis à l'épreuve demain par la manière dont cette réforme va passer.
00:53:32 Si c'est un 49-3, là aussi, parce que si c'est un 49-3,
00:53:36 repartir sur des manifestations de cette ampleur, c'est une chose.
00:53:39 Mais n'oublions pas, il y a quand même un élément prépondérant,
00:53:41 le 27 mars prochain, qu'il y a le congrès de la CGT.
00:53:44 Et le congrès de la CGT dans ce contexte-là,
00:53:46 c'est un congrès qui va se faire par la surenchère de la radicalité.
00:53:50 Ça veut dire qu'on risque d'avoir là une divergence qui va se manifester
00:53:54 entre des CGTs qui vont nous dire "il faut aller encore plus loin,
00:53:58 il faut frapper plus fort" et une CFDT qui dit "attention, ne vous emballez pas".
00:54:02 Et donc, on peut avoir une confrontation entre ce congrès
00:54:05 et l'intersyndical qui va être mis à l'épreuve.
00:54:06 On va écouter Laurent Berger, le leader de la CFDT,
00:54:11 qui s'exprimait en début d'après-midi.
00:54:14 L'expression aujourd'hui du monde du travail,
00:54:16 c'est l'expression pour dire aux parlementaires de dire "ne votez pas cette réforme".
00:54:21 Et clairement, c'est ça qu'on veut exprimer.
00:54:24 Et on s'adresse aux parlementaires qui doivent faire leur boulot
00:54:27 et qui doivent regarder ce qui se passe.
00:54:28 Ce qu'ils s'expriment, c'est encore une fois un dernier cri du monde du travail
00:54:31 pour dire "on ne veut pas de ce passage de 62 ans à 64 ans".
00:54:34 Voilà, un dernier cri du monde du travail, comme le dit M. Berger, Laurent Pietraszewski.
00:54:39 Et il dit qu'il respectera le vote du Parlement. Et ça, c'est important.
00:54:42 Oui, je pense que ça correspond bien à la fois, je crois, à la personnalité de Laurent Berger,
00:54:49 mais aussi aux valeurs de son syndicat.
00:54:51 Je crois que c'est opposé, il n'y a pas de débat, clairement, vivement, à ce projet.
00:54:57 Il était contre le recul de l'âge de la retraite.
00:55:00 Il l'est toujours, si j'ai bien compris.
00:55:02 Maintenant, je pense aussi qu'il est à la tête d'un syndicat qu'on dit réformiste
00:55:08 et pour lequel les enjeux à venir...
00:55:12 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:55:13 Bienvenue dans cette édition spéciale sur CNews et sur Europe 1
00:55:16 consacrée à la 8e journée de manifestation contre la réforme des retraites,
00:55:20 dont le texte a été adopté par la Commission mixte paritaire,
00:55:23 qui s'est réunie à l'Assemblée nationale.
00:55:25 Beaucoup moins de monde dans la rue, un peu partout en France,
00:55:28 que ce soit à Lyon, Marseille ou Nantes.
00:55:32 L'intersyndicale va-t-elle rester unie ou se débloquer
00:55:35 si le texte est adopté demain à l'Assemblée ?
00:55:38 En tout cas, voilà, les chiffres dans la fonction publique sont en forte baisse.
00:55:42 On entendra les syndicats appeler à ne pas voter ce texte.
00:55:45 Dans la capitale, plusieurs centaines d'éléments radicaux
00:55:47 ont provoqué des incidents avec les forces de l'ordre
00:55:50 et ont attaqué une agence d'intérim.
00:55:52 On est sur le terrain avec les reporters de CNews et d'Europe 1
00:55:56 pour vous faire vivre ce qui se passe en direct.
00:55:58 Il est pratiquement 18h.
00:55:59 Bienvenue si vous nous rejoignez sur Europe 1 et sur CNews.
00:56:02 Margot Fauderé d'Europe 1 est avec nous.
00:56:04 Bonsoir Margot.
00:56:04 On va faire un bilan de la journée.
00:56:06 Région, pareil.
00:56:08 Vous l'avez dit, la mobilisation est en baisse et même en très forte baisse.
00:56:11 Dans les rues d'abord, à 17h15, la police relevait 426 000 manifestants
00:56:16 dans les différents cortèges en France.
00:56:18 On est bien loin de la barre symbolique du million
00:56:20 qui a été atteinte le 7 mars dernier,
00:56:23 qui était une journée historique de mobilisation.
00:56:25 15 000 personnes, par exemple, ont défilé à Toulouse
00:56:27 contre 27 000 le 7 mars.
00:56:29 À Paris, le décompte des forces de l'ordre n'est pas encore tombé.
00:56:32 Dans la plupart des secteurs aussi, la mobilisation diminue.
00:56:35 À la mi-journée dans la fonction publique d'État,
00:56:37 on comptait moins de 3% de grévistes.
00:56:40 Dans les transports aussi, seulement 15% de grévistes selon une source syndicale,
00:56:44 même si le trafic reste perturbé, avec notamment 3 TGV sur 5 et 2 TER sur 5.
00:56:50 Dans l'énergie, en revanche, la mobilisation reste forte.
00:56:53 On comptait encore 42% de grévistes ce matin dans les raffineries et dépôts de Total Énergie.
00:56:59 Hier, les centrales nucléaires, thermiques et hydrauliques
00:57:02 ont connu des baisses de production.
00:57:03 Et en parallèle, il y a aussi eu des actions dites "coups de poing".
00:57:06 Par exemple, au siège social Dénédis à Limoges,
00:57:09 les accès étaient encore bloqués hier soir par des camions.
00:57:12 Et côté gaz, les 4 terminaux métaniers français
00:57:14 ont voté la reconduction de leur mouvement de grève
00:57:17 jusqu'au début de la semaine prochaine.
00:57:18 - Margot Faudré d'Europe, merci beaucoup pour ce point très précis.
00:57:21 On va rejoindre l'une de nos équipes dans la manifestation à Paris,
00:57:25 puisqu'elle arrive petit à petit porte d'Italie.
00:57:27 Vincent Flandes avec Olivier Gangloff, bonsoir à tous les deux.
00:57:30 Quelle est l'ambiance dans la manifestation
00:57:32 en cette veille de vote au Sénat et à l'Assemblée demain ?
00:57:36 - Effectivement, cette commission mixte paritaire,
00:57:42 en tout cas la décision de cette commission mixte paritaire,
00:57:45 a été reçue sans réelle émotion.
00:57:50 Ici, les manifestants s'attendaient à ce qu'elles se prononcent
00:57:55 en faveur de la réforme des retraites.
00:57:58 Ce n'est pas étonnant, vraiment, ce que nous disaient les manifestants.
00:58:00 Ils continueront à se battre coûte que coûte,
00:58:04 que ce soit par le vote.
00:58:05 Alors, si jamais, effectivement,
00:58:07 le Parlement vote pour la réforme des retraites,
00:58:10 les manifestants qu'on a rencontrés envisageront,
00:58:13 auquel cas, d'autres formes de protestation,
00:58:16 des actions plutôt coup de poing.
00:58:18 En revanche, si le gouvernement utilise le 49-3,
00:58:21 là, ça leur pose un sérieux problème.
00:58:24 Ils estiment que c'est un déni de démocratie
00:58:26 et donc ils continueront à descendre dans la rue.
00:58:29 C'est d'ailleurs le mot d'ordre de la part des leaders syndicaux,
00:58:32 que ce soit Philippe Martinez ou encore Laurent Berger,
00:58:34 qu'on a pu interviewer un petit peu plus tôt
00:58:36 au départ de cette manifestation.
00:58:38 Le cortège qui arrive petit à petit,
00:58:41 porte place d'Italie dans le calme.
00:58:43 Une manifestation qui s'est déroulée globalement
00:58:46 dans une ambiance plutôt "bon enfant".
00:58:48 Quelques échauffourées, mais rien de bien notable
00:58:51 dans cette manifestation, où, d'ailleurs,
00:58:54 les organisations syndicales ont annoncé
00:58:56 450 000 participants en tout.
00:58:58 – Merci beaucoup Vincent Farrandez, Olivier Gangloff.
00:59:00 On est avec Laurent Pietraszewski, ancien secrétaire d'État aux retraites.
00:59:04 Qu'est-ce que l'on peut dire de cette journée
00:59:06 "mobilisation fortement en baisse", pour être exact.
00:59:09 Commission Mixx-Parité qui adopte le texte.
00:59:11 On est vers la fin du mouvement ou pas, à votre avis, monsieur ?
00:59:14 – En tout cas, on peut le supposer, Laurence Ferrari.
00:59:17 D'abord, je veux dire un mot quand même.
00:59:19 Nous vivons depuis plusieurs semaines au rythme
00:59:21 de ces manifestations organisées par les organisations syndicales
00:59:24 dans notre pays, de façon extrêmement responsable.
00:59:27 Donc moi, je veux d'abord dire cela.
00:59:30 Féliciter toutes celles et tous ceux qui,
00:59:33 alors qu'ils ne sont pas d'accord, qui viennent manifester.
00:59:35 Ils le font dans le calme, ils le font avec une organisation exemplaire.
00:59:39 Ils le font en lien avec la préfecture de police,
00:59:41 avec Laurent Nunez.
00:59:42 Et je pense que c'est un élément qui peut être,
00:59:45 quand même, dans notre pays, on peut aussi être fier
00:59:47 de voir qu'il y a une expression démocratique
00:59:48 qui se fait dans le calme.
00:59:50 Deuxièmement, vous questionnez sur la réalité.
00:59:53 Est-ce que cette mobilisation, qui est incontestablement plus faible,
00:59:57 est-ce qu'elle marque la fin du mouvement ?
00:59:59 On a entendu des réactions assez diverses des représentants syndicaux.
01:00:05 Il y a un risque, c'est qu'il y ait une forme d'amertume chez certains,
01:00:09 surtout si la réforme est votée de main par le Sénat comme à l'Assemblée nationale,
01:00:13 et qu'on ait une forme de radicalisation, peut-être.
01:00:17 Chez d'autres, on le sait,
01:00:19 ce sont sans doute des positions, certes, de déception qui vont apparaître,
01:00:23 parce qu'ils ont milité contre cette réforme,
01:00:26 mais en réalité, ce sont aussi des leaders
01:00:29 qui ont le sens des responsabilités, qui sont des légalistes.
01:00:32 Et donc, ils vont chercher maintenant à obtenir d'autres choses
01:00:36 en compensation de ce qui a été voté.
01:00:38 Je pense qu'on s'achemine vers la fin de ces grandes manifestations, en tous les cas,
01:00:45 mais par contre, on va s'ouvrir un chapitre très important
01:00:48 de dialogue social qu'il faudra absolument réussir pour le gouvernement,
01:00:52 je pense à ce texte sur le plein emploi.
01:00:53 Absolument. Juste pour revenir à cette réforme
01:00:56 et cette commission mixte par hectare, M. Piteraszewski,
01:00:58 ils ont gardé quoi ?
01:01:00 Le CDI senior, les carrières longues,
01:01:03 et les dispositions pour les mères de famille ?
01:01:06 On est en train de récupérer le détail,
01:01:08 mais vous avez pointé du doigt ce qui a été repris essentiellement,
01:01:11 qu'on a évoqué également tout à l'heure sur ce plateau.
01:01:14 En réalité, ce qui a été repris, c'est ce qui était nécessaire
01:01:18 pour s'assurer que la majorité LR au Parlement
01:01:22 accompagnera d'un vote positif ce projet de loi
01:01:26 lorsqu'il sera présenté demain après-midi,
01:01:28 après avoir été présenté au Sénat le matin.
01:01:31 Je pense que c'est cela qu'il faut comprendre,
01:01:33 les travaux de cette commission mixte par hectare.
01:01:35 Et d'ailleurs, je vais vous dire, c'est clairement ce qu'on attendait d'elle,
01:01:37 mais je ne parle pas de moi,
01:01:38 c'est que simplement le fonctionnement démocratique de notre pays
01:01:41 pouvait attendre d'elle.
01:01:42 C'est qu'elle se crée un consensus sur un texte
01:01:44 qui assure une majorité au gouvernement.
01:01:46 Est-ce qu'on peut dire, Éric Revel,
01:01:47 que le gouvernement a gagné la partie
01:01:49 ou c'est beaucoup trop tôt pour le dire ce soir ?
01:01:51 Gagner la partie, je pense qu'il y aura des effets collatéraux sociaux
01:01:55 parce que le ministre dit qu'il faut y aller dans la sérénité,
01:01:59 dans le calme, dialoguer,
01:02:00 mais ça fait quand même plusieurs années
01:02:04 que le président de la République a cru pouvoir se passer
01:02:06 des corps intermédiaires, quand même, monsieur le ministre.
01:02:08 Donc, rabouter tout ça derrière une réforme
01:02:11 dont les Français ne voulaient pas,
01:02:12 ça me semble plus difficile que la façon dont vous enjambez rapidement,
01:02:17 mais vous êtes dans votre rôle, évidemment,
01:02:19 la situation sociale du pays.
01:02:20 Et puis, deuxième chose, sur la baisse de la mobilisation,
01:02:23 en fait, quand vous regardez,
01:02:24 vous analysez les sondages depuis plusieurs semaines
01:02:28 sur cette réforme des retraites,
01:02:29 en fait, tout est déjà inscrit.
01:02:31 Vous avez une forte majorité de Français
01:02:32 qui sont opposés à cette retraite,
01:02:34 mais en même temps, la résignation des Français
01:02:36 dans chaque sondage, qui disent
01:02:37 "mais on pense qu'elle va être votée".
01:02:39 Donc, en fait, cette mobilisation-là,
01:02:41 on pouvait la décrypter.
01:02:42 Il y avait certaines prémices dans les études d'opinion
01:02:44 qui ont été publiées par les instituts de sondage
01:02:46 depuis des semaines, me semble-t-il.
01:02:48 Vous avez raison. Karim Zerabi.
01:02:49 Vu le contexte économique et social du pays,
01:02:52 on ne pouvait pas imaginer que du 19 janvier à ce jour,
01:02:56 les manifestations allaient connaître la même dynamique.
01:02:58 Ce n'est pas possible.
01:02:59 Ce n'est pas sérieux d'imaginer cela.
01:03:01 Vous perdez 80 euros quand vous êtes salarié aujourd'hui,
01:03:04 alors qu'on sait que les Français ont des fins de moins difficiles.
01:03:06 Les produits de première nécessité,
01:03:08 c'est 25% au niveau de l'inflation aujourd'hui.
01:03:11 Donc, c'est compliqué.
01:03:12 Quand vous faites votre course avec votre caddie,
01:03:14 vous le payez deux à trois fois plus cher.
01:03:16 Vous vous posez la question,
01:03:17 est-ce que je refais grève comme la semaine dernière
01:03:20 ou est-ce que c'est ce coup-là que je laisse passer
01:03:24 pour me remobiliser la prochaine fois ?
01:03:26 Donc, ces calculs-là, ils existent aussi.
01:03:28 Cela ne veut pas dire que le mouvement
01:03:29 ne prendra pas une autre forme.
01:03:31 Et c'est là où on doit effectivement être attentif
01:03:34 et ne pas non plus estimer que le mouvement social
01:03:39 s'arrête ce soir.
01:03:40 Parce que, encore une fois, même si c'est voté demain,
01:03:43 moi, je pense qu'il y aura des points chauds dans le pays.
01:03:45 Avec des secteurs d'activité qui nous lâchent.
01:03:48 - Énergie, éboueur.
01:03:50 - Transport logistique, transport de la vie quotidienne,
01:03:52 les éboueurs qui prolongent jusqu'à le nid.
01:03:54 Donc, ça risque d'être difficile.
01:03:56 Et effectivement, la rancœur qui est ressentie par les travailleurs
01:04:00 va mettre en mal la possibilité pour le gouvernement
01:04:02 de réouvrir d'autres dossiers sociaux.
01:04:04 La discussion, parce que même Laurent Berger,
01:04:06 M. le ministre, vous le disiez tout à l'heure,
01:04:08 bien sûr que c'est quelqu'un qui est constructif,
01:04:10 qui va à la discussion.
01:04:11 Mais avec ce qu'il a vécu là, avec la réforme de la retraite,
01:04:14 je pense que ce sera difficile pour lui et ses militants,
01:04:16 qu'il est représentant quand même de force militante,
01:04:18 de dire, allez, donc, on fait comme s'il ne s'y intervient pas,
01:04:22 si on revient à la table des négociations.
01:04:24 - Éric, un petit mot.
01:04:25 Éric, reviens un petit mot, ils vont passer la parole, Joseph.
01:04:27 - L'analyse de Karim Zarabi, c'est que, bien sûr,
01:04:31 ça coûte cher de faire grève et de se mobiliser, il n'y a pas de doute.
01:04:33 Sauf que le point de bascule, il est intervenu un jour précisément
01:04:37 où les gens ne travaillaient pas, c'est-à-dire samedi dernier.
01:04:39 C'est à partir de samedi dernier, en réalité,
01:04:41 que la mobilisation a commencé à baisser.
01:04:43 Et là, évidemment, ils ne perdent pas une journée de salaire,
01:04:45 puisque l'un des arguments des syndicats, c'était de dire,
01:04:48 venez manifester le samedi, ça ne vous coûtera rien, ce qui est juste.
01:04:51 Mais à partir de samedi, en fait, la mobilisation a commencé à décroître.
01:04:55 - Allez, Joseph Macéscarbon, pardon.
01:04:57 - Non, je ne veux pas décevoir l'ambiance,
01:05:00 qui est une ambiance qui prévoit, évidemment, toujours des actions,
01:05:04 des gilets jaunes à tous les carrefours, etc.
01:05:06 Mais en tant qu'ancien journaliste politique,
01:05:08 j'ai eu un peu tant dans ça considéré que si,
01:05:11 si madame Elisabeth Borne, la première ministre,
01:05:15 arrivait à passer cette étape et à faire voter avec sa majorité,
01:05:19 à trouver une majorité naturelle, sans passer par la CoronaV-2,
01:05:23 ce serait une vraie victoire politique pour l'exécutif et pour les gouvernements.
01:05:29 Et les Français aiment les personnes qui gagnent.
01:05:31 Les Français aiment aussi les personnes qui gagnent.
01:05:34 Donc réfléchissons aussi à cet élément psychologique.
01:05:36 Là, je parle en tant qu'ancien journaliste politique.
01:05:38 J'ai vu ce type de retournement dans le passé un grand nombre de fois.
01:05:42 - OK. Le commissaire Vallée est avec nous. Bonsoir, commissaire.
01:05:46 Il y a eu quelques éjoux fourrés au cours de l'après-midi,
01:05:48 notamment à Paris, avec une centaine, plusieurs centaines d'individus radicaux.
01:05:53 C'est bien cela ?
01:05:54 - D'abord, je reprends les propos qui ont été tenus par M. Viterbeski
01:05:56 au début de l'intervention.
01:05:59 Il y a eu huit journées nationales d'action.
01:06:02 Celle du 7 mars, mardi dernier, a été la plus violente
01:06:04 parce qu'on a eu une stratégie qui était plus à la défensive qu'à l'offensive.
01:06:07 Donc, on voit que la stratégie en ordre public est primordiale.
01:06:09 Quand on a des policiers et des gendarmes qui ont des instructions claires
01:06:11 de la part de l'autorité préfectoire et notamment du préfet de police de Paris,
01:06:15 ils y vont, ils vont au contact pour dissoudre, interpeller
01:06:18 et pouvoir permettre à la justice de condamner les auteurs de ces exactions violentes,
01:06:21 comme on l'a vu sur la tech de la voiture d'assisté médecin.
01:06:23 - Voter avec les ajouts du Sénat par rapport au texte du gouvernement,
01:06:29 avec parfois les ajouts du Sénat qui ont été révisés par l'Assemblée nationale.
01:06:34 Il y a eu des accords à chaque fois.
01:06:36 Donc, c'est un texte qui est, je pense, efficace au sens où il permet l'équilibre
01:06:40 du système de retraite à 2030.
01:06:42 Et puis aussi, il intègre beaucoup de droits,
01:06:43 beaucoup de droits familiaux de toute nature.
01:06:45 - Donc, on parle des seigneurs toujours ?
01:06:47 On parle des femmes, des mères de famille ?
01:06:48 - Oui, on parle toujours de l'index seigneur a été voté
01:06:51 pour les entreprises de plus de 300 salariés.
01:06:54 - Les deux ?
01:06:55 - Les deux.
01:06:55 - Les deux ?
01:06:56 - Index et CDI seigneur, qui est au fond quand même un appel d'une certaine manière,
01:07:01 parce que ça renvoie aux partenaires sociaux un accord national interprofessionnel.
01:07:07 Et puis, si il n'y a pas d'accord national interprofessionnel,
01:07:09 il y a une expérimentation qui est prévue dans la loi à partir du mois de septembre
01:07:13 sur une cible très précise de seigneurs, notamment en chômage de longue durée.
01:07:18 Donc, on voit bien que les choses sont très précises et sont bien faites.
01:07:23 Et puis, beaucoup de droits familiaux aussi supplémentaires
01:07:26 par rapport à ce qui avait été dit, des coûts inférieurs,
01:07:29 notamment ce qui permet de financer, je pense, de façon plus large les choses,
01:07:34 sans mettre en péril l'équilibre à 2030.
01:07:37 Donc, ça s'est passé dans un bon état d'esprit, je pense,
01:07:41 même si l'opposition a dit ce qu'elle avait à dire.
01:07:44 Maintenant, je pense que c'est une bonne base de départ pour le vote demain au Sénat.
01:07:49 – Donc, est-ce que vous pensez que vous aurez la majorité, monsieur Verth ?
01:07:51 – Oui, je le pense.
01:07:53 Oui, je le pense.
01:07:54 – Vous n'aurez pas peur, vous n'aurez pas 49-3 ?
01:07:56 – Je pense que nous irons au vote et je pense que ce vote sera positif.
01:08:02 Voilà ce que je pense.
01:08:03 – Ça passera peut-être assez rare ?
01:08:04 – Maintenant, il est possible que ce soit de justesse.
01:08:08 On verra au fond ce que cette commission mixte paritaire change.
01:08:13 Beaucoup avaient dit "je ne sais pas, je vais m'abstenir ou je vote contre,
01:08:18 mais je verrai après la commission mixte paritaire".
01:08:22 Je m'adresse notamment à mes anciens collègues de LR, ça s'est bien passé.
01:08:27 Enfin, le président du groupe Alain Marlex,
01:08:30 qui représentait LR à la commission mixte paritaire,
01:08:33 a pu faire les demandes qui étaient les siennes,
01:08:36 présenter les amendements qui étaient les siens,
01:08:38 qui ont été d'ailleurs votés.
01:08:40 Et il a voté l'ensemble des articles de cette commission mixte paritaire.
01:08:47 Mais je ne sais pas ce que c'est l'amendement…
01:08:49 – C'est Olivier Marlex.
01:08:51 – Je ne sais pas ce que c'est.
01:08:55 C'est un amendement qui a évolué.
01:08:57 Donc Olivier Marlex, pourquoi j'ai dit quoi ?
01:09:01 – Alain, mais ce n'est pas grave.
01:09:03 – Oui, ça peut arriver, c'était super.
01:09:05 Mais il y a un amendement clair qui a été porté par le groupe LR,
01:09:12 c'est ça qui compte, ce ne sont pas des individus ici ou là.
01:09:15 L'amendement disait plusieurs choses.
01:09:17 Un, il était d'accord pour maintenir un âge de référence,
01:09:21 c'est-à-dire qu'il faut bien avoir un certain âge quand on a commencé à 16 ans,
01:09:24 il faut avoir un âge quand on a commencé, alors maintenant, jusqu'à 21 ans,
01:09:28 puisqu'il y a eu une quatrième borne d'âge.
01:09:31 Donc ça veut dire que c'est un dispositif qui est bien plus complet
01:09:34 et bien plus juste que le dispositif qu'il y avait jusqu'à présent,
01:09:37 et qui a considéré qu'il ne fallait pas travailler plus de 43 ans
01:09:41 et qu'on respectait évidemment l'âge qui correspond à votre âge de début de travail,
01:09:51 16 ans, 17 ans, 18 ans, etc.
01:09:53 Donc c'est un amendement qui est clair.
01:09:54 Tout ça sera précisé par décret, parce qu'à un moment donné,
01:09:56 il faut évidemment mettre ça complètement en musique.
01:09:59 Ce n'est pas la loi qui peut le faire,
01:10:01 mais sur le plan politique et sur le cadrage général de cela,
01:10:05 je pense que les choses sont maintenant extrêmement claires.
01:10:07 Une question d'Éric Revelle.
01:10:08 Il fallait quand même que la majorité soit aux abois pour concéder le CDI senior,
01:10:13 parce que dans un premier temps, vous vous en souvenez,
01:10:14 la proposition qui émanait du président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau,
01:10:19 avait été repoussée par le gouvernement parce qu'elle coûtait trop cher.
01:10:22 On disait, le gouvernement disait 800 millions, 1 milliard, 1 milliard et demi.
01:10:25 Et là, tout à coup, il n'y a plus de problème.
01:10:28 Vous acceptez, la majorité accepte de mettre dans la loi ce CDI senior.
01:10:32 Tant mieux pour les seniors, mais alors il coûte cher ou il ne coûte pas cher ?
01:10:34 Il coûte 100 millions.
01:10:35 Alors décidément, le gouvernement est fâché avec les chiffres,
01:10:38 parce qu'au début, c'était 2 millions 2200 euros.
01:10:41 C'est pas la même chose.
01:10:43 Ah, c'est pas la même chose.
01:10:44 C'est un petit CDI senior.
01:10:45 C'est pour ça que je veux dire qu'il y a eu une évolution sur le CDI,
01:10:47 parce que le CDI tel qu'il était présenté dans le texte du Sénat,
01:10:52 mais après, il y a eu une concertation entre le Sénat et l'Assemblée
01:10:55 pour aboutir à des propositions.
01:10:56 Donc, ce que je présente, c'est des propositions qui ont été portées
01:10:59 par les sénateurs et par les députés, qui étaient de dire
01:11:02 il faut quand même d'abord qu'il y ait une concertation,
01:11:04 une discussion, une négociation entre les partenaires sociaux.
01:11:10 C'est la loi Larcher d'ailleurs.
01:11:12 C'est la loi Larcher. Donc, il faut le faire.
01:11:14 Juste, monsieur Wörth, il y a un préalable.
01:11:15 Vous vous souvenez de l'affaire des 1200 euros brut net
01:11:17 touchant 2 millions de personnes, puis finalement 10 000.
01:11:19 Oui, mais là, vous dites que ça coûte 100 millions.
01:11:21 Ça veut dire que ça va concerner combien de seniors ?
01:11:23 Mais je ne sais pas combien de seniors ça concernera,
01:11:25 parce qu'il y a un accord national interprofessionnel
01:11:28 qui devra être fait.
01:11:29 Moi, je vous dis combien ça peut coûter
01:11:32 dans le cadre qui a été fixé.
01:11:35 C'est une expérimentation.
01:11:37 Donc, ce ne sont pas tous les seniors qui vont être concernés.
01:11:40 Je pense que dans une expérimentation,
01:11:41 vous choisissez des départements,
01:11:43 vous choisissez un certain nombre de seniors, par exemple,
01:11:46 qui sont en arrêt au chômage,
01:11:50 qui ont duré depuis X temps.
01:11:52 Je ne sais pas de combien ça sera ce X temps.
01:11:55 Donc, vous ciblez vraiment les choses. Pourquoi ?
01:11:57 Ce n'est pas du tout le CDI qui concernera tous les seniors.
01:12:01 Ce n'est pas les 1200 euros.
01:12:02 C'est à un moment donné une expéri...
01:12:04 Non, mais c'est important.
01:12:07 Pourquoi il faut expérimenter ? Je vais vous le dire.
01:12:09 Parce que parfois, ce type de dispositif qui tord comme ça
01:12:11 le droit pour essayer...
01:12:13 Il y a plein de bonnes volontés.
01:12:15 On a envie qu'il y ait plus de seniors qui travaillent
01:12:18 et qui puissent rentrer dans les entreprises
01:12:19 et qui soient embauchés et qui soient employables.
01:12:21 Mais en même temps, ça crée un peu d'effet d'aubaine parfois,
01:12:24 parce qu'il y a des seniors qui n'ont pas besoin de ça
01:12:26 pour se faire embaucher.
01:12:27 Donc, ça coûte de l'argent public pour rien,
01:12:29 puisqu'il y a des baisses de cotisations.
01:12:31 Ou alors, ça crée des effets d'éviction,
01:12:33 c'est-à-dire des personnes qui sont à 57, 58 ans,
01:12:37 pas très loin, par exemple, si c'est à 60 ans,
01:12:39 ce contrat, qui veulent trouver un boulot.
01:12:42 Et à ce moment-là, la personne qui peut éventuellement
01:12:44 vous embaucher pourra dire, moi, j'attends quand même deux ans,
01:12:47 parce que si je vous embauche en deux ans, ça coûtera moins cher.
01:12:49 Donc, tout ça doit être mesuré avec beaucoup de sérieux
01:12:52 pour que ça ne se retourne pas.
01:12:53 - L'APA va suffire ou à l'air sur ce micro CDI senior ?
01:12:57 Ce n'est pas du tout ce qu'il proposait au début,
01:12:59 pour voter la loi.
01:13:00 - Les commissions de mix-parité sont faites pour ça.
01:13:03 Elles sont faites pour qu'on se parle
01:13:05 et qu'on partage les mêmes opinions.
01:13:07 - Et qu'on trouve, voilà, sur les textes.
01:13:08 - Monsieur Pietraszewski.
01:13:10 - Tout est intéressant dans ce que dit River,
01:13:12 mais un point intéressant sur l'actualité sociale,
01:13:15 c'est qu'il nous dit, et moi, je pense qu'il a raison là-dessus,
01:13:18 il nous dit qu'il ouvre les portes
01:13:19 à un accord national interprofessionnel.
01:13:21 Je pense que quand on a parlé de cet enjeu de demain
01:13:24 pour reconstituer ce dialogue social,
01:13:27 pour sortir de ce débat qui a été pesant
01:13:31 et qui a pu créer de l'amertume,
01:13:32 il faut ré-ouvrir les portes largement.
01:13:34 Et moi, je crois que la meilleure façon de le faire,
01:13:36 c'est de laisser de l'espace aux partenaires sociaux.
01:13:39 Je voudrais rappeler qu'avec Edouard Philippe,
01:13:42 nous avions fait la conférence sur l'équilibre et le financement,
01:13:44 où nous laissions les partenaires sociaux
01:13:46 réfléchir à un certain nombre de choses.
01:13:47 On voit bien, on avait bien vu à l'époque
01:13:48 que ça avait été productif.
01:13:50 Il n'avait fallu que le Covid pour qu'on n'aille pas plus loin.
01:13:53 Mais là, je pense que la porte ouverte par cette CMP,
01:13:58 et le gouvernement, je l'entends, et la majorité,
01:13:59 sur un nanny, c'est-à-dire on va laisser
01:14:01 les partenaires sociaux bosser ensemble.
01:14:03 Et c'est là que ça marche.
01:14:04 Si on veut que la démocratie sociale fonctionne,
01:14:06 il faut les laisser bosser ensemble.
01:14:07 Il est 18h22, on est en direct sur Repin et sur CNews.
01:14:10 On va tout de suite repartir en direction de l'Assemblée nationale
01:14:12 où se trouve notre journaliste Élodie Huchard
01:14:14 avec Laura Lestrade.
01:14:15 Vous êtes avec un député, un député RN, c'est bien ça, Élodie ?
01:14:19 Ça va être à nous, je crois.
01:14:20 Oui, c'est même à vous direct, là.
01:14:21 Alors, Élodie, vous êtes avec un député, expliquez-nous.
01:14:27 Oui, exactement, Laurence avec Thomas Ménager,
01:14:33 député du Rassemblement national,
01:14:35 qui lui-même était membre de la Commission mixte paritaire.
01:14:38 Alors, il a participé à cette réunion
01:14:41 qui a duré tout l'après-midi, on le rappelle.
01:14:43 Première question d'abord, monsieur le député,
01:14:44 l'ambiance, le bilan que vous faites de cette journée de discussion
01:14:47 sur la Commission mixte paritaire ?
01:14:48 On a constaté que les Républicains étaient maintenant
01:14:50 main dans la main avec le gouvernement,
01:14:52 ils s'étaient entendus sur tout.
01:14:53 Et le texte qui nous a été présenté est issu d'un accord
01:14:56 entre les Républicains et le gouvernement,
01:14:58 Emmanuel Macron, contre les Français.
01:15:00 Un accord qui va forcer les Français à travailler deux ans de plus,
01:15:04 alors même qu'ils ne sont pas en capacité
01:15:06 pour certains d'entre eux de le faire.
01:15:07 Et c'est pour cette raison que nous, Rassemblement national,
01:15:09 le texte maintenant est définitif,
01:15:10 il nous sera soumis à l'Assemblée nationale demain après-midi
01:15:13 et nous allons essayer de tout mettre en œuvre pour le rejeter.
01:15:17 Nous considérons aujourd'hui qu'il y a une majorité de députés
01:15:19 au sein de notre hémicycle qui sont opposés à cette réforme
01:15:22 et donc nous espérons pouvoir faire en sorte
01:15:24 que ce projet ne soit pas adopté contre les Français
01:15:27 qui eux aussi sont majoritairement opposés.
01:15:29 Vous avez l'impression que vraiment il y a un accord
01:15:31 entre les Républicains et la majorité présidentielle ?
01:15:33 Vous n'avez pas l'impression que sur certains,
01:15:34 par exemple sur les 43 annuités,
01:15:36 les Républicains eux-mêmes semblent en pépé perdu,
01:15:38 ils ne sont pas sûrs d'avoir vraiment gagné la partie en fait ?
01:15:40 Non, je pense qu'ils sont fourvoyés,
01:15:41 ils s'entendent se faire totalement avoir par le gouvernement.
01:15:43 Je pense que c'est des façades,
01:15:44 c'est pour donner le sentiment de ne pas s'être vendu au gouvernement
01:15:47 pour ceux qui ont compris qu'au final il y aurait des Français
01:15:49 qui continueraient à travailler 44 annuités,
01:15:51 ce que nous, nous refusons au Rassemblement National
01:15:53 avec un projet de réforme de justice sociale,
01:15:56 40 annuités avant 20 ans, à partir de 60 ans,
01:15:58 puis progressivement 62 ans pour ceux qui ont commencé après 20 ans
01:16:02 et qui ont des pétits moins pénibles.
01:16:03 Et avec 42 annuités, les Républicains en fait
01:16:06 sont en train d'essayer d'expliquer pourquoi ils se sont vendus
01:16:08 à Emmanuel Macron, mais absolument le compte n'y est pas.
01:16:12 Ils n'ont absolument obtenu aucune avancée,
01:16:14 aucune avancée pour les Français.
01:16:15 Vous n'avez pas de boule de cristal,
01:16:17 mais si on doit se projeter sur demain,
01:16:18 vous pensez que le gouvernement peut aller au vote,
01:16:20 peut encore trouver une majorité ?
01:16:21 Vous dites maintenant le 49-3, il est inévitable.
01:16:24 Si les députés qui se sont exprimés contre cette réforme tiennent,
01:16:28 s'il n'y a pas de retournement de veste,
01:16:29 s'il n'y a pas en fait ce que nous constatons depuis quelques jours,
01:16:32 des appels des ministres qui font pression,
01:16:34 qui essaient d'acheter des voix,
01:16:35 une sorte de république bananière qui est en train de s'installer
01:16:37 où on est en train de comombre des élus qui se sont exprimés contre,
01:16:42 il y aura une majorité de rejet, mais nous verrons si c'est le cas.
01:16:44 Merci beaucoup Thomas de Ménager d'avoir été notre invité
01:16:47 sur CNews après cette journée de commission mixte paritaire.
01:16:49 Sur CNews et sur Europe 1, merci Elodie Huchard,
01:16:51 Laura Lestrade, République bananière,
01:16:53 venons-nous d'entendre M. Wörth de la part de ce député Rennes,
01:16:57 j'imagine que vous avez les cheveux droits sur la tête.
01:16:59 Pour ce qu'il me reste de cheveux, oui,
01:17:01 parce que visiblement M. Ménager ne nous ménage pas,
01:17:06 je ne sais pas à quoi il fait référence,
01:17:08 c'est toujours le cas dans tous les parlements du monde,
01:17:11 quand on appelle les gens pour savoir si vous allez voter ou pas,
01:17:15 ça se passe de la même façon,
01:17:16 il y a évidemment une conversation, on essaie plutôt de dire à la personne,
01:17:19 on essaie plutôt de la convaincre.
01:17:22 Bon, c'est quand même pas le Rassemblement National
01:17:26 qui va nous donner des leçons de morale,
01:17:28 il y a un moment ça commence à bien faire.
01:17:29 Les LR se font avoir a-t-il dit ?
01:17:31 Non, pas du tout, d'abord LR je pense n'est pas du tout en situation
01:17:35 de se faire avoir, ils ont tout à fait les moyens de vérifier les choses,
01:17:38 je ne sais pas, ou alors il faut prendre les LR pour des naïfs,
01:17:41 ce qu'ils ne sont pas.
01:17:42 Et vous les connaissez bien, vous en venez.
01:17:43 Ce qu'ils ne sont pas.
01:17:44 Et puis ils ont une longue expérience des réformes des retraites,
01:17:47 ils ont fait à peu près les mêmes.
01:17:48 Vous-même, vous pouvez témoigner.
01:17:50 Donc j'ai quand même tendance à considérer que c'est un peu dans la DN,
01:17:54 comme on dit aujourd'hui, de LR, de voter cette réforme.
01:17:57 Pour ceux qui ne la voteront pas,
01:17:59 c'est évidemment parce qu'ils se trompent de combat,
01:18:01 ils font un combat qui est sur autre chose que sur les retraites,
01:18:03 ils font un combat politique d'une autre nature,
01:18:07 où ils projettent leurs propres ambitions personnelles.
01:18:09 Je vous prends deux exemples, par exemple, qui viennent de sortir en pleu,
01:18:12 et ça, ça intéresse, je pense, les gens.
01:18:14 Par exemple, tous ces trimestres dont on disait,
01:18:16 ils vont être perdus lorsque on est une mère de famille,
01:18:20 qu'on a huit trimestres pour l'éducation et la naissance des enfants.
01:18:26 Il y a plein de femmes aujourd'hui qui arrivent avec suffisamment de trimestres
01:18:30 et n'ont pas besoin de ces trimestres.
01:18:32 Et donc, on disait, ce trimestre, ils ne seront pas utilisés et ils seront perdus.
01:18:38 Dans la réforme, ils vont donner une surcote,
01:18:41 vous aurez une retraite supplémentaire.
01:18:44 Si un an avant l'âge légal, vous avez plus de trimestres qu'il en faut,
01:18:48 vous avez le nombre de trimestres qu'il en faut,
01:18:50 et donc vous arrivez à l'âge légal avec plus de trimestres,
01:18:52 dû d'ailleurs à la maternité.
01:18:55 Et à ce moment-là, vous aurez 1,25 % de plus de retraite par trimestre,
01:19:00 donc 5 % sur l'ensemble.
01:19:02 Je vous prends un autre exemple pour d'autres situations.
01:19:05 Les personnes qui sont des libéraux,
01:19:07 donc pas des salariés, des gens qui sont des libéraux aujourd'hui,
01:19:10 n'ont pas accès aux 10 % de majoration de la pension quand on a trois enfants.
01:19:15 Ils auront accès à ces 10 % de majoration de la pension quand il y a trois enfants.
01:19:19 Les enfants qui, à un moment donné, deviennent orphelins,
01:19:22 qui perdent leurs parents, auront une pension de réversion de la retraite,
01:19:28 qui sera précisée après par décret, dans le texte, etc.
01:19:33 Il y a beaucoup de sujets comme ça, qui sont des sujets qui sont des avancées,
01:19:37 certes à un moment donné coûteuses, mais qui sont des...
01:19:40 Et le gouvernement l'assume, puisqu'il renvoie à peu près un tiers
01:19:43 de ce que collecte et de ce que rapporte cette réforme.
01:19:47 Donc d'un côté, l'équilibre du système,
01:19:49 c'est le cœur de la justice du système, c'est l'équilibre.
01:19:53 Et puis à côté, des mesures qui permettent d'avancer en équité.
01:19:56 Il est 18h29, on est en direct sur CNews et sur Europa,
01:19:59 en cette huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
01:20:03 avec une mobilisation moindre dans les rues, que ce soit en région ou à Paris.
01:20:07 Il y a eu neuf interpellations.
01:20:10 On y reviendra avec vous, commissaire Vallée.
01:20:11 On accueille Alain Fovelle, secrétaire confédéral, FO.
01:20:14 Bonsoir à vous, madame.
01:20:15 Bonsoir.
01:20:16 C'est une déception pour vous, cette baisse de la mobilisation ?
01:20:19 Non, je dirais pas ça, parce que les chiffres qu'on a, qui reviennent de province,
01:20:23 ils sont tout à fait, je dirais, à la hauteur et tout à fait honorables.
01:20:27 Ça veut dire que la colère, donc, elle reste bien ancrée
01:20:31 et que les gens se sont mobilisés.
01:20:33 Il y avait vraiment du monde dans les manifestations.
01:20:35 Moi, j'ai quitté le cortège il n'y a pas très longtemps.
01:20:37 Je suis désolé, mais j'étais dans la vraie vie aujourd'hui.
01:20:41 Et très sincèrement, il y avait énormément de monde.
01:20:43 Alors, les chiffres qu'on annonce, c'est 450 000 à Paris.
01:20:47 C'est beaucoup moins selon la police, évidemment.
01:20:49 Mais comme toujours. Donc, on ne va pas faire la bataille des chiffres.
01:20:52 Simplement, moi, j'y étais et je peux vous dire qu'il y avait énormément de monde.
01:20:55 Bon, la commission Mix Parité a adopté le texte.
01:21:00 Il revient demain devant le Sénat et l'Assemblée Nationale.
01:21:02 Est-ce que pour vous, le mouvement se termine ?
01:21:04 Est-ce que vous vous dites, voilà, si c'est voté, si c'est adopté,
01:21:08 c'est la fin du combat pour nous ?
01:21:10 Je ne peux pas vous répondre, alors qu'il est, en ce moment, une intersyndicale se tient.
01:21:14 Donc, et demain, il y en aura d'autres.
01:21:17 Et je pense que c'est à ce moment-là que la décision sera prise
01:21:20 et nous la prendrons tous ensemble.
01:21:21 Mais vous souhaitez qu'il y ait d'autres mobilisations ?
01:21:23 Ou vous préférez dire, voilà, ça y est, le gouvernement a gagné ce soir ?
01:21:26 Écoutez, moi, ce que je souhaiterais, c'est que, finalement,
01:21:29 on réfléchisse encore un petit peu et qu'on décide malgré tout de retirer cette réforme.
01:21:33 Et qu'on recommence au début, là où on aurait dû commencer,
01:21:36 qu'on commence par discuter sérieusement de l'emploi, du travail, de l'emploi des seniors.
01:21:42 Et qu'une fois qu'on a fait tout ça et qu'on regarde ce qu'on peut améliorer,
01:21:47 on s'inquiète de savoir s'il y a encore quelque chose à faire ou pas sur les retraites.
01:21:49 Vous continuez à demander le retrait de la réforme, alors qu'elle va sans doute être adoptée demain.
01:21:53 Depuis le début, nous, on dit, sa réforme, il la met sur l'étagère,
01:21:57 on reprend la discussion sur l'emploi des seniors.
01:22:02 Parce que le vrai sujet, c'est celui-là.
01:22:04 Quand vous demandez à des gens, alors déjà, on va leur voler leurs deux meilleures années de retraite.
01:22:08 Qu'on soit clair, ce sont les deux meilleures années.
01:22:10 L'espérance de vie en bonne santé, c'est 64 ans pour les hommes, 65 pour les femmes.
01:22:14 En bonne santé, je précise.
01:22:16 Parce que l'intérêt de vivre jusqu'à 90 ans, si c'est pour ne plus pouvoir rien faire, il est limité.
01:22:20 - Si on est en bonne santé, moi je prends 90 ans.
01:22:23 - Oui, mais bon, ce que je veux dire, c'est que les chiffres, voilà ce qu'ils disent.
01:22:26 Donc ensuite, on ne peut pas raisonnablement reculer l'âge légal de départ,
01:22:34 alors qu'on a un nombre de gens qui ne sont plus en emploi déjà,
01:22:38 quand ils liquident leur retraite à 62 ans, important comme il l'est.
01:22:41 C'est pas sérieux.
01:22:42 - Ce que vous avez dit, les deux ans de vie en bonne santé qu'on vous vole,
01:22:46 ça vous fait réagir, monsieur Patrachevski, Evert, Laurent Boutrachevski ?
01:22:51 Alors, Eric Vert, allez-y.
01:22:53 - Je suis le ministre, je vous en prie.
01:22:55 - Non, mais moi j'entends tout, si vous voulez.
01:22:58 On le disait déjà à 60, quand on est passé à 62, c'est toujours le même discours.
01:23:03 Et en même temps, les personnes défileraient en étant probablement encore plus en colère
01:23:08 si on leur disait que leurs pensions vont baisser,
01:23:11 qu'ils n'auront plus accès aux pensions telles qu'elles sont.
01:23:13 - Il va fonctionner au Parlement, le Sénat et l'Assemblée vont se prononcer,
01:23:18 vraisemblablement, demain, on a entendu Eric Vert,
01:23:20 on ne sera pas surpris des votes demain.
01:23:22 Et donc, je crois que la question qui vous est posée, à vous, madame,
01:23:26 et je pense que ce n'est pas facile,
01:23:27 c'est comment vous pouvez capitaliser sur la façon dont vous êtes revenu dans le débat.
01:23:32 Et vous êtes revenu comme étant, je veux dire, collectivement responsable.
01:23:36 Et je crois que la question qui vous est posée ce soir, c'est est-ce qu'on continue,
01:23:39 alors que, sur le fond, vos mandants, enfin je dis ça sans taquinerie,
01:23:43 moi j'en croise aussi quelques-uns dans ma vraie vie à moi, armes entières,
01:23:46 est-ce que vos mandants vont dire "Bon, ok, on a dit ce qu'on avait à dire,
01:23:49 on l'a fait avec force, avec courage,
01:23:51 maintenant, essayons de gagner sur d'autres combats, d'autres choses,
01:23:55 essayons d'être dans une négociation qui, je l'espère pour vous,
01:23:58 pourrait être fructueuse avec le gouvernement sur les sujets que moi j'appelle de mes voeux,
01:24:02 l'emploi des seniors et la pénibilité."
01:24:04 Je pense que c'est là que vous avez un choix à faire, collectivement,
01:24:07 entre ceux qui ne voudront pas aller sur cette deuxième étape,
01:24:10 en tout cas pas tout de suite, et ceux qui auront envie d'aller sur cette deuxième étape,
01:24:14 et je pense que c'est ça le débat de ce soir pour les organisations syndicales.
01:24:18 La réponse d'Hélène Fauvel de FO.
01:24:19 Moi j'aurais tendance à vous dire que c'est un peu prématuré qu'on va attendre demain soir.
01:24:22 Bien sûr.
01:24:24 Et on va savoir ce qui va se passer.
01:24:26 Bon, au Sénat, le doute est...
01:24:29 - Il n'est pas permis. - ... le moyen.
01:24:30 Sur l'Assemblée Nationale, c'est pas encore fait.
01:24:32 Alors...
01:24:33 Donc partons de là, nous on prendra notre décision,
01:24:36 collectivement, comme ça a déjà été dit par d'autres représentants syndicaux,
01:24:41 que moi ou que d'autres représentants que de force ouvrière,
01:24:45 et je pense que, à ce stade, on va attendre.
01:24:48 Bon, demain il y aura encore des actions,
01:24:51 et on verra, ceci étant,
01:24:53 ça n'est pas parce que...
01:24:55 ça n'est pas parce que la mobilisation s'arrêterait,
01:24:57 que la colère dans les esprits,
01:24:59 elle disparaîtrait.
01:25:01 Et que nous, nous aurions bien préféré...
01:25:04 Vous savez, on ne fait pas de grève par plaisir,
01:25:06 on ne défile pas dans les rues
01:25:08 deux fois par semaine par plaisir,
01:25:10 on a aussi, de temps en temps, autre chose à faire.
01:25:13 Moi je trouve un petit peu dommage qu'on en soit arrivé là.
01:25:16 Il suffisait d'inverser le calendrier.
01:25:18 Cette réforme, elle n'était pas urgentissime,
01:25:20 au point de ne pas prendre le temps de discuter sérieusement
01:25:23 des dispositifs que l'on pouvait mettre en place
01:25:25 pour améliorer l'emploi des seniors.
01:25:27 Je rappelle, et ce n'est pas nous qui le disons,
01:25:29 c'est l'Université d'Aix-en-Provence,
01:25:31 dix points de mieux sur l'emploi des seniors,
01:25:33 c'est 50 milliards de recettes supplémentaires à l'horizon 2030.
01:25:37 Donc on aurait peut-être pu commencer par discuter sérieusement.
01:25:40 La réponse d'Eric Boert, et après on part sur le terrain.
01:25:42 On peut être d'accord là-dessus.
01:25:44 Bien sûr qu'il faut discuter de l'employabilité des seniors,
01:25:49 de la transformation de l'outil de production dans les entreprises,
01:25:53 les petites comme les grandes,
01:25:55 permettant d'accompagner ce vieillissement au travail,
01:26:00 l'âge au travail,
01:26:01 les reconversions professionnelles,
01:26:04 le droit du travail,
01:26:05 tout ça doit être passé en revue,
01:26:08 mais ce n'est pas un préalable à une réforme des retraites.
01:26:10 Ce n'est juste pas un préalable.
01:26:12 Ce sera fait, et ça doit être fait.
01:26:15 Et ce sera fait, mais en même temps,
01:26:17 le modèle de retraite, il existe.
01:26:19 Et s'il ne marche pas, il faut bien le modifier.
01:26:22 Mais évidemment, la société française doit évoluer.
01:26:25 L'horizon de l'âge change.
01:26:26 Tout ça va être fait.
01:26:27 Il y a une loi de travail et plein emploi
01:26:29 qui doit être présentée par Olivier Dussopt dans les semaines qui viennent.
01:26:32 Et cet accompagnement, il va se faire au fur et à mesure,
01:26:35 mais en même temps que l'augmentation de l'âge va se faire progressivement.
01:26:38 Personne ne va travailler à 64 ans à partir de l'année prochaine.
01:26:42 Donc tout ça va laisser du temps.
01:26:45 Il fallait réformer ce système de retraite.
01:26:47 Vous avez raison, il faut être prudent sur le vote demain.
01:26:51 On ne peut qu'être prudent sur ce vote.
01:26:53 Vous appelez encore vos copains de chez LLR pour qu'ils votent ou pas ?
01:26:55 Non, mais moi, je n'en ai appelé aucun parce que tous ceux avec qui je suis...
01:26:57 Je ne vous parle plus, c'est bon.
01:26:59 Non, au contraire, j'ai en majorité plus de copains que pas de copains.
01:27:04 Et tous ces copains-là, ils votent le texte parce qu'ils savent bien que c'est eux.
01:27:07 Ils ont responsabilité.
01:27:08 Ce sont des vrais copains, Eric, qui votent le texte.
01:27:10 Monsieur Boehre, pardonnez-moi.
01:27:10 Eric, juste un instant, parce qu'on va d'abord partir sur le terrain.
01:27:12 Je passe la parole ensuite.
01:27:14 On va rejoindre Jeanne Cancar et Fabrice Elsner, nos envoyés spéciaux.
01:27:18 Le cortège est arrivé.
01:27:18 Place d'Italie, Jeanne.
01:27:20 Il y a moins de monde que lors des précédentes mobilisations.
01:27:24 Il y a des déceptions chez les manifestants ou pas ?
01:27:26 Oui, on peut parler d'une petite déception, évidemment.
01:27:31 Lorence, quand on interroge ici les manifestants,
01:27:33 quand on leur parle du nombre de personnes qui étaient mobilisées ici
01:27:37 pour cette 8e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:27:41 Mais ce qu'ils nous disent, principalement, ces manifestants,
01:27:43 c'est qu'ils ne comptent pas lâcher.
01:27:45 Ils nous disent même si le projet de loi est adopté.
01:27:48 Et quelle que soit d'ailleurs la manière dont le projet de loi sera adopté,
01:27:51 que ce soit par le vote ou bien par le 49.3,
01:27:54 ils comptent continuer à se battre jusqu'au bout, jusqu'au retrait de la réforme.
01:27:59 Ils y croient encore finalement quand on discute avec eux.
01:28:02 Ils nous disent d'ailleurs que demain, ils vont aller pour la plupart
01:28:05 devant l'Assemblée nationale pour protester une nouvelle fois.
01:28:09 Ils iront aux côtés des principaux leaders syndicaux,
01:28:12 puisque Laurent Berger a annoncé un petit peu plus tôt
01:28:15 qu'il irait manifester, protester contre cette réforme des retraites
01:28:19 devant le Palais Bourbon demain après-midi.
01:28:21 Et donc la majorité des manifestants qui sont présents ici nous disent
01:28:25 "je suis prêt à de nouveau être en grève demain,
01:28:28 à de nouveau perdre une journée de travail pour aller protester
01:28:30 encore une fois contre cette réforme des retraites".
01:28:33 Merci beaucoup Jeanne Cancart, Fabrice Altner pour ces explications.
01:28:35 Vous voulez poser une question à Eric Orbel,
01:28:37 après je passerai la parole au commissaire d'aller.
01:28:39 Pardonnez-moi, je n'ai peut-être pas bien compris,
01:28:40 mais vous n'avez pas tout à fait répondu à la question de Mme Fauvel
01:28:43 sur l'urgence de mettre en place cette réforme vu le contexte social.
01:28:46 Alors il y a peut-être une réponse,
01:28:48 mais vous allez me dire ce que vous en pensez,
01:28:49 c'est qu'il y a une pression de Bruxelles,
01:28:51 parce qu'en réalité la réforme des retraites dans plein de pays,
01:28:54 en Espagne par exemple avec un gouvernement de gauche
01:28:56 qui vient de taxer davantage les hauts salaires,
01:28:59 elle est exigée par Bruxelles pour mettre en place le fameux plan de relance
01:29:02 pour les pays après la crise Covid.
01:29:04 Donc peut-être qu'une des explications de l'urgence là,
01:29:06 à faire cette réforme vu le contexte,
01:29:08 c'est qu'il ne faut montrer pas de blanche budgétaire à Bruxelles.
01:29:11 Non mais pas du tout, ce n'est pas du tout le sujet.
01:29:14 Le sujet n'est absolument pas celui-là, le sujet c'est le système de retraite.
01:29:17 Vous ne pouvez pas avoir le Conseil d'orientation des retraites,
01:29:20 je sais bien que tout le monde tombe dessus, parfois à juste titre,
01:29:22 mais enfin c'est le seul organisme qui fasse des projections à nos intérêts.
01:29:25 Le directeur du CORE a dit exactement qu'il n'y avait pas d'urgence.
01:29:27 Il juste faut qu'il lise son rapport, ce serait mieux.
01:29:30 Et qu'il en tire les justes conclusions, sinon il faut qu'il fasse autre chose.
01:29:35 Les déficits du système de retraite commencent dès 2023,
01:29:40 et se poursuivent pendant 20 ans.
01:29:42 C'est exactement, quasiment quel que soit les scénarios,
01:29:45 si on fait un scénario extrêmement optimiste, qui n'arrivera jamais.
01:29:47 Donc évidemment, un gouvernement responsable,
01:29:50 il regarde ça, il ne laisse pas les choses aller.
01:29:52 Vous ne pouvez pas laisser les choses aller,
01:29:53 parce qu'à ce moment-là, vous les laissez se dégrader.
01:29:55 Et à un moment donné, vous allez devoir faire
01:29:57 ce que vous n'avez pas voulu faire tout de suite,
01:30:00 vous allez le faire demain, dans des conditions encore pires.
01:30:02 Parce que la marge, elle sera tellement haute,
01:30:04 que vous allez demander des efforts bien plus importants.
01:30:07 Il y a une affaire de responsabilité là dedans.
01:30:09 Il faut le faire demain en 2027, il faut le recommencer en 2027.
01:30:11 Mais c'est toujours demain.
01:30:12 Mais tout ce qui est difficile doit être mis à demain.
01:30:14 Moi, ce n'est pas du tout ma philosophie, et ce n'est pas celle du gouvernement.
01:30:18 Alors, Mme Fovelle, il faut que vous les répondez.
01:30:20 Oui, rapidement.
01:30:21 Donc, moi, je partage un petit peu ce qui vient d'être dit par monsieur.
01:30:26 Je pense que oui, il fallait donner des gages.
01:30:28 Pas seulement à Bruxelles, il fallait en donner aussi au marché financier.
01:30:33 Ça aurait peut-être été bien de dire la vérité dès le départ.
01:30:36 Après, sur l'équilibre du régime,
01:30:39 on ne peut pas décemment, me semble-t-il, assécher les recettes
01:30:45 par des exonérations de cotisations continuelles en 2021.
01:30:49 Rien qu'en 2021.
01:30:50 Alors, d'accord, il y avait la Covid,
01:30:52 mais en moyenne, 150 milliards d'aides publiques aux entreprises
01:30:56 sans contrepartie ni conditionnalité.
01:30:59 En 2021, il y a eu 51 milliards d'allègements de cotisations.
01:31:03 51 milliards et 45 milliards d'allègements sur l'impôt sur la société,
01:31:09 sur le régime des grands groupes, le régime fimer et intégration fiscale.
01:31:13 Et ça s'adresse plutôt aux grands groupes et pas aux petites entreprises
01:31:16 qui créent de l'emploi.
01:31:17 - Alors, vous voyez, Eric Boert, il faut d'autres lignes de la tête.
01:31:19 - Pardonnez-moi, je termine.
01:31:20 - Pardon. Allez-y, madame.
01:31:21 - Cette réforme est injuste parce que les seuls efforts sont demandés aux travailleurs.
01:31:25 Pendant que, sur deux exercices budgétaires,
01:31:28 on supprime la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, 18 milliards.
01:31:32 - Alors, votre...
01:31:33 - Je suis le budget de l'État.
01:31:34 - Alors, monsieur Pietraszewski...
01:31:35 - Eric Boert est encore sans doute plus pertinent que moi,
01:31:38 mais je le fais juste de mémoire pour répondre aussi un peu à Eric Reuvel.
01:31:41 Un, n'oublions pas quand même que le système des retraites était en déficit de 2008 à 2019.
01:31:45 Donc là, on a tous fait crédit, une dizaine de milliards par an,
01:31:48 parce qu'en fait, on fait comme s'il allait être en déficit en 2023,
01:31:51 mais qu'il n'avait jamais été avant.
01:31:52 Pas du tout, je vous invite à regarder la réalité de ce régime-là.
01:31:56 Donc, ça veut dire que là, on a fait de la dette, du crédit,
01:31:58 une dizaine de milliards par an pendant un peu plus de 10 ans.
01:32:00 Ça fait quand même 120 milliards, qui a été payé par nous tous.
01:32:04 On le dit, c'est collectivon, puisqu'il fallait bien équilibrer tout cela.
01:32:07 Et puis, la deuxième chose, sur le fond, c'est que, évidemment,
01:32:11 moi, je comprends ce que vous dites, madame, au regard d'un équilibre.
01:32:14 Oui, on fait des exos de charges et en même temps, il faut faire rentrer de l'argent.
01:32:18 Il faut aussi peut-être se dire, regardons quel est le niveau de notre taux de charge en France
01:32:23 au regard de nos voisins, compte tenu de la course à l'emploi qu'il nous faut mener.
01:32:29 On voit bien qu'il fallait rééquilibrer cela.
01:32:30 Et comme on le fait, et tant mieux, moi, je suis pour,
01:32:33 tout en préservant notre modèle social, puisqu'on y est tous très attachés,
01:32:37 il faut bien qu'on mette des sous dans le modèle social.
01:32:39 Donc, il faut qu'on choisisse à un moment donné, où on met des sous dans le modèle social
01:32:42 qu'on a tous envie de préserver, moi aussi, donc je suis d'accord avec cela.
01:32:46 Mais à côté de cela, il faut qu'on travaille un peu plus.
01:32:49 C'est cela, l'équilibre, au final.
01:32:51 Quand vous dites que ce sont les travailleurs, ce sont toujours les travailleurs,
01:32:54 nous sommes tous des travailleurs, c'est ceux qui travaillent qui payent les retraites
01:32:58 de ceux qui ne travaillent plus.
01:32:59 C'est le principe même du régime par répartition.
01:33:01 Donc, ce n'est pas choquant de demander aux travailleurs d'une manière générale,
01:33:04 à la France qui travaille, de faire un effort pour pouvoir payer les retraites
01:33:08 et surtout pour elle-même recevoir les retraites auxquelles elle a le droit
01:33:11 et ne pas avoir les contributions des uns et des autres.
01:33:14 Vous êtes membre d'un syndicat, vous gérez une grande caisse complémentaire
01:33:18 comme la Chirqu'et l'Arco, vous passez votre temps à dégrader le niveau des rémunérations
01:33:22 sans en parler à personne, vous augmentez les malus,
01:33:26 on ne peut même pas partir à 62 ans sans avoir un malus.
01:33:29 Honnêtement, je voudrais bien que vous soyez aussi sérieux avec l'argent du régime général
01:33:34 qu'avec les régimes que vous gérez.
01:33:37 - Le vote de l'élu de l'avocat de la Chirqu'et l'Arco, qui ne parvient d'éliser, Emmanuel Macron,
01:33:40 réunit ce soir Elisabeth Borne et les ministres concernés.
01:33:43 Donc ça, ça veut dire que c'est veillé d'armes ?
01:33:46 - Ce n'est pas une veillée d'armes, c'est une préparation de la journée du lendemain.
01:33:49 - Donc, il y a quand même un peu de... - Du vote ou du 49.3 ?
01:33:52 - Oui, c'est ça, c'est la décision de la stratégie à adopter demain.
01:33:55 - Je ne connais pas l'ordre du jour, mais on voit bien que demain, on s'acharne vers un vote important.
01:33:59 Il y a eu aujourd'hui un point... - Quand même, un vote très important.
01:34:03 - Il y a deux votes positifs fondamentaux, il y a le vote du Sénat qui est un vote positif,
01:34:07 et il y a un vote positif de la Commission mixte paritaire. Donc il y a bien des votes positifs.
01:34:10 Donc demain, c'est à l'Assemblée, ou d'abord au Sénat demain matin,
01:34:13 et demain après-midi à l'Assemblée nationale, de se prononcer.
01:34:16 Il me semble assez naturel que le Président fasse un point de la situation avec sa ministre et les ministres qui sont concernés.
01:34:21 - Donc, je veux dire, ils vont dire, allez, X va voter, Y va voter, Z va voter...
01:34:26 - Je ne sais pas de quoi ils vont parler, ils vont regarder, ils vont mesurer les risques,
01:34:29 ils vont regarder ce qui s'est dit en Commission mixte paritaire, ils vont faire un point.
01:34:32 Ce qui me semble-t-il assez naturel.
01:34:34 - Mais c'est une information importante, cette réunion ce soir à l'Elysée entre la Première ministre et les ministres concernés.
01:34:38 Madame, vous pouvez vous y répondre à M. Wart ?
01:34:40 - Oui, rapidement, M. le ministre, si vous permettez.
01:34:42 Très honnêtement, oui, les travailleurs, tout le monde travaille.
01:34:46 Sauf qu'avec toutes ces exonérations de cotisations qu'il y a eu depuis des années,
01:34:49 celui qui travaille et qui paie des impôts, eh bien, sa protection sociale, il la paie deux fois.
01:34:54 Il la paie par ses cotisations et il la paie par ses impôts qui, jusqu'à preuve du contraire,
01:34:58 ce sont bien les impôts qui nourrissent le budget de l'État.
01:35:01 Les exonérations de charges permettent en fait l'emploi.
01:35:04 - De cotisations ?
01:35:05 - De cotisations, vous avez raison.
01:35:07 Elles permettent l'emploi.
01:35:09 Elles permettent l'emploi de ceux qui aujourd'hui, dans lequel...
01:35:12 Parce que le niveau moyen, le SMIC aujourd'hui, on a beaucoup de mal à vivre avec un SMIC.
01:35:17 Beaucoup de mal.
01:35:18 Et pourtant, il est bien plus important que le salaire minimum d'autres pays.
01:35:24 Et à un moment donné, vous avez...
01:35:27 - Si ils sont consacrés comme chez moi, pour être compétitifs, ça va être compliqué.
01:35:30 - Oui, de même nature que le nôtre.
01:35:32 Ce qui veut dire qu'à un moment donné, il faut bien exonérer pour que le salaire reste compétitif.
01:35:37 Et s'il ne restait pas compétitif, les exonérations de charges,
01:35:40 elles ont permis de maintenir beaucoup d'emplois et de créer beaucoup d'emplois en France.
01:35:44 - En tant que politique, c'est bon.
01:35:46 - Ça a été en tout cas extrêmement efficace.
01:35:49 On voit bien qu'aujourd'hui, l'emploi en France se porte beaucoup mieux.
01:35:52 J'espère que ce sera sur longue durée.
01:35:53 - Karim Zahraibi, vous voulez intervenir ?
01:35:55 - Demain, c'est un grand moment sur le plan social.
01:35:58 Cette réforme, soit elle passe à l'Assemblée nationale par un vote des parlementaires,
01:36:02 soit c'est le 49.3 et je pense que la position de l'intersyndicale
01:36:05 ne sera peut-être pas la même en fonction.
01:36:07 Mais c'est aussi un moment politique.
01:36:09 Parce que si demain elle passe par le vote des parlementaires,
01:36:12 de mon point de vue, il y a une forme de reconstitution du clivage droite-gauche,
01:36:16 très clairement, qui va s'effectuer dans le pays.
01:36:18 Avec un centre et une droite républicaine qui aura voté en faveur de cette réforme,
01:36:24 et une gauche qui se sera totalement opposée,
01:36:26 avec un RN, anciennement pro-nationale,
01:36:28 qui s'est toujours opposé à la retraite à 65 ou 64 ans.
01:36:32 Donc ça veut dire que ces dernières années,
01:36:35 où on a vu un paysage politique un peu éclaté et fragmenté,
01:36:38 si demain c'est des parlementaires qui votent cette réforme,
01:36:41 on aura une reconstitution du paysage politique que nous avons connu quelque part,
01:36:45 en termes de logiciels des uns ou des autres.
01:36:47 Si ça ne passe pas, ça veut dire qu'on continuera
01:36:50 dans la fragmentation de la vie politique française.
01:36:52 - Une petite information qui concerne la grève des éboueurs,
01:36:54 notamment dans la capitale.
01:36:55 La préfecture de police avait demandé à la mairie de Paris
01:36:58 de faire des réquisitions pour nettoyer les chaussées
01:37:00 qui croulent sous les détritus.
01:37:02 Anne Hidalgo ne donne pas suite à la demande des réquisitions
01:37:05 de la préfecture de police de Paris.
01:37:06 - Elle soutient le mouvement.
01:37:07 - C'est-à-dire qu'elle soutient le mouvement
01:37:08 et qu'elle n'enverra pas les camions, donc ramasser les ordures.
01:37:10 Je vous vois réagir, Eric Wörth.
01:37:11 - Mais oui, parce que je vois bien que la mairie de Paris,
01:37:13 elle essaie de rentrer là-dedans en disant
01:37:15 "on n'a qu'à retirer la réforme et on retirera les ordures".
01:37:17 C'est évidemment scandaleux, c'est une décision totalement irresponsable.
01:37:21 Il y a des problèmes de santé publique
01:37:23 et les problèmes de santé publique, ça vaut toutes les réquisitions du monde.
01:37:27 Évidemment qu'on ne peut pas...
01:37:28 La grève ne permet pas de mettre en difficulté ou en danger
01:37:31 la santé des enfants, la santé des Parisiens.
01:37:34 C'est évidemment pas acceptable.
01:37:36 C'est presque honteux comme décision.
01:37:38 - Et la société de traitement des déchets de Richembourg
01:37:40 arrête les collectes pour risques sanitaires d'urgence
01:37:43 qu'elle effectuait à la demande de la mairie de Paris.
01:37:44 - Enfin, la mairie de Paris nous avait déjà habitués
01:37:46 à des rues extrêmement sales.
01:37:48 Là, c'est le pompon.
01:37:49 Et honnêtement, elle ne fait pas son travail.
01:37:52 - On dit aux abonnés à Psorg qu'elle ne fait pas son travail.
01:37:55 - Non, elles se font totalement de combat.
01:37:57 Elle est maire, elle n'est pas députée.
01:37:59 Elle n'est pas présidente de la République.
01:38:01 Elle n'a même pas fait de pensons aux élections.
01:38:02 Donc franchement, quel réquisitieux que ces monceaux d'ordures soient retirés.
01:38:07 Je respecte la grève, mais pas au détriment de la santé des enfants.
01:38:11 - Là-dessus, Madame Fauvel, vous avez quelque chose à dire ?
01:38:14 - Oui, j'ai quelque chose à dire.
01:38:15 Je pense que les éboueurs, ils vont travailler deux ans de plus.
01:38:20 Et je parle bien de ceux qui sont agents de la mairie de Paris.
01:38:24 57 ans, 59 ans.
01:38:27 Ceux qui travaillent pour les sociétés privées, ce sera 64 ans.
01:38:31 Comment on va faire ?
01:38:33 - Et c'est à 50% ?
01:38:35 - Et à 50% des sociétés privées.
01:38:37 - Vous avez tous les critères de pénibilité.
01:38:39 - Pardon, mais vous ne permettez pas de critères de pénibilité.
01:38:42 - Les critères de pénibilité sont de toute façon réintroduits dans les dispositifs d'aide, etc.
01:38:45 On n'a pas le temps de les réexpliquer.
01:38:47 Mais il y a beaucoup de critères de pénibilité qui vous permettent de partir.
01:38:51 Plutôt, d'ailleurs, le compte de pénibilité, etc. le permettra.
01:38:54 Donc vous pourrez partir deux ans plus tôt.
01:38:56 - C'est toujours le "permettra".
01:38:58 C'est-à-dire qu'il aurait fallu qu'on dise qu'on était d'accord avec la réforme des retraites,
01:39:01 signé un chèque en blanc au gouvernement et on discutait de tout le reste.
01:39:04 - Mais pas un chèque en blanc, le texte il est précis, Madame.
01:39:06 Le texte il est précis, il dit les choses.
01:39:08 - Il y a un décret d'application. Moi, une loi, vous voyez, je regarde ce qu'il y a dedans.
01:39:12 - Vous ne pouvez pas regarder les décrets avant la loi.
01:39:14 - Non, mais on aurait pu quand même se mettre d'accord avant sur un certain nombre de choses.
01:39:17 - Commissaire Vallée, sur ces détritus dans la rue,
01:39:20 on avait peur à un moment que sur le trajet de la manifestation,
01:39:22 ils ne servent à être à certains éléments radicaux.
01:39:26 Ça n'a pas été le cas ?
01:39:27 - Non, mais ils ont été retirés par la mairie de Paris.
01:39:29 - Ils ont été retirés sur le trajet, voilà, exactement.
01:39:31 - À la demande de la préfecture de police de Paris, effectivement.
01:39:33 Après qu'il y a un enjeu sanitaire et de santé publique dont M. Heuvert parlait,
01:39:37 effectivement, il y en a un. Après, les revendications légitimes des uns et des autres sont tout à fait audibles.
01:39:41 Je suis syndicaliste, donc ce n'est pas moi qui vais dire le contraire.
01:39:43 Mais il y a un gros enjeu de santé publique, de sécurité publique,
01:39:46 par l'amoncellement de ces ordures et de ces déchets qui sont extrêmement importants dans les rues de Paris
01:39:50 et qui inquiètent aussi pour les enfants à la sortie des établissements scolaires,
01:39:53 pour les personnes âgées, avec notamment la prolifération des rongeurs,
01:39:56 des rats qui peuvent amener des maladies.
01:39:57 Et je sais qu'il y a l'Agence régionale de santé d'Île-de-France
01:40:00 qui est en train de s'intéresser avec des laboratoires pour veiller à ce qu'il n'y ait effectivement pas
01:40:03 une multiplication des rongeurs qui était déjà très importante.
01:40:06 On dit 6 millions pour un peu moins d'un million et demi d'habitants.
01:40:08 Donc c'est vrai que c'est suivi par la préfecture de police.
01:40:11 Et maintenant que la mairie a refusé, c'est la préfecture de police de Paris,
01:40:15 sous instruction de Beaumont, qui va devoir maintenant prendre des dispositions
01:40:19 ou pas pour voir des réquisitions en matière de collecte de ces déchets.
01:40:22 Risque judiciaire, vous l'y êtes à l'experte ?
01:40:24 Si une personne est infectée et qu'on fait le lien entre ces détritus qui s'amoncellent
01:40:28 et une puissance publique qui n'a pas pris les décisions qu'elle devait prendre,
01:40:32 en général, ça se termine devant la justice.
01:40:34 Je le dis très amicalement à la mairie de Paris.
01:40:37 En matière d'échauffouré, il y a eu des moments de tension avec les forces de l'ordre.
01:40:40 17 interpellations, vous confirmez ?
01:40:42 Oui, il y a à peu près une vingtaine d'interpellations.
01:40:44 Alors les motifs, je les ai à peu près.
01:40:46 Il y a beaucoup de violence et de jets de projectiles sur les policiers.
01:40:49 Jeanne Cancard disait sur le terrain que les éléments radicaux, je tiens à le préciser,
01:40:52 ce n'est pas les manifestants, notamment des organisations syndicales, qui viennent revendiquer.
01:40:55 On parle des éléments radicaux, Black Bloc, antifas et extrémistes,
01:40:58 notamment de l'ultra-gauche, qui viennent pour se faire du policier et du gendarme.
01:41:02 Ensuite, on a aussi des policiers qui ont réussi à faire des flagrants d'erreur
01:41:05 en matière de dégradation mobile et urbaine.
01:41:07 Je pense à un abribus Place d'Italie qui était en train d'être incendié et détruit
01:41:10 par un individu qui a été interpellé en flagrant délit.
01:41:12 Donc on voit que les compagnies d'intervention de la préfecture de police de Paris,
01:41:14 on voit bien que les CRS, les gendarmes mobiles, font le travail.
01:41:17 Et c'est vrai que j'ai un lien parlement avec les commissaires de police
01:41:19 qui sont engagés en ordre public.
01:41:21 D'ailleurs, j'en profite de votre antenne, que je suis très fier de représenter
01:41:23 des commissaires de police dont la spécialité, la spécificité et l'expérience
01:41:27 permettent d'exercer les fonctions d'autorité civile et donc de permettre aux gens
01:41:30 de manifester pacifiquement sur l'autorité des préfets.
01:41:33 On a des commissaires qui savent manœuvrer les unités et les forces sur le terrain.
01:41:37 Il faut que les préfets, c'est ce qui est le cas depuis plusieurs manifestations,
01:41:41 c'est pour ça qu'on est la voie modeste de nos collègues,
01:41:43 de pouvoir dire à nos autorités préfectorales, faites confiance aux personnes de terrain
01:41:46 pour que ça se passe bien, parce qu'ils sont en contact direct avec ceux
01:41:49 qui viennent semer le chaos, avec ceux qui viennent revendiquer,
01:41:51 avec ceux qui sont là pour exercer un droit fondamental qui est celui de manifester
01:41:54 et même de faire grève, qui est garanti par notre Constitution
01:41:56 et pour lequel les policiers ont été créés, je le rappelle, par les révolutionnaires de 1789
01:42:00 pour assurer l'effectivité des droits de l'homme.
01:42:02 Et on rappelle qu'il y avait des policiers, notamment Eiffaut,
01:42:04 qui manifestaient aujourd'hui dans les cortèges, Madame Fauvel.
01:42:07 D'ailleurs, je soutiens mes collègues d'Alliance, vous savez,
01:42:10 l'Alliance Police Nationale qui a manifesté à Marseille la dernière fois,
01:42:13 qui ont été pris à partie violemment par des éléments radicaux,
01:42:16 alors que chaque profession, chaque organisation a le droit de revendiquer,
01:42:19 de porter en fait les déléances et les griefs de profession.
01:42:22 Je sais que vous êtes d'accord, mais je profite du mot de Laurence Farré
01:42:25 pour préciser ce point-là.
01:42:27 Que les choses soient claires.
01:42:28 Je sais que les services syndicats ne prouvent absolument pas tous ces débordements,
01:42:32 nous n'appelons pas à la violence, et nous en sommes souvent les premières victimes.
01:42:38 Tout à fait, pris en otage.
01:42:40 Avec une belle collaboration des services d'ordre des syndicats et des forces de la police.
01:42:43 Tout à fait, ça fonctionne bien.
01:42:45 Demain, on aura un enjeu, Laurence, fondamental, je le dis parce que malheureusement,
01:42:48 c'était suite à un drame que tout le monde n'a pas oublié,
01:42:50 à savoir le décès d'Éric Masson qui a été tué par un criminel à Avignon en mai 2021.
01:42:55 Le 19 mai 2021, les policiers s'étaient rassemblés près de l'Assemblée nationale.
01:42:59 Donc ça faisait presque deux ans qu'on n'avait pas eu de manifestation
01:43:01 près de l'Assemblée qui est un lieu fondamental dans nos institutions,
01:43:04 puisque vous avez à proximité le Palais de l'Élysée, l'Hôtel de la Marine,
01:43:06 le Quai d'Orsay, le siège du ministère des Affaires étrangères.
01:43:08 Donc demain, à l'appel des organisations syndicales, si j'ai bien compris,
01:43:11 il y aura une manifestation devant la Maison du Peuple,
01:43:13 qui est le Parlement élu au suffrage universel direct des Françaises et des Français,
01:43:16 sur lesquels les policiers et les gendarmes auront aussi un lourd défi,
01:43:19 qui est celui de concilier le droit de pouvoir revendiquer,
01:43:21 mais aussi le droit pour les parlementaires d'exercer le suffrage universel direct
01:43:24 qu'ils incarnent par l'élection des Français,
01:43:26 de pouvoir voter ou pas la loi au nom des Françaises et des Français.
01:43:29 On est très attachés, parce que les policiers, leur carburant,
01:43:32 c'est de protéger la démocratie, de permettre aussi à nos institutions de fonctionner,
01:43:35 pour que le vivre ensemble puisse être une réalité.
01:43:37 Et vous avez toujours...
01:43:38 Eric Verte, qu'est-ce que vous voulez dire ?
01:43:39 Chacun a des droits et des devoirs, portez-vous à vos erreurs.
01:43:41 Chacun a des droits et des devoirs.
01:43:43 Et Mathieu Vallée, le commissaire Vallée, a toujours beaucoup de verbes pour défendre ses collègues,
01:43:46 et il a bien raison, parce qu'il est sur le terrain.
01:43:48 Lui aussi, vous êtes d'actifs, on est d'accord.
01:43:50 Oui, je suis toujours sur le terrain, je suis en BAC de l'Univ. départementale dans le Val-de-Marne.
01:43:53 Mais ce que je veux dire, Laurence, c'est qu'à chaque fois,
01:43:55 je rencontre les policiers, que ce soit des commissaires qui dirigent les dispositifs,
01:43:58 ou des policiers blessés, et on reste jamais insensibles à ceux qui portent l'uniforme
01:44:01 et qui ont fondamentalement ancré en eux la volonté de protéger les autres.
01:44:04 Vous avez absolument raison, commissaire Vallée,
01:44:06 et on salue encore une fois le sens des responsabilités des forces de l'ordre
01:44:10 qui ont permis au cortège de bien se dérouler.
01:44:13 On va remercier nos auditeurs d'Europe 1,
01:44:16 qui vont retrouver dans un instant Raphaël Devolvé pour Europe 1 soir.
01:44:20 Et nous, on va continuer sur ces news pour écouter Philippe Martinez,
01:44:25 le leader de la CGT.
01:44:27 Philippe Martinez qui s'exprimait juste avant que le cortège ne s'élance cet après-midi.
01:44:33 Un manquement grave à la démocratie.
01:44:37 Quand l'ensemble des organisations syndicales interpellent ensemble,
01:44:41 de façon très solennelle, par courrier le président de la République,
01:44:46 et que celui-ci, excusez-moi l'expression,
01:44:49 mais comme c'était un geste à la mode la semaine dernière,
01:44:51 fait un bras d'honneur, oui c'est un problème.
01:44:54 Je crois qu'on est le seul pays du monde démocratique,
01:44:58 on va dire ça comme ça, qui devant un mouvement social comme ça,
01:45:03 devant l'unité des organisations syndicales,
01:45:05 a un exécutif et un président de la République complètement indifférents à ce qui se passe.
01:45:09 Voilà, un président de la République complètement indifférent à ce qui se passe, Eric Woerth.
01:45:13 Il reçoit ce soir Elisabeth Borne,
01:45:15 avec les ministres concernés par la réforme des retraites.
01:45:19 Il est sourd à ce que disent les Français ?
01:45:22 Le président Macron ?
01:45:24 Pas du tout, le président de la République a aussi des droits et des devoirs.
01:45:29 Son devoir c'était de fixer le cap de cette réforme,
01:45:34 de l'assumer politiquement.
01:45:35 Qui peut penser qu'il ne l'assume pas politiquement ?
01:45:37 Il l'assume politiquement, il en assumera d'ailleurs aussi les conséquences,
01:45:40 il le sait, et au fond c'est quand même la démocratie qui parle.
01:45:45 À un moment donné il y aura bien des élections un jour dans notre pays,
01:45:47 il y a souvent des élections.
01:45:49 C'est 2024, les prochaines sont les européennes.
01:45:52 C'est le cas de la démocratie sociale.
01:45:54 Elle parle dans la rue, les syndicats font ce qu'ils ont à faire,
01:46:02 mais à un moment donné les institutions décident.
01:46:05 Heureusement qu'on est dans un pays comme celui-là,
01:46:07 et je pense que personne ne veut en changer.
01:46:09 Le président de la République n'a pas été sourd,
01:46:11 puisqu'il a accepté de passer de 65 à 64 ans.
01:46:15 65 ça a longtemps été la revendication des Républicains, d'ailleurs je la portais.
01:46:18 Donc de passer de 65 à 64 ans,
01:46:21 d'augmenter le nombre de mesures d'équité,
01:46:25 en plus de la mesure d'augmentation de l'âge,
01:46:28 qui est en soi une mesure d'équité.
01:46:30 Il a chargé la première ministre de lancer les choses,
01:46:34 la première ministre elle-même a reçu les syndicats,
01:46:37 la CGT n'avait pas voulu venir, mais c'est le problème de la CGT.
01:46:40 Et puis le ministre du Travail, à sa porte ouverte,
01:46:43 24 heures sur 24 pour recevoir les organisations syndicales, comme il se doit.
01:46:47 - Madame Vauvel, FO ?
01:46:49 - Oui, donc le président de la République a reçu un courrier,
01:46:52 signé par tous les secrétaires généraux et présidents qui composent l'intersyndical.
01:46:56 Il a fait une réponse, qui est une manière,
01:46:59 alors moi je n'utiliserai pas le même terme que Philippe Martinel,
01:47:04 mais c'est une manière polie de nous dire,
01:47:07 "Circulez, il n'y a rien à voir, c'est comme ça, je tiens les choses."
01:47:11 Je ne vois pas ce que ça lui aurait coûté, sincèrement, de recevoir les leaders syndicaux.
01:47:15 Si ça avait pu permettre, je dirais peut-être, de dénouer quelques tensions, pourquoi pas ?
01:47:20 Il a choisi de ne pas le faire.
01:47:22 Et de répondre, la porte du gouvernement est ouverte, Mme Borne, M. Dussopt,
01:47:27 honnêtement, ce n'est pas ce qui avait été demandé.
01:47:30 Quant au respect des institutions, croyez-moi, moi je respecte les institutions,
01:47:33 - Ah, mais j'ai aucun doute là-dessus. - Mon syndicat respecte les institutions.
01:47:35 - Je n'ai aucun doute là-dessus. - Voilà.
01:47:37 Et que les parlementaires feront leur travail demain.
01:47:40 En revanche, il y a des risques potentiels, politiques et sociaux,
01:47:46 de rancœur, de colère entrée, et ça n'est jamais bon.
01:47:51 Et c'est pour ça que je répète, on aurait peut-être pu inverser le calendrier.
01:47:55 En 2010, Nicolas Sarkozy avait eu la même demande et n'avait pas reçu les partenaires sociaux,
01:48:00 parce que ce n'était pas son rôle.
01:48:02 Merci à tous les cinq d'avoir participé à Punchline sur CNews dans un instant.
01:48:05 Christine Kelly avec son invité, Eric Zemmour sur CNews.
01:48:09 Bonne soirée à vous sur notre antenne.