Punchline du 14/03/2023

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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
Transcript
00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:03 Ce soir sur CNews, comment gérer l'amoncellement de poubelles dans le centre d'une dizaine
00:00:07 de villes comme Paris, mais aussi Le Havre, Antibes, Nantes ou Saint-Brieuc ?
00:00:10 Les éboueurs qui sont des travailleurs de première ligne manifestent leur mécontentement
00:00:14 contre la réforme des retraites.
00:00:15 La grève a été prolongée jusqu'à lundi à Paris.
00:00:18 Comment est-ce que cela va se passer pour la manifestation de demain qui doit traverser
00:00:21 la capitale ? Comment ça se passe pour les commerçants qui doivent faire face à des
00:00:25 montagnes de poubelles ? La préfecture de police somme la mairie de Paris de dégager
00:00:29 les poubelles pour éviter les incidents.
00:00:31 On va en débattre ce soir.
00:00:32 On verra aussi que les syndicats tentent de peser de toutes leurs forces dans la dernière
00:00:35 ligne droite contre cette réforme.
00:00:37 Laurent Berger de la CFDT espère que le gouvernement n'utilisera pas le 49-3 pour faire passer
00:00:42 cette loi.
00:00:43 Un procédé dangereux selon lui.
00:00:45 Puis on entendra les informations de CNews et d'Europe 1 sur la mobilisation de main
00:00:50 dans les rues.
00:00:51 Voilà pour les grands titres et les grands débats de ce soir.
00:00:52 Il est 17h et c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité sur CNews avec
00:00:55 Michael Dos Santos.
00:00:56 Voter la réforme n'est pas une marque de soutien au gouvernement.
00:01:06 Ce mardi à l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne a tenté de convaincre les députés
00:01:10 républicains dont les voix sont clés pour obtenir l'adoption du projet de loi sur
00:01:14 la réforme des retraites.
00:01:15 La première ministre a également martelé qu'une majorité existe pour voter le texte.
00:01:20 Les perturbations se poursuivent demain dans les transports en commun d'Île-de-France.
00:01:23 Les RER A et B seront principalement impactés par la grève.
00:01:27 Un train sur deux devrait circuler selon la RATP.
00:01:29 Côté métro, quelques ralentissements sont également prévus sur les lignes de 3, 7,
00:01:34 8, 12 et 13.
00:01:35 Adieu les vieilles chaudières dans les mille bâtiments publics.
00:01:39 L'annonce a été faite ce mardi par le gouvernement.
00:01:41 130 millions d'euros ont été débloqués pour changer des systèmes de chauffage jugés
00:01:45 obsolètes parmi les lieux sélectionnés, le Palais de Chaillot à Paris ou encore l'Université
00:01:50 de Toulon.
00:01:51 Enfin, la France condamne le tir de deux missiles balistiques par la Corée du Nord.
00:01:55 Le ministère des Affaires étrangères l'exhorte à se conformer sans délai à ses obligations
00:01:59 internationales.
00:02:00 Selon Pyongyang, cet essai est le moyen de vérifier les moyens de dissuasion nucléaire.
00:02:04 Il intervient au lendemain des exercices conjoints entre le voisin sud-coréen et les Etats-Unis.
00:02:09 Merci beaucoup Michael Dos Santos pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:02:12 On va commencer par les poubelles qui s'annonçaient dans une dizaine de grandes villes.
00:02:15 On est avec Stéphane Manigault, président du groupe Eclor.
00:02:19 Bonsoir, vous êtes restaurateur, je sens que vous avez envie de parler.
00:02:23 Je suis là en tant que porte-parole de l'UMI Grand Paris.
00:02:26 L'UMI, l'union des métiers de l'hôtellerie et de l'industrie de l'hôtellerie.
00:02:32 Et donc de Grand Paris, on est touché malheureusement et mes confrères sont très en colère.
00:02:36 François Pallombier aussi, bonsoir, vous êtes président de la Confédération des
00:02:40 commerçants de France.
00:02:41 Je m'associe totalement.
00:02:42 Je sens que vous allez faire un axe.
00:02:45 Franck Roubrier, la maire à l'air de La Boule.
00:02:47 Bonsoir monsieur le maire.
00:02:48 Eric Revel, journaliste.
00:02:50 Bonsoir monsieur le journaliste.
00:02:51 Bonsoir madame, journaliste.
00:02:52 Et Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe.
00:02:54 Alors on commence par les poubelles.
00:02:56 On va tout de suite rejoindre notre équipe qui se trouve dans le 15e arrondissement
00:02:59 de Paris, Vincent Ferrandez et Jean-Laurent Constantini.
00:03:01 Bonsoir à tous les deux.
00:03:02 Racontez-nous ce qui se passe, déjà on voit ce qui se passe autour de vous, Vincent,
00:03:07 et est-ce qu'il y a des perspectives pour les prochains jours ou pas de ramassage des poubelles ?
00:03:11 Alors effectivement, en plus de la vue qui n'est pas forcément agréable, ces montagnes
00:03:19 de poubelles et de déchets au pied de cet immeuble résidentiel, il y a en plus, vous
00:03:24 imaginez l'odeur qui va avec dans ce quartier, dans ces quartiers d'ailleurs du 15e arrondissement.
00:03:29 Vous voyez également là aussi des poubelles au pied de l'immeuble résidentiel.
00:03:34 Et puis on va vous montrer autre chose.
00:03:36 Sur le trottoir juste en face, regardez par ici, il y a toujours ces mêmes images de
00:03:43 poubelles et cette fois-ci, juste devant l'entrée d'un appartement, c'est-à-dire que les
00:03:48 personnes qui sortent de cet appartement tombent tout de suite sur les poubelles.
00:03:52 On a croisé un habitant d'ailleurs tout à l'heure qui peinait à marcher sur ce trottoir,
00:03:56 il n'y a plus beaucoup de place.
00:03:57 Il nous disait « voilà, je n'ai plus les mots, c'est dégoûtant, c'est ragoutant,
00:04:03 et ça fait quatre jours que les poubelles ici n'ont pas été ramassées ».
00:04:06 Il y a plusieurs problèmes.
00:04:07 Il y a un, la pluie qui a commencé à tomber ici à Paris, ça n'aide pas pour les odeurs.
00:04:11 Et puis il y a le vent également.
00:04:13 On voit régulièrement des déchets, des bouts d'emballage qui s'envolent dans la rue.
00:04:17 En ce qui concerne les prévisions, cher Laurence, pour le moment, on ne voit pas forcément
00:04:22 de...
00:04:23 En tout cas, les habitants nous ont dit qu'ils ne savaient pas du tout quand est-ce que les
00:04:27 poubelles allaient être ramassées.
00:04:28 Ce qui est assez d'ailleurs paradoxal parce que dans d'autres rues, un petit peu plus
00:04:31 loin, dans le 15e arrondissement, tout est nickel, tout est propre.
00:04:34 Donc on va suivre la situation de près ici.
00:04:37 – Merci beaucoup Vincent Ferrandez.
00:04:39 Je l'en re-constantinie dans le 15e arrondissement à Paris.
00:04:41 Je rappelle qu'il n'y a pas que la capitale qui est touchée, il y a aussi une dizaine
00:04:44 de grandes villes.
00:04:45 M. Palombican, vous voyez ça, qu'est-ce que vous avez envie de dire ?
00:04:47 – Écoutez, je vois ça d'un mauvais œil parce que pour les commerçants indépendants
00:04:52 que je représente, pour une partie de la restauration, c'est plus tenable.
00:04:57 Parce que c'est une avalanche de problèmes qui réduit le chiffre d'affaires alors
00:05:01 que nous sommes déjà très affectés.
00:05:04 Vous le savez, il y a le coût de l'énergie, il y a l'inflation, il y a les retraites
00:05:10 aussi, ça nous concerne, les très petites entreprises.
00:05:13 Mais là, moi je lance un appel, et j'ai d'ailleurs contacté Emmanuel Grégoire
00:05:21 de la mairie de Paris.
00:05:22 – Il va faire une conférence de presse à 17h30, on écoutera ce qu'il a à dire,
00:05:26 il y a quand même beaucoup d'intérêt pour savoir s'ils vont envoyer des camions
00:05:29 pour nettoyer la capitale.
00:05:30 – Je pense qu'il va se passer des choses, je prie pour qu'il se passe des choses.
00:05:35 Il y a déjà des arrondissements et des mairies, moi je suis à Issy-les-Moulineaux,
00:05:40 il n'y a aucun problème.
00:05:41 Dans le 17ème, il n'y a aucun problème, ou quasiment pas.
00:05:44 Donc là, je lance un appel vibrant et sans réserve à tous les élus, les maires de
00:05:52 Paris et d'ailleurs, pour que ça s'arrête, ou qu'il y ait des acteurs privés qui ramassent
00:05:59 les poubelles.
00:06:00 Je crois que l'intérêt général des gens, des Français, c'est très important.
00:06:05 Très très important.
00:06:06 – On entendra l'habit des éboueurs.
00:06:07 Stéphane Manigold, les restaurateurs n'en peuvent plus ?
00:06:10 – Moi je partage l'avis de mon confrère, mais je représente l'hôtellerie, la nuit,
00:06:14 les bars, les discothèques sur toute la région.
00:06:17 Les restaurateurs n'en peuvent plus, tous les acteurs de l'économie du tourisme n'en
00:06:22 peuvent plus.
00:06:23 Je crois que ça fait maintenant 5 ans qu'on traverse dans un champ de râteau, on évite
00:06:28 de se prendre le râteau dans la figure.
00:06:30 C'est un peu ça l'avis d'un chef d'entreprise depuis 5 ans en France.
00:06:33 On en a un peu assez à chaque fois, nous commerçants, d'être pris en otage sur des
00:06:38 sujets qui sont politiques.
00:06:39 Je ne dis pas qu'on est éloigné, on a nos collaborateurs, on soutient nos salariés
00:06:43 évidemment, mais je crois que ce n'est pas au travers de ce genre d'image qu'on
00:06:48 renvoie de façon absolument détestable dans le monde qu'on va régler ce problème.
00:06:53 Je crois qu'on est vraiment dans une espèce d'inefficacité de dialogue et donc quand
00:06:56 on ne sait pas dialoguer, on fait ce genre de bazar, on met le bazar en vigne.
00:07:00 – Vous parlez du fait que les syndicats n'arrivent pas à dialoguer, oui c'est
00:07:02 sûr, ils n'arrivent pas à dialoguer avec le gouvernement, mais ça c'est de l'autorité
00:07:05 publique.
00:07:06 – Non, nous on a obtenu des choses, il y a eu une crise énergétique, le gouvernement
00:07:10 a répondu présent, on a discuté avec les députés.
00:07:12 – Vous m'avez donné beaucoup la sonnette d'alarme, je m'amuse.
00:07:14 – Vous m'avez donné le micro, mais vous voyez on n'est pas…
00:07:16 – Ah oui, on a été en première ligne quand même.
00:07:17 – Mais présent n'est pas suffisant.
00:07:18 – On a utilisé des moyens modernes, c'est-à-dire qu'on s'est exprimé.
00:07:22 – Voilà.
00:07:23 – Vous nous avez tendu le micro.
00:07:24 – Donc les évoqueurs, ils font un peu comme vous.
00:07:25 – Ils peuvent venir sur vos plateaux et s'exprimer.
00:07:27 – Ah ben ils sont là tout à l'heure.
00:07:28 – Et puis taper et dire des choses, mais je crois qu'il faut être constructif.
00:07:31 – Franck Louvrier, maire de La Baule, comment ça se passe chez vous d'abord ?
00:07:33 – D'abord, première chose c'est que moi je suis président aussi du comité régional
00:07:37 du tourisme, donc je représente aussi d'une façon ou d'une autre les restaurateurs
00:07:41 et les commerçants dans le monde du tourisme.
00:07:43 Et je pense notamment à ceux de Nantes qui sont touchés aussi, parce qu'il n'y a
00:07:47 pas que Paris, par ce phénomène.
00:07:49 Et franchement, cet élément ne fait que s'additionner à toutes les difficultés qu'on peut rencontrer,
00:07:55 bien évidemment, le monde du tourisme depuis quelques années.
00:07:58 Et puis deuxième chose, on n'imagine pas les conséquences que ça a, même en termes
00:08:01 d'image.
00:08:02 La semaine prochaine, vous avez les rendez-vous en France, qui est un grand rendez-vous avec
00:08:05 tous les touropérateurs mondiaux.
00:08:07 Et on donne l'image, jusqu'à lundi j'ai l'impression au moins, mais vous imaginez
00:08:11 sur les télévisions, de ce pays bloqué et d'une certaine façon insalubre.
00:08:16 En tout cas, dans ce monde-là du tourisme, alors qu'on est un pays d'accueil, c'est
00:08:21 notre première industrie quand même, on oublie ça parfois.
00:08:24 On oublie aussi, à juste titre, le travail au quotidien des « rippers », ce qu'on
00:08:29 appelle les « eboueurs », qui font un travail difficile et qu'on ne salue pas toujours,
00:08:34 sauf qu'on s'aperçoit quand ils ne sont pas là, c'est compliqué.
00:08:36 Mais au-delà de ça, moi, mon sentiment, c'est que...
00:08:39 Donc chez vous, tout fonctionne ?
00:08:41 Sur la boule, tout fonctionne, mais sur Nantes, c'est loin d'être le cas et c'est bien
00:08:46 préoccupant.
00:08:47 Donc voilà, je pense que tout ça a des conséquences sur le moyen et sur le long terme qui sont
00:08:52 graves, parce qu'après, on essaye de rétablir une image, de redonner, je dirais, un peu
00:08:57 de lustre à notre pays et ce n'est pas simple, parce que ça coûte cher sur le long terme.
00:09:01 J'entends, mais quand les eboueurs vous disent « on fait un métier difficile, ça, personne
00:09:04 ne peut le dire », on n'a pas envie de bosser deux ans de plus dans ces conditions,
00:09:07 vous l'entendez ça aussi ?
00:09:08 Bien sûr, mais il y en a d'autres qui font des métiers difficiles en France, mais ce
00:09:13 n'est pas pour ça qu'à un moment donné, on scie la branche sur laquelle on est assis.
00:09:17 C'est-à-dire que notre pays, c'est un pays qui a une économie et qu'on est en
00:09:21 train d'immobiliser et qui va coûter cher.
00:09:24 Je ne suis pas contre les grèves, mais je pense qu'à un moment donné, alors qu'on
00:09:28 est à quelques heures du vote du texte, franchement, on est sur la discussion à la marge du texte,
00:09:35 parce que maintenant, le principal a été discuté, on le voit bien.
00:09:38 Alors, il y a peut-être un sujet sur les carrières longues, il y a peut-être un sujet
00:09:41 sur la retraite des parents, notamment aidant d'un enfant d'un handicap sévère, etc.
00:09:47 Mais je veux dire, ce ne sont pas ces manifestations-là qui aboutiront à l'arrêt du texte.
00:09:52 Donc, il faut être aussi un peu pragmatique.
00:09:54 - Éric Revel, un mot sur cette grève des éboueurs qui se poursuit, qui a été prolongée
00:09:57 jusqu'à lundi, au moins dans la capitale ?
00:09:58 - Oui, je suis content d'entendre Franck Louvrier qui rappelle que ces gens font des métiers
00:10:01 difficiles et que quand ils ne bossent plus, on s'aperçoit de leur utilité sociale.
00:10:06 Mais je ne vois pas comment c'est tenable jusqu'à lundi prochain, au moins.
00:10:09 Parce que si vous faites un petit calcul rapide, c'est à peu près une tonne de plus d'ordures
00:10:13 par jour.
00:10:14 - Là, on est à 6 600 tonnes dans la rue de la capitale.
00:10:15 - Voilà, donc on était à 5 400.
00:10:16 - 6 600, oui.
00:10:17 - Donc, un peu plus d'une tonne.
00:10:18 Donc, ça veut dire que d'ici lundi, on aurait 10 000, 12 000 tonnes de déchets sur les
00:10:23 trottoirs de Paris, dans les arrondissements qui ne font pas appel à des entreprises privées.
00:10:28 Ça me paraît absolument pas possible.
00:10:30 Donc, on va attendre évidemment la conférence de presse du maire adjoint, Emmanuel Grégoire,
00:10:34 pour savoir quelle peut-être solution il y a trouvé.
00:10:36 Mais politiquement, ça va être compliqué pour les socialistes qui se sont mis eux-mêmes
00:10:40 dans une impasse fulgurante.
00:10:42 Vous vous souvenez qu'Anne Hidalgo, maire de Paris...
00:10:43 - Fulgurante ?
00:10:44 - Oui, parce que tout au début du conflit, elle avait donné quitus à ses fonctionnaires
00:10:49 pour qu'ils fassent grève.
00:10:50 Donc là, elle va expliquer...
00:10:51 - Elle a même fait...
00:10:52 Demain, elle ferme la mairie.
00:10:53 - Voilà, et donc, elle va expliquer là...
00:10:54 - Pour qu'on puisse s'aller faire grève.
00:10:55 - Je ne sais pas ce que va dire Emmanuel Grégoire, mais qu'il demande ou ils vont utiliser une
00:10:59 société privée.
00:11:00 - On va voir.
00:11:01 On va voir ce qu'il nous dit.
00:11:02 On l'écoutera.
00:11:03 - On est dans une espèce d'impasse politique qui sont terribles.
00:11:04 Mais je ne vois pas comment, jusqu'à lundi, on peut continuer d'avoir une tonne, une tonne
00:11:08 et demie de plus par jour d'ordures sur les trottoirs de Paris.
00:11:12 - Je suis assez d'accord avec Eric Reuvel.
00:11:14 Le problème, c'est que la mairie de Paris explique que c'est de la faute du gouvernement.
00:11:19 Il suffit simplement de retirer le texte sur la réforme des retraites et les rues de Paris
00:11:22 seront à nouveau propres.
00:11:23 Sauf qu'en fait, c'est quand même la responsabilité, une des principales responsabilités d'un
00:11:27 maire, d'un exécutif local, que de s'occuper de la salubrité publique, même pour des
00:11:32 questions de santé publique.
00:11:33 Et donc, en fait, moi, je pense qu'à moyen terme, ça peut se retourner aussi contre
00:11:37 la mairie, parce que les gens ont beau entendre que c'est de la faute du gouvernement, ils
00:11:41 savent aussi que d'ailleurs, certaines mairies d'arrondissement ont utilisé le levier de
00:11:46 recours, par exemple, à des sociétés privées.
00:11:49 Et donc, ça permet, je pense notamment au 15e arrondissement à Paris, qui a été en
00:11:54 partie nettoyé hier soir.
00:11:56 Il y a d'autres arrondissements dans lesquels c'est aussi le cas.
00:11:59 Et donc, en fait, ce que je trouve assez terrible, c'est qu'en fait, le gouvernement prend un
00:12:03 peu en...
00:12:04 La mairie de Paris, par exemple, prend un peu en otage les Parisiens en expliquant "voilà,
00:12:06 c'est de la faute du gouvernement, nous, on ne peut rien faire", alors qu'ils auraient
00:12:09 pu sortir par le haut en disant "on voit bien, on entend la colère des éboueurs qui ne veulent
00:12:14 plus ramasser les poubelles, mais nous, on a un impératif de santé publique et donc,
00:12:18 on va recourir, on va sortir un peu avec les honneurs de cette situation, on va recourir
00:12:22 à des sociétés privées qui vont nettoyer les rues de Paris", et ce qui permettait de
00:12:25 respecter le droit de grève des éboueurs et qui permettait également de satisfaire
00:12:30 les Parisiens.
00:12:31 - C'est ça, M. Palombi, à 17h30, non ?
00:12:33 - Oui.
00:12:34 Pardon ?
00:12:35 - Vous pensez que c'est ça qui va être annoncé à 17h30 par la mairie de Paris ?
00:12:38 - Je l'espère et je le pense, j'ai réagi, je vais faire un communiqué de presse qui
00:12:42 part cette fin d'après-midi ou demain matin, où je lance un appel, comme je vous l'ai
00:12:48 dit, et en plus, il y a quelque chose qui m'a choqué, on en a parlé récemment, c'est
00:12:53 qu'on nous a raconté, de la part de quelqu'un de la mairie de Paris, je ne cite personne,
00:12:59 que le problème des rats, ce n'est pas un problème, les rats, ce n'est pas dangereux,
00:13:03 les rats, ça n'apporte aucune maladie, il y a des enfants qui se promènent avec leur
00:13:09 maman, il y a des personnes qui vont sortir leurs animaux, ne me dites pas quand même,
00:13:14 on ne va pas nous dire que les rats, c'est un sipide, une odeur...
00:13:19 - Il y a des façons d'arrêter une organisation assez particulière, je ne m'étais pas perçu
00:13:23 de ça, donc les rats n'ont pas de frontières, mais par contre l'organisation à Paris du
00:13:29 prélèvement des déchets a une des frontières, c'est-à-dire qu'il y a parfois la ville,
00:13:33 et parfois le privé, c'est assez étonnant, en termes d'organisation, en termes d'optimisation,
00:13:37 ça me pose quand même quelques questions.
00:13:38 - Et fréquemment, Stéphane de Manigault, effectivement, il y a une question sanitaire
00:13:42 qui se pose.
00:13:43 - Oui, parce qu'on a un discours paradoxal, mon frère parlait d'une élue de Paris, je
00:13:49 n'ai plus son nom en tête, d'Europe Ecologie Les Verts, qui effectivement banalisait complètement
00:13:54 le sujet sur les rats, parce que là on a envie de lui demander pourquoi vous nous
00:13:57 contrôlez et dès qu'il y a une toute petite crotte qui traîne, vous nous verbalisez,
00:14:01 puisque si ce n'est pas nocif, nous on le fait et on lutte, mais si la mairie de Paris
00:14:06 ou les mairies, j'imagine que vous, vous devez lutter contre les nuisibles dans votre
00:14:10 ville, et je ne vous en doute pas, puisqu'au bord de l'eau il y a des nuisibles.
00:14:13 - On peut noter que la mairie de Paris ferme, aujourd'hui les parcs et jardins parce qu'il
00:14:16 y a du vent, mais le problème des poubelles…
00:14:19 - Mais ce n'est pas grave, les déchets peuvent s'envoler dans la ville de Paris,
00:14:22 ce n'est pas gênant.
00:14:23 Donc non, mais c'est franchement les seuls espaces où les gens peuvent encore s'aérer,
00:14:27 parce qu'on le voit bien, les trottoirs, les poussettes, je plains les mamans, les
00:14:30 personnes à mobilité réduite, toutes celles et ceux qui doivent se déplacer dans Paris
00:14:33 et qui ont des contraintes, c'est un véritable cauchemar aujourd'hui, ce n'est pas acceptable.
00:14:38 - Alors on va juste faire un petit point sur les touristes à Paris, parce qu'ils sont,
00:14:41 quand ils arrivent en ce moment dans la capitale, ils sont stupéfaits, pour ne pas dire autre
00:14:44 chose.
00:14:45 On fait le point avec Maureen Vidal et puis je vous passe la parole ensuite.
00:14:46 Au pied de Notre-Dame, sur les quais de Seine ou encore devant les théâtres parisiens,
00:14:53 les principaux lieux touristiques ne sont pas épargnés par les déchets entassés.
00:14:58 Certains touristes prennent même en photo ces tas d'ordures, tels des cartes postales.
00:15:03 - Je n'ai jamais vu ça au Canada, je suis canadienne, ça va faire partir les touristes
00:15:10 et ils ne vont pas revenir.
00:15:11 Ça n'a plus rien à voir avec la beauté de Paris.
00:15:17 Pour certains, la ville lumière perd tout son charme.
00:15:20 - Je viens pour un voyage romantique avec mon chéri à Paris et finalement oui, ça
00:15:25 gâche un petit peu le charme de la ville, les bâtiments et l'odeur est très désagréable.
00:15:34 - Ça n'est pas aussi agréable qu'on le pensait.
00:15:36 Vous venez dans une ville comme celle-ci en vous attendant à ce qu'elle soit belle,
00:15:40 comme ce qu'on a pu en voir sur les réseaux sociaux et finalement, on est là et il y
00:15:44 a plein d'ordures à chaque coin de rue.
00:15:46 Pour autant, certains visiteurs comprennent tout de même cette grève sociale.
00:15:51 - Bien sûr, Paris sans poubelle, ce serait beaucoup plus joli, plus élégant, mais on
00:15:54 comprend aussi la vie, l'économie, les conflits sociaux, les malentendus, etc.
00:16:01 Paris est la ville la plus visitée au monde.
00:16:03 En 2022, 34,5 millions de touristes ont été recensés.
00:16:08 - Voilà, Paris ville lumière.
00:16:10 J'ajoute un sondage CSA que nous avons fait pour CNews.
00:16:14 Faut-il réquisitionner les salariés des services d'ordures ménagères ?
00:16:17 57% des Français répondent oui, 42 non.
00:16:21 Si on prend la région parisienne, c'est 62%.
00:16:24 Ça montre Stéphane Manigault, ce n'est pas une surprise.
00:16:26 - Oui, ce sondage démontre à quel point la méthode n'est pas la bonne.
00:16:30 Une grande majorité des Français sont opposés à la réforme des retraites.
00:16:35 En revanche, une des conséquences de cette réforme des retraites, ils sont hostiles.
00:16:40 Ça montre bien que les syndicats ne s'expriment pas de la bonne manière.
00:16:46 En tout cas, vis-à-vis de l'opinion publique, ça ne passe pas.
00:16:49 Et puis nous, tous les commerçants à Paris, mais en France, partout,
00:16:55 dès qu'on est dans ces situations de blocage, ça fait fuir le tourisme.
00:16:59 Vous parliez d'événements, il y en a un qui arrive samedi.
00:17:01 C'est un superbe match de rugby, 15 de France,
00:17:04 où il y a 80 000 supporters qui vont venir au Stade de France
00:17:07 et puis derrière, ils vont sortir puisque le match est à 15h.
00:17:09 Donc ils vont vouloir fêter, ils vont vouloir, j'espère, fêter la victoire de nos Bleus.
00:17:14 Ils vont trouver une ville complètement saccagée.
00:17:18 Ce qui me frappe, c'est qu'on a vu que la mobilisation de samedi était en baisse.
00:17:23 Ce qui me frappe, c'est que la CGT est très jusqu'au boutiste,
00:17:27 notamment sur le mouvement des éboueurs et des égouttiers à Paris.
00:17:31 Et pour moi, c'est une sorte d'aveu de faiblesse parce qu'en réalité,
00:17:34 on sent bien que les syndicats n'ont plus beaucoup de levier
00:17:37 pour essayer de faire pression et bloquer.
00:17:39 Il reste les raffineries, qui sont bloquées,
00:17:41 il reste les incinérateurs d'ordures ménagères, l'énergie.
00:17:46 Et on voit bien que sur le peu de levier qui reste,
00:17:48 en fait, ils essaient, passez moi l'expression, de mettre le paquet
00:17:51 pour essayer que cette mobilisation trouve une sorte de second souffle.
00:17:55 Mais on voit bien que la grève de ramassage des ordures ménagères,
00:18:00 alors pour le coup, ça ne peut pas être populaire très longtemps
00:18:03 parce que précisément, même si les Français sont contre ces réformes des retraites,
00:18:06 ça les touche dans leur quotidien et les Français ne sont pas une incohérence près,
00:18:10 vous le soulignez, c'est-à-dire qu'on peut être contre une réforme,
00:18:12 mais vouloir arrêter ce spectacle le plus possible.
00:18:15 Donc la CGT, en fait, essaie de se raccrocher à une pente qui est glissante
00:18:18 sur la mobilisation en essayant d'actionner des leviers dans des secteurs
00:18:22 qui sont visibles et qui sont puissants.
00:18:25 C'est là où les bastions de la CGT tiennent aussi, Franck.
00:18:27 C'est des grèves visibles en fin de compte et c'est tout l'enjeu.
00:18:30 Il voit bien, on sait bien qu'il y a des secteurs,
00:18:33 parce que le transport, les gens arrivent quand même à s'organiser.
00:18:36 Mais les raffineries, c'est très compliqué.
00:18:40 Les ordures ménagères, c'est épouvantable parce que,
00:18:42 bien évidemment, ça a toutes des conséquences terribles.
00:18:44 Et puis le sanitaire, mais ils n'osent pas toujours y toucher
00:18:47 parce qu'ils savent très bien que là, c'est vraiment une corde très sensible
00:18:49 de la part de la population.
00:18:51 Quand on ferme les hôpitaux, quand on mobilise le corps médical,
00:18:55 et puis il y a toujours un service minimum.
00:18:56 Mais voilà, donc en fin de compte, ils ont des leviers qui sont des leviers
00:19:00 qui ont un effet médiatique.
00:19:02 Et la preuve, c'est que vous faites des reportages dans les poubelles.
00:19:05 Donc ça prouve bien que c'est un effet médiatique.
00:19:06 - Mais quel est l'effet par rapport à la réforme, Franck Laurier,
00:19:08 qui va passer demain en commission mixte paritaire et jeudi au Parlement ?
00:19:11 - Pour la simple et bonne raison, c'est qu'aujourd'hui,
00:19:13 on est en discussion sur la marge du texte,
00:19:16 que la commission mixte paritaire va se réunir mercredi
00:19:20 et qu'on va se retrouver dans une situation où le vote aura lieu jeudi.
00:19:23 Donc où ils veulent faire pourrir la situation.
00:19:27 Et c'est le cas, étant donné qu'ils proposent jusqu'à lundi.
00:19:30 Ils n'admettent pas la discussion parlementaire et démocratique,
00:19:33 ce qui quand même pose un sujet comme dans notre pays,
00:19:35 parce que je suis désolé, mais à l'Assemblée nationale comme au Sénat,
00:19:39 il y a des représentants, des manifestants.
00:19:43 Il n'y a pas d'un côté la rue et de l'autre, les assemblées représentatives.
00:19:47 Donc de ce fait-là, là se pose vraiment la question à la fois de la représentativité
00:19:52 et de la capacité à admettre dans notre pays des réformes.
00:19:56 - Un dernier mot avant de passer à la réforme de la retraite, à proprement dit.
00:20:00 Louis Deragnelle, effectivement, il y a une hypothèse de réquisition
00:20:04 à Paris sur les ordres du réménageur.
00:20:05 - Alors on va voir ce qui est annoncé, ce qui est décidé.
00:20:08 Mais ce qui est vrai, ce qui peut paraître paradoxal,
00:20:12 souvenez-vous, il y a quelques mois, c'était avant Noël,
00:20:14 le gouvernement avait réquisitionné les salariés qui travaillaient
00:20:17 dans des raffineries pour débloquer les dépôts de carburant.
00:20:20 Et là, il y a des poubelles dans la rue et effectivement,
00:20:23 personne ne se pose la question de la réquisition.
00:20:25 En fait, il y a trois leviers.
00:20:26 Il y a le service minimum, par exemple, qui est réclamé par Rachida Dati.
00:20:29 Il y a la possibilité de recourir à des sociétés privées.
00:20:31 Éric Revelle en a parlé.
00:20:32 Et effectivement, après, il y a la réquisition pure et simple.
00:20:36 Et tout exécutif local a cette possibilité-là.
00:20:39 - On écoute juste Rachida Dati, la maire du 7e, sur cette grève des éboueurs.
00:20:43 - Les éboueurs souhaitent faire grève.
00:20:46 Le droit de grève est tout à fait légitime,
00:20:48 mais c'est dans la limite, évidemment, de la santé publique,
00:20:52 mais aussi de la sécurité.
00:20:54 Quand vous avez des tas d'ordures en bas d'un immeuble,
00:20:56 aux abords d'une école ou aux abords d'un commerce,
00:20:59 je vais vous dire, j'ai été magistrat,
00:21:01 je sais très bien qu'il peut y avoir des dégâts très graves.
00:21:04 Et donc, ce que nous, nous appelons,
00:21:05 c'est l'instauration d'un réel service minimum.
00:21:08 Vous pouvez le mettre en place.
00:21:09 Il suffirait effectivement que madame Hidalgo
00:21:11 puisse prendre un perpétrateur privé pour évacuer
00:21:14 tous les surplus, évidemment, de déchets, de poubelles,
00:21:16 tout ce qui traîne, tout ce qui met en risque,
00:21:18 non seulement la santé des habitants,
00:21:21 mais également des risques sécuritaires, des risques d'incendie.
00:21:25 Demain, il y a une manifestation.
00:21:26 Imaginez que des gens mettent le feu aux poubelles
00:21:29 ou à tous ces déchets.
00:21:30 Nous serions dans une tragédie.
00:21:31 Et ça, il faut l'anticiper.
00:21:32 Quand vous êtes maire, vous pouvez l'anticiper.
00:21:35 Vous avez les moyens de le faire.
00:21:36 Quand vous êtes maire de Paris, vous avez 10 milliards de budget,
00:21:39 que vous avez une compétence sur la salubrité publique,
00:21:42 mais aussi sur la santé publique et sur la sécurité
00:21:46 et la tranquillité des habitants, vous avez une responsabilité.
00:21:49 Voilà pour la maire du 7e, Stéphane Manigold.
00:21:51 Je pense que la sécurité, elle est plus demain,
00:21:53 lors des manifestations.
00:21:55 Si des black blocs viennent encore manifester,
00:21:57 je crois que sur vos antennes et sur d'autres,
00:21:59 on voit régulièrement des feux de poubelles.
00:22:01 Là, il y en a plein, des poubelles où ils peuvent mettre des feux.
00:22:04 Là, ça va être la ville en feu.
00:22:05 Soit Mme Hidalgo est touchée par la grâce
00:22:08 et puis cette nuit, elle débarrasse l'ensemble des poubelles,
00:22:12 à minima, sur le parcours, ou alors le préfet Nunez,
00:22:15 dont je fais confiance, prend ses responsabilités,
00:22:17 rééligionne et puis il débarrasse.
00:22:19 Ils sont obligés de dégager le trajet.
00:22:22 Oui, mais je ne crois pas que demain, il n'y ait pas le tracé des manifestants.
00:22:27 Ce serait une faute majeure que demain,
00:22:30 il n'y ait pas ces poubelles qui soient sorties.
00:22:33 Des invalides jusqu'à la porte d'Italie, ça fait beaucoup de...
00:22:35 Oui, parce que quand on voit derrière vous les cartons,
00:22:37 tout ça, c'est des mèches formidables.
00:22:39 Juste un petit peu de...
00:22:41 Enfin voilà, on ne va pas...
00:22:42 Ils connaissent suffisamment le...
00:22:43 Non, non, pas le mode d'emploi, ils savent.
00:22:44 Ils connaissent le mode d'emploi.
00:22:45 Monsieur Palombi.
00:22:46 Je voulais dire un mot par rapport aux commerçants.
00:22:48 Il y en a beaucoup qui sont sur le circuit.
00:22:51 Pendant les Gilets jaunes et à d'autres moments,
00:22:54 nous avons constaté, malgré nos demandes auprès du gouvernement,
00:22:58 que ceux qui ont été cassés n'ont pas forcément été dédommagés.
00:23:02 Sachez-le.
00:23:03 Alors, je profite qu'il y a des invités politiques de haut niveau pour...
00:23:07 Surtout.
00:23:08 Il y en a un.
00:23:09 Je vous le donne.
00:23:10 Ça m'honore.
00:23:11 J'aimerais bien connaître votre avis en toute transparence.
00:23:17 Est-ce que, vu le contexte, la guerre d'Ukraine,
00:23:21 l'explosion des coûts de l'énergie,
00:23:24 est-ce que c'était vraiment le bon moment
00:23:26 pour déclencher cette réforme des retraites
00:23:29 qui enflamme la France, qui perturbe tout le monde ?
00:23:33 Est-ce que c'était vraiment nécessaire ?
00:23:34 D'abord, je vais vous dire, ça fait plusieurs fois qu'on repousse.
00:23:38 Et le président de la République, le premier.
00:23:40 Parce que je vous rappelle qu'il aurait pu aussi faire cette réforme
00:23:42 dans son premier mandat.
00:23:44 La deuxième chose, c'est que quand vous faites une réforme comme ça,
00:23:46 c'est jamais le bon moment.
00:23:47 Faut pas se lorer.
00:23:48 Les gens ne vous attendent pas pour faire la réforme.
00:23:50 Alors maintenant, c'est sûr que ça arrive dans des circonstances
00:23:52 qui sont particulières.
00:23:54 Mais je pense que ce qu'il faut surtout, c'est accélérer les choses
00:23:58 pour que ça soit voté et que les choses rondent en ordre.
00:24:02 Parce que vous pouvez pas vous permettre qu'une crise dure aussi longtemps.
00:24:05 Mais vous savez, une réforme, quand vous la faites,
00:24:07 c'est que vos prédécesseurs l'ont pas fait.
00:24:09 Donc ça doit être plus difficile.
00:24:10 Et si c'était simple, ils l'auraient fait avant vous.
00:24:13 Donc voilà, on sait très bien que cette réforme des retraites,
00:24:14 moi j'en ai vécu quelques-unes,
00:24:16 à chaque fois, ça mobilise bien évidemment des oppositions.
00:24:19 Petite pause. On se retrouve dans un instant, M. Palombi.
00:24:21 Là, on est obligé de faire la pause et la pume.
00:24:23 Et on se retrouve dans un instant dans Punchline avec vous, sur CNews.
00:24:26 À tout de suite.
00:24:27 17h30, on est en direct dans Punchline, sur CNews.
00:24:32 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité avec Michael Dos Santos.
00:24:35 Laurent Berger, leader de la CFTC, l'a annoncé ce matin sur RTL.
00:24:45 Les leaders syndicaux vont manifester devant l'Assemblée nationale.
00:24:48 Le rassemblement aura lieu jeudi à 12h30,
00:24:50 jour pendant lequel les députés pourraient voter la réforme des retraites.
00:24:54 La propriétaire d'un immeuble à Lyon condamné pour avoir délogé des squatters.
00:24:58 La justice a considéré que la reprise des lieux était irrégulière.
00:25:03 Elle devra payer 2 000 euros pour réparation du préjudice subi.
00:25:06 Les deux plaignants, eux, ne pourront pas réintégrer le logement.
00:25:10 Enfin, le portail de dédommagement du pass Navigo est ouvert.
00:25:13 Pendant un mois, les 3 400 000 abonnés au transport francilien
00:25:16 pourront réclamer le remboursement d'un demi-mois.
00:25:19 En cas de retard répété, les usagers du RER B et D auront le droit à une compensation supplémentaire.
00:25:24 Au total, la région Ile-de-France a débloqué 60 millions d'euros.
00:25:29 Merci beaucoup, Michael Dos Santos, pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:25:32 On se retrouve sur le plateau de Punchline.
00:25:34 On va revenir à cette réforme des retraites puisque c'est pour ça que certains syndicats,
00:25:38 on parlait de l'énergie, on parle des éboueurs aussi depuis tout à l'heure, sont mobilisés.
00:25:43 Il y a une manifestation demain et puis il y a le vote, surtout jeudi ou pas.
00:25:47 On verra de ce qui se passe à l'Assemblée.
00:25:50 On va écouter Elisabeth Borne qui était cet après-midi à l'Assemblée,
00:25:53 qui a martelé qu'elle trouverait une majorité pour faire voter son texte.
00:25:56 Écoutez la première ministre.
00:25:58 Dans cette Assemblée, une majorité existe qui croit au travail, y compris au travail des seniors.
00:26:05 Une majorité existe qui croit au système de retraite par répartition
00:26:09 et qui veut garantir à notre jeunesse qu'elle en bénéficiera.
00:26:13 Une majorité existe qui veut réduire les inégalités de pension entre les femmes et les hommes.
00:26:20 Une majorité existe qui n'a pas peur des réformes, même impopulaires, quand elles sont nécessaires.
00:26:27 Une majorité existe qui ne se laisse intimider ni par les insultes,
00:26:32 ni par les menaces, ni par le vandalisme sur les permanences.
00:26:38 Une majorité existe pour garantir aujourd'hui l'avenir de nos retraites
00:26:42 et pour assumer demain des désaccords ou des oppositions franches sur d'autres sujets.
00:26:48 La commission mixte paritaire se réunira demain sur notre projet pour les retraites.
00:26:54 Vous serez ensuite conduits à vous exprimer sur la réforme des retraites,
00:26:58 pas sur un soutien au gouvernement, mais sur ce projet, sur ce projet seulement.
00:27:03 Voilà pour Elisabeth Borne. Un petit mot de Franck Louvrier.
00:27:06 Elle dit qu'elle va trouver une majorité.
00:27:09 Vous pensez que le gouvernement ne va pas dégainer le 49-3 pour faire voter ce texte ?
00:27:12 Je suis assez confiant sur le fait qu'elle trouve une majorité.
00:27:15 Surtout que ce qu'elle rappelle à juste titre, Mme Borne,
00:27:18 c'est qu'en fin de compte, il y avait une majorité sur ce sujet.
00:27:22 Les LR ont milité pendant des années pour 64 ans, si ce n'est même 65 ans.
00:27:28 La majorité présidentielle, bien évidemment, défend ce texte.
00:27:31 Donc il y a une majorité. Il y a une cohérence de la part des LR de voter ce texte,
00:27:35 même s'il y a certains qui ne veulent pas le voter.
00:27:37 Dans sa grande majorité, normalement, ils doivent être cohérents
00:27:40 par rapport à ce qu'ils ont défendu pendant les législatives.
00:27:42 Vous êtes d'accord pour qu'ils soient exclus des LR s'ils ne votent pas le texte ?
00:27:44 Non, vous savez, alors là, je veux dire, ça, il n'y a pas pire comme méthode.
00:27:49 Pouvoir rassembler sur un texte que de dire que si vous ne le votez pas, vous êtes exclu.
00:27:53 D'abord, ce sont des mandats qui sont impératifs.
00:27:56 Chacun est libre de faire comme il l'entend.
00:27:58 Mais au-delà de ça, je pense que ce n'est pas le parti qui décide sur des projets comme ça.
00:28:03 C'est la conviction personnelle de chacun des députés.
00:28:07 Et la conviction personnelle de chacun des députés, quand vous avez milité pour une ligne,
00:28:11 généralement, vous respectez cette ligne.
00:28:13 Un tout petit mot là-dessus, Éric Revelle ?
00:28:14 Oui, je note que Franck Louvrier est de plus en plus proche quand même
00:28:19 des positions du gouvernement. C'est intéressant.
00:28:22 Mais pardon, moi, je trouve que Mme Borne, moi, je la trouve pas extrêmement convaincante.
00:28:28 Je vais vous dire pourquoi.
00:28:30 Bon, d'abord, elle emploie des anaphores qui doivent vous rappeler un mauvais souvenir.
00:28:34 Là, ce n'est pas moi président, c'est la majorité, la majorité, la majorité.
00:28:38 Mais surtout, quand elle dit "il y a une majorité pour voter ce texte",
00:28:42 mais en même temps, elle raviote les députés LR qui voteront cette loi.
00:28:46 Ce n'est pas pour autant, évidemment, que vous nous soutenez.
00:28:48 Ça veut dire qu'elle n'est pas très certaine quand même de son compte,
00:28:50 parce que si elle était certaine, elle n'aurait pas cette petite phrase supplémentaire.
00:28:54 Elle dirait "il y a une majorité" et vous allez être en cohérence avec ce que vous avez toujours proposé,
00:28:58 c'est-à-dire une retraite à 64, à 65 ans, et donc vous allez la voter.
00:29:01 Non, elle rajoute, mais ce n'est pas parce que vous la votez que vous nous soutenez en réalité.
00:29:06 - Il fait de la politique, c'est normal.
00:29:07 - Oui, mais c'est quelque chose qu'il ne faut pas dire, à mon avis, là,
00:29:09 dans ce moment-là, de jour du vote de cette loi importante.
00:29:12 - M. Pallombi, vous voulez rajouter quelque chose ?
00:29:14 - Je voudrais simplement faire remarquer qu'il y a eu quand même, au niveau de l'État,
00:29:20 au niveau du président de la République, une attitude qui n'était pas forcément la bonne.
00:29:26 Moi, je pense que même si ça n'avait rien changé à la chose,
00:29:31 symboliquement, psychologiquement, c'eût été intéressant de recevoir les syndicats,
00:29:37 leur dire qu'on ne veut pas les recevoir.
00:29:39 Moi, je trouve qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, jusqu'à nouvel ordre.
00:29:44 J'ai écouté Berger, comme vous toutes et vous tous, c'est un monsieur quand même qui paraît censé...
00:29:51 - Laurent Berger, de la CFDT.
00:29:52 - Laurent Berger a été, même à beaucoup de reprises, en collaboration avec l'État,
00:29:58 dans l'intérêt général.
00:30:00 Là, je pense que...
00:30:01 Moi, j'ai un exemple, c'est une accumulation de...
00:30:07 Le jour d'une manifestation, Emmanuel Macron a décerné la Légion d'honneur à Jep Bezos.
00:30:16 Pardonnez-moi...
00:30:17 - Quel symbole ?
00:30:18 - Quand vous êtes un indépendant, comme toi, comme nous, que tu es un commerçant physique,
00:30:25 on sait très bien que le grand numérique atteint quand même le commerce sur bien des plans,
00:30:32 la libéralisation des actions, etc.
00:30:35 C'est quand même surprenant.
00:30:36 - C'était un peu symbolique et marquant.
00:30:37 Stéphane Manigaune, un petit mot ?
00:30:39 - Oui, je vous l'ai dit, nous, on soutient nos salariés.
00:30:41 Je pense qu'il y a, dans certains secteurs, comme les discothèques,
00:30:46 un portier à 64 ans, c'est difficilement concevable.
00:30:48 Je crois qu'il y a eu une absence un peu du dialogue, comme mon frère le soulignait,
00:30:53 avec les syndicats.
00:30:54 Après, c'est un vaste sujet, les syndicats et la représentativité, la qualité, les intérêts.
00:31:01 Est-ce que c'est l'intérêt général ? Est-ce que c'est l'intérêt personnel ?
00:31:03 Il y a aussi ces paramètres qui sont difficiles à prendre en compte.
00:31:08 Et voilà, des fois, on découvre des choses pas très belles dans les syndicats.
00:31:11 - Oui, Franck Leproulier ?
00:31:12 - Je pense qu'on a mis la charrue avant les mœufs, ce que je disais encore il y a quelques temps.
00:31:15 C'est-à-dire que là, on va après parler du travail, il paraît, dans les discussions gouvernementales,
00:31:20 alors qu'il aurait fallu parler d'abord de l'approche, de la nouvelle approche du travail des Français,
00:31:24 ce qui est vrai, parce que vous le savez, il y a 200 000 emplois qui ont quitté le monde du tourisme
00:31:29 et que vous avez eu du mal.
00:31:31 Et c'est cette nouvelle approche-là qui aurait dû amener, peut-être en termes de calendrier,
00:31:35 à aller sur la réforme des retraites.
00:31:37 Et là, vous avez raison, c'est que le calendrier, c'est important.
00:31:40 C'est aussi important que la communication.
00:31:42 Parce que vous pouvez dire des choses intéressantes et percutantes à un bon moment,
00:31:45 et les mêmes choses à un autre moment et elles ne sont pas percutantes.
00:31:47 Et quand vous faites des erreurs de calendrier, ça vous coûte cher.
00:31:51 - Alors, Louis Drognel, un petit mot ?
00:31:52 - Je suis entièrement d'accord avec ce que vient de dire Franck Leproulier.
00:31:55 Et puis surtout, sur ce que vous disiez tout à l'heure, les Républicains, théoriquement,
00:31:59 normalement, devraient voter massivement pour cette réforme des retraites.
00:32:04 Ils ont quand même voté successivement pour Nicolas Sarkozy, puis pour François Fillon,
00:32:08 puis pour Valérie Pécresse, qui proposaient tous une réforme beaucoup plus ambitieuse
00:32:12 que celle qui a été proposée là.
00:32:14 Normalement, qui peut le plus, peut le moins.
00:32:15 Et c'est vrai que ça paraît un tout petit peu étonnant.
00:32:17 Ensuite, quand on regarde les chiffres, théoriquement,
00:32:19 quand vous additionnez toutes les voix de la majorité et celles des Républicains,
00:32:22 vous arrivez à 314 voix.
00:32:25 Donc théoriquement, normalement, le texte devrait passer sans difficulté.
00:32:29 Sauf que quand vous regardez le détail aujourd'hui, c'est quand même très compliqué.
00:32:32 Moi, j'ai un avis beaucoup moins affirmé sur le fait que le gouvernement
00:32:38 va réussir à trouver une majorité.
00:32:40 Vous regardez le détail, il y a 51 députés MoDem.
00:32:42 Il y en a que seuls 27 qui se sont déclarés favorables
00:32:45 et qui ont dit publiquement qu'ils allaient voter pour.
00:32:48 Vous avez 29 députés Horizon.
00:32:50 Il y en a 19 seulement qui se sont déclarés favorables à cette réforme.
00:32:55 Et au sein du groupe Renaissance, il y a 132 députés.
00:32:57 Il y en a tout au plus une centaine qui a dit que réellement,
00:33:02 ils allaient voter en faveur de cette réforme.
00:33:06 Et donc en fait, jusqu'au dernier moment, et c'est la raison pour laquelle
00:33:09 Elisabeth Borne et Emmanuel Macron hier disent "on est certains,
00:33:12 on va trouver une majorité".
00:33:14 C'est pour essayer de montrer que surtout, il n'y a pas de panique, il n'y a pas de peur.
00:33:17 Mais quand même, il y a plusieurs ministres, nous, qu'on a appelés,
00:33:21 qu'on a eu au téléphone, qui nous disent très clairement
00:33:23 "on se prépare à utiliser l'article 49.3".
00:33:25 Simplement, il y a une stratégie de communication jusqu'au bout
00:33:28 pour essayer de montrer qu'on a tout fait pour chercher une majorité
00:33:31 et qu'en réalité, si le gouvernement utilise l'article 49.3 de la Constitution,
00:33:35 c'est parce qu'il y a été contraint et qu'il n'a pas d'autre choix.
00:33:37 - Franco-Briand, dis-moi avant qu'on voit Alexandre Addition,
00:33:39 la mobilisation de demain.
00:33:40 - Il y avait un parlementaire de la majorité qui disait que le groupe LR,
00:33:42 c'était en fin de compte une armée mexicaine d'auto-entrepreneurs.
00:33:45 Mais ce n'est pas totalement faux, mais c'est le cas maintenant de tous les groupes.
00:33:48 Il n'y a plus de consignes de vote.
00:33:51 Au départ, tout le monde était, il y a quelques années encore,
00:33:54 sur le doigt sur la couture du pantalon, on disait "il fallait voter blanc",
00:33:57 tout le monde votait blanc, il fallait voter rouge, tout le monde votait rouge.
00:33:59 Bleu, accessoirement, tout le monde votait bleu.
00:34:01 Mais là, aujourd'hui, c'est fini.
00:34:03 C'est-à-dire que chaque parlementaire calcule son vote
00:34:07 par rapport à son électorat de sa circonscription.
00:34:11 La consigne du groupe, franchement, elle est regardée de façon assez relative.
00:34:15 Et donc voilà, on est dans...
00:34:17 Et ce n'est pas simple, aujourd'hui, sans doute, de la part du gouvernement,
00:34:20 mais de constituer des majorités, parce qu'on le sait très bien,
00:34:24 ce ne sont pas les groupes qui décident toujours.
00:34:26 - D'accord. Alors juste, on va voir Sandra Abusson
00:34:28 du service police-justice de CNews. Bonsoir.
00:34:30 Sandra, vous avez des informations concernant la mobilisation de demain,
00:34:33 de ce mercredi. Il y aura du monde, a priori, dans les rues ?
00:34:37 - Alors, selon nos informations, les autorités s'attendent
00:34:39 à ce que les manifestations contre la réforme des retraites
00:34:43 mobilisent au national entre 650 000 et 850 000 personnes,
00:34:46 dont 50 000 à 80 000 à Paris.
00:34:49 Dans la capitale, 400 000 à 800 000 gilets jaunes sont attendus,
00:34:52 et 300 000 à 500 000 éléments radicaux pourraient venir tenter
00:34:56 de faire dégénérer le cortège.
00:34:59 Les renseignements notent d'ailleurs que l'enlisement de ce conflit,
00:35:03 qui n'a pas d'impact sur le gouvernement, attire de plus en plus
00:35:07 de radicaux violents. Quant aux tensions entre ces individus
00:35:10 et le service d'ordre de la CGT, comme on a pu l'observer ce samedi à Paris,
00:35:14 elles risquent d'être plus intenses et plus violentes.
00:35:18 En région, les cortèges les plus fournis sont attendus à Toulouse,
00:35:21 qui pourrait rassembler 25 000 personnes.
00:35:23 À Marseille, avec 15 000 manifestants attendus.
00:35:26 Ou encore à Grenoble et Orléans, avec 12 000 personnes.
00:35:30 Face à des manifestations jugées improductives,
00:35:34 des sections syndicales de secteurs sensibles pourraient aller
00:35:38 sur des actions plus radicales, actions qui pourraient être
00:35:41 de plus en plus utilisées à partir de demain,
00:35:44 et prendre la forme de blocages d'axes routiers, d'entreprises
00:35:46 ou même d'institutions.
00:35:48 Les autorités estiment que cette journée d'action est liée
00:35:51 à la veille du vote définitif.
00:35:54 Il pourrait y avoir des actions ciblées contre des élus
00:35:56 favorables à la réforme.
00:35:58 Ils pourraient aussi être vivement interpellés à ce sujet
00:36:01 dans leur circonscription.
00:36:03 Ultime alerte des renseignements, selon nos informations,
00:36:06 si le 49.3 était utilisé, cela pourrait renforcer
00:36:10 le sentiment antidémocratique et participer à redynamiser
00:36:15 la contestation et potentiellement sa radicalisation.
00:36:19 Merci beaucoup Sandra Buisson pour toutes ces informations.
00:36:21 M. Palombi, j'imagine que les commerçants qui sont sur le trajet
00:36:23 de la manifestation sont inquiets ce soir.
00:36:24 Les commerçants, je vous assure, qui sont dans une grande inquiétude,
00:36:27 mais je ne vous apprends rien en disant cela.
00:36:30 Moi, vous voyez, je me pose une grande question.
00:36:34 La loi risque d'être votée.
00:36:38 Espérons que ce ne sera pas avec le 49.3,
00:36:41 parce que psychologiquement, là à nouveau, ce serait dramatique.
00:36:45 Qu'est-ce qui va se passer ?
00:36:46 Ça va laisser des stigmates, cette bagarre, cette lutte.
00:36:52 On dirait presque que l'État lutte contre tout un peuple
00:36:56 par rapport à une réforme.
00:36:58 Comme vous l'avez dit, M. Levoyer, c'est peut-être pas toujours
00:37:02 le bon moment pour faire les choses.
00:37:04 Et moi, je me fais du souci parce que nous,
00:37:06 nous sommes les tampons dans l'histoire.
00:37:08 Les commerçants, les...
00:37:10 Parce que M. Le Maire parle beaucoup des grandes surfaces,
00:37:15 je vais monter une opération, j'en parlerai à la presse,
00:37:18 une opération produit inflationniste chez les TPE,
00:37:23 parce que sinon, on passe à côté du...
00:37:26 Vous savez que le logo actuellement pour les produits inflation,
00:37:30 c'est un caddie.
00:37:31 Alors, si on résume la consommation à un caddie
00:37:35 et aux grands pureplayers,
00:37:37 mais on peut considérer que les indépendants, les PME,
00:37:40 on n'a plus rien à voir.
00:37:41 - Vous êtes quand même ministre des PME et du tourisme.
00:37:44 - Qui fait des efforts, mais elle n'est pas seule des idées.
00:37:49 Mais elle fait des efforts, Olivier Grégoire, je le dis.
00:37:51 Nous allons créer très prochainement
00:37:54 le Conseil national du commerce.
00:37:56 C'est une excellente chose de la part du gouvernement
00:37:59 avec Thierry Mandon, etc.
00:38:02 Pour qu'on se parle, on échange.
00:38:04 Et vu ce qui va se passer, vu ce qui est en train de se passer,
00:38:07 j'ai beaucoup peur pour la suite et pour l'économie.
00:38:11 - Stéphane Manigold ?
00:38:12 - Je veux confirmer, j'ai eu un certain nombre d'adhérents.
00:38:16 Pour les hôtels, c'est moins 50%.
00:38:18 Et pour un certain nombre de bars et de restaurants,
00:38:23 c'est la fermeture demain,
00:38:24 puisque notamment ceux qui sont sur le trajet,
00:38:28 les pleins de commerçants ne feront pas d'activité
00:38:30 puisqu'effectivement, on va manifester contre le capitalisme,
00:38:33 mais on va se réfugier chez McDonald's et Burger King derrière.
00:38:36 Donc voilà, c'est...
00:38:38 - On va casser, surtout.
00:38:39 - Oui, voilà.
00:38:41 Je fais la différence entre vraiment cette France qui travaille,
00:38:45 qui va manifester parce qu'elle n'arrive pas à joindre les deux bouts.
00:38:47 Et celle-là, je la respecte vraiment.
00:38:49 Et ensuite, ceux qui viennent pour casser,
00:38:51 qui sont des manifestants professionnels.
00:38:54 D'ailleurs, j'en ai vu, on avait fait des manifestants des artisans.
00:38:57 Alors, on a essayé de passer là où il n'y a pas de commerce.
00:38:59 Puis, on a vu des gens qui n'étaient absolument pas des boulangers,
00:39:01 pas des commerçants.
00:39:02 Ils étaient là et puis, vous les voyez même dans ce type de manifestation.
00:39:06 Donc bon, c'est pas ma conception du monde.
00:39:08 Et d'ailleurs, c'est pour ça que demain,
00:39:09 je pense qu'il n'y aura pas beaucoup de...
00:39:10 Ce ne sera pas un grand succès en termes de...
00:39:13 - Là, les infos de Louis Dragnel et de Sandra Buisson vont dans le même sens.
00:39:17 Il faudra qu'il y ait quand même du monde dans la rue.
00:39:19 - Louis Dragnel ?
00:39:20 - Après, c'est l'étude des cycles de vie des mouvements sociaux.
00:39:24 En fait, ça commence toujours...
00:39:24 Il y a trois catégories de manifestants.
00:39:26 Vous avez des sympathisants,
00:39:28 c'est-à-dire des gens qui viennent parfois pour la première fois,
00:39:30 qui tendent l'oreille, qui se disent "Tiens, oui,
00:39:32 je suis favorable ou défavorable au combat qui est défendu".
00:39:34 Ensuite, il y a les militants, c'est-à-dire les militants syndicaux
00:39:39 qui ont l'habitude de manifester.
00:39:40 Et ensuite, il y a les activistes, les ultras.
00:39:42 Et en fait, progressivement, dans chaque courbe de vie de manifestation,
00:39:46 on se rend compte que les sympathisants, ils partent les premiers.
00:39:48 Les militants, ils sont de moins en moins nombreux.
00:39:50 Et en fait, à la fin, il reste les activistes, les ultras.
00:39:53 Et donc, paradoxalement, il y a une asymétrie à la fin des manifestations.
00:39:57 Avec un paradoxe, vous avez moins de monde,
00:39:58 mais les manifestations sont toujours plus violentes.
00:40:01 - Ça se respecte, mais on parle quoi de...
00:40:02 - Ah mais je respecte pas moi.
00:40:02 - On chiffre quoi ? C'est un million, deux millions ?
00:40:05 - Deux.
00:40:05 - De manifestants demain ?
00:40:07 - Non, non, non, 850 000 maximum en toute la France.
00:40:09 - Il y a 29 millions d'actifs.
00:40:10 Il y a 850 000 personnes qui vont paralyser le pays.
00:40:13 Enfin moi, j'entends aussi, je veux pas faire de milieu ville pas,
00:40:15 mais j'entends aussi ceux qui vont travailler.
00:40:18 Moi, je tiens à saluer tous les salariés qui viendront travailler
00:40:21 parce qu'ils n'ont pas le choix,
00:40:23 parce qu'ils sont pas dans des secteurs protégés.
00:40:26 Ils font confiance aussi à leurs entreprises
00:40:29 parce que les entreprises sont en difficulté,
00:40:30 parce qu'ils savent à quel point, et tu l'as dit tout à l'heure,
00:40:33 à quel point les commerces de proximité ont été secoués
00:40:36 par le côté non essentiel.
00:40:38 Eh bien, ces salariés qui...
00:40:39 - Et bien ceux qui vont travailler dans la fonction publique.
00:40:41 - Oui, bien sûr, mais moi, je salue tous les salariés
00:40:44 qui, demain, vont quand même aller travailler,
00:40:45 qui vont télétravailler, même si c'est un cauchemar pour nous, le télétravail.
00:40:48 - 52 %, si vous voyez, ça va vous parler,
00:40:52 52 % des radiations d'entreprises sont volontaires.
00:40:57 Ça veut dire des gens, des acteurs économiques, des TPE qui disent,
00:41:01 "Mais dis-moi, les marges étant très serrées,
00:41:07 la fiscalité quand même en France n'est pas neutre, elle est lourde."
00:41:12 Eh bien, les gens, quand ils ont 5 % de marge nette,
00:41:16 si vous leur enlevez X % pour l'énergie et pour tout le reste,
00:41:21 et pour la baisse de fréquentation, ça va plus.
00:41:24 - Éric Reveille.
00:41:24 - Non, mais il y a deux contextes, à mon avis,
00:41:26 qu'il faut avoir en tête quand on parle de cette réforme des retraites.
00:41:28 Vous posez la question tout à l'heure, M. Palombi.
00:41:31 On en a parlé un peu.
00:41:32 En fait, pourquoi le président de la République prend ce risque majeur ?
00:41:35 Vous avez posé la question tout à l'heure à Franck Louvrier.
00:41:37 Je vais vous dire, à mon avis,
00:41:38 d'abord parce qu'il faut bien qu'il ait une réforme à montrer lors de son bilan.
00:41:41 Il faut bien qu'il ait réformé quelque chose.
00:41:43 Mais surtout, il y a la pression de Bruxelles.
00:41:45 Vous savez, il y a un plan de 750 milliards d'euros après la crise Covid
00:41:49 qui a été mis en place par Bruxelles pour aider les États à relancer leur économie.
00:41:52 Mais le décaissement de ce plan, il est assorti d'exigences de Bruxelles.
00:41:57 L'Espagne vient de réformer son système des retraites avec un gouvernement de gauche
00:42:00 en taxant les plus hauts revenus.
00:42:02 Et c'est en fonction de ces exigences de Bruxelles
00:42:05 que Bruxelles aide à hauteur de 140 milliards d'euros l'Espagne,
00:42:09 qui est le premier pays bénéficiaire.
00:42:11 Ça, c'est le contexte européen.
00:42:12 Et le deuxième contexte, et je rejoins Franck Louvrier,
00:42:14 on avait évidemment intérêt à mettre la question de l'évolution du concept du travail
00:42:19 avant une réforme mathématique des retraites.
00:42:25 Mais il y a autre chose qui va beaucoup changer.
00:42:27 Et j'espère que les politiques s'en apercevront.
00:42:29 C'est ce que vous avez dit tout à l'heure, Franck Louvrier.
00:42:31 C'est qu'aujourd'hui, l'exercice de la démocratie à l'Assemblée nationale,
00:42:35 plus qu'au Sénat, mais à l'Assemblée nationale,
00:42:37 ce n'est plus du tout la même conception de l'exercice de la démocratie qu'avant.
00:42:40 C'est-à-dire que les députés, ils ont leur propre choix.
00:42:43 Ce qui est une évolution majeure, me semble-t-il, dans les votes,
00:42:48 dans les majorités qu'on va rechercher les uns et les autres à l'Assemblée nationale.
00:42:52 On va revenir juste un instant aux poubelles, parce qu'Emmanuel Grégoire,
00:42:55 premier adjoint à la mairie de Paris, s'est exprimé il y a quelques instants.
00:42:58 On va écouter ce qu'il dit à propos du conflit sur les poubelles et les éboueurs.
00:43:02 Écoutez ce que dit M. Grégoire.
00:43:04 Le gouvernement fait la sourde oreille depuis des mois,
00:43:08 dans un front syndical historique.
00:43:11 Et donc, le gouvernement aurait dû, je crois, entendre les revendications des Français
00:43:17 qui sont portées par les organisations syndicales.
00:43:19 Et nous sommes tous aujourd'hui victimes de l'entêtement du gouvernement.
00:43:23 Donc la situation, elle est tout à fait déplorable.
00:43:26 Nous la regrettons profondément.
00:43:28 Et je redis, notre mobilisation absolue avec les moyens qui sont à notre disposition
00:43:33 pour en gérer les excès, que ce soit évidemment la liberté de circulation,
00:43:37 que ce soit la prévention de tout risque de salubrité.
00:43:40 Mais compte tenu du niveau de grévistes, nous ne pouvons avoir que des mesures
00:43:45 palliatives au regard des enjeux du ramassage des ordures ménagères.
00:43:48 Voilà, des mesures palliatives.
00:43:50 Alors, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:43:52 Des mesures palliatives, c'est-à-dire qu'ils ne vont pas faire grand-chose, en fait, M. Manigault.
00:43:55 Alors, vous avez une question d'un adjoint de la mairie de Paris.
00:43:57 Il n'est pas député, ce monsieur, si ma mémoire est bonne, qui réagit en expliquant
00:44:01 que c'est la faute du gouvernement, alors qu'il a quand même 10 milliards de budget dans sa ville
00:44:05 et qu'il a à gérer notamment les ordures ménagères.
00:44:07 Mais c'est quand même assez incroyable.
00:44:09 Alors franchement, si moi, je parlais comme ça à mes habitants de la baule en leur disant
00:44:13 "écoutez, ce n'est pas de ma faute, ce n'est pas à moi, il faut aller voir à Paris comment ça se passe",
00:44:17 les gens me diraient "bah pourquoi on vous a élu maire ?"
00:44:19 Là, on se demande pourquoi il a été élu adjoint, celui-là, parce que franchement,
00:44:23 il est rarement vu un truc pareil.
00:44:24 Non mais c'est de sa responsabilité et celui de son maire.
00:44:27 Ce n'est pas à expliquer que ce n'est pas Emmanuel Macron qui va ramasser les poubelles de Paris.
00:44:31 Bon, Stéphane Manigault, donc il n'y aura pas de réquisition, il n'y aura à priori pas de...
00:44:37 Vous aimez bien le côté tonton flingueur de Franck Louvray.
00:44:39 Oui, c'est un côté tonton flingueur, mais en même temps réaliste.
00:44:42 Quand en 2016, il y avait François Hollande qui était président de la République
00:44:45 et que nous étions dans le même bazar, ça n'a pas gêné Mme Hidalgo de réquisitionner
00:44:51 en 2016 pour nettoyer Paris avec la force.
00:44:54 Elle trouvait ça scandaleux qu'il y ait des poubelles dans Paris.
00:44:56 Et puis là, elle a voulu se présenter, elle a fait un super score.
00:44:59 Je ne sais pas s'il y a une revanche à prendre, on ne sait rien.
00:45:01 Qu'elle se fasse un dîner avec Emmanuel Macron, qu'elle discute tout ce qu'elle pense
00:45:05 et puis on passe à autre chose.
00:45:07 Mais on ne peut pas, nous, être pris en otage.
00:45:09 Donc, il n'y aura pas de... Vous êtes déçu, M. Palombi ?
00:45:11 Ils n'ont rien annoncé à la mairie ?
00:45:12 Peut-être quand même quelque chose, on ne peut pas continuer comme ça.
00:45:15 C'est le bon sens même qui l'impulse.
00:45:17 Avec une grève qui va durer jusqu'à lundi prochain.
00:45:18 Il n'y aura pas une tonne de plus de poubelles sur les poitoirs.
00:45:22 Ce qu'on disait tout à l'heure, ce n'est pas possible.
00:45:23 La réquisition, donc, où on envoie des sociétés privées...
00:45:27 Vous imaginez, Laurence, une tonne de plus par jour ?
00:45:29 Non, mais je vois bien.
00:45:30 Jusqu'à lundi.
00:45:31 Il faut redonner...
00:45:32 Ce qui est gênant, c'est le revu.
00:45:33 Mais non, mais c'est inacceptable.
00:45:35 Ce n'est pas possible.
00:45:36 Vous savez qu'il y a des grandes entreprises en France de gestion des déchets, je ne dis pas.
00:45:39 Je pense qu'accessoirement, on peut essayer de répondre dans l'urgence
00:45:42 quand on est la ville de Paris à de telles situations.
00:45:46 Donc franchement, je suis assez étonné de la réaction du premier ministre.
00:45:49 L'argument politique est absolument irrecevable pour les commerçants.
00:45:52 Il est irrecevable, mais ça démontre aussi à quel point peut-être qu'il faut changer l'organisation de Paris.
00:45:56 Je ne sais pas, vous avez combien d'habitants à La Bôle ?
00:45:57 Non, ce n'est pas ça.
00:45:58 C'est que l'organisation de Paris, elle est particulière.
00:46:00 C'est la loi PLM.
00:46:01 Ce qu'on appelle PLM, c'est l'une des raisons pour lesquelles vous retrouvez avec des gestions différentes
00:46:05 des ordures ménagères suivant les arrondissements.
00:46:07 Justement, vous avez combien d'habitants à La Bôle ?
00:46:09 Nous, on a 18 000 habitants.
00:46:10 J'ai des établissements dans le 17ème, Geoffroy Boullard, il y a 170 000 habitants.
00:46:17 Il y a un budget, je crois qu'il doit avoir votre budget, je ne sais pas,
00:46:21 peut-être même pas culture à sa disposition pour gérer une ville de 170 000 habitants.
00:46:24 Ça pose quand même la question des latitudes que peuvent avoir les maires dans ces situations
00:46:29 où vous avez une personne qui est élue au suffrage indirect
00:46:33 et qui paralyse totalement une ville.
00:46:37 Elle n'a même pas été élue dans son arrondissement, donc elle paralyse la ville derrière.
00:46:40 La loi PLM, c'est sûr qu'elle n'est plus du tout adaptée à la gestion, je dirais,
00:46:45 dynamique d'une ville comme Paris.
00:46:47 D'ailleurs, il y a 66 000 commerçants à Paris.
00:46:51 61 000.
00:46:52 Combien ?
00:46:53 61 000.
00:46:54 61 000 commerçants à Paris.
00:46:55 Il y en a confirmé.
00:46:56 Il y en a 8 000 de disponibles.
00:46:57 Et on a intérêt à se mobiliser, et on est en train de le faire,
00:47:01 pour redonner un sens au commerce à Paris qui est en décrépitude.
00:47:07 Quand les gens viennent habiter à Paris, à Bôle, vous avez un climat et un paysage
00:47:14 naturel fantastique.
00:47:16 Nous, nous avons la Tour Eiffel.
00:47:17 Mais quand les gens viennent habiter à Paris, c'est aussi pour avoir des commerces de proximité.
00:47:20 Vous n'avez pas une pression foncière telle que Paris, avec que des gens qui sont à leur
00:47:25 ordinateur à commander en ligne ou sur leur iPad à commander en ligne dans des dark kitchens,
00:47:29 dans des dark stores.
00:47:30 Il faut un peu respecter aussi les commerces de proximité parce que là, demain, ce genre
00:47:35 de grève, je peux vous annoncer les chiffres Uber, Uber Eats, tous les commerces en ligne,
00:47:41 ils vont cartonner.
00:47:42 Par contre, nous, on va faire -40 et -100 % demain.
00:47:46 Donc, ce n'est pas acceptable.
00:47:47 On a entendu vos arguments.
00:47:50 On espère que la situation va se résoudre dans les grandes villes et notamment à Paris
00:47:52 sur le front des poubelles.
00:47:54 On y revient dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:56 On reviendra aussi sur la mobilisation attendue demain dans les rues de la capitale.
00:48:00 Et puis sur l'impasse pour le gouvernement, est-ce qu'il va aller au vote ?
00:48:04 Jeudi ou est-ce qu'il va préférer le 49-3 ?
00:48:07 On en débat dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:48:10 A tout de suite.
00:48:11 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:48:16 Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:48:19 Poubelle la vie, c'est le nom du feuilleton qui se joue à Paris et dans plusieurs villes
00:48:22 de France, sur fond de colère contre la réforme des retraites dans la capitale.
00:48:26 Les éboueurs ont reconduit la grève de ramassage des ordures jusqu'à lundi prochain, selon
00:48:30 les syndicats.
00:48:31 Est-ce que la préfecture va annoncer des réquisitions ?
00:48:33 La mairie de Paris est sommée par les policiers de dégager les poubelles sur le trajet de
00:48:38 la manifestation demain entre les Invalides et la Place d'Italie.
00:48:41 Qu'est-ce qui nous attend justement demain côté perturbations et aussi mobilisation ?
00:48:45 Une mobilisation qui s'annonce importante avec au moins 850 000 personnes dans les rues.
00:48:50 On fait le point ce soir.
00:48:51 On parlera aussi d'inflation avec Michel-Edouard Leclerc, de prix de l'alimentation, jusqu'où
00:48:56 ces prix vont-ils monter pour les consommateurs qui n'arrivent plus à faire leurs courses.
00:49:00 Est-il plus intéressant d'aller directement sur les marchés plutôt que dans les grandes
00:49:03 surfaces ? On fait le comparatif tout à l'heure à 18h30.
00:49:06 Mais pour l'heure, il est 18h00, c'est le rappel des titres de l'actualité.
00:49:09 Pile 18h00, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:49:26 La grève des éboueurs, je vous le disais, se poursuit en France, notamment dans la capitale
00:49:30 où l'on dénombre plus de 6 600 tonnes de déchets accumulées.
00:49:34 Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, estime que la ville est
00:49:40 victime de l'entêtement du gouvernement.
00:49:42 Il évoque aussi le service minimum.
00:49:44 Nous ne faisons pas le travail des grévistes à leur place.
00:49:48 Nous n'intervenons que sur les cas d'urgence, sur des cas d'insalubrité.
00:49:52 Et je vais vous dire, les éboueurs, ils ne sont pas plus heureux que nous de laisser
00:49:57 les poubelles et d'être obligés d'être en grève pour faire entendre leur voix.
00:50:00 Il n'y a pas du tout de travail de substitution et je le redis, jamais, jamais, cette municipalité,
00:50:06 ni Anne Hidalgo, ni son équipe, n'engageront des mesures destinées à briser un mouvement
00:50:10 de grève.
00:50:11 Ce serait moralement, juridiquement et politiquement condamnable et donc nous ne le ferons pas.
00:50:16 Voilà pour Emmanuel Grégoire.
00:50:18 Certains arrondissements à Paris ont fait appel à des sociétés privées, alors que
00:50:21 d'autres ont réquisitionné des éboueurs du Var pour désencombrer les rues.
00:50:25 C'est l'un d'entre eux qui est justement monté à Paris.
00:50:27 Nous on vient du Var, on a été envoyé à Renfort pour travailler, ils nous ont mis
00:50:32 à l'hôtel, ils se sont tout payés.
00:50:34 Ça fait une semaine qu'ils n'ont pas collecté.
00:50:35 Une semaine qu'ils n'ont pas collecté, c'est pas évident.
00:50:40 En plus, ils ont bloqué les camions, il y en a que quatre.
00:50:44 Quatre camions de 26 tonnes, on leur a fait le va et vient, 3-8 quoi.
00:50:48 Va, vient, va, vient, mais il manque.
00:50:50 Alors justement, faut-il réquisitionner les salariés des services d'ordure ménagère,
00:50:55 parce que c'est le passé.
00:50:56 Et ils ont fait un travail de travail, c'est le passé.
00:50:57 C'est pas évident.
00:50:58 On est aussi dans un pays où on a une situation de désespoir.
00:50:59 On est aussi dans un pays où on a une situation de désespoir.
00:51:00 On est aussi dans un pays où on a une situation de désespoir.
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01:05:34 Et on a une situation de désespoir.
01:05:36 Il faut que ça continue, parce qu'il faut que cette retraite,
01:05:38 Il faut que cette réforme soit retirée.
01:05:40 Moi je conseille à toutes les personnes qui peuvent faire grève, faites-le.
01:05:42 Moi je conseille à toutes les personnes qui peuvent faire grève, faites-le.
01:05:44 Moi je conseille à toutes les personnes qui peuvent faire grève, faites-le.
01:05:46 Moi d'abord j'aimerais vous dire quelque chose,
01:05:48 J'aimerais vous dire ma gratitude personnelle,
01:05:50 Et je le dis sans démagogie,
01:05:52 Parce que c'est bien de vous avoir sur ce plateau,
01:05:54 C'est bien de savoir que quand les poubelles sont plus ramassées
01:05:56 C'est bien de savoir que quand les poubelles sont plus ramassées
01:05:58 Par des gens qui foncent au travail, on voit dans quelle situation sont nos rues.
01:06:00 Donc je vais vous dire en toute sincérité ma gratitude,
01:06:02 Donc je vais vous dire en toute sincérité ma gratitude,
01:06:04 Parce que vous ne faites pas un métier qui est très bien payé par définition,
01:06:06 Vous ne faites pas un métier qui est valorisé ou valorisant par définition,
01:06:08 Et pourtant vous tenez le balai tous les jours quand vous n'êtes pas en grève.
01:06:10 Et pourtant vous tenez le balai tous les jours quand vous n'êtes pas en grève.
01:06:12 Et ça il faut quand même,
01:06:14 J'allais vous demander de soulever votre bonne, mais je vous tiens mon chapeau.
01:06:16 Il faut saluer toutes les personnes qui font ce métier-là en France.
01:06:18 Il faut saluer toutes les personnes qui font ce métier-là en France.
01:06:20 Il faut saluer toutes les personnes qui font ce métier-là en France.
01:06:22 Je veux dire une chose quand même,
01:06:24 Je comprends le moyen de pression que vous agitez,
01:06:26 Je comprends le moyen de pression que vous agitez,
01:06:28 Et c'est normal parce que travailler deux ans de plus dans des métiers comme les vôtres,
01:06:30 Et c'est normal parce que travailler deux ans de plus dans des métiers comme les vôtres,
01:06:32 C'est pas rien.
01:06:34 Maintenant, quand j'entends, pardonnez-moi,
01:06:36 La mairie vous soutient, et tant mieux pour vous,
01:06:38 Mais quand j'entends le premier adjoint de Mme Hidalgo,
01:06:40 Mais quand j'entends le premier adjoint de Mme Hidalgo,
01:06:42 Qui nous explique qu'en cas d'urgence, ils feront peut-être le nécessaire,
01:06:44 Mais pardonnez-moi, si la manifestation dégénère avec des black blocs
01:06:46 Mais pardonnez-moi, si la manifestation dégénère avec des black blocs
01:06:48 Qui se fondent dans les poubelles,
01:06:50 Qui foutent le feu à ces poubelles,
01:06:52 Mais la vie de certaines personnes vont être mis en cause.
01:06:54 Mais la vie de certaines personnes vont être mis en cause.
01:06:56 Quand j'entends le docteur nous expliquer les risques sanitaires,
01:06:58 Là, dans les jours qui viennent,
01:07:00 Si ça ce ne sont pas des cas d'urgence,
01:07:02 C'est quoi les cas d'urgence pour le premier maire adjoint ?
01:07:04 Donc il y a des blocages industriels quand on fait grève,
01:07:06 Donc il y a des blocages industriels quand on fait grève,
01:07:08 Et il y a un blocage idéologique puissant à la mairie de Paris,
01:07:10 Et il y a un blocage idéologique puissant à la mairie de Paris,
01:07:12 Et il ne faut pas se retourner contre eux.
01:07:14 Et il ne faut pas se retourner contre eux.
01:07:16 Vous êtes toxicologue animal,
01:07:18 Vous êtes toxicologue animal,
01:07:20 On est déjà en situation de risque,
01:07:22 Depuis 8 jours, ce n'est pas ramassé.
01:07:24 Depuis 8 jours, ce n'est pas ramassé.
01:07:26 Ça fait déjà quelques années que je le signale,
01:07:28 C'est le manque de courage de réguler ces rongeurs,
01:07:30 C'est le manque de courage de réguler ces rongeurs,
01:07:32 Depuis de nombreuses années déjà.
01:07:34 C'est balancer du pesticide, de la mororat ?
01:07:36 C'est mieux réfléchir le ramassage des ordures ménagères,
01:07:38 Quand on les sort le soir et qu'on les ramasse le lendemain matin,
01:07:40 C'est peut-être mieux concevoir les bacs de ramassage,
01:07:42 Parce que quand on ne remet pas le bouchon au fond,
01:07:44 Les rongeurs montent facilement dedans.
01:07:46 C'est reconcevoir avec les aménageurs urbains,
01:07:48 Le mobilier urbain et la poubelle,
01:07:50 De manière à ce qu'elle ne soit plus accessible aux rongeurs.
01:07:52 C'est beaucoup de petites choses
01:07:54 C'est beaucoup de petites choses
01:07:56 En intégrant le courage de devoir réguler
01:07:58 En intégrant le courage de devoir réguler
01:08:00 Avec des produits chimiques ces rongeurs en surface.
01:08:02 C'est interdit actuellement ?
01:08:04 Non, ce n'est pas interdit, mais ce n'est pas fait.
01:08:06 Ne pas faire un truc qui n'est pas interdit,
01:08:08 C'est un manque de courage.
01:08:10 Et au nom de quoi ? Ce n'est pas fait ?
01:08:12 De la souffrance animale ?
01:08:14 Les surmulots, il faut protéger, développer ?
01:08:16 Effectivement, je ne rentre pas dans le débat sémantique.
01:08:18 Moi j'appelle ça des rats.
01:08:20 Nous aussi, on est par des rats.
01:08:22 Terminé, M. Vasseur ?
01:08:24 En fait, il faudrait juste savoir aligner
01:08:26 Un certain nombre de choses avec les aménageurs urbains,
01:08:28 Avec nos confrères du ramassage des ordures ménagères,
01:08:30 Pour mettre la pression sur ces rongeurs,
01:08:32 Parce qu'ils représentent une problématique sanitaire.
01:08:34 Et aujourd'hui, on en est à devoir redémontrer
01:08:36 Ce qu'on a vécu pendant 500 ans.
01:08:38 C'est-à-dire de l'impact dans notre société,
01:08:40 De la transmission de maladies,
01:08:42 Alors on ne parle pas de la peste,
01:08:44 Mais on parle de nouvelles maladies,
01:08:46 De l'heptospirose, de Campylobactère, de Clostridium,
01:08:48 De plein de bactéries qui peuvent pourrir la vie des Français.
01:08:50 Avec un certain nombre d'associations en face de nous,
01:08:52 Avec un exécutif qui n'a pas le courage d'y aller,
01:08:54 Parce que ce n'est pas très populaire
01:08:56 De réguler les rongeurs en surface,
01:08:58 On a l'impression de devoir refaire la démonstration
01:09:00 Que le rongeur a un impact sur la santé de l'homme.
01:09:02 Mais c'est les parisiens qui vont l'apprendre à leur dépense.
01:09:04 Il y a combien de rats à Paris ?
01:09:06 C'est difficile à dire,
01:09:08 On parlerait de 4 à 6 millions de rongeurs.
01:09:10 Si je m'en réfère à un chiffre
01:09:12 Qui nous a été transmis par la
01:09:14 Chambre syndicale professionnelle de notre métier,
01:09:16 Dont le porte-parole Stéphane Bras a pris la parole ce matin en direct,
01:09:20 C'est +35% d'intervention pour des questions de dératisation en 2022.
01:09:24 Après on me dit, il n'y a pas de soucis,
01:09:26 Tout est sous contrôle à Lyon, tout est sous contrôle à Paris.
01:09:28 Mais d'où viennent ces 35% ?
01:09:30 Quand on intervient plus,
01:09:32 C'est forcément que les gens se plaignent plus,
01:09:34 S'ils se plaignent plus, c'est forcément qu'il y a plus de rongeurs.
01:09:36 On est d'accord que si ces 4 à 6 millions de rats sortaient,
01:09:40 Les rues seraient noires, grouilleraient de rats.
01:09:42 Il y en a déjà une grande partie qui sont en surface,
01:09:44 Qui sont relativement discrets,
01:09:46 Qui ont la densité pas très importante,
01:09:48 Mais qui deviennent de plus en plus opportunistes
01:09:50 Quand il y a une pression alimentaire.
01:09:52 On estime qu'on a 60 à 70% des rats qui sont en surface,
01:09:54 Le reste dans les réseaux.
01:09:56 Là on va avoir une accumulation
01:09:58 D'une grande quantité alimentaire en surface,
01:10:00 Surtout si le mouvement se poursuit avec les déchets.
01:10:02 Les rongeurs savent ouvrir des sacs poubelles,
01:10:04 Ils savent ronger des câbles électriques,
01:10:06 Donc un sac poubelle ça ne représente pas
01:10:08 Un défi très important.
01:10:10 On est des grands gaspilleurs.
01:10:12 On est des grands gaspilleurs,
01:10:14 Mais justement ces espèces là sont des variables d'ajustement
01:10:16 De notre gaspillage, du compromis social qu'on fait,
01:10:18 Qui est de dire on ne mange pas tout,
01:10:20 On en met une partie à la poubelle,
01:10:22 Le rongeur il est là, il a une utilité.
01:10:24 C'est plus à démontrer que le rongeur a un rôle utile également en ville.
01:10:26 Mais pas dans des densités telles qu'on les connaît aujourd'hui,
01:10:28 Avec le risque sanitaire que ça pose.
01:10:30 Ludovic Rancichez ?
01:10:32 Alors moi je travaille dans le centre de Paris,
01:10:34 Au Forum Léal, et j'ai énormément d'exemples.
01:10:36 Il y a des gros pots de pop-corn par exemple,
01:10:38 Qui ne sont jamais finis, qui sont éparpillés partout.
01:10:40 Là le Raille le sait.
01:10:42 Les morceaux de pizza qui restent sur les bancs, etc.
01:10:44 Le Raille le sait.
01:10:46 Déjà si nous on pouvait finir notre nourriture à nous,
01:10:48 Déjà ça pourrait être un petit effort
01:10:50 Pour faire de grandes choses.
01:10:52 Et vous vous en croisez réellement ?
01:10:54 J'en croise oui, mais ils ont peur.
01:10:56 Non mais effectivement c'est assez vrai.
01:10:58 Monsieur Lassard ?
01:11:00 Aujourd'hui on a un comportement de consommation,
01:11:02 On est des consommateurs,
01:11:04 Donc on prend, on mange, on jette.
01:11:06 Et c'est sûr qu'on pourrait effectivement
01:11:08 Imaginer revoir nos comportements de consommation.
01:11:10 Mais alors là, il faut qu'on se donne quelques années quand même.
01:11:12 J'espère que la grève ne va pas durer autant de temps.
01:11:14 Mais avant toute chose,
01:11:16 C'est le risque sanitaire qui est là sous nos yeux,
01:11:18 Qui est un des plus grands entrepris.
01:11:20 Et c'est un des raisons pour lesquelles
01:11:22 Avant toute chose, c'est le risque sanitaire qui est là sous nos yeux
01:11:24 Qu'il faut qu'on gère.
01:11:26 500 jours des JO,
01:11:28 Il y a même notre président de la République qui pense qu'on va sauter et nager dans la Seine.
01:11:30 Moi je le déconseille,
01:11:32 Avec toutes les maladies bactériennes.
01:11:34 Vous le déconseillez docteur ?
01:11:36 Oui je le déconseille.
01:11:38 600 000 personnes
01:11:40 A l'ouverture des JO, sur les quais de Seine.
01:11:42 Qu'est-ce qui va se passer si on a un athlète
01:11:44 Qui saute dans la Seine et qui chope la lepto ?
01:11:46 Qu'est-ce qui va se passer si on a des rats qui courent dans les jambes des gens
01:11:48 Qui viennent à l'ouverture des JO ?
01:11:50 C'est ça qu'on a envie de montrer de notre pays ?
01:11:52 Bah je me sens pas vraiment très français dans ces cas-là.
01:11:54 Donc non, on ne peut pas laisser faire cette situation.
01:11:56 Je rejoins totalement mon collègue sur le besoin
01:11:58 Et la capacité de pouvoir faire grève dans ce pays.
01:12:00 Je pense que la forme que ça prend aujourd'hui,
01:12:02 Elle prend les gens en otage.
01:12:04 Et c'est pas très bon pour notre pays.
01:12:06 Y compris sur le plan sanitaire et sur le plan de l'image.
01:12:08 Pour tous ceux qui nous regardent sur la Seine étrangère.
01:12:10 Franck Louvrier.
01:12:12 Mais regardez la voie.
01:12:14 C'est aussi le comportement civique des français.
01:12:16 Quand on voit les images qu'on a devant nous
01:12:18 De ces tas d'ordures.
01:12:20 Y a aucune gestion.
01:12:22 Les gens ont un comportement
01:12:24 Et je dirais,
01:12:26 Souvent, je dis souvent ça à mes employés municipaux.
01:12:28 Je leur dis,
01:12:30 Une grande partie de votre temps,
01:12:32 C'est la gestion de l'incivisme des gens.
01:12:34 Quand on ramasse la quantité de mégots.
01:12:36 Qui est le premier déchet jeté sur notre commune à Lavroule par exemple.
01:12:42 C'est un temps énorme qui est consacré
01:12:44 Au fait qu'on ramasse des mégots de gens qui jettent des mégots.
01:12:46 Sans penser que derrière,
01:12:48 Y a des hommes et des femmes
01:12:50 Qui vont faire ce travail là.
01:12:52 Et donc là, si au moins,
01:12:54 Cette période de grève pouvait avoir
01:12:56 Comme élément positif.
01:12:58 Un peu de pédagogie.
01:13:00 Un mégot pollue 500 litres d'eau.
01:13:02 Si ça pouvait changer les comportements
01:13:04 De certains français en prenant compte
01:13:06 Et en cause, tout ça,
01:13:08 Ce serait une bonne chose.
01:13:10 On va écouter juste quelques sons des boeurs à Ivry.
01:13:12 Tout près de l'incinérateur.
01:13:14 Et on explique la suite du mouvement.
01:13:16 C'est vrai que Paris c'est sale.
01:13:18 Les gens sont en contact avec des poubelles.
01:13:20 C'est vraiment sale.
01:13:22 Après on se dit que ça fait une semaine que c'est là.
01:13:24 C'est insupportable pour certains.
01:13:26 Et ça ne gêne pas par contre que les gens qui sont au cul des camions.
01:13:28 Ce qu'ils vivent depuis une semaine, c'est horrible.
01:13:30 Qu'on prolonge eux de deux ans.
01:13:32 Après avoir fait toute leur carrière.
01:13:34 C'est encore plus dégueulasse ça.
01:13:36 Si c'est possible pour les boeurs
01:13:38 De faire encore deux années de plus.
01:13:40 Ils peuvent encore tient deux, trois, quatre, cinq semaines de plus.
01:13:42 C'est pas un problème.
01:13:44 - Dr. Romain Lasserre, ils sont encore plus exposés les égoutteurs.
01:13:46 A ces maladies que vous décrivez.
01:13:48 Que le grand public.
01:13:50 - Alors oui, historiquement la leptospirose s'appelait
01:13:52 La maladie des égouttiers.
01:13:54 C'était une maladie plutôt cantonnée dans les égouts.
01:13:56 Pour ceux qui parcouraient les réseaux.
01:13:58 Mais en vrai les réseaux ce n'est pas si sale que ça.
01:14:00 Pour les avoir parcourus à Paris et à Lyon.
01:14:02 Ce n'est pas si sale que ça.
01:14:04 Ça ne concentre pas des grandes quantités de déchets.
01:14:06 C'est une maladie qui suit le rongeur.
01:14:08 Si le rongeur remonte en surface.
01:14:10 C'est une double maladie.
01:14:12 Une maladie des professionnels qui sont au contact des rongeurs et de l'urine.
01:14:14 Nos amis les balayeurs et éboueurs de nos villes.
01:14:16 Et tous ceux qui vont au contact des zones aquatiques.
01:14:18 Et des loisirs aquatiques.
01:14:20 Les pêcheurs, les chasseurs.
01:14:22 Et les gens qui fréquentent les bases de loisirs notamment.
01:14:24 Donc en fait c'est devenu une maladie du loisir.
01:14:26 Et une maladie professionnelle de surface.
01:14:28 Donc oui, clairement.
01:14:30 Ils vont au contact des rongeurs.
01:14:32 Et au contact de ces maladies là.
01:14:34 Et plus la densité de ces maladies est élevée.
01:14:36 Plus les gens vont au contact des rongeurs.
01:14:38 Et plus la densité de rongeurs est importante.
01:14:40 Plus la probabilité qu'ils puissent contracter ce type de maladie est importante.
01:14:44 Ludovic Franséchet, vous avez des collègues qui sont malades de ce type de maladie ?
01:14:48 Moi j'avais un collègue, je travaillais avec.
01:14:50 Et malheureusement il est parti deux mois avant sa retraite.
01:14:54 D'accord.
01:14:56 De l'épidure ?
01:14:58 Non, non, non.
01:15:00 Mais quand vous entendez votre collègue dire "on ne veut pas faire deux ans de plus au cul du camion" vous comprenez ?
01:15:02 Ah oui, oui, complètement.
01:15:04 Bien évidemment.
01:15:06 Et quand vous avez un collègue qui est malade,
01:15:08 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:10 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:12 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:14 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:16 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:18 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:20 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:22 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:24 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:26 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:28 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:30 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:32 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:34 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:36 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:38 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:40 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:42 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:44 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:46 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:48 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:50 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:52 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:54 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:15:56 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:15:58 Et vous avez un collègue qui est malade,
01:16:00 il est parti deux mois avant sa retraite.
01:16:02 Il faut que tout le monde fasse des efforts.
01:16:04 Et c'est sans doute la difficulté éternelle
01:16:06 de la réforme des retraites.
01:16:08 Il faudra la refaire dans quelques années.
01:16:10 Parce que malheureusement, à chaque fois,
01:16:12 on est face à ce problème-là.
01:16:14 Il est 17h31. Le rappel des titres de l'actualité
01:16:16 sur Europe 1 et sur CNews avec Michael Dos Santos.
01:16:18 La grève des éboueurs de Paris
01:16:26 reconduit au moins jusqu'au 20 mars.
01:16:28 10 arrondissements sont principalement concernés.
01:16:30 Quelques 6 600 tonnes de déchets
01:16:32 s'accumulent dans les rues de la capitale.
01:16:34 Certains craignent un risque sanitaire
01:16:36 lié à la prolifération des rats.
01:16:38 L'Union européenne cherche à stabiliser
01:16:40 les prix de l'électricité.
01:16:42 Bruxelles a dévoilé ce mardi les pistes
01:16:44 pour réformer le marché sans le bousculer.
01:16:46 Parmi elles, proposer des contrats énergétiques
01:16:48 à long terme et des investissements
01:16:50 dans les renouvelables et le nucléaire.
01:16:52 Un accord entre les 27 pays membres
01:16:54 est attendu d'ici l'hiver.
01:16:56 Enfin, la France condamne le tir de deux missiles
01:16:58 balistiques par la Corée du Nord.
01:17:00 Le ministère des Affaires étrangères l'exhorte
01:17:02 à se conformer sans délai à ses obligations
01:17:04 internationales. Selon Pyongyang,
01:17:06 cet essai est le moyen de vérifier
01:17:08 les moyens de dissuasion nucléaire.
01:17:10 Il intervient au lendemain des exercices conjoints
01:17:12 entre le voisin sud-coréen et les Etats-Unis.
01:17:14 Voilà pour le rappel des titres de l'actualité.
01:17:16 Merci à tous. Merci M. François Echet.
01:17:18 Merci Dr Lasseur et Franck Louvrier.
01:17:20 On se retrouve dans un instant avec
01:17:22 Michel-Edouard Leclerc. On va parler de pouvoir d'achat.
01:17:24 Évidemment, grande préoccupation des Français
01:17:26 d'inflation en matière d'alimentation.
01:17:28 Et il sera notre invité
01:17:30 tout de suite.
01:17:32 18h37, on se retrouve en direct
01:17:36 d'Empenchain sur CNews et sur Europe 1.
01:17:38 Et on accueille Michel-Edouard Leclerc. Bonsoir.
01:17:40 - Bonsoir M. Leclerc. - Président du Centre Leclerc. Merci beaucoup
01:17:42 d'être avec nous. On est avec Eric Revelle,
01:17:44 Louis de Rugnell d'Europe 1. On va parler d'inflation avec vous.
01:17:46 L'inflation en matière d'alimentation.
01:17:48 Évidemment, les Français sont
01:17:50 extrêmement inquiets. Ils ont déjà
01:17:52 14,5% d'inflation
01:17:54 sur le mois de février sur l'alimentation.
01:17:56 Ça va monter à combien, Michel-Edouard Leclerc ?
01:17:58 - Alors, on sort d'un cycle de négociation.
01:18:00 C'est qu'en France, c'est tous les ans.
01:18:02 C'est une grande messe. C'est très tendu
01:18:04 parce que ça se passe en même temps que
01:18:06 le Salon de l'Agriculture.
01:18:08 Donc, tous les hommes politiques se précipitent
01:18:10 au Salon de l'Agriculture pour dire qu'il faut que les prix
01:18:12 soient rémunérateurs. Puis après,
01:18:14 ils nous appellent pour dire qu'il ne faut pas que ce soit trop cher.
01:18:16 Et donc, c'est un cycle...
01:18:18 On sort avec... On a bien négocié.
01:18:20 On a 400 personnes qui négocient
01:18:22 chez Leclerc
01:18:24 au niveau national.
01:18:26 Et on a à peu près
01:18:28 une inflation ramenée à 10%.
01:18:30 - Donc, ça fait 14,5% + 10%.
01:18:32 - Ouais. - 24,5%.
01:18:34 - Aujourd'hui, Leclerc n'a même pas
01:18:36 fini de répercuter...
01:18:38 - De répercuter toutes les hausses. - Alors, on a des obligations
01:18:40 légales. On n'a pas le droit de vendre à perte.
01:18:42 Et c'est 300 000 euros
01:18:44 l'infraction.
01:18:46 Donc, on fait attention.
01:18:48 Mais on a quand même
01:18:50 2-3 points d'inflation en moins
01:18:52 que certains de nos concurrents.
01:18:54 Et ce qui fait que l'enseigne, d'ailleurs,
01:18:56 est très bien positionnée en prix et en marche
01:18:58 très bien. On a gardé la fidélité
01:19:00 de nos clients. Mais il y a quand même cette inflation
01:19:02 à répercuter aux consommateurs.
01:19:04 - Que vous allez lisser sur les prochains mois.
01:19:06 - Qu'on va lisser. Et alors aussi, il faut reconnaître que
01:19:08 nos collègues de la distribution
01:19:10 sont très bons concurrents.
01:19:12 Il y a un nouveau patron à Intermarché
01:19:14 qui a envie
01:19:16 de ne pas nous laisser le leadership.
01:19:18 Systemu
01:19:20 n'a jamais été très mauvais, mais il se cherche
01:19:22 une image prix. Et donc,
01:19:24 Ecarefour revient un petit peu dans la course
01:19:26 aussi, et notamment
01:19:28 par ses franchisés.
01:19:30 Donc, à mon avis,
01:19:32 autant qu'un bouclier énergétique,
01:19:34 la concurrence entre distributeurs
01:19:36 est bonne pour le consommateur.
01:19:38 - On va se faire le point avec Kinson, notre journaliste,
01:19:40 sur les foyers les plus
01:19:42 modestes et le gouvernement, ce qu'a proposé
01:19:44 le gouvernement le trimestre anti-inflation.
01:19:46 Alors, est-ce que c'est vrai ?
01:19:48 Une bonne annonce ou une annonce...
01:19:50 Vous allez nous dire
01:19:52 ce que vous en pensez, d'abord, on regarde le sujet.
01:19:54 - Dans nos
01:19:56 supermarchés, les prix continuent
01:19:58 de s'envoler. Depuis
01:20:00 février 2021, les produits alimentaires
01:20:02 ont augmenté de 17%
01:20:04 selon l'Insee. Selon
01:20:06 l'économiste Pascal Delima,
01:20:08 les foyers les plus modestes sont
01:20:10 les plus impactés. - Il y a là un jeu de
01:20:12 dupe, un jeu de tension entre l'industrie
01:20:14 alimentaire et la grande distribution.
01:20:16 Maintenant, pour les perdants, c'est très clairement
01:20:18 tous ceux qui ont les ménages
01:20:20 évidemment modestes, il y a 10 millions
01:20:22 de pauvres en France. - En un an,
01:20:24 le prix du beurre, de l'huile,
01:20:26 des oeufs ou encore du sucre ont
01:20:28 augmenté d'environ 20%.
01:20:30 Mais la hausse la plus importante
01:20:32 concerne les viandes et les volailles,
01:20:34 avec plus de 30% d'augmentation.
01:20:36 Le gouvernement a trouvé
01:20:38 un accord lundi dernier, avec la
01:20:40 grande distribution qui s'est engagée à mettre
01:20:42 en place un trimestre anti-inflation
01:20:44 à partir de demain.
01:20:46 Une mesure jugée insuffisante
01:20:48 pour l'économiste Pascal Delima.
01:20:50 - Je pense que plutôt qu'une intervention
01:20:52 des aides ou des restaurants, il faut surtout faire
01:20:54 je dirais la transparence
01:20:56 totale sur les coûts de production
01:20:58 de produits alimentaires
01:21:00 et s'assurer qu'il n'y ait pas d'effet d'aubaine
01:21:02 du côté de la grande distribution, voire de l'industrie
01:21:04 agroalimentaire qui pourrait profiter
01:21:06 un petit peu de cette situation
01:21:08 pour répercuter sur les prix à la consommation.
01:21:10 Selon un sondage réalisé
01:21:12 par l'IFAP pour le journal du dimanche,
01:21:14 80% des Français jugent
01:21:16 que l'État ne fait pas assez contre l'inflation.
01:21:18 - Michel-Édouard Leclerc,
01:21:20 ce trimestre anti-inflation proposé par le gouvernement,
01:21:22 vous vous dites que ça ne sert à rien ?
01:21:24 Vous avez déjà des prix bas ?
01:21:26 - Je ne vais pas reprocher au gouvernement
01:21:28 de s'intéresser à la question de l'inflation.
01:21:30 Il avait plutôt bien géré, du point de vue
01:21:32 de la finance publique,
01:21:34 un certain nombre d'aides
01:21:36 pour les personnes les plus pauvres
01:21:38 ou les plus touchées par l'inflation.
01:21:40 Mais en France, il n'y a pas eu une mobilisation
01:21:42 extraordinaire contre l'inflation,
01:21:44 l'inflation supposée, l'inflation spéculation,
01:21:46 l'inflation anticipation.
01:21:48 C'est vrai que
01:21:50 vous m'avez invité plusieurs fois sur vos plateaux.
01:21:52 J'ai demandé des commissions d'enquête,
01:21:54 j'ai demandé des missions d'information
01:21:56 et ça ne s'est pas bousculé au portillon.
01:21:58 C'est simplement que maintenant, on voit les bilans
01:22:00 d'entreprises du CAC 40,
01:22:02 les bilans assez spectaculaires
01:22:04 dans les secteurs de l'énergie, de Total,
01:22:06 mais aussi les transporteurs,
01:22:08 les consommateurs français ont payé tout ça.
01:22:10 Donc il y a une partie de cette inflation
01:22:12 qui n'est pas normale, qui est spéculative.
01:22:14 Parce que sur certains produits,
01:22:16 les pâtes, il y a des vraies raisons
01:22:18 pour que ça flambe comme ça ?
01:22:20 Non, je pense que ça a trop augmenté
01:22:22 et d'ailleurs, il va falloir que...
01:22:24 On n'a pas eu de transparence,
01:22:26 on a eu...
01:22:28 Sur quoi, pardon ?
01:22:30 Sur les raisons pour lesquelles on nous demandait
01:22:32 des hausses, quelquefois, de 25, de 30 %.
01:22:34 Et de la part de vos fournisseurs ?
01:22:36 Les industriels.
01:22:38 Il y a de la spéculation
01:22:40 très en amont, mais il y a aussi
01:22:42 le fait que le monde industriel n'a pas connu l'inflation
01:22:44 depuis 20 ans, depuis 25 ans,
01:22:46 enfin je ne sais plus depuis combien de temps.
01:22:48 Et donc ils ne se sont pas mis non plus en posture de combat.
01:22:50 Ça s'est passé un peu comme l'arrivée du Covid.
01:22:52 On a plutôt disserté sur la nature
01:22:54 de l'inflation. On a entendu les directeurs
01:22:56 d'institutions, FMI,
01:22:58 Banque de France, etc.
01:23:00 Mais en fait, il n'y a pas eu un mot d'ordre
01:23:02 pour retourner tous négocier, y compris
01:23:04 pour les cantines.
01:23:06 Il n'y a pas cette culture de la lutte contre l'inflation.
01:23:08 Il y a une petite lueur d'espoir
01:23:10 pour certains Français, c'est de se dire qu'une fois
01:23:12 que l'inflation baissera,
01:23:14 les prix baisseront. Est-ce que vous, vous
01:23:16 pensez que, je ne sais pas, dans un an
01:23:18 et demi, deux ans, quand l'inflation baissera,
01:23:20 réellement, à la fois, les industriels
01:23:22 vous vendront un peu moins cher les produits,
01:23:24 et vous, est-ce que vous répercuterez cette baisse
01:23:26 sur les prix pour le consommateur ?
01:23:28 Je vois l'idéalisme de la jeunesse dans votre expression, mais...
01:23:30 Non, non, mais c'est une vraie question pour tous.
01:23:32 Les consommateurs savent très bien que,
01:23:34 d'abord, ce qui est pris est pris. Donc, les industriels
01:23:36 qui ont fait passer les 15% dont parlait
01:23:38 Laurence Ferrari tout à l'heure,
01:23:40 les Français ont dû les débourser.
01:23:42 D'accord ? Il n'y a personne qui va les rembourser.
01:23:44 Il y a eu des aides ciblées, mais franchement...
01:23:46 Il y aura un chèque alimentaire, là.
01:23:48 Mais franchement, 15%, c'est déjà beaucoup.
01:23:50 Bien sûr. C'est terrible.
01:23:52 Et puis, en fait,
01:23:54 comme il y a un cycle de un an
01:23:56 pour ces négociations, ça veut dire
01:23:58 que pendant un an, ces tarifs sont applicables.
01:24:00 Donc, si on ne va pas chercher des baisses, nous,
01:24:02 si on ne va pas remettre de la concurrence
01:24:04 avec les industriels, et si les politiques
01:24:06 nous laissent faire, parce que c'est le sujet
01:24:08 d'aujourd'hui, ils ne nous laissent pas le faire.
01:24:10 Donc, il faut qu'on puisse aller chercher
01:24:12 des baisses, puisque maintenant, les marchés internationaux
01:24:14 commencent à se retourner. Mais on s'est fait
01:24:16 quand même vachement avoir l'année dernière, quoi.
01:24:18 A la fois par la passivité
01:24:20 des pouvoirs publics, d'une manière générale,
01:24:22 mais aussi, j'insiste,
01:24:24 sur l'inculture de la gestion
01:24:26 de l'inflation, qui fait que personne n'est allé
01:24:28 redégocier ses factures. Aussi bien sur les chantiers
01:24:30 publics, les artisans, les boulangers.
01:24:32 En fait, regardez les bilans
01:24:34 quand même de l'industrie
01:24:36 et pas simplement des multinationales.
01:24:38 Il y a quand même du fric qui s'est fait sur le dos
01:24:40 des consommateurs français. Énormément.
01:24:42 - Alors, les agriculteurs vous disent aussi
01:24:44 que, Michel-Édouard Leclerc, que de temps en temps,
01:24:46 la grande distrib'
01:24:48 se fait du gras aussi sur
01:24:50 leur propre compte de bilan aux agriculteurs.
01:24:52 - Mais après, vous prenez l'ensemble des bilans
01:24:54 de la distribution française, ça n'arrive pas
01:24:56 à la hauteur... - C'était juste une remarque.
01:24:58 - Non, non, mais il faut donner... - C'était juste une remarque.
01:25:00 - Votre remarque, il faut lui donner du corps.
01:25:02 Si vous prenez les marges de toute la distribution
01:25:04 française, on n'arrive pas
01:25:06 à la moitié des marges
01:25:08 de n'importe quel secteur que vous visitez.
01:25:10 - Après, l'idéalisme... - Mais bravo aux années passées.
01:25:12 - Non, non, non. - En fait, j'ai pas posé
01:25:14 de question, je voulais en poser une. Après l'idéalisme
01:25:16 de la jeunesse, l'idéalisme de l'expérience,
01:25:18 pas de la vieillesse, mais de l'expérience.
01:25:20 Le panier anti-inflation d'Olivier Grégoire,
01:25:22 il avait un avantage, à mon sens,
01:25:24 même si c'est un fiasco, c'était
01:25:26 de vous imposer à vous la distribution
01:25:28 des produits
01:25:30 alimentaires, d'hygiène,
01:25:32 qui étaient comparables. Vous avez dit
01:25:34 "Niet", on va se débrouiller, vous avez
01:25:36 la plupart d'entre vous tous dégainés avant en proposant
01:25:38 votre propre panier anti-inflation.
01:25:40 Alors peut-être pas vous, parce que
01:25:42 vous surfez sur l'idée que vous avez pris les prix
01:25:44 les plus bas, mais ma question c'est la suivante.
01:25:46 Il a, notre ami jeune,
01:25:48 notre jeune ami, a évoqué le sujet.
01:25:50 C'est qu'en fait, on peut pas comparer
01:25:52 parce que vous mettez tous en avant vos produits
01:25:54 de marques distributeurs.
01:25:56 Donc, le consommateur
01:25:58 Michel Leclerc, comment il s'y retrouve ?
01:26:00 D'abord, vous êtes pas à jour,
01:26:02 cher ami, Leclerc a publié
01:26:04 un comparateur de prix de grandes marques
01:26:06 que personne ne remet en cause
01:26:08 et effectivement sur
01:26:10 des milliers d'articles. Sur les grandes marques,
01:26:12 ok. Non, sur ceux qui
01:26:14 sont comparables sans être contestés.
01:26:16 Oui, mais c'est pas la question.
01:26:18 Vous pouvez parler des produits
01:26:20 courants, alimentaires.
01:26:22 Je vous parle des produits courants
01:26:24 d'hygiène, de consommation courante.
01:26:26 Alors, je peux vous citer les panélistes,
01:26:28 il y a Cantar, il y a Distripris, etc.
01:26:30 Leclerc est toujours dans le groupe de tête
01:26:32 si ce n'est en tête, d'accord ? Deuxième chose,
01:26:34 c'est, vous allez aujourd'hui sur
01:26:36 le site de Leclerc, dans
01:26:38 chaque ville où il y a un Leclerc, il y a un comparateur
01:26:40 de prix qui est actualisé tous les 15 jours.
01:26:42 Donc c'est clair, les concurrents sont...
01:26:44 Vous allez sur Internet, vous comparez les
01:26:46 drives, vous pouvez très facilement
01:26:48 comparer Leclerc, Carrefour, Casino, etc.
01:26:50 Vous pouvez les comparer. Donc, quand je
01:26:52 fais attention de ne pas abuser
01:26:54 de votre invitation pour avoir l'air de faire de la publicité,
01:26:56 mais je vous assure qu'on n'est pas mauvais
01:26:58 en prix. Première chose. Deuxième
01:27:00 chose. Non,
01:27:02 les Leclerc et les autres distributeurs n'ont pas dit
01:27:04 non à l'idée
01:27:06 de faire un panier moins cher. C'est que le
01:27:08 panier qui nous a été proposé n'était
01:27:10 pas pas cher. C'était un panier
01:27:12 où il fallait mettre un peu
01:27:14 d'appellations contrôlées, un peu faire plaisir
01:27:16 à tout le monde. C'était abstrait.
01:27:18 Et donc on a dit, d'un point de vue
01:27:20 concret, on voit que ça n'a
01:27:22 pas été fait par des mecs qui sont sur le carrelage.
01:27:24 Homme ou femme. C'était un panier
01:27:26 techno et franchement,
01:27:28 personne ne l'aurait fait.
01:27:30 Vous n'avez pas aimé, vous n'avez pas
01:27:32 été à la photo à Bercy.
01:27:34 Il était sur CNews, il était bien bien.
01:27:36 Oui, mais vous n'avez pas été.
01:27:38 Allez-y, Michel est dans les phares.
01:27:40 Donc, en fait, la question qui se pose,
01:27:42 c'est de savoir si
01:27:44 pour une ancienne comme la nôtre, si c'est
01:27:46 nécessaire de réduire son offre
01:27:48 à un panier dont personne
01:27:50 ne veut, aucune association de consommateurs
01:27:52 avec 50, 60 ou 100
01:27:54 articles, alors qu'on est attendu sur
01:27:56 6 000, sur 7 000 articles, sur l'exhaustivité
01:27:58 de notre offre. Donc moi,
01:28:00 nos collaborateurs,
01:28:02 nos salariés, nos propriétaires de
01:28:04 magasins ne veulent pas que l'effort
01:28:06 qu'ils ont fait financier, qui est énorme,
01:28:08 pour être en tête de la distribution,
01:28:10 pour choyer nos 19 millions de foyers
01:28:12 clients, on ne veut pas
01:28:14 que, même pour une publicité gouvernementale,
01:28:16 on ait l'air de faire de la
01:28:18 publicité sur 50 ou 60 articles.
01:28:20 Ça, c'est un choix d'enseigne.
01:28:22 Ça ne vous arrange pas tous ? Moi, la question que je me pose,
01:28:24 c'est que du coup... - Qui sait tous ?
01:28:26 Non, mais du coup, je ne vous cible
01:28:28 absolument pas, mais on voit bien
01:28:30 Carrefour a décidé de mettre en place un panier avec
01:28:32 200 produits qui sont avec des tarifs
01:28:34 bloqués. Intermarché a fait encore
01:28:36 une autre formule. Vous, vous avez encore une autre formule.
01:28:38 Et in fine, on se dit, bon, en fait, chacun
01:28:40 a mis un peu les produits qu'il avait envie de mettre dedans.
01:28:42 Et donc, et donc, et donc...
01:28:44 Ça ne peut pas profiter.
01:28:46 Même si le consommateur a été gagnant,
01:28:48 c'est un risque que tous les journalistes disent
01:28:50 que c'est de la daube, et donc, il n'y a pas
01:28:52 de raison de se précipiter pour aller faire
01:28:54 ce truc-là. D'accord ? Donc, c'était
01:28:56 peut-être pas la bonne idée. Ceci dit, on est ouvert à
01:28:58 une collaboration avec Bruno Le Maire, avec
01:29:00 Olivia Grégoire, sur un truc intelligent.
01:29:02 Mais à partir du moment où les trois grandes associations
01:29:04 de consommateurs ont dit qu'elles n'en voulaient pas,
01:29:06 c'est assez maso que d'aller faire ça.
01:29:08 Donc, ça, c'est une première chose.
01:29:10 La deuxième chose, c'est que l'inflation, elle va
01:29:12 quand même arriver. Donc, nous,
01:29:14 d'un point de vue même professionnel,
01:29:16 mettre une étiquette "Produit
01:29:18 anti-inflation", alors que de toute façon,
01:29:20 il va y avoir de l'inflation, j'ai pas envie de faire ça.
01:29:22 Enfin, on veut bien faire autre chose,
01:29:24 mais juste ça, ça n'a pas été
01:29:26 pensé, quoi. - Qu'est-ce qu'ils vous disent, vos clients,
01:29:28 Michel-Edouard Leclerc ? Alors, je rappelle que ces magasins ne vous appartiennent pas,
01:29:30 ce sont des franchisés. - Oui, une coopérative.
01:29:32 - Ils disent quoi, vos clients, aujourd'hui ? Qu'ils s'en sortent pas ?
01:29:34 Ou qu'ils traquent la bonne affaire
01:29:36 dans tous les rayons ?
01:29:38 - En fait, aujourd'hui, il y a une vraie
01:29:40 angoisse. Alors, il faut pas
01:29:42 que je l'accélère moi-même
01:29:44 par ma propre angoisse, mais je le...
01:29:46 La popularité a cet effet
01:29:48 que tout le monde, quand je vais dans un magasin,
01:29:50 vient me voir, soit pour dire "là, c'est trop cher",
01:29:52 soit pour dire "continuez le combat",
01:29:54 etc. Mais dans la réalité, je sens
01:29:56 que c'est vraiment, aujourd'hui, un point
01:29:58 non seulement de crispation, mais
01:30:00 d'anxiété très forte dans les foyers français.
01:30:02 On arrive, les consommateurs
01:30:04 arrivent, mais c'est pas des
01:30:06 populations marginales. Ils arrivent
01:30:08 beaucoup avec des arbitrages qui ont
01:30:10 été faits en famille, avec
01:30:12 un budget, mettons, de 40 ou de 50 euros
01:30:14 à ne pas dépasser. Et alors,
01:30:16 il y a une sorte de
01:30:18 transfert de ce qui était avant
01:30:20 les grandes marques vers les marques de distributeurs.
01:30:22 À l'intérieur des marques de distributeurs,
01:30:24 les marques premier prix, on est en augmentation
01:30:26 de plus de 30% de vente sur
01:30:28 les marques premier prix.
01:30:30 Et même, on a quelquefois des difficultés
01:30:32 d'approvisionnement, ce qui vous explique les
01:30:34 ruptures. Les marques sont boudées
01:30:36 et, en fait, les produits premier prix sont recherchés.
01:30:38 Mais y compris par les bourgeois, y compris
01:30:40 par les sachants qui veulent pas se faire
01:30:42 avoir, pas simplement les pauvres.
01:30:44 C'est la société française pour
01:30:46 qui bien acheter devient
01:30:48 un acte aussi... - Acheter pas cher
01:30:50 plus que bien. - Mais acheter
01:30:52 bien aussi ! - Acheter bien aussi !
01:30:54 - Mais est-ce que tu peux acheter de la malbouffe ?
01:30:56 - La malbouffe ne fait pas recette !
01:30:58 Quand le bio
01:31:00 atteint un prix surnaturel,
01:31:02 c'est normal qu'à un moment donné,
01:31:04 ça casse. Quand, dans un magasin,
01:31:06 on vous dit que le bio, c'est 40% plus
01:31:08 cher ou 50% plus cher qu'un produit
01:31:10 naturel, parce qu'il y a plein d'autres
01:31:12 labels, donc là, les gens boudent. C'est normal.
01:31:14 C'est normal. Donc, le bio a un problème,
01:31:16 il faut qu'il le résonne. Moi, je mange bio,
01:31:18 je dis simplement qu'il faut...
01:31:20 Le bio, il doit se recaler.
01:31:22 Il a flambé, quoi.
01:31:24 Après, c'est pareil. Moi, je soutiens
01:31:26 la reconversion des élevages vers les races
01:31:28 à viande, vers ce qui est
01:31:30 bon, vers ce qui est racé, vers ce qui est
01:31:32 goûtu, etc.
01:31:34 Mais c'est pareil. Il ne faut pas que ce soit
01:31:36 punitif, il ne faut pas que ce soit...
01:31:38 Il faut que l'accessibilité
01:31:40 aux meilleurs soit garantie.
01:31:42 Et c'est là où le rôle de la distribution est essentiel.
01:31:44 Nous, on ne cherche pas à
01:31:46 dégrader la valeur des biens.
01:31:48 Il faut, au contraire,
01:31:50 que les biens qui sont
01:31:52 meilleurs, sans sel, moins de sel,
01:31:54 mieux cultivés,
01:31:56 trouvent preneur. Parce que sinon, c'est de l'élitisme.
01:31:58 La solution, ce n'est pas les circuits courts.
01:32:00 Parfois, les prises sur les petits marchés
01:32:02 sont deux fois moins chères que les grandes surfaces.
01:32:04 Oui, il y a un intérêt pour les grandes surfaces,
01:32:06 y compris chez Carrefour, tout le monde fait des circuits courts.
01:32:08 Mais ce que je voudrais dire,
01:32:10 c'est qu'actuellement, vous n'en parlez pas,
01:32:12 mais on parle du panier du gouvernement,
01:32:14 on parle du panier anti-inflation,
01:32:16 mais à l'Assemblée nationale
01:32:18 et au Sénat, en commission mixte-paritaire,
01:32:20 dans deux jours,
01:32:22 ils vont se mettre d'accord pour
01:32:24 nous obliger à prendre une marge
01:32:26 de 10% sur tous
01:32:28 les produits alimentaires. D'un côté,
01:32:30 vous avez Olivier Véran, porte-parole du gouvernement,
01:32:32 qui nous dit qu'il faut vendre à bricassé.
01:32:34 Et de l'autre, Bruno Le Maire et
01:32:36 Olivia Grégoire, qui nous disent de faire un effort.
01:32:38 Mais la majorité parlementaire,
01:32:40 y compris aussi des gens de LR
01:32:42 et d'autres partis politiques, disent
01:32:44 qu'il faut prendre 10% de marge sur l'alimentaire,
01:32:46 qu'il faut diminuer les taux de promotion
01:32:48 sur les produits d'entretien, d'hygiène,
01:32:50 sur les couches.
01:32:52 C'est dans le cadre de quelle loi ?
01:32:54 Ça s'appelle Descrezaille.
01:32:56 Un député de la majorité.
01:32:58 Il a porté un projet,
01:33:00 et donc il faut que le gouvernement
01:33:02 arrête de jouer double jeu.
01:33:04 Moi, je dis que nous avons besoin
01:33:06 du gouvernement, nous avons besoin de Bruno Le Maire,
01:33:08 il faut qu'il soit écouté,
01:33:10 mais en même temps,
01:33:12 aujourd'hui, il n'est pas audible pour les consommateurs.
01:33:14 Et si on me demande de choisir
01:33:16 entre une politique gouvernementale
01:33:18 qui n'est pas claire,
01:33:20 et la politique pour mes clients,
01:33:22 je choisis la politique pour mes clients.
01:33:24 La question que je me posais
01:33:26 en vous écoutant tout à l'heure,
01:33:28 c'est quand on discute avec des industriels
01:33:30 ou même avec des gens qui travaillent chez vos concurrents,
01:33:32 ils expliquent quand même qu'il y a un paradoxe,
01:33:34 il y a encore 6-8 mois,
01:33:36 les Français, leur obsession, c'était la qualité,
01:33:38 connaître la provenance, est-ce que le produit est éthique ?
01:33:40 Et aujourd'hui, vraiment,
01:33:42 il n'y a plus qu'une seule obsession, c'est le prix.
01:33:44 Et un certain nombre de Français balayent la question de la qualité.
01:33:46 Je mets un peu les pieds dans le plat volontaire.
01:33:48 Non, non, c'est un peu...
01:33:50 Non, non,
01:33:52 par exemple, nous, nous mettons le Nutri-Score,
01:33:54 qui est un... on peut le critiquer,
01:33:56 mais c'est au moins une information
01:33:58 sur les composants des produits.
01:34:00 Nous mettons le Nutri-Score sur toutes nos marques de distributeurs,
01:34:02 et parce qu'on croit à ça.
01:34:04 Enfin, il faut de toute façon
01:34:06 aller vers ça, il faut aller vers
01:34:08 une alimentation de meilleure qualité.
01:34:10 Même en tant que capitaliste,
01:34:12 en tant que chef d'entreprise,
01:34:14 c'est l'intérêt, aujourd'hui,
01:34:16 d'aller vers cette demande
01:34:18 qui ne se satisfera pas d'une offre
01:34:20 marquée et tout ça. Non, non, il faut y aller à fond.
01:34:22 C'est simplement que quand ça va trop vite,
01:34:24 la cherté, ça ne peut pas suivre.
01:34:26 Donc, il ne suffit pas de faire,
01:34:28 de prôner une économie décarbonée,
01:34:31 souveraine, qui va coûter plus cher à produire.
01:34:33 Il faut qu'elle puisse être
01:34:35 accessible pour la démocratie,
01:34:38 pour l'ensemble du public.
01:34:40 Sinon, c'est du pipot.
01:34:42 - Monsieur Léodore Leclerc, le chèque alimentaire
01:34:44 qu'a décidé de verser à nouveau le gouvernement
01:34:46 à 20 millions de foyers, c'est la solution ou pas ?
01:34:48 - C'est une solution pour les gens
01:34:50 qui vont le recevoir, et donc
01:34:52 je ne crache pas dans la soupe.
01:34:54 Mais ce que je voudrais, c'est qu'on réhabilite
01:34:56 des politiques de concurrence, c'est qu'on nous autorise
01:34:58 à remettre les industriels en concurrence,
01:35:00 que les distributeurs puissent se concurrencer librement
01:35:02 sans qu'on leur mette des bâtons dans les roues.
01:35:04 Enfin, qu'il y ait une régulation du marché,
01:35:06 je ne suis pas un ultra-libéral,
01:35:08 de ne nous parler que de filières,
01:35:10 de nous parler...
01:35:12 Aujourd'hui, il y a des industriels
01:35:14 qui affichent des bilans somptueux.
01:35:16 L'année dernière, ils nous ont dit "c'est à cause de la guerre en Ukraine",
01:35:18 donc cette année, il ne faut pas qu'ils nous refassent le coup deux fois.
01:35:21 - Merci beaucoup Michel Léodore Leclerc d'être venu ce soir
01:35:24 dans "Punchline", sur CNews et sur Europe 1.
01:35:26 Merci Eric Revelle, Louis de Ragnel.
01:35:28 Dans un instant, Christine Kelly et ses invités
01:35:30 pour passer à l'info sur CNews et sur Europe 1.
01:35:32 C'est Europe 1 soir, avec Raphaël Devolvé.
01:35:34 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:36 à demain.
01:35:36 [Musique]