• il y a 2 ans
Changer le regard sur le handicap et transmettre un message fort en faveur de l’inclusion, c’est l’ambition de "Différent.e.s". Pour l’incarner, qui mieux que Salim Ejnaïni : cavalier de Jumping, sportif, conférencier, entrepreneur… et non-voyant ? Comment vit-on avec une "différence", comment apprend-on à s'accepter soi et à accepter le regard de l'autre ? Parcours cabossés, destins contrariés et incroyables leçons de vie : Salim Ejnaïni recueille les témoignages de nos invités extra-ordinaires. Des histoires fortes et inspirantes autour de la résilience et du vivre-ensemble…Grièvement brûlée en 2013 lors du carnaval de son lycée, Julie Bourges a vécu un véritable calvaire dont elle garde de nombreuses cicatrices. Dix ans plus tard, la jeune femme de 26 ans, qui vient de publier l’ouvrage "Chaque jour compte" aux éditions Marabout, a accepté de se livrer sur son parcours et ses combats. Elle est notamment revenue sur le jour où son corps a pris feu à cause d'une cigarette, le début d’un long cauchemar.Pour rappel, Julie Bourges a créé un compte Instagram sous le pseudo @DouzeFévrier, en référence à la date de son accident. Il est suivi par 633 000 personnes. C’est à travers lui qu’elle milite pour l’acceptation de soi et des différences et qu’elle parvient à aider des personnes dont le parcours de vie est similaire. 

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Transcription
00:00 Le 12 février 2013, c'est la date de mon accident.
00:02 C'était le carnaval de mon lycée
00:04 et on avait fait un costume de mouton avec ma meilleure amie.
00:08 Et on le savait pas, en fait,
00:09 mais c'est un costume qui était complètement inflammable.
00:11 C'est quelque chose qu'on avait fait à la main.
00:13 On avait mis du scotch de double phase,
00:14 des boules de coton sur du jean, sur des manches longues,
00:17 et on avait recouvert la totalité de notre corps comme ça.
00:19 On a fumé toute la journée, comme de bonnes ados,
00:21 devant le portail du lycée, etc.
00:23 Et il s'est rien passé.
00:24 Elle, elle avait le même costume, elle fumait aussi.
00:27 Et à la fin de cette journée, j'ai ma meilleure amie d'enfance,
00:30 donc pas la même personne qui a ce même costume que moi,
00:33 une autre amie, qui me demande qu'on fume une dernière cigarette
00:35 avant de remonter à la maison.
00:37 On a fait ça un nombre incalculable de fois.
00:39 Évidemment, pas déguisé en mouton.
00:41 Et en fait, en fumant cette dernière cigarette,
00:44 la fraise brûlante de la cigarette est tombée sur mon costume
00:48 et ma jambe droite a commencé à s'enflammer
00:50 et je suis vraiment devenue littéralement prisonnière des flammes.
00:53 Donc c'était impossible pour moi d'enlever le costume
00:55 parce qu'avec le scotch, tu vois, en plus, ça rajoutait une épaisseur
00:57 sur un jean qui était déjà bien collé à la peau.
01:00 Donc j'ai rien pu faire, hormis courir et essayer de fuir les flammes,
01:03 ce qui est un mauvais réflexe en plus, parce que le vent, ça attise le feu.
01:06 -C'est l'inverse de ce qu'il faut faire. -C'est ça.
01:07 Genre normalement, tu vas plutôt essayer de te rouler par terre
01:09 ou d'étouffer les flammes.
01:11 Ma meilleure amie d'enfance qui était avec moi
01:12 a justement essayé d'étouffer les flammes en m'enroulant dans une veste,
01:15 mais elle s'est aussi brûlée le bras au deuxième degré.
01:18 Donc voilà, en fait, y a rien à faire,
01:20 hormis attendre que le grand mal qui est en train de se produire se passe.
01:24 Et y a une voisine qui a fini par nous entendre,
01:26 qui a arrosé les restes du costume avec un sentieu d'arrosage.
01:29 Les pompiers sont arrivés, mes parents aussi.
01:31 Et le dernier souvenir que j'ai de cette journée,
01:33 c'est un masque qui se pose sur mon visage dans le camion des pompiers
01:36 pour me réveiller trois mois plus tard d'un coma artificiel.
01:38 [SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA]

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