Le secrétaire général de Renaissance était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 7 avril 2023.
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00:00 Bonjour Stéphane Séjourné. - Bonjour.
00:01 - Il y a une scène qui fait beaucoup réagir depuis hier soir,
00:04 capturée à Sainte-Sauline dans les Deux-Sèvres
00:07 il y a quelques semaines par les caméras de complément d'enquête.
00:10 Regardez la séquence qui a été diffusée hier soir sur France 2.
00:12 - Mike, ils tirent pas, dis-leur tout de suite, ils tirent pas sur le roche.
00:15 Eh putain, mais ils tirent, ils sont taux, quoi.
00:17 Mike, Mike, c'est pas...
00:21 - C'était pas le bon cortège ?
00:22 - C'était pas le bon cortège, les policiers se sont trompés de cible
00:27 à un moment donné dans cette journée mouvementée
00:30 de manifestations contre des bassines agricoles.
00:33 Ils ont confondu les ordres et envoyé du gaz lacrymogène
00:35 sur le cortège des familles.
00:37 Qu'est-ce que ça vous inspire ? Est-ce que ces images vous choquent ?
00:40 - Oui, il y a eu évidemment, là je crois, spontanément
00:43 un problème d'ordre et d'exécution des ordres.
00:46 Évidemment, je crois qu'il y a des enquêtes qui sont en cours.
00:49 Après, je vais vous dire, les policiers ont travaillé dans des conditions compliquées.
00:53 On voit bien que le commandement n'avait pas l'objectif
00:56 d'envoyer ces lacrymos sur ce cortège-là.
01:00 Et puis, la difficulté, c'est qu'il y avait trois cortèges.
01:02 Il y avait un cortège qui était dit violent, un cortège qui est dit familial,
01:06 et il y avait quand même une organisation autour de ça
01:09 qui se voulait quand même assez atypique.
01:12 Donc, évidemment, les policiers ont fait, je pense,
01:15 tout ce qui était en leur pouvoir.
01:17 - Qu'est-ce que ça veut dire, une organisation qui se voulait atypique ?
01:19 - Bah écoutez, c'est quand même assez bizarre qu'il y ait des cortèges dits violents,
01:23 une organisation avec des cortèges pacifiques, avec des cortèges semi-violents.
01:28 - Des cortèges semi-violents ?
01:30 - Oui, oui, c'était d'ailleurs, c'est le vocabulaire même
01:33 d'un certain nombre d'organisateurs de cette manifestation
01:36 qui a été par ailleurs interdite.
01:38 Donc, les policiers ont travaillé dans des conditions inhabituelles,
01:41 avec pas d'organisateurs pour organiser aussi le maintien de l'ordre.
01:45 Et donc, évidemment, il y a eu des difficultés de maintien de l'ordre.
01:49 - Il y a eu des dérives, ce jour-là ?
01:51 - Il y a des enquêtes, moi je vais pas donner mon point et des bons et des bons points.
01:54 Je pense qu'il y a eu une difficulté aujourd'hui dans cette manifestation
01:59 qui a été compliquée à gérer en termes de maintien de l'ordre,
02:02 avec des milliers de personnes qui ont voulu s'en prendre aux policiers,
02:05 des gens violents.
02:06 On y est revenus pendant toute la semaine dernière.
02:08 Maintenant, il y a des enquêtes qui sont en cours
02:10 et il y aura probablement un rapport sur le sujet.
02:12 Donc, il faut attendre le rapport pour voir ce qui s'est passé exactement.
02:15 - Il y a un rapport et il y a aussi des accusations nouvelles
02:17 qui ont vu le jour depuis ces événements à Sainte-Sauline.
02:22 Notamment, une accusation de connivence de certaines associations avec les casseurs.
02:27 La Ligue des droits de l'homme, par exemple,
02:28 "les subventions publiques que touche cette association,
02:30 ça mérite d'être regardé", dit Gérald Darmanin.
02:32 Est-ce que la Ligue des droits de l'homme, vous dites, a pu jouer un rôle,
02:36 a pu effectivement être connivente avec les casseurs ?
02:38 - Moi, j'ai pas entendu Gérald Darmanin dire ce que j'ai entendu sur les plateaux télé,
02:42 c'est-à-dire qu'il fallait supprimer les subventions.
02:44 Et donc, c'est très bien de rappeler exactement les bons propos de Gérald Darmanin,
02:48 qui répondait d'ailleurs à une question d'un sénateur,
02:51 qui se posait justement la question sur l'implication des associations dans ces manifestations.
02:57 Je crois que la Ligue des droits de l'homme a appelé à manifester,
02:59 c'était une manifestation qui était interdite.
03:02 Maintenant, moi, je n'ai pas d'autres commentaires à faire.
03:04 Et surtout, je ne veux pas rajouter de la polémique sur ce sujet.
03:08 Il y a des associations qui ont des buts sociaux,
03:11 notamment la Ligue des droits de l'homme qui fait un travail sur ces questions-là,
03:16 en particulier, qui est important, qui est une association qui est reconnue.
03:20 Et donc, je ne veux pas...
03:21 - Qui est née il y a 120 ans après l'affaire Dreyfus.
03:23 C'est un combat personnel que mène là Gérald Darmanin contre la Ligue des droits de l'homme,
03:27 et qu'il a mené d'ailleurs dans sa ville de Tourcoing ?
03:29 - Non, je ne crois pas.
03:30 Je crois qu'il y a des différences politiques avec un certain nombre de représentants de l'association,
03:36 mais il ne peut pas y avoir de différence, notamment sur les subventions, etc.
03:41 Donc moi, je ne veux pas rentrer notamment dans cette question-là.
03:44 Je crois que c'est important.
03:45 - Hier, 11e journée de mobilisation, rien à voir avec Sainte-Soline.
03:48 - Oui.
03:49 - À l'appel de l'intersyndicale, 570 manifestants...
03:52 - 570 000 !
03:53 - 570 000 manifestants en France, d'après la police,
03:58 près de 2 millions d'après l'intersyndicale.
04:01 Qu'est-ce que vous retenez de la journée d'hier ?
04:02 La mobilisation en baisse ou le nombre de manifestants qui restent malgré tout important ?
04:06 - Je pense qu'il y a une mobilisation en baisse, mais les préoccupations restent là.
04:09 Et donc, il faut qu'on puisse reprendre et réengager, y compris avec les Français,
04:14 sur les préoccupations qu'on entend dans les manifestations.
04:17 - Qu'est-ce que vous entendez ?
04:18 - On entend plusieurs choses dans les manifestations.
04:19 On entend sur le Travail et Mieux,
04:21 comment on a une organisation un peu différente au travail.
04:26 C'est d'ailleurs l'objectif qu'on aura dans mon parti, à Renaissance.
04:29 On aura un Conseil national le 15 avril,
04:32 où il y aura une contribution générale avec des propositions,
04:35 notamment sur le Travail et Mieux,
04:37 avec probablement une réponse aussi à ce qu'on a entendu sur la frustration au travail,
04:43 sur la question des conditions de travail.
04:46 Donc, je pense qu'il faut pouvoir y répondre.
04:47 Et puis, il y a le sujet du pouvoir d'achat qui reste prégnant
04:50 et qu'on a aussi entendu dans ces manifestations.
04:51 - Vous entendez le pouvoir d'achat travail ?
04:53 Pour vous, le refus d'une retraite à 64 ans s'est mis de côté ?
04:57 - Non, je ne crois pas.
04:57 Je crois qu'il y a toujours une forte opposition à la mesure d'âge.
05:02 Même si les manifestations sont en baisse, il faut en tenir compte, évidemment.
05:07 Maintenant, il y a des discussions qui ont lieu entre la Première ministre,
05:10 les partenaires sociaux, les formations politiques
05:12 et les groupes politiques à l'Assemblée nationale.
05:14 Et maintenant, il faudra qu'on avance sur ces thématiques-là.
05:17 Il faudrait engager avec les syndicats, avec les forces politiques
05:20 et puis surtout avec les Français.
05:22 Parce que je pense que si on veut élargir la majorité,
05:25 on en parlera peut-être, si on veut avoir des réponses concrètes aux Français,
05:29 il faut d'abord avoir les bonnes réponses et les bonnes priorités.
05:32 C'est l'objectif qu'a fixé le Président de la République à la Première ministre.
05:35 - Élargir la majorité, c'est pas possible, fait le constat de...
05:37 C'est le constat qui est fait par Elisabeth Borne elle-même, la Première ministre,
05:40 elle le dit à France Info et au journal Le Monde ce matin.
05:44 Elle dit aussi, il faudrait éviter de brusquer la population.
05:47 Est-ce que vous pensez quand même qu'il est temps de calmer le jeu ?
05:50 - Je pense que tout le monde veut calmer le jeu aujourd'hui au gouvernement et dans la majorité.
05:56 Non, tout le monde veut calmer le jeu et surtout tout le monde veut l'apaisement social
06:00 et aussi pouvoir répondre aux préoccupations des Français.
06:03 - Comment on fait pour calmer le jeu ? Je vous pose la question autrement.
06:06 - Je pense que la feuille de route a été fixée.
06:09 Il y a eu des premiers contacts avec l'intersyndical, évidemment c'est des premiers contacts.
06:13 - Un factueux, oui.
06:14 - Évidemment et je pense qu'il y aura ce moment où le Conseil constitutionnel
06:19 finira le cheminement aussi démocratique de ce texte.
06:22 Entre temps... - C'est vendredi prochain.
06:24 - Entre temps, je pense qu'il faut qu'on fasse des propositions.
06:26 Il faut qu'on fasse des propositions assez concrètes et puis qu'on tende la main.
06:29 - Entre temps donc, avant la décision du Conseil constitutionnel la semaine prochaine.
06:32 - Le débat doit être ouvert avant... - Et qui doit faire sa proposition ?
06:35 C'est Emmanuel Macron ? - Y compris le Conseil constitutionnel
06:37 parce qu'on ne remet pas la décision politique dans les mains du Conseil constitutionnel.
06:43 - Tu ne dis pas ? - Le Conseil constitutionnel, il est là pour juger en droit.
06:47 Il n'est pas là pour juger sur l'opportunité politique
06:51 et donc c'est à nous, responsables politiques, de faire des propositions,
06:53 d'ouvrir en tout cas des têtes de chapitre avec les partenaires sociaux.
06:57 C'est ce qu'a commencé à faire la Première ministre dès maintenant
06:59 avec une première discussion, une main tendue,
07:02 et y compris, c'est ce qu'a commencé à faire la Première ministre,
07:04 avec les partenaires sociaux mais aussi les formations politiques.
07:08 Elle a rencontré les Républicains, le Parti socialiste, les Verts sur d'autres thématiques
07:12 mais il faudra réengager avec.
07:13 - Stéphane Séjourné, pour bien comprendre, vous ne faites pas partie de ceux,
07:15 et c'est une musique qu'on entend dans la majorité, qui dit "le 14 avril au soir,
07:18 une fois que le Conseil constitutionnel se sera exprimé, tout sera réglé, tout sera tranché".
07:24 - Non, tout n'est pas tranché après le Conseil constitutionnel.
07:26 D'abord parce que nous sommes des responsables politiques.
07:30 Et notre objectif, c'est évidemment de répondre aux préoccupations des Français,
07:34 et je ne pense pas qu'avec le Conseil constitutionnel,
07:38 les préoccupations des Français disparaissent.
07:40 Il faut être lucide.
07:42 Et donc oui, on a une responsabilité supérieure,
07:44 c'est de faire des propositions et d'organiser les priorités politiques différentes.
07:49 Moi, je vois plusieurs points.
07:50 Je vois la question du pouvoir d'achat, il va falloir travailler sur le logement,
07:53 il va falloir travailler sur le prix de l'alimentaire qui augmente,
07:56 il faudra probablement travailler sur le "travailler mieux",
07:59 et donc sur les conditions de travail.
08:01 Donc tous ces sujets-là sont ouverts.
08:03 La Première Ministre l'a fait savoir aux partenaires sociaux,
08:06 et je pense que c'est un moment important, la décision du Conseil constitutionnel,
08:10 parce que ça parachève effectivement le cheminement démocratique de la loi,
08:14 mais par contre, j'ai envie de dire, le travail politique commence.
08:18 Et il faudra justement le parachever après.
08:20 Stéphane Séjourné, patron du parti, Renaissance, eurodéputé, vous restez avec nous.
08:25 Invité du 8.30, on s'interrompt juste le temps du Fil info, 8h41, voici Maureen Suiniard.
08:30 Elisabeth Borne tente de calmer le jeu ce matin dans le journal Le Monde.
08:34 La Première Ministre appelle à respecter une période de convalescence
08:38 afin d'éviter que les syndicats ne sortent humiliés de cette séquence.
08:42 Réforme des retraites, des propos qui tranchent avec ceux d'Emmanuel Macron.
08:46 Le président termine sa visite d'État aujourd'hui en Chine,
08:50 et à l'instant, Laurent Berger, le patron de la CFDT, réagit à ses propos
08:54 et appelle une nouvelle fois le gouvernement à mettre sur pause cette réforme.
08:58 Les syndicats qui actent déjà à la nouvelle journée de mobilisation,
09:01 ce sera le 13 avril, jeudi prochain, la veille de la décision du Conseil constitutionnel.
09:06 Hier, il y avait entre 570 000 et 2 millions de manifestants dans les rues, selon les sources.
09:13 Une mise en examen pour chantage.
09:14 Le maire de Saint-Étienne, ex-lérépublicain Gaël Perdriau, est placé sous contrôle judiciaire.
09:20 Il est accusé d'avoir utilisé une vidéo intime pour faire chanter son ancien premier adjoint.
09:25 Il est autorisé à continuer à exercer son mandat.
09:28 Pour mettre fin à la guerre, l'Ukraine pourrait céder la Crimée à la Russie.
09:33 Voici la proposition du président brésilien Lula,
09:36 projet qu'il va présenter à la Chine la semaine prochaine.
09:40 Pékin, proche de Moscou, entend jouer un rôle de médiateur.
09:44 *Musique*
09:46 France Info
09:47 *Musique*
09:49 Le 8/30 France Info, Néil Halatrous, Laurence Anechal.
09:53 Avec Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance.
09:56 Stéphane Séjourné, le journal Le Monde nous apprend que le propos prêté à l'entourage d'Emmanuel Macron depuis Pékin
10:01 est en fait ce qu'on appelle dans le jargon politique un "off",
10:03 c'est-à-dire qu'en politique tient des propos mais qu'il demande à ne pas être cité.
10:06 C'est donc Emmanuel Macron qui a réagi à la phrase de Laurent Berger sur,
10:10 je cite, "la grave crise démocratique traversée par le pays".
10:14 Le président répond "les mots ont un sens si on les galvaude, on fait monter les extrêmes".
10:18 Pour bien comprendre, est-ce que le président accuse Laurent Berger d'être responsable de la montée des extrêmes ?
10:22 Déjà, les relations interpersonnelles entre un responsable politique et un responsable syndical,
10:28 personnellement, intéressent peu.
10:30 Et donc il faut ici voir, parce que beaucoup de vos confrères commentent...
10:34 Mais là c'est pas de ça qu'on parle.
10:35 Non mais beaucoup de vos confrères commentent les relations interpersonnelles entre les deux.
10:39 Vous dites que c'est pas une question personnelle.
10:40 C'est pas une question personnelle.
10:42 Il y a des débats politiques, il y a un débat syndical autour des retraites.
10:48 Et donc évidemment, moi je partage les propos du président de la République sur la crise démocratique.
10:53 Il faut pouvoir mettre des mots sur des contextes.
10:56 Et on voit bien d'ailleurs que la France Insoumise essaye de monter au crescendo dans le vocabulaire,
11:03 y compris même la crise de régime, une crise sociale, politique.
11:07 Donc il faut faire attention, évidemment...
11:09 Mais c'est pas ce que dit Laurent Berger non plus.
11:11 J'ai entendu d'ailleurs ce que dit Laurent Berger,
11:14 je l'ai entendu hier soir, y compris sur une chaîne publique.
11:18 Il est très clair...
11:18 Il est très clair que la crise de l'exercice du pouvoir,
11:20 c'est pas une crise de la légitimité électorale du président ou de la loi.
11:23 Il est très clair sur les institutions, il est très clair sur la démocratie et sur la légitimité des élus.
11:28 Et je pense qu'on peut saluer la responsabilité de la CFDT là-dedans.
11:32 Donc il n'y a pas de relation interpersonnelle compliquée,
11:35 il y a un débat syndical et politique.
11:38 Et donc le président de la République est aussi dans son rôle
11:41 à remettre des mots sur un contexte politique et un contexte social.
11:45 Mais ce n'est pas Laurent Berger qui fait monter les extrêmes pour reprendre le cours.
11:48 Ah non, vous ne m'entendrez jamais dire ça.
11:50 Vous ne m'entendrez jamais dire ça.
11:51 Je pense que d'ailleurs la CFDT a été irréprochable dans cette mobilisation.
11:57 On a une différence politique avec eux sur la question de la mesure d'âge depuis le début,
12:02 qui était assumée.
12:04 Il y a eu des discussions,
12:05 il y aura probablement d'autres discussions sur d'autres sujets à l'avenir.
12:09 Il nous reste quatre ans.
12:10 Il y a aujourd'hui dans le pays des bonnes nouvelles aussi.
12:13 On n'a jamais autant créé d'emplois dans l'industrie.
12:16 On a un taux de chômage qui en recule chez les jeunes.
12:19 On a probablement un taux de croissance dans la zone euro qui est un des meilleurs.
12:24 Donc je pense qu'il y a des moyens en tout cas de réengager avec les syndicats
12:30 dans un contexte en plus économique qui nous est plutôt aujourd'hui favorable.
12:34 Donc il y a plutôt la volonté de discuter avec eux évidemment et d'apaiser les choses.
12:39 Est-ce que ce dialogue et cet apaisement peuvent advenir
12:42 lorsque le porte-parole du gouvernement Olivier Véran dit hier sur France Inter par exemple,
12:48 sur Laurent Berger, je pense qu'il n'est pas au fond d'accord lui-même avec ce qu'il dit,
12:51 qu'il ne pense pas ce qu'il dit.
12:52 Ce n'est pas des propos apaisants qu'on entend ?
12:54 Non mais là personne parle au nom des syndicats ou gouvernement,
12:59 personne ne doit parler.
13:00 Ce n'est pas d'ailleurs ce que je ferais moi à interpréter
13:03 ou à donner des positions de la CFDT en leur nom.
13:05 Mais là on parle d'Olivier Véran.
13:07 Je donne les positions de la majorité, de mon parti politique.
13:11 Je vous décrypte aussi l'actualité et ce qu'on pense.
13:14 Mais évidemment que les propos de Laurent Berger,
13:18 ils ont été clarifiés hier en tout cas ce que j'ai entendu et je pense qu'il faut recueillir ça.
13:21 Mais là on parle encore une fois de ceux du gouvernement.
13:22 Emmanuel Macron aussi, la CFDT n'a proposé aucun autre projet.
13:26 Il l'a dit plusieurs fois, il l'avait dit déjà il y a 15 jours pendant cette interview.
13:30 Au 13h de TF1 et France 2.
13:32 C'est factuel, c'est factuel.
13:34 C'est factuel.
13:36 La CFDT a proposé des projets alternatifs.
13:39 Bien sûr, sauf qu'il y a eu des discussions syndicales avant, nombreuses.
13:44 D'ailleurs on a quand même fait beaucoup évoluer ce projet de loi.
13:48 On est parti pendant la campagne présidentielle de 65 ans.
13:52 De là à dire que la CFDT n'a proposé aucun autre projet.
13:53 On est arrivé à 64 ans, plus d'un tiers de ce qui est produit en termes d'économie par ce projet de loi
13:58 et renvoyé aussi pour réduire les inégalités, pour plus de justice.
14:02 Le projet, il est utile, nécessaire.
14:05 Après évidemment tous les projets utiles et nécessaires sont souvent impopulaires dans les réformes.
14:11 On le sait malheureusement.
14:12 Mais il y a une différence politique entre nous.
14:14 Je citais Elisabeth Borne qui appelle à l'apaisement.
14:16 Or quand on entend Olivier Véran, quand on entend Emmanuel Macron lui-même accuser la CFDT de n'avoir aucun autre projet.
14:22 Répétez hier, si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ça n'est pas moi qu'il fallait élire comme président de la République.
14:27 Il met en tension le chef de l'État plutôt que d'essayer d'apaiser.
14:31 Il y a plusieurs légitimités dans la démocratie sociale.
14:35 Il y a la légitimité des urnes et donc la légitimité du gouvernement a proposé,
14:40 et le président de la République a proposé un projet sur lequel il a été transparent pendant l'élection présidentielle.
14:45 C'est ce qu'il veut dire, c'est ce que nous avons fait.
14:48 Et je pense que c'était la légitimité du gouvernement de proposer ce projet à la représentation nationale et au Parlement.
14:54 Et puis il y a la légitimité du dialogue social, de la rue, de la conversation, évidemment.
14:59 Mais qui a rendu peut-être plus compliqué le dialogue social par les propos du chef de l'État.
15:02 C'est ce que le chef de l'État dit tout simplement, c'est qu'il avait la légitimité,
15:06 et je pense qu'il a bien fait de le rappeler aussi, parce qu'en démocratie,
15:10 le gouvernement et le président de la République élus sur un projet,
15:13 et je pense légitime, à faire une proposition au Parlement.
15:15 C'est ce que nous avons fait, et nous avons fait évoluer ce texte-là.
15:19 Alors effectivement, il n'y a pas eu bougé du côté de l'intersyndical.
15:23 C'est-à-dire que depuis la proposition de ce texte-là, la proposition est toujours au retrait du texte.
15:29 Et nous avons bougé, nous, en tout cas, sur ce texte.
15:33 Vous disiez tout à l'heure, avant même la décision du Conseil constitutionnel, il faut avancer sur d'autres points.
15:37 C'est à Emmanuel Macron lui-même de prendre la parole cette semaine ?
15:39 Je pense que la proposition que le président a fait à la Première Ministre de consulter,
15:45 et la ligne qui a été demandée à la Première Ministre de consulter les partenaires sociaux,
15:49 pour les formations syndicales, et d'organiser des nouvelles priorités et une nouvelle méthode,
15:54 doit maintenant aboutir.
15:55 Je suis en contact avec les deux, donc je vois bien qu'il y a une tentation de faire monter l'Élysée contre Matignon,
16:01 de mettre des coins entre l'exécutif.
16:03 Je suis en contact avec les deux, et je ne vois pas du tout de problématique de ligne et d'objectif
16:08 entre la Première Ministre et le président de la République.
16:12 Donc il faut laisser ces concertations aller à son terme.
16:15 Je pense qu'il y aura un moment de décantation et un moment de proposition,
16:18 sur la méthode et sur les propositions de la part du gouvernement.
16:20 C'est bien, c'est comme ça que l'a voulu le président de la République,
16:23 et après ce sera à lui de voir si c'est le président qui fait le récit de cette nouvelle période qui s'ouvre,
16:29 ou à la Première Ministre de le présenter, ça ce sera à l'exécutif de le décider.
16:33 Vous l'évoquiez, pour répondre à la colère qui s'est exprimée et qui s'exprime dans la rue,
16:36 il y a plusieurs textes en préparation, plusieurs propositions de loi portées par votre parti
16:42 et par le groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
16:45 Il y en a notamment un sur le partage de la valeur.
16:48 Est-ce que vous avez de la visibilité sur le calendrier ?
16:50 Est-ce que les Français qui nous écoutent sauront quand est-ce qu'à la fin du mois,
16:55 sur leur fiche de paye ou à la fin de l'année, il y aura des primes en plus ou de la participation en plus ?
17:01 Ce sera pour cette année ? Ce sera pour l'année prochaine ?
17:03 Oui, en tout cas il y a une volonté de traduire l'accord des partenaires sociaux dans la loi le plus rapidement possible.
17:09 D'ailleurs nous avons nous-mêmes entamé une discussion autour de cette thématique.
17:15 Vous savez, je pense qu'on a en tout cas la volonté de pouvoir partager les richesses de manière plus équitable en entreprise.
17:24 On a un objectif, alors je ne sais pas si ce sera l'objectif des un tiers, un tiers, un tiers,
17:30 un tiers pour le capital, un tiers pour le travail, un tiers pour l'investissement.
17:34 Mais je pense qu'il faut donner de la perspective en tout cas au partage des richesses en entreprise.
17:39 Il y a eu un accord entre les partenaires sociaux sur ce sujet-là.
17:42 Il n'y a plus qu'à l'enterrer au Parlement quelque part.
17:44 Mais en même temps les parlementaires sont souverains aussi de discuter avec les partenaires sociaux.
17:48 L'accord est déjà là, il suffit de le voter presque.
17:50 Oui, mais je pense qu'il y aura probablement des éléments de discussion éventuels qu'on pourra avoir avec les partenaires sociaux
17:57 et puis les représentants des entreprises.
17:59 Je n'ai pas compris du coup quel était le calendrier ?
18:01 Le calendrier, ça dépendra des priorités que pose la Première Ministre et qu'il propose.
18:07 Mais je pense qu'il faut aller vite maintenant puisque l'accord est signé.
18:10 Donc ça devrait pouvoir se faire avant l'été.
18:13 Stéphane Séjourné, vous restez avec nous, secrétaire général du parti Renaissance,
18:17 eurodéputé, le Filinfo 8h51, Maureen Suignard.
18:20 Le numéro 1 de la CFDT répond à Elisabeth Borne.
18:25 Il faut de l'apaisement et pour cela il faut mettre cette réforme des retraites de côté, dit Laurent Berger.
18:30 La Première Ministre à rebours du Président appelle ce matin à être extrêmement attentif, à ne pas brusquer les choses.
18:37 Elisabeth Borne appelle dans le journal Le Monde à une période de convalescence.
18:42 Clément Bohn reconnaît que certaines pratiques sont choquantes, souvent décalées, parfois inacceptables.
18:47 Le ministre des Transports contre cette proposition d'Europe Écologie-Les Verts d'interdire les jets privés.
18:52 Mais il veut augmenter l'année prochaine la contribution demandée à l'aviation commerciale privée.
18:58 Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou promet de faire payer le prix fort aux ennemis d'Israël.
19:03 L'armée a frappé le sud du Liban la nuit dernière.
19:07 On représaille, dit l'armée, à des tirs de roquettes.
19:09 Nouvelle escalade cette semaine après des tensions à Jérusalem.
19:14 L'Anse-Strasbourg à 21h ce soir. C'est le début de la 30e journée de Ligue 1.
19:18 Hier c'est Toulouse qui a décroché son ticket pour la finale de la Coupe de France de football.
19:22 Ce sera le 29 avril prochain. Le club a battu Annecy 2 buts à 1 hier soir.
19:33 Le 8/30 France Info, Néil Halatrous, Laurence Henechal.
19:37 - C'est la fin de ces journées. Secrétaire Général de Renaissance, Elisabeth Bande,
19:41 qui poursuit ses consultations pour essayer de bâtir un nouvel agenda parlementaire.
19:45 On voit les priorités qui vont arriver à l'Assemblée et au Sénat pour répondre à tous les besoins
19:50 et à toutes les colères qui se sont exprimées dans la rue.
19:53 Pour vous, Renaissance, les priorités c'est quoi dans les prochaines semaines ?
19:56 - Je vous l'ai dit, je pense que la question du travail et la question du pouvoir d'achat
20:02 est prégnant aujourd'hui quand on va dans les circonscriptions des parlementaires,
20:06 quand on se déplace partout en France, la question de l'alimentation, du logement qui peut aller jusqu'à 40%
20:12 du pouvoir d'achat des ménages dans certains territoires, est un sujet de priorité.
20:19 Sur le logement par exemple, je pense qu'il faudra travailler à la décentralisation de cette compétence,
20:24 il faudra travailler probablement à la fiscalité, il y a encore beaucoup de logements qui sont hors du parc locatif
20:31 qui sont loués avec du meublé de courte durée, des questions notamment qui empêchent des gens d'accéder au logement pas cher.
20:41 - Vous parlez du meublé touristique notamment ?
20:43 - On aura à travailler...
20:45 - Ça veut dire qu'il faut mettre des bâtons dans les roues d'Airbnb ? Ou des gens qui mettent leur logement sur Airbnb ?
20:48 - Non mais on a une partie du parc locatif qui est aujourd'hui pas à disposition des travailleurs,
20:52 il y a des zones, je prends la question du pays basque aujourd'hui où le maire de Bayonne nous a sollicité
21:00 notamment sur ce point là, parce qu'aujourd'hui c'est très difficile de se loger dans ces territoires,
21:07 y compris ça met en péril le service public, parce qu'on ne peut pas loger des fonctionnaires,
21:12 on ne peut pas loger des personnalités qui sont en première ligne, des personnes qui sont en première ligne sur des services publics.
21:17 Donc il va falloir travailler sur ces questions là, qui sont des questions essentielles.
21:21 La question de l'alimentation aussi qui augmente beaucoup.
21:23 - Il y avait un texte hier sur l'inflation alimentaire proposée par les écologistes pour bloquer les prix d'au moins 5 fruits et légumes de saison.
21:29 Pourquoi vous n'êtes pas engouffré dans ce texte là ?
21:32 Ce n'était pas l'occasion de mettre en musique justement les nouvelles majorités souhaitées par Elisabeth Borne ?
21:35 - Oui mais vous savez l'opposition prend des positions qui des fois sont sur le papier attractifs,
21:42 mais qui ne s'avèrent pas très utiles ou pas très productives dans les faits pour le portefeuille des ménages.
21:48 Je prends l'exemple du Rassemblement National qui nous explique qu'il faut retirer la TVA sur un certain nombre de produits,
21:54 retirer la TVA sur des pâtes c'est 7 centimes d'euros d'économiser.
22:01 Donc je pense qu'il faut prendre des mesures beaucoup plus structurelles,
22:04 il faut travailler sur l'inflation en général, c'est ce que fait notamment Bercy et notamment Bruno Le Maire sur ces questions là.
22:12 Il y a le panier inflation qui va aussi perdurer.
22:16 Les consommateurs doivent aussi pouvoir avoir des baisses beaucoup plus importantes que uniquement 7 centimes d'euros sur des pâtes.
22:22 - Le ministre de l'agriculture a choisi de revenir sur l'interdiction d'utiliser un pesticide, le S-métolachlor,
22:28 interdiction qui avait été prononcée dans un premier temps par l'agence de sécurité sanitaire.
22:33 Il préfère attendre une interdiction européenne de la commission qui pourrait intervenir l'an prochain.
22:37 Il ne faudrait pas que l'Europe aille plus vite sur cette question ?
22:40 - C'est l'éternelle question, on oscille toujours entre trois options dans ces cas là, pour que vos auditeurs comprennent.
22:49 Quand il y a une suspicion, on oscille toujours entre l'interdiction de suite, fixer une date pour permettre d'accélérer les alternatives,
23:03 et donc la recherche avec une date butoir, ou attendre les alternatives et fixer l'interdiction.
23:09 Moi je suis plutôt pour la deuxième option, et c'est d'ailleurs l'option qui a été plutôt choisie par le Parlement européen,
23:15 les institutions européennes, et c'est souvent sur laquelle on débouche, parce qu'il faut quand même qu'on assure notre souveraineté alimentaire,
23:23 il faut protéger aussi nos agriculteurs, il faut mettre une date d'interdiction et de suppression de ces produits à court échéance,
23:32 pour booster les alternatives et pour que la recherche se fasse beaucoup plus vite.
23:36 - Et en attendant, on prend le risque de polluer les nappes phréatiques. L'eau du robinet, on fait quoi ? On la boit en attendant ?
23:41 - Non mais écoutez, pour l'instant, c'est un rapport qui... il y a des mesures de précaution qui doivent être...
23:47 - C'est l'ANSES qui disait "il faut interdire l'utilisation de ce pesticide" parce qu'on le retrouve dans la pratique.
23:51 - Donc je suis pour l'interdiction, maintenant il faut qu'on trouve... - Mais plus tard.
23:54 - Non non, il faut qu'on trouve des alternatives, et je suis pour fixer une date la plus courte possible pour interdire ce produit.
23:59 - L'ANSES qui a rendu un rapport cette fois sur une autre molécule, hier, qui est déjà interdite en Europe depuis 2019,
24:05 le chlorothalonil, qu'on retrouve dans un tiers de l'eau potable qui coule dans nos robinets. Est-ce qu'on est face à un risque, à un scandale sanitaire, tout simplement ?
24:14 - Je ne sais pas si on peut le qualifier comme ça, c'est la qualité de l'eau qui est mise en cause, mais c'est pas la santé, il faut juste le dire quand même aux auditeurs.
24:20 - Les seuils dépassent les niveaux de la eau. - Les seuils dépassent les niveaux de la eau.
24:24 - Pour un tiers de l'eau potable. - Pour la qualité de l'eau, et pas pour la santé des gens, donc il ne faut pas créer la psychose sur la consommation d'eau.
24:32 Néanmoins, on voit bien la difficulté qu'on a avec ces produits qui durent pendant très longtemps, puisque ce produit-là était interdit, ce fongicible était interdit depuis maintenant quelques années.
24:42 Et donc évidemment, il y a peut-être des infrastructures à reproduire.
24:47 - Mais ça donne l'impression que priorité est donnée à l'agriculture, avant la santé des consommateurs de l'eau potable.
24:53 - Mais écoutez, ce produit a été interdit en 2019. - Celui-là a été interdit, oui.
24:56 - On le retrouve encore dans l'eau aujourd'hui. - C'est concomitant avec le fait que vous décidiez de repousser l'interdiction d'un autre pesticide qu'on retrouve dans les nappes phréatiques.
25:04 - Mais moi je suis pour avoir des alternatives aussi pour les agriculteurs.
25:09 Et donc il faut qu'on puisse avoir les deux, et garantir notre souveraineté alimentaire.
25:14 C'est aussi une des priorités du gouvernement, et de la majorité.
25:17 Et donc je pense qu'il faut réussir à allier les deux.
25:19 C'est l'éternel débat entre ces questions-là, notamment sur les pesticides, et la voie intermédiaire que nous avons choisie, à mon avis, la bonne.
25:27 - Juste, s'il y a des investissements à faire, quels qu'ils soient, quoi qu'il en coûte, pour nettoyer totalement l'eau potable, vous les ferez ?
25:33 - Oui, il faudra regarder pour les faire. A priori c'est très très onéreux.
25:38 - Oui, c'est pour ça que je vous pose la question. - Et ça risque aussi d'avoir un impact sur le prix de l'eau, et le prix à la consommation.
25:45 Donc il faudra regarder ça. Et encore une fois, lié aux auditeurs, c'est la question de la qualité de l'eau qui est en question, et pas celle de la santé.
25:54 - Stéphane Séjourné, merci beaucoup. Secrétaire général de Renaissance, invité du 830. Bonne journée à vous.