SMART BOURSE - Emission du mardi 25 avril

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Mardi 25 avril 2023, SMART BOURSE reçoit Adil Amor (Directeur Général, Schelcher Prince Gestion) , Régis Bégué (Directeur de la gestion actions, Lazard Frères Gestion) , Frédéric Rollin (Conseiller en stratégie d’investissement, Pictet AM) et Hervé Goulletquer (Senior Economic Advisor, Accuracy)
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00:00 Smart Bourse vous est présenté par Vernier, créateur vertueux d'indépendance énergétique depuis 1989.
00:07 C'est reparti pour Smart Bourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur Bsmart.
00:20 Chaque jour à la mi-journée, 12h30-13h et en fin d'après-midi, la grande édition pendant 1h à partir de 17h.
00:26 Rediffusée à 20h sur Bsmart TV, émission que vous retrouvez chaque jour en replay sur bsmart.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:34 Au sommaire de cette édition ce soir, cette séquence clé pour les marchés qui va nous amener jusqu'en début ou milieu de semaine prochaine avec les réunions de Banque Centrale.
00:43 Dans l'intervalle, les investisseurs vont pouvoir évaluer un certain nombre d'informations macro-économiques, micro-économiques également.
00:52 Sur le plan macro, nous attendons demain la première estimation de la croissance du premier trimestre aux Etats-Unis.
00:58 Nous aurons les chiffres de la zone euro en fin de semaine, vendredi avec là aussi les premières estimations d'activité, de croissance trimestrielle pour l'ensemble de la zone euro,
01:08 pour les économies majeures comme l'Allemagne et la France, ainsi que des premières indications sur le niveau d'inflation au mois d'avril pour les économies de la zone euro.
01:18 Tous ces chiffres permettront évidemment de cristalliser les prochaines décisions des Banques Centrales, à savoir celles de la Réserve fédérale américaine le 3 mai, mercredi prochain,
01:27 qui sera suivie le lendemain par la décision de la Banque Centrale européenne.
01:31 Les deux banques centrales sont attendues avec une hausse de 25 points de base, mais ce ne sera pas tout à fait la même histoire,
01:36 puisque le marché estime que la hausse de 25 points de base du côté de la Fed pourrait être la dernière de ce cycle historique de resserrement monétaire entamé par la Réserve fédérale américaine en mars 2022.
01:47 Voilà donc pour les sujets et la séquence clé du moment.
01:51 Du côté des résultats d'entreprises, nous sommes en train de monter en puissance avec une semaine très chargée.
01:57 Une vingtaine de sociétés du CAC 40 a ou va publier son activité trimestrielle.
02:03 Et puis du côté des résultats américains, le bal des GAFAM sera ouvert ce soir après la clôture du marché américain par les résultats de Microsoft et d'Alphabet Google.
02:13 Demain soir, ce sera autour de MétaPlateform. Jeudi soir, Amazon et Apple qui fait un peu bande à part dans ce tir groupé des GAFAM,
02:21 puisque Apple publiera mardi soir prochain ses résultats du premier trimestre.
02:25 Voilà pour les sujets du jour avec nos invités de Planète Marché dans un instant.
02:30 Du côté des indices boursiers en Europe, la prudence est de mise.
02:34 On se calme un petit peu après les records battus encore ces derniers jours. Le CAC 40 retombe de 0,65% en cette fin de séance autour de 7525 points.
02:45 Vous aurez le détail dans un instant avec Alex Nguyen.
02:48 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smartbourse, le quart d'heure thématique, nous parlerons du droit à l'erreur.
02:53 Sur le plan de l'investissement, bien sûr, c'est Adil Amor, directeur général de Shelcher Prince Gestion,
02:58 qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45 pour nous expliquer ce concept.
03:02 *Générique*
03:13 Mais d'abord, les infos clés du jour sur les marchés.
03:16 Le résumé de cette séance avec vous, Alex Nguyen, comme chaque soir à 17h en direct dans Smartbourse sur Bsmart avec des marchés qui reculent ce soir.
03:24 Et oui, vigilance toute alors que la saison des résultats basse son plein.
03:28 On attend surtout les publications des GAFAM, dont Microsoft et Alphabet, qui publieront après clôture de Wall Street aujourd'hui.
03:35 Et puis autre facteur de prudence sur les marchés européens, des informations ravivent les craintes sur le secteur bancaire.
03:43 Des informations publiées par la Suisse UBS et par l'américaine First Republic.
03:48 Au premier trimestre, UBS, en passe de racheter sa rivale Credit Suisse, indique avoir engrangé un bénéfice net d'un milliard de dollars.
03:56 C'est bien en deçà des attentes. UBS fait néanmoins état de fortes entrées de capitaux.
04:01 Son action recule nettement.
04:03 Quant à First Republic Bank, elle reste sous forte pression en mars et annonce une fonte de ses dépôts entre fin 2022 et mars.
04:10 Son titre chute de plus de 27%.
04:13 Ses concurrents, Huttington Bank Shares, Trust Financial, PacWest Bancorp et Western Alliance Bancorp sont dans le rouge.
04:20 L'indice toxissant des valeurs bancaires en Europe recule.
04:24 A Paris, Société Générale et BNP aussi.
04:27 A noter que ce matin, le patron de Standard Chatted a prévenu que les risques pour le secteur ne s'étaient pas encore tous matérialisés.
04:34 Du côté des groupes de consommation et de restauration rapide, en l'occurrence, nouveau record à l'ouverture des marchés américains.
04:41 Tout à l'heure pour l'action McDonald's.
04:43 Son chiffre d'affaires a augmenté de 12,6% sur un an.
04:47 C'est bien au-dessus des estimations.
04:50 Le PDG de la chaîne explique la hausse de ses ventes comme étant le fruit d'augmentation stratégique des prix des menus mais aussi d'une demande soutenue.
04:58 McDonald's a également restructuré et réduit les salaires des employés afin de contenir la hausse des coûts.
05:04 Les commandes digitales ont joué un rôle déterminant.
05:07 Elles ont atteint près de 7,5 milliards de dollars, soit près de 40% des ventes totales.
05:12 PepsiCo relève aussi ses prévisions de ventes et de bénéfices annuels après avoir dépassé les attentes du marché sur son chiffre d'affaires.
05:20 Là aussi, la demande est soutenue malgré la hausse des prix.
05:24 Et puis le titre de General Motors chute.
05:27 Le constructeur a pourtant relevé ses prévisions de bénéfices et de flux de trésorerie annuel.
05:31 Encore un autre pour qui la demande est plus forte que prévue et les prix plus élevés.
05:36 Et puis on reste aux Etats-Unis avec la publication d'un nouvel indicateur.
05:40 La confiance des consommateurs baisse plus fortement qu'attendu.
05:43 L'indice général s'est replié à 101,3 points contre 104 points en mars.
05:48 Tendance mon ami.
05:50 Chaque soir, les infos clés de marché à 17h dans Smartbourse sur Bsmart avec Alix Nguyen.
05:54 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:08 Frédéric Rollin est avec nous ce soir. Conseiller en stratégie d'investissement chez PICTE, Asset Management.
06:12 Bonsoir Frédéric.
06:13 Merci d'être là. Merci à Hervé Goulette-Kerr d'être avec nous également.
06:16 Bonsoir Hervé.
06:17 Vous êtes conseiller économique d'Accuracy et Régis Béguet à nos côtés également en plateau.
06:22 Bonsoir Régis.
06:23 Ravis de vous retrouver.
06:24 Directeur de la gestion actions de Lazare.
06:25 Frère gestion d'éluges d'informations microéconomiques, macroéconomiques, monétaires dans les prochains jours jusqu'aux réunions de Banque Centrale la semaine prochaine.
06:34 Prenons peut-être le sujet sous l'angle micro avec vous pour commencer Régis.
06:39 On a une vingtaine de pourcent du S&P 500 qui a publié ses résultats.
06:43 Beaucoup moins pour l'instant en Europe mais quelques groupes emblématiques ont pu apporter peut-être des messages un peu génériques sur la situation de leur industrie, de leur secteur, sur la conjoncture mondiale,
06:55 sur le degré de résistance de la demande face aux stratégies prix qui sont menées par les entreprises et que tout le monde regarde de très près aujourd'hui.
07:03 Est-ce qu'il y a déjà des grands messages qu'on peut retenir de cette première vague de publications Régis ?
07:08 Oui globalement les premiers résultats sont assez bons voire très bons et ont toute chance de le rester pour ce premier trimestre 2023 dans la mesure où on est un peu à l'heure actuelle dans le meilleur des mondes et ça ne saurait durer.
07:22 Mais pour l'instant ce monde il est très favorable puisque globalement dans l'univers des biens de consommation cyclique ou non cyclique comme dans l'univers industriel,
07:33 on a globalement le plein effet des hausses de prix qui ont été passées en 2022 et un certain soulagement par rapport à la deuxième partie de 2022 qui avait été l'occasion d'un pincement de marge.
07:46 On avait des hausses de prix qui avaient été plutôt passées sur la première partie d'année mais dans la deuxième partie moins de hausses de prix, effet volume négatif et plein effet de la hausse des matières premières.
07:56 Là aujourd'hui on repart un petit peu en volume ou en tout cas on se stabilise, on a le plein effet des hausses de prix et en revanche on a un soulagement sur le côté matières premières.
08:06 Tout ça fait un cocktail qui est quand même assez favorable, le tout dans une conjoncture qui est assez bonne globalement.
08:13 On voit dans le domaine de la publicité par exemple, on a eu quelques signaux déjà très très positifs dans le domaine des industriels,
08:20 la publication d'ABB aujourd'hui, d'Aimler Trucks, donc les camions aujourd'hui également, on a vu Volvo la semaine dernière.
08:30 Donc globalement un environnement qui est toujours assez sympathique, qui bénéficie qui plus est d'un autre phénomène qui a été la baisse forte des prix de l'énergie
08:43 par rapport à toute l'année 2022, accélération de la baisse des prix de l'énergie en ce premier trimestre, particulièrement en Europe.
08:51 On partait de niveaux très très élevés qui étaient très tendus et qui étaient insoutenables de toute façon
08:55 mais c'est vrai qu'on est dans un environnement qui a été beaucoup plus paisible que ce qu'on pouvait craindre l'année dernière.
09:01 Ça a été un des facteurs d'ailleurs de hausse du marché de l'énergie, baisse des prix du pétrole, baisse du dollar, tout ça.
09:07 Et ce sont des éléments qui... Alors le dollar c'est un double enjeu, le dollar, les entreprises européennes sont plutôt exposées au dollar
09:15 et donc la baisse du dollar sur le chiffre d'affaires c'est plutôt quelque chose de négatif.
09:19 En revanche sur le plan des coûts et notamment des coûts énergétiques c'est plutôt quelque chose de favorable.
09:24 C'est l'inverse aux Etats-Unis où évidemment ils bénéficient en publié de la baisse des prix du dollar.
09:30 On a toujours tendance à penser que ces effets devises sont retraités par le marché, que le marché ne les prend pas en considération.
09:37 Ce qui est en partie vrai mais quand même sur la publication ça fait des effets que le marché finit par tenir compte un petit peu.
09:45 Et donc on est dans un environnement dont on sait que sur le plan macroéconomique les choses vont se détériorer
09:51 sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt, sous l'effet de l'inflation, de la pression sur le pouvoir d'achat, etc.
10:00 On sait que les choses vont se détériorer mais elles n'ont pas commencé à se détériorer.
10:04 Par conséquent pour l'instant le discours des entreprises reste extrêmement...
10:09 On a eu la publication d'Axo Nobel aussi aujourd'hui avec des indications assez favorables notamment sur la Chine
10:15 mais aussi sur les pressions en matière première, sur le volume, etc.
10:18 Donc on a aujourd'hui une contradiction entre la microéconomie qui est très très favorable
10:28 et les pressions macroéconomiques, les nuages qui s'amoncèlent mais qui pour l'instant n'ont pas eu leurs effets sur la microéconomie.
10:38 Ce qui est d'ailleurs assez naturel, les microéconomies sont toujours en retard sur la macroéconomie.
10:43 C'est tout à fait classique je dirais mais voilà on est pris entre ces deux feux-là.
10:49 Avec au milieu de tout ça trois secteurs qui se distinguent, à la baisse qui est l'énergie
10:59 parce qu'effectivement le bonheur des uns fait le malheur des autres.
11:04 Et donc eux évidemment ils souffrent en partie dans des proportions raisonnables
11:09 mais ils souffrent un petit peu de la baisse des prix de l'énergie même si à moyen terme ça n'est pas si mauvais que ça pour eux
11:14 parce qu'il faut que l'énergie reste je dirais abordable.
11:18 Le secteur bancaire qui lui est dans une situation très particulière
11:22 parce que plutôt dans une situation globalement extrêmement favorable
11:25 mais avec un élément de perturbation que sont ces banques qui sont périphériques aux Etats-Unis.
11:32 Et puis cette affaire Credit Suisse UBS mais tout ça sont des éléments un petit peu, encore une fois, périphériques
11:40 par rapport aux traînes sous-jacents qui est plutôt assez favorable.
11:43 Et puis bien entendu le secteur de l'automobile qui lui est dans une situation particulière
11:49 avec Tesla qui est un élément très perturbateur de l'ensemble du marché
11:54 et sur lequel peut-être on reviendra je ne vais pas m'étendre trop à court terme.
11:58 La stratégie prix d'Elon Musk et Tesla c'est quelque chose d'inconnu dans l'histoire moderne de l'industrie automobile.
12:06 Sur des volumes de production aussi élevés pour son modèle Y ou son modèle 3 qui sont ces deux best-seller
12:13 les prix ont été abaissés en dessous du prix moyen d'achat d'un véhicule neuf aux Etats-Unis.
12:19 Le modèle Y qui est le SUV star aux Etats-Unis coûte à l'achat moins cher que le prix moyen d'achat d'un véhicule.
12:27 Jamais un groupe automobile n'a connu de telles variations de prix.
12:33 C'est même contraire à toute la politique de prix de l'automobile historiquement
12:39 qui essaye de s'accrocher justement à des "charters territoriales".
12:43 Donc on est dans l'innovation.
12:48 Hervé, quelle lecture un peu macro vous faites de cette séquence de publication
12:53 sachant que tout le monde, à commencer par les banquiers centraux, a les yeux aujourd'hui sur les stratégies prêts des entreprises
12:59 qui sont alors ou dénoncées ou qui sont responsables d'entretenir une inflation à très nul.
13:06 Si un banquier central écoute les discours d'un Coca, d'un Pepsi, d'un Procter & Gamble, d'un Unilever
13:12 j'ai l'impression qu'il va se faire encore du souci sur l'idée que les prix puissent rebaisser rapidement.
13:18 Oui, alors après le micro au macro, faisons le macro au micro.
13:23 Il y a la croissance, il y a l'inflation, il y a les politiques monétaires, il y a la distribution du crédit
13:29 et puis il y aura la micro derrière. La macro, elle ne va pas très bien.
13:33 Souvenons-nous juste des prévisions du FMI il y a 15 jours.
13:37 On est sur des croissances autour de 1% d'une fin d'année à l'autre, fin 2022 à fin 2023 aux Etats-Unis et en Europe.
13:46 C'est un tout petit peu mieux sur un bord par rapport à l'autre mais ça ne change rien, c'est très faible.
13:52 Donc si on croit cela, tout ce qu'on aura pris en début d'année, si on est optimiste sur le début de l'année, on ne le prendra pas après.
14:02 Donc on est quand même sur quelque chose qui est fragile et qui va beaucoup dépendre de la confiance
14:08 et on voit que la confiance elle se détériore plutôt au moins du côté des ménages.
14:13 Sur les entreprises, ça dépend quel indicateur on regarde.
14:16 Une parenthèse au passage, il y a quelque chose de bizarre dans la collecte des statistiques aujourd'hui.
14:22 Qu'il s'agisse des statistiques en dur qui sont faites par échantillonnage ou qu'il s'agisse des enquêtes qui sont faites par réponse,
14:31 on a aujourd'hui des pertes en ligne, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup moins de gens qui répondent
14:36 et donc la qualité de l'information économique que l'on retire n'est pas bonne.
14:42 Donc attention aux surprises dans ce genre de choses.
14:45 Je continue, les prix, alors on peut avoir de l'espoir quand on voit les indices d'ensemble de prix.
14:51 Merci le pétrole, merci le gaz, en glissement sur un an ça baisse et ça donne ce résultat d'un ralentissement des prix.
15:01 Mais quand on voit les indices hors énergie, hors produits alimentaires, ils sont plats aux Etats-Unis et continuent de monter en Europe.
15:09 Et là il y a quelque chose qui nous rend tous inconfortables.
15:13 Après les politiques monétaires, elles vont regarder les prix dans le contexte de l'économie
15:19 et on voit que c'est un environnement qui est contradictoire.
15:23 Elles mettront l'accent sur les prix d'abord, donc on va avoir des hausses la semaine prochaine.
15:28 L'inflation reste la préoccupation numéro 1, au moins pour la banque centrale européenne ?
15:33 Pour les deux banques centrales et elles vont utiliser l'arme des taux d'intérêt pour gérer cela.
15:39 Si on a un peu de chahut du côté du monde de la finance, marché ou banque, on gérera ça autrement par la liquidité, par les achats de titres.
15:51 Et je pense que cette dichotomie on la comprend bien.
15:54 Donc en fait sur la hausse des taux, elle va se poursuivre et on peut dire que le marché a acheté plutôt l'hypothèse la plus gentille.
16:03 Après il y a le crédit, donc les banques, on a bien l'histoire d'UBS aujourd'hui,
16:09 mais on voit bien qu'à chaque fois c'est pareil, on a dit qu'il s'est passé des choses de chaque côté de l'Atlantique,
16:15 mais c'est du spécifique, ce n'est pas du général.
16:18 Et à chaque fois qu'on a un nouveau pépin qui arrive, on se dit "mon Dieu, est-ce qu'on est dans le général ?"
16:22 On ne sait pas répondre, on espère qu'on est dans le spécifique.
16:26 Ce qui est clair, c'est que d'une part les conditions de crédit se durcissent, la demande de crédit baisse,
16:32 et que quand les cours de bourse bancaire baissent, et bien ce n'est pas bon pour la politique de crédit des banques.
16:40 Donc en fait attention au cercle vicieux là-dessus, ça c'est notre environnement et on voit qu'il n'est pas très bon.
16:46 Moi je trouve que je ne suis pas un spécialiste des actions, mais quand je vois, prenons le cas américain,
16:52 bon, glissement sur un an des earnings per share attendus pour le premier trimestre -2,
16:58 quand on voit ce que les analystes nous disent des trois prochains trimestres c'est autour de zéro,
17:05 ça remontera au mieux en fin d'année ou en début d'année prochaine.
17:08 On a quand même un sacré moment, pas très facile à passer, avec des niveaux de multiples qui sont convenables,
17:15 et donc quel potentiel on a, surtout si du côté des taux d'intérêt ça se passe moins bien que ce que l'on disait.
17:22 Donc moi je trouve que du côté du marché, fort de tout ce que je viens de dire, je ne sais pas si c'est exact,
17:28 on a le sentiment qu'on a beaucoup acheté et qu'il y a peut-être moins de choses à attendre demain.
17:34 Frédéric, bon je rebondis, est-ce qu'il y a un bon, est-ce qu'il y a un cas possible qui permettrait au marché actions
17:41 d'enjamber quelques trimestres de baisse des profits, de médiocrité de la croissance ?
17:46 Alors moi je dirais qu'on fait face quand même à une croissance médiocre, puis on dit que les entreprises ont capacité quand même à monter leur prix.
17:53 Mais quand on regarde l'inflation américaine par exemple, c'est essentiellement des loyers,
17:57 ce n'est pas des produits d'entreprise, et quand on prend l'inflation des biens,
18:00 donc voilà ce que vendent les entreprises, on enlève l'éducation, la médecine, on est à 1,5%.
18:05 Donc on a quand même des entreprises qui ont pu monter leur prix de 1,5% sur un an et octroyer des hausses de salaire très supérieures, 3-4%.
18:13 Donc on voit bien quand même qu'il y a une pression sur les marges et que voilà, l'emploi américain,
18:17 alors c'est légèrement dégradé, mais il reste quand même plutôt fort.
18:21 Donc nous on voit mal comment tout ça peut tenir, et d'ailleurs oui on a quand même malgré tout,
18:25 comme le disait Hervé, une baisse des bénéfices sur une année, et nous voilà, on ne pense pas que ça va rebondir.
18:31 Mais ce n'est pas -5, -10 quoi !
18:33 Ce n'est pas -5, -10, et c'est peut-être un peu mieux que ce qui pouvait être pensé il y a 3 mois,
18:37 parce qu'au fond, voilà, on n'a pas eu de récession, notamment en Europe, on a eu un hiver doux,
18:43 puis aux États-Unis, ça ne s'est pas si mal passé que ça finalement, donc voilà, ça passe.
18:48 Mais attention, on a des indicateurs avancés qui sont particulièrement mauvais,
18:51 on a une courbe qui est plus inversée qu'aucun de nous ne l'a jamais vue,
18:56 et une courbe inversée ça indique pratiquement à chaque fois une récession.
19:00 Les indicateurs avancés indiquent clairement une récession aux États-Unis,
19:04 on a un crédit qui est ralenti, des banques qui ont quelques soucis,
19:07 donc voilà, si on a 0% de croissance bénéficiaire d'ici, sur les 3 ou 4 prochains trimestres,
19:13 je trouve que ce n'est pas si mal, déjà quand on voit qu'une récession...
19:16 C'est mieux qu'on puisse espérer quoi !
19:18 Un ralentissement, enfin une économie relativement à tonne, ce n'est pas de hausse, donc des chiffres d'affaires,
19:23 et puis quand même cette pression sur les marches dont je parlais tout à l'heure,
19:26 pour nous c'est quand même aujourd'hui, je dirais, pas le bon côté des marchés.
19:30 Ce qui peut, pour répondre à votre question, c'est que finalement on rentre quand même dans le cadre d'une inflation
19:36 qui a fortement baissé, c'est un peu plus de 1% sur les biens,
19:40 alors il y a encore les loyers mais bon ça peut être un autre sujet, mais ils vont probablement baisser,
19:44 donc les mauvaises nouvelles peuvent progressivement devenir des bonnes nouvelles,
19:49 c'est-à-dire pour nous ce qui fait monter les marchés, c'est pas...
19:53 Oui, effectivement on a évité le pire, peut-être en termes d'économie en Europe,
19:57 ce n'est pas les résultats des entreprises, ce n'est pas terrible en fait,
20:00 c'est tout simplement qu'aujourd'hui on se dit, après tout, d'autres se disent que nous d'ailleurs,
20:05 mais après tout les multiples de valorisation ne sont pas énormes.
20:09 C'est quoi 18, 19 sur le marché américain ?
20:11 Oui, c'est cher, mais ce n'est pas dingue, il y a quand même beaucoup de valeur de croissance sur ce marché-là,
20:17 et puis l'inflation étant probablement vaincue, si ça se passe mal,
20:21 eh bien on va enjamber ça, c'était votre question, parce que Jérôme Powell va évidemment nous aider.
20:28 La question qu'on peut se poser après, c'est attention quand même,
20:31 Jérôme Powell ne donne pas l'impression de vouloir baisser ses taux,
20:33 il y a quand même encore une force sur les loyers qui est importante,
20:36 une certaine inflation sur les services, des pertes de pouvoir d'achat du côté du consommateur,
20:41 donc peut-être qu'on va se retrouver un petit peu déçus de ce côté-là,
20:43 mais je crois que ce n'est pas l'économie aujourd'hui qui guide les marchés,
20:47 c'est vraiment les nouvelles anticipations de la Banque centrale américaine.
20:50 C'est intéressant parce qu'en matière de surprises économiques,
20:52 l'immobilier est un secteur qui pourvoit pas mal de surprises économiques positives,
20:57 alors partant d'attentes très négatives, partant de prix qui baissent certes,
21:01 mais je regardais le cash shiller du mois de février,
21:03 marque un arrêt de la baisse des prix immobiliers aux Etats-Unis,
21:06 pour la première fois depuis 8 ou 9 mois.
21:09 Alors c'est assez intéressant parce que ce qu'on a...
21:11 Il y a une forme de stabilisation quand même.
21:13 Oui, alors on est sur des niveaux quand même d'activité qui sont assez faibles,
21:16 je regardais les ventes de maisons d'oeuvre, on revient sur des niveaux proches,
21:20 crise, dernière crise immobilière, donc on est vraiment à un niveau assez faible,
21:26 et puis on a eu quand même des hausses de salaires, des hausses de revenus,
21:29 une légère baisse des taux hypothécaires aux Etats-Unis,
21:33 une légère baisse du prix des maisons, et donc on revient dans un immobilier
21:38 qui est un peu... Je dirais pas qui est très accessible sur une base historique,
21:41 mais qui est un peu moins inaccessible, alors qu'on a peut-être pas acheté...
21:45 Enfin, il faut quand même se loger, donc voilà, il y a une démographie,
21:49 donc à un moment donné, peut-être, on peut penser qu'on n'est pas très loin,
21:53 voilà, d'un point bas sur l'immobilier, c'est un peu ce que nous pensons,
21:58 on voit pas un gros rebond, je parle pas des prix, je parle de l'activité,
22:01 parce que les prix peuvent avoir un effet encore prolongé de baisse,
22:05 c'est quand même monté très très haut, mais voilà, à un moment donné,
22:07 il faut construire, voilà, on a des hausses de salaires,
22:10 ça devient un peu plus accessible, donc ce serait pas complètement étonnant
22:12 qu'on ait un léger rebond de l'immobilier, sans enthousiasme pour nous,
22:16 mais un petit peu quand même, voilà.
22:17 - Bon, dans le cycle, où est-ce qu'on voit le point bas des profits aux Etats-Unis,
22:20 en Europe, est-ce qu'il est encore devant nous, est-ce que c'est possible
22:22 que ce soit au cours de ce trimestre, enfin, pour les résultats du premier trimestre
22:26 publiés maintenant, Régis, et comment on évalue la cherté des marchés actions
22:32 en Europe, aux Etats-Unis, par rapport aux publications qu'on attend ?
22:36 - Ah non, non, je pense pas du tout que le point bas soit pour maintenant...
22:40 - Des profits, je parle. - Des profits, oui,
22:42 parce que comme je le disais, on est plutôt dans une situation,
22:45 il y a nombre de valeurs en Europe qui sont au plus haut des marges
22:50 de leur histoire, en ce premier trimestre 2023, et donc,
22:56 on peut pas être appelé à un point bas, à la fois en pourcentage,
23:00 le chiffre d'affaires, et aussi en termes absolus, d'ailleurs,
23:04 il y a beaucoup de titres, pas tous, mais un certain nombre de titres
23:08 qui sont quand même à leur niveau le plus élevé historiquement,
23:11 donc avec des multiples élevés sur des marges élevées.
23:15 Alors il y a un certain pan de la cote, en particulier, j'évoquais,
23:19 dans l'automobile, dans certains secteurs de l'acier, etc.,
23:22 qui avaient paniqué pas mal au moment de l'été, qui se sont,
23:26 de manière sans doute un peu excessive, qui se sont repris,
23:29 mais pas beaucoup. Il y a quand même une poche de la cote
23:33 qui, elle, anticipe déjà un fort ralentissement.
23:37 - L'automobile, c'est intéressant, toujours un secteur intéressant,
23:39 mais quand on regarde les PE du secteur auto en Europe,
23:42 le marché ne croit pas à la soutenabilité des marges
23:45 qui ont été reconstituées dans le Covid et qui ont même atteint
23:48 des niveaux peut-être un peu anormaux ou hors normes par rapport à l'histoire.
23:52 - Les multiples dans l'automobile, chez les constructeurs,
23:54 ont toujours été, enfin, depuis en tout cas des décennies,
23:57 extrêmement, extrêmement bas, compte tenu de la volatilité extrême
24:01 qu'on peut avoir comme résultat dans ce secteur,
24:04 puisque quand vous vous retournez, typiquement, c'est un secteur
24:07 qui passe d'un résultat positif à un résultat négatif.
24:10 Ce n'est pas votre résultat qui baisse de 10%,
24:12 c'est que vous passez de +5 milliards à -5 milliards.
24:14 Donc, voilà, vous avez un secteur qui est volatile
24:18 en termes de résultats, extrêmement volatile,
24:20 et donc les multiples du marché sont incroyablement faibles,
24:25 sauf effectivement Tesla, qui est interprété
24:29 comme étant un modèle complètement différent.
24:32 Mais il est certain que nous ne sommes pas au point bas des profits,
24:37 que le point bas des profits, il est devant nous.
24:40 Maintenant, quand est-ce que le marché va avoir suffisamment anticipé
24:46 ce point bas des profits pour qu'on puisse dire
24:48 "ça y est, on est reparti pour la hausse",
24:51 je pense qu'effectivement, ce n'est pas maintenant, puisque...
24:53 - Historiquement, le marché repart avant le point bas des profits.
24:56 Il ne faut pas attendre le point bas des profits pour se mettre à vendre.
24:59 - Mais il part après le point bas de la macro.
25:02 Parce qu'encore une fois, les profits sont décalés par rapport à la macro.
25:05 Le point bas des profits se fait assez longtemps après le point bas macro.
25:10 Donc le marché, il attend le point bas macro,
25:12 et il repart à partir du point bas, ce qu'il a estimé être le point bas macro,
25:16 mais donc effectivement, peut-être 10 ou 12 mois avant le point bas des profits.
25:21 Mais là, on n'a probablement pas atteint le point bas macro,
25:25 en tout cas, c'est la question à 1 000 francs.
25:27 - Seulement. J'aurais dit plus.
25:31 - On parlait de 1 000 euros, oui !
25:34 - Non, parce que c'était le jeu des 1 000 francs, alors voilà.
25:37 Un peu de nostalgie, un peu de nostalgie.
25:40 - On ramène à l'ère moderne, Régis.
25:42 Tesla, ça m'intéresse beaucoup.
25:44 Qu'est-ce qu'Elon Musk, avec sa stratégie pris d'une agressivité sans commune mesure,
25:50 qu'est-ce qu'il est en train de créer, là, pour les prochaines années ?
25:53 Pour le secteur automobile mondial, qu'est-ce que ça va générer comme conséquence ?
25:58 - Il est en train de répondre déjà à deux autres questions à 1 000 euros, si vous voulez,
26:03 qui étaient "Est-ce que Tesla, ça ressemble plus à Apple ou est-ce que Tesla, ça ressemble plus à Hermès ?"
26:09 Alors déjà, ça ne ressemble à aucun des deux,
26:11 parce que ni Apple ni Hermès n'ont jamais, dans leur histoire,
26:15 du jour au lendemain, baissé leur prix de 25 %.
26:18 Ça n'est jamais arrivé.
26:19 Alors je ne dis pas que c'est mieux ou moins bien qu'Apple ou Hermès,
26:21 mais en tout cas, ça ne ressemble pas du tout à ces deux business models.
26:27 Déjà, on peut les éliminer.
26:28 On peut remercier Elon Musk de nous avoir éclairés sur ce point.
26:31 Alors maintenant, effectivement, qu'est-ce que Elon Musk...
26:37 Elon Musk, je ne dis rien sur Elon Musk, mais je veux dire,
26:41 il y a une politique pris de Tesla qui est très étonnante et très déconcertante
26:48 par rapport à l'idée qu'on a d'un constructeur automobile,
26:52 qui est d'avoir pour stratégie de verrouiller les prix de ses modèles les plus attractifs
26:59 afin de tirer l'ensemble de sa gamme vers le haut,
27:05 jusqu'au moment où, véritablement, dans une crise majeure des volumes,
27:11 il était obligé d'écouler ses volumes et donc il était obligé de baisser ses prix,
27:15 mais pas dans des proportions telles.
27:19 Donc, je ne me mets pas dans la tête de Tesla.
27:23 Je ne sais pas qu'elle aura...
27:24 Est-ce qu'il y a une intention destructrice,
27:28 puisque, effectivement, on part d'une entreprise qui a un tel niveau de capitalisation,
27:32 un tel accès au marché financier qu'elle peut se permettre,
27:36 compte tenu de son aura, compte tenu de son image,
27:38 de détruire beaucoup de valeurs à un moment donné,
27:41 de détruire ce qu'on appelle du fric-à-chlos, donc de la génération de trésorerie,
27:45 à un moment donné, alors que les autres n'ont pas les reins suffisamment solides pour les accompagner.
27:52 Donc, est-ce qu'il y a cette volonté délibérée d'inonder le marché ?
27:57 Est-ce qu'il y a une crainte vis-à-vis de la pression chinoise ?
28:02 Il est certain que, dans le cadre de l'électrification du parc,
28:07 les Chinois ont un avantage considérable,
28:11 ou plutôt, ils perdent le désavantage qu'avait l'Europe en particulier,
28:16 sur l'histoire du moteur thermique, le nombre de technologies qu'il y a dans un moteur thermique,
28:20 auxquelles les nouveaux entrants ne pouvaient pas avoir véritablement accès.
28:25 Là, on est dans un marché qui est neuf, c'est très pratique pour les nouveaux entrants,
28:28 en particulier pour les nouveaux entrants qui ont un gros avantage de coût.
28:31 Est-ce qu'il y a cette inquiétude-là de la part de Tesla,
28:35 ou est-ce qu'il y a une véritable inquiétude en propre sur l'attractivité de ses propres modèles,
28:40 en disant "mes modèles ne sont plus suffisamment attractifs par rapport à la concurrence,
28:44 et je suis obligé pour faire de volume d'aller se...
28:47 Je vous laisse ces trois hypothèses et je ne vais pas y répondre".
28:50 C'est peut-être un peu détroit !
28:52 Mais voilà, c'est un cas effectivement nouveau et perturbant pour l'ensemble du secteur.
28:57 Vous parliez de l'accès de Tesla au marché de capitaux.
28:59 En 2020, il lève deux fois 5 milliards comme ça.
29:03 5 milliards, c'est le free cash flow généré par un groupe comme Volkswagen sur un exercice complet.
29:07 Bien sûr, bien sûr. Et c'est la capitalisation de l'époque de...
29:10 Vous voulez parler automobile, Hervé ?
29:12 Moi, je n'ai pas grand-chose à dire, mais ce que je pense profondément,
29:16 c'est que l'automobile à moteur thermique, il y avait un modèle économique derrière,
29:22 et qu'une voiture à moteur électrique, ce n'est pas pareil.
29:25 Les moteurs électriques, ce sera les mêmes à peu près chez tout le monde,
29:28 les performances vont être très proches,
29:30 et donc ce qui va faire vendre une voiture à moteur électrique,
29:33 ce n'est sans doute pas ce qui faisait vendre une voiture à moteur thermique.
29:37 Et je pense que dans ce cas-là, des qualités de design, des qualités de confort, des qualités de prix,
29:44 tout ça, plus on va, je dirais, banaliser le marché de la voiture électrique,
29:50 plus en fait les critères vont changer.
29:52 Et est-ce que Musk n'est pas simplement en train de se rendre compte
29:56 que jusqu'à maintenant il bénéficiait d'une comparaison dans le cadre d'un modèle économique thermique,
30:04 et en train de se rendre compte que tout ça rippe,
30:07 et donc c'est vrai qu'il est cher, c'est vrai que les voitures telles Tesla
30:10 ne sont pas dessinées de façon la plus belle possible.
30:15 Et donc je pense que...
30:17 - C'est sur le point de vue.
30:19 - Oui, enfin, c'est un point de vue,
30:22 n'empêche que c'est un peu pâteau une Tesla, pour dire le vrai.
30:25 Et donc moi j'ai quand même l'impression que,
30:28 sans parler d'une voiture électrique lourde à autonomie faible,
30:33 est-ce que c'est vraiment l'avenir de ces voitures demain ?
30:37 Moi je ne suis pas certain.
30:39 Si on réfléchit, une batterie c'est lourd, il faut donc que la voiture soit légère,
30:43 et on fait plutôt des petites voitures électriques qui pourraient nous mener loin.
30:46 Et je trouve que tout le monde est parti sur l'équivalent SUV en électrique,
30:51 ce qui fait que ça pèse sur l'autonomie.
30:53 Moi j'ai l'impression qu'en termes de modèle,
30:55 il y a encore beaucoup de questions, qu'on n'est pas mature.
30:58 Alors est-ce que Musk est en avance sur les autres,
31:01 et que la baisse des prix envoie un signal ?
31:04 C'est possible, mais tout ça ne me semble pas très stabilisé pour le moment.
31:08 - La taille du véhicule, ça compte sur un marché comme les Etats-Unis,
31:12 j'ai l'impression encore, je veux dire, le "Big is beautiful".
31:15 - C'est moins gros qu'il y a qu'elle s'est dessinée.
31:17 - C'est déjà un peu moins gros, mais c'est vrai que le SUV Tesla c'est quand même...
31:20 - C'est vrai que le rendement d'un moteur électrique est extrêmement décroissant avec le poids,
31:27 et de ce point de vue là c'est différent d'un moteur thermique.
31:30 Donc si l'idée de l'électrification c'est l'économie d'énergie,
31:33 la grosse voiture électrique c'est pas le même.
31:38 - BYD répond au problème, la Citadine électrique BYD présentée au Salon de Shanghai la semaine dernière,
31:43 c'est 10 000 euros prix de départ, et c'est la taille d'une Clio.
31:47 Et c'est 400 km d'autonomie comme les autres.
31:49 Frédéric, sur le marché américain, un point qui a été soulevé par les analystes d'une banque,
31:55 que je ne citerai pas, mais évidemment banque majeure de Wall Street,
31:58 c'est le thème de l'IA générative,
32:01 qui génère la moitié de la performance du S&P 500 et du Nasdaq depuis le début de l'année.
32:05 C'est-à-dire la concentration sur quelques grandes valeurs,
32:07 Microsoft par exemple qui publiera ce soir, Alphabet Google,
32:10 Nvidia qui a dû prendre 80% depuis le début de l'année,
32:13 je crois qu'il y a Salesforce aussi dans le groupe.
32:16 Ce groupe de valeurs qui a été boosté par l'effet d'intérêt démultiplié autour du GPT,
32:23 comme on dit, explique plus de la moitié de la performance du marché américain.
32:27 Et si on rajoute un peu de la rotation défensive qui a poussé quelques poids lourds,
32:31 de la santé par exemple également, on explique la totalité de la hausse du marché américain,
32:36 ce qui en fait la hausse peut-être la plus étroite selon les analyses de JP Morgan en l'occurrence depuis 1990.
32:41 C'est une hausse qui est très concentrée. On parlait du cycle économique qui cafouille,
32:46 les baisses bénéficiaires c'est essentiellement quand même surtout l'aspect cyclique.
32:51 Il y a quand même sur ces valeurs-là un aspect baisse de taux.
32:54 Souvenons-nous, là 2022 c'était le krach obligataire, 2023 les taux rebaissent un peu.
32:58 Donc ça c'est quand même favorable aux valeurs de croissance et puis ce boost GPT, oui.
33:03 Effectivement, nous ça nous paraît particulièrement intéressant, surtout pour les grandes valeurs.
33:07 Finalement pourquoi ? Parce que voilà c'est un jeu de grands joueurs.
33:11 Microsoft vient de mettre 10 milliards sur la table, c'est pas tout le monde qui peut se l'offrir.
33:15 Meta, ils investissent autour de 35 milliards de dollars par an sur différents projets de recherche,
33:21 dont évidemment essentiellement l'intelligence artificielle.
33:24 Donc c'est seulement les gros joueurs qui vont pouvoir le faire et puis en plus il faut pouvoir le monétiser.
33:28 C'est-à-dire qu'une fois, évidemment on va beaucoup s'aider chacun dans nos travaux, peut-être vous avez commencé,
33:33 moi j'utilise Chajipeti, Perplexity, AI, je ne sais pas si vous connaissez.
33:38 Voilà c'est très intéressant parce qu'en plus ils nous donnent les articles de référence.
33:42 Mais ça bon...
33:43 Il y a déjà une valeur d'usage aujourd'hui, sans aucun doute.
33:48 Ah bah oui, ça marche très très bien.
33:51 Mais voilà, pour le monétiser, il faut quand même avoir déjà, être capable de vendre sur Internet.
33:58 Et donc ça c'est Amazon, c'est Google, c'est tous les gros joueurs.
34:02 Et puis en plus, voilà, c'est souvent des gros sur le cloud.
34:06 Donc évidemment, beaucoup de données stockées.
34:08 Donc tout ça fait, booste effectivement les grosses valeurs.
34:11 Nous ça nous paraît assez justifié.
34:13 Alors c'est vrai que ça rejoint cette idée que peut-être les indices sont fragiles.
34:20 Mais bon, cette hausse malgré tout, si on enlève toutes les autres valeurs,
34:26 ça nous paraît relativement bien justifié.
34:29 Bien sûr, la santé aussi, c'est un secteur qui aujourd'hui connaît des innovations extrêmement importantes.
34:34 Donc nous on va encore préférer le secteur des biothèques.
34:37 Alors c'est un petit peu plus volatile, on va dire, ça bouge un peu plus.
34:40 Il vaut mieux être très très diversifié.
34:42 Mais il y a des nouveaux traitements qui sont trouvés.
34:45 Moderna, il y a quelques temps, ça y a eu une standing ovation.
34:49 Voilà un dernier colloque de la santé pour avoir eu 100% de succès sur un cancer un peu tenace du colon.
34:57 Il y a énormément de traitements qui sont en cours.
34:59 Donc non seulement c'est défensif, la population vit, il y a l'accès à la santé dans les émergents.
35:04 Mais en plus, il y a une vague d'innovation.
35:06 Il y a un vrai regain de conviction sur la santé là, parce que c'est vrai qu'on a vu les valeurs un peu pharma, traditionnelles, reprendre le dessus.
35:12 La question étant de savoir, est-ce que c'est une position d'attente des investisseurs sur un secteur défensif,
35:18 parce qu'on ne sait pas trop où on va, ou est-ce qu'il y a une vraie conviction derrière qui peut se développer ?
35:22 Je pense qu'il y a trois choses.
35:23 Il y a d'une part que ce sont des valeurs de croissance, donc on a un environnement obligataire qui est plus porteur.
35:28 D'autre part, il y a cette innovation.
35:30 Alors l'innovation, on ne la découvre pas depuis le début de l'année.
35:32 Mais on voit quand même qu'il y a une tendance générale à l'accélération de l'innovation.
35:36 Donc ça c'est porteur.
35:37 Je pense que si on prend un mouvement, je dirais, plus récent, effectivement, on ne sait plus trop quoi acheter.
35:43 Voilà, les taux baissent, la fête va peut-être faire quelque chose.
35:48 On veut avoir des actions en portefeuille, on n'a pas très envie d'avoir du cyclique.
35:51 On va sur du défensif ou de la croissance séculaire.
35:54 Je trouve que c'est un mouvement qui est aussi en partie tactique, il faut le reconnaître,
36:00 mais qui est quand même soutenu à moyen terme par des fondamentaux intéressants.
36:03 C'est une bonne question.
36:04 De quelle manière, quelqu'un qui ne serait pas exposé aux risques d'action aujourd'hui,
36:08 de quelle manière vous lui conseilleriez de s'exposer au marché actions ?
36:12 Par quel secteur, par quel style, par quel marché ?
36:16 D'abord, il n'y a pas une nécessité absolue d'être exposé au marché actions.
36:20 Tout le temps.
36:22 Nous dit le directeur de la gestion actions de la ZARP, alors celle-là.
36:26 Il y a des périodes où le marché actions ne présente pas d'attrait particulier,
36:31 en particulier quand les taux d'intérêt sont plus élevés, les multiples actions restent élevées.
36:38 Finalement, la prime de risque qu'on appelle la prime de risque actions,
36:42 c'est-à-dire l'écart entre le rendement que procurent les actions et le rendement obligataire est bas.
36:48 Du coup, le marché est peu attractif.
36:50 Mais il est certain qu'à ces niveaux de multiples et dans le contexte actuel,
36:56 la pharma semble être un vecteur idéal parce que la pharma n'est pas soumise aux aléas macroéconomiques.
37:06 Il y a une quasi insensibilité du secteur, à moins qu'on aille vers une économie de guerre, si vous voulez,
37:12 mais une quasi insensibilité du secteur à toute forme de conjoncture économique.
37:20 Et les multiples du secteur sont assez bas, ce qui la protège assez bien du risque de compression de multiples
37:29 liés à la hausse des taux d'intérêt, justement.
37:32 C'est un secteur qui est assez peu sensible à l'inflation.
37:35 - Il n'y a pas de problème de pricing ?
37:37 - Si, il y a toujours un problème de pricing.
37:39 C'est toujours l'objet de négociations avec les gouvernements.
37:42 Mais en général, les contrats sont assez bien corrélés à l'inflation.
37:46 Pas toujours, mais de toute façon, comme on est dans un secteur dont les marges sont structurellement très élevées,
37:53 l'impact inflation est faible en pourcentage du résultat.
37:58 C'est un secteur qui est assez bien protégé.
38:00 Et comme cela vient d'être dit, c'est un secteur qui est en pleine innovation de tous côtés.
38:07 On parle de l'intelligence artificielle, on parle de l'immunothérapie.
38:11 - Et plus que d'habitude, il y a une nouvelle vague d'innovation.
38:13 La santé, les biotech, ça fait 10 ans qu'on en parle quand même.
38:15 - Il y a eu une décennie très creuse entre 2000 et 2010,
38:18 où les grands groupes ont tenté de vivre sur leurs acquis, de prolonger.
38:26 - Et puis la falaise des brevets est arrivée.
38:28 - La fameuse falaise des brevets, postérieure à 2010 et même jusqu'à 2015.
38:32 Et puis il y a eu l'immunothérapie depuis le début des années 2010,
38:36 dans le cancer qui est multiforme.
38:39 Il y a beaucoup de choses, les anti-drug conjugates, les anti-body-drug conjugates, les ADC.
38:46 Encore une fois, je le disais, l'intelligence artificielle, le vaccin,
38:51 il y a vraiment énormément, dans les maladies auto-immunes,
38:54 il y a beaucoup d'innovation en permanence.
38:56 Et on est dans une dynamique qui est maintenant, depuis plusieurs années,
39:00 qui continue d'être extrêmement favorable pour l'ensemble du secteur.
39:03 - On a vu pas mal de deals ces derniers jours et semaines animer le secteur.
39:08 Des deals, ça va du 2-3 milliards, il y a eu quand même des deals un peu plus substantiels.
39:12 On voit qu'il y a quand même de l'activité, de la dynamique.
39:14 - Il y a un risque juridique aux Etats-Unis, par contre, qui pèse un petit peu sur le secteur,
39:18 et tous les procès qui ont lieu sur...
39:21 - Les opioïdes, etc. ?
39:22 - Non, sur les effets des anciens médicaments dans le cancer.
39:28 Pratiquement, à chaque fin de vie d'un médicament, il y a un procès aux Etats-Unis.
39:32 Il y a un petit risque juridique qui pèse un peu sur les multiples du secteur, en revanche.
39:36 - Hervé, je voulais juste prendre quelques minutes pour revenir avec vous sur les banques centrales.
39:40 Une question sur la Fed la semaine prochaine.
39:42 Bon, 25 points de base, c'est le consensus. Le marché estime que ce sera la dernière.
39:47 Est-ce que, tactiquement, Jérôme Poil et la Fed ont intérêt à dire que c'est la dernière,
39:52 s'ils pensent que c'est la dernière ?
39:54 - Non, ils n'ont pas intérêt parce qu'on reste en terrain inconnu.
40:00 L'inflation, mesurée par le noyau dur, ne ralentit pas.
40:05 Elle a simplement plafonné à 6 %, à peu près.
40:10 Et qu'est-ce que l'on voit en amont de cette inflation ?
40:14 Il y a des questionnements sur l'énergie, parce qu'il y a des questionnements sur la situation internationale,
40:20 sur le comportement d'acteurs, donc ça, on ne sait pas très bien.
40:24 Sur les produits alimentaires, vous êtes face à peu près aux mêmes questionnements.
40:29 Il vous reste le noyau dur.
40:31 Le noyau dur, ce qu'on observe aujourd'hui, c'est qu'il y a peut-être un début de ralentissement des salaires,
40:37 peut-être, dans le cadre de la normalisation du marché du travail, à partir d'un niveau tendu.
40:44 Et puis, on se trouve avec des gains de productivité qui, aujourd'hui, ne sont pas bons du tout.
40:49 Ce qui fait que les coûts salariaux unitaires, aujourd'hui, aux Etats-Unis, ils sont sur des rythmes de 4 à 5 %.
40:56 Avec des coûts salariaux unitaires à 4 ou 5 %, réussir à revenir sur des prix à 2, c'est compliqué.
41:03 Alors, si on ajoute en plus le comportement de marge, j'ouvre juste une parenthèse.
41:07 Quand on a pointé du doigt les entreprises, en fait, on regardait les déflateurs du produit intérieur.
41:15 Donc, en fait, c'est un prix de la valeur ajoutée du PIB.
41:19 J'ai réussi à le dire.
41:20 Le prix du PIB.
41:21 Alors que les prix à la consommation, vous embarquez des consommations intermédiaires en tout genre.
41:26 Et donc, la comparaison n'est pas tout à fait possible.
41:29 Dans toute période d'inflation, il y a un côté opportuniste.
41:32 Les entreprises l'ont eu cette fois-ci, comme elles l'avaient eu avant.
41:36 Après, leur impact est sans doute moins fort que ce qu'on voit sur le prix du PIB.
41:40 Je referme la parenthèse.
41:41 Mais donc, je reviens sur la Fed.
41:43 Dans ce contexte-là, elle est forcément prudente.
41:46 Donc, elle ne va pas s'engager sur ce qu'elle fera après.
41:50 Elle l'a dit, elle est dépendante de l'environnement, des données.
41:53 Elle sera comme ça.
41:54 Quant à l'idée que d'ici à la fin de l'année, on pourrait avoir une baisse des taux d'intérêt,
42:00 comme disent les Américains, c'est du "wishful thinking".
42:03 On aimerait, on pense que, on croit que.
42:06 Mais en fait, dans ce que l'on voit sur les prix, il faudrait vraiment qu'on se dise,
42:14 les prix ont baissé vraiment.
42:16 Les taux d'intérêt réels, les taux d'intérêt de marché moins l'inflation,
42:22 recommencent à être très positifs, à l'être trop.
42:27 Et dans ce cas-là, ça pousserait la Fed à agir.
42:29 Mais pour le moment, on n'en est pas là.
42:32 Donc, à mon avis, elle ne va pas se dévoiler du tout.
42:35 D'accord avec ça, Frédéric, chez Piquet, ce sera la dernière hausse de taux, mais on le saura qu'après ?
42:40 Je pense qu'effectivement, dernière hausse de taux,
42:42 puis bon, ça n'a pas été tellement contredit jusque-là qu'ils allaient monter,
42:45 donc probablement, ils vont le faire.
42:47 Est-ce qu'ils vont dire que c'est la dernière ?
42:50 En général, ils ne sont jamais aussi clairs, évidemment.
42:53 On ne s'en garde plus.
42:54 Ils veulent se laisser des marges de manoeuvre.
42:56 Nous, ce qu'on aimerait, déjà, avoir le point de vue de Jérôme Powell
43:00 et de ses gouverneurs sur la crise bancaire.
43:03 On va voir un petit peu ce qu'il nous dit sur les perspectives d'évolution du crédit.
43:08 Il y aura des enquêtes de crédit juste avant pour la Fed et la BCE au début de semaine prochaine.
43:11 Ça, ça va être important.
43:12 Mais je crois que pour lui, pour nous, une des questions aujourd'hui qui se pose,
43:16 c'est effectivement les composantes de l'inflation.
43:19 La plupart des services sont quand même en train de se stabiliser,
43:22 mais ce n'est pas assez vite, mais c'est sur les loyers.
43:24 Qu'est-ce qu'il pense aujourd'hui de cette inflation qui persiste là-dessus ?
43:28 Est-ce qu'il y a, comme beaucoup d'acteurs de marché,
43:30 dont nous, il a le sentiment qu'après tout, ça va suivre le marché immobilier ?
43:36 Le marché immobilier n'a pas été très bon ces dernières années,
43:39 donc ça va se faire.
43:41 Ou est-ce qu'il va vouloir vraiment attendre des preuves ?
43:44 Donc ça, je pense que ça va…
43:46 Est-ce qu'il va nous dire qu'il anticipe, déjà ?
43:48 Ou est-ce qu'il va nous dire qu'il veut des données dures
43:51 avant de modifier sa politique monétaire ?
43:53 Je pense que c'est probablement ça qui sera regardé.
43:56 Pour conclure, qu'est-ce qui guide la logique d'investissement aujourd'hui ?
43:59 C'est une position prudente, offensive ?
44:02 Valeur de croissance.
44:04 Prudence sur tout ce qui est cyclique,
44:06 donc peut-être un peu plus sur l'Europe qu'aux États-Unis.
44:08 On reste sur les valeurs de croissance, même s'ils ont bien progressé.
44:11 On croit que l'inflation baisse, les taux vont être relativement stables.
44:14 On va chercher de la croissance bénéficiaire et on en trouvera là.
44:17 Et on n'en a pas beaucoup parlé, mais nous, rebond fort,
44:20 économique fort du côté chinois sur des valorisations faibles.
44:23 Pourquoi le marché n'achète pas ?
44:25 Le marché n'achète pas parce que ça ne fait pas bonne impression
44:28 de faire circuler Taïwan, d'avoir cette espèce de dispute,
44:31 un peu plus qu'une dispute technologique entre la Chine et l'Occident.
44:38 Nous, on ne pense pas qu'il va y avoir un rideau de fer entre les deux régions.
44:41 Et donc, sur des primes de risque qui sont très élevées,
44:45 les actions chinoises sont déjà en général pas chères,
44:47 mais là, elles sont encore moins chères.
44:49 Et là, cette fois-ci, des révisions à la hausse des bénéfices
44:51 qui sont assez importantes aujourd'hui en Chine,
44:53 compte tenu de la configuration du rebond.
44:55 Mais à la fin, pour nous, c'est quand même les bénéfices
44:58 qu'il emporte sur le sentiment.
45:01 Donc, il y a un moment, il y a un wake-up call à attendre
45:03 quand même sur le marché actuel.
45:05 Je pense que les investisseurs attendaient
45:07 le fait que le consommateur chinois revienne vraiment.
45:10 Et là, il y a 10% de croissance, pas loin, annualisé,
45:14 plus de 30% de croissance de la consommation
45:16 depuis le début de l'année.
45:18 C'est quand même pas mal.
45:19 Et puis, il y avait des craintes sur l'immobilier.
45:21 On se disait, l'immobilier est complètement foutu.
45:23 Il a pris un choc trop grand.
45:25 On se souvient, en 2008, combien de temps ça a duré.
45:27 Là, ça a l'air de rebondir quand même de ce côté-là aussi.
45:29 Donc, finalement, il y a deux doutes
45:31 qui sont levés sur l'économie chinoise.
45:33 Un petit peu, quelques déclarations un petit peu...
45:36 - Oui.
45:37 (Rires)
45:38 - Un petit peu moins émotionnelles
45:40 pourraient éventuellement aider.
45:42 Non, mais voilà, on sait bien que l'affrontement, il est là
45:45 et il va durer, mais est-ce qu'il va s'aggraver
45:47 au point que le raisonnement économique va disparaître ?
45:50 Ça, aujourd'hui, on n'y croit pas.
45:52 - Merci beaucoup, messieurs.
45:53 On s'arrêtera là pour ce soir.
45:54 Merci d'avoir été les invités de Planète Marché.
45:56 Frédéric Rollin, Piquet Assets Management,
45:58 Hervé Goulet-Dekker, Accuracy et Régis Béguet,
46:00 Lazare Frères Gestion.
46:02 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse chaque soir,
46:14 c'est le quart d'heure thématique.
46:16 Le thème ce soir, c'est celui du droit à l'erreur
46:18 sur le plan de l'investissement.
46:20 Nous en parlons avec Adil Amor, à mes côtés en plateau,
46:23 directeur général de Shell Surprise Gestion.
46:25 Bonsoir, Adil.
46:26 - Merci beaucoup d'être avec nous.
46:28 C'est effectivement le thème qui vous intéresse,
46:31 cette idée du droit à l'erreur
46:33 et même d'un retour du droit à l'erreur
46:36 dans les marchés qu'on connaît aujourd'hui,
46:38 dans un contexte macroéconomique, monétaire, géopolitique
46:42 qui atteint un niveau d'incertitude sans doute extraordinaire.
46:46 Malgré tout, il y a cette carte du droit à l'erreur
46:50 qui avait complètement disparu du jeu des marchés
46:52 pendant toute la période QI, Infini, Banque Centrale, etc.
46:57 et qui revient sur le devant de la scène.
46:59 Il faut expliquer ce que c'est que ce concept du droit à l'erreur,
47:01 comment ça se matérialise,
47:03 notamment dans des marchés de crédit dont vous êtes spécialiste
47:06 et qu'est-ce que ça veut dire pour l'investisseur ?
47:08 - Non, bien sûr. Bonsoir, Grégoire.
47:10 Alors, effectivement, aujourd'hui, vous l'avez dit,
47:13 on est dans un contexte empreinte d'incertitude,
47:16 géopolitique, monétaire, économique, croissance, inflation,
47:19 bref, on connaît tout cela,
47:21 et on en parle à longueur de journée.
47:23 Le sujet aujourd'hui, c'est qu'on considère
47:25 chez le Chef d'Empreinte Gestion
47:27 qu'il est quand même assez délicat, à horizon 3 mois, 6 mois,
47:30 d'avoir des prévisions sur les marchés
47:32 avec un niveau de confort suffisant,
47:34 c'est-à-dire avec une probabilité supérieure à 50%
47:36 en termes de target, etc., sur les différents actifs.
47:38 Donc, le positionnement que l'on prend
47:40 et le prisme que l'on prend, c'est de dire
47:42 qu'il faut qu'on s'autorise quand même
47:44 un droit à l'erreur, donc se tromper.
47:46 Ça veut dire quoi concrètement ?
47:48 C'est simplement, imaginons que finalement
47:50 le scénario ne se réalise pas, par exemple la Fed,
47:52 on passe à 50 BP ou 75 au lieu de 25,
47:54 normalement ça ne devrait pas arriver,
47:56 mais on ne sait jamais, et on a vu beaucoup quand même
47:58 de surprises arriver depuis le début de l'année,
48:00 eh bien, mon investissement sur les marchés à action,
48:02 ou crédit, ou ce qu'on veut,
48:04 ben, in fine, je voudrais bien
48:06 qu'il ne touche pas mon capital,
48:08 c'est-à-dire mon investissement initial.
48:10 Il faut pouvoir supporter ces surprises,
48:12 effectivement, et ces événements surprises
48:14 qui se sont multipliés depuis 3 ans.
48:16 Exactement, et la grande nouveauté,
48:18 et vous l'avez dit Grégoire aussi,
48:20 c'est qu'on a complètement changé de paradigme.
48:22 Donc, je vais illustrer simplement
48:24 via le marché du crédit, on est passé d'un monde
48:26 avec une injection de liquidités massives,
48:28 des taux négatifs,
48:30 ou au meilleur des cas, nuls, dans les différentes
48:32 zones géographiques, aujourd'hui les taux sont positifs,
48:34 pendant un petit bout de temps,
48:36 ça c'est, on va dire, un consensus de marché
48:38 qui fait foi, et au moins ça on peut le dire,
48:40 et l'inflation, la cible des 2%,
48:42 on y est, on y restera
48:44 à minima, même plus,
48:46 comme on constate aujourd'hui,
48:48 dans ce contexte, les taux ont monté. Alors, sur le marché obligataire,
48:50 qu'est-ce que ça veut dire ? Il y a deux volets.
48:52 Le premier, c'est que les rendements sont positifs.
48:54 Du 4% à 5%, aujourd'hui,
48:56 ça ne choque strictement personne.
48:58 Ce qui, évidemment, n'était pas le cas
49:00 durant les dernières années, notamment dans la période pré-Covid.
49:02 Quand on a ce rendement obligataire, de façon
49:04 assez simple, une obligation donnée,
49:06 à horizon 5 ans, donc une maturité de 5 ans,
49:08 avec un rendement de 5%,
49:10 bah mécaniquement, sur un an,
49:12 on a le droit de se
49:14 tromper sur l'évolution
49:16 de la prime de risque de l'émetteur en question
49:18 jusqu'à 1,25%.
49:20 C'est-à-dire, si on passe de
49:22 5% sur le rendement à 6,25%,
49:24 eh bien, on ne perd strictement
49:26 aucun euro. Ça, c'est le fameux
49:28 3€. Pas de perte en capital ? Pas de perte en capital.
49:30 De 5 à 6,25% de rendement,
49:32 on rappelle, ça veut dire que baisse de la valeur du papier
49:34 obligataire, mais ce n'est pas
49:36 une baisse qui entame le capital par rapport
49:38 au rendement, à la compensation qu'on a
49:40 en termes de rendement. C'est exactement cela
49:42 et mécaniquement, ce qu'on dit, c'est que
49:44 évidemment, on doit continuer à faire des
49:46 anticipations de marché, c'est notre métier.
49:48 C'est ce qui nous anime, naturellement. Maintenant,
49:50 si on fait une anticipation et qu'in fine,
49:52 un émetteur donné,
49:54 sa prime de risque au crédit augmente
49:56 de 50 points de base, on continue
49:58 à rémunérer l'épargne et finalement,
50:00 on a réussi à amortir finalement
50:02 un scénario qui est adverse par rapport
50:04 au nôtre, tout en maintenant
50:06 finalement, un niveau de valorisation intéressant.
50:08 Droit à l'erreur, vous l'avez parfaitement bien illustré
50:10 Adil, ça ne veut pas dire droit
50:12 de faire n'importe quoi. Il y a des limites au droit
50:14 à l'erreur. Jusqu'à 1,25%
50:16 de rendement supplémentaire, je peux
50:18 conserver mon capital
50:20 sur une obligation 5%
50:22 sur 5 ans.
50:24 Qu'est-ce que ça
50:26 veut dire en matière d'investissement
50:28 et comment ça doit se traduire pour un investisseur
50:30 dans le marché de crédit aujourd'hui ?
50:32 Est-ce que ça veut dire que toutes les opportunités sont bonnes
50:34 à saisir ? Comment on sélectionne justement
50:36 en intégrant cette idée d'un droit
50:38 à l'erreur, d'un matelas
50:40 de confort qu'on peut avoir aujourd'hui
50:42 sur ce marché de crédit ?
50:44 C'est un point qui est fondamental.
50:46 Tout n'est pas acheté au niveau du marché d'aujourd'hui.
50:48 Ça c'est évident. Par contre, il faut
50:50 vraiment avoir cette petite musique en tête
50:52 sur le marché obligataire. Il y a du rendement
50:54 et on a le droit de se tromper un petit peu.
50:56 Pas trop, mais un petit peu. Ça c'est fondamental.
50:58 Par contre, il y a, on va dire
51:00 sur le volet un peu plus spécifique, et on l'a dit,
51:02 la macro c'est extrêmement
51:04 intéressant, mais les liquidités ne sont plus aussi
51:06 abondantes, donc elles drivent moins
51:08 les évolutions, on va dire, tendancielles
51:10 au niveau des marchés. L'analyse
51:12 des émetteurs, la sélection des titres
51:14 et des structures de financement est fondamentale.
51:16 Je vais illustrer simplement. On veut financer
51:18 une entreprise, par exemple,
51:20 industrielle. On prend un exemple, par exemple, Peugeot.
51:22 Imaginez ça. Si on finance
51:24 Peugeot, qui a un bilan
51:26 avec des liquidités qui sont, on va dire,
51:28 omniprésentes, qui arrivent, finalement,
51:30 à transformer aussi le fameux EBITDA
51:32 en liquidités palpables,
51:34 pas juste un artifice comptable,
51:36 et en même temps, si par hasard il y a des actifs
51:38 qui sont tangibles, même si je
51:40 finance PSA et que finalement,
51:42 je me trompe un petit peu, j'ai quelque chose
51:44 à récupérer pour recouvrir mon investissement.
51:46 Et si je vais encore plus loin,
51:48 dans certains financements, on peut même demander des
51:50 sûretés, des actifs, finalement,
51:52 qui viennent gager le prêt que j'octroie
51:54 finalement à une entreprise.
51:56 Exactement que ce qui se passe sur le
51:58 secteur bancaire. On transforme, finalement,
52:00 le métier de banquier via les marchés de capitaux,
52:02 mais la logique est la même.
52:04 Ça, c'est un élément qui est assez factuel.
52:06 Donc le rendement, pour résumer,
52:08 il est là, il nous protège, en cas
52:10 de sous-brosseau, on va dire contenu, quand même,
52:12 au niveau des marchés, et sur le risque
52:14 potentiel de défaillance d'un émetteur,
52:16 pour faire une bonne sélectivité dans ce
52:18 que l'on veut acheter ou pas, là, c'est
52:20 de l'analyse au cas par cas,
52:22 sur la structure financière, qu'est-ce qu'on a concrètement,
52:24 est-ce que c'est du tangible ou pas,
52:26 et bien sûr, si on peut avoir des sûretés
52:28 pour se sécuriser, là, on a le graal.
52:30 Quelle est la translation de ce droit
52:32 à l'erreur, alors parfaitement clair sur le
52:34 plan des marchés de crédit,
52:36 sur les marchés actions ?
52:38 Ce droit à l'erreur, il existe
52:40 aussi pour les investisseurs actions ?
52:42 Effectivement, et en tout cas,
52:44 nous, c'est vraiment notre tête-motive.
52:46 On pense qu'on est dans un environnement où,
52:48 pour nos investisseurs,
52:50 on doit chercher des supports et des stratégies
52:52 d'investissement qui embarquent un droit à l'erreur.
52:54 Donc, sur le marché du crédit, on va dire que c'est l'illustration qui est naturelle.
52:56 Sur le marché actions, on translate
52:58 le même raisonnement. Comment ?
53:00 Déjà, le premier point, c'est qu'aujourd'hui,
53:02 je pense qu'il est quand même
53:04 assez difficile de parler de styles
53:06 à plébisciter l'un versus l'autre.
53:08 Les fameux styles de croissance,
53:10 très bien, qui ont été poussés par
53:12 la baisse des taux, par la liquidité
53:14 extrêmement accommodante et tout ce que l'on
53:16 connaît, évidemment, des cycles d'accommodation
53:18 par des banques centrales versus
53:20 la value, des valeurs qui ne sont pas
53:22 trop chères, en espérant avoir une récouverie qui est intéressante.
53:24 Aujourd'hui, en termes de style,
53:26 le monde a changé.
53:28 Il faut être assez agnostique.
53:30 Ça, c'est un point qui est assez important.
53:32 Maintenant, concrètement, je vais l'illustrer
53:34 assez simplement. Je vais donner un exemple sur,
53:36 par exemple, le secteur du luxe.
53:38 Des entreprises comme LVMH
53:40 ou comme L'Oréal, certes,
53:42 les valorisations sont extrêmement élevées.
53:44 Ça, c'est ce que l'on entend tous les jours et c'est vrai.
53:46 En termes de multiples de
53:48 ratio cours sur bénéfice, etc.
53:50 Mais, in fine, ce que l'on constate
53:52 dans l'environnement économique
53:54 dans lequel on se trouve aujourd'hui,
53:56 c'est-à-dire une croissance qui est molle, voire négative
53:58 légèrement en termes réels, même si en termes
54:00 nominaux, ça augmente avec l'inflation, il ne faut pas l'oublier.
54:02 Voilà, ça, c'est un point qui est important.
54:04 De l'inflation... - On le voit dans les résultats et les chiffres d'affaires
54:06 des entreprises en valeur. - Exactement.
54:08 Et ça, c'est un point
54:10 qui est assez crucial.
54:12 Donc, croissance molle, inflation qui est installée.
54:14 Des entreprises du luxe réussissent
54:16 à impacter, finalement, la hausse
54:18 des coûts sur leur marge, sur les prix finaux.
54:20 Et dans des périodes de stress de marché,
54:22 elle baisse, mais pas trop. Et depuis le début de l'année,
54:24 on a des performances qui sont à deux chiffres
54:26 avec une velocité qui est contenue. Le droit à l'erreur,
54:28 concrètement, ici, il signifie quoi ?
54:30 Même si on se trompe,
54:32 en évitant le scénario armaggedon, ça c'est évident,
54:34 la baisse sera contenue.
54:36 Par contre, si on a raison, on continuera à monter
54:38 et accompagner, finalement, une croissance
54:40 qui est très positive. - Il y a un truc asymétrique, là,
54:42 dans ces valeurs-là du luxe,
54:44 aujourd'hui, par exemple. - Parce qu'on pense
54:46 qu'on est dans un environnement de croissance plutôt
54:48 molle, avec de l'inflation, et c'est des entreprises
54:50 qui ont démontré, via
54:52 les derniers résultats, les dernières publications,
54:54 et depuis un certain nombre de trimestres, maintenant,
54:56 qu'elles tiennent et qu'elles délivrent.
54:58 Ça, c'est fondamental. Autre exemple,
55:00 le secteur bancaire. On se rappelle, évidemment,
55:02 de l'événement Crédit Suisse, voilà,
55:04 qui a marqué bon nombre d'investisseurs depuis le début de l'année.
55:06 On a eu des entreprises
55:08 européennes systémiques sur le secteur bancaire,
55:10 en France, en Italie, en Espagne,
55:12 qui ont perdu 20%, 25% de leurs valeurs.
55:14 Certes,
55:16 le secteur bancaire est impacté,
55:18 la hausse des taux, on parle potentiellement
55:20 des déposits qui vont
55:22 fondre dans un certain nombre
55:24 de pays. Maintenant, les banques systémiques,
55:26 quand on a une baisse de 25% et qu'on est
55:28 confiants dans un scénario,
55:30 on va dire, de résilience
55:32 à minima... - En écartant les extrêmes,
55:34 quoi. - Exactement. Et qu'on a des niveaux
55:36 de valorisation qui sont intéressants, bah, le risque
55:38 de baisse additionnelle, il est contenu. - C'est intéressant,
55:40 parce que, à travers ce concept
55:42 et ce prisme du droit à l'erreur,
55:44 on voit qu'on peut
55:46 être très à l'aise avec des valeurs chères
55:48 et des valeurs
55:50 pas chères du tout, comme le secteur bancaire. C'est pas
55:52 le PE qui fait la différence, de ce point de vue-là.
55:54 - C'est exactement ça. Et
55:56 il est clair que c'est, pour moi,
55:58 un nouveau biais de réflexion. Et c'est pas
56:00 trivial, hein. Quand on est habitué,
56:02 quand on voit les performances sur les 10 dernières années
56:04 des GAFAM, des Google, des Amazon,
56:06 etc., là, aujourd'hui,
56:08 on est passé, on le dit dans notre jargon, hein, c'est un
56:10 anglicisme, on est passé vraiment de Wall Street
56:12 vers Main Street. Voilà. C'est la réalité des
56:14 chiffres qui parlent. Une valeur de croissance,
56:16 même dans le
56:18 luxe, dans la tech ou dans ce qu'on veut,
56:20 même si elle vaut 30 ou 40 fois ses résultats,
56:22 sa résilience dans le cycle actuel
56:24 et sa capacité à baisser
56:26 modérément et à augmenter en suivant
56:28 le marché, c'est ce qui, finalement, bah,
56:30 donne un attrait ou pas. Voilà. - Ça
56:32 rouvre, pour l'investisseur, un champ des
56:34 possibles qui était considérablement réduit
56:36 pendant tout le cycle précédent, Adil.
56:38 Est-ce que c'est le retour
56:40 du bon, vieil équilibre,
56:42 60/40 ou 40/60 ou
56:44 70/30 ou 30/70 ?
56:46 Chacun a sa manière de dire les choses,
56:48 mais, voilà, portefeuille équilibré,
56:50 action, obligation,
56:52 l'outil traditionnel, on va dire, de la
56:54 gestion un peu patrimoniale.
56:56 - Ouf, pour de la chose. - Ce qui est
56:58 évident pour moi, c'est qu'aujourd'hui,
57:00 le...
57:02 Vraiment, le portefeuille équilibré, obligation,
57:04 action, le portefeuille classique, uvl de
57:06 l'investisseur patrimonial, il retrouve de la valeur.
57:08 Et ça, c'est depuis que les taux ont monté. Ça, c'est
57:10 évident. Donc, en termes d'allocation,
57:12 si on prend un tout petit peu de hauteur,
57:14 sur le volet, on va dire, top-down, c'est-à-dire en allant
57:16 par le haut vers le bas, bah,
57:18 avoir un peu d'obligation, 60/50
57:20 ou 70, après toute une question de...
57:22 - Équilibre. - De cuisine mathématique,
57:24 si je puis dire, et 30/40
57:26 ou 50% d'action, ça a du sens
57:28 aujourd'hui en termes d'allocation. Ça,
57:30 c'est fondamental parce que, bah, on a du rendement
57:32 qui est embarqué, voilà, structurellement,
57:34 et ça nous protège. Maintenant, au niveau de chaque
57:36 poche, la poche obligataire, bah, il faut
57:38 bien choisir ses émetteurs, voilà.
57:40 Est-ce qu'on va sur, par exemple, tout ce qui est
57:42 consommation discrétionnaire, tout ce qui est lié
57:44 au loisir, au secteur auto,
57:46 est-ce qu'on va plutôt financer des bancaires ?
57:48 Là, il faut aller au cas par cas. Et un point
57:50 qui est extrêmement important, il faut être
57:52 très attentif sur les murs de refinancement.
57:54 Les murs de refinancement, c'est quoi ?
57:56 Si on finance une entreprise
57:58 à horizon 2024,
58:00 très bien, et qu'il y a un mur de dette de 3 milliards
58:02 en 2024, bah, personnellement,
58:04 je trouve ça un tout petit peu dommage. Rallonger
58:06 un petit peu, pour éviter ce qu'on appelle,
58:08 les murs de la dette, on en a aux Etats-Unis
58:10 et on en a aussi pour toutes les entreprises,
58:12 ça, c'est quelque chose d'extrêmement important. Et sur
58:14 le volet action, le droit
58:16 à l'erreur, aussi d'un point de vue construction et
58:18 allocation de portefeuille, bah, c'est un côté
58:20 agnostique. La cherté, ce n'est pas
58:22 le leitmotiv unique.
58:24 Mixer un petit peu les styles et
58:26 autoriser, encore une fois, un scénario
58:28 qui n'est pas celui qu'on avait anticipé, tout
58:30 simplement. - Merci beaucoup Adil. Merci
58:32 pour ces explications et cet éclairage
58:34 à travers ce concept de
58:36 droit à l'erreur, le retour
58:38 des rendements, notamment sur
58:40 les marchés obligataires, les marchés de crédit,
58:42 permet de réouvrir
58:44 le champ des possibles pour les investisseurs.
58:46 Adil Amor, directeur général de Shell Shop
58:48 Rengestion, qui est avec nous l'invité du quart d'heure thématique
58:50 de Smart Bourse ce soir. Voilà pour cette édition.
58:52 On se retrouve demain à 12h30
58:54 en direct sur Bsmart.
58:56 ...
59:04 ...
59:10 à partir du 6 mai 1989.

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