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00:00 *Musique*
00:06 L'un est ingénieur agronome, ancien ministre de l'agriculture et proche d'Emmanuel Macron,
00:11 l'autre académicien et écrivain à succès, Julien Denormandie et Eric Orsenna, bonjour à tous les deux.
00:16 Bonjour !
00:17 Deux amis, ce qui ne veut pas dire que vous êtes d'accord sur tout,
00:19 et c'est l'intérêt de votre livre qui tombe à pic au lendemain d'un mouvement agricole soudain,
00:24 mais prévisible, prévisible si on en juge par les thèmes que vous abordez.
00:28 Dans ce livre "Nourrir sans dévaster" qui sort après-demain chez Flammarion,
00:32 les vitaux sanitaires, la gestion de l'eau, le soja brésilien, le poulet ukrainien, la malbouffe,
00:38 les ingrédients de la crise sont là depuis longtemps.
00:41 Alors Julien Denormandie, vous n'allez pas échapper à quelques questions politiques,
00:43 évidemment, parce que vous faites partie de toutes les short-list en Macronie, pour Matignon, pour les Européennes,
00:49 mais d'abord votre livre, son titre, Jérôme Ladi, "Nourrir sans dévaster",
00:52 et cette question que vous posez dans le livre tous les deux,
00:55 comment nourrir toujours plus d'êtres humains sans dévaster la planète ?
00:59 Et c'est la question que j'ai envie de vous poser tout de suite. Est-ce que c'est possible ?
01:02 Oui, assurément. C'est un livre qui est extrêmement optimiste, qui fait un constat sans concession.
01:09 On y décrit la complexité du sujet, mais en même temps, le fait que nous n'avons pas le choix.
01:15 Notre planète va passer de 8 à 10 milliards d'êtres humains.
01:18 Le réchauffement climatique vient impacter, comme on le montre dans le livre,
01:22 beaucoup de ce qu'on appelle les terres arabes, là où il est possible de cultiver.
01:26 Et de plus en plus d'êtres humains ont besoin de ces apports en protéines, en alimentation,
01:31 avec des zones où il y a de vraies souffrances alimentaires.
01:34 Et ce livre montre les voies et chemins pour y parvenir,
01:38 en croyant à la fois dans la recherche agronomique, dans la science,
01:43 en écoutant le sol, la terre, en prenant soin des écosystèmes.
01:47 Donc c'est difficile, mais c'est faisable de toutes les manières, je vais vous le dire.
01:50 On n'a absolument pas le choix.
01:51 – Éric Orsenna, vous avez multiplié aussi les déplacements en France, mais aussi à l'étranger.
01:56 Est-ce qu'il y a un pays qui fait figure d'exemple en matière d'agriculture ?
01:59 – Oui, d'une certaine manière, parce que c'est le beau en même temps.
02:03 C'est-à-dire il faut…
02:04 – C'est le mauvais, on va en parler tout à l'heure.
02:06 – Il faut en même temps nourrir, c'est-à-dire produire.
02:10 Produire n'est pas un vilain mot, il faut produire.
02:13 Et en même temps, il faut protéger. Et c'est ça les deux questions.
02:17 – Produire, ce n'est pas un vilain mot ?
02:18 – Mais bien sûr que non.
02:19 Quand on dit productiviste, mais alors si on ne produit pas, qu'est-ce qui se passe ?
02:22 Qu'est-ce qui se passe ?
02:23 Toutes les enquêtes montrent qu'il va falloir augmenter la production.
02:27 – Et exploiter, parce qu'on parle beaucoup d'exploitation,
02:29 et vous arrêtez sur ce terme.
02:31 – Exactement, mais exploiter, ça veut dire respecter en même temps.
02:36 Qui s'occupe du territoire en France ?
02:39 Sinon les agriculteurs.
02:40 Ce n'est pas les gens qui ont un petit jardin comme ça de temps en temps,
02:42 et qui gueulent parce qu'il y a un coq qui les réveille la nuit, enfin le matin.
02:47 – Et c'est d'ailleurs l'un des éléments qu'on met en avant dans ce livre.
02:49 La grande difficulté à laquelle fait face l'agriculture,
02:53 c'est qu'elle doit exploiter ce qu'elle a de plus cher.
02:56 Exploiter les terres, les écosystèmes pour pouvoir produire.
03:00 D'ailleurs produire, la racine latine de produire, ça veut dire tirer vers le haut.
03:04 Quel mot plus adéquat lorsqu'il s'agit par exemple de cultiver des végétaux ?
03:09 – Il va rentrer à l'académie parce qu'il commence à apprendre le français le garçon.
03:12 – Alors il y a plusieurs sujets, plusieurs défis que vous abordez dans ce livre,
03:16 notamment la question des pesticides et des insecticides.
03:19 Il y a une anecdote qui fait écho à l'actualité,
03:21 à la pause écologique décidée par le gouvernement ces derniers jours.
03:25 On le disait, vous n'êtes pas d'accord sur tout.
03:28 Là c'est une opposition farouche que vous racontez,
03:30 dans la nuit du 6 au 7 octobre 2020, quand vous étiez ministre de l'Agriculture,
03:35 Julien Denormandie, vous faites voter à l'Assemblée un texte réautorisant les néonicotinoïdes,
03:40 ceux qu'on utilise pour traiter les betteraves et qui sont donc nocifs pour les abeilles.
03:43 Et là, Éric Orsenna, vous n'êtes pas du tout d'accord.
03:46 – Je ne suis pas d'accord sur ce point-là, et de manière plus générale.
03:50 C'est-à-dire, il faut bien vous rendre compte que ce livre
03:53 est bien meilleur que le plan de gouvernement du 1er février.
03:57 – Ah oui ? – Ça veut dire quoi ?
03:58 Vous voulez que Julien Denormandie retourne au gouvernement ?
04:00 – Non, non, il est plus large, il est plus équilibré.
04:03 Jamais dans le livre, nous n'avons dit, jamais nous n'aurions dit,
04:07 qu'il faut une pause, qu'il faut une pause dans les plans éco-phytos, jamais.
04:11 C'est-à-dire, il faut continuer.
04:13 Notre livre, c'est sans arrêt continuer, continuer à trouver des solutions.
04:16 – Mais quand il y a des difficultés, on le voit bien, regardez,
04:18 Julien Denormandie lui-même, ministre, il a dû prendre ces décisions-là.
04:21 – Oui, mais on montre, ce qui est très intéressant et ce qu'on essaye de faire,
04:23 c'est de montrer la complexité des choses.
04:26 Ce livre, qui s'appelle "Nourrir sans dévaster", avec ce titre,
04:30 qui parle de lui-même, qui montre qu'il faut réussir à produire tout en protégeant.
04:35 Mais en même temps, ce livre, il montre la complexité des choses.
04:38 Ce qui ne marche pas, c'est l'injonction.
04:40 Ce qui ne marche pas, c'est dire à nos amis agriculteurs,
04:43 vous devez diminuer de temps, vous devez arrêter ceci,
04:47 sans aucune autre prise en considération que celle de l'injonction.
04:51 – Pardon, mais ça tempère un peu votre optimiste dont vous parlez.
04:53 – Non, parce que ce livre est un voyage.
04:57 On montre l'ensemble des solutions.
04:59 On parlait des B-TRAV et la réintroduction des néonicotinoïdes.
05:03 C'est une décision que j'assume.
05:05 Et on explique avec des désaccords, l'amitié se nourrit de ces désaccords.
05:10 Mais on explique le pourquoi de cette décision.
05:14 Au moment où on réintroduit ces néonicotinoïdes,
05:17 c'est parce qu'on a une filière qui va être à l'arrêt.
05:20 Et, ironie ou tragédie, le sucre va être importé de pays, y compris européens,
05:26 qui utilisent non seulement ces néonicotinoïdes,
05:29 mais même d'autres produits, voire beaucoup de produits interdits en France.
05:34 C'est un non-sens. Et d'abord un non-sens environnemental.
05:37 Ce qu'il fallait faire, c'était d'investir dans la recherche,
05:40 dans ces nouveaux moyens de production,
05:43 avec des solutions, qu'elles soient agronomiques, génétiques…
05:44 – Pardon, mais vous parlez du non-sens, mais il y a quelque chose…
05:46 Enfin, il y a quelque chose où là, on marche vraiment sur la tête,
05:48 pour reprendre un des slogans et un des titres de votre chapitre, d'ailleurs,
05:51 c'est que l'Europe fabrique elle-même des produits qu'elle exporte,
05:55 des vitosanitaires notamment, qu'elle s'interdit d'utiliser sur son sol.
05:59 – Oui, on est très sévère là-dessus d'ailleurs.
06:01 On en parlera…
06:02 – Mais vous étiez ministre.
06:04 – Oui, mais… Alors, j'assume, et je pense que vous l'aurez remarqué,
06:08 ce n'est pas un livre standard d'ancien ministre qui explique
06:11 qu'il a tout bien fait, mais que Bercy l'a empêché de faire encore mieux.
06:14 Ce n'est pas du tout ça l'objet du livre.
06:16 L'objet du livre, c'est, Eric et moi, on est des amoureux de l'agriculture
06:19 et de notre terroir.
06:21 On considère qu'il fallait mettre des mots sur la complexité
06:25 qui aujourd'hui empêche, empêche certains de pouvoir nous nourrir,
06:29 de faire leur métier et n'est pas forcément, n'amène pas forcément
06:33 aux meilleures solutions, y compris environnementales.
06:35 Et c'est d'exprimer ces complexités.
06:37 – Et vous l'entendez ça Eric Orsenna quand même ?
06:39 – Et au Brésil, on le voit bien, on parle même de commerce triangulaire avec la nature.
06:42 – Mais ça, on va en parler du Brésil, Julien Denormandie.
06:44 Mais Eric Orsenna, quand vous l'entendez, ces arguments de Julien Denormandie,
06:47 c'est ceux qui sont donnés aujourd'hui par le gouvernement,
06:49 avec la pause du plan éco-phyto.
06:51 Ils disent, à un moment, les agriculteurs, ils n'ont pas le choix,
06:53 ils n'ont pas d'alternative et il faut bien qu'ils…
06:55 – Imagine ce que ça veut dire la pause, la pause dans la recherche,
07:00 la pause dans la recherche de solutions, la pause comme ça,
07:03 ça veut dire que l'abandon, ça veut dire on lâche tout,
07:06 c'est-à-dire qu'on ne protège plus et juste on a…
07:09 C'est les deux en même temps, c'est ça en même temps,
07:12 c'est ça la complexité, c'est ça qui est en même temps.
07:14 La différence, je vais vous dire, entre notre livre et ce plan du gouvernement
07:18 du 1er février qui, là, sur ce point, m'a énormément révolté au fond,
07:25 c'est que nous, on essaye d'éclairer l'avenir, la possibilité.
07:29 Eux, ils éteignaient le feu, ça n'a rien à voir.
07:31 – Et moi non plus. – Ça n'a rien à voir.
07:33 – C'est ça aussi la politique.
07:34 – Et nous, on est dans le long terme.
07:35 Et c'est ça qui a été passionnant avec Julien,
07:37 c'est que je vois bien, vous savez, je ne suis pas seulement écrivain, etc.
07:40 Moi, ça fait des années que je travaille là-dessus,
07:42 je suis professeur d'économie des matières premières,
07:44 spécialiste de l'eau, etc.
07:46 Donc je connais ces questions qui sont ma passion.
07:48 Donc je sais bien qu'il y a ces contradictions,
07:50 mais la contradiction, c'est pas nier quelque chose,
07:52 c'est dévaster, c'est aller au-delà de dévaster.
07:56 C'est juste avoir une vision.
07:59 On essaye d'avoir une vision, c'est la réconciliation.
08:02 – C'est ce que manque la politique.
08:03 – C'est la réconciliation.
08:04 – Très rapidement, Julien Denormandie.
08:05 – Comment peut-on imaginer dans ce pays de France,
08:07 avec ses 350 terroirs,
08:09 on soit dans un état de divorce avec ce qu'on a de plus cher
08:13 et de plus irremplaçable au monde ?
08:15 C'est ça notre livre.
08:16 – Julien Denormandie ?
08:17 – Non, mais vous le voyez, c'est ça aussi l'intérêt de notre livre,
08:20 c'est qu'on n'est pas d'accord sur tout.
08:21 Il faudrait qu'on écrive un nouveau chapitre sur les dernières annonces.
08:24 Mais ce qui est sûr, c'est que le monde agricole,
08:27 le monde de l'environnement, on doit les réconcilier.
08:29 Et ce qui est sûr, c'est que les agriculteurs,
08:31 les premiers ne demandent pas de regarder en arrière.
08:34 Ils demandent qu'on puisse les accompagner sur ces transitions.
08:38 Et c'est ces exemples concrets qu'on donne dans ce livre
08:40 pour essayer de trouver ce chemin de réconciliation dont parle Éric.
08:43 – Tiens, vous nous avez parlé du Brésil,
08:45 on va parler de votre voyage au Brésil juste après le Fininfo,
08:47 il est 8h42, on vous retrouve juste après, Julien Denormandie,
08:50 Éric Orsenal file un fois avec Sophie Echene.
08:52 – Le procureur de la République de Marseille fait part de son inquiétude
08:56 après le démantèlement d'un trafic d'armes
08:58 fabriquées par des imprimantes 3D.
09:00 C'est une première en France, des armes à l'apparence factices,
09:03 en plastique, mais bien capables de tirer à balles réelles,
09:06 vendues en kit sur internet.
09:08 Les enseignants sont à nouveau en grève,
09:09 aujourd'hui à l'appel du SNES-FSU,
09:11 syndicat majoritaire dans les collèges et lycées,
09:14 et de la CGT, toujours pour réclamer de meilleurs salaires
09:16 et conditions de travail, mais aussi pour protester
09:18 contre la mise en place de groupes de niveau.
09:21 Le Sénégal s'enfonce dans la crise après le report de la présidentielle,
09:25 prévu le 25 février.
09:26 Initialement, le Parlement a voté hier le projet de loi
09:29 qui vise à repousser le scrutin au 15 décembre,
09:31 un texte adopté dans une ambiance plus qu'électrique.
09:34 Les députés de l'opposition ont été sortis de force
09:36 par les forces de l'ordre.
09:38 Le retour de la Coupe de France de football
09:39 avec le début des 8e de finale, ce soir,
09:41 Sochaux qui évolue en National 3, reçoit Rennes
09:44 dans un stade Bonal, plein à craquer.
09:46 Coup d'envoi à 20h45.
09:47 (Générique)
09:50 France Info
09:51 (Générique)
09:52 Le 8/30 France Info, Jérôme Chapuis, Salia Drakia
09:56 (Générique)
09:57 Et tous les thèmes de l'actualité récente de cette crise agricole
10:00 se retrouvent dans ce livre "Nourrir sans dévaster"
10:02 Eric Orsenna, Julien Denormandie, vous êtes toujours avec nous,
10:04 notamment ce débat sur le Mercosur,
10:07 le traité de libre-échange avec ces 4 pays du Mercosur
10:10 d'Amérique latine.
10:12 Vous y êtes allés, vous racontez dans ce livre
10:14 un voyage édifiant au Brésil, dans les gigantesques exploitations
10:17 du cerado de Mato Grosso.
10:19 Eric Orsenna, c'est un autre monde.
10:21 - C'est un autre monde, c'est une partie de ma famille.
10:23 Je connais bien le Brésil, je ne sais combien de fois.
10:26 Le livre que j'ai écrit, qui a eu le concours, c'est sur le Brésil.
10:29 Je connais le Brésil depuis des années et des années.
10:31 Ce qui est intéressant, c'est que le Brésil,
10:33 il n'y a pas seulement la forêt amazonienne,
10:35 il y a le cerado, ces immenses savanes qui sont là.
10:37 Et là, il y a une analyse formidable de notre ingénieur agronome.
10:41 Et là, on est dans la contradiction absolue.
10:44 - En quel sens ?
10:46 - Si Eric connaît bien le Brésil, moi j'ai été confronté au Brésil
10:50 dans ce qu'il a de plus désastreux.
10:53 Je raconte dans le livre que j'habitais en Égypte
10:57 et ma fille est née tout juste un an, est malade,
11:01 on est au CARE, on va chez le pédiatre,
11:03 le pédiatre nous dit "il faut lui donner des antibiotiques".
11:06 À l'époque, au CARE, il y a des antibiotiques
11:09 dont on ne connaît pas trop l'origine.
11:11 Je me retourne vers ma nounou en lui disant
11:14 "où est-ce que je peux acheter des antibiotiques dans une pharmacie
11:17 qui m'assure que les antibiotiques sont bons ?"
11:19 Et ma nounou me répond "vous n'avez pas besoin d'aller à la pharmacie,
11:22 allez au supermarché".
11:23 Je lui dis "je vais toutes les semaines au supermarché,
11:25 je n'y ai jamais trouvé d'antibiotiques".
11:27 En fait, votre fille a besoin de poulet.
11:30 Parce que comme ça, elle aura et de la protéine et de la moxiciline.
11:33 Pourquoi ? Parce que c'était du poulet issu du Brésil,
11:36 dans des élevages gigantesques, bourrés aux antibiotiques de croissance.
11:40 Ceci étant dit, pratique est interdite en France puis en Europe
11:43 depuis plus de 15 ans aujourd'hui.
11:46 Avec la difficulté de savoir comment on contrôle.
11:48 Parce que pour en revenir, ce n'est pas l'élevage mais c'est l'agriculture.
11:51 Vous racontez quelque chose d'incroyable,
11:53 c'est que quand on voulait aller plus loin,
11:55 voir des fermes gigantesques où les phytosanitaires sont déversés par avion,
11:59 comme dans les films d'Hitchcock,
12:00 on vous dit "votre sécurité n'est pas assurée".
12:03 Comment est-ce que vous réagissez à ce moment-là
12:04 quand on peine à avoir les coulisses ?
12:06 Comment est-ce qu'on peut commercer et prévoir un traité de libre-échange
12:08 avec un pays comme ça ?
12:10 Pour être précis, on a voulu aller dans cette zone du Brésil
12:14 qui s'appelle le Mato Grosso,
12:15 qui est la zone ultra-intensive.
12:18 Et vous l'avez dit, là-bas au Brésil,
12:20 il y a plus de 2180 avions qui viennent déverser des quantités de pesticides
12:25 sur des champs qui sont des champs avec des OGM.
12:29 Et on raconte dans le livre cette histoire tragique
12:32 où un avion se trompe, au lieu de déverser sa cargaison sur des champs,
12:35 les déverse sur une école.
12:37 Et quand j'étais ministre, du fait du poulet notamment brésilien,
12:41 j'ai eu des mots sévères contre le Brésil
12:43 et je me suis toujours battu pour mettre en place
12:45 ce qu'on appelle des clauses miroirs.
12:46 Mais comment est-ce qu'on peut avoir des clauses miroirs quand on ne peut pas contrôler ?
12:49 Ah si ! Vous n'avez pas pu aller sur place.
12:52 Non, mais la question des origines des produits,
12:54 une fois que l'Union Européenne,
12:56 on est des fervents défenseurs de ces clauses miroirs,
12:59 qui à l'époque étaient un mot absolument inconnu
13:01 et dans l'actualité récente,
13:03 tout le monde a remis sur la table cette notion des clauses miroirs,
13:06 qui est en fait que du bon sens, et notamment du bon sens paysan.
13:09 Mais ce n'est pas illusoire de vouloir imposer nos règles,
13:13 nos pratiques aux autres dans le monde.
13:16 Mais ce n'est pas du tout illusoire, je veux dire,
13:17 c'est du bon sens de se dire,
13:18 ce que nous n'avons pas le droit de produire chez nous,
13:21 comment peut-on accepter de l'importer ?
13:23 La difficulté, ce n'est pas de l'imposer,
13:25 la difficulté c'est de convaincre d'autres États européens,
13:28 et c'est ça aussi les complexités qu'on met en avant,
13:30 le dessous des coulisses,
13:32 convaincre d'autres États européens extrêmement libéraux,
13:34 qui préfèrent exporter des machines à outils,
13:36 plutôt que de préserver leur propre agriculture.
13:39 Nous, on est des fervents défenseurs de l'Europe,
13:41 mais il faut sortir de ces naïvetés et se battre pour ce faire.
13:45 Et on voit l'affaire, parce qu'à chaque fois qu'il y a un arbitrage à faire,
13:51 on sacrifie l'agriculture.
13:53 C'est-à-dire on dit oui aux importations de saloperies britanniennes,
13:58 et comme ça on va pouvoir exporter nos services financiers,
14:01 exporter la distribution, exporter certains avions, etc.
14:05 Donc à chaque fois, c'est ça ce qu'on dit.
14:07 Aussi dans notre société, on abandonne l'essentiel.
14:11 C'est ça.
14:12 Et moi je ne parle pas seulement en tant qu'économiste,
14:14 je parle aussi de bonne santé.
14:16 Il se trouve qu'à l'Académie française, je suis au fauteuil de Pasteur.
14:19 Je suis ambassadeur de Pasteur.
14:21 Donc la santé c'est ça aussi.
14:22 Vous donnez l'exemple des tomates, par exemple,
14:24 malgré une production française de qualité,
14:26 on importe 360 000 tonnes de tomates depuis le Maroc chaque année,
14:30 où la main-d'oeuvre est 17 fois moins chère qu'en France.
14:33 Les Français préfèrent privilégier leur portefeuille à la qualité.
14:38 Ça vous l'entendez aujourd'hui en période de forte inflation ?
14:40 Bien sûr, et il n'y a aucun jugement de notre part là-dessus.
14:44 Mais le soutitre du livre est "l'agriculture à la croisée de nos chemins".
14:51 Ce qu'on veut dire par là, c'est que ces contradictions,
14:53 on en a parlé sur le commerce international,
14:55 et je le redis, on est des fervents défenseurs de l'Europe,
14:58 mais l'Europe doit la faire changer de l'intérieur.
15:01 Il faut se battre sur les closes-miroirs,
15:03 sur un non absolu aux mercosours,
15:05 convaincre les pays les plus libéraux.
15:07 Cette complexité, on l'a évoqué sur les pesticides,
15:09 quand vous voyez qu'on demande de plus en plus aux agriculteurs français
15:14 et en même temps les Brésiliens eux, ils déversent par avion,
15:16 quand l'agriculteur ensuite va dans le supermarché
15:18 et voit de la nourriture du poulet brésilien,
15:21 il se dit "mais ça ne peut pas marcher ainsi".
15:23 Mais la complexité, elle concerne aussi les Français.
15:26 On est souvent citoyen de bon matin et consommateur passé le quart d'heure.
15:30 Avec cette immense difficulté qui est celle du pouvoir d'achat,
15:34 on voit bien que pour beaucoup de Français,
15:36 ils le souhaiteraient mais ils ne peuvent pas.
15:38 Il y a 16% des Français ne mangent pas à leur faim.
15:42 16%.
15:43 On a été voir les gens qui se battent dans le cadre des municipalités,
15:47 avec ATD Carmond, avec les banques alimentaires, etc.
15:52 Avec la magnifique "Les Restos du Coeur" de Coluche, on a vu ça.
15:55 Donc ce n'est pas anecdotique, c'est ça aussi.
15:57 Mais à chaque fois c'est la même chose,
15:59 il y a une crise sociale, un manque de revenus, de l'inflation
16:02 et à chaque fois, qui paye le prix de tout ça ?
16:07 C'est l'agriculteur, avec des prix toujours plus bas.
16:09 Donc avec des revenus complètement scandaleux.
16:11 Quand on imagine le travail des agriculteurs et des éleveurs
16:14 et voir ce qu'ils gagnent, c'est quand même complètement scandaleux.
16:18 – Et c'est ça une faute qui a été même une faute politique par le passé.
16:21 Il y a une dizaine d'années, on s'est dit, au moment des lois de dérégulation,
16:26 on s'est dit "on va améliorer le pouvoir d'achat des Français
16:30 en finançant ce pouvoir d'achat par la trésorerie des agriculteurs".
16:35 Ça c'est folie, c'est folie parce que c'est ce qui conduit les agriculteurs,
16:39 y compris à ne pas pouvoir faire les transitions.
16:41 Et donc voilà, ces complexités, il faut les assumer
16:45 et puis il faut appeler à cette réconciliation.
16:47 Ce chemin de réconciliation est totalement possible.
16:50 – Il y a un exemple dont il faudra que vous nous parliez juste après le Fil info,
16:53 c'est le cordon bleu, exemple de la complexification.
16:57 On laisse passer le Fil info, on vous retrouve dans une minute.
16:59 Éric Orsenna, Julien Denormandie, 8h50, Sophie Echennes.
17:02 – L'annonce suscite une vive émotion au Royaume-Uni.
17:05 Le roi Charles III se bat contre un cancer.
17:07 Il a entamé son traitement et ne prévoit pas de cesser ses activités.
17:11 Il continuera à assurer certaines de ses fonctions de chef d'État.
17:14 Son épouse Camilla et son fils héritier William
17:17 reprendront ses activités publiques.
17:19 Surix, Emmanuel Macron souhaite un prompt rétablissement au roi d'Angleterre.
17:23 Près de 4 mois après l'assassinat de Dominique Bernard, professeur de français à Arras,
17:27 on en sait plus sur les motivations de son agresseur.
17:30 Si le jeune homme de 21 ans s'est longuement expliqué devant la juge d'instruction
17:35 et il a confirmé que l'enseignant était sa cible principale,
17:38 justifiant que sa matière transmettait la passion,
17:40 l'amour de la démocratie, des droits de l'homme, des droits mécréants.
17:43 Ce sont ses mots.
17:44 Second jour de deuil national au Chili, toujours en proie à des incendies dévastateurs.
17:48 Le dernier bilan fait état de 123 morts et de centaines de personnes disparues.
17:53 Et puis c'est déjà la fin des soldes d'hiver aujourd'hui
17:55 et le bilan risque d'être décevant.
17:57 Les grandes enseignes faisaient déjà état d'une baisse du chiffre d'affaires
18:00 sur les trois premières semaines.
18:11 Et on le disait, les auditeurs qui nous écoutent sont aussi des consommateurs.
18:14 Éric Orsenna, Julien Denormandie, dans votre livre "Nourrir sans dévaster",
18:17 il y a un passage édifiant, j'ose pas dire savoureux,
18:19 c'est celui sur le cordon bleu, la complainte du cordon bleu.
18:21 Racontez-nous Julien Denormandie.
18:23 L'une des contradictions auxquelles on fait face, c'est ce rapport à l'alimentation.
18:28 On a perdu les bienfaits de l'alimentation.
18:31 Hippocrate qui disait que le premier des médicaments c'est l'alimentation.
18:34 Et on a constitué au fur et à mesure une société où il y a énormément de viande hachée
18:40 et puis il y a des produits ultra ultra transformés.
18:42 Et c'est vrai qu'on a cette scène qui se passe dans un supermarché d'Air-Réloi
18:47 où on compte l'histoire du cordon bleu.
18:49 Le cordon bleu, il faut cinq ingrédients.
18:52 Aujourd'hui, les cordons bleus, c'est plus d'une trentaine d'ingrédients
18:55 avec énormément d'additifs, avec énormément de matières transformées.
18:59 La viande est complètement hachée.
19:01 Elle est tellement hachée qu'il faut absolument la restructurer après.
19:05 Et puis on y met énormément de choses absolument dégueulasses.
19:08 Ce qui est incroyable dans cette histoire du cordon bleu,
19:10 c'est que le cordon bleu, c'était jusqu'en 1802
19:14 et la création de l'ordre national de la Légion d'honneur,
19:17 c'était l'ordre qui récompensait notamment toutes celles et ceux
19:22 qui avaient donné et rendu service pour la nation.
19:25 – Ça veut dire ce que ça veut dire d'ailleurs, être un cordon bleu.
19:27 – Et après, c'était le cordon bleu, ça veut dire que vous êtes extrêmement bon culinaire.
19:32 Et ensuite, vous vous souvenez, c'est le pub du Père Dodu
19:35 avec le loup de Texavry et le Père Dodu, les pubs de mon enfance
19:40 commençaient par cette phrase absolument hallucinante,
19:43 "Grâce à cela, papa et maman pourront arrêter avec la cuisine traditionnelle."
19:48 Et c'était comme ça.
19:49 Et donc, ce qu'on montre là aussi, sans aucun jugement de valeur,
19:52 et le livre n'est absolument pas péremptoire ou autre.
19:57 – Enfin quand même, on marche sur la tête.
19:59 – Il met en avant de manière factuelle.
20:01 – La réalité dans laquelle on est aussi, donc privilégions les produits…
20:05 – Eric Heurceg.
20:06 – Moi, j'ai été élevé dans le respect et le goût de l'alimentation et de la nourriture.
20:13 Ma grand-mère était lyonnaise et à l'âge de 8-9 ans,
20:16 il ne s'agissait pas que je rate ma blanquette.
20:18 Donc j'étais élevé, après j'étais critique gastronomique, etc.
20:21 Et il y a quelque chose de fou quand même,
20:23 c'est qu'on nous interdit de savoir ce que nous mangeons.
20:27 – Parce que c'est le cas aussi pour le cordon bleu.
20:28 – On interdit, exactement, on ne sait plus quoi.
20:30 Et il y a un mot, alors là je prends ma petite casquette, mon bicorne d'académicien,
20:34 le mot reconnaissance.
20:35 Quand on se promène avec un prof de botanique,
20:38 il y a le mot reconnaissance, on reconnaît les plantes,
20:40 on apprend les plantes, mais reconnaissance ça veut dire aussi merci.
20:44 On ne dit pas merci, c'est-à-dire on ne reconnaît plus.
20:47 C'est indifférencié, donc c'est indifférent, donc on s'en fout,
20:51 et on ne dit pas merci.
20:53 C'est ça la reconnaissance, dire merci à ceux qui nous nourrissent quand même.
20:56 Ce livre, c'est d'abord un grand livre de merci.
20:59 – Mais là c'est impossible, puisqu'on ne sait même pas d'où ça vient.
21:01 – Justement, c'est ça l'affaire.
21:03 – Vous donniez l'exemple des additifs, en Europe, on en a 320 autorisés,
21:08 donc des additifs, et les scientifiques s'accordent à dire
21:10 qu'il y a un doute réel sur leur nocivité.
21:12 Comment c'est possible ça ?
21:14 – Parce que là aussi c'est hyper complexe, et ce qu'on essaye de mettre en avant,
21:18 la complexité des additifs, c'est que vous en avez certains
21:21 qui sont des conservateurs, hyper complexe.
21:23 En revanche, vous en avez d'autres, comme dans le cordon bleu,
21:25 qui visent à faire en sorte que le fromage soit bien fondu
21:28 pour avoir cette douce impression.
21:30 En gros, c'est des additifs pour les publicitaires,
21:32 ça vous permet de faire une super belle photo de votre cordon bleu, etc.
21:36 Mais la question de l'origine, elle est encore plus puissante.
21:38 Moi c'est un combat frontal que j'ai eu à l'époque,
21:40 et malheureusement que j'ai perdu avec l'actalis,
21:43 où l'actalis a décidé de porter devant la cour de justice européenne
21:49 le fait d'interdire l'origine du lait sur les briques de lait.
21:52 – Et là vous avez perdu en effet.
21:54 – J'ai perdu en justice, mais les bras m'en sont tombés.
21:58 C'est-à-dire que c'était une boîte française, une entreprise française,
22:01 respectable en ce sens où elle crée des emplois, etc.
22:04 mais qui a rompu avec le lien des origines.
22:06 Si vous ne savez pas d'où ça vient, vous ne pouvez ni dire merci,
22:09 ni pouvoir accompagner.
22:11 – D'où c'est possible d'aller contre,
22:13 et il y a une entreprise formidable qui s'appelle "C'est qui le patron ?"
22:16 Et ça, "C'est qui le patron ?" c'est nous.
22:18 Nous votons trois fois par jour.
22:20 Et donc il y a des gens qui recommandent un prix juste,
22:23 et en plus savoir ce qu'on mange.
22:25 – Non, vous dites aux consommateurs,
22:26 "Faites attention à ce que vous mangez et soyez vigilants."
22:28 – Évidemment, et s'ils ont les moyens de l'être, encore une fois.
22:31 – Mais encore une fois, là on parle de tous ces problèmes,
22:33 de nos expériences, etc.
22:34 Ce livre est avant tout un énorme élan d'espoir, d'optimisme,
22:38 parce qu'on trace un chemin qui est de se dire,
22:40 c'est réconciliation…
22:41 – Alors vous comptez quand même de temps en temps sur la réalité politique.
22:43 – Oui, mais c'est ça qui est la complexité des choses.
22:46 C'est trop facile de dire, c'est soit bien, soit mal,
22:49 et puis il y a ceux qui ont raison, ceux qui n'ont pas raison.
22:51 On voulait éclairer en se disant, voilà de l'intérieur,
22:54 quelles sont les complexités au regard de nos expériences passées
22:57 et comment trouver ce chemin de réconciliation.
22:59 – Justement, est-ce que vous avez éclairé le gouvernement,
23:01 Gabriel Attal ou alors le Président de la République,
23:04 pendant cette crise agricole ces derniers jours ?
23:07 Est-ce qu'ils vous ont appelé pour avoir des conseils ?
23:09 – Moi, à titre personnel, je crois pouvoir dire à la fois
23:11 la confiance du gouvernement, qui sont des personnes
23:15 que je connais bien depuis longtemps,
23:17 et puis la confiance du monde agricole, pour qui j'ai tant et tant œuvré,
23:20 et donc, je vais le dire comme ça, j'ai mis ma confiance au service des deux parties,
23:24 c'est-à-dire quand je pouvais passer des messages ici ou là,
23:26 je le faisais avec grand plaisir.
23:28 Vous savez, dans la vie, beaucoup est question de confiance,
23:32 et cette confiance avec le monde agricole,
23:35 ce qui était très intéressant, et j'espère que notre éditeur
23:38 ne nous en voudra pas, elle est là, juste à côté,
23:41 mais vous savez, ce livre, on l'avait fini au mois de novembre,
23:43 et on nous avait dit, il faut quand même mieux le faire paraître
23:46 au mois de février, parce que le seul moment
23:48 où on parle d'agriculture dans notre pays, c'est le salon d'agriculture.
23:52 - En même temps, il tombe à pic.
23:53 - On a été rattrapé par l'actualité, mais l'actualité, généralement,
23:56 c'était le silence, là, l'actualité s'est bien réveillée,
23:59 et ce livre, il concourt, je l'espère.
24:01 - Et vous parliez de l'Europe, de la cour européenne,
24:03 ça ne vous démange pas, cette élection européenne qui arrive,
24:06 on parle de votre nom pour éventuellement prendre une place,
24:08 et peut-être la première place sur les listes européennes,
24:10 sous l'ange de l'agriculture, il est là-bas,
24:12 Éric Orsenat, pour ceux qui nous écoutent à la radio,
24:14 vous regarde avec grands yeux.
24:16 - Non, mais je confirme, ce n'est pas du tout...
24:19 - Vous vous rendez compte, les amis que j'ai,
24:21 ce n'est pas du tout à l'ordre du jour.
24:23 - Non, ce n'est ni à l'ordre du jour, ni d'actualité,
24:25 mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se battre,
24:27 ça, c'est mon cas personnel.
24:28 - Non, mais on vous l'a proposé ou pas ?
24:30 - Alors, non, mais si on me l'a proposé,
24:33 ce n'est pas à l'ordre du jour, ni d'actualité, mais ce qui est sûr...
24:35 - Moi, je dirais non.
24:37 - Je suis absolument convaincu.
24:39 - Ce qui est sûr aussi, c'est qu'il faut voir à quel point,
24:42 et dans ce livre, on a des dialogues avec des personnes d'antan,
24:45 notamment Robert Schuman, David Ricardo, Turgot, etc.
24:48 - Oui, c'est vrai, il y a des intermèdes comme ça, un peu anachroniques,
24:50 mais qui sont formidables, qui sont très éclairants.
24:52 - Ce qui est sûr, c'est que sur l'Europe, il faut croire en l'Europe,
24:54 il faut se battre pour l'Europe, l'Europe nous apporte beaucoup,
24:56 et dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture,
24:59 l'une des voies, c'est évidemment l'Europe.
25:02 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas la critiquer,
25:04 mais il faut réussir à la faire évoluer,
25:06 et je crois que c'est très important.
25:08 - Vous avez quitté la vie politique définitivement, Julien Denormandie ?
25:11 - Il ne faut jamais dire jamais, mais aujourd'hui...
25:13 - Parce que là encore, pour Matignon, on a dit que vous aviez été consulté,
25:17 que vous étiez pressenti.
25:20 - Il ne faut jamais dire jamais dans la vie vis-à-vis de la vie politique.
25:23 J'ai eu un immense plaisir, un immense honneur de faire ce que j'ai pu faire.
25:27 En revanche, je suis persuadé, je travaille aujourd'hui dans le climat
25:30 et dans la finance à impact, je suis persuadé, convaincu
25:34 qu'on peut avoir beaucoup d'intérêt général et améliorer les choses,
25:39 y compris dans le secteur privé.
25:41 - Et vous croyez que j'aurais choisi de travailler avec quelqu'un
25:43 qui n'avait pas d'avenir ?
25:45 - Eric Orsenat qui s'y connaît !
25:47 - Et de même, c'est pour ça que j'ai choisi Eric Orsenat.
25:50 - Merci beaucoup en tout cas à tous les deux.
25:52 Je renvoie à votre livre "Nourrir sans dévaster",
25:55 c'est chez Flammarion.
25:57 Vous disiez que vous étiez économiste, c'est quand même le huitième volet
25:59 de vos petits précis de mondialisation, Eric Orsenat.
26:02 - Oui, on travaille, on travaille.
26:04 - Merci beaucoup d'avoir été les invités de France Info.
26:07 Je vous laisse en compagnie de Salia Brakhlia dans 5 minutes.
26:10 - Merci à vous.
26:12 - Salia, quel est le programme ?
26:14 - Eh bien, il y en a un qui se pose la question de son avenir politique,
26:16 c'est François Bayrou.
26:18 Après la relax hier dans l'affaire des assistants parlementaires du Modem,
26:22 François Bayrou, le centriste, tente de peser à nouveau en Macronie.
26:26 Quelles sont ses marges de manœuvre ?
26:28 On en parle dans un instant avec Renaud Delis et ses informés.
26:30 - Ah bah oui !

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