Avec Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, candidate Ensemble Pour la République dans la 10e circonscription des Yvelines
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##L_INVITE_POLITIQUE-2024-06-27##
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##L_INVITE_POLITIQUE-2024-06-27##
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h35, bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous.
00:10Vous voulez savoir ? Alors parlons vrai ce matin avec Aurore Berger qui est ministre en charge d'un lutte, entre autres, contre les discriminations, très important.
00:18Et d'ailleurs, je reviendrai sur les discriminations, sur la situation actuelle.
00:22Candidate Ensemble pour la République dans la 10e circonscription des Yvelines, bonjour Aurore Berger, merci d'être avec nous.
00:29Alors je suis, c'est l'ARCOM qui me demande de nommer les autres candidats dans la circonscription, votre circonscription.
00:38Il y a Gaël Barbottin, LR, Etel Fournier, campion écologiste, Olivier Gousseau qui est reconquête,
00:45Julien Gautrelet qui est radical de gauche, Cédric Briolet, Union de la gauche, Thomas Duchalard, RN, et Hélène Janisset, extrême gauche.
00:54Bien, Aurore Berger, on va évacuer tout de suite cette question, parce qu'on va parler des programmes des uns et des autres,
01:02mais au second tour, ni RN, ni LFI, c'est clair ou pas ?
01:07C'est une décision, en vérité, qu'on va prendre au soir du premier tour, parce qu'à chaque fois on nous pose d'abord la question du second tour,
01:13alors que les Français n'ont même pas encore voté, moi je ne sais pas quelle sera la configuration.
01:17Ce que je sais, c'est que moi, évidemment, jamais je ne voterai ou je n'appellerai à voter pour le Rassemblement National, c'est très clair,
01:24c'est même la racine de mon engagement, elle est née là.
01:26Elle est née d'un 21 avril 2002, où pour la première fois, Jean-Marie Le Pen, l'extrême droite, était au second tour de l'élection présidentielle.
01:33Et, malheureusement, force est de constater, et je n'aurais pas dit ça il y a 15 ou 20 ans,
01:38que nous avons un certain nombre de candidats au sein de la France insoumise qui ne valent pas mieux.
01:43C'est ça la difficulté, en vérité, dans laquelle on est.
01:45Moi, je ne crois pas que l'extrême droite ait changé, je pense qu'ils ont essayé de repolliner,
01:49mais qu'en vérité, derrière le vernis, le programme est le même, et d'ailleurs, les financements, ceux qui les soutiennent, sont les mêmes en interne.
01:57Ce qui a profondément changé, c'est l'arrivée de la France insoumise, avec des candidats qui tiennent des propos,
02:03qui sont des propos, pour moi, antisémites, et qui ne peuvent en aucun cas appartenir à l'arc républicain.
02:09Donc, vous pourriez voter pour un candidat de gauche, du Nouveau Front Populaire, à condition que ce ne soit pas un candidat LFI ?
02:17Je le garderai au soir du premier tour. Moi, j'espère surtout, évidemment, dans ma propre circonscription, être qualifiée au second tour,
02:22et pouvoir l'emporter au second tour, parce que je n'ai pas envie que les Français aient uniquement le choix entre LFI...
02:26Si vous arrivez troisième, vous restez ?
02:28Moi, je suis dans une configuration où, derrière, le seul choix qu'il y aurait, ce serait soit l'extrême droite avec le Rassemblement National,
02:34soit l'extrême gauche avec la France insoumise.
02:36Donc, moi, de toute façon, je ne réponds pas à cette question, parce que j'espère bien être en tête du premier tour et pouvoir l'emporter.
02:42Et moi, je n'ai pas envie que les Français soient réduits à cette espèce de tenaille identitaire entre extrême droite et extrême gauche.
02:47Je crois qu'il y a d'autres choix. J'aurais préféré, en vérité, que la gauche fasse un autre choix.
02:52La gauche n'était pas condamnée, n'était pas obligée à s'associer à une alliance qui est pour moi déshonorante,
02:57qui est une alliance avec la France insoumise, qui va même maintenant jusqu'à la caricature avec le NPA de Philippe Poutou,
03:03dans une alliance qui ne veut pas dire grand-chose, quand vous avez à la fois Aurélien Rousseau, qui a été ministre avec moi,
03:09et qui a été celui qui a porté la réforme des retraites, qui aujourd'hui propose de l'abroger, parce qu'il a basculé au sein du Nouveau Front Populaire.
03:16Vous avez François Hollande, qui a été largement combattu par Jean-Luc Mélenchon, ou Philippe Poutou.
03:21Vous voyez bien que tout ça ne veut pas dire grand-chose, idéologiquement, si ce n'est un petit accord électoral, pour essayer de se protéger les uns les autres.
03:28– Donc, ni Rennes ni LFI, pour l'instant, la ligne de conduite n'est pas définie, elle sera définie dimanche soir.
03:34– Au soir du premier tour, évidemment.
03:36– Mais c'est ce que dit, par exemple, le président du Sénat, et il n'est pas le seul à le dire, d'autres le disent.
03:41Marine Tondelier a écrit à Stéphane Séjourné, à Édouard Philippe, à François Bayrou, à Hervé Marseille, le patron des sénateurs centristes.
03:50Elle rappelle, la France pourrait être gouvernée par un parti d'extrême droite.
03:53Elle réclame la fin du renvoi d'Osado, du NFP et du RN.
03:59– Oui, elle a le droit de demander ce qu'elle souhaite, mais encore une fois, elle n'était pas obligée, au soir des européennes,
04:05à se décider à faire une alliance avec la France insoumise.
04:09Je veux dire, ils ont quand même dû négocier pour que dans leur programme, il y ait le mot antisémitisme et lutte contre l'antisémitisme qui apparaissent,
04:16mais ils n'ont pas été capables d'arriver à négocier suffisamment pour dire, le Hamas est une organisation terroriste.
04:22Ça n'apparaît pas. Je suis désolée, est-ce que vraiment, on peut, pour un accord électoral, faire ce type de compromission ?
04:30Je pense que c'est inacceptable. De la même manière qu'évidemment, le RN montre aussi son vrai visage,
04:34quand ils investissent des candidats qui ont tenu des propos clairement antisémites,
04:39et ils font semblant de le découvrir au dernier moment, en disant, on ne savait pas qui on avait choisi.
04:43Soit c'est de l'incompétence quand vous ne savez pas qui vous investissez sur des élections législatives,
04:47soit vous le saviez et vous espériez surtout que ça ne se voit pas trop.
04:50Aurore Berger, en cas de cohabitation, le titre de chef des armées du Président est honorifique.
04:55Marine Le Pen a fait cette déclaration qui m'a un peu interpellé.
04:58Oui, parce que c'est une déclaration qui est grave. Le chef des armées dans notre Constitution, c'est le Président de la République.
05:04Ça n'est en rien honorifique. C'est lui qui pilote, en vérité, nos forces armées, l'engagement de nos forces armées,
05:11dans des opérations extérieures par exemple. C'est lui qui peut décider, évidemment, de l'engagement même de la force nucléaire.
05:19Donc évidemment et heureusement que non, ça n'est pas un titre honorifique.
05:23Je pense qu'ils essayent de reléguer le Président de la République comme s'il appartenait déjà au passé.
05:28Mais quoi qu'il arrive, et quel que soit le résultat des élections législatives premier et second tour,
05:33le Président de la République restera Président de la République, contrairement à ce qu'ils aimeraient faire croire.
05:38Jusqu'en 2027.
05:39Évidemment, parce qu'il a été élu par les Français jusqu'en 2027.
05:42Aurore Berger, Emmanuel Macron ratatine la démocratie. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le Président du Sénat.
05:48Est-ce que vous le pensez ? Est-ce qu'il a ratatiné la démocratie en prenant sa décision rapide de dissolution ?
05:55C'est un peu contradictoire de dire ça, alors que l'essence même de la démocratie, c'est quand même le vote.
06:00Et c'est quand même le fait que les Français s'expriment et choisissent par qui ils souhaitent être gouvernés demain.
06:05Donc on ne peut pas dire qu'on ratatine, il faut reprendre l'expression de la démocratie.
06:09Pour le contraire, on demande aux Français de s'exprimer, de voter et de choisir.
06:14Et ils vont faire en vérité deux choix.
06:16Qui ils veulent comme députés dans leur territoire ?
06:19Est-ce qu'ils veulent des gens qu'ils ne connaissent pas ?
06:20Ou au contraire, des gens qu'ils connaissent, qui ont de l'expérience, qui ont des relais ?
06:23Et qui ils veulent pour gouverner demain, y compris comme Premier ministre ?
06:27Ils ne veulent plus d'Emmanuel Macron.
06:29Mais quoi qu'il arrive en vérité...
06:31Dans de nombreuses circonscriptions, voilà ce qu'ils veulent.
06:34Plus de Macron.
06:35Oui mais en vérité...
06:36Et ce qu'ils veulent, c'est voir leur pouvoir d'achat s'améliorer.
06:38Après, ils sont prêts à tout.
06:40Heureusement qu'ils ne sont pas prêts à tout, pas prêts à toutes les compromissions.
06:43Et qu'il y a des valeurs qui tiennent aussi dans notre pays et notre République.
06:47Après, est-ce qu'ils veulent ou ils ne veulent plus d'Emmanuel Macron ?
06:50Je vois aussi des sondages qui disent que le Président de la République,
06:52il y a quand même 30% des Français qui continuent à le soutenir.
06:55Donc ce n'est pas non plus les scores que d'autres Présidents de la République pouvaient avoir.
06:59Et combien même ils n'en voudraient plus,
07:01ce n'est pas ces élections législatives qui changeront ça.
07:03Le Président de la République restera Président de la République.
07:06Le Président de la République ne démissionnera pas.
07:08Contrairement aux théories complotistes qu'on entend ici ou là.
07:12Ça ne se passe pas comme ça dans la Ve République.
07:15Donc je crois que c'est important de le rappeler.
07:17Après, sur la question du pouvoir d'achat, je crois que c'est ça en effet,
07:20la première des préoccupations.
07:22Et ça veut dire quoi ?
07:23Ça veut dire agir sur le travail, comme on le fait depuis 7 ans sans discontinuer.
07:27Et moi je suis plutôt heureuse de me dire que dans ma génération,
07:29on n'a plus comme seul horizon le chômage de masse.
07:32C'est plutôt rassurant.
07:34Il faut agir après sur d'autres aspects, notamment la question du logement,
07:37qui est l'un des points les plus contraints en termes de pouvoir d'achat.
07:40C'est qu'on a du mal à se loger.
07:42Là, c'est ce qu'on fait.
07:43C'est ce qu'on fait sur dire qu'à un moment, il faut redonner confiance aux propriétaires
07:46pour qu'ils souhaitent mettre en location.
07:48C'est la loi anti-squat que j'avais faite adopter.
07:50C'est une initiative parlementaire avec Guillaume Casbarian.
07:53Et que le Front Populaire veut abolir.
07:55Parce qu'il préfère des squatteurs et des impayés
07:58au fait de soutenir tout simplement des petits propriétaires privés.
08:01Je pense que c'est une grave erreur en termes de confiance.
08:04C'est la suppression des frais de notaire qu'on propose.
08:06Parce que quand on est un jeune couple, qu'on veut faire son premier achat,
08:09qu'on a parfois déjà du mal à emprunter,
08:11s'il faut rajouter les frais de notaire.
08:12Mais en fait, on n'y arrive pas.
08:13On ne sait pas faire.
08:14Et encore une fois, un choc de l'offre pour construire plus dans notre pays,
08:18rendre du pouvoir au maire aussi,
08:20sur la décision d'attribution des logements.
08:22Ça, c'est ce qu'on fait.
08:23Et ça, c'est un point.
08:24Mon avis essentiel en termes de pouvoir d'achat,
08:26c'est la question du logement.
08:27Je vais revenir, Aurore Bargé, sur des mesures
08:29du Rassemblement National ou du Front de Gauche.
08:33Enfin, du Front de Gauche.
08:34Du Nouveau Front Populaire,
08:35ou des mesures que vous défendez.
08:37Mais, une question.
08:39Évidemment, après les législatives,
08:41la présidentielle va commencer.
08:44Je crois qu'elle a déjà commencé ma maman, vous savez !
08:46Alors, il y a un leader.
08:49Leader, c'est Édouard Philippe.
08:51Vous le suivez.
08:52Mais, il y en a plusieurs potentiels.
08:54Non, mais c'est pour vous l'homme
08:57qui doit représenter dans le futur
08:59Ah, mais je ne sais pas vous le dire.
09:00le centre droit, le centre...
09:02Ce qui est certain, c'est qu'à l'issue
09:04des élections législatives,
09:05il y aura une recomposition évidente.
09:07J'espère, et je souhaite ardemment
09:09qu'on ait une majorité parlementaire.
09:11Parce que je pense que ce pays a besoin
09:12d'une majorité parlementaire responsable,
09:14raisonnable, cohérente,
09:16et qu'on est les seuls à être en capacité
09:18d'avoir ça.
09:19Mais ça veut dire que ce sera une nouvelle
09:20majorité parlementaire, quoi qu'il arrive.
09:22J'espère aussi que cette majorité,
09:24elle puisse s'élargir à des gens
09:26qui, encore une fois, refusent la compromission
09:28du président des Républicains, Éric Ciotti,
09:30avec l'ERN, qui sont profondément
09:32mal à l'aise par ce choix, où ils ont l'impression
09:34d'avoir été trahis, avoir été mis devant
09:36le fait accompli, de ne pas avoir été associés.
09:38Je pense qu'on a des députés LR
09:40qui seront réélus, et qui en vérité
09:42partagent un certain nombre de nos valeurs
09:44et de nos idées, de la même manière que je crois
09:46qu'on a à gauche des gens, là aussi, raisonnables
09:48et responsables, qui refusent cette alliance
09:50avec la France insoumise
09:52et qui se battent contre elle.
09:54Et voilà, c'est ça qu'on doit reconstruire.
09:56Alors, poser la question de 2027, en vérité,
09:58on m'a posé cette question dès le lendemain de la précédente
10:00présidentielle, dès 2022.
10:02Donc moi, je réponds à chaque fois
10:04que ça me paraît un tout petit peu prématuré.
10:06– Vous savez bien que dans le monde politique,
10:08on ne pense déjà qu'à ça. – Mais on pense tout le temps
10:10qu'à ça, parce qu'on est d'abord un peu
10:12un régime présidentiel, quoi qu'on dise,
10:14ce qui veut dire que le président Larivique a un peu de pouvoir.
10:16– Est-ce que le président Larivique n'a pas eu tort ?
10:18Il n'a pas voulu changer
10:20le mode de scrutin,
10:22il n'a pas voulu changer
10:24et passer à une proportionnelle,
10:26peut-être pas intégrale,
10:28mais une proportionnelle.
10:30Et est-ce qu'il n'a pas eu tort ?
10:32Est-ce qu'aujourd'hui, ça donnerait un résultat différent
10:34aux élections ? – Déjà, ça dépend beaucoup
10:36de quel proportionnel. Est-ce que c'est le proportionnel
10:38intégral ? Est-ce que c'est un bout
10:40de proportionnel ? Est-ce que c'est au niveau des régions,
10:42au niveau du pays ? Bref, il y a dix mille manières
10:44de faire la proportionnelle.
10:46Et ensuite, surtout, moi j'ai eu l'impression,
10:48depuis 2022, qu'on vivait malgré tout déjà
10:50dans un système proportionnel, parce que
10:52vous voyez bien à l'Assemblée nationale
10:54qu'encore une fois, le scrutin majoritaire
10:56qui est le nôtre aujourd'hui, n'a pas empêché
10:58le fait que le Rassemblement national
11:00puisse avoir des députés, le fait
11:02que des plus petits partis politiques
11:04puissent avoir des députés.
11:06Donc je ne suis pas sûre, honnêtement,
11:08que ce soit le mode de scrutin qui soit
11:10en cause. Et de toute façon, vous le savez,
11:12pour changer ce mode de scrutin, il faut aussi
11:14qu'il y ait un accord entre l'Assemblée nationale
11:16et le Sénat. Le Sénat est très opposé
11:18au fait qu'on change de mode de scrutin. Donc de toute façon,
11:20même si on l'avait voulu, seul, on n'aurait
11:22pas pu aboutir.
11:24Les Remparts, mouvement d'extrême droite parisien
11:26et lyonnais ont été dissous hier,
11:28une association islamiste également,
11:30Jonas Paris, également dissoute,
11:32agression homophobe,
11:34le 12 juin dernier à Paris,
11:36lorsque
11:38certains ont fêté la victoire
11:40du Rassemblement national, vous craignez ?
11:42Vous craignez si le Rassemblement
11:44national arrive au pouvoir ?
11:46Vous craignez comme ça des manifestations
11:48antisémites ou racistes ?
11:50Ou homophobes ?
11:52On a dissous hier en Conseil des ministres
11:54des groupuscules,
11:56soit d'extrême droite,
11:58soit islamistes, qui n'ont pas
12:00de raison d'exister dans notre pays, parce qu'ils sont
12:02contraires à toutes les valeurs
12:04qu'on défend, et j'espère qu'il y a au moins
12:06un point d'accord entre les partis politiques
12:08sur ce point-là.
12:10Après, on voit depuis
12:12deux semaines qu'on a une forme de
12:14libération de la parole, de la parole
12:16raciste, de la parole homophobe,
12:18de parole,
12:20et pas que de parole, de crimes antisémites
12:22qui se sont produits avec le crime
12:24épouvantable qui a eu lieu
12:26à Courbevoie, et ça évidemment,
12:28ça m'inquiète d'abord en tant que citoyenne,
12:30tout simplement, et ça devrait interpeller
12:32tous les Français. Que des gens se sentent
12:34autorisés à déverser
12:36des paroles de haine, parce qu'ils se disent
12:38qu'en fonction de celui ou celle qui sera
12:40au pouvoir, finalement, il y a comme
12:42une autorisation à le faire,
12:44une légitimité à le faire. On a vu
12:46le reportage d'Envoyé Spécial
12:48qui était malheureusement assez éloquent
12:50sur des propos racistes.
12:52-"N'étais pas raciste", a dit Marine Le Pen.
12:54Écoutez, quand vous
12:56ciblez une femme en raison de son origine et de sa
12:58couleur de peau, pour moi, je crois que c'est
13:00du racisme, ou alors il faut me dire
13:02quelle est la définition de ce mot.
13:04Quand on a des intimes
13:06d'extrême droite et du
13:08Rassemblement National qui disent bientôt, je cite,
13:10on pourra casser du PD, il faudrait quand même
13:12qu'on m'explique si c'est pas homophobe. Qu'est-ce que c'est ?
13:14Donc moi, je ne veux pas que cette
13:16parole se libère et au-delà de la parole,
13:18que des actes aient lieu
13:20dans notre pays. Je rappelle que ça ne sont pas
13:22des opinions, ce sont des délits.
13:24L'homophobie, le racisme,
13:26l'antisémitisme sont des délits qui sont
13:28punissables par la loi
13:30et heureusement.
13:32Et j'espère que chacun sera en mesure
13:34de condamner et de faire le ménage
13:36chez soi quand on a
13:38des proches, des élus,
13:40des cadres de partis politiques qui tiennent
13:42ce type de propos.
13:44Interdire la binationalité, est-ce de la discrimination ?
13:46Est-ce du racisme ?
13:48A vos yeux ou pas ?
13:50Je crois que c'est surtout une très mauvaise idée.
13:52Il y a eu une déclaration de Marine Le Pen
13:54d'ailleurs qu'elle essaye de faire oublier
13:56un petit peu en ce moment parce qu'elle se veut comme étant
13:58la plus protectrice de nos compatriotes juifs
14:00où elle disait qu'il fallait retirer notamment la binationalité
14:02aux franco-israéliens.
14:04Bon, moi je vois pas
14:06pourquoi je retirerais la binationalité
14:08à des Français qui ont décidé
14:10aussi parfois de faire leur alia, de partir en Israël
14:12parce qu'ils considèrent
14:14que c'est aussi leur pays.
14:16Et ça ne fait pas d'eux des Français
14:18de second plan. Ils ne sont pas moins
14:20français parce qu'ils sont aussi israéliens.
14:22On n'est pas moins français parce qu'on est aussi franco-italien.
14:24Et on n'est pas moins français parce qu'on est franco-marocain.
14:26Et en vérité,
14:28on voit bien derrière ce qui est ciblé
14:30par le Rassemblement...
14:32On voit bien ce qui est ciblé par le Rassemblement
14:34national, qui est l'idée qu'il y aurait
14:36certains pays qui poseraient plus problèmes
14:38que d'autres. Donc on fera quoi ?
14:40On fera aussi le tri entre les binationalités.
14:42Et puis d'ailleurs, ils sont très ambigus.
14:44C'est-à-dire qu'au début de la campagne des législatives,
14:46on a Sébastien Chenu, vice-président
14:48du RN, qui dit sur un plateau télé
14:50qu'on supprimera la binationalité
14:52et qui une heure après,
14:54vraisemblablement, se fait taper sur les doigts
14:56et envoie un tweet en disant « Non, finalement, c'est plus dans notre programme,
14:58on le fera pas, rassurez-vous. »
15:00Et puis il y en a une semaine après, Jordan Bardella,
15:02qui nous explique qu'il faut revoir les emplois
15:04qui seraient ouverts ou pas à des binationaux.
15:06Ce qui, d'ailleurs, dans un certain nombre de cas, existe déjà.
15:08Donc c'est aussi ça qui pose problème.
15:10C'est au-delà des valeurs qui sont défendues,
15:12c'est ce zigzag permanent
15:14depuis trois semaines du RN
15:16qui change de pied en permanence
15:18sur ses propositions
15:20sur la question de la binationalité
15:22comme sur la réforme des retraites qu'il fallait abroger
15:24depuis maintenant ses 66 ans pour ceux qui ont
15:26commencé à 24 ans, sur la question
15:28de la suppression des impôts pour les moins de 30 ans,
15:30sur la baisse de la TVA. En réalité, on ne sait plus
15:32aujourd'hui quel est le réel
15:34programme du RN.
15:36Emmanuel Macron a employé les mots « guerre civile ».
15:38Est-ce que vous auriez employé ces mêmes mots ?
15:40Franchement ?
15:42En tout cas, je crois qu'il y a une véritable
15:44inquiétude...
15:46Qui pourrait engager, finalement,
15:48une guerre civile ? Qui pourrait manifester ?
15:50Qui pourrait entretenir un climat de guerre civile ?
15:52Comme le dit Emmanuel Macron.
15:54Je crois qu'on ressent tous, quand même, de la part de...
15:56Vous pensez que c'est un risque ?
15:58Je pense qu'on ressent tous, de la part de beaucoup de Français,
16:00une inquiétude du lendemain, en se disant
16:02« Il se passe quoi le soir du 7 juillet ? »
16:04Déjà, qui gagne ? Moi, je suis incapable de vous le dire
16:06ce matin à votre micro.
16:08Je me bats, évidemment, pour la majorité présidentielle
16:10et, ensemble, pour la République.
16:12Mais il y a ça, il y a cette inquiétude
16:14et de dire quelles seront les réactions
16:16en fonction de celui,
16:18de celle, de ceux
16:20qui pourraient gagner.
16:22Et en fonction aussi des projets politiques qui sont portés,
16:24on voit bien qu'il y a des projets politiques qui peuvent amener
16:26à minima du désordre.
16:28Du désordre économique, de manière évidente,
16:30de milliards de hausses
16:32d'impôts, d'inquiétudes que ça provoque
16:34déjà, de la part du monde économique,
16:36et je ne parle pas que du Medef, je parle des petits
16:38chefs d'entreprise, de TPE, de PME,
16:40qui s'inquiètent, quand même, du résultat
16:42des urnes et des conséquences
16:44que ça pourrait avoir sur eux. Et puis,
16:46beaucoup qui s'inquiètent aussi du désordre qui pourrait exister
16:48dans la rue, à la fois en confiant
16:50des clés à des gens qui ne sont pas prêts à gouverner,
16:52pas prêts à gouverner, qui ne savent pas,
16:54qui n'ont jamais exercé de leur vie de responsabilité
16:56importante,
16:58à quelques niveaux que ce soit,
17:00et donc il y a aussi, à mon avis, ça, cette peur
17:02du désordre qui pourrait exister
17:04au soir du 7 juillet ou au lendemain.
17:06Est-ce que les droits des femmes
17:08seront en danger si le rassemblement
17:10national obtient la majorité et dirige
17:12la France ? Franchement !
17:14Franchement ! Ce qui est certain,
17:16c'est qu'on sait ce qui se passe quand l'extrême-droite
17:18arrive au pouvoir, et en général, quand l'extrême-droite
17:20arrive au pouvoir... Elle n'a jamais été en France.
17:22Très bien, elle n'a jamais été en France.
17:24Sauf en période de guerre.
17:26Est-ce qu'il faut vraiment essayer pour réaliser
17:28ce que ça pourrait être ? Est-ce qu'on a vraiment envie
17:30à un moment de prendre le risque de payer
17:32pour voir ? On ne joue pas au poker, là.
17:34Encore une fois, ce n'est pas vérifier si la main
17:36de mon adversaire... Je ne crois pas.
17:38Ce n'est pas vérifier si la main de mon adversaire est supérieure à la mienne.
17:40Et ce n'est pas bluffer. C'est un moment,
17:42une fois qu'on a essayé, c'est trop tard. Une fois qu'on a mis son
17:44bulletin dans l'urne, on ne peut pas faire machinariat.
17:46Mais vous craignez pour les femmes ?
17:48Vous craignez pour le droit des femmes ?
17:50Pourquoi j'ai décidé
17:52avec dos de dire qu'il fallait inscrire
17:54le droit à l'avortement dans la Constitution ?
17:56C'était pour l'inquiétude qu'on avait
17:58qu'un jour, peut-être, l'extrême droite arrive au pouvoir
18:00et pour mettre un moment des gardes fous en se disant
18:02ça, vous ne pourrez pas y toucher
18:04ou ce sera tellement compliqué de revenir en arrière.
18:06Très bien, mais c'est le groupe qui a le moins
18:08voté pour. Et on a Caroline Parmentier,
18:10par exemple, une de ses très très
18:12proches, historique, qui a redit
18:14chez l'un de vos confrères que, elle, jamais
18:16elle aurait voté la loi Veil.
18:18Et qui, elle, évidemment, n'a pas voté la
18:20constitutionnalisation. On a leur vote
18:22au Parlement européen sur ces sujets
18:24où ils ont refusé d'inscrire l'IVG
18:26dans la charte européenne des droits fondamentaux.
18:28Et on a, encore une fois, les exemples
18:30de quand l'extrême droite arrive au pouvoir.
18:32On l'a vu en Pologne sur l'IVG.
18:34On l'a vu en Hongrie sur l'IVG.
18:36On le voit juste à côté de nous en Italie.
18:38Non, rassurez-vous, on n'empêche
18:40pas les femmes d'avorter. Par contre, on
18:42autorise les militants anti-IVG
18:44d'entrer dans des cliniques qui la pratiquent.
18:46Concrètement, ça veut dire quoi ?
18:48Ça veut dire que des femmes qui viennent pour
18:50exercer leur liberté à un moment d'avorter,
18:52elles ont derrière la porte des femmes
18:54et des hommes qui tambourinent pour les traiter
18:56de meurtrières ? Enfin, il faut se
18:58figurer, quand même, ce que ça veut dire et la pression
19:00qu'on exerce, à nouveau, sur les femmes
19:02et sur les corps des femmes
19:04qui, encore une fois, n'appartiennent qu'à elles. Et c'est à elles
19:06de décider ce qu'elles souhaitent en faire.
19:08J'ai écouté Jordan Bordela parler des femmes, et
19:10je le cite, il n'y a plus
19:12une femme qui ne craint pas pour sa
19:14sécurité en fonction de sa tenue
19:16de l'heure à laquelle elle rentre chez elle.
19:18Vous ne pouvez être que d'accord avec cela, non ?
19:20On peut quand même
19:22espérer que ce soit un peu excessif.
19:24Je n'ai pas l'impression que
19:26100% des femmes dans notre pays
19:28craignent à chaque minute et à
19:30chaque heure pour leur vie, et heureusement.
19:32Par contre, ce que je sais, c'est que
19:34malheureusement, dans notre pays, on a encore
19:36énormément de violences qui s'abattent sur les femmes.
19:38Et où est-ce que ces violences s'abattent le plus ?
19:40Dans un cadre qui est intime.
19:42Parce que les violences conjugales,
19:44les violences intrafamiliales,
19:46les violences sexuelles.
19:48Dans 9 cas sur 10, quand une femme
19:50subit une violence sexuelle, un viol,
19:52une agression sexuelle,
19:54elle connaît son agresseur.
19:56Ce n'est pas l'étranger qui arrive
19:58au dernier moment et qui la viole dans un parking.
20:00Ça peut arriver,
20:02c'est insupportable, c'est dramatique,
20:04mais c'est malheureusement extraordinairement
20:06minoritaire dans les violences sexuelles
20:08que subissent les femmes. C'est d'abord
20:10l'entourage proche. Et c'est ça,
20:12en vérité, que le Rassemblement national...
20:14Quelle que soit la communauté,
20:16quelle que soit l'origine sociale,
20:18géographique, quelle que soit la sociologie.
20:20Et c'est ça que le Rassemblement ne veut pas voir.
20:22Obsédés qu'ils sont matin, midi et soir
20:24par l'immigration, ils estiment que
20:26la seule cause de danger
20:28des femmes, ce serait l'immigration.
20:30La vérité,
20:32elle est beaucoup plus difficile à entendre,
20:34mais malheureusement elle est statistique.
20:36C'est que les violences infligées
20:38aux femmes, c'est d'abord par des gens
20:40que nous connaissons dans nos familles,
20:42dans nos amis, dans nos collègues, dans nos entourages.
20:44C'est cette violence qu'il faut combattre.
20:46Mais si le Rassemblement national arrive au pouvoir
20:48et dit que cette violence je ne veux pas la voir,
20:50malheureusement cette violence risque
20:52de continuer à se perpétuer à l'encontre des femmes.
20:54Merci Aurore Berger d'être
20:56venue nous voir ce matin sur l'antenne de
20:58Sud Radio 0826 300 300.
21:00Nous vous prenons
21:02après, évidemment. Vous vous exprimez
21:04librement ici, parlons vrai.
21:06Vous nous dites pour qui vous votez,
21:08pourquoi, et nous organisons nos petits débats
21:10entre auditeurs, c'est passionnant,
21:12comme hier, comme avant-hier.
21:14Il est 8h56.