Frédéric Mazzella : Avec Captain Cause, on révolutionne la manière avec laquelle les entreprises peuvent s'impliquer dans des projets à impact

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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à tous, vous le connaissez car il a créé l'application Blablacca.
00:08 Frédéric Mazella, bonsoir.
00:10 Vous avez également d'autres casquettes, d'autres projets, on va bien sûr en parler,
00:15 mais avant cela, l'actualité cette semaine, c'est la présentation de la trajectoire de décarbonation de la France à horizon 2030,
00:22 présentée par la Première Ministre Elisabeth Borne, avec cet objectif ambitieux, réduire de moitié les émissions de CO2 par rapport à 1990,
00:30 en mettant à contribution les transports, un tiers de l'effort demandé, c'est énorme.
00:35 Et c'est là que vous intervenez, puisque le gouvernement compte beaucoup sur le covoiturage.
00:40 Est-ce que selon vous, il y a d'autres leviers efficaces à activer, à part l'incitation financière ?
00:45 Il y a l'habitude, c'est-à-dire faire en sorte qu'on prenne l'habitude d'être plusieurs par voiture et pas tout seul.
00:51 Il faut voir que quand on fait rouler une voiture avec un seul conducteur à bord,
00:54 on a quand même 96% de l'énergie dépensée qui sert à déplacer la voiture et 4% qui sert à déplacer la personne.
01:01 Et c'est la majorité des cas pour les trajets du quotidien ?
01:04 Les trajets du quotidien, on est en dessous de 1,1 en taux d'occupation des voitures sur les trajets domicile-travail,
01:10 c'est-à-dire c'est un conducteur et puis une fois sur 10, une deuxième personne dans le véhicule.
01:15 Et nous évidemment avec le covoiturage, on met 2, 3, 4 personnes par voiture et donc on divise d'autant les émissions de CO2
01:21 et la consommation d'énergie par passager transporté. Donc là, il y a une grosse source d'économie.
01:25 Et on voit très bien que l'exécutif compte sur le covoiturage, il y a cette incitation financière,
01:29 cette prime de 100 euros qui a été mise en place. Est-ce que vous en voyez déjà les effets ?
01:34 Oui, on le voit déjà. Sur le premier trimestre, c'est 80 000 conducteurs additionnels
01:38 qui se sont mis au covoiturage sur les trajets du quotidien, le matin et le soir.
01:42 Il faut savoir qu'il y a 18 millions de voitures qui, tous les matins, font le trajet presque à vide,
01:47 donc on vient de le dire, c'est-à-dire qu'on peut asseoir la France entière tous les matins dans les voitures qui vont au travail
01:52 et on peut la rasseoir le soir pour rentrer. Donc ça donne une idée du volume de places vides dans les voitures tous les matins, tous les soirs.
01:59 Et c'est exactement à ce problème-là que, par une application type BlablaCars qui met en relation des gens qui font les mêmes trajets...
02:04 Parce qu'il faut aller sur la plateforme...
02:06 Oui, c'est BlablaCars Daily, c'est une application dédiée justement au covoiturage du matin et du soir,
02:11 sur laquelle, quand on s'inscrit, effectivement, actuellement il y a une prime de 100 euros
02:15 qui découle en fait des certificats d'économie d'énergie, donc c'est pas de l'argent de l'État, c'est de l'argent des certificats d'économie d'énergie.
02:22 Mais c'est 100 euros de prime dès qu'on a fait plus de 3 trajets en covoiturage,
02:25 puisqu'évidemment on cherche à installer une habitude, puisque le covoiturage ne sera net, efficace,
02:30 que lorsque ça devient effectivement une habitude qui est faite assez régulièrement.
02:34 Est-ce qu'il n'y a pas un effet pervers, à savoir qu'on va utiliser sa voiture plutôt que monter dans la voiture de quelqu'un d'autre pour bénéficier de cette prime ?
02:40 Alors généralement, les gens qui vont en voiture au travail, c'est parce que les alternatives à ce trajet-là sont pas bonnes,
02:48 c'est-à-dire que les alternatives en transport en commun ou en vélo qui peut être trop loin, eh bien ne sont pas satisfaisantes.
02:54 Les gens qui prennent leur voiture, c'est pas forcément un grand plaisir d'aller conduire tous les matins et tous les soirs,
02:59 surtout quand il y a beaucoup d'embouteillage sur son trajet pour aller au travail.
03:03 Mais ça peut être plus confortable ?
03:04 Oui, ça peut être plus confortable, mais en général c'est aussi parce que ça va un petit peu plus vite que d'autres moyens,
03:09 et donc là, en faisant en sorte que des gens qui faisaient deux trajets avec deux voitures fassent un seul trajet en étant tous les deux dans la même voiture,
03:18 fait qu'on réduit le nombre de voitures sur les routes, donc on réduit aussi les embouteillages, on réduit évidemment la pollution associée,
03:24 on réduit la facture énergétique qui va avec, et donc on consomme moins d'essence et on consomme moins d'argent, donc on fait aussi des économies.
03:30 Et en fait, il y a un grand levier, c'est-à-dire que la prime de 100 euros, c'est le petit bout de l'iceberg de tout ce qu'on peut économiser quand on fait du co-viturage,
03:38 parce que dès qu'on s'y met, on fait des économies de plusieurs milliers d'euros par an.
03:41 Mais est-ce qu'il y a d'autres leviers à activer ? Je pense notamment aux voies réservées, il en existe à Grenoble par exemple, est-ce que ça par exemple c'est une piste ?
03:48 Oui, ça en fait partie, alors sur les axes sur lesquels c'est possible, c'est en train d'être développé, c'est une forte incitation, parce qu'effectivement ça peut faire gagner du temps.
03:55 Il n'y en a pas tellement ?
03:56 Il n'y en a pas tellement, alors une incitation financière déjà c'est bien, parce que là on parle en plus d'écologie, on parle d'économie d'énergie,
04:03 et on a une incitation financière qui est quand même assez forte, je mentionnais plusieurs milliers d'euros par an économisés quand on fait du co-viturage domicile-travail, c'est quand même vraiment significatif.
04:12 Alors on connaît le co-viturage longue distance qui a été développé sur des trajets plutôt de type week-end ou loisirs,
04:18 mais là on passe vraiment dans le quotidien sur plus de la moitié des kilomètres parcourus par les voitures qui sont faits sur ces trajets-là justement pour aller au travail.
04:25 Et donc justement, est-ce qu'une voie réservée sur la rocate par exemple, est-ce que ça peut être une bonne piste pour inciter les gens à faire du co-viturage ?
04:32 Absolument, ça fait gagner du temps. C'est d'ailleurs ce que font un petit peu les Américains, ils ont des voies qu'on appelle les carpool lanes,
04:38 sur lesquelles on ne peut rouler à certains horaires, donc généralement les horaires de pointe, que lorsqu'on est plusieurs par véhicule.
04:45 Avec, alors après c'est la méthode américaine, il y a une contravention assez élevée, je crois que c'est 275 dollars, quand on roule sur cette voie-là tout seul.
04:55 Et donc en fait ça marche bien, parce que du coup cette voie-là, il n'y a que les véhicules qui ont deux ou trois personnes, quatre, qui sont dans la voiture, qui la prennent.
05:03 Et donc l'objectif gouvernemental, 3 millions de trajets quotidiens à horizon 2027, on en est loin.
05:09 Alors votre autre casquette, c'est donc cette plateforme que vous avez créée, qui s'appelle Captain Cause, qui crée un pont entre entreprises et projets de demain, peut-on lire sur le site.
05:19 On voit que les dons en euros aux associations ont considérablement baissé, selon un baromètre publié aujourd'hui même, -4% en un an, à cause de l'inflation.
05:29 Pourquoi est-ce que vous, vous réussiriez à faire ce que les associations qui ont pignon sur rue depuis toujours ne réussissent plus ?
05:36 En fait avec Captain Cause, ce qu'on fait, c'est qu'on révolutionne la manière avec laquelle justement on peut donner.
05:42 Et notamment les entreprises peuvent s'impliquer dans cette direction-là, sur des projets à impact, alors dans le domaine de l'environnement, du social et de la santé,
05:49 en allant impliquer leurs parties prenantes, à savoir leurs clients, leurs partenaires, leurs collaborateurs.
05:55 C'est-à-dire qu'avec Captain Cause, on établit un pont.
05:58 Une entreprise présélectionne plusieurs projets qui ont du sens pour elle, dans des domaines qui la concernent et qui correspondent à ses valeurs.
06:06 Et ensuite elle va proposer à ses clients ou bien à ses collaborateurs de choisir de l'affectation de cet argent-là.
06:12 Et donc en fait on ne fait plus du don à deux, on fait du don à trois, puisqu'il l'entreprise va pouvoir allouer le budget.
06:18 Les clients et les collaborateurs choisir de l'allocation de ce budget-là.
06:23 Donc on implique véritablement tout le monde et on fait de la sensibilisation en même temps par rapport à tous les projets à impact qui sont sélectionnés sur la plateforme Captain Cause.
06:30 Et puis derrière évidemment les projets reçoivent de l'argent, le but étant d'aller débloquer une nouvelle forme de philanthropie et mécénat plus puissante pour les entreprises.
06:40 Puisqu'ensemble, en agissant avec leurs clients et leurs collaborateurs, elles ont un intérêt démultiplié à donner du sens.
06:46 Vous savez qu'il y a beaucoup d'entreprises qui à la fois aujourd'hui peuvent avoir du mal à recruter,
06:50 notamment les nouvelles générations parce que les nouvelles générations sont beaucoup plus en recherche de sens que les précédentes,
06:57 notamment par rapport aux grands défis qu'on connaît aujourd'hui, le défi climatique et les défis sociétaux.
07:03 Mais de la même manière, les clients sont aussi en attente d'une action forte de la part des marques,
07:08 puisque quand on voit l'ampleur du problème, on a envie que ce soit de grands acteurs qui répondent à ces grands problèmes.
07:13 Et donc les clients demandent aux marques d'aller agir.
07:15 Et donc par le biais notamment de cette plateforme Captain Cause que vous allez défendre,
07:20 dont vous allez parler lors du grand sommet Change Now qui a lieu à Paris ces jours-ci.
07:24 Merci beaucoup Frédérico Macella, invité de France Info ce soir.

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