"Le télétravail a accéléré le recours aux tickets restaurant" : Bertrand Demazy, PDG d'Edenred

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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à tous, c'est un marché en pleine expansion, en pleine mutation également, celui du ticket resto avec un leader incontesté et il est français, Bertrand Dumasie.
00:14 Bonsoir. Bonsoir Isabelle Raymond.
00:16 Vous êtes le PDG d'Edenred, numéro 1 mondial du secteur avec 30% de part de marché, 52 millions d'utilisateurs dans 45 pays différents.
00:26 Tout d'abord, est-ce que vous avez vu les usages changer avec l'inflation ? Est-ce que la hausse des prix, et notamment des prix alimentaires, a pour conséquence que les gens utilisent désormais leurs tickets resto pour faire leurs courses plutôt que pour déjeuner au resto avec leurs collègues ?
00:40 Alors oui, les usages changent. D'abord, les tickets restaurant sont utilisés plus rapidement, c'est-à-dire que l'allocation mensuelle qu'on a, elle est mangée plus rapidement aujourd'hui qu'elle ne l'était avant.
00:50 Deuxièmement, non, ça continue à aller bien dans les restaurants puisque cet outil est fait d'abord et avant tout pour les restaurants.
00:56 Et donc vous ne voyez pas que les gens les utilisent plus pour payer leurs courses alimentaires ?
01:02 Alors, ça continue à être utilisé majoritairement pour l'alimentation au travail et donc l'accès dans les restaurants.
01:08 Donc on n'a pas d'accélération vers d'autres canaux de distribution. En revanche, les montants sont utilisés plus rapidement.
01:15 D'accord. Alors, on a parlé du fait, est-ce qu'on va au resto ou est-ce qu'on utilise pour aller au supermarché ? Est-ce qu'il y a un effet télétravail aujourd'hui ?
01:23 Est-ce que vous avez l'impression que l'obligation d'avoir des tickets resto est toujours aussi important pour les chefs d'entreprise ? Est-ce qu'il faut toujours les proposer ?
01:30 Oui, alors il n'y a pas d'obligation. En revanche, les tickets...
01:33 Mais est-ce qu'ils se sentent obligés ?
01:35 Ils se sentent obligés absolument parce que le télétravail a accéléré le recours à la cantine virtuelle qui est le ticket restaurant.
01:41 En fait, ce qui s'est passé pendant le télétravail, les cantines étaient fermées. Donc beaucoup de salariés dans le monde entier, je rappelle que Eden Red est présent dans 45 pays, ont eu accès pour la première fois à une solution de ticket restaurant.
01:51 Et quand ils le constataient, ils ont constaté qu'en fait, ils préféraient un ticket restaurant à aller à la cantine. Pourquoi ?
01:57 D'abord parce que l'offre est bien plus large, puisqu'il y a plusieurs restaurants autour de son lieu de travail. Et deuxièmement, les usages sont bien plus flexibles.
02:04 Les horaires sont plus larges. Je peux aller sur place et consommer sur place. Je peux être livré ou je peux aller chercher mon repas et revenir avec mon repas pour le consommer où je veux.
02:14 Et donc, on a à peu près deux fois plus d'utilisateurs satisfaits avec du ticket restaurant qu'avec une cantine.
02:20 Les employeurs ont aussi réalisé que le ticket restaurant, c'était moins cher.
02:23 Comment ça ?
02:24 En gros, pour une entreprise de 500 personnes, quand vous donnez du ticket restaurant au lieu d'avoir une cantine, ça va vous coûter 20% moins cher.
02:31 Pourquoi ? Parce qu'en fait, une cantine, c'est une activité à coût fixe.
02:36 Or, quand vous avez un volume qui est difficilement prédictible, qui sera sur site aujourd'hui ou demain, les coûts fixes restent les mêmes.
02:44 Et deuxièmement, vous mobilisez du mètre carré, le mètre carré du bureau est très cher. Bref, c'est moins cher et avec des utilisateurs qui sont plus contents.
02:51 Est-ce qu'il faut augmenter le plafond ? J'ai vu qu'il y avait des députés à l'air qui proposaient d'augmenter le plafond à 13 euros.
02:57 J'ai cru comprendre que Bruno Le Maire y était plutôt favorable. Est-ce que c'est votre cas également ?
03:01 Oui. Alors, en fait, le plafond a été augmenté. Ça y est, c'est fait. Il est passé à 13 euros.
03:05 Je pense que la prochaine étape est probablement à 15 euros, au vu des effets de l'inflation sur le pouvoir d'achat des collaborateurs
03:11 et donc leur volonté de compenser ces baisses de pouvoir d'achat par un ticket restaurant probablement un peu plus généreux.
03:17 Donc, pour vous, c'est une arme anti-inflation efficace ?
03:21 C'est une arme anti-inflation extrêmement efficace.
03:24 En fait, on a monté ce qu'on appelle l'observatoire du pouvoir d'achat avec Harris Interactive et Terra Nova.
03:32 On observe en fait les habitudes alimentaires, mais aussi les habitudes de déplacement.
03:36 Dans les deux cas, il y a une forte inflation et donc les Français se serrent la ceinture sur leur alimentation ainsi que sur leur déplacement.
03:44 Les aider avec cet outil...
03:46 Puisque c'est défiscalisé quand même. Jusqu'à 6 000 euros.
03:48 C'est défiscalisé absolument. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, sur le portefeuille digital d'Edenred, vous avez jusqu'à 6 000 euros par an et par collaborateur, davantage aux salariés,
03:57 dont du ticket restaurant, mais aussi du ticket cadeau, du ticket mobilité pour se déplacer ou du ticket télétravail.
04:04 Et donc, les collaborateurs, ça les aide face à l'inflation de leurs coûts et l'employeur, c'est une manière aussi de redonner du pouvoir d'achat
04:11 parce que les employeurs ne peuvent pas tous suivre le montant de l'inflation dans l'augmentation du salaire.
04:16 Et c'est extrêmement profitable puisque vous avez un chiffre d'affaires en progression.
04:21 Vous avez plus de 2 milliards de chiffres d'affaires en 2022, progression quasiment de 25%.
04:27 Et vous avez multiplié, vous avez une palette de plus en plus importante avec une dernière acquisition
04:33 qui vous permet désormais d'être dans le bien-être, les conseils financiers également.
04:37 Ça pareil, c'est une demande aujourd'hui du chef d'entreprise.
04:40 Oui, c'est une demande. En fait, nous étant présents dans 45 pays, on a interrogé tous les DRH du monde entier en leur disant
04:46 comment vous voyez évoluer le portefeuille des avantages aux salariés.
04:49 Et 72% des DRH ont dit on va devoir en donner plus et on va devoir en donner de manière différenciée
04:55 en fonction du cycle de chacun de mes collaborateurs.
04:58 Donc ça, c'est une tendance mondiale. Et donc nous, Eden Red, on répond à cette demande en apportant de plus en plus de services.
05:04 Mais est-ce que Bertrand de Mazin, il n'y a pas un effet pervers ? C'est-à-dire qu'en gros, le chef d'entreprise va multiplier les avantages à ses salariés
05:12 plutôt que d'augmenter leurs salaires ?
05:14 Alors, il va faire les deux. C'est-à-dire que ce qu'on constate, vous êtes dans un pays où il y a par exemple 10% d'inflation
05:20 et ça va dépendre du secteur d'activité dans lequel vous êtes. Vous avez des secteurs d'activité qui sont en tension économique.
05:26 Et donc, vous avez un chef d'entreprise qui va dire bon, je ne peux pas augmenter les salaires de 10%, mais je vais faire 6%.
05:32 Et puis, je vais proposer des compléments avec plus d'avantages aux salariés.
05:36 Et puis, vous avez des secteurs qui se portent très bien. Et dans ces cas-là, vous avez une augmentation qui est proche de l'inflation.
05:41 Et en plus, pour se différencier de ses concurrents, des avantages aux salariés qui sont modulés en fonction des demandes des salariés.
05:49 Avec donc toute cette palette désormais qui existe au sein d'Eden Red. Merci beaucoup Bertrand Dumasie, PDG d'Eden Red.
05:56 Invité Echo de France Info ce soir.

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