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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00 19h59, bonsoir à tous, soyez les bienvenus en direct dans l'heure des pros.
00:05 On débute nos débats dans un très court instant, juste après l'essentiel de l'actualité.
00:08 Bonsoir, Adrien Spiteri.
00:10 Bonsoir Johan, bonsoir à tous.
00:15 La petite Eya retrouvée au Danemark, le père de la fillette et son complice,
00:20 sont été interpellés.
00:22 Un juge d'instruction avait délivré contre deux mandats d'arrêt européens.
00:26 Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé violemment la fillette la veille en Isère.
00:30 Les autorités étaient convaincues qu'ils avaient réussi à gagner l'étranger avec l'enfant.
00:35 La grippe aviaire continue de faire des ravages dans le sud-ouest,
00:39 mais deux vaccins expérimentés en France s'avèrent très efficaces sur les canards.
00:44 Une bonne nouvelle pour les éleveurs qui ouvrent la voie à une vaccination nationale.
00:48 Durant l'année 2021-2022, plus de 20 millions de volailles ont été abattues.
00:53 Et puis coup dur pour les fans de Céline Dion.
00:56 La chanteuse canadienne annule ses concerts de 2023 et 2024 en raison de problèmes de santé.
01:02 Depuis deux ans, elle souffre d'une pathologie neurologique rare.
01:05 Selon son entourage, Céline Dion poursuit son traitement.
01:09 L'heure des pros en direct jusqu'à 21h avec ce soir Véronique Jacqui.
01:14 Bonsoir chère Véronique.
01:16 Patrick Roger, bonsoir.
01:18 Et puis Nathan Devers, merci d'être avec nous.
01:20 Kevin Bossuet nous rejoint normalement dans un instant.
01:24 On l'attend.
01:25 On commence tout de même sans plus tarder les débats avec cette Assemblée générale des actionnaires de Total Energy
01:30 qui avait lieu ce matin.
01:32 Une agée qui s'est ouverte sous la pression des militants du climat.
01:35 Plusieurs centaines de manifestants étaient réunis devant la salle Playel à Paris,
01:39 là où se tait donc cette Assemblée générale.
01:41 Et les tensions ont éclaté lorsque la police a voulu les évacuer.
01:45 Regardez.
01:47 *Bruits de la foule*
01:59 Et vous allez voir que certains d'entre eux ont aussi dégradé les portes vitrées
02:03 qui permettaient les accès à cette salle Playel.
02:06 *Bruits de la foule*
02:25 Véronique Jacquet, je me tourne d'abord vers vous.
02:27 Est-ce que vous avez le sentiment que c'est en se comportant de cette manière
02:31 que les militants écolos peuvent faire changer les choses ?
02:34 Absolument pas, évidemment.
02:36 Moi je pense qu'on peut être militant, pourquoi pas activiste,
02:40 mais en tout cas pas en train de vandaliser le siège de Total de la sorte.
02:48 Alors c'est pas la première fois.
02:50 Ils avaient prévenu qu'ils allaient faire des actions d'ailleurs.
02:52 Donc voilà, c'était pas une surprise.
02:56 Mais je crois que c'est un très mauvais signal parce que la violence,
03:00 comme toujours, est mimétique.
03:01 Et que les jeunes générations qui se disent que cette cause écologique
03:04 est très forte à défendre, on a le sentiment qu'on ne peut la défendre
03:07 maintenant que par la violence, que par le fait d'interpeller des actionnaires
03:11 parce qu'on va voir peut-être des images où on s'invectivait.
03:13 Alors là, les violences étaient quand même limitées, il faut être tout à fait honnête.
03:16 Je vous pose la question différemment.
03:18 Ces images, est-ce que vous ne trouvez pas qu'elles sont révolues ?
03:20 On est d'accord, mais il y a quand même toujours une forme de violence
03:22 quand on empêche des actionnaires de rentrer dans un bâtiment
03:25 pour tenir une assemblée générale.
03:27 Donc voilà, ils auraient pu faire tout cela pacifiquement,
03:30 pour autant ils auraient réussi à alerter les consciences.
03:32 C'est un premier point.
03:34 Oui, mais c'est la théâtralisation de notre société aujourd'hui, tout simplement.
03:38 C'est-à-dire que s'ils menaient une action uniquement pacifique,
03:41 il n'y aurait pas d'image, il n'y aurait pas de débat,
03:43 ils ne seraient pas repris.
03:44 Donc ils l'ont bien compris, cette mécanique et cette fameuse rhétorique.
03:48 Ils pouvaient faire du sitting, pardon,
03:50 ils pouvaient rester assis par terre toute la journée avec des bons rôles.
03:52 Bien sûr, bien sûr, mais ils passent à l'action
03:54 parce qu'ils savent que c'est un peu plus spectaculaire et que ce sera retenu.
03:57 Ce qui est assez incroyable et paradoxal quand même dans cette histoire,
04:02 c'est que le gouvernement ces derniers jours,
04:06 depuis trois semaines, un mois, avec l'affaire Saint-Sauline,
04:09 s'en est pris aux militants radicaux.
04:11 Et aujourd'hui, sans le soutenir directement,
04:14 mais quand même, Elisabeth Borne...
04:15 On va l'entendre dans un instant.
04:17 On va y venir.
04:18 On va en parler dans un instant.
04:19 Je veux qu'on voit, avant d'écouter effectivement Elisabeth Borne,
04:22 ces affiches placardées par ces militants.
04:25 Regardez ce qui est écrit sur les affiches placardées
04:28 sur la devanture de la salle Playel.
04:30 "En cas de crise écologique et sociale, brisez la glace."
04:33 Et vous voyez effectivement que les vitres sont brisées,
04:36 elles ont été saccagées par ces militants.
04:39 Clairement, Nathan Devers, les militants,
04:41 appellent à cet écrit noir sur blanc,
04:43 ou en l'occurrence blanc sur rouge,
04:45 ils appellent à la casse.
04:46 Oui, alors vous avez demandé tout à l'heure
04:48 si ces images étaient ridicules.
04:49 Pour ma part, je ne pense pas que c'était la meilleure méthode
04:52 pour mettre en lumière les méthodes qui sont très critiquables de totale,
04:57 que ce soit sur le plan climatique, que ce soit sur le plan social.
05:00 Mais il me semble quand même que ce qu'il faut retenir
05:03 de ce qui s'est passé aujourd'hui,
05:04 c'est que ça met aussi en lumière des choses qu'on n'est pas habitué à voir.
05:07 Des actionnaires qui parlent de manière incroyablement vulgaire,
05:11 qui disent à des militants pacifiques "vous êtes de la merde",
05:14 qui les insultent...
05:15 On va l'entendre dans un instant.
05:16 Mais sur cette affiche précisément, parce que c'est important,
05:18 encore une fois, c'est une affiche qui a été placardée
05:20 par des militants qui appellent, des affiches qui disent aux gens "cassez, cassez".
05:25 Oui, oui, moi je suis contre toutes les violences.
05:28 Je fais la part des choses entre les violences contre des personnes
05:31 ou contre des biens, mais je suis quand même contre les violences contre des biens.
05:33 Vous êtes contre ou vous êtes choqué ?
05:34 Je trouve que c'était les mauvaises méthodes, et je trouve ça...
05:37 Je trouve ça, oui, si vous voulez, je peux vous dire que je suis choqué,
05:40 mais je suis davantage choqué...
05:41 On dit ce que vous voulez, ce que vous pensez.
05:42 Non, mais bien sûr, mais ce que je veux dire,
05:44 c'est que je suis davantage choqué par le fait qu'il y ait eu des gens
05:46 qui aient pu dire "vous êtes de la merde".
05:48 Je trouve ça vraiment...
05:49 Et si vous voulez, ça a quand même permis de mettre en lumière cela.
05:51 On va l'entendre.
05:52 C'est une militante qui a dit cela, effectivement,
05:54 à une députée européenne de la France Insoumise.
05:56 J'accueille Kevin Bossuet.
05:57 Bonsoir.
05:58 Bonsoir.
05:59 Merci d'être avec nous.
06:00 Sur ces affiches, précisément, une réaction ?
06:02 Non, mais je suis scandalisé.
06:04 Je veux dire, c'est la face la plus sombre de l'écologie politique.
06:09 L'écologie, c'est quand même quelque chose de sérieux.
06:11 Il est certain qu'il y a un réchauffement climatique,
06:14 il est certain que c'est un enjeu très important pour le XXIe siècle.
06:18 Et là, il y a des militants qui utilisent la violence,
06:22 parce que les images que nous venons de voir sont extrêmement violentes,
06:25 pour revendiquer une cause qui est bénéfique.
06:28 En fait, ces gens ne sont là que pour enquiquiner le monde.
06:31 Ils me font penser à tous ces militants écologistes
06:34 qui se mettent sur les autoroutes et qui bloquent...
06:37 L'extinction rébellie.
06:38 Et qui bloquent, en effet, la circulation des gens.
06:42 Moi, je trouve ça, en effet, déplorable.
06:44 Et surtout, TotalEnergie, c'est une grande entreprise française.
06:48 C'est une entreprise française qui rayonne partout dans le monde,
06:51 qui a créé et qui crée encore beaucoup d'emplois.
06:53 Donc, s'en prendre à l'un des fleurons de notre industrie,
06:56 pour moi, c'est une forme de crise de lesnation.
06:58 Donc, évidemment, choqué face à ces images qui ne se sont pas glorieuses.
07:02 Alors, vous parlez...
07:03 Vous avez évoqué ceux qui tentent de bloquer la circulation.
07:06 Extinction, rébellion, en s'assayant sur les routes.
07:10 Certains militants ont également essayé d'empêcher l'accès à la salle.
07:15 Regardez.
07:16 "L'énergie, elle est à qui ? Elle est à nous !"
07:35 Alors, ce qui est intéressant, c'est le tweet qui accompagne cette vidéo.
07:39 C'est le tweet de Manon Aubry, qui est une députée européenne de la FI.
07:42 Regardez ce que dit Manon Aubry en commentaire de cette vidéo.
07:46 "Une actionnaire portant son sac Vuitton enjambe avec un mépris assumé
07:50 les activistes climat venus dénoncer l'impact catastrophique de son entreprise sur la planète."
07:55 La question que je me pose, Véronique Jacquier,
07:57 c'est pourquoi Manon Aubry se sent-elle obligée de préciser que cette personne a un sac Vuitton ?
08:01 C'est bien la question que je me pose.
08:03 Parce que, voilà, c'est une femme, c'est une actionnaire du groupe Total, elle a le droit.
08:07 Maintenant, on a l'impression que c'est une façon de stigmatiser les riches.
08:11 Non seulement vous n'avez pas le droit d'être actionnaire chez Total,
08:13 mais en plus vous n'avez pas le droit d'être riche.
08:15 Enfin, on voit que c'est toujours la chasse aux riches, la chasse aux parasites,
08:19 parce que, de toute façon, à partir du moment où vous êtes chez Total,
08:22 et où vous avez un sac Vuitton, vous êtes forcément un nuisible.
08:26 Voilà, on rentre dans cet aspect totalitaire de l'écologie.
08:30 Moi, j'aimerais que tous ces gens qui s'activent autant pour la défense de la planète,
08:33 plutôt que de s'emparer de ce genre de débats, qui sont d'ailleurs complètement stériles,
08:38 se demandent ce qu'ils peuvent faire pour la planète.
08:40 Mais à juste titre, je ne sais pas, moi, planter des arbres,
08:43 aller chercher les sacs plastiques dans la mer,
08:45 enfin, qu'on les voit dans une cause noble, ou dans la défense de quelque chose de noble.
08:50 Parce que je pense que ce qu'ils font là...
08:51 Ils le font aussi par ailleurs.
08:52 Non, mais voilà, ils ont lancé l'alerte, mais on n'a pas besoin d'eux.
08:54 Mais ils sont là également.
08:55 Non, mais on n'a pas besoin d'eux, quand même, pour prendre conscience qu'il y a des choses à faire.
08:58 Je vous rappelle que pendant que la France essaye d'être vertueuse sur ce plan-là,
09:02 avec les dernières annonces de la Première ministre,
09:05 il y a quand même beaucoup de pays dans le monde qui n'en sont pas encore au quart du dixième
09:09 de prendre conscience de ce dont on nous demande, nous, de prendre conscience.
09:12 Kévin Bossuet, est-ce que ce tweet de Manon Aubry, finalement,
09:14 il ne résume pas un peu ce qu'est la France insoumise ?
09:17 C'est-à-dire qu'il considère que tous ceux qui affichent une forme de réussite sont coupables ?
09:22 Coupables de quoi ? On ne sait pas, mais coupables.
09:24 Mais bien sûr, la France insoumise est ici dans la haine des riches, dans la haine de la réussite.
09:29 Il ne faut pas être riche pour avoir un sac.
09:31 Il y en a qui économisent pendant des années pour pouvoir s'en servir.
09:34 C'est un symbole, mais je veux dire, ce ne sont pas que des millionnaires qui portent des sacs vitons.
09:38 C'est évident. Là, vous voyez bien que c'est une haine des riches, je le redis,
09:42 une haine de ceux qui ont réussi, une haine finalement de la méritocratie.
09:46 Et cette dame qui a un sac viton, elle l'a payé du fruit de son travail.
09:52 Enfin, pourquoi reprocher à quelqu'un, finalement, de porter ce genre de sac ?
09:57 Le pire, c'est qu'aujourd'hui, l'écologie à la sauce gauche, à la sauce écolo-bobo,
10:03 est en fait une écologie qui est sur le papier contre les riches, mais qui est en fait contre les pauvres.
10:09 Quand vous voyez les ZFE dans les centres-villes,
10:12 les zones à faible émission,
10:15 qui vont interdire à ceux qui ont des voitures les plus populuantes,
10:20 c'est-à-dire les plus pauvres, d'entrer dans les centres-villes.
10:22 Quand vous voyez les obligations de rénovation énergétique pour les propriétaires,
10:27 qui sont obligés de faire ces rénovations, parfois ils ne peuvent pas,
10:30 parce que ça coûte trop cher parmi les propriétaires, il n'y a pas que des riches, il y a aussi des pauvres.
10:35 Et le problème, c'est que l'écologie, c'est quelque chose de noble,
10:38 mais ça se transforme en une forme de lutte des classes, et c'est véritablement scandaleux.
10:44 Et quand cette lutte des classes se transforme en lutte anti-pauvres, alors là, on est en dessous de tout.
10:48 Nathan Devers.
10:49 Il y a quatre choses qui ne vont pas dans le tweet de Manon Bry.
10:51 Premièrement, dire une actionnaire, quand on ne sait pas, c'est peut-être une passante
10:55 qui voulait juste traverser la rue pour aller faire autre chose.
10:58 Deuxièmement, le sac Vuitton, vous l'avez dit, ce n'est pas en soi...
11:01 Enfin, évidemment, oui, c'est un produit de luxe, moi je n'en ai pas,
11:04 mais en effet, c'est bon, ce n'est pas significatif d'être un actionnaire.
11:07 Troisièmement, enjambe avec mépris. Elle l'enjambe. Sur la vidéo, on voit qu'elle l'enjambe.
11:11 Parce qu'elle est empêchée d'accéder.
11:12 Oui, elle n'a pas le choix.
11:13 Elle ne peut pas sortir.
11:14 Mais là, le mépris n'est pas en soi attesté.
11:16 Troisièmement, et à mon avis, c'est le plus important, c'est le mot "parasite".
11:19 Je crois que ce qui s'est passé ce matin, j'ai vérifié, c'est qu'ils ont été traités de parasites.
11:23 Et rétorquer, si vous voulez, renvoyer la balle à l'adversaire,
11:26 c'est, me semble-t-il, extrêmement dangereux.
11:28 Biologiser l'ennemi, traiter en politique l'adversaire comme un virus, comme un parasite,
11:32 ça convoque un imaginaire qui n'est pas anodin.
11:36 J'aimerais juste répondre à Kévin sur un point.
11:38 Je pense qu'on ne peut pas mettre sur le même plan
11:40 les actions qui ont pu être commises par extinction, rébellion, dans des routes, sur des usagers des transports,
11:47 parce que quand quelqu'un rentre du travail le soir,
11:50 il n'est évidemment pas responsable de la crise climatique.
11:52 Ce n'est pas lui qui est à l'origine du réchauffement climatique.
11:54 Mais cette dame non plus.
11:55 Non, cette dame, je ne sais pas s'il y a des actionnaires.
11:57 Mais en revanche, les actionnaires, et puis surtout la stratégie d'une grande entreprise
12:01 qui, en effet, est impliquée dans un certain nombre de projets qui posent des problèmes climatiques,
12:05 je pense qu'on ne peut pas mettre ça sur la même échelle.
12:07 Je suis d'accord avec vous pour dire qu'on ne peut pas reprocher aux classes populaires, aux travailleurs,
12:10 d'être à l'origine du réchauffement climatique parce qu'ils utilisent leurs voitures comme tout le monde.
12:14 En revanche, ceux qui sont à la tête des grands choix économiques mondiaux,
12:17 eux, en revanche, c'est à cette échelle-là que se pose le problème, me semble-t-il.
12:21 Patrick Roger.
12:22 Oui, mais c'est en cela, évidemment, qu'il y a une alerte.
12:24 Je ne sais pas si elle était actionnaire ou pas.
12:26 Mais ce que veulent dénoncer Manon Aubry et les militants écologistes ce matin,
12:30 c'est que le sac Vuitton, évidemment, c'est sur le dos de la planète.
12:34 Puisque si elle est actionnaire de Total, Total, évidemment, bénéficie de la croissance,
12:40 exploite tout l'ensemble des énergies fossiles.
12:42 Donc mettez-vous deux secondes dans la tête des écologistes qui défendent leur cause
12:46 et qui croient à leur cause quand même.
12:48 Ils se disent, voilà, on fait de la croissance, de la richesse sur le dos de la planète
12:52 qu'on est en train d'exploiter aujourd'hui pour cela.
12:55 Donc il faut rééquilibrer les choses.
12:57 C'est leur discours, tout simple.
12:59 Et donc ce n'est pas forcément qu'une lutte des classes, les pauvres contre les riches.
13:04 Mais c'est aussi, ils ont ce sentiment eux-mêmes de défendre une cause
13:10 qui n'est pas nouvelle d'ailleurs sur des actions violentes.
13:13 Greenpeace, souvenez-vous, il y a 30 ans déjà, il y avait eu des alertes,
13:16 il y avait eu des actions assez violentes.
13:18 Et malgré tout, c'est pour ça qu'on peut les comprendre un peu,
13:21 pas les excuser, mais les comprendre.
13:23 Malgré tout, depuis 30 ans, qu'est-ce qui a été fait ?
13:26 Peu de choses. Pas à l'échelle, en fait, pas à l'échelle de...
13:30 Il y a eu un certain nombre de choses, parce qu'on est sur le chemin.
13:33 Mais évidemment, comme il y a une population mondiale qui grandit,
13:36 comme il y a des besoins de plus en plus forts,
13:39 et évidemment que pour l'instant, on n'a pas trouvé des solutions en plus transitoires.
13:43 Alors après avoir vu toutes ces images, on va écouter la réaction de la Première ministre.
13:46 Élisabeth Borne, écoutez.
13:48 Je pense que les militants du climat, ils sont dans leur rôle d'alerter
13:52 et de dire qu'il faut accélérer.
13:54 C'est ce que porte aussi le gouvernement.
13:56 Il faut que tous nous accélérions sur la transition écologique.
14:00 Bon. Ça interroge quand même, parce qu'entendre une Première ministre dire
14:05 que des militants, en raison de leur combat, précisément ont raison de ne pas respecter la loi,
14:11 ça interroge.
14:12 Ah, ça interroge ? Oui, franchement, ça interroge, bien entendu.
14:15 Moi, je suis estomaquée par les paroles de la Première ministre.
14:18 On a vu quand même des militants casser des vitrines.
14:20 J'avais bien compris tout ce qu'elle racontait.
14:22 Non, mais évidemment, vous ne pouvez pas, même si vous dites leur cause est défendable,
14:26 vous ne pouvez pas valider ce qu'ils ont fait ce matin et la façon dont ils l'ont fait.
14:29 Elle le fait. Elle le valide.
14:31 Elle le fait, mais il ne faut pas s'étonner ensuite qu'il y ait une violence dans notre pays.
14:35 Enfin, les militants qui étaient là ce matin sont principalement des jeunes.
14:39 Donc, vous leur donnez un blanc-seing pour leur dire que leur lutte passe forcément
14:47 par la lutte et par la violence.
14:50 C'est absolument désastreux comme message.
14:52 Attendez, pardonnez-moi, je veux juste continuer sur un point.
14:56 En plus, la Première ministre induit forcément un manque de nuance.
15:00 C'est-à-dire que ce que pointaient du doigt les militants ce matin, en particulier,
15:04 c'était dans la stratégie climat de Total, un fameux hôléoduc qui doit être construit,
15:11 qui doit partir de la Tanzanie et traverser l'Ouganda.
15:17 C'est un projet si il aboutit qui ferait que 34 millions de tonnes de CO2
15:22 seraient rejetées chaque année dans l'atmosphère.
15:25 Seulement, ce qu'on oublie, c'est que les pays en question,
15:27 l'Ouganda et la Tanzanie, sont pour ce projet.
15:30 Donc, bien entendu qu'on peut se dire qu'il y a un sujet climatique,
15:33 mais il y a peut-être aussi un sujet économique.
15:35 Qu'est-ce qu'on met dans la balance pour le développement de ces pays ?
15:38 Est-ce qu'on a le droit d'entendre les parties adverses ?
15:41 Moi, quand j'entends la Première ministre parler de la sorte,
15:44 je me dis franchement qu'on raisonne d'une façon extrêmement simpliste.
15:48 - Yves-Yves Bossuet.
15:49 - Oui. Comment voulez-vous que l'autorité de l'État soit respectée
15:53 quand ceux qui incarnent l'État donnent raison à ceux qui ne respectent pas la loi ?
15:58 Il y a quand même un petit problème.
16:00 Et je dois dire qu'au cours des dernières décennies,
16:03 les dirigeants, les grands dirigeants européens
16:07 ont donné trop de blanc-seing aux écologistes
16:10 jusqu'à faire des erreurs qui sont des erreurs capitales.
16:13 Regardez l'abandon de la filière nucléaire,
16:16 le nucléaire qui était une fierté française.
16:19 On a détruit cette industrie-là pour faire plaisir aux écolos.
16:23 Et aujourd'hui, on en est à rouvrir nos vieilles centrales à charbon.
16:27 Où est l'écologie là-dedans ?
16:29 De l'écologie responsable, oui,
16:31 mais du totalitarisme idéologique avec des accointances politiques
16:36 qui ne sont là que par électoralisme, là, ce n'est plus possible.
16:39 - Allez, on change de sujet pour parler à présent du personnel hospitalier
16:42 qui, vous le savez, on en parle beaucoup,
16:44 se sent abandonné par les pouvoirs publics.
16:46 Nous avons recueilli le témoignage de Yasmina.
16:49 Elle est infirmière à Marseille.
16:51 Très souvent, elle raconte subir les agressions physiques
16:54 de certains de ses patients.
16:56 Une ambiance pesante et tendue, bien sûr, à l'hôpital.
16:58 Quatre jours après le décès de Karen Mezino, 37 ans,
17:01 poignardée à mort par un homme au lourd passé psychiatrique.
17:05 Stéphanie Rouguier.
17:07 - Depuis six ans, Yasmina est infirmière
17:10 à l'hôpital psychiatrique Edouard Toulouse à Marseille.
17:13 Elle travaille la nuit et avec une autre collègue,
17:16 elles doivent gérer, seules, 22 patients.
17:19 Alors les agressions physiques ou verbales,
17:21 elles ne les comptent plus.
17:23 - On a des agressions au couteau,
17:25 on a des agressions avec ce qu'ils peuvent trouver,
17:28 une lame de rasoir, on casse un lustre de l'entrée
17:31 et on s'en sert pour menacer les soignants.
17:34 - Vous avez été menacée ?
17:35 - Le morceau de verre du lustre, c'était pour moi.
17:37 - Depuis plusieurs mois, elle constate une augmentation
17:40 de consommation de stupéfiants chez ses patients.
17:43 - Les patients ne se cachent même plus pour consommer.
17:45 Ils sont en train de rouler un joint de cannabis
17:48 ou ils reviennent avec de la poudre au niveau des narines.
17:53 On est passé de beaucoup de consommation de cannabis
17:56 à beaucoup de consommation de cocaïne
17:58 qui rend les patients beaucoup plus agressifs.
18:01 - Régulièrement, des soignants de cet établissement
18:03 finissent aux urgences avec des blessures.
18:06 Ce syndicaliste ne cache pas son inquiétude.
18:09 - Aujourd'hui, on frôle le drame tous les jours
18:12 et un jour ou l'autre, malheureusement, on n'y achètera pas.
18:15 J'aimerais juste poser une question à nos dirigeants
18:18 si c'était leur famille.
18:20 - Tous les mois, le syndicat Sud Santé
18:22 écrit au ministère de la Santé pour détailler les failles
18:25 au sein de cet hôpital.
18:27 Mais le sentiment d'abandon perdure.
18:30 - Patrick Roger, on pourrait se demander pourquoi
18:35 les agressions sont en hausse, pourquoi la société
18:38 est de plus en plus violente.
18:40 Mais la question la plus importante, me semble-t-il,
18:43 c'est comment on arrête ça, comment on endigue cette spirale?
18:46 - Il y a une dislocation des relations humaines.
18:49 Il y a un manque de repères.
18:51 Et ça passe par l'éducation, dès le plus jeune âge.
18:54 - On va prendre des décennies avant de régler le problème.
18:57 - Il n'y a plus le travail de plusieurs générations.
19:00 - Nous sommes dans une société d'individualisme forcenée.
19:03 Nous avançons fortement à ce niveau-là.
19:06 Chacun revendique des droits.
19:08 Quand il va à l'hôpital ou lorsqu'il a affaire
19:11 à des services publics, quels qu'ils soient,
19:14 il est dans une revendication très forte.
19:17 Il y a de l'impatience à tous les niveaux.
19:20 Résultat, on arrive à ça. Ce sont des insultes.
19:23 Souvent, on parle du personnel soignant.
19:26 Dans les hôpitaux, ce n'est pas forcément le personnel soignant
19:29 qui est de plus face à ces insultes et à ce dénigrement.
19:32 C'est le personnel de l'accueil.
19:35 Bien souvent, on a reproché.
19:38 On a dit que l'administration avait vu comment ils nous reçoivent.
19:41 Les choses ont changé.
19:44 Aujourd'hui, ces personnels sont en première ligne.
19:47 C'est un quart à un tiers des personnels soignants,
19:50 des infirmiers qui ont envie de quitter leur métier.
19:53 Ce phénomène, on le retrouve dans beaucoup d'autres secteurs du public.
19:56 Ce sont les policiers qui restent à faire leur job
19:59 et les profs qui restent aujourd'hui.
20:02 Certains pas de vagues. Ce sont les pompiers.
20:05 Ce sont même des élus qui ont plus le choix, mais qui peuvent partir.
20:08 Tout ça, c'est assez terrible.
20:11 Il faut rétablir un certain nombre de choses.
20:14 Très difficile. Il n'y a pas de recette magique.
20:17 Sinon, je pense que ça passe par remettre beaucoup de repères
20:20 et probablement aussi, un mot qui fait peur dans notre société,
20:23 mais il le faudra à un moment donné, ça passe par l'école,
20:26 ça passe aussi par la famille. C'est une forme d'autorité.
20:29 Nathan, de vers 37% des soignants agressés en 2022.
20:32 On peut changer les choses ou c'est trop tard ?
20:35 Écoutez, heureusement qu'on les a applaudis tous les soirs à 20h
20:38 et qu'on a dit qu'on allait les écouter.
20:41 Il me semble que la situation des soignants, la situation de l'hôpital
20:44 reflète de manière hyperbolique la situation du service public.
20:47 On a de manière globale en France, je pense que tout le monde
20:50 autour de la table sera d'accord pour le dire, un service public
20:53 dégrade pour deux raisons. D'abord parce qu'il y a des raisons budgétaires.
20:56 On n'investit pas assez dans le service public et ensuite parce qu'on
20:59 l'investit mal dans le service public et notamment dans le cas de l'hôpital
21:02 où on met un argent énorme dans l'administratif et beaucoup
21:05 moins d'argent pour les soignants, pour les infrastructures,
21:08 pour le matériel médical, etc. Je ne sais pas si vous êtes allés
21:11 récemment dans l'hôpital public. Moi, j'ai passé il n'y a pas très longtemps
21:14 une nuit à la Rue Boisière. Quand vous voyez, il suffit juste
21:17 de voir ça pour voir que vous êtes dans des conditions qui sont
21:20 absolument dégradées, où vous avez un manque de personnel
21:23 qui est manifeste, qui conduit à un problème même de gestion
21:26 des malades, des situations absolument ubuesques,
21:29 où vous avez un manque de matériel et vous avez une dégradation globale
21:32 de la condition et de l'ambiance de travail. Dans ce cadre-là,
21:35 l'insécurité est le symptôme, si vous voulez, le plus criant
21:38 de cette dégradation. C'est le symptôme premier.
21:41 Mais quand vous écoutez les soignants et ce qu'ils disent, ce dont ils témoignent
21:44 quand ils parlent de leurs conditions de travail, en fait, ils témoignent
21:47 pas seulement d'un climat d'insécurité, mais ils témoignent vraiment
21:50 d'une dégradation collective et globale. Donc, soit on fait un grand sursaut
21:53 sur l'état du service public en France, des états généraux du service public
21:56 incluant la question de l'école, la question de l'université,
21:59 la question de l'hôpital, la question des transports, etc. On fait ce grand sursaut,
22:02 soit on fait semblant, on se contente d'applaudir les soignants une fois
22:05 toutes les épidémies et dans ce cas-là, on fera de la communication
22:08 et on ne fera pas avancer les choses.
22:10 Oui, je pense qu'il y a deux choses. Tout d'abord, les soignants
22:13 qui sont agressés parce que, effectivement, délitement du lien social,
22:18 mais aussi le fait qu'il n'y a plus de respect, on n'a plus affaire
22:21 à des citoyens, on a affaire à des gens qui sont simplement des consommateurs,
22:24 ils vont à l'hôpital, ils estiment que le soin est un dû,
22:28 on n'est plus dans la notion de service.
22:30 À l'hôpital et dans les cabinets des généralistes aussi, c'est clair.
22:32 Oui, mais justement, on n'est plus dans la notion de service
22:35 et donc il y a une désacralisation des professions de service,
22:38 que ce soit les infirmières, plus généralement les médecins,
22:42 tous les personnels soignants, mais aussi les pompiers, les sapeurs-pompiers.
22:46 Voilà, c'est pour ça qu'on n'hésite plus à leur mettre un coup de poing dans la figure.
22:49 C'est absolument désastreux, bien entendu, et on a encore beaucoup de chances
22:53 qu'il y ait finalement si peu de gens qui démissionnent dans les services hospitaliers.
22:58 Ça pourrait être encore beaucoup plus grave que ça ne l'est.
23:00 Vous vous rendez compte qu'on en est maintenant à des directeurs d'hôpitaux
23:04 qui demandent à leurs personnels soignants, quand ils se font casser la figure,
23:07 d'aller tout de suite porter plainte.
23:09 On envisage de mettre des caméras à l'accueil, effectivement,
23:13 mais on sait très bien qu'un hôpital par essence, c'est un lieu ouvert,
23:16 donc c'est quand même compliqué de sincèrement le sécuriser.
23:20 Alors l'endroit où il y a le plus d'agressions, c'est bien entendu les urgences,
23:23 là encore parce que les gens ne veulent plus attendre, ils sont complètement excédés.
23:27 Alors d'une part parce que, tiers-mondisation de la population, il faut aussi dire les choses,
23:31 ce sont des gens qui ne sont pas habitués à la frustration,
23:33 qui ne sont pas habitués à l'attente, dans la plupart des cas.
23:36 Et puis, je dis la même chose que ce qu'a dit Nathan,
23:39 c'est-à-dire il y a une telle paupérisation du service public,
23:42 un tel manque de moyens, que les gens souffrent aussi dans l'attente,
23:46 de se dire "quoi, il va falloir attendre 48 heures que je sois soignée ?"
23:49 Voilà, d'où montée aussi de la violence.
23:51 Kévin Bossuet, François Braune, le ministre de la Santé,
23:54 doit annoncer prochainement des mesures pour sécuriser le personnel soignant,
23:59 les hôpitaux, les cabinets des médecins généralistes, peut-être, je ne sais pas,
24:02 mais en réalité on se rend compte que c'est toute la société qu'il faut protéger.
24:05 Mais bien sûr que c'est toute la société qu'il faut protéger.
24:09 Moi, en tant que professeur, ce qui me marque, c'est véritablement des vocations
24:14 qui sont détruites quand la personne qui voulait faire professeur,
24:18 qui voulait faire médecin, qui voulait faire infirmière,
24:21 arrive sur le lieu d'exercice.
24:24 Parce que la vérité, c'est qu'il y a certes des coûts budgétaires,
24:28 mais souvent les postes ne sont pas pourvus, puisqu'il n'y a personne pour les prendre.
24:32 Regardez en psychiatrie, 40% des postes de médecins à l'hôpital public en psychiatrie
24:38 ne sont pas pourvus.
24:40 Les infirmières, les infirmiers, c'est exactement la même chose.
24:43 Quand on vous paye 1700 euros pour vous faire insulter sans arrêt,
24:48 pour vous faire cracher dessus, avec souvent une hiérarchie qui ne nous soutient plus,
24:53 parce qu'il y a quand même un renversement des valeurs qui est incroyable.
24:57 Je veux dire qu'on renverse les choses.
24:59 Quand l'enseignant se fait insulter par un élève, c'est de la faute de l'enseignant.
25:03 Quand une infirmière se fait malmener, c'est de la faute de l'infirmière.
25:07 On nous raconte qu'on n'a pas agi de manière tout à fait opportune.
25:12 Mais c'est ça qui tue le service public.
25:14 Et forcément, on a des personnels qui sont fatigués,
25:17 des personnels qui sont irritables,
25:19 des personnels qui sont agressifs.
25:21 Et de l'autre côté, on nous répond par de l'agressivité et à la fin, tout implose.
25:25 Allez, on va marquer une très courte pause et on se retrouve dans la deuxième partie de L'Heure des pros.
25:29 Nous parlerons d'Éric Piolle, le maire de Grenoble,
25:31 qui figurez-vous veut supprimer les jours fériés qui font référence aux fêtes religieuses.
25:35 Fini Noël, cher Véronique.
25:37 Bientôt, on ira tous travailler le jour de Noël.
25:39 On en parle dans un instant. À tout de suite.
25:41 Soyez les bienvenus dans la deuxième partie de L'Heure des pros.
25:47 Nous sommes ensemble en direct jusqu'à 21h.
25:49 On poursuit nos débats juste après l'essentiel de l'actualité.
25:52 Adrien Spiteri.
25:53 Casino officialise son entrée dans une procédure de conciliation.
26:00 Une période de 4 mois afin de renégocier son endettement.
26:04 Il s'élève à 6,4 milliards d'euros.
26:07 Le groupe veut céder une centaine de magasins à Intermarché.
26:11 Casino emploie plus de 50 000 personnes en France, 200 000 dans le monde.
26:16 2022 a été une année record pour les jeux d'argent.
26:20 Près de 13 milliards ont été joués au total en France.
26:24 Soit une hausse de 20% sur un an.
26:26 En cause notamment la réouverture totale des casinos après deux années difficiles avec la pandémie de Covid-19.
26:33 Et puis il y a 30 ans, jour pour jour, l'Olympique de Marseille remportait la Ligue des champions.
26:38 Hier, Bernard Tapie a été honoré au stade Vélodrome.
26:42 Un parvis portera son nom.
26:44 Annonce du maire de la cité, Fossey-Anne-Benoît Payan.
26:47 Pour rappel, l'ancien président de l'OM est décédé en 2021.
26:51 Éric Piolle veut donc supprimer les fêtes religieuses de notre calendrier républicain.
26:58 Le maire Europe Écologie-Les Verts de Grenoble indique vouloir créer, je cite,
27:02 "des jours fériés qui marquent l'attachement à la République, aux révolutions, à la Commune,
27:07 à l'abolition de l'esclavage, aux droits des femmes et aux droits LGBT".
27:12 LGBT, Kevin Bossuet, si jamais Europe Écologie-Les Verts arrive au pouvoir,
27:18 il faudra travailler à Noël, manifestement.
27:20 Oui, apparemment, vous voyez bien que ces gens sont dans la destruction de notre identité.
27:25 Moi, je suis désolé, l'identité de la France est d'abord et avant tout chrétienne.
27:29 Nos racines sont chrétiennes.
27:31 Si M. Piolle en doute qu'il aille dans n'importe quel village de France,
27:36 il ne va pas voir une mosquée, il ne va pas voir un temple buddhiste.
27:40 Il y verra quoi ? Une église.
27:42 Parce que c'est ce qui a fondé notre pays.
27:45 Et puis, de manière plus générale, on voit bien que ces gens sont dans la détestation de la France,
27:50 de tout ce qui fait la France, dans la détestation de la culture populaire,
27:53 quand ils brocardent, par exemple, le Tour de France,
27:56 dans la détestation de notre patrimoine culinaire, quand ils brocardent, par exemple, la viande.
28:02 Donc moi, je trouve ça profondément dangereux.
28:04 Et le pire, c'est que ces gens-là utilisent la laïcité qui n'est, entre leurs mains,
28:10 qu'un paravent à la christianophobie la plus ventripotente.
28:15 Bref, ces gens n'aiment pas la France.
28:17 Pour moi, Éric Piolle appartient au camp de l'antifrance et on ne peut évidemment que condamner ses propos.
28:23 Véronique Jacquier, est-ce que la proposition d'Éric Piolle, quelque part,
28:26 ne participe pas de la décivilisation dont parle Emmanuel Macron ?
28:31 Parce que ça revient aussi à nier les origines de notre civilisation.
28:34 Est-ce qu'on n'est pas un peu là-dedans ?
28:36 Bien entendu, ça participe à la décivilisation de la France
28:39 parce que c'est nier les racines chrétiennes de la France.
28:41 Alors, non déplaise à Éric Piolle, effectivement, la France est une terre chrétienne.
28:44 C'est même la fille aînée de l'Église.
28:46 Ça procède du fantasme révolutionnaire de vouloir déchristianiser notre pays.
28:51 Ça a déjà été fait, on dit, en 1793, quand les révolutionnaires ont dit
28:55 "Ah bah, le calendrier liturgique grégorien",
28:58 enfin, surtout, ils se sont pressés d'enlever les noms des saints.
29:02 Ça a été remplacé, d'ailleurs, c'est plutôt tragique comique,
29:05 par des produits du terroir.
29:07 Alors, il y avait le jour de la Châtaigne, le jour de la tourbe,
29:11 le jour des chiens et des chèvres.
29:13 Non mais, Véritique, vous imaginez, on a enlevé des monuments de l'Histoire,
29:17 comme Saint Grégoire, Saint Jérôme, qui sont des piliers de civilisation,
29:21 pour les remplacer par la fête de la Châtaigne, quand même.
29:24 Non mais, c'est dire à quel point c'était absurde.
29:26 - C'est ça, effectivement. - Non mais, à l'époque, ils ont essayé.
29:28 Alors, on peut dire, pourquoi pas, on a le droit d'essayer,
29:30 on a le droit de dire qu'on veut faire table rase
29:32 des racines chrétiennes de la France et de la chrétienté.
29:34 Seulement, en 1806, on a vu, quand même, que le peuple n'adhérait pas à ça.
29:38 Ça ne fait pas vibrer, la fête de la Châtaigne.
29:41 Et donc, en 1806, on est revenu à l'ancien calendrier.
29:46 Finalement, on a aussi rouvert les églises, à l'époque,
29:50 avec Napoléon qui a mis en place le Concordat,
29:53 et les racines chrétiennes n'ont jamais été éradiquées.
29:56 Alors, ce vieux fantasme ne marche pas,
29:58 parce que, même si là, on voulait enlever Noël, Pâques, l'Ascension,
30:04 la Pentecôte, qui va être célébrée ce dimanche,
30:06 on se rend bien compte qu'un peuple vibre à quelque chose de sacré,
30:11 qu'il croit en Dieu ou non, il a besoin de transcendance.
30:14 On ne vibre pas à la République, on ne vibre pas pour une cause
30:18 comme celle de l'esclavage, pardonnez-moi,
30:20 même si on estime que cette cause est juste,
30:22 ce n'est pas ce qui fédère une nation et un pays.
30:25 Voilà, donc il faudrait dire à M. Piolle
30:27 qu'on ne rêve pas non plus de République tous les quatre matins.
30:30 On rêve de la France, on rêve de la transcender avec des grandes valeurs.
30:33 Donc, voilà, il a des passions tristes, mais ce n'est pas la première fois.
30:37 Alors, en réaction, Patrick Roger, un sénateur propose d'inscrire
30:41 dans la Constitution les racines chrétiennes de la France.
30:45 Et en préparant cette émission cet après-midi, je me suis dit,
30:48 mais est-ce qu'on imagine le niveau du débat politique ?
30:50 C'est-à-dire qu'il y a des millions de Français
30:52 qui n'arrivent pas à se nourrir correctement en ce moment,
30:54 qui n'arrivent pas à se loger correctement,
30:56 qui n'arrivent plus à bien se soigner.
30:58 Et un élu Europe Écologie Les Verts lance un débat,
31:00 tiens, si on s'en prenait aux facs chrétiennes.
31:02 Non, mais alors, c'est une nouvelle déclaration d'Éric Piolle,
31:04 mais ce n'est pas nouveau ce débat.
31:06 Ce n'est pas nouveau et il revient régulièrement.
31:08 Il y a eu une proposition d'ailleurs,
31:10 il y a eu le lancement d'une pétition au mois de mars à l'Assemblée nationale
31:13 par un groupe assez puissant qui a dit qu'il fallait revoir absolument notre calendrier.
31:18 Même, je crois, les DRH dans les entreprises y réfléchissent aujourd'hui.
31:22 Pourquoi ? Parce que ça montre et ça démontre,
31:25 alors qu'on a fermé les yeux pendant de nombreuses années,
31:27 que la population française a changé
31:29 et qu'il y a d'autres faits religieuses
31:31 et qu'aujourd'hui ça ne correspond plus tout à fait à ce que l'on est.
31:34 Donc, quelque part, c'est une réponse à certains qui ont fermé les yeux
31:39 en disant non, mais il n'y a pas d'immigration,
31:41 le pays ne se change pas, les quartiers ne changent pas.
31:44 Eh bien si, ils sont en train de changer et c'est pour ça.
31:46 Et les entreprises aujourd'hui, elles sont confrontées à quoi ?
31:48 Et l'affaire du fichage à Toulouse, à l'école il y a quelques jours,
31:52 ce n'est pas anodin parce qu'évidemment,
31:54 on voit que les faits religieux perturbent à la fois les écoles,
31:58 les enfants qui ne sont pas là lors de certaines fêtes,
32:00 que dans les entreprises, évidemment, des salariés
32:03 et il y a de plus en plus d'entreprises
32:04 où ce sont des gens d'origine musulmane qui sont dans ces entreprises
32:08 et qui ne vont pas travailler au jour des fêtes religieuses.
32:10 Est-ce que ça veut dire qu'il faut un jour férié pour l'Aïd par exemple ?
32:13 C'est ça la question qui est posée alors ?
32:15 Bien sûr, évidemment, ce sont les questions qui sont posées en fait
32:19 et qui arrivent derrière.
32:20 Ce sont des questions qui ont été posées en 2015.
32:23 Souvenez-vous, dans le cadre de la loi économique,
32:26 des activités économiques d'Emmanuel Macron,
32:28 il y en a certains députés des DOM qui ont profité en fait de cette niche
32:33 pour faire bouger les choses dans les départements d'outre-mer.
32:35 Et ça a un peu bougé parce qu'ils ont des populations multiculturelles.
32:39 Donc je ne me prononce pas si c'est bien ou pas.
32:42 En revanche, ça souligne un débat profond qui va arriver et on ne va pas y échapper.
32:47 Moi je vous pose la question, alors Nathan Devers,
32:48 est-ce qu'il faut adapter notre calendrier aux différentes religions de la population française ?
32:54 Alors il y a une chose déjà qu'il faut dire, qu'on ne dit pas assez
32:57 quand on parle de la France mais qui me semble-t-il définit la France en sa singularité,
33:00 c'est que nous sommes dans le quatrième pays le plus athée ou le moins religieux du monde.
33:04 Ça c'est majeur.
33:05 Il y a des traditions, tout le monde fête Noël, pardon.
33:07 Oui mais ce n'est pas la même chose de fêter Noël quand on est religieux
33:10 ou de le fêter Noël par contre.
33:11 Si on travaille le jour de Noël, on ne pourra plus le fêter.
33:13 Non mais bien sûr, c'est majeur pour comprendre déjà l'Homme française.
33:15 Deuxièmement, pour ma part, moi je suis évidemment favorable à ce qu'on puisse vibrer
33:20 à l'histoire des droits de l'Homme, à l'abolition de l'esclavage,
33:23 à l'histoire de la République, à la Commune.
33:25 Mais il ne faut pas que, si vous voulez, la laïcité entraîne ce que Régis Debray appelait
33:31 une laïcité par ignorance qui soit dans la négation du fait religieux.
33:34 Et ça c'est la grande, me semble-t-il, erreur de la France par rapport par exemple
33:37 aux pays anglo-saxons.
33:38 Les pays anglo-saxons ont réussi à séparer le politique et le théologique.
33:42 C'est-à-dire qu'ils sont dans une structure théologico-politique
33:46 où, si vous voulez, la liberté de culte est garantie,
33:48 la liberté de conscience est garantie, on peut être athée sans être inquiété par l'État.
33:52 Mais ils ne sont pas allés jusqu'à nier le fait religieux.
33:55 Et c'est l'athée que je suis qui vous dit ça, je ne suis absolument pas en train de défendre
33:58 la religion en tant que telle.
33:59 Juste une chose sur Érypiol qu'il faut quand même rappeler,
34:01 c'est que son tweet était un tweet en réponse, j'ai vu sur Twitter,
34:04 en réponse à une information sur le fait qu'on avait voulu contrôler,
34:07 compter le nombre de musulmans qui n'étaient pas allés à l'école pour l'Aïd.
34:10 Et si vous voulez, dans les deux cas, que ce soit les services de renseignement
34:13 qui veulent commencer à compter les musulmans, ce qui est extrêmement malsain
34:15 si on faisait ça pour des juifs à Kipour, de dire "qui ne va pas à l'école ?"
34:18 c'est très très bizarre de faire ça.
34:19 Et en réaction, la réaction de M. Piolle qui consiste à vouloir dire
34:22 qu'on va abandonner les fêtes chrétiennes,
34:25 et puis la réaction de ceux qui disent qu'il faut affirmer
34:27 les racines catholiques de la France dans la Constitution.
34:29 Dans ces trois cas, on a trois avatars, me semble-t-il, d'une névrose analogue.
34:34 Kévin Bossuet, je vous montre le tweet de Laurent Wauquiez qui a réagi.
34:37 Voilà ce que dit le président de la région, Ronald Pauvergne,
34:40 et probable candidat à l'élection présidentielle en 2027.
34:43 "Allons plus loin et supprimons directement tout ce qui fait l'histoire
34:46 et l'âme de notre pays. L'idéologie de la déconstruction ne se repose jamais."
34:51 Oui, bien sûr, c'est ce que je disais tout à l'heure.
34:53 Ces gens sont pour la destruction de notre culture, de notre civilisation,
34:58 de notre identité. Et pour rebondir sur votre question, Johan,
35:02 faut-il instaurer un jour férié pour les musulmans ?
35:06 La réponse est non, parce que nous sommes dans un pays chrétien,
35:09 nos racines sont chrétiennes, et les fêtes chrétiennes que nous fêtons
35:15 sont des fêtes qui sont inscrites dans l'âme française,
35:19 qui sont inscrites dans l'histoire de notre pays.
35:22 Et puis, il y en a marre de cette tyrannie des minorités.
35:25 Sinon, dans ce cas-là, il faut faire un jour férié pour les sikhs,
35:27 un jour férié pour les hindous.
35:29 Il y a 6 millions de musulmans qui ne pensent pas la même chose.
35:31 Je suis d'accord. Moi, ce que je veux vous dire, c'est que...
35:33 On ne peut pas nier que...
35:34 Non mais, Johan, je suis d'accord. Mais je vais vous dire,
35:36 ça fonctionne très bien aujourd'hui. Le jour de l'Aïd...
35:38 Pas très bien non plus, ça ne fonctionne pas si bien que ça.
35:41 Non mais, le jour de l'Aïd dans nos établissements scolaires,
35:44 il est vrai que dans certains quartiers, les classes sont vides.
35:47 On peut être tolérant vis-à-vis de ça sans officialiser la chose.
35:51 Mais j'aimerais quand même dire quelque chose.
35:53 Vous savez qu'à Noël, moi, j'ai plein d'élèves musulmans.
35:57 Mais à Noël, ils me disent "Joyeux Noël".
36:00 Et moi, quand c'est le Ramadan, je peux leur dire "Bon Ramadan".
36:04 Voilà, c'est ça aussi. La République, c'est se respecter tous.
36:09 Et à un moment donné, il y en a marre de vouloir mettre les uns contre les autres.
36:14 Arrêtons, ça fonctionne aujourd'hui. Et M. Piolle attise le feu.
36:18 Pour clore le débat, Véronique Jacquet.
36:20 Oui, il faut recontextualiser le sujet.
36:23 C'est-à-dire qu'il faut savoir que dans l'éducation nationale,
36:26 vous me dites si je me trompe, mais il y a une tolérance
36:28 pour que les élèves s'absentent les jours des grandes fêtes religieuses.
36:32 Et c'est valable pour les Juifs, pour les musulmans.
36:35 Les fêtes catholiques sont effectivement chômées pour la plupart.
36:38 Mais je vous rappelle par exemple que le Vendredi Saint n'est pas chômé,
36:41 alors que c'est une très grande fête catholique,
36:43 puisque c'est la fête célèbre, la mort du Christ.
36:47 Et dans certains pays, comme en Espagne ou au Mexique,
36:49 des pays très catholiques, c'est un jour chômé.
36:52 Bon, est-ce que vous voyez pour autant des catholiques déserter l'école ?
36:55 Non. Bon, ils vont tous à l'école.
36:58 Je pense que là, la question qui se pose, c'est la question du nombre.
37:01 C'est-à-dire que si on a commencé à se dire,
37:03 ce que je ne trouve pas forcément judicieux,
37:05 s'il ne fallait pas recenser les élèves musulmans qui n'étaient pas à l'école ce jour-là,
37:09 c'est parce qu'on s'est inquiété, entre guillemets, de la désertion républicaine.
37:14 C'est-à-dire que l'observance de la religion
37:17 passe avant la tolérance propre à l'éducation nationale.
37:21 Je crois que c'est cette question qui est en balance en ce moment.
37:24 D'où le tweet d'Éric Piolle.
37:25 Je ne dis pas que c'est bien, parce que du coup, c'est tout de suite arros sur les cathos.
37:29 C'est un peu facile.
37:30 Allez, on change de sujet, puisque le 8 juin, vous le savez peut-être,
37:33 doit normalement être débattu à l'Assemblée nationale,
37:35 le texte du groupe Lyott qui vise à abroger la réforme des retraites.
37:39 Je dis normalement, car le gouvernement, manifestement,
37:42 cherche toutes les astuces pour que ce texte soit abandonné ou non soumis au vote.
37:47 Vous receviez hier, Patrick Roger, sur Sud Radio,
37:49 la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet, et voilà ce qu'elle disait.
37:53 Il est très important de dire la vérité aux Français, de ne pas leur mentir.
37:58 Il ne faut pas les tromper.
38:00 Le 8 juin, même si ce texte était adopté, il n'abrogerait pas la réforme des retraites.
38:05 Ce texte, et c'est les débats qui existent aujourd'hui, fait l'objet d'une difficulté majeure,
38:13 qui est celle de ce qu'on appelle le fameux, maintenant, article 40.
38:18 L'article 40, c'est quoi ?
38:19 C'est un article de la Constitution qui précise que les initiatives parlementaires
38:25 ne peuvent pas créer de charges pour les dépenses publiques.
38:28 Évidemment, ce texte contrevient à cet article en ce qu'il crée une charge.
38:33 Patrick Roger, elle est très claire, la présidente de l'Assemblée nationale.
38:37 Elle dit "on ne souhaite pas qu'il y ait un débat, on ne veut pas revenir à nouveau sur cette réforme des retraites,
38:41 on va tout faire pour empêcher l'Assemblée nationale de se prononcer".
38:44 Oui, alors c'est assez technique, tout ce qui va se passer pendant les 10 jours,
38:48 mais grosso modo, évidemment, c'est le groupe Lyot qui voulait abroger cette réforme des retraites
38:53 et la majorité qui cherche, par tous les moyens, avec l'article 40, avec d'autres moyens,
39:02 que le texte ne soit pas abordé et qu'on n'y revienne pas.
39:05 Oui, parce qu'il faut dire aux téléspectateurs qui nous regardent que si jamais ce texte est soumis au vote,
39:09 probablement les députés se prononceraient pour abroger la réforme des retraites.
39:12 Oui, absolument, bien sûr, il y aurait probablement la majorité pour abroger la réforme des retraites le 8 juin,
39:17 ce qui ne veut pas dire que la réforme serait complètement abrogée,
39:19 puisque ensuite ça doit aller au Sénat et tout.
39:23 Ce qui est assez intéressant, c'est qu'Yael Brown-Pivet, qui est la présidente de l'Assemblée nationale,
39:28 qui doit être un petit peu au-dessus, évidemment, de la Mêlée,
39:31 il y a une pression sur elle de la part de l'Élysée, de la part de Matignon et de la part de la majorité.
39:38 Et alors qu'elle était assez discrète jusqu'à présent, elle a affirmé très clairement le texte de Lyot,
39:45 c'est-à-dire abrogeant la réforme de la retraite, ne doit pas passer, ne doit pas être voté le 8 juin.
39:51 Ça illustre quand même le péché originel de cette réforme des retraites depuis le début,
39:57 c'est-à-dire que le gouvernement n'a cessé de tordre le bras aux institutions de la Ve République.
40:03 La Constitution, elle a été élaborée par Michel Debré, c'était à l'époque des gens qui avaient de l'honneur,
40:08 qui avaient le sens du peuple, qui avaient vraiment le sens de la démocratie,
40:12 c'est pas pour rien qu'ils avaient mis des outils en place, justement, quand la machine se grippait,
40:16 pour donner de l'oxygène. Et là, on voit qu'on a quand même un gouvernement et une présidente de l'Assemblée nationale
40:22 qui dit "non, non, mais on peut sortir, vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
40:26 nous on sort tous les artifices possibles et imaginables de la boîte de Pandore
40:29 pour aller contre, finalement, le peuple, contre ce qui est rejeté".
40:33 Je trouve que vraiment, il faut se souvenir que les hommes qui ont élaboré cette Constitution
40:40 de la Ve République, dont tous les gouvernements sont tellement fiers de se servir pour arriver à leur fin,
40:44 étaient avant tout des hommes avec une dimension morale, y compris dans l'exercice de la politique,
40:49 que ceux d'aujourd'hui sont loin d'avoir.
40:51 Bon, il nous reste peu de temps, je veux qu'on voit avec vous, Nathan Devers, d'abord ce sondage,
40:54 sondage BVA pour RTL sur la Côte du Popularité du chef de l'État,
40:58 qui gagne 6 points, plus 6 points de popularité pour Emmanuel Macron en un mois.
41:03 Vous avez une explication, qu'est-ce que ça veut dire ?
41:06 Ça veut dire que sa stratégie, c'était la bonne, d'aller partout sur le terrain,
41:09 d'essayer de changer de sujet, de montrer qu'il avait tourné la page ?
41:12 Bon, manifestement, ça paye un peu.
41:14 Oui, mais depuis, me semble-t-il, depuis 2017,
41:16 autant la politique d'Emmanuel Macron est très critiquable,
41:19 autant, d'un point de vue cynique, sa stratégie est excellente.
41:22 La preuve, il a été réélu, ce qui était de plus en plus difficile avec un quinquennat
41:25 et avec des démocraties qui sont régies par les réseaux sociaux.
41:28 La preuve, il a survécu au gilet jaune, où tous les médias disaient qu'il n'avait jamais un président,
41:33 n'avait été aussi impopulaire, aussi détesté.
41:35 Il a survécu, il a survécu comment ? En ne faisant rien,
41:37 enfin, les grands débats, mais aucune décision politique.
41:40 Il a survécu à la crise sanitaire, alors que sa politique était très contestable.
41:43 Et il a survécu à la réforme des retraites en attendant.
41:47 Donc, c'est vraiment une politique de latentisme.
41:49 Et surtout, en misant sur le fait qu'à titre individuel,
41:52 il était plus talentueux que ses opposants, ce qui est vrai.
41:55 Et pour rebondir sur ce que disait Véronique, qui à mon avis est important,
41:59 c'est que les dangers de la Constitution de 1958,
42:02 c'est sa beauté et ses dangers en même temps,
42:04 c'est que c'est une Constitution qui est faite pour des grands hommes.
42:06 Et que le général de Gaulle, s'il était grand,
42:08 ce n'était pas seulement parce qu'il parlait fort,
42:10 ce n'était pas seulement parce qu'il était éloquent,
42:12 mais c'était parce que tout général de Gaulle qu'il fut,
42:14 quand il perd un référendum sur une question assez mineure,
42:16 il rentre à Colombais, alors que, si vous voulez, à la stupéfaction générale.
42:20 Et évidemment, une Constitution qui donne autant de pouvoir
42:24 à un seul homme et au pouvoir exécutif,
42:26 s'il s'agit de quelqu'un qui gouverne en quelque sorte contre lui,
42:30 de manière, si vous voulez, réticente,
42:32 eh bien là, ça fonctionne.
42:34 En revanche, si c'est uniquement une politique managériale
42:36 consistant à vouloir rester, tenir, s'accrocher aux codes de popularité,
42:41 eh bien nous rentrons dans une autre situation.
42:43 - Kévin Bossuet, à la vue de ce sondage,
42:45 est-ce que vous dites finalement, Emmanuel Macron,
42:47 il est en train de gagner son pari,
42:49 et en septembre, la page des retraites sera véritablement tournée ?
42:52 - Non, je ne dirais pas ça.
42:54 32%, ça reste fait pour une code de popularité.
42:57 Et encore une fois, Emmanuel Macron est un président empêché.
43:01 Il n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
43:05 En outre, ce qui lui a permis de sortir la tête de l'eau
43:09 au cours, après les Gilets jaunes,
43:11 c'était le quoi qu'il en coûte.
43:13 C'est-à-dire qu'il pouvait, en effet, mettre en avant
43:15 certaines mesures extrêmement coûteuses
43:17 pour satisfaire une partie de la population.
43:20 Aujourd'hui, c'est quelque chose qui n'est plus possible.
43:23 Et enfin, il y a quand même dans notre pays
43:25 un degré de détestation du chef de l'État qui est incroyable.
43:30 Donc, peut-être qu'il va nous faire oublier
43:32 la réforme des retraites,
43:34 mais comment va-t-il gouverner dans le futur ?
43:37 Moi, j'aimerais qu'il nous le dise,
43:39 et j'aimerais aussi qu'il nous dise ce qu'il pense vraiment.
43:42 À un moment, le macronisme, ses stratégies,
43:45 un coup à droite, un coup à gauche,
43:47 on n'y comprend absolument plus rien.
43:50 Je pense que dans l'intérêt de la France,
43:52 il faut de la clarté, il faut qu'il nous dise
43:54 où il veut aller, et aujourd'hui, on n'y est malheureusement pas.
43:57 Nous sommes dans un pays qui n'a plus de tête.
43:59 Patrick Roger.
44:00 Oui, ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'attention,
44:02 il faut être prudent par rapport à ces sondages,
44:04 parce qu'il y a beaucoup de yo-yo.
44:05 Effectivement, il est bas et il reste bas à 32%.
44:07 Et évidemment, comme il a occupé le terrain médiatiquement
44:10 pendant trois semaines de façon très forte,
44:12 avec beaucoup de mesures,
44:14 auprès de certains qui avaient des petits doutes,
44:17 notamment sur la façon de conduire les choses,
44:19 ils ont pris confiance.
44:21 Là, dans les dix jours qui viennent,
44:23 ça va tanguer quand même.
44:24 Ça va beaucoup tanguer parce que vous allez voir
44:26 à l'Assemblée nationale, mardi, mercredi prochain,
44:28 de nouveau, LFI sur la réforme des retraites
44:31 qui va être très virulent.
44:33 L'ensemble des députés qui vont revenir,
44:35 il va y avoir des dissensions,
44:37 et dans quinze jours, on peut se retrouver
44:39 avec une cote de popularité qui sera
44:41 beaucoup plus basse de nouveau.
44:43 Alors, je voulais terminer cette émission
44:45 par cette information dont nous avons pris connaissance
44:47 en fin d'après-midi.
44:48 C'est une douche froide, un véritable drame,
44:50 Véronique Jacques, qui est en train de se passer,
44:52 parce que Céline Dion, figurez-vous,
44:54 annule tous ses concerts jusqu'en 2024.
44:57 Je n'ai pas peur de le dire, c'est une tragédie,
44:59 puisqu'elle devait se produire
45:01 durant une quarantaine de dates partout en Europe.
45:03 Je vois que ça vous fait rire, Nathan Deveyre,
45:05 mais vous ne vous rendez pas compte, je crois,
45:07 de la situation que vivent les millions de fans
45:09 de Céline Dion.
45:10 Oui, non, mais bien sûr, sans rire, surtout,
45:11 ça doit être terrible.
45:12 Est-ce qu'elle est fille ?
45:13 Ah oui, alors c'est ça.
45:14 Absolument.
45:15 Et six dates, c'était prévu à Paris,
45:17 elles sont annulées également.
45:18 Céline Dion qui souffre du syndrome de l'homme raide,
45:20 syndrome qui touche une personne sur un million
45:23 et qui entraîne des douleurs aigües
45:25 et des difficultés à se mouvoir.
45:27 Et la question que se posent ces fans,
45:29 naturellement, c'est de savoir si Céline Dion
45:30 pourra rechanter un jour,
45:32 parce que ça n'est pas certain.
45:33 Et je ne suis pas du tout spécialiste de Céline Dion,
45:35 mais je crois qu'elle avait déjà eu des problèmes de voix
45:37 à un moment.
45:38 Elle a eu des problèmes de voix
45:40 pendant l'une de ses tournées il y a quelques années.
45:42 Elle a annulé déjà une de ses concerts,
45:43 oui, c'est vrai.
45:45 Et ça a un impact évidemment économique aussi,
45:47 évidemment, la première personne à être affectée,
45:49 mais ça a un impact pour des millions de fans,
45:50 un impact économique,
45:51 parce que les concerts de Céline Dion,
45:52 ce sont parfois des centaines de milliers de personnes
45:54 qui se déplacent,
45:55 et évidemment, des fans qui sont dans l'attente.
45:58 - Elle semblait vivre cette tournée
46:00 comme une renaissance, justement,
46:02 après les problèmes qu'elle avait eus.
46:03 Et là, on voit que patatras de nouveau,
46:06 elle a des gros problèmes de santé.
46:08 - Et on espère que...
46:09 - Il faut surtout penser à elle.
46:10 - Absolument.
46:11 - Clairement, ce qu'elle vit,
46:12 il est absolument terrible.
46:13 - Et on espère que Céline Dion
46:14 pourra remonter sur scène très vite
46:16 pour le plus grand bonheur de ses fans,
46:17 dont je fais partie, naturellement.
46:19 Vous l'avez compris.
46:20 Olivier Benkemoun, dans un instant,
46:22 le meilleur de l'info.
46:23 Bonsoir, Olivier, au programme ce soir.
46:25 - Regardez bien.
46:28 - Vous n'avez pas de veste.
46:29 - Je n'ai pas de veste, c'est du bleu, c'est du blanc.
46:31 Ça vous rappelle ?
46:32 Les couleurs de Marseille.
46:33 - Marseille.
46:34 - Ah, Marseille.
46:35 - Les 30 ans.
46:36 - Pourquoi Marseille ?
46:37 - Les 30 ans, bien sûr.
46:38 - Vous n'avez pas parlé.
46:39 Nous, on aura une grande page consacrée à Marseille.
46:40 À ce temps-là, il y a 30 ans,
46:42 il y avait eu but.
46:43 But de Basile Boli, 44e minute.
46:46 Dans le stade, c'était l'euphorie.
46:48 Ce soir, ils remettent le match.
46:50 C'est une grande fête sur la Canbière.
46:52 C'est une fête populaire.
46:53 C'est super, d'abord,
46:54 parce qu'il va y avoir des choses autour de Bernard Tapie,
46:56 une réhabilitation autour de Bernard Tapie à Marseille.
46:58 Et puis, il y a besoin d'une fête populaire à Marseille
47:00 parce qu'il y en a assez de parler que des faits d'hiver à Marseille.
47:03 Ce soir, on va faire autre chose.
47:05 Il y a beaucoup de faits d'hiver dans l'actualité.
47:07 On verra dans le meilleur de l'info.
47:08 Mais on reverra que Marseille, ce soir, c'est la liesse,
47:10 c'est la fête.
47:11 - On vous retrouve dans quelques minutes, cher Olivier.
47:14 Merci beaucoup d'avoir participé à cette émission.
47:16 Je veux remercier Antoine Garchette qui était à la réalisation,
47:19 David Tonnelier à la vision,
47:21 Jean-François Couvlard au son,
47:22 merci à Charlotte Gorzala, Thomas Saint-Jean et Kylian Salé
47:25 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
47:27 Olivier Benkemoun dans un instant,
47:29 donc Pascal Praud, évidemment, lundi matin à 19h.
47:31 Passez une très belle soirée.
47:32 Bon week-end à tous.
47:33 qu'elle ne l'a tous.
47:34 ...

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