• il y a 5 mois
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00Retour vers le futur, nous avons 30 ans de moins, 40 ans de moins, il est 21h30, les
00:21Brigades du Tigre viennent de se terminer, Arsène Lupin sur Antenne 2, Claude Jean-Philippe
00:28n'est pas encore là, Bernard Pivot arrive, face caméra, fait un petit speech, dit bonsoir,
00:35généralement il disait c'est le 352ème numéro d'apostrophe, et il présentait ses invités
00:40comme je vous présente ce soir, Geoffroy Lejeune, Gilles-William Gognadel, Jérôme
00:45Begley, Olivier Dartigolle.
00:46C'était le vendredi soir.
00:47Et c'était le vendredi soir, à 21h30 !
00:50Est-ce que c'est votre meilleur démarrage d'émission de toute votre vie ou pas ?
00:55C'est ce que je viens de faire là ?
00:57Non, parce que j'aurais préféré qu'il soit de ce monde, mais c'est vrai que pour
01:02notre génération, c'est un modèle de journalisme, c'est un modèle de simplicité, de proximité,
01:10et il avait ce mot formidable, populaire, populaire, et c'est à la fois de la culture,
01:19mais il est du côté du téléspectateur.
01:23Chaque fois qu'il interroge Marguerite Ursenart, Marguerite Duras, Georges Chimnon, il pense
01:29qu'à une chose, le téléspectateur.
01:31Il ne jargonnait pas ?
01:34Non, et il se fichait du milieu littéraire qu'il envoyait, voilà, il parlait pour son
01:42voisin du Beaujolais quand d'autres parlent pour leurs voisins de bureau.
01:46Donc c'est ça Pivot, alors voyons l'écho de Viviane Hervé parce que c'est aussi une
01:54époque dont on va parler ce soir, c'est-à-dire que c'est Chancel, c'est Alain Decaux, c'est
02:00tous ces grands passeurs qui ont fait la télévision des années 70, 80, donc c'est un mélange
02:07de très grandes cultures, mais en même temps vraiment de simplicité, c'est ça qui est
02:12formidable.
02:13Il a poussé jusqu'aux années 90 à Bouillon de culture.
02:18Bouillon de culture c'était formidable aussi, et il écoutait son interlocuteur et il pouvait
02:24rebondir sur ce que venait de dire.
02:28Il n'interrompait jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, parce qu'en fait personne
02:37ne le dit, parce que ça serait, comment dire, c'est faire la part belle aux journalistes
02:41et personne ne le dit comme ça.
02:42Mais il n'y a pas de bons interviewés, il n'y a que des bons intervieweurs, El Cabache,
02:49Chancel, Pivot, c'est eux qui faisaient que l'autre, parce que quand vous interviewez
02:55Marguerite Duras, c'est un intérêt d'être à niveau, parce qu'autrement elle ne donne
03:00rien.
03:01Et les gens avec lui donnaient, on va voir des extraits, François Mitterrand, il donne,
03:04pourquoi ? Parce qu'il a Pivot.
03:05En fait, c'est le récepteur, c'est l'émetteur qui fait le récepteur, c'est l'émetteur
03:14qui fait le récepteur.
03:15Voyons la Nécro, mais non, mais non, mais on va pouvoir en parler ensemble et ça va
03:24être formidable.
03:25On ne va pas parler que de ça.
03:26D'ailleurs, il y a une autre actualité aujourd'hui, mais voyons le sujet de Viviane Hervé.
03:32Bonsoir à tous, voici donc la 724e et dernière émission d'Apostrophes.
03:36Ce 22 juin 1990, Bernard Pivot met fin à l'émission littéraire la plus regardée
03:41en France à l'époque, avec une moyenne de trois à cinq millions de téléspectateurs
03:45par numéro.
03:46Apostrophes s'est imposé comme le rendez-vous incontournable des écrivains.
03:50La liste des auteurs interviewés par le journaliste est impressionnante, comme ici avec Alexandre
03:55Solzhenitsyn.
03:56Avez-vous toujours au fond du cœur le désir violent de rentrer sur la terre russe ?
04:01C'est peu dire le désir.
04:03Ce désir ne me quitte pas un instant.
04:05Vous avez le colonialisme et le capitalisme.
04:08En réunissant les personnalités les plus éclectiques sur son plateau, Bernard Pivot
04:12provoque souvent l'événement.
04:13Vous avez probablement des années à traduire les autres.
04:15Il a l'art de pousser les plus réservés à la confidence.
04:19Ce que j'aime dans la littérature, c'est ce qu'elle dit en dehors des mots, à côté
04:23des mots.
04:24Y compris le silence.
04:25Oui, le silence, ça s'entend bien sûr.
04:26On peut aussi écrire sans souffrir, sans trop souffrir.
04:31Cette passion pour les mots, Bernard Pivot va l'acquérir très tôt, dans son enfance.
04:35Pendant la guerre, j'avais entre 5 et 10 ans, j'avais deux livres à ma disposition.
04:39On n'avait pas de livres.
04:40Le seul livre que j'ai lu pendant trois ans, c'est le Petit Larousse.
04:42Passionné de foot, Bernard Pivot va mettre un certain temps avant de trouver sa voie.
04:47Il a fallu deux ans pour réussir le BAC, donc j'étais un élève presque médiocre.
04:51Dès que je suis arrivé à Paris au centre de formation des journalistes, je suis devenu
04:55un très très bon étudiant.
04:57Exigeant, il lit jusqu'à 12 heures par jour pour préparer ses émissions.
05:02En 1985, Bernard Pivot lance les championnats de France d'orthographe.
05:07Jusqu'à 3 millions de téléspectateurs de tous âges, stylos en main, tenteront de
05:12déjouer les pièges de sa dictée.
05:14La Pothéose en 1992 se déroule à New York, à l'Union.
05:18Avec Bouillon de culture, une émission qu'il anime pendant 10 ans, de 1991 à 2001, Bernard
05:24Pivot souhaite traiter toute l'actualité culturelle, du cinéma au théâtre en passant
05:29par la musique ou la gastronomie.
05:30Son questionnaire à la fin de chaque émission est resté célèbre, notamment quand il demande
05:35à ses invités leur juron préféré.
05:38Espèce de petite fiante.
05:40Connard, oui, pas mal, ou j'en foute, la barbe.
05:50Au cours de sa carrière télévisuelle, Bernard Pivot va remporter 3 cèdes d'or en son nom
05:55et 4 pour ses émissions.
05:57Membre de l'Académie Goncourt, à partir de 2004, il en deviendra le président en 2014,
06:03une consécration pour ce défenseur indéfectible de la langue française.
06:07Ce qu'on vient de voir dans ce sujet, c'est qu'ils sont morts.
06:12Ce sera la une du Paris Match que vous avez changé.
06:17On devait être disponible dans toute la France mercredi, on ne le sera pas forcément dans
06:23toute la France, mais je pense que Bernard Pivot valait bien une une de match le jour
06:27de sa mort, évidemment, donc on a tout changé.
06:29Il nous a fait en lire, très joli titre, le roi lire était-il surnommé.
06:34Vous voulez dire un mot peut-être les uns les autres sur Bernard Pivot ou vous souhaitez
06:38que nous voyons des documents ?
06:39En vous écoutant et en regardant, la nostalgie est toujours ce qu'elle est pour moi.
06:44C'est-à-dire que réellement, Apostrophe a été la seule émission littéraire que
06:50j'ai regardée, que j'aurais regardée et j'en loupais pas une.
06:52Je suis incapable de vous dire ce que Pivot politiquement pensait.
07:00Il était un peu à gauche, il était sans doute social-démocrate.
07:04D'accord, mais enfin je l'aurais difficilement situé sur le panisphère politique, ça c'est
07:09clair.
07:10Et j'ai la nostalgie aussi de ce service public, justement, qui était neutre parce
07:16qu'il était capable d'inviter tout le monde et n'importe qui, voilà, et il ne posait
07:22pas.
07:23C'est ça la clé, je suis dans la nostalgie de M. Pivot.
07:27C'est ça la clé.
07:28En fait, tous les extraits qu'on va voir racontent une époque, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
07:34chacun est dans son couloir et les uns et les autres, il y a des personnes qu'on reçoit
07:38jamais, alors que lui recevait des infréquentables.
07:41Maurice Bardèche est venu sur le plateau, Marc-Edouard Nabe est venu sur son plateau.
07:45Gabriel Madzneff.
07:46Gabriel Madzneff est venu sur son plateau, donc c'était une autre époque.
07:51L'engueulade merveilleuse entre justement Dormesson et Jean Daniel.
07:55Oui, souvenez-vous de celle-là aussi.
07:57Et puis il a contribué à faire découvrir des auteurs, les nouveaux philosophes Bernard-Henri
08:02Lévy et ses amis ont fait leur première télé autour d'un livre chez Bernard Pivot, et un
08:07écrivain qui s'appelait Dai Sijie, dont on se souvient très peu, qui était un réfugié
08:11chinois qui avait fait un livre chez Gallimard, qui a été un énorme succès de Petite Méchappe
08:15à l'instant.
08:16Pivot l'a reçu.
08:17Ce type était inconnu, il a dit achetez le livre, faites-moi confiance, c'est un grand
08:20livre.
08:21Il en a vendu 50 000 la semaine qui a suivi.
08:23Philippe Labraud est intervenu, il y a eu beaucoup de réactions évidemment aujourd'hui,
08:26je vais vous proposer quelques-unes.
08:28Philippe Labraud qui parlait de Bernard Pivot.
08:30Ce que j'aime et ce que j'admire chez lui, ce que j'admire chez lui, c'est sa capacité
08:39incroyable de faire aimer les livres, de les faire connaître en toute indépendance, en
08:45toute honnêteté, en toute probité, sans jamais subir une influence.
08:49Aucun attaché de presse ne pouvait l'appeler, rien, quand vous arriviez devant l'émission,
08:53c'est à peine si vous disiez bonjour pour être sûr qu'il ne se passerait rien d'autre
08:56que le moment où l'émission aurait lieu.
08:59Mais oublions ça, ce qui compte, madame, c'est qu'il a joué un rôle, on ne mesure
09:06pas le rôle qu'il a joué dans la vie culturelle française.
09:09En 40 ans, il a fait découvrir les écrivains, il a fait aimer tous les livres, il a fait
09:15vivre la culture, ça a été notre plus grande mise de la culture, notre plus grand prof
09:20de lettres.
09:21Moi, je n'ai qu'une admiration affectueuse pour un homme qui aura marqué son temps.
09:28Marqué son temps et réussi des interviews formidables.
09:30Les images que vous allez voir maintenant, c'est François Mitterrand.
09:33François Mitterrand est à la fin de sa vie.
09:35Je crois même que c'est la dernière fois que François Mitterrand fera une interview
09:39à la télévision.
09:40Il est encore président, je crois.
09:42Oui, exactement.
09:43Et il est particulièrement fatigué.
09:45Et c'est là, vous voyez le talent de l'intervieweur, c'est-à-dire que Mitterrand n'est quand même
09:49pas facile, forcément, à interroger, mais il va donner, il va donner parce qu'en face
09:54de lui, il y a une générosité, il y a une jubilation, il y a une gourmandise, il y a
09:58une curiosité.
09:59C'est en 1995, Bouillon de culture.
10:01Quand vous parlez de votre enfance, vous apparaissez, il y a deux enfants, il y a un adolescent qui
10:08est timide, qui est rêveur, qui aime dialoguer avec la nature, qui écrit des poèmes devant
10:12les rivières et les fleuves.
10:14Et puis, rentré chez lui dans son grenier, tout d'un coup, il se transforme en tribun,
10:18il harangue l'histoire et il veut transformer l'histoire.
10:22Où est l'unité de ce jeune homme ?
10:24Et donc hier, j'avais un côté, en effet, très timide, vous pouvez peut-être vous
10:30étonner en vous disant que je le suis encore.
10:32Donc, j'ai une certaine difficulté à aborder une conversation et à entrer dans l'intimité
10:37d'un cercle avec même des gens qui me plaisent ou que j'admire, mais j'ai une certaine difficulté.
10:45Ensuite, si je passais mon temps à être renfermé sur moi-même, pour faire des poèmes
10:52aux fleuves et aux rivières que je rencontrais, je devais avoir besoin sans doute de me rattraper
10:58sur autre chose.
10:59Et j'étais un malade d'histoire, j'aimais l'histoire, j'aimais faire revivre toute l'histoire
11:05passée, surtout de la France, c'est celle-là que je connaissais un petit peu, je ne connaissais
11:08pas les autres.
11:09Et je trouve ça, au contraire, très complémentaire.
11:12Il y a les balades dans des ruisseaux et des rivières et puis il y a l'harangue au peuple,
11:19au peuple imaginaire.
11:20C'était des tirelles qui étaient devant moi.
11:24Mais on voit très bien que vous êtes très fidèle à votre enfance, d'une fidélité
11:29à cette belle enfance.
11:30Et vous voyez, il revient à sa question, donc il a écouté, il est très attentif
11:35et puis il revient sur le chemin où il voulait l'emmener.
11:38Et il va proposer, alors ce n'est pas facile, il va proposer à François Mitterrand le
11:42questionnaire de Proust et François Mitterrand, je pense qu'il est un peu réticent, mais
11:47bon, il arrive malgré tout à l'imposer.
11:50Regardez cette séquence.
11:51Juste quelques questions.
11:53Votre mot préféré, M. le Président ?
11:56Mon mot préféré, chacun de ceux que vous interpellez ainsi doit hésiter beaucoup.
12:01Moi, je vous dirais la vie.
12:02La vie éclairée, donc ça ajouterait la lumière, ça ajouterait l'amour, ça ajouterait
12:10la paix, la vie.
12:11Il n'y a pas de mot que vous n'aimez pas ?
12:12Celui-là, non, que je n'aime pas.
12:15Par exemple ?
12:16Non, je ne dirais pas l'exemple, je vais devenir hors-durée.
12:19Le son, les bruits que vous aimez ?
12:22J'avoue que le bruit du vent.
12:25Je vous ai dit que vous aviez des tilleuls devant moi, mais j'arnaque que c'était
12:31les prairies de Peupliers.
12:32Et la musique du vent dans les Peupliers, vous savez, c'est quelque chose.
12:36Bon, je vous réponds ça parce que je dois vous répondre quelque chose.
12:39Mais en tout cas, je le pense, je le pense.
12:42Alors, ce questionnaire de Proust, qui n'est pas exactement le questionnaire de Proust,
12:48donc là, il y a répondu un jour et c'était Jean Dormeson, je crois, pour la dernière,
12:53qui lui posait à lui les questions.
12:57Votre mot préféré ?
12:59C'est aujourd'hui.
13:00Aujourd'hui, avec une apostrophe au milieu.
13:04Le mot que vous détestez ?
13:06Un mauvais sentiment décrit par un mauvais mot.
13:09Con-cu-pi-sence.
13:12Con-cu-pi-sence.
13:15Le son, le bruit que vous aimez ?
13:18C'est le son très discret des pages que je tourne en lisant un livre
13:23ou le son aussi discret du stylo sur la feuille.
13:27La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ?
13:32Moi, j'aimerais bien être réincarné dans un cèpe de la Romanée-Conti.
13:38Je vais boire un coup en bonne santé.
13:41Votre juron, gros mot ou blasphème favori ?
13:46Oh, putain ! Oh, putain ! Oh, putain ! Toujours trois fois.
13:50Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque ?
13:55Michel Bouquet dans L'Avare de Molière.
13:58Enfin, si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ?
14:04Alors, Mr Private, how do you do ?
14:07Pas terrible.
14:09I am sorry, my God, but I don't speak English.
14:12Ah, mais c'est vrai que vous ne parlez pas anglais.
14:14Il parle français, évidemment, Dieu aussi.
14:15Ah, c'est vrai que vous ne parlez pas anglais.
14:16Eh bien, vous avez toute l'éternité devant vous pour apprendre l'anglais.
14:20Et je vais vous donner un très bon professeur.
14:22S'il vous plaît, allez me chercher Sir William.
14:25Shakespeare, of course !
14:31Il y avait eu un tweet, d'ailleurs, de Bernard Pivot, le 22 janvier 2016.
14:35Il avait écrit « L'habitude des radios de m'appeler à la mort d'un écrivain est si grande
14:40que le jour où je mourrai, elles m'appelleront. »
14:43Ce qui est vraiment, effectivement, très simple.
14:46Il avait un art du tweet.
14:47Oui, exactement.
14:48Très bien.
14:49Il en avait parlé, d'ailleurs.
14:50Il avait dit que c'était un exercice formidable.
14:52Évidemment, impeccable.
14:53Oui, tout à fait.
14:55Et puis même, vous avez raison.
14:58Sa vie perso, parce qu'évidemment, quand on lit 14 heures par jour...
15:02Il lisait 14 heures par jour au moment de l'apostrophe.
15:04Mais c'est vrai que ça nous dit aussi une époque.
15:07C'est-à-dire qu'il fait une heure d'émission de télévision par semaine.
15:10On lui permet, c'est-à-dire que la chaîne permet quand même
15:14qu'il ne travaille, qu'il ne fasse qu'une heure par semaine.
15:18Donc, il doit lire.
15:20Il recevait 5 à 6 évités par émission.
15:22Bien sûr.
15:23Donc, il fallait lire sans doute une dizaine d'heures dans la semaine
15:27pour en garder la moitié, j'imagine.
15:29Donc, évidemment, ça prend du temps.
15:31On lui permettait de faire qu'une seule émission.
15:32Mais j'imagine qu'il n'y avait pas 50 personnes pour préparer l'émission
15:34parce qu'il lisait tout lui-même.
15:35Il lisait tout lui-même.
15:36Il n'a pas besoin d'avoir un corps pour lire à sa place.
15:38Il écrivait des chroniques.
15:39Pour le JDD.
15:40Mais après, ça dit aussi une période où un journaliste...
15:44Le journal lire.
15:45Voilà.
15:46Avoir un journaliste littéraire dans une rédaction,
15:47c'est forcément quelqu'un qui passe assez peu dans la rédaction.
15:50Comment s'appelait son collaborateur au début de son émission ?
15:53Après, il est parti, un certain Gilles...
15:55Lapouge.
15:56Gilles Lapouge.
15:57Gilles Lapouge.
15:58Gilles Lapouge.
16:00C'était au tout début, ça.
16:02Voyez ce qu'il dit sur sa vie perso avec Thierry Ardisson.
16:07Alors, on se dit qu'il pose des questions aux autres
16:09pour ne pas avoir à s'en poser.
16:11En fait, pas du tout.
16:13Vous êtes assez sincère.
16:14Vous parlez de votre réussite professionnelle
16:17comme d'un cache-misère de votre vie privée et familiale.
16:21Vous avez beaucoup sacrifié à Apostrophe.
16:23Oui.
16:24Pour faire que cette émission soit la meilleure possible,
16:26j'ai lu, j'ai lu, j'ai lu, j'ai lu,
16:28entre 10 et 14 heures par jour,
16:30fatalement au détriment d'une vie de famille
16:32qui aurait dû être plus sereine,
16:34plus longue, oui, bien sûr.
16:36À l'intérieur du livre,
16:38Adam Hitch, il se pose des questions.
16:42Parce qu'il y a une chose,
16:44une question qu'on ne m'a jamais posée à moi,
16:46c'est est-ce que vous vous posez des questions ?
16:48Oui.
16:49Oui, bien sûr que je me pose des questions.
16:51Je suis arrivé à un âge, déjà il y a quelque temps,
16:53où d'un seul coup, toutes ces questions
16:56qu'on repousse quand on a 30, 40 ans, 50 ans,
16:58mais vous arrivez à l'âge où, justement,
17:00comme moi, nous nous posons des questions
17:02et cette fois, nous ne pouvons pas les esquiver.
17:04Nous devons y répondre.
17:06Et parfois, les réponses, elles font mal.
17:08Et vous dites un truc formidable dans le bouquin,
17:10c'est il y a un moment
17:12où on ne peut pas passer une journée
17:14sans penser à la mort.
17:16Oui, à partir d'un certain âge,
17:18c'est...
17:20On se ressemble beaucoup, finalement.
17:22Penser tous les jours à la mort,
17:24j'ai le William.
17:26Oui.
17:28C'est une chose que je ne crains pas immensément.
17:30Et j'y pense, oui.
17:32Il y avait aussi, quand même, chez Pivot,
17:34le bon vivre.
17:36Les supporters de Saint-Etienne,
17:38aimant le foot,
17:40le Bourgogne.
17:42Sur le foot, j'ai regardé son compte Twitter.
17:44Je rêve d'un match de foot
17:46où il serait interdit de faire une passe
17:48aux gardiens.
17:50Et je trouve que ça le résume bien sur le fait
17:52qu'il n'a pas le droit de vouloir du mouvement.
17:54Vous n'entendrez pas Jean-Marie Roir,
17:56que j'ai eue aujourd'hui, qui est en Corse,
17:58qui est très peinée.
18:00Et Jean-Marie a dit, moi, je ne peux pas parler.
18:02C'était vraiment son amie intime.
18:04C'est vrai que j'espère ne pas trahir de secret
18:06en disant que Bernard Pivot a appelé Jean-Marie Roir
18:08il y a moins de huit jours.
18:10Et il lui a dit, c'est la dernière fois que je t'appelle.
18:12Voilà.
18:14Et il savait que la fin était proche,
18:16qu'il était très malade.
18:18Ces dernières années ont été dures, bien sûr.
18:20Il est donc...
18:22Il a 89 ans.
18:241935, Bernard Pivot et Jean-Marie Roir,
18:26que j'ai eues plusieurs fois aujourd'hui.
18:28Un ami de Pivot, c'était Bertrand Tavernier.
18:30Il avait donné les derniers coups de fil.
18:34Il est mort le lendemain de son anniversaire.
18:36Il était né un 5 mai. Il est mort le 6 mai.
18:38Il venait d'avoir 89 ans.
18:40Et je ne crois pas aux présages ni aux astres,
18:42mais la même semaine, meurt Bernard Pivot.
18:44Meurt Paul Auster,
18:46qui est un immense écrivain américain.
18:48Et un éditeur français que j'aimais beaucoup,
18:50qui s'appelle Léo Cher.
18:52Les trois personnes sont décédées
18:54à quelques jours d'intervalle.
18:56Et ce matin,
18:58quand j'ai appris la mort de Bernard Pivot,
19:00en début d'après-midi, ça m'a fait réfléchir.
19:02On va marquer une pause.
19:04Mais c'est vrai que Léo Cher
19:06est un des éditeurs les plus élégants
19:08qui existent en France,
19:10qui avait édité notamment Claude Berry,
19:12un livre absolument formidable,
19:14Autoportrait.
19:16Je remercie notamment ce soir beaucoup
19:18Nathalie Reims qui nous écoute régulièrement
19:20et qu'on salue tendrement.
19:22La pause, et nous revenons dans une seconde.
19:26Vous pouvez aller sur le compte
19:28de Bernard Pivot,
19:30et revoir tous ses tweets.
19:32On en parlera tout à l'heure.
19:34Il était venu sur ce plateau,
19:36on était avec Dominique Grimaud.
19:38On écoutera tout à l'heure une ou deux séquences,
19:40si vous le voulez bien.
19:42Mais l'actualité, c'est évidemment le Hamas
19:44qui accepterait une trêve.
19:46Le Hamas dit avoir approuvé la proposition
19:48de cesser le feu présentée par l'Egypte
19:50et le Qatar en vue d'une trêve
19:52avec Israël.
19:54Selon un responsable
19:56israélien,
19:58Israël réfléchit
20:00et examine cette possibilité
20:02d'accepter
20:04une trêve. Cette annonce
20:06intervient alors que l'armée israélienne a lancé
20:08aujourd'hui une opération visant à faire évacuer
20:10des dizaines de milieux de famille dans la ville
20:12de Rafah, où s'entassent un million
20:14de palestiniens, déplacés pour la
20:16plupart selon l'ONU.
20:18C'est une déclaration à l'AFP d'un responsable
20:20du Hamas. La balle est désormais dans le camp
20:22d'Israël, qui a le choix entre accepter
20:24l'accord de cesser le feu,
20:26soit y faire obstacle, à ensuite
20:28déclarer à l'AFP un responsable du Hamas
20:30sous le couvert de l'anonymat.
20:32Je crois qu'il faut être circonspect.
20:34Si
20:36la proposition du Hamas
20:38qui est faite à la suite
20:40notamment de la pression israélienne
20:42forte sur Rafah depuis
20:44hier correspond
20:46exactement à ce que Israël
20:48avait proposé, ce serait une
20:50excellente nouvelle pour tout le monde et
20:52notamment pour les otages
20:54dont les commentateurs français
20:56se préoccupent médiocrement.
20:58L'autre hypothèse
21:00que malheureusement beaucoup d'Israéliens
21:02caressent, c'est que
21:04le Hamas ne répondrait pas
21:06véritablement à la proposition
21:08qui a été faite par l'Israélienne
21:10et donc voudrait mettre la responsabilité
21:12du refus dans le camp israélien.
21:14Donc au moment où nous parlons,
21:16attendons un peu pour nous réjouir.
21:18En tout cas ce serait à la fois une bonne
21:20nouvelle pour les otages
21:22si tant est que ces otages
21:24soient vivants.
21:26Une bonne nouvelle pour les
21:281,4 millions de
21:30civils palestiniens qui sont donc
21:32aujourd'hui à Rafah, qui sont donc
21:34bloqués, qui n'ont pas de possibilité
21:36de sortir de l'enclave et qui ont
21:38vécu sept mois de bombardement. Ce serait
21:40une bonne nouvelle pour les otages
21:42et les civils palestiniens.
21:44Comme le disait Gilles William, il faut être deux pour signer une trêve
21:46et la signer en les mêmes termes. Deuxième
21:48chose, il faut respecter la trêve que l'on s'est
21:50soi-disant engagé à signer.
21:52Et troisièmement,
21:54il ne faut pas
21:56profiter de cette trêve
21:58pour se
22:00réinstaller ailleurs, construire autre chose.
22:02La proposition du Hamas
22:04prévoit trois phases,
22:06me dit-on, dont une
22:08dont un objectif
22:10serait le cessez-le-feu
22:12permanent.
22:14Je ne pense pas qu'Israël
22:16accepte un cessez-le-feu permanent.
22:18Parce que le cessez-le-feu permanent, ça veut dire
22:20de ne pas nettoyer, ou m'excuserait
22:22le verbe, Rafah.
22:24Or, quand même, c'est
22:26un objectif important puisque
22:28c'est la pointe sud
22:30de Gaza qui
22:32recèle encore
22:34sans doute des tunnels, des combattants
22:36voire les cadres
22:38le chef du Hamas.
22:40On va être circonspects
22:42et je pense que c'est vous qui avez raison. Dans l'actualité
22:44du jour, c'est une image qui va
22:46fortement être commentée.
22:48M. Xi Jinping est à Paris,
22:50comme vous le savez. Il est
22:52reçu par Emmanuel Macron.
22:54Et cette image est forte
22:56puisqu'elle est symbolique. M. Macron
22:58ne reçoit pas tout seul Xi Jinping.
23:00Il y a Mme von der Leyen
23:02qui est là. Vous imaginez
23:04le général de Gaulle recevoir Mao
23:06avec un responsable
23:08européen ? Moi, je suis étonné.
23:10Je suis même étonné qu'Emmanuel
23:12Macron fasse ça parce que
23:14on commentera
23:16peut-être plus la présence de Mme
23:18von der Leyen que son
23:20échange avec Xi Jinping.
23:22C'est pas la première fois
23:24d'ailleurs. Il est d'une cohérence parfaite.
23:26Il a émis l'idée
23:28la semaine dernière que
23:30l'arme nucléaire ne soit plus seulement
23:32française mais qu'elle soit partagée avec d'autres pays européens.
23:34Et Mme von der Leyen n'est élue par personne.
23:36Moi, je suis d'accord avec vous.
23:38Je pense que c'est un repoussoir.
23:40Et M. Xi Jinping non plus.
23:42Oui.
23:44C'est assez bien vu.
23:50Sauf que M. Xi Jinping
23:54ne décide pas
23:56si Xi Jinping
23:58voulait...
24:00Il y a un dîner d'Etat ce soir.
24:02Vous n'êtes pas invité d'ailleurs ?
24:06Sauf que ce dirigeant
24:08chinois ne dirige pas notre avenir ici en Europe.
24:10Alors que Mme von der Leyen...
24:14N'ironisons pas.
24:16Mme von der Leyen n'est élue par personne.
24:18C'est un repoussoir pour beaucoup de gens.
24:20Je fais juste une parenthèse.
24:22D'abord, j'ai appris que Pascal Canfin
24:24n'est pas sur la liste de renaissance.
24:26Il voudrait se suicider.
24:28Il ne ferait pas autrement.
24:30Mais je ferme la parenthèse.
24:32Ça prouve la place de Canfin sur la liste.
24:34Ça prouve que ce qui s'est passé au moment
24:36de la crise de l'agriculture
24:38était en fait une opération de diversion.
24:40Vous avez parfaitement raison.
24:42Mais pour revenir sur la question de von der Leyen,
24:44je suis désolé, mais d'ailleurs on l'a dit ici
24:46il y a quelques temps, c'est le seul sujet
24:48où on peut voir une cohérence absolue dans les déclarations.
24:50Les Français ne veulent pas de ça.
24:52Il va être en difficulté aux élections européennes.
24:54Si Emmanuel Macron a une cohérence,
24:56c'est parce que lui, il n'est plus candidat à rien.
24:58Sauf peut-être à une deuxième vie de dirigeant européen.
25:00Ça peut peut-être expliquer quelque chose.
25:02Mais la seule cohérence sur le fond,
25:04en toute circonstance d'Emmanuel Macron
25:06depuis qu'il est candidat à la présidentielle en 2016,
25:08c'est sur la question européenne.
25:10Ce n'est pas seulement la cohérence,
25:12c'est la sincérité.
25:14C'est le seul domaine où il a une vraie conviction,
25:16une vraie sincérité,
25:18qu'il assume.
25:20Vous ne vous étonnez pas.
25:22Pardonnez-moi, mais il y a aussi l'incarnation.
25:24On parlait d'incarnation avec Bernard Pivot.
25:26Vous trouvez que Mme von der Leyen,
25:28il y a une incarnation qui est intéressante
25:30pour cette espèce de mépris,
25:32de distance, d'arrogance,
25:34de fatuité ?
25:36Il y a une cohérence dans le Macron.
25:38Les arbitrages politiques concernant la liste
25:40ont été rendus par Emmanuel Macron.
25:42Quand on fait en quatre, c'est Emmanuel Macron.
25:44Ça s'est décidé au Château.
25:46Deux, ils viennent de sortir le programme aujourd'hui.
25:48Elle peut mourir, d'ailleurs,
25:50parce que Mme von der Leyen est à la table.
25:52Et donc, ils ont la responsabilité
25:54de cette situation-là.
25:56Vous avez dégrisé
25:58concernant le macronisme
26:00des toutes dernières années.
26:02On parle de M. Chinois aussi.
26:04M. Chinois, vous l'appelez.
26:06C'est bien. Il s'appelle Xi Jinping.
26:08Ce que je veux dire, c'est...
26:10Oui, oui, vous le dites comme vous voulez.
26:121 milliard 2.
26:141 milliard 4.
26:16Comment voulez-vous diriger un pays
26:18en n'étant pas un peu ferme quand il y a 1 milliard 4 ?
26:20Vous venez de justifier...
26:22Pardonnez-moi de le dire comme ça.
26:24Comment voulez-vous diriger un pays
26:26avec... J'ai dit fermeté.
26:28J'ai pas dit autre chose.
26:301 milliard 4.
26:32L'un d'un plus habitant de la Chine.
26:34À ce stade
26:36de notre conversation agréable,
26:38je m'étonne quand même
26:40que les étudiants de Sciences Po
26:42ne trouvent pas le moyen de dire un petit mot,
26:44un tout petit mot,
26:46pour les Ouïghours et pour les Tibotins.
26:48C'est important.
26:50Ceci dit,
26:52la tête de liste Renaissance a dit un petit mot
26:54sur les Ouïghours. Je ne sais pas si c'est
26:56le plus malin le jour du dîner d'État.
26:58C'est un dîner d'État.
27:00Qui a dit ça ?
27:02Valérie.
27:04Demain, ils sont à la...
27:06Demain, ils sont à la Mongie.
27:08Je peux vous dire que la Mongie est quasiment
27:10fermée depuis 8 jours. Je ne sais pas ce que
27:12le président chinois va faire à la Mongie.
27:14Il l'avait reçu à Canton,
27:16sa maison natale.
27:18Donc, son père était le gouverneur de la province.
27:20Les Chinois
27:22sont très sensibles au fait qu'à un
27:24moment donné, ils puissent avoir un moment personnel,
27:26presque affectif.
27:28Il invite donc
27:30chez Mamette, chez sa grand-mère
27:32et chez son copain qui tient
27:34le restaurant du Berger.
27:36Quand vous serez élu président, vous recevrez vos interlocuteurs
27:38à Manonche, là où vous avez grandi.
27:40A Brétignolles-sur-Mer.
27:42A Brétignolles-sur-Mer. Ils ne vont pas te faire chier.
27:44Faites quelque chose à ce stade-là.
27:46Ça, c'est le mépris parisien.
27:48J'ai connu ça à Rouen.
27:50C'est le mépris parisien.
27:52Cherchez pas.
27:54C'est trop tard.
27:56La blessure.
27:58Pour faire un bon mot, je serai prêt à tout.
28:00D'abord, Brétignolles-sur-Mer.
28:02Je m'excuse auprès des habitants de Brétignolles-sur-Mer.
28:04Le mal-effet.
28:06D'abord, vous devriez sortir
28:08à Brétignolles-sur-Mer.
28:10C'est absolument formidable.
28:12C'est la Vendée.
28:14Comment on appelle les habitants ?
28:16Les Brétignolais.
28:18Je peux vous dire qu'ils ne rigolent pas.
28:20N'allez pas traîner dans ce coin-là.
28:22Chouant en avant, par Saint-Denis, par Saint-Jean.
28:24Cœur vaillant, en avant, chouant.
28:26Je ne suis pas né à Brétignolles.
28:28Mais peu importe.
28:30Vous êtes né à Nantes.
28:32J'allais quand j'étais enfant.
28:34Est-ce que vous voulez voir les images ?
28:36On ne peut pas parler de Montgournay en vrai ?
28:38Voilà.
28:40Images sinon historiques,
28:42du moins symboliques.
28:44Entre le président chinois
28:48et Emmanuel Macron.
28:50Et les deux épouses.
28:52Madame Macron
28:54et Madame Xi Jinping.
28:56Et le président
28:58qui a l'air
29:00heureux d'être là.
29:02Pourquoi les tyrans ont toujours
29:04l'air débonnaires ?
29:06Il n'a pas l'air débonnaire.
29:08Stelvio aussi il avait une bonne...
29:10Le mot tyran...
29:12Alors là,
29:14c'est intéressant.
29:16C'est un moment historique.
29:18Là, on vit un moment historique.
29:20Monsieur n'est pas un tyran.
29:22N'entrons pas dans cette...
29:24On a une obligation
29:26diplomatique.
29:28Je voudrais savoir.
29:30C'est un tyran.
29:32Vous avez sans doute raison.
29:34On n'a pas encore fait le procès du communisme.
29:36Il arrivera un jour,
29:38on le fera peut-être le procès du communisme.
29:40Vous avez sans doute raison.
29:42Madame Macron a imposé
29:44que le dessert soit une tarte à la myrtille.
29:46C'est là.
29:50Il faut reconnaître que c'est un bel enseignement.
29:52Il m'est arrivé mon clou.
29:54Je peux vous le dire.
29:56Un mot sur Colombe.
29:58Vous avez entendu et vu cette séquence
30:00de cette jeune femme.
30:02Tout est entré dans l'ordre.
30:04Cette jeune femme, Colombe,
30:06qui a 60 ans,
30:08qui n'a pas de travail,
30:10qui a été bénévole pour les Restos du Coeur.
30:12Ça en dit beaucoup sur notre société.
30:14Elle a été réintégrée ce soir.
30:16Elle a été réintégrée ce soir.
30:18Ça n'arrange rien du tout.
30:20Elle est toujours au RSA.
30:22Écoutons Colombe sur TF1.
30:24Ça a été vu par 5 millions de...
30:26C'est sur les réseaux sociaux TF1.
30:28Ça a été vu sur les réseaux sociaux.
30:305 millions de vues.
30:32Qu'est-ce qui me fait pleurer ?
30:34Parce qu'on est arrivé dans un monde de fous.
30:36Et il faut absolument qu'on trouve des solutions.
30:38Parce que...
30:40Regardez, moi je suis au RSA.
30:42Et on a du mal à vivre.
30:44On a du mal à vivre.
30:46On ne peut pas payer les factures.
30:48On a les huissiers.
30:50On a les menaces de tout.
30:52Et donc aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a
30:54quelques ressorts sur ce système de dire
30:56allez, suivez-moi et on va combattre.
30:58Ici, on a quand même un taux énorme
31:00du RN.
31:02Et on est tous en colère.
31:04On a tous du mal. Il n'y a pas de travail.
31:06Il n'y a pas de travail, il n'y a pas d'usine.
31:08Il y a des combats à mener.
31:10Que ce soit pour la santé ou que ce soit pour le travail.
31:12Je suis conseillère en insertion professionnelle.
31:14Et au jour d'aujourd'hui,
31:16je ne trouve pas de travail.
31:18Mais je suis bénévole au Restos du Coeur.
31:20Et j'aide les gens de la rue.
31:22Je suis responsable de la GAP
31:24et des gens de la rue.
31:26À Toreil, à Saint-Assis, à Perpignan.
31:28Marine Le Pen s'est exprimée sur ce sujet.
31:34Je lui dis de tenir bon, on arrive.
31:36Voilà ce que je dis à Colombes
31:38et à toutes les Colombes de France.
31:40Je leur dis que ce qu'ils vivent
31:42n'est pas une fatalité, c'est la conséquence
31:44de choix politiques qui sont des mauvais choix politiques.
31:46Sauf qu'en réalité, Marine Le Pen...
31:48Le plus tragique quand même dans cette histoire.
31:50Je dis aux Restos du Coeur
31:52d'avoir honte de leur comportement.
31:54Et s'ils sont censés représenter
31:56une certaine gauche,
31:58eh bien celle-ci s'est fourvoyée.
32:00Parce que pousser à la démission
32:02une femme pour avoir
32:04simplement exprimé
32:06le désarroi qui est celui de millions de Français,
32:08alors que sans travail,
32:10elle donne de son temps
32:12et elle, elle donne de son coeur
32:14à ceux qui ont encore moins qu'elle.
32:16Eh bien la pousser à la démission,
32:18c'est vraiment...
32:20à une attitude
32:22mais qui devrait évidemment
32:24indigner.
32:26Bon, elle a évidemment 100% raison, Madame Le Pen,
32:28mais je vous le dis, depuis, les choses ont changé,
32:30puisque les Restos du Coeur ont bien compris
32:32que ça pouvait être piégeux et ont réintégré
32:34cette femme. Mais avant cela,
32:36les Restos du Coeur avaient écrit,
32:38il a été estimé que Colombe avait contrevenu
32:40à cette charte en affichant son appartenance
32:42aux Restos devant une caméra de TF1 à l'issue
32:44d'une réunion publique du Rassemblement National et en période électorale
32:46pour illustrer son discours sur les combats amenés.
32:48Combien d'artistes et de chanteurs
32:50ont exprimé aux Restos du Coeur
32:52leur choix politique ?
32:54Il ne faut pas nous prendre
32:56évidemment pour des imbéciles.
32:58Là où ils nous prennent vraiment pour des imbéciles, les Restos du Coeur,
33:00c'est cette histoire de lettres de démission, c'est-à-dire que leur première
33:02communication dans un premier temps, c'était de dire
33:04non, non, mais c'est elle qui a démissionné, etc.
33:06Avant qu'on comprenne par son entourage, parce qu'elle s'est assez peu exprimée,
33:08qu'on comprenne par son entourage
33:10qu'en fait, elle a été poussée à la démission.
33:12Ils ont abusé de la lettre de cette pauvre...
33:14Mais pour ce monde
33:16culturel, artistique, d'ailleurs,
33:18le Rassemblement National, c'est le diable !
33:20Mais c'est pour ça, je pense,
33:22comme ils ont menti sur sa
33:24motivation pour démissionner, ils ont compris
33:26qu'à un moment donné, quelqu'un
33:28allait récupérer cette lettre, allait l'interroger,
33:30qu'elle allait dire qu'elle ne voulait pas démissionner
33:32et que ça allait être très grave pour eux,
33:34et donc ils l'ont réintégré pour cette raison, je pense.
33:36C'est pas que uniquement
33:38le Rassemblement National soit
33:40le diable, c'est que c'est la fausse
33:42générosité. Ils n'ont pas de cœur.
33:44La réalité est là.
33:46Ne généralisez pas trop, parce que je connais
33:48un peu l'organisation des Restos du cœur.
33:50J'ai pas terminé ma phrase.
33:52Oui, mais vous m'avez interrompu
33:54vous-même.
33:56J'avais soupiré.
33:58En tous les cas, les gens qui ont pris cette décision...
34:00Ah oui, mais ça, c'est
34:02une dame locale.
34:04C'est une dame locale
34:06qui a voulu faire du zèle.
34:08Dans les artistes, il y a des gens très engagés.
34:10Je connais bien Christian Jean-Pierre
34:12qui a travaillé à TF1 longtemps
34:14et qui souvent m'a rapporté l'engagement
34:16de certains chanteurs, certains artistes.
34:18La générosité du milieu artistique
34:20ne m'a jamais sauté aux yeux.
34:22Mais là, on n'est pas sur le milieu artistique.
34:24Il y a une maladresse, voire
34:26une faute,
34:28que de dire, cette femme se plaint
34:30et elle n'est pas du bon côté, donc je la sors.
34:32Je croyais que
34:34les Restos du cœur manquaient de bénévoles.
34:36Ils en manquent si peu qu'ils peuvent
34:38la pousser dehors.
34:40Le Rassemblement national,
34:42c'est le diable pour tous ces gens-là.
34:44C'est notre fait de la raison.
34:46Bah si, la preuve !
34:48Écoutons Jérôme Fourquet.
34:50Ce qu'il a dit est très intéressant.
34:52Ce n'est pas un hasard
34:54si cette vidéo a été visionnée
34:565 millions de fois.
34:58D'abord parce qu'elle est émouvante,
35:00mais aussi parce qu'elle raconte
35:02une partie de la réalité sociale
35:04et politique de ce pays.
35:06Qu'est-ce que ça nous raconte ?
35:08Toute une partie de l'électorat populaire
35:10jadis qui votait
35:12traditionnellement plutôt à gauche
35:14est passée aujourd'hui, avec armée
35:16et bagages, du côté du Rassemblement
35:18national.
35:20Le communiqué du Restos du cœur,
35:22je vous avais lu la première partie
35:24et je voulais maintenant vous lire la deuxième partie.
35:26A ce moment de l'émission, aucune procédure d'exclusion
35:28n'a été engagée. Néanmoins, face à ce désaccord,
35:30Colombe s'est senti poussé à démissionner.
35:32Les Restos du cœur regrettent qu'un simple rappel
35:34à la règle ait pris de telles propositions
35:36pour apaiser la situation. Les Restos du cœur
35:38des Pyrénées-Orientales ont entendu le désarroi de Colombe.
35:40Son appel d'aujourd'hui, ils ont accepté
35:42de la réintégrer au sein des équipes du département
35:44dès lors qu'elle confirme son adhésion
35:46à notre charte. Les Restos restent attachés
35:48à leur indépendance. Tu parles !
35:50Vous voulez que je vous cite ?
35:52Par charité chrétienne, je ne citerai pas
35:54les artistes que j'ai listés cet après-midi
35:56qui ont montré leur engagement politique
35:58et qui ont dit pour qui ils votaient.
36:00Personne n'a voté évidemment pour Marine Le Pen.
36:02Moi qui n'ai pas cette charité chrétienne,
36:04vous pouvez me passer la liste ?
36:06Non, je ne lis pas parce qu'aujourd'hui
36:08c'est un jour différent.
36:10Un mot sur Naël.
36:12Il nous reste une douzaine de minutes.
36:14On parlera, c'est promis, de Bernard Pivot.
36:16On reviendra sur Bernard Pivot. On a encore
36:18quelques séquences à vous montrer. Mais Naël,
36:20la reconstitution de mort du jeune homme tué
36:22par un tir policier à Nanterre, c'était passionnant.
36:24J'étais avec M. Liénard ce matin.
36:26Le policier, il ne varie pas.
36:28Il dit, j'étais obligé
36:30de faire ce que j'ai fait hélas
36:32parce qu'autrement je mettais en danger
36:34des gens qui étaient à 20 mètres de la voiture,
36:3630 mètres de la voiture.
36:38Il ne varie pas sa position.
36:40C'est un drame absolu. Un jeune homme est mort.
36:42Mais le policier ne varie pas.
36:44Donc il se peut qu'il y ait non lieu.
36:46Comme les gendarmes de l'affaire Traoré.
36:48C'est possible qu'il y ait non lieu,
36:50qu'il n'y ait jamais de procès.
36:52Mais vous imaginez l'opinion publique ?
36:54Comme les gendarmes de l'affaire Traoré.
36:56A chaque fois que les indigénistes,
36:58les familles Traoré etc. se choisissent une cause,
37:00à chaque fois c'est pas de chance.
37:02La police ou les gendarmes n'ont rien à se reprocher.
37:04Il faut attendre. L'instruction est en cours.
37:06Mais voyons le sujet.
37:08Voyons le sujet de Mathieu Devez.
37:12Au lendemain de la reconstitution des faits,
37:14les versions continuent de s'opposer.
37:16L'avocat de la maire de Naël,
37:18Maître Nabil Boudi, assure que le policier
37:20auteur du tir mortel n'était pas en danger.
37:22C'est au policier
37:24qui a ouvert le feu
37:26sur un individu
37:28qui n'était pas armé,
37:30qui était à l'arrêt, qui était en train de coopérer,
37:32conformément à ce que racontent les témoins.
37:34C'est à ce policier-là de nous expliquer
37:36pourquoi il a utilisé son arme à feu.
37:38Mais pour la défense représentée par
37:40Maître Laurent-Franck Liénard,
37:42le policier a respecté les consignes
37:44encadrant l'usage de son arme.
37:46Il est persuadé qu'il n'avait pas d'autre choix.
37:48Il est droit dans ses bottes. Il sait ce qu'il a fait.
37:50Il sait pourquoi il l'a fait.
37:52Et la reconstitution n'a pas permis
37:54du tout de mettre en exergue
37:56une quelconque faute,
37:58un quelconque défaut de perception
38:00de la réalité. Mon client,
38:02il a perçu un danger.
38:04Un danger loin d'être imminent,
38:06selon l'avocat de la maire de Naël.
38:08Il est uniquement hypothétique et dès là,
38:10on ne peut pas utiliser une arme
38:12à bout portant une arme létale sur un individu de 17 ans
38:14sur la base d'une hypothèse.
38:16L'avocat du policier assure pourtant
38:18que la voiture conduite par Naël
38:20a failli percuter plusieurs personnes
38:22quelques secondes avant l'intervention des policiers.
38:24Elle manque d'écraser une maman
38:26avec des enfants,
38:28et elle manque d'écraser un cycliste.
38:30Mais vraiment, le cycliste, les deux motards
38:32disent tous les deux la même chose.
38:34On a fermé les yeux parce qu'on a vu la percussion.
38:36On a vu qu'il allait le tuer.
38:38Et c'est passé. C'est passé par miracle.
38:40Il dit espérer un non-lieu pour son client,
38:42mise en examen pour homicide volontaire.
38:44Donc, bonne chance
38:46au juge, parce qu'évaluer
38:48le danger
38:50de ce jeune homme
38:52qui allait repartir avec, pourquoi pas
38:5420 mètres, 30 mètres, parce qu'il y avait
38:56beaucoup de personnes qui étaient là.
38:58Donc, le policier
39:00a imaginé que si cette voiture part,
39:02elle peut tuer.
39:04Vous précisez qu'on est à Nanterre à 8h du matin.
39:06Beaucoup de monde.
39:08Une chose est certaine,
39:10il n'a pas tué pour le plaisir.
39:12On n'est pas dans la circonstance d'un homicide volontaire.
39:14Le débat est de savoir
39:16s'il a eu raison
39:18de tirer
39:20pour sauver des vies
39:22ou s'il y a eu
39:24la larme un peu trop facile.
39:26Mais qu'il ait fait pour cela
39:28de la prison pour
39:30apaiser, en vérité,
39:32des gens encolurés,
39:34je trouve ça, toujours aujourd'hui, aussi scandaleux.
39:36Benjamin Noé, vous l'avez compris,
39:38l'actualité évolue
39:40sur RAFA et sur la bande de Gaza.
39:42Et manifestement, je ne sais pas
39:44si on a des images ou pas, mais il y a
39:46des bombardements intenses en ce moment
39:48qui se produisent
39:50à RAFA.
39:52C'est en tout cas ce que me disait...
39:54Ça, ça n'invite pas le problème.
39:56Ça n'empêche pas la possibilité
39:58d'un éventuel...
40:00Bernard Pivot.
40:02Bernard Pivot qui nous a quittés aujourd'hui.
40:04Il était venu sur le plateau
40:06de l'heure des pros en 2017.
40:08Il y avait ce jour-là
40:10Christophe Onodibio
40:12qui était présent.
40:14Il y avait Dominique Grimaud également.
40:16Je crois que j'avais posé
40:18des questions
40:20du questionnaire de prouve
40:22d'une certaine manière.
40:24– Quel est le livre
40:26que vous avez le plus lu dans votre vie ?
40:28– Le Petit Larousse.
40:30– Là, vous trichez.
40:32Vous voyez, là, c'est là que vous trichez.
40:34– Mais il aime pas choisir.
40:36– Mais oui, mais...
40:38– Oui, mais vous vous êtes masqué.
40:40– Mais non, mais pas du tout.
40:42– Vous avancez. Là, vous vous êtes masqué.
40:44– Parce que je l'ai raconté.
40:46J'ai raconté que pendant la guerre,
40:48j'avais entre 5 et 10 ans,
40:50j'étais dans un petit village du Beaujolais,
40:52le Quincy en Beaujolais,
40:54à côté de Brouilly.
40:56J'avais deux livres à ma disposition.
40:58On n'avait pas de livres.
41:00J'avais une vieille édition du Petit Larousse
41:02et les Fabres de la Fontaine.
41:04Et le seul livre que j'ai lu,
41:06on peut dire de 7 à 10 ans,
41:08pendant 3 ans, c'est le Petit Larousse.
41:10J'ai lu, je notais des mots,
41:12le premier roman que j'ai lu,
41:14la première bande dessinée que j'ai lue,
41:16je devais avoir 11 ou 12 ans.
41:18C'est très, très tard.
41:20Parce qu'on n'avait pas de livres.
41:22Où les trouver ?
41:24– C'était il y a 7 ans.
41:26Et puis il était fan de Saint-Étienne.
41:28D'ailleurs, il y a un tweet de la S. Saint-Étienne.
41:30Il aimait les mots, il aimait les vers.
41:32Bernard Pivot s'est éteint.
41:34La S. Saint-Étienne salue cet homme de lettre.
41:36Né de l'autre côté de la frontière ligérienne,
41:38mais entraîné comme bien d'autres par la passion stéphanose.
41:40– Les proches, nous présentons nos sincères condoléances.
41:42Il est lié, effectivement.
41:44Les vers étaient en finale de Coupe d'Europe en 1976.
41:46– C'est Roger Rocher, là ?
41:48– Mais bien sûr, c'est Roger Rocher, bien sûr.
41:50– C'est Laurent Gérard, j'ai l'impression.
41:52– Ah non, c'est pas Laurent Gérard.
41:54Laurent Gérard, il n'était pas né en 1976.
41:56Il avait 8 ans, Laurent Gérard.
41:58– C'est pas quel monsieur, mais c'est Laurent Gérard.
42:00– En 1976, Laurent Gérard, il a 8 ans ou 9 ans.
42:02– C'est Roger Rocher.
42:04– Oui, c'est Roger Rocher.
42:06Saint-Étienne.
42:08C'est Saint-Étienne, ce qu'il disait Bernard Pivot.
42:10– Je crois que vous ne le cachez pas,
42:12vous êtes un supporter…
42:14– Déclaré, convaincu, permanent.
42:16– Vous étiez samedi dans les vestiaires, là, je suis sûre.
42:18– D'abord dans la tribune,
42:20où j'ai d'ailleurs vu,
42:22comme mes deux autres confrères ici présents,
42:24un excellent match de football,
42:26ce qui nous a réjouis,
42:28et un match équitable, un résultat équitable.
42:30Et oui, puis ensuite, comme d'habitude,
42:32je vais saluer les joueurs,
42:34mais je suis allé saluer les joueurs des deux équipes.
42:36– C'est votre amour pour les Verts, Bernard, quand même.
42:38– Non, non, pas du tout.
42:40Je ne cache surtout pas, c'est mon amour pour le football.
42:42– D'abord, c'est vrai.
42:44– C'est intéressant d'aimer une équipe,
42:46d'aimer deux ou trois équipes,
42:48par rapport à d'autres,
42:50parce que ça donne du piquant au match que l'on voit.
42:52– Mais d'abord, le supporter de football,
42:54c'est le ballon qui roule,
42:56c'est le ballon qui frôle la barre transversale,
42:58qui fait se soulever de son siège.
43:00– Si on ne se souleve pas de son siège en regardant un match,
43:02c'est qu'on ne doit pas être très mordu.
43:04– C'est la sensualité du ballon quand il touche le filet.
43:06– Ça passe, moi, de cette sensualité.
43:08– Un bruit, un chuchotement.
43:10– Quand on a joué, évidemment,
43:12quand on a la chance de marquer un but,
43:14c'est encore une sensation encore plus grande.
43:16J'ai beaucoup joué quand j'étais enfant,
43:18sans être, hélas, un joueur bien doué,
43:20mais j'étais un joueur obstiné,
43:22têtu et gagneur.
43:24– C'était le poste.
43:26– Je jouais inter.
43:28– C'est sa milieu de terrain.
43:30– C'est platinique.
43:32– Hélas non, hélas non.
43:34– Vous avez reconnu, évidemment, Anne Sinclair,
43:36vous avez reconnu Michel Denisot,
43:38et vous ne savez pas quel est l'homme qui…
43:40– Entre nous, on se questionne.
43:42– C'était Philippe Tournon, qui a été longtemps
43:44le chef de presse de la Fédération française de football,
43:46Philippe Tournon, et qui était à l'époque, je pense,
43:48à l'équipe, qui était chef de la rubrique
43:50« Football à l'équipe »,
43:52qui était un des grands rédacteurs en chef
43:54du journal « L'équipe ». – On était l'année, là ?
43:56– 82, que je salue.
43:58L'enfance et le rapport aux femmes,
44:00parce que c'est aussi,
44:02chez Pivot, un homme qui parle
44:04d'une certaine époque,
44:06et la vraie frontière,
44:08c'est pas les gens qui sont nés avant 68 ou pas,
44:10la vraie frontière, c'est les gens qui sont nés
44:12avant guerre et après guerre, c'est pas les mêmes.
44:14Les gens qui sont nés en 46, 47,
44:16c'est pas les mêmes que ceux qui sont nés en 35.
44:18Et Bernard Pivot, il est né en 35,
44:20c'est un enfant de la guerre, et ça change tout.
44:22Écoutez.
44:24– J'appartiens à la dernière génération
44:26qui avait,
44:28dont la sensualité ne pouvait pas s'exprimer.
44:30On nous cachait tout,
44:32y compris même,
44:34aujourd'hui, les jeunes gens voient des seins,
44:36aujourd'hui même dans la publicité,
44:38au journal de 20 heures.
44:40À cette époque, après la guerre,
44:42je suis né en 35, 45, 5 ans,
44:44c'est une époque où on vous cache tout,
44:46couvrez ce sein que je ne saurais voir.
44:48La société est artufe.
44:50Et donc, nous, garçons,
44:52nous essayons d'en savoir un peu plus
44:54sur ces mystères qui nous dépassent,
44:56dans lesquels nous allons bientôt entrer.
44:58Et donc, nous sommes obsédés,
45:00effectivement, pas moi,
45:02mais tout le lycée, toute la jeunesse,
45:04tous les garçons sont obsédés
45:06par les jeunes femmes dont nous voyons.
45:08– Voir comment c'est fait, quoi.
45:10– Il avait 58 ans, c'était en 1993,
45:12et c'était une émission de Michel Desnizos
45:14qui s'appelait « Mon zénith à moi »,
45:16qui était une émission très intéressante,
45:18parce que c'était un tête-à-tête
45:20pendant une heure, avec une personnalité.
45:22Pivot, qui lisait 300 à 400 pages par jour.
45:24Nous sommes en 1987, écoutez.
45:26– Je lis toujours entre 300 et 400 pages par jour,
45:28mais tout dépend de la nature du livre.
45:30On ne lit pas un livre de philosophie
45:32à la même vitesse qu'un roman policier,
45:34bien entendu.
45:36On lit plus facilement
45:38un livre d'histoire anecdotique
45:40plutôt qu'un essai de sociologie.
45:42– Mais vous parvenez à changer d'univers
45:44très facilement.
45:46– Oui, mais c'est tout l'intérêt de ce métier.
45:48C'est que d'un seul coup,
45:50on passe d'un livre d'histoire facile
45:52à un ouvrage très sérieux et un peu compliqué.
45:54Et on peut même, parfois,
45:56dans la même journée,
45:58j'équilibre ma semaine.
46:00J'essaye de ne pas avoir deux lectures difficiles
46:02ou deux lectures faciles à la suite.
46:04Il faut varier les plaisirs et les difficultés.
46:06– Il était interrogé par notre confrère
46:08Philippe Rizoli.
46:10Voilà ce que nous pouvions dire ce soir
46:12de cette triste nouvelle.
46:14Et saluer ses filles,
46:16Aline,
46:18qui était venue d'ailleurs
46:20sur le plateau de télévision
46:22avec nous.
46:24Et puis à honorer sa mémoire.
46:26Comment est-ce qu'on peut honorer sa mémoire ?
46:28Comment est-ce qu'on peut lui rendre hommage, finalement ?
46:30– Acheter un livre de Marie et le lire.
46:32– Exactement. Bien évidemment.
46:34Et à vous abonner à Service littéraire.
46:36Service littéraire de l'ami François Séréza,
46:38que je présente chaque mois.
46:40C'est le début du mois de mai.
46:42Il y a un excellent papier,
46:44comme toujours, sur François Bayrou,
46:46avec un édito vitriol
46:48de François Séréza,
46:50comme seul, lui, sait les faire.
46:52Mais vraiment, il est formidable.
46:54Il y a un long papier
46:56sur Marcel Aimé.
46:58Je ne sais pas si vous lisez,
47:00Marcel Aimé. – Je n'y ai jamais lu.
47:02– Vous n'y avez jamais lu ?
47:04C'est formidable, Marcel Aimé. Dans sa 35ème année,
47:06le nain du cirque
47:08Bardabou décida de grandir.
47:10Donc c'est le début d'une nouvelle.
47:12C'est ça, Marcel Aimé.
47:14Il y a Philippe Muray, par Olivier Bardol,
47:16d'un extra-lucide,
47:18et c'est vraiment, là aussi, formidable.
47:20Donc vous retrouverez,
47:22notamment, notre ami Morlino,
47:24qui écrit chaque fois
47:26dans ce journal.
47:28Je vous le dis, vraiment, c'est un journal
47:30différent,
47:32qui reçoit tous les auteurs,
47:34et qui est loin de...
47:36– Ça appelle les héritiers, en fait, quand même.
47:38De cette culture, justement, de la littérature,
47:40de ne pas avoir ce... – Exactement.
47:42Vous avez raison. – Séréza et Morlino
47:44de l'émission littéraire. – Exactement.
47:46Vous avez parfaitement raison. Marcel Aimé,
47:48la chanson du mal aimé.
47:50Non, non, c'est vraiment à lire. Abonnez-vous,
47:52service littéraire.
47:54Merci, merci à tous d'avoir
47:56rendu hommage à Bernard Pivot
47:58et notre ami Ben Kemoun.
48:00Ce soir, bonsoir.
48:02– Bonsoir, monsieur Pro. – On va prolonger l'actualité.
48:04– Oui, on va parler
48:06beaucoup de ce qui se passe en ce moment au Proche-Orient.
48:08Le Hamas,
48:10vous le savez peut-être,
48:12de son accord pour un texte
48:14de trêve.
48:16Est-ce que c'est exactement la trêve qui a été proposée
48:18par Israël ? Il y a quelques doutes
48:20là-dessus, mais on va en parler dans un instant.
48:22Et puis, on parlera
48:24aussi, parce qu'il y a le dîner du CRIF
48:26ce soir, de l'état de l'antisémitisme
48:28en France, évidemment, en s'appuyant
48:30sur ce sondage qui est paru
48:32hier dans le Parisien.
48:34Il y a beaucoup, beaucoup de choses à dire.
48:36Également, les assises, la lutte contre
48:38l'antisémitisme qui ont été lancées aujourd'hui
48:40par Oran Berger. Voilà le programme.
48:42— Merci. Et on va se quitter
48:44avec cette musique.
48:46Historique.
48:48Le concerto, je crois,
48:50numéro...
48:52Ça, je ne peux pas vous dire.
48:54Cette musique
48:56qui a bercé
48:58notre jeunesse. En tout cas, la
49:00mienne. Et...
49:02Vous étiez déjà dans l'âge mûr.
49:04Chargé de William.
49:06— C'est un petit acte comme ça,
49:08la dernière minute. Je ne savais pas encore lire.
49:10— Jean-Luc Lombard était
49:12à la réalisation.
49:14Yannis Capra, que je salue. Bienvenue.
49:16Yannis était à la vision.
49:18Guillaume Marceau était au son.
49:20Benjamin Naud.
49:22Lucas Bézutil. Guillaume Lafage.
49:24Dans une seconde,
49:26Claude Jean-Philippe, pour le Ciné-Club.
49:28Et nous verrons ce soir...
49:30— Les chats du Comte Zauf.
49:32— Exactement.
49:34Et puis après, vous savez, il y avait les petits bonhommes
49:36de France.
49:38D'Antenne 2, à l'époque.
49:40Qui les avait faits, ces fameux... — Follon, non ?
49:42— Follon ! Et alors, on voyait...
49:44...
49:46Ça fait un ZDI.
49:48Nos enfants ne peuvent pas comprendre,
49:50mais il n'y avait pas de la télé tout le temps.
49:52Il n'y avait pas de la télé 24h sur 24 à 23h30.
49:54Ça s'arrêtait.
49:56Et bien nous,
49:58nous allons aller nous coucher aussi. Mais d'abord,
50:00évidemment, Olivier Benkemoun. Bonne soirée à tous.
50:0221h01. À demain !
50:06Sous-titrage Société Radio-Canada

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