SMART JOB - Emission du mardi 30 mai

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Mardi 30 mai 2023, SMART JOB reçoit Matthieu Eloy (Directeur Général, Indeed France) , Anaïs Georgelin (fondatrice, somanyWays) et Jérôme Leparoux (Secrétaire Général, Daher)

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job. Votre rendez-vous emploi RHC tous les jours du lundi au vendredi.
00:13 Débats, analyses, expertise et vos rubriques habituelles évidemment bien dans son job.
00:17 Aujourd'hui façonner le job de ses rêves, c'est une belle promesse grâce au job crafting.
00:22 On va en parler avec Anaïs Georgelin, CEO et fondatrice de So Many Ways. Elle est notre invitée ce matin.
00:28 Les entreprises s'engagent, on va parler de la lutte pour l'égalité des chances et on va en parler avec Valérie Daher,
00:34 directrice générale de Break Poverty Foundation, engagée justement en direction des personnes les plus démunies.
00:40 Le cercle RH aujourd'hui, un grand entretien avec Jérôme Leparouille, secrétaire général et le DRH du groupe Daher,
00:45 qui est une pépite française, qui travaille pour les avionneurs mais pas seulement, vous le verrez, au service des avionneurs,
00:52 mais avionneur lui-même, on fera le point bien sûr sur tous les enjeux, évidemment de recrutement mais aussi les enjeux de décarbonation.
00:59 Il sera notre invité dans le cercle RH et il en faut d'être sur l'emploi.
01:02 Soft skills versus hard skills, c'est compliqué parce que les candidats s'appuient sur des hard skills,
01:07 alors que les recruteurs cherchent plutôt des compétences, des soft skills, c'est compliqué.
01:12 Et on en parlera avec Mathieu Eloua, il est le DG de Indeed France, à travers une étude passionnante justement sur ce décalage
01:20 entre les candidats et les recruteurs. Voilà le programme, tout de suite c'est Bien dans son job.
01:25 Bien dans son job, on va parler d'une expression peut-être que vous n'avez jamais entendu parler, de job crafting,
01:44 et on va parler de la possibilité pour vous, collaborateur, de façonner votre carrière, votre parcours professionnel,
01:49 et on en parle avec Anaïs Georgelin. Bonjour Anaïs, vous êtes CEO et fondatrice de So Many Ways.
01:55 Un petit mot sur So Many Ways, c'est une plateforme SaaS mais pas seulement, c'est cela ?
02:00 Oui, bonjour, on propose un outil digital de job crafting qui permet de rendre chaque collaborateur dans l'entreprise acteur de son parcours
02:08 pour résoudre tous ces coûts liés au désengagement.
02:11 Alors le job crafting, ce n'est pas un sport qu'on pratique sur une rivière, ce n'est pas du rafting. Qu'est-ce que le job crafting ?
02:18 Oui, alors déjà c'est un concept, un champ de recherche, un scientifique qui décrit l'art de façonner, de modeler son emploi pour y trouver plus de sens.
02:27 Vous avez à côté de votre plateforme SaaS des gens qui travaillent chez vous, qui réfléchissent. C'est quoi ?
02:34 C'est un concept disruptif, c'est un concept qui permet aux salariés de dire "je ne veux pas être que salarié, j'aimerais bien aussi monter ma boîte".
02:41 Est-ce que c'est cette idée-là de la multifonction ?
02:44 Alors non, déjà qu'on choisit un mot anglais parce que notre belle langue française ne l'a pas encore, on va trouver j'imagine.
02:51 Mais ce n'est pas si disruptif que ça, c'est ça qui est intéressant parce qu'en fait c'est un comportement naturel.
02:56 On peut tous et toutes à un moment de notre carrière le faire, on le fait d'ailleurs.
03:01 Et le but du jeu c'est de l'encourager parce que ça a un impact positif pour l'entreprise, pour la société, pour le collaborateur.
03:07 Donc ça veut dire quoi ? Cette plateforme ou ce concept permet quoi très concrètement ?
03:12 Très concrètement déjà le job crafting, donc l'art de modeler son emploi pour y trouver du sens, ça peut vouloir dire agir sur ses tâches.
03:19 Qu'est-ce que je fais concrètement ?
03:21 Ça commence par là.
03:22 Voilà, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je déplace les choses de droite à gauche ou de gauche à droite ?
03:27 Vous voyez, on m'a dit de le faire comme ça et moi je le fais comme ça parce que je trouve que c'est plus efficace.
03:32 Ça peut être d'agir sur ses relations interpersonnelles, donc manager son manager par exemple, vous dire qu'est-ce que j'attends de vous, ses collègues.
03:39 Et ça peut être aussi l'organisation de son travail.
03:41 Il y a un exemple que j'aime bien donner pour montrer qu'on connaît tout ça, c'est vous savez vous prenez un train à Paris-Nantes
03:48 et puis le rôle du contrôleur c'est de vous annoncer qu'on arrive en gare de Nantes.
03:52 Et il y en a qui nous le font en faisant de la poésie, en faisant enfin voilà, ça c'est du job crafting en fait.
03:56 Comment je façonne, j'adapte ce qu'on m'a demandé à ma personnalité, à mes envies.
04:01 - Quand on démarrait l'échange, je parlais de disruptif mais il y a quand même quelque chose dans ce que vous décrivez d'un peu disruptif.
04:06 C'est-à-dire qu'on s'empare de son poste et on le façonne à sa main, au risque même de surprendre sa hiérarchie.
04:13 Parce que quand un gars de la SNCF fait ça, je ne suis pas sûr que la hiérarchie le soutienne totalement, enfin si ?
04:18 - Alors bon, pour ce cas précis, je ne suis pas sûre que le premier qui l'ait fait ait effectivement demandé l'autorisation.
04:24 - Après la pub l'a repris.
04:25 - La pub l'a repris et je pense que maintenant ils auront trouvé quelque chose d'intéressant.
04:28 Mais vous avez raison.
04:29 - Ouais, c'est comment ça se gère dans sa hiérarchie.
04:32 - Exactement, c'est pour ça que nous on n'encourage pas l'organisation à démocratiser le job crafting n'importe comment.
04:39 C'est plutôt comment on donne les clés aux collaborateurs pour qu'ils soient à même de se poser les bonnes questions
04:44 et plutôt que de se dire je ne suis pas content là où je suis et donc je vais partir.
04:48 - Prends-toi en main.
04:49 - Comment j'apprends à faire verdir l'herbe là où je suis.
04:52 Et ça, on le fait conjointement avec le manager.
04:56 - C'est ça que je voulais vous dire.
04:57 Il y a le manager, il y a ce collaborateur qui dit j'aimerais bien aussi prendre en main mon parcours et ce que je fais.
05:03 Et puis il y a votre outil.
05:04 Et c'est en fait three-party.
05:07 Il va aller chercher dans l'outil des éléments qui vont l'aider.
05:10 Est-ce que je dis bien les choses ?
05:12 - C'est plutôt pas mal.
05:13 Une bonne compréhension.
05:14 - C'est plutôt pas mal.
05:15 - Pour vous l'expliquer, le collaborateur va passer par notre plateforme.
05:19 Il va pouvoir faire le point sur ce qui est vraiment important pour lui au travail,
05:23 identifier si c'est satisfait ou pas,
05:25 uniquement sur ce qui compte pour lui, pas sur tous les critères du monde,
05:29 et trouver des actions pour agir.
05:31 - Mais en reporting avec le manager ?
05:32 - Et ensuite, une fois qu'il a fait ça, il va avoir un échange, une conversation avec le manager.
05:36 Ça existe déjà.
05:37 Ça peut être l'entretien pro, ça peut être un échange informel.
05:41 Et avec le manager, on va s'assurer que c'est bon et que ça fonctionne.
05:45 - Mais juste un dernier mot pour y voir bien clair.
05:46 Tout ça est quand même piloté et sous contrôle, j'allais dire politique,
05:50 des RH qui disent « nous enclenchons une politique où vous allez pouvoir vous prendre en main ».
05:55 Enfin, ça tombe pas du ciel.
05:56 C'est quand même la direction de l'entreprise qui dynamise ce type de choses.
05:59 - Tout à fait.
06:00 Et en fait, ce qu'il y a d'intéressant, c'est que ça fait des années qu'on dit « soyez acteur ».
06:03 Ce n'est pas nouveau.
06:04 Donc en fait, on le dit, on l'encourage déjà, mais on ne donne pas les moyens d'eux.
06:08 - On est d'accord.
06:09 - Et là, on vient donner les moyens d'eux.
06:10 - Comment réagissent les managers ?
06:11 Parce que les managers, ils aiment bien avoir leur poste, leur camp à soi,
06:14 leur petit pouvoir, voire même leur pouvoir.
06:17 Est-ce que ça décale pas un peu la relation avec le manager ?
06:20 - Le manager, en ce moment, quand même, il souffre un petit peu.
06:22 Il est pris en étau entre ses nouvelles aspirations des collaborateurs.
06:25 On ne sait pas comment faire.
06:27 Et des attendus de performance, évidemment.
06:29 Au contraire, on vient faire en sorte qu'il y ait une relation manager-manager,
06:34 un binôme manager-manager qui co-construise ensemble.
06:37 Et donc, on est dans un paradigme où finalement,
06:39 plutôt que d'arriver à dire à son chef « ça va pas » et au mieux « je me désengage au pire de part »,
06:45 je construis, j'ai réfléchi à une solution, on va ajuster ensemble et voir si ça fonctionne.
06:50 - Pour terminer, je pense quand même que le manager doit être en capacité
06:53 de se remettre en question et d'accepter chez l'autre.
06:57 Il va peut-être avoir le sentiment qu'on le challenge et qu'on remet en question son travail.
07:01 J'imagine que ce type de sujet est posé dans le job crafting.
07:04 - Oui, tout à fait.
07:05 - Je veux paraphraser une de nos clientes, une DRH d'un grand groupe,
07:07 qui a dit « en fait, derrière ça, c'est une vraie révolution manageriale ».
07:11 Et plutôt, c'est continuer d'accompagner de manière très concrète
07:14 la transformation manageriale qu'essaient de faire toutes les entreprises.
07:17 - Il y a un petit côté entreprise libérée dans ce que vous décrivez.
07:20 Chacun prend en main aussi ça. Non ? On est loin ou on s'en approche ?
07:24 - L'entreprise libérée a plein d'écueils.
07:26 D'ailleurs, on a bien vu qu'on en a beaucoup parlé.
07:28 Il n'y en a pas beaucoup qu'on réussit à le mettre en œuvre.
07:30 Mais dans l'entreprise libérée, il y a quelques principes d'action qui sont intéressants
07:34 et qui amènent de la performance, dont redonner des clés et du pouvoir aux collaborateurs.
07:39 En ce sens, le job crafting partage quelque chose avec l'entreprise libérée,
07:44 mais pas tout à fait parce qu'on ne dit pas qu'il n'y a plus de chef.
07:46 - On est d'accord. Le manager est toujours bien présent et reste à sa place de manager,
07:49 mais dans un travail de co-construction.
07:51 - Exactement.
07:52 - Merci, Annelies Georgelin. J'ai tout compris au job crafting.
07:55 C'est un dispositif, j'allais dire presque une philosophie,
07:58 développée ici sur le plateau par la fondatrice de So Many Ways.
08:02 Merci de nous avoir rendu visite.
08:03 - Merci à vous.
08:04 - Les entreprises s'engagent, c'est un sujet évidemment important,
08:06 en direction de l'emploi des jeunes notamment, ou des personnes les plus en difficulté.
08:10 Et on en parle, c'est notre rubrique "Les entreprises s'engagent".
08:14 [Musique]
08:20 Les entreprises s'engagent. Avec notre partenaire Injeun, une solution.
08:24 Chaque semaine, une entreprise, une organisation qui s'engage résolument vers l'emploi.
08:29 Et on en parle avec Valérie Daer. Merci d'avoir répondu à notre invitation.
08:33 Directrice générale de Break Poverty Foundation.
08:36 C'est une fondation incroyable qui fait plein de choses sur le numérique,
08:41 mais nous on va s'intéresser aujourd'hui à la pauvreté et à l'emploi des jeunes.
08:45 D'abord, quelques mots quand même pour resituer un petit peu la communauté d'entreprise à laquelle vous appartenez.
08:50 Qui sont une communauté de 60 000 entreprises, 101 clubs départementaux.
08:54 Et ça va faire le lien d'ailleurs avec votre action.
08:57 Et 300 personnes mobilisées partout en France.
08:59 Ça c'est l'esprit général.
09:01 Et puis il y a la fondation qui a décidé de s'engager résolument pour l'emploi et l'accompagnement de ces jeunes pauvres.
09:06 D'abord, quelques chiffres pour qu'on situe l'enjeu et les enjeux.
09:10 Parce que le grand public n'a, je crois, pas conscience de la situation de ces jeunes.
09:15 Tout à fait, effectivement. C'est important de les rappeler.
09:17 Donc aujourd'hui, 14% de la population française vit en dessous du seuil de la pauvreté.
09:22 Ça représente environ 9 millions de personnes dans notre pays.
09:25 Et parmi eux, 50% sont des jeunes de moins de 30 ans.
09:28 Un jeune sur cinq dans notre pays vit en dessous du seuil de pauvreté.
09:32 C'est un premier constat qui appelle des solutions immédiates et surtout urgentes.
09:36 Mais je dirais que la pire des choses derrière ces chiffres, c'est que la plupart de ces jeunes enfants et de ces jeunes sont condamnés à la pauvreté à vie.
09:44 Puisque dans notre pays, il faut en moyenne 6 générations pour qu'un descendant de famille pauvre puisse accéder aux revenus médians.
09:51 C'est un déterminisme social extrêmement fort.
09:54 Ce chiffre de 6 générations place la France à l'avant-dernier pays de l'ECDE en matière de déterminisme social.
10:01 Là où dans d'autres pays, comme le Danemark par exemple, il faut uniquement 2 générations pour sortir de la précarité.
10:07 Donc on voit ici une véritable trahison de la promesse républicaine.
10:11 Dans notre pays, lorsqu'un enfant grandit dans un environnement défavorisé, il est quasiment condamné d'être un adulte pauvre.
10:17 Et ses enfants aussi, ses arrières-petits-enfants aussi, et ses arrières-arrières-petits-enfants aussi.
10:21 Malgré un modèle social très redistributif, puisqu'on le vende comme le modèle qui redistribue le plus.
10:28 Tournons-nous vers l'action concrète.
10:30 Ce qui est intéressant, c'est que vous alliez voir le site de la Fondation, peut-être même donner, parce que c'est intéressant.
10:36 Vous vivez sur la donation, il faut quand même le préciser.
10:39 Votre idée, la philosophie, c'est de mêler l'Etat, l'entreprise, la Fondation.
10:43 Qui va d'ailleurs dans l'esprit du maillage du GIP sur les entreprises sans gage.
10:47 C'est accompagner ce maillage, récolter de l'argent, et pour être concret, le donner à des associations.
10:54 Est-ce que c'est bien ça le cheminement ?
10:56 Exactement ça. En fait, notre conviction, c'est qu'aujourd'hui, lorsqu'un enfant défavorisé échoue à l'école,
11:01 ce qui arrive souvent, sa seule chance de sortir de la précarité, c'est le travail.
11:05 Et pour cela, il faut rapprocher ces jeunes qui sont souvent très très éloignés du monde de l'entreprise, du monde de l'entreprise.
11:10 Et pourtant, ces jeunes, souvent sont représentés par des associations qui sont assez éloignées du monde de l'entreprise,
11:15 ou par des travailleurs sociaux qui ont souvent choisi ce métier parce qu'ils ne voulaient pas travailler en entreprise.
11:19 Et donc il y a un enjeu hyper fort à rapprocher ces deux mondes.
11:22 Vous soulevez un point essentiel quand même, là, par les travailleurs sociaux qui ne connaissent pas l'entreprise,
11:26 ou qui d'ailleurs ont choisi ce métier parce qu'ils ne voulaient pas être en entreprise.
11:29 Ce qui, de vous à moi, pose un petit sujet quand même.
11:31 Alors, ça pose un sujet, mais effectivement, aujourd'hui, on a un problème de représentativité de ces jeunes
11:35 qui finalement n'ont aucun lien avec le monde de l'entreprise.
11:38 Ce qui est intéressant, c'est que souvent on voit les quartiers les plus défavorisés qui jouxtent les zones d'activité.
11:42 Lorsque vous posez la question aux jeunes de "qu'est-ce que vous voulez faire, en fait, plus tard ?"
11:46 ils ne se projettent même pas dans un quartier qui est à 100 mètres de chez eux et qui réunit toutes les entreprises.
11:51 Donc on voit à quel point les jeunes sont très éloignés de ce monde-là.
11:55 Concrètement, des actions concrètes menées par des associations, parce qu'il y a de l'argent qui leur a été donné.
12:00 J'ai vu que ça avait commencé, alors peut-être me trompeais-je, mais à Roman Surizer ?
12:03 Tout à fait.
12:04 C'est incroyable ! Pourquoi Roman Surizer dans la Drôme ?
12:06 Alors, ce programme que l'on a conçu, qui est aujourd'hui...
12:09 Le DAT, hein !
12:10 Voilà, la dotation d'actions de l'entreprise.
12:11 La dotation d'actions territoriales.
12:12 Donc c'est un programme qui est aujourd'hui inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté
12:16 que nous avons effectivement testé à Roman Surizer.
12:19 Alors, pourquoi Roman Surizer ? Parce que la mère de Roman Surizer est une ancienne chef d'entreprise.
12:23 Donc je pense particulièrement sensible au rôle que les entreprises peuvent jouer en matière de lutte contre la pauvreté.
12:28 Et puis c'est vrai que Roman Surizer a vécu, en fait, je dirais, de nombreuses crises.
12:32 La chaussure, le cuir.
12:33 Exactement.
12:34 Qui a complètement disparu, en fait, dans cette ville, laissant derrière elle de nombreuses familles au chômage
12:39 et donc des taux de chômage qui sont souvent deux fois ceux de la moyenne nationale.
12:44 Et en fait, à Roman Surizer, nous avons testé un dispositif qui est très simple.
12:47 Qui consiste à mettre autour d'une même table la collectivité locale,
12:50 des associations qui sont porteuses de solutions concrètes au service de la lutte contre la pauvreté des jeunes,
12:56 et les entreprises de ce même territoire.
12:58 C'est ça l'enjeu, c'est d'avoir les entreprises.
13:00 Exactement.
13:01 Elles n'existaient pas avant, elles étaient absentes.
13:03 En fait, aujourd'hui à l'échelle française, 9% des entreprises font du mécénat.
13:06 Moins d'une entreprise sur dix fait du mécénat.
13:09 Et lorsque vous zoomez sur le mécénat à caractère social, c'est 1%.
13:13 Donc on a 2% des entreprises françaises qui s'engagent sur ces sujets.
13:16 Alors que lorsqu'on leur donne les moyens de le faire, en fait, elles le font bien volontiers.
13:20 C'est-à-dire que notre dispositif, il part d'une méthode très simple.
13:24 On part d'un diagnostic du terrain.
13:26 On va chercher à comprendre où sont les pauvres de la ville,
13:29 quelles sont les solutions qui sont à leur disposition pour les aider,
13:31 quels sont les besoins qui ne sont pas comblés.
13:33 Et on va proposer ces solutions très concrètement sous forme de business plan à des entreprises
13:38 pour qu'elles s'engagent pendant trois ans à financer ces programmes.
13:41 Pour être concret, ces entreprises les embauchent, les intègrent,
13:44 leur proposent des programmes ou c'est l'association en tripartie qui les accompagne ?
13:49 Alors c'est souvent l'association qui les accompagne mais pas qu'eux.
13:51 C'est-à-dire, effectivement, le principe du partenariat au départ,
13:54 c'est de demander à l'entreprise du territoire d'aller financer tel ou tel programme
13:58 dans son territoire, dans sa ville, auprès de ses jeunes, dans son quartier.
14:01 Et ces programmes sont portés par des associations.
14:03 Mais ce qu'on voit, en fait, dans un second temps, c'est que les entreprises s'engagent au-delà
14:07 puisqu'elles vont engager leurs collaborateurs, mais elles vont également s'engager, en fait,
14:11 elles-mêmes dans le soutien aux jeunes en les accueillant en stage,
14:16 en les accueillant, en fait, sur de l'alternance.
14:18 Donc on voit, finalement, qu'on rentre par la porte mécénat
14:20 mais que, finalement, l'engagement des entreprises y va bien au-delà.
14:23 Juste un mot parce qu'il nous reste très peu de temps,
14:25 mais j'ai vraiment envie qu'on refasse un débat autour de ces questions
14:27 d'engagement des entreprises et du rôle des fondations.
14:30 C'est un sujet immense.
14:31 Les résultats, pour l'instant, vous avez déjà un tableau de bord, quelques chiffres ?
14:34 Oui, alors pour chaque dotation d'action territoriale, c'est en moyenne 3 000 jeunes qui sont accompagnés.
14:39 6 à 7 associations, 200 000 euros levés par an.
14:42 Et donc des jeunes qui, à 80%, voient une sortie positive, en fait, dans leur parcours.
14:47 Donc qui trouvent une formation, qui réussissent, en fait, dans leurs résultats scolaires
14:52 et qui, donc, en fait, peuvent briller à devenir meilleurs.
14:55 Allez sur le site de cette fondation, Break Poverty Foundation.
14:59 Il y a évidemment ce dispositif DAT avec les territoires,
15:02 mais il y a d'autres dispositifs autour du numérique, de la connexion.
15:05 On aura peut-être l'occasion d'en reparler.
15:07 Merci de nous avoir rendu visite, de nous avoir éclairé.
15:09 C'est de votre invitation.
15:10 Et de nous avoir fait découvrir l'action très concrète menée dans nos territoires.
15:14 Et d'ailleurs, ce n'est pas qu'en Ile-de-France, parce qu'on n'a pas cité Béthune, il y a Nantes.
15:17 C'est partout en France.
15:18 C'est partout en France.
15:19 Et aujourd'hui, avec les clubs Les Entreprises s'engagent,
15:21 c'est effectivement avec le relais de tous ces clubs partout en France.
15:24 Je vous rappelle, on vous allait le découvrir d'ailleurs, le site Les Entreprises s'engagent,
15:28 qui est un maillage, qui est un réseau.
15:29 Il n'y a pas que des fondations, il y a aussi des entreprises dans ce réseau.
15:32 On va voir l'adresse qui s'affiche.
15:35 Voilà, lesentreprisessengagent.goo.fr
15:38 si vous voulez faire partie de ce réseau et vous engager comme Break Poverty Foundation.
15:43 Merci beaucoup Valérie Daer.
15:44 Merci infiniment.
15:46 Le cercle IRH dans le débat de Smart Job.
15:59 Un grand entretien aujourd'hui avec le secrétaire général d'IRH du groupe Daer, Jérôme Leparou.
16:05 Ravi de vous accueillir.
16:06 Bonjour Arnaud.
16:07 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
16:09 Commençons par le début, parce que vous êtes une très belle pépite française,
16:13 mais comme beaucoup de pépites françaises, on ne vous connaît pas.
16:17 La marque n'est pas commune.
16:19 C'est quoi Daer ?
16:20 Alors Daer, c'est d'abord une entreprise française, familiale.
16:25 C'est une entreprise qui a 160 ans d'histoire et c'est une entreprise du secteur aéronautique.
16:31 On a en fait 4 métiers, 4 activités.
16:34 On est d'abord avionneur.
16:35 On conçoit, on fabrique et on maintient en condition de vol deux très beaux avions, le TBM et le Kodiaq.
16:41 On a les images, j'aurais qu'on les voit parce que vous allez voir ces avions.
16:44 Je ne veux pas vous flatter, en tout cas l'entreprise que vous représentez,
16:47 mais c'est un peu les Rolls, en tout cas pour le TBM, c'est un peu la Rolls.
16:52 Nous on a tendance à dire que c'est le plus bel avion du monde.
16:54 Oui, c'est des bimoteurs, c'est ça ?
16:56 C'est un monomoteur, un monoturbopropulseur.
17:00 C'est certainement le plus performant de sa catégorie.
17:03 Rolls, je ne sais pas, mais c'est vrai que ça s'apparente à des...
17:07 Et là à l'intérieur, c'est une star américaine d'Hollywood,
17:09 parce que c'est quand même acheté par des gens célèbres, dont on ne peut pas donner le nom.
17:13 C'est acheté à 80% par des pilotes propriétaires américains
17:18 et c'est vrai qu'on a quelques célébrités dont on ne peut pas parler,
17:21 mais c'est un avion qui est en train de devenir une légende dans le secteur de l'aviation générale,
17:26 donc on en est très fiers. Mais ça c'est notre premier métier.
17:28 Mission impossible, comme on dit, pour ne pas en parler.
17:30 On verra comment ça se passe.
17:32 - Exactement. - Et avant peut-être de passer à la suite,
17:34 le deuxième de nos avions, le Kodiaq, qui est un avion qui est lui aussi un monoturbopropulseur.
17:41 - Très beau. - Qui est un avion de mission,
17:43 qui a des caractéristiques de versatilité, qui peut se poser sur des pistes très très courtes
17:48 et qui donc à son public lui aussi...
17:52 - On va parler de vos autres métiers.
17:54 On en a un troisième, mais on va le garder pour plus tard celui-ci, je le dis à Nicolas Juchat,
17:57 parce que ça c'est le volet, je dirais, transformation, développement durable et l'avion de demain.
18:03 Un petit mot quand même, parce que vous dites "on est un avionneur",
18:06 il faut quand même préciser que vous citez, vous êtes une entreprise internationale,
18:09 mais vos avions ils sont faits ici, chez nous.
18:11 - Ils sont faits en France. - C'est important de le dire.
18:13 - Pour le TBM, à Tarbes particulièrement, et le Kodiaq est fabriqué lui aux Etats-Unis,
18:17 dans l'Idaho, à Sandpoint, ce qui fait de nous un des rares avionneurs
18:23 qui possède une chaîne d'assemblage en Europe et une chaîne d'assemblage sur un deuxième continent, l'Amérique du Nord.
18:28 - Quatre métiers, avionneur et de l'industrie aussi.
18:31 - Avionneur, ça c'est notre premier métier.
18:34 Le deuxième métier c'est un métier d'industriel.
18:36 Nous travaillons pour Airbus, pour Boeing, pour Dassault, pour Gulfstream,
18:40 nous leur fournissons des éléments de fuselage, des trappes de train d'atterrissage,
18:45 des éléments de voilure, enfin tout ce qui permet à un avion de voler, ça c'est notre deuxième métier.
18:49 Le troisième métier c'est ce qu'on appelle le service industriel.
18:52 On prend ces savoir-faire et ces compétences industrielles
18:55 et on les met à disposition de nos clients sous forme de service.
18:58 Ça veut dire quoi concrètement ?
18:59 Ça veut dire qu'on a des équipes de DAER qui travaillent chez Airbus, par exemple,
19:03 pour faire l'assemblage du carénage ventral de certains avions ou pour faire l'aménagement cabine.
19:07 Donc ça c'est notre troisième métier.
19:08 C'est notre compétence industrielle au service de nos clients, chez eux.
19:12 Et puis enfin notre quatrième métier, c'est en fait notre métier historique.
19:15 - Important.
19:16 - C'est notre métier historique, c'est un métier de logisticien industriel,
19:20 c'est-à-dire qu'on gère des entrepôts pour le compte de ces mêmes clients,
19:23 ces grands donneurs d'ordre de l'aéronautique.
19:25 Et donc on fait du contrôle de pièces, du stockage, du kitting,
19:28 on fait de l'approvisionnement en bord de chaîne.
19:30 Donc c'est pour nous une activité de logistique très ancrée dans le métier industriel
19:34 et voilà ce qui fait la globalité de nos activités.
19:39 - C'est assez passionnant parce qu'on a fait plusieurs émissions ici sur ce plateau
19:42 pour nous intéresser au secteur de l'aéronautique,
19:44 qui pendant la crise Covid, vous vous en souvenez,
19:47 certains élus politiques, pour le dire directement,
19:51 ont dit "c'est fini les avions, tout doit rester au sol, on passe à autre chose".
19:55 J'ai le sentiment que chez Daer, vous avez été presque plus résilients que les autres.
19:59 Tout le monde a pris le bouillon, pour le dire cash,
20:01 mais vous avez mieux résisté et redécollé plus vite. Est-ce que je me trompe ?
20:05 - Non, vous ne vous trompez pas, je vous en dis un mot,
20:07 mais peut-être pour résumer d'une phrase, parce que ces quatre métiers,
20:10 ça peut sembler des choses assez différentes, mais si on voulait résumer...
20:13 - C'est lié. - D'abord c'est lié.
20:15 Nous fabriquons nos propres avions et nous aidons nos clients à fabriquer les leurs.
20:19 En fait, c'est ça notre métier.
20:20 - Il y a une cohérence. - Il y a une cohérence qui est celle du métier de l'aéronautique.
20:23 - Ce qui vient peut-être expliquer votre résilience d'ailleurs.
20:25 - Ce qui, effectivement, explique en bonne partie notre résilience,
20:28 on a des métiers différents qui sont sur des cycles de marchés différents
20:32 et autant sur les activités purement industrielles,
20:35 le choc a été rude pendant la crise Covid,
20:37 autant nos autres métiers nous ont permis d'équilibrer, de compenser largement,
20:41 ce qui fait qu'on s'en est plutôt mieux sorti que certains de nos concurrents.
20:44 - Redécollage plus rapide. - Le redécollage a démarré,
20:47 maintenant cette crise est derrière nous et derrière d'ailleurs l'ensemble du secteur.
20:52 Aujourd'hui, le sujet c'est de produire plus, davantage, plus vite,
20:56 retrouver les cadences d'avant crise, il y a une vraie demande.
20:59 Pour nos propres avions, il y a une vraie demande,
21:01 et pour nos clients, il y a un carnet de commande qui est très important.
21:04 - Ça repart. - Et donc il est important de pouvoir produire,
21:07 livrer les compagnies aériennes avec les avions commandés.
21:10 - Et nous nous y contribuons. - Un petit focus, Jérôme Leparou,
21:13 la crise Covid, on l'a évoqué, avec quand même des vrais débats, presque philosophiques,
21:17 sur la place de l'avion dans notre société, puis il y a eu l'Ukraine aussi,
21:20 j'ai vu que l'Ukraine impactait aussi votre supply chain,
21:23 vous avez réussi à trouver, j'irais dire, d'autres sourcings,
21:26 c'est compliqué cette guerre en Ukraine ?
21:28 - C'est évidemment très compliqué, c'est compliqué pour les sujets de sourcing,
21:32 c'est compliqué pour le coût d'énergie, c'est compliqué pour l'inflation globalement,
21:37 ça nous touche, ça touche tous les autres.
21:39 Mais nous sommes, comme vous le disiez tout à l'heure,
21:42 nous avons redécollé après la crise, nous avons d'ailleurs dévoilé
21:46 notre plan stratégique "Take-off 2027" en tout début d'année,
21:51 et nous, nous sommes repartis vers une attitude de croisière,
21:55 en développant ces quatre métiers qui font un business model
21:59 finalement unique dans le secteur aéronautique.
22:01 - Et une cohérence effectivement qui permet de pouvoir rééquilibrer
22:04 lorsque l'on traverse des zones, encore une fois je file la métaphore,
22:06 des zones de turbulence. - Des zones de turbulence, oui.
22:08 - Qui sont fort heureusement derrière nous.
22:11 Aujourd'hui les turbulences finalement, j'ai envie de dire,
22:13 ce sont de bonnes turbulences, quand vous avez besoin de recruter
22:16 pour produire davantage, c'est quand même une autre perspective.
22:19 - Justement, je me tourne là vers le DRH, secrétaire général,
22:21 le DRH, le recrutement, c'est aussi compliqué chez vous,
22:25 parce qu'on a beaucoup d'entreprises qui viennent sur ce plateau
22:27 et des très grandes entreprises qui nous disent "pénurie de main d'oeuvre,
22:30 on ne trouve pas, on n'a pas la main d'oeuvre qualifiée".
22:32 Je précise qu'à Tarbes par exemple, au-delà des ingénieurs qui travaillent
22:36 évidemment dans des centres d'études, des labs, vous avez aussi des gens
22:41 qui travaillent, qui fignolent les pièces.
22:43 Il y a beaucoup de travail manuel aussi dans vos entreprises.
22:45 Compliqué aussi à trouver la perle ?
22:49 - Alors ça c'est un vrai sujet.
22:51 C'est un vrai sujet parce que les besoins de recrutement sont très importants,
22:55 les enjeux de production et de montée en cadence sont très importants
22:59 et c'est d'autant plus un vrai sujet qu'il y a un métier qui est très particulier.
23:04 Il y a beaucoup de savoir-faire manuel dans nos industries,
23:07 il y a beaucoup de technologie mais aussi beaucoup de savoir-faire manuel.
23:09 Il y a un tour de main, l'expérience, ça compte énormément.
23:11 Et pour vous donner une indication, au niveau de la filière aéronautique
23:15 dans son ensemble en France, aujourd'hui il y a plus de 10 000 postes
23:18 ouverts sur des métiers techniques.
23:20 C'est quasiment deux fois plus qu'en temps normal.
23:22 - Colossal.
23:23 - Pour nous, Daher, c'est un plan de recrutement cette année de 1100 personnes.
23:26 Alors je ne vous ai pas donné de chiffre d'effectif mais on est 10 500, 8 000 en France.
23:32 C'est-à-dire que ce volant de recrutement est considérable.
23:35 - C'est un peu plus de 10 % de vos effectifs.
23:37 - C'est un peu plus de 10 % donc il est considérable sur le recrutement lui-même,
23:40 il est considérable également sur l'intégration et sur la manière de faire travailler ensemble
23:44 tous ces nouveaux collègues pour produire ce que nous avons à produire.
23:47 Mais vous avez raison, ce sont des métiers qui sont à la fois très technologiques
23:50 avec des investissements très lourds et ce sont des métiers aussi qui nécessitent de l'expérience
23:54 et qui sont très pointus.
23:56 Nous cherchons des ajusteurs, nous cherchons des chaudronniers,
23:59 nous cherchons des gens qui sont capables de faire du contrôle non destructif,
24:02 nous cherchons des drapeurs, tous les gens qui sont capables de fabriquer des pièces avionnables,
24:06 c'est-à-dire des pièces qui permettent à l'avion de voler de les ajuster,
24:09 de faire en sorte que sortent des avions des chaînes,
24:13 sans parler de nos activités de logistique et sans parler des ingénieurs de conception.
24:17 - Vous avez fait un rachat d'une pépite française d'ailleurs récemment
24:20 qui permet d'élargir aussi votre puissance sur les sujets technologiques.
24:25 - Alors ça fait partie effectivement de notre plan stratégique.
24:28 On a un volet sur les sujets de valeur ajoutée, de compétitivité et de rentabilité,
24:35 qui sont des sujets très importants parce que, on parlera peut-être tout à l'heure de décarbonation,
24:39 ce sont des investissements massifs qui sont nécessaires pour décarboner le transport aérien
24:44 et on considère que c'est vraiment quelque chose de fondamental.
24:47 On a effectivement fait un certain nombre d'acquisitions depuis quelques années
24:52 et notamment très récemment.
24:54 On a fait l'acquisition, on parlait de Kodiak tout à l'heure, l'avionneur américain que nous avons intégré,
24:58 ça c'était juste avant le Covid.
25:00 On a fait l'acquisition d'un laboratoire sur les matériaux qui s'appelle KVE,
25:06 qui justement contribue à la décarbonation.
25:09 Nous avons fait l'acquisition d'une entreprise en Floride
25:12 qui travaille pour Boeing sur de l'assemblage de pièces
25:15 et finalement nous sommes en train de finaliser l'acquisition d'une société qui s'appelle Troisa
25:19 et qui est un des leaders du service industriel.
25:22 Avec tout ça, nous avons l'ambition de devenir une grande entreprise internationale rentable
25:27 en s'appuyant sur ces quatre métiers.
25:30 L'enjeu de notre société, au-delà même des enjeux business,
25:34 c'est les enjeux de réchauffement ou dérèglement climatique
25:38 et d'émission de gaz à effet de serre, notamment des véhicules et des avions,
25:42 ça a été pointé, on l'a évoqué pendant la crise Covid.
25:45 Nicolas Juchat nous dévoilait cet avion-là, j'aimerais qu'on en parle
25:48 parce que non seulement vous avez quatre métiers imbriqués les uns aux autres
25:51 qui créent une cohérence, mais en plus vous êtes en train de développer cet avion
25:55 qui n'est d'ailleurs pas qu'une maquette 3D en image.
25:58 L'avion existe.
25:59 C'est un vrai avion.
26:00 C'est un vrai avion ?
26:01 Oui, tout à fait.
26:02 Il s'appelle comment ? Il a déjà un nom cet avion ?
26:04 Alors ce démonstrateur s'appelle Ecopulse
26:06 et c'est toute la beauté de l'aviation générale
26:11 et de ce qu'elle peut offrir au secteur dans sa globalité.
26:13 La magie de l'aviation quoi !
26:14 Vous prenez un avion de la taille du TBM, c'est un C-Place, on l'a vu tout à l'heure,
26:17 vous avez exactement le type de taille d'avion qui vous permet de tester
26:21 toutes les combinaisons technologiques possibles
26:23 qui vont aboutir demain à la décarbonation de l'avion.
26:27 Ce projet, Ecopulse,
26:29 Hybrid, c'est un avion hybride.
26:31 C'est sur la base d'un TBM.
26:32 C'est un projet qui associe Daher d'une part, mais également Safran et Airbus
26:37 et son premier enjeu c'est effectivement de travailler à l'hybridation.
26:41 On est sur une trajectoire finalement qui rappelle un peu celle de l'automobile.
26:44 Exactement, première étape, l'hybridation.
26:46 Et puis l'étape suivante, ça sera l'électrification.
26:49 Moteur électrique et un moteur thermique devant.
26:51 Hybridation, ça veut dire un moteur technique en effet pour les phases qui demandent beaucoup de puissance
26:54 et puis des moteurs électriques pour le vol.
26:58 Ça a l'air de rien, mais en fait,
27:00 savoir comment on fait circuler de l'électricité à très haute tension dans un avion,
27:05 ça n'a rien de trivial.
27:06 Comment est-ce qu'on gère les échauffements, ça n'a rien de trivial.
27:08 Et puis vous voyez, les prochains avions, en tout cas de cette catégorie,
27:11 auront plus d'hélices que ce qu'on connaît aujourd'hui.
27:13 Ça veut dire une navigabilité différente.
27:15 C'est beaucoup de tests, c'est beaucoup d'ingénierie, c'est beaucoup de savoir-faire.
27:18 Et aussi la capacité à optimiser également l'énergie.
27:22 C'est porteur de beaucoup d'innovations.
27:24 On est très fiers d'être finalement parmi les fers de lance
27:28 de ce mouvement nécessaire de décarbonation du transport aérien.
27:32 Sans vous prendre au piège évidemment, parce que tout ça est enregistré, vous le savez,
27:35 mais à quelle date je peux monter dans cet avion si soudain je suis très riche, je veux acheter l'Ecopulse ?
27:41 L'Ecopulse, vous ne pourrez pas l'acheter, ça c'est un démonstrateur.
27:43 D'accord.
27:44 C'est la plateforme sur laquelle on teste toutes les briques technologiques possibles.
27:47 L'avion.
27:48 Mais à la fin de 2027, à la fin de notre plan stratégique, vous aurez à disposition un avion hybride.
27:54 C'est un de nos objectifs du plan stratégique.
27:56 Mais il sera tenu hybride.
27:57 Commercialisable.
27:58 Commercialisable.
27:59 Nous aurons à horizon de moins de 10 ans, pour le coup, et là je n'ai pas de date à vous donner,
28:03 un avion complètement électrique.
28:05 Le plus tôt sera le mieux.
28:06 Le chemin critique c'est d'abord l'hybride.
28:07 On l'aura d'ici la fin du plan stratégique.
28:09 Là aussi.
28:10 Pardon, pardon.
28:11 Mais si ça vous intéresse de monter dans un avion.
28:13 Oui, ça m'impassionne.
28:14 Comme le TBM, vous avez plusieurs possibilités.
28:17 Il y a le Bourget.
28:18 D'abord vous pouvez venir au Bourget.
28:20 Bon voilà.
28:21 Et en effet.
28:22 C'est dans 15 jours.
28:23 Le Bourget, je vais vous dire exactement, c'est du 19 au 25 juin.
28:26 Juin.
28:27 Donc c'est très proche.
28:28 Là c'est dans 15 jours.
28:29 Le week-end du vendredi, samedi, dimanche est ouvert au grand public.
28:32 Tout le monde peut y venir.
28:33 Je peux monter mais je ne vole pas dedans.
28:34 C'est l'occasion de découvrir non seulement nos avions mais aussi de découvrir les métiers d'aéronautique.
28:39 On va transformer le Bourget en un événement qui va montrer à la fois la décarbonation,
28:44 l'innovation avec des start-up et tout ce qu'on peut faire pour décarboner.
28:47 Mais on va aussi montrer nos métiers et comment est-ce qu'ils contribuent.
28:50 Vous ne faites pas un job dating rassurez-moi.
28:52 Ce n'est pas non plus un job dating.
28:53 Ce n'est pas un job dating.
28:54 Mais pas loin.
28:55 On aura quand même 14 recruteurs sur le salon pour d'ailleurs tout au long de la journée.
28:58 Donc ça veut dire que des ingénieurs, ça veut dire des techniciens qui viennent,
29:01 qui s'intéressent à l'aviation et qui trouvent que c'est magique de travailler dans ce secteur
29:04 peuvent venir vous voir et donner leur CV.
29:06 Non seulement venir nous voir, donner leur CV,
29:09 mais ils pourront également aller voir une équipe d'ajusteurs que nous faisons venir
29:12 de nos sites de Tarbes et de Nantes pour montrer en temps réel la manière dont ils opèrent,
29:16 la technicité de leur métier, la manière dont ils ont construit leur parcours professionnel
29:20 et leurs compétences.
29:21 Mais juste d'un mot parce que je n'ai pas eu l'occasion de vous le dire.
29:25 Vous pouvez donc venir au Bourget et monter dans l'avion.
29:27 Je monte dans l'avion, je suis bien, je suis sur le fauteuil arrière.
29:30 Vous pouvez également l'acheter.
29:31 Mais ça c'est encore un autre débat, je vous en parlais peut-être hors plateau.
29:33 Ça va être juste.
29:34 En revanche, si vous avez Flight Simulator de Microsoft,
29:38 vous verrez que l'ETB est l'avion le plus joué sur Flight Simulator.
29:42 De même que l'Hélocodia qui est aussi très bien positionné.
29:44 Pourquoi ? Parce que c'est un avion qui a une très belle ligne,
29:46 qui a de très belles performances et qui vous permet des manœuvres
29:49 qui sont tout à fait particulières.
29:51 Donc je vous encourage à le tester en virtuel, à défaut de le tester en réel.
29:55 On sent quand même une très forte dynamique chez Daher.
29:58 On est plus que dans du redécollage, on est vraiment dans une accélération stratégique.
30:02 Est-ce que ce que vous nous dites là, c'est un élément de marque employeur
30:05 pour les jeunes ingénieurs, pour tous ceux qui disent aujourd'hui
30:08 "Moi je veux bien bosser dans l'industrie, mais il faut que l'industrie me propose des choses
30:11 qui ont du sens, qui soient vertueux et qui soient plutôt écolos".
30:15 Enfin je veux dire, ça c'est un secteur où vous dites "Venez,
30:19 parce que là vous ferez de l'écologie d'une certaine manière".
30:22 Écoutez, on a entamé une révolution du secteur.
30:24 Une révolution de l'aéronautique, une révolution du transport aérien.
30:27 On est dans un moment de rupture dans lequel il y a des tas de choses à inventer
30:32 du point de vue technologique, mais également du point de vue des usages.
30:35 Et sur plusieurs dimensions.
30:37 On a parlé des couples, ça c'est évidemment très important,
30:40 la motorisation, la propulsion, mais il y a aussi la question des matériaux.
30:44 - Du recyclage donc ? - Je vais vous en parler.
30:46 Il y a la question des carburants, et puis il y a aussi la question de l'avionique
30:50 et des modes d'utilisation des avions.
30:52 Ce sont des domaines d'activité très différents, mais qui tous concourent
30:58 à ce que demain et après on ait des avions qui auront certainement des formes
31:01 et des performances qu'on n'a encore jamais vues par le passé.
31:05 Il n'y a qu'à voir les prototypes qui sont présentés dans les différents salons.
31:10 - C'est comme les voitures électriques, les avions électriques,
31:12 ils ont des performances de vitesse incroyables ou pas ?
31:14 - Alors les avions électriques auront des performances...
31:16 On ne va pas chercher la vitesse, là on va chercher la sobriété énergétique.
31:19 C'est d'abord ça, et même avant ça c'est d'abord la sûreté,
31:22 c'est s'assurer que les performances viendront au fur et à mesure.
31:26 Évidemment pour nous c'est essentiel.
31:28 - Il nous reste deux minutes, pardonnez-moi de revenir,
31:30 il y a évidemment cette volonté d'accélérer.
31:33 Sur les métiers manuels, parce que c'est un sujet qu'on traite beaucoup sur le plateau,
31:36 vous évoquiez ces salariés, vous faites venir quand même des ajusteurs
31:39 sur le site du Bourget pour montrer peut-être à des parents ou à des jeunes
31:43 que ces métiers manuels ils ont du sens.
31:46 Comment vous faites ? Vous allez vous sourcer dans des CFA,
31:48 vous dites on va créer nos propres centres parce qu'on ne trouve pas.
31:51 Comment vous faites ?
31:52 - Alors il est clair que le recrutement ne suffira pas et que la formation est un énorme levier.
31:56 On a créé sur notre site de TARD un centre de formation qui est adossé à l'usine.
32:00 On redécolle également sur l'apprentissage et l'alternance.
32:05 On a besoin de créer à la fois des viviers et puis de jouer notre rôle,
32:09 de prendre nos responsabilités dans la formation des compétences dont on a besoin.
32:14 - Et la reconversion aussi.
32:15 - La reconversion et puis à côté de ça, un peu comme tous les acteurs du secteur,
32:19 on essaie d'être créatif, on fait feu de teubois.
32:21 Vous parliez de job dating, on en a un à Tarbes qui se passe exactement aujourd'hui même.
32:25 On en avait fait un il y a deux mois sous forme de journée porte ouverte.
32:29 On essaie de communiquer, on essaie d'être visible et puis on essaie aussi
32:34 de passer le message à l'ensemble de nos compagnons.
32:38 On a mis en place par exemple des primes de cooptation qui vont jusqu'à 1000 euros
32:43 et puis on va faire un petit projet de cooptation.
32:45 - C'est très intéressant parce que vous êtes très intelligente,
32:48 vous arrivez à faire venir quelqu'un.
32:50 Et ce qui est intéressant, c'est qu'au passage, ça crée de la cohésion,
32:53 ça montre la perspective de l'entreprise.
32:56 Et puis comme vous le disiez, les gens, et ce n'est pas qu'une question de génération d'ailleurs,
33:02 c'est aussi une question de génération, mais jeunes et moins jeunes,
33:04 on a tous besoin de sens et participer à ce type de projet, c'est très motivant.
33:08 - Daher contribue en tout cas à travers ce que vous nous dites,
33:10 à travers d'autres entreprises, mais vous faites partie de celle-là.
33:13 Créatrice d'emploi, il faut le redire, et créatrice d'emploi en France
33:16 parce que vous contribuez finalement à l'industrialisation de notre territoire.
33:19 - Exactement, on est basé à Tarbes, on est à Toulouse, on est à Nantes,
33:23 on est à Marseille, on est en Ronald pour nos régions parisiennes,
33:28 8500 emplois en France et on entend bien continuer à en créer,
33:32 même si par ailleurs nous souhaitons également nous développer à l'international.
33:35 C'est une des beautés de l'aéronautique, c'est un savoir-faire français et européen
33:39 qui s'exporte, sur lequel il y a une vraie reconnaissance
33:42 et c'est une filière qu'il faut encourager et continuer à développer
33:45 parce qu'elle est porteuse d'avenir.
33:47 - Un des fleurons de notre industrie et de notre balance commerciale,
33:51 il faut quand même le préciser évidemment.
33:52 - Et qui fait vivre les territoires.
33:54 - Merci Jérôme Leparoud de nous avoir fait partager cette entreprise
33:57 qui est une véritable pépite, rappelons-le, 1100 créations d'emplois,
34:00 take-off 2027 dans un plan stratégique global.
34:03 - Avec la décarbonation en ligne de mire.
34:05 - Décarbonation et ce bel avion EcoPulse, vous ne pouvez pas encore l'acheter.
34:08 On ne peut pas aller sur le site de Daher, il n'est pas encore à vendre.
34:11 Mais bientôt, 2027.
34:13 - 2027.
34:14 - Rendez-vous pris, vous viendrez nous en reparler, merci.
34:16 - Et venez nous voir au Bourget.
34:17 - Et c'est le Bourget, c'est dans 15 jours, c'est évidemment toujours un moment passionnant
34:20 d'aller vous rentrer dans des avions, de pouvoir tenir le manche,
34:22 de pouvoir aussi rencontrer des collaborateurs des équipes, celle de Daher.
34:26 Jérôme Leparoud, merci, secrétaire général et DRH de Daher.
34:29 Tiens, on va parler recrutement dans Fenêtre sur l'emploi,
34:31 ce décalage entre les candidats et les recruteurs.
34:33 Les candidats cherchent des soft skills et souvent les recruteurs cherchent des soft skills
34:37 et les candidats viennent vendre des hard skills.
34:39 Évidemment, c'est un peu compliqué.
34:40 On en parle à travers une étude Indeed.
34:42 [Musique]
34:55 Fenêtre sur l'emploi pour rester justement sur le recrutement et le rapport
34:59 alors qu'il est passionnant des candidats aux recruteurs.
35:02 Jamais simple, on arrive avec sa petite valise de compétences
35:06 et puis on essaie de savoir si le recruteur va les acheter.
35:09 On va en parler tout de suite avec Mathieu Eloua, qui est le DG France d'Indeed,
35:13 parce que vous avez fait une étude chez Indeed d'avril 2023 qui est passionnante.
35:17 L'étude, elle dit en un mot, les candidats et les recruteurs se parlent,
35:22 mais finalement ils ne parlent pas le même langage.
35:24 Finalement, ils ne se comprennent pas.
35:26 Oui, c'est vrai qu'il y a un malentendu.
35:28 Ce malentendu, j'ai envie de dire, il est originel
35:30 puisque notre mission chez Indeed, c'est d'aider chacun à trouver son prochain emploi
35:36 et ça, c'est un effort énorme qu'on fait tous les jours
35:41 à travers nos algorithmes de matching pour faire en sorte que la rencontre se passe.
35:45 Donc, on a 5 000 ingénieurs chez Indeed qui travaillent tous les jours
35:49 pour améliorer nos algorithmes.
35:51 On est passé d'une plateforme de recherche à une plateforme de matching
35:55 pour approcher le frais de la demande.
35:57 Il faut constater que cette rencontre est un peu frustrante
36:01 puisqu'il y a aujourd'hui 4 entreprises sur 5 qui disent qu'ils ont des problèmes de recrutement
36:04 malgré tous ces efforts, et pas que de nous d'ailleurs,
36:07 et il y a aussi 2 candidats sur 5 qui disent qu'ils ne sont pas satisfaits de ce truc-là.
36:10 Donc, il y a ce problème au milieu de la table qu'on essaie de résoudre.
36:15 Mathieu, la question, c'est un jargon qui commence à rentrer dans le cerveau des Français,
36:20 c'est les hard skills et les soft skills.
36:22 Le candidat, lui, pense qu'il va être acheté, pour le dire un peu vulgairement, sur ses hard skills.
36:26 En revanche, le recruteur, lui, il est plutôt parti sur l'idée qu'il ne va pas recruter de la compétence,
36:31 mais va plutôt recruter une attitude, un comportement.
36:34 J'aimerais juste qu'on voit cet écart, et on va le voir très concrètement en chiffres.
36:38 L'acune des candidats, selon les recruteurs, rigueur, débrouillardisme, capacité à travailler en équipe,
36:44 donc ils cherchent ces compétences.
36:46 En revanche, le ressenti des candidats sur leur propre lacune, alors ça c'est intéressant,
36:49 ils ont des compétences linguistiques un peu faibles parfois,
36:52 des compétences managériales parfois faibles ou inexistantes,
36:55 et un problème de diplôme.
36:57 On voit bien que ça se croise.
36:59 Le recruteur, lui, il cherche la rigueur, la débrouillardisme, la souplesse.
37:02 Et le candidat, lui, il dit "je ne suis pas fort en langue, je n'ai pas managé".
37:05 Comment on fait ?
37:07 On voit bien que ça se croise, et en fait, peut-être même avant d'en arriver là,
37:11 parce qu'en fait ça se croise quand la rencontre est sur le point d'avoir lieu.
37:14 Mais avant que la rencontre ait lieu, il y a encore une chose.
37:16 Après tous ces efforts qu'on a faits, que je vous ai décrits, il y a encore une chose qui se passe,
37:19 c'est que les recruteurs ont en tête un profil idéal.
37:22 Le mouton à cinq pattes.
37:24 Je ne sais même pas si c'est le mouton à cinq pattes,
37:26 parce qu'en fait l'étude dit que ce n'est pas le même mouton des deux côtés.
37:29 Mais ce n'est pas le mouton à cinq pattes, parce qu'en fait c'est quelque chose de très simple.
37:32 Ils veulent un candidat qui soit extra, d'accord ?
37:34 Sauf que dans leur tête, ils se font une idée d'un certain nombre de qualités qu'il faut, etc.
37:38 Et d'ailleurs, on le retrouve dans les annonces d'emploi.
37:40 Il y a beaucoup plus de choses dans les annonces d'emploi qui disent "qu'est-ce qu'on attend ?"
37:43 plutôt que "qu'est-ce qu'on offre ?"
37:45 Les recruteurs ont en tête un profil idéal
37:48 qui les conduit à exclure un grand nombre de gens pour probablement des mauvaises raisons.
37:52 - Excusez-moi, est-ce que le candidat ne s'exclut pas lui-même ?
37:55 Parce que dans l'étude, on voit aussi une forme de censure du candidat
37:58 qui dit "tu vois bien, cette candidature, ce poste, ce n'est pas pour moi".
38:03 Vous vous dites quand même "peut-être qu'il y a des manières par rapport à des compétences connexes
38:07 pour pouvoir récupérer ce poste". Vous confirmez ?
38:09 - Non mais c'est les deux.
38:10 Puisque les recruteurs ont ce profil idéal,
38:13 en tête, ils le communiquent dans les annonces d'emploi
38:17 et du coup, les candidats s'autocensurent.
38:20 Ceci dit, les recruteurs, quand on leur pose la question, ils disent aussi
38:22 que ce n'est pas vraiment ce profil idéal qu'ils cherchent
38:25 et ils sont tout à fait prêts à recevoir.
38:27 Et c'est là que le malentendu existe, c'est que les candidats s'autocensurent
38:31 et les recruteurs n'ont pas les mêmes idées que les candidats
38:35 mais c'est des choses qu'ils recherchent.
38:37 - Mathieu, pour rassurer ceux qui nous regardent,
38:39 et peut-être que vous cherchez un emploi en ce moment,
38:41 en vous disant "j'ai repéré quelque chose, ça me plairait bien mais je n'ai pas les compétences".
38:43 Côté recruteurs, 32% sont prêts à céder sur les années d'études,
38:47 le type d'école.
38:49 23% à faire l'impasse sur les compétences métiers spécifiques,
38:52 ce qui est complètement incroyable,
38:54 et 22% sur les compétences linguistiques,
38:56 ce qui vient régler un salaud d'angoisse que peut avoir le candidat.
38:59 - Absolument. Les candidats pensent qu'il faut répondre à tel ou tel critère.
39:02 Ils n'ont pas non plus entièrement tort puisque quelque part dans le profil idéal,
39:06 c'est ça, mais si jamais on arrive à organiser la rencontre,
39:09 et nous, tout notre effort, il est au tour d'organiser la rencontre,
39:12 les recruteurs sont absolument prêts à faire des compromis sur ces sujets-là
39:15 parce qu'en fait, ils ne cherchent pas exactement telle ou telle compétence,
39:19 ils cherchent tout de suite telle ou telle qualité personnelle,
39:22 c'est les fameuses soft skills qui s'opposent aux hard skills.
39:24 - Mais juste l'œuf et la poule, vous dites quoi, vous qui faites le matching,
39:27 et dont le métier est de faire ce matching,
39:29 vous dites au candidat "faites un petit effort pour vous creuser les ménages
39:32 et aller chercher peut-être des compétences connexes"
39:34 ou vous dites au recruteur "faites un petit effort pour vous ouvrir un peu plus" ?
39:39 Les deux peut-être, non ?
39:41 - Je dirais deux choses,
39:43 que les candidats suivent leur instinct et leur envie,
39:48 c'est un sujet de conviction, c'est la première chose,
39:50 et deuxième chose, c'est notre mission chez Indeed de faire en sorte que cette rencontre ait lieu
39:55 et donc, pourquoi on n'en aurait pas tout le tunnel de la candidature
39:58 où c'est là qu'il y a des biais de sélection compliqués
40:02 puisqu'il y a ce fameux profil idéal.
40:04 Si on est capable, et c'est ce qu'on fait nous avec notre nouvelle plateforme de matching,
40:07 de faire en sorte qu'au lieu de candidater, d'envoyer un CV qui sera peut-être,
40:12 pour des raisons de hard skills, soft skills,
40:14 parce que les soft skills ne sortent pas sur les CV,
40:16 qui sera peut-être éliminé,
40:18 pourquoi on ne ferait pas en sorte que les gens aient directement un rendez-vous
40:21 avec un recruteur et là la rencontre va se passer
40:23 et là on pourra parler des soft skills au lieu des hard skills.
40:27 - Mathieu, je note quand même que vous nous dites,
40:28 les soft skills ne sont pas mis en avant dans les CV
40:31 ou en tout cas, votre moteur de recherche, vos algos,
40:34 vont quand même les chercher ces soft skills
40:36 quand un candidat met, en même temps c'est tellement facile,
40:38 je suis très courageux, je suis très agile et j'aime travailler en équipe.
40:41 - Vous avez peut-être un CV, je suis sûr que sur ce CV,
40:44 il y a marqué les études brillantes que vous avez fait.
40:47 - Je vous confirme, il n'y a rien en soft skills.
40:49 - Tous les postes que vous avez occupés, etc.
40:51 Mais les soft skills c'est une chose qui est par nature difficile.
40:53 Et puis est-ce que vous avez envie de dire, je suis extrêmement débrouillard,
40:56 ou je suis formidable pour travailler en équipe, etc.
40:58 Il y a des manières intelligentes de le dire et on essaye.
41:00 - C'est vrai.
41:01 - On a les candidats à le faire.
41:02 Mais la chose que vous retrouvez dans tous les CV,
41:05 l'expérience, les études et les cas que vous cochez,
41:09 ce que vous retrouvez rarement, c'est les soft skills.
41:11 - Pour résoudre quand même le problème pénurie de 3 millions d'emplois,
41:14 pour voir si le chiffre, je crois que c'est un chiffre Pôle emploi,
41:16 il va falloir quand même se transformer,
41:18 il faut quand même que le recruteur se remette en question.
41:20 Vous êtes d'accord avec ça quand même ?
41:21 - Absolument.
41:22 - Il n'a pas le choix.
41:23 - D'autant plus qu'en France, la plus grande partie des emplois
41:25 ne sont pas des emplois extrêmement qualifiés
41:27 et je questionne clairement l'utilité du CV dans ces cas-là.
41:32 Donc on est un des grands promoteurs du recrutement sans CV.
41:34 Il y a des quantités d'emplois en France qui sont ceux
41:37 sur lesquels il y a plus de demandes en ce moment,
41:39 qui pourraient très bien se passer du CV comme premier filtre en tout cas.
41:42 - Donc en fait, retirons ces espèces de préléminaires
41:45 qui viennent finalement éliminés et qui fait une sorte d'écume négative,
41:49 allons directement à la rencontre.
41:50 Ça veut dire que ce matching se fait quoi ?
41:52 En visio, on prend rendez-vous concrètement ?
41:54 - Ce matching se fait en visio ou en direct,
41:55 hier et aujourd'hui même sur le salon 100 Expo par exemple,
41:58 on a fait organiser la rencontre de 3 000 candidats
42:01 avec des recruteurs hospitaliers à Paris
42:06 qui ont été sélectionnés sans leur CV et la rencontre a lieu.
42:10 Et donc, c'est l'occasion de dire qui vous êtes, etc.
42:13 et éventuellement de parler de votre self-skill
42:14 sans avoir cette complexité en tête de
42:17 "Tiens, je ne suis pas le bon candidat pour ce poste", etc.
42:20 - Donc enjamber cette espèce de procédure un peu lourde et fastidieuse du CV
42:24 pour aller se rencontrer directement.
42:26 - C'est extrêmement frustrant.
42:27 - Lisez donc cette étude passionnante d'Indeed,
42:29 elle est très récente, elle date d'avril 2023
42:31 et vous êtes venu nous la présenter Mathieu Elouah.
42:33 Merci d'être venu sur notre show.
42:35 - Merci beaucoup.
42:36 - Directeur général France d'Indeed
42:37 qui vient d'ailleurs assez régulièrement sur notre émission.
42:40 - Absolument, je vous en remercie.
42:41 - C'est un vrai plaisir.
42:42 Merci, l'émission est terminée.
42:43 Merci à vous, merci pour votre fidélité.
42:45 Merci à toute l'équipe qui m'accompagne chaque jour.
42:46 Merci à Raphaël à la réalisation.
42:48 Merci à Thibault au son
42:51 et merci à l'équipe de programmation Nicolas Juchat et Alexis,
42:54 évidemment que je n'oublie pas.
42:55 Je vous dis à très très bientôt et peut-être même d'ailleurs à demain.
42:58 À demain. Bye bye.
42:59 (Générique)