Brigitte Lahaie - Comment éduquer son ado à la sexualité, à l’amour et à la vie de couple ?

  • l’année dernière
Avec Guillaume De Brédisson, thérapeute psychocorporel, sexothérapeute, auteur de plusieurs ouvrages, de « Sexpanouir » - Éditions First - Préface d’Alain Héril et de « De l’amour, du couple et de la sexualité - Lettre à mon fils» - Éditions First .

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-05-31##
Transcript
00:00:00 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio. On pourrait croire
00:00:05 aujourd'hui que les ados ont toutes les informations concernant la sexualité grâce notamment aux
00:00:10 émissions de télé et de radio mais surtout grâce à internet et aux réseaux sociaux. Or,
00:00:17 on se rend compte qu'il y a encore énormément d'ignorance et ce qui me semble pire c'est qu'il
00:00:23 y a aussi beaucoup de mauvaises informations. Alors il suffit de voir ce que diffuse aujourd'hui la
00:00:27 pornographie avec ses notions de performance et de conseils faux pour faire jouir une femme ou
00:00:33 pour faire plaisir à un homme. Alors je vous propose d'écouter mon invité Guillaume de Brébisson et
00:00:39 il propose d'écrire. Il propose d'écrire une lettre à son fils non seulement pour lui parler
00:00:45 de sexualité mais aussi du couple et de l'amour. Et c'est ça que je trouve particulièrement
00:00:51 intéressant parce que pour préparer son ado à sa vie amoureuse future, eh bien peut-être qu'il
00:00:57 ne faut pas juste parler de sexualité, peut-être qu'il faut aussi aborder la question de l'amour,
00:01:02 qu'est-ce que c'est que la relation d'amour à quelqu'un d'autre. Alors si vous avez des ados,
00:01:07 vous voulez des conseils ou si vous voulez témoigner de la manière dont vous avez informé
00:01:12 votre adolescent, eh bien je vous propose de nous rejoindre et pour ça vous appelez le 0 826 300
00:01:18 300. Bonjour Guillaume de Brébisson, merci d'être avec nous durant ces deux heures. Bonjour Brigitte,
00:01:26 merci de m'avoir invité, je suis ravi d'être là. Je vous en prie. Alors on vous avait découvert
00:01:31 pour un livre qui était sorti l'année dernière qui s'appelait "S'expanouir", c'était aux éditions
00:01:37 "First". Dans ce livre vous parliez de la relation sexuelle entre adultes bien sûr et là vous revenez
00:01:44 avec ce livre que je trouve assez intéressant, ça s'appelle "De l'amour, du couple et de la
00:01:49 sexualité, l'être à mon fils". C'est également aux éditions "First". Et alors c'est ça que j'ai
00:01:54 trouvé intéressant, en effet vous ne parlez pas que de la sexualité, vous abordez évidemment
00:02:00 beaucoup la sexualité de manière assez directe d'ailleurs, mais vous parlez aussi de la vie,
00:02:05 de ce que c'est qu'un couple finalement. Est-ce que c'est vraiment nécessaire d'évoquer ça déjà
00:02:13 à un adolescent ou est-ce qu'il ne faut pas le laisser plutôt faire ses armes tout seul ? Alors
00:02:19 je pense que le fait que les adolescents fassent leurs armes tout seuls de toute manière c'est ce
00:02:25 qu'ils font. On ne peut qu'essayer d'avoir leur oreille ou leurs yeux si on leur écrit pendant
00:02:34 quelque temps et pas plus. Simplement oui, il me semble absolument essentiel de replacer la
00:02:41 sexualité au cœur de la relation. Parce que finalement aujourd'hui, ce qu'on perçoit de la
00:02:49 sexualité telle qu'elle nous est présentée, en particulier par les sites pornographiques,
00:02:53 mais pas seulement, par une sorte de discours ambiant si l'on veut, c'est une sorte d'activité
00:03:02 qu'on pourrait pratiquer comme ça pour se sentir mieux quand on en a envie. Et c'est en général
00:03:07 finalement assez déconnecté des questions de sentiments, d'amour, de relation, alors que la
00:03:16 sexualité crée de l'amour et qu'en général elle s'inscrit au sein d'une relation amoureuse. Et
00:03:21 quand on l'apprend dans ce contexte-là, eh bien tout à coup tout un tas de choses qui nous semblent
00:03:29 naturelles quand on regarde des sites porno comme Pornhub par exemple, ne sont plus si naturelles
00:03:35 que ça. Voilà, c'est une grande partie du message que j'ai voulu transmettre à l'occasion de cette
00:03:43 lettre à mon fils. Et vous pourriez donner un exemple précis justement de quelque chose qui
00:03:47 est par exemple, vous paraît totalement absurde dans Pornhub et puis qui vous semble important
00:03:53 de faire comprendre à votre fils ? Oui, je peux donner deux exemples. Un exemple un peu formel,
00:04:00 c'est que lorsqu'on a une relation sexuelle avec l'homme ou la femme qu'on aime, finalement c'est
00:04:07 très très rare qu'on décide de lui gifler les seins ou de lui gépuler en pleine face. Ça pourtant
00:04:15 c'est la représentation majoritaire sur les sites pornographiques. Et puis au-delà de ça,
00:04:22 il y a une autre question sous-jacente qui est celle de la présence. Lorsqu'on est imprégné
00:04:31 d'images de films qui sont réels, qui mettent en scène des acteurs, des gens qui sont dans le
00:04:41 métier, et de faire semblant, même si ce semblant passe par des positions bien précises et des actes
00:04:51 réels, il n'empêche qu'ils sont là pour faire semblant, quand on est imprégné par ces images-là,
00:04:57 le risque c'est de se les passer en arrière-plan pendant qu'on fait l'amour avec l'homme ou la
00:05:04 femme qu'on aime. Et dans ce cas-là, ça signifie qu'on est sur deux plans à la fois et finalement
00:05:11 on n'est plus tellement là, on est ailleurs, donc on manque de présence. Et ce manque de présence
00:05:17 crée de la déconnexion, et cette déconnexion se sent instantanément dans la relation. Et ça
00:05:23 vient nourrir par exemple les regrets de nombreuses femmes que je peux recevoir en séance de thérapie,
00:05:29 et qui me disent "j'ai l'impression d'être utilisé, j'ai l'impression que moi ou une autre,
00:05:35 ça serait exactement pareil, et pourtant c'est l'homme que j'aime, donc j'aimerais bien que ce
00:05:39 soit pas comme ça". Voilà, c'est deux petits exemples pour répondre à votre question.
00:05:45 Alors je crois que le premier exemple est assez frappant si je peux me permettre,
00:05:49 et le deuxième je trouve intéressant parce que ça veut dire que du coup on est un peu
00:05:55 éloigné de ce qu'on ressent. C'est ça que vous voulez dire finalement, puisqu'on a une sorte de
00:06:00 vision cérébrale de ce qu'on a vu et du coup on n'est plus dans ses sensations.
00:06:05 C'est exactement ça, j'aime bien votre terme de vision cérébrale, c'est tout à fait ça.
00:06:10 Oui, mais alors vous commencez quand même par un chapitre fort, vous commencez par "masturbe-toi".
00:06:16 Est-ce que c'est vraiment... ça me paraît... alors moi je l'entends et moi j'aurais un fils,
00:06:21 je crois que je serais capable de lui dire, mais je suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de parents
00:06:24 qui pourraient dire à leur fils ou à leur fille "masturbe-toi". Vous c'est peut-être un peu... non ?
00:06:30 Alors écoutez, de toutes les manières, mon fils, le fils de toute personne qui nous écoute,
00:06:37 se masturbe. C'est pratiquement certain. Donc ça sert à rien de lui dire "ne te masturbe pas" par exemple.
00:06:45 Ah non, mais je dis pas qu'il faut dire "ne te masturbe pas", non. Mais peut-être que c'est
00:06:50 un peu direct, non ? Enfin je sais pas.
00:06:53 Oui c'est direct, mais au moins c'est clair. C'est-à-dire que de toutes les façons, la masturbation elle fait partie de l'apprentissage de la sexualité,
00:07:02 et au-delà, elle fait partie de la pratique sexuelle de la plupart des personnes, adolescentes ou adultes.
00:07:09 Elle est même, on la voit même chez les tout-petits, donc elle est toujours présente.
00:07:15 Et lorsque je dis "masturbe-toi", dans le chapitre j'explique aussi qu'on peut avoir une masturbation consciente,
00:07:23 une masturbation qui dure, une masturbation qui peut permettre de… on peut voir comme une sorte d'entraînement à la relation sexuelle avec quelqu'un d'autre.
00:07:35 On peut aussi se masturber avec la personne qu'on aime, et c'est souvent très joyeux et très amusant.
00:07:40 Donc il y a plein de masturbations différentes.
00:07:42 Ce que je regrette, et dans ce chapitre ce que j'essaye de dire, c'est de…
00:07:47 à mon sens, c'est mieux d'éviter la masturbation de décharge extrêmement rapide,
00:07:53 où l'homme va à l'éjaculation en très peu de temps, parce que en faisant ça de manière répétitive,
00:08:00 il habitue son corps à fonctionner de cette façon-là, et le jour où il fait l'amour, il est amené là aussi.
00:08:06 Éjaculateur précoce.
00:08:08 Voilà, exactement.
00:08:09 Absolument. Et puis autre chose, alors vraiment chaque chapitre est intéressant,
00:08:13 et je conseille les parents éventuellement, n'hésitez pas, ça s'appelle "De l'amour du couple et de la sexualité".
00:08:20 Lettre à mon fils, c'est aux éditions First, et peut-être que vous saurez mieux parler, par exemple, du consentement,
00:08:26 de ce que c'est que faire l'amour, de ce que c'est que l'orientation sexuelle également, puisque vous en parlez.
00:08:33 Et puis il y a un chapitre sur la faim, vous parlez de "sacralise ta sexualité".
00:08:38 Et là, peut-être, je me permets de dire que peut-être que quand on est jeune, c'est trop tôt pour sacraliser sa sexualité.
00:08:46 Qu'est-ce que vous en pensez, Guillaume ?
00:08:49 Oui, je pense que vous n'avez pas tout à fait tort, c'est vrai, c'est peut-être un peu tôt pour sacraliser sa sexualité.
00:08:55 Mais ce livre, finalement, il peut aussi accompagner le lecteur.
00:08:59 Et puis il peut être lu, comme vous l'avez suggéré à l'instant, par les parents avant de le donner à leurs enfants.
00:09:07 Et finalement, je préfère qu'on parle d'une sexualité sacralisée, quitte à ne pas la sacraliser dans les faits tout de suite,
00:09:15 plutôt que de vivre avec ces images de sexualité un petit peu mécanisées, au contraire, dont nous sommes imprévus un peu partout.
00:09:26 Même si probablement mon fils, qui aujourd'hui a 24 ans, ne sacralise pas sa sexualité en ce moment,
00:09:33 le fait qu'il sache que c'est possible, en soi, à mon avis, c'est intéressant et ça donne de la profondeur à la question de la sexualité.
00:09:42 Absolument. En tout cas, moi j'ai toujours dit qu'il n'était pas possible d'interdire la pornographie violente.
00:09:50 Donc la meilleure manière de protéger les enfants, c'est évidemment de leur parler de sexualité.
00:09:55 C'est ce qu'on va faire durant ces deux heures avec Guillaume De Brébisson, qui est avec nous, et avec vous, bien sûr.
00:10:00 Alors n'hésitez pas à nous rejoindre. Vous nous appelez pour donner votre avis ou pourquoi pas demander des conseils au 0 826 300 300.
00:10:09 Dans un instant, c'est Lionel qui va nous dire comment il fait et je crois que c'est des filles qu'il a, lui.
00:10:14 Chaque agence est juridiquement indépendante, voire condition sur laforêt.com.
00:10:17 Nous sommes en compagnie de Guillaume De Brébisson, sexothérapeute, et nous évoquons la sexualité de nos ados.
00:10:29 Comment leur en parler à l'occasion de la sortie de ce livre de l'amour du couple et de la sexualité aux éditions First.
00:10:35 Bonjour Lionel.
00:10:36 Bonjour Brigitte et bonjour Monsieur De Brébisson.
00:10:39 Alors vous avez des filles, je crois, qui sont en âge justement de découvrir la sexualité.
00:10:46 16 et 20 ans. Alors je pense que l'âge est un peu dépassé pour la première.
00:10:51 L'autre, elle est en plein dedans, on va dire, la petite est en plein dedans.
00:10:55 Ce n'est pas la chose la plus facile qui soit.
00:11:01 Moi, le meilleur conseil que je peux donner finalement à tout le monde, c'est d'écouter votre émission.
00:11:07 Parce qu'on a des clés tout le temps, à travers les témoignages, à travers vos invités.
00:11:14 Ça nous donne des clés pour en parler, pour éviter de faire des faux pas, en tous les cas pour les limiter.
00:11:22 Et c'est vrai qu'il n'y a que ça, au final il n'y a vraiment que ça. C'est-à-dire que ce n'est pas magique.
00:11:26 On ne peut pas s'improviser.
00:11:27 Oui, enfin Lionel, c'est gentil de me faire de la pub et je la prends volontiers, je prends ça comme un compliment.
00:11:36 Sauf que je ne suis pas sûr qu'une ado de 16 ans, ça l'intéresse mon émission, vous voyez ?
00:11:42 Ah non, mais ce n'est pas pour les ados que je parle, c'est pour les parents.
00:11:46 Ah les parents, oui, alors ça, 100% d'accord.
00:11:49 Parce que l'ado, en fait, moi si vous voulez, quand j'ai eu mes filles, la première question que je me suis posée,
00:11:55 parce que mon épouse avait une relation très conflictuelle avec son père,
00:11:59 qui l'a complètement démoli dans sa part féminine en fait.
00:12:03 Et c'est vrai que moi avec deux filles, j'ai eu très peur de faire des grosses conneries.
00:12:10 Parce que des conneries, on va en faire, c'est sûr, mais il ne faut pas qu'elles soient trop grosses non plus,
00:12:15 parce que l'image quand même qu'elles vont avoir de l'homme, ça reste nous.
00:12:19 C'est en tout cas la première image du masculin.
00:12:23 C'est la première, donc moi j'ai beaucoup bookiné,
00:12:26 et c'est vrai qu'à travers vos émissions, ça m'a permis justement de m'apporter certaines réponses,
00:12:31 et de m'apporter certaines clés, on va dire.
00:12:36 Alors pour ce qui est de la sexualité, je vous avoue que mes filles en pendant...
00:12:40 Oui, oui, mais justement, c'est intéressant ce que vous dites,
00:12:43 parce que moi je pense que quand on est un père, il faut à la fois admirer sa fille,
00:12:48 mais en même temps pas trop.
00:12:49 Parce que moi je vois des femmes qui ont été un peu trop adulées par leur père,
00:12:54 finalement elles ne trouveront jamais un homme qui leur conviendra.
00:12:58 Donc vous êtes d'accord avec ça, Guillaume de Brévisson ?
00:13:02 Oui absolument, je pense que la grande difficulté de dialoguer avec ses enfants au sujet de la sexualité,
00:13:09 garçon ou fille, mais je pense que c'est peut-être encore plus difficile pour un père avec des filles
00:13:13 que pour un père avec un garçon ou des garçons,
00:13:15 c'est justement de ne pas être intrusif, ni en exposant sa propre sexualité,
00:13:21 ce qui serait une catastrophe évidemment,
00:13:23 ni en apprenant des choses précises sur la sexualité de ses enfants.
00:13:29 Et du coup ça rend le dialogue un petit peu compliqué,
00:13:33 c'est pour ça que j'ai écrit ce livre précisément.
00:13:38 C'est un travail d'équilibre, j'ai envie de dire.
00:13:40 On est sur un fil, on doit dire mais en même temps on ne doit pas interférer,
00:13:46 et on ne doit pas s'en mêler de trop.
00:13:49 On doit quand même leur apporter certaines clés, on doit quand même les préserver,
00:13:52 mais parallèlement c'est aussi leur expérience et leur intimité,
00:13:55 je peux vous assurer que le numéro d'équilibre est quand même rock'n'roll.
00:13:58 Donc bon, moi je n'ai pas eu de problème avec ma grande,
00:14:03 avec ma petite un peu plus parce qu'elle est un peu plus libre.
00:14:07 Et c'est vrai que c'est quand même extrêmement complexe,
00:14:11 parce que vous vous retrouvez des fois devant des cas
00:14:13 où vous, vous avez envie d'intervenir parce que vous voyez bien que ça déconne complet,
00:14:16 vous ne pouvez pas, elle, vous voyez bien qu'elle a envie d'avoir de l'aide,
00:14:21 mais parallèlement hors de question pour elle de parler de son intimité.
00:14:28 Donc il faut exposer une sorte de non-dit qui est répondu par un autre non-dit.
00:14:35 Putain, elles sont déconnées.
00:14:36 Oui, mais vous avez raison Lionel, mais vous savez,
00:14:39 à la question qu'on me pose parfois,
00:14:41 mais est-ce qu'il peut y avoir à un moment donné une vraie liberté sexuelle pour tous, etc.
00:14:46 Moi, je réponds toujours non, parce qu'en tant que parent,
00:14:49 on n'est jamais totalement libre, surtout vis-à-vis de son enfant.
00:14:52 Donc forcément, il y a des injonctions qu'on lui envoie sans le faire exprès.
00:14:56 Ensuite, quand on est enfant, on est blessé
00:15:00 parce qu'on n'est pas totalement compris dans nos émotions.
00:15:03 Donc de toute façon, oui, la sexualité, ça s'apprend aussi sur le tas, si je puis dire.
00:15:08 Et en tant que parent, je suis sûr que vous avez fait tout ce que vous pouvez Lionel.
00:15:13 De toute façon, elles vont rencontrer des difficultés,
00:15:17 elles vont rencontrer des joies aussi, évidemment.
00:15:19 Et c'est la vie.
00:15:20 Et voilà, il faudra qu'elles se construisent aussi dans leur féminité et dans la relation à l'autre.
00:15:27 Alors moi, je voudrais juste, par contre, tout à l'heure,
00:15:28 vous avez dit de dire à son enfant "m'assure-toi".
00:15:31 Alors bien évidemment, je n'ai pas dit ça à mes filles.
00:15:32 Moi, j'aurais aimé rajouter "sans support", si possible.
00:15:36 "M'assure-toi sans support".
00:15:37 Parce qu'au final, je crois que c'est ça le drame de la pornographie,
00:15:40 qu'on a en libre accès.
00:15:42 Et ça ne laisse pas de part à l'imagination.
00:15:45 Et du coup, quand vous avez une relation après-derrière,
00:15:50 on n'a plus la part imaginative qui va vous mettre un peu dans le rouge.
00:15:54 C'est-à-dire que vous allez avoir toujours besoin d'un support.
00:15:57 Et c'est bien le problème que je pense rencontrent pas mal d'hommes,
00:15:59 c'est-à-dire que, enfin, des femmes peut-être.
00:16:02 C'est qu'à force de se masturber devant des vidéos,
00:16:04 au moment de la relation, soit ça les fait des bandés
00:16:08 parce qu'ils n'ont plus d'imagination, entre guillemets,
00:16:10 soit ils n'y arrivent pas, tout simplement.
00:16:12 Donc c'est "masturbe-toi mais sans support".
00:16:15 Laisse faire ton imagination, elle est assez prolifique comme ça.
00:16:18 Et puis ça laisse surtout toute la part à l'imaginaire et à l'envie.
00:16:24 - Vous avez sans fois raison, mais c'est un peu ce que dit Guillaume
00:16:27 dans ce chapitre, d'ailleurs.
00:16:30 - Oui, oui, c'est ça.
00:16:31 - Alors, vous êtes d'accord avec Guillaume.
00:16:32 - Tout à fait, ma position.
00:16:33 En tous les cas, c'est vraiment agréable et plaisant de vous entendre
00:16:37 parce qu'on entend bien dans tout ce que vous dites
00:16:43 votre préoccupation d'homme et de père
00:16:46 et votre désir de trouver la juste distance pour parler avec vos filles
00:16:51 et à la fois de les aider, les guider,
00:16:55 mais en même temps sans être trop entrant, etc.
00:17:01 Je trouve que j'ai l'impression que vous avez parfaitement su
00:17:04 faire ce qu'on appelle en thérapie "ouvrir l'espace",
00:17:06 c'est-à-dire rendre possible la part,
00:17:09 sans forcément la rendre obligatoire non plus.
00:17:13 - Pour une fois, un espace de liberté.
00:17:15 Moi, je n'aurais pas accepté que mes parents se mêlent de ma sexualité
00:17:17 quand j'avais leur âge, il faut être clair.
00:17:18 Je n'aurais pas du tout accepté qu'on se mêle de ma sexualité.
00:17:22 Maintenant, il y a quand même des précautions à prendre,
00:17:25 on est dans une époque,
00:17:28 il y a le comique Fabrice Eboué qui l'a très bien dit, je trouve, la dernière fois,
00:17:32 il a dit "va expliquer à une gamine aujourd'hui qu'il faut qu'elle fasse des études,
00:17:36 qu'il faut qu'elle travaille, qu'il faut qu'elle fasse un bac +10
00:17:38 pour gagner péniblement 10 000 balles par mois,
00:17:40 alors que si elle monte ses pieds ou son cul sur un réseau,
00:17:44 elle peut prendre 100 000."
00:17:45 Et c'est vrai qu'on a aussi cette difficulté-là en tant que parents aujourd'hui,
00:17:49 c'est-à-dire qu'il faut aussi,
00:17:51 alors tout à l'heure vous avez parlé de sacralisation de la sexualité,
00:17:54 et c'est vrai qu'il faut rendre aussi un peu le corps sacré,
00:17:56 c'est-à-dire que ce n'est pas un jouet,
00:17:58 ce n'est pas quelque chose qu'on peut marchander facilement,
00:18:01 mais c'est aussi encore quelque chose de très complexe,
00:18:04 parce que vous avez l'attrait de l'argent, vous avez l'image,
00:18:06 vous avez les médias, vous avez les réseaux sociaux,
00:18:08 et finalement vous vous retrouvez confronté à tout un tas de trucs,
00:18:12 alors c'est vrai que comme nous, quand on était jeunes,
00:18:15 on s'est retrouvé confronté à plus de choses que nos parents,
00:18:18 mais je trouve que c'est quand même vraiment démultiplié à notre époque,
00:18:21 et c'est compliqué, moi j'ai deux filles qui sont très jolies,
00:18:24 vraiment, qui sont très belles,
00:18:25 et c'est d'autant plus compliqué,
00:18:28 parce qu'elles voient bien les influenceuses,
00:18:31 et comme c'est médiatisé à outrance,
00:18:33 elles voient bien aussi les vies qu'elles ont "filmées",
00:18:38 voilà, donc on ne sait pas ce qui se passe derrière, mais "filmées",
00:18:41 et c'est aussi une complexité,
00:18:42 parce que quand vous êtes ados, vous n'avez pas les limites de l'éthique,
00:18:46 et c'est super compliqué ça aussi.
00:18:48 - Oui, vous avez raison, il y a une marchandisation des corps actuellement,
00:18:52 qui s'accélère,
00:18:54 il y a 20 ans c'était l'ohana,
00:18:55 bon, c'était encore relativement exceptionnel,
00:18:58 et c'est vrai qu'aujourd'hui on a l'impression que...
00:19:00 - C'est la prostitution des mineurs,
00:19:01 la prostitution des mineurs qui est quand même assez élevée aujourd'hui,
00:19:05 donc voilà, c'est...
00:19:07 - Je pense que c'est important de ne pas oublier qu'on vit dans un monde où
00:19:11 on a l'impression de tout connaître, de tout voir, de tout comprendre,
00:19:15 par, comme vous le disiez, les réseaux sociaux, les médias, etc.
00:19:18 Mais ce sont des loupes grossissantes,
00:19:20 il y a aussi tout un tas de gens qui vont très bien,
00:19:23 qui ne sont pas en train de se prostituer,
00:19:25 qui ne sont pas les yeux rivés sur le porno en permanence, etc.
00:19:31 Donc je pense que le rôle de l'adulte, comme vous, l'adulte responsable,
00:19:37 c'est de donner de la perspective,
00:19:40 de dire "voilà, tout ça existe",
00:19:42 et après, ce qui est important quand on fait quelque chose,
00:19:46 c'est d'être responsable de ses actes, de choisir et de comprendre
00:19:50 qu'il y a une perspective, qu'il y a un contexte,
00:19:54 et que les actes ont des conséquences.
00:19:58 C'est-à-dire amener de la conscience,
00:20:00 ce que moi j'appelle la conscience, tout simplement.
00:20:02 Et j'ai l'impression que vous faites très bien.
00:20:04 - Et bien c'est ce qu'on va continuer...
00:20:06 Oui, oui, excusez-moi Lionel, je vous coupe parce qu'il faut faire une petite pause,
00:20:09 mais c'est ce qu'on va continuer à faire évidemment avec vous sur Sud Radio, n'hésitez pas.
00:20:14 Merci beaucoup Lionel.
00:20:15 Dans un instant, c'est Philippe Hoffman qu'on retrouve,
00:20:18 qui va nous parler des familles recomposées.
00:20:19 Voilà encore un truc difficile pour beaucoup d'ados.
00:20:23 On se retrouve dans un instant.
00:20:24 - Égitla et Sud Radio, c'est l'instant sexy news.
00:20:29 - Et bien c'est le moment de retrouver Philippe Hoffman,
00:20:32 Guillaume de Brébisson.
00:20:33 Alors vous nous parlez aujourd'hui des ados et des familles recomposées.
00:20:36 Voilà encore quelque chose qui est difficile j'imagine pour les ados.
00:20:40 - Oui. Bonjour Brigitte.
00:20:43 Bonjour Guillaume.
00:20:45 Oui, aujourd'hui je vais parler d'une situation qui touche à peu près 10% des familles.
00:20:53 C'est pas énorme, mais ça fait quand même beaucoup de monde.
00:20:56 C'est les familles recomposées et puis la réaction des enfants et des ados surtout,
00:21:00 à l'intérieur de ces familles.
00:21:02 Ça se passe moyennement bien.
00:21:05 Ça dépend des familles évidemment,
00:21:07 mais en général il y a beaucoup de tensions,
00:21:08 il y a beaucoup de conflits.
00:21:10 Et puis les ados sont encore plus virulents que les tout-petits.
00:21:14 Donc ils y vont un peu fort.
00:21:16 Il y a des insultes, parfois ça va jusqu'à la bagarre.
00:21:22 Et on entend souvent les phrases du style "Lâche-moi",
00:21:25 "T'as pas d'ordre à me donner", "T'es pas ma mère", "T'es pas mon père",
00:21:28 "Je te déteste" et parfois bien pire.
00:21:31 Donc c'est un rejet qui est assez classique,
00:21:35 mais qui existe depuis très longtemps.
00:21:37 En fait, dans les histoires de famille,
00:21:40 on a toujours une idéalisation de la famille,
00:21:42 où la famille devrait être parfaite, unie, solide, solidaire, etc.
00:21:48 Et ça c'est une image d'épinal.
00:21:50 Et en fait, dans la famille recomposée,
00:21:53 c'est toujours le personnage maudit qui arrive au sein de cette famille,
00:21:58 qui viendrait remplacer cette figure idéale.
00:22:02 Et on a toujours la représentation de la marâtre,
00:22:08 ou de l'abuseur violent,
00:22:10 qui reste ancré dans notre imaginaire collectif.
00:22:12 Et on a du mal à en décoller.
00:22:14 Pourtant, aujourd'hui, la plupart des couples qui veulent recomposer une famille,
00:22:19 ils le font avec des trésors de patience,
00:22:23 d'efforts pour apprivoiser les enfants,
00:22:26 malgré un malaise et parfois des provocations.
00:22:29 - Est-ce que Philippe Hoffmann, quand la famille se recompose,
00:22:34 si je puis dire, avec l'enfant et l'ado,
00:22:39 est-ce que c'est plus difficile ?
00:22:41 Quel est l'âge difficile ?
00:22:43 - L'âge le plus compliqué, en fait,
00:22:48 c'est le début de l'adolescence, comme je le dis souvent dans mes chroniques.
00:22:51 Le début de l'adolescence, c'est parce que c'est une sorte de révolution totale,
00:22:56 à la fois biologique, sexuelle,
00:23:00 psychologique, cognitive,
00:23:03 ça part dans tous les sens.
00:23:05 Les ados ont un fort sentiment de perte.
00:23:09 Et quand ils sont dans cette situation,
00:23:13 ça vient en rajouter l'histoire de la séparation conjugale
00:23:17 et de la recomposition familiale.
00:23:19 Donc forcément, celui qui arrive ou celle qui arrive,
00:23:22 c'est l'ennemi à abattre.
00:23:24 En plus de ça, souvent, il y a une ex ou un ex
00:23:29 qui s'est senti bafouée, lésée, rejetée,
00:23:33 qui en rajoute,
00:23:35 avec des mots du genre
00:23:37 "ouais, cette pouffe qui a rapté ton père"
00:23:39 ou "ce pervers manipulateur qui a séduit ta mère", etc.
00:23:43 Donc on connaît tout ça,
00:23:45 et vous en parlez souvent dans vos émissions,
00:23:47 et évidemment, ce n'est pas pour arranger les choses.
00:23:49 Mais ce qui se passe aussi,
00:23:53 ce qui est particulier, c'est qu'il y a un trouble
00:23:55 supplémentaire qui est lié à la sexualité
00:23:58 pour les jeunes qui arrivent dans ces eaux-là
00:24:03 vers 13-14 ans.
00:24:05 Parce que les ados, ils ne peuvent pas vraiment
00:24:09 rejouer une histoire oedipienne classique
00:24:12 en rejetant papa ou maman,
00:24:14 ou en étant tout à la fois proches et distants.
00:24:18 Par exemple, si la mère sort mariée,
00:24:21 ils vont avoir le sentiment de la perdre totalement
00:24:25 parce qu'elle va retrouver un statut de femme
00:24:27 et des désirs sexuels,
00:24:29 et eux, ils voudraient qu'elle soit une mère asexuée.
00:24:31 Et qu'elle soit là pour eux,
00:24:35 à leur service, et certainement pas
00:24:37 avec des désirs de femme avec un homme.
00:24:40 Donc ce n'est pas si simple.
00:24:42 Le beau-père va rassurer l'enfant en lui disant
00:24:44 "je ne veux pas ta mère",
00:24:46 mais enfin il va devoir se faire très discret
00:24:48 dans ses désirs sexuels,
00:24:50 et en plus avec les adolescentes,
00:24:52 c'est encore pire,
00:24:54 parce qu'il devrait être prudent
00:24:56 dans ses paroles,
00:24:58 et surtout dans ses gestes,
00:25:00 parce qu'il y aura aussi dans tout ça
00:25:02 des fantasmes de séduction
00:25:04 de la jeune fille mêlée à la rivalité.
00:25:06 Donc, ce n'est pas simple
00:25:08 de faire une famille
00:25:10 nombreuse et heureuse.
00:25:12 Bon, beau-père et bé-mère
00:25:14 doivent rester discrets,
00:25:16 laisser le con à jour.
00:25:18 Mais justement, est-ce qu'il ne faut pas
00:25:20 plutôt attendre un tout petit peu
00:25:22 avant de présenter
00:25:24 le beau-père ou la belle-mère ?
00:25:26 Quand l'enfant a 12, 13 ans,
00:25:28 14 ans, est-ce que ce n'est pas mieux
00:25:30 de laisser passer un an ou deux ?
00:25:32 De toute façon, il faut toujours
00:25:34 du temps pour savoir si c'est le bon partenaire.
00:25:36 C'est sûr.
00:25:38 [Rires]
00:25:40 Au-delà de ça,
00:25:42 est-ce que les adultes n'ont pas pour eux
00:25:44 la chance d'avoir le temps long ?
00:25:46 Finalement, ce que vous décrivez,
00:25:48 quel tableau,
00:25:50 vers 12, 13 ans,
00:25:52 je suis bien d'accord, c'est une période difficile,
00:25:54 ça dure un an, deux ans,
00:25:56 trois ans. Si les parents sont suffisamment
00:25:58 costauds et leur amour est suffisamment fort,
00:26:00 peut-être qu'il leur suffit d'attendre,
00:26:02 quelque part, non ?
00:26:04 C'est un peu la conclusion que je voulais dire.
00:26:06 C'est-à-dire qu'effectivement,
00:26:08 on peut attendre avant de s'imposer
00:26:10 comme ça dans une famille parce que c'est trop chaud,
00:26:12 c'est trop compliqué. Maintenant,
00:26:14 on ne peut pas attendre éternellement non plus.
00:26:16 À un moment donné, il faut aussi
00:26:18 que les adolescents
00:26:20 comprennent que,
00:26:22 si avant, il y avait une histoire
00:26:24 qui était un peu désastreuse
00:26:26 et qu'ils s'étaient habitués à cet enfer-là,
00:26:28 eh bien, ils seront quand même
00:26:30 un peu plus heureux avec des parents
00:26:32 heureux et amoureux.
00:26:34 Et donc, avec le temps,
00:26:36 si l'amour l'emporte et que le couple
00:26:38 est fiable, eh bien, l'ambiance va
00:26:40 s'apaiser. Et puis,
00:26:42 les enfants vont
00:26:44 petit à petit grandir dans cette nouvelle
00:26:46 famille et se faire
00:26:48 des nouveaux repères, éventuellement
00:26:50 avoir des liens plus forts avec
00:26:52 des frères et des sœurs d'une nouvelle tribu
00:26:54 ou des demi-frères et sœurs
00:26:56 ou quasi-frères et sœurs.
00:26:58 Et donc, ils auront
00:27:00 dans leur histoire des parents sociaux
00:27:02 de référence qui vont se rajouter
00:27:04 aux parents biologiques. Et c'est
00:27:06 bien parce que ça permet aussi d'avoir
00:27:08 un panel comme ça
00:27:10 d'identification
00:27:12 qui donne des forces dans la vie parce qu'il
00:27:14 faut s'adapter à tout.
00:27:16 - Oui, et puis ils partiront avec l'idée que
00:27:18 l'amour, ce n'est pas éternel,
00:27:20 qu'un amour, ça peut durer un certain temps
00:27:22 et c'est peut-être pas mal non plus parce que
00:27:24 quand on voit aujourd'hui à quel point
00:27:26 les couples ont du mal
00:27:28 à tenir sur la durée,
00:27:30 ça leur donne un autre
00:27:32 repère que l'idéal
00:27:34 amoureux avec lequel on part
00:27:36 souvent quand on est ado. - Exactement.
00:27:38 - Mais on en a besoin quand même,
00:27:40 on a autant besoin de l'idéal que
00:27:42 de la réalité. - C'est vrai.
00:27:44 - Je ne crois pas que les enfants qui seraient
00:27:46 restés dans un couple
00:27:48 qui se détesteraient
00:27:50 en silence sans
00:27:52 jamais ébranler
00:27:54 les fondations du couple seraient
00:27:56 plus heureux
00:27:58 que des ados qui peut-être
00:28:00 vont essayer de
00:28:02 tout casser pendant un an ou deux mais qui vont
00:28:04 finalement se sentir rassurés d'être dans une ambiance aimante.
00:28:06 - Exactement.
00:28:08 - Merci beaucoup
00:28:10 comme toujours Philippe Hoffmann de cet
00:28:12 éclairage qui permet de comprendre
00:28:14 la société dans laquelle on vit puisque
00:28:16 les ados, c'est les adultes
00:28:18 de demain. Merci beaucoup Philippe Hoffmann.
00:28:20 - Merci. - On continue
00:28:22 avec Baptiste qui va
00:28:24 répondre à trois questions intimes et puis ensuite
00:28:26 vous pourrez en poser une à Guillaume de Brébisson.
00:28:28 Alors Baptiste, d'abord, quel âge
00:28:30 aviez-vous lors de votre première
00:28:32 fois ? - 19 ans.
00:28:34 - 19 ans, oui, c'est
00:28:36 bien. Et c'était bien ?
00:28:38 - Non.
00:28:40 - Non ? C'est rare, les hommes en général
00:28:42 ils sont moins catégoriques
00:28:44 que les femmes mais bon, c'était pas bien.
00:28:46 D'accord. Bon, écoutez, vous
00:28:48 vous êtes rattrapé depuis j'imagine.
00:28:50 - Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:28:52 - Ah ah,
00:28:54 le moins qu'on puisse dire. Bon, alors
00:28:56 deuxième question,
00:28:58 est-ce que justement vous avez
00:29:00 été influencé par la pornographie
00:29:02 un peu, beaucoup, pas du tout,
00:29:04 absolument ?
00:29:06 - L'entre-autre, je dirais.
00:29:08 - C'est-à-dire ? Qu'est-ce que
00:29:10 c'est que l'entre-autre ?
00:29:12 - C'est-à-dire au début, c'était ça,
00:29:14 après, je me suis
00:29:16 aperçu que c'était
00:29:18 un petit peu loin de la réalité.
00:29:22 - Un petit peu, oui.
00:29:24 - Donc, ouais, voilà, à ce moment-là,
00:29:26 à travers le dialogue,
00:29:28 les échanges,
00:29:30 la communication aussi,
00:29:32 on ouvre
00:29:34 son esprit et on se remet en question
00:29:36 et on crée différemment.
00:29:38 Donc, ça a pris du temps
00:29:40 et ça s'est fait au fur et à mesure des rencontres.
00:29:42 - D'accord. Et alors,
00:29:44 aujourd'hui, quelle note vous donneriez à votre libido
00:29:46 sur 20 ?
00:29:48 - C'est difficile
00:29:50 de répondre, ça dépend des périodes.
00:29:52 - Ouais, non, allez, aujourd'hui alors.
00:29:54 - Après, si vous voulez, moyenne peut-être.
00:29:56 Ah, aujourd'hui, en ce moment, je dirais
00:29:58 entre 7 et 8.
00:30:00 - Ah, pas mal. Ah non, sur 20.
00:30:02 - Sur 20, 15.
00:30:04 - 15 ? Bon, c'est pas mal.
00:30:06 Ça va.
00:30:08 Allez, vous pouvez poser une question
00:30:10 à Guillaume de Brébisson, il vous écoute.
00:30:12 - Oui, bonjour, Guillaume.
00:30:14 Ma question, c'était...
00:30:16 J'ai un fils de 11 ans
00:30:18 et une petite fille de 6 ans.
00:30:20 Je voulais savoir
00:30:22 quelles seraient les clés pour pouvoir
00:30:24 parler de ces thèmes-là
00:30:26 sans forcément...
00:30:28 Que ça s'adapte à leur langage,
00:30:34 à leurs mots, et pour qu'on puisse
00:30:36 communiquer et les préparer
00:30:38 à ça prochainement,
00:30:40 enfin plus tard, pour eux.
00:30:42 - Préparer leur puberté,
00:30:44 en quelque sorte. - Oui.
00:30:46 - Je pense que de 9 à 6 ans, c'est quand même
00:30:50 un peu tôt pour parler réellement
00:30:52 de sexualité avec son enfant.
00:30:54 - D'accord.
00:30:56 - En revanche, ce que vous pouvez
00:30:58 commencer à faire passer
00:31:00 comme message, c'est
00:31:02 le fait que leur corps leur appartient.
00:31:04 - Oui.
00:31:06 - Tout simplement. Qu'ils ont un corps,
00:31:08 que c'est souvent agréable,
00:31:10 et ça, les enfants, ils le savent bien,
00:31:12 parce qu'ils jouent beaucoup, ils prennent
00:31:14 beaucoup de plaisir avec leur corps,
00:31:16 tout simplement, de manière tout à fait naturelle.
00:31:18 - Oui.
00:31:20 - Et leur dire que, oui, c'est comme ça,
00:31:22 c'est bien, c'est bon, c'est agréable,
00:31:24 mais que c'est pour eux.
00:31:26 Et que, par conséquent,
00:31:28 voilà, qu'on n'a pas...
00:31:30 on n'a pas
00:31:32 le droit
00:31:34 d'intervenir là-dedans
00:31:36 si eux n'en ont pas envie.
00:31:38 Je pense que
00:31:40 c'est le message principal
00:31:42 que vous pouvez faire passer
00:31:44 à 9 ou 6 ans,
00:31:46 à peu près.
00:31:48 La sexualité elle-même,
00:31:50 même si probablement
00:31:52 elle existe sous une forme infantile,
00:31:54 c'est un peu tôt,
00:31:56 il me semble,
00:31:58 pour mettre des mots dessus.
00:32:00 - Pardon, mon fils a 11 ans.
00:32:02 11 ans, mon fils, et ma fille 6 ans.
00:32:04 - D'accord, excusez-moi.
00:32:06 Oui, alors, 11 ans,
00:32:08 c'est un peu différent.
00:32:10 Vous avez un garçon,
00:32:12 il a probablement...
00:32:14 il commence à avoir des érections.
00:32:16 Bien, ça va venir bientôt.
00:32:18 Peut-être que sa première éjaculation
00:32:20 va pas tarder.
00:32:22 À ce moment-là,
00:32:24 ce que vous pouvez peut-être faire,
00:32:26 c'est juste lui dire que
00:32:28 si jamais il se sent gêné
00:32:30 par quelque chose,
00:32:32 il peut venir vous voir
00:32:34 et vous en parler.
00:32:36 C'est-à-dire, le risque de la parole
00:32:38 de l'adulte, c'est toujours d'envahir l'enfant
00:32:40 au moment qui n'est pas juste.
00:32:42 Et le moment qui n'est pas juste,
00:32:44 c'est jusqu'à la veille du jour où c'est juste
00:32:46 et on ne sait pas quand c'est.
00:32:48 Donc, le plus important,
00:32:50 c'est vraiment
00:32:52 de montrer
00:32:54 qu'on connaît ça,
00:32:56 qu'il ne faut pas avoir peur,
00:32:58 et qu'on est disponible.
00:33:00 Et donc, une relation
00:33:02 de confiance
00:33:04 avec son enfant.
00:33:06 Et du père au fils, je pense que c'est d'autant plus important.
00:33:08 - D'accord.
00:33:10 - Voilà.
00:33:12 Merci, Baptiste.
00:33:14 - Merci à vous. Allez, on fait une petite pause.
00:33:16 On continue à répondre à vos questions
00:33:18 ou à écouter, justement, comment vous avez
00:33:20 enseigné la sexualité à votre enfant.
00:33:22 Vous pouvez nous appeler sur Sud Radio
00:33:24 au 0826 300. On se retrouve tout de suite.
00:33:26 - Heure 16h,
00:33:28 Brigitte Lae, Sud Radio.
00:33:30 - Comment évoquer la sexualité
00:33:32 à nos ados, c'est le sujet
00:33:34 du jour avec Guillaume De Brébisson,
00:33:36 sexothérapeute, auteur de ce livre
00:33:38 "De l'amour du couple et de la sexualité,
00:33:40 lettres à mon fils",
00:33:42 aux éditions First. Vanessa
00:33:44 nous rejoint. Bonjour Vanessa.
00:33:46 - Bonjour, Brigitte.
00:33:48 - Bonjour Vanessa.
00:33:50 - Bonjour.
00:33:52 - Bonjour Guillaume, bonjour Brigitte, bonjour Vanessa.
00:33:54 - Voilà, bonjour Brigitte.
00:33:56 - On s'est tous dit bonjour. Tout va bien.
00:33:58 Vous avez une fille qui a 12 ans,
00:34:00 c'est ça ?
00:34:02 - Elle a 13 ans, exactement.
00:34:04 - Bon, donc juste en train d'entrer
00:34:06 dans la période
00:34:08 clé.
00:34:10 - Oui, oui, oui, effectivement.
00:34:12 Elle est assez timide, par contre,
00:34:14 concernant les garçons,
00:34:16 elle a sa petite timidité, mais c'est vrai
00:34:18 que je lui en ai parlé depuis assez tôt.
00:34:20 Déjà petite,
00:34:22 je lui disais que son corps, c'était son corps,
00:34:24 que voilà, je lui avais
00:34:26 dit que seul le médecin
00:34:28 pouvait vraiment toucher
00:34:30 son corps pour savoir si elle avait mal
00:34:32 quelque part ou pas,
00:34:34 et que le reste,
00:34:36 voilà, que son papa n'avait pas
00:34:38 le droit de toucher certains endroits,
00:34:40 que ce soit, ou des membres
00:34:42 de la famille, qu'il fallait qu'elle fasse sa toilette
00:34:44 seule, que,
00:34:46 voilà, qu'il fallait que si elle trouvait
00:34:48 quelque chose de dérangeant, elle dise non,
00:34:50 et que... - Alors son papa, c'est
00:34:52 peut-être un peu intrusif,
00:34:54 vous vous êtes sentie
00:34:56 obligée de dire son papa parce que vous étiez
00:34:58 séparés ? - Oui,
00:35:00 aussi, oui, effectivement, on était séparés.
00:35:02 - Et vous aviez peur ?
00:35:04 Vous aviez des peurs, comme ça ?
00:35:06 - Pas du tout, c'était...
00:35:08 au cas où.
00:35:10 Non, non, je pense que son père est très...
00:35:12 non, non, non, son père la respecte,
00:35:14 je pense, il n'y a pas de soucis là-dessus,
00:35:16 mais... - Parce qu'en fait,
00:35:18 en fait, je pense
00:35:20 que vous l'avez dit de manière très neutre,
00:35:22 et qu'il n'y a pas de problème, mais je précise
00:35:24 quand même pour ceux qui nous écoutent, ça
00:35:26 pourrait être vécu comme
00:35:28 "un papa c'est dangereux, donc un homme
00:35:30 c'est dangereux", donc c'est toujours... je ne sais pas ce que
00:35:32 vous en pensez, Guillaume, mais c'est vrai que c'est toujours
00:35:34 des paroles qui peuvent être
00:35:36 reçues de manière ambiguë.
00:35:38 - Alors je l'ai dit en même temps que je disais
00:35:40 "tata" ou...
00:35:42 voilà, j'ai pris un membre féminin
00:35:44 à côté aussi, quand même,
00:35:46 pour pas qu'il y ait de problème.
00:35:48 - Donc, dans votre cas, c'est pas grave,
00:35:50 mais il faut quand même... enfin, il faut toujours faire
00:35:52 attention aux informations qu'on passe,
00:35:54 qu'on transmet dans cette émission, parce que
00:35:56 pour d'autres personnes, ça peut être interprété
00:35:58 différemment. Guillaume
00:36:00 de Brebisson, qu'est-ce que vous dites
00:36:02 justement à ce sujet ?
00:36:04 - Je pense que... d'abord, je vous remercie
00:36:06 effectivement d'avoir
00:36:08 signalé ça, parce que
00:36:10 oui, le risque, c'est
00:36:12 de laisser
00:36:14 entendre que le père est
00:36:16 dangereux et l'homme est dangereux, nécessairement.
00:36:18 On vit une époque où aujourd'hui
00:36:20 il y a une...
00:36:22 une parole
00:36:24 féminine très
00:36:26 agressive à l'égard des hommes, alors
00:36:28 avec de bonnes raisons,
00:36:30 qu'il ne s'agit pas de dire le contraire,
00:36:32 mais cette parole
00:36:34 très agressive, elle s'étend
00:36:36 à l'ensemble du genre masculin
00:36:38 et les enfants
00:36:40 l'entendent aussi. Et par
00:36:42 conséquent, les
00:36:44 hommes sont déjà,
00:36:46 dans certains cas,
00:36:48 suspects, a priori,
00:36:50 et lorsque...
00:36:52 et c'est bien
00:36:54 de montrer que les hommes peuvent
00:36:56 aussi être gous,
00:36:58 respectueux,
00:37:00 agréable à fréquenter et
00:37:02 à aimer. Et puis
00:37:04 au-delà de ça, ce qui me semble important,
00:37:06 c'est que lorsqu'on parle
00:37:08 de sexualité avec son enfant, quel que
00:37:10 soit l'âge, on a
00:37:12 je crois une certaine tendance
00:37:14 à parler des dangers, c'est-à-dire
00:37:16 à introduire de la peur.
00:37:18 Et autant,
00:37:20 je pense que ce qui serait
00:37:22 préférable, ce serait
00:37:24 de parler de manière
00:37:26 positive, donc ton corps t'appartient,
00:37:28 oui, c'est toi
00:37:30 qui décide de qui peut
00:37:32 le toucher, oui,
00:37:34 et dire
00:37:36 un tel, un tel, un tel, un tel,
00:37:38 non, pas le droit,
00:37:40 c'est déjà
00:37:42 peut-être, dans certains cas,
00:37:44 introduire une forme de peur ou de défiance.
00:37:46 Et moi, c'est ça qui me semble
00:37:48 le plus embêtant, parce que
00:37:50 l'amour et la sexualité,
00:37:52 c'est une question d'ouverture à l'autre.
00:37:54 Une question d'ouverture de ce corps,
00:37:56 et d'ouverture à l'autre, voilà.
00:37:58 J'ai peut-être oublié un détail, parce que je me suis inclue aussi
00:38:00 dans
00:38:02 le fait que je n'avais pas le droit
00:38:04 de lui faire certaines choses aussi.
00:38:06 Mais Vanessa,
00:38:08 en ce qui vous concerne, je pense
00:38:10 qu'il n'y a aucun problème, vous êtes lucide,
00:38:12 et vous avez fait ce qu'il fallait. C'est juste
00:38:14 une information générale que nous avons passée,
00:38:16 parce que c'est important,
00:38:18 c'est important de... tout le monde
00:38:20 n'a peut-être pas
00:38:22 déjà eu l'idée de dire
00:38:24 à son enfant que son corps lui appartient,
00:38:26 et ça, je crois que c'est vraiment le premier message
00:38:28 qu'il faut transmettre, et ça, on peut le dire
00:38:30 à un enfant qui est très très jeune.
00:38:32 Trois ans, il est déjà capable de l'entendre.
00:38:34 - Alors, moi,
00:38:36 j'ai participé à
00:38:38 un entretien avec,
00:38:40 je me rappelle plus le nom, j'arrive pas à le retenir,
00:38:42 Sébastien, un ancien joueur
00:38:44 de rugby qui fait
00:38:46 colosse aux pieds d'argile, et
00:38:48 franchement, il a une façon de transmettre
00:38:50 les messages, et éventuellement, je conseillerais
00:38:52 au moins
00:38:54 dans les écoles,
00:38:56 qui...
00:38:58 voilà, parce que lui, il a vécu, justement,
00:39:00 malheureusement,
00:39:02 étant jeune... - Des abus.
00:39:04 - Voilà, des abus de son
00:39:06 entraîneur de rugby,
00:39:08 et qui était, je pense, aussi un membre de sa
00:39:10 famille, si j'ai bien compris, si je me rappelle bien.
00:39:12 Donc, voilà,
00:39:14 il fait le tour
00:39:16 comme ça, qu'il appelle, et
00:39:18 franchement, c'est... Et on a vu le film
00:39:20 de... avec
00:39:22 Eric Cantona,
00:39:24 qui a pris son rôle récemment
00:39:26 à la télé, et franchement,
00:39:28 voilà, il part partout
00:39:30 en France, et ils ont
00:39:32 un message bien transmis,
00:39:34 vraiment bien,
00:39:36 et c'est vrai que je le conseille dans les écoles,
00:39:38 parce que ça fait écho,
00:39:40 et ça parle aux enfants.
00:39:42 C'est très, très bien fait, c'est très bien ficelé,
00:39:44 et par la même occasion,
00:39:46 en écoutant vos émissions,
00:39:48 du coup, j'ai acheté aussi
00:39:50 la BD de
00:39:52 Petite Oeuf, pour ma fille, voilà.
00:39:54 C'était plus facile à lui transmettre.
00:39:56 Voilà. C'était au moins
00:40:00 par le biais d'une BD,
00:40:02 parce qu'elle n'est pas très lecture,
00:40:04 et c'était plus simple.
00:40:06 - De toute façon, la bande dessinée
00:40:08 pour un enfant, un ado,
00:40:10 c'est toujours plus fun,
00:40:12 et il y a, je crois que c'est...
00:40:14 Comment elle s'appelle ?
00:40:16 Cette sexologue
00:40:18 américaine qui a fait
00:40:20 justement des BD pour tous les âges.
00:40:22 Oh zut, Robert,
00:40:24 je crois, ça c'est évidemment
00:40:26 son nom de famille, c'est pas son prénom.
00:40:28 Ça vous dit rien, Guillaume de Brébisson ?
00:40:30 - Non, malheureusement, j'étais en train d'essayer
00:40:32 de vous suivre pour voir à qui vous portez.
00:40:34 - Je crois que c'est Jocelyne,
00:40:36 je crois que c'est Jocelyne Robert,
00:40:38 mais je n'en suis pas certaine, mais en tout cas,
00:40:40 elle a fait des bandes dessinées pour tous les âges,
00:40:42 et ça c'est très bien aussi,
00:40:44 mais Titoff c'est très bien aussi,
00:40:46 donc voilà, et puis pour des enfants,
00:40:48 une bande dessinée, ça les amuse un peu,
00:40:50 et les informations, elles passent.
00:40:52 Et ce qui est bien souvent dans ces bandes dessinées,
00:40:54 c'est que, comme vous le disiez,
00:40:56 Guillaume, c'est à la fois des informations
00:40:58 de précaution,
00:41:00 mais aussi des informations agréables,
00:41:02 et c'est ça qui est important.
00:41:04 - Alors du coup...
00:41:06 Pardon.
00:41:08 - Je veux dire qu'il faut se souvenir
00:41:10 que l'amour est agréable,
00:41:12 que la sexualité est agréable,
00:41:14 et que c'est avant tout quand même un plaisir.
00:41:16 Voilà, ces messages-là,
00:41:18 ils sont importants à faire passer aussi.
00:41:20 - Je lui transmets ce message aussi,
00:41:22 effectivement,
00:41:24 je lui en parle,
00:41:26 que c'est censé être
00:41:28 du plaisir avant tout,
00:41:30 et que, bon, après,
00:41:32 je ne suis pas fermée du tout.
00:41:34 Voilà, une fois,
00:41:36 par exemple, sur "Plus belle la vie",
00:41:38 il y avait un commandant qui se faisait agresser,
00:41:40 on lui avait forcé à faire une fellation,
00:41:42 et elle me dit "Mais maman,
00:41:44 qu'est-ce qui se passe ?"
00:41:46 et tout, je ne comprends pas,
00:41:48 et je lui ai expliqué ce que c'était,
00:41:50 et que dans ce cas-là, en fait,
00:41:52 c'était un viol,
00:41:54 mais que beaucoup...
00:41:56 C'était une pratique qui se pratiquait
00:41:58 assez fréquemment, pour le plaisir,
00:42:00 mais sur le coup, elle me dit
00:42:02 "Mais maman, c'est dégueulasse,
00:42:04 tu peux le penser comme ça,
00:42:06 peut-être que plus tard, tu changeras d'avis,
00:42:08 sache que ça se fait, c'est tout,
00:42:10 c'est une pratique
00:42:12 qui se pratique pour le plaisir,
00:42:14 et après, si tu ne veux pas le faire,
00:42:16 surtout ne le fais pas,
00:42:18 ne te force pas à faire quelque chose que tu n'as pas envie."
00:42:20 - Très bien, très bien,
00:42:22 et puis de toute façon...
00:42:24 - J'ai l'impression que c'est très complet,
00:42:26 tout ce que vous avez pu voir et dire
00:42:28 avec votre fille,
00:42:30 c'est formidable,
00:42:32 d'avoir pu aborder autant d'aspects
00:42:34 de la sexualité,
00:42:36 j'ai l'impression qu'il y a une grande confiance entre vous deux.
00:42:38 - Oui, c'est sûr,
00:42:40 puisqu'elle ose vous dire "Ah, c'est dégueulasse",
00:42:42 et ça c'est très bien, parce que quand l'enfant dit quelque chose,
00:42:44 ça permet d'ouvrir un dialogue,
00:42:46 et il ne faut pas hésiter, évidemment, à lui répondre,
00:42:48 comme vous l'avez fait.
00:42:50 Merci beaucoup Vanessa, en tout cas, de ce témoignage,
00:42:52 on va continuer dans cette deuxième heure, bien sûr,
00:42:54 à vous écouter,
00:42:56 et puis peut-être à répondre à vos questions, si vous en avez,
00:42:58 on continue à évoquer.
00:43:00 L'éducation sexuelle des ados,
00:43:02 sur Sud Radio, 0826 300 300.
00:43:04 Et vous n'échappez pas à la devinette du jour,
00:43:06 Guillaume De Brébisson,
00:43:08 quelle est la comparaison
00:43:10 qu'on peut faire entre l'âge mûr
00:43:12 d'un homme et une poire ?
00:43:14 Vous avez le temps des infos,
00:43:16 pour éventuellement me trouver la réponse,
00:43:18 mais rassurez-vous, c'est très rare
00:43:20 qu'on la trouve, donc vous ne serez pas puni
00:43:22 si vous ne la trouvez pas. Allez, à tout de suite après les infos.
00:43:24 - 14h16,
00:43:26 Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:43:28 - Nous sommes aujourd'hui avec
00:43:30 Guillaume De Brébisson à l'occasion de la sortie
00:43:32 de son livre "De l'amour, du couple
00:43:34 et de la sexualité. Lettre à mon fils",
00:43:36 c'est aux éditions First, dans lesquelles
00:43:38 vous parlez beaucoup de sexualité,
00:43:40 évidemment, puisque vous donnez à votre
00:43:42 fils beaucoup de conseils
00:43:44 sur les fantasmes,
00:43:46 sur le consentement, sur l'orientation sexuelle,
00:43:48 mais vous parlez également du couple,
00:43:50 vous dites "aime-t-on couple ?"
00:43:52 Et vous abordez
00:43:54 évidemment aussi la question
00:43:56 de la sexualité consciente, sur laquelle on va
00:43:58 peut-être revenir dans cette émission.
00:44:00 Mais d'abord, je voudrais la réponse à ma devinette.
00:44:02 L'âge mûr des hommes
00:44:04 s'apparente à celui des poires.
00:44:06 Pourquoi ?
00:44:08 - Je ne sais pas,
00:44:10 les deux sont délicieux ?
00:44:12 - Si vous voulez,
00:44:14 mais dans les deux cas,
00:44:16 c'est la queue qui lâche dans les poires,
00:44:18 comme chez les hommes très mûrs.
00:44:20 Voilà, c'était ça, la bonne réponse.
00:44:22 Alors on va donner la parole
00:44:24 à Aurélie maintenant. Bonjour Aurélie.
00:44:26 - Bonjour Bricey, c'est bonjour Guillaume.
00:44:28 - Bonjour Aurélie.
00:44:30 - Merci d'être avec nous.
00:44:32 Alors, vous avez eu plusieurs enfants,
00:44:34 Aurélie, de deux
00:44:36 pères différents, je crois. C'est bien ça ?
00:44:38 - Oui, tout à fait. J'ai
00:44:40 deux ados
00:44:42 que je vois pas de
00:44:44 manière régulière, donc effectivement
00:44:46 c'est un sujet que j'ai pu aborder
00:44:48 un peu avant leur adolescence.
00:44:50 Et deux enfants en bas âge
00:44:52 qui vont grandir
00:44:54 dans un modèle
00:44:56 du couple plein d'amour.
00:44:58 Et justement,
00:45:00 avec mon conjoint,
00:45:02 on se disait il y a pas très longtemps
00:45:04 qu'on était en train de
00:45:06 certainement mettre la barre haute
00:45:08 dans leur modèle, leur schéma
00:45:10 pour plus tard,
00:45:12 pour les relations
00:45:14 qu'ils rechercheront,
00:45:16 qu'ils évaluent
00:45:18 à ce qu'ils voient
00:45:20 aujourd'hui, et qu'ils verront certainement
00:45:22 toute leur
00:45:24 évolution.
00:45:26 - Alors, qu'est-ce qui vous fait dire ça, je crois, à l'avoir deviné ?
00:45:28 Dites-nous.
00:45:30 - Parce qu'on
00:45:32 s'aime, clairement,
00:45:34 et on n'a
00:45:36 pas de pudeur de s'embrasser
00:45:38 ou de s'enlacer devant nos enfants.
00:45:40 On fait des câlins
00:45:42 tous les deux en amoureux,
00:45:44 des câlins de famille, on se dit "je t'aime"
00:45:46 devant eux, on leur dit "je t'aime".
00:45:48 Notre petite, qui a
00:45:50 à peine deux ans, elle nous le dit aussi,
00:45:52 qu'elle nous aime, elle a cette notion de l'amour,
00:45:54 déjà, et elle le dit aussi à son petit
00:45:56 frère.
00:45:58 C'est la maison de l'amour, quoi.
00:46:00 - Est-ce
00:46:02 que, oui, mais est-ce que
00:46:04 ça... Enfin, quand
00:46:06 vous vous embrassez devant votre petite fille,
00:46:08 quelle serait sa réaction ?
00:46:10 Qu'est-ce que vous diriez ? Elle sourit ?
00:46:12 Elle tape des mains ?
00:46:14 Ou elle veut se mettre entre vous ?
00:46:16 - Alors, au départ, elle voulait se mettre entre
00:46:18 nous.
00:46:20 C'est tout assez normal de séparer
00:46:22 son papa de sa maman. On garde
00:46:24 papa pour soi. Et puis,
00:46:26 on lui a toujours expliqué que
00:46:28 c'était un moment où papa et maman
00:46:30 se faisaient un câlin, et qu'après
00:46:32 que nous, on ait fini notre câlin, on peut faire
00:46:34 un câlin tous les trois.
00:46:36 Voilà comment on lui a expliqué.
00:46:38 Et puis après, là, c'est le moment avec chacun de nous aussi.
00:46:40 - Oui, et bien, vous voyez, c'est très
00:46:42 intéressant ce que vous dites, parce qu'en effet,
00:46:44 Guillaume de Brébisson,
00:46:46 la réaction d'un enfant, parfois,
00:46:48 comme il est très possessif,
00:46:50 il n'aime pas voir ses parents trop
00:46:52 proches, trop fusionnels. Et en même
00:46:54 temps, c'est bien, parce que vous
00:46:56 lui avez à la fois montré
00:46:58 qu'on pouvait se caresser, se
00:47:00 toucher, que c'était bien. Et en même
00:47:02 temps,
00:47:04 quand c'est pas son heure, c'est pas son heure.
00:47:06 - Voilà. Chacun
00:47:08 à sa place, à son rôle dans la famille.
00:47:10 - Vous hiérarchisez
00:47:12 vos enfants, en fait, en faisant ça.
00:47:14 - C'est un point essentiel
00:47:16 et que je crois, dans les familles
00:47:18 contemporaines, on a un petit peu tendance
00:47:20 à oublier. Et c'est
00:47:22 dommage, parce que l'enfant, pour se
00:47:24 sentir à l'aise, sûr,
00:47:26 heureux, aimé,
00:47:28 il a besoin de savoir quelle est sa juste place.
00:47:30 Et là, en lui
00:47:32 montrant, en montrant à votre
00:47:34 petite-fille qu'elle peut recevoir de l'amour de vous
00:47:36 deux, mais qu'elle ne peut
00:47:38 pas avoir
00:47:40 l'amour de papa ou l'amour de
00:47:42 maman seulement pour elle,
00:47:44 eh bien, vous
00:47:46 lui indiquez sa place, sa place
00:47:48 juste, tout à fait
00:47:50 sain et tout à fait bon et tout à fait
00:47:52 positif. Et
00:47:54 c'est bien, je trouve, de faire
00:47:56 ce que vous appelez mettre la barre haute
00:47:58 en matière d'amour
00:48:00 dans la famille. C'est formidable.
00:48:02 Ça leur donne d'excellentes
00:48:04 points de référence
00:48:06 pour plus tard.
00:48:08 - On espère que c'est positif.
00:48:10 - Oui. - C'est positif.
00:48:12 Mais voyez, ce qui vous fait penser que vous mettez la
00:48:14 barre haute, c'est parce qu'il y a
00:48:16 toujours eu beaucoup de pudeur
00:48:18 dans les familles.
00:48:20 C'est-à-dire qu'on entendait
00:48:22 il ne faut pas s'embrasser devant les enfants,
00:48:24 il faut, etc.
00:48:26 Et je pense que c'est
00:48:28 une erreur. On est
00:48:30 nombreux à avoir vécu
00:48:32 la vision de parents qui ne se touchent pas,
00:48:34 qui ne s'embrassent pas, et
00:48:36 finalement, ça donne un peu
00:48:38 l'impression que quand on est parent,
00:48:40 on ne fait plus l'amour, en quelque sorte.
00:48:42 Dans l'imaginaire, encore une fois.
00:48:44 Donc je trouve que votre
00:48:46 manière de faire,
00:48:48 non seulement elle est positive,
00:48:50 mais en plus, elle va
00:48:52 permettre à votre petite-fille de trouver
00:48:54 naturel de se
00:48:56 toucher, voyez, quand on s'aime.
00:48:58 - Elle est déjà dans ce sens-là.
00:49:04 - Oui, oui. - Elle est déjà.
00:49:06 - Elle est proche des gens
00:49:08 qu'elle aime. C'est vrai que quand des gens
00:49:10 qu'elle ne ressemble pas,
00:49:12 on sent qu'elle n'est pas à l'aise avec eux,
00:49:14 elle est moins dans les câlins et dans la démonstration.
00:49:16 Alors que les autres, elle leur dit
00:49:18 "je t'aime", même à ses grands-mères.
00:49:20 Voilà. Elle leur dit "t'aimes,
00:49:22 t'aimes mamie". Voilà.
00:49:24 - Oui, parce que comme elle n'a pas
00:49:26 de pudeur qui a
00:49:28 été imposée par le fait que justement
00:49:30 elle ne voit pas d'adultes
00:49:32 qui s'embrassent,
00:49:34 quand elle a envie, elle y va,
00:49:36 quand elle n'a pas envie, elle n'y va pas.
00:49:38 C'est naturel pour elle. Vous voyez, il y a quelque chose
00:49:40 que vous lui avez montré quelque chose
00:49:42 de naturel qui n'est pas si fréquent
00:49:44 que ça. En effet, dans
00:49:46 notre société
00:49:48 actuelle, il y a des sociétés
00:49:50 où on se touche,
00:49:52 on s'embrasse,
00:49:54 on se montre qu'on s'aime, mais notre société
00:49:56 judéo-chrétienne, elle est assez
00:49:58 froide en fait, Guillaume
00:50:00 de Brébisson finalement, si on y réfléchit.
00:50:02 Ça va mieux, mais c'est encore
00:50:04 assez distant.
00:50:06 - Moi, ce que j'aime beaucoup
00:50:08 dans cette manière d'éduquer vos enfants
00:50:10 que vous avez, c'est que vous soutenez
00:50:12 l'élan naturel. C'est ce que vous disiez, Brigitte,
00:50:14 c'est ça, l'amour, c'est quelque chose
00:50:16 de complètement naturel.
00:50:18 C'est une dynamique
00:50:20 du corps
00:50:22 et de l'organisme tout entier
00:50:24 qui est une dynamique d'ouverture
00:50:26 que les enfants connaissent très bien et que
00:50:28 ils ont
00:50:30 appris à l'âge plus jeune.
00:50:32 Quand on voit un bébé joué
00:50:34 avec la lumière dans son berceau,
00:50:36 il est en fait dans un océan d'amour.
00:50:38 Et c'est ça
00:50:40 qu'il s'agit de préserver.
00:50:42 Alors en même temps, bien sûr, il faut
00:50:44 guider les enfants et il y aurait
00:50:46 un risque à n'être qu'amour
00:50:48 en permanence, en prenant le métro par exemple
00:50:50 à Paris, mais
00:50:52 tout de même,
00:50:54 il faut, ce serait
00:50:56 une erreur de faire ce qu'on faisait
00:50:58 d'autres fois, comme vous le disiez,
00:51:00 Brigitte, et de couper
00:51:02 cet élan
00:51:04 pour des histoires
00:51:06 de bonne manière ou
00:51:08 de représentation sociale.
00:51:10 Ça, c'est extrêmement
00:51:12 négatif et les hommes
00:51:14 en pâtissent particulièrement puisque
00:51:16 la masculinité, c'est beaucoup
00:51:18 la solitude et beaucoup le silence
00:51:20 et beaucoup le fait d'être coupé
00:51:22 justement de ses émotions, du toucher, etc.
00:51:24 Donc vous, vous êtes en train
00:51:26 de montrer quelque chose
00:51:28 que je trouve extrêmement
00:51:30 sain, extrêmement
00:51:32 positif. Ça me
00:51:34 rappelle une petite histoire qu'une amie
00:51:36 m'avait racontée. C'est dans
00:51:38 un couple binational
00:51:40 où la mère est
00:51:42 lituanienne et le père français.
00:51:44 Le père voulait que les petits
00:51:46 enfants de couple aillent
00:51:48 embrasser la grande
00:51:50 tante qui
00:51:52 passait par là ou les amis de la famille
00:51:54 au moment où ils arrivaient à la maison.
00:51:56 Les enfants disaient "mais non, j'ai pas envie".
00:51:58 Et la mère soutenait ça
00:52:00 en disant "ok, si
00:52:02 elle n'a pas envie d'aller embrasser la grande tante, elle ne va pas
00:52:04 embrasser la grande tante. Par contre, le jour où elle a
00:52:06 envie d'aller embrasser sa grand-mère ou je sais pas qui,
00:52:08 elle peut y aller. Et à ce moment-là,
00:52:10 elle est dans l'authenticité. Et je trouve
00:52:12 que ça va tout à fait dans le sens de ce que vous faites.
00:52:14 Je trouve ça magnifique.
00:52:16 Alors justement, c'est un petit sujet
00:52:18 de discorde à la maison où
00:52:20 je suis plutôt dans le sens de dire
00:52:22 voilà, on essaie de lui apprendre
00:52:24 le consentement, de lui dire
00:52:26 voilà ton corps,
00:52:28 voilà c'est ton corps, on ne touche pas.
00:52:30 Et en même temps,
00:52:32 on est dans le sujet
00:52:34 de dire voilà, il y a quelqu'un qui arrive à la maison,
00:52:36 tu fais un bisou. Et en même temps,
00:52:38 ben non, c'est compliqué.
00:52:40 C'est un sujet un peu compliqué
00:52:42 de dire
00:52:44 que c'est une formule de politesse.
00:52:46 En même temps, un bisou, c'est quand même très intime.
00:52:48 Et c'est dans
00:52:50 le savoir vivre finalement.
00:52:52 Et ça ne correspond pas forcément
00:52:54 dans le savoir être. Ce n'est pas la même chose.
00:52:56 Alors on essaye
00:52:58 de dire, voilà, quand c'est
00:53:00 vraiment des personnes proches, le bisou,
00:53:02 on l'impose parce que voilà,
00:53:04 c'est comme ça. Mais des personnes un peu
00:53:06 true and ten, un petit bonjour avec la main,
00:53:08 on ne s'en contentera pas.
00:53:10 Mais ça c'est un peu
00:53:12 débat à la maison.
00:53:14 - Mais débat avec qui ? Avec votre conjoint ?
00:53:16 - Ah le mon conjoint ! Oui.
00:53:18 - Pourquoi ? Parce que lui, il ne veut pas
00:53:20 qu'elle... Si elle n'a pas
00:53:22 envie, il ne veut pas, c'est ça ?
00:53:24 - Ah ben non, si elle n'a pas envie,
00:53:26 elle doit faire le bisou.
00:53:28 Il aurait tendance
00:53:30 à se fâcher un peu.
00:53:32 - Et vous, vous comprenez qu'elle puisse ne pas le faire,
00:53:34 c'est ça ? - Et oui.
00:53:36 J'arrive à le comprendre.
00:53:38 - C'est bien comme ça, elle aura
00:53:40 deux informations différentes, elle pourra faire son choix.
00:53:42 - C'est ça.
00:53:44 - Après tout, on peut toujours voir les choses
00:53:46 du bon côté Aurélie.
00:53:48 - Ah mais oui !
00:53:50 - Mais c'est
00:53:52 vrai que c'est un...
00:53:54 C'est vrai que les enfants,
00:53:56 ils sont là pour justement
00:53:58 nous prouver qu'il n'y a pas une seule vérité.
00:54:00 C'est toujours ça.
00:54:02 Merci en tout cas,
00:54:04 merci beaucoup Aurélie de ce témoignage
00:54:06 très positif. Merci à vous.
00:54:08 Alors, on va faire une petite pause, on va continuer
00:54:10 bien sûr toujours avec vous sur Sud Radio
00:54:12 dans un instant. 0826 300 300.
00:54:14 À tout de suite.
00:54:16 14h16, Brigitte Lae,
00:54:18 Sud Radio.
00:54:20 Comment expliquer ce qu'est la sexualité
00:54:22 à nos ados ? C'est notre sujet avec
00:54:24 Guillaume Debré-Bisson, auteur de ce
00:54:26 livre "De l'amour, du couple
00:54:28 et de la sexualité. Lettre à
00:54:30 mon fils", aux éditions First. Vous avez à peu près
00:54:32 tout ce qui peut
00:54:34 concerner justement la vie amoureuse
00:54:36 future de votre adolescent dans ce livre, donc n'hésitez
00:54:38 pas si vous avez besoin de conseils.
00:54:40 Samuel, bonjour.
00:54:42 Oui, bonjour Brigitte, bonjour Guillaume.
00:54:44 Donc vous avez deux fils,
00:54:46 c'est bien ça ? Oui, c'est ça.
00:54:48 J'ai deux fils, le
00:54:50 grand à 12 ans et le petit à 8 ans.
00:54:52 Oui, donc 12 ans,
00:54:54 ça y est, on commence à
00:54:56 y aller.
00:54:58 Oui, en effet,
00:55:00 au-delà de la
00:55:02 question comment on fait
00:55:04 les bébés avec le
00:55:06 grand, on l'a eu,
00:55:08 et puis avec le petit aussi, on a
00:55:10 aussi l'habitude avec ma femme de ne pas
00:55:12 tourner autour du pot,
00:55:14 de ne pas utiliser
00:55:16 de métaphore comme ça a pu
00:55:18 m'arriver à moi, une métaphore
00:55:20 assez malheureuse de la part de ma mère
00:55:22 qui m'avait dit...
00:55:24 Elle m'avait dit "le papa
00:55:26 fait pipi dans la maman", ce qui m'avait quand même
00:55:28 un petit peu traumatisé.
00:55:30 C'est normal.
00:55:32 [Rires]
00:55:34 Donc on a
00:55:36 décidé qu'on n'employerait pas
00:55:38 une métaphore comme ça et qu'on dirait tout simplement...
00:55:40 Surtout que c'est faux, c'est ça qui est
00:55:42 embêtant, c'est faux et ça donne une image
00:55:44 un peu
00:55:46 détournée de la sexualité, c'est ça qui
00:55:48 est embêtant.
00:55:50 Elle aurait dit
00:55:52 c'est avec
00:55:54 l'organe
00:55:56 avec lequel il fait pipi
00:55:58 qu'il peut faire un enfant, encore ça aurait pu
00:56:00 passer, mais là,
00:56:02 c'était quand même... Bon, enfin, bref,
00:56:04 c'est une autre époque.
00:56:06 Bon, après...
00:56:08 - Vous en êtes pas mal sorti,
00:56:10 puisque vous nous l'avez dit en riant.
00:56:12 - Oui, c'est pas
00:56:14 devenu une névrose, ça va.
00:56:16 Alors, pour
00:56:18 le grand, oui, en effet,
00:56:20 nous on lui a expliqué ce qui
00:56:22 allait lui arriver dans peu de temps.
00:56:24 On en parlait
00:56:26 tout à l'heure, je dis "on" parce que je suis
00:56:28 l'éviction depuis tout à l'heure.
00:56:30 Et c'est ce qui va lui arriver.
00:56:32 Bon, évidemment, les érections, j'imagine qu'il en a déjà,
00:56:34 mais les éjections, moi, comme elle m'a beaucoup
00:56:36 surprise, je lui ai expliqué un petit peu
00:56:38 ce qui allait lui arriver,
00:56:40 et à quoi c'était
00:56:42 lié. Et puis,
00:56:44 ensuite, on a abordé un petit peu
00:56:46 d'autres questions, notamment
00:56:48 la question du consentement, parce que
00:56:50 c'est quelque chose qui me semble important, je pense que
00:56:52 c'est pas mal
00:56:54 d'expliquer aux petits garçons
00:56:56 ce que c'est que le consentement, que
00:56:58 quand une fille dit non, c'est non, voilà.
00:57:00 C'est pas un "oui, caché", comme on entend parfois
00:57:02 dire de manière
00:57:04 un petit peu
00:57:06 légèrement maladroite.
00:57:08 Voilà, donc il y avait cette question-là, et puis
00:57:10 il y a eu aussi, l'autre jour,
00:57:12 on était, il n'avait pas
00:57:14 école le lendemain, donc il avait autorisation de regarder
00:57:16 un petit peu la télévision, et on est tombé sur
00:57:18 une émission sur TMC,
00:57:20 l'émission
00:57:22 d'une membre, une membre de l'équipe
00:57:24 de Yann Barthès
00:57:26 sur TMC,
00:57:28 une émission
00:57:30 sur le plaisir féminin,
00:57:32 et on est tombé dessus
00:57:34 par hasard, vraiment, c'était
00:57:36 la télévision était
00:57:38 en fond, et
00:57:40 elle a commencé à parler du clitoris, donc
00:57:42 bon, papa,
00:57:44 qu'est-ce que c'est que ça ?
00:57:46 Et je lui ai dit,
00:57:48 "ben écoute, tu restes, et puis tu regardes l'émission
00:57:50 avec nous", et il a été
00:57:52 question de cette dame, cette chercheuse, Odile Fillot,
00:57:54 qui a été la première
00:57:56 chercheuse à
00:57:58 mettre à disposition un accès libre
00:58:00 et imprimable en 3D
00:58:02 un clitoris, en taille réelle,
00:58:04 voilà, et
00:58:06 qui se bat pour essayer
00:58:08 de faire comprendre ce que c'est,
00:58:10 ce qui n'est pas
00:58:12 une mince affaire, manifestement,
00:58:14 parce que c'est encore relativement
00:58:16 méconnu, je crois, le plaisir féminin,
00:58:18 il me semble. - Oui, enfin
00:58:20 en même temps, Odile
00:58:22 Buisson, je la connais, je vois très bien
00:58:24 de... c'est compliqué, parce que c'est
00:58:26 pas non plus, à mon avis,
00:58:28 formidable de montrer
00:58:30 le clitoris en 3D pour expliquer
00:58:32 comment fonctionne la sexualité
00:58:34 féminine.
00:58:36 Bon, après, je sais pas ce que vous en pensez, Guillaume
00:58:38 de Brébisson, mais c'est
00:58:40 pas... enfin, je suis pas sûr
00:58:42 que ce soit si parlant
00:58:44 pour... vous êtes
00:58:46 d'accord ou pas ? - Moi je trouve
00:58:48 que c'est... excusez-moi,
00:58:50 je trouve que la démarche est
00:58:52 intéressante parce qu'elle est scientifique,
00:58:54 et c'est... c'est... c'est Madame
00:58:56 Fillot, elle est moins militante que scientifique.
00:58:58 - Oui,
00:59:00 non mais Odile Buisson, elle a fait
00:59:02 un travail remarquable, et c'est tout à fait...
00:59:04 enfin, je sais pas, parce que vous avez pas l'air
00:59:06 de parler de la même Odile que moi, je me
00:59:08 trompe peut-être, Samuel ?
00:59:10 C'était Odile Buisson ou pas ?
00:59:12 - Il me semble que c'est Odile Fillot,
00:59:14 mais peut-être qu'elle a changé de nom, je sais pas...
00:59:16 - Bon, bref, toujours est-il
00:59:18 que, si vous voulez, ce qu'il faut
00:59:20 bien comprendre, c'est que c'est interne
00:59:22 cette histoire de racine du clitoris.
00:59:24 C'est interne, et quelque part,
00:59:26 ça concerne le vagin. Et donc,
00:59:28 en montrant le clitoris de cette manière-là,
00:59:30 quelque part, on donne, pour des gens
00:59:32 qui sont pas adultes,
00:59:34 vous, Samuel, vous connaissez les femmes, je pense que vous avez
00:59:36 à peu près su remettre le...
00:59:38 le schéma en place,
00:59:40 si je puis dire. Mais pour des très jeunes
00:59:42 qui connaissent pas,
00:59:44 notamment pour les garçons,
00:59:46 vous voyez, ça leur donne l'impression
00:59:48 qu'ils vont trouver le clitoris
00:59:50 presque... Vous voyez ce que je veux dire ?
00:59:52 - Oui, oui.
00:59:54 - Mais c'est encore... Allez-y,
00:59:56 Guillaume, je vous en prie. - Oui, ce qui me semble
00:59:58 le plus important, quand on veut
01:00:00 parler
01:00:02 tranquillement, ouvertement et simplement
01:00:04 de sexualité avec
01:00:06 son garçon de
01:00:08 12 ans, c'est
01:00:10 vraiment de lui
01:00:12 faire passer le message que
01:00:14 lorsqu'on fait l'amour,
01:00:16 chacun des deux cherche à donner du plaisir
01:00:18 à l'autre. Et que pour
01:00:20 donner du plaisir à un homme,
01:00:22 eh bien, il y a le sexe masculin,
01:00:24 qui a l'avantage d'être
01:00:26 assez clairement visible,
01:00:28 on sait où il est,
01:00:30 et puis pour donner du plaisir
01:00:32 à la femme, il y a le sexe féminin,
01:00:34 et il y a des aspects du sexe féminin
01:00:36 qui sont un petit peu
01:00:38 cachés. Mais justement, c'est rigolo,
01:00:40 ça fait... ça permet
01:00:42 d'avoir comme
01:00:44 une exploration à faire,
01:00:46 et on peut jouer avec ça,
01:00:48 etc. Et effectivement,
01:00:50 les informations
01:00:52 trop techniques
01:00:54 peuvent
01:00:56 peut-être inhiber ce
01:00:58 désir de découverte,
01:01:00 de jeu, de plaisir,
01:01:02 qui est vraiment au cœur
01:01:04 de la sexualité.
01:01:06 J'aime beaucoup cette phrase qui est "la sexualité,
01:01:08 c'est innocent".
01:01:10 La sexualité, c'est jouer avec le corps
01:01:12 de l'autre. Et à 12 ans,
01:01:14 on comprend ce que c'est, jouer.
01:01:16 Voilà, ça, ça me semble
01:01:18 la bonne direction
01:01:20 dans laquelle aller.
01:01:22 Après, c'est chouette de voir que vous ne
01:01:24 que vous ne
01:01:26 cachez pas l'information quand elle est là.
01:01:28 Et ça, je trouve que c'est vraiment très positif
01:01:30 aussi. Bien des parents
01:01:32 auraient pu, en tombant sur cette émission, dire,
01:01:34 par exemple, "ça te concerne pas",
01:01:36 "c'est pas pour toi", etc.
01:01:38 Et vous, au contraire, vous dites "bah tiens,
01:01:40 écoute, puisque tu es là, on va regarder ça ensemble".
01:01:42 Oui, ça, c'est chouette.
01:01:44 C'est vraiment chouette.
01:01:46 Et puis ça montre que vous n'avez pas été gêné. Et ça, c'est super
01:01:48 important parce que les enfants
01:01:50 sentent quand tout d'un coup le parent est gêné
01:01:52 quand il a posé la question
01:01:54 "c'est quoi le quitterisme, papa ? Vous n'avez pas été gêné".
01:01:56 Donc ça, c'est une information
01:01:58 qu'il reçoit 5 sur 5
01:02:00 et c'est vraiment intéressant. Et puis bravo
01:02:02 parce que vous avez abordé la question du consentement.
01:02:04 Alors je précise, dans votre livre,
01:02:06 Guillaume, vous abordez aussi
01:02:08 le consentement. Et je crois
01:02:10 que c'est vraiment
01:02:12 un sujet essentiel
01:02:14 parce que, que ce soit
01:02:16 pour les filles ou pour les garçons d'ailleurs,
01:02:18 si on leur
01:02:20 en parle en amont de leur sexualité,
01:02:22 ça sera quelque chose d'assez
01:02:24 évident et naturel pour eux,
01:02:26 ce qui n'était pas le cas, évidemment,
01:02:28 des générations précédentes.
01:02:30 Merci Samuel, en tout cas.
01:02:32 Je vous en prie.
01:02:34 Merci de votre témoignage. Et bravo.
01:02:36 On continue avec le Love Conseil. C'est un Love Conseil exprès
01:02:38 pour vous, Guillaume de Brébisson.
01:02:40 Comment développer son imaginaire érotique ?
01:02:42 Je sais que vous y tenez beaucoup et ce sera
01:02:44 le Love Conseil dans un instant. Et vos questions,
01:02:46 vos témoignages, c'est toujours sur
01:02:48 Sud Radio, 0826 300 300.
01:02:50 À tout de suite.
01:02:52 Alors Guillaume de Brébisson, tout à l'heure, vous le disiez,
01:03:02 une masturbation mécanique,
01:03:04 ça coupe un peu l'imaginaire érotique
01:03:06 et je propose
01:03:08 donc maintenant ce Love Conseil
01:03:10 comment développer son imaginaire érotique
01:03:12 et vous avez tout à fait
01:03:14 intérêt à en rajouter
01:03:16 dans tout ce que je vais dire. Alors dans le mot
01:03:18 imaginaire, justement,
01:03:20 il y a le mot image
01:03:22 et on va partir de ça.
01:03:24 On est entouré d'images, on est entouré
01:03:26 de symboles, on rêve,
01:03:28 on imagine aussi
01:03:30 et pourquoi pas imaginer aussi
01:03:32 notre sexualité, pourquoi pas remettre
01:03:34 en marche ce petit moteur
01:03:36 intérieur,
01:03:38 pas quand on fait l'amour,
01:03:40 n'importe quand, pourquoi pas quand on est dans un
01:03:42 embouteillage, quand on est
01:03:44 en train de se promener, on peut tout d'un coup
01:03:46 se dire "ah bah tiens,
01:03:48 qu'est-ce que je pourrais imaginer
01:03:50 et même visualiser
01:03:52 ce qu'on pourrait imaginer.
01:03:54 Après, évidemment,
01:03:56 donc ça c'est déjà la première proposition que je fais
01:03:58 mais qui est peut-être pas facile pour tout le monde parce qu'il faut
01:04:00 avoir un peu d'imagination.
01:04:02 Donc pour ceux qui n'y arrivent pas, il faut copier.
01:04:04 Alors évidemment on pense
01:04:06 aux ouvrages un peu érotiques,
01:04:08 aux films érotiques,
01:04:10 etc. mais on peut aussi
01:04:12 copier avec
01:04:14 des histoires qui ne sont pas sexuelles
01:04:16 et imaginer,
01:04:18 si vous avez regardé un film d'amour
01:04:20 par exemple, imaginer comment
01:04:22 ces deux personnes qui s'aiment dans le film
01:04:24 pourraient se retrouver sexuellement.
01:04:26 Alors c'est pas si difficile
01:04:28 que ça et vous pourriez même l'imaginer
01:04:30 en couple, Guillaume de Brabisson.
01:04:32 C'est quelque chose qu'on
01:04:34 pourrait tout à fait... On a regardé un film
01:04:36 où il y a eu une histoire d'amour
01:04:38 entre deux personnes et bien on peut
01:04:40 ensemble, tous les deux, imaginer comment
01:04:42 ça se terminerait sous la couette.
01:04:44 Je trouve que c'est une idée absolument merveilleuse
01:04:48 et je pense qu'on va essayer ça dès ce soir à la maison.
01:04:50 Imaginer
01:04:52 à deux,
01:04:54 je trouve que c'est extrêmement
01:04:56 créatif et que ça peut
01:04:58 effectivement nous emmener très très loin
01:05:00 et sans doute
01:05:02 assez vite.
01:05:04 Je crois que ça peut être une...
01:05:06 Une belle idée et puis ça permet
01:05:08 aussi de découvrir comment l'autre
01:05:10 imagine et ce sera forcément différemment
01:05:12 de nous. Alors après
01:05:14 il y a évidemment les confidences qu'on entend
01:05:16 sur Sud Radio, je sais que ça peut
01:05:18 laisser, un petit peu faire fonctionner
01:05:20 votre imaginaire et puis
01:05:22 il y a aussi autre chose qui est importante et qu'on oublie
01:05:24 c'est les souvenirs,
01:05:26 c'est les bons moments
01:05:28 de notre sexualité
01:05:30 qu'on peut se remémorer,
01:05:32 notamment le soir avant de s'endormir, ce qui fait
01:05:34 que ça réactive la libido,
01:05:36 ça permet à nouveau
01:05:38 d'avoir du désir
01:05:40 qui vient de soi
01:05:42 pour éventuellement un autre
01:05:44 partenaire que celui avec qui on a eu des bons
01:05:46 souvenirs. Donc ça c'est aussi un petit truc
01:05:48 qui marche bien.
01:05:50 Après, évidemment, on peut parler
01:05:52 de fantasmes, même si
01:05:54 on ne passe pas à l'acte.
01:05:56 Et puis je crois aussi qu'il y a le
01:05:58 symbolisme. Il y a beaucoup d'objets dans la
01:06:00 vie courante qui peuvent être des
01:06:02 symboles phalliques, donc en forme
01:06:04 de pénis, mais qui sont aussi des symboles
01:06:06 féminins. Aujourd'hui, au printemps,
01:06:08 on voit toutes les fleurs qui sont en train de
01:06:10 s'ouvrir et ça fait évidemment penser
01:06:12 à des sexes féminins. Donc amusez-vous
01:06:14 à regarder autour de vous et divaguez
01:06:16 sans complexe, sans tabou,
01:06:18 ça va aussi faire fonctionner votre
01:06:20 libido. Vous voyez, là, moi par exemple, je suis en train de
01:06:22 parler devant un micro, c'est un
01:06:24 objet évidemment phallique, en plus
01:06:26 il est recouvert de sabonnette, on pourrait imaginer que
01:06:28 c'est le préservatif. Vous voyez, c'est
01:06:30 comme ça qu'on fait fonctionner
01:06:32 son imaginaire, c'est en osant
01:06:34 aller plus loin que la
01:06:36 réalité, évidemment. Et puis
01:06:38 pour ceux qui auraient du mal,
01:06:40 osez aussi prononcer des mots
01:06:42 sexes, osez
01:06:44 prononcer clitoris, pénis,
01:06:46 vagin et je ne sais quoi d'autre.
01:06:48 Et répétez-le,
01:06:50 répétez-les ces mots, même si
01:06:52 vous êtes, surtout
01:06:54 si vous êtes seul, sans
01:06:56 vous sentir gêné puisque vous êtes seul justement
01:06:58 et vous verrez que ça libère aussi
01:07:00 parce que beaucoup de personnes qui ont du mal
01:07:02 avec l'imaginaire érotique, c'est parce
01:07:04 qu'ils sont un peu bloqués dans leur
01:07:06 dans leur sexualité, ils sont un peu
01:07:08 gênés parce que dans leur
01:07:10 éducation on n'a pas tellement prononcé ces mots-là
01:07:12 mais il faut libérer,
01:07:14 il faut libérer tout ça. Guillaume
01:07:16 de Brémisson, c'est déjà pas mal de conseils que j'ai donnés
01:07:18 mais je suis sûre que vous en avez d'autres encore à donner.
01:07:20 Moi j'aime beaucoup tout ce que vous avez
01:07:22 dit, alors comme j'ai
01:07:24 de l'imagination personnellement, ça m'en a
01:07:26 évoqué d'autres,
01:07:28 je pense au fait
01:07:30 par exemple de lire des
01:07:32 textes érotiques à haute voix
01:07:34 parce que le fait de lire
01:07:36 active l'imaginaire,
01:07:38 c'est très différent que de
01:07:40 regarder.
01:07:42 Et puis vous avez
01:07:44 parlé de se remémorer
01:07:46 ses bons souvenirs sexuels,
01:07:48 ça c'est un conseil que je
01:07:50 donne aux couples,
01:07:52 racontez-vous régulièrement
01:07:54 vos meilleurs moments de sexualité
01:07:56 entre vous, évidemment.
01:07:58 Racontez pas à votre
01:08:00 compagne ou à votre épouse les meilleurs moments
01:08:02 de sexualité que vous avez eus avec quelqu'un d'autre.
01:08:04 Avec les ex, non ça va.
01:08:06 Sauf si vous avez envie
01:08:08 d'une scène de jalousie.
01:08:10 Voilà, alors ça c'est différent
01:08:12 mais c'est plus le même objectif
01:08:14 et si vous restez dans l'objectif
01:08:16 d'activer votre sexualité
01:08:18 par votre imaginaire,
01:08:20 en racontant cette
01:08:22 histoire, vous refondez le mythe
01:08:24 de votre couple et vous redonnez
01:08:26 envie tout simplement de revivre
01:08:28 toutes ces choses merveilleuses
01:08:30 ensemble.
01:08:32 Avec tout ça, si vous n'arrivez pas à refaire
01:08:34 fonctionner votre libido, moi je ne sais plus ce qu'on peut faire.
01:08:36 Bonjour Florence.
01:08:38 Oui, bonjour Brigitte,
01:08:40 bonjour Guillaume.
01:08:42 Merci de
01:08:44 nous témoigner.
01:08:46 Votre relation à votre fille qui a 14 ans
01:08:48 et avec qui ça fonctionne
01:08:50 très très bien je crois.
01:08:52 Oui, écoutez, ça se passe plutôt bien.
01:08:54 La communication
01:08:56 des gens en général ça se passe pas trop mal.
01:08:58 Et au niveau de la sexualité,
01:09:00 écoutez, on en discute.
01:09:02 Voilà,
01:09:04 j'essaie tant que je peux
01:09:06 de répondre à ces questions et
01:09:08 des fois par le biais de
01:09:10 certaines séries que l'on peut regarder
01:09:12 ensemble, des séries pour ados bien sûr,
01:09:14 que l'on peut regarder ensemble ou des
01:09:16 films, voilà.
01:09:18 Des fois elle a des questionnements et c'est vrai que l'on en parle.
01:09:20 On en discute.
01:09:22 Là dernièrement,
01:09:24 c'était pareil, c'était une série
01:09:26 où la jeune fille
01:09:28 elle allait avoir son premier
01:09:30 rapport avec un garçon, elle en avait très envie,
01:09:32 elle en parlait à ses parents et ses parents ils faisaient tout
01:09:34 pour l'en dissuader
01:09:36 et du coup ça nous a permis
01:09:38 d'en discuter toutes les deux
01:09:40 et c'est vrai que
01:09:42 on en parle.
01:09:44 Oui, on en parle sans tabou, c'est vrai
01:09:46 que c'est plutôt pas mal.
01:09:48 - Alors déjà
01:09:50 c'est bien de regarder avec
01:09:52 elle des choses de son âge parce que
01:09:54 ça montre que vous vous intéressez
01:09:56 à ce qu'il intéresse. Et ça c'est
01:09:58 quelque chose que ne savent
01:10:00 pas faire tous les parents. Donc ça c'est bien, bravo.
01:10:02 Et puis...
01:10:04 Oui, allez-y Florence, pardon.
01:10:06 - Oui, c'est le fait aussi
01:10:08 avec son papa on est séparés
01:10:10 depuis deux temps
01:10:12 et c'est vrai que on est en garde
01:10:14 alternée et puis le fait
01:10:16 que le soir on soit toutes les deux
01:10:18 oui, je m'intéresse. Et puis
01:10:20 après quelque part je me dis que je suis une grande enfant
01:10:22 encore donc
01:10:24 je regarde les séries
01:10:26 avec elle et c'est sympa.
01:10:28 - Non mais ça c'est bien. Et elle vous
01:10:30 pose des questions. Donc si l'enfant
01:10:32 enfin l'ado en l'occurrence puisqu'elle a
01:10:34 14 ans vous pose des questions
01:10:36 c'est que quelque part elle a confiance
01:10:38 et ça prouve
01:10:40 que ça va bien entre vous. Il y a des questions
01:10:42 parfois qui vous étonnent.
01:10:44 - Alors là dernièrement
01:10:46 il y a eu... alors elle m'a
01:10:48 dit quelque chose qui n'était pas une question
01:10:50 mais c'est rigolo.
01:10:52 Elle m'a dit "maman,
01:10:54 pareil une série". Alors là c'était une série
01:10:56 plutôt que moi j'aimais bien mais
01:10:58 tout à fait forte, quelque chose de très
01:11:00 fort. Et puis du coup
01:11:02 c'était dans la série "Une dame" et puis il y avait
01:11:04 un petit peu deux hommes qui l'incourtisaient.
01:11:06 Donc c'était rigolo, ils faisaient tout un effort pour la saisir
01:11:08 donc on parlait aussi de séduction, tout ça.
01:11:10 Et elle me dit
01:11:12 "tu sais maman, qu'il y a des gens, des fois
01:11:14 ils sont en trouble". Oh mais là
01:11:16 j'étais scotché quoi.
01:11:18 Là j'étais mais scotché quoi.
01:11:20 Je dis "oui oui, je sais que ça peut exister
01:11:22 bon je n'en connais pas forcément mais
01:11:24 je sais que ça peut exister
01:11:26 mais j'étais scotché parce que
01:11:28 parce qu'en fait je me rends compte
01:11:30 qu'ils en parlent souvent tout entre copains, copines
01:11:32 des réseaux sociaux
01:11:34 enfin c'est clairement
01:11:36 les adultes d'aujourd'hui, clairement non.
01:11:38 Moi je n'ai pas souvenir d'avoir eu ce genre
01:11:40 de discussion avec mes parents mais du tout
01:11:42 vraiment, c'est rigolo.
01:11:44 - Peut-être,
01:11:46 c'est intéressant ce que vous dites parce qu'en effet
01:11:48 il y a des troubles mais c'est
01:11:50 une minorité et peut-être que l'erreur
01:11:52 l'erreur actuelle c'est
01:11:54 qu'on met un peu trop en avant
01:11:56 tout ce qui est finalement assez
01:11:58 assez
01:12:00 minoritaire
01:12:02 et qui finalement, oui assez rare, merci
01:12:04 Guillaume, et qui finalement
01:12:06 interpelle les ados
01:12:08 parce que bon, nous aussi
01:12:10 quelque soit notre génération
01:12:12 dès qu'on entendait quelque chose qui était
01:12:14 nouveau, surprenant
01:12:16 ça nous intéressait.
01:12:18 Donc ça c'est pas surprenant
01:12:20 mais c'est peut-être pas forcément
01:12:22 une très bonne chose parce que ça
01:12:24 banalise des choses qui sont finalement
01:12:26 assez marginales
01:12:28 non Guillaume ?
01:12:30 - Oui, après c'est surtout qu'elle
01:12:32 me demandait si je savais
01:12:34 oui pardon.
01:12:36 - Je vous en prie. Ce que vous dites
01:12:38 me fait penser
01:12:40 au fait qu'il y a aujourd'hui
01:12:42 parmi les jeunes générations
01:12:44 des gens
01:12:46 qui ont envie de tout essayer
01:12:48 d'essayer l'homosexualité, d'essayer
01:12:50 l'hétérosexualité, d'essayer la bisexualité
01:12:52 d'essayer les orgies, d'essayer
01:12:54 l'héritier au DCG, à la moire
01:12:56 à DCG, etc.
01:12:58 Et en fait
01:13:00 il y a une espèce de piège
01:13:02 là-dedans parce que bien sûr
01:13:04 on a le droit de tout faire du moment
01:13:06 que le consentement de tous est acquis
01:13:08 il n'y a pas de
01:13:10 manière idéale
01:13:12 qui serait une sorte de recette
01:13:14 du bonheur et qu'il faudrait absolument appliquer
01:13:16 mais en même temps
01:13:18 finalement
01:13:20 là où on trouve son contentement
01:13:22 et où on peut approfondir
01:13:24 sa relation avec l'autre
01:13:26 et où on peut trouver
01:13:28 un épanouissement supérieur
01:13:30 c'est souvent dans une relation de longue durée
01:13:32 avec une seule personne
01:13:34 c'est peut-être moins glamour
01:13:36 que
01:13:38 toutes ces choses rares qui nous sont
01:13:40 présentées comme par exemple les couples
01:13:42 dont vous parliez
01:13:44 mais c'est important de le dire aussi
01:13:46 - Oui, après là en l'occurrence
01:13:48 elle me demandait si je savais que ça existait
01:13:50 c'est ça qui était rigolo
01:13:52 c'était vraiment bien
01:13:54 elle me demandait si je savais que ça existait
01:13:56 c'était drôle
01:13:58 - Mais dans quel sens
01:14:00 vous pensiez qu'elle voulait voir
01:14:02 si elle pouvait vous apprendre quelque chose ?
01:14:04 - Oui, je pense
01:14:06 oui, oui, oui, voilà
01:14:08 et puis dans le sens, c'est que quand même
01:14:10 moi je me suis dit
01:14:12 je ne pense pas que j'aurais osé
01:14:14 avoir ce genre de conversation avec mes parents
01:14:16 et quelque part j'ai trouvé ça positif
01:14:18 dans le sens qu'elle
01:14:20 ait confiance
01:14:22 après elle ne parlait pas de sa sexualité
01:14:24 à elle, c'était en général
01:14:26 c'est maman que ça peut
01:14:28 après elle, au niveau des garçons
01:14:30 voilà, elle
01:14:32 clairement, elle m'a dit
01:14:34 "tu sais maman, je n'ai jamais fait de bisous à un garçon"
01:14:36 il y a peut-être des fois, ça m'est arrivé
01:14:38 qu'un ou deux garçons me plaisent
01:14:40 mais je n'ai jamais passé le cap
01:14:42 - Mais Florence
01:14:44 j'ai une idée qui me vient
01:14:46 et je voudrais la partager
01:14:48 avec tous ceux qui nous écoutent
01:14:50 je pense que ce qui est important
01:14:52 dans ce cas-là, voyez, quand elle vous dit
01:14:54 "tu sais maman ce que c'est ?
01:14:56 un trouble"
01:14:58 ça la questionne
01:15:00 et ce qui est intéressant, ce serait de comprendre
01:15:02 pourquoi ça la questionne
01:15:04 et dans ces cas-là, c'est toujours intéressant
01:15:06 quelle que soit
01:15:08 la question que pose l'enfant
01:15:10 mais dans un cas comme celui-là
01:15:12 je pense que c'est intéressant
01:15:14 de lui dire
01:15:16 "mais toi, qu'est-ce que tu en penses ?"
01:15:18 et à ce moment-là, vous saurez
01:15:20 pourquoi elle vous pose la question
01:15:22 - Oui, tout à fait
01:15:24 de rebondir sur...
01:15:26 - "et toi, qu'est-ce que tu en penses ?"
01:15:28 c'est tout simple à dire et vous verrez qu'à ce moment-là
01:15:30 la parole de votre enfant se libère
01:15:32 et ça peut vouloir dire quelque chose
01:15:34 qui l'interpelle par rapport
01:15:36 justement à votre histoire familiale
01:15:38 - Oui, peut-être, je pense que vous avez raison
01:15:40 c'était peut-être dans ce...
01:15:42 parce qu'en fait, du coup, bon mais
01:15:44 leur papa a une compagne
01:15:46 ils vivent en famille
01:15:48 et moi je suis célibataire
01:15:50 voilà, je dégage de ma mère
01:15:52 - Et ça peut vouloir dire
01:15:54 "mais finalement, pourquoi t'irais pas
01:15:56 revivre avec papa ?"
01:15:58 et ça...
01:16:00 et voyez ce que je veux dire. Je dis pas que c'est ça
01:16:02 attention, Florent, je suis pas en train
01:16:04 de dire que c'est ça
01:16:06 mais ça peut la questionner
01:16:08 c'est toujours...
01:16:10 - C'est assez rare qu'on pose une question
01:16:12 à son parent totalement anodine
01:16:14 hein, Guillaume de Brébisson ?
01:16:16 - Oui, c'est ça, il y a toujours
01:16:18 quelque chose derrière, il y a toujours
01:16:20 une motivation, quoi. En tous les cas
01:16:22 on ressent une grande complicité
01:16:24 entre vous deux et
01:16:26 comme vous le disiez, cette complicité-là
01:16:28 c'était rare qu'on l'ait
01:16:30 lorsque nous, nous étions enfants
01:16:32 ou adolescents, avec nos parents
01:16:34 et je trouve que c'est une
01:16:36 belle réussite, quoi, de pouvoir
01:16:38 comme vous le faites
01:16:40 parler ouvertement et tranquillement
01:16:42 de questions d'amour et de sexualité
01:16:44 avec votre fille de 14 ans
01:16:46 mais je suis
01:16:48 tout à fait d'accord avec Brigitte
01:16:50 sur le fait que ce qui est important, c'est d'essayer
01:16:52 de comprendre
01:16:54 ce qu'elle veut vous dire et du coup
01:16:56 de lui poser la question
01:16:59 "Oui, et toi, qu'est-ce que tu en penses ?
01:17:01 Pourquoi tu parles de ça ?
01:17:03 Qu'est-ce que tu trouves intéressant
01:17:05 là-dedans ?" etc.
01:17:07 Plus vous
01:17:09 ouvrirez l'espace
01:17:11 pour qu'elle puisse, elle, s'exprimer
01:17:13 et plus
01:17:15 votre complicité s'approfondira
01:17:17 et plus votre éducation
01:17:19 sera positive
01:17:21 pour elle, je pense.
01:17:23 - Et en tout cas
01:17:25 ça fait plaisir
01:17:27 à entendre. Bon, alors
01:17:29 après, on a
01:17:31 c'est un peu faussé
01:17:33 Guillaume de Bremisson parce qu'on a que des
01:17:35 auditeurs qui savent
01:17:37 parler avec leurs enfants
01:17:39 mais c'est des auditeurs qui nous écoutent. Alors forcément
01:17:41 ils sont un peu plus ouverts
01:17:43 à tout ça que peut-être
01:17:45 la majorité des Français. Allez, on fait
01:17:47 une petite pause, on se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
01:17:49 - Et c'est avec Catherine
01:18:01 que nous allons conclure Guillaume de Bremisson.
01:18:03 Je rappelle le titre de votre livre
01:18:05 "De l'amour du couple et de la sexualité"
01:18:07 "Lettre à mon fils", c'est aux éditions
01:18:09 First et pourquoi pas
01:18:11 écrire une lettre
01:18:13 à son ado
01:18:15 et si vous avez besoin, vous pouvez vous
01:18:17 inspirer du livre de Guillaume de Bremisson
01:18:19 je suis sûre que vous trouverez
01:18:21 tous les éléments. Bonjour Catherine.
01:18:23 - Oui, bonjour Brigitte,
01:18:25 bonjour Guillaume.
01:18:27 Alors moi, l'écoute de cette
01:18:29 émission m'a fait questionner ma pratique.
01:18:31 C'est vrai que je ne m'étais jamais interrogée
01:18:33 sur comment parler
01:18:35 de ces sujets-là avec mes enfants.
01:18:37 C'est venu naturellement.
01:18:39 Ma posture de maman, c'est
01:18:41 l'idée d'être à la fois
01:18:43 une oreille
01:18:45 et un cerveau
01:18:47 et des bras en cas de chagrin, parce qu'il n'y a pas
01:18:49 que le côté
01:18:51 soterie et physiologique,
01:18:53 il y a aussi le côté affectif
01:18:55 à entretenir, à cultiver.
01:18:57 Donc je voulais être un refuge
01:18:59 à une personne ressource. Par contre,
01:19:01 je n'ai jamais devancé l'appel.
01:19:03 Mes enfants savent qu'ils peuvent me poser des questions
01:19:05 qu'ils veulent, sur les sujets qu'ils veulent.
01:19:07 J'ai souvenir
01:19:09 d'une fois où petit,
01:19:11 mon aîné qui est maintenant 28 ans,
01:19:13 devait avoir 7-8 ans,
01:19:15 il m'a demandé par l'intermédiaire
01:19:17 de sa soeur de lui acheter
01:19:19 le guide du lit sexuel de Titeuf
01:19:21 qui venait de sortir et qui était
01:19:23 en tête de gondole.
01:19:25 J'ai répondu à cette
01:19:27 chose-là, j'ai plus tard
01:19:29 répondu à un chagrin
01:19:31 aussi, à l'accueil d'un chagrin,
01:19:33 mais je n'ai jamais devancé l'appel.
01:19:35 Sauf pour une chose maintenant que je pense,
01:19:37 pour les préservatifs. C'est-à-dire
01:19:39 qu'à partir de 13 ans,
01:19:41 je leur ai dit
01:19:43 "Voilà, c'est là". Alors mon grand
01:19:45 a pris ça de haut en me disant "Non, non,
01:19:47 jamais de la vie". Et je lui ai dit
01:19:49 "Je n'ai qu'une réponse à te dire,
01:19:51 Jean-Pierre Moky, qui a été père
01:19:53 à 13 ans et demi. Donc voilà,
01:19:55 c'est là, je remettrai quand vous en aurez
01:19:57 besoin". Et ils l'ont tous su.
01:19:59 Ça a été quelque chose de naturel,
01:20:01 de pas tabou, et
01:20:03 en même temps de pas intrusif. Je ne me
01:20:05 serais pas sentie de devancer
01:20:07 l'appel. Voilà. - C'est trois
01:20:09 fils que vous avez, Catherine ? - Non, j'ai
01:20:11 deux fils et une fille. Ça a été pareil
01:20:13 pour ma fille. Oui, oui, au milieu.
01:20:15 Elle est au milieu, ma fille. Elle a 25 ans maintenant.
01:20:17 - D'accord. Donc ils sont déjà
01:20:19 grands, tous les trois. Mais
01:20:21 vous dites que vous vous êtes questionnée
01:20:23 pendant l'écoute de cette émission.
01:20:25 Qu'est-ce qui vous a questionnée ? - Oui. Ce qui m'a
01:20:27 questionné, c'est ce fait
01:20:29 d'aller au devant
01:20:31 des demandes. Voilà.
01:20:33 Je me suis dit "Peut-être que tu aurais
01:20:35 dû leur en parler parce qu'aujourd'hui,
01:20:37 les enfants sont confrontés
01:20:39 à de la pornographie".
01:20:41 Sur les écrans, un peu partout.
01:20:43 Et ce genre de choses, ça me
01:20:45 paraissait tellement loin
01:20:47 du milieu dans lequel
01:20:49 ils étaient, de leurs amis. Ce qui est sans doute
01:20:51 une erreur. Mais
01:20:53 je me rassure maintenant
01:20:55 à postériorité en me disant que je les ai armés
01:20:57 dans une
01:20:59 estime d'eux-mêmes et un respect
01:21:01 de l'autre qui fait que ça doit
01:21:03 quelque peu prémunir contre des
01:21:05 pratiques trop extrêmes.
01:21:07 - Oui, oui, vous avez
01:21:09 raison. On sait que les
01:21:11 dégâts de la pornographie sont plus
01:21:13 importants sur des enfants qui sont dans des
01:21:15 familles qui dysfonctionnent.
01:21:17 Quand les enfants sont dans
01:21:19 des familles où il y a de l'amour et du
01:21:21 respect, en général, ça fait moins de dégâts.
01:21:23 Mais ce qu'il faut savoir, Catherine,
01:21:25 vous, visiblement, vos enfants vont bien,
01:21:27 tout va bien,
01:21:29 je crois qu'il n'y a aucun souci à vous faire.
01:21:31 Mais ce qu'il faut savoir, quand même, c'est que
01:21:33 dans un sondage qui avait
01:21:35 été fait il y a déjà 4-5 ans,
01:21:37 je crois, à la question
01:21:39 qu'on posait aux parents "Est-ce que vos enfants
01:21:41 pourraient voir des images
01:21:43 pornographiques avant 12 ans ?"
01:21:45 Il y avait
01:21:47 80% au moins de parents qui répondaient
01:21:49 non. Malheureusement,
01:21:51 il y a
01:21:53 aujourd'hui énormément d'enfants de moins de
01:21:55 12 ans qui ont vu des images pornographiques.
01:21:57 Je crois que c'est presque 1 sur 2.
01:21:59 Donc on voit bien qu'en tant que parents,
01:22:01 on imagine toujours que pas nos
01:22:03 enfants. - Oui, mais en tant qu'enseignante,
01:22:05 je ne pouvais pas être leurrée sur cette
01:22:07 chose-là, parce que je le vois auprès de mes élèves,
01:22:09 y compris très jeunes.
01:22:11 Donc,
01:22:13 j'avais une vigilance,
01:22:15 c'est-à-dire que
01:22:17 de temps en temps, je ne disais pas que
01:22:19 j'étais intrusive, c'est que je lançais
01:22:21 j'habitais
01:22:23 et effectivement, je savais,
01:22:25 notamment au mois dernier qu'il y a 18 ans maintenant,
01:22:27 je sais très bien qu'il a vu le pire.
01:22:29 Mais il le met à distance
01:22:31 en disant "C'est pas mon truc".
01:22:33 Voilà. J'y suis allée,
01:22:35 les copains le faisaient, j'ai vu, c'est pas mon truc.
01:22:37 Et là, je me dis, il est quand même...
01:22:39 - Vous parlez d'enfants qui ont
01:22:41 27-28 ans, c'est-à-dire que
01:22:43 lorsqu'ils avaient entre
01:22:45 12 et 14 ans, on va dire,
01:22:47 c'était, dit-il,
01:22:49 il y a 14, 15 ou 16 ans,
01:22:51 c'est-à-dire au moment
01:22:53 où les grands tubes comme
01:22:55 Pornhub et tous les autres,
01:22:57 soit venaient de sortir,
01:22:59 soit n'étaient pas encore sortis.
01:23:01 Donc, en fait, c'est aux images
01:23:03 pornographiques qu'il y a aujourd'hui
01:23:05 pour notamment
01:23:07 les enfants de 19 ans, qui sont
01:23:09 les cibles les plus
01:23:11 problématiques aujourd'hui.
01:23:13 Cet accès
01:23:15 généralisé n'arrêtait pas
01:23:17 à l'époque. Donc,
01:23:19 même si la pornographie a toujours
01:23:21 été là, et la pornographie n'est pas un problème
01:23:23 en tant que tel, ce qui est un problème, c'est l'abus.
01:23:25 C'est tout ça.
01:23:27 Et c'est l'abus et c'est la confusion
01:23:29 avec la réalité.
01:23:31 C'est ça, les deux problématiques
01:23:33 de la pornographie, mais la pornographie en tant que tel,
01:23:35 elle n'est pas problématique
01:23:37 en tant que tel. Elle est utilisée
01:23:39 en un dos modéré.
01:23:41 Donc,
01:23:43 la situation n'était pas la même,
01:23:45 finalement, j'ai l'impression,
01:23:47 pour vos enfants, Catherine,
01:23:49 qu'elle ne l'est aujourd'hui, non ?
01:23:51 Oui, tout à fait. Alors, elle l'est quand même,
01:23:53 et ça explique que j'en ai parlé
01:23:55 au petit dernier, qui a 18 ans,
01:23:57 là, tout fraîchement. Donc, là,
01:23:59 j'ai bien vu la différence.
01:24:01 Par contre, je rebondirais
01:24:03 non pas en tant que maman, mais en tant qu'enseignante.
01:24:05 Effectivement, cette chose-là,
01:24:07 pour moi, cette intrusion
01:24:09 du porno, chez les plus jeunes,
01:24:11 je la vois dans mon
01:24:13 métier, puisque je suis dans le primaire,
01:24:15 et là, je trouve que l'on est très
01:24:17 défaillante dans les lieux d'accueil
01:24:19 de la parole de ces enfants-là.
01:24:21 Il n'y a pas de psy à l'école, il n'y a pas de possibilité
01:24:23 d'accès libre au psy,
01:24:25 et ce sont des tout-petits qui sont touchés,
01:24:27 même des maternels. Moi, j'ai eu des cas
01:24:29 de maternels dont
01:24:31 les propos montraient qu'ils avaient vu des choses
01:24:33 qui ne relevaient absolument pas
01:24:35 des dessins animés.
01:24:37 - Oui, mais je crois que
01:24:39 l'information doit vraiment passer.
01:24:41 Aujourd'hui, on n'a pas
01:24:43 d'autre solution que d'informer les
01:24:45 tout-petits, puisque de toute façon
01:24:47 la pornographie... - Absolument.
01:24:49 - Pour l'instant, c'est vrai que
01:24:51 on entend plutôt des gens qui voudraient
01:24:53 interdire la pornographie, mais
01:24:55 ce n'est pas possible.
01:24:57 Donc, il faut
01:24:59 oser aborder la question,
01:25:01 mais c'est vrai qu'on n'en est pas encore tout à fait là.
01:25:03 On va, comme toujours,
01:25:05 attendre qu'il y ait un peu plus de dégâts pour commencer
01:25:07 à faire quelque chose.
01:25:09 - Absolument, Brigitte.
01:25:11 En tout cas, c'est bien que vous
01:25:13 tiriez cette fenêtre d'alarmes
01:25:15 auprès du public. Voilà.
01:25:17 Merci pour eux et pour les enfants.
01:25:19 - Oui, mais c'est vrai qu'en tant que
01:25:21 parents, il faut être conscient qu'un enfant
01:25:23 va tomber sur des images
01:25:25 sans le vouloir.
01:25:27 C'est ça qui est
01:25:29 important à dire. C'est pas
01:25:31 ce qu'il va chercher. Parce que s'il va chercher,
01:25:33 il sait ce qu'il va chercher.
01:25:35 Mais quand il tombe sur des images
01:25:37 qui sont très crues,
01:25:39 voilà.
01:25:41 C'est donc important de lui dire,
01:25:43 d'aborder la question, de dire
01:25:45 "Tu sais, parfois, il y a des images
01:25:47 qui montrent
01:25:49 des choses entre adultes qui sont pas
01:25:51 réellement
01:25:53 de la sexualité.
01:25:55 Si tu es choqué, tu peux m'en parler."
01:25:57 C'est pas la peine d'en dire
01:25:59 plus, Guillaume de Brébisson.
01:26:01 C'est toujours de donner
01:26:03 ce message à un moment
01:26:05 donné à un enfant qui a
01:26:07 7-8 ans.
01:26:09 - Il faut rappeler d'une manière générale
01:26:11 aux enfants et aussi aux adolescents
01:26:13 qu'on peut toujours
01:26:15 éteindre. On peut toujours
01:26:17 éteindre un écran, on peut toujours
01:26:19 tourner le dos à quelque chose qui nous gêne.
01:26:21 L'autre chose, je crois,
01:26:23 pour les parents, c'est de se souvenir que
01:26:25 le problème que pose
01:26:27 la pornographie
01:26:29 vers les enfants est un problème
01:26:31 qui est lié beaucoup à l'usage
01:26:33 d'un téléphone portable.
01:26:35 En fait, des enfants qui ont un téléphone
01:26:37 portable plus tard que d'autres
01:26:39 sont des enfants qui sont moins
01:26:41 exposés que les autres
01:26:43 à la pornographie
01:26:45 des tubes.
01:26:47 Là aussi, il y a
01:26:49 une réflexion à mener. On voit aussi
01:26:51 aujourd'hui des enfants très très jeunes
01:26:53 qui ont un
01:26:55 accès au téléphone portable
01:26:57 qui n'est pas souhaitable.
01:26:59 Mais c'est difficile
01:27:01 de réguler l'usage du portable
01:27:03 dans une famille. - C'est vrai.
01:27:05 C'est sur cette parole
01:27:07 que nous allons conclure cette émission
01:27:09 intéressante. Merci beaucoup, Guillaume
01:27:11 de Brébisson. Merci, Catherine,
01:27:13 d'avoir abordé cette question-là.
01:27:15 Tout de suite, vous retrouvez "C'est votre avenir"
01:27:17 et demain. Demain, nous serons avec
01:27:19 Robert Zuilli et nous allons essayer
01:27:21 de comprendre de quoi on parle quand on parle
01:27:23 de rancœur. La rancœur
01:27:25 qui peut être plus typiquement
01:27:27 féminine que masculine.
01:27:29 Vous en saurez plus
01:27:31 demain.

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