• il y a 2 ans
Vendredi 2 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Marc Effgen (Associé gérant, Clartan) , Aymeric Diday (Directeur de la gestion, Pergam) , Léa Dunand-Chatellet (Directrice de l'investissement responsable, DNCA Investments) et Alexandre Drabowicz (Directeur des investissements, Indosuez Wealth Management)

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Transcription
00:00 C'est reparti pour Smartbourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur
00:11 Bismarck, chaque jour à la mi-journée, 12h30-13h et en fin d'après-midi la grande édition
00:16 pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bismarck TV, émission que vous
00:21 retrouvez chaque jour en replay sur Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 Le sommaire de cette édition ce soir, le bilan d'une semaine macro qui aura été
00:31 dense en matière d'informations statistiques en Europe et aux Etats-Unis.
00:36 Dernière information en date, c'est le marché du travail américain qui reste particulièrement
00:42 solide.
00:43 Voilà plus d'un an que les chiffres de l'emploi mensuel aux Etats-Unis surprennent à la hausse.
00:48 Les chiffres qui ont été publiés en début d'après-midi pour le mois de mai ne font
00:53 pas exception à la règle avec même un écart par rapport aux attentes, par rapport au consensus
00:58 des économistes qui est spectaculaire.
01:00 Le consensus médian, moyen attendait 180-190 000 créations d'emplois aux Etats-Unis le
01:06 mois dernier.
01:07 On est à plusieurs écarts types au-dessus de cette moyenne puisque les Etats-Unis, en
01:12 première estimation en tout cas, ont créé 339 000 emplois au mois de mai.
01:16 Ce qui est un chiffre évidemment spectaculaire, peut-être même un des chiffres hors normes
01:21 qu'on peut avoir pour le marché du travail américain.
01:24 Le chiffre sera certes révisé au cours des prochaines semaines et des prochains mois
01:28 mais ça n'enlève rien à cette dynamique du marché du travail qui reste particulièrement
01:33 solide.
01:34 L'emploi aux Etats-Unis ne donne pas le sentiment en tout cas que l'économie américaine pourrait
01:38 plonger rapidement en récession.
01:41 Le voyage vers la récession américaine pourrait donc prendre encore un peu plus de temps que
01:46 prévu.
01:47 Vous aurez le détail des chiffres dans un instant avec Alex Nguyen.
01:50 Ce chiffre aura forcément des implications en matière de politique monétaire avec Aminima.
01:56 Un débat qui sera certainement très ouvert au sein du FOMC sur l'idée d'une pause ou
02:02 d'un nouvel ajustement à la hausse qui serait rendu nécessaire par ces chiffres d'emploi.
02:08 Les prochains meetings de Banque Centrale, Fed et BCE se tiendront dans deux semaines.
02:12 Maintenant, nous reviendrons également sur l'obsession du moment pour les investisseurs,
02:17 l'éventualité de l'IA Générative qui a d'ailleurs permis au Nasdaq de se décorréler
02:22 complètement de la tendance des marchés globaux tout au long du mois de mai avec une performance
02:26 spectaculaire tirée par une poignée de valeurs emblématiques des grands gagnants identifiés
02:32 de cet essor spectaculaire de l'IA Générative.
02:36 L'emblème, l'exemple parfait étant évidemment le groupe Nvidia qui a été le groupe vedette
02:43 au cours des dernières séances et des dernières semaines entraînant avec lui le Nasdaq vers
02:48 de nouveaux sommets récents.
02:50 Ce sera un des grands sujets de discussion avec nos invités de Planète Marché dans
02:53 quelques instants.
02:54 Et puis dans le dernier quart d'heure, comme chaque premier vendredi du mois, ce sera un
02:57 quart d'heure consacré à un cas d'analyse fondamental avec les équipes de Clartan associées.
03:02 Le cas ce mois-ci nous amènera à parler d'une société suédoise, MIPS, et nous entraînera
03:08 dans le monde des solutions de protection pour casque de vélo ou casque de chantier.
03:14 C'est Marc Evgen, associé gérant chez Clartan Associés qui sera avec nous à partir de
03:18 17h45 pour ce décryptage d'un cas d'investissement.
03:21 Mais d'abord les infos clés du jour sur les marchés en cette fin de séance en Europe.
03:36 Une tendance mon ami, chaque soir avec vous en ouverture des missions.
03:39 Alix Nguyen, après un mois de mai qui aurait été un mois de consolidation, le mois de
03:42 juin, depuis hier, a très bien démarré sur les marchés avec des indices actions en Europe
03:47 qui sont en belle hausse en cette fin de semaine.
03:49 Oui, le marché digère.
03:51 La nouvelle d'un marché du travail américain qui reste très robuste.
03:55 En mai, l'économie du pays a enregistré 339 000 nouveaux postes de travail.
04:00 C'est bien plus qu'anticipé.
04:02 Le taux de chômage s'est élevé à 3,7%.
04:05 Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3% d'un mois à l'autre.
04:11 On remarque que les rendements obligataires américains se tendent.
04:14 Et puis, autre conséquence directe, l'euro recule face au dollar.
04:17 Et puis, soulagement général quant au dossier du plafond de la dette américaine.
04:21 Le marché peut enfin clore le chapitre après l'adoption par le Sénat d'une loi bipartite.
04:27 Elle permet aux Etats-Unis d'éviter ce qui aurait été un premier défaut de paiement.
04:31 Côté valeurs américaines, la société Lulumoon Atletica bondit à Wall Street
04:36 grâce au relèvement de ses prévisions de vente et de bénéfices.
04:39 Dans son sillage, l'action Nike grimpe.
04:42 Et puis, on retiendra également le petit stress du jour
04:45 dans le monde des télécoms et des télécoms américains,
04:48 notamment avec le rapport qu'Amazon est en train de réfléchir à une offre de téléphonie mobile.
04:53 Oui, le groupe a pour projet de mettre en place une offre de téléphonie mobile
04:58 pour fidéliser ses membres Prime à bas coût, voire gratuitement.
05:02 Orange recule, mais la chute la plus impressionnante est à Francfort avec Deutsche Telekom.
05:08 BT Group et Telefonica reculent aussi.
05:11 En Europe, les immobilières sont dopées par les spéculations sur le groupe suédois SBB.
05:17 Selon Bloomberg, SBB en difficulté financière suscite l'intérêt de plusieurs investisseurs,
05:22 dont le gestionnaire d'actifs canadien Brookfield.
05:26 Le compartiment profite aussi des informations selon lesquelles
05:29 la Chine prépare de nouvelles mesures de soutien pour le marché immobilier.
05:33 Côté matières premières, enfin, les prix du pétrole poursuivent leur hausse
05:37 avant la très attendue réunion de l'OPEP+
05:40 et profitent du retour du goût du risque chez les investisseurs.
05:44 Le gaz, en revanche, reprend sa baisse.
05:46 Lundi, il y aura la publication des indices définitifs PMI d'activité
05:51 dans les services en Chine, en zone euro et aux Etats-Unis.
05:54 On suivra aussi les nouvelles annonces d'Apple.
05:57 Tendance, mon ami. Chaque soir, les infos clés de marché,
05:59 le résumé de la séance avec Alex Nguyen à 17h en direct dans Smartbourse sur Bsmart.
06:04 Pour décrypter les mouvements de la planète, marché,
06:17 Léa Dulance-Châtelet est avec nous ce soir,
06:18 directrice de l'investissement responsable de DNCA.
06:21 Bonsoir Léa.
06:22 Bonsoir.
06:22 Merci beaucoup d'être avec nous. Merci à Emeric Didet d'être ce soir en plateau également.
06:27 Bonsoir, Emeric.
06:27 Bonsoir, Grégoire.
06:28 Vous êtes directeur de la gestion de Pergam et à nos côtés, enfin,
06:31 Alexandre Drabovic, directeur des investissements d'Indos US Wealth Management.
06:35 Bonsoir, Alexandre.
06:36 Bonsoir, Grégoire.
06:36 Ravi de vous accueillir pour cette première participation à Planète Marché.
06:40 Vous avez droit à la parole pour commencer ce tour de table, Alexandre.
06:44 Je voulais qu'on dise un mot quand même de l'emploi américain,
06:47 de toute la série de données macro qu'on a pu avoir d'ailleurs côté américain
06:50 à deux semaines de la prochaine réunion et décision de la réserve fédérale américaine.
06:55 C'est vrai que sur le front de l'emploi, tout le monde attend de voir un refroidissement.
06:59 Non seulement il n'y a pas de refroidissement,
07:01 mais on a l'impression qu'on est toujours dans une forme de tension, voire de surchauffe.
07:05 En tout cas, en matière de création d'emploi dans ce rapport mensuel américain,
07:09 339 000 emplois créés, ça nous place quand même dans des chiffres qui restent relativement hors norme.
07:16 Il faut le dire, Alexandre.
07:17 Oui, tout à fait.
07:18 Alors, le résultat est spectaculaire.
07:19 Il y a des révisions ensuite également sur les séries précédentes.
07:23 Mais finalement, c'est l'un des rapports les plus bizarres qu'on ait connu de l'emploi ces derniers temps.
07:26 Parce qu'on parlait de ça, on a le taux de chômage qui a fortement progressé.
07:30 Alors, il a progressé de 3,4 à 3,7, ce qui, historiquement, reste très, très bas.
07:35 Malgré tout, avec une telle croissance du nombre d'emplois,
07:39 on peut se poser la question, comment peut-on avoir un taux de chômage qui augmente ?
07:43 Alors, l'une des théories, mais là, je pense qu'il y aura beaucoup d'économistes
07:45 qui vont écrire dans les jours à venir parce qu'en général, on trouve toujours la raison.
07:49 A postériori ?
07:50 Voilà, exactement.
07:50 Toujours plus facile.
07:51 Mais voilà, en discutant avec une de mes collègues américaines,
07:54 elle me disait, il y a peut-être aussi le fait que beaucoup d'Américains recherchent un second emploi
07:59 avec une certaine détérioration, finalement, de leurs conditions de salariés,
08:03 soit parce que l'inflation aujourd'hui veut dire que vous avez besoin de trouver un second job
08:08 pour augmenter votre pouvoir d'achat.
08:10 C'est l'une des thèses éventuellement retenues.
08:13 Mais moi, ce que je retiens quand même dans ce chiffre,
08:16 c'est qu'on a quand même une économie américaine extrêmement résiliente.
08:19 Le consommateur américain est très résilient.
08:22 Pourquoi ? Parce que l'adage aux États-Unis, c'est "j'ai un job, je suis heureux".
08:26 Et aujourd'hui, finalement, ça se concrétise dans une économie qui va plutôt bien.
08:30 On a totalement oublié le stress financier du mois de mars.
08:33 L'économie repart, les marchés financiers, évidemment, se portent bien.
08:36 Mais ça soulève, évidemment, la question des taux.
08:38 Oui, oui. Alors, bien sûr.
08:40 Non, mais sur le marché du travail, c'est intéressant.
08:41 Je regardais aussi... Alors, on regarde souvent aussi la participation au marché du travail.
08:47 Et on considère effectivement qu'elle n'est jamais revenue sur les niveaux d'avant Covid, etc.
08:51 On est à 62,6 pour la participation de la force de travail au marché de l'emploi américain.
08:57 Mais quand on regarde par segment de population, pour la population "prime age",
09:00 qui est vraiment le gros du marché du travail américain,
09:03 on est sur des taux de participation record qu'on n'a pas vus depuis 20 ans.
09:08 Quand on regarde aussi des données qualitatives par rapport au taux de chômage
09:12 chez les personnes latino ou chez les personnes afro-américaines,
09:16 qui sont mesurées très spécifiquement aux États-Unis,
09:19 le chômage des personnes afro-américaines aux États-Unis est au plus bas historique.
09:22 Il y a quand même une qualité, une inclusion, on va dire,
09:25 dans cette dynamique de l'emploi aux États-Unis qu'on n'a pas observée depuis des décennies, peut-être.
09:31 C'est vrai, mais on l'observe également quand on regarde le nombre d'emplois
09:34 qui sont actuellement ouverts aux États-Unis.
09:37 On est encore à 10 millions.
09:38 Alors certes, on est allé à 12 millions post-Covid,
09:41 mais on est largement au-dessus de la moyenne entre 6 et 8 millions qui étaient pré-Covid.
09:46 Donc on voit bien que finalement, le marché se porte bien.
09:48 Il y a énormément de créations aujourd'hui d'emplois.
09:52 Les employeurs aujourd'hui ne veulent pas se délester de leur force de travail
09:56 parce qu'ils ont peur finalement de ne pas pouvoir la récupérer plus tard.
09:58 Et c'est là où le phénomène est différent des récessions ou des ralentissements économiques pressants.
10:04 Est-ce qu'il y a d'autres données statistiques en provenance des États-Unis
10:09 qui viennent contrebalancer un petit peu le message que nous renvoie la photographie du marché du travail ?
10:16 Ou est-ce que forcément, la Fed va devoir rouvrir la question d'une nouvelle hausse de taux,
10:22 peut-être dès le prochain meeting de juin,
10:24 ou peut-être pour le meeting de juillet qui se tiendra les 25 et 26 juillet, Alexandre ?
10:28 Honnêtement, je pense que même la Fed ne le sait pas encore aujourd'hui.
10:32 Ils sont très humbles là-dessus et je pense qu'il y a deux raisons.
10:35 La première, c'est qu'effectivement on est une économie qui est résiliente.
10:38 Ça, elle doit s'en féliciter quelque part parce que ça fait partie de son mandat.
10:41 Ensuite, sur le front de l'inflation, on a quand même vu une certaine décélération s'opérer.
10:47 On l'a encore vu hier dans le dernier chiffre ISM sur la composante des prix.
10:51 Elle était en fort contractual.
10:52 Elle s'est effondrée.
10:53 Donc finalement pour elle, elle doit se dire, finalement j'ai peut-être terminé mon job.
10:56 Est-ce que je dois faire encore 25 BP peut-être au mois de juillet ?
10:59 En tout cas, le marché aujourd'hui, il se dit, ok, 50/50 pour le mois de juillet.
11:04 Pourquoi 50/50 ? Parce qu'on ne sait pas trop.
11:06 Donc on a une chance de le faire.
11:08 Nous, notre vue aujourd'hui chez Indos US, c'est que la Fed devrait plutôt être en position d'avoir atteint son plateau.
11:15 Parce qu'il ne faut pas oublier que quand même, on a eu une crise financière au mois de mars sans précédent.
11:20 Plus elle poussait d'intérêts trop élevés, plus elle va avoir un nouveau stress sur son système bancaire.
11:28 Et ça, la Fed, je pense que M. Powell aujourd'hui ne va pas très bien dormir la nuit.
11:32 Sa préoccupation numéro une avant l'inflation et le pan-emploi, c'est la stabilité financière.
11:37 Il l'a gagnée pour l'instant et elle est de retour.
11:39 Mais je ne pense pas qu'il ait envie de se retrouver dans le même schéma du mois de mars.
11:43 C'est quand même fascinant, Emeric.
11:44 Ça fait 12-18 mois qu'on essaye de capter le timing de la récession américaine.
11:52 12-18 mois qu'on reporte toujours un peu plus loin cette destination dans le temps.
11:56 C'est-à-dire que plus le temps passe, plus on est prudent avec cette idée de se dire qu'on reporte éternellement l'idée de la récession.
12:04 Mais bon, on a l'impression quand même que le voyage vers cette récession/soft landing
12:10 peut prendre encore un peu plus de temps que ce qu'on imaginait il y a encore quelques semaines.
12:14 Et c'est quelque part un peu une bonne nouvelle.
12:15 Ah bah, c'est une excellente nouvelle !
12:17 On a une économie qui est extrêmement vigoureuse aux Etats-Unis.
12:19 Parce qu'il faut bien voir aussi qu'ils ont mis en place beaucoup d'aides pour contrer l'inflation
12:24 en vue des ménages les plus pauvres.
12:27 Donc en fait, c'est ceux qui sont le plus aidés et ceux dont la consommation repart fortement à la hausse.
12:32 Donc ceux qui permettent de faire toute cette consommation qui tient aujourd'hui l'économie américaine.
12:37 Et c'est ça qui permet à l'économie d'avoir cette résilience qu'on connaît aujourd'hui
12:42 et qui en plus est aidée par un deuxième phénomène, qui est le phénomène des marchés financiers.
12:45 C'est auto-réalisateur, c'est clair, mais ça joue énormément aux Etats-Unis
12:49 puisque quand les marchés financiers vont bien, le consommateur qui a quand même puisé
12:54 pendant ces trois dernières années énormément dans son épargne,
12:57 aujourd'hui ce qu'il lui reste en tout cas d'épargne quand au moins ça va bien,
13:01 c'est une très bonne nouvelle pour soutenir l'économie américaine.
13:05 Donc aujourd'hui récession par récession, c'est très dur à dire.
13:08 Par contre, ce qu'on voit c'est qu'on arrive quand même, quoi qu'on en dise,
13:11 normalement à la fin de la période de hausse de taux.
13:15 Elle a été extrêmement rapide, d'une violence sans nom,
13:18 parce que ça n'est jamais arrivé qu'on monte les taux aussi vite, aussi fort aux Etats-Unis.
13:21 Ça a tenu, l'emploi a tenu, on le voit encore aujourd'hui, c'est génial.
13:25 L'emploi tient très très bien, on est sur des niveaux qu'on aurait tous rêvé d'avoir
13:29 avec une telle hausse de taux aussi rapide.
13:31 Donc pour nous, on est plutôt à se dire "next step"
13:35 et c'est ce que disent les marchés aujourd'hui.
13:36 Le marché américain qui continue de monter,
13:38 qui est aujourd'hui avec un ASDAC certes à 30% de hausse,
13:41 même un S&P presque à deux chiffres, il faut être clair,
13:46 le marché continue d'être très vigoureux parce qu'il regarde l'étape d'après.
13:48 L'étape d'après c'est quoi ?
13:49 C'est peut-être une micro-récession, peut-être un super soft lending,
13:54 mais en tout cas, pour le moment, l'économie va bien
13:56 et finalement on va s'en sortir.
13:59 Et ça veut dire qu'il y a un moment donné, on va commencer à parler,
14:01 le gros mot qui est aujourd'hui "baisse de taux".
14:04 Moi je ne pense pas que ce sera en contrairement à ce que beaucoup disent.
14:07 - Non, c'est un pricing de baisse de taux qui s'est quand même un peu épuisé,
14:11 un peu évaporé au fur et à mesure des données qu'on peut avoir
14:14 depuis quelques jours, quelques semaines.
14:15 Mais il y a un moment où on ne va plus du tout parler de hausse de taux,
14:17 on parlera plus que "quand est-ce qu'on va baisser les taux ?"
14:20 Et ça, je ne pense pas que ce soit forcément pour cette année,
14:23 mais à mon avis on risque d'avoir quelques surprises.
14:25 Et ça c'est super bon, et c'est un autre super soutien au marché financier.
14:30 - C'est compliqué parce que c'est vrai que le voyage continue,
14:33 en même temps on sait que les moments de rupture peuvent arriver,
14:36 que tout n'est pas toujours linéaire dans la macro-économie,
14:40 mais c'est compliqué quand on réfléchit à différents scénarios,
14:43 d'écarter une probabilité importante pour un scénario de soft landing.
14:48 - Je suis complètement d'accord, et je partage ce qui vient d'être dit.
14:52 Forcé de constater, je pense, malgré les chiffres qu'on arrive quand même
14:57 sur la fin de cette hausse des taux,
14:58 je suis tout à fait d'accord sur le fait que les Etats-Unis,
15:01 Pohel va être extrêmement prudent,
15:03 je pense qu'en fait tout ça est une bascule extrêmement fine à prouver.
15:08 - Oui d'ailleurs le marché intègre un possible nouvel ajustement de 25 points de base,
15:12 estimant que ce sera le dernier.
15:13 - Exactement.
15:13 - Le marché ne se dit pas en repart pour un cycle de hausse de taux
15:16 ou encore un chemin long devant nous.
15:18 - Et nous parlons de 25 points de base,
15:20 rappelons-nous de quoi on parlait l'année dernière.
15:22 Donc finalement c'est vraiment l'épaisseur du trait,
15:25 et c'est précisément parce que je pense que les chiffres sont bons finalement,
15:28 c'est une bonne nouvelle.
15:29 Donc ne touchons pas trop à cet équilibre, ça a l'air de fonctionner.
15:34 - Laissons le temps faire les choses.
15:36 - Bien sûr, par contre effectivement,
15:39 cette récession là, je suis d'accord, elle s'éloigne,
15:41 elle s'éloigne aux Etats-Unis alors qu'il y a trois mois,
15:43 c'était là où on la pensait la plus près.
15:45 - Q2, Q3, peut-être maintenant Q4.
15:48 - Finalement on la retrouve un peu en Europe, en Allemagne,
15:50 donc ça ne fait pas plus de bruit que ça,
15:52 le UK s'en sort un peu mieux, donc c'est vrai que cette peur là,
15:55 elle s'estompe, elle s'estompe fortement,
15:57 malgré, et là c'est mon rôle forcément de gérant qui ressort,
16:01 malgré un discours toujours très prudent des entreprises quand même,
16:05 parce que cette croissance forte,
16:07 cette consommation des ménages qui reste positive,
16:10 en tout cas dans les chiffres,
16:11 ne se reflète pas et de moins en moins,
16:14 en tout cas dans les carnets de commandes.
16:16 Il y a eu beaucoup de warnings,
16:18 notamment aux Etats-Unis, sur les volumes,
16:20 dans beaucoup de secteurs.
16:22 - Oui, mais très largement compensés par les prix à ce stade.
16:25 - Eh bien bien sûr, mais pour moi ça va être ça le point,
16:28 c'est-à-dire qu'on a tous attendu une faiblesse du marché de l'emploi
16:31 qui n'arrive pas pour se dire,
16:32 ça sera probablement la pierre angulaire
16:34 pour faire tomber le marché actions,
16:36 au moins temporairement, ça ne viendra pas, c'est très clair.
16:39 Par contre, ce qui va probablement se passer,
16:41 c'est qu'à un moment les entreprises vont finir par expliquer
16:44 que ce soutien-là de la consommation qu'elles ont eu
16:46 et cette capacité à passer les hausses de prix ne sera plus là.
16:49 Moi, je ne peux pas imaginer qu'à la fin de l'année,
16:52 on aura encore, et ça se voit d'ailleurs dans les prévisions d'IPS,
16:55 qui sont franchement de l'ordre de l'épaisseur du trait pour cette année,
16:59 qu'on aura des résultats excellents.
17:01 - Vous dites soft lending pour l'économie américaine, pourquoi pas,
17:03 soft lending pour les marges des entreprises, c'est encore à prouver.
17:06 - Exactement.
17:08 Il y a quand même l'idée, et ça commence à pointer
17:11 dans le discours de certaines entreprises, de dire,
17:13 le pic de notre pricing power est peut-être atteint,
17:17 et maintenant, on va regarder un peu plus les volumes.
17:19 En ajustant un peu les prix qu'on a fortement augmentés,
17:23 on espère aussi retrouver des volumes.
17:25 Oui, mais les hausses de salaire, elles vont se faire sentir aussi
17:28 à partir de maintenant, d'une certaine manière.
17:31 Donc, il y a quand même une partie de la demande, du pouvoir d'achat,
17:34 de la demande finale qui va se retrouver resolvabilisée en partie
17:37 avec ce phénomène un peu temporel.
17:39 - Tout à fait. Alors, je ne crois pas du tout au rétro-pédalage
17:42 des entreprises sur les prix.
17:44 On ne l'a jamais vu et ça sera très compliqué.
17:46 On ne le verra pas. C'est d'où le fait du volume.
17:48 Par contre, ce que ça dit à demi-mot,
17:51 c'est que finalement, cette baisse des taux,
17:53 elle ne va pas arriver tout de suite.
17:54 Parce qu'en réalité, cette inflation,
17:56 même si elle montre des signes un peu de ralentissement,
18:00 elle va rester quand même relativement haute structurellement un petit moment.
18:02 Donc, on va avoir un plateau, c'est certain.
18:05 - Alexandre, sur les marges des entreprises,
18:07 effectivement, qui restent à des niveaux, enfin en IPS,
18:11 on reste quand même à des niveaux très, très élevés.
18:14 On peut avoir un soft landing des marges aussi des entreprises
18:17 où c'est plus risqué d'imaginer ce phénomène ?
18:21 - Pour être un peu provocateur, c'est un peu ce fameux mirage
18:23 qu'on avait tous sur la récession économique, la récession des profits,
18:27 l'effondrement des marges des entreprises.
18:29 Rien de tout ça n'est pas arrivé.
18:31 Donc, il y a deux grandes leçons, selon moi,
18:33 sur la saison des résultats de manière générale.
18:36 C'est qu'à l'inverse du monde des taux en réel,
18:40 sur les actions, on raisonne plutôt en nominal.
18:42 - Bien sûr.
18:42 - Et effectivement, il peut y avoir de la controverse
18:45 sur la façon dont les entreprises ont mené l'inflation
18:48 et l'augmentation de leurs prix.
18:50 Donc, effectivement, on a une croissance du chiffre d'affaires.
18:53 On n'a pas un effondrement derrière des marges.
18:55 Donc, finalement, on a des profits qui sont en train de croître
18:58 plus ou moins la vitesse de l'inflation.
19:00 On se retrouve finalement à des actions.
19:02 On disait dans les livres académiques
19:05 que dans des régimes d'inflation plus ou moins stables,
19:09 les entreprises investissent dans les sociétés en coté et en bourg.
19:13 C'est une façon subventionnaire contre l'inflation.
19:15 Effectivement, la question va être, est-ce qu'on va préserver ces marges ?
19:18 En tout cas, quand on écoute les entreprises,
19:19 il y en a certaines, évidemment, qui font des avertissements sur les résultats.
19:23 Globalement, elles restent confiantes.
19:25 Pour rebondir sur l'un des sujets que vous voulez aborder plus tard,
19:27 mais je regardais tout à l'heure des chiffres incroyables.
19:30 On regardait la baisse des entreprises qui font référence à la récession
19:34 ou à l'inflation dans leur transcript des résultats.
19:38 Ça a été divisé par deux sur cette chaîne de résultats.
19:41 Alors, en miroir, évidemment, celui qui a explosé,
19:44 l'intelligence... - Il y a, bien sûr, oui, oui.
19:45 - Mais ce qui est le fait de voir, finalement,
19:48 avant que tout le monde se focalise en disant
19:51 à chaque fois qu'on prononce le mot récession,
19:53 alors qu'il est toujours présent quand on regarde le résultat des bancaires
19:56 ou du secteur immobilier, eux, évidemment,
19:58 la préoccupation, évidemment, c'est la récession,
20:00 mais l'intérêt des secteurs, aujourd'hui, ils n'en parlent plus.
20:02 - Oui, intéressant.
20:04 Bon, est-ce qu'il y a un mot à dire aussi ?
20:07 Alors, peut-être, c'était un des faits macro de la semaine,
20:09 la marche à la baisse qu'on a pu observer sur l'inflation en zone euro,
20:13 cette fois, Emmerich.
20:15 Bon, c'était le cadeau d'anniversaire pour les 25 ans de la BCE.
20:18 - Exactement.
20:20 - Est-ce que ça peut se reproduire ?
20:21 Est-ce qu'on est sur la bonne voie ?
20:23 Est-ce que ça soulage un peu tout le monde de voir, enfin,
20:25 ce cycle de désinflation, peut-être, vraiment commencer, aujourd'hui, en Europe ?
20:29 - Il s'est enclenché un peu partout dans le monde.
20:31 Il n'y avait pas de raison qu'en Europe, il ne soit pas également présent.
20:34 Plusieurs phénomènes, évidemment, il y a les matières premières
20:36 qui sont beaucoup plus faibles, déjà.
20:39 Et puis, c'est les premiers effets, quand même,
20:41 même si elle a eu, évidemment, beaucoup de retard,
20:43 madame Lagarde, pour le coup,
20:45 on commence à avoir, aussi, les effets des hausses de taux.
20:48 Donc, ça se traduit sur l'inflation, tant mieux.
20:50 Et c'est surtout partout, dans la zone euro.
20:53 Donc, pour le coup, c'est une très bonne nouvelle.
20:55 Donc, là aussi, on a des économies en Europe qui tiennent aussi très, très bien.
21:00 Rappelez-vous, avant tout ça, avant la guerre en Ukraine,
21:03 il y a plus d'un an,
21:05 l'économie européenne nous surprenait par sa vigueur
21:08 et, justement, par son marché de l'emploi, sa croissance,
21:11 on était plutôt très sereins.
21:13 On retrouve un peu ce côté résilience
21:16 que peut avoir l'Europe, qui a très bien subi cette période-là,
21:18 qui a bien encaissé.
21:20 Finalement, aujourd'hui, on voit, le chiffre d'inflation
21:23 est parfaitement dans la tendance,
21:25 donc, baisse de l'inflation.
21:27 Donc, là aussi, on va dans le bon sens.
21:29 On ne pense pas, là aussi, que la Banque Centrale Européenne
21:31 va devoir, peut-être, quand même encore, faire un petit effort.
21:34 Parce que, évidemment, le retard qu'elle a,
21:37 elle va devoir qu'elle l'assume.
21:39 Donc, il va falloir, quand même, continuer cet effort
21:42 qui doit être fait en Europe,
21:44 mais il sera productif des mêmes effets.
21:46 C'est-à-dire qu'on va avoir une poursuite de la baisse de l'inflation,
21:49 et, du coup, une économie qui va s'en sortir relativement bien aussi en Europe.
21:53 Et ça, c'est une bonne nouvelle.
21:55 Donc, ça veut dire que, grosso modo, l'emploi va être bon,
21:58 et que la croissance, on va peut-être aussi éviter,
22:01 en tout cas, la hard recession.
22:03 On peut, pour le moment, en tout cas, mettre ce scénario de côté.
22:06 Et tant mieux, encore une fois, tant mieux.
22:08 Regardons devant, et devant, c'est plutôt,
22:10 pas forcément un horizon extrêmement clair,
22:14 parce qu'évidemment, il va y avoir des surprises,
22:17 mais, en tout cas, c'est plutôt beaucoup mieux qu'il y a trois mois.
22:21 - Alexandre, le playbook américain est une bonne référence
22:26 pour l'Europe en matière de désinflation.
22:29 Je vois quand même pas mal de gens qui, de plus en plus,
22:31 soutiennent l'idée que le processus de désinflation en Europe,
22:35 et je parle de l'inflation endogène, bien sûr,
22:37 sera plus long, prendra plus de temps
22:40 que ce qu'on observe ou ce qu'on aura pu observer côté américain.
22:45 C'est une idée que vous partagez ?
22:47 - Oui et non.
22:49 Double réponse et pop.
22:51 En fait, dans un sens, c'est qu'effectivement,
22:53 on a un double choc aux Etats-Unis, offre et demande,
22:56 alors qu'en Europe, c'est différent.
22:58 Donc, on a effectivement cette désinflation,
23:00 on va dire un peu de fin de cycle, qui est en train d'arriver.
23:03 Là, on est en retard, en fait, en Europe,
23:05 ce qui est différent, en fait, des Etats-Unis.
23:07 Les Etats-Unis ont un marché du travail extrêmement flexible
23:10 qui s'ajuste très, très vite au niveau des salaires,
23:12 donc qui s'est ajusté il y a bien longtemps.
23:14 Les négociations salariales, elles sont beaucoup plus longues.
23:17 Elles sont des fois douloureuses également.
23:20 Mais c'est ce que la Banque centrale nous a dit,
23:22 européenne, mal à garde, elle est quand même
23:24 très précautionneuse par rapport un petit peu
23:26 à ces résultats de négociations pour voir réellement
23:28 l'amplitude d'ajustement des salaires
23:30 et l'impact que ça va avoir, en fait, sur l'inflation.
23:33 Là, effectivement, on peut se féliciter
23:35 de ces chiffres d'inflation qui sont bien venus.
23:37 C'est une bonne nouvelle, puisqu'il y a trois, six mois de ça,
23:40 on s'imaginait qu'on allait durablement rester
23:42 à un niveau beaucoup plus élevé, donc on doit être
23:44 relativement content de ce qui se passe.
23:46 Maintenant, je pense qu'il va falloir attendre encore un petit peu,
23:48 et notamment parce qu'il y a un effet, en fait, retard
23:51 avant que tout ça va se transmettre, en fait,
23:53 sur les chiffres officiels.
23:55 Donc il est fort possible que la baisse se fasse
23:57 potentiellement un peu plus.
23:59 C'est vrai que l'économie a été résiliente.
24:01 On a quand même beaucoup, la plupart des pays,
24:03 à part l'Allemagne, évité cette fameuse récession
24:06 il y a un an en arrière, rappelez-vous.
24:08 - Oui, oui, si on s'imaginait... - Oui, six, neuf mois,
24:11 - Ah bah bien sûr, oui, oui, oui. - ... se chauffer à la bougie.
24:13 - C'était le black-out. - Voilà, ce n'est pas arrivé.
24:15 - Non. - Néanmoins, on est quand même
24:17 sur des chiffres de croissance qui sont... - Oui, médiocres.
24:19 - Oui, oui, oui. - Remonter les taux à 3,75,
24:22 4 pour 4% en Europe, ça va commencer à devenir
24:25 quand même assez pénalisant.
24:27 - Ce qui est intéressant sur les salaires, c'est qu'effectivement,
24:29 on voit, c'est le fonctionnement du marché américain,
24:33 le pouvoir de négociation est beaucoup plus isolé
24:36 salarié par salarié. En Europe, c'est souvent encore...
24:39 En Allemagne, notamment, aux Pays-Bas,
24:41 des pays importants, c'est des grandes...
24:43 des grands rounds de négociations.
24:45 Enfin, on s'engage non seulement sur les salaires 2023,
24:47 mais sur 2024, et parfois même en Allemagne,
24:50 sur le début de 2025. - Absolument, absolument.
24:52 - Donc ça crée une rigidité quand même,
24:54 et je ne parle pas des négociations entre
24:56 industriels de labour alimentaire et distributeurs.
24:58 Non mais enfin, il y a ce principe de rigidité
25:01 qui va se ressentir sans doute chez nous
25:03 plus qu'aux Etats-Unis. - Absolument, à l'exception
25:05 de l'Angleterre, où là, ils ont été...
25:07 - Oui, je les mets plutôt côté anglo-saxons.
25:09 - Absolument, mais ce qui est important aussi,
25:12 c'est qu'il ne faut pas oublier que la flexibilité
25:14 du marché du travail aux Etats-Unis et en Angleterre
25:17 va dans les deux sens. C'est-à-dire qu'ils seront
25:19 capables de se réadapter dans l'autre sens,
25:21 ce que nous ne serons pas capables de faire.
25:23 Et c'est là où je suis d'accord, l'inflation
25:25 en Europe a des sources différentes
25:28 de celles qu'on a aux Etats-Unis.
25:30 Les salaires en partie, parce que ça va être structurel.
25:33 On ne rebaissera pas. IG Metall
25:35 ne va pas aller discuter avec Volkswagen
25:37 dans trois ans pour baisser de 5% les salaires.
25:40 Ça n'arrivera pas.
25:42 Et il y a l'énergie. Il y a l'énergie qui est
25:44 quand même encore un sujet. Et donc, ça,
25:46 ça plaide quand même pour un asserrissage
25:48 beaucoup plus long, je suis tout à fait d'accord,
25:50 en Europe qu'aux Etats-Unis.
25:52 - Bon, venons-en à l'autre
25:54 obsession du moment. Donc, il y a l'inflation,
25:56 toujours, et puis l'IA générative.
25:59 Donc, avec le moment...
26:01 C'est un analyse de Forrester qui décrivait ça
26:03 l'automne dernier. Donc, ça remonte déjà
26:05 à l'émergence de ChatGPT dans nos vies,
26:08 qui était perçu comme le moment
26:10 iPhone de l'intelligence artificielle.
26:12 Je trouve que la comparaison est très pertinente,
26:14 très parlante. On n'a pas inventé
26:16 l'IA avec ChatGPT. En revanche,
26:18 on a ouvert les yeux du monde
26:21 sur les usages et les applications potentielles
26:23 que ce genre d'outils va pouvoir nous apporter.
26:26 Comment vous regardez ce phénomène ?
26:28 Le batage médiatique ?
26:30 L'envolée de quelques stocks spécifiques
26:32 essentiellement sur le marché américain
26:34 aujourd'hui ? Est-ce que c'est déjà un moment
26:36 bullesque ? Est-ce que c'est
26:38 l'ouverture d'un thème qui va nous accompagner
26:40 pendant des années et qui sera
26:42 beaucoup plus large que simplement le thème
26:44 "Tech NVIDIA" que tout le monde a en tête
26:46 aujourd'hui ? Emric. - Tout à fait. Alors,
26:48 aujourd'hui, c'est un phénomène. C'est à regarder
26:50 de très très près parce que ça
26:52 distorde totalement les indices.
26:54 Aujourd'hui, il faut bien regarder
26:56 que sans l'intelligence artificielle,
26:58 sans NVIDIA et compagnie, si on enlève
27:00 les 5 valeurs liées à ça dans le
27:02 S&P 500, notre S&P 500,
27:04 il fait péniblement une performance légèrement positive
27:06 depuis le début de l'année. Donc déjà, il faut...
27:08 C'est pour ça. Rien que pour ça déjà,
27:10 on est obligé de regarder
27:12 ce phénomène-là. Deux,
27:14 est-ce qu'il y a un phénomène de bulles ou pas ?
27:16 Qui est concerné ? Ça, c'est vraiment le deuxième sujet.
27:18 On parlait de la première
27:20 bulle Internet. Là, maintenant, on va peut-être parler
27:22 de la deuxième bulle aujourd'hui
27:24 technologique dans le sens où
27:26 on risque d'avoir... On a tous les phénomènes
27:28 aujourd'hui qui se sont passés en 2000.
27:30 On mettait Pointcom en 2000, on était
27:32 dans le bon
27:34 côté de la cote. Et derrière,
27:36 on finançait des entreprises qui étaient
27:38 pas rentables, des industries qui étaient pas rentables, qui n'avaient pas encore
27:40 prouvé leur efficacité.
27:42 Aujourd'hui, on est un peu dans la même histoire
27:44 avec l'intelligence artificielle.
27:46 Pas mal de professeurs
27:48 de science et autres
27:50 nous disent que c'est un phénomène
27:52 qui va potentiellement
27:54 modifier
27:56 l'environnement économique, notre façon
27:58 de travailler, la création de
28:00 valeurs va être modifiée. Mais ça va prendre
28:02 du temps. C'est vraiment quelque chose d'important.
28:04 Il va y avoir des gagnants. C'est ce que nous
28:06 a appris le passé, c'est que de temps en temps, il faut
28:08 investir sur les gagnants.
28:10 Les leaders, ça peut marcher.
28:12 Je vous passe Apple, Google et compagnie
28:14 dans les années 2000. Finalement, c'est les grands leaders
28:16 d'aujourd'hui. C'est marrant
28:18 mais on retrouve les mêmes aujourd'hui. On retrouve Google,
28:20 on retrouve Microsoft, on va retrouver
28:22 ces géants. Aujourd'hui, notre but
28:24 va être de dire qu'il se passe
28:26 un phénomène qui est extrêmement important.
28:28 Il ne faut pas le négliger, il ne faut pas le mettre de côté.
28:30 Il faut chercher les
28:32 gagnants de demain. Aujourd'hui, évidemment, on a vu
28:34 Nvidia. Aujourd'hui, la liste des
28:36 valeurs qui sont touchées par l'intelligence
28:38 artificielle, on commence à avoir une liste avec
28:40 Palantir, avec Microsoft,
28:42 Google, Nvidia,
28:44 Apple, Amazon. On commence
28:46 à faire la liste. En Europe, on aura
28:48 peut-être les fabricants de semi-conducteurs.
28:50 Et puis, on regarde quelles sont les
28:52 valeurs qui vont être
28:54 concernées. On voit par exemple
28:56 dans le secteur de la santé, l'imagerie
28:58 médicale nous dit tout de suite "on va être
29:00 extrêmement impacté par l'intelligence
29:02 artificielle, ça va nous aider énormément".
29:04 Très bien, on va aller chercher ces valeurs-là
29:06 parce qu'on sait que les
29:08 marchés financiers sont capables,
29:10 certains disent le terme
29:12 "overshooté" sur...
29:14 - Ah, l'enthousiasme boursier,
29:16 oui, il est parfois un peu...
29:18 - Si on ne participe pas
29:20 à ces phénomènes-là,
29:22 on en revient à ce que je disais
29:24 il y a une minute, les indices ne
29:26 font pas de performance. Il faut être sûr
29:28 de ces valeurs-là. Si on fait
29:30 de la gestion active, on doit participer
29:32 aujourd'hui à cet
29:34 envolée de titres.
29:36 - Mais c'est un vrai thème. C'est-à-dire que c'est pas...
29:38 Alors, sans remonter au dot-com,
29:40 mais
29:42 le pass... Blockchain,
29:44 crypto, métavers...
29:46 Moi, encore une fois, je l'ai raconté tout au long
29:48 de la semaine, je me souviens d'une séance il y a quelques
29:50 années où Carrefour publiait un communiqué au moment
29:52 de Blockchain, pour dire
29:54 "Nous, dans la logistique aussi, on utilise la
29:56 Blockchain". Bon, très bien,
29:58 c'est un outil parmi d'autres. Ça n'a pas
30:00 changé le modèle économique de Carrefour,
30:02 ça n'a pas changé le statut boursier de
30:04 Carrefour. Là, j'ai l'impression que c'est un thème
30:06 qui est un peu plus puissant, quand même,
30:08 qu'une simple mode de marché. - Oui, c'est un peu
30:10 plus puissant. C'est fait par des acteurs
30:12 aussi qui sont plus organisés
30:14 aujourd'hui, et donc par
30:16 des grands leaders internationaux.
30:18 Donc là aussi, on n'est pas
30:20 dans quelque chose non plus qu'on ne connaît
30:22 pas et qui n'existait pas il y a 5 ou 10 ans.
30:24 L'intelligence artificielle, elle existait déjà...
30:26 Regardez ce que faisait Google au départ.
30:28 Au départ, le moteur de recherche, quelque part,
30:30 c'est de l'intelligence artificielle qui va aller chercher
30:32 les sites et qui va nous permettre de
30:34 trouver des sites, de façon la plus
30:36 intelligente, quelque part, possible.
30:38 Et la plus rapide.
30:40 Donc déjà, c'était des prémices de ce qui existe.
30:42 Le module Siri
30:44 chez Apple, il existe
30:46 déjà depuis des années.
30:48 Et il nous répond. Donc, quelque part,
30:50 on a déjà une
30:52 technologie qui a
30:54 des effets et qui est
30:56 quelque part déjà... - Qui est appliquée, applicable.
30:58 - Avec des applicatifs qui sont déjà en place.
31:00 Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui,
31:02 on peut être
31:04 plus serein dans le fait d'accompagner
31:06 ce mouvement-là. Alors, est-ce que
31:08 c'est cher, c'est valorisé ? Est-ce qu'on ne va pas
31:10 peut-être, sûrement, les marchés financiers
31:12 savent très bien faire ça ? On le sait.
31:14 - Oui, mais on ne peut rien contre
31:16 l'enthousiasme de la bourse. - Mais celui qui était noir en
31:18 99 ou 2000, il n'a pas fait de performance et il n'a pas fait
31:20 les 50% de hausse du marché. Alors, il n'a peut-être pas
31:22 fait la baisse derrière. Mais c'est ça qui nous donne
31:24 encore de l'intérêt à ce métier, à la gestion active.
31:26 - Bon, le thème de l'IA.
31:28 Est-ce que c'est un vrai thème de marché ?
31:30 Avec, encore une fois, l'univers,
31:32 la profondeur d'investissement, peut-être
31:34 pas aujourd'hui, mais demain, qu'on pourra
31:36 avoir. Et thème aussi
31:38 dans le sens, ça ne concerne
31:40 pas juste un secteur
31:42 aujourd'hui, celui des semi-conducteurs,
31:44 qui est le trade le plus évident
31:46 pour le marché. Et c'est tout à fait légitime.
31:48 Il y a une certitude qu'un fabricant de
31:50 composants comme Nvidia est déjà
31:52 un gagnant de cet essor
31:54 du GPT et de l'IA générative.
31:56 Pour le reste, quand on se projette sur des horizons
31:58 de moyen-long terme, j'ai l'impression
32:00 que le marché est beaucoup plus
32:02 dubitatif, ou en tout cas, beaucoup moins consensuel.
32:04 Il y aura forcément des gagnants,
32:06 mais est-ce que, avant de gagner, je ne vais pas perdre ?
32:08 Et si je perds,
32:10 est-ce que je ne vais pas rester pénalisé longtemps
32:12 avant de trouver une manière de profiter
32:14 moi aussi de l'IA, et bien au-delà
32:16 des secteurs technologiques ? C'est un thème qui
32:18 va au-delà de la tech, aujourd'hui.
32:20 - Est-ce que j'ai le droit de dire en introduction que
32:22 j'ai du mal à utiliser mon téléphone
32:24 et l'intégralité de toutes les applications
32:26 que j'ai ? Donc tout ça est très nébuleux pour moi.
32:28 C'est juste pour placer le contexte.
32:30 Et justement, en prenant tout petit peu d'auteur, d'abord,
32:32 dans la philosophie, on est dans une logique
32:34 totalement disruptive, c'est choupéterien,
32:36 cette approche. C'est-à-dire, est-ce que si ça marche,
32:38 est-ce que si ce qu'on nous vend,
32:40 c'est-à-dire l'intelligence artificielle, en quoi c'est différent
32:42 de la blockchain, par exemple,
32:44 c'est tout simplement parce qu'on est en train de dire qu'il y aura
32:46 des cerveaux qui pourront fonctionner à la place
32:48 des cerveaux humains demain pour faire les choses mieux,
32:50 plus vite, avec moins d'erreurs.
32:52 C'est ça la promesse, à laquelle
32:54 on n'est pas encore arrivés, mais le chemin,
32:56 c'est celui-là. Donc effectivement, si ça fonctionne,
32:58 c'est révolutionnaire. C'est ça le concept.
33:00 C'est révolutionnaire
33:02 partout. Ça, c'est aussi une grande
33:04 nouveauté, c'est-à-dire que la médecine,
33:06 effectivement, mais parlons avec
33:08 Dassault Systèmes, de ce qu'ils font avec leur acquisition
33:10 Medidata, qui date déjà il y a
33:12 4 ou 5 ans maintenant, c'est exactement
33:14 ça. Donc c'est pas nouveau. Et il y en a
33:16 partout, il y en a effectivement beaucoup dans la médecine.
33:18 On parlait du big data, c'est un peu les prémices
33:20 de le big data, de toute cette intelligence
33:22 artificielle. On a réuni la donnée,
33:24 on a fait des clouds, et maintenant,
33:26 on va l'analyser et on va
33:28 réfléchir. Google, avec sa
33:30 voiture autonome,
33:32 c'est ça aussi. Mais elle n'est toujours pas sortie
33:34 vraiment, la voiture autonome. - Non.
33:36 - Et ça fait, allez, presque 10 ans.
33:38 Donc ça va être un temps très très long.
33:40 Pour revenir sur le sujet boursier
33:42 pur, c'est comme
33:44 la biotech. Moi, j'aurais
33:46 énormément de difficultés à m'engager
33:48 à dire "c'est cette technologie,
33:50 c'est cet acteur qui va gagner demain".
33:52 Il faut être extrêmement
33:54 fin connaisseur. Et il faut
33:56 être capable de savoir quelle sera la technologie
33:58 gagnante demain. Donc ça, ça va être encore, à mon avis,
34:00 d'un point de vue boursier, très dangereux.
34:02 En revanche, il est forcé de constater
34:04 que tous les grands acteurs ont été embarqués
34:06 dans cette hausse. En Europe, nos trois
34:08 leaders, on va commencer par ASML,
34:10 d'Asso System, STM, ils sont tous partis avec la hausse.
34:12 C'est super, ça veut dire qu'on peut jouer la
34:14 thématique en allant sur des grands acteurs
34:16 solides qui sont exposés aux étudiants.
34:18 - Oui, c'est ça. Là, c'est pas de la
34:20 Bull.com, quoi. C'est des boîtes établies,
34:22 c'est des business models qu'on connaît. - Exactement.
34:24 Ils ont des armées d'ingénieurs, ils vont
34:26 développer dans leurs coins, ils trouveront quelque chose.
34:28 S'ils ne trouvent pas, ils chercheront. Donc, moi,
34:30 c'est plutôt ça qui va m'intéresser. Donc,
34:32 ça veut dire quoi ? C'est le renouveau
34:34 de la tech. - De la hard tech.
34:36 - De la hard tech, exactement, qu'on a délaissé
34:38 l'année dernière et que personne n'avait
34:40 vu revenir et qui est revenu très, très fort.
34:42 Donc, ça va être dur de suivre. Je pense
34:44 après que le
34:46 thème qui va être important à
34:48 suivre, c'est quel va être le business model
34:50 qui sera construit autour de ça. ChatGPT
34:52 a été montré comme
34:54 un outil extrêmement puissant qui est encore
34:56 à parfaire, mais il y a
34:58 un élément qui n'a pas été du tout abordé pour l'instant,
35:00 c'est quelle est l'utilisation de la donnée qui est
35:02 faite, comment cette donnée est sourcée,
35:04 quelle autorisation on a pour aller la chercher, comment
35:06 on la paye, à qui on la vend.
35:08 Mais personne ne s'est posé cette question. Par contre,
35:10 tout le monde a dit, les grands acteurs qui utilisent
35:12 de la donnée, je parlais de
35:14 Rydel Seavir, qui est un acteur anglais
35:16 qui consolide énormément de bases de données,
35:18 notamment sur le juridique, mais aussi le médical,
35:20 à destination des professionnels, ils ont besoin
35:22 de choses fiables,
35:24 donc pour être fiable,
35:26 il faut payer parce qu'il faut contrôler.
35:28 C'est super, ChatGPT,
35:30 il faut que ça progresse et il faut construire
35:32 un modèle d'affaires.
35:34 Qu'est-ce que ça vous inspire
35:36 comme réflexion, Alexandre ?
35:38 Est-ce que c'est déjà un thème de marché
35:40 qui va nous accompagner pendant plusieurs années ?
35:42 Est-ce qu'on en a déjà la conviction ?
35:44 Est-ce que c'est aussi un thème macro ?
35:46 Ce n'est pas encore tellement abordé sous cet angle-là,
35:48 mais tout le monde a l'intuition
35:50 quand même qu'il y a
35:52 un progrès ou une marche technologique
35:54 qui va quand même modifier
35:56 pas mal l'organisation
35:58 des entreprises, les workflows,
36:00 le travail.
36:02 Et donc il y a quand même une question macro
36:04 qu'on sent venir.
36:06 Évidemment, je dirais même,
36:08 au début, parce qu'on se concentre beaucoup
36:10 sur les gagnants, les 5 fantastiques,
36:12 on les appelle comme ça, ils ont pris 50%
36:14 en moyenne cette année, formidables.
36:16 Donc Microsoft, Google,
36:18 Amazon, Nvidia, bien sûr.
36:20 Et puis il y a eu Salesforce aussi,
36:22 je crois qu'il y en a bien profité, etc.
36:24 Les GAFAM, les FANGS,
36:26 ça chante d'acronyme et ça tourne toujours autour d'eux-mêmes.
36:28 C'est un peu le problème d'ailleurs.
36:30 C'est que finalement, pour jouer la thématique aujourd'hui,
36:32 je le vois, nous chez nous, c'est la même chose.
36:34 Pour la jouer positivement.
36:36 C'est toujours les mêmes acteurs qui recherchent.
36:38 À l'inverse, ce qu'on observe aussi maintenant,
36:40 c'est que le marché est à la recherche des maillons faibles.
36:42 C'est qui va être perdant.
36:44 Il y a quelques semaines de ça, il y a quand même un éditeur
36:46 américain dans l'éducation qui a perdu 50%
36:48 de ses résultats.
36:50 Pour nous dire, "Chat GPT
36:52 va nous détruire notre business model".
36:54 Il y a même 10 jours de ça,
36:56 pour ne pas la nommer, mais une banque américaine,
36:58 on est très innovants dans la finance,
37:00 a créé des paniers de valeur.
37:02 Elle a créé un pain de valeur exposé à l'AI.
37:04 En fait, ça a été perçu par le marché
37:06 comme étant les valeurs les plus à risque.
37:08 Et ce sont elles qui finalement
37:10 se sont effondrées, alors que l'effet
37:12 original était plutôt de dire,
37:14 "On va nous exposer à la thématique,
37:16 achetez ça". Et en fait, les gens se sont dit,
37:18 "Bah non, c'est ça qu'il ne faut pas avoir".
37:20 Donc il y a ce danger-là.
37:22 Après, pour venir à la situation...
37:24 C'est intéressant parce que ça fait aussi un thème.
37:26 Voir en contrepoint que le marché
37:28 identifie peut-être
37:30 plus facilement d'ailleurs
37:32 les perdants immédiats
37:34 que les grands gagnants de demain,
37:36 ça nous dit bien
37:38 que c'est un vrai thème transsectoriel.
37:40 Oui, c'est plus facile
37:42 de trouver les gagnants immédiats.
37:44 Maintenant, si joué,
37:46 Nvidia a pris 160%.
37:48 Ces cinq plus gros stocks aujourd'hui
37:50 traitent à 32 valos alors que le S&P
37:52 est à 15. Donc bon,
37:54 est-ce qu'on est en situation de bulles ? C'est en général,
37:56 on ne le sait jamais une fois qu'elle a pété.
37:58 Mais clairement, on est...
38:00 Tout le thème ne peut pas reposer
38:02 sur seulement Nvidia, ça c'est sûr.
38:04 Bien sûr que non. Après, d'un point
38:06 de vue macro, je pense que l'une des
38:08 vraies questions, si on en revient aussi
38:10 à l'inflation,
38:12 est-ce qu'il y a
38:14 des flationnistes ou inflationnistes ?
38:16 Là, il y a des écoles.
38:18 Moi, je suis plutôt dans le camp
38:20 et l'école à dire que ça sera plutôt
38:22 inflationniste. Pourquoi ? Parce que
38:24 vous le mentionnez tout à l'heure, Nvidia,
38:26 elle a une capacité de fixation de prix
38:28 et elle va vendre sa puce à des prix
38:30 stratosphériques parce qu'entre
38:32 Elon Musk qui en commande des
38:34 milliers et toute la planète en veut,
38:36 il va y avoir au départ un effet évidemment
38:38 inflationniste parce que tout le monde va devoir investir
38:40 et dépenser, sans parler des problèmes
38:42 évidemment d'approvisionnement
38:44 parce que le silicone, il faut aller le chercher
38:46 plutôt en Asie. Et deuxième chose,
38:48 c'est qu'il va falloir trouver des gens
38:50 compétents pour développer ensuite
38:52 toute l'intelligence artificielle
38:54 et ça, ça va être inflationniste
38:56 au niveau salaire. Vous imaginez bien que tout d'un coup
38:58 tout le monde va vouloir avoir... À l'époque,
39:00 c'était le spécialiste léger, maintenant, ça va être le spécialiste
39:02 l'intelligence artificielle.
39:04 - Ça peut être dans un
39:06 deuxième temps, déflationniste ?
39:08 Enfin, la question de la productivité,
39:10 en tout cas, va se poser à un moment
39:12 et je réfléchis au
39:14 niveau macro parce qu'on va tous trouver
39:16 des exemples, des anecdotes, effectivement
39:18 "Ah, j'ai gagné un temps de dingue, j'ai gagné
39:20 de la productivité, etc."
39:22 Si ça reste localisé sur quelques métiers,
39:24 quelques personnes, quelques groupes d'individus,
39:26 très bien,
39:28 mais je veux
39:30 voir les choses aussi au niveau macro de ce point de vue-là.
39:32 - C'est vrai, la tendance long terme, effectivement,
39:34 ça serait plutôt déflationniste,
39:36 ça on le verra dans le temps, je commence à dire,
39:38 mais c'est un peu la thèse,
39:40 en fait, je dirais, qui est relativement simple,
39:42 mais il est certain que
39:44 beaucoup d'acteurs vont pouvoir
39:46 capitaliser sur l'intelligence
39:48 artificielle. Raisonnons simplement,
39:50 par exemple, dans le secteur bancaire,
39:52 vous imaginez bien aujourd'hui les gains de
39:54 productivité qu'on pourrait faire dans
39:56 le traitement des opérations, dans le
39:58 reporting des clients, qui pourraient d'ailleurs
40:00 être faits encore mieux grâce à l'intelligence artificielle,
40:02 ce qui veut dire qu'il va y avoir ce phénomène
40:04 de création de valeur destructrice,
40:06 et ça va certainement,
40:08 les cartes vont beaucoup changer.
40:10 - Oui.
40:12 Emric, il y a la question de
40:14 comment est-ce que le sujet va être régulé.
40:16 On a vu des régulateurs
40:18 par rapport à Internet
40:20 laisser les choses quand même
40:22 se faire jusqu'à voir des groupes
40:24 atteindre des tailles stratosphériques,
40:26 et on voit bien qu'aujourd'hui réguler des boîtes qui font
40:28 le PIB de la France, c'est
40:30 un peu compliqué en fait.
40:32 Est-ce que là, la fonction de réaction des régulateurs
40:34 dans les pays clés, il faut imaginer
40:36 qu'elle soit un peu plus rapide ?
40:38 - Elle va être rapide, elle va être obligatoire,
40:40 et ça va peut-être même venir des entreprises,
40:42 on se souvient de Mark Zuckerberg
40:44 qui avait participé
40:46 aux négociations justement
40:48 sur les données personnelles, sur la négociation
40:50 autour de toute la régulation sur les données personnelles
40:52 auprès du Congrès américain,
40:54 parce que c'est une nécessité,
40:56 c'est obligatoire. On touche
40:58 plutôt à la data, aux datas
41:00 de nombre, de masse,
41:02 donc on va être obligé de réguler.
41:04 Donc ça, là-dessus, il n'y a
41:06 pas de sujet.
41:08 - Et même les acteurs du secteur vont le comprendre ?
41:10 - Ils vont le comprendre et l'intègrent déjà.
41:12 Parce qu'aujourd'hui,
41:14 on parle beaucoup de
41:16 on va aller chercher ceux qui maîtrisent la data
41:18 et qui la maîtrisent aussi au niveau juridique.
41:20 Parce que la data,
41:22 d'en trouver en version ouverte,
41:24 c'est bien, c'est simple,
41:26 on a l'exemple américain
41:28 très libéral où on a énormément
41:30 de data disponibles. C'est pour ça
41:32 qu'on a plutôt tendance à penser que ce sont les Américains
41:34 qui vont être les gagnants et qui seront
41:36 les leaders là-dessus. Là où l'Europe
41:38 a de la data, mais souvent maîtrise le côté
41:40 beaucoup plus fermé de sa data
41:42 et essaie de la maintenir fermée.
41:44 Et là où l'Asie a, pour le coup,
41:46 extrêmement peu de data
41:48 et donc risque d'être le perdant, si on doit
41:50 aller dans l'intelligence artificielle,
41:52 fourni à partir de data.
41:54 Donc c'est là où on risque d'avoir des gagnants
41:56 et des perdants, mais encore une fois,
41:58 la régulation, elle est obligatoire,
42:00 elle va aller très vite,
42:02 elle sera mise très vite sur le devant
42:04 de la scène.
42:06 Parce que, regardez ce qui s'est passé sur les crypto-monnaies,
42:08 ça a été pareil. Tout de suite on a les récepteurs
42:10 qui sont arrivés, "Attention, on va mettre le haut là".
42:12 Les banques centrales en ont très
42:14 vite acheté pour comprendre comment ça marchait,
42:16 parce qu'elles ont vu qu'il y avait des risques derrière.
42:18 On aura la même chose pour l'intelligence artificielle
42:20 et la data. - Bon, ça va créer
42:22 à minima des nouveaux risques de controverse,
42:24 de réputation pour les entreprises.
42:26 Elles vont accepter, c'est une régulation
42:28 peut-être immédiate, dès le départ,
42:30 pour essayer d'encadrer
42:32 l'essor de cette technologie.
42:34 - En fait, je pense qu'on bénéficie de la courbe
42:36 d'expérience de tous les essors
42:38 technologiques qu'il y a eu par le passé, où effectivement
42:40 ça a été fait de manière très libérale,
42:42 et il a fallu rétro-pédaler pour se dire
42:44 comment on encadre quand même tous ces abus,
42:46 tous ces usages qu'on ne maîtrise pas très bien.
42:48 Donc ça, je pense que c'est intégré dès le départ.
42:50 Je pense aussi surtout qu'on est dans un monde
42:52 régulé. Oublions l'idée
42:54 que le régulateur ne s'insère dans aucun secteur.
42:56 Et on l'a vécu là pendant
42:58 trois ans, mais maintenant c'est partout.
43:00 Je ne suis pas sûre qu'en termes de
43:02 flexibilité et d'innovation,
43:04 ce soit une bonne chose.
43:06 Je pense que les entreprises ont besoin
43:08 de flexibilité pour pouvoir
43:10 évoluer et innover.
43:12 Et ça va peut-être être ça le problème
43:14 de l'intelligence artificielle. C'est-à-dire que
43:16 si on pose des cadres
43:18 extrêmement restrictifs
43:20 où on donne la direction aux entreprises
43:22 de là où il faut aller, comme on est en train de le faire
43:24 pour l'automobile en leur disant "c'est cette technologie-là
43:26 qu'il faut utiliser et pas l'autre",
43:28 la rentabilité
43:30 ne sera pas la même, c'est certain.
43:32 Donc les niveaux de valorisation seront peut-être revus.
43:34 Enfin, pour moi,
43:36 le régulateur est là, c'est certain, et ça va
43:38 forcément contraindre ces entreprises-là.
43:40 On s'arrêtera là pour ce soir. Merci à vous
43:42 trois d'avoir été les invités de Planète Marché.
43:44 Léa Dunanchette, la directrice de l'investissement
43:46 responsable de DNCA. Alexandre Drabovic,
43:48 directeur des investissements d'Indos
43:50 US Wealth Management et Emmerick Didet,
43:52 directeur de la gestion de Pergam, qui étaient
43:54 les invités de Planète Marché ce soir.
43:56 Le dernier quart d'heure de Smartbourg. Chaque soir,
44:08 c'est le quart d'heure thématique et une fois
44:10 par mois, le premier vendredi du mois,
44:12 c'est l'occasion de retrouver les équipes de Clartemps
44:14 associées pour un décryptage,
44:16 l'étude d'un cas d'investissement.
44:18 Et c'est Marc Evgen qui est avec
44:20 nous ce mois-ci, associé gérant
44:22 chez Clartemps. Bonsoir Marc.
44:24 Ravi de vous accueillir. Merci beaucoup d'être
44:26 là pour parler du cas MIPS.
44:28 Avec vous ce soir,
44:30 vous allez nous présenter
44:32 MIPS. Je me disais, c'est une boîte que je connaissais
44:34 pas avant que vous veniez
44:36 nous en parler, Marc. Et en même
44:38 temps, je me dis qu'il y a certains sportifs,
44:40 fans de vélo, qui connaissent
44:42 peut-être déjà cette société
44:44 qui est une société suédoise.
44:46 C'est ça Marc ? Oui, c'est exactement ça.
44:48 Alors, ils la connaissent ou ils l'utilisent
44:50 sans le savoir, c'est possible
44:52 également. C'était le cas de mon fils.
44:54 Mais oui, alors MIPS
44:56 c'est une société suédoise
44:58 qui est basée au nord
45:00 de Stockholm, qui a été fondée
45:02 en 1996
45:04 et qui
45:06 aujourd'hui est cotée en bourse,
45:08 qui pèse environ 1,1
45:10 milliard d'euros.
45:12 Une société
45:14 très intéressante
45:16 qui propose en fait des solutions
45:18 de protection intégrées
45:20 aux casques. Les casques de
45:22 sport, de vélo, casques
45:24 de moto, mais également casques
45:26 pour de protection professionnelle
45:28 typiquement casques de chantier.
45:30 Donc c'est une
45:32 small cap suédoise, c'est ça, autour d'un milliard
45:34 d'euros, on traduit en euros
45:36 effectivement, c'est quelques dizaines
45:38 de millions d'euros de chiffre d'affaires, c'est ça Marc ?
45:40 Alors l'année dernière, en 2022,
45:42 ce qui n'était pas leur meilleure année
45:44 Ah, qui n'est pas l'année de référence alors ?
45:46 C'est pas l'année de référence.
45:48 Elle a fait
45:50 500 millions de
45:52 couronnes suédoises
45:54 de vente.
45:56 Une marge opérationnelle de plus de 40%
45:58 et un taux de distribution
46:00 de dividendes de 80%.
46:02 D'où vient MIPS ?
46:04 Quelle est l'histoire ? Assez jeune encore, hein ?
46:06 1996, date de création.
46:08 Qu'est-ce que ça veut dire MIPS déjà ?
46:10 Et d'où sort cette entreprise, Marc ?
46:12 Alors MIPS, ça veut dire
46:14 Multidirectional Impact Protection System.
46:17 C'est un petit peu barbare.
46:19 C'est le fruit d'une rencontre
46:21 entre un chirurgien crânien
46:23 et un ingénieur
46:25 suédois, qui ont voulu
46:27 développer un casque plus sûr.
46:29 Alors les casques originaux,
46:31 classiques,
46:33 ils ne bougent pas sur la tête.
46:35 Et ils ont pour but de prévenir quoi ?
46:37 Une fracture crânienne.
46:39 Maintenant, la plupart des chutes,
46:41 elles ne sont pas linéaires,
46:43 elles sont obliques.
46:45 Et là, l'idée finalement de ces deux personnes,
46:47 c'était de créer un casque
46:49 qui seconde
46:51 finalement le liquide cérébro-spinal
46:53 qu'il y avait autour de votre cerveau.
46:55 C'est-à-dire que le casque
46:57 va bouger de gauche à droite,
46:59 d'avant en arrière,
47:01 en fonction de l'impact.
47:03 Et c'est particulièrement intéressant
47:05 parce qu'en fait, ça va répartir
47:07 la pression que peut avoir
47:09 le cerveau lors d'un impact.
47:11 Ça offre une réelle meilleure protection,
47:13 c'est ce qu'il faut comprendre, Marc,
47:15 j'imagine. Il n'y a pas de doute là-dessus ?
47:17 C'est prouvé, éprouvé ?
47:19 Alors, ils ont 25 ans d'études
47:21 derrière eux,
47:23 60 000 tests en labo.
47:25 Et donc,
47:27 c'est quelque chose qui a été
47:29 testé et retesté par les équipes de MIPS.
47:31 Quand ils ont apporté
47:33 ce produit et cette valeur
47:35 sur le marché,
47:37 c'était très innovant.
47:39 Ça reste aujourd'hui une technologie
47:41 très innovante, avec des protections
47:43 à l'entrée, en termes de brevets
47:45 notamment. Il y a une vraie
47:47 position défendue par MIPS
47:49 sur cette technologie ?
47:51 Exactement. Alors, ils ont 12 technologies
47:53 de protection différentes.
47:55 Ça représente 50 patentes,
47:57 famille de patentes, et in fine,
47:59 les patentes déposées
48:01 MIPS. Derrière cette
48:03 innovation technologique qu'ils ont apporté
48:05 au marché, quel a été le modèle
48:07 d'affaires qui a été construit derrière ?
48:09 C'est un modèle d'affaires qui est très intéressant
48:11 et très innovant,
48:13 parce qu'ils ont, pour le marketing,
48:15 utilisé une approche à la Pentium,
48:17 c'est-à-dire que les casques
48:19 qui utilisent la protection MIPS
48:21 ou l'insert MIPS, vous voyez
48:23 une petite pastille jaune, fluo, avec marqué
48:25 MIPS dessus. Donc, on connaît tous
48:27 l'Intel Inside,
48:29 maintenant, c'est le MIPS
48:31 Outside.
48:33 C'est pour ça que je disais, peut-être que certains
48:35 fans de vélo reconnaissent aujourd'hui
48:37 ce petit symbole, ce petit sticker
48:39 qui fait dire "Hop,
48:41 il y a de la technologie dans votre casque".
48:43 Exactement. En fait, ils ont
48:45 un business model très
48:47 asset light, si j'ose m'exprimer
48:49 ainsi, c'est-à-dire que leurs
48:51 clients, c'est les producteurs de casques,
48:53 alors les Uvex, les Giro,
48:55 les Bernes, ils ont 150
48:57 clients parmi
48:59 les producteurs de casques, ils ont
49:01 environ 900 casques, modèles de
49:03 casques avec des MIPS
49:05 et ils utilisent, ils ont
49:07 outsourcé toute la production et en fait
49:09 ils produisent à côté
49:11 des fabricants
49:13 de casques, ce qui leur
49:15 permet d'une part
49:17 d'être très asset light, c'est-à-dire
49:19 des marges opérationnelles de plus
49:21 de 40%, un retour sur fond
49:23 propre au-delà de 30%
49:25 et
49:27 c'est vraiment quelque chose qui
49:29 est assez innovant
49:31 dans leur approche tant
49:33 de création que de marketing.
49:35 En termes de répartition
49:37 du chiffre d'affaires et
49:39 des ventes, leur
49:41 empreinte est mondiale
49:43 aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut dire de ce point de vue-là ?
49:45 Et puis sur les marchés adressés, c'est vrai
49:47 qu'ils sont partis alors du casque de vélo,
49:49 tout le casque dans
49:51 l'univers sportif notamment,
49:53 ça reste leur cœur
49:55 de marché de ce point de vue-là ?
49:57 Pour l'instant oui, alors ça va se
49:59 développer, alors d'un point de vue géographique
50:01 les Etats-Unis
50:03 sont leur plus gros marché avec 65%
50:05 d'exposition
50:07 aux Etats-Unis, l'Europe c'est 30%,
50:09 l'Asie et l'Australie 5%.
50:11 D'un point de vue
50:13 utilisation, tout ce qui
50:15 est casque de sport c'est 90%,
50:17 la moto
50:19 c'est 9%
50:21 et les casques de construction
50:23 ou casques professionnels c'est seulement 1% pour l'instant.
50:25 Qu'est-ce qu'ils disent là sur
50:27 alors casque de moto c'est intéressant parce que
50:29 c'est peut-être un marché à part
50:31 j'imagine dans l'univers des casques en tout cas,
50:33 est-ce qu'ils ont quelque chose vraiment à apporter
50:35 sur les casques de moto et sur
50:37 les casques de chantier là aussi ?
50:39 1% ça donne l'idée
50:41 d'une marge de progression qui peut être spectaculaire,
50:43 c'est un marché qui peut leur convenir ?
50:45 Alors à long terme ils ont des objectifs
50:47 quand même très demandants
50:49 c'est-à-dire qu'ils veulent atteindre
50:51 les 2 milliards de couronnes
50:53 suédoises de vente d'ici 2027
50:55 1 milliard
50:57 des casques de sport
50:59 500 millions casques de moto
51:01 et 500 millions d'un point de vue
51:03 casques de chantier.
51:05 Et là on parle des casques de chantier,
51:07 moi j'appelle ça des casques Playmobil
51:09 c'est super
51:11 quand vous avez une brique
51:13 qui vous tombe sur la tête, par contre
51:15 ce que l'on oublie de
51:17 voir c'est que
51:19 les chutes d'objets
51:21 ça ne représente que 16%
51:23 des accidents de travail
51:25 alors que 60% des accidents de travail
51:27 sur des chantiers c'est des chutes
51:29 et ces chutes sont rarement linéaires
51:31 et je pense aux Etats-Unis
51:33 il y a un réel risque
51:35 pour la société aussi d'un point de vue
51:37 litige et ça coûte
51:39 très très cher d'avoir des employés qui se blessent
51:41 au travail.
51:43 - Donc finalement c'est un marché naturel d'avenir
51:45 pour eux ? - Exactement.
51:47 - Qu'est-ce qu'on peut dire
51:49 de la taille du marché du casque
51:51 ou des casques d'ailleurs, je ne sais pas du tout ce que ça représente
51:53 Marc. - Alors selon MIPS
51:55 aujourd'hui le marché
51:57 est environ de 550 millions
51:59 de casques
52:01 - D'unités, de pièces. - D'unités, voilà.
52:03 Eux se concentrent
52:05 sur le premium
52:07 étant donné qu'un insert MIPS
52:09 ça coûte 5 dollars, par contre
52:11 pour le vendeur
52:13 ou le fabricant de casques, il peut augmenter
52:15 le prix du casque de 10
52:17 à 50 dollars lorsqu'il insère
52:19 un MIPS et donc eux
52:21 s'intéressent au marché premium
52:23 le marché premium c'est environ
52:25 195 millions d'unités
52:27 et sur ces 195 millions d'unités
52:29 il y a 40 millions d'unités
52:31 de moto, 45 millions
52:33 dans le sport
52:35 et 110 millions dans ces
52:37 casques professionnels.
52:39 - Très clair. Qu'est-ce qu'on peut dire
52:41 sur le plan boursier désormais ?
52:43 L'histoire de MIPS
52:45 qui est cotée à Stockholm essentiellement
52:47 c'est ça Marc ? - Ils sont au
52:49 Stockholm Nasdaq Exchange
52:51 alors ils ont une croissance
52:53 de leur chiffre
52:55 d'affaires qui était explosif
52:57 entre 2016 et 2021
52:59 ils ont eu une croissance
53:01 de 45% des ventes
53:03 80% par année
53:05 de l'EBITDA
53:07 est arrivé le
53:09 Covid qui a encore accéléré la chose
53:11 on a eu un phénomène de surstockage
53:13 dans les vélos, dans les casques etc.
53:15 2022 a été une année
53:17 un peu difficile
53:19 si on regarde l'ensemble de l'année vu que les ventes
53:21 ont baissé de 7%
53:23 maintenant si on regarde séquentiellement
53:25 on voit qu'au deuxième semestre
53:27 les ventes ont baissé de 45%
53:29 donc il y a vraiment
53:31 - Un retour, un setback
53:33 - La digestion des... - Mais bien sûr
53:35 - On a ce même phénomène
53:37 encore ce premier semestre
53:39 alors les ventes au premier trimestre étaient en recul de 35%
53:41 et on devrait arriver au bout
53:43 de ce stock à la fin de l'été
53:45 et avec des perspectives
53:47 qui sont quand même plutôt intéressantes
53:49 ils ont réitéré leur objectif
53:51 qui est de croître de 27%
53:53 jusqu'à 2027
53:55 et le cours boursier
53:57 il a suivi un petit peu
53:59 la tendance
54:01 c'est un cours qui est passé
54:03 de 200 à 1200 couronnes
54:05 - Spectaculaire !
54:07 En quelques années
54:09 c'est ça à peine ? - En deux ans
54:11 - En deux ans, x6 en deux ans
54:13 - Pour revenir à 300
54:15 et maintenant en train de se stabiliser
54:17 cette période de surcoût
54:19 d'extra croissance
54:21 est un peu passée
54:23 maintenant autour de
54:25 aujourd'hui il se traite à
54:27 500-550 alors c'est un stock
54:29 qui est très volatile
54:31 et de ce fait il faut vraiment
54:33 y aller avec parcimonie
54:35 - Le poids
54:37 dans la gestion
54:39 de la position
54:41 la pondération etc. sont des éléments
54:43 importants effectivement
54:45 aujourd'hui - Voilà et surtout
54:47 le niveau d'entrée parce que c'est
54:49 une action qui se traite
54:51 quand même à un multiple de 42 fois
54:53 donc c'est pas donné
54:55 par contre s'ils délivrent sur la croissance
54:57 il y a vraiment un boulevard
54:59 devant eux dans tout ce qui est protection
55:01 c'est justifié
55:03 à notre avis - Effectivement
55:05 beaucoup d'entreprises, beaucoup d'activités
55:07 de secteurs d'activité ont connu
55:09 le boom Covid et le retracement
55:11 parfois très très appuyé
55:13 de plusieurs dizaines de % en l'occurrence
55:15 en matière de vente, de chiffre d'affaires
55:17 de dynamique commerciale
55:19 eux ils ont pas, c'est un blip quoi
55:21 ils ont pas de doute
55:23 sur les
55:25 méga-trains porteurs qui
55:27 soutiennent leur activité à terme
55:29 le vélo, il y a eu un moment quand même
55:31 de révélation du vélo qui est allé
55:33 chercher des
55:35 nouveaux clients, des nouveaux consommateurs
55:37 des populations qui avaient peut-être
55:39 pas envisagé il y a quelques années de se mettre au vélo électrique
55:41 pour dire les choses simplement, ça c'est un phénomène
55:43 qui compte j'imagine pour eux - Alors il y a
55:45 clairement le train du vélo
55:47 électrique parce que effectivement
55:49 lorsque vous achetez un vélo
55:51 classique, vous vous protégez
55:53 et encore, il y a seulement 30%
55:55 des personnes qui mettent un casque à vélo
55:57 par contre le vélo électrique quand vous roulez
55:59 à 30, 40 km/h
56:01 vous vous protégez un peu plus et puis le prix
56:03 du vélo est quand même plus important donc vous êtes
56:05 peut-être un peu moins regardant sur le prix du casque
56:07 également - Concrètement
56:09 comment vous gérez la position
56:11 chez Clartent, donc il est dans la stratégie
56:13 Small & Mid-Cap, c'est ça de
56:15 Clartent, Marc, le titre
56:17 MIPS, vous le dites
56:19 il faut bien soigner son point d'entrée
56:21 vous avez essayé d'attraper la valeur
56:23 au plus bas, j'en sais rien mais
56:25 en tout cas vous avez essayé de ne pas la payer à
56:27 1200 couronnes l'action
56:29 - Typiquement, c'est une valeur
56:31 qu'on aime bien et qu'on a suivi
56:33 depuis longtemps et qu'on a trouvé beaucoup
56:35 trop chère pendant très longtemps
56:37 on a commencé à monter une position
56:39 lors du retracement
56:41 donc on n'a pas eu le
56:43 le bas du bas, par contre
56:45 on l'a eu
56:47 autour des 400 couronnes
56:49 et aujourd'hui
56:51 lorsqu'il y a des retracements, on en rachète un petit peu
56:53 mais ça reste une position relativement
56:55 petite dans notre fond Small & Mid-Cap
56:57 parce que c'est très volatile
56:59 et parce que ça reste cher et qu'on est encore
57:01 dans cette phase de digestion
57:03 finalement de ces stocks
57:05 - Merci beaucoup
57:07 Marc, merci d'être venu nous parler de
57:09 MIPS, c'était le cas
57:11 l'étude de cas d'investissement
57:13 que nous vous proposions ce mois-ci
57:15 avec les équipes de Clartent associées et Marc Evgen
57:17 qui était avec nous en plateau
57:19 pour ce dernier quart d'heure de Smart Bourse
57:21 associée gérante de Clartent
57:23 Voilà pour cette émission, excellent week-end
57:25 on se retrouve lundi à 12h30 en direct sur BISMART
57:27 [Musique]
57:29 [Musique]
57:31 ♪ ♪ ♪