L'Heure des Pros (Émission du 05/06/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:03 Quand il voit la photo de Marine Le Pen, Eric Dupond-Moretti pense au maréchal Pétain.
00:00:08 C'est peut-être un trouble obsessionnel compulsif, un toc, qui a aussi touché Elisabeth
00:00:13 Borne la semaine passée et même Jacques Attali ce week-end.
00:00:16 "Ils n'ont pas changé" a tweeté le grand Manitou du futur, spécialiste en prédiction
00:00:21 avec la même exactitude que Madame Soleil et la fée Carabosse.
00:00:24 "Ils n'ont pas changé, ils restent moralement infréquentables" a écrit M.
00:00:29 Attali et de poster une photo de Pétain datant du 30 avril 1936.
00:00:33 Qui est ce "il" ? Où sont les pétainistes en 2023 ?
00:00:37 Eric Dupond-Moretti n'a pas écouté Emmanuel Macron lors du dernier Conseil des ministres.
00:00:42 Le président de la République a dit stop aux arguments moraux pour attaquer le Rassemblement
00:00:46 national.
00:00:47 Chacun sait que ça ne marche plus et que les électeurs de Marine Le Pen ne sont pas des
00:00:50 fascistes.
00:00:51 Alors pourquoi Dupond-Moretti, Borne ou Attali poursuivent cet angle d'attaque ?
00:00:56 Marine Le Pen est un fonds de commerce.
00:00:59 Dupond, Borne ou Attali vendent à la sauvette des objets vintage dans la boutique des souvenirs.
00:01:04 Personne n'est dupe, mais on s'achète à bon compte une bonne conscience.
00:01:07 Ainsi vit le camp du bien, scrutant l'horizon comme le capitaine Drogo dans le désert des
00:01:12 tartares et attendant un ennemi qui n'existe plus.
00:01:15 Il est 9h.
00:01:17 Audrey Bertrand.
00:01:19 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:24 Le procès de l'ex-petite amie de Chayna vient de s'ouvrir ce matin à 9h.
00:01:29 Il est accusé d'avoir assassiné et brûlé vive en 2019 l'adolescente, probablement
00:01:33 enceinte de lui.
00:01:34 Il encourt jusqu'à 20 ans de prison, voire la perpétuité si l'excuse de minorité
00:01:39 élevée par la Cour d'assises.
00:01:40 Au moment des faits, il avait 17 ans.
00:01:42 Parcoursup, les lycéens ou étudiants en réorientation ont reçu une réponse vendredi à leur vœu
00:01:48 Sur 917 000 candidats, plus de 500 000 ont reçu au moins une proposition.
00:01:52 Pour les autres, pas d'inquiétude, de nouveaux candidats obtiendront des réponses positives
00:01:56 puisque des options seront libérées par ceux ayant fait leur choix.
00:01:59 Et puis regardez ces images.
00:02:01 Il a été ovationné pour son dernier match.
00:02:04 Karim Benzema quitte le Real Madrid après 14 saisons.
00:02:07 C'est donc son dernier match hier soir sous le maillot du club.
00:02:10 L'attaquant a été salué.
00:02:12 Benzema va s'envoler à 35 ans vers de nouvelles aventures, peut-être en Arabie Saoudite selon
00:02:17 des médias locaux.
00:02:18 On a également appris que Zlatan Ibrahimovic dit au revoir au football à 41 ans.
00:02:22 Pétain, toujours Pétain, encore Pétain, Elisabeth Lévy, Philippe Bilger, Gérard
00:02:26 Leclerc, Jacques Seguéla, Nathan Devers et Karl Olive.
00:02:29 C'est vrai que plus on s'éloigne de cette période et plus le maréchal Pétain est présent.
00:02:34 C'est assez étonnant.
00:02:35 Dans les années 70, 80, il était peu présent.
00:02:38 Et plus on s'éloigne de cette période, plus il est présent.
00:02:40 On en parlera peut-être tout à l'heure, mais Karl Olive, vous êtes venu avec nous
00:02:43 parce que d'abord, vous connaissez bien le football.
00:02:46 Vous avez été longtemps, d'ailleurs, dans cette maison à Canal, vous avez dirigé le sport.
00:02:50 Et puis, c'est vrai qu'il y a eu plein d'incidents football cette semaine, ce week-end à Bordeaux,
00:02:55 mais également avec ce supporter qui a été attaqué.
00:02:58 C'est vrai qu'il y a un problème, sans doute, avec les supporters, avec les ultras de tous les camps.
00:03:03 D'ailleurs, on peut s'interroger sur ce qui se passe parfois dans nos stades.
00:03:06 Alors, je voudrais qu'on voit tout de suite le sujet de Sandra Chimbo, puisque vous connaissez
00:03:10 évidemment cet enfant, Kenzo, qui souffre d'un cancer et qui était agressé à Ajaccio par des supporters.
00:03:18 Si tant est qu'on puisse utiliser ce mot.
00:03:19 Kenzo a huit ans.
00:03:23 Fervent supporter de l'OM, il se faisait une joie d'assister au match Ajaccio-Marseille ce samedi.
00:03:29 Mais la soirée a viré au cauchemar quand des individus ont pénétré dans la loge où il se trouvait avec ses parents.
00:03:34 Atteint d'un cancer au cerveau, le jeune garçon a été blessé.
00:03:37 Son maillot a été arraché et brûlé devant lui. Des actes condamnés par la CAA-Ajaccio.
00:03:42 Ces individus ne représentent en aucun cas les valeurs de notre club et de notre île.
00:03:46 La CAA-Ajaccio fera toute la lumière sur ces agissements honteux.
00:03:49 Dès que les individus auront été identifiés par nos services, nous porterons plainte contre eux.
00:03:54 La CAA-Ajaccio est solidaire avec le petit Kenzo et ses parents.
00:03:57 Toujours choqué, Kenzo va mieux selon son entourage.
00:04:00 Il s'en sort avec quelques égratignures sur le visage.
00:04:04 - Carl, vous connaissez bien le football et j'ai envie de dire, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
00:04:09 Tu as toujours eu des imbéciles dans des stades.
00:04:11 Depuis 50 ans, tu as toujours eu des actes individuels.
00:04:17 Et tirer une généralité sur un acte individuel me paraît toujours dangereux.
00:04:23 Qu'est-ce qu'il y a de nouveau ?
00:04:25 - Ce qu'il y a de nouveau, c'est qu'il faut justement la conclusion, à mon sens, principale.
00:04:30 D'abord, merci pour l'invitation.
00:04:31 Principale, c'est que ce n'est pas généraliser, mais c'est vraiment pointer l'inconscience, l'irresponsabilité,
00:04:40 le scandale de ces personnes individualisées avec des réponses pénales individualisées.
00:04:48 Et le message que j'entends faire passer, si je peux me permettre, c'est qu'effectivement, il faut porter plainte.
00:04:54 Là, on parle d'Ajaccio.
00:04:55 D'ailleurs, c'est une initiative du président d'Ajaccio que d'inviter...
00:04:58 - Mais le président Orsoni, il a eu raison d'ailleurs, parce que ces personnes ne représentent en rien la Corse.
00:05:03 - Exactement.
00:05:04 - Mais ce que je veux vous dire, c'est qu'il n'y a rien de nouveau...
00:05:06 - On va faire les supporters un peu quand même.
00:05:08 - Mais les supporters, il y a toujours eu des actes individuels de supporters ou avinés, alcoolisés, brutaux.
00:05:16 Il y a eu des morts au parc des Princes.
00:05:18 - Pardonnez-moi, vous passez votre temps à nous parler des valeurs, tous, pas vous, à nous parler des valeurs du sport.
00:05:23 Moi, qu'est-ce que je vois quand on parle ici du sport ?
00:05:25 C'est soit des affaires de corruption, soit des affaires...
00:05:28 Ben si !
00:05:29 - Non, je vais vous oublier les affaires.
00:05:29 - Je suis désolée, dans les fédérations.
00:05:31 Soit des affaires de supporters qui racistent, qui poussent des cris de sang.
00:05:35 Excusez-moi, c'est pas des minorités isolées, il y en a plein, tout le temps, tous les week-ends.
00:05:39 Soit de l'islamisme, soit de l'hébéstrat.
00:05:41 - Non, honnêtement, le racisme dans les stades de football français, français, c'est pas...
00:05:46 - D'accord.
00:05:46 - D'abord parce que le public est très mixte dans les stades français, ce qui n'est pas le cas par exemple en Espagne ou en Italie.
00:05:51 - Ou en Italie.
00:05:51 - Bon, je vais donner la parole à Philippe et puis à Nathan, mais écoutons la mère de Kenzo.
00:05:56 Moi, ce que je souligne simplement, il y a toujours eu des âmes...
00:05:59 - Oui, mais Pascal, ce qui a changé, me semble-t-il, les violences ont toujours existé.
00:06:05 Ce qui change, c'est qu'aujourd'hui, on n'a plus aucun respect pour certaines victimes.
00:06:11 Dans le passé, je crois qu'il n'était pas fréquent de voir des enfants agressés, des enfants agressés par des supporters.
00:06:20 Je crois que c'est le fait qu'aujourd'hui, on n'a plus le moindre respect pour quelques catégories de personnes que ce soit.
00:06:29 - Jacques Seguéla et puis après, on écoute sa mère.
00:06:30 - Il faut en revenir à l'exclusion définitive de ces sacrés pans qui n'auront plus le droit de se présenter dans un stade dans le monde entier.
00:06:40 - Mais non, mais c'est ce qui se passe déjà.
00:06:41 Alors écoutez, la mère...
00:06:43 - Je ne parle pas vraiment, sinon...
00:06:44 - Si, je vous assure, il y a des sanctions individuelles, mais bon...
00:06:49 - Vous avez 40 000 personnes dans un stade à Bordeaux, par exemple ?
00:06:52 - On monte d'un cran, parce que...
00:06:54 - Vous avez raison.
00:06:55 - À Bordeaux, c'est un individu qui vient, entre guillemets, frapper un joueur.
00:07:00 Avant, on balançait des projectiles.
00:07:01 Là, on vient s'attaquer dans une loge.
00:07:03 C'était quand même très, très rare.
00:07:05 Il peut y avoir des envahissements de terrain qui sont des envahissements, entre guillemets, joyeux.
00:07:08 Dans le cas de Nantes, encore, samedi soir, il n'y a pas d'idée, d'arrière-pensée.
00:07:14 Et pourtant, on s'aperçoit qu'à Bordeaux, on est monté d'un cran.
00:07:16 Donc, il faut individualiser pleinement la sanction.
00:07:19 Et je rejoins, ce n'est pas 2 mois, 3 mois, 4 mois, c'est à vie, ces gens-là.
00:07:23 - Vous avez sans doute raison.
00:07:25 Écoutez la mère de Kenzo.
00:07:27 - Kenzo, son papa, ils ont mis le maillot de l'OM.
00:07:32 Et les joueurs de l'OM sont rentrés sur le terrain.
00:07:35 Donc, Kenzo, comme c'était un peu haut, il ne voyait pas.
00:07:38 Il a dit "papa, papa, porte-moi".
00:07:40 Et au moment où il a soulevé des supporters de passer sur le côté,
00:07:46 ils les ont vus avec leur maillot.
00:07:48 Et de là, ils les ont montrés du doigt.
00:07:52 Ils ont mis un coup de poing dans le visage de mon mari à 2 fois
00:07:54 pour lui dire d'enlever son maillot.
00:07:57 Il l'a fait de suite.
00:07:58 Et comme Kenzo avait le maillot aussi, il s'est fait bousculer.
00:08:02 Enfin, voilà, c'était un peu...
00:08:04 Il a tapé la tête sur une barre dans la loge.
00:08:07 - C'est évidemment odieux, bien évidemment.
00:08:09 Je vous propose de voir un sujet de Maxime Lavandier
00:08:12 sur comment les parents, avec Kenzo, ont passé leur journée
00:08:15 après cette agression.
00:08:17 - Sur la plage d'Ajaccio, Kenzo et sa famille tentent de retrouver le calme.
00:08:23 Venu pour réaliser son rêve et rencontrer ses idoles,
00:08:27 le jeune garçon reste profondément choqué par les événements de la veille
00:08:30 au stade François Cotti.
00:08:32 - Oui, non, même Kenzo, il est en boucle.
00:08:34 Il dit qu'ils l'ont poussé volontairement.
00:08:38 Il ne dit pas que c'est un enfant.
00:08:41 Mais après, je veux dire, il a quand même eu conscience
00:08:44 qu'on l'a poussé.
00:08:46 - Également pris pour cible par des supporters corse,
00:08:48 son père repense aux événements qui auraient pu prendre
00:08:50 une tournure dramatique.
00:08:52 - Ça aurait pu être beaucoup plus catastrophique aussi.
00:08:54 Heureusement que ça s'est arrêté là, que ça n'a pas été plus loin.
00:08:58 Au moment où je les ai vus en face de moi,
00:09:00 j'ai vraiment eu peur pour la sécurité de mes enfants.
00:09:02 Moi, je m'en foutais un peu.
00:09:04 Mais c'est vraiment au niveau de la sécurité de mes enfants.
00:09:06 Mon coeur est tombé quand je les ai vus.
00:09:08 Je ne m'attendais pas du tout à ça.
00:09:10 - Une enquête a été ouverte hier par le procureur d'Ajaccio
00:09:12 pour des faits de violence en réunion.
00:09:14 Atteint d'un cancer du cerveau, le petit supporter de l'OM
00:09:16 a tout de même pu rencontrer l'une de ses idoles,
00:09:18 le milieu de terrain, Matteo Ganduzzi.
00:09:20 - Gérard Leclerc n'a pas pris la parole.
00:09:22 - Vous m'avez fait un peu sourire tout à l'heure
00:09:24 quand vous avez dit que ça a toujours existé
00:09:26 et que ce sont des cas individuels.
00:09:28 C'est amusant parce que cet argument,
00:09:30 vous ne l'acceptez pas.
00:09:32 Il vous fait bondir quand on parle d'autre chose,
00:09:34 quand on parle de harcèlement scolaire,
00:09:36 quand on parle de violence d'une façon générale.
00:09:38 Vous refusez cet argument.
00:09:40 - Parce que c'est nouveau ?
00:09:42 - Non, je sens que ce n'était pas nouveau.
00:09:44 - Le harcèlement scolaire numérique, c'est nouveau ?
00:09:46 - Quant au football, moi je n'ai pas souvenir,
00:09:48 quand j'étais très jeune, ce qui a monté là,
00:09:50 ça fait très longtemps, qu'il y avait quand même
00:09:52 ce débordement de violence qui existe aujourd'hui.
00:09:54 Je ne crois pas.
00:09:56 - Mais il y a eu 40 morts au Hésel en 1986.
00:09:58 Gérard, il y a eu 40 morts au Hésel en 1986.
00:10:00 - Oui, mais ça n'avait rien à voir.
00:10:02 - C'était des supporters contre des supporters
00:10:04 qui se sont faits enrouler.
00:10:06 - Des supporters contre des supporters
00:10:08 qui se battaient.
00:10:10 C'était une organisation absolument dévaillante.
00:10:12 - Est-ce que c'était à chaque match, Pascal ?
00:10:14 Est-ce que tous les matchs, il y avait des incidents ?
00:10:16 - Mais là, ce n'est pas à tous les matchs.
00:10:18 - Il y a quand même.
00:10:20 - Vous savez combien il y a eu d'incidents
00:10:22 dans le foot cette année ?
00:10:24 - Un seul en 38 semaines.
00:10:26 - Pas dans le foot amateur, on en a parlé plein de fois.
00:10:28 - Non, ça c'est autre chose. Dans le foot professionnel,
00:10:30 il y en a eu un. Et c'est celui-là.
00:10:32 Mais les valeurs du sport, arrêtez,
00:10:34 vous savez bien, c'est des gens qui...
00:10:36 Il y a eu des morts au Paris Saint-Germain,
00:10:38 des supporters qui se sont battus
00:10:40 entre eux au PSG il y a 15 ans.
00:10:42 - Donc vous ne voyez pas que l'esprit sportif
00:10:44 se perd un peu ?
00:10:46 - Il y a quand même un petit problème, me semble-t-il,
00:10:48 je le répète chaque fois, mais vous ne voulez pas l'entendre,
00:10:50 avec le football. Et deuxièmement, je pense
00:10:52 que le problème n'a pas été pris suffisamment au sérieux.
00:10:55 Il y a un club, je crois qu'il l'a fait,
00:10:57 c'était le Paris Saint-Germain, avec...
00:10:59 - Robin Leproud.
00:11:01 - Bien sûr. Mais avec toute la communauté médiatique
00:11:03 qui était contre.
00:11:05 - Oui, mais sauf que la communauté médiatique, elle se trompe souvent.
00:11:07 - Parce que moi, je trouve que Robin Leproud a eu raison.
00:11:10 Mais que j'ai entendu dans les tribunes,
00:11:13 il n'y a plus d'ambiance avec les ultras,
00:11:15 il n'y a plus d'ambiance.
00:11:17 Alors que c'était très bien, le parc, les gens pouvaient venir en famille.
00:11:19 Aux États-Unis, ils n'ont pas de phénomène ultra,
00:11:22 et les grands sports américains, les gens viennent en famille,
00:11:24 ils sont très sympas et c'est un spectacle.
00:11:26 Mais si vous dites ça aux ultras, danger !
00:11:29 Ils sont les propriétaires de l'ADN du foot.
00:11:31 - Je suis assez d'accord avec vous.
00:11:34 C'est-à-dire qu'un acte comme ça, qui est abject
00:11:36 et qui suscite une émotion,
00:11:38 on peut avoir la tentation de se dire, ça reflète quelque chose.
00:11:40 Sans doute que ça existait de tous les temps.
00:11:43 Cependant, on peut quand même se poser une question.
00:11:45 C'est que quand il y a des violences comme ça,
00:11:47 qui sont commises par des supporters, c'est toujours des phénomènes de meute.
00:11:49 Et vous savez, c'est le philosophe Sloterdijk
00:11:51 qui disait qu'aujourd'hui, on vit dans une époque
00:11:54 qui est caractérisée par deux lieux.
00:11:56 Les studios, les gens qui habitent de plus en plus dans des studios.
00:11:59 C'est un phénomène quand même assez moderne de ne plus vivre dans une maison.
00:12:01 Donc le studio, la maison individuelle et le stade.
00:12:05 Qui est le stade, et si vous voulez, il n'y a pas de médiation
00:12:08 entre la solitude de l'individualisme et la foule anonyme du stade.
00:12:12 Et c'est peut-être...
00:12:14 Ça ne revient pas à mettre tous les supporters dans le même panier.
00:12:17 À dire qu'il y a une violence structurelle du match.
00:12:20 - Les supporters non, mais les ultras, pardonnez-moi,
00:12:22 parce que je l'ai souvent dit, il y a une violence structurelle chez les ultras.
00:12:26 Pardonnez-moi, et c'est ça qui est compliqué.
00:12:28 Parce que tu dis ça dans le milieu journalistique.
00:12:30 Tu te fais rattraper par la patrouille.
00:12:32 Ce sont des gens qui sont fans absolus de leur club.
00:12:36 Donc même l'adversaire, il s'en moque.
00:12:38 Si par exemple le match est beau, ils n'applaudiront pas l'adversaire.
00:12:42 Ce sont des fans absolus.
00:12:44 Voilà, ils ont un rapport à leur maillot.
00:12:46 - Moi j'ai jamais été comme ça.
00:12:47 - Pardon, mais est-ce que dans le supporterisme, il n'y a pas de la violence ?
00:12:49 - Non, non.
00:12:50 - Oui, alors si vous les appelez crétins absolus...
00:12:52 - Non, dites pas que tous les ultras...
00:12:53 - Si, si, je le dis !
00:12:54 - Quand on arrive au niveau...
00:12:55 - Je ne parle pas de rase, je ne parle pas de tous les supporters.
00:12:57 - Celui non plus !
00:12:58 - Je parle de gens qui arrivent à commettre des actes de violence
00:13:02 à partir pour... parce qu'ils aiment, ils défendent un club.
00:13:04 - Bien sûr.
00:13:05 - Il faut être cinglé quand même.
00:13:06 - Je dis que... oui, mais je dis que dans le phénomène ultra,
00:13:09 il y a une violence.
00:13:10 - On n'est pas d'accord.
00:13:11 - Oui, vous êtes d'accord, mais tout le monde ne le dit pas.
00:13:13 - Ce sont des fans, mais toutes les stars du monde ont les fans.
00:13:19 Ça ne se termine pas à coup de barre de fer.
00:13:21 - Ce qu'on peut dire, je crois...
00:13:22 - Donc le sport il est pour quelque chose.
00:13:24 Peut-être un excès de passion, peut-être...
00:13:26 - D'abord, on ne généralise pas effectivement les ultras.
00:13:30 En revanche, il faut les responsabiliser.
00:13:32 Ce qu'avait fait à l'époque le président Le Prou,
00:13:35 c'est exactement ce qui s'est passé à Bordeaux avant-hier
00:13:40 avec ce crétin qui rentre pour frapper un joueur.
00:13:45 - Ce n'est pas un crétin !
00:13:47 - C'est une graine d'assassin !
00:13:49 - Ah non, non !
00:13:50 - Attendez, je dois juste terminer s'il vous plaît.
00:13:52 - Une graine d'assassin ?
00:13:53 - Il faut absolument...
00:13:54 Le club de Bordeaux va porter plainte effectivement contre l'individu,
00:13:58 mais il faut que les ultras portent plainte également contre cet individu.
00:14:03 Et pardon, il n'y a pas de raison que ce qui se passe aujourd'hui
00:14:06 dans cette société du quotidien que nous rencontrons,
00:14:08 s'arrête aux portes des stades.
00:14:10 Il n'y a pas de raison que ça s'arrête...
00:14:12 - On parlera de Bordeaux tout à l'heure.
00:14:14 - Très court.
00:14:15 Juste dire que s'il y a eu un seul incident en 38 semaines,
00:14:19 c'est qu'on évolue aussi dans la manière d'appréhender ces sujets-là.
00:14:22 Et aujourd'hui, la Ligue de football professionnel,
00:14:24 avec le ministère de l'Intérieur, ce qui n'était pas le cas auparavant,
00:14:27 travaille de façon collégiale.
00:14:29 C'est important de le dire, parce que...
00:14:31 - Non mais par exemple, sur le déplacement des ultras à Marseille,
00:14:34 le préfet d'Ajaccio n'aurait jamais dû admettre qu'ils viennent à Marseille.
00:14:39 Alors effectivement, ils n'y sont pour rien, les ultras de Marseille, là.
00:14:42 Mais ils ont voyagé toute la nuit, ils sont arrivés à 8h du matin.
00:14:46 On les a laissés sur une plage, une paillote, jusqu'à l'heure du match.
00:14:49 Et effectivement, ils sont à ne rien faire pendant ce temps-là.
00:14:54 Et qu'entre Ajaccio et Marseille, on sait qu'il peut avoir des difficultés.
00:14:58 Même si, je le répète, dans cette affaire, les ultras de Marseille n'y sont pour rien.
00:15:01 Je voudrais qu'on écoute le président Orsoni, parce qu'il a raison.
00:15:03 Puisque c'est toute la Corse qui est stigmatisée,
00:15:06 alors que ces gens ne représentent évidemment pas la Corse, et qu'il faut le dire.
00:15:08 Donc écoutez le président de la CAC, exactement.
00:15:11 - C'est incontestablement un appel bannifiable,
00:15:16 qui ne correspond certainement pas à ce que veut représenter ce club,
00:15:22 et encore moins à notre culture en Corse,
00:15:25 qui est très respectueuse des personnes âgées, et des enfants en particulier.
00:15:28 Après, face à une telle bêtise, je suis en voie.
00:15:33 Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous allons prendre des mesures.
00:15:36 Nous avons une vidéo qui permet de les identifier,
00:15:39 du moins, de les voir physiquement.
00:15:41 On va donc les identifier, on va porter plainte
00:15:43 vers la justice, et on ne laissera pas passer les peines du ministre.
00:15:50 - Réaction sans ambiguïté du président de l'Algérie.
00:15:53 Alors, on peut voir également l'incident de Bordeaux,
00:15:55 parce que le profil de l'homme qui est rentré sur le terrain, c'est extraordinaire.
00:15:58 Il habite à Annecy, curieusement.
00:16:01 Alors qu'Annecy va être une victime collatérale de son geste.
00:16:04 Il est chef d'entreprise, il a un restaurant à Annecy.
00:16:06 Je lui souhaite bien du courage.
00:16:08 Puisque par son geste, il était ce qu'on appelle capot.
00:16:12 Je ne dis déjà rien que le mot, je trouve que ce mot est absolument horrible.
00:16:16 Les ultras, le capot, c'est celui qui parle aux autres ultras.
00:16:20 Il s'appelle le capot.
00:16:22 - Non mais c'est incroyable.
00:16:23 - Mais je vous assure.
00:16:24 - Les valeurs du sport.
00:16:25 - Et regardez, cet homme qui va entrer sur le terrain,
00:16:28 donc il le bouscule.
00:16:29 Donc cet homme, il est plutôt payé par les Girondins.
00:16:33 Je ne sais pas s'il est salarié ou pas, mais comme il est capot,
00:16:35 en tout cas, il a un lien très fort avec la présidence des Girondins.
00:16:38 - Non, non, je ne parle pas de Girondins.
00:16:39 - Pas de Girondins de Bordeaux.
00:16:40 - Non, je ne vais pas parler.
00:16:41 - Là, il est dans une structure qui s'appelle les Ultras de Bordeaux,
00:16:44 mais il n'est pas salarié des gens de Bordeaux.
00:16:46 - Il n'y a pas de lien entre la direction du club,
00:16:48 il n'y a pas de lien financier, vous êtes sûr ?
00:16:50 - Non, mais il y a une relation, comme avec les autres associations.
00:16:53 - Je pensais qu'il y avait avec des associations, parfois, il peut avoir...
00:16:56 - Honnêtement, je peux me tromper, mais je...
00:16:57 - D'accord, je vous fais confiance.
00:16:58 Donc, il est en lien régulier avec la direction de Bordeaux.
00:17:03 Lui-même n'habite pas à Bordeaux, il habite à Annecy.
00:17:05 Il vient à tous les matchs.
00:17:06 Il a son restaurant à Annecy.
00:17:07 Et le fait que Bordeaux soit battu fait qu'Annecy va descendre.
00:17:11 Donc, pour ce restaurant, je lui souhaite vraiment bien du courage.
00:17:13 Il va paraître en comparaison, mais effectivement...
00:17:15 Et lui, en fait, c'est un Ultra qui fait perdre son club.
00:17:18 - C'est ça.
00:17:19 - Mais attendez, je ne comprends pas.
00:17:20 - C'est un Ultra qui condamne son club.
00:17:22 - Mais éclairez ma lanterne.
00:17:23 Annecy va descendre parce qu'un type qui habite à Annecy...
00:17:26 - Non, alors c'est un peu compliqué.
00:17:27 C'est-à-dire que comme Rodez va sans doute avoir match gagné,
00:17:31 la conséquence, c'est qu'Annecy, qui était en lutte avec Rodez
00:17:36 pour ne pas descendre en national, eh bien c'est Annecy qui va descendre.
00:17:40 Et le type qui a fait ça, il habite à Annecy.
00:17:42 Ce qui est quand même exagérant.
00:17:44 Donc lui, il a tout bon.
00:17:45 Il a ces deux clubs, la ville dans laquelle il vit,
00:17:48 le club pour lequel il milite, ces deux clubs-là.
00:17:52 - Il s'en fout du club d'Annecy.
00:17:53 - Il y aura des sanctions.
00:17:54 Alors qu'est-ce qu'il faut faire pour Bordeaux ?
00:17:55 Parce que le club de Bordeaux...
00:17:56 M. Lopez, par exemple, moi je me mets à sa place.
00:17:59 Il se dit, mais enfin, toute ma saison est fichue
00:18:01 parce qu'il y a un mec qui rentre sur le terrain.
00:18:03 Bordeaux va être sanctionné.
00:18:05 Bordeaux ne va pas monter en Ligue.
00:18:07 Bordeaux va peut-être avoir 10 points de retard l'année prochaine.
00:18:09 - De façon factuelle.
00:18:10 - C'est ça, moi j'entends le président de Bordeaux.
00:18:13 - De façon factuelle, la commission de discipline se réunit cet après-midi à 13h.
00:18:18 De là, vu l'ampleur des dégâts, il va y avoir un dossier qui va être mis en instruction
00:18:23 avec la nomination d'un professionnel indépendant, médiateur,
00:18:27 qui va auditionner l'ensemble des partis.
00:18:29 - Et je rappelle que vous êtes membre de la Ligue.
00:18:31 - Oui, je suis administrateur à la Ligue du football professionnel.
00:18:33 - Vous êtes en train d'être ancien maire, député et futur ministre.
00:18:37 - Pour autant, le sujet, la commission, elle est totalement indépendante.
00:18:41 On voit ce qui s'est passé à l'époque avec Nice, Marseille.
00:18:46 Dimitri Payet avait reçu un projectile.
00:18:48 Il y a eu de lourdes sanctions avec des matchs à huis clos,
00:18:51 avec des points perdus.
00:18:52 - Mais en quoi le club est responsable ? Vraiment.
00:18:54 - Mais en quoi il est responsable ?
00:18:55 - C'est une bonne question.
00:18:56 - Ah non ? Oui c'est une bonne question.
00:18:57 - Un type qui rentre sur le terrain.
00:18:58 - Pascal, excusez-moi, je veux dire, quelqu'un rentre ici.
00:19:00 Il y a peut-être des responsables aussi qui vont être montrés du doigt ici,
00:19:04 dans l'enceinte, peut-être de ces nouvelles.
00:19:06 - Peut-être même vous ?
00:19:07 - Non mais ce que je veux dire par là, c'est que l'organisation interne,
00:19:11 elle est liée au club, qu'on le veuille ou non, elle est liée au club.
00:19:13 - Mais il y a un type qui sort de la tribune et qui vient de faire…
00:19:15 - Bah oui, mais enfin on ne sort pas de la tribune comme ça.
00:19:17 Excusez-moi, on ne rentre pas sur un terrain comme ça.
00:19:19 - Alors d'accord, je suis président de club, je réponds à ce que vous dites,
00:19:21 je fais des grillages partout.
00:19:23 - Bah c'est un peu ce qui s'est passé…
00:19:24 - Donc je mets une sécurité XXL partout, pour me préserver.
00:19:27 C'est le principe de précaution aujourd'hui qui va partout.
00:19:30 Donc mon spectacle, il est moins rigolo, parce qu'effectivement,
00:19:34 avec des grilles partout, c'est moins agréable.
00:19:36 Donc je me protège.
00:19:37 - Pascal, qu'est-ce qui s'est passé pour Nice-Marseille ?
00:19:40 Il y a eu la mise en place de filets, il y a peu eu de difficultés depuis.
00:19:44 L'idée, c'est effectivement que malheureusement, s'il fallait en arriver là,
00:19:48 peut-être qu'il faudra en arriver là.
00:19:50 Imaginez la personne, elle décède suite à un farci comme ça.
00:19:53 Je dis bien un farci.
00:19:54 - Un farci.
00:19:55 - Vous disiez vous-même tout à l'heure, il y a des liens entre les clubs de football
00:19:59 et les clubs de supporters.
00:20:00 - Oui, mais vous savez pourquoi ?
00:20:01 - Oui, mais pourquoi ?
00:20:02 - Mais pourquoi Gérard ?
00:20:03 - Parce qu'ils sont encore responsables.
00:20:04 - Mais pourquoi Gérard ?
00:20:05 Parce qu'ils ont la trouille.
00:20:06 C'est-à-dire que si tu as les ultras contre toi, dans ta ville,
00:20:09 ils te font… c'est des minorités actives,
00:20:12 ils vont être là le matin à l'entraînement,
00:20:13 ils vont être devant chez toi, pourquoi pas,
00:20:15 ils vont faire peser sur le club une tension XXL.
00:20:19 Donc les présidents, ils ont la trouille.
00:20:21 Donc ils sont obligés de… c'est ça la vérité du foot.
00:20:25 - Non mais excusez-moi quand même.
00:20:26 - C'est tout, c'est une question de rapport de force, ça fait rire Nathan.
00:20:28 - Non mais excusez-moi quand même.
00:20:30 - Je comprends rien au foot, mais la morale que j'en retiens en sortant du sport,
00:20:35 c'est qu'il faut toujours faire attention,
00:20:37 ce sont toujours les fans qui mettent en danger la personne dont ils sont fans.
00:20:41 Et que ce soit pour un chanteur, que ce soit pour un artiste,
00:20:44 quelqu'un qui est assez fanatique en devient…
00:20:47 - Excusez-moi, vous rigolez quand je vous dis qu'il y a un problème,
00:20:50 surtout que vous appelez les valeurs du sport.
00:20:52 Mais on entend quand même parler beaucoup de violence,
00:20:54 de harcèlement dans les fédérations, ou de…
00:20:56 - Allance, Allance, c'est un sujet.
00:20:58 - On entend parler, à chaque fois qu'on parle de sport ici,
00:21:01 les trois quarts du temps, c'est pas pour parler de sport,
00:21:03 c'est pour parler de problèmes d'argent et de corruption,
00:21:06 c'est pour parler de problèmes de violence, d'affaires crapoteuses.
00:21:09 Donc excusez-moi, il s'est quand même passé quelque chose,
00:21:11 je ne suis pas sûre qu'on inculque… ou d'islamisme, on n'inculque pas encore…
00:21:15 - Mais vous voulez que je vous parle de la RDA et de l'URSS,
00:21:18 comment ils ont préparé leurs athlètes ?
00:21:20 Ça vous intéresse ? Vous voulez que je vous parle du Tour de France de 1930 ?
00:21:23 - Et alors, parce qu'avant c'était pourri, maintenant c'est génial ?
00:21:25 - Vous voulez que je vous parle du Tour de France ?
00:21:27 - Donc maintenant c'est génial parce qu'avant c'était pourri ?
00:21:29 - Mais non, mais je veux dire…
00:21:30 - Pourquoi pas résumer le sport à ça ? Le sport c'est aussi le quotidiennement,
00:21:33 des valeurs, des choses…
00:21:35 - Vous voulez que je vous parle des matchs achetés ?
00:21:38 - Quand vous appelez des valeurs, c'est des gens qui se détestent
00:21:40 parce qu'ils portent pas la même couleur, pardon.
00:21:42 - Vous voulez que je vous parle des matchs achetés pendant 50 ans
00:21:44 par les Italiens, par les Espagnols, dans le groupe de Rope ?
00:21:46 - Mais j'ai jamais dit qu'avant c'était génial, je vous dis juste
00:21:48 que je trouve que c'est une supercherie cette affaire de valeur.
00:21:50 - Mais la vie est une supercherie !
00:21:52 - Ah ! Ça oui ! Ça vous avez raison !
00:21:54 - Le monde est une supercherie !
00:21:56 Le sport, le foot, les entreprises,
00:21:58 qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:22:00 - Et surtout la publicité.
00:22:02 - Ah ! Ah j'ai une pub géniale.
00:22:05 - Allez.
00:22:06 - Alors là j'ai une pub géniale.
00:22:08 Là, il nous reste… On a le temps de passer ou pas ?
00:22:10 Parce que j'ai une pub géniale pour vous.
00:22:12 Alors j'ai une pub absolument extraordinaire.
00:22:16 C'est une pub pour une alarme à domicile
00:22:18 qui a fait réagir sur Twitter.
00:22:20 C'est une pub, j'ai appelé ce matin à la FF pour avoir qu'elle dorsait.
00:22:23 C'est une œuvre d'art cette publicité. Pourquoi ?
00:22:25 Parce qu'elle intègre tous les codes de la bien-pensance aujourd'hui.
00:22:29 Alors évidemment c'est touchy pour moi d'en parler.
00:22:33 Vous allez voir une famille française.
00:22:35 Une famille française, je le dis aujourd'hui, qui est représentée,
00:22:37 elle ne peut plus être blanche.
00:22:39 - Mais…
00:22:40 - Oui, ça ne me gêne pas.
00:22:41 - Il y a encore un homme et une femme ou… ?
00:22:43 - Donc vous avez quatre personnes, c'est une famille mixte.
00:22:46 Bon, c'est une pub pour la pub alarme.
00:22:49 Et le cambrioleur, le cambrioleur, il va être représenté.
00:22:52 Vous allez voir, il a un masque, manifestement il a 70 ans,
00:22:56 une moustache blanche.
00:22:58 En clair, le cambrioleur est blanc.
00:23:00 Donc vous avez dans cette pub tous les codes de la bien-pensance.
00:23:04 Et vous allez me dire ce que vous en pensez.
00:23:06 Vous voyez cette publicité ?
00:23:08 On va faire, c'est une publicité pour…
00:23:12 Vous allez voir d'ailleurs le nom de…
00:23:14 Secteur Alarme !
00:23:16 Publicité formidablement de notre époque.
00:23:18 Regardez-la !
00:23:20 Voilà tout est prêt, suffit d'appuyer
00:23:23 Et aux voleurs on dit ciao, on dit ciao, ciao, ciao
00:23:27 Secteur Alarme, répond aussitôt
00:23:30 En moins de 20 secondes chrono
00:23:33 Vous êtes mal tombé, on est protégé
00:23:38 Et aux voleurs on dit ciao, on dit ciao, ciao, ciao
00:23:42 Secteur Alarme, agit aussitôt
00:23:45 En moins de 20 secondes chrono
00:23:47 Secteur Alarme, notre réactivité, c'est votre sécurité
00:23:50 Ce que je trouve extraordinaire, c'est qu'ils se sont mis autour d'une table
00:23:53 et ils disent "on représente comment le voleur ?"
00:23:55 Alors si on le représente avec par exemple un jeune
00:23:59 issu pourquoi pas des quartiers, ça peut arriver.
00:24:02 Alors là on va dire "attention, vous vous figmatez"
00:24:04 Donc on met un vieux monsieur, c'est pas le profil généralement,
00:24:09 numéro un des voleurs, avec une moustache
00:24:12 qui lui manque juste le beret basque, si tu veux,
00:24:14 pour dire que c'est un mâle blanc de 65 ans qui est voleur.
00:24:17 C'est le principe de précaution, de peur qu'il y ait un dérapage
00:24:21 parce que d'abord cette publicité elle est belle
00:24:23 et elle reprend les publicités des années 70 et 80
00:24:27 qui étaient des publicités chantées.
00:24:29 C'est une publicité chantée.
00:24:31 J'ai vu qu'elle était chantée, j'ai entendu.
00:24:34 Mais qu'est-ce que vous en pensez, le code ?
00:24:36 Elle ajoute à la magie de l'image, la magie de la chanson.
00:24:41 Après, si vous le mettez noir, vous en prenez plein la figure,
00:24:46 si vous le mettez blanc, vous en prenez plein la figure.
00:24:48 Qu'est-ce qu'on fait ? On la masque.
00:24:50 Donc au moins déjà, les gens vont pas lui arracher son masque
00:24:54 pour savoir s'il est vraiment blanc ou vraiment noir.
00:24:56 Regardez la photo là.
00:24:58 On le voit même pas.
00:25:00 Mais vous êtes sérieux, regardez, il a sa moustache.
00:25:04 Vous voyez qu'il est blanc.
00:25:06 Non mais comprenez.
00:25:08 Il doit y avoir 20 personnages, 30 personnages dans le film.
00:25:12 Cette famille, c'est pour ça que c'est délicat à traiter comme sujet.
00:25:17 Parce que la publicité reprend tous les codes.
00:25:19 Mais convenez aujourd'hui que si,
00:25:21 ce que je veux dire c'est que si vous montrez une famille
00:25:23 avec le père, la mère et les deux enfants blancs,
00:25:26 aujourd'hui dans la pub c'est plus possible.
00:25:28 Et ça, ça m'intéresse.
00:25:30 Ça m'intéresse parce qu'évidemment il y a encore des familles...
00:25:33 C'est à la fois lamentable et c'est à la fois ce que devient
00:25:36 notre société qui par précaution n'arrive plus du tout à créer,
00:25:40 à bouger, à dire ce qu'elle pense.
00:25:42 Et on s'enferme dans un anarchisme barbare.
00:25:45 Il y a encore des familles où le père est blanc, la mère est blanche,
00:25:48 les enfants sont blancs.
00:25:50 Comme il y a des familles où le père est noir, la mère est noire,
00:25:52 les enfants sont noirs.
00:25:53 Il y a encore des familles qui ne sont pas...
00:25:55 Moi je me souviens d'avoir fait à l'époque une publicité
00:25:57 pour Citroën avec Grace Jones qui était la grande chanteuse noire
00:26:00 star du moment et elle a été interdite.
00:26:03 Il y a 50 ans. Ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:26:07 - On marque une pause. On va revenir...
00:26:09 - Je trouve que c'est un bon sujet parce qu'effectivement
00:26:13 la pub est la fiction française.
00:26:15 - La pub, elle est le reflet de la vie.
00:26:17 - Oui, pas tout à fait.
00:26:19 - Justement, c'est là qu'il y a la discussion.
00:26:21 - Le reflet de la vie rêvée par certains, pardon.
00:26:23 - On va marquer une pause. On parlera du maréchal Pétain
00:26:26 dans quelques secondes puisque je disais tout à l'heure
00:26:29 que quand Eric Dupond-Moretti voit une photo de Marine Le Pen,
00:26:33 il pense immédiatement au maréchal Pétain.
00:26:35 A tout de suite.
00:26:37 Il est 9h31, Audrey Berthoud nous rappelle les titres du jour.
00:26:42 - Souvenez-vous de Lucas, 13 ans, harcelé à l'école.
00:26:48 Il avait mis fin à ses jours, c'était en début d'année.
00:26:50 Les 4 collégiens poursuivis pour le suicide de Lucas
00:26:53 ont été reconnus coupables de harcèlement.
00:26:55 Le tribunal pour enfants d'Epinal vient de l'annoncer.
00:26:57 Ils n'ont cependant pas été reconnus coupables
00:27:00 du suicide de l'adolescent.
00:27:02 Le Mont-Saint-Michel fête ses 1000 ans.
00:27:04 Il attire chaque année près de 3 millions de visiteurs.
00:27:06 C'est également l'un des sites touristiques
00:27:08 les plus fréquentés de France.
00:27:09 Emmanuel Macron sera sur place cet après-midi pour le millénaire.
00:27:13 L'accès, en revanche, pour les visiteurs sera limité.
00:27:16 Seuls les groupes ayant réservé pour s'y rendre
00:27:18 les visites individuelles s'arrêtent à 13h.
00:27:21 Et puis cette image.
00:27:22 Il y a 40 ans, jour pour jour, Yannick Noir emportait Roland Garros
00:27:25 et marquait l'histoire en signant l'une des plus belles images
00:27:28 du sport français.
00:27:29 C'était donc en 1983.
00:27:31 Yannick Noir avait 23 ans à l'époque.
00:27:33 Et c'est le seul joueur tricolore de l'ère Open
00:27:35 à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem en carrière.
00:27:37 Et on en parlera tout à l'heure, mais je me suis procuré
00:27:39 la une de libération du 6 juin 1983.
00:27:42 Le lendemain, 6 juin 1983.
00:27:44 On va peut-être voir la une.
00:27:46 Noir is beautiful.
00:27:47 Noir est magnifique.
00:27:48 La victoire de Yannick Noir hier en finale des internationaux
00:27:50 de Roland Garros face aux Suédois, Mats Villander,
00:27:52 n'est pas vraiment une victoire française.
00:27:54 C'est une victoire superbe et sympathique
00:27:56 d'un champion d'origine cammonaise,
00:27:58 adopté par la Jet Society,
00:28:00 et qui réussit toujours à nous épater un peu plus.
00:28:02 Il y a quelques années, la présence de ce jeune héros noir
00:28:05 au milieu du public si blanc du tennis,
00:28:07 c'était son premier exploit.
00:28:08 Sa victoire hier devant un public toujours aussi blanc
00:28:11 en est le plus beau.
00:28:12 1983.
00:28:13 - On peut pas changer.
00:28:14 - C'est formidable.
00:28:15 Moi j'adore ça, parce que vous voyez,
00:28:17 c'est formidable en fait de mettre de l'idéologie par coutou.
00:28:19 Alors vous avez peut-être vu, pendant la pause d'ailleurs,
00:28:22 la pub dont on avait parlé, Secteur Alarme.
00:28:23 J'espère que je ne vais pas affroncer cet annonceur.
00:28:26 - Merveilleux annonceur.
00:28:27 - Merveilleux annonceur.
00:28:29 Secteur Alarme, que ces choses soient claires.
00:28:32 - Je vais faire un tour de Stachu a priori.
00:28:34 - Je m'abonne.
00:28:35 Mais vous voyez Gérard, c'est quoi notre métier au fond ?
00:28:37 Le métier de journaliste, c'est témoigner de la réalité.
00:28:39 Ce dont je parle, en fait tout le monde en parle.
00:28:41 Dans les dîners, dans les restaurants,
00:28:43 vous avez vu de la pub et tout.
00:28:44 Mais pour une raison,
00:28:46 les gens n'osent pas en parler en fait.
00:28:48 Les journalistes, ça a la télévision, ça les ennuie.
00:28:50 Et même vous, quand vous voyez une pub,
00:28:52 vous me disiez tout à l'heure avec votre femme Julie,
00:28:54 vous regardez la pub et vous vous dites
00:28:55 "Tiens, à quel moment va arriver ?"
00:28:57 - La diversité.
00:28:58 - Mais ce que je veux dire, c'est que vous en parlez vous-même,
00:29:00 tout le monde en parle.
00:29:01 Et c'est comme s'il y avait des sujets
00:29:03 sur lesquels il ne fallait pas parler.
00:29:04 Ben non.
00:29:05 Notre métier, c'est de témoigner de la réalité,
00:29:08 de dire pourquoi ces pubs,
00:29:11 pourquoi aujourd'hui,
00:29:13 est-on obligé, en tout cas,
00:29:15 pourquoi les publicitaires pensent-ils comme cela,
00:29:17 pour ne pas froncer, c'est ce que vous avez dit,
00:29:19 principe de précaution.
00:29:20 - Oui, parce qu'il y a un manque de courage,
00:29:22 et il faut redonner du courage à la publicité,
00:29:24 il faut reprendre des risques,
00:29:25 il faut refaire des choses étonnantes.
00:29:27 - Il y avait un bon documentaire d'Armisson.
00:29:30 Vous l'avez vu, le documentaire d'Armisson ?
00:29:32 Ben regardez-le, parce que la pub était...
00:29:34 - Ça part d'un bon sentiment, c'est-à-dire.
00:29:37 - Oui, c'est vrai.
00:29:38 - C'est très politiquement correct.
00:29:39 Ce qu'il y a, c'est quand ça devient un peu systématique.
00:29:41 - Le cambrioleur blanc,
00:29:42 le cambrioleur blanc de 65 ans avec sa moustache,
00:29:45 franchement, ça part d'un bon sentiment.
00:29:47 - Pardon, Gérard, je voulais...
00:29:49 - Je parlais de la diversité présente dans l'esprit public.
00:29:53 - J'ai le temps ou on passe à autre chose ?
00:29:55 - On passe à autre chose.
00:29:56 Dernier mot sur Bordeaux.
00:29:57 Qu'est-ce qu'on fait alors ?
00:29:59 - Ce qu'on fait sur Bordeaux ?
00:30:00 - Oui, Bordeaux est sanctionné.
00:30:02 - Déjà, l'individu en question...
00:30:04 - Oui, lui, il n'y a pas de problème, mais Bordeaux.
00:30:06 Hérodès, par exemple.
00:30:07 - Il y a un vrai sujet.
00:30:08 - Annecy, par exemple.
00:30:09 Annecy, vous faites quoi d'Annecy ?
00:30:11 - Imaginez...
00:30:12 - La victime collatérale.
00:30:13 - Tous les scénaristes sont sur la table.
00:30:15 Est-ce que le match va être rejoué à huis clos ?
00:30:17 - À huis clos. S'il n'est pas rejoué, il y a un vrai sujet.
00:30:23 - C'est un peu technique, pour les gens, ils ne vont pas trop comprendre,
00:30:26 mais il faut faire une Ligue 2 à 19 clubs.
00:30:29 Il ne faut pas qu'Annecy soit une victime collatérale de ça.
00:30:34 C'est injuste.
00:30:35 - Écoutez, il y a une commission qui se réunit...
00:30:37 C'est important de dire ça.
00:30:39 Il y a une commission qui se réunit cet après-midi,
00:30:41 qui est indépendante.
00:30:42 Il faut lui laisser cheminer sur le sujet.
00:30:44 - Le maréchal Pétain.
00:30:46 - Qu'on durcira les sanctions contre ces individus.
00:30:51 Et moi, je suis pour un amendement, une proposition de loi
00:30:55 pour augmenter la sanction pour les supporters violents
00:30:58 à l'intérieur des stades, sans que la main ne trompe.
00:31:01 - Le maréchal Pétain.
00:31:02 Parce qu'il ne se passe pas une journée sans qu'on parle du maréchal Pétain en France.
00:31:05 Alors, tout est parti samedi soir.
00:31:09 Les missions de Léa Salamé, Eric Dupont-Moretti étaient présents.
00:31:13 Et il y a une séquence dans l'émission où on montre toujours des photos à l'invité.
00:31:21 Et on lui a montré une photo de Marine Le Pen.
00:31:23 Je ne sais pas si on peut le voir d'ailleurs ou pas.
00:31:25 On avait un problème de droit, pour tout vous dire, de diffuser cette séquence.
00:31:29 Et quelles questions poseriez-vous à Marine Le Pen ?
00:31:33 Demande Léa Salamé à Eric Dupont-Moretti.
00:31:36 Et Dupont-Moretti dit, qui préférez-vous, Pétain ou Poutine ?
00:31:41 - Bon, ce qui est...
00:31:43 - Franchement, c'est misérable.
00:31:46 - Moi, je ne dégonfle pas.
00:31:48 - Il a le droit.
00:31:49 - Quoi ?
00:31:50 - Il a le droit, mais c'est juste stupide.
00:31:52 - C'est de l'humour, là, c'est de l'humour.
00:31:54 En fait, pour Eugéne Harc, c'est de l'humour.
00:31:56 - C'est une émission intéressante.
00:31:58 - Mais quoi ? Vous trouvez que c'est une question pertinente ?
00:32:00 - Nathan Devers.
00:32:02 - C'est une manière de contester Emmanuel Macron.
00:32:04 - Mais évidemment.
00:32:05 - Derrière ce trait d'esprit...
00:32:07 - Trait d'esprit avec Eric Dupont-Moretti, comme vous y allez.
00:32:10 - Moi, vous savez ce que j'ai toujours dit sur Dupont-Moretti,
00:32:13 je trouve que c'est une fausse valeur de notre époque.
00:32:15 Je ne parle pas en tant que ministre, même en tant qu'avocat.
00:32:17 Je trouve ça délirant qu'on en ait fait le Jacques Vergès de notre imaginaire
00:32:20 et l'alpha et l'oméga de l'éloquence française.
00:32:23 - Ah, c'est pas Robert Badinter.
00:32:24 - C'est intéressant de voir que là, il adresse quand même
00:32:28 une sorte de sous-texte à Emmanuel Macron,
00:32:30 consistant à dire vouloir nier le lien historique
00:32:34 qui existe entre l'héritage de Vichy
00:32:37 et la création du Front National en 72.
00:32:39 C'est une erreur.
00:32:40 À mon avis, c'est ça ce qui justifie cette petite blagounette un peu...
00:32:44 - Ah oui, vous trouvez ? Non mais excusez-moi.
00:32:46 D'abord, je suis désolée.
00:32:48 Pétain, c'est la collaboration avec le totalitarisme.
00:32:51 Si aujourd'hui, il y a des gens qui sont soumis à des totalitarismes,
00:32:54 c'est pas du côté du Rassemblement National qu'on les trouve.
00:32:57 Donc, je commence à en avoir ras-le-bol d'entendre parler de Pétain ou d'Hitler
00:33:01 tous les quatre matins par des gens qui n'ont aucune autre identité.
00:33:04 Deuxièmement, un mot quand même,
00:33:06 juste parce que personne n'en a parlé, très peu,
00:33:08 le rapport sur le RN et l'ingérence du RN est un pur scandale.
00:33:14 Un travail vraiment misérable.
00:33:16 Ce genre... Comment ?
00:33:18 - On en a parlé, mais c'est pas ce sujet.
00:33:20 - Ah pardon. Bah c'est Poutine, c'est ça ?
00:33:22 - Oui.
00:33:23 - Ça fait partie du sujet ?
00:33:25 - C'est une commission d'enquête qui a été faite, effectivement.
00:33:28 Philippe Bilger.
00:33:29 Mais on en a parlé la semaine dernière.
00:33:31 - C'est un travail sérieux qui a été fait par la parlementaire.
00:33:34 - Philippe Bilger.
00:33:35 - Il y a un ministre du gouvernement, évidemment qui est resté anonyme,
00:33:39 qui avait dit qu'Éric Dupond-Moretti avait une manière un peu décalée,
00:33:43 datée, de pourfendre le Rassemblement national.
00:33:46 Là on le voit parfaitement.
00:33:48 Moi ce qui m'angoisse, c'est qu'on a tout à fait le droit
00:33:51 de se payer Marine Le Pen et le Rassemblement national,
00:33:55 mais j'imagine avec effroi le nombre d'électeurs
00:33:59 que ça va augmenter pour 2027 qui iront vers le RN.
00:34:04 Lorsqu'on sort de telles absurdités en connaissance de cause,
00:34:08 eh bien il est évident...
00:34:09 - Oui mais alors pourquoi ils le font ?
00:34:10 C'est la question que je posais tout à l'heure.
00:34:11 - Ils n'ont rien d'autre à dire.
00:34:12 - Pardon ?
00:34:13 - Pourquoi ils le font ?
00:34:14 - Dupond-Moretti...
00:34:15 - Mais parce qu'il est, malheureusement, vous l'avez dit dans votre éditorial,
00:34:18 c'est une sorte de réflexe, ils ne peuvent plus en sortir.
00:34:22 Il est incapable d'avoir une argumentation plus fine, politique,
00:34:27 contre le Rassemblement national.
00:34:29 - Non mais attendez, vous demandez beaucoup d'avoir une argumentation fine.
00:34:31 - Dupond-Moretti a été nommé ministre,
00:34:34 oui d'abord pour réformer la justice,
00:34:37 mais surtout pour attaquer Marine Le Pen directement.
00:34:41 - C'est vrai.
00:34:42 - C'est une démission que...
00:34:43 - Ça marche.
00:34:44 - Ça a été dit et redit par tout le monde.
00:34:45 - Léo de France, on l'a vu.
00:34:46 - Ça marche.
00:34:47 - S'il a perdu, il avait moins de 10% dans Léo de France.
00:34:49 - Et elle allait avoir combien ?
00:34:50 - Mais c'était...
00:34:51 - Pense.
00:34:52 - Alors Jacques Attali, le président...
00:34:53 - Pascal, attendez, l'heure des...
00:34:54 - Oui.
00:34:55 - Non, on est dans la cuisine des tontons-flingueurs,
00:34:56 il faut quand même que je pense...
00:34:57 Non mais, excusez-moi,
00:34:58 c'est bien d'avoir de la subjectivité
00:35:01 par rapport à M. Dupond-Moretti,
00:35:02 mais on ne peut pas occulter le fait que j'ai été maire.
00:35:05 - C'est le président de la République qui a dit ça.
00:35:07 - Non mais attendez, moi j'ai été maire,
00:35:08 j'ai eu des relations aussi avec un certain nombre de gardes des sceaux.
00:35:11 Et bien je peux vous dire que pour le coup,
00:35:13 la relation qu'on a pu avoir avec l'actuel garde des sceaux,
00:35:16 ça a été une relation efficace.
00:35:18 - Mais quel rapport ?
00:35:19 - Mais attendez, mais quel rapport ?
00:35:20 - Mais c'est mieux.
00:35:21 - Mais quel rapport ?
00:35:22 - Quel rapport ?
00:35:23 - C'est mieux.
00:35:24 - Mais vous êtes en train de le flinguer gratuitement
00:35:27 par rapport aux arguments qui sont les vôtres.
00:35:28 - Gratuitement ?
00:35:29 - Non mais je veux juste te dire quand même que...
00:35:30 - Je ne le flingue pas,
00:35:31 c'est le président de la République qui le flingue lui-même.
00:35:32 - Mais attendez, Pascal, excusez-moi,
00:35:34 vous avez regardé l'émission, l'époque, avec Léa Salamé.
00:35:38 C'est aussi le jeu de cette émission.
00:35:39 Vous n'allez quand même pas faire des dissertations de trois heures
00:35:42 parce que quelqu'un a posé une question.
00:35:44 - Non, non, attendez.
00:35:45 - Est-ce que vous préférez Pétain ou Foutine ?
00:35:47 - Sauf, Karl, que quand dans la même semaine,
00:35:49 tu as Elisabeth Borne qui parle de Pétain,
00:35:52 que tu as le président de la République qui parle de Pétain,
00:35:55 que tu as le ministre de la Justice qui parle de Pétain,
00:35:57 que tu as également, et on va le citer, Jacques Attali.
00:36:00 Jacques Attali, alors lui, il a dit "ne jamais oublier,
00:36:02 ils n'ont pas changé".
00:36:03 Je ne sais pas de qui il parle, "ils n'ont pas changé".
00:36:05 Il reste moralement infréquentable.
00:36:07 Et il a ressorti une photo du 30 avril 1936.
00:36:11 "Ils n'ont pas changé, ne jamais oublier".
00:36:13 Bon, que je sache, les pétainistes ne sont pas au pouvoir aujourd'hui
00:36:16 et je ne les vois pas dans l'espace public.
00:36:18 - Et le Parti communiste ?
00:36:19 - Oui.
00:36:20 - Du coup, Clément Veil-Reynal lui a répondu
00:36:29 "le passé pétainiste de François Mitterrand ne vous l'a pas rendu
00:36:32 moralement infréquentable durant les 14 années
00:36:34 où vous fûtes son éminence grise et principale conseillère à l'Élysée".
00:36:37 Et Jacques Attali, je ne sais pas si c'est vrai ou pas, a dit
00:36:39 "chacun sait que le long passage de François Mitterrand à Vichy
00:36:41 ne fut connu de moi qu'en 1994".
00:36:43 Tout le monde savait, alors la France entière savait
00:36:46 qu'il avait eu la francisque manifestement, mais pas Jacques Attali.
00:36:49 Par le livre de Pierre Péan, bien après mon départ de l'Élysée en 1991,
00:36:52 j'en ai souvent parlé, en mentant, l'auteur de ce tweet
00:36:55 se met tristement au service de l'extrême droite.
00:36:57 - Donc M. Clément Veil-Reynal et aussi...
00:36:59 - La prochaine fois, le garde des Sceaux dira
00:37:01 "est-ce que vous préférez les chats blancs ou les chats noirs ?"
00:37:03 - Mais arrêtez, non là, franchement...
00:37:05 - Non mais c'est vrai, franchement...
00:37:06 - Mais vous exagérez !
00:37:07 - Votre défense de Dupont-Moreti est pas convaincante, Karl-Olivier !
00:37:10 - Mais Elisabeth, c'est pas ça le sujet.
00:37:12 - Bah si !
00:37:13 - C'est une émission où on va chercher...
00:37:14 - Donc c'est dans une maison où on peut dire n'importe quoi,
00:37:16 c'est ce que vous voulez dire.
00:37:17 - La réduction à Pétainoum pour faire taire l'adversaire,
00:37:20 c'est insupportable, c'est insupportable.
00:37:23 Est-ce qu'on dit au Parti communiste
00:37:25 qu'ils ont collaboré avec les nazis ?
00:37:27 - Excusez-moi...
00:37:28 - Non mais moi je...
00:37:29 - Bah c'est vrai ou c'est pas vrai ?
00:37:30 - Non, je trouve qu'on a pas...
00:37:31 - Ah y'a pas eu de pacte germano-soviétique ?
00:37:33 - Écoute, y'a...
00:37:34 - C'est une période.
00:37:35 - On va refaire toute l'histoire, c'est une période.
00:37:37 - Mais Pétain aussi, c'est une période.
00:37:38 - Le Parti communiste, à partir de 1941,
00:37:41 a été l'un des éléments essentiels de la République française.
00:37:44 - Ah oui, les 40 000 fusillés.
00:37:45 - Ce qui explique qu'après-guerre,
00:37:46 ce soit devenu le premier parti de France.
00:37:47 Enfin tout ça, faut pas raconter n'importe quoi.
00:37:50 - Ah bon, il faut pas raconter ?
00:37:51 Donc j'ai raconté...
00:37:52 Pourquoi j'ai raconté n'importe quoi ?
00:37:53 - Non, non, je vous dis, le Parti communiste...
00:37:54 - Élisabeth, Élisabeth...
00:37:55 - Pour le qui j'ai pas spécialement de sympathie.
00:37:57 - Beaucoup de gens disent...
00:37:58 - Soyez gentils, Élisabeth, prenez la parole.
00:38:00 - Oui.
00:38:01 - Voilà, je jure, Élisabeth, c'est difficile, vraiment.
00:38:03 - Vous inquiétez pas, je vais vous laisser pour Yannick.
00:38:06 - Non, non, non, non, mais...
00:38:07 - Vous pouvez dire le Parti communiste a été complètement stalinien,
00:38:12 ce qui est vrai, vous ne pouvez pas dire que le Parti communiste,
00:38:15 pendant toute la Seconde Guerre mondiale, a été...
00:38:18 - J'ai pas dit pendant la Seconde Guerre mondiale,
00:38:20 j'ai dit pendant deux ans.
00:38:21 - Elle ne l'a pas dit.
00:38:22 - Excusez-moi.
00:38:23 - Je vous rappelle que pendant ces deux ans,
00:38:24 ils étaient interdits.
00:38:25 - Il faut pas oublier que la mission du président de la République
00:38:29 et de son gouvernement est d'empêcher que Marine Le Pen
00:38:32 devienne présidente.
00:38:33 - Mais alors, on a sa mission, elle, d'emprisonner.
00:38:35 - Ça implique beaucoup de choses.
00:38:36 - Non, je suis pas...
00:38:37 - Bon, terminons là-dessus, et puis après, on va changer de sujet.
00:38:39 - On a traversé depuis une semaine une séquence très intéressante,
00:38:42 lancée par Frédéric Azizat, quand il pose la question à Élisabeth Borne,
00:38:46 est-ce que c'est héritier de pétain ?
00:38:47 Il pose toujours des questions comme ça, d'ailleurs.
00:38:49 - Oui, il met dans sa question la réponse.
00:38:53 - Voilà.
00:38:54 - Vous pensez que vraiment, Nathan Devers, il est...
00:38:56 Ah oui ?
00:38:57 - Oui, donc, le diable a dit simplement oui,
00:38:58 mais dans la question, il a...
00:38:59 - Et c'est très intéressant.
00:39:00 - C'est très intéressant, et les journalistes ont commenté
00:39:02 les propos comme si c'était ceux d'Élisabeth Borne,
00:39:04 comme si elle s'était réveillée un matin en allant à la radio
00:39:06 dire ses mots, alors qu'elle répond juste oui à une question.
00:39:08 C'est plus fin.
00:39:09 Mais là, il y a quand même quelque chose qui, me semble-t-il,
00:39:11 fera jurisprudence, c'est que c'est la première fois...
00:39:13 Enfin, aura vraiment un impact.
00:39:14 C'est la première fois qu'un président de la République
00:39:16 vous dit que rappeler l'histoire ou discuter sur l'histoire
00:39:20 du Rassemblement national ou Front national,
00:39:22 c'est faire de la morale.
00:39:23 C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:39:24 Il a dit que c'est un argument moral et pas un argument historique.
00:39:26 Moi, pour vous répondre, Élisabeth, je trouve qu'on vit dans une époque
00:39:29 où on est en train de perdre l'esprit historique des choses,
00:39:31 on perd la généalogie des choses, et moi,
00:39:33 la généalogie du Parti communiste, évidemment, il faut la faire,
00:39:35 la généalogie du Front national aussi, la généalogie du macronisme aussi.
00:39:38 Et je trouve ça dommage de perdre de vue l'historicité
00:39:41 des phénomènes auxquels on est confrontés.
00:39:43 - En tout cas, on salue Frédéric Azizat,
00:39:45 parce qu'il fait une émission au moins où il y a de la reprise.
00:39:47 - 35 ans.
00:39:48 - Exactement.
00:39:49 Il fait une émission où il y a de la reprise.
00:39:50 Lui, il est dans son couloir, il fait son job,
00:39:52 et c'est vrai qu'on l'a souvent ici repris,
00:39:55 parce que, manifestement, il sait sortir quelque chose d'une interview.
00:39:59 Voilà ce qu'on pouvait dire sur Peter.
00:40:02 En attendant la suite, je voulais vous parler de Geoffroy Lejeune également,
00:40:05 qui a été mis à pied le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles.
00:40:08 C'est sur un siège éjectable depuis de nombreuses journées, on le savait.
00:40:11 Alors, ce qui m'intéressait, Geoffroy ne va pas parler
00:40:15 ces prochaines heures de ce sujet.
00:40:17 Il y a un conflit à Valeurs Actuelles depuis quelques jours.
00:40:21 Ce qui est intéressant, c'est que c'est quand même...
00:40:23 Valeurs Actuelles est étiqueté plutôt à droite, mais...
00:40:26 - Plutôt.
00:40:27 - Oui, plutôt à droite.
00:40:28 - Bien sûr.
00:40:29 - Mais ce n'est pas un défaut, quoi.
00:40:31 - Non, non, pas du tout.
00:40:32 C'est le "plutôt" qui faisait un peu rire.
00:40:33 - Pourquoi ?
00:40:34 - Parce que...
00:40:35 - Ce n'est pas un journal de pétennis non plus.
00:40:37 Ce n'est pas "Je suis partout, Valeurs Actuelles".
00:40:39 - Il se reconnaît, se revendique comme un journal de droite.
00:40:41 - Oui, il est à droite.
00:40:42 - Alors, il y a eu un petit échange entre Claude Askolovitch,
00:40:45 et c'est pour ça que je voulais vous...
00:40:47 Et Denis Oliven, qui représente Libération.
00:40:50 Claude Askolovitch a dit...
00:40:51 Vous avez deux heures.
00:41:03 C'est-à-dire que c'est toujours pareil pour Claude Askolovitch.
00:41:06 Il y a les bons journalistes et les mauvais journalistes.
00:41:08 Donc, il y a la bonne liberté d'expression et la mauvaise liberté d'expression.
00:41:12 Alors, Denis Oliven, qui est un seigneur dans cette réponse,
00:41:15 a dit en bonne logique, la réponse est oui, sans ambiguïté.
00:41:17 Claude Askolovitch, on ne peut pas être partisan de la liberté d'expression
00:41:20 pour ses seules opinions et de l'indépendance pour les seules rédactions
00:41:22 qui pensent comme vous.
00:41:23 Geoffroy Lejeune est soutenu par sa rédaction.
00:41:25 Non.
00:41:26 Denis Oliven, entre ici.
00:41:28 Entre ici, bien sûr.
00:41:29 Voilà.
00:41:30 C'est formidable, Askolovitch.
00:41:32 En fait, ces gens, c'est extraordinaire.
00:41:34 Ça vous fait sourire, vous.
00:41:36 Mais moi, je sais que...
00:41:37 - Non, non, mais je suis sûr que...
00:41:38 - Avec moi, entre guillemets,
00:41:42 Edwin Plenel et Claude Askolovitch, ils n'ont rien à craindre.
00:41:45 Rien à craindre.
00:41:46 Parce que j'aime ça, en fait, les gens qui pensent pas comme moi.
00:41:48 Je vous assure, au fond de moi, j'aime ça.
00:41:51 Je vous donne ma parole.
00:41:52 Et j'étais en fac, j'ai toujours aimé les gens qui pensaient pas comme moi.
00:41:55 J'adore ça.
00:41:56 Mais eux, mais eux, au fond, les gens qui pensent pas comme eux,
00:42:00 ils les mettent à Vladimir Pstock.
00:42:02 - Mais excusez-moi, mais ce qui est en train de se passer, c'est grave, quand même.
00:42:05 On ne peut pas prendre ça à la rigolade.
00:42:07 Parce que dire...
00:42:08 Valeurs Actuelles est un journal d'extrême droite,
00:42:10 ce qu'on nous serine.
00:42:11 Du matin jusqu'au soir, ils sont d'extrême droite, ils sont d'extrême droite.
00:42:14 Ça finit par avoir des conséquences.
00:42:16 À cause eux, on a exactement la même chose.
00:42:18 Vous êtes d'extrême droite, par des gens qui ne le lisent jamais.
00:42:21 C'est pour vous faire taire.
00:42:23 Et c'est vraiment le renversement de la phrase de Voltaire.
00:42:25 "Je ne partage pas vos idées, je me battrai."
00:42:28 Pour que vous ne puissiez pas les défendre.
00:42:30 - Et d'ailleurs, vous avez totalement raison, mais là, dans l'affaire dont on parle,
00:42:32 c'est une affaire entre, si j'ai bien compris, le directeur de la publication,
00:42:37 et l'un de ces journalistes...
00:42:38 - Et je réagis à Claude Askolovitch.
00:42:40 - Et d'ailleurs, ce qui est assez amusant, c'est que Valeurs Actuelles,
00:42:43 qui était dans l'actualité également avec Éric Nolot,
00:42:45 puisque Éric Nolot a fait la une de Valeurs Actuelles,
00:42:49 ça c'est fascinant ce qui se passe aujourd'hui.
00:42:51 Et du coup, il a été évincé du Festival de Cambourg,
00:42:53 suite à son interview dans Valeurs Actuelles.
00:42:55 C'est-à-dire qu'il a reçu un coup de fil, la fille lui dit "Vous avez parlé à Valeurs Actuelles,
00:42:59 c'est pas tant ce que vous avez dit, ça on s'en fiche,
00:43:01 mais vous avez parlé à Valeurs Actuelles, donc vous êtes indigne d'être dans un jury.
00:43:04 Écoutez Éric Nolot, parce que ce monde devient sidérant.
00:43:06 Écoutez.
00:43:07 - Il y a quelques semaines, on me propose d'être juré au Festival du film romantique de Cabourg,
00:43:12 ce que j'accède bien volontiers.
00:43:14 Jeudi matin paraît Valeurs Actuelles, dans lequel je donne l'entretien dont vous venez de parler.
00:43:19 Le même jour jeudi à 17h, je reçois un coup de fil pour me dire que j'étais viré
00:43:23 du film romantique de Cabourg, parce que, était-il dit, j'avais donné un entretien à Valeurs Actuelles.
00:43:31 Donc je demande à la personne qui me vire, qui était là même, qui m'avait engagé,
00:43:34 est-ce que, selon vous, j'ai dit des choses scandaleuses dans cet entretien ?
00:43:38 Elle me répond non, je suis même plutôt d'accord avec vous,
00:43:41 mais simplement vous ne pouviez pas le faire dans Valeurs Actuelles,
00:43:43 ce n'est pas compatible avec un rôle de juré.
00:43:46 J'ai demandé à cette dame, est-ce que vous avez la liste des journaux
00:43:48 dans lesquels je suis autorisé à m'exprimer et en même temps d'être un amateur de cinéma ?
00:43:52 Apparemment c'est incompatible.
00:43:54 Valeurs Actuelles a une couleur idéologique évidemment,
00:43:57 mais il donne la parole à des tas de gens, des tas de gens différents ont fait la une,
00:44:01 mais apparemment il y a une liste noire de journaux dans lesquels,
00:44:05 si vous vous exprimez, vous êtes exclu du monde de la culture.
00:44:08 Ça ressemble beaucoup à un système totalitaire qu'on a connu en d'autres temps, dans d'autres pays.
00:44:14 Malheureusement c'est dans la France de 2023.
00:44:16 Je vous avoue que ça devient un peu effrayant, au-delà de mon cas personnel,
00:44:20 je pense que ça se multipliera et que bien d'autres personnes en seront victimes.
00:44:24 C'est toujours le même principe de la réconciliation.
00:44:26 Moi j'attends madame le ministre de la Culture, vous la connaissez.
00:44:29 C'est là que j'attends le courage.
00:44:31 Elle est formidable, je l'attends sûr.
00:44:33 Parfois, parfois Jacques, parfois.
00:44:36 Je parle à Karl Olive.
00:44:38 Non mais Jacques, je parle à Karl Olive, parce que vous êtes de ce monde-là
00:44:42 et vous connaissez la Macronie.
00:44:44 J'attends que la ministre de la Culture, Sophusque, que monsieur Nolot,
00:44:49 qui devait présider ou qui devait être dans le jury du festival du Kabour,
00:44:54 soit chassé parce qu'il a parlé à Valeurs Actuelles.
00:44:56 C'est ça que je voudrais. Je sais que ça n'arrivera pas.
00:44:59 Je sais que ça n'arrivera pas, je ne suis pas dupe.
00:45:01 Mais bon, attendez, avant, je ne sais pas ce que fera madame la ministre de la Culture,
00:45:07 moi je veux m'offusquer, effectivement, de ce qui s'est passé à l'endroit de monsieur Nolot.
00:45:11 C'est insupportable.
00:45:13 Je rappelle quand même qu'en 2019, le président Macron avait choisi Valeurs Actuelles
00:45:16 pour se confier l'Oman.
00:45:18 Et moi je suis très bien placé pour savoir que quand je viens ici sur le plateau,
00:45:22 je sais où je mets les pieds, mais j'ai toujours pu m'exprimer.
00:45:25 Il n'y a jamais eu, jamais.
00:45:27 Vous mettez les pieds où ?
00:45:29 On se connaît depuis 40 ans, vous me croyez quoi ?
00:45:32 Que je suis à l'extrême droite de parti fasciste ?
00:45:36 C'est par rapport aux stigmatisations qu'on peut entendre parfois.
00:45:39 Je suis très heureux.
00:45:40 Alors ?
00:45:41 Non mais Pascal, c'est important.
00:45:42 Oui bien sûr que c'est important.
00:45:43 Je suis très heureux parce qu'on n'est pas très nombreux quand même à...
00:45:46 Mais Éric Dupond-Mauritier n'est jamais venu.
00:45:48 Il a peur.
00:45:49 Il a peur.
00:45:50 C'est la raison pour laquelle...
00:45:51 Il préfère aller chez Léa Salamé.
00:45:52 Il a raison, il est mieux traité.
00:45:54 Il est plus autorisé, il n'y est dans des boules qui ressemblent plutôt à des...
00:45:56 Comme il reste une trente, je vais vous raconter une histoire.
00:45:58 Ah ?
00:45:59 Samedi, il était 13h.
00:46:01 J'étais tout seul, dans le 7e arrondissement.
00:46:04 Je me baladais.
00:46:05 Une chanson ça non ?
00:46:06 Une belle chanson.
00:46:07 Exactement.
00:46:08 Et j'entends derrière moi un monsieur qui dit "on vous adore".
00:46:11 Ah, j'étais content.
00:46:13 Et là, je vois une famille.
00:46:15 Le père, la mère et les trois enfants.
00:46:20 La maman s'appelle Sylvie.
00:46:23 Elle me dit "je vous regarde tous les dimanches, tous les jours dans la cuisine, la télévision".
00:46:28 Alors, elle connaît tout le monde, Gérard Leclerc.
00:46:30 "On vous regarde, on vous regarde, on vous adore" etc.
00:46:32 Et je dis "mais qu'est-ce que vous faites là ?"
00:46:34 Je dis "ben on est à pied parce que notre fils Jérémy, sa femme vient d'accoucher.
00:46:41 Et on va à la clinique voir notre premier petit-fils".
00:46:45 "Mais... et vous venez d'où ?"
00:46:47 On était dans le 7e arrondissement.
00:46:49 "Du 16e arrondissement."
00:46:50 "Vous êtes venus à pied du 16e arrondissement ?"
00:46:52 "Ah oui, c'est samedi, c'est shabbat."
00:46:54 Donc, on ne prend pas la voiture.
00:46:58 Et je vois cette famille, après, qui s'en va et qui va ensemble.
00:47:04 Voilà, une belle famille qui diffusait des bonnes ondes.
00:47:08 Et qui, les cinq, trouvaient le temps d'aller saluer la naissance de leur petit-fils.
00:47:15 Et le dernier mot que m'a dit cette femme, Sylvie, en partant, elle m'a dit "Mazel tov".
00:47:19 Et vous le direz, lundi, je dis "oui, alors mazel tov, Jérémy".
00:47:25 La pause, à tout de suite.
00:47:27 Une nouvelle règle qui est mise en place, Elisabeth, comme vous le savez, depuis quelques jours,
00:47:33 c'est le quota de parole.
00:47:34 Et vous avez dépassé votre quota de parole, vous avez tout parlé dans la première heure,
00:47:38 donc vous n'avez pas le droit de rester dans la dernière.
00:47:40 "Vous allez priver la France, de mon point de vue, sur Yannick Norod."
00:47:43 "Elle ne l'a pas dépassé pour toute l'année ?"
00:47:45 Donc vous l'avez dépassé.
00:47:47 "Quel duo avec... Je laisse ma place avec plaisir."
00:47:50 Elisabeth, d'abord, c'est un plaisir que vous soyez avec nous, je tiens à le dire.
00:47:53 Et votre passion, votre énergie, parfois, qui est dure à canaliser,
00:47:57 pour le modeste animateur que je suis, il n'empêche que vous êtes un élément essentiel
00:48:01 de notre petit théâtre, et je vous en remercie grandement.
00:48:03 "Merci, Pascal."
00:48:04 Merci grandement.
00:48:05 Karl Olivre.
00:48:06 "Et grâce à toi que nous sommes numéro 1 au moins en mai."
00:48:08 Karl Olivre, 40 ans.
00:48:09 "Oui."
00:48:10 40 ans de Noa.
00:48:11 "Jacques Vendrou, merci."
00:48:12 Il est là, il est dans l'antichambre, il rentre avec M. Beneteau,
00:48:14 qui a écrit un bouquin sur Yannick Noa.
00:48:16 Vous êtes ministre de quoi le 14 juillet ?
00:48:18 "Je vais là avec Elisabeth."
00:48:20 Mais si, vous allez être ministre, là, ce coup-ci.
00:48:23 Parce que là, il y a un remaniement, Mme Borne, parait-il, ces derniers moments.
00:48:27 "On le dit depuis longtemps."
00:48:28 On dit Julien Denormandie, vous n'avez pas d'info, Gérald Darmanin,
00:48:31 qui est en course, qui est en pôle.
00:48:33 "Pour l'instant, c'est Mme Borne."
00:48:35 C'est comme entraîneur de l'Olympique de Marseille ou du Paris Saint-Germain,
00:48:37 on cherche des noms.
00:48:39 Et vous, elle, ministre de la Ville.
00:48:41 "Et futur coach de Nantes."
00:48:43 Coach de Nantes, c'est Pierre Aristouille, le coach de Nantes, il est très bon.
00:48:47 "Bravo pour le maintien."
00:48:48 Je vous remercie.
00:48:49 Bien sûr, mais ne changez pas de conversation.
00:48:51 Monsieur le ministre, la prochaine fois, vous reviendrez ici...
00:48:54 "Je suis de la cuisine des tontons-slingueurs, je suis ramené par un goûter d'agriculte."
00:48:57 "J'essaie d'avoir l'air très bon."
00:48:59 C'est la technique des jésuites, ça.
00:49:01 On vous pose une question, vous répondez par une question.
00:49:03 "Je les connais, je vous ai souvent dit que je les ai pratiquées étant jeune."
00:49:08 Faisons rentrer l'ami Jacques Vendroux et Antoine Beneteau,
00:49:12 qui a écrit un bouquin sur Yannick Noah,
00:49:14 parce que ça nous fait plaisir de célébrer ses 40 ans.
00:49:17 Et à 10h, Audrey Berto nous rapporte les dernières infos du jour.
00:49:22 "Kenzo, un enfant de 8 ans, atteint d'un cancer au cerveau, a été agressé."
00:49:30 "Ça s'est passé ce week-end en Corse, en marge du match à Jaxiolom."
00:49:33 "Kenzo a été agressé par des supporters corses parce qu'il portait le maillot de l'OM."
00:49:37 "Le président de la CIJAC a annoncé porter plainte."
00:49:39 "Les agresseurs du petit garçon devraient pouvoir être identifiés grâce à des vidéos."
00:49:44 "Face au harcèlement scolaire, le ministre de l'Éducation reçoit à 16h la famille de la petite, Linsey."
00:49:49 "La collégienne de Vendin, le vieil qui s'est donné la mort, victime de harcèlement."
00:49:53 "Linsey s'est suicidée le 12 mai dernier."
00:49:55 "Depuis, sa famille dénonce la responsabilité des autorités et des réseaux sociaux."
00:50:00 "Malgré l'inflation, les vacances restent sacrées."
00:50:03 "Les Français ont bien l'intention de partir cet été,
00:50:05 quitte à réduire certaines dépenses ou diminuer la durée du séjour."
00:50:08 "Selon un baromètre d'Europe Assistance, 3 Français sur 4 voyageront cet été,
00:50:12 mais cependant avec un budget sous surveillance."
00:50:15 - Cher Jacques, vous êtes notre soleil.
00:50:17 - Comment ça va ?
00:50:18 - Mais je vous assure, moi, vous savez que le vendredi, quand vous apparaissez,
00:50:22 il y a pic d'audience. Vendredi, vendreau.
00:50:25 - Merci.
00:50:26 - Mais non, mais c'est vrai, vous êtes notre soleil, notre joie de vivre.
00:50:28 - Moi, je vais vous dire un truc, ça me fait marrer.
00:50:30 - Mazel tov.
00:50:31 - Moi, j'adore ça.
00:50:33 - Vous voyez, là, on est lundi.
00:50:35 Je cherche quelles conneries je vais faire vendredi.
00:50:38 - Ecoutez, c'est un peu votre vie, quoi.
00:50:41 - C'est un peu ma vie, c'est un malentendu.
00:50:43 - Et Antoine Beneteau est là, qui vient d'écrire Yannick Noah, 1983.
00:50:48 Alors, vous n'étiez pas né, évidemment, en 1983.
00:50:50 Moi, je me souviens très bien du 5 juin 1983.
00:50:52 Je me souviens où j'étais, avec qui j'étais.
00:50:54 - Moi, j'étais.
00:50:55 - Vous étiez dans le sable ?
00:50:56 - Oui, absolument.
00:50:57 - Ah oui ?
00:50:58 - J'étais devant la télé.
00:50:59 - Et c'est très intéressant, d'ailleurs, parce que vous avez écrit un bouquin sur Noah.
00:51:03 Et je vais remontrer la couverture de Libération du 6 juin 1983.
00:51:09 Et vous me direz si vous avez eu le sentiment quand vous avez écrit...
00:51:12 - "Noah is beautiful".
00:51:13 - Voilà, "Noah is beautiful", "Noah est magnifique".
00:51:15 La victoire de Yannick Noah hier en finale des Internationaux de Roland-Garros face aux Suédois,
00:51:18 à Mats Villandère, n'est pas vraiment une victoire française.
00:51:21 C'est une victoire superbe et sympathique d'un champion d'origine camerounaise,
00:51:25 adopté par la Jet Society, et qui réussit toujours à nous épater un peu plus.
00:51:28 Il y a quelques années, la présence de ce jeune héros noir au milieu du public si blanc du tennis,
00:51:33 c'était son premier exploit.
00:51:34 Sa victoire hier devant un public toujours aussi blanc en est le plus beau.
00:51:38 Je voulais savoir si quand vous avez écrit ce bouquin,
00:51:41 vous êtes raccord avec ce que disait Libération il y a 40 ans.
00:51:47 - Je suis raccord sur le fait que...
00:51:50 C'est ce que j'ai voulu retranscrire dans ce livre.
00:51:52 D'ailleurs, à l'époque, on l'appelait "Bamboule", même ses proches et tout.
00:51:56 Il y avait une espèce de...
00:51:57 - Il l'appelait comment ? - "Bamboule".
00:51:59 - "Bamboule", ça ? - C'était son surnom.
00:52:02 - Il y avait une espèce, et on le voit... - Et il acceptait ce surnom ?
00:52:05 - Oui, c'était affectif. - C'était à Nice ?
00:52:09 - C'est à commencer à Nice, quand il est arrivé du Cameroun à 11-12 ans.
00:52:13 Et puis après, ce surnom est resté.
00:52:16 Mais oui, on sent...
00:52:18 Aujourd'hui, ce ne serait plus possible.
00:52:21 C'est ça qui est dingue.
00:52:22 J'ai voulu raconter aussi une époque qui a changé.
00:52:25 Et je pense que Yannick, et je retranscris aussi des lettres qu'il a reçues pendant Roland-Garros,
00:52:30 où il reçoit des lettres, "Vous devriez changer..."
00:52:33 Ils écrivent à la mère de Yannick,
00:52:36 "Madame Noa, vous devriez dire à votre fils de changer de coupe de cheveux, ça ne fait pas propre."
00:52:40 - Alors, il était avec les Rasta, vous allez voir les images, d'ailleurs.
00:52:43 Moi, je ne suis pas trop d'accord avec ça, parce que c'était une icône extraordinaire.
00:52:46 Tout le monde l'adorait en 83.
00:52:48 Moi, je n'ai jamais senti...
00:52:50 C'était une star absolue.
00:52:52 Je ne perçois pas de racisme dans la société française en 83.
00:52:55 J'ai 19 ans, 20 ans, tout le monde est derrière Noa.
00:52:58 Je trouve que la société n'était pas comme elle l'est aujourd'hui, justement.
00:53:01 On ne le voyait pas comme un noir, me semble-t-il.
00:53:05 - C'était une toute petite partie de la population.
00:53:08 - Non, mais on le voyait d'abord comme un grand tennisman.
00:53:11 Voilà, je ne me disais pas "Il est noir, il est blanc, il est..."
00:53:14 Me semble-t-il.
00:53:15 J'ai l'impression que ces débats n'existaient pas de cette manière-là.
00:53:18 Et puis, il y a la une de l'équipe qu'on va voir également.
00:53:24 C'était un moment de communion.
00:53:26 Toute la France attendait ça.
00:53:28 Une étoile est née, Noa 37 ans après.
00:53:31 Là, il s'est passé 40 ans sans victoire.
00:53:35 Et la première fois, il s'était passé 37 ans.
00:53:37 - Après Marcel Bernard.
00:53:38 - Depuis 1946, on n'a gagné qu'une fois.
00:53:40 On n'a gagné qu'une fois Roland Garros.
00:53:43 Bon, alors évidemment, ça, le tennisman que vous êtes...
00:53:47 C'est une question qu'on pose à Henri Lecomte, à tout le monde, etc.
00:53:51 - Qu'est-ce qu'il se passe avec le tennis ?
00:53:53 - En fait, il n'y a pas de raison.
00:53:56 Vous dites "La France qui perd, l'absence de la culture de la gagne".
00:53:59 Vous dites "On n'a pas l'éducation de la gagne en France".
00:54:01 Ce n'est pas vrai.
00:54:02 En foot, on gagne.
00:54:03 - Bien sûr.
00:54:04 - Et non seulement ça, mais les gosses qui sortent,
00:54:06 je peux vous dire qu'ils en veulent.
00:54:08 Demandez à Didier Deschamps, ils en veulent plus qu'avant.
00:54:10 On n'a pas un environnement de la gagne.
00:54:12 Dès qu'un gars joue bien au hockey, rien n'est ajouté.
00:54:14 Et dès qu'il perd, rien non plus.
00:54:15 C'est presque entendu.
00:54:16 C'est comme d'hab et ça dure depuis 40 ans.
00:54:18 Même quand tu gagnes, la victoire n'est pas toujours célébrée.
00:54:20 Chez nous, on a presque envie de se dire qu'on ne mérite pas de gagner
00:54:23 puisqu'on n'a pas l'air de le vouloir vraiment, cette victoire.
00:54:25 - Moi, je n'ai pas de...
00:54:27 Vous en avez peut-être.
00:54:29 Pourquoi ?
00:54:30 Enfin, depuis 1983, il y a eu 160 tournois du Grand Chème.
00:54:33 160.
00:54:34 On n'en a pas gagné.
00:54:35 Les Espagnols en ont gagné je ne sais combien.
00:54:37 Les Allemands, les Américains, les Anglais.
00:54:39 Les Italiens, peut-être, n'ont pas gagné.
00:54:41 Les Italiens, depuis 1983.
00:54:43 - C'est Panata, sans doute.
00:54:44 - Oui, voilà.
00:54:45 - Pourquoi on ne gagne pas ?
00:54:46 - On a gagné chez les filles.
00:54:47 - On a gagné chez les filles.
00:54:48 - On a gagné chez les filles.
00:54:49 - Déjà, on a gagné chez les filles.
00:54:50 - Mais chez les garçons.
00:54:51 - Chez les garçons, il y a, je pense, une conjoncture.
00:54:55 Il y a eu cette période fédéraire Nadal-Djokovic
00:55:00 qui est arrivée en même temps que notre meilleure génération
00:55:04 qui est la génération, puisque mon fils et Gasquet
00:55:07 n'ont pas encore terminé leur carrière.
00:55:09 Mais bon, je ne pense pas qu'ils aient encore un grand chelem
00:55:12 dans la raquette.
00:55:13 Ils sont arrivés en même temps que son gars, mon fils,
00:55:16 Gasquet et Simon.
00:55:18 Il y a eu cette période-là où je pense qu'on avait
00:55:20 ces quatre joueurs qui étaient dans le top 10,
00:55:22 qui ont fait des demi-finales de grand chelem.
00:55:24 Un jour, on a même fait une finale contre Djokovic
00:55:26 en battant Nadal en demi-finale.
00:55:28 - En Australie ?
00:55:29 - C'était en Australie.
00:55:30 - Mais à Roland-Garros, par exemple, sur la Terre-Basse.
00:55:32 - À Roland-Garros.
00:55:33 Mais oui, mais 14 fois Rafa.
00:55:35 Donc, il faut...
00:55:37 Il faut dire qu'il y a eu 14 fois au même moment.
00:55:39 Donc, les autres joueurs et les autres pays peuvent...
00:55:41 - Il y a eu 14 fois.
00:55:42 Il y en a eu 40 depuis 1983.
00:55:45 Rafa, il est devenu le leader.
00:55:47 Il y a eu Djinkourir, il y a eu des gens qui ont gagné.
00:55:49 - C'est ce que dit Yannick.
00:55:50 - Il y a eu Ferreiro.
00:55:51 - C'est ce que dit Yannick dans le texte que vous avez cité,
00:55:53 puisque c'est ses paroles.
00:55:55 Il ne parle pas de la France en général,
00:55:57 mais dans le tennis, effectivement,
00:55:59 il y a eu une espèce de...
00:56:01 Voilà, ils n'ont pas réussi à...
00:56:03 Pourtant, je peux vous dire que ça travaille,
00:56:05 que les gens sont motivés, qu'il y a des talents.
00:56:08 - Enfin, Alcaraz, il a 20 ans.
00:56:10 - Il a 19 ans.
00:56:12 - Il est numéro 1 mondial ?
00:56:13 - Oui, non, c'est mon choix.
00:56:15 - Il a 19 ans, il est déjà numéro 1 mondial.
00:56:18 - Mais je pense qu'on...
00:56:19 - Nous, notre dernier numéro 1 mondial, c'est qui ?
00:56:21 Noah, il ne l'a jamais été.
00:56:22 - Non, on n'a pas.
00:56:24 - Donc, sous l'ère européenne, on a...
00:56:26 - Amélie Boisson.
00:56:27 - Sous l'ère européenne, qui existe depuis 68 ou 69, je crois.
00:56:30 Donc, on n'a jamais eu un numéro 1.
00:56:32 Mais en plus, on avait les mousquetaires.
00:56:34 - C'est un sport français, le tennis.
00:56:36 - Bien sûr. Sauf qu'Antoine a raison.
00:56:39 Tout ça a été écrasé par Nadal, Djokovic, etc.
00:56:42 Mais si on est objectif, bien sûr, ces 15 dernières années,
00:56:47 vous avez des grands champions français de tennis,
00:56:49 à commencer par Richard Gasquet, à commencer par Tsonga.
00:56:52 - C'est quoi un grand champion ?
00:56:53 - Un grand champion, c'est que...
00:56:54 - C'est quelqu'un qui gagne des tournois du Grand Chêne ?
00:56:56 Autrement, c'est un champion, c'est un bon joueur, c'est un très bon joueur.
00:56:59 Un grand champion qui ne gagne pas...
00:57:01 - Non, non, attendez, ils font partie...
00:57:03 - Un grand champion qui ne gagne pas un tournoi du Grand Chêne, c'est un grand champion ?
00:57:07 - Déjà, quand vous faites partie des 10 meilleurs joueurs du monde,
00:57:10 avec le niveau qu'il y a actuellement, c'est déjà un exploit.
00:57:13 Déjà, c'est formidable. Il faut quand même essayer de se mesurer.
00:57:16 C'est-à-dire qu'ils n'ont peut-être pas gagné Roland-Garros comme Yannick,
00:57:19 ils n'ont peut-être pas gagné des tournois du Grand Chêne comme certains.
00:57:22 Sauf que pendant, d'une manière récurrente, de ces 10 dernières années, 15 dernières années,
00:57:27 ils ont fait systématiquement partie des 10 meilleurs joueurs du monde.
00:57:30 Mais ils n'ont pas gagné.
00:57:31 - J'entends bien, Jacques, mais si vous voulez...
00:57:33 - Mais c'est déjà pas mal.
00:57:34 - Mais je ne dis pas ça, Jacques.
00:57:35 - Quand vous êtes écrasé par Nadal, quand vous êtes écrasé par Djokovic,
00:57:37 c'est déjà énorme ce qu'on fait.
00:57:38 - Et même avant cette génération, après, il y a eu Clément qui a fait finale Europe-et-Australie,
00:57:43 Piollin qui a fait deux finales de Grand Chêne,
00:57:45 et à chaque fois, ils partent contre Sampras, Agassi...
00:57:48 - Il y a une explication plausible, c'est que le tennis est un sport moins populaire
00:57:53 que le rugby ou le football.
00:57:55 Donc c'est plus facile d'avoir un Français...
00:57:57 - Non mais Jacques, tu sais que la Fédération Française de Tennis,
00:57:59 c'est l'une des fédérations où il y a le plus de licenciés.
00:58:01 Il ne faut pas l'oublier, ça aussi.
00:58:03 - Oui, mais enfin, par rapport à ce que représente le football,
00:58:05 qui écrase le rugby, qui écrase tout, c'est peut-être pour ça qu'on n'a pas de champions.
00:58:09 - Vous avez...
00:58:10 - C'est la même chose en Espagne.
00:58:11 En Espagne, le football est sans doute encore plus populaire que le tennis.
00:58:14 Ça n'empêche que les Espagnols, la ligne Nadal...
00:58:17 - Oui, oui, oui, mais...
00:58:18 - Non mais les Espagnols, ils sont bons dans tous les domaines.
00:58:20 - C'est un sport moins populaire.
00:58:21 - Mais peut-être qu'effectivement, il y a un ADN, une grinta...
00:58:23 Bon, en tout cas, vous êtes allé à Yaoundé.
00:58:25 - J'ai été à Etoudi.
00:58:26 - Vous êtes allé voir Yannick Noah, qui ne change pas d'ailleurs.
00:58:29 Qui ne change pas, qui est toujours le même.
00:58:31 Qui ne change pas physiquement d'ailleurs.
00:58:32 - Il ne change pas.
00:58:33 Et il ne changera jamais.
00:58:34 - Il a 60 ans ?
00:58:35 - Il a 60 ans.
00:58:36 - Non.
00:58:37 - Même plus ?
00:58:38 - C'est un mélange...
00:58:39 C'est un affectif, donc un excessif.
00:58:41 Et quand on est excessif, on est affectif.
00:58:44 Si vous voulez, c'est un passionné.
00:58:46 Et ce qui est formidable avec Yannick, que je connais depuis l'âge...
00:58:49 Quand il avait 16-17 ans, j'ai connu son papa,
00:58:52 qui a gagné la Coupe de France de football avec ce dent,
00:58:55 il ne faut pas l'oublier, en 1960.
00:58:57 Donc on a un lien très particulier depuis bientôt plus de 40 ans.
00:59:02 Il n'a jamais changé d'un iota.
00:59:04 Il a les mêmes amis, les mêmes ennemis.
00:59:07 C'est toujours...
00:59:08 J'ai été le voir dans son village, Etoudi, mais le village Yannick Noah,
00:59:11 mais c'est extraordinaire.
00:59:12 - Alors justement, on va voir des images.
00:59:14 - Regardez les images, c'est extraordinaire.
00:59:15 - Parce que vous avez fait un podcast pour vos Europe 1.
00:59:17 Je crois que vous travaillez à Europe 1.
00:59:18 - Alors vous faites bien de m'en parler.
00:59:21 Vous faites bien de m'en parler, c'est juste un petit clin d'œil.
00:59:23 Pour vous mettre de bonne humeur.
00:59:25 J'ai amené le maillot de Nantes qui reste en Ligue 1.
00:59:28 - Oh là là !
00:59:29 - C'est tout.
00:59:30 Je voulais vous faire un petit clin d'œil,
00:59:32 parce que je sais que vous avez passé un week-end extrêmement difficile.
00:59:34 Ah non, je ne vous le donne pas.
00:59:36 - Je peux le toucher.
00:59:37 - Vous pouvez le toucher, mais c'est tout.
00:59:40 Regardez.
00:59:41 - Et vous savez, je le dis souvent que les gens ont oublié,
00:59:43 c'est que Jean-Luc Lagardère...
00:59:44 - Il adorait Nantes.
00:59:45 - Mais surtout, il était sponsor,
00:59:47 mais il a failli entrer au conseil d'administration du FC Nantes.
00:59:51 - Oui.
00:59:52 - Et c'est Guy Lacombe qui a rapporté ça encore hier dans le journal L'Equipe.
00:59:55 - Il y a eu trois clubs qui ont joué avec le logo entre guillemets d'Europe 1.
00:59:58 - Je termine mon histoire si ça ne vous ennuie pas.
00:59:59 - Nantes, Blanche et Tour.
01:00:01 - Je termine mon histoire si ça ne vous ennuie pas.
01:00:03 Et à l'époque, ils ont refusé l'entrée de Jean-Luc Lagardère
01:00:07 au conseil d'administration du FC Nantes.
01:00:08 - Vous me le remettez s'il vous plaît ?
01:00:09 - Non, je regarde.
01:00:10 Nantes aurait pu devenir le Bayard de Munich à cette époque-là.
01:00:13 Nantes a manqué sans doute un tournant à cette époque-là.
01:00:15 Bon, voyez la bande annonce parce que ça s'est diffusé en podcast, on peut...
01:00:20 - Depuis mardi dernier sur Europe, podcast Europe.
01:00:25 Vous et moi avec Sébastien Guyot et mon ami Xavier, dont le nom...
01:00:31 - Vous avez oublié le nom manifestement.
01:00:33 - Xavier Joli, pardon.
01:00:34 - Je suis tellement ami avec lui que vous avez oublié son nom.
01:00:36 Mais en revanche, on va voir la bande annonce...
01:00:39 - Sébastien Guyot, Xavier Joli.
01:00:41 - ...de votre podcast.
01:00:43 - ♪ Viare nambam ♪
01:00:46 ♪ Diabe bam bam ♪
01:00:48 - Bonjour, c'est Yannick Noah sur Europe 1.
01:00:50 - Yannick Noah, entre vous et moi, le podcast événement.
01:00:54 - Moi, ce qui me plaît dans "Et ma victoire à Roland"
01:00:56 ou quand je fais des concerts,
01:00:58 c'est de pouvoir transmettre quelque chose à l'autre.
01:01:00 J'imagine, c'est un luxe.
01:01:02 - 40 ans après sa victoire historique à Roland-Garros,
01:01:06 Yannick Noah se raconte en exclusivité à Jacques Vendreau pour Europe 1.
01:01:10 - Moi, j'ai essayé de survivre dans ces nombreux tourbillons de ma vie.
01:01:15 Le fait d'avoir réussi dans le tennis m'a renforcé dans l'idée
01:01:19 qu'il fallait que je suive mon instinct.
01:01:20 - Retrouver ses confidences inédites, sa nouvelle vie, sa musique,
01:01:24 ses racines africaines, ses aventures.
01:01:26 - J'ai rêvé que j'avais perdu le match.
01:01:28 Et là, j'entends "toc, toc, toc", c'est papa qui frappe à la porte.
01:01:30 "Yann, tu es prêt, tu as bien dormi ?"
01:01:32 Et là, je sais pas qu'est-ce qui s'est passé,
01:01:34 parce que pour moi, je suis le lundi.
01:01:36 J'ai paumé.
01:01:37 Je connais le feeling quand t'as paumé.
01:01:39 Et là, je m'aperçois que putain, j'ai rêvé.
01:01:42 - Oui, il s'est rassemblé. Il monte au filet.
01:01:45 - Il a gagné ! Il a gagné ! En quel moment ?
01:01:48 Yannick Noah, "Entre vous et moi", le podcast.
01:01:52 - Bienvenue dans le podcast de Yannick Noah, "Entre vous et moi".
01:01:59 - Il y a des liens entre nous, entre toi et moi.
01:02:02 - Je vous retrouve sur le podcast "Événements Europe 1".
01:02:06 - Disponible sur le site, l'appli Europe 1 et toutes les plateformes d'écoute.
01:02:10 - Vous avez intérêt à écouter ça, c'est de la magie.
01:02:13 - Bon, et vous racontez évidemment dans votre bouquin, Antoine Beneteau,
01:02:17 que le Haut Printemps 83, il n'est pas au mieux, Noah.
01:02:20 À Monte Carlo, il est battu par Orentes.
01:02:23 - Exactement.
01:02:24 - Yannick, sinon, qui arrive du passé.
01:02:26 - Vieillissant.
01:02:27 - Manuel Orentes.
01:02:28 - Il est sorti un peu la veille avec ses copains.
01:02:30 - Merveilleux joueur.
01:02:31 - Et puis, il se fait engueuler par Patrice Agel.
01:02:33 Il se reconcentre.
01:02:34 - Agelower.
01:02:35 - Exactement.
01:02:36 Et là, il se prépare.
01:02:37 Et puis aussi, on raconte, et c'est la première fois qu'il le dit,
01:02:40 il y a trois semaines de Roland-Garros, alors qu'il est prêt.
01:02:43 Il se fâche avec Philippe Châtrier,
01:02:46 qui est président de la Fédération internationale de tennis à l'époque,
01:02:49 qui veut le suspendre après Roland-Garros.
01:02:52 Et là, il fait une soirée.
01:02:53 Il avait un appartement à Saint-Germain-des-Prés.
01:02:55 Il fait une soirée avec un de ses copains, Moulino.
01:02:57 Et là, il dit, viens, Moul, on va au Cameroun.
01:03:01 Je joue par Roland-Garros, j'ai un peu d'argent de côté.
01:03:03 On va faire de la musique.
01:03:05 En gros, ils me font tous chier.
01:03:07 Et là, Moulino, qui était plutôt son petit diable, lui dit, écoute,
01:03:11 joue déjà Roland-Garros, et si tu veux, après, on part faire de la musique.
01:03:15 Et Moulino dit, à juste titre, je crois que c'est le meilleur conseil
01:03:18 que je lui ai donné de ma vie.
01:03:20 - Oui, mais c'était un seigneur de la communication,
01:03:22 parce que quand il lance la Ola, on n'a vu ça qu'une seule fois,
01:03:27 à Roland-Garros, il gagne, il se roule par terre,
01:03:32 il lance une Ola, les gens descendent.
01:03:34 - C'était en 91, en fait, pour la finale de la Coupe de Vise.
01:03:37 Mais c'est un peu plus tard.
01:03:39 - Autrement dit, il avait le sens du spectacle.
01:03:41 - Oui, oui, oui. - Non, mais il est beau.
01:03:43 - Il a un truc, c'est que c'est un...
01:03:44 - Il est supérieur à l'élégance des autres tennismen.
01:03:46 - Il a un truc, Noah, c'est une icône, quand il a 25 ans,
01:03:50 et même toujours aujourd'hui, d'une beauté qui est absolument hors norme.
01:03:55 - Et d'ailleurs, vous parlez, c'est un homme à femme.
01:03:57 Vous dites, Yannick est un homme à femme, au sens où leur présence
01:03:59 l'ont stimulé toute sa vie, tout jeune, et il voulait bien jouer au tennis
01:04:02 parce que timide, c'était une façon de les séduire.
01:04:04 Il est aussi le petit-fils de Simon et le fils de Zach, de pistacheurs.
01:04:08 - Alors c'est un terme... - C'est quoi, un pistacheur ?
01:04:09 - Ça veut dire homme à femme, c'est un terme camerounais,
01:04:12 qui veut dire homme à femme, là-bas.
01:04:14 - Bon, un pistacheur, comme on dit au Cameroun.
01:04:16 Son entraîneur, Patrice Agelloer, se souvient, quand il y avait
01:04:18 trois belles filles qui venaient sur le côté du cours,
01:04:20 tout d'un coup, c'était plus le même à l'entraînement.
01:04:22 Les gars se donnaient à fond, c'était incroyable.
01:04:24 On s'est remarqué que quand ils étaient un peu amoureux,
01:04:26 quand une très belle fille était leur copine, il se passait quelque chose...
01:04:30 - C'est vrai que là, je les voyais hier, j'étais à Roland-Garros,
01:04:33 Fritz, par exemple, quand ils sont beaux, jeunes, glorieux, etc.,
01:04:38 bah oui, évidemment, c'est des Apollons.
01:04:40 Bien sûr, Tsitsipas. Les filles, elles sont folles de Tsitsipas.
01:04:44 Et les garçons aussi, sans doute.
01:04:45 - Zverev, ce soir aussi, magnifique.
01:04:47 - Donc ça, on est au cœur de ce qu'est un sportif.
01:04:51 Comment conjuguer un sportif de haut niveau
01:04:54 avec cette séduction folle et cette jeunesse ?
01:04:58 - Ça va, ils s'en sortent.
01:05:00 Il y a pire comme problème à avoir dans la vie.
01:05:02 - Oui, mais il faut être rigoureux, ce que je veux dire, et discipliné.
01:05:05 - Exactement. Mais à l'époque, je pense qu'ils pouvaient aussi un peu plus se permettre...
01:05:08 Aujourd'hui, il y a une rigueur que le sport demande,
01:05:11 une rigueur physique et tout ça, qui est juste dingue.
01:05:14 À l'époque, effectivement, on les voyait, ils sortaient des vestiaires,
01:05:17 ils étaient en petites chemises, les raquettes en bois sous le coude,
01:05:20 et puis on se disait, ils posaient les raquettes à l'hôtel
01:05:23 et ils vont aller dîner dans Paris ensemble.
01:05:25 Et d'ailleurs, c'est ce qu'ils faisaient.
01:05:26 - Villas !
01:05:27 - Exactement. Borg, il y a des images de Borg qui sortent des vestiaires.
01:05:30 Borg, McEnroe, Villas, Nastase, tous ces mecs-là,
01:05:34 ils se retrouvaient dans Paris.
01:05:36 - Victor Pesci !
01:05:38 - Exactement.
01:05:39 - Justement, puisque vous parlez de rigueur, Sophie Binet, vous connaissez Sophie Binet ?
01:05:42 - Très bien.
01:05:43 - Très bien ?
01:05:44 - Très bien, oui.
01:05:46 Je la regardais à la télévision, je l'écoutais.
01:05:48 - Bon, elle trouve que le règlement pour les hôtesses de Roland-Garros,
01:05:52 c'est trop sexiste.
01:05:54 Donc elle l'a dit, je...
01:05:56 Ben oui, mais...
01:05:57 On va l'écouter, Sophie Binet, parce qu'elle est très...
01:06:00 Vous savez que les jeunes filles doivent avoir les jambes épilées,
01:06:03 doivent être maquillées,
01:06:05 et là aussi, c'est un thème d'aujourd'hui d'ailleurs,
01:06:08 tout le monde a un avis là-dessus,
01:06:09 mais écoutez Madame Sophie Binet et vous me dites ce que vous en pensez.
01:06:12 - Il y a un vrai problème sur le métier d'hôtesse,
01:06:15 qui est un métier qui est structuré par des stéréotypes sexistes,
01:06:18 qui en plus expose à des violences sexistes et sexuelles.
01:06:21 Les hôtesses d'accueil, elles sont particulièrement exposées
01:06:24 à tout ce qui est harcèlement sexuel, remarques sexistes,
01:06:27 voire agressions sexuelles.
01:06:28 On leur impose des tenues qui sont parfois même contradictoires
01:06:31 avec le métier qu'elles doivent faire,
01:06:33 puisqu'on leur demande de mettre des talons alors qu'elles doivent beaucoup marcher.
01:06:36 Parfois, il y a certaines hôtesses d'accueil qui m'ont même raconté
01:06:39 qu'on leur imposait de mettre des chemisiers transparents, par exemple,
01:06:42 de mettre beaucoup de rouge à lèvres, beaucoup de maquillage, etc.
01:06:46 Et donc, on nie leur professionnalisme en les enfermant dans un rôle
01:06:50 soi-disant de potiche, alors que des hôtesses d'accueil,
01:06:53 elles sont là pour être calmes, être évidemment polies,
01:06:57 savoir orienter, savoir réagir en cas de problème de sécurité.
01:07:00 Elles ont tout un professionnalisme qui n'est pas reconnu,
01:07:03 qui n'est pas rémunéré.
01:07:04 Donc, il y a un vrai travail à faire sur le métier d'hôtesse d'accueil.
01:07:08 J'appelle les patrons du secteur à revoir en profondeur la façon dont ils recrutent,
01:07:13 parce qu'il y a aussi des recrutements physiques,
01:07:15 et les exigences qu'ils demandent en termes de tenue vestimentaire.
01:07:18 Et puis, les donneurs d'ordre, parce que c'est un métier qui est beaucoup sous-traité.
01:07:22 Donc, Roland Garros a ses responsabilités.
01:07:25 Et donc, dans le cahier des charges des donneurs d'ordre,
01:07:28 il faut introduire des critères pour cesser ce sexisme structurel sur ce métier
01:07:35 qui expose à des violences sexistes sexuelles structurelles.
01:07:38 Donc, total soutien pour les hôtesses d'accueil.
01:07:40 J'adore ces sujets-là, et j'adore voir la réaction de mes confrères.
01:07:43 Ils sont tétanisés. Tétanisés.
01:07:46 Parce qu'en fait, elle te dit qu'elle parle d'agression sexuelle
01:07:49 parce que les filles sont effectivement en talons.
01:07:53 Donc, c'est mort. Tu ne peux rien dire.
01:07:55 Comment on ne peut rien dire ? Mais bien sûr qu'il faut dire.
01:07:57 Bien sûr qu'il faut dire.
01:07:58 Nos confrères ont toujours beaucoup de courage dans ces cas-là.
01:08:01 J'ai beaucoup de respect pour le rôle de Sophie Binet,
01:08:03 qui est donc la secrétaire générale de la CGT, d'après ce que j'ai pu comprendre.
01:08:07 C'est bien compris.
01:08:08 Je trouve que c'est complètement hallucinant de tenir ce genre de propos.
01:08:12 Moi, je vais à Roland-Garros depuis dix jours.
01:08:15 Je vais au Parc des Princes. Je vais dans des stades.
01:08:17 Je vais dans des manifestations comme nous tous.
01:08:19 Je n'ai pas du tout le sentiment, mais pas du tout le sentiment
01:08:22 qu'il y a un manque de respect notoire pour les hôtesses.
01:08:25 C'est un métier qui est très particulier. C'est un métier passionnant.
01:08:28 Et je trouve que là, on est en train encore de mettre
01:08:30 cette catégorie d'hôtesses dans une certaine case
01:08:32 parce qu'il y a des mecs ou je ne sais pas qui qui se conduisent mal.
01:08:35 – C'est faux, c'est archi faux. – C'est souvent des étudiants d'ailleurs.
01:08:37 C'est souvent des jobs d'étudiants. C'est un job…
01:08:39 – Mais c'est un job. – Tu n'es pas hôtesse à Roland-Garros toute ta vie.
01:08:42 – Une hôtesse, une hôtesse. – C'est un job d'étudiant souvent.
01:08:44 – Si elle est jolie et si elle est bien habillée, c'est pas mal non plus.
01:08:48 – Les foules, elles aiment tout. – Et c'est partout pareil.
01:08:51 – Ah non, ça c'est sexiste ce que vous dites.
01:08:53 – Mais pas du tout. Mais attendez, une hôtesse, une hôtesse,
01:08:56 qui est recrutée par une société ou par Roland-Garros ou par le PSG ou par la Fédération,
01:09:01 peu importe, si elle peut être pas mal, c'est bien aussi.
01:09:06 – Mais vous avez vu le langage totalitaire de Mme Le Pen ?
01:09:08 – Mais non, mais qu'est-ce que vous voulez que je vous…
01:09:09 – Ils sont tétanisés en face. – Non mais qu'est-ce que vous voulez que je vous…
01:09:11 – Mais ils n'osent rien dire. – Mais non mais attendez, moi je ne suis pas spécialiste.
01:09:13 – Ils n'osent rien lui dire parce qu'évidemment c'est une parole…
01:09:15 c'est ça qui m'intéresse moi dans cette société, c'est pas tant ce qu'elle dit.
01:09:19 C'est en face, ces gens qui brandisent toujours le courage.
01:09:22 Ah ça pour attaquer Mme Le Pen, ils sont forts. – Pascal, je vous dis, j'ai 75 ans.
01:09:26 – Ah ça pour aller sur… – J'ai 75 ans, Pascal.
01:09:28 – Mais là, ils sont tétanisés. – Je viens pour parler de Yannick Noah avec Antoine.
01:09:31 Les donneurs de leçons comme ça, mais ça va, ça va, ils n'arrêtent pas.
01:09:35 Le matin, ils se réveillent pour savoir qui ils vont critiquer.
01:09:38 Jamais j'ai entendu quelqu'un de la CGT ou de n'importe quel milieu dire
01:09:41 "Ah aujourd'hui il fait beau, on va à la Roland-Garros, on va passer une bonne journée,
01:09:45 on va aller se promener avec les enfants, etc."
01:09:47 Tout est critiquable. Dans le monde de maintenant, on est en train de diaboliser tout le monde.
01:09:51 C'est dans la vie en tous les cas. Mais je voulais, Pascal,
01:09:54 parce qu'on revient à des choses quand même beaucoup plus importantes que les propos de Mme Binet.
01:09:59 Le maillot de Yannick a été refait exprès.
01:10:05 C'est le maillot qu'il portait le jour de la finale, donc il a été refait.
01:10:10 – C'est un hommage, ils ont réutilisé le jaune que Yannick portait.
01:10:14 – Oui, mais c'est pas du tout celui-là. – Voilà, c'était le maillot de Yannick.
01:10:17 – Non, mais regardez, on va le voir le maillot de Yannick.
01:10:19 – Non, mais il joue avec ces couleurs-là.
01:10:21 – Ah, mais oui, mais donc il y a une reddition par nos amis.
01:10:26 – Il est jaune, voilà, il est jaune aux épaules.
01:10:28 – Regardez, c'est très joli.
01:10:30 – Bon, voilà, c'est un petit clin d'œil. Maillot jaune de Norme et maillot jaune de Yannick.
01:10:34 – Non, mais terminons, moi ça m'intéresse beaucoup ce que dit Sophie Binet,
01:10:36 terminons parce qu'effectivement, elle fait un lien entre l'agression sexuelle,
01:10:41 en fait ce qu'elle dit, c'est que parce que ces jeunes femmes ont des talons
01:10:45 et sont habillées comme elles sont, elles vont être agressées sexuellement, c'est ça qu'elle dit.
01:10:49 – Et alors ?
01:10:51 – Je veux dire, ce lien déjà, on peut le contester, c'est-à-dire qu'on peut contester,
01:10:57 ou alors on demande à toutes les femmes de ne plus jamais porter de talons.
01:11:00 – Non, mais je veux dire…
01:11:01 – C'est ça qu'elle nous dit, Mme Binet.
01:11:03 – Je parle sous contrôle de tous nos amis, et Antoine,
01:11:06 on en parle à Roland Garros quasiment tous les jours, il n'y a jamais eu une histoire.
01:11:10 Il n'y a jamais eu une histoire.
01:11:12 – Vous vous êtes exprimé, mais moi, je veux dire, ces sujets aujourd'hui,
01:11:16 il y a quelque chose de totalitaire dans ce qu'elle dit,
01:11:20 c'est-à-dire que c'est la bonne parole et en face, le plateau, incapable,
01:11:23 il n'y a pas l'ombre parce que celui qui sort du bois sur ce sujet-là, c'est fini.
01:11:28 Et c'est ça que je retiens, moi.
01:11:30 – Non, vous avez raison, mais c'est vrai, je vais vous faire sourire,
01:11:33 mais c'est un débat qui est assez complexe, c'est-à-dire que,
01:11:36 quand je vois par exemple les syndicats de mannequins,
01:11:39 quelque part, ça a tendance à me faire un petit peu sourire,
01:11:42 parce qu'effectivement, mannequins, c'est des codes qui sont très précis,
01:11:45 et vous pouvez toujours dire, c'est injuste, on pourrait être un peu plus,
01:11:48 un petit peu plus enveloppé, ce ne poserait pas un problème.
01:11:51 Si, pour la mode, je pense que ça peut poser un problème.
01:11:54 À l'inverse, dans le sens inverse, par exemple, l'épilation,
01:11:57 aujourd'hui, il y a beaucoup de jeunes filles qui ne veulent plus s'épiler.
01:12:00 Et imposer, j'imagine, à Roland Garros, que les hôtesses soient épilées,
01:12:06 est-ce que ça ne peut pas être l'objet d'un débat ?
01:12:08 Vous voyez ce que je veux dire ? C'est que ce sont des sujets qui sont compliqués,
01:12:11 et comme en plus, tous les hommes qui me fabilisent, comme tout,
01:12:15 Nathan Devers, qui est le plus jeune d'ici.
01:12:19 Nathan Devers qui est le plus jeune d'ici.
01:12:21 Voilà, et voilà.
01:12:22 Je pense qu'il y a deux choses.
01:12:23 Premièrement, je ne suis jamais allé à Roland Garros,
01:12:25 mais que le métier d'hôtesse puisse être très difficile dans certains contextes,
01:12:29 que les personnes soient très maltraitées parfois.
01:12:32 Roland Garros, c'est plutôt le mauvais exemple,
01:12:36 parce que franchement, ça se passe vraiment très bien à Roland Garros,
01:12:40 et je pense que les jeunes femmes sont plutôt demandeurs, précisément,
01:12:44 de travailler à Roland Garros.
01:12:45 Je vous crois sur parole, je parle en général du métier d'hôtesse.
01:12:49 En revanche, et là je suis assez d'accord avec Gérard,
01:12:51 c'est-à-dire que les normes esthétiques, par principe, elles sont arbitraires.
01:12:55 On peut dire que l'épilation, l'épilation, ce n'est pas beau en soi ou l'est en soi,
01:12:58 c'est beau dans une époque donnée, pour des gens donnés, etc.
01:13:00 Mais ensuite, si vous voulez estimer que chaque valeur,
01:13:04 chaque idéal esthétique est en soi quelque chose
01:13:07 qui va être un outil de domination, je trouve ça problématique.
01:13:10 Moi, par exemple, je pense qu'il y a plein de métiers,
01:13:12 je ne sais pas si je voulais faire du mannequinat,
01:13:13 on me dirait sans doute que vous n'êtes pas assez musclé,
01:13:15 vous n'êtes pas dans les normes esthétiques
01:13:17 qui peuvent correspondre à une certaine image de la masculinité.
01:13:20 Et si je venais répondre en disant "mais c'est scandaleux,
01:13:24 je ne suis pas dans vos normes, il faut qu'on puisse faire..."
01:13:27 Non, moi je comprends qu'il y a un certain nombre de métiers
01:13:29 qui soient associés à des normes complètement arbitraires,
01:13:31 et c'est pour ça d'ailleurs que si on n'est pas intéressé par ces normes,
01:13:33 on peut dire "ces métiers ne m'intéressent pas,
01:13:34 je n'ai pas envie de les faire".
01:13:35 Mais j'entends ce que vous dites,
01:13:37 cet esprit de tolérance et d'ouverture...
01:13:39 Mais c'est le principe des hôtesses de l'air,
01:13:42 tout le monde admet qu'une hôtesse de l'air doit avoir justement des talons hauts,
01:13:46 qu'elle doit être belle de sa personne,
01:13:50 et ça enjolive le voyage, c'est pas pour ça que ça va devenir un bordel.
01:13:55 Non mais là, non mais Jacques, il a trouvé la raison.
01:14:02 Yannick Noah et Antoine Beneteau,
01:14:05 revenons à la fois au parcours de Noah,
01:14:08 et revenons aussi...
01:14:10 Alors ce qui est intéressant,
01:14:11 parce que qu'est-ce qui fait un champion ?
01:14:14 On s'aperçoit quand même que le père de Noah l'était,
01:14:17 le fils de Noah l'a été,
01:14:18 et on connaît bien les champions depuis toujours,
01:14:21 les Didier Deschamps, etc.
01:14:22 J'ai l'impression que Thuné a été champion,
01:14:25 je vous assure, aujourd'hui...
01:14:27 Arsène Wenger, vous savez ce qu'il m'a dit l'autre jour, Arsène Wenger ?
01:14:29 Il m'a dit "les gens qui sont dans mon vestiaire,
01:14:35 ils ont tous eu une blessure d'enfance,
01:14:38 et de cette blessure d'enfance, ils ont fait une force."
01:14:41 Donc là, c'est pas une haïté,
01:14:43 mais en tout cas j'ai l'impression qu'avant 10 ans,
01:14:44 tu sais déjà si t'es champion.
01:14:46 Ce que j'allais dire, c'est que c'est le fruit d'un parcours,
01:14:49 d'être un champion ou non,
01:14:51 et effectivement dans ce parcours, il peut y avoir des blessures.
01:14:54 Son départ du Cameroun en a été une, c'est certain.
01:14:57 L'envie de se faire une place et d'arriver dans une France
01:15:01 où effectivement on le prenait pour le petit Camerounais,
01:15:04 on se moquait de son accent et tout ça,
01:15:06 ça a peut-être été aussi une rage supplémentaire.
01:15:08 L'envie de séduire les filles et de vaincre sa timidité,
01:15:11 ça a peut-être été une rage supplémentaire.
01:15:13 Et puis après, il est arrivé, il a eu des très bons formateurs,
01:15:17 Patrice Busse, puis après Patrice Agéloire,
01:15:20 avec qui il a vraiment beaucoup travaillé.
01:15:22 Mais il a surtout travaillé plus que les autres,
01:15:25 c'est ce qu'il raconte et c'est ça aussi.
01:15:27 - Il aurait pu faire mieux ou pas ?
01:15:29 - En fait, il dit, mon rêve c'était de gagner Roland-Garros,
01:15:32 ça a duré, je l'ai gagné, le lundi c'était formidable,
01:15:36 le mardi c'était exceptionnel et le mercredi plus rien.
01:15:39 Et ça pour lui, ça a été un drame.
01:15:42 - Oui parce qu'il a fait une dépression.
01:15:44 - Cette chute d'adrénaline, ça a été un drame pour lui.
01:15:47 - C'est fou.
01:15:48 - Et après il a plus le goût, la rage nécessaire
01:15:52 pour continuer, pour en gagner 2, 3, pour devenir numéro 1.
01:15:55 - Je voulais gagner Roland parce que je voulais prouver
01:15:57 que le petit gars du Cameroun peut gagner à Roland,
01:15:59 que là où tous les Français perdent toujours,
01:16:01 le petit Français va gagner Roland,
01:16:02 que le Rastaman va gagner Roland,
01:16:04 que le Négro va gagner Roland,
01:16:06 qu'avec Agéle on allait gagner Roland.
01:16:08 Je voulais prouver que le petit Africain,
01:16:09 le petit Bamboule qui est arrivé à Nice à 13 ans,
01:16:11 il voulait gagner Roland.
01:16:12 Tout ça avait un sens, il y avait vraiment quelque chose
01:16:14 qui m'habitait, ce qui est complètement visible dans mon attitude.
01:16:17 - Vous savez, Yannick, je vous permets d'intervenir en disant
01:16:20 que Yannick, il a réalisé ses rêves.
01:16:23 C'est-à-dire qu'on peut rêver, mais on ne réalise pas nos rêves.
01:16:26 Yannick, il a rêvé et il a réalisé les rêves qu'il voulait.
01:16:30 Gagner Roland-Garros, faire une magnifique carrière de tennisman.
01:16:34 Après, il a décidé de chanter, il a réussi sa chanson, etc.
01:16:41 Et je vais vous raconter une anecdote.
01:16:43 Il est venu jouer très, très souvent avec le Variety Club de France
01:16:46 et un jour, on se retrouve dans le vestiaire
01:16:48 avec Platini, Giresse, Yannick Noah.
01:16:52 Et il me dit, j'ai réalisé mon rêve, j'ai joué avec les joueurs de 84.
01:16:56 C'est l'un de mes rêves.
01:16:58 Dix ans après, on va jouer à Bayonne avec Deschamps, Laurent Blanc,
01:17:02 Robert Piresse, il prend la parole dans le vestiaire du Variety
01:17:05 et il fait, je vous remercie, j'ai réalisé mon deuxième rêve.
01:17:08 Je voulais jouer avec vous, les champions du monde de 98,
01:17:11 comme j'ai joué avec les champions d'Europe de 84.
01:17:14 Donc, il s'est mis des challenges systématiquement
01:17:17 et donc, il les réalise tous.
01:17:19 - C'est pas les mêmes rêves quand même.
01:17:20 - Comment ?
01:17:21 - Pas tout à fait le même rêve de gagner Roland-Garros
01:17:22 et de jouer avec le Variety Club.
01:17:24 - Non, mais attendez Pascal, ne vous...
01:17:27 - Il y a une hiérarchie.
01:17:30 - Ne me vous prévenez, il ne faut pas se méprendre.
01:17:33 C'est-à-dire qu'il a les rêves, Roland, il a les rêves, chanter.
01:17:37 Et puis, il a quelques rêves enfouis parce que,
01:17:40 je n'ai pas dit l'essentiel, il a rêvé aussi d'être joueur professionnel
01:17:43 de football comme son père.
01:17:44 Donc, il joue avec les plus grands.
01:17:45 - Alors, écoutons parce que vous l'avez interrogé.
01:17:47 Vous êtes resté combien de temps ?
01:17:48 - Trois jours.
01:17:49 - Trois jours.
01:17:50 - Exceptionnel.
01:17:51 - Oui.
01:17:52 - Allez-y.
01:17:53 - Écoutons ce que vous nous avez donné comme interview de Noa.
01:17:55 - J'ai rêvé que j'avais perdu le match.
01:17:59 Quand tu perds à ce niveau-là,
01:18:01 tu n'es pas loin de te dire, je pourrais crever.
01:18:04 Tellement ça fait mal.
01:18:06 Il y a des matchs que tu perds, tu mets des semaines à dormir.
01:18:10 Tu ne peux plus même penser à aller en entraînement.
01:18:13 J'ai joué qu'une finale dans ma vie.
01:18:15 Et le samedi soir, je la perds dans mon rêve.
01:18:17 Et je peux te dire, quand je me suis réveillé,
01:18:19 mon esprit, parce que c'est l'esprit qui gère tout le reste,
01:18:22 mon esprit, il était dans la tombe.
01:18:25 Et là, j'entends toc, toc, toc, c'est papa qui frappe à la porte.
01:18:27 Yann, tu es prêt ? Tu as bien dormi ?
01:18:29 Et là, je ne sais pas ce qui s'est passé parce que pour moi,
01:18:32 je suis le lundi, j'ai paumé.
01:18:34 Je connais le feeling quand tu as paumé.
01:18:36 Et là, je m'aperçois que putain, j'ai rêvé.
01:18:39 Et là, quand je me suis levé de mon lit,
01:18:41 je peux dire un truc, c'était comme si,
01:18:43 dix minutes plus tard, j'avais une deuxième chance d'aller rejouer le match.
01:18:47 C'est à retrouver sur Europe 1.
01:18:51 Deux heures quarante d'entretien.
01:18:53 C'est long une interview de deux heures quarante.
01:18:55 C'est quoi le village ? C'est une société.
01:18:57 Le village de Yannick, il est dans le quartier de Tongolo.
01:19:01 Il y a trois hectares.
01:19:03 C'est là où il a été élevé.
01:19:05 C'est un village où son papa, sa maman ont habité, son grand-père a habité, etc.
01:19:09 C'est très grand.
01:19:11 C'est une histoire d'affect.
01:19:13 Il y a un cours de tennis, il y a trois cours de tennis.
01:19:16 Où il s'entraîne, où les jeunes s'entraînent.
01:19:18 Il y a une école qui porte le nom de sa maman, Marie-Claire Noah.
01:19:22 C'est-à-dire que Yannick, il a pris tout en charge.
01:19:24 Et je vais vous donner une dernière information.
01:19:26 Il est depuis trois mois président d'un club de football.
01:19:30 Le FC Etoudi, club de troisième division.
01:19:34 Et vous savez quoi ?
01:19:36 Le dimanche, quand il est arrivé, ils ont gagné.
01:19:38 Il leur a donné une prime.
01:19:40 Vous savez combien c'était la prime ?
01:19:42 Un euro.
01:19:43 Ça fait vivre la famille pendant toute une semaine.
01:19:45 Un euro.
01:19:47 Il a donné un euro à tous les joueurs.
01:19:49 Audrey Berto est là.
01:19:51 Yannick Noah et Antoine Beneteau, 1983.
01:19:53 Vraiment très belle couverture, c'est aux éditions Flammarion.
01:19:56 Yann, c'était le pape.
01:19:57 Et ça lui allait bien.
01:19:58 Il nous invitait au resto, nous faisait monter à quatre dans sa Ferrari.
01:20:01 Il adorait ça.
01:20:02 Parce que rien ne le saoulait plus que d'être tout seul dans sa Ferrari.
01:20:05 Et c'est Alain Fitoussa.
01:20:06 Il y a aussi dit Fitoussa qui rapporte ça,
01:20:08 parce qu'il y a aussi cette générosité chez Yannick Noah,
01:20:11 qui est un point cardinal de son caractère.
01:20:16 Audrey Berto, le rappel des titres.
01:20:19 Un pharmacien est agressé chaque jour en France.
01:20:24 C'est ce qui ressort du bilan annuel sur la sécurité des pharmaciens.
01:20:28 Une situation jugée préoccupante par l'Ordre national de la profession.
01:20:33 66 incidents ont été enregistrés l'année dernière.
01:20:36 Le procès des trois hommes soupçonnés d'avoir agressé Jean-Baptiste Renieux,
01:20:40 le petit neveu de Brigitte Macron, s'ouvre aujourd'hui en début d'après-midi.
01:20:44 Interpellés peu après les faits, les trois hommes âgés de 20, 23 et 35 ans
01:20:48 sont déjà tous connus de la justice, notamment pour violence.
01:20:52 Jean-Baptiste Renieux a reçu quatre jours d'ITT pour ses blessures.
01:20:55 Et puis un appel à faire plus.
01:20:57 Le Haut conseil à l'égalité publie de nouvelles recommandations aujourd'hui
01:21:00 pour faire face à la violence contre les femmes en ligne,
01:21:03 notamment dans le domaine de la pornographie.
01:21:05 D'après le HCE, les femmes et les filles sont les grandes oubliées
01:21:08 du projet de loi du gouvernement, présenté début mai pour sécuriser Internet.
01:21:12 Le but est donc d'inspirer des amendements au gouvernement et au Parlement.
01:21:15 Benito était avec nous ce matin, il a été joueur professionnel,
01:21:18 vous êtes allé jusqu'à la 370e place, votre frère Julien évidemment est allé 25e.
01:21:22 Vous aviez commencé le tennis à quel âge ?
01:21:24 - 4 ans. - Et votre père jouait au tennis par exemple ?
01:21:26 - Mon père, maître professeur de tennis et instituteur à l'école.
01:21:30 - Mais comment à 4 ans, 5 ans, vous êtes tous les deux doués dans la famille ?
01:21:34 - Oui, on est formateur de club aussi.
01:21:37 Et puis voilà, moi j'ai envie de faire comme le grand frère, on se suit.
01:21:40 Et puis on a cet amour-là.
01:21:42 - À 10 ans, vous étiez quel classement ?
01:21:44 - À 10 ans, je devais être 32.
01:21:47 J'étais tout de suite dans les meilleurs français.
01:21:51 - Et aujourd'hui, quel âge vous avez aujourd'hui ?
01:21:54 - Je vais avoir 37 ans dans quelques jours.
01:21:56 - Et aujourd'hui, vous êtes alors à -15, vous le tapez quand même encore ?
01:21:59 - Non, là en plus, j'ai pris un peu de poids.
01:22:02 Je suis à 0, -2.
01:22:05 - J'ai croisé Jean-Louis Ayé hier à Roland-Garros.
01:22:08 Alors j'étais content parce que je ne l'avais jamais vu, mais je le connais depuis toujours.
01:22:11 Il m'a dit, le coup qui part le plus vite, c'est le service.
01:22:13 - Oui, c'est ça. - C'est ça qui est le plus difficile.
01:22:15 Et entre le moment où il commence à s'entraîner
01:22:17 et le moment où il... 10 jours où il se remet à niveau,
01:22:20 c'est incroyable le niveau de progrès.
01:22:22 Mais un jeune aujourd'hui, par exemple, vous arrivez quand même à...
01:22:25 à quel niveau vous jouez aujourd'hui ?
01:22:27 - Moi, je joue à 0, -2, 6. - Oui.
01:22:29 - Je m'entraîne. - Ça fait rêver les tennisman.
01:22:32 C'est tellement beau, le tennis.
01:22:34 - Alors, c'est un des plus beaux métiers du monde.
01:22:36 - Tennisman professionnel ? - Ah oui, oui.
01:22:38 - Avec... - Avec le fait d'être journaliste sportif.
01:22:41 - Oui, parce qu'il y a un avantage à être journaliste sportif,
01:22:43 c'est que ça ne s'arrête jamais, nécessairement. - Voilà.
01:22:45 - Avec le fait d'être Jacques Montroux. - La folie...
01:22:47 - On est payé pour aller à la Coupe du Monde et aux Jeux Olympiques.
01:22:49 - La folie, la folie Rondongarros, c'est Patrick Mahé,
01:22:52 qui joue au tennis autour de la table.
01:22:55 - Moi, j'ai joué. - Moi, j'ai joué.
01:22:57 - J'ai joué à mes plans. - Bon.
01:22:58 Écoutez, Mylène Farmer, elle était...
01:23:00 On va... avec "Désenchantée".
01:23:02 Mylène Farmer, elle était à Lille.
01:23:04 C'était exceptionnel, vous allez aller la voir ?
01:23:06 - J'adore. - Tout est K.O.
01:23:07 Écoutez quelques notes de musique, c'est en direct.
01:23:10 Quoi, en direct ? C'est en live.
01:23:13 (musique rythmée)
01:23:16 (cris de la foule)
01:23:19 - Pascal, le chef de l'église,
01:23:24 j'en appelle "Majesté".
01:23:26 - Oui. - Oui ?
01:23:28 - Majesté.
01:23:30 - Euh... on aime cette période-là,
01:23:33 parce que les sportifs, contrairement à aujourd'hui,
01:23:36 je trouve, avaient une proximité plus grande avec le public.
01:23:38 Je pense à Bernard Hinault, je pense à Alain Prost,
01:23:41 à Yannick Noah, je pense à Michel Piattini,
01:23:43 les années sport, les années 80.
01:23:45 Ces gens-là, on les voyait, par exemple, chez Jacques Chancel,
01:23:47 on les voyait chez Michel Drucker,
01:23:49 on les voyait même parfois chez Pivot et ça.
01:23:51 Il y avait une proximité de ces grands champions
01:23:53 qui étaient dans le coeur des Français,
01:23:55 beaucoup plus qu'ils ne le sont aujourd'hui.
01:23:57 J'ai pas d'explication, là. - Si, déjà,
01:23:59 parce que pour communiquer, la télé était le seul média.
01:24:02 - Oui. - Alors que là, aujourd'hui,
01:24:04 ils ont tous leurs réseaux sociaux,
01:24:06 donc les gens les voient à travers leur page Instagram,
01:24:10 les stories, et donc...
01:24:12 Mais on s'exprime plus de la même manière aussi.
01:24:14 - Et puis il y a un élément qui est très important, Antoine...
01:24:16 - Ils étaient plus présents dans la société française.
01:24:18 - Antoine, il y a un élément qui est très important maintenant,
01:24:20 à l'époque de Yannick, de Blanco, de Piattini,
01:24:23 même de Zidane, je vais dire même d'Alain Prost,
01:24:26 on traitait quasiment en direct avec eux.
01:24:29 Mais c'était dans une autre vie. - Oui.
01:24:31 - Maintenant, il faut téléphoner à 80 attachés de presse
01:24:33 pour avoir éventuellement une interview
01:24:35 d'un des joueurs de maintenant.
01:24:37 Donc attention, c'est complètement différent.
01:24:39 - Je vais terminer juste. - Oui, mais c'est fini.
01:24:41 - Yann, il est chef de village. - Oui.
01:24:43 - Vous savez comment on l'appelle là-bas ?
01:24:45 - Chef. - Majesté.
01:24:46 - Non. - Je vous jure.
01:24:48 - On pourrait vous appeler Majesté, Jacques.
01:24:50 - Non, faut pas exagérer non plus.
01:24:52 - Je trouve que ça serait justifié.
01:24:54 - Non, non, non, mais il l'appelle Majesté, j'y étais.
01:24:56 "Bonjour Majesté, j'ai un problème avec mon fils
01:24:58 qui est malade, etc., etc."
01:25:00 Et il règle tous les matins le problème
01:25:02 de 3 ou 4 habitants de la ville d'Etoudi,
01:25:04 dont il est pas le maire, mais il est chef de village.
01:25:07 Et donc ça, ça lui plaît, parce qu'il donne.
01:25:09 Il donne. Il a envie de donner.
01:25:11 - Merci Jacques. Jacques, on vous retrouve
01:25:13 à vendredi ? Vendredi, vendredi.
01:25:15 Vous savez pas, vous pouvez pas nous dire.
01:25:17 - Je sais, mais je ne peux pas vous le dire.
01:25:19 - Je vous ai demandé deux choses, d'être avec Emmanuel Macron

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