L'Heure des Pros (Émission du 06/06/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:05 Le 6 juin 1944 réfléchit une image d'un monde disparu.
00:00:10 Un gars venu de Géorgie qui se foutait pas mal de toi est venu mourir en Normandie un matin où tu n'y étais pas, chantait Michel Sardou en 1967.
00:00:18 Le général de Gaulle interdit la chanson sur les ondes.
00:00:21 Il n'a d'ailleurs jamais participé aux célébrations du débarquement.
00:00:24 De Gaulle préférait la France libre et le débarquement de Provence à l'Amérique de Roosevelt et la Normandie.
00:00:30 Le 6 juin 1944, à l'aube, 5000 navires de guerre ou de transports, 10 000 avions, 130 000 hommes, britanniques, états-uniens ou canadiens pour la plupart,
00:00:40 participent à la plus grande opération aéronavale de tous les temps.
00:00:44 Overlord, suzerain en français, ce nom qui donne le frisson est gravé dans notre mémoire comme ceux d'Omaha Beach
00:00:52 ou de Sainte-Mère-l'Église qui raconte une histoire française.
00:00:55 Il y a 79 ans, le 6 juin 1944 annonce l'agonie du régime nazi.
00:01:01 Les soldats qui débarquaient avaient 20 ans, quelques milliers, dorment pour l'éternité sous le gazon vert et les croix blanches des falaises d'Omaha Beach
00:01:10 puisque le temps ne jamais oublié leur sacrifice.
00:01:14 Il est 9 heures.
00:01:16 Michael Dorian.
00:01:21 La famille de la petite Lindsay se dit déçue après sa rencontre avec Papandy High.
00:01:25 La mère de l'adolescente de 13 ans qui s'est donné la mort le 12 mai dernier a déclaré qu'elle n'avait pas trouvé le ministre sincère.
00:01:31 Le ministre de l'Éducation nationale a promis qu'il demanderait dès aujourd'hui au recteur de se mobiliser dans la perspective de la rentrée.
00:01:38 Une fusillade a eu lieu cette nuit à Grenoble.
00:01:41 Six personnes ont été blessées.
00:01:43 Les tirs sont intervenus vers 1h du matin dans le quartier de la ville Neuve, dans l'ouest de la ville,
00:01:47 dans une rue connue pour être un important point de deal.
00:01:51 Le procureur précise que l'enquête a été confiée à la police judiciaire.
00:01:54 Et puis en Ukraine, un barrage hydroélectrique situé dans la région occupée de Kherson a été partiellement détruit.
00:02:01 Plusieurs villages ont été complètement ou en partie inondés.
00:02:04 Moscou dénonce de multiples frappes ukrainiennes,
00:02:06 tandis que Kiev accuse la Russie d'avoir détruit le barrage pour freiner son offensive.
00:02:11 On va parler précisément de ce barrage de Kherson avec Vincent Erwoud dans une seconde,
00:02:16 Charlotte Dornelha, Gérard Leclerc.
00:02:18 On attend Eugénie Bastier parce qu'elle était hier au Mont-Saint-Michel et son témoignage nous intéresse.
00:02:23 Mais puisque nous sommes le 6 juin, je relisais des passages de C.T. De Gaulle, de Peyrefitte.
00:02:31 Et Georges Pompidou essaye de persuader Charles de Gaulle d'aller aux commémorations du débarquement.
00:02:37 Et il y a un échange que rapporte Peyrefitte.
00:02:41 "Churchill, ma décision est prise, je n'irai pas.
00:02:44 La France a été traitée comme un paillasson.
00:02:47 Churchill m'a convoqué d'Alger à Londres le 4 juin.
00:02:50 Il m'a fait venir dans un train où il avait établi son quartier général comme un châtelain, sonne son maître d'hôtel.
00:02:56 Et il m'a annoncé le débarquement sans qu'aucune unité française ait été prévue pour y participer.
00:03:01 Nous nous sommes affrontés rudement.
00:03:03 Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt au lieu de lui imposer une volonté européenne.
00:03:06 Il m'a crié de toute la force de ses poumons.
00:03:08 De Gaulle, dites-vous bien que quand j'aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt.
00:03:15 Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains.
00:03:20 Quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large, nous choisirons toujours le grand large.
00:03:25 Et vous voudriez que j'aille commémorer leur débarquement alors qu'il était le prélude à une seconde occupation du pays ?
00:03:30 Non, non, non, ne comptez pas sur moi."
00:03:33 C'est rapporté par Perfit. C'est une histoire française.
00:03:39 Le débarquement du 6 juin, ça a été l'affaire des Anglo-Saxons, d'où la France a été exclue.
00:03:43 Ils étaient bien décidés à s'installer en France comme en territoire ennemi,
00:03:46 comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s'apprêtaient à le faire en Allemagne.
00:03:49 C'est formidable.
00:03:51 C'est formidable.
00:03:52 Le jour le plus long, entre temps.
00:03:53 Le jour le... Oui, bien sûr, mais bon.
00:03:55 Il y a eu un film et ça a retourné l'opinion.
00:03:58 Oui, oui, oui, mais c'est toujours intéressant de faire un peu...
00:04:03 Bon, c'est Perfit, c'est dans le livre, c'était De Gaulle.
00:04:07 Oui, mais c'est vrai que...
00:04:08 Mais 70 ans après, vous avez eu le...
00:04:12 Il y a eu le Brexit.
00:04:13 Ils préfèrent le grand large au continent, c'est vrai, c'est toujours vrai.
00:04:17 Ils préfèrent même l'immigration, plus d'immigration venue du bout du Commonwealth
00:04:23 aux travailleurs polonais débarquant sans demander la permission.
00:04:27 Je voulais qu'on parle d'Emmanuel Macron à Aubon Saint-Michel.
00:04:29 J'attends pour tout vous dire, Eugénie Bastier.
00:04:31 Je ne sais pas où est Eugénie.
00:04:32 Je ne sais pas si Marine peut me donner des informations parce qu'elle est en retard, manifestement.
00:04:38 Et peut-être est-ce liée à la circulation.
00:04:40 Un mot sur Kersaune parce que c'est important.
00:04:43 C'est des choses, Michael Dorian le rappelait à l'instant, c'est des choses qui ne se font pas, disiez-vous, en temps de guerre.
00:04:49 Le barrage.
00:04:50 Il faut peut-être expliquer aux uns aux autres qui comprennent mal ce qui s'est passé cette nuit à Kersaune.
00:04:55 C'est dans la zone qui est tenue par les Russes.
00:04:57 C'est un barrage qui alimente notamment en eau la Crimée.
00:05:01 C'est un barrage sur le Dnieper, le grand fleuve du sud de l'Ukraine.
00:05:05 Et c'est un barrage qui a été attaqué la nuit dernière à de multiples reprises, semble-t-il par des drones.
00:05:11 En tout cas, j'ai pas compris parce qu'on a des images qui circulent depuis ce matin.
00:05:16 On va les voir.
00:05:17 On voit le barrage effondré et l'eau s'engouffrant.
00:05:21 C'est un des plus gros équipements du sud de l'Ukraine,
00:05:26 puisque c'est un barrage qui fait 30 mètres de haut, 3 kilomètres de long.
00:05:29 C'est quelque chose de considérable.
00:05:31 En tout cas, il y a un millier de villages qui sont menacés, qui vont être évacués.
00:05:36 Certains ont déjà été inondés.
00:05:38 Et c'est des choses que l'on ne fait pas pendant la guerre.
00:05:42 Pourquoi ?
00:05:43 C'est un crime de guerre.
00:05:44 Pourquoi ?
00:05:45 Vous pouvez pas toucher un équipement comme un barrage
00:05:48 et inonder toute une région en noyant ses habitants.
00:05:51 C'est évidemment absolument interdit.
00:05:53 Donc les Russes et les Ukrainiens se renvoient à la responsabilité.
00:05:59 Zelensky a convoqué son conseil de sécurité.
00:06:02 Les Russes font valoir, et c'est un argument fort,
00:06:08 qu'ils n'avaient aucun intérêt à le faire, puisque c'est une zone qu'ils tiennent, qu'ils occupent.
00:06:12 Et ça rentre dans la bataille de l'information à laquelle on assiste en ce moment.
00:06:16 On voit que tout s'intensifie, que le brouillard de la guerre s'épaissit,
00:06:19 que les attaques se multiplient, que les opérations de déstabilisation aussi s'intensifient.
00:06:24 Et on est vraiment dans le début de la contre-offensive
00:06:28 qui est annoncée depuis des mois,
00:06:31 qui est espérée depuis des semaines par tous les généraux en plateau de télé.
00:06:34 J'ai encore dans l'oreille la question que je vous avais posée il y a un an.
00:06:36 Combien de temps ça va durer ?
00:06:37 Et vous m'aviez dit "des années".
00:06:39 Oui, mais il ne faut pas que ça vous décourage de suivre ce qui se passe,
00:06:42 parce que c'est quand même très important.
00:06:44 Si vous voulez, si la centrale nucléaire de la Paris-Luxembourg,
00:06:47 qui est alimentée en eau par ce barrage, notamment, doit être mise à l'arrêt,
00:06:52 si la guerre terroriste à laquelle on assiste,
00:06:56 parce qu'il y a un glissement progressif,
00:06:58 toutes les lignes rouges sont les unes après les autres franchies,
00:07:01 ça finira par vous concerner vraiment,
00:07:03 outre le fait que votre panier de la monnaie de vos courses,
00:07:07 vos provisions quand vous allez les acheter au supermarché,
00:07:09 coûtent de plus en plus cher.
00:07:11 Non, justement, ça rebaisse.
00:07:13 Pour la première fois depuis 15 mois,
00:07:15 on ne retrouvera pas, évidemment, le prix d'antan, mais ça baisse un peu.
00:07:20 Emmanuel Macron au Mont-Saint-Michel hier.
00:07:23 Ce qui est intéressant, c'est que manifestement,
00:07:25 il a remis une pièce dans la machine de la décivilisation,
00:07:29 qui est devenue un thème d'extrême droite désormais, la décivilisation.
00:07:32 Écoutez ce qu'il dit sur l'atmosphère générale du pays,
00:07:36 sur les violences à répétition.
00:07:38 Et il s'est exprimé hier.
00:07:42 C'est un recul, parce que le processus de civilisation, c'est cela.
00:07:45 C'est de savoir vivre en société en respectant chacun.
00:07:49 C'est d'apprendre que bien se comporter est bon pour soi,
00:07:52 mais c'est ce qui nous permet de vivre les uns avec les autres.
00:07:56 Et c'est de considérer que ma liberté, d'ailleurs, dans son absolu,
00:08:00 elle a toujours une limite, qui est la liberté de mon voisin,
00:08:02 et le respect que je lui apporte.
00:08:04 Et elle va avec une responsabilité.
00:08:06 Et que la liberté dans une société comme la nôtre,
00:08:08 elle passe par la capacité que chacun a
00:08:10 à vivre ses accords et ses désaccords
00:08:12 dans une forme de déséquilibre permanent,
00:08:14 mais à ne pas considérer qu'il y aurait une espèce de droit
00:08:17 à exprimer son insatisfaction ou sa frustration de manière permanente.
00:08:21 Je pense que nous avons tous une responsabilité.
00:08:23 Vous avez une responsabilité.
00:08:24 Les dirigeants politiques ont une responsabilité.
00:08:26 Les familles ont une responsabilité.
00:08:28 Tout le monde.
00:08:29 Il n'y a pas des coupables et des innocents.
00:08:31 C'est un processus dans lequel, d'ailleurs,
00:08:33 le changement que les réseaux sociaux induisent se joue.
00:08:36 Il a raison.
00:08:41 Non mais vous hochez la tête.
00:08:43 Là-dessus, il a raison.
00:08:45 Sur le fond, ce qu'il dit ?
00:08:47 Oui, tout à fait.
00:08:48 Mais est-ce que c'est le discours d'un chef d'État ?
00:08:50 Oui, c'est plutôt un chef d'État.
00:08:53 C'est une conversation intéressante.
00:08:54 Oui, oui, c'est un point de vue.
00:08:55 C'est important de souligner la crise intellectuelle, culturelle
00:08:58 que nous traversons.
00:08:59 Ce qui est intéressant, c'est que très souvent,
00:09:01 il fait le reproche aux journalistes d'être des commentateurs,
00:09:03 sauf que lui-même est en train de commenter assez régulièrement,
00:09:06 tout de même, ce qui se passe dans le pays.
00:09:08 Ah oui ?
00:09:09 Je veux dire, un président, de temps en temps,
00:09:12 peut avoir un regard d'observateur et de commentateur.
00:09:15 Oui, tout à fait.
00:09:16 Et ensuite, lorsque l'on commente, on agit.
00:09:20 Là-dessus, il y a du boulot.
00:09:23 Parce que pour changer l'atmosphère qu'il y a en France aujourd'hui,
00:09:27 il y a du boulot.
00:09:28 Alors, je suis d'accord avec vous.
00:09:29 Il ne prend sans doute pas…
00:09:30 C'est exact.
00:09:31 C'est intéressant de voir qu'il est revenu quand même
00:09:33 pour tenter d'expliquer le terme "des civilisations"
00:09:36 sur le processus de la civilisation,
00:09:38 c'est-à-dire la capacité de l'être humain à constituer une société.
00:09:43 Et cette société inclut des règles, des règles que nous respectons ensemble
00:09:47 et que malheureusement, certains ne respectent plus.
00:09:49 Deuxième passage, parce qu'on va lui reprocher.
00:09:51 Et alors là, dans l'échange que vous allez voir,
00:09:53 c'est la question du journaliste que je trouve le plus intéressante.
00:09:56 C'est-à-dire qu'un journaliste va lui dire
00:09:57 "oui, mais alors, des civilisations, quand même,
00:09:59 vous trouvez pas vraiment que c'est un terme d'extrême droite ?"
00:10:01 Bon, c'est pas moi que je le pense.
00:10:02 Je pense que vraiment, il y a des gens qui le disent et vous avez vu, etc.
00:10:05 On en croise tout le temps.
00:10:06 Voilà.
00:10:07 Et ça, ces journalistes qui se planquent derrière les autres
00:10:09 pour dire qu'en fait, c'est un terme d'extrême droite.
00:10:11 Je vous assure, la question illustre l'état d'esprit de nos journalistes sur 10.
00:10:18 Voilà.
00:10:19 Alors, écoutez bien la question,
00:10:20 parce qu'elle est plus intéressante presque que la réponse.
00:10:23 Souvent le cas.
00:10:24 Certains de vos adversaires ont jugé que ce mot "des civilisations"
00:10:27 c'est un clin d'œil à l'extrême droite.
00:10:29 Il y a eu ça, il y a eu aussi la polémique
00:10:31 dans le recadrage de la Première ministre.
00:10:33 Oui, mais ça, vous savez.
00:10:34 Est-ce que vous comprenez vos opposants
00:10:36 qui ont des doutes sur votre détermination à combattre l'extrême droite ?
00:10:39 Il se trouve que j'ai gagné deux campagnes présidentielles
00:10:41 contre l'extrême droite, en ne ménageant pas mes efforts.
00:10:44 Il se trouve que j'ai eu des discours multiples,
00:10:46 historiques et mémoriaux, et des propos multiples,
00:10:49 qui ne souffrent d'aucune ambiguïté sur ce sujet.
00:10:52 Qu'on vienne réintroduire de l'ambiguïté
00:10:54 en convoquant des gens que vous citez sous couvert d'anonymat,
00:10:59 ça n'est pas aider le débat public.
00:11:01 Je vous le dis en toute franchise.
00:11:02 Donc il n'y a pas d'ambiguïté de mon côté.
00:11:04 Je combats les idées d'extrême droite à leurs racines et dans leurs symptômes.
00:11:08 Et donc, quant à leur histoire et leur prémisse,
00:11:10 et quant à ce qu'ils impliquent de la vie quotidienne de notre pays.
00:11:14 Ça, c'est vraiment intéressant.
00:11:16 Parce que ce journaliste, je ne sais pas qui c'est d'ailleurs,
00:11:19 qui est un soldat de la mienne pensance,
00:11:21 et qui au fait lui reproche de dire clairement
00:11:23 "vous parlez comme à des gens d'extrême droite",
00:11:25 qui s'abrite derrière vos adversaires,
00:11:27 il est agacé d'ailleurs là, Emmanuel Macron.
00:11:29 Et ça se voit qu'il est agacé, il dit "mais qui a dit ça etc."
00:11:31 Parce qu'il n'y a pas plus d'adversaires qui lui reprochent ni rien du tout.
00:11:33 Mais on ne peut pas...
00:11:35 En fait, c'est ça l'espace médiatique.
00:11:37 L'espace médiatique ne veut pas entendre parler de décivilisation.
00:11:41 Et les petits soldats de la bien-pensance, avec leurs petits micros, ils y sont.
00:11:44 Je ne suis pas du tout d'accord avec vous,
00:11:45 excusez-moi, je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
00:11:47 D'une part l'espace, excusez-moi de vous dire
00:11:49 que l'espace médiatique, tous ici autour de la table, on en fait partie.
00:11:52 Nous sommes dans l'espace médiatique.
00:11:54 Deuxièmement, que le journaliste pose la question,
00:11:56 parce que cette question elle a été, non seulement elle a été posée,
00:11:58 mais elle a été affirmée.
00:12:00 Il y a des gens qui ont dit...
00:12:02 Il y a des gens, il y a des gens...
00:12:04 Je suis d'accord avec vous, il aurait peut-être pu être un peu plus précis.
00:12:07 Edoui Plenel !
00:12:09 Edoui Plenel !
00:12:11 Edoui Plenel !
00:12:12 Qui ? Qui ?
00:12:13 Des leaders, notamment chez les Insoumis,
00:12:15 ils me sont d'abord à me souvenir.
00:12:17 Les Insoumis, l'extrême-gauche française.
00:12:19 Donc c'est des gens...
00:12:21 Il y a la soumission de l'espace médiatique à l'extrême-gauche.
00:12:24 Mais vous, il y a...
00:12:26 Le gauchisme culturel...
00:12:28 Le gauchisme culturel...
00:12:30 Il pose la question, effectivement, qui me paraît cohérente.
00:12:33 Il y a beaucoup de gens qui ont dit que François...
00:12:36 Pardon, qu'Emmanuel Macron avait repris un terme de Renaud Camus,
00:12:40 pour être très précis.
00:12:42 C'est faux d'ailleurs.
00:12:43 Oui, mais donc, ça a été dit ou ça n'a pas été dit ?
00:12:45 On a parlé nous-mêmes autour de cette table.
00:12:47 Donc que le journaliste pose la question au chef de l'État, ça ne me choque pas.
00:12:50 Pareil.
00:12:51 Je ne vous dis pas que ça me choque ?
00:12:52 Eh bien voilà !
00:12:53 Je vous dis que ça illustre... Qu'est-ce que j'ai dit ?
00:12:55 Vous dites que ça illustre...
00:12:57 La bien-pensance.
00:12:58 Il pose la question.
00:12:59 Ça illustre.
00:13:00 Il pose la question.
00:13:01 Ça ne me choque pas, ça illustre les petits soldats de la bien-pensance
00:13:04 qui sont au service de quelque chose.
00:13:06 Pas du tout !
00:13:07 Il pose une question !
00:13:08 Ce n'est pas servir que de poser une question, c'est incroyable !
00:13:11 On en a nouveau débattu autour de cette table.
00:13:14 Oui, mais vous voyez bien que dans la manière de poser une question,
00:13:16 il y a une architecture qui est très autre.
00:13:18 Oui, c'est normal.
00:13:19 Il est agacé par le fond du reproche qu'on lui fait.
00:13:22 Il est très agacé, mais alors, ce qui est intéressant quand même,
00:13:25 c'est qu'Emmanuel Macron alimente cette machine d'accusation de l'extrême droite.
00:13:29 Puisque au lieu de dire...
00:13:30 Excusez-moi, vous allez m'expliquer en l'occurrence, vous,
00:13:32 vous allez, au lieu de demander la définition de l'extrême droite,
00:13:35 pourquoi des civilisations, il dit "oui, moi je l'utilise, mais ce n'est pas pareil".
00:13:38 Parce que j'imagine que Renaud Camus, quand il prononce le mot des civilisations,
00:13:41 alors le mot est d'extrême droite.
00:13:43 Mais Emmanuel Macron, ce n'est pas pareil,
00:13:45 parce que lui, il s'est battu tout le temps pendant tous ses meetings.
00:13:48 Donc, il alimente lui-même cette accusation insupportable
00:13:51 qui rend le débat impossible.
00:13:53 Il a été élu à chaque fois grâce à ça.
00:13:57 Et d'ailleurs, même durant les élections européennes.
00:13:59 Et ce sera d'ailleurs très intéressant de savoir
00:14:01 quelle sera la stratégie l'année prochaine.
00:14:03 Mais il y a eu à chaque fois un duel qui a été mis en scène
00:14:07 entre guillemets par le camp macroniste aussi,
00:14:10 d'un affrontement entre les progressistes et les nationalistes.
00:14:13 C'est ce qu'il a fait en 2017, en 2019, en 2020.
00:14:15 Je salue Eugénie Bastier.
00:14:17 Qu'est-ce qui se passe ?
00:14:19 Je me suis emmêlée des pinceaux dans les horaires.
00:14:22 Vous êtes souvent en retard.
00:14:24 Non, ces derniers temps, j'ai fait des…
00:14:26 Ces derniers temps.
00:14:28 Vous savez pourquoi les gens sont parfois en retard
00:14:30 et pourquoi les autres sont toujours à l'heure ?
00:14:33 Les gens qui sont toujours à l'heure,
00:14:35 ils savent qu'on les attendra.
00:14:37 Ils imaginent qu'on ne les entendra pas, pardon,
00:14:40 donc ils ont peur.
00:14:42 Et les gens qui sont toujours en retard,
00:14:43 ils savent qu'on les attendra.
00:14:45 Donc vous savez que vous…
00:14:47 C'est un rapport au monde.
00:14:48 J'ai une confiance en vous.
00:14:49 Exactement.
00:14:50 Vous savez que vous, on vous attendra quoi qu'il arrive.
00:14:52 Vous traversez la vie et vous savez que si vous arrivez
00:14:54 même en retard à un rendez-vous…
00:14:56 Non mais tu vois, je suis très ponctuelle.
00:14:58 Bon, vous étiez au Mont-Saint-Michel hier.
00:15:00 Oui, tout à fait.
00:15:01 Bon, ça, ça m'intéresse.
00:15:02 D'abord, j'ai le droit de dire les choses telles que je pense.
00:15:05 Le président de la République vous a demandé de venir.
00:15:07 Pourquoi ?
00:15:08 Il s'intéresse à vous.
00:15:10 Il s'intéresse à vous, Eugénie Bastier,
00:15:12 à ce que vous écrivez et à ce que vous pensez.
00:15:14 Pourquoi ?
00:15:15 Je ne sais pas trop pourquoi.
00:15:17 Je ne saurais pas pourquoi répondre à cette question.
00:15:19 Mais il a invité plusieurs personnes,
00:15:21 notamment Camille Pascal,
00:15:23 Adrien Goetz,
00:15:24 des gens qui s'intéressent au patrimoine religieux,
00:15:27 à la question de l'histoire de France
00:15:30 et de son enracinement dans le temps long.
00:15:32 Donc on était plusieurs, je n'étais pas seule.
00:15:34 Et voilà, il a fait un discours assez intéressant.
00:15:38 Moi, ce qui m'intéresse dans la position de Macron
00:15:41 et dans ce discours,
00:15:42 c'est son rapport à la culture française.
00:15:44 Parce qu'effectivement,
00:15:45 on lui a beaucoup reproché cette phrase en 2017,
00:15:47 "Il n'y a pas de culture française",
00:15:48 ce qu'il a dit, ce qu'il a assumé,
00:15:49 ce qu'il n'a jamais renié.
00:15:51 Et on voit que depuis, il tâtonne,
00:15:52 il essaie un peu de rattraper le cours
00:15:54 en faisant des allusions à l'histoire de France,
00:15:56 la France éternelle.
00:15:58 Et vous avez été convaincu par son discours d'hier ?
00:16:00 Moi, je trouve qu'il enfile l'hyperle sur son discours d'hier.
00:16:02 Franchement, il faut regarder le passé pour voir l'avenir.
00:16:06 Il enfile les perles.
00:16:09 Vraiment, je n'ai pas trouvé que ce discours...
00:16:11 Il a cette volonté de vouloir...
00:16:13 Ce n'est pas le "ni-ni",
00:16:15 d'être ni dans ce qu'il appelle
00:16:17 le piège identitaire de l'extrême droite,
00:16:19 ni dans le wokisme et la repentance.
00:16:22 Et donc, effectivement,
00:16:23 ce qu'il essaie de définir entre les deux est un peu flou.
00:16:25 Il reprend le concept d'identité narrative
00:16:28 cher à Paul Ricoeur,
00:16:29 c'est-à-dire que l'identité,
00:16:30 ce n'est pas quelque chose de figé,
00:16:31 c'est un récit qu'on raconte.
00:16:33 Mais bon, ce que j'ai dit dans ma pièce,
00:16:36 je ne pense pas que les chevaliers normands
00:16:38 qui ont défendu le Mont-Saint-Michel au XVe siècle
00:16:40 à deux reprises contre les Anglais
00:16:42 l'aient fait au nom d'une identité narrative
00:16:44 ou d'une identité palimptése.
00:16:46 Ils l'ont fait parce qu'ils se sentaient français.
00:16:47 Et notamment, on se définit aussi par la fermeture
00:16:50 et contre un ennemi identifié.
00:16:52 C'est ça aussi l'identité nationale.
00:16:54 Elle ne se définit pas uniquement par l'ouverture.
00:16:57 Sinon, il n'y a plus de...
00:16:58 Oui, mais ce qui est invraisemblable,
00:16:59 c'est qu'aujourd'hui, l'identité française
00:17:02 soit confisquée,
00:17:05 ou certains imaginent qu'elle soit confisquée,
00:17:07 ou même imaginent que ce soit une notion d'extrême droite.
00:17:09 En fait, ça n'a pas de sens.
00:17:11 Écoutez Pompidou en 1969,
00:17:13 lorsqu'il va saluer la naissance de Napoléon.
00:17:17 De Mitterrand.
00:17:18 De Mitterrand. C'est ça qui est fou.
00:17:19 C'est-à-dire que le gauchisme culturel en France,
00:17:21 présent depuis 40 ans,
00:17:23 a fait que de parler de nation,
00:17:25 d'identité, de culture française,
00:17:28 c'est d'être d'extrême droite.
00:17:29 Ils ont réussi leur coup.
00:17:31 Ils ont réussi leur coup.
00:17:32 C'est formidable d'ailleurs la déconstruction.
00:17:34 C'est exactement ça.
00:17:35 Au contraire, c'était des idées de gauche.
00:17:39 C'est ça qui est fascinant.
00:17:40 Et il y a une soumission au gauchisme culturel en France
00:17:45 d'expliquer, on a honte de dire,
00:17:46 bleu, blanc, rouge...
00:17:48 Le famille Patry.
00:17:50 Fouisse.
00:17:51 Emmanuel Macron a cité dans son discours
00:17:52 Michelet et Peggy.
00:17:53 Ce ne sont pas des personnalités...
00:17:54 Oui, mais lui, en fait, Emmanuel Macron,
00:17:56 il pense que...
00:17:57 La vérité, c'est qu'Emmanuel Macron,
00:17:59 il pense sans doute comme vous,
00:18:00 sur ces sujets-là.
00:18:01 Sans doute.
00:18:02 Et il n'ose pas le dire.
00:18:03 En tout cas, je ne pense pas qu'il soit...
00:18:04 Et il n'ose pas le dire.
00:18:05 Parce qu'il n'a pas de courage.
00:18:06 Et c'est un de ses problèmes.
00:18:07 Il n'a pas de courage intellectuel de dire "oui".
00:18:09 Je pense qu'authentiquement, il est convaincu,
00:18:12 parce que c'est un disciple de Paul Ricoeur,
00:18:14 parce qu'il a été éduqué là-dedans,
00:18:15 dans un libéralisme culturel.
00:18:17 Il est convaincu qu'effectivement,
00:18:19 l'identité avec un grand "i", c'est mal,
00:18:21 c'est figé, c'est mal.
00:18:23 Il est convaincu de cette nécessité de l'ouverture
00:18:26 et d'une identité un peu plastique.
00:18:28 Ça, j'en suis convaincue.
00:18:29 Est-ce que vous avez échangé avec lui ?
00:18:32 Est-ce qu'il y a eu un échange ?
00:18:33 Puisqu'il vous fait venir...
00:18:34 Moi, je mets toujours le téléspectateur dans les coulisses.
00:18:40 Je décode, ce n'est pas neutre.
00:18:42 Vous êtes une figure comme Charlotte d'ailleurs.
00:18:44 Importante aujourd'hui de certaines idées
00:18:48 qui n'étaient peut-être pas écoutées ou entendues
00:18:50 de la même manière il y a 10 ou 15 ans.
00:18:52 Il vient vers vous, il vous demande de venir.
00:18:54 Est-ce que vous avez eu un échange personnel
00:18:55 avec lui en tête à tête ?
00:18:56 C'était un peu compliqué,
00:18:57 parce qu'il y avait eu un échange avec les journalistes au début.
00:18:59 Après, il y avait énormément de monde sur le Mont-Saint-Michel.
00:19:02 On n'a pas pu vraiment échanger.
00:19:04 On s'est salués.
00:19:06 J'ai posé des questions sur la journée.
00:19:07 Mais on n'a pas eu vraiment un échange personnel,
00:19:10 une interview, parce qu'effectivement,
00:19:12 l'Empire du Temps était très bien mis en intégration.
00:19:14 Il y avait énormément de gens à rencontrer.
00:19:16 Après, je ne sais pas si vous...
00:19:18 Vous étiez à l'heure.
00:19:19 Non, non.
00:19:20 J'étais à l'heure, effectivement.
00:19:23 Je n'étais pas à vélo.
00:19:25 Comment ça se passe, les coulisses ?
00:19:27 Parce que les gens ne savent pas forcément
00:19:28 comment se passe un voyage.
00:19:29 C'est un voyage présidentiel.
00:19:30 Vous allez tous au Mont-Saint-Michel.
00:19:32 Vous êtes allées tous là-bas en avion, en bus ?
00:19:36 Moi, comme je faisais partie des invités,
00:19:37 j'étais dans un avion, oui.
00:19:39 Ce qui était un peu plus rapide, effectivement.
00:19:41 Pas un avion décarboné, malheureusement.
00:19:44 Oui, parce que ce n'est pas très loin, finalement.
00:19:46 Comme vous, vous n'auriez pu partir en bus.
00:19:49 Je veux dire, le président de la République,
00:19:51 pourquoi ne pas prendre un avion, pourquoi pas,
00:19:53 pour aller au Mont-Saint-Michel ?
00:19:54 Je ne sais pas tout, quand même.
00:19:56 Bon.
00:19:57 Vous avez été séduit, vous avez trouvé intéressant.
00:19:59 Est-ce que vous avez le sentiment, par exemple,
00:20:01 qu'il est dans une phase de séduction avec,
00:20:03 pourquoi pas, le courant que vous représentez ?
00:20:06 Emmanuel Macron est dans une phase de séduction de la droite.
00:20:09 Il sait que son électorat s'est considérablement droitisé.
00:20:13 C'est vraiment un fait majeur des six dernières années.
00:20:17 Son électorat, qui était un électorat plutôt de gauche,
00:20:19 s'est considérablement droitisé.
00:20:21 Donc, il le sait.
00:20:23 Après, il est toujours dans ce…
00:20:25 Et en même temps, il n'en sortira jamais
00:20:27 dans cette ambiguïté fondamentale par rapport
00:20:29 à cette idée de culture française.
00:20:31 Il veut absolument tenir les deux bouts.
00:20:33 Et vous savez pourquoi, ça ?
00:20:35 Parce qu'il veut installer, à la suite de sa présidence,
00:20:39 un homme de droite, parce qu'il a tellement peur
00:20:41 de Marine Le Pen, que les quatre prochaines années
00:20:43 vont être à droite toutes, pour surtout éviter Marine Le Pen.
00:20:47 Donc, il va chercher son successeur,
00:20:50 un successeur de droite.
00:20:52 Est-ce que ce sera Édouard Philippe ?
00:20:54 Est-ce que ce sera Gérald Darmanin ?
00:20:56 Parce que ça entise profondement.
00:20:58 Vous vous rendez compte ?
00:20:59 Dix ans de Macron-Marine Le Pen qui arrivent.
00:21:01 Donc, attendez-vous pendant les quatre prochaines années,
00:21:03 à droite toutes.
00:21:05 On verra.
00:21:07 C'est son cauchemar.
00:21:08 Comment ?
00:21:09 C'est son cauchemar.
00:21:10 C'est son cauchemar.
00:21:11 Vous vous rendez compte ?
00:21:12 On ne retiendra.
00:21:13 On ne retiendra.
00:21:14 S'il donne les clés à Marine Le Pen,
00:21:17 il ne retient que ça.
00:21:18 Son intérêt à lui, comme a priori,
00:21:20 la France Insoumise a peu de chances
00:21:22 de mettre quelqu'un à l'Élysée, a priori.
00:21:25 Mais Marine Le Pen, c'est une possibilité.
00:21:27 Donc, c'est ou Marine Le Pen ou un leader de droite
00:21:29 plus classique.
00:21:30 On voit en tout cas qu'Emmanuel Macron
00:21:32 se réfugie un peu dans ce domaine
00:21:33 où il se sent bien, où il se sent à l'aise.
00:21:35 C'est un domaine à la fois de l'international
00:21:36 et du mémoriel, où effectivement,
00:21:38 il aime beaucoup être dans cette ambiance-là,
00:21:40 faire des discours assez lyriques
00:21:41 sur l'histoire de France.
00:21:42 Alors justement, les discours lyriques.
00:21:43 Moi, je n'ai pas été bouleversé par l'avenir.
00:21:45 J'ai trouvé qu'il enfilait les perles.
00:21:46 Mais vous allez me dire ce que vous en pensez.
00:21:48 On a passé deux passages.
00:21:49 D'abord sur l'avenir.
00:21:50 Emmanuel Macron, Mont-Saint-Michel.
00:21:52 Ah !
00:21:58 Que se passe-t-il ?
00:22:01 Aussi à l'heure où nous craignions
00:22:04 de voir disparaître nos paysages
00:22:07 sensibles aimés charnellement,
00:22:09 le mont est la preuve
00:22:12 que rien n'est impossible
00:22:14 si nous adaptons notre usage du monde
00:22:17 aux éléments qui changent.
00:22:19 Ne redoutons pas l'avenir.
00:22:23 Car notre grande et vieille nation
00:22:27 a toujours su relever les défis du temps.
00:22:29 Et la légende de nos siècles nous y oblige.
00:22:33 Le Mont-Saint-Michel est là pour signifier
00:22:37 que notre pays a toutes les raisons d'espérer
00:22:40 une nouvelle fois.
00:22:41 Pas grand chose à dire sur ce...
00:22:46 Si, c'est plein de...
00:22:48 Il y a tellement de réminiscences.
00:22:50 Un peu de Sarko, un peu de ville peintre.
00:22:53 Grande et vieille nation, un peu de Péguy.
00:22:55 C'est formidable, cette espèce de merde.
00:22:58 C'est une auberge espagnole, cet homme.
00:23:00 Non mais bon, vous ne l'aimez pas du tout.
00:23:02 Non mais c'est vrai.
00:23:03 Non mais si, vous ne l'aimez pas du tout.
00:23:04 Mon discours à Pitivier, sur l'histoire de la France...
00:23:07 Rappelez-vous quand même, c'est l'été dernier.
00:23:10 C'était pas mal, le discours de Pitivier.
00:23:12 C'est une référence au fait qu'effectivement,
00:23:13 il y a eu des travaux titanesques qui ont été faits
00:23:15 pour Mont-Saint-Michel, pour désensabler le Mont-Saint-Michel.
00:23:18 On le sait.
00:23:19 Et donc, c'est l'idée d'une victoire,
00:23:21 d'une adaptation aux éléments.
00:23:23 Mais pour moi, il est vrai que le Mont-Saint-Michel
00:23:25 m'évoque moins l'adaptation que la conservation
00:23:27 et la durée que le changement.
00:23:30 Surtout, au sommet du mont, il y a surtout un archange
00:23:32 avec une épée à la main.
00:23:33 Oui, sauf que les deux vont de pair.
00:23:37 Le fait d'avoir désensablé le Mont-Saint-Michel
00:23:39 l'a aussi sauvé, dans ce qu'il était.
00:23:42 Donc, c'est là le sens du discours.
00:23:44 C'est-à-dire que pour préserver un patrimoine,
00:23:46 vous devez aussi l'adapter.
00:23:48 Alors, écoutez, le deuxième passage,
00:23:51 parce que le deuxième passage, on l'a déjà passé hier.
00:23:53 Je trouve ça un peu...
00:23:54 Bon, ça va pas bouleverser.
00:23:56 Mais écoutez, peut-être que je me trompe.
00:24:00 On voudrait nous faire choisir
00:24:02 entre une prétendue identité française figée et nostalgique
00:24:06 et une modernité qui exigerait l'effacement
00:24:09 de pans entiers de notre passé.
00:24:11 Ce lieu nous dit notre syncrétisme
00:24:14 et nous ramène à ce qui seulement rend justice
00:24:17 à notre peuple, notre histoire,
00:24:21 à ces confluences du passé
00:24:24 qui seulement nous permettent
00:24:26 d'embrasser l'avenir sans nous diviser.
00:24:30 Syncrétisme, a priori, c'est la combinaison
00:24:32 de doctrines, de systèmes initialement incompatibles.
00:24:35 Bon, je ne suis pas sûr que tous les gens
00:24:37 à qui il s'adresse sachent précisément
00:24:39 ce qu'est le syncrétisme.
00:24:40 Et ça, ça me surprend toujours
00:24:41 quand un président de la République
00:24:42 utilise des mots que je pense
00:24:43 qu'il n'y a pas un Français sur dix
00:24:44 qui sait ce que c'est.
00:24:45 Mais bon, sur le fond, on voudrait
00:24:47 nous faire choisir, etc.
00:24:49 Non, on se rend...
00:24:51 Par ailleurs, Emmanuel Macron lui-même,
00:24:53 je ne sais pas si c'était 10 minutes avant
00:24:54 ou 10 minutes après,
00:24:55 nous parle de décivilisation.
00:24:56 Donc, on n'est pas complètement fous.
00:24:58 C'est-à-dire que, oui, il y a une histoire
00:25:00 et il y a une identité qui n'est pas figée
00:25:02 et dont on n'est pas nécessairement nostalgique.
00:25:04 Bon, déjà, en fait, je suis nostalgique si je veux.
00:25:06 Et en l'occurrence, je ne le suis pas.
00:25:07 Déjà, pour commencer.
00:25:08 Et la deuxième chose, c'est que, oui,
00:25:09 il y a une identité qui est héritée des siècles.
00:25:11 Il nous dit lui-même, on est aujourd'hui
00:25:13 dans la décivilisation.
00:25:14 Il le dit la semaine dernière,
00:25:15 il le redit aujourd'hui.
00:25:16 C'est donc bien qu'il y a quelque chose
00:25:17 qui s'est cassé.
00:25:18 Il y a bien quelque chose
00:25:19 dont on n'hérite plus,
00:25:20 on ne l'assume plus.
00:25:21 Il est incohérent avec lui-même.
00:25:23 Ce n'est pas la première fois.
00:25:24 On n'est pas très étonnés.
00:25:25 Mais en plus du Bernadette...
00:25:26 - C'est pour ça que ce serait intéressant...
00:25:27 Alors, ce serait intéressant
00:25:28 qu'il vienne sur ce plateau
00:25:29 avec Eugénie et vous.
00:25:31 Et moi, je ne dirai rien.
00:25:32 - Ah, ce sera vraiment possible, ça.
00:25:33 - Je vous jure.
00:25:34 - Non, non.
00:25:35 - Si, je ne dirai rien.
00:25:36 - Non, non.
00:25:37 - C'est le plus difficile.
00:25:38 - Il y a plus de chances qu'il vienne
00:25:39 que vous ne me diriez rien.
00:25:40 - Écoutez, on demande à Sonia Mabrouk,
00:25:42 Laurence Ferrari, Eugénie Bastier,
00:25:45 Charlotte Dornelas, toutes les quatre.
00:25:47 Et moi, je suis là et je ne dis rien.
00:25:49 Et vous interrogez
00:25:50 le président de la République.
00:25:52 Voilà, il se passerait au moins quelque chose
00:25:55 avec Charlotte et vous lui diriez des choses.
00:25:58 Moi, je ne dirai rien.
00:25:59 - Bon.
00:26:00 - Gérard Leclerc, il dirait peut-être quelque chose.
00:26:03 Monsieur le président, c'est...
00:26:05 J'ai compris ce que vous vouliez dire.
00:26:07 Mes confrères, non.
00:26:08 Mais moi, j'ai compris, monsieur le président.
00:26:09 - Est-ce que c'est cette vision ?
00:26:10 Pas du tout.
00:26:11 Je pense qu'il a dit une erreur,
00:26:13 une bêtise quand il a dit qu'il n'y avait pas de culture française,
00:26:15 que c'est trop ambigu.
00:26:16 Mais qu'il a totalement raison sur le fond
00:26:18 que c'est une culture qui n'est pas figée.
00:26:20 Je suis contre le côté identitariste de la culture.
00:26:23 La culture, ce sont des apports.
00:26:25 Ce n'est pas seulement les racines chrétiennes.
00:26:27 C'est aussi d'autres choses.
00:26:28 - Mais on le sait.
00:26:29 - Toute la culture française s'est construite
00:26:30 par des apports extérieurs.
00:26:31 - Mais qui dit le contraire ?
00:26:32 - Voilà.
00:26:33 - Attendez, la pause.
00:26:34 - Les apports, il y a quelque chose.
00:26:36 - La culture française s'est construite
00:26:38 en grande partie par des apports extérieurs
00:26:41 depuis la conquête romaine.
00:26:42 - Pardon.
00:26:43 - Jusqu'à aujourd'hui.
00:26:44 - La pause.
00:26:45 - Monsieur Michel, il y avait des moines au Mont-Saint-Michel.
00:26:48 - Ce plateau illustre le saint chrétisme.
00:26:50 - Voilà.
00:26:51 - Non.
00:26:52 - Il n'y avait pas de moine bouddhiste au Mont-Saint-Michel.
00:26:55 - Bon, on va essayer de décrypter ce qu'il a voulu dire hier.
00:26:59 C'est toujours un peu difficile avec Emmanuel Macron
00:27:01 parce que comme lui-même ne le dit pas clairement.
00:27:03 Mais en revanche, d'abord je salue
00:27:07 la Miquel Dorian, bien sûr,
00:27:10 et Menoë Michouls qui est là.
00:27:12 Et on va pouvoir parler de l'affaire Trônieux,
00:27:14 on va pouvoir parler de l'affaire China après,
00:27:16 et on va pouvoir parler de l'affaire Lindsay.
00:27:18 C'est vrai qu'il y a beaucoup en ce moment
00:27:20 d'affaires faits divers
00:27:22 et que nous traitons ici.
00:27:24 Mais Miquel Dorian nous rappelle les infos.
00:27:27 - La 14e journée de mobilisation
00:27:32 contre la réforme des retraites, c'est aujourd'hui.
00:27:34 Quelques 250 manifestations et rassemblements
00:27:36 sont prévues partout en France 48 heures
00:27:38 avant l'examen de la proposition de loi
00:27:40 du groupe Lyod qui souhaite abroger le texte.
00:27:42 Selon les autorités, entre 400 et 600 000 personnes
00:27:45 sont attendues sur l'ensemble du territoire,
00:27:47 dont 800 à 1 000 éléments radicaux,
00:27:49 rien qu'à Paris.
00:27:51 Deux hommes soupçonnés d'avoir agressé
00:27:53 le maire de Manières en Meurthe-et-Moselle
00:27:55 ont été mis en examen.
00:27:56 Agés de 18 à 25 ans, ils sont accusés
00:27:58 de violences aggravées, menaces de mort
00:28:00 et outrages sur personnes dépositaires
00:28:02 de l'autorité publique.
00:28:03 Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
00:28:05 Le maire Edouard Babel a été violemment agressé
00:28:07 le week-end dernier par un groupe d'individus
00:28:09 à qui il demandait de faire moins de bruit.
00:28:12 Et puis Apple se lance dans le métaverse.
00:28:14 La marque à la pomme a dévoilé hier
00:28:16 son premier casque de réalité virtuel et augmenté
00:28:19 baptisé Vision Pro.
00:28:21 Mélanger les contenus numériques avec le monde réel
00:28:23 va permettre de créer de nouvelles expériences
00:28:25 comme nous n'en avons jamais vu.
00:28:26 A lancé Tim Cook, le patron d'Apple,
00:28:28 Vision Pro sera commercialisé début d'année prochaine.
00:28:31 Son prix ? 3 499 dollars.
00:28:34 On termine sur le sens qu'a voulu donner
00:28:36 Emmanuel Macron à son discours d'hier.
00:28:38 Je comprends le sens qu'il veut donner
00:28:39 et ses émanements de langage qui étaient fournis
00:28:41 par l'entourage.
00:28:42 C'est de dire il n'est ni Zemmour ni Wauke.
00:28:44 C'est exactement ça.
00:28:46 Mais est-ce que ça a un sens de vouloir,
00:28:50 lorsque tu es président de la République,
00:28:53 se déterminer par rapport à Éric Zemmour
00:28:54 ou par rapport au waukisme ?
00:28:55 Je ne pense pas.
00:28:56 Je pense que ce n'est pas son sujet.
00:28:58 Maintenant, je vous donne la parole.
00:29:00 On l'a déjà dit, je pense que dans son idée,
00:29:04 il y a une ligne de crête à tenir
00:29:06 entre les différents pièges identitaires.
00:29:08 Et c'est là où je suis en désaccord avec lui.
00:29:10 Je ne pense pas qu'on puisse renvoyer dos à dos
00:29:14 ceux qui s'attachent à l'identité charnelle de la France
00:29:17 et les déconstructeurs wauk qui veulent la détruire.
00:29:20 Ce n'est pas la même chose.
00:29:22 Ce sont des menaces totalement différentes.
00:29:24 Il y en a une qui ne me semble pas une menace.
00:29:26 Et je pense que c'est toujours cette idée.
00:29:30 C'est vraiment très intéressant.
00:29:32 Il y a eu tout un débat autour du Mont-Saint-Michel.
00:29:34 Il y a un historien qui a sorti en 2008 un livre
00:29:36 qui s'appelle Aristote au Mont-Saint-Michel.
00:29:38 Il s'appelle Sylvain Guggenheim
00:29:40 et il disait que les textes grecs étaient arrivés en Occident
00:29:43 grâce aux moines copistes du Mont-Saint-Michel
00:29:45 et pas grâce à l'islam.
00:29:47 Ça avait fait un énorme débat.
00:29:48 Patrick Boucheron avait dit que c'était un texte islamophobe
00:29:51 parce que ça remettait en question
00:29:53 l'apport de la civilisation musulmane
00:29:55 à l'identité occidentale.
00:29:57 Et lui disait non, pas du tout,
00:29:58 on ne doit rien finalement à l'islam.
00:30:00 Ces textes ont transité.
00:30:02 Et c'est toujours cet éternel débat.
00:30:03 Est-ce qu'il y a une civilisation occidentale
00:30:05 qui s'est construite elle-même
00:30:07 ou est-ce qu'elle doit tout aux autres cultures ?
00:30:09 C'est un peu cet éternel débat sur ce que Gérard Leclerc disait tout à l'heure.
00:30:12 La France a été constituée par des apports successifs
00:30:14 venant de l'extérieur.
00:30:15 Mais ce n'est pas vrai.
00:30:16 Si ce n'était que dans une section...
00:30:17 Les apports extérieurs, ils viennent d'où ?
00:30:19 C'est-à-dire que les autres auraient une identité
00:30:21 et nous, on serait juste un dépositaire des identités d'autrui
00:30:23 et des cultures qui ne viendraient d'extérieur ?
00:30:25 Non.
00:30:26 Le génie français, c'est d'avoir justement intégré...
00:30:30 Mais Picasso, Brancusi...
00:30:32 Romain Garry, ils se sont intégrés à une langue,
00:30:35 ils se sont intégrés à une culture française.
00:30:37 Et si justement ils ont apporté à quelque chose,
00:30:39 c'est que quelque chose existait avant eux
00:30:41 et à laquelle ils se sont incorporés.
00:30:43 On ne peut pas dire que c'est juste une succession d'apports
00:30:45 qui se superposent.
00:30:47 Je suis d'accord, ce n'est pas une succession.
00:30:48 Mais on les a digérés.
00:30:49 La Renaissance, elle vient d'Italie, que vous le vouliez ou non.
00:30:53 Oui, mais il y a une Renaissance qui est française,
00:30:55 qui est différente de la Renaissance italienne.
00:30:57 Quand César conquis la Guadeloupe, que vous le vouliez ou non,
00:30:59 il change complètement ce qu'est son pays.
00:31:02 Il y a un art français.
00:31:03 Mais bien sûr, ensuite la France le digère et en fait un art français.
00:31:06 Il y a un style français qui est fait de rouges, de clarté, de rigueur.
00:31:08 La musique sous Louis XIV, l'Uli vient d'Italie
00:31:12 et ensuite il va y avoir des successeurs à l'Uli
00:31:15 qui vont faire qu'effectivement la France, non seulement digère,
00:31:18 mais fait de ses apports extérieurs sa propre culture.
00:31:22 Mais au départ, ce sont des apports extérieurs, bien sûr.
00:31:25 Mais jusqu'à aujourd'hui, une partie, que vous le vouliez ou non,
00:31:29 une partie de l'américanisation de la société française,
00:31:32 c'est une réalité.
00:31:34 Les hamburgers, ça vient pas du génie français,
00:31:37 ça vient des Etats-Unis et maintenant c'est intégré.
00:31:40 On peut peut-être le regretter,
00:31:43 moi j'aurais plutôt tendance à le regretter,
00:31:45 mais ça y est, c'est intégré.
00:31:47 Les pizzas, les pizzas viennent d'Italie.
00:31:49 Je prends des exemples qui sont bien évidemment...
00:31:52 Mais c'est ça le génie français.
00:31:55 C'est pas du tout la question qui se pose aujourd'hui.
00:31:58 C'est-à-dire que là, d'abord, premièrement,
00:32:01 en effet, je suis absolument d'accord avec Eugénie,
00:32:03 on n'est pas juste dépositaires des identités des autres
00:32:05 qui ont le droit d'en avoir.
00:32:07 Et alors eux, ils se construisent aussi avec des apports étrangers,
00:32:10 puisque apparemment c'est la règle générale.
00:32:12 Du coup, à la base, il y a bien des identités
00:32:14 qui interagissent les unes avec les autres,
00:32:16 mais qui sont d'abord propres.
00:32:18 Deuxièmement, la question qui se pose aujourd'hui en France,
00:32:20 c'est pas du tout précisément la question d'apports étrangers
00:32:23 reconnus, aimés par les Français tous ensemble,
00:32:26 qui les digèrent tous ensemble pour les intégrer à eux.
00:32:28 Là, la question, c'est la fracturation
00:32:30 par des cultures différentes qui cohabitent.
00:32:32 Bah oui, c'est deux sujets extrêmement différents qui se posent.
00:32:36 Vous allez pas me dire que là, aujourd'hui,
00:32:38 la question, c'est pas celle-ci.
00:32:39 C'est pas la question d'un apport total.
00:32:41 C'est la question de gens qui vivent différemment
00:32:43 avec des cultures différentes sur le sol français.
00:32:46 Oui, mais elle est très ancienne.
00:32:48 Mais ça a toujours été comme ça.
00:32:50 Regardez la musique.
00:32:51 Le rock ne vient pas de la France.
00:32:53 Aujourd'hui, une bonne partie de la musique française,
00:32:55 elle est rock.
00:32:56 Oui ou non ?
00:32:57 Quel rapport ?
00:32:58 On va changer de sujet parce que ce que vous dites
00:33:00 est contesté par la réalité.
00:33:02 C'est-à-dire que ceux, bah écoutez, ceux,
00:33:05 je vous l'ai dit 50 000 fois, qui venaient dans les années 30,
00:33:07 40, 50, n'avaient qu'une volonté,
00:33:10 c'est oublier leur culture d'où ils venaient.
00:33:12 C'était leur obsession.
00:33:14 C'est-à-dire que les parents interdisaient
00:33:16 aux enfants polonais de parler polonais.
00:33:18 Les parents italiens interdisaient aux enfants italiens
00:33:21 de parler italien.
00:33:22 C'est ce qu'ils témoignent.
00:33:23 C'est vrai, c'est pas vrai.
00:33:24 Vous criminez.
00:33:25 D'une part, je continue à penser que ça continue largement.
00:33:28 C'est pas tout à fait vrai.
00:33:30 Je vous prends un seul exemple.
00:33:31 C'est pas vrai, mais ça continue largement.
00:33:33 Je vous prends un seul exemple.
00:33:34 C'est le fameux débat, qui est tout à fait intéressant,
00:33:37 sur intégration, assimilation.
00:33:39 Je suis allé, il y a quelques années,
00:33:42 à un dîner du CRIF,
00:33:44 le Conseil représentatif de l'Association juive de France,
00:33:46 où le président vous expliquait qu'il refusait l'assimilation.
00:33:50 Il disait "on veut pas d'assimilation,
00:33:52 parce que nous, on veut garder notre culture".
00:33:54 Et personne ne peut contester que les Juifs
00:33:56 sont parfaitement intégrés en France.
00:33:58 Voyez ce que je veux dire.
00:33:59 Donc le débat est beaucoup plus compliqué que ce que vous dites.
00:34:01 Il y a une question de la primauté.
00:34:02 En fait, la phrase, c'est… comment il s'appelle ?
00:34:05 Charles Aznavour qui avait résumé la chose.
00:34:07 Charles Aznavour, il avait évidemment gardé en lui son armée.
00:34:10 Qu'est-ce qu'il avait dit, Charles Aznavour ?
00:34:11 Il a dit "pour embrasser totalement la France,
00:34:13 il a fallu réduire en moi la part d'arméité".
00:34:15 Bien sûr.
00:34:16 Tout le monde, on doit la réduire.
00:34:18 On doit la réduire, mais on ne doit pas la supprimer, l'annuler.
00:34:21 Allez, je vais vous citer Paul Valéry…
00:34:27 Mais je suis d'accord avec vous.
00:34:28 Je vais vous citer Paul Valéry, que Dominique Labarrière me cite à l'instant.
00:34:32 "Successivement, la France, notre civilisation,
00:34:35 successivement romanisée, christianisée et soumise,
00:34:38 quant à l'esprit, à la discipline des Grecs."
00:34:41 C'est beau, c'est beau, effectivement.
00:34:46 Un mot d'Emmanuel Macron, toujours, sur Kenzo, peut-être.
00:34:50 On en parlera tout à l'heure, on l'écoutera tout à l'heure,
00:34:52 au moment où on parlera de Kenzo.
00:34:54 Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet, mais qui est passionnant.
00:34:57 C'est un sujet passionnant, absolument.
00:34:59 Je trouve qu'il manque de courage intellectuel et qu'il est soumis à…
00:35:03 Et d'acte aussi, par ailleurs.
00:35:04 Moi, je ne pense pas que ce soit une question de courage,
00:35:06 je pense que c'est une question de conviction personnelle.
00:35:07 De conviction personnelle, c'est ça.
00:35:08 Et quelles sont les convictions personnelles d'Emmanuel Macron,
00:35:10 entre eux deux mêmes ?
00:35:11 Si vous pouvez me les dire, je vous assure que ça m'intéresse.
00:35:13 Il y a cette idée d'identité narrative.
00:35:14 Moi, je vous en donnais au moins une.
00:35:15 On peut la trouver…
00:35:16 Sur l'Europe.
00:35:17 Exactement.
00:35:18 Sur l'Europe, effectivement.
00:35:19 C'est pas rien.
00:35:20 Cette conviction d'identité narrative, je pense que c'est un crime.
00:35:22 Quand tu as dit il y a cinq ans que c'était un crime contre l'humanité,
00:35:24 la décolonisation, quand tu as expliqué qu'il n'y a pas de culture française…
00:35:27 Non, mais ce n'est pas lui qui l'a dit, excusez-moi.
00:35:29 La colonisation est considérée, au niveau des accords internationaux,
00:35:33 comme un crime.
00:35:34 C'est lui qui l'a dit.
00:35:35 Crime contre l'humanité ?
00:35:36 Pardon ?
00:35:37 Crime contre l'humanité ?
00:35:38 Lui, il l'a dit.
00:35:39 Il a dit que c'était un crime contre l'humanité.
00:35:41 Quand tu dis qu'il n'y a pas de culture française…
00:35:43 Je suis encore avec vous, il lui arrive de donner son expression.
00:35:46 La colonisation romaine est un crime contre l'humanité.
00:35:48 Tu as du mal à exagérer.
00:35:50 Quand il n'est pas capable de se battre pour la culture française
00:35:52 avec l'écriture inclusive,
00:35:54 quand il n'est pas capable d'imposer ça en France,
00:35:56 quand il n'est pas… Personne n'est incapable de rentrer dans la moulure.
00:35:59 C'est ça le problème.
00:36:00 Quand il met Mme Retailleau, qui est ministre de l'Éducation supérieure,
00:36:05 qui est incapable d'entrer dans les universités,
00:36:08 en fait, il ne sert à rien sur ces sujets.
00:36:11 A rien.
00:36:12 C'est ça la question.
00:36:13 A rien.
00:36:14 Donc, à rien.
00:36:15 A rien.
00:36:16 Voilà, donc, à vos mots.
00:36:18 Et après, il vient de parler de la culture française,
00:36:20 il n'est même pas capable de se battre pour l'écriture inclusive.
00:36:22 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:36:23 Il est en train de faire un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux,
00:36:26 et ça, c'est quand même une bonne nouvelle.
00:36:28 Moi, j'attends des actes, elle a raison.
00:36:30 C'est la grande planche de Chabot-Brandon.
00:36:32 Vous savez très bien que…
00:36:33 C'est les revues.
00:36:34 Les revues de l'Église de France.
00:36:35 Oui, d'accord, mais bon, c'est un musée, il est dans un musée.
00:36:38 Mais tout est particulier.
00:36:40 Les universités sont particulières.
00:36:42 Mais tout est particulier.
00:36:43 Je vous rappelle, pour vous donner un seul exemple,
00:36:45 qu'en mai 68, quand Pompidou revient en France,
00:36:48 qu'est-ce qu'il fait ?
00:36:49 Il rouvre la Sorbonne.
00:36:50 C'est-à-dire, ce qui est une…
00:36:52 C'est un rêveur.
00:36:53 Eh bien oui, mais l'État démissionne face à la Sorbonne.
00:36:56 C'était il y a 60 ans.
00:36:57 C'est vrai ou c'est pas vrai ?
00:36:58 C'était il y a 60 ans.
00:36:59 C'est vrai ou c'est pas vrai ?
00:37:00 Moi, s'il veut défendre la culture française, qu'il le prouve.
00:37:04 Eh bien c'est bien.
00:37:05 On juge un homme à la somme de ses actes.
00:37:08 Et donc, ce débat sur le sexe des anges,
00:37:12 sur le syncrétisme, la synthèse,
00:37:15 tout ça sous l'œil de Saint-Michel à Archange,
00:37:19 c'est absurde.
00:37:20 Il y a un côté totalement irréel.
00:37:22 On est dans la zone verte.
00:37:24 Gérard, vous parlez tout le temps.
00:37:26 Ah pardon, oui.
00:37:27 Laissez Vincent Herbeck s'exprimer.
00:37:29 J'ai plus rien à dire.
00:37:30 C'est un peu seul.
00:37:31 Mais vous êtes un peu seul, ça ne veut rien dire d'être un peu seul.
00:37:34 Ça ne veut rien dire du tout.
00:37:36 C'est décevant.
00:37:37 Sur ces sujets-là, le président est décevant.
00:37:40 Sur ces sujets-là, tu as le sentiment qu'il ne…
00:37:42 Il est une guide touristique.
00:37:43 Qu'il n'accompagne pas.
00:37:45 Qu'est-ce qu'il vous dit ?
00:37:47 On aurait dit à une sorte de…
00:37:49 Vous connaissez le sketch du philo faisant visiter le château ?
00:37:52 Tu sais, qu'il termine en disant "la chapelle"
00:37:55 et il termine en disant "tout est entièrement faux".
00:37:57 Moi, je regarde le président Macron, d'ailleurs, ses ogives.
00:38:01 J'ai l'impression d'être dans une…
00:38:02 écouter une sorte de serment.
00:38:03 Et ça me rappelle une phrase de Bernard Nose qui disait
00:38:05 "il n'y a rien de pire que les curés qui n'ont pas la foi".
00:38:07 Eh bien, j'écoute le président qui nous parle de l'histoire
00:38:10 et je regarde le présent et je vois qu'il ne se bat pas
00:38:14 pour défendre ce qui fait l'identité française.
00:38:17 La viande rouge, l'épinard.
00:38:20 Et deux, trois choses aussi, en plus.
00:38:23 Pour le coup, c'est une conception un peu figée.
00:38:26 Oui, c'est un peu figé.
00:38:27 Mais je ne connais pas de culture qui soit figée.
00:38:30 Je veux dire, à part les gifles canciennes,
00:38:33 c'est un argument qui est faux.
00:38:36 Il n'y a pas de culture figée.
00:38:38 Ça n'existe pas.
00:38:40 La culture figée, à part Barbie, ça n'existe pas.
00:38:43 La justice s'est prononcée hier sur le sort des trois hommes
00:38:45 poursuivis pour l'agression de Jean-Baptiste Rognot le 15 mai dernier.
00:38:47 Amiens, vous y étiez ?
00:38:48 Oui.
00:38:49 Vous avez vu d'ailleurs ces jeunes gens ?
00:38:50 Oui.
00:38:51 Alors, on dit paumés. On les qualifie comment ?
00:38:54 Dans le Nord, on dit des babaches.
00:38:56 Je ne connaissais pas cette expression.
00:38:57 C'est des cas sociaux, en fait.
00:38:59 En tout cas, pour deux d'entre eux, c'est clair.
00:39:01 Le plus jeune, on avait le sentiment qu'il ne comprenait
00:39:04 à peine les questions qui lui étaient posées.
00:39:06 Il est reconnu d'ailleurs… Il a un statut de handicapé.
00:39:10 Il ne sait pas lire, il ne sait pas écrire.
00:39:12 Un autre est sous curatel renforcé.
00:39:15 Lui, c'est celui qui a été condamné pour avoir porté
00:39:17 les coups de poing à Jean-Baptiste Rognot.
00:39:20 Et le troisième, lui s'exprimait quand même un peu mieux.
00:39:23 Il se présente comme journaliste indépendant.
00:39:24 Il n'a pas de carte de presse.
00:39:26 Il a lui-même des problèmes un peu d'illettrisme.
00:39:29 Il dit qu'il est journaliste via les réseaux sociaux,
00:39:31 le type TikTok.
00:39:33 Mais clairement, on voit qu'il y avait une fracture sociale.
00:39:36 Et oui, un peu pour deux d'entre eux,
00:39:40 à la limite de la marginalité.
00:39:42 C'est intéressant parce qu'on voit bien le fond de sauce
00:39:45 de ceux qui sont parfois dans ces manifestations.
00:39:47 Pas tous, bien sûr, mais il y a beaucoup de bêtises.
00:39:50 Et on n'ose pas le dire clairement comme ça.
00:39:52 Beaucoup de bêtises, beaucoup de haine,
00:39:54 beaucoup de personnes qui, effectivement, ont du mal à…
00:39:59 En tout cas, à s'exprimer.
00:40:01 Et même à comprendre leur frustration.
00:40:04 D'ailleurs, celui qui a été condamné à la peine
00:40:08 de 30 mois de prison, dont 15 mois fermes
00:40:11 et 15 mois excursi-probatoires, a eu cette phrase.
00:40:14 On lui a demandé pourquoi ils se sont pris
00:40:16 à la chocolaterie Trônieux.
00:40:17 Il dit que les chocolats Trônieux, c'est trop cher.
00:40:19 Il y avait effectivement la volonté de…
00:40:23 Alors eux, ils ont aussi tous les trois cherché
00:40:26 à minimiser beaucoup leurs responsabilités,
00:40:29 en expliquant qu'ils n'avaient pas frappé.
00:40:31 Il y en a un qui a reconnu une gifle sur Jean-Baptiste Trônieux.
00:40:34 Il n'y avait pas de vidéo.
00:40:35 Non, les vidéos n'étaient absolument pas probantes.
00:40:37 On a refusé des images de vidéosurveillance,
00:40:39 mais on ne voit absolument rien.
00:40:40 Un des trois a été relaxé au bénéfice du doute,
00:40:43 celui qui se présentait comme journaliste indépendant,
00:40:45 parce qu'effectivement, il n'y avait que le témoignage
00:40:47 de Jean-Baptiste Trônieux qui attestait du fait
00:40:49 qu'il avait porté des coups, mais pas d'autres témoins.
00:40:52 Et donc, le tribunal a estimé que la victime
00:40:56 elle-même avait pu se tromper.
00:40:58 Il y avait quand même beaucoup de monde autour de lui.
00:41:00 Il s'est roulé en boule pour se protéger.
00:41:02 Donc, c'était, pour l'un des trois, trop faible.
00:41:05 Le deuxième, le père connu à Varmin Gifle, a été condamné.
00:41:07 Et le troisième, qui lui a dit qu'il n'avait pas touché
00:41:10 ou à peine Jean-Baptiste Trônieux.
00:41:12 Il y avait suffisamment de témoins qui avaient attesté
00:41:14 de la violence des coups qu'il avait porté
00:41:15 pour qu'il soit condamné à cette peine assez sévère.
00:41:18 Ils étaient tous les trois aussi, il faut pourtant le souligner,
00:41:20 en état de récidive, ces trois jeunes hommes
00:41:22 qui avaient déjà été condamnés pour des faits de violence.
00:41:25 Écoutons le père de Jean-Baptiste Trônieux.
00:41:33 Jean-Baptiste va mieux.
00:41:35 Il mettra un petit peu de temps à se remettre entièrement,
00:41:37 mais nous sommes confiants et nous restons tous unis autour de lui.
00:41:39 La famille Trônieux et tous les collaborateurs de la chocolaterie Trônieux
00:41:43 aspirent maintenant à la sérénité et au respect,
00:41:46 en espérant que plus aucun amalgame ne soit fait sur notre nom de famille.
00:41:49 Je vous remercie.
00:41:50 Et on va écouter maintenant l'avocat de la famille Trônieux.
00:41:54 C'est le tribunal qui le dit dans le cadre des peines qu'il a prononcées.
00:41:58 Deux peines de prison pour deux des prévenus et une relaxe
00:42:03 parce qu'il considérait que les faits n'étaient pas établis pour le troisième prévenu.
00:42:07 La condamnation à la hauteur, l'important est que Jean-Baptiste
00:42:10 soit reconnu comme étant une victime.
00:42:12 Son père vient de vous l'expliquer.
00:42:13 Il aspire aujourd'hui à la sérénité et que cette affaire devienne et vienne derrière lui.
00:42:17 Ce qui est important aussi, c'est qu'au-delà des peines de prison,
00:42:20 des mesures de protection soient ordonnées
00:42:23 et que les intéressés soient obligés, je pense, d'avoir un sublime psychologique
00:42:26 et puis également des obligations probatoires.
00:42:28 L'autre affaire qui nous intéresse, c'est l'affaire Chyna.
00:42:32 Vous vous souvenez évidemment de ce qui s'était passé.
00:42:35 C'est l'ex-petite amie de Chyna qui est accusée d'avoir assassiné et brûlé la jeune femme en 2019.
00:42:40 Le procès s'est ouvert hier à Beauvais.
00:42:43 Peut-être ne vous souvenez-vous pas forcément de cette affaire.
00:42:47 Je vous propose d'écouter Célia Barotte qui nous dit
00:42:50 comment s'est déroulée cette première journée et qui rappelle les faits.
00:42:56 En ce premier jour de procès, le jeune homme accusé d'avoir poignardé et brûlé vive Chyna nie toujours les faits.
00:43:02 Il est constant sur ses déclarations et sur son attitude.
00:43:05 Et ce malgré le faisceau d'éléments importants qui orienteraient la culpabilité vers lui.
00:43:09 La personnalité du jeune homme a été évoquée devant les 9 jurés.
00:43:13 Les débats ont aussi été d'ordre médical,
00:43:16 notamment concernant la blessure de l'accusé lors de son interpellation.
00:43:19 La famille a découvert la violence et la nature exacte des faits.
00:43:23 Selon les premiers témoignages, avant d'être brûlée, Chyna aurait reçu une quinzaine de coups de couteau.
00:43:28 Des informations qui ont suscité une vive émotion de la part de ses parents.
00:43:32 L'audience a dû être suspendue quelques minutes.
00:43:35 "Déjà 3 coups de couteau c'est grave, 14 coups de couteau.
00:43:38 Évidemment, garder l'essence et allumer le feu.
00:43:43 Regarder sur internet, regarder sur internet comment le feu a pris.
00:43:47 Ça fait boum, ça sent flammer, ça n'était pas…
00:43:53 Et pourtant c'était en hiver, ça sent flammer encore, encore, encore.
00:43:57 Et tant que même le policier n'est pas arrivé, j'ai pu le faire déteindre, mais voilà."
00:44:01 Pas de presse ni de public pour ce procès.
00:44:03 Le président de la Cour d'assises des mineurs a prononcé un huit-clos jusqu'à vendredi,
00:44:07 jour tant attendu du verdict.
00:44:09 "La première personne qui s'exprimait, c'est le père de Chyna."
00:44:13 "Absolument. Le père de Chyna que nous avons rencontré la semaine dernière,
00:44:18 c'est des parents qui sont épuisés.
00:44:21 Le parcours judiciaire est long, puisqu'il y a déjà eu un procès pour les…
00:44:25 Parce que Chyna, sa vie a été un calvaire, sa courte vie.
00:44:29 Elle a été victime d'agressions sexuelles à l'âge de 13 ans.
00:44:33 Elle avait été filmée, la vidéo avait tourné.
00:44:35 Elle passait donc pour ce qu'on appelle une fille facile.
00:44:38 Et puis à 15 ans, elle a un petit ami,
00:44:41 en tout cas un garçon avec qui elle a des relations sexuelles.
00:44:43 Elle tombe enceinte, puisqu'on a retrouvé un test de grossesse positif dans son sac.
00:44:48 Il est vraisemblable qu'elle va dire à ce petit ami qu'elle est tombée enceinte.
00:44:52 Et que, parce que c'est ce qu'il aurait dit à un co-détenu
00:44:55 qu'il préférait appeler en prison que d'être le père d'un bâtard,
00:44:58 il la tue et il la brûle pour faire disparaître toutes les traces.
00:45:02 Donc il y a eu deux premiers procès pour les violences, les agressions sexuelles.
00:45:07 Et là, c'est ce procès pour l'assassinat de Chyna,
00:45:10 un procès, on comprend qu'il y a,
00:45:12 alors on dit huit clômes en fait, c'est de la publicité restreinte.
00:45:14 Pourquoi ? Parce que l'accusé était mineur au moment des faits.
00:45:18 Et donc, il peut demander à ce que le procès se déroule en dehors de…
00:45:22 Il n'y a pas de public, il n'y a pas de presse.
00:45:24 Donc c'est toujours une difficulté aussi pour relater de ces affaires-là.
00:45:27 Puisqu'encore une fois, on apprend lors des suspensions d'audience,
00:45:31 comme c'est ce qui s'est passé hier pour Célia Barod,
00:45:33 qui a une suspension d'audience, a vu cette famille sortir absolument bouleversée
00:45:37 parce qu'il y avait une expertise, un expert médical qui était venu parler de…
00:45:40 Vous savez, on entend toujours les médecins légistes
00:45:42 pour savoir dans quel état on a retrouvé le corps.
00:45:44 Et donc, ils ont appris que Chyna a reçu une quinzaine de coups de couteau
00:45:48 avant d'être brûlée.
00:45:50 Et ils ont aussi appris qu'elle respirait encore quand le feu a pris.
00:45:55 Donc ça veut dire que cette jeune fille a sans doute terriblement souffert.
00:45:58 Et le principal suspect avait quel âge à l'époque ?
00:46:01 Il avait 17 ans au moment des faits.
00:46:03 Donc il a une petite vingtaine d'années aujourd'hui.
00:46:06 Il comparaît…
00:46:07 Alors, il est détenu depuis.
00:46:09 Il risque, et là c'est important de le préciser,
00:46:12 il y a l'excuse de minorité.
00:46:15 Pour un assassinat, la peine en cours russe, c'est perpétuité.
00:46:18 Quand l'excuse de minorité est retenue, c'est moitié mort,
00:46:21 ça veut dire que ce serait 20 ans de prison.
00:46:22 Mais comme il avait 17 ans, les jurés peuvent décider de faire sauter
00:46:26 cette excuse de minorité.
00:46:28 Et donc, il pourrait être condamné à la peine, à la réclusion à perpétuité.
00:46:32 On va écouter le frère de Chyna.
00:46:35 Depuis 2017, quand ma soeur avait 13 ans,
00:46:38 elle a franchi le pas du commissariat pour porter plainte.
00:46:42 Le mise en examen, avec interdiction de se rapprocher,
00:46:46 qui se rapproche de Chyna, la tabasse.
00:46:48 Ma soeur a eu le temps de mourir.
00:46:50 Le procès pour viol a été requalifié en agression sexuelle.
00:46:53 Il fallait attendre une envergure près de 7 ans plus tard.
00:46:57 En fait, ça a été trop long.
00:46:58 Ma soeur a été considérée comme un numéro de dossier.
00:47:01 C'est pour ça que j'en veux énormément à la justice.
00:47:04 On va écouter maintenant l'avocat de la Défense,
00:47:07 puisque le principal suspect nie les faits qui lui sont reprochés.
00:47:11 Mais il nie quoi ? Il nie d'en être l'auteur ?
00:47:13 Il dit que ça n'est pas lui.
00:47:15 Après, il y a un certain nombre d'éléments, de la téléphonie.
00:47:19 On sait qu'il avait changé énormément de messages avec Chyna ce jour-là.
00:47:23 Et de ce qu'il a pu dire lui-même à des amis.
00:47:25 Il y a un témoignage d'un ami qui est très important,
00:47:27 puisqu'il dit que ce jeune homme s'est confié et qu'il est venu dire
00:47:29 qu'il avait tué Chyna.
00:47:30 Mais aujourd'hui, il dit que ça n'est pas lui.
00:47:32 Alors écoutez la Défense.
00:47:34 Il y a beaucoup de choses qui ont été dites qui ne sont pas exactes.
00:47:38 Et nous, de toute façon, on apportera la contradiction aux témoins
00:47:42 qui indiquent cela, qu'ils auraient recueilli des confidences.
00:47:46 On contre-interrogera les témoins s'ils maintiennent leur version.
00:47:50 Parce que là aussi, on verra tout au long des débats
00:47:54 que les déclarations étaient fluctuantes.
00:47:57 Que d'un témoin à l'autre, ce ne sont pas les mêmes éléments
00:48:00 qui sont rapportés, qu'il y a des inexactitudes
00:48:02 par rapport justement à la scène de crime.
00:48:04 C'est donc là tout l'intérêt d'avoir une audience avec des jurés
00:48:08 et pas seulement des prises de communication médiatiques.
00:48:12 C'est la difficulté pour les avocats quand vous avez l'évidence
00:48:17 d'un certain nombre d'éléments, de preuves,
00:48:19 et que votre client veut plaider absolument l'acquittement.
00:48:22 Le procès va durer combien de jours ?
00:48:24 Toute la semaine. Le verdict est attendu le fin de l'année.
00:48:26 Le fin de la semaine, c'est en première instance.
00:48:31 Il pourra y avoir un appel.
00:48:33 Merci beaucoup Noémie.
00:48:35 On va recevoir Franck Lanou.
00:48:36 C'est un peu corporel parce que c'est le dictionnaire amoureux de la radio.
00:48:40 Il a demandé à beaucoup de personnalités de la radio, de la télévision,
00:48:45 d'écrire un petit mot.
00:48:46 Philippe Labreau a écrit par exemple.
00:48:48 Catherine Ney a écrit également sur François 1er.
00:48:52 Catherine Ney.
00:48:53 Marc Fauvel a écrit sur Enfance.
00:48:55 Philippe Labreau, il a pris le mot directeur lui, comme ça.
00:48:58 Donc voilà.
00:49:01 Moi, j'ai pris le mot micro.
00:49:03 J'ai pris le mot micro.
00:49:05 Je vais vous dire comment ça commence.
00:49:07 Vous allez dire si vous êtes d'accord sur le micro.
00:49:09 Quand on était enfants, micro, micro, micro.
00:49:12 Je vais trouver.
00:49:15 C'est le dictionnaire amoureux.
00:49:17 C'est une superbe collection, évidemment,
00:49:20 et que vous connaissez.
00:49:22 C'est un dictionnaire amoureux de l'aviation, par exemple.
00:49:27 Quand j'étais enfant et que je rêvais de la radio ou d'un studio,
00:49:30 je prenais mon crayon BIC, quatre couleurs.
00:49:32 Je le serrais bien fort dans ma main.
00:49:33 Je le portais près de ma bouche et je parlais dessus ou je parlais avec,
00:49:36 à moins que ce ne soit dedans.
00:49:37 On faisait tout ça quand on était enfants.
00:49:38 Bon, voilà le micro.
00:49:40 Bonjour, micro.
00:49:41 Merci, Noemi.
00:49:42 On reçoit M. Lanoue.
00:49:44 A tout de suite.
00:49:48 Nous recevons un grand professionnel de la profession.
00:49:50 Avec Franck Lanoue, qui a écrit le dictionnaire amoureux de la radio.
00:49:54 Bonjour.
00:49:55 Bonjour.
00:49:56 Écris et écrits en partie, comme vous le savez.
00:49:58 Oui, parce que vous avez demandé à beaucoup de professionnels de la maison,
00:50:03 de la maison, de notre métier,
00:50:06 d'écrire, de choisir un mot et d'écrire quelques lignes.
00:50:11 Alors, Roselyne Bachelot, Christophe Barbier, Alain Duhamel,
00:50:14 Jean-Pierre Elkabache, Raphaël Enthoven, Marc-Olivier Faugel,
00:50:17 Jean-Pierre Foucault, etc.
00:50:19 La radio, c'est vrai qu'il y a quelque chose de...
00:50:21 de la mythologie de la radio.
00:50:24 On va en parler dans quelques instants.
00:50:27 Est-ce que la radio a un avenir ?
00:50:28 Heureusement.
00:50:29 Et c'est même pas un sujet.
00:50:31 Donc, parfois, je me retrouve confronté avec la publication de ce livre
00:50:34 à exprimer ces idées-là et essayer de défendre un média
00:50:37 qui n'a pas besoin d'être défendu.
00:50:39 Sauf qu'il n'a fait que baisser.
00:50:40 Mais c'est un petit peu comme tout.
00:50:41 C'est-à-dire qu'à partir du moment où une technologie se développe,
00:50:43 eh bien, vous êtes forcés de partager.
00:50:45 Et la radio, elle a eu pendant des années
00:50:47 quasiment les vertus du digital,
00:50:49 parce que l'invention du transistor, c'était ça.
00:50:51 Et en fin de compte, aujourd'hui, maintenant, elle doit partager.
00:50:53 Mais c'est pas le sujet.
00:50:54 Enfin, je veux dire, c'est un peu naturel.
00:50:56 Vous aviez trois chaînes, vous en avez combien aujourd'hui ?
00:50:58 C'est pareil pour la télévision, c'est pareil pour l'information.
00:51:01 Le sujet, il se pose comme ça.
00:51:03 Il y avait une position de monopole de la radio.
00:51:05 C'est le seul média qui se produisait en direct.
00:51:08 Aujourd'hui, on partage.
00:51:09 Il y a des réseaux sociaux, il reste portable.
00:51:11 C'est un phénomène naturel.
00:51:13 Il faut l'accompagner.
00:51:14 Et c'est pas un sujet.
00:51:15 Alors, Mickaël Dorian va nous rappeler les titres.
00:51:17 Mais je précise évidemment que vous êtes un des pionniers de la FM,
00:51:21 avec RFM au départ.
00:51:23 Vous êtes passé chez NRJ, chez La Gardère, chez RMC.
00:51:28 Vous avez relancé RMC, on peut dire ça, quand même, avec un aveuil.
00:51:33 On l'a récupéré à 1,9 et on l'a monté à 8,2.
00:51:36 Donc on a été plutôt contents du travail.
00:51:38 Et puis ça a enfanté la création de BFM TV,
00:51:40 de RMC Stories, de RMC Découvertes, etc.
00:51:43 Je ne sais pas ce que vous avez fait de mieux.
00:51:45 Si j'avais su, non.
00:51:47 Je blague, je salue mes excellents confrères de cette belle maison.
00:51:55 Comment ?
00:51:57 Vous avez un rapport bizarre quand même avec votre profession.
00:51:59 Parce que vous passez la première partie de l'émission
00:52:01 à dénoncer l'espace médiatique.
00:52:03 Et la deuxième à faire...
00:52:05 Et vous, vous n'avez pas de rapport bizarre avec vos confrères.
00:52:08 C'est vraiment le congélateur qui dit au réfrigérateur "c'est froid".
00:52:11 Non mais franchement, vous foutez de moi.
00:52:14 Vous n'avez pas de rapport avec vos confrères.
00:52:16 Vous êtes d'une mauvaise foi.
00:52:18 Vous devriez faire du journalisme.
00:52:20 Bien sûr.
00:52:21 On est un peu du même orchestre d'ailleurs, tous les deux.
00:52:23 Bon.
00:52:24 Michael Dorian.
00:52:25 Oui.
00:52:26 La radio, on aime l'écouter.
00:52:30 Mais la police va-t-elle bientôt pouvoir nous écouter à notre insu ?
00:52:33 C'est en tout cas l'une des mesures d'un projet de loi examiné aujourd'hui au Sénat.
00:52:38 Il prévoit d'autoriser le déclenchement à distance des caméras ou micro des téléphones.
00:52:42 Dans certaines enquêtes, un dispositif qui ne fait pas l'unanimité
00:52:45 et qui permettra selon l'Observatoire des libertés du numérique
00:52:49 de transformer tout objet connecté en potentiel mouchard.
00:52:53 Le groupe Fast Retailing France envisage de fermer 55 de ses magasins.
00:52:58 Cela concerne les enseignes Comptoir des Cotonniers et Princesse Tam Tam.
00:53:01 304 postes sont menacés au total.
00:53:04 Depuis plusieurs mois, le secteur du prêt-à-porter est en crise.
00:53:07 Camailleux, Gosport, Gap, Koukaï ou encore Sainte-Marina ont notamment été impactés.
00:53:12 Et puis les adieux du Real Madrid à Karim Benzema.
00:53:16 Le club madrilène rendra hommage aujourd'hui au Ballon d'or français
00:53:20 lors d'une cérémonie prévue à midi au sein de son centre d'entraînement.
00:53:23 En présence évidemment du président Florentino Pérez et de nombreux invités,
00:53:27 Karim Benzema qui rejoint l'Arabie Saoudite et qui vient de signer avec le club de Al-Itiad.
00:53:34 14 ans au Real Madrid, je pense que Karim Benzema est sans doute
00:53:37 l'avancante le plus remarquable français de l'histoire du foot.
00:53:42 Il n'y a pas d'équivalent de numéro 9.
00:53:44 Jean-Pierre Papin était au plus haut niveau, il avait eu un Ballon d'or.
00:53:47 Mais Karim Benzema est sans doute celui qui par le nombre de titres,
00:53:52 sa régularité, son palmarès, etc.
00:53:55 restera dans l'histoire comme le plus grand avançant de l'histoire du foot français.
00:54:00 Avant de parler évidemment de radio, parlons de Lindsay.
00:54:04 Hier soir, vous avez peut-être vu la famille de Lindsay,
00:54:07 cette collégienne de 13 ans qui est victime de harcèlement,
00:54:10 qui a mis fin à ses jours le 12 mai dernier.
00:54:12 Elle a été reçue hier par Papendia et au ministère de l'Éducation nationale.
00:54:16 Et la mère de Lindsay, Betty, qui était avec nous hier soir,
00:54:21 a été déçue, disons-le, de cette entrevue.
00:54:25 Écoutez-la.
00:54:28 On n'a pas été entendus.
00:54:30 Donc forcément, pour moi, c'est près à la légère.
00:54:33 Lindsay le demandait beaucoup à l'aide et elle n'a pas été aidée.
00:54:36 Donc c'est facile de venir aujourd'hui et de nous dire,
00:54:40 je pleure, je suis en deuil.
00:54:44 Le ministre, je lui ai tout dit.
00:54:45 Je lui ai dit qu'on avait tout envoyé,
00:54:48 que justement l'Académie avait envoyé au directeur la lettre de suicide de Lindsay.
00:54:54 Et puis le directeur, après ça, m'a convoquée et lui-même ne m'a pas reçue.
00:55:00 J'ai été reçue par le CPE, pas par lui.
00:55:03 Mon ressenti, il n'y avait aucune sincérité de sa part.
00:55:08 Aucune conscience de vraiment ce qui se passe aujourd'hui.
00:55:12 Et je pense que c'est pris beaucoup à la légère, ce qui arrive.
00:55:20 Je ne me sens pas du tout soutenue et non.
00:55:25 Florian, je ne sais pas comment le politique va gérer ça.
00:55:28 Qu'en met bout à bout tous les éléments sur ce dossier qu'on a appris ces dernières semaines ?
00:55:33 Un harcèlement continuel, un proviseur qui est prévenu,
00:55:39 une lettre de suicide qui est montrée au proviseur,
00:55:42 une bagarre qui a lieu un jour devant ses yeux, il n'intervient pas,
00:55:46 des enseignants qui sont au courant de tout, qui ne disent rien,
00:55:52 des parents de harceleurs qui n'interviennent pas.
00:55:56 Lindsay se suicide, à l'enterrement, il n'y a personne.
00:56:01 Il n'y a ni le proviseur, ni un seul membre des enseignants,
00:56:05 ni un seul membre administratif de l'école.
00:56:08 On est sidérés de découvrir cette histoire et comment les choses se sont passées.
00:56:14 C'est pour cela que le ministre parle de défaillance.
00:56:17 Il ne viendra même pas à la marche blanche.
00:56:19 Il ne veut même pas venir le 18 juin à la marche blanche.
00:56:21 Il ne s'est même pas déplacé, le ministre.
00:56:24 Là encore, on parlait tout à l'heure avec Emmanuel Macron,
00:56:26 mais qu'Emmanuel Macron ne dise pas à son ministre de se déplacer,
00:56:30 dans quel pays sommes-nous pour que le président de la République
00:56:33 ne dise pas à son ministre de l'Éducation nationale
00:56:36 "je veux que vous alliez dans cette école".
00:56:38 Qu'est-ce qu'on attend ? Je trouve ça invraisemblable.
00:56:41 Ce qui est terrible, Pascal, c'est que la réponse politique,
00:56:44 suite à ce drame, est très faible.
00:56:46 Lorsque l'on apprend de la part de l'entourage du ministre de l'Éducation nationale,
00:56:50 qui va convoquer les recteurs pour leur expliquer que le harcèlement scolaire
00:56:53 c'est un problème, qu'il va s'entretenir avec Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti
00:56:58 pour tenter de réguler les réseaux sociaux.
00:57:01 Très bien, il y a eu un rapport qui a été publié il y a un peu plus de deux ans
00:57:05 sur l'ensemble de ces problématiques, sur ce phénomène
00:57:09 qui est le harcèlement scolaire, qui sévit malheureusement depuis des années.
00:57:14 Il y a eu des mesures qui étaient proposées dans ce rapport,
00:57:17 rien n'a été mis en place et on en arrive aujourd'hui
00:57:20 à potentiellement réinterroger la question des réseaux sociaux.
00:57:23 Mais on est incapable de mettre en place certaines propositions
00:57:26 qui permettraient de les réguler.
00:57:28 On a ce débat d'année en année et on a l'impression de découvrir le problème
00:57:34 alors que c'est un problème qui sévit depuis des années déjà.
00:57:38 Aucune mesure précise n'est prise aujourd'hui par le ministre de l'Éducation nationale.
00:57:42 On s'interroge sur sa prise de conscience.
00:57:44 Il y a plein de facteurs et de modalités.
00:57:46 Le mot "décivilisation" est bien adapté pour décrire ce qui se passe.
00:57:50 Mais je crois vraiment que la question des réseaux sociaux,
00:57:52 il faut être beaucoup plus radical.
00:57:53 Il faut interdire TikTok en France, dans notre pays.
00:57:55 La Chine autorise déjà deux heures par jour.
00:57:59 Ils conçoivent des outils qui rendent absolument débiles nos enfants
00:58:03 tout en les limitant à leurs propres enfants.
00:58:05 En Chine, vous n'avez pas le droit d'utiliser TikTok quand vous avez moins de 18 ans,
00:58:08 plus de tendeur par jour.
00:58:09 Qu'est-ce qu'apporte TikTok à la jeunesse française ?
00:58:12 Qu'est-ce qu'apporte de positif TikTok à la jeunesse française ?
00:58:14 C'est vraiment un cloaque monstrueux.
00:58:18 Il y a une espèce d'émulation, de harcèlement, particulièrement sur ce réseau social-là.
00:58:23 Je sais que c'est un sujet qui préoccupe l'Elysée.
00:58:26 Ils ont beaucoup entendu de spécialistes là-dessus,
00:58:28 mais ils ne prennent aucune décision.
00:58:30 Ils prennent des décisions.
00:58:31 Il faut être beaucoup plus sévère.
00:58:33 Évidemment, mais c'est toujours la même chose.
00:58:35 Il n'y a pas de courage.
00:58:36 Il n'y a aucun courage, aucune vision.
00:58:39 Un président de la République qui viendrait dire effectivement qu'on interdit TikTok.
00:58:42 On peut interdire TikTok sur le territoire ?
00:58:44 On n'a pas essayé.
00:58:46 Je ne sais pas.
00:58:47 On avait l'Union européenne qui nous dira que ce n'est pas possible.
00:58:49 Il y a un terme à interdire.
00:58:51 Oui, je ne suis pas sûr.
00:58:53 On nous dira que ce n'est pas possible que l'Union européenne…
00:58:55 La Chine l'a fait, vous dites ?
00:58:57 La Chine bloque l'usage des réseaux sociaux pour les mineurs à tente d'heures par jour.
00:59:02 C'est très régulé.
00:59:04 Ils n'ont pas accès aux mêmes contenus, aux mêmes algorithmes qu'en Europe et en Occident.
00:59:08 Vous savez que sur TikTok, vous tombez sur un contenu islamiste au bout de 45 minutes
00:59:14 et un contenu pro-russe au bout de 50 minutes.
00:59:17 Les algorithmes ne sont pas du tout régulés.
00:59:20 Alors qu'en Chine, ils ont des algorithmes différents qui font qu'ils sont beaucoup moins esclavagisés.
00:59:26 En tout cas, manifestement, ses parents vont être reçus par Brigitte Macron.
00:59:29 Je pense que l'accueil sera différent parce que Brigitte Macron, traditionnellement, a plus d'empathie.
00:59:33 Elle est plus à l'écoute, etc.
00:59:35 Mais ils étaient avec nous hier.
00:59:37 C'est terrible, franchement, d'avoir le sentiment d'être isolé à ce point.
00:59:42 Je rappelle la cérémonie des obsèques.
00:59:44 Il n'y avait personne de l'Éducation nationale.
00:59:47 Personne sauf…
00:59:49 Personne ne va sauter à l'Éducation nationale.
00:59:51 Pardon ?
00:59:52 Je pense que personne ne va prendre aucune responsabilité.
00:59:55 Est-ce que le directeur va devoir démissionner ?
00:59:57 C'est quand même grave ce qui s'est passé.
00:59:59 C'est très grave.
01:00:00 Mais personne n'est responsable de rien.
01:00:02 Et Papendia, il y a une marche blanche le 18.
01:00:04 Il a dit aux parents "je n'irai même pas".
01:00:07 Parce que c'est le 18 juin, j'ai autre chose à faire.
01:00:09 Et il ne s'est même toujours pas déplacé dans cette école.
01:00:12 Mais à quoi sert-il ?
01:00:14 À rien.
01:00:15 En fait, à rien.
01:00:16 On ne lui demande pas de défiler au premier rang de la manif
01:00:20 dans un grand moment de démagogie compassionnelle.
01:00:22 On lui demande d'agir sur la direction,
01:00:25 de responsabiliser un peu la responsable d'établissement
01:00:29 qui est à ce point…
01:00:31 Pas devant.
01:00:32 Non, mais ce qui est vrai, c'est qu'à l'école alsacienne,
01:00:36 il y a peu d'harcèlement.
01:00:38 Il y en a peu d'harcèlement à l'école alsacienne.
01:00:40 Donc il n'est sans doute pas concerné.
01:00:42 Non, mais il y a autre chose.
01:00:43 Oui, mais il faut dire les choses.
01:00:44 Pourquoi vous dites "ah" ?
01:00:46 Un procès comme ça,
01:00:48 uniquement en cherchant la moindre nuance,
01:00:49 je ne suis pas d'accord.
01:00:50 Après, il y a des faits qui ont été réalisés sur le climat scolaire.
01:00:53 Vous savez très bien que le harcèlement,
01:00:55 c'est un sujet épouvantable,
01:00:57 c'est un sujet épouvantable
01:00:59 dont on n'a quasiment jamais parlé pendant des années.
01:01:01 Il y a aujourd'hui un élève sur dix qui est harcelé.
01:01:06 Dans ce lycée en particulier,
01:01:08 sur cette affaire en particulier,
01:01:10 il y avait eu des sanctions qui avaient été prises.
01:01:12 Il y a eu un élève qui avait été renvoyé.
01:01:14 Donc il faut quand même redire tout ça.
01:01:15 C'est n'empêche que ça n'a pas suffi,
01:01:16 puisqu'il y a ce drame.
01:01:18 Charlotte, et après on parle de la radio.
01:01:19 Il ne faut pas faire des procès uniquement en cherchant.
01:01:22 Oui, alors quant à interdire TikTok,
01:01:25 moi sur le principe,
01:01:26 pas TikTok, mais TikTok,
01:01:27 je suis tout à fait d'accord.
01:01:28 TikTok, c'est bon pour...
01:01:30 Sur le principe, je suis tout à fait d'accord.
01:01:33 Je crains que ce ne soit pas aussi simple que ça à faire.
01:01:36 Dernier mot sur ce sujet.
01:01:39 Dernier mot sur ce sujet.
01:01:41 Ça n'importe rien à la démocratie TikTok.
01:01:43 Mais je suis d'accord avec vous sur le fond.
01:01:45 Je ne peux pas vous dire de mieux, je suis d'accord.
01:01:47 Elle a raison, et c'est ça le courage.
01:01:49 Je suis d'accord.
01:01:50 Si vous êtes d'accord, c'est ça le courage.
01:01:52 Bon, ensuite il faut voir, parce que d'une part...
01:01:54 C'est le courage.
01:01:55 En quoi TikTok a amélioré de plus en plus la condition humaine
01:01:58 et nous puissons grandir quiconque dans son humanité.
01:02:00 Je suis d'accord avec vous.
01:02:01 C'est ça le courage.
01:02:02 Je ne suis pas sûr qu'il y ait d'exemple de démocratie
01:02:04 qui est interdite comme ça à la réseau social.
01:02:06 On peut peut-être commencer.
01:02:08 Je ne vais pas vous dire ce qui fait pas comme ça en point d'une table.
01:02:10 Je ne suis pas sûr qu'il y ait d'exemple de démocratie
01:02:11 qui est interdit comme ça à la réseau social.
01:02:12 Bon, dernier mot et après on parle de la radio.
01:02:14 La question et l'ampleur du drame appellent une réponse qui est en effet radicale.
01:02:17 Alors qu'est-ce qu'on a eu comme réponse ?
01:02:19 Il y a deux ans, on a eu une loi.
01:02:20 La loi, elle prévoit quoi ?
01:02:22 Elle caractérise le délit de harcèlement scolaire.
01:02:24 Elle prévoit des peines qui vont de 3 à 10 ans de prison
01:02:27 et de 45 000 à 150 000 euros d'amende.
01:02:30 Donc on a voulu mettre des sanctions extrêmement lourdes.
01:02:33 Et la même année, vous révisez le Code de la justice des mineurs,
01:02:36 enfin pas vous en l'occurrence, mais le gouvernement,
01:02:38 révise le Code de la justice des mineurs en précisant quoi ?
01:02:41 Que les sanctions lourdes doivent être une exception absolue
01:02:44 remplacées par des alternatives éducatives.
01:02:47 Il n'y a jamais rien de cohérent, jamais, jamais.
01:02:50 Donc on fait une loi, c'était à la suite également d'un suicide d'enfant.
01:02:54 Et la deuxième chose, et là c'est en défense on va dire des directeurs d'établissement,
01:02:57 il faut leur donner les moyens de mettre dehors les éléments violents.
01:03:01 C'est aujourd'hui extrêmement difficile parce que la scolarité est obligatoire.
01:03:05 Donc vous ne les mettez pas en prison et vous êtes obligés de les scolariser,
01:03:08 ben ils sont dans l'école, voilà.
01:03:09 - Franck Lanou est avec nous, sous la direction de Franck Lanou,
01:03:12 ce dictionnaire amoureux de la radio et on va parler de la radio
01:03:15 et essayer de voir peut-être la spécificité entre la radio et la télévision, pourquoi pas.
01:03:19 Alors il y a un florilège évidemment de personnalités qui ont parlé de notre métier.
01:03:24 Alors animer par exemple, c'est Franck Ferrand qui dit "Animer est un don".
01:03:28 Je ne suis pas sûr, je pense que ça s'apprend pour tout vous dire.
01:03:30 Animer est un don, peut-être un métier sans doute,
01:03:32 mais c'est assurément un sacerdoce, peut-être pas exagéré,
01:03:35 gratifiant le plus souvent, je veux dire, il ne faut peut-être pas exagérer,
01:03:39 ce n'est pas animer, ce n'est pas un sacerdoce, c'est plutôt du plaisir en fait.
01:03:43 C'est plutôt du plaisir.
01:03:45 Au moment difficile de la vie, la mission se mue en une épreuve infinie,
01:03:48 sourire avec la voix, dispenser de la bonne humeur,
01:03:50 alors qu'on se sent, qu'on se sait effondré en soi-même, ce n'est pas sans noblesse.
01:03:54 Je suis sur terre pour faire quelque chose d'utile,
01:03:56 a déclaré un jour mon cher Stéphane Bern, il faut faire le job,
01:03:59 jouer au bon petit soldat, jouer encore, jouer toujours animateur.
01:04:03 Animat en latin, ça veut dire l'esprit d'ailleurs.
01:04:07 C'est quoi la radio, c'est quoi un animateur, c'est quoi faire vivre un plateau ?
01:04:11 La radio c'est un terrain de jeu, c'est un endroit magnifique,
01:04:14 parce que la technologie est très simple, la radio est très simple,
01:04:18 consommer la radio c'est très simple, il y a maintenant des moyens magnifiques
01:04:21 avec le digital, on fait exactement ce qu'on veut, où on veut, quand on veut.
01:04:24 Votre smartphone, il vous envoie autant de radio qu'il y en a dans le monde,
01:04:28 et donc toute cette facilité-là, elle est mise au service de l'homme, de l'être humain,
01:04:33 et donc il fait ce qu'il veut. Donc la radio c'est tout.
01:04:36 On m'interrogeait toujours sur une radio idéale,
01:04:38 la radio idéale c'est précisément parce qu'il y en a plusieurs,
01:04:41 et qu'on peut passer d'une à l'autre, et il n'y a pas de radio vraiment idéale,
01:04:44 il y a des radios qui informent, il y a des radios qui distraient,
01:04:47 et donc c'est ça qu'il faut utiliser, et tout ça a une dimension très humaine,
01:04:51 c'est l'homme tout seul avec une technologie très simple.
01:04:54 Il y a des jeunes gens qui nous écoutent peut-être qui ont 15 ans, 16 ans, 17 ans,
01:04:58 quel conseil vous donneriez à quelqu'un qui veut faire de la radio,
01:05:04 et quels paramètres vous paraissent indispensables pour y réussir ?
01:05:09 Écoutez, moi j'ai écouté la radio, j'étais enfant,
01:05:12 j'allais en téléstudio principalement d'Europe 1 à l'époque,
01:05:15 et donc je suis tombé dedans à 20 ans, j'ai eu la chance de pouvoir surfer sur la vague FM
01:05:19 et de rencontrer un des grands patrons de radio quand j'avais 20 ans,
01:05:21 et donc j'ai tout arrêté pour ça.
01:05:23 Pourquoi lui aussi quelque part il a dû voir en moi un truc qui brillait peut-être un peu plus qu'ailleurs dans le secteur,
01:05:30 c'est parce que j'étais tombé dedans quand j'étais petit.
01:05:33 Donc je serais tenté de vous dire, pour être très bon dans un métier,
01:05:36 il faut le consommer, le pratiquer.
01:05:39 J'étais un très grand auditeur, enfant,
01:05:42 et donc bien évidemment derrière j'ai pu être peut-être un bon professionnel dans la foulée.
01:05:46 Donc le conseil pour la radio c'est tellement facile à consommer.
01:05:50 Est-ce qu'il y a des mauvaises voies, est-ce qu'il y a des bonnes voies, ou est-ce qu'il faut se servir de tout ?
01:05:53 La première fois que Jouvet, paraît-il, est intervenu,
01:05:56 effectivement les gens lui ont dit "c'est pas possible, vous n'allez pas réussir avec cette voie"
01:05:59 et puis il a fait de cette voie qui était un handicap, une qualité.
01:06:03 Non, la voix, elle dit beaucoup de choses,
01:06:05 c'est merveilleux pour ça d'ailleurs,
01:06:07 parce que comme il n'y a que la voix, l'absence d'image, nous aujourd'hui on est en…
01:06:10 Même s'il y a de l'image maintenant à la radio, vous avez vu, il y a beaucoup de gens qui la regardent sur Internet.
01:06:14 Elle est filmée, etc.
01:06:15 Et même parfois on est capable de produire en même temps la radio et la télévision, c'est possible.
01:06:20 Par contre, à l'évidence, la radio, il n'y a pas d'image à l'origine.
01:06:24 Et il y a encore des très bonnes émissions de radio qui se passent de l'image, heureusement.
01:06:28 Donc la voix, pour revenir à votre question, c'est un véhicule formidable,
01:06:32 parce que tout passe par la voix, il n'y a pas de bonne et de mauvaise.
01:06:35 Tout le monde se souvient d'Albert Simon en particulier qui faisait la météo.
01:06:39 Le tour de France, il fera beau aujourd'hui.
01:06:41 Elle est pas mal, voilà.
01:06:42 Il fera 12 degrés à Brest.
01:06:44 Mais bon, lui, il va faire non plus une tranche de trois heures, ce qui n'aurait pas été possible avec sa voix.
01:06:49 Une voix formidable.
01:06:50 Alors moi, je vous ai sorti quelques voix, justement, anciennes.
01:06:54 Donc on va commencer, d'ailleurs, je le dis pour Marine Lanson, qui est avec nous ce matin.
01:06:59 On va commencer par une ancienne voix d'Europe 1.
01:07:02 Alors on aurait pu citer, moi, j'aurais adoré André Arnaud, qui faisait une page en couleur, que j'adorais, le 12h30 d'Europe 1.
01:07:08 Mais là, vous allez entendre Frédéric Pocher qui parle de Marie Benard.
01:07:12 Qui parlait de la justice.
01:07:14 Donc c'est une grande voix.
01:07:15 Les plus jeunes ne se souviennent pas ni de Marie Benard, ni de Frédéric Pocher.
01:07:19 Elle a été jouée depuis à la télévision.
01:07:22 Exactement.
01:07:23 Alors là, écoutez Frédéric Pocher, sa voix, son style inimitable.
01:07:28 Et vous serez saisi par le charisme.
01:07:33 Eh bien oui, j'ai retrouvé Marie Benard, telle que nous l'avions laissée en 1954.
01:07:40 Elle est arrivée au palais, dans son manteau de fourrure, avec un petit col de fourrure plus clair, très correct, très net, très poli, très précis.
01:07:52 Avec cette espèce de petite voix d'enfant, et avec ce teint terreux, ce teint gris.
01:07:58 Marie Benard est véritablement le type même de la femme de la terre.
01:08:02 C'est la femme de la campagne.
01:08:04 Le président Lucie Saint-Saëns l'a interrogée fort longuement, sur toutes sortes de points, car on reprend l'acte d'accusation qui a été dressé à Poitiers avant le premier procès, c'est-à-dire celui de 1952,
01:08:18 dans lequel il est question de douze victimes à charge de Marie Benard.
01:08:23 C'est dire qu'on ne nous a pas épargné le moindre des rabauts qui avaient été recueillis par les juges de Poitiers avant 1952.
01:08:32 Il ne faudrait pas pour autant croire que Marie Benard, qui est aujourd'hui âgée de 65 ans, n'a pas faibli du tout.
01:08:39 Elle n'a pas faibli, car si ce n'est pas une femme très intelligente, c'est une femme de tête.
01:08:45 Vous voyez, c'est un journaliste qui a disparu. Pourquoi ? Parce qu'il dit par exemple que cette femme n'est pas très intelligente.
01:08:49 Personne n'oserait dire ça aujourd'hui, lui, quelqu'un.
01:08:51 Et il incarne, il donne des détails. Il n'est pas basé par une école de journalisme. Il incarne absolument son histoire.
01:09:00 Et c'est vrai que ce journalisme-là a été lissé, peut-être par les écoles, par la société, par le temps, je n'en sais rien.
01:09:06 Et on ne retrouve plus cela aujourd'hui, cette sincérité, cette authenticité.
01:09:10 Je suis assez d'accord avec vous. C'est vrai que le métier journaliste, il linearise un petit peu tout.
01:09:14 Il a tendance à fédifier, je ne sais pas si ça se dit, mais un petit peu les faits.
01:09:19 L'époque aussi veut ça, parce que dès qu'on sort un peu du bois, ça devient compliqué. On parlait des réseaux sociaux tout à l'heure.
01:09:24 Et donc ça, c'est vrai que c'est une difficulté. Là encore, on est forcé de voir une image aussi qui n'est pas très silencieuse.
01:09:29 Il fallait entendre. Ça, ça hantait aussi à un moment, jeunesse. Il y avait Albert Ducroche. Je ne sais pas si vous vous souvenez d'Albert Ducroche.
01:09:36 Bien sûr. Albert Ducroche, tu vois. La science et la technique.
01:09:40 C'était magnifique. C'est des gens qui arrivaient à exprimer par leur voix, leur récit, leur vocabulaire, leur culture, la puissance de la radio.
01:09:50 Et on crée des images comme ça. Il n'y a pas besoin d'images. Ça allait quand même être très triste.
01:09:54 C'est évident, noir et blanc comme ça. À la radio, ça prend une dimension exceptionnelle.
01:09:59 Alors là, il y avait de l'image, mais le document que je vais vous montrer maintenant, il n'y a pas d'image.
01:10:02 Et c'est Jacques Chancel. On est en 73.
01:10:05 Radioscopie. Radioscopie avec Maurice André.
01:10:09 Pourquoi Maurice André ? Parce que Maurice André était toujours là.
01:10:12 Maurice André, on pourra tout à l'heure être présent pour ce Grand Échiquier avec les Ballets d'Arthur Plachat.
01:10:19 Et on va écouter. Il reçoit ce jour-là Jacques Brel et c'est Radioscopie avec la petite musique de Radioscopie.
01:10:27 Mais c'est exceptionnel, Chancel. Bien sûr, la voix, le rythme, les silences.
01:10:31 17h, 18h. Sa vie était exceptionnelle.
01:10:35 Mais ce passage-là est formidable. Et là aussi, il témoigne d'une époque parce que ce que dit Brel,
01:10:41 sans doute ne pourrait-il pas utiliser, par exemple, le mot qu'il utilise. Écoutez.
01:10:46 "Notre dernière journée à Cannes, je reçois aujourd'hui Jacques Brel.
01:10:49 Jacques Brel, acteur, mais aussi et surtout metteur en scène, puisque Jacques Brel représente ici la Belgique.
01:10:54 Son film représente la Belgique au Festival de Cannes. Son film, c'est le Far-West.
01:10:58 Jacques Brel, j'ai retrouvé beaucoup d'articles qui ont été écrits sur vous.
01:11:03 Celui-ci, par exemple, vous disiez vous-même que la chanson, c'est un métier de femelle ou d'enfant.
01:11:08 On se sent suivi par une masse de gens qui ont le même âge que vous.
01:11:12 Et puis, brusquement, vous avez 40 ans et plus personne n'est là. Il vaut mieux abandonner.
01:11:17 Vous avez toujours les mêmes phrases, vous êtes toujours dans le même état d'esprit.
01:11:20 À peu près, oui. À peu près, oui. Je crois effectivement que la chanson, c'était un métier d'enfant ou de femelle.
01:11:28 Ça n'a rien du tout de péjoratif. Je ne crois pas avoir dit femelle. Je crois que j'ai dû dire femme.
01:11:32 Non, femelle.
01:11:33 J'ai dit femelle ? Non. Donc c'est que c'est pas un métier de mâle. Enfin, c'est mauvais.
01:11:37 Mais effectivement, la chanson, à un côté, est une préoccupation d'enfant ou de femelle ou de femme.
01:11:46 Je crois qu'aujourd'hui, je dirais femme.
01:11:48 C'était poli-cellulaire.
01:11:50 Non, mais les archives, c'est sidérant. Les artistes, quand même.
01:11:56 Les artistes se permettent de dire des choses qui... Un artiste qui dirait aujourd'hui que c'est un métier de femelle, je pense qu'il...
01:12:01 Je ne lui conseille pas de tenter la chute.
01:12:03 Quand vous voyez ce que disait Léo Ferré, ce que vous pouvez dire, Georges Brassens, il y a des phrases qui, aujourd'hui, paraîtraient...
01:12:11 Effectivement, l'époque a changé.
01:12:13 C'est clair, oui, mais c'est pas... On progresse avec. C'est pas son sujet.
01:12:19 Je sais pas.
01:12:22 Bon, quel rapport vous avez avec la radio ? Est-ce que vous en avez un particulier ?
01:12:26 J'écoute énormément la radio. Et j'aime bien la radio parce que c'est un média écrit.
01:12:29 C'est un média... Notamment, il y a des chroniqueurs qui écrivent leurs chroniques et je trouve que c'est un peu...
01:12:36 Ce qui différencie de la télévision, c'est que c'est plus écrit, parfois, et donc, c'est des textes qui sont parfois plus travaillés.
01:12:42 Et ça se rapproche un peu de la presse écrite par certains aspects.
01:12:46 On peut tout faire à la radio. Ce qui est très intéressant dans ce que vous avez dit d'abord, c'était "j'aime la radio".
01:12:51 Et en fait, quand on dit pas assez peu "j'aime la presse" ou "j'aime la télévision", on dit "j'aime tel et tel journal", mais on aime bien...
01:12:58 C'est un exercice du média.
01:13:00 Il peut vous accompagner quand vous faites autre chose.
01:13:02 Il y a plein de vertus, on peut en faire une heure et demie.
01:13:04 Gérard qui a fait...
01:13:05 Il y a un lien magique, je trouve, à la radio, qui est ce lien direct par la voix et qui fait que la radio, vous pouvez l'écouter à n'importe quel heure du jour et de la nuit, dans n'importe quelles circonstances, etc.
01:13:17 C'est un lien direct particulier et qui se retrouve, je trouve, dans aucun autre média.
01:13:24 C'est pas la même chose. La télévision, c'est plus compliqué. Il faut s'arrêter, il faut regarder, etc.
01:13:29 La presse écrite, il faut aller acheter son journal.
01:13:31 La radio, il y a ce truc, la nuit, vous dormez pas, vous allumez la radio.
01:13:35 Elle est toujours là, il y a quelqu'un qui va vous parler.
01:13:37 Et en plus, le mystère de la voix, c'est pour ça que je suis contre la radio filmée.
01:13:42 La radio, c'est la voix uniquement, c'est ce lien uniquement.
01:13:46 Je suis d'accord parce que la radio, ça alimente l'imaginaire.
01:13:48 C'est-à-dire que tout à l'heure, lorsqu'on entendait cette description "le teint terreux",
01:13:52 je suis sûr qu'on a tous eu une vision totalement différente.
01:13:55 C'est ça qui est formidable avec la radio.
01:13:58 La voix, bien sûr. Yolaine Delabine témoigne dans votre livre, dans ce dictionnaire amoureux de la radio.
01:14:04 C'est aussi son immense pouvoir d'émotion qui donne à l'auditeur de radio une liberté unique, celle du choix.
01:14:09 Il choisit de vous imaginer, comme bon lui semble, de vous écouter quand il le désire,
01:14:14 de vous accueillir comme un ami ou non, de donner à votre voix la figure qui lui sied.
01:14:19 Ça, c'est vrai. Parce que dans le temps, on ne savait pas les visages qu'il y avait derrière des voix.
01:14:25 C'est la puissance de la seule voix, c'est l'absence d'image.
01:14:28 Mais c'est là où le rapport avec le livre, principalement, celui qui n'a pas d'image, celui qui n'a pas d'illustration, est la même chose.
01:14:35 C'est-à-dire que cette absence d'image fait qu'on se crée des images.
01:14:38 Moi, je me souviens, j'avais peur la première fois que j'ai été voir Astérix au cinéma
01:14:42 parce qu'on allait mettre une voix sur ma bande dessinée préférée.
01:14:47 Et donc, d'avoir une voix pour Obélix, pour moi, j'en avais une dans ma tête, plus ou moins consciemment.
01:14:51 Et le fait d'en entendre une autre, c'était troublant.
01:14:55 Alors ça, c'est toujours étonnant. Pourquoi, moi, on le voit, et c'est très difficile à définir,
01:15:01 pourquoi on sait que c'est une voix de France Inter, que c'est une voix d'Europe 1, et que c'est une voix d'RTL, et que ce n'est pas les mêmes ?
01:15:08 C'est la chance du média. Heureusement que les radios ne se ressemblent pas.
01:15:13 C'est un drame, d'ailleurs, quand on voit, à l'époque des mercato,
01:15:16 que les gens sont capables de passer d'une radio à une autre, comme si vraiment on passait…
01:15:20 Mais on ne parle pas pareil à France Inter.
01:15:22 Techniquement, il y a un son différent. Ça, vous ne le savez peut-être pas, mais on règle le son différemment d'une radio à une autre.
01:15:28 Expliquez ça, parce que les gens ne le savent pas.
01:15:30 Il y a des appareils qui interviennent entre le studio et l'émetteur, qui permettent de régler le son.
01:15:35 Et donc, à l'oreille, vous êtes capables, sans savoir de quelle radio il s'agit, de la reconnaître par le son.
01:15:40 Par la couleur, bien sûr.
01:15:41 Ça se règle. Donc chacun a son petit réglage.
01:15:44 Pour être différent, c'est la différence qui est intéressante dans ce média.
01:15:47 Et donc, on commence techniquement par régler le son différemment d'une radio à une autre.
01:15:51 Chacun fait son travail. Et puis après, bien évidemment, il y a un style.
01:15:55 La musique n'est pas la même, la voix n'est pas la même, les informations ne sont pas les mêmes, les différents ne sont pas les mêmes.
01:15:59 Le générique, bien sûr.
01:16:00 Tout ça s'associe, en fin de compte, et crée tout de suite une alchimie un peu différente d'une radio à une autre.
01:16:06 - Vincent, Gérard, vous avez fait les deux médias.
01:16:09 - Non, moi, ça fait 45 ans que je fais de la radio.
01:16:11 La première fois que j'ai travaillé à Europe 1, c'était il y a 45 ans.
01:16:13 Donc, c'est une vieille histoire. J'en ai monté des tas.
01:16:16 - Oui, mais est-ce qu'il y a un plaisir différent ?
01:16:18 Est-ce que vous trouvez que c'est la même chose ?
01:16:21 On peut aussi considérer que c'est un peu la même chose.
01:16:23 Ou est-ce que vous trouvez que c'est différent ?
01:16:25 - Non, entre la télé, la radio, ces médias, est-ce que vous travaillez différemment lorsque vous préparez un...
01:16:33 - Je suis tout à fait d'accord avec ce que disait Eugénie.
01:16:34 C'est-à-dire qu'en radio, on écrit ses papiers.
01:16:36 C'est marrant, d'ailleurs.
01:16:38 Il y a une espèce de stress en radio, dans le journalisme écrit, dans le journalisme en tout cas,
01:16:44 pas dans l'animation, mais dans le journalisme.
01:16:46 On écrit ses papiers à la seconde, on essaie de les calibrer.
01:16:49 En télé, on improvise la preuve.
01:16:51 - C'est pas écrit.
01:16:53 - La télé est beaucoup plus indulgente que la radio.
01:16:58 - En même temps, c'est tout à fait vrai, on écrit ses papiers, mais en même temps, on sait qu'on a personne qui nous voit.
01:17:03 Et donc, vous pouvez très bien aller à l'antenne, et ça nous est tous arrivé quand on faisait de la radio,
01:17:07 avec des papiers écrits, avec des trucs écrits, un bout des morceaux de journaux où on a entouré quelque chose, etc.
01:17:13 Et y aller le matin sans être rasé, sans être...
01:17:16 On y va, d'ailleurs on est obligé de se lever très tôt pour faire de la radio le matin.
01:17:20 Et donc, on va juste sous la douche, et on va directement...
01:17:22 Vous voyez ce que je veux dire ? Vous n'avez pas le fait que vous êtes regardé,
01:17:27 donc en étant regardé, il faut, ce qui n'est pas mon cas en général, être bien coiffé, avoir la cravate droite, etc.
01:17:32 Vous n'avez pas du tout ce problème en radio.
01:17:35 - Mais la radio est plus en dimanche...
01:17:37 Paradoxalement, pardonnez-moi, mais je ne suis pas d'accord tellement avec vous,
01:17:41 parce que la radio, à mon avis, est plus en dimanche que la télé aujourd'hui.
01:17:45 C'est-à-dire que les débats à la télévision sont beaucoup plus, je veux dire, libres et frais,
01:17:51 parce qu'à la radio, ça reste... On est un petit peu... On se tient.
01:17:55 - Il y a Jean-Paul Rouland qui nous écoute peut-être ce soir.
01:17:57 Ce soir, d'ailleurs, ce matin, qui a 95 ans.
01:18:02 C'est Jacques Rouland. C'est Jean-Paul.
01:18:05 - C'est Jean-Paul. Tout va bien.
01:18:07 - Donc Jean-Paul Rouland qui était venu ici, donc il nous écoute, on le salue.
01:18:10 95 ans, il a eu. Je pourrais citer les grandes voix.
01:18:12 Dans les films de Lelouch, des années 70-70, il y a toujours la voix de Jacques Paoli ou de Gérard Cyr,
01:18:18 qui avait une voix extraordinaire.
01:18:20 - Jacques Paoli, on le voit dans le film avec Belmondo, avec les prises d'otages.
01:18:27 Il y a toute une scène qui se passe dans le studio d'RTL à l'époque avec Jacques Paoli, qui est à l'image.
01:18:33 - Exactement. J'aurais pu citer Eugène Sakomano, Ferdinand Choiseul,
01:18:38 parce qu'il y a une tradition aussi des voix.
01:18:40 Roger Coudert qui a fait évidemment de la radio. Il y a une tradition du sport.
01:18:44 Alors vous, vous l'avez incarné avec RMC. Il y a Jean-Ré Siguier qui est dans ce livre.
01:18:48 - Vincent Moschato.
01:18:49 - Vincent Moschato. Si un domaine où la voix en radio est importante, c'est le commentaire sportif.
01:18:54 - Il y a aussi une invention qui est propre au sport. On appelle ça des consultants.
01:18:58 Le mot n'est pas terrible. Il n'empêche qu'on a été chercher des anciens sportifs
01:19:01 qui sont les mieux placés pour partager leur passion, leur sport, leur énergie.
01:19:05 C'est un autre élément qui est très fort, qui a été inventé par la radio à l'époque.
01:19:09 C'est même Patrice Dominguez qui avait été le premier à faire ça.
01:19:12 - On aura peut-être le temps d'écouter Macha Béranger, qui est une voix de France Inter.
01:19:18 - Oui, de France Inter, qui a marqué. Oui, j'ai essayé d'être assez éclectique dans mes choix.
01:19:24 - J'ai même deux France Inter, voyez-vous.
01:19:27 - C'était une autre époque de France Inter.
01:19:30 - Au sommaire ce soir.
01:19:32 - Mickaël Dorian nous rapporte les titres.
01:19:35 - L'inquiétude avalance après les menaces hier d'un groupe d'individus aux abords de deux écoles.
01:19:44 Des intimidations qui interviennent dans un contexte déjà tendu, sur fond de règlements de comptes entre bandes rivales.
01:19:50 Dès aujourd'hui, des policiers sont présents pour sécuriser la zone.
01:19:53 Jeudi, des cellules d'écoute seront mises en place.
01:19:56 Une élève de CP hospitalisée est placée sous coma artificiel après avoir été retrouvée inanimée au fond d'une piscine.
01:20:02 Le drame a eu lieu hier à Paris, en plein cours de natation à la piscine Georges Hermans, près des buts de Chaumont.
01:20:08 Plusieurs professeurs, éducateurs et surtout maîtres nageurs étaient pourtant présents.
01:20:12 Une enquête a été ouverte. La piscine restera fermée aujourd'hui.
01:20:16 Et puis le trimestre anti-inflation est prolongé jusqu'à la fin de l'année.
01:20:20 C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs, a annoncé hier Bruno Le Maire, le ministre de l'économie,
01:20:24 qui a félicité les distributeurs et qui a une nouvelle fois demandé aux industriels de l'agroalimentaire
01:20:30 d'accélérer les négociations pour faire baisser les prix.
01:20:33 - Toute la profession des écoutes, je salue Michel Drucker qui a fait de la radio bien sûr,
01:20:38 La Grande Barade, Studio 1 sur Europe. C'est une émission très avant-gardiste.
01:20:45 - Il filmait en même temps, c'était la première émission de Radio-Télé.
01:20:48 - Bien sûr, 9h à midi, franchement ce que faisait Michel comme toujours.
01:20:50 Alors évidemment, il me rappelle Mini Grégoire, Madame Soleil, qui étaient effectivement des noms importants,
01:20:55 nous le salon, l'ami Michel, et puis Jacques Vendroux, Jacques Vendroux qui est le pape aujourd'hui
01:21:01 de commentaires sportifs en France, qui a écrit d'ailleurs "Sport".
01:21:04 Qui a dit le sport c'est l'image chez la télé ? J'ai débuté en 1966 à la télévision,
01:21:08 un jour je dis à mon patron de l'époque, Raymond Marsillac, que je préférais la radio.
01:21:11 Quoi ? Eh bien t'es le seul mec au monde que j'ai recruté qui veut aller à la radio.
01:21:14 Alors tous les mecs de la radio veulent venir à la télé pour montrer leur gueule, leur bobine.
01:21:19 C'est vrai que parfois chez les animateurs de radio, il y a une petite frustration de ne pas faire de la télé.
01:21:26 - Il faut des métiers difficiles, donc parfois il faut savoir passer de la radio à de la télé,
01:21:29 à la télé à la radio en fonction des mercato et des besoins des uns et des autres.
01:21:33 - Je dirais pas, on fait des métiers de plaisir, on a la chance de le faire.
01:21:37 - Parce que vous avez la chance de le faire ? Il y a beaucoup de gens qui sont...
01:21:40 - Exactement, je récuse moi le mot difficile pour ça, c'est-à-dire que quand on avait 15 ans,
01:21:45 on aurait payé pour faire ce qu'on fait. Voilà, on rêvait de faire ça.
01:21:48 - Et quand vous le faites ? - On rêvait.
01:21:49 - Quand je dis que c'est difficile, c'est que souvent vous avez des gens de grands talents
01:21:52 qui disparaissent et qui ne méritent pas de disparaître forcément.
01:21:54 - Je suis d'accord avec vous.
01:21:55 - C'est en soi que c'est difficile de tenir une carrière. Après l'exercice, c'est un plaisir, un bonheur.
01:21:59 - La première fois que je suis arrivé à Paris, j'ai eu un rendez-vous, c'était à Europe 1, figurez-vous, en 86,
01:22:03 parce que Robert Budzinski avait des liens avec Nantes et Europe 1, etc.
01:22:08 Et je suis rentré dans Europe 1, j'avais 21 ans, et puis j'ai croisé Christian Morin, tout ce genre de gens.
01:22:12 Je rêvais d'appartenir à ce monde-là, c'est ça la vérité. J'avais 21 ans, je voyais tous ces gens que je connaissais,
01:22:16 comme vous, parce que je les avais écoutés depuis toujours. On écoutait tous Europe 1 à l'époque.
01:22:21 J'avais vu Maryse dans les couloirs, tout ça. J'avais Jean-Pierre Elkabache avec sa grande écharpe,
01:22:26 je me disais, il n'y a qu'à Paris qu'on achète des écharpes comme ça. Je regardais ça avec des yeux d'enfant.
01:22:31 - Maryse, Christian, Jean-Pierre, les trois sont dans le livre.
01:22:34 - Donc on aurait rêvé pour faire ce métier, on aurait payé pour faire ce métier.
01:22:38 - Bien sûr.
01:22:39 - Donc tant mieux la chance que nous avons eu de le faire. Merci en tout cas, vraiment, Franck Lanou,
01:22:44 dictionnaire amoureux de la radio, c'est formidable. Vraiment, merci à tous.
01:22:49 Et puis, on est en retard, donc comme on est en retard, on va aller très vite pour se dire au revoir.
01:22:54 Et on va, j'aurais pu parler de Thierry Roland, bien sûr, qui a fait de la radio sur Europe, d'ailleurs,
01:23:00 en disant à droite de votre transistor, les jaunes, et à gauche du transistor,
01:23:07 il commençait par dire comme ça à l'époque.
01:23:08 - Il faisait les courses aussi.
01:23:09 - Il faisait les courses avec comment ? José Colès ?
01:23:12 - Oui.
01:23:13 - Audrey Missirach qui a été à la réalisation. David, que dites-vous ?
01:23:17 - On a tous...
01:23:18 - Qu'est-ce que vous avez dit ? On pourrait tous s'excuser.
01:23:19 - Non, non, on se corpore à toi, je vais pas dire.
01:23:21 - Je vais vous réciter, mais la grille d'Europe des années 70-80, je crois que je la connais par cœur.
01:23:26 - Vous avez commencé par ma femme aussi, que vous avez oubliée.
01:23:28 - Julie !
01:23:29 - Ah bah oui, Julie.
01:23:30 - Mais Julie, la voix...
01:23:31 - Qui est dans le livre.
01:23:32 - Mais bien...
01:23:33 - Il y a pas mal d'oublis.
01:23:34 - Mais pardonnez-moi, évidemment, Julie, la voix de Julie, le rire de Julie, le sourire de Julie, la bonne humeur de Julie.
01:23:39 - Elle a radio, hein ?
01:23:40 - C'est...
01:23:41 - Oh !
01:23:42 - Oh le...
01:23:45 - Non, stop.
01:23:46 - Il a pas...
01:23:47 Non, mais franchement...
01:23:48 - Il a encore un mot.
01:23:49 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:51 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:52 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:53 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:54 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:55 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:56 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:57 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:58 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:23:59 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:24:00 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:24:01 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:24:02 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:24:03 - Il a encore un mot, il a encore un mot.
01:24:04 - Je rappelle, c'est aux éditions Plon, bien sûr. Jean-Marc Morronini dans une seconde.

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