Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Bonsoir à tous, l'heure des pro 2 du vendredi, c'est un plaisir de vous retrouver en ce
00:06 vendredi soir jusqu'à 21h pour décrypter l'actualité, les présentations du plateau
00:11 et les thèmes abordés ce soir dans une poignée de secondes mais il est quasiment 20h, bienvenue
00:15 à vous sur CNews, le rappel de l'actualité, Isabelle Piboulot.
00:17 Son destin avait inspiré le film Intouchables, l'un des plus grands succès du cinéma
00:26 français, Philippe Pozzodiborgo est décédé à l'âge de 72 ans hier soir à Marrakech.
00:31 Les réalisateurs du film sorti en 2011 ont fait part de leur immense tristesse, l'aristocrate
00:37 et homme d'affaires devenu tétraplégique après un accident de parapente a changé
00:41 la vie de nombreuses personnes vulnérables.
00:43 Un homme a jamais dans nos cœurs à réagir, l'acteur Omar Sy.
00:48 En visite à Marseille le 23 septembre, le pape François célébrera une grande messe
00:53 ouverte au public, elle se tiendra à 16h45 au stade Vélodrome qui peut accueillir plus
00:58 de 67 000 personnes.
01:00 Les modalités pour obtenir un billet gratuit n'ont pas encore été communiquées.
01:04 Cette visite papale aura lieu en pleine coupe du monde de rugby.
01:08 Et puis les Etats-Unis sont prêts à limiter leur arsenal nucléaire tant que la Russie
01:13 fera de même.
01:14 Ces limitations sont fixées par l'accord de non prolifération Newstart, les liant avec
01:19 Moscou, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche l'assure, en dépit
01:24 des tensions Washington souhaite dialoguer sans condition avec la Russie et la Chine.
01:30 Et pour m'accompagner ce soir, Véronique Jacquier, journaliste politique.
01:34 Bonsoir chère Véronique, bonsoir à Frédéric Durand, directeur de l'Inspiration Politique.
01:38 D'ailleurs j'en profite pour montrer le numéro 8, le nouveau numéro printemps-été
01:42 2023 que je conseille évidemment à tous nos téléspectateurs avec une interview très
01:46 intéressante que j'ai commencé à regarder de Patrick Aulier, le président de la Métropole
01:50 du Grand Paris, qui s'explique sur les différents projets de la Métropole d'ici aussi 2024
01:56 et les Jeux Olympiques, beaucoup de choses à lire.
01:58 Patrick Roger parmi nous, directeur de Sud Radio, bonsoir chère Patrick et bonsoir à
02:01 Kevin Bossuet, professeur d'Histoire.
02:04 Il y a énormément d'actualités, des choses importantes à traiter ensemble jusqu'à
02:08 21h.
02:09 Je voudrais juste qu'on commence rapidement avec ce que j'ai, oui c'est l'image de la
02:14 journée selon moi.
02:15 L'arc-en-ciel de Triomphe.
02:17 Je ne sais pas si vous avez eu passé ça aujourd'hui.
02:20 Un arc-en-ciel au format XXL qui enrobe l'arc de Triomphe, qui survole une partie de la
02:25 place de l'étoile, qui trouve sa chute dans un petit nuage flottant sur lequel sont inscrits
02:30 les mots "Marche des Fiertés".
02:32 Cette vidéo a été postée hier sur le compte d'un artiste qui s'appelle Aurigui Foul
02:36 à l'occasion du mois des Fiertés qui se tient durant le mois de juin.
02:39 Sauf que cette vidéo les amis, elle est totalement virtuelle.
02:43 Ce n'est pas la réalité.
02:44 Cet arc-en-ciel n'existe pas.
02:45 Vous ne pourrez pas le voir si vous allez place de l'étoile.
02:48 Mais certains sont quand même tombés dans le panneau.
02:50 Je pense à quelques politiques.
02:53 Je voudrais vous lire 2-3 tweets.
02:55 Marc Guillon qui est un monsieur de Reconquête qui était candidat aux élections législatives
03:00 qui tweet "Pauvre France, notre bel arc de Triomphe".
03:03 Alors il s'est rendu compte, M.
03:04 Guillon, quelques instants après qu'en effet c'était un fake.
03:07 En tout cas que c'était une oeuvre virtuelle.
03:09 Tant mieux, tant mieux si c'est un fake.
03:11 Mais ça reste réaliste et illustre bien l'endoctrinement dont le peuple fait objet.
03:16 Donc il reste quand même sur ses appuis comme on dit M.
03:19 Guillon.
03:20 La députée Caroline Parmentier a tweeté.
03:22 Également la députée RN a retiré son tweet mais on l'a exhumé.
03:26 Elle a retiré quand elle a compris que c'était fake évidemment.
03:29 "Pauvre France, mettre des milliers ou plus d'euros pour défigurer l'arc de Triomphe
03:33 quelle qu'en soit la cause au lieu de le distribuer à nos concitoyens français qui
03:37 continuent à ne pas joindre les deux bouts".
03:39 Et ça a fait quasiment le tour du monde cette affaire.
03:41 Parce qu'il y a des internautes aux Etats-Unis qui ont réagi également.
03:45 Ils ont été outrés de voir notre monument comme ça.
03:47 Un internaute américain qui tweete "c'est incroyablement irrespectueux envers les soldats
03:52 tombés en France.
03:53 L'arc de Triomphe est un monument commémoratif de guerre qui abrite le corps du soldat inconnu.
03:58 C'est une abomination".
03:59 Commentaire Patrick Roger, je vous le disais on fait un très rapide tour de table parce
04:03 que c'est une image simplement.
04:04 Mais ça dit des choses.
04:06 Ça dit des choses.
04:07 Ça dit plusieurs choses.
04:09 La première chose c'est que bon évidemment c'est une oeuvre virtuelle et c'est un artiste
04:14 qui a voulu le faire avec un signe quand même parce que c'est vrai qu'il y a le moi des
04:18 Fiertés.
04:19 Fierté LGBT.
04:20 Donc voilà il a voulu faire.
04:22 Il peut très bien détourner une image.
04:24 On n'en est pas quand même à l'empactage vous souvenez par Christo qui était autre
04:28 chose.
04:29 Et là c'était une oeuvre non virtuelle mais une oeuvre bien réelle.
04:32 Là il y a un message politique.
04:33 C'est pour ça que certains politiques se sont sentis obligés de commenter.
04:37 Non ce que ça dit surtout c'est que à l'heure de chaque GPT et en fait aujourd'hui de la
04:41 manipulation autour des sur l'ensemble des réseaux sociaux c'est que ça peut aller
04:45 très très vite et il y a un risque demain de confusion aujourd'hui de véritables informations
04:51 et des informations liées en fait à des montages.
04:54 Donc quand je l'ai vu cet après midi parce que j'ai vu effectivement une centaine de
04:58 milliers.
04:59 Il m'a fallu une petite minute aussi pour être certain que c'est parce que c'est très
05:02 très bien fait.
05:03 On peut saluer l'artiste.
05:04 On voit très vite que c'est inclus dans des images de circulation etc.
05:08 Donc on a vraiment la sensation que ça existe.
05:10 On voit que très vite c'est une image virtuelle.
05:13 Alors surtout si on est un petit peu habitué à cela.
05:16 Moi même j'avais réalisé en fait un livre.
05:18 Je fais une petite pub au passage.
05:20 C'est parti.
05:21 Non mais en l'an 2000 qui était Imagine la France de nos enfants et qui était à partir
05:25 des images numériques.
05:26 On avait travaillé ça.
05:27 C'était sur les conséquences de l'aménagement du territoire ou du déménagement du territoire
05:32 et puis du réchauffement climatique déjà.
05:34 Et j'avais mis par exemple Paris sous les eaux.
05:36 Et bien cette photo même chose.
05:38 C'était en 2000.
05:39 Donc c'était autre chose.
05:40 Elle avait choqué et certains disaient bah oui on peut y arriver.
05:42 Mais aujourd'hui 20 ans après on voit qu'effectivement il y a aujourd'hui de la confusion dans les
05:48 images dans la délivrance des informations.
05:50 Encore un mot de Véronique.
05:51 Pas trop déçu que cette image ne soit que virtuelle ?
05:53 Non écoutez moi je n'aime pas le message idéologique qu'elle transmet.
06:00 Je pense que pour l'artiste c'est un super coup de com.
06:02 Bravo il a réussi.
06:03 Franchement c'est du très bon travail.
06:05 Maintenant que les politiques aient dégainé aussi vite.
06:08 Bon bah évidemment vu le climat, des attaques hockyistes dans notre société.
06:13 On comprend.
06:14 Alors cela dit ça induit quelque chose.
06:15 C'est qu'il faut que tous on ait plus d'acuité, plus d'intelligence de ces images artificielles.
06:24 Alors c'est facile à dire.
06:25 C'est pas évident mais je pense que dans quelques années...
06:26 C'est pas évident et puis c'est de plus en plus performant.
06:27 C'est du vrai ou c'est du faux.
06:29 Pour l'instant tout le monde tombe dans le panneau.
06:30 C'est un peu normal me semble-t-il.
06:32 C'est ça l'autre sujet.
06:33 Au delà du fait que certains se sont fait berner et que ça avait duré quelques heures.
06:37 Avec le développement de l'intelligence artificielle on risque d'être inondé de fausses images
06:41 et de passer beaucoup de temps à essayer de déceler le vrai du faux.
06:44 Alors là en l'occurrence ça n'a pas un impact incroyable mais ça pourrait avoir des conséquences
06:50 beaucoup plus graves avec d'autres types d'images dans d'autres contextes évidemment.
06:54 On a déjà évoqué cette problématique.
06:56 Frédéric Durand ?
06:57 Je pense que ça interroge la réalité finalement parce qu'on peut faire passer comme absolument
07:01 réel quelque chose qui est absolument faux.
07:03 Alors évidemment on se précipite pour commenter mais bon c'est de bonne guerre j'allais dire
07:07 on va être le premier à commenter.
07:09 Cependant je pense que tant qu'il s'agit de monuments, de bâtiments etc. c'est une chose.
07:12 Demain on pourra vous faire faire quelque chose virtuellement, vous faire faire quelque
07:17 chose que vous n'avez pas fait en réalité.
07:19 Et moi je suis assez inquiet sur non pas le développement de la technologie mais la difficulté
07:25 à encadrer c'est-à-dire que la loi court toujours derrière, elle a toujours un temps
07:29 de retard, ce qui se comprend aussi.
07:32 Vous avez vu cette fameuse pose sur l'intelligence artificielle c'est-à-dire que même ceux
07:35 qui sont aux commandes, qui sont responsables de ces technologies alertent eux-mêmes en
07:39 disant on devrait peut-être s'arrêter tout simplement parce qu'on est incapable de dire
07:43 ce qu'il va se passer, on est incapable d'anticiper ce qu'il peut se passer.
07:46 Allez un tout dernier mot pour passer à d'autres sujets.
07:48 C'est un magnifique exemple et je pense que je peux m'en servir pour l'éducation au
07:54 média.
07:55 Évidemment moi j'ai l'habitude de dire à mes élèves il n'y a pas d'image juste, il
07:58 y a juste des images.
08:00 Je mets en avant une manifestation et en fonction de la photographie d'où on la prend, soit
08:07 on dit que la manifestation était un succès, soit on dit que finalement ça a été un échec.
08:12 Et ça il faut faire très attention, c'est l'esprit critique, c'est le fait de hiérarchiser
08:16 les sources et c'est aussi le rêve de l'instantanéité.
08:18 C'est-à-dire que tous ces politiques se précipitent pour tweeter parce qu'ils veulent
08:24 être le premier mais parfois il faut avoir un peu de réflexion, prendre de la hauteur,
08:29 prendre un peu de recul et beaucoup de gens sur Twitter gagneraient en crédibilité en
08:33 faisant cela.
08:34 Et je le dis d'autant plus avant j'étais comme ça.
08:35 Maintenant je réfléchis avant de tweeter.
08:37 Bon, nouvel épisode dans la série Riffifi à LFI.
08:41 François Ruffin repris par la patrouille, je ne sais pas si vous avez suivi ça également
08:45 ces derniers jours et alors qu'il est particulièrement surveillé en vue de 2027, le député LFI
08:50 de la Somme qui a été repris de volée ces dernières heures, y compris par les membres
08:54 de son parti, la France Insoumise, pour avoir déclaré qu'il ne jugeait pas prioritaire
08:57 de placer au cœur du projet des sujets comme la gestation pour autrui et le changement
09:01 de genre.
09:02 C'était lundi chez nos amis de France Info.
09:03 Il disait, je pense que, en parlant de la GPA ou du changement de genre, je ne pense
09:07 pas, je pense que ce n'est pas ça qu'on doit placer au cœur du projet.
09:12 Il y a des choses sur lesquelles on doit pouvoir avancer avec précaution, avec sagesse, avec
09:15 tendresse, avec compréhension.
09:17 Le cœur du sujet c'est le travail, le partage des richesses, la démocratie.
09:21 Ça passe particulièrement mal dans les rangs de la gauche qui se veut précurseur sur ces
09:25 sujets, LGBT notamment.
09:29 La députée Sophia Chikirou qui a pris ses distances avec son collègue, ce n'étant
09:32 rien une position de la France Insoumise ni du groupe parlementaire, ce propos en ce jour
09:36 est au mieux maladroit ou pire, une faute politique.
09:40 On se disait, François Ruffin est un homme politique qui a le cuir épais, qui a une
09:44 force de conviction assez importante.
09:46 Il va répondre, il ne va pas se laisser faire.
09:48 Il va revenir aujourd'hui, il admet, devoir progresser.
09:51 Et oui, il doit progresser sur cette question.
09:52 Ma réponse sur le genre, ça ne va pas.
09:55 Du PAX au mariage pour tous, la société française a progressé sur les droits des
09:59 personnes LGBT+.
10:00 Elle est mûre pour le faire encore, pour combler les manques.
10:04 J'en suis convaincu sur ce sujet comme sur pas mal d'autres.
10:07 En toute humilité, je dois progresser.
10:10 Frédéric, le soldat Ruffin a entendu le message, il s'est bien fait taper sur les
10:14 doigts et il s'est remis dans le rang.
10:15 Elle est là, la faute politique, elle est dans le rétropédalage, pour une raison simple
10:20 et qui est une loi des reins en politique.
10:21 C'est-à-dire que lorsque vous rétropédalez, vous décevez ceux qui s'étaient dit "ah
10:24 ben il a raison".
10:25 Et de toute façon, vous ne communiquez pas ceux qui se disent "il a tort, il ne vous
10:29 le pardonne pas même après le rétropédalage".
10:31 Ça, c'est sur la forme.
10:32 Donc, ça ne sert absolument à rien.
10:33 Sinon, de le faire au bout de six mois, un an, on peut avoir changé d'avis.
10:38 Mais dans un temps aussi court, elle est là, la faute politique.
10:41 Ensuite, ça dit quelque chose aussi à la France Insoumise, c'est qu'il y a des divergences
10:46 extrêmement profondes sur les questions sociétales.
10:48 Je dirais que François Ruffin est plus dans la ligne de Fabien Roussel que dans la ligne
10:53 des parlementaires insoumis aujourd'hui à la réalité.
10:55 Moi, pour ma part, à titre personnel, je pense qu'il a eu raison de dire ça.
10:59 Parce que les questions de genre…
11:00 – De dire ça lundi ou de dire ça aujourd'hui ?
11:01 – Non, non, de dire ça lundi, parce que je vais dire qu'il a tort dans tous les
11:04 cas de rétropédaler.
11:05 Par exemple, il ne dit pas que ça n'existe pas.
11:09 Il dit "c'est marginal".
11:10 Oui, dans le monde entier, 99% des cas, le sexe croise le genre.
11:16 C'est ainsi, c'est comme ça, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas prendre soin
11:19 de ce qui reste.
11:20 Mais ça veut dire qu'on ne peut pas dire que ce soit un sujet central de société.
11:23 Ce serait mentir.
11:24 – Le travail, le partage de la richesse, la démocratie, oui, pour un élu de gauche,
11:28 c'est peut-être plus central que les changements de genre.
11:30 – Moi, je partage complètement ce point de vue.
11:31 – Un insoumis qui se soumet, Patrick Roger.
11:34 – Oui, ce qu'il faut bien préciser, c'est que s'il a fait ce commentaire aussi lundi,
11:38 c'est parce qu'il faisait un commentaire sur ce qui s'était passé en Espagne aux élections,
11:43 où la gauche a perdu et c'est la droite avec une partie de l'extrême droite
11:46 qui a gagné ces élections.
11:48 Et notamment parce qu'en Espagne, il y a eu le changement de sexe possible
11:52 pour les enfants à partir de 16 ans, sans l'accord des enfants.
11:56 – Faites bien le pari.
11:57 – Des parents, des enfants.
11:58 – Ce serait autre chose.
12:01 – Non, mais sans l'accord des parents.
12:04 – Évidemment, et ça, ça a divisé beaucoup la société espagnole
12:09 et c'est pour ça que les valeurs conservatrices se sont mises en route
12:12 et ont gagné lors de cette élection, la droite et l'extrême droite,
12:15 contre un peu les forces de gauche qui étaient allées un petit peu vite.
12:17 Et lui-même a voulu intervenir pour dire, oui, peut-être qu'aujourd'hui,
12:22 on devrait se poser dans nos sociétés pour bien mesurer les choses
12:26 et ne pas les trop vite.
12:27 Et c'est vrai que François Ruffin, il est dans un combat social
12:30 plus que dans un combat sociétal.
12:32 Sauf que dans une partie de l'EFI, il est dans le combat aussi sociétal.
12:38 Et que lui a pour ambition aussi 2027, même s'il ne le dit pas,
12:42 mais bien sûr que le matin quand il se regarde dans la glace,
12:44 de temps en temps, il y pense, c'est incontestable.
12:46 Moi, j'ai fait plusieurs fois son interview et je l'ai vu.
12:48 Donc là, il s'est dit, oh là, je me fâche avec une partie de l'EFI,
12:52 d'où le rétro-pédalage qui, comme le disait Frédéric,
12:54 est sans doute une erreur politique.
12:55 – Véronique Jacquier, François Ruffin, c'est vrai qu'il est connu
12:58 pour être plutôt l'électron libre à l'EFI.
13:02 On a l'impression que c'était du bon sens,
13:05 cette déclaration en début de semaine.
13:08 Mais l'époque apporte aussi son autre question sur le genre.
13:11 Mais ce n'est pas la priorité des Français, il faut le dire.
13:14 C'est comme ça.
13:14 – Non, mais il y a plusieurs choses à travers ce rétro-pédalage.
13:17 Tout d'abord, effectivement, et la dévélité pour la présidentielle,
13:21 pour la prochaine élection présidentielle.
13:22 Je trouve ça gravissime en 24 heures de faire un rétro-pédalage
13:26 sur des choses aussi graves.
13:28 – C'est un peu plus de 24 heures, mais oui.
13:29 – La question de la transition de sexe chez les mineurs.
13:30 Non, mais vous imaginez, vous lui confiez les clés de la Maison France
13:33 à quelqu'un qui retourne sa veste comme ça toutes les 24 heures
13:36 sur des questions qui, pour moi, ne relèvent pas de la politique,
13:39 mais de sujets…
13:39 – Ce n'est pas exactement qu'il retourne sa veste,
13:41 c'est qu'il insiste un peu plus sur l'importance du sujet.
13:44 On ne peut pas appeler ça un vrai retournement de veste.
13:46 – Retour à la maison des insoumis,
13:48 ça veut dire qu'on n'est pas un électron libre,
13:50 ça veut dire qu'on ne transforme pas les partis
13:52 pour porter une parole, pour redresser un pays.
13:54 Parce que dans ces cas-là, vous savez, il ne faut pas avoir peur de la solitude
13:57 quand on voulait être le sauveur de la nation.
13:59 Bon voilà, donc déjà, je pense que François Ruffin,
14:02 il n'est pas très bien parti, surtout s'il montre aux insoumis ses faiblesses.
14:07 C'est-à-dire que là, il avait un bon moyen de s'imposer
14:11 et de continuer effectivement sur un chemin à la Fabien Roussel,
14:13 comme Fabien Roussel sait très bien le faire,
14:15 et il capitalise d'ailleurs sur ce côté un petit peu homme libre
14:18 au sein d'un parti, donc incarner une véritable incarnation.
14:22 Là, ce n'est pas le cas.
14:23 Là, on le siffle, on lui dit tu rentres à la maison, il rentre à la maison.
14:26 Bon, je trouve que c'est un petit peu faible comme démarche.
14:28 Le second dos, pardonnez-moi, sur l'aspect purement sociétal,
14:32 quand on est justement uniquement dans l'idéologie
14:35 et qu'on n'est que dans des propositions finalement assez totalitaires,
14:38 c'est-à-dire, comme l'a dit Sofia Chiricou,
14:41 compter sur les insoumis pour les combats pour la liberté.
14:44 Ah bon, il n'y a que les insoumis qui sont capables de parler pour la liberté ?
14:48 Il n'y a que les insoumis qui nous disent du début à la vie,
14:51 jusqu'à la fin de la vie, ce qu'il faut faire ?
14:52 Je trouve ça absolument gravissime.
14:55 Et donc, on se réfugie toujours dans les sujets sociétaux
14:58 quand franchement, on n'a rien d'autre à proposer.
15:00 Je vais quand même rappeler des faits.
15:02 Une étude du ministère de l'Intérieur publiée il y a quelques jours
15:05 indique que les actes touchant les personnes LGBT+
15:09 sont augmentés de 3% en 2022 par rapport à l'année précédente.
15:12 Plus de 4000 actes ont été enregistrés.
15:14 Donc, il y a un véritable sujet qu'il faut prendre à bras le corps.
15:16 Nous, ce qui nous intéresse, c'est le réflexe politique de François Ruffin
15:20 de rétro-pédaler sur un...
15:21 C'est un véritable sujet. Les pays pionniers dans la transition de gens
15:24 chez les mineurs sont les Etats-Unis et la Suède.
15:26 Ils font tous marche arrière tellement les cas sont graves, justement.
15:31 Il y a beaucoup de cas de gens qui veulent se détransitionner.
15:34 Enfin, je ne sais plus quel est un terme exact qui m'échappe,
15:37 mais qui veulent revenir sur la transition opérée.
15:39 Il faudrait aussi quand même que les insoumis soient au fait
15:40 des dernières informations concernant le sujet.
15:43 Non, mais ça en dit long quand même sur le totalitarisme
15:47 qui règne à gauche, une gauche qui dit que l'on ne peut pas mener
15:51 un combat progressiste sans être dans le walkie,
15:55 sans être dans les revendications LGBT.
15:58 C'est quand même incroyable.
15:59 Quand vous avez des gens de gauche qui mettent en avant,
16:03 par exemple, que les Juifs quittent la Seine-Saint-Denis,
16:06 on les traite d'islamophobes.
16:08 Quand vous avez des gens de gauche qui critiquent le caractère non éthique
16:12 de la GPA, on les traite d'homophobes.
16:15 Quand vous avez des gens de gauche qui osent émettre
16:19 une petite critique parfois sur les mouvements féministes,
16:22 tout de suite, on les traite de gens qui sont sexistes.
16:25 C'est insupportable.
16:27 Et la vérité, c'est que cette gauche a détruit la gauche
16:29 de manière générale.
16:30 Regardez, qu'est-ce que vous retenez du quinquennat
16:33 de François Hollande ? Le mariage pour tous.
16:36 On peut avoir un avis sur le mariage pour tous,
16:38 mais les classes populaires n'en ont absolument rien à faire.
16:41 Ce qu'elles attendaient du quinquennat de François Hollande,
16:45 c'est des progrès au niveau des salaires,
16:47 des progrès au niveau des conditions de travail.
16:49 Et ici, la gauche n'y est absolument pas.
16:52 Donc, c'est dramatique de voir en effet ce totalitarisme
16:56 qui est en train de tuer le débat à gauche.
16:58 - Très vite, parce qu'il faut qu'on avance.
16:59 - D'accord. Sur un point, c'est que la gauche,
17:01 une gauche qui se désintéresse du travail n'est plus la gauche.
17:04 - C'est dit. Merci pour la conclusion, Frédéric.
17:08 Retour à ce drame qui nous tient malheureusement en haleine
17:11 depuis trop nombreux jours maintenant.
17:13 Pas un jour depuis le drame de Lindsay,
17:15 ce suicide de cette jeune ado de 13 ans,
17:18 sans que de nouveaux témoignages de détresse parviennent.
17:21 Alors déjà, elle-même, après sa mort,
17:23 continue d'être harcèlée et de recevoir des messages.
17:25 Sa meilleure amie, dont on a parlé également ces derniers jours,
17:27 Miley, continue de faire les frais d'un harcèlement impitoyable.
17:31 Ce matin, l'avocat de la famille de Lindsay
17:33 était chez Pascal Praud dans l'heure des pros.
17:35 Chaque fois qu'une victime de harcèlement scolaire
17:37 met fin à ses jours, on se le dit,
17:38 on se fait tous la même réflexion.
17:40 Les choses vont bouger, forcément.
17:42 On ne peut pas laisser ce fléau faire partie du quotidien de nos jeunes.
17:45 D'ailleurs, Lindsay, ce que l'on a compris aussi ces derniers jours,
17:48 c'est qu'elle a suivi tous les conseils de prévention,
17:51 tous les conseils de bon sens,
17:52 à savoir en parler à ses parents,
17:54 qui eux-mêmes ont alerté le proviseur, la police,
17:56 sans que rien ne bouge.
17:58 Écoutez quelques instants Maître Debuisson,
18:00 qui représente donc la famille de Lindsay.
18:03 Alors, ce qui s'est passé, si vous voulez,
18:06 dans le cadre des relations qu'il y a eues entre la mère de Lindsay,
18:08 qui encore une fois s'est démenée,
18:10 puisque ce qui caractérise cette affaire,
18:11 c'est que, alors que 10% des étudiants,
18:14 des élèves de collège, d'école et de lycée,
18:16 sont victimes de harcèlement, donc il s'agit d'un fléau national,
18:18 la plupart, la majorité de ses enfants et de ses adolescents,
18:23 quand ils sont harcelés, vont mal,
18:24 mais s'enferment dans une forme de silence
18:26 et les parents ignorent la réalité,
18:28 le degré de gravité de ce harcèlement.
18:29 Ce n'était pas le cas pour Lindsay.
18:31 Lindsay parlait avec sa mère,
18:32 sa mère était au courant puisqu'il s'agissait d'un harcèlement quotidien
18:35 extrêmement grave à tous les niveaux,
18:36 et donc sa mère a alerté toutes les autorités compétentes
18:39 pendant des mois, elle s'est démenée.
18:40 - Est-ce qu'elle a imaginé sortir sa fille de cet harcèlement ?
18:43 - Oui, tout a été envisagé.
18:46 Elle a eu un rendez-vous avec le directeur du collège qui lui a dit
18:51 "écoutez, la meilleure chose à faire, c'est de punir votre fille
18:53 et de lui enlever son téléphone".
18:56 - De punir votre fille ?
18:57 - Moi je vous assure, j'ai entendu également le beau-père de Lindsay
19:00 disant qu'un jour, il y avait eu une bagarre
19:01 qui se passait devant ses yeux.
19:03 - C'était un programme qui était programmé,
19:04 c'était des violences, Lindsay était avertie quelques heures plus tôt,
19:08 on t'attend à la sortie et ça va très très mal se passer pour toi.
19:11 Lindsay est allée voir le responsable du collège, ce principal,
19:14 et plutôt que de le mettre à l'abri en sécurité dans une salle
19:16 et d'appeler ses parents, il a laissé sortir, se faire passer à tabac,
19:19 il était présent, il était à quelques mètres des violences,
19:22 les bras croisés.
19:23 - Kevin Bossuet, est-ce qu'on va remettre les choses à l'endroit
19:26 un jour dans ce pays ?
19:28 - Oui, là je crois qu'il y a eu un dysfonctionnement local
19:32 qui est manifeste, d'ailleurs...
19:33 - Les plaintes c'est pour non-assistance à personne en péril,
19:35 je le rappelle.
19:36 - Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye,
19:38 l'a reconnu.
19:39 Là, on a affaire en effet à une histoire qui,
19:43 en tant qu'enseignant, m'interpelle.
19:45 C'est-à-dire qu'il y a quand même eu des évolutions
19:47 sur le harcèlement.
19:49 Il y a eu en 2011 les Assises nationales de lutte contre le harcèlement,
19:53 il y a Jean-Michel Blanquer qui a mis en place tout un processus
19:57 au sein de l'Éducation nationale en formant les personnels,
19:59 en formant certains élèves qui nous permettent de lutter...
20:02 - Si un ado de votre classe vient vous voir et vous dit "je suis harcelé",
20:04 qu'est-ce que vous lui répondez ?
20:05 - Déjà c'est un travail d'équipe.
20:07 Déjà, il ne faut pas minorer la parole,
20:10 il ne faut pas la banaliser.
20:12 Il faut prendre en compte ce que nous dit l'élève.
20:14 Alors évidemment, il faut creuser, il faut chercher,
20:17 mais on ne luttera pas contre le harcèlement scolaire
20:20 si on ne travaille pas en équipe,
20:21 si on ne travaille pas avec la direction,
20:22 si on ne travaille pas avec les parents,
20:24 si on ne travaille pas avec les autres professeurs,
20:26 avec l'infirmière, avec l'assistante sociale.
20:28 Et ce qui est important, c'est qu'il doit y avoir
20:30 un déblocage idéologique.
20:32 Parce que souvent, en tant qu'enseignant,
20:34 on est confronté à de la violence,
20:35 on est confronté à des petites chamailleries,
20:37 et on a tendance en effet à minorer les choses.
20:40 Mais le harcèlement, ce n'est pas de la chamaillerie,
20:42 c'est un processus qui est douloureux.
20:44 C'est souvent une meute qui s'en prend à quelqu'un
20:48 parce qu'il est différent.
20:49 Et ce qui est scandaleux, c'est que souvent,
20:51 avant, dans l'éducation nationale,
20:52 souvent, on traitait ça en renversant les rôles.
20:55 C'est-à-dire que la personne harcelée,
20:56 l'élève harcelé, quittait la classe
20:58 ou quittait l'établissement.
21:00 Et ça, ce n'est plus possible.
21:01 Aujourd'hui, il faut véritablement punir
21:04 les élèves qui harcèlent et aussi punir les parents
21:08 qui parfois cautionnent leurs élèves,
21:11 harcèlent, ils font de la fermeté.
21:12 Sur les cinq personnes mises en garde à vue
21:16 et mises en examen, il y a quatre mineurs
21:17 et une femme majeure qui avait envoyé un message
21:20 à l'INSEE en rappelant un accident
21:23 et vite arrivé. Voilà ce qu'elle avait dit.
21:26 Écoutez un deuxième extrait de Maître Debuisson
21:29 sur en effet ce désintérêt total
21:32 autour de la détresse de cette adolescente.
21:34 Il n'y a eu aucun contact.
21:36 D'ailleurs, aucun contact depuis la mort de l'INSEE.
21:39 Pas un coup de téléphone qui a été passé
21:40 par le responsable de ce collège
21:43 à la famille de l'INSEE
21:44 pour partager quelques mots de compassion.
21:46 Donc, je crois que c'est assez révélateur
21:48 de ce sentiment de désintérêt total vis-à-vis de ce drame.
21:52 Les obsèques ont eu lieu.
21:53 Et lorsque les obsèques ont été célébrés,
21:56 par exemple, il n'y avait pas de représentant du collège ?
21:59 Non, aucun professeur.
22:00 C'est sidérant.
22:05 Professeur de la classe de l'INSEE ?
22:07 Non, peut-être un, je crois,
22:08 mais la plupart n'étaient pas là.
22:09 Et le responsable du collège n'était pas là non plus.
22:11 Il n'y a pas eu d'appel.
22:12 Même le ministre de l'Éducation nationale
22:14 a attendu trois semaines avant de se manifester.
22:16 Il y a même eu une référence d'une amie de l'INSEE
22:18 qui m'a expliqué qu'elle avait porté un t-shirt
22:21 "Stop au harcèlement, justice pour l'INSEE".
22:23 Et l'un des professeurs lui a dit
22:24 "Maintenant, tu vas ranger ce t-shirt.
22:25 L'INSEE, c'est fini, c'est du passé, on n'en parle plus."
22:28 Je reprends le mot de Pascal.
22:29 C'est sidérant.
22:30 Vous vous rendez compte de l'impuissance
22:31 qui se dégage de cette affaire ?
22:32 Ce proviseur, cette communauté scolaire, comme on dit,
22:35 qui n'a pas fait la moindre preuve d'empathie ?
22:40 Je crois que ça illustre...
22:41 C'est surréaliste.
22:41 Ça illustre quelque chose de très grave.
22:44 À savoir qu'on est dans une société
22:45 où les gens n'ont plus de conscience.
22:47 Moi, effectivement, c'est facile à dire,
22:50 mais vous avez le cas de cet enfant
22:52 qui présente tous les signes d'un harcèlement majeur
22:55 avec les parents qui font tout ce qu'il faut,
22:56 avec l'enfant qui envoie des signaux de détresse
22:58 depuis des mois.
22:59 Envoyer quasiment une lettre d'adieu avant son suicide.
23:01 Je serais proviseur ou je serais professeur,
23:03 ça m'empêcherait quand même de dormir la nuit.
23:05 Donc un, il y a un grave manquement,
23:07 c'est celui au plus élémentaire de ce qui fait la civilité
23:11 et le principe même de civilisation,
23:12 c'est-à-dire le principe de responsabilité.
23:14 On est quand même responsables les uns des autres
23:17 quand on travaille ensemble,
23:18 quand on est dans un système éducatif.
23:20 Donc on a quand même là des adultes
23:21 qui se sentent absolument pas responsables.
23:24 On dit long quand même sur la déliquescence
23:26 de l'éducation nationale.
23:28 Et vous avez un proviseur, pareillement,
23:29 qui n'a pas de conscience, qui n'a pas idée.
23:31 Alors peut-être lui-même est-il père de famille,
23:34 d'ailleurs je ne sais pas,
23:35 mais pas idée de se dire cet enfant peut se foutre en l'air.
23:38 L'histoire de la bagarre, vous avez entendu ce qui s'est passé.
23:40 Oui, en plus.
23:40 Une bagarre qui éclate entre Lindsay et ses harceleuses
23:43 à l'extérieur de l'établissement.
23:46 Le beau-père de Lindsay,
23:47 puisqu'elle a perdu son papa très jeune,
23:48 c'est son beau-père qui est avec elle
23:50 et qui est obligé d'intervenir dans cette bagarre,
23:52 de faire lui-même la séparation entre les différentes parties,
23:55 parce que le proviseur, qui est interpellé,
23:58 à qui on dit "il y a une bagarre, regardez, ma fille est incédite",
24:01 ça se passe en dehors de l'établissement,
24:02 ça ne me regarde pas.
24:03 C'est ponce-pilates, je me lave les mains.
24:05 Exactement.
24:06 Je ne suis plus responsable, je n'ai pas de conscience,
24:08 je ne juge pas de ce qui est bien, de ce qui est mal,
24:10 de ce que je dois faire tout simplement en tant qu'adulte
24:13 pour enrayer, pardonnez-moi, ça va paraître ringard,
24:15 mais on n'en parle pas mal en ce moment,
24:17 un vrai processus de décivilisation.
24:19 Parce qu'il faut aussi s'interroger sur
24:21 pourquoi cette multiplication des profils de harceleurs.
24:24 Vous avez vu ce qu'ils envoient comme message,
24:26 mais c'est d'une violence, c'est d'une méchanceté.
24:28 Alors ça a toujours existé, la méchanceté entre enfants,
24:31 mais là c'est décuplé par les réseaux sociaux,
24:33 par le principe éducatif de base.
24:35 Et puis ce phénomène de meute que rappelait Kévin il y a un instant,
24:37 c'est ça aussi, ça se fait en meute.
24:40 Ce sont des enfants ou des adolescents qui n'ont plus de limite.
24:44 Ils n'ont pas de limite à la maison,
24:45 ils n'ont plus de limite dans le système éducatif
24:47 et le proviseur ne leur fait pas de limite.
24:48 Pourquoi les parents ne jouent plus ce rôle selon vous ?
24:50 Pourquoi les parents ne posent pas ces limites ?
24:52 Pourquoi il n'y a pas de figure parentale ?
24:55 Parce que basiquement, il n'y a plus d'éducation civilisée.
25:00 C'est-à-dire que tu...
25:01 Mais là on m'a dit des concepts en faisant des généralités,
25:03 mais je ne veux pas croire...
25:05 Mais attendez, moi j'ai des enfants,
25:06 si mon fils envoie des horreurs sur le téléphone,
25:09 ou s'il se met à fracasser un enfant dans la cour de récréation,
25:12 vous ne pensez pas que je vais me sentir responsable
25:14 et que je vais le punir et que je vais mettre en place ce qu'il faut
25:16 pour qu'il ne recommence pas ?
25:18 - Pas très. - Ben voilà.
25:19 - Ces phénomènes de harcèlement,
25:22 on l'a tous vécu d'une manière ou d'une autre.
25:24 C'est-à-dire qu'on l'a vu, on l'a subi plus ou moins.
25:26 Auparavant, dans les écoles, ça a toujours existé, malheureusement.
25:29 - Pas à ce niveau-là. - Non mais attendez.
25:31 Alors moi je l'ai vu, vous avez sans doute vu au primaire, au collège, etc.
25:35 On l'a vu.
25:36 Non, ce qui a changé, c'est qu'aujourd'hui,
25:39 il y a une accélération.
25:40 Une accélération parce qu'il y a évidemment
25:43 les moyens de communication qui sont beaucoup plus forts.
25:46 Et ça se poursuit en dehors de l'école, sur les réseaux sociaux.
25:50 Et là, il n'y a plus de limites.
25:51 Dans une société où on a une perte totale de repères.
25:54 Vous le disiez, que faire par rapport aux parents ?
25:56 Il y a une perte de repères, incontestablement.
25:58 Et il y a des familles qui ne maîtrisent plus,
26:01 parce que moi j'ai entendu des témoignages,
26:03 de familles qui elles-mêmes ne maîtrisent plus leurs enfants
26:06 qui sont collégiens.
26:07 Il y a des histoires où on descend même à l'âge de 6, 10 ans.
26:11 Le petit Maël, souvenez-vous.
26:12 - Mais moi j'ai plus de... Pardonnez-moi,
26:14 mais j'ai plus de facilité à expliquer qu'un enfant de 6 ans
26:19 soit méchant plutôt qu'une mère de famille qui dise...
26:22 - Non mais... - ...ce qu'elle est la phrase de...
26:25 Un accident évite d'arriver.
26:26 Une mère de famille envoie un accident...
26:28 - Non mais ce que je veux dire par là,
26:29 c'est que vous voyez, ça va très très vite.
26:30 C'est-à-dire que quand...
26:31 En primaire, il y a le...
26:32 Je ne sais pas si vous vous souvenez,
26:33 c'était le petit Maël qui avait vécu un calvaire.
26:36 - On va en parler de son père dans un instant.
26:36 - Voilà, c'est ça.
26:37 Qui avait vécu ce calvaire il y a de ça quelques mois.
26:40 Il y avait déjà eu une première réaction de Papeña.
26:43 - Et ça continue.
26:44 - Justement, on doit marquer une pause,
26:46 mais on va poursuivre encore quelques instants ce débat
26:48 dans un instant puisqu'on va lire les propos de Papeña
26:51 hier qui souhaite inviter les parents de l'INSEE.
26:53 Enfin, il va les inviter au ministère de l'Éducation
26:56 après les avoir ignorés pendant tant de temps.
26:58 Et puis, on comprendra que ce n'est pas un cas isolé.
27:00 C'est de façon de cas, le ministère de l'Éducation nationale
27:03 et l'Éducation nationale de détourner le regard,
27:05 puisqu'en effet, Maël, son papa témoigne encore chez nous
27:08 aujourd'hui pour rappeler que le suivi de l'Éducation nationale
27:12 sur son fils était nul, zéro.
27:14 La pub à tout de suite.
27:15 On le rappelle des principaux titres de l'actualité.
27:22 Isabelle Pibulot se retrouve pour l'heure des pros de la deuxième partie.
27:25 Fusillade à trappe dans les Yvelines.
27:30 Âgés d'une vingtaine d'années, quatre hommes ont été blessés par balle,
27:33 dont l'un grièvement.
27:34 La nuit dernière, deux individus ont tiré sept coups de feu
27:37 avec une arme de poing avant de prendre la fuite en scooter
27:41 sans être identifiés.
27:42 Compte tenu du secteur, l'hypothèse d'un règlement de compte
27:45 lié au trafic de stupéfiants n'est pas écartée.
27:49 Découverte macabre dans l'Essone, un corps a été trouvé
27:52 par un promeneur dans la forêt de Sénard,
27:55 décédé depuis plusieurs jours.
27:56 Il s'agit d'un homme de 43 ans, originaire du Bangladesh
28:00 et en situation irrégulière.
28:02 L'autopsie a révélé de nombreux traumatismes crâniens et thoraciques.
28:06 Une enquête a été ouverte pour meurtre
28:08 et confier à la police judiciaire de Versailles.
28:11 L'éruption des violences au Sénégal inquiète.
28:14 Après la France, le secrétaire général de l'ONU
28:17 appelle au calme et à la retenue.
28:19 Au moins neuf personnes ont été tuées lors de manifestations.
28:22 Des heurts ont éclaté jeudi après la condamnation
28:25 à deux ans de prison ferme d'Ousmane Sonko.
28:27 L'opposant au président Macky Sall était accusé de viol
28:30 depuis février 2021.
28:32 Il a été condamné pour avoir poussé une jeune femme à la débauche.
28:37 - Véronique Jacquier, Patrick Roche et Kevin Bossuet-Frédéric Durand
28:41 m'accompagnent toujours pour l'heure des pro 2.
28:44 On poursuit la discussion autour de cette terrible affaire.
28:47 La famille de Lindsay qui a annoncé hier déposer plainte
28:51 pour non-assistance à personne au péril.
28:52 Des plaintes qui visent le rectorat, Facebook, Instagram,
28:55 la direction du collège, l'académie de Lille,
28:57 des policiers en charge de l'enquête.
29:00 Au centre des discussions depuis quelques jours,
29:01 également la non-assistance, le regard tourné de l'éducation nationale
29:06 et de son personnage principal, le ministre Papendiai
29:10 qui a daigné réagir une première fois hier chez nos confrères de BFM.
29:15 Il disait qu'il s'agit d'un échec collectif.
29:17 Allez dire ça à la famille de Lindsay, déjà un échec collectif.
29:20 Alors ils ont tout fait pour alerter.
29:23 Je suis le dossier personnellement.
29:24 Nous allons renforcer la cellule qui travaille sur le harcèlement.
29:27 Je souhaite inviter les parents de Lindsay au ministère de l'éducation nationale.
29:32 Ça se passera le 5 juin, comme l'a précisé à Pascal Praud ce matin,
29:35 l'avocat, donc maître Debussy, son avocat de la famille de Lindsay.
29:39 Elle m'a appelé, elle m'a confirmé que M. Papendiai,
29:42 le ministre de l'éducation nationale, acceptait,
29:45 lui proposait de nous recevoir le 5 juin au ministère
29:49 pour faire un point sur la situation.
29:51 Bon, ce n'est pas trop tôt, mais mieux vaut tard que jamais.
29:54 Ce qui est invraisemblable, c'est que le 26 mai, je crois,
29:58 presque deux semaines après la mort de Lindsay,
30:01 il remettait des prix à des lauréats, des collégiens,
30:05 par rapport à un prix de lutte contre le harcèlement.
30:07 Donc d'un côté, il y a ces démarches qui sont faites.
30:10 De notre côté, il ne va pas prendre l'appel de passer un coup de fil à la famille,
30:13 de se déplacer.
30:14 Il va attendre trois semaines qu'on organise la conférence de presse
30:17 pour rentrer en contact.
30:18 Et pour bien comprendre ce que l'on décrit,
30:20 on parlait du père de Maël, ce jeune enfant qui lui aussi
30:23 a fait l'actualité à ses dépens, malheureusement, ces dernières semaines,
30:26 parce qu'il était harcelé.
30:27 Et finalement, après des mois et des mois, il a obtenu un gain de cause.
30:30 Il est resté dans son collège et son harcèleur a été transféré ailleurs.
30:32 Mais le père de Maël a témoigné tout à l'heure dans "Punchline"
30:34 avec Eliott Deval et il a rappelé l'Education nationale.
30:37 Non, à aucun moment, ils n'ont été là pour nous.
30:40 Et il parle évidemment aussi du ministre.
30:42 Écoutez-le.
30:43 Malheureusement, je ne crois même pas en ses paroles,
30:45 qu'il a tenté de les joindre parce que moi, il a mon numéro.
30:49 Il y a des journalistes qui lui ont donné par deux fois.
30:51 Il y a une chaîne de radio qui l'a carrément eu en personne.
30:56 J'attends toujours son coup de téléphone.
30:57 Actuellement, je ne saurais même pas quoi lui dire parce que je suis dégoûté.
31:02 On est dégoûté.
31:03 Je pense que toute la France est dégoûtée de tout ce qui se passe actuellement.
31:08 Depuis le décès de Lindsay, on apprend qu'il y a des autocats dans le collège.
31:15 On apprend…
31:21 C'est une honte.
31:22 C'est une honte ce qui se passe en France.
31:24 On emmène nos enfants.
31:26 On pense qu'ils sont en sécurité dans une école qui est fermée à clé.
31:30 Les portails sont fermés à clé, mais ils ne sont pas du tout en sécurité.
31:33 – Les élites d'éducation. – C'est une honte.
31:34 Vous dites ?
31:35 J'allais arriver Frédéric, mais je vois que Kevin est remonté.
31:40 C'est une honte.
31:41 Je reprends les mots du père de Maël.
31:43 Franchement, le bilan du ministre de l'éducation, il commence à devenir difficile à défendre.
31:46 – Non mais je comprends la douleur de ce papa.
31:49 Évidemment, il n'y a rien à répondre à cela,
31:52 mais l'éducation nationale fait quand même des choses
31:55 pour lutter contre le harcèlement sur le terrain.
31:58 Il y a des équipes qui sont mobilisées.
32:00 Par exemple, il y a une méthode qui existe, qui est la méthode Picasse,
32:03 qui permet d'en finir avec 80% des problèmes de harcèlement.
32:08 – Je vois bien Kevin.
32:09 Quand vous savez qu'il y a 800 000 enfants par an qui sont harcelés,
32:13 quand vous savez qu'il y a des gamines de 13 ans qui se suicident,
32:15 arrêtez de me dire que…
32:17 – Je suis d'accord avec vous, Julien, ça ne peut pas être une caricaturale.
32:21 Il y a un travail qui est fait quand même.
32:23 – Il convient d'équilibrer les choses, c'est-à-dire qu'effectivement,
32:25 il y a une sensibilisation qui est faite.
32:27 Moi, je le vois au collège où vont mes enfants,
32:29 où il y a des bracelets anti-harcèlement, etc.
32:31 Ça ne fait pas tout, parce que le problème est extrêmement complexe en réalité,
32:35 et personne, ni ce ministre actuel, ni ceux qui viendront et ceux devant,
32:38 ne vont le régler d'un coup de baguette magique.
32:40 Par contre, moi, ce qui me choque dans cette histoire,
32:42 c'est qu'en règle générale, il s'agit d'élèves qui justement
32:45 se recrocovillent un peu, n'en parlent pas aux parents
32:47 parce qu'ils ont honte, etc.
32:49 Et là, c'est vraiment surprenant, parce que moi, je veux bien
32:51 qu'on mette en accusation le système dans son entier,
32:53 mais il me semble que si les comportements du principal,
32:57 tels qu'ils nous sont décrits par l'avocat de la famille,
32:59 moi, je n'ai pas de preuves de ce qu'il avance,
33:01 mais il y a une faute professionnelle lourde en l'espèce.
33:04 Donc au-delà, je veux dire, il y a le système, c'est une chose,
33:07 c'est très difficile, mais là, il y a une autre…
33:10 - C'est une mentalité globale, ce pas de vague dont on parle régulièrement,
33:13 cette façon de mettre la poussière sous le tapis.
33:15 - Et ensuite, je pense qu'on a quand même de moins en moins
33:18 de psychologues scolaires.
33:20 Il faut aussi se le dire, c'est que le psychologue est la personne
33:23 qui peut parler de façon à peu près détachée et assez neutre
33:26 avec l'élève, lui donner des conseils, etc.
33:29 Et puis après, j'ai fini par ça, pour moi, l'école,
33:33 c'est fait pour l'instruction, ce n'est pas fait pour l'éducation.
33:36 Voilà, même si on appelle ça l'éducation.
33:38 - Et on revient aux parents.
33:40 - C'est les parents qui doivent éduquer leurs enfants.
33:42 - Allez, tout dernier mot là-dessus, parce qu'on a encore
33:44 beaucoup de choses à traiter, Véronique.
33:45 - Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous, mais il y a un angle mort
33:47 et qui est quand même un angle tabou, et l'éducation nationale,
33:49 à mon avis, devrait s'en emparer, parce que renforcer les cellules
33:52 de harcèlement, vous allez voir que ça ne va pas changer la vie
33:55 des enfants harcelés, malheureusement.
33:56 C'est quand même de vrai, pour que le téléphone portable
34:00 ait moins d'emprise sur la sociabilité et le cerveau des enfants.
34:04 C'est absolument…
34:04 - Et puis surtout, peut-être, penser des structures
34:07 pour mettre ces enfants harceleurs, parce que les mettre
34:10 dans un autre collège, c'est déporter le problème aussi.
34:12 - Je vous le souviens, 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ans,
34:14 ils sont très fragiles, ça reste encore des gros bébés.
34:17 - C'est vrai.
34:18 - Et ils sont totalement influencés par ce qu'ils lisent,
34:21 par ce qu'ils envoient, par la façon dont on entre dans leur vie,
34:25 dont ils entrent dans la vie des autres.
34:27 Et ça, c'est terrifiant.
34:29 Et d'ailleurs, si vous voulez qu'ils bossent bien à l'école,
34:30 il faut qu'ils aient le moins possible un téléphone portable
34:34 entre les mains.
34:34 - Et c'est un vrai sujet dont devrait s'emparer l'Education nationale.
34:37 - Le harcèlement, c'est une question compliquée.
34:39 Et moi, j'ai déjà traité des affaires d'harcèlement
34:42 et on se rend compte que souvent, les harceleurs
34:44 sont d'anciens élèves harcelés.
34:46 C'est hyper compliqué.
34:48 Et l'Education nationale fait des choses, je vous assure,
34:50 le programme phare est déployé dans presque beaucoup d'établissements
34:55 et ça fonctionne.
34:56 - C'est pour ça, Kévin, que le transfert d'un enfant harceleur
34:58 à un autre lycée, c'est aussi peut-être créer la situation
35:01 où lui, il va venir harceler à son tour et que l'on ne règle pas
35:04 le fond des problèmes.
35:05 - L'éducation aussi, c'est un droit fondamental.
35:07 - Et c'est quelque chose que je répète à chaque fois qu'on parle
35:10 de à quel point les réseaux sociaux et les téléphones
35:12 peuvent être nocifs.
35:13 Et c'est vrai que c'est quelque chose qui m'a marqué.
35:16 Tous les professionnels de la Silicon Valley,
35:19 qui est donc cette région des États-Unis
35:20 où toutes les nouvelles technologies,
35:22 tous les enfants de la Silicon Valley n'ont pas de téléphone
35:26 parce que les parents ont peut-être encore plus conscience
35:28 que tous les autres à quel point ça peut être nocif.
35:31 Dans la Silicon Valley, dans les écoles, il n'y a pas de téléphone.
35:33 - Ça a terriblement fragilisé la frontière entre le réel et le virtuel.
35:36 C'est-à-dire qu'on fait quasiment plus la différence.
35:38 Ça, c'est effrayant.
35:39 - On avance.
35:40 C'est dans quatre jours, quatre jours avant le 6 juin.
35:43 Les syndicats espèrent une grande grève,
35:45 une grande mobilisation le 6 juin, mardi,
35:47 donc dans tout le pays, contre la réforme des retraites.
35:50 Alors que le feuilleton législatif n'en finit pas.
35:52 Cette semaine, le texte du groupe Lyot, visant à broger le départ
35:55 à 64 ans, a été supprimé par la Commission des Affaires Sociales.
35:58 Sous les hurlements de la NUPES, on s'en souvient tous.
36:00 À quoi s'attendre mardi donc ?
36:02 Est-ce que la contestation a été relancée par ce nouvel épisode ?
36:05 Les précisions d'Amaury Bucault.
36:07 - Pour cette 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
36:12 qui se tiendra le 6 juin prochain,
36:13 400 000 à 600 000 manifestants sont attendus.
36:16 Ce sont les chiffres des renseignements territoriaux
36:19 que CNews a pu se procurer.
36:21 250 actions, que ce soit des cortèges statiques ou mobiles,
36:25 devraient avoir lieu sur le territoire national.
36:27 Et puis à Paris, les autorités s'attendent à 40 000 à 70 000 manifestants
36:32 parmi lesquels environ 1 000 éléments à risque.
36:35 Ces chiffres tournent plus aux alentours de 3 000,
36:37 par exemple pour Rennes ou encore pour Montpellier.
36:40 On s'attend à 5 000 manifestants.
36:42 Alors, les renseignements territoriaux notent plusieurs choses.
36:44 D'abord, que l'ultragauche pourrait être très mobilisée,
36:48 puisque cette journée de mobilisation coïncide avec les 10 ans de la mort
36:51 du militant d'ultragauche Clément Méric,
36:54 qui avait été tué le 5 juin 2013 à Paris.
36:57 Et puis, on peut se demander si ce n'est pas la fin de l'intersyndicale,
37:02 ou la fin prochaine, puisque les policiers notent que cette journée,
37:07 je les cite, nationale d'action, fera l'objet d'une attention particulière
37:12 de la part des organisateurs qui pourraient diverger
37:15 sur les suites à donner au mouvement en cas d'échec de la participation.
37:19 Quelques mots là-dessus, Patrick Roger, après la semaine agitée des députés,
37:23 on peut s'attendre à une journée sous haute tension ?
37:25 Il y a même deux journées qui vont être assez cruciales la semaine prochaine.
37:28 Le 6, donc, avec cette manifestation,
37:31 de nouveau des casseroles dans la rue et puis des manifestants,
37:33 pour s'y opposer, des manifestants, bien sûr.
37:36 On voit les chiffres, 400 à 600 000.
37:39 Alors, est-ce que ce sera un barreau d'honneur, en quelque sorte,
37:42 dernier acte avant l'été et puis avant ce qui va se passer à l'Assemblée nationale
37:46 le 8 juin ou là, ça va être extrêmement tendu,
37:48 comme ça l'a été déjà cette semaine en commission des affaires sociales,
37:52 autour de la proposition de loi du groupe Lyoth,
37:56 pour abroger cette réforme des retraites.
37:58 Je pense que les plus contestataires vont mettre toutes les forces dans la bataille.
38:03 C'est pour ça que je pense que mardi, ça risque d'être quand même assez tendu.
38:09 Est-ce qu'il y aura...
38:10 En revanche, les grèves, l'ensemble des perturbations qu'il y avait il y a trois mois
38:16 ne sont plus là, véritablement.
38:18 Même si dans les sondages d'opinion...
38:20 Même dans le public de la contestation, la France n'a jamais été totalement à l'arrêt.
38:23 Non, elle n'a pas été à l'arrêt.
38:24 C'est la 14e journée de mobilisation, mardi.
38:26 Oui, c'est vrai.
38:28 À quoi bon ?
38:29 À quoi bon, Frédéric Durand ?
38:31 On peut retenir une grande...
38:32 Est-ce que ce n'est pas plié depuis un moment, déjà, tout ça ?
38:34 On peut retenir une grande leçon de ce début de deuxième quinquennat macroniste.
38:38 C'est qu'on a fait totalement taire les députés, totalement,
38:41 à coup de 49.3, de commission qui se permet d'abroger l'article premier
38:46 de la proposition de Lyoth,
38:47 ou une commission dans laquelle on change les gens au dernier moment, etc.
38:51 Et puis, on a fait taire le peuple,
38:53 parce qu'il y a eu deux propositions de référendum
38:56 qui ont été rejetées par le Conseil constitutionnel.
38:58 Alors, je ne vais pas refaire ici l'historique, mais enfin,
39:00 bon, c'est quand même assez extraordinaire.
39:03 Ces outils-là sont faits pour que le peuple ne puisse pas s'exprimer.
39:06 Donc, je pense qu'en ce sens, la Macronie est malade
39:09 d'un point de vue de la légitimité politique,
39:12 pas de la légitimité institutionnelle.
39:13 Moi, je ne remets jamais en question quelqu'un qui a été élu.
39:15 Il a été élu, il préside et c'est normal.
39:18 Mais je dirais que d'un point de vue de la légitimité politique
39:21 et du regard du peuple, la Macronie a du plomb dans l'aile.
39:24 Ce sondage, Véronique Jacquier,
39:27 quelle est votre attitude à l'égard de la mobilisation
39:29 contre la réforme des retraites ?
39:31 Ce sondage IFOP pour le JDD, 57% encore.
39:34 57% des Français continuent de soutenir quand même en majorité ce mouvement.
39:40 Qu'est-ce que ça vous dit ?
39:41 Que ça vous évoque ?
39:43 Je pense que la mobilisation de mardi est importante.
39:46 Vous voyez, moi, j'étais pour une réforme des retraites,
39:48 pas celle qui a été faite comme elle a été faite.
39:49 Mais elle est importante pour quoi ?
39:50 Mais elle est importante, je vais vous dire pourquoi.
39:52 Parce qu'une majorité de Français pense quand même qu'au-delà de la réforme,
39:56 on vit effectivement un déni de démocratie
39:58 et qu'il y a quand même la légitimité de la Macronie en jeu.
40:03 Donc je pense qu'il y aura du monde dans la rue.
40:04 D'ailleurs, les tiages, 400.000, 600.000...
40:06 Le problème, c'est que si on passe notre soirée à commenter
40:08 les vitrines cassées, les policiers pris à partie
40:12 et les Black Blocs qui saccagent tout...
40:15 C'est terrible pour les syndicats, parce que le message est noyé.
40:18 Est-ce que c'est un barreau d'honneur ?
40:19 Oui et non, parce que je pense que le gouvernement est dans l'erreur politique
40:23 quand il ne va pas discuter avec les syndicats,
40:26 quand il y a un déni de démocratie sur l'utilisation du référendum,
40:30 quand justement, on l'a vu cette semaine par rapport à l'article 40
40:34 et le psychodrame à l'Assemblée, ça ne se joue pas face aux députés.
40:39 Il y a quand même un déni.
40:41 On a le sentiment que la Macronie vraiment neutralise en permanence
40:44 le pouvoir du Parlement.
40:45 Donc bon, où est-ce que ça s'exprime ?
40:47 Dans la rue, avec des gens qui disent "vous ne nous entendez pas,
40:50 on va vous le faire payer d'une façon ou d'une autre".
40:52 Et je pense que les gens ont compris qu'ils allaient le faire payer sur le long terme.
40:56 Alors en revanche, les tiages...
40:59 Laissez-moi terminer.
41:00 Les tiages pour mardi, entre 400 000 et 600 000, c'est pas mal,
41:04 parce qu'on n'en est pas à la première manifestation.
41:06 En règle générale, au bout de la 10e, 11e, on en est à 200 000,
41:09 on sait que c'est bientôt l'été.
41:11 Là, s'il y a entre 400 et 600 000 personnes dans la rue,
41:14 ça veut vraiment dire quelque chose.
41:16 Ça reste des prévisions et on vérifiera tout ça évidemment sur ces news
41:21 toute la journée de mardi avec nos équipes qui sont évidemment sur le terrain.
41:25 On vivra tout cela ensemble.
41:27 Tout autre sujet avant de se saluer.
41:30 Dans un sondage IFOP pour Sud Radio, tiens, chez vous, cher Patrick,
41:34 publié aujourd'hui, 73% des Français rejettent l'idée de remplacer
41:40 les jours fériés liés aux fêtes chrétiennes de l'actuel calendrier
41:43 par d'autres en référence religieuse ou laïque.
41:47 On rappelle que c'est le maire de Grenoble, Éric Piolle,
41:49 qui propose de revoir notre calendrier pour en faire un calendrier laïque.
41:52 À la question, seriez-vous favorable à la suppression des jours de fête
41:55 qui font référence aux fêtes religieuses dans le calendrier républicain,
41:58 73% des Français ne sont pas favorables.
42:02 Donc 27% sont pour, tout de même.
42:05 Ce qui est intéressant, c'est toujours de regarder la tendance politique
42:07 en fonction de votre appartenance politique ou de votre tendance.
42:12 En gros, plus on est à gauche, plus on est pour.
42:16 Avec, vous voyez, ce chiffre qui grimpe jusqu'à 53%
42:20 pour les partisans d'Europe Écologie Les Verts.
42:23 La vérité, Patrick, c'est qu'à part les électeurs d'Europe Écologie Les Verts,
42:25 les Français sont quand même bien loin de ces considérations.
42:28 Oui, c'est vrai. Mais en revanche, Éric Piolle,
42:31 lui, puisqu'il est dans le viseur 2027, c'est incontestable,
42:36 il a vu juste... - Éric Piolle est dans le viseur 2027 ?
42:38 Bien sûr, bien sûr. Il a déjà été candidat.
42:41 Souvenez-vous, il était candidat, même s'il n'a pas été retenu
42:44 pour la dernière élection au président, pour la primaire.
42:47 Donc il était candidat. Il voulait être...
42:49 Et là, il est dans le viseur 2027.
42:51 Il se dit qu'il y a la possibilité.
42:53 Et quand on regarde ce sondage, ben oui, 53%.
42:57 Donc ça veut dire qu'il a vu juste à travers les militants
43:00 et les membres d'Europe Écologie Les Verts,
43:02 qui seraient plutôt pour une refonte de ce calendrier.
43:05 Ce qui est notable aussi, c'est que, on le voit,
43:08 ce sont les partis les plus conservateurs,
43:10 c'est-à-dire les Républicains, à 93% qui sont opposés.
43:14 Et l'ensemble, en fait, le Rassemblement National
43:19 qui vient derrière et puis ensuite Renaissance.
43:21 Vous dites qu'il a vu juste ?
43:22 Juste par rapport à ses troupes.
43:24 Non mais il a vu juste pour une primaire.
43:26 Il n'a pas vu juste pour une élection ?
43:27 Ah ben non, c'est certain.
43:29 Non mais...
43:32 Je rappelle à nos téléspectateurs pour être bien stressé.
43:34 L'idée, c'est donc de remplacer Pâques, L'Ascension, Noël,
43:36 quelque sèche, par des fêtes laïques comme le jour de la Révolution,
43:40 de l'abolition de l'esclavage, le combat pour le droit des femmes
43:43 ou des personnes LGBT.
43:44 Ce qui est intéressant de noter,
43:47 c'est que les Français sont attachés à nos fêtes chrétiennes.
43:50 Pour les Français, l'identité française
43:53 est d'abord et avant tout chrétienne.
43:55 Regardez, la France, c'est un blanc manteau d'église.
43:59 La France, historiquement, c'est la rencontre
44:02 entre un roi et le christianisme.
44:04 Et je peux vous dire que les Français en ont marre
44:07 qu'on remette en cause leur identité.
44:09 Les Français veulent des crèches dans les mairies.
44:12 Les Français en ont marre qu'on ne puisse pas parler de vacances.
44:17 Devant les mairies, ils veulent qu'on conserve notre patrimoine religieux.
44:21 Et quand vous voyez qu'on n'appelle plus Marché de Noël,
44:23 mais Marché d'hiver, c'est juste une hérésie.
44:26 Et dernière chose que j'aimerais dire,
44:27 c'est citer une phrase de Philippe de Villiers.
44:32 Il dit une phrase qui pour moi est évocatrice.
44:35 Les laïcas ont fait le vide et les islamistes le remplissent.
44:39 Si nous voulons lutter contre l'islam politique,
44:42 il faut être fier de notre identité et de nos frères.
44:46 - Il s'agit d'un endroit où les islamistes
44:48 ont le moins fait de la journée.
44:50 - Attendez, on peut être parfaitement laïque
44:53 et défendre les fêtes chrétiennes
44:55 telles qu'elles sont sur le Calanouilli.
44:58 Il n'y a absolument aucun problème.
45:00 - Je parlais des laïcars.
45:02 - Ils sont ultra minoritaires.
45:05 - Ils ont un degré de nuisance essentiel dans notre pays.
45:09 - Les Français sont attachés à la tradition
45:12 et à ces fêtes traditionnelles d'une immense majorité.
45:16 Je suis d'accord avec ça.
45:18 Je trouve que ce n'est pas une république.
45:21 Le clivage n'est plus là.
45:23 - J'ai une question à Véronique Jacquet.
45:26 On ne va pas tous vous mettre d'accord sur ce sujet.
45:30 Je voudrais dériver une question à Véronique Jacquet.
45:34 Savez-vous à quand remonte la dernière visite d'un pape
45:38 dans la ville de Marseille?
45:41 - Je pense que c'est très vieux.
45:44 - Au Moyen-Âge.
45:46 - Au moins 300 ans.
45:48 - Vous êtes en dessous.
45:50 Ça date de 1533.
45:52 C'était la venue de Jules de Médicis,
45:55 l'oncle de Catherine de Médicis,
45:58 et le pape connu sous le nom de Clément VII.
46:02 Ces 490 ans vont être désormais oubliés.
46:06 Le pape François va venir tenir une messe
46:10 au stade Vélodrome de Marseille.
46:13 - C'était déjà dans les tuyaux.
46:16 - C'est officiel.
46:18 Benoît Payens en est félicité.
46:21 Le pape François célébrera la messe
46:24 au coeur du stade Vélodrome le samedi 23 septembre 2023.
46:27 - C'est un honneur pour notre ville
46:30 d'accueillir le pape pour les rencontres méditerranéennes.
46:33 - C'est un événement historique.
46:36 - Il ne vient qu'un jour en France.
46:39 Il était passé à la Sauvette à Strasbourg
46:42 il y a 2-3 ans.
46:44 On aimerait un pape qui fasse comme Jean-Paul II
46:47 et Benoît XVI qui viennent plusieurs jours.
46:50 Le pape François s'était rendu à Strasbourg en 2014.
46:53 - Il a dit qu'il viendrait à Marseille
46:56 pour se réunir avec les Français.
46:59 - Le peuple marseillais est un peuple à part.
47:02 - C'est la fin.
47:05 - Les Français sont attachés à leur identité chrétienne
47:08 mais ils sont grés à l'Eglise catholique
47:11 de ne pas les forcer à aller à la messe.
47:14 - Olivier Benquemoun,
47:17 vous l'homme de culture.
47:20 J'en profite pour rendre hommage
47:23 à Philippe Pozzo di Borgio
47:26 qui avait inspiré le film "Intouchables".
47:29 Il est décédé à l'âge de 72 ans.
47:32 Il a inspiré ce fameux film.
47:35 Le duo Toledano-Lacage
47:38 a tweeté son émotion.
47:41 Tout comme Omar Sy qui a été propulsé
47:44 par ce rôle d'intouchables.
47:47 Intouchables a jamais dans nos cœurs.
47:50 - Il y a des Français qui connaissent
47:53 une bonne partie de l'histoire de ce monsieur.
47:56 - Comme vous êtes le seul en avoir parlé,
47:59 on remet à l'antenne
48:02 ce qu'on remettra à l'antenne aussi.
48:05 C'est une autre polémique
48:08 dont vous n'avez pas parlé ce soir.
48:11 Les balles de Roland-Garros.
48:14 - Oui, j'avais entendu Benoît Péal qui s'en était plein.
48:17 - Ce n'est pas les balles, Olivier.
48:20 Après 3 tours, il n'y a plus un Français.
48:23 - Le problème, c'est les balles.
48:26 Ce matin, Jacques Vendreau était à Roland-Garros.
48:29 C'est assez drôle.
48:32 - Les balles, c'est les mêmes pour tout le monde.
48:35 - Non, pas pour Benoît Péal.
48:38 - Merci, Olivier.
48:41 Je remercie Laurent Capra
48:44 et les autres journalistes.
48:47 Vous pouvez retrouver comme toutes les émissions
48:50 sur cnews.fr.
48:53 Merci aux invités.
48:56 A très vite.
48:59 poursuivre sur CNews.