• il y a 2 ans
Quand Netflix met en scène le plus grand escroc de l’histoire de la finance américaine, cela donne quoi ? Une série-réalité ou une tentative de camouflage ? L’escroquerie porte sur 64 milliards de dollars sans qu’aucun organisme de contrôle n’ait vu quelque chose : Bernard Madoff est-il un génie de l’arnaque ou était-il protégé ? Réponses avec Pierre Jovanovic qui décrypte le vrai du faux pour ce retentissant épisode de "Tueurs en Séries".
Transcription
00:00 En six ans de pouvoir, Emmanuel Macron a littéralement cramé la caisse.
00:04 Après le Covid et sa politique aussi liberticide qu'exorbitante,
00:07 vous payez à présent cash l'incurie de nos dirigeants dans le secteur énergétique.
00:12 Les amis d'Emmanuel Macron ont fait entrer la France dans un marché européen
00:16 pour détruire notre compétitivité.
00:18 Ils vous ont fait ensuite payer des éoliennes polluantes
00:21 et fabriquées en Chine pour fournir à peine 6% de notre énergie.
00:26 Et cerise sur le gâteau,
00:27 ces fous de Bruxelles ont ensuite édicté des sanctions délirantes
00:32 contre les énergies russes sans résultat pour la paix,
00:34 mais en nous privant de gaz et donc d'électricité à prix abordable.
00:38 Toutes hontes bues, ces "lumières" ont ensuite menacé les Français
00:42 de coupure d'électricité s'ils ne faisaient pas preuve de sobriété énergétique.
00:47 Et pour couronner le tout, alors que le pays sombre,
00:50 le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a trouvé le temps de publier un roman.
00:54 Au relan pornographique, le tout salué par la presse du système à la botte du pouvoir.
00:58 Ils sont indécents.
01:00 Ils mentent.
01:01 Et ils se paient notre tête.
01:04 Avec ces pieds-micles toxiques, les artisans crèvent, les entreprises ferment,
01:07 et la facture d'électricité de TVL a quant à elle été multipliée par 6.
01:12 Cette clique met en péril notre survie.
01:15 Et ces liens que nous avons tissés depuis 10 ans ensemble,
01:19 grâce à son indépendance, grâce à vous,
01:21 TVL incarne pourtant l'alternative à l'information suffocante des médias du système.
01:27 En finançant TVL, vous participez activement au contre-pouvoir.
01:31 Alors aidez-nous, financez TVL et soyez acteurs du changement.
01:36 Je compte sur vous.
01:38 [Musique]
02:01 [Générique]
02:26 [Générique]
02:30 Bonjour, je suis avec Pierre Jovalovitch.
02:33 Bonjour Pierre.
02:34 Bonjour Arnaud.
02:35 Donc un spécialiste de la finance.
02:36 On rajoute quelque chose, un peu de promo ?
02:38 Ah ben la revue de presse internationale financière sur quotidien.com
02:42 Voilà, on rajoute le lien.
02:43 Jeuxmonobics.com, exactement.
02:44 Voilà, c'est bien.
02:45 Bon, on va parler aujourd'hui de Madoff.
02:47 C'est tout un programme.
02:49 Madoff sous-titré "Le monstre de la finance" par Netflix.
02:53 Donc c'est une série Netflix, une série documentaire.
02:56 En général, les séries documentaires sont plutôt pas mal faites.
02:59 Pardon, je trouve que les séries ont tendance à être très woke chez eux, etc.
03:04 Mais les séries documentaires et les films documentaires
03:06 sont en général de bonnes factures et sans trop de concessions.
03:10 On avait fait ensemble Epstein, ça avait très bien marché.
03:13 Vous pouvez la regarder, elle est toujours en actualité.
03:16 Elle est très bonne.
03:17 Alors il est sous-titré "L'histoire d'un sociopathe de la finance"
03:21 et Netflix ajoute "Le mal à l'état pur".
03:24 Est-ce que Netflix en fait un peu trop ?
03:26 Un petit peu, mais je trouve que l'affiche du film,
03:29 enfin de la série, est absolument remarquable.
03:31 C'est vrai que le serpent en forme de graphique, on va le voir derrière nous,
03:35 c'est sublimement fait.
03:38 Oui, il faut rendre hommage à Netflix, justement pour cette série
03:42 qui explique très bien, avec beaucoup de retard, il faut le dire,
03:47 avec quasiment 15 ans de retard,
03:50 mais il n'empêche qu'effectivement,
03:53 Madoff aujourd'hui, avec le recul,
03:56 c'est un miroir de ce qui se passe en ce moment
03:59 dans le milieu bancaire, dans le milieu financier,
04:02 notamment avec l'explosion du crédit suisse
04:06 qu'on avait annoncé nous ici en septembre de l'année dernière sur TVL,
04:10 l'explosion de toutes les banques américaines,
04:13 alors qu'on nous avait annoncé l'explosion de la Russie,
04:16 économique.
04:17 Résultat des courses, la Russie se prend très bien
04:19 et ça se passe plutôt aux Etats-Unis, en Occident,
04:24 et c'est du grand Madoff.
04:26 C'est-à-dire qu'en fait, ce qui est intéressant dans cette affaire,
04:29 de mon point de vue, c'est-à-dire que tout a été focalisé sur Madoff,
04:34 les médias ont tenté de le rendre responsable de tout,
04:38 alors qu'en fait, c'est un pondiste comme un autre,
04:44 on en a eu d'autres, on va le voir.
04:46 La série est intéressante et aujourd'hui,
04:50 on voit que nous sommes dans un système ponzi totalement gigantesque.
04:54 Mais totalement gigantesque !
04:56 Mais à une échelle, on l'a vu avec la chute du crédit suisse.
05:00 - Ça, on va le voir juste après.
05:02 On va parler du bonhomme d'abord, très court,
05:04 c'est un type pas très intéressant
05:06 et ce qui est à noter, c'est qu'il est très transparent.
05:09 On peut dire ça, il n'est pas spécialement brillant,
05:13 il n'a pas fait d'études du tout,
05:17 c'est quelqu'un qui dit avoir inventé le trading sur ordinateur.
05:22 - Il a été le premier à acheter les systèmes de trading,
05:27 enfin, je veux dire d'avoir les cours en temps réel,
05:29 de pouvoir acheter, vendre, etc.
05:32 Voilà, ça, il faut le reconnaître,
05:34 il est devenu l'un des patrons du Nasdaq,
05:36 ce qui n'est quand même pas rien.
05:37 Donc ça veut dire qu'il était validé depuis toutes ces années par ses pairs,
05:41 comme on dit.
05:43 Il n'empêche qu'il menait effectivement une double vie
05:46 et du point de vue, c'est très intéressant,
05:50 vous disiez tout à l'heure qu'il était bipolaire,
05:52 j'avais oublié ce détail,
05:54 mais on peut être effectivement bipolaire quand vous…
05:56 - Ben moi, Netflix dit qu'il est bipolaire, moi je ne sais pas.
05:59 - Oui, non mais je veux bien le croire,
06:01 parce que pendant 20 ans, vous menez une opération Ponzi
06:04 et vous ne pouvez le dire à personne,
06:06 donc vous avez dans votre tête,
06:07 vous savez que tout ce que vous faites est faux,
06:09 mais que le public, tout le monde, y compris votre famille,
06:12 pense que tout est vrai.
06:14 - C'est un Mozart de la pyramide de Ponzi,
06:16 on va rappeler en deux mots ce qu'est une pyramide de Ponzi.
06:19 - Alors Mozart, ce n'est peut-être pas le bon Wagner,
06:21 Rachmaninoff,
06:23 - Ah oui, du lourd, c'est ça.
06:25 - Ou alors pour ceux qui aiment le rock, Captain Beefheart,
06:27 oui je pense que ça…
06:29 - Du métal, peut-être pas.
06:32 - Ça colle au milieu, tout à fait, assez d'ici.
06:38 - D'accord, donc c'est le ACDC du Ponzi.
06:43 Alors allons-y, très rapidement, Ponzi qu'est-ce que c'est ?
06:46 Pour ceux qui ne savent pas.
06:48 - Alors Ponzi, ça vient d'un Italien qui était aux Etats-Unis,
06:52 et qui, de mémoire, je crois que c'était sur des timbres à l'époque,
06:57 ils vendaient des timbres postes,
06:59 des timbres postes qui augmentaient en valeur et ainsi de suite,
07:03 et donc en fait, il n'achetait jamais les timbres,
07:06 il prenait l'argent des gens,
07:08 et puis il rémunérait les gens précédents avec l'argent des nouveaux.
07:11 - C'est ça.
07:12 - Voilà bon, c'est un système…
07:14 - Il y avait des petites pyramides de Ponzi qui tournaient dans les années 70,
07:18 mais vraiment des petits trucs,
07:20 on recevait une lettre, et puis il était marqué,
07:23 voilà, voici une lettre,
07:25 il faut même mettre avec cette lettre 10 francs,
07:28 et puis si vous mettez 10 francs et que vous envoyez à 10 personnes,
07:31 vous recevrez tant de gens,
07:33 et bien si vous ne renvoyez pas la lettre avec 10 francs à 10 personnes,
07:38 alors vous allez se sombrer dans la folie, devenir fou,
07:42 et puis être malade, être mangé par un chien, enfin tout ça.
07:47 Bon c'est un peu ça la pyramide de Ponzi,
07:49 c'est-à-dire qu'en réalité, si je l'explique assez bien,
07:53 on met de l'argent, les nouveaux entrants payent les rentes des anciens entrants.
07:58 - Voilà, il y a un système Ponzi qui est normal,
08:01 Tupperware,
08:03 - Tupperware, oui, d'accord.
08:05 - Voilà, aujourd'hui qui est en train de faire faillite, les pauvres,
08:08 mais enfin bon, c'était pas une escroquerie Tupperware,
08:10 c'était des vrais produits.
08:12 La différence entre Madoff,
08:14 c'est que lui, et c'est ce que les enquêteurs ont découvert,
08:18 c'est qu'en fait, pendant 20 ans, il n'a jamais acheté une seule action.
08:21 - C'est ça, voilà.
08:22 - C'est tout à fait incroyable.
08:23 - Alors c'est là où on...
08:24 - Il n'a jamais acheté une seule action.
08:25 - Une seule action.
08:26 - Non mais attendez, je sais, Arnaud, je ne sais pas si vous réalisez,
08:29 - Bien sûr.
08:30 - L'énergie, le savoir-faire à déployer en termes de comptabilité, d'écriture,
08:35 juste pour... c'est encore pire que si vous achetiez les actions en fait.
08:40 - Et ça c'est justement le point suivant.
08:42 Vous allez nous expliquer, c'est une merveilleuse mécanique qu'il a mis en route,
08:46 - Oui.
08:47 - Il y a un 19ème étage dans un immeuble, et un 17ème étage,
08:51 un 19ème étage qui est rutilant, qui est beau, où on reçoit les clients, etc.
08:58 et un 17ème qui est occulte, avec des comptabilités privées,
09:02 et c'est là qu'officie une société de conseil.
09:06 Alors, est-ce que vous nous décrivez un petit peu le processus ?
09:10 - Alors, tout à fait.
09:12 Oui, vous pouvez le faire, parce qu'il y a deux processus,
09:15 et c'est quasiment deux équipes qui ne se rencontraient jamais.
09:17 - Jamais.
09:18 - On est d'accord.
09:19 - On est d'accord.
09:20 - C'est incroyable.
09:21 - Alors, ces enfants, ces fils travaillent au 19ème,
09:24 et ne sont pas au courant des activités délictuelles du 17ème étage.
09:31 - Alors que ceux qui sont au 17ème le savent tous parfaitement.
09:34 - Le savent tous parfaitement.
09:35 - On est d'accord.
09:36 - C'est ça, voilà.
09:37 - Voilà.
09:38 - Donc...
09:39 - Alors, ça implique des faux bordereaux,
09:41 qui sont imprimés sur des enceintes à picot,
09:44 vous savez, les enceintes avec les bandes et les perforées, là.
09:48 - Oui, c'est des anciennes imprimantes matricielles, avec...
09:51 - Alors qu'à l'époque, il y avait déjà du laser et de l'imprimante laser rapide.
09:57 Non, là, c'est vraiment de la matricielle,
09:59 avec des bordereaux qu'on envoie aux clients,
10:01 et puis les clients sont persuadés d'avoir acheté des actions,
10:05 fait des bénéfices, puisque les bordereaux le montrent.
10:10 Alors, tout ça est fabriqué au 17ème étage.
10:14 Il y a un informaticien un peu clé, là-bas.
10:17 Il n'y a que des gens médiocres, en fait.
10:19 - Tout à fait. - Tout à fait.
10:21 - Il ne paie que très cher. - Alors très, très cher.
10:23 - Son bras droit est un ancien pompiste.
10:27 C'est donc que des gens qu'il paie très cher pour s'assurer la fidélité.
10:32 - Et que le FBI a été obligé de recruter, parce qu'eux-mêmes ne comprenaient rien.
10:36 - Oui, c'est ça.
10:37 - Ils nous ont dit "on te promet que tu ne seras pas condamné,
10:41 mais là, tu nous aides à comprendre ce qui se passe
10:44 et à remonter toute la filière".
10:45 - C'est ça.
10:46 - Parce qu'ils étaient complètement perdus.
10:47 - Il y a un informaticien qui monte un clone, des clones,
10:50 de sites officiels de trading.
10:53 Ce qui fait que les clients qui sont au 19ème croient voir le véritable site du Nasdaq
11:01 ou de je ne sais quoi, et puis se retrouvent en fait devant des fakes,
11:04 complètement des faux, des sites travestis.
11:07 - Arnaud, vous savez à quoi ça me fait penser ?
11:11 - Oui ?
11:12 - Ça me fait penser, vous savez, à ces génies faussaires de tableau.
11:14 - Oui, c'est vrai.
11:15 - Ils sont capables...
11:16 - Ils ont du talent quand même, parce que là, il faut savoir faire.
11:18 - Oui, mais attends, il faut avoir du talent quand même pour tenir.
11:21 - Oui, c'est vrai.
11:22 - Il avait quand même 56 milliards.
11:24 - Oui, c'est vrai.
11:25 - 56 milliards, excusez-du-peu, 56 milliards.
11:29 J'ai pris des notes, des sorties des notes de la revue de presse des archives.
11:34 Bernard, alors 56 milliards, si on place ce montant dans le contexte
11:37 des déficits commerciaux annuels des pays,
11:41 il dépasse, Madoff a dépassé la Turquie et la Grande-Bretagne.
11:46 Non mais je ne sais pas si vous réalisez,
11:48 l'Australie par exemple avait 57 milliards de dollars de déficit.
11:52 Madoff pilotait un pondit de 56 milliards.
11:56 - Alors vous, vous dites 56, moi j'ai 64.
11:59 - Ça va peut-être augmenter entre-temps, c'est possible.
12:02 Ça oui, c'est un papier qui date du 5 janvier 2009, donc entre-temps...
12:06 - Ah, mais ça a monté un petit peu là.
12:08 - J'étais au fait de l'actualité.
12:10 - C'est vrai, c'est vrai.
12:12 - Donc oui, ils ont rajouté, ils ont retrouvé 10 milliards de plus.
12:15 C'est quand même incroyable.
12:16 - On voit un truc assez incroyable, toujours dans cette organisation,
12:19 la série montre bien, au 17ème étage, si un bonhomme du haut 19ème
12:23 demande à avoir ce qu'on appelle le relevé de compte,
12:27 qui est un espèce de relevé un peu officiel des sessions d'action,
12:32 et s'il demande là, en temps réel, en bas, au 17ème,
12:36 il fabrique des faux, avec du papier, et comme le papier est chaud
12:40 parce qu'il sort de l'imprimante, il le met au réfrigérateur,
12:44 en ayant auparavant mis des taches dessus,
12:47 et piétiné avec les pieds pour le vieillir,
12:49 et puis après on monte à crever comme des pâtes.
12:51 - C'est des trucs des faux billets, tu le sais.
12:54 Celui qui fabriquait des faux billets, il mettait ça dans un mixeur
12:57 avec du sable et des cendres pour le vieillir,
13:01 et comme les faussaires de tableaux anciens,
13:04 qui justement prenaient des toiles neuves,
13:06 et qui les passaient au chalumeau, un peu à distance,
13:09 pour que ça craquait dans tous les sens,
13:11 vous voyez, c'est le faussaire, c'est le faussaire moderne.
13:15 Vous savez, dans la série, je crois que c'est un policier du FBI
13:21 qui a sorti un truc très intéressant, puisque la série s'appelle
13:24 les Serial Killers, là c'est un Serial Killer financier.
13:29 C'est-à-dire, il disait qu'avec les Serial Killers,
13:32 la police se retrouve tout de suite avec les cadavres.
13:35 Alors qu'avec un Serial Killer financier, les cadavres arrivent après.
13:39 Parce que vous avez tout un tas de gens qui se suicident les uns après les autres,
13:42 qui se jettent d'un pont, qui se noient, qui avalent des cachets,
13:45 parce qu'ils sont ruinés, ils n'ont plus rien, nada, c'est fini.
13:49 Ils pensaient avoir 20 millions et ils n'ont plus rien du jour au lendemain.
13:52 Ça a été des drames absolument…
13:55 Vous voyez, j'ai tout ça là d'infos,
13:58 je ne sais pas si on aura l'occasion de tout traiter,
14:00 mais tout le monde y est passé, du Vatican en passant par Elie Wiesel,
14:03 des prix Nobel, la BNP, le CIC, la Société Générale,
14:07 enfin bon, tout le monde y est passé.
14:10 Et vous savez pourquoi Madoff ? Parce qu'il faut quand même qu'on l'explique.
14:13 C'est-à-dire que Madoff proposait du 12%.
14:15 Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige.
14:18 C'est ça qui est bien, mais en même temps,
14:21 c'est ça qui va le piéger aussi un petit peu.
14:24 Il y a un truc qui est intéressant à voir, et on va le voir justement.
14:27 Au départ, son affaire est assez modeste, 440 millions,
14:30 enfin modeste à l'échelle Madoff.
14:33 Et il a un contrôle de la SEC, qui est l'organisme de contrôle des marchés.
14:40 Et en fait, il réussit à passer au travers comme ça.
14:44 Parce que déjà, je crois que sa sœur était mariée à quelqu'un de la SEC, de mémoire.
14:50 Ça, ils ne le disent pas.
14:52 Non, ils ne le disent pas, c'est important.
14:54 Oui, c'est bien.
14:56 Attention, j'ai l'info.
14:57 Le gendarme de la Bourse a été averti du fait que Madoff faisait de la cavalerie.
15:01 Longtemps en avance.
15:03 Mais une employée de la SEC, Geneviève Walker-Lightfood,
15:08 avait même envoyé en 2004 une série de mails à son patron Eric Swanson
15:13 pour lui dire qu'il fallait déclencher tout de suite une enquête sur Madoff.
15:16 Mais Swanson a épousé la nièce de Madoff, a révélé la presse américaine.
15:21 Non mais c'est drôle.
15:23 Vous voyez, on comprend mieux pourquoi la SEC...
15:27 Oui.
15:28 Non mais ils ont été nuls sur ce tabac.
15:30 Ils ont été nuls.
15:31 Ils ont été nuls, ça a été une catastrophe.
15:32 On va le voir.
15:33 Alors, vous disiez tout à l'heure que le rendement était de 12%,
15:37 quoi qu'il arrive, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige.
15:39 Exactement.
15:40 Toujours 12%.
15:41 C'est un peu aussi ce qui va éveiller, comment dirais-je, la tension sur lui,
15:46 parce qu'en 2000, c'est la bulle Internet.
15:49 La bulle Internet avec peut-être le passage à l'an 2000...
15:53 France Télécom, Wanadu...
15:55 Qui terrorisait tout le monde parce que tout était codé sur deux chiffres pour les années
16:00 et qu'on allait passer à l'an 2000 et que 001 était inférieur et supérieur en même temps.
16:07 Ce serait l'apocalypse.
16:09 Donc en 2000, c'est la bulle Internet.
16:12 Tout le monde plonge.
16:13 La bourse plonge, pas lui.
16:15 Donc là, ça aurait pu attirer la tension.
16:17 Et ça a attiré la tension en se disant "ce n'est pas possible".
16:21 Et c'est là qu'intervient un mathématicien qui dépend d'une requête,
16:27 qui prouve la fraude et qui est, par A+B, un mathématicien,
16:32 donc par des formules mathématiques.
16:34 Et l'ASEC va rejeter comme ça en bloc,
16:39 ne va même pas regarder l'étude et va la rejeter en bloc.
16:43 Le sentiment que ça donne, si vous voulez,
16:45 notamment, non seulement, bien entendu, à travers cette série,
16:48 mais à travers, maintenant, cette revue de presse et avec la distance,
16:51 c'est qu'en fait, ils ont laissé faire volontairement.
16:54 Et je veux dire pourquoi.
16:56 Parce qu'on a une autre preuve contraire, grâce à une autre affaire, Epstein.
17:00 C'est aujourd'hui, la JP Morgan est au cœur du cyclone médiatique avec l'affaire Epstein
17:07 parce que la banque voyait exactement tous les virements d'Epstein.
17:16 Mais Madoff lui-même avait un compte à la JP Morgan
17:20 et tous ses comptes, d'ailleurs, le principal compte,
17:23 étaient là, des milliards.
17:25 Et effectivement, eux voyaient d'emblée que c'était une arnaque.
17:32 Mais ils n'ont rien fait pour la simple bonne raison,
17:36 c'est que les milliards qui étaient déposés sur le compte
17:38 rapportaient quand même, également, quelques centaines de millions à la JP Morgan
17:42 et que Madoff les payait grassement.
17:45 Je rappelle que la JP Morgan, elle n'a pas été condamnée,
17:49 mais les victimes de Madoff ont fait un procès à la JP Morgan,
17:53 en négligence, et elle a été obligée de payer 2 milliards.
17:57 Enfin, elle n'a pas reconnu, comme vous savez, comme font les Américains.
18:02 On ne reconnaît rien, on est innocent,
18:04 mais on vous file 2 milliards pour vous fermer votre bouche.
18:07 Et c'est exactement ce qui s'est passé.
18:09 Mais la JP Morgan a laissé faire.
18:11 La SEC a laissé faire.
18:13 Donc il y avait une volonté de laisser faire.
18:15 C'est ce qui est complètement dingue dans cette affaire.
18:17 C'est comme Enron, non ?
18:19 Enron, Madoff, même combat.
18:21 Vous voyez ?
18:22 – Oui, très bien.
18:23 – C'est ça qui est incroyable.
18:25 C'est même, quelque part, hautement suspect,
18:30 dans le sens où Madoff gérait, si vous voulez,
18:37 des centaines de millions, des milliards, de la communauté juive.
18:43 – Ça, on y vient après.
18:45 – D'accord.
18:46 – Moi, il y a un point qui m'intéresse dans ce que vous dites,
18:49 et qu'on voit bien dans la série,
18:51 c'est qu'au fond, il n'y a pas une réglementation assez sérieuse
18:55 de ses conseillers en investissement.
18:58 Un commissaire priseur doit passer une maîtrise de droit
19:02 et doit faire l'école du Louvre,
19:04 c'est un double cursus quand même assez fort,
19:07 pour faire des ventes aux enchères d'œuvres.
19:09 – Bien sûr, et pour certifier les tableaux.
19:11 – Pour certifier les tableaux, d'accord.
19:12 – Ça ne les a pas empêchés de valider des tableaux
19:15 qui étaient faits il y a deux jours.
19:17 – La profession est réglementée.
19:19 Là, on a affaire à des gens qui n'ont…
19:21 ce n'est pas une profession réglementée.
19:23 Donc un pompiste peut le faire, en clair.
19:26 Et puis, il peut même gérer des milliards.
19:30 À un moment, 7 milliards, il n'a même pas d'immatriculation
19:34 de sa société en tant que conseiller en investissement.
19:37 Ce qui est quand même un peu limite.
19:40 Ça prouve bien que la profession n'est pas organisée
19:44 au sens où nous l'entendons nous, en Europe.
19:47 En tout cas, j'ai un peu la pression, non ?
19:49 – Écoutez, en tout cas, ça n'a pas empêché même ceux qui sont…
19:52 ceux qui ont tous les diplômes en France et en Europe,
19:55 de s'être fait avoir magistralement par Madoff.
20:00 Je vous donne une liste très vite faite de ceux qui se sont fait avoir.
20:04 – Ah oui, alors…
20:06 – Restez assis.
20:08 – Je suis assis.
20:09 – Restez assis.
20:11 Alors, BNP, 350 millions.
20:14 – Voilà.
20:15 – Natixis, France, 450 millions.
20:18 AXA, 100 millions. Société Générale, 10 millions.
20:21 Ensuite, Nomura Banque, 280 millions.
20:24 Royal Bank of Scotland, 400.
20:27 Reichsmuth Matterhorn, 200, allez, 300.
20:30 BBVA, 30 millions. Unicredit, 75.
20:33 Noyo Private, 3 millions.
20:35 Et alors là, on rentre dans les… là, c'est les banques.
20:37 Là, on rentre dans les… attention.
20:39 Là, c'est les grands gestionnaires de fortune.
20:43 C'est ceux qui sont BAC+20, qui sont censés voir…
20:47 Alors, Fixed Asset Management, 250 millions.
20:50 MAN, 230. Pioneer Alternative Investment, 190.
20:55 Maximum, ils sont perdus à maximum, c'est le cas de la dire.
20:59 170 millions.
21:01 AIM, 150. Korea Life Insurance, vous voyez ?
21:05 L'assurance vie coréenne, 30 millions.
21:08 Bénédict, Hensch, Fairfield, etc.
21:10 HSBC, 1 milliard.
21:12 Là, on rentre dans le dur.
21:16 Tremont, alors Tremont c'est très connu, 3 milliards.
21:20 Fairfield Greenwich Group, 6 milliards.
21:23 6 milliards, je ne sais pas si…
21:25 Fortis, que la BNP va être obligée de racheter,
21:29 parce que Fortis, c'est BNP.
21:31 Vous savez combien ils sont ?
21:33 1 milliard.
21:34 Ah, ça va.
21:35 1 milliard pour une petite banque belge.
21:38 Je plaisante.
21:40 Santander, 2 milliards.
21:42 Kingate, 2 milliards.
21:44 Ascot, 1,5 et Access, 1,1.
21:47 Union bancaire privée suisse, 700 millions.
21:50 Voilà.
21:51 Donc ça, c'était la liste que je donnais au 16 décembre 2008.
21:55 Je pense que depuis…
21:57 C'est bien.
21:58 Mais c'était déjà du sérieux.
22:00 Oui.
22:01 Vous voyez ?
22:02 C'est-à-dire qu'en fait, ils n'ont même pas fait leur travail de vérification.
22:05 Je vais vous dire pourquoi il a eu tant de succès.
22:09 Parce que les autres banques qui mettaient tout chez Madoff,
22:14 en fait, Madoff leur promettait du 12,
22:16 et eux, ils disaient à leurs clients,
22:18 "On vous donne du 5."
22:19 Donc ils prenaient la différence.
22:21 Ils se mettaient la différence dans leur poche.
22:23 Voilà pourquoi il a eu tant de succès.
22:25 Et Madoff lui-même le dit bien dans sa petite interview.
22:28 "It's only greed."
22:31 C'est seule l'avidité, seule l'avidité les a poussés.
22:35 Parce qu'un truc qui rapporte du 12 régulièrement,
22:38 ça n'existe pas, enfin, surtout.
22:40 Enfin, ça n'existe pas, c'est pas possible.
22:42 Mais à la base, il y a quand même, chez le bonhomme,
22:44 c'est là où il est à la fois fade et en même temps brillant.
22:48 Il n'est pas brillant dans le sens où c'est un grand orateur, etc.
22:52 Mais il a une stratégie commerciale qui est bonne.
22:56 Ah ça, c'est remarquable.
22:58 Oui, il rembourse toujours.
23:00 Quand quelqu'un demande du pognon,
23:02 il rembourse toujours pour éviter le run,
23:05 ce qu'on appelle le run.
23:07 Deuxième chose qui est aussi...
23:10 Il donnait l'impression que s'il acceptait...
23:14 Il refusait les clients,
23:16 parce qu'il pensait que s'il refusait les clients,
23:19 il créait une stimulation.
23:22 C'est ça, c'est le Racing Club de France ou Boit Boulogne.
23:25 Il créait une simulation et en fait,
23:28 il donnait l'impression à ceux qui donnaient l'argent
23:30 qu'il leur faisait une grâce.
23:32 Exactement, c'est une grande faveur.
23:34 Fermez-la, ne demandez rien, déjà vous êtes avec moi.
23:37 C'est déjà bien.
23:39 Et s'il pose trop de questions,
23:41 parce qu'effectivement les Bordereaux sont un peu sommaires,
23:45 ils menacent de lâcher le bonhomme
23:50 et finalement les gens s'écrasent.
23:52 Parce que c'est tellement merveilleux.
23:54 En plus, il en a viré de mémoire.
23:56 Il en a viré de quelques-uns.
23:58 Pour vous, regardez, ça, ça date du 29 décembre 2008,
24:01 donc c'est vraiment à la fin de l'année.
24:03 Alors, on apprend que...
24:05 Il avait comme bras droit un Français d'ailleurs,
24:08 René Thierry Magon de Villehuchet.
24:11 Après de lui présenter la totalité de l'aristocratie européenne.
24:15 Il va investir chez lui.
24:16 Mais surtout qu'il est allé à Montécarle.
24:19 Alors ensuite, je vous donne.
24:21 Il payait des apporteurs d'affaires
24:23 qui recrutaient à Montecarlo, Gstaad, Conchevel, Cortina, Cannes, etc.
24:27 Ce qui explique pourquoi les noms du prince Michael de Yougoslavie
24:31 et de Philippe Junot, ex-mari de Caroline de Monaco,
24:35 apparaissent dans l'affaire.
24:37 C'est-à-dire qu'en fait, c'est eux qui servaient de rabatteurs a priori.
24:41 Voilà.
24:43 C'est pour ça que le scandale Madov, c'est point de vue du visage du monde.
24:47 C'est assez surréaliste.
24:49 Non mais, on avait des ordres religieux, je veux dire.
24:53 Et surtout, toute la communauté juive a été décimée.
24:56 Alors c'est justement...
24:58 C'est incroyable.
24:59 Parce qu'on a vu des trucs du coup invraisemblables.
25:02 Alors justement, sa stratégie elle est quand même pas mal parce que
25:05 il part du principe que, étant juif lui-même,
25:11 il va pouvoir aller dans des clubs.
25:15 Il va dans un club qui est fréquenté.
25:17 Alors il y a une double question.
25:19 Il est dans un club fréquenté par des juifs.
25:22 Il pense qu'en fait, les juifs vont penser qu'il ne peut pas les escroquer
25:28 puisqu'il est de la communauté.
25:30 Exactement.
25:31 Donc ça évidemment, c'est assez...
25:33 ça prouve deux choses.
25:35 Qu'il est astucieux et aussi qu'il n'a aucun scrupule.
25:38 Non mais il a zéro scrupule.
25:40 Vis-à-vis de sa communauté.
25:42 Ce qui corrobore ces témoignages, quand on le voit témoigner,
25:47 il est à la fois... il reconnaît les choses comme si elles étaient banales,
25:52 mais elle s'y croit devant.
25:54 Il avait un sort de dédoublement de personnalité
25:56 parce qu'il parlait de lui à la troisième personne.
25:58 Comme un tueur en série qui n'est pas conscient de ce qu'il a fait.
26:00 Exactement.
26:01 Comme un tueur en série qui n'est pas conscient de l'ampleur de son crédit.
26:04 C'est pour ça que cette émission est tout à fait logique.
26:06 Oui bien sûr.
26:07 Avec le titre et avec le sujet.
26:09 Alors tiens, je vous donne un exemple.
26:10 La deuxième des questions que je vous pose là-dessus,
26:13 qui me paraît un peu bizarre parce que ça se passe dans les années 80,
26:16 et là on dit qu'aux États-Unis, les Juifs n'étaient pas tolérés dans les clubs.
26:23 Il y avait juste un club qui tolérait les Juifs.
26:26 Alors ça me paraît quand même très bizarre.
26:28 Oui, moi aussi.
26:29 Qu'une minorité importante soit rejetée des clubs.
26:33 Moi ça m'a paru très très bizarre.
26:35 Non, franchement non.
26:37 Oui.
26:38 Alors, attendez, par exemple, je vous donne un exemple de ce qui s'est passé.
26:42 La synagogue UP, c'est sans doute une des synagogues les plus puissantes de New York en l'occurrence,
26:48 donc celle de la 5ème avenue.
26:50 Attends, vous savez combien ils avaient eu ?
26:52 2 milliards de dollars.
26:53 Oui, c'est bien, c'est beaucoup.
26:55 Ce n'est pas les petites sœurs des riches de la place Victor Hugo.
26:58 Non, non, les petites sœurs des pauvres.
27:00 Oui, mais je l'appelle petite sœur des riches.
27:02 Elles sont dans le 16ème, d'habitude.
27:03 Oui, c'est vrai.
27:04 Voilà.
27:05 Non mais attends, le pape avec ses petites quêtes peut aller se rhabiller.
27:09 Il faut dire que le président de la synagogue de la 5ème avenue recrutait des clients pour lui.
27:14 C'est-à-dire que non seulement ça, donc il gérait la synagogue de la 5ème avenue,
27:18 mais en plus le rabbin recrutait des clients pour Madoff.
27:22 Oui, oui, la série le montre bien aussi.
27:24 Ça c'est quand même incroyable.
27:26 C'est vrai.
27:27 Elie Wiesel, je ne sais plus combien il avait perdu.
27:31 Tiens, le comité olympique international, association en but non lucratif, il avait quand même 400 millions chez lui.
27:37 Ce qui est étonnant, si vous voulez, c'est que toutes ces associations en but non lucratif,
27:43 soi-disant pour les pauvres, manifestement l'argent ne s'en...
27:46 En fait, c'est un prétexte parce qu'ils ont tout mis chez Madoff.
27:49 Oui.
27:50 Voilà.
27:51 Il y a l'histoire de...
27:55 Vous savez, de ce Français qui avait donné 7 milliards...
27:59 Ah ben tiens, je l'ai là.
28:00 Regardez.
28:01 Vous vous souvenez de ça ?
28:02 Oui.
28:03 Je dis oui mais c'est non.
28:07 M. Albert, M. Albert, M.I.
28:11 Alors on n'a pas son nom.
28:12 Qui a offert 7 millions de dollars au Hadassah.
28:15 Alors Hadassah, c'est une association féministe juive, blablabla.
28:19 Donc il leur a donné 7 millions.
28:22 Donc c'est défalcap de ses impôts.
28:24 Oui, bien sûr.
28:25 En France.
28:26 À condition que l'argent soit ménagé par Madoff à New York.
28:29 Ah oui.
28:30 Si vous donnez 10 000 euros aux petites sœurs des riches,
28:33 les sœurs de Bethlehem en l'occurrence, pas de Victor Hugo,
28:36 vous n'allez pas dire à la supérieure "sœur Prissigne, je vous donne ces 10 000 euros
28:40 à condition que vous les placiez en sick-off chez Elcel".
28:43 Oui, c'est vrai.
28:44 Vous voyez ?
28:45 Oui, c'est vrai.
28:46 Donc ça ne sert plus à l'arnaque.
28:47 Oui, c'est vrai.
28:48 Vous lui donnez cet argent, il faut qu'elle le distribue à ses pourvois.
28:50 Avec Madoff et les associations caritatives juives,
28:55 il y a un autre...
28:57 Attends, il y a les sénateurs français.
29:00 La caisse de retraite des sénateurs français,
29:03 alors eux, c'était...
29:05 Ils ont mis un petit pied dans l'eau.
29:07 300 000 euros, bon, ce n'est pas grand-chose.
29:10 Voilà.
29:11 Donc il y a vraiment des banquiers suisses,
29:15 l'Union bancaire privée, la banque Benedict Hench,
29:19 la Notes, la Schtoucky,
29:20 ils ont perdu 7 milliards de dollars parce qu'ils ont voulu croire
29:23 que Madoff réussissait à faire ce que eux, banquiers, n'ont jamais fait.
29:28 Mais ces gens sont stupides.
29:30 C'est quoi le truc ? Je ne comprends pas.
29:32 Vous me suivez ?
29:33 Oui, très bien.
29:34 C'est incroyable, quoi.
29:36 Il y a quelque chose qui ne colle pas.
29:37 Mais en fait, c'est l'avidité qui les a tués.
29:40 Vous voyez ?
29:41 Même les banquiers.
29:42 Ce qui prouve que les banquiers, un banquier avide,
29:44 est un banquier stupide.
29:45 Voilà.
29:46 C'est aussi simple que ça pour arnaquer autant de financiers,
29:49 de grands financiers.
29:50 HSBC, regardez.
29:52 Quand HSBC vendait du Madoff.
29:54 Voilà.
29:55 Et c'était dans l'expansion, tu vois.
29:58 C'est un fonds qui est fermé normalement.
30:01 Le client, ah oui, et crac, il est ferré.
30:03 Oui, mais on vous ouvre la porte, nous, HSBC, on peut vous…
30:08 Voilà, voilà.
30:09 Non mais c'est quand même incroyable, quoi.
30:11 Alors, on va s'intéresser maintenant à la chute.
30:13 La série…
30:16 La chute du film ou de Madoff ?
30:18 Ah ben, la chute de Madoff, quoi.
30:20 C'est aussi la chute de la série.
30:22 De la série, c'est vrai, oui, bien sûr.
30:24 La série est très complète, précisons à nos spectateurs.
30:27 Vraiment, c'est très très bien fait.
30:29 Même si toutes les infos que vous avez là ne sont pas dedans,
30:33 mais il y en a des milliers d'autres qui, elles, sont dedans.
30:35 Enfin bon, bref, c'est vraiment très bien fait.
30:37 On assiste à une montée en puissance et comment l'avidité…
30:42 Oui, c'est vrai.
30:43 L'avidité tue les gens.
30:44 Oui.
30:45 Moi, je me souviens du cas de quelqu'un qui n'a jamais été au restaurant,
30:49 qui n'a jamais acheté de vêtements,
30:51 qui économisait, économisait, économisait,
30:53 et qui avait tout mis chez Madoff,
30:55 et qui avait tout perdu.
30:57 Vous voyez, parfois, il y a un côté La Fontaine, là, vous voyez,
31:02 entre la cigale et la fourmi.
31:05 Celui qui gère bien, de toute façon, sait qu'il doit diversifier ses placements.
31:08 Mais bien sûr, mais tout mettre chez Madoff, comme tout…
31:11 Enfin bon, c'est vrai, mais l'avidité les a tout fait mettre chez Madoff.
31:16 C'est ça qui est incroyable.
31:17 Oui, c'est vrai.
31:18 C'est ça qui est fou.
31:19 Oui.
31:20 Alors, donc, bref, la fin arrive avec la crise de 2008,
31:25 qui fait, qui provoque un run,
31:28 et donc les gens veulent récupérer leur argent.
31:30 Évidemment, l'argent n'est plus là, puisque…
31:32 L'explosion de Wall Street de 29 septembre 2008.
31:36 Voilà, exactement.
31:37 Faites de tous les archanges et des anges.
31:39 Oui, c'est ça.
31:40 Ben, c'est sans le…
31:41 Ben oui, ben oui.
31:42 Ben oui.
31:43 Et alors, ça va prendre…
31:44 -777,7.
31:45 Bam ! Le casino a volé dans les airs.
31:47 Et 3 mois plus tard, Madoff vole dans les airs.
31:51 Alors, il y a une série de gens qui vont mourir.
31:55 Il y a un de ses fils qui se suicide.
31:57 Il y a le Français Thierry Magon de Villuchet…
32:00 De Villuchet, oui.
32:01 De Villuchet, qui lui, c'est pareil, il va se suicider également.
32:06 Tiens, j'en ai un autre, là.
32:08 J'ai M. Foxton, 65 ans, ancien officier,
32:11 il s'est mis une balle dans la tête après avoir des coups de découvert.
32:14 Un million de…
32:15 C'est un anglais.
32:16 Un million de Liv Sterling.
32:17 Oui.
32:18 Et alors, il y avait des investisseurs qui avaient compris l'arnaque
32:20 et qui faisaient chanter Bernie Madoff.
32:23 Pickleware.
32:24 Et qui sont morts, noyés dans leur piscine.
32:26 Pickleware.
32:27 C'est ça.
32:28 Alors, ils ne le faisaient pas chanter.
32:29 Ils savaient exactement ce qu'ils faisaient.
32:30 Ils se sont suicidés ou on les a suicidés ?
32:32 Je pense qu'on l'a suicidé.
32:34 Bon, pour son fils, quand même, non ?
32:36 Non, mais je pense qu'on l'a suicidé pour d'autres raisons.
32:39 En tout cas, le couple Pickleware a gagné des fortunes grâce à Madoff.
32:45 Oui.
32:46 Beaucoup plus.
32:47 Même s'ils ont été obligés de rendre une partie de l'argent.
32:50 Précisons que Pickleware avait fait fortune dans le médical et les instruments médicaux.
32:53 Il avait des brevets, etc.
32:55 Mais il est mort opportunément.
32:57 Oui, très opportunément.
32:59 Très opportunément.
33:00 Alors, justement, Netflix, c'est assez rigolo parce qu'ils évoquent tous ces morts,
33:04 donc ils ne le cachent pas.
33:05 Mais ils ne disent pas que ce sont des morts suspects parce qu'ils doivent avoir un problème de droit.
33:10 Oui, ils font attention.
33:12 Ils font attention.
33:13 Bien sûr.
33:14 Vous êtes comme moi.
33:15 Oui, oui, tout à fait.
33:16 Mais il n'empêche que là, il y a eu quand même un certain nombre de suicides, de personnes
33:21 qui ont tout perdu du jour au lendemain.
33:23 Oui, c'est sûr.
33:24 Ou qui ont fait des tentatives, qui ont peut-être raté, peu importe.
33:28 Aux États-Unis, il n'y a pas de knaves, donc les fonds de pension, et les gens placent leur argent.
33:34 Le nombre de fonds de pension, de retraite, de pompiers, de charpentiers, en Angleterre, en Allemagne, partout.
33:41 Ils ont tous placé leur argent chez Madoff en attendant du 12% par an.
33:46 Et résultat des courses, c'est eux qui ont payé.
33:48 C'est quand même incroyable.
33:50 Vous savez que Madoff, quand même, s'était installé à Cannes.
33:53 Il avait son bateau, son yacht, qui s'appelait Bull.
33:57 Vous savez quoi ?
33:58 Moi, j'aime beaucoup l'inconscient de Madoff.
34:01 Parce que dans son bureau, il y avait une œuvre d'art.
34:05 C'était une vis géante.
34:08 On le voit dans le film.
34:09 Oui, très bien.
34:10 Vous vous souvenez de ça ?
34:11 Et en fait, "to be screwed", "screw", c'est la vis en anglais, en américain.
34:17 Et "to be screwed", c'est se faire avoir, se faire baiser, entre guillemets.
34:21 Voilà, c'est la traduction exacte.
34:22 D'accord.
34:23 Et Madoff avait dans son bureau une vis géante.
34:26 Donc, tous les gens qui rentraient dans son bureau, en fait, ils avaient sous le nez le fait qu'ils allaient se faire avoir, qu'ils allaient se faire niquer la tête, à disniquer, littéralement.
34:35 C'était sous le nez, sous leur nez.
34:37 C'est quand même incroyable.
34:38 Alors, il faudrait maintenant établir une responsabilité.
34:42 La responsabilité, c'est la SEC ?
34:45 La responsabilité, c'est la SEC, ça c'est clair.
34:48 La SEC, effectivement, s'en est sortie.
34:50 Alors, j'ai mis de côté un truc sur la SEC pour vous, parce que c'était vraiment hyper drôle.
34:54 Parce que normalement, il y a une transaction non fondée de 10K, ça génère une fiche automatique de fraude suspecte.
35:04 Mais là, c'est des milliards et ça passe.
35:07 Ça c'est le New York Post.
35:09 Plus ça passe.
35:10 Voilà, 8 janvier 2009.
35:12 Donc, c'est le New York Post qui l'a montré.
35:15 Alors, c'est une fille qui est diplômée de Yale.
35:17 Donc, attention, les commissaires aux comptes, expert comptable, batte plus loin.
35:21 Oui, bien sûr.
35:22 C'est le sommet.
35:23 Donc, c'est elle qui a contrôlé les comptes de Madoff au nom de la SEC.
35:27 Elle s'appelait Meagan Chung.
35:29 Et elle se prenait très, très au sérieux.
35:32 Elle a déclaré qu'elle a passé 10 ans de sa vie à travailler dur et à construire méthodiquement sa carrière et sa réputation.
35:40 C'est tout ce qu'elle a trouvé à dire aux journalistes.
35:43 Mais le fait que dans son boulot, je veux dire, elle n'a pas vu l'arnaque de Madoff, c'est quand même invraisemblable.
35:49 Oui.
35:50 C'est quand même incroyable.
35:51 Et vous savez quoi ?
35:52 La SEC avait envoyé d'autres, des stagiaires, pour contrôler Madoff.
35:56 Et les stagiaires, à la fin du contrôle, les stagiaires voulaient être embauchés par Madoff.
36:02 Tellement il les a retournés.
36:03 Vous vous rendez compte ?
36:05 Non mais il était très, très fort, ça, pour embrouiller les gens.
36:08 Humainement, il était doué.
36:10 Oui, il était très doué.
36:11 Mais surtout, il faisait des gros chèques.
36:13 Sûrement aussi.
36:14 Alors, écoutez ce qu'elle a dit, la fille de la SEC aux journalistes de New York Post.
36:20 "Mais pourquoi me persécutez-vous ? Pourquoi me rendez-vous responsable de l'écroulement de l'économie ?"
36:25 "Maintenant, brillante comptable de Yale, personne ne vous rend responsable, c'est juste que vous n'avez pas fait votre boulot sérieusement.
36:32 Passer à côté de 56 milliards en cavalerie, c'est quand même, il faut le faire, quoi."
36:35 Ouais.
36:36 Non mais vous vous rendez compte ?
36:37 Oui.
36:38 C'est-à-dire que vous avez tout un tas de commissaires aux comptes qui ne voient rien.
36:41 Ah mais, ils ne voient rien.
36:43 C'est, tiens, le Vatican, ils ont perdu 2 millions.
36:47 Mais il va falloir qu'on couvre.
36:48 2 millions de dollars.
36:49 Oui.
36:50 Pour le financement de l'école Sainte-Croix.
36:52 Il y a l'ordre des redemptistes américains aussi qui a perdu l'équivalent de 200 millions de, je vous le donne, de mémoire.
37:01 Mais il était très protégé, parce que juste, même avant son arrestation, où on commençait à…
37:07 Il a quand même réussi à virer un milliard.
37:10 Il n'a pas été protégé en prison, là.
37:12 Non, non, non, c'est avant.
37:13 Parce que, n'oubliez pas, quand il a reconnu, ils ne l'ont pas mis en prison tout de suite.
37:17 Oui.
37:18 Il est resté chez lui dans son appartement pendant 2 mois.
37:21 D'accord.
37:22 3 mois avant son procès.
37:23 Et là, vous aviez toutes les victimes qui venaient, "je vais te mettre en prison", etc.
37:27 C'est-à-dire que les juifs sont devenus fous, ceux qui ont perdu l'argent chez eux.
37:33 Bien sûr.
37:34 Et se sont mis à s'insulter entre eux, c'est-à-dire à se traiter de trucs antisémites entre eux.
37:39 Oui.
37:40 Parce que l'avocat de Madoff était un sorkin, et que les sorkin ont été ruinés,
37:45 mais le sorkin, en tant qu'avocat, défendait Madoff.
37:48 Oui.
37:49 Et il a semé la zizanie dans la communauté juive, qui a perdu des milliards.
37:52 Oui.
37:53 Vous voyez l'idée, c'est ce qu'on parlait.
37:55 Comme d'autres.
37:56 Exactement, comme d'autres, bien entendu.
37:58 Mais ça avait surpris la presse américaine.
38:01 Oui, c'était le 11 mars 2009, c'est dans le New York Times.
38:07 "D'un juif à un autre, je regrette franchement que la famille sorkin n'ait pas péri dans les grandes nazis."
38:13 Non mais, comme quoi, ils sont aussi stupides que tous les...
38:16 Oui, c'est vrai.
38:17 Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, et pas une heureuse pour rattraper l'autre.
38:20 Oui, oui.
38:21 C'est clair.
38:22 C'est clair.
38:23 C'est quand même incroyable, quoi.
38:24 Revenons à la série.
38:25 Oui.
38:26 Et on va conclure.
38:27 La série est absolument, vraiment, enfin, je ne sais pas ce que vous en pensez.
38:30 Elle est réalisée par Joe Bellinger.
38:32 Alors, c'est en forme documentaire, mais il y a des acteurs.
38:35 C'est ça, oui.
38:36 C'est ça, oui.
38:37 Ça repose sur du factuel, c'est-à-dire comme tous les articles ici.
38:42 Et en fait, vous avez des passages qui sont...
38:44 Donc, pas d'achats, mais du vrai.
38:46 C'est un studio.
38:47 Oui, c'est ça.
38:48 Et franchement, c'est très, très bien.
38:50 C'est vraiment très bien fait, je trouve.
38:51 Moi, j'ai trouvé ça bien aussi.
38:52 Vraiment remarquable.
38:53 Oui.
38:54 Voilà.
38:55 Et c'est même presque anormal de la part de Netflix que ce soit bien.
38:58 Non, Netflix a fait un truc...
39:00 Ils ont fait une...
39:01 Oui.
39:02 Il y a de tout.
39:03 Alors, sur Netflix, là, par exemple, vous avez quelque chose sur les Diamants.
39:07 Oui.
39:08 Ah, ben, c'est un mad-off, hein.
39:10 Je ne l'ai pas vu.
39:11 Non, non.
39:12 Non, je ne parle pas de la série.
39:13 Je parle d'un...
39:14 Comment dire ?
39:15 D'un documentaire.
39:16 Il me semble que c'est sur Netflix.
39:19 Qui montre bien l'escroquerie générale, en ce moment, dans le monde du diamant,
39:23 entre les vrais diamants, entre ceux qu'on sort de terre,
39:28 et les diamants synthétiques, qui coûtent 100 fois moins.
39:31 Mais en fait, en ce moment, dans toute l'industrie mélange.
39:34 Il y a plus de diamants synthétiques, mais qu'on vous vend au prix du diamant,
39:38 soit disant, trouvé au fin fond du Botswana, ou je ne sais pas où.
39:42 Je vais la regarder.
39:44 Je vais la regarder.
39:45 On me donnera le titre tout à l'heure.
39:47 Donc, bref, c'est une série qui est relativement bien faite.
39:50 Il y a des petits trous d'informations, mais pas très graves.
39:56 Et puis, bon, tout le monde n'a pas...
39:58 Je vais sous sa main.
40:00 Donc, voilà.
40:01 Peut-être qu'on devrait passer une carte de visite, là-bas, à Netflix Californie.
40:07 Je ne sais pas.
40:08 Oui.
40:09 Alors, juste, avant de finir, parce que ce mad-off, il y a quand même des perles.
40:11 On a déjà fini.
40:12 Non, mais il y a des perles que je voulais partager avec vous.
40:15 Regardez.
40:16 Là, c'est Mediapart, en plus, qui l'a sorti.
40:18 C'est bien.
40:19 À propos de la BNP, qui a servi d'intermédiaire à des clients très fortunés
40:23 pour investir dans des produits de mad-off.
40:25 Outre la 6e luxembourgeoise, le Lux Alpha, la plus connue,
40:29 d'autres fonds ont été utilisés, dont l'un, dénommé Groupement Financier,
40:33 qui est basé dans le paradis fiscal des îles vierges britanniques.
40:36 Et l'enquête de Mediapart révèle que la banque française
40:40 aurait pu contrevenir à l'insu de ses clients aux règles de ce fonds, etc.
40:44 En fait, ce qu'on a appris, si vous voulez, c'est que vous aviez des banques
40:47 qui, même sans le dire à leurs clients, ont investi leur argent,
40:52 sans leur permission, donc, chez mad-off.
40:55 Non, mais il faut en décompte.
40:57 Ces banquiers sont fous.
40:58 À bientôt.
40:59 À bientôt.
41:00 [Générique]
41:29 [Générique]

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