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00:00:00Mettez-vous d'accord, Thierry Guerrier.
00:00:04Bonjour à toutes et à tous, c'est ravi de vous retrouver sur l'antenne de Sud Radio,
00:00:09alors que notre ami Valéry va prendre quelques heures de repos bien mérités,
00:00:13à l'occasion des fêtes bien sûr.
00:00:16Nous retrouverons l'œil de l'expert entre 12h30 et 13h avec deux sujets qui sont dans l'actualité.
00:00:21Les prisons françaises, les déclarations de Gérald Darmanin sur cette volonté de faire place nette, c'est sa formule.
00:00:27On va y revenir dans un instant avec nos débatteurs et puis on parlera de la Syrie.
00:00:31Vous verrez que c'est un sujet qui nous concerne, nous, Français, de très très près en réalité, même si ça nous paraît très très loin.
00:00:37Mais d'abord, eh bien, c'est mettez-vous d'accord avec nos débatteurs et ceux avec vous jusqu'à 12h30.
00:00:43Je vous présente tout de suite nos quatre invités ce matin, nos quatre débatteurs.
00:00:48Je commence par celui qui est un petit peu éloigné, enfin pas très éloigné de nos studios,
00:00:52depuis Maison Lafitte, chez lui le maire de Maison Lafitte, Jacques Biard.
00:00:56Bonjour Jacques, ravi de vous retrouver.
00:00:58– Bonjour, salut, fraternité.
00:01:00– Vous mettez à l'antenne en ce moment votre dernier ouvrage, « Bye bye démocratie ».
00:01:07On verra ce que l'homme de droite va nous dire ce matin, par exemple, sur la question des prisons revues et corrigées par le nouveau ministre de la Justice.
00:01:17Avec nous, je dirais, d'obédience gaulliste aussi, Mathieu Hoque,
00:01:22le secrétaire général du Think Tank de tradition gaulliste le millénaire.
00:01:26Bonjour Mathieu. – Bonjour Thierry.
00:01:28– Et bienvenue aussi ici sur cette antenne que vous connaissez, Sud Radio.
00:01:31Avec nous, l'ancien député socialiste Edouardo Rian-Sipel.
00:01:35Bonjour Edouardo. – Bonjour Thierry.
00:01:37– On va revenir avec vous sur l'actualité bien sûr, et aussi avec un, j'adore, vous qualifiez d'écolocentriste,
00:01:43Philippe Boriaki, et grand sportif devant l'Éternel aussi, je me souviens de ça.
00:01:48Conseiller régional écologiste indépendant, on peut dire ça comme ça.
00:01:51– C'est ça.
00:01:52– D'Ile-de-France, alors avec vos coups de cœur et vos coups de gueule,
00:01:56et bien on va commencer avec vous Edouardo Rian-Sipel,
00:01:59parce que vous vouliez revenir sur un sujet qui n'est pas un sujet facile,
00:02:03parce qu'il s'agit de la mort d'un homme, mais pas uniquement,
00:02:06d'un drame vécu par les cheminots à la SNCF il y a quelques jours,
00:02:09coup de gueule, coup de cœur, et vous c'est un coup de gueule.
00:02:14– Oui, alors c'est un coup de gueule qui est un coup de tristesse,
00:02:18et un coup aussi de prise de conscience.
00:02:22La mort ou le suicide de ce conducteur de la SNCF, Bruno,
00:02:28on en a tous entendu parler,
00:02:30parce que ça a provoqué énormément de retard dans les trains,
00:02:35des situations très difficiles dans les trains.
00:02:37– D'abord parce qu'une rame a faillit.
00:02:39– On découvre un grand dérangement en quelque sorte,
00:02:41on s'interroge sur ce dont il s'agit,
00:02:43pourquoi autant de trains en retard la nuit de Noël.
00:02:46– Pardon, mais c'est un conducteur qui s'est suicidé.
00:02:49– Pardon Edouardo, mais ce n'est pas uniquement à cause des retards
00:02:52qu'on en a parlé, on en a parlé parce que tout d'un coup
00:02:54il y a eu un drame humain, le sien,
00:02:56et puis il y a eu un risque considérable pour les passagers.
00:02:58– Vous avez tout à fait raison Thierry Guérier,
00:03:00mais dans un premier temps, en tout cas c'est comme ça que je l'ai vécu,
00:03:02on ne savait pas la cause des retards et des accidents et des arrêts de train,
00:03:06et on apprend que probablement c'est un conducteur qui est tombé,
00:03:10ensuite on apprend qu'il s'est suicidé.
00:03:13Et en fait mon coup de gueule, qui est un coup de tristesse,
00:03:15c'est peut-être avec ce cas de suicide,
00:03:19qui effectivement aurait pu porter énormément de répercussions,
00:03:23de dangers pour les conducteurs, pardon pour les passagers,
00:03:27avec toutes les difficultés que ça a entraîné,
00:03:30bien sûr ça aurait pu être encore plus dramatique,
00:03:32mais c'est peut-être l'occasion pour s'interroger sur ce fléau,
00:03:36ce fait social, qu'est encore le suicide dans notre société ?
00:03:41Je ne dis pas qu'on aurait pu l'éviter, je ne sais pas quelles sont les raisons.
00:03:44– Pourquoi vous voulez en parler ?
00:03:45– Je pense que c'est un vrai fait social.
00:03:46– Il y a un phénomène de société encore aujourd'hui ?
00:03:47– Oui, c'est la première ou deuxième cause de mortalité
00:03:49chez les jeunes et chez les jeunes adultes.
00:03:51– Et depuis le Covid en particulier.
00:03:52– C'est très sérieux, et depuis le Covid la situation s'est aggravée,
00:03:55parce que comme je le disais à l'époque, une crise psychologique
00:03:59a frappé l'ensemble de la société française
00:04:01et toutes les sociétés qui ont pu passer par le Covid,
00:04:03nous ne sommes pas des êtres, des animaux pour vivre enfermés,
00:04:08nous sommes des animaux sociaux pour parler comme Aristote,
00:04:13et tout ça provoque du mal-être psychique.
00:04:16Je veux dire par là que nous pouvons mieux faire face au suicide,
00:04:19même si c'est toujours difficile, et de le prévoir, et de le détecter,
00:04:23et de l'éviter.
00:04:24Mais je pense que notre société, nos institutions, peuvent beaucoup mieux faire.
00:04:28Je rappelle que l'année prochaine doit être une année
00:04:31dont la cause nationale est la santé mentale.
00:04:34Je dis santé mentale et bien-être psychique.
00:04:37Absolument, que l'ancien Premier ministre Michel Barnier,
00:04:40très juste titre, avait proposé.
00:04:42Moi, je milite pour que la santé mentale et le bien-être psychique,
00:04:45je le rappelle, doivent être, selon moi, depuis très longtemps,
00:04:49une grande cause nationale.
00:04:51On peut mieux faire pour que les gens aillent mieux,
00:04:54se sentent mieux dans leur peau, diminuer la souffrance.
00:04:57Ça va pour lutter contre les tentatives
00:05:00ou les possibilités de suicide dans la société.
00:05:03Ça permet aussi, si on traite bien ces sujets,
00:05:05notamment avec toutes les psychothérapies qu'on peut développer dans notre pays,
00:05:09en s'appuyant sur toutes les formes de psy qu'on a dans notre pays,
00:05:12de faire diminuer l'agressivité dans la société,
00:05:15de diminuer les phénomènes de harcèlement.
00:05:17Je pense que le suicide est l'état ultime, extrême
00:05:20d'un mal-être psychique qui peut exister
00:05:22et face auquel on a des solutions.
00:05:24C'est pour ça que je voulais faire un coup de gueule pour dire
00:05:27qu'on peut mieux faire pour la santé mentale,
00:05:30pour le bien-être psychique
00:05:32et pour diminuer la souffrance psychique dans notre société
00:05:35qui provoque évidemment beaucoup de suicides.
00:05:38Édouard Dorian-Sipel, ancien député socialiste.
00:05:40Très bien, j'aurais peut-être des objections à faire,
00:05:42mais je vois que Jacques Myard veut réagir.
00:05:44Jacques, je vous en prie.
00:05:46Salut, Édouard Dorian-Sipel.
00:05:48Je suis député.
00:05:50On s'est connus à l'Assemblée, tous les deux.
00:05:52Dans la Commission de la Défense Nationale.
00:05:54Je crois malheureusement que tu es légèrement utopiste.
00:05:57Et je vais te dire pourquoi.
00:05:59Parce qu'en tant que maire, j'ai connu de multiples suicides.
00:06:02Et je peux te dire que c'est quelque chose
00:06:05qui échappe à la rationnelle.
00:06:07Non, mais je suis d'accord.
00:06:09Attends un instant.
00:06:11Et que donc, je ne dis pas qu'on peut éviter ça.
00:06:14Il y a des relations.
00:06:16Mais parfois j'ai vu des suicides,
00:06:18ils viennent comme un flash.
00:06:20C'est-à-dire que ces gens-là se suicident sur un coup de tête.
00:06:23Et il n'y a aucun indice préalable.
00:06:26C'est ça qui est...
00:06:28Donc c'est un problème, j'en conviens.
00:06:30Et ça me bouleverse que lorsque j'ai eu à plusieurs reprises
00:06:34de suicides d'enfants, d'adolescents.
00:06:37Mais il n'en demeure pas moins
00:06:39qu'il ne faut pas mettre ça sur le compte de la société seulement.
00:06:44Il y a des cas qui sont, je dirais, impénétrables.
00:06:49Et c'est un problème majeur auquel nous faisons face.
00:06:53Et malheureusement, ça l'a duré depuis des millénaires.
00:06:59Vous avez l'air d'accord.
00:07:01Sur le constat, du moins sur la dimension dramatique
00:07:04de ce phénomène de société.
00:07:06Mais sur les solutions, Edordo ?
00:07:08Je partage bien entendu en partie ce que souligne...
00:07:11Mais quand j'ai dit il n'y en a pas, il n'y a pas de solution.
00:07:14Évidemment qu'il y a une part de passage à l'acte
00:07:16qu'on ne pourra jamais éviter.
00:07:18Parce que c'est très difficile
00:07:20de détecter des phénomènes psychiques très intérieurs.
00:07:23Même le plus solide d'entre nous peut se retrouver parfois
00:07:26dans une situation malaise.
00:07:28De provoquer et de choquer, cher Thierry Guerrier,
00:07:32ça reste malgré tout, in fine, un droit pour ceux
00:07:36qui veulent mettre fin à leur jour.
00:07:39Quand on a la responsabilité de 600 à 700 personnes derrière soi.
00:07:43Les conditions de fin de vie, et c'est un débat.
00:07:46Mais pour le suicide, il y a des gens, je suis outré,
00:07:49terrifié quand je vois aussi des adolescents se suicider.
00:07:52On en a eu encore...
00:07:54Je vous assure qu'on peut mieux faire.
00:07:56Qu'on peut accompagner et anticiper
00:07:59pour permettre que des gens aillent mieux,
00:08:01ne souffrent pas et ne passent pas à l'acte.
00:08:03On peut beaucoup mieux faire. Je donne un exemple.
00:08:06C'est comme les accidents de la route,
00:08:08même si c'est très différent.
00:08:10Mais je fais un parallèle, une analogie.
00:08:12Si on s'y met, si on crée les structures nécessaires,
00:08:15on diminue les accidents de la route,
00:08:17donc les morts sur la route.
00:08:19C'est la même chose pour la détresse psychique
00:08:21qui peut conduire à un suicide.
00:08:23On peut vraiment accompagner les gens
00:08:26et il faut que la société tout entière s'y mette.
00:08:28Je ne suis pas là pour déstabiliser les uns et les autres.
00:08:31Mais on peut mieux faire.
00:08:33– J'extinguerai deux sujets dans ce qui vient d'être dit.
00:08:35Je rejoins à peu près ce qui vient d'être dit.
00:08:37Je pense qu'il y a un premier sujet
00:08:39sur la grande cause nationale de la santé mentale
00:08:41que je ne corrèlerai pas qu'uniquement au suicide.
00:08:44– Absolument. – J'avais raison de le rappeler.
00:08:46– Parce que ça peut être positif aussi.
00:08:48– En fait, on a aujourd'hui un paradoxe
00:08:50qui est qu'effectivement, la santé mentale des jeunes
00:08:52et même des moins jeunes depuis la crise sanitaire
00:08:54et les confinements s'est dégradée.
00:08:56Et pour autant, l'offre de soins psychiatriques
00:08:58ne fait que régresser dans notre pays depuis les années 70.
00:09:01En 1970, on avait 120 000 lits en psy.
00:09:04Aujourd'hui, on en a moins de 50 000.
00:09:06Donc il y a un problème là-dessus.
00:09:08Le deuxième sujet que je vois aussi,
00:09:10par rapport peut-être plus directement au suicide
00:09:12et en tout cas pour faire le lien avec l'affaire que vous évoquiez,
00:09:14c'est le mal-être au travail.
00:09:16C'est-à-dire que vous avez aujourd'hui de plus en plus de gens
00:09:18qui n'arrivent pas à s'en sortir.
00:09:20Par exemple, je prends une profession qui est tout à fait illustratrice de cela.
00:09:23Ce sont les agriculteurs.
00:09:25On voit qu'il y a plusieurs agriculteurs qui se suicident par jour.
00:09:27Ou des chefs d'entreprise.
00:09:29Ou des travailleurs.
00:09:31Parce qu'ils n'ont pas de perspective économique.
00:09:35Ils sont écroués de charges.
00:09:37Ils voient les factures s'empiler, les factures énergétiques.
00:09:39Et le sens de leur vie s'effondrer.
00:09:41Et le sens de leur vie s'effondre.
00:09:43Effectivement, de la même manière, les policiers,
00:09:45vous avez aussi un mal-être dans la fonction de la police.
00:09:47De la même façon, dans la fonction publique,
00:09:49vous avez des mal-êtres.
00:09:51Une question peut-être qui est liée au suicide,
00:09:53c'est justement de revaloriser ces métiers.
00:09:57De permettre à ces gens-là de pouvoir bien travailler.
00:09:59De pouvoir avoir une vie.
00:10:01De pouvoir s'en sortir.
00:10:03Parce qu'aujourd'hui, malheureusement, le travail ne rémunère plus.
00:10:05Et donc, de fait, vous avez des gens qui n'ont plus de perspective.
00:10:07Il faudrait peut-être revenir à ce qui s'est passé avec la SNCF.
00:10:13Où là, les mesures de sécurité ont fonctionné.
00:10:17Et se pose la question de savoir
00:10:19est-ce qu'il faut un conducteur ou deux conducteurs dans la cabine.
00:10:25Parce que s'il y avait eu deux conducteurs,
00:10:27ça serait sans doute passé différemment.
00:10:29Ou pas passé du tout, d'ailleurs.
00:10:31Voilà. Et donc, je vais me faire taper sur les doigts par la SNCF.
00:10:35Parce que s'il y a un seul conducteur,
00:10:37c'est pour des raisons financières.
00:10:39Alors, en l'occurrence,
00:10:41on est incapable, autour de la table,
00:10:43et aucun d'entre nous n'est cheminot,
00:10:45et n'est capable de vous répondre en termes de technique,
00:10:47bien entendu.
00:10:49Tout de même, pardon,
00:10:51mais ce fameux Bruno,
00:10:53qui avait un enfant autiste,
00:10:55qui a eu un drame personnel,
00:10:57qui l'a tout d'un coup amené à ouvrir la porte
00:10:59et à se jeter à plus de 300 à l'heure
00:11:01de sa motrice,
00:11:03pour autant, pardon,
00:11:05mais est-ce que, tout de même, vous n'êtes pas un peu choqué
00:11:07par cette dimension de plainte
00:11:09dans un contexte où, derrière, il avait la responsabilité
00:11:11de 600 personnes, et tout d'un coup,
00:11:13il prend la responsabilité,
00:11:15le risque de les voir, même s'il y a des systèmes
00:11:17qui ont très bien fonctionné, comme l'a souligné Jacques,
00:11:19des systèmes techniques qui ont montré que
00:11:21ces rames sont les plus sûres au monde,
00:11:23elle s'est arrêtée d'elle-même, très bien,
00:11:25il n'empêche, il a pris un risque considérable
00:11:27avec l'avis de ceux dont il avait la responsabilité.
00:11:29Est-ce qu'on ne doit pas sortir de la question
00:11:31de la plainte, tout de même ?
00:11:33Cette dimension de la plainte,
00:11:35on va y revenir dans un instant,
00:11:37ça va faire l'objet de la suite de notre discussion,
00:11:39mais là, à ce stade, on va faire une pause
00:11:41sur ce sujet de radio.
00:11:43Restez avec nous, on continue sur ce sujet.
00:11:47Mettez-vous d'accord, Thierry Guerrier.
00:11:49Et nos quatre débatteurs,
00:11:51Jacques Millard, le maire de Maison-Lafitte,
00:11:53ancien député, auteur de Bye Bye Démocratie
00:11:55chez La Fond Presse,
00:11:57Mathieu Hocq, le secrétaire général
00:11:59de ce think-tank de tradition gaulliste
00:12:01le millénaire, Edouard Daud, Rian Cipel,
00:12:03ancien député du PS,
00:12:05ancien député socialiste, et
00:12:07Philippe Bourgiaki, conseiller régional,
00:12:09l'écologiste indépendant de l'Île-de-France.
00:12:11Quelle est votre réaction
00:12:13à ce coup de gueule
00:12:15avec tout de même une dimension
00:12:17du sens, de la sensibilité
00:12:19du cœur d'Edouard Daud-Rian Cipel
00:12:21après le suicide
00:12:23qui a été très dangereux
00:12:25pour cette rame de TGV de ce conducteur
00:12:27de la SNCF il y a quelques semaines,
00:12:29quelques jours.
00:12:31Je vais séparer deux choses. La première,
00:12:33elle est humaine, mais c'est pour ça
00:12:35que je finirai par ça. Et la deuxième, elle est technique.
00:12:37J'ai un ami d'ailleurs
00:12:39qui est agent RATP, qui vient de m'envoyer
00:12:41un message pour me dire que le système
00:12:43de sécurité a fonctionné, comme dans le tram,
00:12:45à la différence du bus
00:12:47où vous avez un conducteur qui est tout seul,
00:12:49où vous avez aussi dans les avions
00:12:51où on a vu un commandant de bord
00:12:53qui s'était suicidé avec
00:12:55tout un avion et le copilote
00:12:57n'a pas eu le temps de réagir.
00:12:59Le système VACMA.
00:13:01Le deuxième, c'est le fameux
00:13:03drame humain.
00:13:05Je pense que l'acte...
00:13:07Pardon, quand vous nous dites que le système a fonctionné,
00:13:09vous voulez nous dire quoi ? Parce que le fameux,
00:13:11je viens de le citer, il a fonctionné.
00:13:13Tant mieux, c'est la moindre des choses.
00:13:15Le système ne fonctionnera pas, tu as raison, c'est là où on va
00:13:17décider de passer à l'intelligence artificielle.
00:13:19Sur des automatisations,
00:13:21on voit sur la ligne 14 par exemple,
00:13:23vous n'avez aucun problème.
00:13:25Si il n'y avait pas eu ce système-là, la RAM aurait continué.
00:13:27Tout à fait.
00:13:29Tout ça est la preuve que le système mis en place au moment
00:13:31du TGV fonctionne.
00:13:33Le deuxième, je vous le disais, c'est un drame humain.
00:13:35Derrière un suicide, il y a un cri,
00:13:37il y a un désespoir, il y a
00:13:39le fait de ne plus y arriver.
00:13:41On voit, d'après
00:13:43les premiers éléments de l'enquête...
00:13:45Peut-être qu'on aurait pu avoir des signaux, c'est ça que vous voulez dire ?
00:13:47J'y arrive.
00:13:49Un drame humain à titre
00:13:51personnel où un père de famille
00:13:53n'y arrive plus, avec un enfant
00:13:55qui a une pathologie
00:13:57importante. Avoir un enfant autiste,
00:13:59c'est 200% d'énergie qu'il faut.
00:14:01Et lorsqu'on a
00:14:03une telle charge de responsabilité,
00:14:05il y a une charge morale
00:14:07très forte.
00:14:09J'étais machiniste receveur, et quand j'avais 150
00:14:11personnes dans le bus, j'avais 150 vies.
00:14:13Donc, le sens
00:14:15des priorités et la responsabilité
00:14:17peuvent vraiment
00:14:19vous diminuer physiquement
00:14:23et vous enlever toute votre énergie.
00:14:25Ce que je veux dire par là, c'est que c'est toute la société
00:14:27qui est malade. Et donc, il y a des
00:14:29signaux, et tu l'as bien précisé
00:14:31tout à l'heure, la prise en charge
00:14:33se tue.
00:14:39Si on veut
00:14:41lutter efficacement contre les détresses
00:14:43psychiques, c'est qu'il faut mettre des moyens en face.
00:14:45Vous n'allez pas à la guerre
00:14:47avec une cuillère, vous allez à la guerre avec des armes.
00:14:49Et donc, si vous n'avez plus
00:14:51de lit, vous n'avez plus de personnel à soigner.
00:14:53On se souvient que dans la compagnie
00:14:55filiale de Lufthansa, dans laquelle il y a
00:14:57eu le pilote que vous nous avez cité, qui s'est effondré.
00:14:59On se souvient qu'à l'époque, on avait dit
00:15:01et Lufthansa avait pris des mesures,
00:15:03et Air France notamment expliquait
00:15:05comment ils essaient de suivre psychologiquement
00:15:07leurs pilotes, parce que c'est évidemment fondamental.
00:15:09Là, eux, ils tiennent tout en main.
00:15:11Il n'y a pas de système de sécurité pour sauver
00:15:13l'avion en direct.
00:15:15Peut-être que ce que vous voulez nous dire, c'est qu'il faudrait que la SNCF
00:15:17renforce sa capacité
00:15:19à déceler les difficultés chez ses conducteurs.
00:15:21Pas que la SNCF.
00:15:23Quand je vous ai dit, quand j'ai commencé, en disant
00:15:25notre société est malade. C'est-à-dire que
00:15:27les médecines du travail, moi, je vois quand j'étais
00:15:29à la RATP, j'allais à la médecine du travail,
00:15:31on me regardait les yeux, les oreilles, etc.
00:15:33Mais personne ne me posait de questions. Comment ça va
00:15:35chez moi ? Est-ce que ça va bien avec mon épouse ?
00:15:37Mes enfants ?
00:15:39Et pareil, vous avez des collègues.
00:15:41On n'ose pas non plus. On veut être discret.
00:15:43Non, mais ce n'est pas ça. C'est que vous avez
00:15:45des métiers où il y a des vies
00:15:47qui dépendent du type qui est en face.
00:15:49Moi, je le vois.
00:15:51J'ai été victime
00:15:53d'agressions, et ça va, je suis
00:15:55quelqu'un d'assez costaud, donc j'ai pu y surmonter.
00:15:57Mais moi, j'ai vu des collègues complètement effondrés.
00:15:59Et les chefs, les responsables
00:16:01de l'Inn, n'en avaient que
00:16:03faire. Ce qu'ils voulaient, c'était leur
00:16:05objectif, les kilomètres parcourus.
00:16:07– Alors, vous nous dites, moi, je voudrais à tous,
00:16:09à tous les quatre, vous poser une question quand même.
00:16:11Je fais un peu de provocation, d'accord, mais c'est le jeu ici.
00:16:13Mais est-ce que vous...
00:16:15Il n'y en a pas un peu assez de vides dans une société
00:16:17de la peinte en permanence ?
00:16:19Alors qu'on a bien vu, par exemple,
00:16:21au moment d'IGEO, que la France est aussi autre chose.
00:16:23Des gens qui... Des artistes,
00:16:25des industriels, des entrepreneurs,
00:16:27des ouvriers qui travaillent,
00:16:29des artisans qui font un travail considérable,
00:16:31qui mettent toute une énergie dans le positif et dans la création.
00:16:33Et on est là à se plaindre en permanence.
00:16:35Qu'est-ce que... – Je suis d'accord avec ça, je ne suis pas du tout là-dedans.
00:16:37Moi, j'essaie d'être...
00:16:39– C'est vous qui avez posé le sujet.
00:16:41– J'ai posé comme un problème social.
00:16:43C'est-à-dire au sens où l'on entend...
00:16:45Le fondateur de la sociologie
00:16:47moderne, Émile Durkheim,
00:16:49qui a travaillé sur le suicide,
00:16:51qui a écrit sur le suicide, c'est un fait social.
00:16:53Pardon.
00:16:55– Il y en avait avant le marxisme, mais avant les entreprises capitalistes...
00:16:57– Je ne suis pas tout simplement à pleure,
00:16:59j'ai un cœur, j'ai des sentiments
00:17:01et une très grande sensibilité,
00:17:03une hypersensibilité.
00:17:05Je crois que tous les hommes politiques, on est des hypersensibles.
00:17:07Quand un homme meurt ou se suicide,
00:17:09c'est un drame et je pleure comme tout le monde.
00:17:11Maintenant, il y a un fait social.
00:17:13C'est-à-dire qu'il y a des dizaines de milliers
00:17:15de gens qui commettent des tentatives de suicide
00:17:17et qui, hélas, souvent réussissent.
00:17:19C'est la première ou deuxième cause de mortalité chez les jeunes.
00:17:21Ce sont souvent des détresses psychiques
00:17:23articulées, bien entendu, à la pression de la société.
00:17:25– Vous ne répondez pas à ma question.
00:17:27Ma question, c'était, est-ce qu'on ne se plaint pas un peu trop ?
00:17:29– Non, mais je ne pense pas... Je vais vous dire une chose.
00:17:31– Est-ce que la société française ne se plaint pas alors qu'elle est hyper riche ?
00:17:33– C'est ma proposition Thierry Guérier.
00:17:35Il y a des bons lieux pour se plaindre et on a le droit.
00:17:37Un enfant,
00:17:39un homme, une femme adulte,
00:17:41on a le droit de la tristesse.
00:17:43Je pense que, par exemple, les psychothérapies
00:17:45ne sont pas suffisamment développées en France.
00:17:47En fait, c'est le bon lieu d'aller pleurer,
00:17:49d'aller dire sa souffrance, de la comprendre
00:17:51et de la surmonter.
00:17:53Je fais une proposition qui permettra de lutter
00:17:55contre toutes les formes de détresse psychique
00:17:57et permettra un meilleur
00:17:59bien-être psychique pour tous. On diminuera la violence
00:18:01dans la société, on améliorera les rapports sociaux.
00:18:03– C'est quoi votre proposition ? – C'est d'aller vers le
00:18:05remboursement des séances
00:18:07de psychothérapie. – Ça y est,
00:18:09la Sécu vient d'annoncer que ce serait possible
00:18:11pour tous les Français. – Pour combien de séances ?
00:18:13– À 8.
00:18:15Moi, je suis pour qu'on ait
00:18:17davantage de psychothérapeutes dans les collèges,
00:18:19dans les lycées, dans le monde du travail,
00:18:21dans les entreprises,
00:18:23et que c'est un droit.
00:18:25Écoutez, on rembourse tellement de médicaments
00:18:27dans ce pays, de psychotropes,
00:18:29on peut mettre un peu de pognon pour que les gens
00:18:31aillent justement déverser leur souffrance
00:18:33au bon endroit, ça diminuera
00:18:35les problèmes de la société, croyez-moi.
00:18:37Dans ce pays, il se trouve
00:18:39qu'une certaine Bonaparte,
00:18:41une Marie Bonaparte, a été l'une des
00:18:43grandes introductrices et la grande traductrice
00:18:45de Freud en France. – Edouardo, les autres,
00:18:47les autres Edouardo,
00:18:49les autres Edouardo, pas de monopole.
00:18:51– Je vais répondre à votre question avec l'illustration de la SNCF.
00:18:53– La société qui se plaint, c'est ça la question que je pose.
00:18:55– On est aujourd'hui dans une société
00:18:57d'irresponsabilité généralisée
00:18:59et de plainte, effectivement.
00:19:01Prendre un exemple, c'est l'exemple de la SNCF,
00:19:03plus globalement. Je ne veux pas rentrer sur le cas du cheminot,
00:19:05etc., je ne vous connais pas,
00:19:07mais ce qu'on sait, c'est que la politique
00:19:09des ressources humaines de la SNCF est catastrophique
00:19:11et le dialogue social au sein de la SNCF
00:19:13est catastrophique. Depuis 1947,
00:19:15il y a une grève par an
00:19:17à la SNCF. On a aujourd'hui
00:19:19des gens à la SNCF, des syndicats
00:19:21notamment, qui ont pris en otage
00:19:23une entreprise qui lui impose
00:19:25un fardeau économique démesuré,
00:19:27délirant, avec
00:19:29des avantages sociaux pour les
00:19:31cheminots, en termes d'avantages,
00:19:33le régime spécial des retraites, un régime spécial
00:19:35d'assurance maladie,
00:19:37ils ont même le droit à
00:19:39des remboursements
00:19:41de frais de transport, etc.
00:19:43Donc, ils imposent des charges
00:19:45qui sont démentielles
00:19:47sur la société de la SNCF,
00:19:49qui expliquent 30%,
00:19:51selon les chiffres de la direction de la SNCF,
00:19:53de perte de compétitivité
00:19:55de la SNCF. Et pourtant,
00:19:57tous les ans, ils se plaignent
00:19:59en prenant en otage chaque année les Français
00:20:01– Il faut faire attention avec le mot otage.
00:20:03– Depuis 1947, en tout cas, c'est le cas.
00:20:05Et donc, vous vous retrouvez aujourd'hui
00:20:07avec des grèves qui coûtent très cher
00:20:09aux contribuables français.
00:20:11Un jour de grève de la SNCF, c'est 20 millions d'euros
00:20:13pour le contribuable et des gens qui, malheureusement,
00:20:15enfin, malgré tout, se plaignent encore
00:20:17alors que les revenus,
00:20:19notamment au sein de la SNCF, sont plus importants
00:20:21que les autres personnes.
00:20:23– On n'est pas obligé de niveler par le bas.
00:20:25Moi, j'ai été machiniste receveur à la RATP
00:20:27pendant quelques années. Je vous jure.
00:20:29Et pourtant, je ne suis pas un type
00:20:31qui vient se plaindre tous les quatre matins de quoi que ce soit.
00:20:33Je pense être costaud, mais
00:20:35comme tout le monde, j'ai aussi des faiblesses et ça m'arrive.
00:20:37Ça a été le métier
00:20:39le plus dur que j'ai fait de toute ma vie.
00:20:41Vous vous levez
00:20:43à l'heure que vous êtes censé manger.
00:20:45Vous vous couchez à l'heure où vous êtes censé vous lever.
00:20:47Vous êtes en décalé, vous travaillez les week-ends,
00:20:49vous travaillez les jours fériés.
00:20:51Vos vacances avec votre famille, c'est une fois tous les quatre ans.
00:20:53Vous avez une pression énorme, vous avez des gens
00:20:55qui sont complètement irresponsables sur la route.
00:20:57Je veux dire que la pression psychologique
00:20:59de la sécurité des gens que vous essayez
00:21:01de transporter, qui n'ont aucune reconnaissance,
00:21:03ils vous disent pas bonjour, ils vous crachent en plus de figure.
00:21:05Je vous assure que c'est le métier
00:21:07où je me suis senti le plus dévalorisé
00:21:09alors que j'avais une responsabilité énorme
00:21:11et que j'étais utile pour emmener des gens au travail.
00:21:13Je vous jure, je vous donne ma parole,
00:21:15je pensais que c'était
00:21:17des feignants qui appuyaient juste
00:21:19sur un bouton pour ouvrir les portes.
00:21:21Je vous promets, je vous promets.
00:21:23Je vous jure que j'ai fait des métiers difficiles,
00:21:25mais celui-là, ça a été le plus dégradant, le plus dévalorisant
00:21:27et le plus difficile.
00:21:29Vous me donnez 10 000 par mois, je ne leur en fais pas ce boulot.
00:21:31– Vous êtes d'accord, très bien.
00:21:33– Donc, quand vous dites
00:21:35sur la société de se plaindre,
00:21:37oui, nous avons le droit
00:21:39de nous plaindre lorsque la société
00:21:41ne reconnaît pas notre juste valeur.
00:21:43Alors, ça ne suffit pas. – Mais la Sécu, maintenant,
00:21:45vient d'annoncer qu'elle allait permettre
00:21:47à tous les Français d'avoir à peu près 8 séances par an.
00:21:49– C'est un bon pas, mais c'est pas suffisant.
00:21:51– Franchement, on se plaint
00:21:53tous les jours, cher Thierry Guerrier,
00:21:55des histoires de harcèlement à l'école, de violence,
00:21:57de je ne sais quoi, de suicide.
00:21:59– Je pense que c'est une bonne décision, c'est ça que vous dites.
00:22:01– Si on est une société adulte
00:22:03et moderne
00:22:05du XXIe siècle, on permet
00:22:07aux gens d'aller voir des psychothérapeutes,
00:22:09on permet de rembourser
00:22:11les séances de psy de la même manière
00:22:13qu'on rembourse des médicaments.
00:22:15Si on prend la santé psychique au sérieux,
00:22:17il faut aller vers ça.
00:22:19– On reviendra dans quelques jours, sans doute,
00:22:21sur ce sujet qui est un sujet
00:22:23essentiel. Vous avez ouvert le débat, merci à vous.
00:22:25On ne le referme pas là,
00:22:27on va le refermer juste parce que là, il faut
00:22:29passer à un petit moment de publicité,
00:22:31c'est comme ça qu'on vit sur Sud Radio.
00:22:33Et puis derrière, on reviendra sur les déclarations
00:22:35de Gérald Darmanin sur les prisons,
00:22:37l'état de notre système pénitentiaire,
00:22:39ça aussi c'est assez sérieux et grave
00:22:41dans ce pays, on y revient dans un instant.
00:22:43Vous êtes avec nous, vous restez avec nous
00:22:45si vous le voulez bien sur Sud Radio.
00:22:47Avec nos quatre invités
00:22:49ce matin pour les débats de
00:22:51Mettez-vous d'accord sur Sud Radio,
00:22:53Jacques Millard, maire de Maison-Lafitte,
00:22:55Mathieu Hoque, secrétaire général du
00:22:57think-tank le millénaire, Edouardo Rian-Syppel,
00:22:59ancien député PS,
00:23:01et Philippe Bourgiaki, conseiller régional
00:23:03écologiste indépendant d'Île-de-France,
00:23:05écolo-centriste, Philippe.
00:23:07Alors, on va revenir maintenant
00:23:09sur ce sujet
00:23:11posé par
00:23:13Gérald Darmanin, qui
00:23:15n'est jamais en manque d'idées, vous le savez,
00:23:17l'ancien ministre de l'Intérieur, qui est
00:23:19aujourd'hui garde des Sceaux, c'est-à-dire ministre
00:23:21de la Justice, qui a pris ses fonctions
00:23:23mardi et dès mercredi, le jour de Noël,
00:23:25il était dans l'Oise, dans un établissement
00:23:27pénitentiaire, c'est son mandat, c'est sa
00:23:29fonction, c'est légitime, mais voyez, il ne perd
00:23:31pas de temps, il occupe le terrain, dès qu'il y a un
00:23:33interstice au milieu
00:23:35de la situation médiatique, un peu
00:23:37en recul, évidemment, il y a moins de sujets dans l'actualité,
00:23:39eh bien, il se faufile, il est là
00:23:41et il a une idée. Et là, il nous dit quoi ?
00:23:43Gérald Darmanin, il nous dit, vous allez l'entendre,
00:23:45je veux faire place nette
00:23:47dans les prisons, ou plutôt place nette, c'était sa formule
00:23:49à l'époque de sa lutte,
00:23:51le ministre de l'Intérieur à Beauvau,
00:23:53contre le narcotrafic, le trafic de drogue,
00:23:55mais là, eh bien, il s'agit
00:23:57des prisons, et il nous dit, je veux, vous allez,
00:23:59on écoute Gérald Darmanin, qui était
00:24:01hier soir, l'invité du 20h
00:24:03d'ETF. D'abord, il y a
00:24:05à imaginer, peut-être, des opérations
00:24:07place nette dans les prisons, je pense que
00:24:09c'est ce que je vais demander à l'administration pénitentiaire,
00:24:11de pouvoir nettoyer, au sens
00:24:13compréhensible du terme,
00:24:15le fait que les gens ne doivent pas avoir de téléphone portable dans les prisons,
00:24:17continuer à être très
00:24:19présents, à empêcher cela, et à condamner
00:24:21ceux qui le font, et puis, deuxièmement,
00:24:23il faut que nous réfléchissions très rapidement
00:24:25à des solutions techniques qui nous permettent
00:24:27de passer à du brouillage
00:24:29de l'intégralité des établissements pénitentiaires.
00:24:31Voilà, Gérald Darmanin, qui dit, ça ne peut pas durer,
00:24:33ça n'a pas de sens, des prisons
00:24:35où on n'applique pas les peines, où
00:24:37les trafics continuent,
00:24:39il a même ajouté, certains donnent
00:24:41des ordres d'assassinat depuis leur prison. Qu'est-ce que
00:24:43vous inspire les propos du ministre ?
00:24:45Je vais d'abord à Jacques Millard,
00:24:47le maire de maison à la fille de Jacques.
00:24:49Je vous ai vu réagir, là, dans la vision.
00:24:51– Je vais vous dire très franchement, Gérald Darmanin,
00:24:53que je connais bien, ne manque
00:24:55pas d'air. Parce que quand il était
00:24:57ministre de l'Intérieur, il avait
00:24:59tous les moyens, effectivement, pour
00:25:01améliorer les brouillages dans les prisons, etc.
00:25:03– Il n'était pas patron des prisons.
00:25:05Il n'était pas le patron des prisons, il était ministre...
00:25:07– Non, non, non, il avait les moyens, parce que c'est un
00:25:09problème de sécurité, il avait les moyens
00:25:11d'agir. Et maintenant,
00:25:13il la ramène avec ça, il sait
00:25:15très bien qu'aujourd'hui, l'histoire
00:25:17pour brouiller l'ensemble
00:25:19des communications d'une prison
00:25:21et notamment
00:25:23des portables, ce n'est pas une mince affaire.
00:25:25Je peux vous dire qu'on a
00:25:27imposé un système
00:25:29de sécurité dans les prisons
00:25:31contre, à l'époque,
00:25:33l'avis de la ministre
00:25:35qui était contre ça
00:25:37et qui ne voulait pas que la police intervienne
00:25:39dans les prisons. Maintenant, c'est fait.
00:25:41Mais aujourd'hui, ramener
00:25:43ça devant comme étant une solution,
00:25:45eh bien, je lui dis bon courage
00:25:47parce que ce n'est pas demain la veille qu'on verra
00:25:49le résultat.
00:25:51– Dites-moi, vous êtes dans son camp politique,
00:25:53ou pas très très loin en tout cas, vous êtes tous...
00:25:55– Non, non, attendez, je le connais, je le connais,
00:25:57c'est un caméléon, je vais vous dire une chose,
00:25:59et je l'ai déjà dit, je le connais très bien,
00:26:01c'était un ami,
00:26:03et je peux vous dire que ce type-là,
00:26:05c'est un caméléon, et qu'il est
00:26:07toujours, il
00:26:09épouse les thèses
00:26:11de ceux qui gouvernent et de ceux
00:26:13qui peuvent lui apporter quelque chose.
00:26:15Il était, notamment, l'attaché parlementaire
00:26:17de Vaness, qui était un catholique
00:26:19conservateur, à l'époque, Vaness m'a dit
00:26:21il était plus catholique que moi.
00:26:23– Il est peut-être toujours
00:26:25catholique, monsieur Alderman.
00:26:27– C'est un caméléon,
00:26:29je n'ai aucune confiance dans cet individu.
00:26:31– Vous êtes en train de nous dire, au fond,
00:26:33si je faisais de la provoque, je vous dirais,
00:26:35mais avec respect, qu'avec un ami comme vous,
00:26:37dites donc, on est servi.
00:26:39– Mais au-delà de ça, c'est une boutade,
00:26:41c'est une boutade.
00:26:43– On l'a bien vu comme ministre de l'Intérieur.
00:26:45– Non, c'était un très bon ministre de l'Intérieur.
00:26:47– Parce que ça favorisait son aura,
00:26:49mais on voit très bien
00:26:51qu'en réalité, il change
00:26:53d'opinion, comme de chemise.
00:26:55– Alors, Philippe Bourgiaki, vous dites,
00:26:57ça a été un très bon ministre de l'Intérieur.
00:26:59– Déjà, je veux saluer Jacques, et saluer son franc-parler,
00:27:01au moins, ce qui est constant
00:27:03avec Jacques, c'est que, c'est vrai,
00:27:05déjà, il tourne pas autour du pot.
00:27:07Je pense, justement, moi,
00:27:09j'ai beaucoup d'estime pour Jacques,
00:27:11parce qu'il me rappelle Patrick Caram.
00:27:13– Oui, il aurait pu nous faire de la langue de bois,
00:27:15Jacques, en disant, je l'ai connu, ça m'a fait bien, etc.
00:27:17– Il n'en fera jamais,
00:27:19et je pense que c'est ce qui nous manque
00:27:21dans la vie politique, dans le politiquement correct,
00:27:23des hommes comme Jacques ou comme Patrick Caram,
00:27:25ils sont droits, ils sont francs, ils sont directs,
00:27:27et moi, je les aime pour ce qu'ils font.
00:27:29– Vous n'êtes pas en train d'en faire, là, du politiquement correct ?
00:27:31Qu'est-ce que vous pensez de Darmanin ?
00:27:33Vous nous avez dit, c'est un bon, ça a été un bon ministre de l'Intérieur.
00:27:35– Pour moi, c'est l'un des meilleurs ministres de l'Intérieur
00:27:39que nous avons eus. – Pourquoi ?
00:27:41– Parce que je le sais sincère,
00:27:43je sais qu'il s'est battu bec et ongle
00:27:45pour donner des moyens à la police,
00:27:47qui ne sont pas suffisants, on est bien d'accord,
00:27:49je suis persuadé qu'il essaiera de faire son maximum
00:27:51pour la justice, mais par contre,
00:27:53on est toujours dans la même problématique,
00:27:55si vous n'avez pas les moyens de vos ambitions,
00:27:57vous ne pourrez jamais réussir à le faire.
00:27:59Il faut des brouilleurs dans les prisons,
00:28:01c'est évident qu'il faut que les gens…
00:28:03– Oui, mais Jacques Mir vient de nous dire
00:28:05que la ministre de la Justice précédente,
00:28:07il y a quelques années,
00:28:09a empêché les ministres de l'Intérieur
00:28:11de venir mettre les moyens techniques.
00:28:13– On parle de Christiane Taubira,
00:28:15qui a même autorisé des grandes largesses
00:28:17dans son mode d'humanisme.
00:28:19Mais la Genèse, en vérité,
00:28:21avant d'arriver à la prison,
00:28:23vous avez une multitude de signaux
00:28:25de jeunes primo-délinquants ou délinquants
00:28:27dont les peines ne sont pas exécutées.
00:28:29Moi, je voudrais faire un peu de publicité,
00:28:31et remercier notre présidente, Valérie Pécresse,
00:28:33parce qu'il y a un an et demi,
00:28:35– Présidente de la région Île-de-France.
00:28:37– Présidente de la région Île-de-France,
00:28:39pardon, excusez-moi, lorsqu'elle avait décidé
00:28:41de créer cette agence régionale
00:28:43des travaux d'intérêt général.
00:28:45Plusieurs, et y compris dans l'hymne psyche de gauche…
00:28:47– Une des sanctions pénales…
00:28:49– Complètement, c'est ça, le principe c'est
00:28:51tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies,
00:28:53et l'objectif c'est, vous avez fait une infraction,
00:28:55vous êtes hors de collectivité
00:28:57par rapport à votre infraction,
00:28:59et donc, de manière humaine,
00:29:01et je le dis à l'extrême-gauche
00:29:03qui veut la corneriser à l'extrême-droite,
00:29:05et ce n'est pas du tout le cas,
00:29:07c'est avec des encadrements, avec des spécialistes,
00:29:09que vous preniez conscience du mal
00:29:11que vous avez causé à autrui,
00:29:13et les résultats sont là.
00:29:15Donc moi, j'invite le ministre de la Justice,
00:29:17dont, je le dis,
00:29:19le plus grand bien que je pense de lui,
00:29:21et je pense vraiment que c'est un homme d'envergure
00:29:23et un possible futur chef d'État,
00:29:25en tout cas, je le souhaite.
00:29:27– Ah oui, vous êtes en train de vous repositionner
00:29:29les uns et les autres, Gérald Darmanin peut-être,
00:29:31et vous, qu'il soutenez, pour 2027,
00:29:33pour la campagne de 2027.
00:29:35– Oui, en tout cas,
00:29:37sauf si ma présidence de région y allait,
00:29:39oui, je soutiendrai Gérald Darmanin,
00:29:41sauf si il y a une ambiguïté, je ne me suis jamais caché.
00:29:43– Alors, écoutez, messieurs,
00:29:45on va peut-être se tourner du côté du socialiste,
00:29:47qui était donc un opposant potentiel
00:29:49putatif de Gérald Darmanin,
00:29:51et qui va peut-être être celui
00:29:53qui en dit le mieux,
00:29:55il faut le soutenir, Philippe.
00:29:57Édouard Lauréan-Sipel, qu'est-ce que vous inspirent
00:29:59les propos du garde des Sceaux ?
00:30:01– D'abord, j'ai cru comprendre
00:30:03que Gérald Darmanin était ministre
00:30:05de la Justice,
00:30:07et pas seulement ministre des prisons.
00:30:09Il est dans son droit,
00:30:11c'est son choix, sa liberté,
00:30:13de faire cette première sortie
00:30:15de ministre de la Justice, garde des Sceaux,
00:30:17sur la question des prisons,
00:30:19qui est un vrai sujet. – Il n'a pas fait que ça,
00:30:21vous avez vu, hier soir à 20h, il évoque aussi la question
00:30:23de la violence conjugale. – Vous avez raison,
00:30:25ce sont deux sujets importants,
00:30:27mais je souhaite que le ministre
00:30:29de la Justice s'occupe
00:30:31de toute la justice dans son ensemble.
00:30:33Et je souhaite aussi que le ministre
00:30:35de la Justice, parce que je peux connaître aussi
00:30:37le tropisme de Gérald Darmanin,
00:30:39il n'est pas ministre de l'Intérieur,
00:30:41bis.
00:30:43Je ne veux pas non plus faire
00:30:45de préjugés, mais comme je vois un petit peu
00:30:47et je sais lire
00:30:49les discours politiques,
00:30:51les actes politiques. – Il est trop
00:30:53sur le terrain de la sécurité, toujours, c'est ça que vous dites.
00:30:55– Il est dans son identité, je le comprends très bien,
00:30:57mais je recommande,
00:30:59et je l'espère, que Gérald Darmanin
00:31:01prendra la justice
00:31:03comme un tout,
00:31:05et qui ne la réduira pas simplement à la question des prisons.
00:31:07Sur la prison,
00:31:09moi je n'ai pas de tabou, je suis de gauche,
00:31:11je suis socialiste, et je le dis très clairement,
00:31:13il faut plus de renseignements,
00:31:15et on l'avait déjà fait sous
00:31:17François Hollande,
00:31:19du renseignement de prison, il est de qualité,
00:31:21il faut améliorer les moyens,
00:31:23il faut lutter, et pardon de
00:31:25casser un tabou, si c'en est un,
00:31:27il faut aussi lutter contre la corruption
00:31:29dans les prisons.
00:31:31Corruption peut-être de l'administration
00:31:33pénitentiaire, sans laquelle les trafics
00:31:35et les narcotrafiquants et les autres trafiquants
00:31:37et les petites mafias
00:31:39ne pourraient pas prospérer.
00:31:41Donc il y a ce que nous pouvons faire pour lutter
00:31:43contre tout ce que nous savons
00:31:45qui gangrène la prison,
00:31:47il faut aussi lutter contre la corruption,
00:31:49contre le nouveau phénomène de narcotrafic,
00:31:51contre toute cette pression qu'il y a dans la prison,
00:31:53mais je dis que la justice, elle est aussi
00:31:55beaucoup plus large, et je crois qu'on attend du garde des seaux
00:31:57pour qu'il y ait un discours large
00:31:59sur la justice qui a besoin de moyens.
00:32:01Là où je soutiendrai le ministre de la justice,
00:32:03c'est quand il a dit qu'il avait besoin de plus de moyens
00:32:05et d'augmenter le budget de la justice.
00:32:07– Mathioc, réaction à ce sujet
00:32:09de nos prisons,
00:32:11l'état des lieux aujourd'hui,
00:32:13c'est une catastrophe, on est presque en faillite.
00:32:15– Oui, il y a plusieurs points déjà, je pense.
00:32:17Déjà un, il faut poser la question du diagnostic de notre société.
00:32:19La société est gangrénée
00:32:21par l'ultra-violence, il y a de plus en plus
00:32:23de gens violents, et donc il y a de plus en plus de gens en prison.
00:32:25Les chiffres de population carcérale
00:32:27ont augmenté de 60% sur les
00:32:2920 dernières années, lorsque la population française
00:32:31a augmenté de moins de 20%.
00:32:33– Il y a 130% d'occupations.
00:32:35– Et on a atteint, sur population carcérale,
00:32:37à 130%, le nombre de prisonniers par habitant
00:32:39a été multiplié par 3
00:32:41dans notre pays en moins de 20 ans.
00:32:43La société est beaucoup plus violente.
00:32:45Donc déjà, tous ceux qui nous expliquent que ce n'est pas le cas,
00:32:47on peut déjà se dire que leurs idées, on peut les mettre de côté.
00:32:49Ensuite, après, le point
00:32:51qui est important sur Gérald Darmanin,
00:32:53c'est qu'aujourd'hui, il hérite d'une situation
00:32:55qui n'est pas bonne,
00:32:57qui n'est honnêtement pas bonne sur les moyens de la justice,
00:32:59ça a été rappelé, la France dépense deux fois moins
00:33:01sur la justice que les autres pays
00:33:03européens, notamment l'Allemagne
00:33:05ou les Pays-Bas notamment,
00:33:07mais ce n'est pas que ça. Et au sein de la justice,
00:33:09donc une justice qui est clochardisée en termes de moyens,
00:33:11vous avez une administration
00:33:13qui est particulièrement dépourvue de moyens,
00:33:15c'est l'administration pénitentiaire.
00:33:17Et l'administration pénitentiaire, effectivement,
00:33:19il y a plusieurs problèmes qui se posent.
00:33:21Un, il manque des places de prison. Emmanuel Macron nous avait
00:33:23promis 15 000 places de prison,
00:33:25on en a vu à peine 5 000 jusqu'à présent depuis 2017.
00:33:27Le deuxième problème...
00:33:29– Le plan prison ne devrait pas être finalement
00:33:31mené à son terme avant 2029
00:33:33alors que c'était prévu pour 2025.
00:33:35– Exactement. Et pourquoi cela ?
00:33:37Parce que d'une part, on a désarmé l'État régalien
00:33:39au profit de l'État nounou et de l'État social.
00:33:41C'est-à-dire qu'on a privilégié depuis des années
00:33:43de dépenser sur une dépense sociale
00:33:45plutôt que d'investir sur les services
00:33:47de l'État régalien,
00:33:49les services de police, de justice, etc.
00:33:51Ce qui explique notre décrochage.
00:33:53– Nous, on avait augmenté les moyens quand même.
00:33:55– Oui, il y a un rattrapage depuis 2017,
00:33:57mais c'est insuffisant.
00:33:59Ensuite, après, l'autre problème qu'il y a,
00:34:01et c'est là où je pose la question à monsieur le maire,
00:34:03c'est que sur la question des places de prison,
00:34:05beaucoup d'élus municipaux,
00:34:07municipaux et élus locaux
00:34:09ne veulent pas de places de prison,
00:34:11ne veulent pas de construction de places de prison,
00:34:13ne veulent pas délivrer les permis de construire
00:34:15de places de prison parce que, et d'ailleurs
00:34:17les citoyens aussi, on peut le comprendre…
00:34:19– Vous avez une maison d'arrêt Lafitte pour cher Jacques Myre.
00:34:21– Les gens ne veulent plus de prison au niveau national,
00:34:25mais ne veulent pas de prison chez eux.
00:34:27– Jacques, il y a une maison…
00:34:29– C'est un problème aujourd'hui.
00:34:31– On vous a compris Mathieu, Jacques,
00:34:33il y a une maison d'arrêt…
00:34:35– Merci, merci Mathieu.
00:34:37– Il y a une maison d'arrêt à…
00:34:39– Je veux dire une chose, construire une prison
00:34:41ou construire une petite prison,
00:34:43ce sont les mêmes difficultés.
00:34:45Il ne faut pas rêver, et là il a raison, Mathieu a raison.
00:34:47Maintenant, pour ce qui est de Philippe
00:34:49sur les travaux d'intérêt général,
00:34:51ça c'est du pipeau,
00:34:53parce que, je veux dire,
00:34:55aujourd'hui, le travail d'intérêt général,
00:34:57ça vaut pour la bourgeoise,
00:34:59qui effectivement a eu un problème…
00:35:01– Qui travaille mal les clous.
00:35:03– Mais, écoutez un instant,
00:35:05ça ne vaut pas pour des oseaux
00:35:07qui vont dire, moi j'en ai rien à foutre,
00:35:09et qui ne vont pas faire
00:35:11les travaux d'intérêt général,
00:35:13et donc ça c'est voué à l'échec.
00:35:15Il est évidemment, parce que moi je connais des cas,
00:35:17il y a un gamin qui est infecté
00:35:19aux pompiers chez nous,
00:35:21et qu'à ce moment on lui dit,
00:35:23eh bien il faut rembobiner
00:35:25l'annonce d'incendie,
00:35:27et il dit non.
00:35:29Alors qu'est-ce qu'on fait ?
00:35:31On le frappe, non, non,
00:35:33il dit non, eh bien ça ne sert à rien.
00:35:35Donc il faut cesser de croire
00:35:37dans les travaux d'intérêt général.
00:35:39Ça ne marche pas.
00:35:41– Mais si, cher Jacques, ça marche.
00:35:43C'est peut-être une question de proportion des peines.
00:35:45– Il y a 15 000 étrangers
00:35:47qui sont dans nos prisons,
00:35:4915 000,
00:35:51eh bien on pourrait passer des accords
00:35:53avec les États dont ils relèvent
00:35:55sur le plan de la nationalité,
00:35:57et les renvoyer chez eux.
00:35:59Eh bien ça, ça ferait de la place.
00:36:01– Alors, on a été sur ce sujet
00:36:03des prisons aujourd'hui,
00:36:05du pénitentiaire.
00:36:07Jacques, on va revenir
00:36:09à nos coups de cœur et nos coups de gueule.
00:36:11Si vous voulez bien, Jacques Millard,
00:36:13vous, vous avez un coup de cœur,
00:36:15c'est un hommage
00:36:17à ce qui est considéré encore aujourd'hui
00:36:19comme peut-être l'acte
00:36:21le plus courageux du GIGN
00:36:23et le plus efficace
00:36:25de cette unité d'élite
00:36:27de la Gendarmerie nationale.
00:36:29Jacques, je vous laisse nous rappeler les faits.
00:36:31– Oui, rapidement, c'est un coup de cœur,
00:36:33parce qu'effectivement, on a parlé hier
00:36:35du trentenaire de l'affaire
00:36:37de Marignac, n'est-ce pas ?
00:36:39– Marignane, c'est-à-dire
00:36:41le GIGN, les islamistes algériens.
00:36:43– Le GIGN s'est appelé pour délivrer
00:36:45les otages
00:36:47pris en otage par le GIGN,
00:36:49mais il en demeure pas moins.
00:36:51– Il y a 30 ans.
00:36:53– Je crois qu'on ne peut pas simplement, je dirais,
00:36:55c'est-à-dire que le GIGN,
00:36:57c'est une unité qui est maintenant décentralisée
00:36:59et qui, avec leur aide,
00:37:01qu'il faut associer,
00:37:03permettent effectivement de résoudre des cas
00:37:05parce qu'ils savent négocier,
00:37:07parce que, bien sûr,
00:37:09ils peuvent employer la force
00:37:11pour neutraliser des terroristes,
00:37:13mais ils sont capables également
00:37:15de résoudre le problème
00:37:17sans qu'il y ait une violence
00:37:19par leur capacité à négocier.
00:37:21Il faut leur rendre hommage,
00:37:23les policiers ou les gendarmes
00:37:25payent d'un lourd tribut
00:37:27à la société
00:37:29leur engagement
00:37:31dans la défense de notre sécurité.
00:37:33Voilà pourquoi je voulais saluer
00:37:35leur engagement
00:37:37et surtout leur capacité
00:37:39à, je dirais,
00:37:41résoudre le problème
00:37:43très souvent
00:37:45sans la force.
00:37:47– Il y avait sur France 5 hier
00:37:49un formidable témoignage de Thierry Lévesque,
00:37:51ancien gendarme du GIGN,
00:37:53il faut se souvenir, j'étais sur place
00:37:55pour TF1 à l'époque
00:37:57et j'ai fait la visite avec Edouard Balladur
00:37:59des blessés, ils ont été un certain nombre,
00:38:01peut-être 8, du GIGN
00:38:03grièvement blessés
00:38:05à l'époque, mais ils ont sauvé tous les passagers
00:38:07et l'équipage.
00:38:09Le seul qui a été à peu près blessé
00:38:11c'est parce qu'il a sauté, c'est le copilote,
00:38:13il s'est en partie déhanché,
00:38:15brisé la hanche, mais sinon
00:38:17le travail du GIGN, comme l'a souligné Jacques,
00:38:19était considérable. Un mot d'Edouard
00:38:21Grillon-Slippel et de Mathieu,
00:38:23court avant la prochaine page de pub,
00:38:25Edouard ? – Sur le GIGN,
00:38:27j'étais adolescent, j'ai vécu ça
00:38:29comme beaucoup de français presque en direct
00:38:31et j'étais en admiration
00:38:33face au professionnalisme
00:38:35et à la réussite.
00:38:37– L'entraînement et le courage. – Incroyable, aucun blessé
00:38:39parmi les otages. – Moi j'étais pas né.
00:38:41– Bravo aux forces de sécurité et spéciales
00:38:43françaises au GIGN en France.
00:38:45– Le savoir-faire
00:38:47de nos services français,
00:38:49on a véritablement développé une expertise
00:38:51et moi je pense, et nous nous pensons
00:38:53au sein de notre think-tank, que quand on a des expertises
00:38:55comme ça qui sont tellement importantes,
00:38:57qui sont tellement valorisables, il faut justement
00:38:59faire profiter d'ailleurs aussi aux autres pays,
00:39:01montrer qu'on est capable d'exporter. – Le GIGN était
00:39:03un conseil de l'Arabie Saouite. – Le GIGN
00:39:05a effectivement fait cela pour beaucoup de pays.
00:39:07– Philippe ? – Moi je suis toujours,
00:39:09je m'incline avec grand respect
00:39:11et humilité
00:39:13derrière ces frères d'armes
00:39:15qui, au péril de leur vie, avant tout,
00:39:17protègent toutes les vies, y compris
00:39:19celles des ravisseurs et des terroristes.
00:39:21C'est leur mission première.
00:39:23Je suis en admiration
00:39:25de ces hommes qui
00:39:27sacrifient leur famille, leur temps,
00:39:29qui passent beaucoup d'entraînement,
00:39:31beaucoup perdent la vie
00:39:33et se blessent aussi en entraînement
00:39:35pour être le plus optimum.
00:39:37Et je remercie
00:39:39en tout cas les conseils et les responsables
00:39:41du GIGN à l'époque qui ont tout fait,
00:39:43qui ont assisté auprès d'Edouard Balladur,
00:39:45on en parle très peu, pour que l'avion
00:39:47vienne ici en France, alors qu'ils avaient des informations
00:39:49que l'objectif des terroristes était...
00:39:51– Au début les autorités françaises voulaient qu'il reste à Alger.
00:39:53– Non, non, non, non, surtout pas.
00:39:55Ils savaient que si c'était à Alger, ça aurait été une boucherie.
00:39:57– Oui, mais Paris aussi.
00:39:59Ils voulaient pas qu'il se pose, ou plutôt qu'il se crache sur Paris.
00:40:01– Bien sûr, bien sûr.
00:40:03– C'est une information très rapide.
00:40:05– Non, non, très très rapide.
00:40:07– Il faut rappeler que le GIGN est fondé en 1974,
00:40:09c'est-à-dire deux ans après les attentats
00:40:11aux Jeux Olympiques de Munich en 1972,
00:40:13où la délégation israélienne a été assassinée
00:40:15par des terroristes à l'époque.
00:40:17– Par le président Valéry Giscard d'Estaing.
00:40:19– Donc voilà, ça montre que derrière,
00:40:21la formation a permis, pour cette occasion
00:40:23de cette prise d'otage, d'éviter ce massacre
00:40:25qui a été celui de la délégation israélienne en 1972.
00:40:27C'est incroyable.
00:40:29– Exactement.
00:40:31On se retrouve les uns et les autres pour Mettez-vous d'accord,
00:40:33tous les quatre débatteurs,
00:40:35avec vous tous et toutes sur Sud Radio,
00:40:37c'est dans quelques minutes, à tout de suite.
00:40:39– Mettez-vous d'accord, Thierry Guerrier.
00:40:43– Sur Sud Radio, et dans 10 minutes,
00:40:45il sera midi, on aura les infos bien sûr,
00:40:47mais d'abord on va revenir
00:40:49à nos débats, à nos thématiques,
00:40:51on vient de parler de ce suicide
00:40:53de cheminot à la SNCF,
00:40:55on a évoqué aussi la problématique
00:40:57des prisons aujourd'hui, notre système
00:40:59penitentiaire en faillite avec les déclarations
00:41:01de Gérald Darmanin, on revient à vos coups de cœur
00:41:03et coups de gueule des uns et des autres,
00:41:05nos invités ce matin, les débatteurs, Jacques Millard,
00:41:07le maire de Maison-Lafitte, Mathieu Hocq,
00:41:09le secrétaire général du Millénaire,
00:41:11ce signataire d'héritage gaulliste,
00:41:13Edouardo Riancipel qui est ancien député socialiste,
00:41:15et Philippe Bourguiaqui,
00:41:17conseiller régional écologiste indépendant
00:41:19d'Île-de-France. Alors Philippe,
00:41:21je vais venir à vous parce que vous nous dites,
00:41:23vous avez un coup de cœur
00:41:25pour ceux qui finalement,
00:41:27alors que les uns et les autres
00:41:29prennent quelques, avec légitimité,
00:41:31des temps de repos,
00:41:33notamment au moment des fêtes,
00:41:35et pas que sur les pistes enneigées,
00:41:37et c'est tant mieux, mais vous, vous voulez
00:41:39rendre hommage à ceux qui travaillent en ce moment
00:41:41dur dur, dur comme fer.
00:41:43Oui, je voulais les remercier, ces femmes
00:41:45et ces hommes de l'ombre,
00:41:47ceux que moi j'appelle les anges gardiens,
00:41:49et d'ailleurs on me faisait souvent la réflexion,
00:41:51lorsque j'étais à Europe Écologie, puisqu'on était
00:41:53censés être de gauche, ne jamais
00:41:55remercier les forces de l'ordre, les forces
00:41:57de sécurité, et pour moi c'est un pilier essentiel.
00:41:59Ah oui, c'est une règle, c'est une révélation.
00:42:01Ils n'aiment pas le mot sécurité,
00:42:03sécuritaire, et moi je viens du futur.
00:42:05Donc au sein de l'Europe Écologie-Les Verts, ils n'aiment pas qu'il y ait
00:42:07une ligne politique qui est de ne jamais
00:42:09féliciter en public...
00:42:11Clairement.
00:42:13J'espère que ça évolue, en tout cas le courant dans lequel j'étais
00:42:15avec celui de Yannick Jadot n'avait aucun problème avec ça,
00:42:17mais on nous classait déjà à droite
00:42:19du parti. Ils ne sont pas là pour répondre, donc...
00:42:21C'est dommage, c'est dommage.
00:42:23Non, je voulais vraiment remercier ces femmes
00:42:25et ces hommes, je pense
00:42:27au personnel médical,
00:42:29hospitalier, à nos gendarmes,
00:42:31nos policiers,
00:42:33notre armée...
00:42:35Et tous les services publics qui continuent à fonctionner quand même,
00:42:37un certain nombre...
00:42:39La Poste ?
00:42:41Non mais tout à fait, mais il y en a
00:42:43qui travaillent 24h sur 24, 16 jours sur 7,
00:42:45et je le dis au détriment de leur famille...
00:42:47Enfin ils ont du repos dans ces cas-là,
00:42:49c'est organisé quand même le service public.
00:42:51Oui, très bien, mais vous savez, le rythme
00:42:53biologique n'est pas fait que vous travaillez la nuit,
00:42:55et eux sont d'arrache-pied la nuit pour veiller à la sécurité
00:42:57des biens et des personnes.
00:42:59C'est les premiers
00:43:01à être confrontés à la misère
00:43:03et à la détresse humaine,
00:43:05c'est les premiers maillons de notre cohésion
00:43:07sociale,
00:43:09par abnégation, par vocation,
00:43:11par amour de l'autre, par
00:43:13altruisme, vraiment c'est...
00:43:15Au moment où certains font une pause,
00:43:17d'autres sont là et font que la vie continue.
00:43:19Non mais eux, même
00:43:21lorsqu'ils sont en vacances, ils peuvent être acquisitionnés,
00:43:23et on a vu,
00:43:25j'ai en mémoire les
00:43:27attentats de Nice, où des
00:43:29policiers et des infirmiers qui étaient en vacances là-bas
00:43:31sont intervenus et ont été
00:43:33d'eux-mêmes spontanément. Donc je voulais vous dire
00:43:35à vous, mesdames et messieurs,
00:43:37merci, thank you,
00:43:39don't question, spasiba,
00:43:41diakoyo, obrigado,
00:43:43grazie, grazia.
00:43:45Ils sont d'origine étrangère, si nombreux
00:43:47dans le service public.
00:43:49Tous, tous, tous, mais parce que ceux qui sont
00:43:51en vacances, ceux qui viennent de l'étranger...
00:43:53Jacques, Edouardo, Mathieu, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:43:55Philippe a parfaitement
00:43:57raison, et c'est le sens
00:43:59du service public. Et ça,
00:44:01c'est quelque chose que
00:44:03même Bruxelles ne comprend pas, parce que
00:44:05eux, ils ont un service d'intérêt général,
00:44:07ce n'est pas la même chose.
00:44:09Un service public, il est là
00:44:11pour maintenir la cohésion de la société
00:44:13avec des principes fondamentaux,
00:44:15la laïcité,
00:44:17l'égalité et la permanence.
00:44:19Et il s'adapte.
00:44:21C'est ça, un service public. Et donc,
00:44:23moi, en tant que maire,
00:44:25je peux vous dire, je viens de la fonction
00:44:27publique d'État, puisque, paraît-il,
00:44:29je suis un diplomate inquiétant,
00:44:31comme disait mon ministre,
00:44:33mais il n'en demeure pas moins,
00:44:35qu'aujourd'hui, on retrouve, notamment
00:44:37dans la territoriale, dans les sapeurs-pompiers,
00:44:39des gens qui ont
00:44:41le service public chevillé au cœur,
00:44:43et il faut leur reconnaître.
00:44:45Mais Jacques, vous avez par exemple,
00:44:47pendant ces jours de fête,
00:44:49aujourd'hui,
00:44:51il y a combien de salariés
00:44:53de la fonction publique territoriale chez vous,
00:44:55dans une mairie comme celle de Maison Lafitte,
00:44:57qui sont sur eux ? Bah oui, mais ça fait quoi ?
00:44:59Dites-nous, c'est intéressant, par exemple, que vous nous expliquiez.
00:45:01Ça fait que si j'ai un pépin,
00:45:03même à 2h du matin,
00:45:05une canalisation qui saute, on intervient.
00:45:07Et ils sont combien, comme ça, mobilisés
00:45:09à Maison Lafitte ?
00:45:11Mais oui, il y a des astreintes permanentes.
00:45:13Donc, c'est quelque chose
00:45:15que nos concitoyens ont donné un jour.
00:45:17On a eu un petit problème
00:45:19sur, malheureusement, une canalisation
00:45:21qui avait sauté, et
00:45:23qu'on avait du mal à retrouver exactement
00:45:25où c'était, et j'avais eu cette réflexion
00:45:27de mes concitoyens,
00:45:29est-ce que ce sont des services publics à l'américaine ?
00:45:31Et là, je peux vous dire que
00:45:33ça ne m'a pas fait plaisir. En réalité,
00:45:35c'était parce que le prestataire
00:45:37avait tardé à intervenir,
00:45:39mais il n'en demeure pas moins
00:45:41que des services publics à la française,
00:45:43il faut les maintenir.
00:45:45– Absolument, merci Jacques. Alors, Mathieu,
00:45:47on finit par votre coup de cœur à vous,
00:45:49on va filer de l'autre côté
00:45:51de l'Atlantique, aux États-Unis.
00:45:53– Oui, alors c'est un coup de gueule,
00:45:55c'est sur plutôt les réactions
00:45:57qu'on a eu, mais qu'on en a l'habitude,
00:45:59d'une certaine partie des analystes,
00:46:01de la presse de notre pays en France,
00:46:03sur les propos de Donald Trump
00:46:05à propos du canal de Panama.
00:46:07– Qu'est-ce qu'il a dit Donald Trump ?
00:46:09– Rapidement, rappel des faits,
00:46:11Donald Trump a annoncé
00:46:13que si le Panama
00:46:15ne respectait pas l'accord de délégation
00:46:17du canal de Panama
00:46:19vis-à-vis des États-Unis,
00:46:21il serait bienvenu pour les États-Unis
00:46:23de reprendre le contrôle
00:46:25du canal de Panama, parce qu'il considère
00:46:27aujourd'hui que le Panama
00:46:29joue pour la Chine plutôt que pour les intérêts
00:46:31des Américains. – Oui, qu'il en est un indépendant
00:46:33le Panama d'Amérique centrale, et qu'il a la main
00:46:35sur son territoire.
00:46:37Ce qui n'a pas toujours été le cas
00:46:39dans l'histoire. – Ce qui n'a pas toujours été le cas
00:46:41puisque le canal a été rétrocédé dans les années 80
00:46:43par les États-Unis,
00:46:45au Panama, puisque c'est les États-Unis qui ont construit ce canal.
00:46:47Mais toujours est-il
00:46:49qu'aujourd'hui nous avons
00:46:51une partie de la presse
00:46:53dans notre pays qui
00:46:55s'insurge, qui hurle, qui même explique…
00:46:57– Et vous vous êtes d'accord avec Trump, qui pourrait dire…
00:46:59– Je suis d'accord, j'essaye d'expliquer, nous on essaye d'expliquer dans notre think-tank
00:47:01qu'on a travaillé sur le monde vu par Donald Trump
00:47:03pour l'année 2025,
00:47:05et ce que l'on dit nous juste, c'est qu'il faut
00:47:07comprendre ce qu'il fait, et c'est pas
00:47:09une décision stupide, c'est pas une décision
00:47:11irrationnelle, c'est une décision
00:47:13qui s'inscrit dans un continuum géostratégique
00:47:15de lutte contre
00:47:17la puissance chinoise,
00:47:19notamment à travers ce qu'on appelle la guerre
00:47:21commerciale, et notamment la sécurisation des routes
00:47:23commerciales. – Mais votre coup de gueule au fond,
00:47:25c'est de dire que la presse française
00:47:27n'y comprend rien, ou elle est partisane ?
00:47:29– Exactement, et hurle, et ne veut pas
00:47:31justement traiter et analyser
00:47:33dans les faits, le sujet justement de la politique
00:47:35étrangère américaine, et
00:47:37Donald Trump est un personnage que l'on conçoit d'accord
00:47:39ou pas avec sa politique étrangère, qui sera clé
00:47:41pour les quatre prochaines années, il faut bien
00:47:43comprendre Donald Trump pour comprendre aujourd'hui l'avenir
00:47:45des relations internationales, me semble-t-il.
00:47:47– Alors je suis pas un très bon animateur
00:47:49de radio,
00:47:51parce que ça devrait
00:47:53derrière susciter un débat,
00:47:55et on n'a plus le temps, imaginez-vous, parce que là il nous reste
00:47:5730 secondes avant la pub, et avant le journal de midi,
00:47:59on verra si on revient à ces sujets, mais
00:48:01on ira évoquer dans quelques instants
00:48:03un autre sujet géopolitique
00:48:05qui nous concerne directement,
00:48:07encore plus directement que le canal de Panama,
00:48:09c'est la série, c'est sur Chez Radio.
00:48:11– Mettez-vous d'accord,
00:48:13Thierry Guerrier.
00:48:15– Et avec nos quatre
00:48:17débatteurs, les invités réguliers
00:48:19de cette antenne Sud Radio,
00:48:21Jacques Myard, maire de Maison-Lafitte,
00:48:23gaulisse devant l'éternel
00:48:25comme les membres de ce
00:48:27think-tank le millénaire,
00:48:29avec son scatare général aujourd'hui avec nous,
00:48:31Mathieu Hocq, donc Jacques Myard, Mathieu Hocq,
00:48:33et puis un ancien député socialiste,
00:48:35Edouardo Riancipel,
00:48:37et Philippe Bourgiaki, conseiller régional écologiste
00:48:39d'Île-de-France.
00:48:41Alors messieurs, on a peut-être deux sujets encore
00:48:43à venir avant midi et demi,
00:48:45et l'œil de l'expert, on va parler de la Syrie,
00:48:47et puis on va parler aussi de Mayotte,
00:48:49et du voyage à venir du nouveau
00:48:51Premier ministre et de sa ministre
00:48:53de l'Éducation, donc François Bayrou
00:48:55avec Elisabeth Borne, et puis Manuel Valls.
00:48:57Trois, trois
00:48:59premiers ministres en poste
00:49:01et anciens premiers ministres qui se déplacent
00:49:03à Mayotte, dans un contexte où pourtant
00:49:05les élus locaux râlent
00:49:07en disant finalement
00:49:09les pouvoirs publics
00:49:11mentent en disant que les choses vont mieux
00:49:13alors que ça va très très mal. Jacques Myard,
00:49:15qu'est-ce que ça vous inspire,
00:49:17cette façon à la fois
00:49:19de râler ce qui est légitime dans une situation
00:49:21peut-être très compliquée humainement, et puis
00:49:23en même temps, tout de même, on l'entend
00:49:25que des plaintes dans un contexte où quand même
00:49:27la France fait des efforts considérables.
00:49:29Vous savez qu'aujourd'hui,
00:49:31malheureusement, les malheurs de Mayotte
00:49:33ne datent pas de ce
00:49:35terrible ouragan
00:49:37qui est passé sur l'île.
00:49:39Auparavant, je voudrais dire à Mathieu,
00:49:41n'appelez pas votre organisme
00:49:43think tank, il faut l'appeler laboratoire
00:49:45d'idées. Oui, cercle de réflexion,
00:49:47moi je préfère cercle de réflexion.
00:49:49Voilà, très bien. Alors pour
00:49:51revenir à Mayotte,
00:49:53il est évident
00:49:55que c'est le résultat bien évidemment
00:49:57de l'ouragan, aujourd'hui la situation,
00:49:59mais aussi de
00:50:01l'impossibilité de maîtriser
00:50:03les immigrations,
00:50:05l'immigration et les immigrations,
00:50:07et qu'aujourd'hui,
00:50:09on est dans une situation
00:50:11où bien évidemment la France, grande et généreuse,
00:50:13va sans doute reconstruire
00:50:15tout. Est-ce qu'elle va reconstruire,
00:50:17y compris pour les gens qui normalement
00:50:19ne devraient pas être là ? La question se posera.
00:50:21Politiquement. Mais je sais bien
00:50:23qu'on doit aussi aider,
00:50:25je dirais, les plus pauvres
00:50:27et que l'on peut sans doute
00:50:29trouver des solutions, de leur retour
00:50:31aux comores, avec un accord
00:50:33avec les comores.
00:50:35Ce qui est clair, c'est que le
00:50:37résultat, notamment le manque d'eau,
00:50:39j'ai entendu un ministre récemment dire
00:50:41il va y avoir l'alimentation
00:50:43en eau pour tout le monde, ça n'a jamais été fait.
00:50:45Ou du moins, ça
00:50:47bégait, vous voyez ce que je veux dire.
00:50:49Et donc il faut avoir des canalisations
00:50:51en tout seul, qui permettent
00:50:53l'alimentation en eau,
00:50:55avec une usine de dessalement.
00:50:57Donc il y a énormément de travaux qui n'ont pas été
00:50:59faits par les gouvernements précédents.
00:51:01Alors en ce qui concerne les secours en ce moment,
00:51:03écoutez, il y a un
00:51:05sénateur de Lille,
00:51:07de la majorité présidentielle, pourtant,
00:51:09Omar Oily, Saïd Omar Oily,
00:51:11qui considère, lui, qu'au fond,
00:51:13le gouvernement, les pouvoirs
00:51:15publics mentiraient sur la situation.
00:51:17On écoute le sénateur de Mayotte.
00:51:19Franchement, il faut arrêter
00:51:21de mentir
00:51:23à la nation en disant
00:51:25que les choses vont bien.
00:51:27C'est une des raisons, je le dis
00:51:29franchement ici, il faut que tout le monde le comprenne,
00:51:31je demande une commission
00:51:33d'enquête parlementaire
00:51:35pour savoir exactement
00:51:37ce qui s'est passé là-bas
00:51:39et comment on a géré cette crise.
00:51:41Alors c'est une demande du sénateur
00:51:43Saïd Omar Oily, qui s'exprimait ce matin
00:51:45chez nos confrères de la radio
00:51:47France Info. Qu'est-ce que ça vous inspire,
00:51:49cette exigence, tout d'un coup,
00:51:51d'une enquête parlementaire,
00:51:53au moment même, alors qu'on est encore dans la phase de secours ?
00:51:55Mathieu Hoque.
00:51:57Ça inspire que, en tant que représentant
00:51:59du peuple maorais, et donc
00:52:01de ses administrés, ils considèrent
00:52:03qu'aujourd'hui, l'État a complètement failli
00:52:05sur cette question-là.
00:52:07Vous êtes d'accord avec lui sur ce point ?
00:52:09Oui, je suis d'accord avec lui,
00:52:11parce qu'effectivement, il y a un retard d'investissement
00:52:13de la part de l'État
00:52:15dans ce territoire.
00:52:17Je pense que c'est une question de long terme.
00:52:19À court terme, le plan d'urgence
00:52:21qui est en train d'être calibré par le gouvernement,
00:52:23en réalité, c'est difficile de faire davantage,
00:52:25ou c'est difficile de faire mieux,
00:52:27pour être tout à fait franc.
00:52:29La question, c'est vraiment le retard en termes d'investissement à Mayotte.
00:52:31Et aujourd'hui, la logique
00:52:33qu'a l'État vis-à-vis de Mayotte.
00:52:35La réalité, et notamment ça a été
00:52:37très bien rappelé, c'est que sur un certain nombre de sujets,
00:52:39je ne peux pas tous les prendre, mais si on prend par exemple la question
00:52:41de la politique migratoire, aujourd'hui,
00:52:43les Comores dictent la situation
00:52:45sanitaire de Mayotte et la situation sécuritaire.
00:52:47Puisqu'ils dictent la politique migratoire,
00:52:49Emmanuel Macron a fait un accord
00:52:51en 2019 avec le président des Comores,
00:52:53pour justement donner 150 millions d'euros
00:52:55d'aides au développement, contre une coopération
00:52:57sur les questions migratoires. Au bout d'un an,
00:52:59le président des Comores a révoqué
00:53:01cet accord-là et a marché sur Emmanuel Macron.
00:53:03Si la France n'est pas capable de faire restaurer son ordre,
00:53:05l'autorité de son État et sa diplomatie
00:53:07face à un pays comme les Comores,
00:53:09on est véritablement dans la panade.
00:53:11Pour rappeler que Mayotte fait partie de cet archipel
00:53:13naturellement, physiquement, des Comores
00:53:15de manière générale, Mayotte est
00:53:17un territoire français indépendant
00:53:19qui a souhaité, à plusieurs reprises,
00:53:21qui s'est exprimé, rester français.
00:53:23Et les Comores sont donc dans cet archipel naturel
00:53:25à l'ouest
00:53:27de Madagascar, au nord-ouest de Madagascar.
00:53:29C'est un pays indépendant, lui aussi,
00:53:31donc qui, vous dites,
00:53:33est en relation difficile, en bras de fer
00:53:35avec la France. Souvent, c'est ça qu'il faut comprendre
00:53:37de ce que vous nous dites à l'instant.
00:53:39Edouard Dorian-Sipel et Philippe Bourgiaki,
00:53:41sur cette situation à Mayotte, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:53:43D'abord, il faut
00:53:45toute la solidarité nationale
00:53:47pour Mayotte.
00:53:49C'est une critique ?
00:53:51Non, c'est un souhait, c'est une volonté,
00:53:53c'est une réaffirmation,
00:53:55d'abord du cœur et de l'esprit,
00:53:57et ensuite pour les moyens nécessaires que la République
00:53:59doit apporter à l'un de ces départements,
00:54:01Mayotte, qui a subi
00:54:03une catastrophe naturelle effroyable.
00:54:05Et d'ailleurs, je pense aussi
00:54:07qu'on peut...
00:54:09Mais vous trouvez que ce n'est pas le cas ?
00:54:11Oui, c'est le cas, je pense que c'est le cas,
00:54:13et il faut aussi entendre
00:54:15la colère, la détresse
00:54:17des Mahorais.
00:54:19Il faut savoir l'entendre sans réagir.
00:54:21Il faut la
00:54:23prendre sur nous.
00:54:25Si vous comprenez bien
00:54:27ce que je peux vous dire...
00:54:29Les objections sont mal venues, c'est ça que vous dites, c'est pas le moment.
00:54:31C'est pas le moment de leur répondre, il faut qu'on les réponde
00:54:33par l'action.
00:54:35À un moment donné, quand on s'adresse, y compris aux autorités,
00:54:37aux présidents de la République, aux gouvernements,
00:54:39qu'on gueule sa détresse, il faut la prendre.
00:54:41Je crois que ce que le propre d'un homme
00:54:43et d'une femme politique, c'est d'encaisser.
00:54:45C'est d'encaisser la détresse
00:54:47quand elle s'adresse à nous, parce qu'elle ne s'adresse pas
00:54:49nécessairement à nous. Il faut pouvoir l'encaisser.
00:54:51Il y a une critique non dite
00:54:53mais réelle du comportement
00:54:55d'Emmanuel Macron là-bas, par exemple, de le vote pas.
00:54:57Je ne dirai pas critique, mais en tout cas,
00:54:59je pense bien me faire comprendre,
00:55:01il faut qu'on soit capable, hommes et femmes
00:55:03politiques, d'encaisser
00:55:05les moments durs comme ça, parce que
00:55:07ça fait partie aussi du job.
00:55:09Ensuite, juste pour terminer,
00:55:11parce que ce qui a frappé
00:55:13Mayotte, ce cyclone,
00:55:15c'est une catastrophe naturelle.
00:55:17Je pense que, bien sûr, il y a la situation
00:55:19particulière de Mayotte, il faut un grand plan
00:55:21de développement de la société maoraise.
00:55:23Et par ailleurs, je crois que c'est
00:55:25un signe aussi pour qu'on
00:55:27se prépare, nous autres,
00:55:29à toutes les catastrophes qui peuvent
00:55:31terminer, notamment en raison du climat.
00:55:33Ça rappelle la fragilité de nos sociétés
00:55:35et ça ne concerne pas que Mayotte.
00:55:37Donc, je le dis, il faut qu'on soit
00:55:39beaucoup plus lucides sur les défis
00:55:41climatiques, sur les défis de l'environnement,
00:55:43parce que nos sociétés aussi puissantes
00:55:45qu'on puisse penser qu'elles le soient,
00:55:47elles restent fragiles face aux forces
00:55:49de la nature.
00:55:50Philippe Bouriaki sur Mayotte. En une minute,
00:55:52si vous voulez bien, Philippe.
00:55:53Sans vouloir offusquer personne et
00:55:55blesser personne, il faut entendre
00:55:57le cri, le désespoir.
00:55:59Et moi, je remercie ma présidente
00:56:01de la région Île-de-France, Valérie Pécresse,
00:56:03qui a immédiatement débloqué 500 000 euros
00:56:05pour l'aide humanitaire,
00:56:07pour la construction d'un dispensaire,
00:56:09parce que l'état de santé
00:56:11des épidémies
00:56:13qui peuvent se développer
00:56:15lorsque l'eau n'est pas potable
00:56:17et lorsqu'il y a des choléras
00:56:19et des personnes malheureusement qui sont décédées
00:56:21et des putrifications sur le sol.
00:56:23Et en même temps, cette aide servira
00:56:25immédiatement pour l'épuration
00:56:27et l'apport d'eau potable.
00:56:29Plusieurs régions ont été saluées,
00:56:31mais nous avons voté immédiatement
00:56:33et ça ne s'arrête pas juste à ces 500 000 euros.
00:56:35Il y aura d'autres dispositifs
00:56:37qui vont entrer en ligne de compte.
00:56:39La Croix-Rouge d'Île-de-France envoie beaucoup de choristes.
00:56:41Il faut savoir que
00:56:43par cette action, la présidente d'Île-de-France,
00:56:45alors que c'était un moment
00:56:47très tendu le 18 et 19 décembre,
00:56:49puisque c'était le vote du budget,
00:56:51tous les groupes ont voté à l'unémité cette aide.
00:56:53Donc nous, nous sommes objectifs et nous disons
00:56:55merci à tous les conseillers d'avoir joué le jeu.
00:56:57Merci pour ces précisions, Philippe Bourgiaki.
00:56:59On en parlera de la série dans un instant.
00:57:01Vous êtes avec nous et vous restez avec nous sur Sud Radio,
00:57:03si vous le voulez bien.
00:57:05Mettez-vous d'accord,
00:57:07Thierry Guerrier.
00:57:09Et nous voilà partis pour ce
00:57:11dernier quart d'heure de débat.
00:57:13Mettez-vous d'accord
00:57:15avec nos quatre invités, vos quatre
00:57:17débatteurs ce matin sur Sud Radio.
00:57:19Jacques Millard, le maire de Maison-Lafitte,
00:57:21Mathieu Hocq, le secrétaire général
00:57:23de ce groupe de réflexion
00:57:25qui s'appelle
00:57:27Le Millénaire, Edouard Dorian-Sipel
00:57:29qui est un ancien député du PS
00:57:31et Philippe Bourgiaki, conseiller régional
00:57:33écologiste d'Ile-de-France.
00:57:35Jacques Millard, vous
00:57:37qui avez publié Bye Bye Démocratie.
00:57:39Il y a une démocratie qui n'en était
00:57:41pas une, qui était une dictature, la Syrie,
00:57:43qui est aujourd'hui dans une situation d'incertitude
00:57:45évidemment, puisque
00:57:47même si les
00:57:49djihadistes, les islamistes
00:57:51ont réussi à
00:57:53faire tomber le régime de Bachar el-Assad,
00:57:55aujourd'hui, ils sont en situation difficile
00:57:57parce qu'il y a un certain nombre de minorités,
00:57:59notamment les alawites, qui étaient
00:58:01l'ethnie à laquelle appartient
00:58:03Bachar el-Assad, qui se rebellent
00:58:05dans le centre-ouest. Que vous inspire
00:58:07la situation en Syrie, Jacques ?
00:58:09C'est très simple.
00:58:11Je dis tout à l'heure que je n'avais pas confiance
00:58:13dans un homme politique français.
00:58:15Vous qui avez été diplomate. Je n'ai absolument pas
00:58:17confiance dans les djihadistes
00:58:19qui prétendent qu'ils sont modérés.
00:58:21C'est absolument faux.
00:58:23Ils jouent la taquilla.
00:58:25Qu'est-ce que c'est que la taquilla ?
00:58:27Conformément à des experts
00:58:29qui me l'ont dit, la taquilla
00:58:31c'est avancer masqué.
00:58:33Et il est clair qu'elle,
00:58:35aujourd'hui...
00:58:37Dans le djihad, la taquilla c'est avancer masqué.
00:58:39Dans la lutte pour l'islamisation.
00:58:41On avance masqué,
00:58:43on ne dit pas exactement ce que l'on veut
00:58:45mais l'objectif
00:58:47c'est bien sûr l'application
00:58:49d'un islam rigoureux.
00:58:51Je peux vous dire que nombre d'experts
00:58:53qui connaissent bien la Syrie
00:58:55me l'ont confirmé
00:58:57et que de ce côté-là,
00:58:59il faut être extrêmement prudent.
00:59:01Cela étant, ça prendra du temps
00:59:03parce qu'ils sont
00:59:05aujourd'hui stipendiés
00:59:07par deux Etats.
00:59:09La Turquie d'une part,
00:59:11qui a joué un sacré rôle, je dirais,
00:59:13depuis le début, je rappelle
00:59:15que la Turquie a
00:59:17commercé avec Daesh
00:59:19d'une manière éhontée
00:59:21et qu'on a fermé les yeux.
00:59:23Et ensuite, notamment à Mossoul
00:59:25où ils ont évacué 46%
00:59:27de leurs...
00:59:2946 agents consulaires
00:59:31qui étaient entourés
00:59:33de Daesh
00:59:35et qui sont partis gentiment
00:59:37sans problème.
00:59:39Et puis, il y a l'Arabie Saoudite
00:59:41qui a changé également
00:59:43sa politique en apparence
00:59:45avec Al Nostra dont Fabius
00:59:47qui s'est dit qu'il faisait un bon travail.
00:59:49C'était un fauné de Daesh.
00:59:51Donc, on a en ce moment
00:59:53quelque chose
00:59:55qui est assez calme, je le reconnais,
00:59:57mais il n'en demeure pas moins
00:59:59qu'à terme, c'est extrêmement
01:00:01problématique, notamment
01:00:03sur les chrétiens d'Orient.
01:00:05Il y a eu quelques incidents, comme chacun sait,
01:00:07mais ça va beaucoup plus loin
01:00:09et à mon avis,
01:00:11El Jarouni, HTS,
01:00:13ils avancent masqués,
01:00:15point à la ligne.
01:00:17Alors, HTS, c'est Hayat Taqir al-Sham
01:00:19avec un S, en effet,
01:00:21S-H-A-M, c'est-à-dire,
01:00:23si on le traduit de façon
01:00:25approximative, peut-être
01:00:27en français, c'est
01:00:29l'Organisation de Libération
01:00:31du Levant des Djihadistes
01:00:33Islamistes, dirigée par
01:00:35Ahmed El Sharam.
01:00:37En effet, vous venez de nous dire,
01:00:39vous connaissez bien le sujet,
01:00:41Jacques Millard,
01:00:43que les alaouites, les chrétiens sont
01:00:45des minorités, les chiites,
01:00:47les sunnites, c'est un
01:00:49kaleidoscope, la Syrie.
01:00:51Les druses qui sont d'un côté, etc.,
01:00:53moi j'ai rencontré des druses
01:00:55qui me disaient, mais nous sommes
01:00:57des musulmans, mais des musulmans
01:00:59légèrement dissidents par rapport
01:01:01au dogme, je dirais, de l'intégrisme.
01:01:03Donc, on a un problème
01:01:05qui est potentiellement
01:01:07qui va évoluer,
01:01:09ça prendra peut-être un peu de temps,
01:01:11mais c'est un risque d'éclatement de la Syrie.
01:01:13Vous ne dites qu'il y a un risque d'éclatement
01:01:15de la Syrie ?
01:01:17Alors, ça c'est la volonté de la Turquie,
01:01:19qui veut retrouver,
01:01:21Erdogan,
01:01:23c'est, je dirais,
01:01:25la nostalgie de l'Empire
01:01:27Ottoman. Et donc, le Nord,
01:01:29Idlib, tout ça, ils ont dans la
01:01:31volonté d'annexer,
01:01:33et c'est déjà pratiquement fait.
01:01:35Et puis, vous avez aussi
01:01:37au Sud, Israël,
01:01:39qui vise un certain
01:01:41nombre de contrées, pour sa sécurité.
01:01:43Donc, je crois
01:01:45que ce serait une faute
01:01:47de faire éclater la Syrie,
01:01:49parce que, jusqu'à nouvel ordre,
01:01:51c'est un État qui a
01:01:53justifié son existence,
01:01:55même s'il y a eu une dictature,
01:01:57personne ne va pleurer à Bachar Al-Assad.
01:01:59C'est clair, net et précis.
01:02:01Ce n'est pas l'enjeu d'aujourd'hui. C'est terminé.
01:02:03— Compris, Jacques.
01:02:05Philippe Bourgiaki. — Jacques fait une très bonne analyse
01:02:07de la situation
01:02:09et du risque d'éclatement de la Syrie.
01:02:11Et je pense
01:02:13qu'à terme, ça risque de devenir un État
01:02:15fédéraliste, ou voir
01:02:17des fédérations dans un État
01:02:19comme on peut voir dans d'autres
01:02:21contrées. Effectivement, moi, je rejoins
01:02:23Patrick Caram, qui a été le premier à alerter,
01:02:25qui a été sur le terrain
01:02:27auprès des chrétiens d'Orient, qui ont été
01:02:29persécutés, terrorisés,
01:02:31tués, décimés,
01:02:33sous les yeux complices
01:02:35du monde entier.
01:02:37Et personne ne disait rien.
01:02:39Je me rappelle que Bachar Al-Assad a été
01:02:41reçu, ainsi que le père,
01:02:43en grande pompe par toute
01:02:45la démocratie, parce que c'était
01:02:47un rempart contre
01:02:49un Iran
01:02:51hégémonique
01:02:53et essayé de limiter son influence.
01:02:55Donc, moi, je ne suis pas en train de dire le bien
01:02:57de Bachar Al-Assad. Loin de là, c'est un dictateur.
01:02:59Et on voit
01:03:01comment il a pu fuir.
01:03:03Et je pense, à ça, c'est à titre personnel,
01:03:05qu'il y a eu quand même certaines complicités pour qu'il puisse
01:03:07partir en Russie en toute
01:03:09sécurité. — C'est clair que la Russie,
01:03:11dans le deal,
01:03:13lui a permis à sa famille d'échapper
01:03:15à la menace islamiste. — Mais on voit
01:03:17que la faiblesse de la Russie
01:03:19n'a pas pu protéger son allié
01:03:21et ses bases avancées
01:03:23au Moyen-Orient. On voit qu'il y a une guerre
01:03:25géopolitique qui se fond
01:03:27par
01:03:29personnes interposées, mais
01:03:31le risque, effectivement,
01:03:33ces
01:03:35hommes, aujourd'hui, qui ont pris le contrôle
01:03:37en l'espace de 12 jours, sans quasiment
01:03:39un coup de feu tiré,
01:03:41leur idéologie était l'éteinte. Je voudrais juste
01:03:43revenir sur un mot, là, sémantique, et c'est hyper important
01:03:45parce qu'on utilise
01:03:47des mots quotidiens qui stigmatisent
01:03:49nos compatriotes
01:03:51de confession musulmane.
01:03:53En ces moments de fête de Noël
01:03:55et de Hanoukka, ces lumières
01:03:57doivent nous apporter réflexion,
01:03:59amour, humanité et paix.
01:04:01Le mot djihad, ça veut dire le mot combat.
01:04:03Le premier djihad, c'est le combat
01:04:05contre soi-même, contre ses propres démons.
01:04:07Il a été galvaudé,
01:04:09c'est important la sémantique, Jacques,
01:04:11il a été galvaudé par des
01:04:13idéologistes qui...
01:04:15-"Renlis le Coran et tu te revois exactement le contraire."
01:04:17Justement, non, non, le djihad,
01:04:19le premier djihad, c'est le combat contre soi-même.
01:04:21Et moi, j'ai une pensée pour tous nos compatriotes musulmans
01:04:23qui sont très silencieux
01:04:25et qui sont souvent stigmatisés
01:04:27par l'extrême-droite et ses alliés.
01:04:29-"Philippe, vous noterez que c'est vous
01:04:31qui faites le lien entre le débat sur la Syrie
01:04:33et nos compatriotes musulmans."
01:04:35-"Quand on parle du mot djihad,
01:04:37derrière, il y a le mot musulman, derrière, il y a le mot islamiste
01:04:39et il y a le mot terroriste, et donc,
01:04:41faire l'amalgame rapide et court entre
01:04:43musulmans et terroristes, c'est quelque chose de grave."
01:04:45-"Personne ne l'a fait ici."
01:04:47-"Non, pas ici, parce qu'on est assez objectifs."
01:04:49-"La Syrie, vous qui êtes intéressé
01:04:51par les questions du Moyen-Orient,
01:04:53c'est un des sujets que vous avez traité quand vous étiez député,
01:04:55qu'est-ce que ça vous inspire, la Syrie, aujourd'hui ?"
01:04:57-"D'abord, je pense qu'on peut être
01:04:59heureux
01:05:01pour la Syrie et pour les Syriens
01:05:03avec la chute du régime
01:05:05de Bachar el-Assad,
01:05:07régime sanguinaire qui avait
01:05:09opprimé et massacré son
01:05:11propre peuple, en particulier
01:05:13ces dernières années, de manière
01:05:15terrifiante." -"Les armes chimiques."
01:05:17-"Les armes chimiques, chacun s'en souvient.
01:05:19Donc, nous sommes heureux que
01:05:21une dictature soit
01:05:23terminée. Maintenant, tout reste
01:05:25à faire, et c'est
01:05:27quand même l'incertitude sur le futur
01:05:29de la Syrie. Ce que nous pouvons espérer, et ce que j'espère,
01:05:31c'est que désormais,
01:05:33les Syriens
01:05:35puissent vivre en paix,
01:05:37en sécurité, et dans le respect
01:05:39de toutes les minorités qui composent le pays.
01:05:41Ça, je pense que c'est l'objectif,
01:05:43et nous ne savons pas ce qui
01:05:45adviendra avec
01:05:47le nouveau groupe
01:05:49et al-Sahara,
01:05:51qui vient de prendre le contrôle de la Syrie.
01:05:53Espérons que ça aille dans ce sens.
01:05:55Aidons, en tant que France,
01:05:57à ce que la paix,
01:05:59la sécurité, la stabilité et le respect
01:06:01des minorités, de toutes les minorités
01:06:03en Syrie, puissent advenir.
01:06:05C'est un vrai sujet géopolitique.
01:06:07On a compris, quand même,
01:06:09le rapport de force régional.
01:06:11Turquie,
01:06:13Israël, Iran,
01:06:15Arabie Saoudite,
01:06:17Etats-Unis, Chine et Russie,
01:06:19un peu plus éloignés, vont peser
01:06:21sur la situation. Je pense que nous devons peser
01:06:23pour stabiliser la situation en vue de la paix, de la sécurité
01:06:25et du respect de toutes les minorités.
01:06:27Il me reste à vous remercier, tous les 4,
01:06:29Mathieu Hoque, qui n'aura
01:06:31pas pu s'exprimer sur la Syrie,
01:06:33avec plaisir, Jacques Millard,
01:06:35Édouard Dorian-Sipel et Philippe Brouillac,
01:06:37qui vont remercier tous les 4,
01:06:39à vous souhaiter, si vous n'êtes pas
01:06:41sur notre antenne d'ici à mardi soir,
01:06:43une très bonne fin d'année
01:06:45à tous les 4 messieurs,
01:06:47une très bonne fin d'année et un très bon réveillon
01:06:49du 31, de la fin de l'année
01:06:512024, et à vous dire que vous êtes
01:06:53les bienvenus, dès lundi matin,
01:06:55mardi, mercredi, jeudi,
01:06:57vendredi, sur Sud Radio, bien sûr,
01:06:59pour nos débats, et mettez-vous d'accord,
01:07:01vous avez à peu près réussi à vous mettre d'accord
01:07:03ce matin sur un certain nombre de points,
01:07:05merci encore à vous, merci d'être
01:07:07venu ici ou d'avoir été avec nous en visio,
01:07:09Jacques, sur Sud Radio,
01:07:11et vous nous retrouvez quand vous voulez.
01:07:13Vous restez avec nous, on se retrouve tout de suite
01:07:15avec l'œil de l'expert sur deux sujets.
01:07:17On parlera de la Syrie à nouveau,
01:07:19pour nous faire un peu de pédagogie avec
01:07:21Mohamed Sifaoui, et puis d'abord on va
01:07:23recevoir un avocat pénaliste pour évoquer
01:07:25précisément la question des prisons.