L'Heure des Pros 2 (Émission du 28/06/2023)

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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00 Véronique Jacquier, Gilles-William Golnadel, Louis Deragnel et Philippe Guybert sont avec nous ce soir.
00:05 On va évidemment parler de Nanterre avec une journée particulière, bien sûr, parce qu'il y a eu beaucoup de réactions.
00:13 Il y a eu également une minute de silence qui a été respectée aujourd'hui à l'Assemblée nationale en hommage à Naël.
00:18 Mais c'est les réactions, évidemment, qui ont fait réagir, si j'ose m'exprimer ainsi.
00:24 Et d'abord celle du président de la République, puisque je rappelle que l'enquête est en cours, que le policier est en garde à vue,
00:32 et qu'Emmanuel Macron, ce qui a ému, disons-le, les policiers, disons-le, a parlé d'une situation inqualifiable et inexcusable.
00:41 Je propose d'écouter le président de la République.
00:44 Je veux ici dire l'émotion de la nation tout entière après ce qui est arrivé et la mort du jeune Naël,
00:56 et dire à sa famille toute notre solidarité et l'affection de la nation.
01:00 Nous avons un adolescent qui a été tué. C'est inexplicable, inexcusable.
01:06 Et d'abord, ce sont des mots d'affection, de peine partagée, de soutien à sa famille et à ses proches.
01:12 Je pense que dans un tel contexte, il faut de l'affection et du respect pour le jeune Naël et sa famille et ses proches.
01:19 Il faut le calme pour que la justice se fasse.
01:23 Et il faut du calme partout parce que nous n'avons pas besoin d'avoir, en effet, un embrasement, une situation qui viendrait se dégrader.
01:30 La justice a été immédiatement saisie. La justice doit passer.
01:33 Et c'est à la justice d'assigner les responsabilités de passer.
01:38 Je veux ici que tout le monde ait le respect pour la victime et sa famille.
01:43 Et le respect, c'est l'affection de la nation et dire que rien, rien ne justifie la mort d'un jeune.
01:50 Affection, respect, calme, ce sont évidemment des mots qu'on peut entendre dans la bouche du président de la République.
01:58 Ce qui a étonné, peut-être, c'est inexcusable et inacceptable. Inexcusable, d'ailleurs.
02:04 C'est ça qui a peut-être étonné parce que l'enquête est en cours.
02:07 Je voulais d'abord vous entendre sur ce sujet.
02:12 Eh bien, je considère que c'est un propos inexcusable parce que je ne sais pas ce qui s'est passé.
02:18 Je veux dire, je suis incapable de vous dire au moment où je vous parle.
02:22 Les images...
02:24 J'ai vu d'autres vidéos beaucoup plus discutables, monsieur Proulx.
02:27 Non mais indépendamment de ça...
02:29 C'est important.
02:30 Mais monsieur Proulx, si on décide une bonne fois pour toutes qu'à la faveur d'une certaine vidéo,
02:35 quelqu'un est coupable ou innocent, c'est même pas la peine de saisir la justice.
02:39 Non mais on comprend, en voyant l'image, que cette mort est évitable.
02:44 Si le policier laisse, il est la voiture.
02:48 C'est ce que chacun comprend immédiatement, en voyant l'image.
02:51 En tant que citoyen comme en tant qu'avocat, moi je refuse de sacrifier sur l'autel de la tranquillité publique
03:00 la présomption d'innocence d'un homme et d'un policier.
03:04 Je ne sais pas, je ne me sens pas capable de dire ce soir, je connais pas le dossier,
03:11 si cet homme est coupable ou innocent.
03:14 Donc le mot inexcusable est inexcusable et j'y vois une immixtion dans les affaires de la justice.
03:22 Uniquement pour un seul but.
03:25 C'est parce qu'on a peur des quartiers, parce que là, en matière de récupération, on a fait très fort quand même.
03:34 Je me permets de vous rappeler que dans l'affaire Lola, cette petite fille,
03:40 elle n'avait pas de casier judiciaire, elle n'avait rien fait.
03:45 Et personne, il n'y a pas de Français qui sont sortis dans la rue pour mettre le feu.
03:50 Et pourtant, le simple fait de s'émouvoir a été considéré comme une ontieuse récupération.
03:56 Alors j'ai un problème de vocabulaire pour savoir ce qui s'est passé à Nanterre
04:02 de la part de gens qui se sont livrés à des exactions et pour lesquelles le président de la République a expliqué
04:09 c'est parce qu'il faisait chaud, il fait chaud, c'est peut-être le réchauffement climatique
04:13 ou parce que ces gens-là ne partent pas en vacances.
04:16 Je ne sache pas qu'on soit encore en vacances.
04:18 Donc où que je tourne mon regard, pardon de vous le dire,
04:21 et ça n'efface pas la possibilité effectivement de la culpabilité des gens.
04:25 Je ne veux pas caricaturer ma propre pensée, certainement pas.
04:29 Et surtout…
04:30 J'ai commencé par ça, ça tombe bien.
04:32 Et surtout un enfant, un adolescent est mort et cette mort pouvait être évitée.
04:39 C'est le sentiment qu'on a, je le répète en voyant cette image.
04:42 C'est ce sentiment-là. Il domine.
04:44 Mais c'est plus que déplorable.
04:48 Quoi qu'il ait fait, c'est plus que déplorable.
04:51 Mais cela étant, je ne retiens rien de ce que je viens de vous dire.
04:54 Il y a beaucoup évidemment de réactions aujourd'hui.
04:58 Et Emmanuel Macron, c'est intéressant d'ailleurs, s'est exprimé juste après Kylian Mbappé.
05:03 Et Kylian Mbappé, dont vous allez voir le tweet,
05:07 était sur la même ligne que le président de la République.
05:10 "J'ai mal à ma France, une situation inacceptable.
05:13 Toutes mes pensées vont pour la famille et les proches de Naël.
05:15 Ce petit ange, parti beaucoup trop tôt, a-t-il écrit ?"
05:18 Et évidemment, ce tweet a également été fortement commenté d'un côté comme de l'autre d'ailleurs.
05:25 Oui, je trouve que le président de la République a été imprudent.
05:28 C'est-à-dire qu'il aurait dû dire que c'est inacceptable et que c'est inexcusable,
05:32 sauf si le policier était en situation de danger mortel.
05:37 Il aurait dû ajouter, il l'a dit d'ailleurs, mais son propos est contradictoire,
05:42 il aurait dû ajouter "c'est à l'enquête en cours de trancher ce point, je ne suis pas dans l'enquête".
05:47 Et il aurait même pu dire, moi j'aurais été heureux qu'il le dise,
05:51 qu'on soit dans un pays où un policier qui est soupçonné d'une faute grave, d'une faute tragique,
05:59 le policier soit en garde à vue, qu'il y ait une enquête et qu'il y ait un jugement.
06:04 Il y a à la fois une enquête administrative, il y a une enquête judiciaire.
06:07 Et moi je trouve que c'est bien que dans notre pays, on ait ces procédures-là.
06:11 Mais pourquoi le président l'a-t-il dit ?
06:13 Vous partagez l'analyse de Gilles-William Gonnadel ?
06:15 Oui, je pense qu'il a eu honte.
06:18 Il a eu une prise de position politique ? Il a eu peur de l'embrasement des quartiers ?
06:24 C'est probablement cette explication-là.
06:27 Mais je trouve que dans ce genre de circonstances, quand on est président de la République,
06:32 on ne peut pas jouer avec les principes.
06:34 Vous voyez ce que je veux dire ?
06:36 Et le principe c'est de dire "c'est une très forte émotion, les images sont extrêmement choquantes et il y a une enquête".
06:43 C'est ce qu'a dit Gérald Darmanin, il était d'ailleurs en Valle-de-Luz.
06:45 Je voulais vous faire écouter Elisabeth Borne et Gérald Darmanin,
06:49 parce qu'on voit les nuances dans la prise de position.
06:52 Gérald Darmanin était très sage.
06:54 Oui, au plus haut niveau de l'État.
06:56 Je vous propose d'écouter Mme Borne, et puis après, évidemment, on pourra réagir ensemble.
07:01 Ecoutez Mme Borne.
07:03 Aujourd'hui, il y a un choc, un deuil, une colère.
07:08 C'est à la justice d'y répondre.
07:11 Je connais l'engagement de nos policiers et de nos gendarmes au quotidien sur le terrain.
07:16 Ils savent que porter l'uniforme, c'est répondre à un devoir, celui de l'exemplarité.
07:22 Les images choquantes diffusées hier montrent une intervention
07:27 qui ne semble manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre.
07:33 À mon tour, à nouveau, avec tout mon gouvernement,
07:36 je veux adresser mes condoléances à la famille et aux proches de Nahel
07:41 et leur dire toute ma solidarité.
07:43 La justice est saisie, elle avance, l'auteur du coup de feu est en garde à vue
07:50 et je souhaite comme chacun que la vérité puisse être faite au plus vite.
07:55 C'est une intervention différente.
07:58 Et la troisième intervention que je voulais vous faire écouter, c'est celle de Gérald Darmanin ce matin.
08:04 Je suis moi-même père de famille.
08:07 Je pense que quand un jeune homme meurt dans des conditions comme celles-là,
08:12 une émotion est normale, bien évidemment.
08:15 Et moi, je veux redire une nouvelle fois que si évidemment les policiers et les gendarmes
08:20 font un travail absolument formidable tous les jours,
08:22 qu'ils sont eux-mêmes victimes de refus d'obtempérer,
08:25 j'ai moi-même enterré beaucoup de policiers et de gendarmes
08:27 parce que des chauffards les avaient renversés.
08:30 Je veux dire ici qu'en aucun cas un geste comme celui qu'on a vu,
08:35 si jamais l'enquête devait confirmer les vidéos que nous avons vues, ne se justifie.
08:39 Et donc moi j'ai évidemment une pensée pour cette famille qui a perdu un enfant
08:44 et je veux redire une nouvelle fois que la justice doit être faite,
08:48 que la vérité doit être dite pour tout le monde, pour la police nationale,
08:51 mais bien sûr pour la famille et pour la ville de Nanterre
08:54 dont j'ai eu le maire très longuement au téléphone hier,
08:56 afin qu'on ne comprenne qu'il n'y ait pas de poids de mesure, bien évidemment.
08:59 Je le répète que ce policier a été immédiatement auditionné,
09:03 mis en garde à vue et qu'on attend les résultats de l'enquête.
09:06 Je pense qu'on peut à la fois avoir beaucoup d'émotion
09:08 et l'homme que je suis partage évidemment cette émotion,
09:12 respecter la présomption d'innocence des policiers
09:15 et laisser à la justice le soin très rapidement de prendre les décisions qui lui conviennent.
09:19 On voit là aussi un registre plus proche de celui d'Elisabeth Borne
09:23 que de la position d'Emmanuel Macron qui, je le répète,
09:25 a fortement ému les milieux de la police aujourd'hui.
09:27 Elisabeth Borne a dit que manifestement le policier n'a pas agi
09:32 dans le cadre de la conformité du Code de la sécurité intérieure
09:35 pour les refus d'obtempérer.
09:37 Elle était quand même assez alignée sur ce que dit Emmanuel Macron.
09:41 Moi ce qui me gêne dans cette histoire, c'est qu'on est tous un peu bien au chaud,
09:45 assis derrière des plateaux de télévision ou en train de regarder nos téléphones
09:48 et tout le monde a un avis sur la vidéo.
09:50 On ne sait absolument pas ce qui s'est passé avant.
09:52 Manifestement le refus d'obtempérer a eu lieu avant.
09:56 On ne sait pas du tout ce qui se passe dans l'habitacle.
09:59 Est-ce qu'il y a eu une conversation entre la victime et l'auteur du coup de feu ?
10:03 Et je trouve qu'en fait tout le monde immédiatement a déjà condamné le policier.
10:07 Non mais c'est ça qui est extrêmement gênant.
10:09 Et quand on présente, et je termine vraiment là-dessus,
10:12 quand on présente la victime comme juge, bien sûr que c'est un drame.
10:16 Évidemment c'est un drame pour tout le monde.
10:20 Pas pour tout le monde. D'abord pour la famille.
10:22 Bien sûr.
10:23 D'abord pour cet homme qui est décédé et pour sa famille.
10:27 C'est à elle le drame. Ils le vivent dans leur chair.
10:31 Bien sûr.
10:32 Et c'est un enfant, un adolescent en tout cas de 17 ans,
10:34 et je le répète on a le sentiment que cette mort est évitable.
10:37 Elle est évitable.
10:38 On a le sentiment que si le policier laisse partir la voiture...
10:42 Mais attendez Pascal, s'il a bien agi le policier...
10:44 Non mais imaginons.
10:45 Alors c'est un raisonnement absurde aujourd'hui parce que personne n'est pour cette version-là.
10:49 Mais si il est avéré que le policier a bien agi,
10:53 et que sa vie était vraiment en danger, et que réellement il était menacé...
10:57 Non ce n'est pas le seul cas de figure,
10:59 parce que j'ai précisément regardé l'article 435.1
11:03 et les 5 cas de figure pour lesquels le policier peut ouvrir le feu.
11:07 D'abord s'il y a une atteinte à sa vie ou à son intégrité physique.
11:10 On est d'accord.
11:11 Ça c'est clair.
11:12 Le deuxième cas c'est après sommation, c'est la seule façon de protéger les personnes autour de lui.
11:15 Nous sommes d'accord.
11:16 C'est un cas de danger.
11:17 Mais ce n'est pas pour empêcher la réitération d'un meurtre ou d'une tentative de meurtre.
11:20 Ce point fait clairement référence aux attentats qui ont touché la France.
11:23 Le quatrième point, et on est là dans ce quatrième point,
11:27 qui est le plus flou, le plus contestable sans doute devant une conversive,
11:31 pour neutraliser une personne qui cherche à leur échapper
11:35 et risque de s'en prendre à des tiers dans sa fuite.
11:39 Risque de s'en prendre à des tiers dans sa fuite ?
11:42 Exactement.
11:43 Donc là c'est l'article 435.1
11:45 Qui est soumis à interprétation en fait.
11:46 Bien sûr.
11:47 C'est radicule, c'est difficile à établir.
11:48 Mais c'est pour ça que les policiers demandent d'ailleurs de clarifier cela
11:54 et disent que c'est une usine à gaz, que c'est impossible.
11:58 Si vous allez devant une cour d'assises en disant que vous avez neutralisé une personne
12:01 qui cherche à leur échapper et risque de s'en prendre à des tiers dans sa fuite,
12:05 comment vous allez... Vous pouvez très bien plaider ça, je parle à l'avocat.
12:09 Et c'est pour ça que c'est très compliqué.
12:11 Et sachant qu'en plus Pascal c'est quelqu'un qui était...
12:13 Et sachant Pascal que c'est quelqu'un qui est...
12:15 Tout le monde dit qu'il n'a pas de casier judiciaire,
12:17 mais qu'il est quand même très connu de la police.
12:19 Je peux vous citer quelques faits.
12:20 C'était son cinquième refus d'obtempérer à 17 ans.
12:22 Alors bien sûr rien ne justifie sa mort.
12:24 Mais à 17 ans normalement vous n'avez pas le droit, en tout cas encore aujourd'hui,
12:28 de conduire une voiture.
12:29 Il a été mis en cause par exemple pour fausse plaque, recelle de plaque d'immatriculation,
12:34 circulation sans assurance en février 2022,
12:37 deux premiers refus d'obtempérer en mars et octobre 2021.
12:41 Ça a été classé sans suite puisque la justice a demandé des mesures de protection des enfants,
12:46 donc de sensibilisation.
12:47 Et ensuite très récemment il a quand même commis un refus d'obtempérer le week-end dernier,
12:51 donc un refus d'obtempérer cette semaine.
12:53 Et il a été interpellé pour consommation et trafic de stupéfiants en mars 2023.
12:59 Véronique Jacquet qui ne s'est pas encore exprimé.
13:01 Non mais on peut quand même dire quelque chose qui paraît à mon avis évident
13:04 pour tous ceux qui nous regardent,
13:05 c'est qu'on peut sortir tous les articles de loi, tout ce qu'on veut,
13:09 tout un chacun est en capacité de se dire que s'il s'était arrêté,
13:12 il serait peut-être encore parmi nous.
13:14 Voilà, ça c'est quand même du bon sens, peut-être du bon sens populaire,
13:17 mais je parle comme une mère, je suis aussi une mère,
13:20 donc voilà, vous avez un enfant, vous l'éduquez,
13:23 vous êtes en capacité de lui dire qu'il faut s'arrêter quand un policier veut vous contrôler.
13:27 Et je crois qu'au-delà de la récupération politique,
13:30 c'est quand même cette question-là qui devrait traverser toute la classe politique.
13:33 Pourquoi un mineur en 2023 en France ne s'arrête pas quand un policier veut le contrôler ?
13:39 Il y a une faillite éducative énorme, on surfe là sur la colère,
13:44 sur on veut apaiser le feu dans les banlieues,
13:46 mais enfin cette question qui est prégnante, on ne la traite même plus.
13:50 Ensuite, sur ce qu'a dit Elisabeth Borne, cette semaine et aujourd'hui,
13:54 elle est bien contente d'évoquer la vidéo, la surveillance, les films,
13:59 pour mettre en cause éventuellement un policier, puisqu'il est en train de devenir le coupable.
14:04 La semaine dernière à Bordeaux, en revanche, il ne fallait pas utiliser les vidéos
14:07 quand il s'agissait de voir une mamie se faire...
14:10 Non mais c'est vrai que ce deux poids deux mesures...
14:12 Alors, le deux poids deux mesures est insupportable.
14:14 Maintenant sur ce qu'a dit Emmanuel Macron, pardonnez-moi,
14:17 je suis ulcéré par ce qu'a dit le président de la République.
14:20 Il est garant de l'unité de la nation et il est aussi le président des policiers.
14:25 Vous savez qu'en 2022, il y a 10 800 policiers qui ont jeté l'éponge,
14:30 plus 33% en 4 ans. Les types ne veulent plus faire le boulot.
14:34 Les gendarmes, c'est pareil.
14:35 C'est vrai que les policiers que j'ai eus aujourd'hui,
14:40 je disais tout à l'heure, ont été émus par les mots du président de la République.
14:46 C'est peu de le dire. Ils ont eu le sentiment, effectivement,
14:49 que l'enquête qui était en cours, le président de la République...
14:53 Ça ressemble à Hollande qui va au chevet de Théo,
14:57 mais qui ne va pas voir les policiers qui ont été tentés de brûler.
15:02 C'est la même histoire.
15:03 Le communiqué d'alliance à travers les propos comme inexplicable, inexcusable,
15:07 contraire à ces déclarations comme quoi il soutient la police,
15:09 il est inconcevable que le président de la République,
15:11 comme certains responsables politiques, artistes ou autres,
15:16 bafouent la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice
15:18 en condamnant nos collègues avant même que celle-ci ne se prononce.
15:21 Ce qui est vrai, et ça je l'entends, c'est ce deux poids, deux mesures,
15:25 c'est ça qui est frappant, c'est d'un côté, il n'y a pas de récupération possible
15:29 et de l'autre, la récupération est totale.
15:31 Et l'instrumentalisation est totale, notamment de l'extrême gauche.
15:36 Massive.
15:37 Avec la culture de l'amalgame sur l'ensemble des policiers.
15:43 Donc ça, c'est incontestable.
15:45 Limite fugit et généralisé.
15:47 La deuxième chose que je voudrais dire, après je vous donne la parole,
15:50 c'est que moi je suis frappé, parce que j'ai fait ce midi une émission
15:52 avec les auditeurs sur RTL, je suis frappé combien ces auditeurs
15:57 étaient à rebours de tout l'espace politique.
15:59 Ils étaient plus sur la position d'ailleurs de Véronique Jacquet
16:03 et comme s'il y avait un divoxe entre l'opinion,
16:09 entre le bon sens et l'idéologie.
16:11 Par exemple, l'argument de Véronique...
16:13 Pardonnez-moi, je viens juste...
16:15 Je termine juste, je ne donne pas là mon avis.
16:18 Mais l'argument de Véronique Jacquet, je l'ai entendu 50 fois aujourd'hui.
16:22 Je sais, je suis bien...
16:24 Ça ne peut pas vous arriver, ça ne peut pas m'arriver,
16:28 j'ai entendu ça dans la journée...
16:30 Je peux terminer ?
16:31 Ça ne vous ennuie pas que je termine en fait ma phrase, Philippe ?
16:35 Parce que moi, quand un flic me demande de m'arrêter, je m'arrête.
16:40 J'ai entendu ça toute la journée.
16:43 Mais évidemment, ça ne justifie pas, bien évidemment,
16:47 qu'un garçon de 17 ans trouve la mort, bien sûr.
16:51 Et on le répète, ces images montrent que cette mort était évitable.
16:55 Voilà, je vous donne ma parole.
16:57 Je veux juste te souligner que quand on est dans un refus d'intempérer,
17:01 c'est éminemment indéniable.
17:03 On risque, je crois, deux ans de prison, sauf erreur de ma part,
17:06 et quelques dizaines de milliers d'amendes.
17:08 15 000 euros d'amende.
17:09 15 000 euros d'amende.
17:10 En aucun cas, on doit risquer la mort.
17:13 Je répète que la situation dans laquelle on est,
17:17 il y a les cas que vous avez évoqués...
17:19 Ce que vous dites, je suis désolé...
17:20 Attends, je peux terminer ?
17:21 Vous ne pouvez pas dire ça.
17:22 Je voudrais terminer.
17:23 Allez-y, terminez.
17:24 Je voudrais terminer.
17:25 Allez-y, allez-y.
17:26 Sinon, ce n'est pas un débat.
17:29 Et donc, on ne peut pas entrer dans cette logique-là en disant
17:32 "s'il ne veut pas mourir, il n'avait qu'à s'arrêter".
17:35 Je trouve que c'est une logique dangereuse
17:37 et que c'est une logique où le policier est légitime à tirer.
17:40 Le policier n'est légitime à tirer que dans les cas prévus par la loi.
17:45 Non, non, non, là vous interprétez, Philippe.
17:48 Il n'aurait pas dû mourir.
17:49 Bien entendu qu'il n'aurait pas dû mourir,
17:51 mais il aurait dû s'arrêter.
17:53 D'accord, mais je vois la logique où ça prend.
17:55 Non, non, non.
17:56 Et donc, je répète qu'un refus d'enterrer,
17:58 c'est deux ans de prison et 15 mois de prison.
18:00 Non, mais Véronique veut simplement dire que...
18:02 Ce n'est pas la peine de mort.
18:03 Véronique veut simplement dire qu'il y a des attitudes dangereuses.
18:06 C'est certain que si vous montez sur une fenêtre,
18:09 vous avez plus de chances de tomber que si vous tenez...
18:11 Avançons, écoutez-en.
18:13 Un mot encore.
18:14 Je n'entends depuis hier,
18:17 je n'ai pas entendu dans la bouche des représentants du gouvernement,
18:23 la moindre condamnation des exactions dans les banlieues.
18:27 Je n'ai pas encore entendu.
18:28 Comme si cette colère-là était légitime.
18:32 Mais pour une raison que vous connaissez.
18:34 Oui, mais je...
18:35 En fait, ce gouvernement, sur ce qui se passe en banlieue,
18:38 et c'est pour ça d'ailleurs,
18:40 c'est une possible explication des déclarations politiques,
18:43 ce gouvernement a peur.
18:44 Oui, mais la peur n'évite pas le danger.
18:48 Ce gouvernement a peur.
18:49 La peur n'évite pas le danger et l'encourage.
18:51 Et Emmanuel Macron a senti le danger x-y.
18:53 Et bien il se trompe parce que s'il donne bonne conscience.
18:55 Si en plus il donne bonne conscience aux émeutiers qui brûlent,
18:58 croyez-moi, ça ne va pas les arrêter.
19:00 Je trouve qu'il y a deux symptômes de cette peur.
19:02 Le premier, il y a 20 unités de force mobile qui sont déployées à Paris cette nuit.
19:06 C'est énorme, c'est considérable pour toute la zone de la préfecture de police de Paris.
19:10 Il y a entre 6 et 10 compagnies de CRS qui sont déployées uniquement à Nanterre.
19:14 Donc c'est vraiment... ça fait beaucoup de monde.
19:17 Et je trouve que le deuxième symptôme de cette peur,
19:19 c'est qu'il y a une note interne de service qui a été envoyée ce soir
19:22 à tous les effectifs pour demander à ce qu'il n'y ait plus de poursuites
19:26 en cas de refus d'obtempérer.
19:28 C'est écrit en gras et c'est souligné.
19:31 Pour ce soir, compte tenu du contexte, sauf dans un cas de crime flagrant.
19:36 Et dans cette note, il est également inscrit que dans le cadre des violences urbaines,
19:42 il est fortement demandé aux policiers de ne pas utiliser leur lanceur de balles de défense,
19:47 les LBD, dans une logique d'apaisement.
19:50 Ce qui est, ce que je trouve...
19:52 - On peut comprendre aussi.
19:53 - Ce que je trouve terrifiant, oui, mais ça sous-entend que s'ils utilisaient le LBD,
19:56 ce serait une provocation.
19:58 Absolument pas.
19:59 L'utilisation du lanceur de balles de défense, comme toutes les armes de force intermédiaires,
20:02 normalement, elles sont utilisées dans la proportion et par rapport aux menaces.
20:06 - Vous n'ignorez pas que ça a été sujet à la polémique ?
20:10 - Mais bien sûr, bien sûr.
20:11 - On peut leur donner aussi des petites ailettes.
20:13 Il n'y a pas de problème.
20:15 - Non, mais...
20:16 - Moi, je vous dis que la faiblesse, au contraire, entraîne la violence.
20:22 C'est tout.
20:23 - Mais n'oublions pas, et je le répète depuis hier soir,
20:26 qu'un jeune homme de 17 ans est mort et que cette mort était...
20:29 - Quel rapport avec brûler un commissariat, M. Prot ?
20:32 J'ai du mal à vous suivre.
20:33 - Une caserne de pompiers.
20:34 - Du mal à vous suivre.
20:35 - Je vous dis, n'oublions pas que le départ de cette tragédie est une mort qui était évitable.
20:43 - Ah oui, et quand Lola est morte, on a brûlé aussi des édifices publics.
20:50 - C'est pas légitime.
20:51 - Je n'accepte pas ça.
20:52 - On va marquer une pause.
20:53 - Le problème, c'est que ce n'est pas de l'indignation,
20:55 c'est de la vengeance.
20:56 En fait, moi, je n'ai aucun problème avec le respect...
20:58 - Marquons une définition.
20:59 - Mais là, c'est le désir de vengeance.
21:01 - Marquons une pause, mais ça n'empêche pas d'être lucide,
21:05 de souligner le deux poids, deux mesures,
21:07 de parler de la récupération, l'instrumentalisation,
21:11 de souligner ce qu'a dit Emmanuel Macron, de souligner la peur.
21:14 Tout ça est vrai.
21:15 Et c'est ça, l'effort de lucidité et d'honnêteté que nous devons faire
21:19 sur le commentaire de cette tragique affaire.
21:22 - En oubliant, si possible, en n'oubliant pas ce jeune garçon.
21:26 - Absolument.
21:27 - La pause, à tout de suite.
21:28 - Simon Guinain, et comme vous le voyez, le dialogue,
21:34 la conversation se poursuit.
21:36 Mais pendant la pause, Simon Guinain nous rappelle les titres.
21:38 - Six mois de prison ferme requits à l'encontre de l'artiste russe
21:45 Piotr Pawlenski.
21:46 Il est accusé d'avoir diffusé en février 2020
21:48 des vidéos intimes de Benjamin Griveaux.
21:50 Alors candidat à la mairie de Paris, la procureure a également demandé
21:53 six mois de prison avec sursis pour sa compagne Alexandra Dettadéo,
21:57 à qui ces vidéos avaient été adressées.
22:00 La garde à vue du policier mis en cause dans la mort de Naël
22:03 a été prolongée ce matin.
22:04 Présumé innocent, le policier, âgé de 38 ans,
22:07 est interrogé par l'IGPN.
22:09 Son collègue est lui entendu en tant que témoin de la scène
22:11 sacher que deux enquêtes ont été ouvertes,
22:13 dont une pour homicide volontaire par personne dépositaire
22:16 de l'autorité publique.
22:18 Et puis le Parlement adopte le prolongement du plafonnement
22:21 de l'Ausse des loyers, un plafonnement applicable
22:23 pour les loyers des particuliers, mais également
22:25 des petites et moyennes entreprises.
22:27 Il reconduit un bouclier qui plafonne à 3,5%
22:30 l'Ausse de l'indice de référence des loyers.
22:33 Est-ce qu'on a d'abord des informations sur le profil du policier
22:37 qui est en garde à vue ?
22:38 Oui, on a même des informations sur le profil des deux.
22:40 Alors attendez, je vais essayer de retrouver,
22:42 si vous me laissez, voilà c'est bon.
22:44 Le premier policier, donc celui qui est actuellement en garde à vue,
22:47 qui est l'auteur du coup de feu, il a reçu donc neuf lettres
22:50 de félicitations de ses supérieurs au cours de sa carrière.
22:53 Il a commencé sa carrière, d'ailleurs, il était militaire
22:55 dans un régiment d'infanterie, ça fait dix ans qu'il est dans la police,
22:58 c'est le papa d'un enfant, il a 38 ans, donc neuf lettres
23:01 de félicitations, il a reçu la médaille de la sécurité intérieure,
23:06 il a été décoré pour des actes de courage et de dévouement,
23:10 il a même reçu une prime exceptionnelle en 2021
23:13 pour ces mêmes motifs.
23:14 S'agissant du deuxième policier, il a été décoré parce qu'il est intervenu
23:17 au moment du Bataclan, il a reçu la médaille de la sécurité intérieure
23:21 en 2020 à l'occasion des Gilets jaunes, et actuellement,
23:24 ses supérieurs ont demandé deux demandes de décoration
23:28 pour actes de courage et de dévouement, donc c'est en cours,
23:31 c'est en cours de traitement.
23:33 Est-ce qu'on sait ce qui se dit dans cette garde à vue ?
23:37 Est-ce que vous avez des informations sur ce qu'il rapporte ?
23:41 Pour l'instant, on n'a pas tous les éléments, mais ce qu'on sait,
23:44 c'est que le policier, lui, explique qu'il était dans un cadre
23:47 de légitime défense, et donc il explique son geste
23:51 à travers ce cadre-là, qui est un cadre juridique bien défendant.
23:54 Ce qui va être important, c'est de voir comment sera qualifié
23:56 pour le moment ces homicides volontaires.
23:59 Pas qualifié, c'est une suspicion de.
24:01 Oui, suspicion de, mais ça va être évidemment très important
24:04 de connaître la qualification et ce qui sera retenu, contrôlé.
24:08 Alors, ce que je vous propose, avant de reprendre le débat,
24:11 c'est d'écouter quand même plusieurs séquences, si vous le voulez bien.
24:14 D'abord, Emmanuel Macron qui a parlé de manipulation.
24:16 Écoutons-le.
24:18 On a beaucoup de familles, beaucoup de jeunes qui vivent
24:20 dans des situations très difficiles, ce sont des familles
24:22 qui ne partent pas en vacances.
24:24 Et donc, évidemment, les esprits peuvent s'échauffer dans ces contextes-là,
24:26 mais je souhaite qu'il n'y ait aucune manipulation,
24:29 parce que c'est vrai qu'aucun commentaire ne saurait être toléré.
24:32 Face à un tel drame, aucune manipulation ne saurait l'être aussi.
24:36 Il faut du respect, de la considération, que la vérité passe.
24:39 Et moi, je souhaite qu'ensuite, on puisse avoir le calme
24:41 qui permet d'avancer en efficacité avec des élus responsables et engagés.
24:45 Dans les séquences qui ont pu interpeller, évidemment,
24:48 il y a la France Insoumise qui, cette nuit, est allée dans les commissariats
24:52 pour voir les gardes à vue et comment les espaces privés de liberté
24:58 étaient gérés, si j'ose dire. Voyez cette séquence.
25:02 C'est bien, vous voir et contrôler les gardes à vue.
25:06 Très bien. On arrive. Merci beaucoup.
25:10 Là, effectivement, c'est le deux poids, deux mesures dont on parle régulièrement.
25:22 C'est-à-dire que récupération et instrumentalisation d'affaits divers.
25:26 Et figurez-vous qu'il y a eu des problèmes.
25:28 En fait, c'est cette technique un peu de...
25:31 – Les députés, je vous coupe, ont le droit de venir.
25:34 – Bien sûr, absolument. Et donc, ça a commencé, la France Insoumise
25:37 et d'autres députés de la NUPES ont commencé au moment des manifestations
25:40 contre la réforme des retraites. Et là, ce soir, par exemple,
25:43 il y a un dispositif qui est organisé avec plusieurs parlementaires
25:45 qui souhaitent se déplacer en garde à vue.
25:49 Simplement, il y a un problème. C'est qu'à plusieurs reprises,
25:52 les parlementaires de la France Insoumise ont demandé à entrer en contact
25:56 et à échanger avec les gardes à vue, ce qui est formellement interdit.
25:59 Ils ont demandé aussi aux policiers à avoir les actes de procédure,
26:02 ce qui est encore une fois formellement interdit.
26:04 – Mais pourquoi ils l'ont demandé ?
26:05 – Alors, ce qui est assez étonnant, c'est qu'ils expliquent
26:08 "Nous, on ne l'a jamais fait, on connaissait mal la procédure."
26:11 Et donc, ils plaident l'erreur de jeunesse.
26:14 – La réalité, c'est qu'ils se croient tout permis.
26:18 – Mais ils ont le droit.
26:20 – Non, mais pas d'avoir accès à la procédure.
26:22 – Moi, ce qui me gêne, c'est qu'en fait, on est dans quel contexte ?
26:26 Là, c'est pour aller voir des gens qui sont placés en garde à vue
26:29 dans le cadre de violences urbaines.
26:31 À la limite, honnêtement, je suis prêt à l'entendre pour la réforme des retraites.
26:35 À expliquer qu'il y a des gens…
26:36 – Pour les manifestations.
26:37 – Oui, les manifestations contre la réforme des retraites.
26:39 Là, non mais, attendez, il y a un bus qui a été brûlé à Olnay-sous-Bois,
26:44 il y a eu une quarantaine de voitures brûlées.
26:46 – Je voudrais qu'on voit quelques séquences.
26:47 – Les policiers se sont fait canarder toute la nuit.
26:49 Non mais, ce n'est pas des enfants de cœur qui sont placés en garde à vue.
26:51 – J'entends, mais je voudrais voir qu'on entende des séquences d'aujourd'hui,
26:55 notamment cette minute de silence, sur laquelle vous pourrez donner votre avis.
26:59 Mais écoutez cet échange entre Thomas Dossu, qui est un sénateur,
27:04 et M. Darmanin, c'était cet après-midi.
27:07 – Drame après drame, avec détermination, vous défendez la honteuse loi CASE 9
27:14 qui permet à la police d'ouvrir le feu sur les chauffeurs d'une voiture
27:17 selon des conditions manifestement trop floues.
27:20 Depuis cette loi, 40% des tirs sont des véhicules en plus
27:23 par rapport aux cinq années précédentes.
27:26 L'an dernier, 13 décès ont été enregistrés après des refus tempérés
27:30 lors des contrôles routiers, un record, un triste record.
27:34 Cette loi est manifestement trop laxiste.
27:36 Elle a manifestement permis le développement d'un sentiment d'impunité
27:40 qui hier a conduit à un drame.
27:43 Monsieur le ministre, si vous voulez que le calme revienne,
27:45 et nous l'appelons de nos voeux,
27:47 il est temps de revenir sur cette loi.
27:49 Combien de morts supplémentaires faudra-t-il pour que vous en preniez conscience ?
27:53 – Vous avez, monsieur le sénateur, profité, c'est affreux, de ce terrible drame
27:58 pour rappeler votre opposition à la loi qui avait prise le président Hollande
28:01 et le Premier ministre CASE 9 dans des temps différents,
28:04 puisque c'était des temps, je le rappelle, d'attentats terroristes
28:07 qui prévoient, dans l'article que vous évoquez,
28:09 non pas que des policiers ou des gendarmes puissent tirer sur une voiture,
28:12 c'est totalement faux, et c'est faux de le dire dans cet hémicycle
28:15 aux yeux des Français, monsieur le sénateur,
28:17 mais que dans certaines circonstances, lorsque les policiers sont eux-mêmes
28:20 en danger de mort, qu'ils puissent utiliser leur arme.
28:23 Est-ce que ce policier était en danger de mort pour utiliser son arme ?
28:27 C'est ce que montrera l'enquête judiciaire.
28:30 A priori, les images que nous avons toutes vues nous sont choquantes
28:33 parce que ça ne correspond pas à la loi 2017,
28:36 loi 2017 que je ne veux pas ici particulièrement justifier devant vous
28:40 n'ayant pas été son auteur, mais surtout trouvant que c'est le temps du deuil,
28:44 du recueillement et de la dignité républicaine, et non de la récupération politique.
28:48 Ça demande quelques précisions. 13 décès ont été enregistrés.
28:52 C'était un fait. Sur ces 13 dossiers, la justice a estimé que pour 5 d'entre eux,
28:58 l'usage de l'arme ne rentrait pas dans le cadre légal. 5 d'entre eux.
29:02 Donc 5 policiers sont donc mis en examen. Aujourd'hui.
29:05 Ça c'est pour 2022. - C'est pas pour ça qu'ils vont être condamnés.
29:09 - Non. 13 décès en 2022 pour refus d'obtempérer.
29:14 5 d'entre eux sont mis en examen et les 8 autres ont été relâchés
29:18 sans poursuite à ce stade. Et depuis 2017, on l'a dit tout à l'heure,
29:23 il y a cette loi, ce que dit ce sénateur n'est pas tout à fait juste,
29:27 mais là où il a raison, et je le répète, c'est flou, et tout le monde le dit,
29:31 les policiers notamment, et notamment ce quatrième point que je vais reprendre,
29:36 le plus flou, le plus contestable, un policier peut ouvrir le feu
29:40 pour neutraliser une personne qui cherche à leur échapper
29:44 et risque d'en s'en prendre à des tiers dans sa fuite.
29:47 Et bien lorsque le législateur a écrit la loi comme ça,
29:51 il a mis une part de flou et tous les policiers disent la même chose.
29:54 Tous ceux que j'ai interrogés disent "c'est impossible à évaluer"
29:59 et sans doute cette loi devra-t-elle être modifiée.
30:02 La séquence à l'Assemblée nationale, voyez la minute à l'Assemblée nationale
30:06 et je vous fais réagir sur ce sujet.
30:08 Le décès du jeune Nahel, âgé de 17 ans, survenu hier à Nanterre,
30:14 suscite une forte émotion dans le pays.
30:18 Il conviendra de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame.
30:23 L'enquête est en cours et la justice devra se prononcer.
30:27 Pour l'heure, je vous invite à respecter une minute de silence en mémoire de Nahel
30:32 en soutien à ses parents et à ses proches.
30:35 Cette minute de silence, elle a sa place dans l'hémicycle.
30:55 Peut-être, mais ce qui est certain, c'est que lorsque Lola est décédée,
31:01 un groupe parlementaire avait demandé une minute de silence
31:05 et ça n'avait pas été accepté.
31:07 - Vous avez été accusé de récupération.
31:09 - Certains disent "de poids, de mesure" et cette minute de silence est politique.
31:13 Certains vont le dire, le diront.
31:15 - D'autant que j'ajouterais que Lola, elle, était un ange.
31:21 - Il y a une petite différence.
31:23 - Oui, vous pouvez toujours me regarder.
31:26 - Vous faites allusion au tweet de Kylian Mbappé,
31:32 qui dit "un petit ange est parti trop tôt"
31:36 et ce que vous entendez, c'est que cette personne,
31:39 parce qu'elle était connue des services de police, ne l'était pas.
31:43 - Vous avez parfaitement compris ce que je voulais dire.
31:46 - Je trouve qu'on peut ce soir avoir le temps du recueillement pour ce...
31:52 - Non, mais excusez-moi, moi je n'accepte pas les deux poids, deux mesures,
31:57 a fortiori lorsqu'on est dans deux situations différentes
32:00 et qu'a fortiori lorsqu'on me dit que lorsqu'on pleure sur Lola,
32:04 c'est de la récupération et que j'entends tous les gens de la France Insoumise
32:07 qui sont les pires récupérateurs que je connaisse.
32:10 Donc je dis ce que je pense.
32:12 - Et vous avez raison de dire ce que vous pensez, d'ailleurs.
32:15 - Il y a une petite différence, parce que les récupérations de toutes origines
32:20 sont fatigantes, surtout 24 heures à peine après la mort d'une personne.
32:26 Il y a une différence entre Lola et ce jeune homme.
32:29 C'est que là, c'est la responsabilité de l'État à travers un policier
32:33 qui est mise en cause, puisque c'est l'État, la minute de silence...
32:38 - C'est vrai, parce que l'État n'était pas responsable de ce que...
32:44 - Non, ce n'est pas l'État qui a tué.
32:47 - L'État n'était pas responsable de ce que...
32:50 - L'État n'a pas tué.
32:52 - Dans un État de droit qui se respecte, la meurtrière de Lola
32:56 n'aurait pas dû se trouver sur le territoire français.
32:59 - On le sait tous.
33:01 - L'État, en l'occurrence, directement a tué.
33:06 Dans des conditions que l'enquête éclaircira.
33:09 - Alors, l'avocat de Naël, votre confrère Bousrou,
33:14 s'est exprimé sur ce sujet, et je vous propose de l'écouter.
33:19 - Oui.
33:21 - C'est une affaire extrêmement grave.
33:24 Il y a donc cette vidéo qui montre clairement qu'un policier
33:27 a abattu un jeune homme de sang-froid.
33:29 Aujourd'hui, le policier qui a tiré est en garde à vue.
33:32 Nous souhaitons donc que les choses se poursuivent d'une manière sereine,
33:35 mais nous serons bien entendu vigilants,
33:38 car l'homicide volontaire existe dans ce dossier,
33:41 il n'y a pas de légitime défense.
33:43 Mes clients souhaitent que la loi soit appliquée
33:46 et que le policier soit mis en examen pour homicide volontaire, poursuivi.
33:50 Et je pense que seule une application stricte de la loi
33:55 permettra à la situation de s'apaiser.
33:57 Nous avons une vidéo qui montre avec évidence
34:01 que le tir n'est pas réglementaire.
34:03 On a donc un policier qui a décidé d'enlever la vie à un jeune homme
34:05 pour un simple refus de tempérer.
34:07 Je dis simple, parce que le refus de tempérer est puni d'une peine d'emprisonnement,
34:10 mais n'est pas puni par la mort.
34:12 Donc le policier n'avait pas à tirer à ce moment-là.
34:14 Et nous avons en plus des policiers qui ont menti,
34:16 manifestement sur procès verbal,
34:18 en affirmant que le véhicule a tenté de les percuter, ce qui est faux.
34:21 Donc on a des policiers, un policier en tous les cas, menteurs,
34:24 meurtriers, ça fait beaucoup.
34:26 Nous espérons donc que la justice en tire toutes les conséquences
34:28 et que la loi soit appliquée strictement.
34:30 C'est important ce que dit M. Boussereau.
34:32 Est-il exact que les policiers aient menti sur procès verbal ?
34:36 On ne sait rien.
34:38 En revanche, il y a une chose que dit M. Boussereau,
34:41 qui est extrêmement talentueux.
34:43 Et si on le prend au mot, il faudra le prendre au mot, M. Boussereau.
34:46 Attendez, la semaine dernière, la victime a commis un refus de tempérer.
34:52 S'il y avait une application de la loi,
34:54 c'est puni de deux ans d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende,
34:57 dans les refus de tempérer.
34:59 C'est aussi la réalité.
35:01 Mais donc, en fait, l'application de la loi dans les deux sens...
35:05 Ma question est importante.
35:08 Avant que la vidéo ne sorte, il y a deux thèses qui s'opposent.
35:12 Les policiers auraient dit de vive voix, en échangeant avec leur service,
35:18 c'est un cas de légitime défense.
35:20 Et d'autres l'ont dit sur procès verbal.
35:23 A priori, M. Boussereau, je pense, se trompe.
35:25 Il n'y a pas de procès verbal là-dessus.
35:27 Dans les échanges, ils ont été dit de vive voix.
35:30 Dès lors qu'il y a l'ouverture de feu, immédiatement, tout est concilié.
35:35 Et ça, vous n'avez pas la réponse.
35:37 Pourquoi lui, il l'a ? Je ne suis pas certain qu'il l'ait.
35:40 Mais il aurait pu s'asseoir au dossier, ce qui n'est pas possible.
35:43 Une chose est certaine, c'est que mon confrère Yassine Boussereau,
35:46 qui est un excellent avocat, lui, il est dans son rôle.
35:49 Il est l'avocat de la partie civile.
35:51 Donc, il donne la version de la partie civile.
35:53 Il n'est pas président de la République.
35:55 Autre chose, et la question est pour vous.
35:57 Comment ça se passe maintenant ?
36:00 Qui décide de la mise en examen ou pas ?
36:02 En ce moment, c'est les gardes à vue.
36:04 Il est entendu par les policiers.
36:06 Le juge des libertés.
36:07 Le juge des libertés, il va prendre sa décision tout seul ?
36:09 Ou l'influence quand même ?
36:10 Non, mais il y a le parquet.
36:11 Oui, alors expliquez-moi comment.
36:13 Il y a le rôle du parquet.
36:14 Votre sentiment, votre analyse.
36:15 Mon analyse, à la fois juridique et si j'ose dire pratique, c'est que...
36:19 Et politique un peu.
36:20 Et politique.
36:21 Parce que ce dossier...
36:22 Ah, ben oui. Le parquet doit être terriblement à la manœuvre.
36:25 Le parquet.
36:26 C'est-à-dire quoi ?
36:27 C'est-à-dire que j'imagine, je suis pas un enfant de cœur,
36:30 que le parquet doit être certainement dans une attitude où il souhaite l'emprisonnement.
36:37 Dans le cadre de la stratégie de l'apaisement.
36:41 Maintenant, les magistrats, vous avez un magistrat instructeur
36:45 qui va décider de la qualification du délit ou du crime.
36:50 D'accord ?
36:51 Et puis vous avez le juge des libertés
36:53 qui dira s'il faut suivre l'éventuel avis du parquet, que je pressens,
36:59 ou bien au contraire, si on peut être dans le cadre d'un contrôle judiciaire,
37:02 ou même, c'est une pure hypothèse intellectuelle hardie,
37:07 ou de pas de mise en examen du tout.
37:09 C'est très hardie de ma part de le dire.
37:11 Au stade de la garde à vue, ni les avocats de la défense,
37:13 ni les avocats de la partie civile n'ont accès au dossier.
37:15 Seuls les policiers et le procureur ont le dossier.
37:18 Me dit Pascal Pierre Garbarini, qui connaît évidemment...
37:20 Oui, bien sûr. C'est vrai.
37:22 ...ces procédures.
37:23 Alors, écoutons de nouveau l'avocat de Nahel,
37:26 qui cette fois-ci regrette le climat.
37:28 Aucun pan a été franchi, on a toujours les mêmes ingrédients,
37:32 c'est-à-dire une certaine presse qui criminalise une victime dès le début,
37:35 en donnant des fausses informations sur des antécédents judiciaires,
37:38 des fausses déclarations des policiers au départ,
37:40 un procureur qui fait manifestement n'importe quoi,
37:42 puisqu'il ouvre une enquête contre une personne décédée
37:44 alors qu'il y a extinction de l'action publique,
37:46 malheureusement, toujours les mêmes ingrédients, et ça ne change pas.
37:48 Et donc j'espère aujourd'hui que la seule chance que mes clients pourraient avoir,
37:52 c'est qu'un magistrat réellement instructeur et indépendant
37:55 puisse instruire ce dossier et appliquer la loi strictement.
37:58 C'est grave quand même, parce qu'il y a un petit côté complotiste dans la façon dont...
38:02 Non mais lui, il est...
38:04 C'est un avocat.
38:05 C'est un avocat.
38:06 C'est un avocat.
38:07 Mais d'accord, mais alors tout le monde met de l'huile sous le feu en permanence dans cette histoire.
38:10 Non mais, Véronique, il est...
38:11 Le juge soumis, les avocats...
38:13 Non mais attendez, Véronique, il est l'avocat de la partie civile,
38:16 là où je me permets de le contredire, confraternellement.
38:19 Il y a aussi une presse qui criminalise les policiers.
38:23 Oui, bien sûr.
38:24 Alors je voudrais qu'on écoute maintenant la mère de Nahel,
38:27 et après on écoutera la réaction de Yassine Bouzerou,
38:30 parce que la mère de Nahel, effectivement, c'est quelque chose aussi qui a été commenté,
38:33 appelle demain à une marche blanche,
38:38 mais peut-être aussi à une volonté de révolte.
38:41 C'est en tout cas ce qu'elle a dit.
38:44 Alors il faut évidemment être en compassion avec cette mère qui a perdu son enfant
38:49 et avoir une forme d'indulgence, sans doute, pour les propos qu'elle a tenus.
38:53 Je m'appelle Mounia, la maman à Nahel, celui qui vient de recevoir une balle,
38:59 qui est morte à Nanterre le petit 17 ans.
39:01 Je suis sa maman.
39:02 Rendez-vous jeudi à la préfecture à 14h.
39:05 Marche blanche.
39:07 Jeudi, venez tous.
39:08 C'est la marche de la révolte, maman.
39:10 On fait une révolte, s'il vous plaît, pour mon fils, pour Mère Zouk Nahel.
39:13 On sera tous là.
39:14 Merci.
39:15 Je pense qu'il ne faut pas prendre ce mot révolte au pied de la lettre.
39:19 Yassine Bouzrouk, l'avocat de Nahel, a pris la parole sur ce thème.
39:26 La famille doit gérer un décès.
39:29 Il n'appartient pas à la famille d'appeler au calme.
39:31 Je pense que ces questions-là n'ont pas lieu d'être.
39:33 La famille souffre beaucoup en ce moment.
39:36 Le reste ne m'intéresse pas, n'intéresse pas mes clients.
39:39 Ce qui est important, c'est que la justice fonctionne
39:41 et que le policier qui a tué ce jeune homme soit poursuivi et condamné pour ce qu'il a fait.
39:45 Est-ce qu'on ne saura demain à 14h si la garde à vue est terminée ?
39:52 Normalement, elle doit durer jusqu'à demain matin.
39:55 Donc à 14h, normalement, il n'y a plus de garde à vue.
39:59 La garde à vue, c'est 48h ?
40:01 Absolument.
40:02 Elle a commencé sans doute...
40:04 En milieu de matinée hier, ça a été prolongé ce matin.
40:07 Donc demain matin, elle est terminée.
40:10 Donc effectivement, ça sera important parce que ce poids politique,
40:13 et on l'a vu avec les déclarations d'Emmanuel Macron,
40:16 au plus haut niveau, l'embrasement, on a peur de l'embrasement.
40:20 J'ai été très touché.
40:22 Surtout à l'occasion de la...
40:23 Vous voyez ce que disaient plusieurs policiers du renseignement territorial.
40:26 Aujourd'hui, il y a une grosse journée pour Gérald Darmanin.
40:28 Il a convoqué en début d'après-midi l'ensemble des préfets en visioconférence
40:33 pour essayer de prendre le pouls de ce qui se passe un peu partout dans le pays.
40:36 Ensuite, il a eu une réunion avec les responsables du renseignement territorial.
40:39 Et ce qui est apparu à l'occasion de cette réunion,
40:42 c'est qu'ils ont beaucoup de mal à se projeter.
40:44 Ils ne savent absolument pas quelle sera la configuration
40:46 dans les prochaines nuits et prochains jours.
40:48 En revanche, il y a une certitude.
40:50 Ils sont très inquiets par rapport à la journée de demain, la marche blanche.
40:53 Parce qu'évidemment, on comprend et tout le monde comprend,
40:56 même la révolte de la maman.
40:58 Enfin, moi je ne suis pas le père de famille.
41:00 La colère est évidente et naturelle.
41:02 Elle a tous les droits.
41:04 C'est une mère qui a perdu son fils.
41:06 Il n'y a rien de pire dans la vie que de perdre un enfant.
41:09 En revanche, ce qui est regardé de près et ce qui gêne,
41:13 c'est qu'il y a toutes les forces politiques
41:15 qui essayent de faire une sorte de convergence des luttes
41:18 entre les cités et l'ultra-gauche
41:20 pour non pas s'indigner ou même se révolter,
41:23 ce qu'on comprendrait très bien,
41:25 mais pour se venger, pour appeler à la vengeance.
41:27 Et c'est cette espèce de transformation de l'émotion
41:29 que vont scruter de très près demain les policiers et les gendarmes.
41:32 Je veux ajouter que j'ai été très touché
41:34 par les états de service de ces policiers.
41:37 Non seulement ils sont présumés innocents,
41:40 au moment où je parle, au sens juridique du terme,
41:43 mais en plus, ce sont des policiers particulièrement valeureux.
41:47 Il y a pas... Je veux dire, il arrive que...
41:50 Il n'y a pas une mention négative.
41:52 Voilà, il n'y a pas une mention négative.
41:54 Mais...
41:55 Donc, non, ce que je veux dire, on est obligés...
41:59 Est-ce que ça change quelque chose ?
42:01 Ça s'appelle, de ma part, un a priori favorable
42:05 par rapport à leurs états de service.
42:07 Objectivement, tel que je le découvre.
42:09 - Mais même ce matin, Laurent Nunez a parlé de ce policier
42:12 en expliquant qu'il était très bien noté.
42:14 - Mais c'est entendu, mais...
42:16 - Ah non, mais...
42:17 - Il est très bien noté. - Bien sûr.
42:19 - Mais à un moment, il n'a pas eu le geste, sans doute,
42:23 de la réagir. On verra. - Mais vous savez, il arrive...
42:26 - Il aurait dû avoir, et lui-même, j'imagine,
42:28 doit se reprocher... - Mais il arrive...
42:30 - Sans doute de ne pas avoir laissé passer cette voiture.
42:33 - Vous n'en savez rien, mais il arrive...
42:35 - C'est une thèse. Ce sera intéressant de savoir ce qu'il a dit.
42:38 - Il arrive à des gens très bien de commettre des fautes.
42:41 Mais j'observe qu'ils sont très bien.
42:43 - Et simplement, je profite du fait qu'on parle de ça,
42:45 parce que dans le débat public, on entend beaucoup,
42:48 depuis hier, le fait que les policiers
42:50 auraient la gâchette facile.
42:51 Sur les 27 700 refus d'obtempérer l'an dernier,
42:54 il y a eu 201 tirs, attendez, 201 ouvertures de feu.
42:57 C'est-à-dire qu'en fait, il y a eu une ouverture de feu
42:59 dans le cadre de refus d'obtempérer dans 0,76 % des cas.
43:02 Ce qui, objectivement, je sais que c'est difficile...
43:05 - C'est pas l'Amérique. - C'est pas l'Amérique.
43:07 Et globalement, c'est assez peu.
43:08 Parce que les policiers sont très inhibés.
43:10 - Mais ce qu'on entend aujourd'hui, c'est ça,
43:13 on n'a pas encore évoqué depuis le début de l'émission,
43:15 c'est que lorsque Omar Sy prend la parole,
43:18 lorsque Kylian Mbappé prend la parole,
43:20 lorsque M. Koundé prend la parole,
43:23 on entend, à travers leur prise de parole,
43:26 c'est un crime raciste. - Bien sûr.
43:28 - C'est ça qu'on entend. - Bien sûr.
43:30 - Ils ne le disent pas, hein, quand même.
43:32 - Comment ? - Ils ne le disent pas.
43:33 - On entend surtout qu'on ne partage plus forcément la même...
43:35 - Non, mais moi, je n'ai pas entendu ça...
43:37 Je n'ai pas entendu ça quand Alban Gervaise,
43:40 médecin militaire, est allé chercher ses enfants
43:46 devant l'école catholique de Marseille
43:48 et a été égorgé au cri d'Allah Akbar.
43:51 Ça tombe bien, non, ça tombe bien parce que je n'ai rien entendu.
43:55 Ça a été le silence de mort le plus total.
43:58 Je veux pouvoir comparer les deux situations.
44:01 - Le 31 de tous les sportifs ou acteurs qui ont fait ces tweets,
44:05 c'est qu'ils viennent de la banlieue.
44:07 - D'accord. Non, mais ce n'est pas vrai.
44:09 - Mais justement... - Ce n'est pas vrai.
44:10 Koundé, il vient d'un petit village de Girond.
44:12 - Et quand bien même... - Et Omar Sy, oui, Omar Sy et Mbappé.
44:16 - Et quand bien même, et quand bien même, qu'est-ce que ça change ?
44:21 - Parce que ce drame... - C'est une réaction.
44:23 - Vous pouvez parler, s'il vous plaît ?
44:25 - ... qui est peut-être excessive et trop émotionnelle.
44:28 - Mais d'une certaine solidarité entre gens de banlieue.
44:30 - C'est un peu ce que je voulais dire aussi.
44:33 - Philippe, ça va plus loin. Messieurs...
44:35 - Je ne comprends pas davantage.
44:37 - Est-ce que vous pouvez laisser parler, s'il vous plaît, Véronique Jacquier ?
44:42 - Oui, je ne vais pas vous mettre d'accord, mais enfin, pour moi,
44:44 c'est quand même l'illustration de la décomposition identitaire française,
44:47 tout simplement. Ce n'est pas banlieue, pas banlieue.
44:50 On devrait tous partager la même France.
44:52 - On doit tous s'indigner pour Alban Gervais, comme pour ce jeune garçon.
44:56 Enfin, sincèrement, c'est dire où on en est dans notre pays,
45:00 et la faiblesse de la réponse politique...
45:03 - Mais la différence... - Je trouve ça...
45:05 - Est-ce que Pierre-Emile Papier aurait réagi comme il a réagi
45:07 si le jeune homme s'appelait Didier et...
45:09 - On n'en aurait pas parlé... - Papier est assez exemplaire dans ses réactions.
45:12 - On n'en aurait pas parlé. - Je ne crois pas qu'on puisse mettre...
45:16 - Désolée. - Jules Koundé, je vous cite Jules Koundé,
45:19 joueur de l'équipe de France, un jeune homme de 17 ans
45:21 battu à bout portant par un policier pour un refus d'obtempérer
45:23 lors d'un contrôle. Telle est la réalité de la situation,
45:25 et elle est dramatique. Comme si cette nouvelle bavure policière
45:28 ne suffisait pas, les chaînes d'information en continu
45:30 en font leur chou gras. Des plateaux déconnectés de la réalité,
45:33 des journalistes, entre guillemets, qui posent des questions
45:35 dans le seul but de déformer la vérité, de criminaliser la victime
45:38 et de trouver des circonstances atténuantes,
45:40 là où il n'y en a aucune. Une méthode vieille comme tout le monde,
45:43 comme le monde, pardon, pour masquer le vrai problème,
45:45 et si on éteignait un peu la TV pour s'informer.
45:48 Une méthode vieille comme tout le monde pour masquer le vrai problème.
45:51 Cette phrase-là... - Et quel est le vrai problème, d'après vous ?
45:54 - Je pense que ce que veut dire M. Koundé, il faudrait lui demander,
45:58 c'est qu'effectivement il y voit un crime raciste.
46:02 Moi je l'ai lu comme ça. Une méthode vieille comme le monde
46:05 pour masquer le vrai problème, le vrai problème sans doute,
46:08 mais c'est possible. - J'ai une interprétation
46:10 qui n'est pas contradictoire, mais qui est...
46:13 Il peut penser qu'il y a un problème ancien entre la police
46:17 et les jeunes. - Mais vous avez raison.
46:20 - Ça tombe bien, c'est vrai. - Vous avez raison.
46:22 - Ça tombe bien, ça tombe bien, c'est vrai. - Vous avez raison.
46:24 - Si je peux juste ajouter une phrase, et que ce problème est très complexe,
46:27 parce qu'il est évident que dans les banlieues il y a eu trafic,
46:30 il y a de la délinquance, il y a de la criminalité,
46:32 et qu'en même temps vous demandez à n'importe quel gamin de banlieue
46:34 qui n'a pas de casier judiciaire ses rapports à la police,
46:37 c'est souvent compliqué. Si vous faites une enquête
46:40 et vous avez demandé à des anciens gamins de banlieue
46:43 qui n'ont pas été dans la délinquance,
46:45 je ne vous parle pas de... Ils vous diront.
46:48 - Bien sûr, mais compte tenu de la couverture idéologique
46:51 et médiatique et de la culture de l'excuse en permanente,
46:56 il faudrait que ce gamin de banlieue soit un saint laïque
46:59 pour qu'il pense autrement. - C'est pas ce que je vous dis.
47:01 Je vous dis que moi j'ai fait des enquêtes...
47:03 - Non mais ce que veut dire, Philippe, c'est qu'il y a des préjugés
47:06 pour des enfants de banlieue qui n'existent pas
47:10 pour des enfants du 16e arrondissement.
47:12 C'est ce qu'il veut dire. - Exactement.
47:14 - Et les préjugés peuvent être en partie d'ailleurs,
47:16 avoir une part de justification. - Bien sûr, bien sûr,
47:19 puisqu'il y a une sorte d'éducation idéologique
47:23 où on explique à l'enfant de banlieue
47:26 que le policier est un raciste qui le déteste.
47:30 Alors effectivement, ça ne crée pas un bon climat.
47:34 - Bon, Yassine Bouzerou qui a pris la parole
47:37 et qui lui a défendu bien sûr, à juste titre d'ailleurs,
47:40 la mère de Naël dont vous disiez tout à l'heure,
47:42 elle a tous les droits, écoutons-le.
47:45 "Ah, Benjamin Nau me dit que ce son n'existe pas,
47:50 pas d'appel au calme, c'est ce..."
47:52 Voilà, on l'a écouté effectivement il y a deux secondes,
47:55 me dit Benjamin Nau.
47:56 - On ne va pas demander à une mère qui a perdu son enfant
47:59 d'être objective. - Bien sûr, bien sûr.
48:01 Bon, les émeutes, alors là où vous avez raison,
48:03 c'est qu'il n'y a pas eu un mot. - Rien.
48:05 - Les émeutes, alors à Aignères, quoi, il n'y a pas eu un mot.
48:07 À Aimeu, Aignères, dans toute la banlieue parisienne
48:10 et peut-être ce soir, craint-on davantage encore.
48:13 Voyez le sujet de Sarah Fenzary.
48:16 - Voiture incendiée, poubelles brûlées et abribus détruits.
48:21 Au réveil, à Nanterre où Naël, 17 ans, a perdu la vie
48:24 lors d'un refus d'obtempérer, les habitants ont découvert
48:27 les stigmates d'une nuit de guérilla urbaine.
48:30 - Mais c'est dramatique.
48:32 - On ne règle pas les choses en faisant de la révolte.
48:35 - Ce que déplore le maire de la ville.
48:37 - Au petit matin, la ville, leur ville, notre ville,
48:40 se réveille choquée, abîmée, balafrée et inquiète
48:47 par ce déferlement de violence.
48:51 - Dans la crainte d'une nouvelle nuit de tension,
48:53 le ministre de l'Intérieur a quant à lui annoncé
48:55 une réunion de sécurité à Beauvau où a été validée
48:58 pour ce soir la mobilisation de 2000 policiers et gendarmes
49:02 à Paris et dans sa petite couronne.
49:04 - Un maximum de forces de l'ordre seront présentes
49:07 dans les grandes villes de France et singulièrement en Ile-de-France
49:10 aujourd'hui, exceptionnellement, pour pouvoir rappeler
49:13 tout le monde au calme, puisqu'il est évident que la justice
49:16 doit se faire dans le calme.
49:18 - Un drame qui suscite une forte émotion à travers le pays
49:21 et notamment du chef de l'Etat en déplacement à Marseille.
49:24 - Je veux ici que tout le monde ait le respect
49:28 pour la victime et sa famille.
49:30 Et le respect, c'est l'affection de la nation
49:32 et dire que rien, rien ne justifie la mort d'un jeune.
49:37 - Sur les réseaux sociaux, Mounia, la mère de Naël,
49:40 appelle à une marche blanche en hommage à son fils.
49:43 Le rendez-vous est donné ce jeudi, en début d'après-midi.
49:46 - Je suis interpellé sur les réseaux sociaux,
49:49 il y a beaucoup de téléspectateurs qui disent
49:51 pourquoi êtes-vous aussi prudent depuis hier soir ?
49:54 Avez-vous reçu des menaces ? Avez-vous peur d'être évincé ?
49:57 Je rassure tout le monde, non.
49:59 - Vous ne cessez de reprendre vos invités, dont Jéluilam Golnadel,
50:02 lorsqu'il dit que Naël n'était pas un ange.
50:04 Je suis ni prudent, je pense que ce sont des sujets graves,
50:07 qui méritent qu'on en parle avec une très grande précaution.
50:11 - On ne va pas mettre un boeuf sur notre langue.
50:14 - Je suis d'accord. En disant les choses,
50:16 et je le sentiment qu'on les a dites,
50:18 notamment dès le début de cette émission,
50:20 en soulignant le parti pris étonnant d'Emmanuel Macron,
50:24 qui a fait réagir fortement la police.
50:27 Et je le reste depuis hier, je suis effectivement
50:30 sur une position que chacun peut partager.
50:33 Cette mort était évitable. C'est le sentiment que j'ai.
50:38 - J'observe d'ailleurs que M. Macron était dans l'hôpital militaire
50:45 hier de Marseille, où officiait Alban Gervaise.
50:48 Il aurait pu dire un mot.
50:50 - Ce deux poids, deux mesures, Alban Gervaise,
50:53 vous en avez beaucoup parlé.
50:55 - Bien sûr.
50:57 - C'est un des symptômes de notre situation.
51:00 Vous avez raison.
51:02 Parce que l'espace médiatique penche d'abord fortement à gauche
51:09 et pratique la culture de l'excuse et anti-flic.
51:14 - Et une victimisation d'une partie de la population.
51:21 - C'est incompréhensible.
51:23 Il faut avancer avec honnêteté sur ces sujets-là
51:26 et avec le plus de rigueur possible.
51:29 Je vous remercie grandement.
51:31 Olivier Benkémoude, nous aimons mettre un peu de légèreté
51:35 lorsque nous nous quittons le soir et que vous passez la parole.
51:38 Vous conviendrez que ce soir, c'est plus difficile
51:41 pour des raisons évidentes.
51:43 Vous allez nous proposer un récapitulatif
51:46 de tout ce qui a pu se dire sur ces news depuis ce matin ?
51:50 - L'entraide de ces news a été quasiment 100% mobilisée
51:54 sur ces questions.
51:56 On vous propose comme chaque soir le meilleur de l'info,
52:00 le meilleur de ce qui s'est dit.
52:02 Je ne serai pas tout seul.
52:04 Je serai accompagné d'un expert en sécurité que vous connaissez,
52:07 Pascal Bistopanelli et de Paul Melun qui est essayiste.
52:10 On va revenir sur la journée et on va balayer différents angles.
52:13 Est-ce que la question des formations des policiers est suffisante ?
52:18 Est-ce que le texte de loi qui permet à un policier
52:22 de se servir de son arme est exactement ce qu'il faut ?
52:26 On aura différents angles pour essayer de comprendre
52:30 et d'avancer sur ce qui s'est passé hier matin à Nanterre.
52:34 On ira aussi à Nanterre sur le terrain voir si ce soir
52:38 les appels aux violences, voire aux émeutes sont suivis.
52:43 Il y en a quelques-uns qui circulent,
52:45 il y en a beaucoup d'ailleurs qui circulent sur Snapchat
52:47 et sur les différents réseaux sociaux.
52:49 - Je vous remercie grandement.
52:51 Jean-Luc Lambart était à la réalisation,
52:53 Pascal Choup était à la vision, Thomas était au son.
52:56 Merci à Benjamin Nau, bien sûr, à Hugo Caprioli
52:58 et à Kylian Salé qui était avec nous.
53:01 Toutes ces émissions sont à revoir sur cnews.fr.
53:05 Bonne soirée et Olivier dans une seconde.
53:09 Merci.
53:10 [SILENCE]

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