La marche blanche, l'enquête, la réaction des politiques après la mort de Nahel... Les informés de franceinfo du jeudi 29 juin 2023
Autour de Benjamin Fontaine, les informés débattent de l'actualité du jeudi 29 juin 2023.
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00:00 Bonsoir et bienvenue dans Les Informés.
00:02 Une marche blanche, un policier en détention provisoire,
00:05 des violences urbaines et un gouvernement qui tente d'éteindre le feu.
00:08 La mort de Naël, cette adolescente, tuée à bout portant par un policier
00:12 après un refus d'obtempérer, mobilise l'exécutif et la classe politique en général.
00:16 En toile de fond, la crise des banlieues de 2005 que personne ne veut revivre.
00:21 Avec Nos Informés, nous allons revenir sur les avancées de l'enquête
00:24 et des déclarations de la journée, la stratégie d'apaisement du gouvernement
00:27 et le rôle des oppositions à droite comme à gauche.
00:30 Autour de la table ce soir, Armel Le Golfe,
00:32 directrice adjointe de la rédaction du journal Le Point,
00:35 Jannick Halimi, éditorialiste politique,
00:37 Stéphane Zumsteig, directeur du département d'opinion et politique de l'Institut de sondage Ipsos,
00:42 et Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur du site d'information Atlantico.
00:46 Vous avez le programme, vous avez les invités,
00:48 on est ensemble jusqu'à 21h, c'est parti pour Les Informés.
00:51 Ils étaient plus de 6000 dans les rues de Nanterre cet après-midi
00:56 pour rendre hommage à Nahel, pour dire leur colère aussi après sa mort.
00:59 Une marche blanche organisée par la famille du jeune homme
01:02 qui devait être pacifique, mais qui a vite dégénéré
01:05 en affrontement avec les forces de l'ordre.
01:07 Boris Loumane, reporter pour France Info, vous êtes en direct de Nanterre.
01:10 Vous avez suivi cette marche blanche et les débordements qui ont suivi.
01:14 Oui, une marche blanche qui avait pourtant bien commencé, Benjamin,
01:19 avec des revendications qui étaient claires et qui étaient exposées
01:23 dans le calme par les nombreuses familles qui étaient venues ici,
01:27 des pères de famille, des mères de famille, des militants associatifs
01:30 qui parlaient de ces violences policières que les jeunes subissaient,
01:34 selon eux, au quotidien dans ces quartiers.
01:37 On a vu également la mère de Nahel jucher sur une camionnette blanche
01:41 avec ce t-shirt "Justice pour Nahel".
01:44 Tout se passait bien jusqu'à ce que le cortège arrive devant la préfecture.
01:48 Et là, certains jeunes se sont mis à lancer quelques projectiles
01:51 contre le bâtiment. Réponse des forces de l'ordre derrière,
01:55 jets de gaz lacrymogènes, tout ça sous les yeux de la mère de Nahel
01:59 qui pourtant suppliait les manifestants de ne pas aller au contact
02:04 avec les policiers. Mais malheureusement, tous ces affrontements
02:07 ont duré environ une heure, une heure et demie le gros de ces affrontements.
02:11 200, 300 jeunes contre les policiers et les manifestants pacifiques
02:16 se sont vite dispersés, laissant place donc à ces affrontements.
02:21 Des affrontements qui se sont poursuivis, même s'ils sont
02:24 beaucoup plus sporadiques que tout à l'heure.
02:27 Il y a eu encore quelques magasins pillés il y a encore une heure ou deux.
02:32 Des affrontements toujours en cours, une trentaine de jeunes ici,
02:36 non loin de la préfecture de Nanterre.
02:39 Mais la situation s'est tout de même calmée par rapport à cet après-midi.
02:45 On reste à savoir ce qu'il va se passer ce soir.
02:47 En tout cas, il y a énormément de forces de l'ordre présentes ici à Nanterre.
02:51 - Merci Boris Lemagne pour France Info en direct de Nanterre
02:54 avec Benjamin Thiau pour les moyens techniques.
02:56 Je vous livre aussi une réaction à cette marche et aux violences,
02:59 celle de Latifa Ibn Ziyathen, la mère du premier militaire
03:02 tué par Mohamed Merah en 2012.
03:04 Elle était à la marche, elle déplore les violences,
03:06 appelle au calme et à la tolérance.
03:08 La situation est grave, écrit Latifa Ibn Ziyathen.
03:12 Jeannick Halimi, c'était assez inéluctable ce qui s'est passé
03:16 cet après-midi, ces affrontements ?
03:17 - Moi, je ne dis pas que c'était inéluctable, c'était possible.
03:21 Je ne dis même pas que c'était probable, mais en tout cas, c'est arrivé.
03:24 Voilà, effectivement, ça fait suite à la nuit d'hier
03:28 qu'on a tous connu avec cette propagation de la violence
03:34 en banlieue, bien sûr, de la capitale et puis dans des dizaines de villes de province.
03:40 En tout cas, je ne sais pas si c'était inéluctable.
03:42 En tout cas, c'est bien dommage parce que ce qui devait être une marche blanche,
03:47 donc pas une manifestation en hommage à la victime,
03:52 qui a dégénéré en raison de quelques éléments que chacun connaît,
03:58 que les policiers et que même certains éléments associatifs
04:02 de la ville de Nanterre ou qui étaient dans la mobilisation
04:04 reconnaissent comme étant déjà, un, n'ayant rien à faire là,
04:07 et deux, comme étant plus, comment dire, adeptes de la violence
04:14 que là pour, encore une fois, communier, entre guillemets, en hommage à la victime.
04:22 – Jean-Sébastien Ferjoul, il y a trop de colère en ce moment
04:24 pour que ce moment de recueillement ne bascule pas, justement, dans ces affrontements ?
04:29 – Mais toutes les colères ne s'expriment pas de la même manière.
04:32 Il y a d'autres gens qui sont victimes de tragédies
04:34 et qui ne sombrent pas dans la violence, même si là, évidemment,
04:37 tout le monde n'était pas dans la violence, il faut se garder de toute généralisation.
04:43 Mais c'est vrai que ça s'inscrit quand même dans une certaine culture de la vengeance.
04:46 On a beaucoup entendu, non pas "justice pour Nael",
04:48 parce que ça, c'est une revendication qu'on peut évidemment comprendre,
04:51 mais "vengeance pour Nael" et c'est ce qu'on a vu écrit
04:54 sur beaucoup de murs à Nanterre aujourd'hui.
04:56 Et ça, c'est une culture aussi, cette culture de la vengeance.
04:58 Il se trouve que là, et je pense que c'est une différence avec 2005,
05:02 ça se conjugue avec un élément politique nouveau.
05:05 En 2005, personne ne soutenait les émeutiers dans le champ politique.
05:08 Personne, on pouvait critiquer le ministre de l'Intérieur de l'époque,
05:10 Nicolas Sarkozy, on pouvait critiquer,
05:12 on a pu critiquer la lenteur de la réaction de Jacques Chirac
05:14 après la mort de Zia Abouna, mais personne ne soutenait les émeutiers.
05:18 Là, on a des parlementaires, de la France Insoumise notamment,
05:21 qui soutiennent les émeutiers.
05:22 Tout à l'heure, j'entendais Louis Boyard qui disait,
05:24 "ce ne sont pas des émeutes, ce sont des révoltes".
05:27 Donc des révoltes armées, parce que c'est quand même…
05:29 Est-il en train de nous expliquer qu'il est factieux ?
05:32 Parce que ça, c'est une grande différence dans le contexte politique.
05:34 Dans quelques instants, vous dites "culture de la violence",
05:37 "culture de la vengeance", pardon, c'est un mot assez fort.
05:39 Ça veut dire quoi ? Qui a cette culture ?
05:41 Malika Sorel, par exemple, vous savez qu'il y a longtemps,
05:43 travaillait au Conseil à l'intégration,
05:45 le décrit dans un certain nombre de ses livres.
05:47 Oui, ça s'inscrit dans une culture de la violence.
05:50 On voit bien que là, qu'est-ce qui est recherché ?
05:52 C'est l'œil pour œil, l'en pour dents.
05:54 C'est qu'il y a un policier au tapis.
05:55 Je ne vous dis pas que c'est le cas de l'ensemble des gens
05:57 qui sont émus par la mort de Nahel,
05:58 parce que je pense qu'une écrasante majorité de Français
06:00 sont émus par la mort de Nahel et ne peuvent que comprendre
06:03 la douleur de sa famille ou de ses proches.
06:05 Mais parmi les gens, ceux qui brûlent,
06:07 ceux qui sont allés taguer un mémorial à la déportation aujourd'hui,
06:11 vous croyez qu'ils sont dans la peine ?
06:13 Taguer un mémorial de la déportation, ça s'appelle de la peine ?
06:15 Non, on est dans autre chose.
06:17 Vous avez vu les inscriptions, il y avait écrit "nous sommes ici, chez nous".
06:20 Écrit à Nanterre aujourd'hui sur les murs.
06:22 C'est ici, chez nous, pas chez les policiers,
06:24 pas chez la République, pas chez le reste des Français,
06:25 c'est ici, chez nous.
06:26 Oui, ouvrons les yeux, c'est une certaine culture.
06:28 Mais encore une fois, je ne vous dis pas que tous les gens
06:30 qui sont émus par cette tragédie se retrouveraient là-dedans.
06:34 Mais c'est une réalité qui existe.
06:35 Il y a aussi eu un grand nombre de personnes qui se sont comportées correctement
06:38 dans cette manifestation.
06:40 Absolument, et c'est heureux.
06:41 Ça n'empêche pas que les débordements de violences qu'on voit hier, ils existent.
06:46 On va poursuivre cette discussion dans un instant sur France Info,
06:49 juste après le Fil info à 20h10 avec Elia Bergel.
06:53 40 000 policiers et gendarmes déployés partout en France ce soir.
06:57 Des violences urbaines la nuit dernière après la mort de Naël,
07:00 le policier qui a tué 17 ans de cette adolescente,
07:03 décédé après un contrôle routier et mis en examen pour homicide volontaire
07:07 et placé en détention provisoire.
07:09 Cet après-midi, 6 200 personnes ont participé à la marche blanche à Nanterre,
07:15 dans les Hauts-de-Seine, face aux risques de heurts.
07:18 Les trams, les bus ne circulent pas ce soir en Ile-de-France.
07:21 Après 21h, les RER, les métros,
07:23 roulent normalement en revanche à Clamart.
07:25 La mairie met en place un couvre-feu entre 21h et 6h du matin,
07:30 de ce soir à lundi.
07:33 Joe Biden exprime son fort désaccord après le revirement historique de la Cour suprême.
07:38 Les magistrats, en majorité conservateur,
07:40 mettent fin à la discrimination positive à l'université.
07:44 Ils estiment que les procédures d'admission qui prennent en compte
07:47 la couleur de peau ou l'origine ethnique ne sont pas constitutionnelles.
07:51 Le Burkina Faso suspend la chaîne d'info en continu LCI pendant 3 mois,
07:56 après les propos d'une journaliste concernant les violences djihadistes.
08:00 Les autorités dénoncent de fausses informations.
08:03 Virgin Galactic annonce ce soir que son premier vol commercial a atteint l'espace.
08:08 Après un décollage au Nouveau-Mexique, aux Etats-Unis,
08:10 l'avion a passé une dizaine de minutes en apesanteur à plus de 80 km d'altitude.
08:16 France Info, 20h21, les informés d'Injamin Fontaine.
08:25 La suite des informés avec Armel Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du journal Le Point.
08:29 Jamy Kalimi, éditorialiste politique.
08:31 Stéphane Zumsteig, directeur du département d'opinion et politique de l'Institut de sondage Ipsos.
08:35 Et Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur du site d'information Attentico.
08:40 Armel Le Goff, je voulais revenir avec vous sur les propos de Jean-Sébastien Ferjou,
08:44 justement, qui évoquait cette culture de la vengeance,
08:46 cette envie d'œil pour œil, d'empourdance.
08:49 C'est un avis que vous partagez ?
08:51 Je ne sais pas si c'est effectivement quelque chose qui existe.
08:53 En revanche, ce à quoi on assiste sur cette séquence,
08:57 c'est qu'en effet, il y a à la fois des groupes politiques,
09:01 des groupes associatifs qui soufflent plus sur les braises,
09:06 semble-t-il, que ce qu'on pourrait attendre d'eux.
09:09 On a vu que l'exécutif, dès l'annonce de la mort de Nahel,
09:13 avait eu des mots extrêmement apaisants
09:16 pour essayer de tenter d'endiguer toute explosion de la violence.
09:20 De l'autre côté, c'est vrai qu'on assiste à des paroles…
09:24 Plutôt à gauche, selon vous ?
09:26 Plutôt du côté de la France insoumise, en effet.
09:29 Et puis après, il y a aussi vraiment un tissu associatif
09:33 qui semble essayer de prendre part à cet événement
09:39 et qui n'est sans doute pas seulement dans une stratégie de l'apaisement.
09:44 Il y en a aussi qui disent qu'effectivement,
09:45 ils souhaitent un retour au calme et qui appellent à l'apaisement dans les banlieues.
09:49 On en a pu en entendre aussi sur France Info aujourd'hui.
09:52 Quelques heures avant le début de cette marche,
09:55 le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache,
09:57 a pris la parole pour nous informer sur les suites de l'enquête.
10:01 S'il y a bien eu refus d'obtempérer de la part du jeune conducteur
10:04 à bord de cette Mercedes jaune.
10:06 Ils précisent dans le cadre de leurs auditions
10:09 avoir tous deux sortis leurs armes
10:12 et les avoir pointées sur le conducteur
10:14 pour le dissuader de redémarrer
10:16 en lui demandant de couper le contact.
10:20 Au moment où le véhicule a redémarré,
10:23 le policier situé près de l'aile du véhicule
10:25 a tiré une fois sur le conducteur.
10:28 En l'état des investigations et des éléments recueillis,
10:32 le parquet considère que les conditions légales
10:36 d'usage de l'arme ne sont pas réunies.
10:40 Par conséquent, à l'issue de sa garde à vue,
10:43 le policier mis en cause pour avoir fait usage de son arme
10:47 a été déféré aujourd'hui devant deux magistrats instructeurs
10:51 qu'au saisi dans le cadre d'une ouverture d'information judiciaire
10:55 du chef d'homicide volontaire.
10:57 Stéphane Zumsteig, on voit que les choses vont assez vite
10:59 du côté de la justice.
11:00 Vous pensez que c'est volontaire et que ça peut aider à aller
11:04 un peu crescendo, en tout cas, pardon,
11:06 à dé-crescendo, à baisser justement le niveau de violence ?
11:09 Est-ce que ça contribuera à baisser la pression ?
11:11 Ça, je n'en sais rien.
11:12 Je ne pense pas compte tenu de la tournure
11:15 que prennent les événements depuis deux jours maintenant.
11:16 Après, oui, la justice va vite.
11:19 Je pense que c'est une bonne chose que la classe politique,
11:23 notamment l'exécutif, ait pris la parole très rapidement.
11:25 C'est une bonne chose que la justice se soit prononcée,
11:27 en tout cas, s'exprime là rapidement.
11:30 Mais parce que tout a changé.
11:31 C'est un cas très particulier.
11:33 Tout a été filmé.
11:34 Vous parliez tout à l'heure de violence, de vengeance, de colère.
11:36 Très bien, tout a été filmé.
11:38 On voit bien qu'il y a une voiture à l'arrêt et on voit que la voiture repart.
11:42 En repartant, elle ne met pas en danger les policiers.
11:44 On voit un policier qui tire.
11:46 Je pense que ça contribue à hystériser, d'ailleurs,
11:47 le contexte et notamment les violences.
11:50 Je ne sais pas s'il s'agit de violences ou de simple
11:53 ou de vengeance ou de simple envie d'en découvrir avec les forces.
11:55 Moi, je ne les ai pas inventées.
11:56 Ce sont des mots qui étaient scandés aujourd'hui à Nanterre.
11:58 Il y a un moment, moi, je veux bien qu'on nous intime
12:00 de ne pas voir ce qu'on voit.
12:01 Mais moi, je les ai entendus cet après-midi à Nanterre.
12:04 Alors, on peut faire comme si ça n'existait pas,
12:06 qu'il n'y avait que moi qui avais cette idée-là.
12:08 Mais ce n'est pas moi qui ai inventé ça.
12:09 Et il ne vous aura pas échappé que les règlements de compte
12:11 entre quartiers, la territorialisation, etc.
12:14 La vengeance, c'est quand même un élément, oui,
12:16 présent dans un certain nombre de quartiers.
12:18 Plus que si on fait, puisqu'on en est là, malheureusement, des comparaisons.
12:23 Vous constaterez comme moi que d'autres familles frappées par des tragédies
12:26 se comportent, comme on dit dans les journaux, dignement.
12:29 Et que celles qui osent ne pas le faire,
12:30 souvenez-vous de ce père du Bataclan.
12:32 Alors là, il y avait des articles partout pour nous expliquer
12:33 que lui était indigne parce qu'il ne pardonnait pas
12:35 aux assassins de sa fille.
12:37 Mais quand c'est dans l'autre sens, il faudrait ne pas le voir.
12:41 Donc, ce n'est pas moi qui ai inventé le mot de vengeance.
12:43 - Le simple fait que ça a été filmé explique pourquoi Gérald Darmanin
12:47 et Emmanuel Macron et d'autres, et Elisabeth Borne, évidemment,
12:49 ils prient la parole très, très vite en reconnaissant,
12:51 quelque part, implicitement, les faits, en parlant d'inexcusable,
12:53 d'inexplicable. Gérald Darmanin n'est pas habitué
12:56 à ne pas défendre les policiers.
12:58 Si ça n'avait pas été filmé, on n'en serait pas là.
13:00 La classe, enfin, l'exécutif, en tout cas, des membres du gouvernement,
13:03 n'aurait pas pris la parole aussi vite pour tenter d'apaiser les choses.
13:06 Parce qu'il y a péril en la demeure.
13:07 Enfin, on est dans un climat éruptif.
13:09 Et le contexte de 2005 pourrait très, très bien, là encore,
13:13 se rééditer.
13:14 - Et probablement là, parce que qu'est-ce qui est extrêmement perturbant ?
13:18 Il y a bien sûr la mort tragique de ce jeune homme.
13:20 Mais rien ne justifie de mourir,
13:22 quand bien même vous êtes dans une situation de tort.
13:26 Mais c'est surtout que c'est profondément perturbant pour tout le monde,
13:28 pas seulement pour les gens qui connaissent Sénahel
13:30 ou les gens qui sont en train de faire des émeutes.
13:34 Parce qu'un policier, il est assermenté.
13:36 Donc, s'il y a un faux, parce que c'est là-dessus que s'engage…
13:39 C'est ça qu'on reproche aux policiers.
13:40 On reproche effectivement le tir,
13:42 mais on reproche aussi ensuite la manière dont ça a été décrit,
13:45 alors qu'une vidéo vient infirmer ça.
13:47 - Et lui dit s'être senti en danger.
13:49 - Et ça, c'est profondément inquiétant pour la République,
13:52 parce que quelqu'un qui est assermenté ne devrait jamais mentir,
13:55 ne devrait jamais être pris en situation de mensonge.
13:58 Parce que précisément, son serment fait que c'est lui
14:01 qui l'emporte quand c'est parole contre parole.
14:03 Et si on se rend compte qu'on ne peut plus croire à ce parole contre parole,
14:06 c'est une faille profonde dans le pacte républicain.
14:09 C'est pour ça que cette affaire, elle est extrêmement grave.
14:10 - Janick Alimy.
14:12 - Raison de plus pour rebondir sur votre question
14:14 sur la décision de justice qui vient d'être prise.
14:16 Alors, comme vous le disiez Stéphane,
14:19 stigmates, ça ne va peut-être pas calmer les choses.
14:21 Mais s'il n'y avait pas eu, un, une décision de justice aussi rapide
14:25 et deux, aussi extraordinaire, parce que c'est très, très rare
14:29 qu'un policier soit mis en examen et...
14:34 - Passé en détention provisoire.
14:35 - Passé en détention provisoire, c'est très, très rare.
14:38 Ça, c'est un élément qui, de toute façon, était indispensable pour contribuer,
14:44 pour contribuer à apaiser les passions, quelles qu'elles soient et d'où qu'elles viennent.
14:48 Parce que pour rebondir sur l'esprit de revanche, peut-être, enfin,
14:52 on ne va pas, il ne faut pas non plus retomber dans une sorte de manichéisme,
14:55 les gentils et les méchants, revenons sur les faits, tout de même, Jean-Sébastien Ferjou.
14:59 Là, pour le moment, c'est plutôt, c'est pas plutôt, d'ailleurs, c'est Naël qui est mort.
15:04 C'est un de ces jeunes de banlieue qui est mort.
15:07 C'est un policier.
15:08 - Mais c'est une tragédie, ce que je vous disais.
15:10 Je vous dis juste que moi, j'ai entendu des gens revendiquer
15:13 pour vengeance pour Naël, pas justice pour Naël.
15:15 Justice pour Naël, moi, je n'ai rien à dire là-dessus.
15:17 Absolument, il faut que la justice soit faite et que la lumière soit faite.
15:20 - Très bien, très bien, mais on est bien d'accord.
15:21 - C'est autre chose que la vengeance.
15:22 - Et pour moi, cette colère, cette injustice, vous la comprenez, malgré tout ?
15:24 - Mais bien sûr que je la comprends, c'est ce que je vous disais.
15:26 Je la comprends pour tous les Français.
15:28 Quand vous avez une institution républicaine comme la police qui est prise,
15:32 si, tant est que l'enquête nous confirme, en flagrant délit de mensonge,
15:35 parce qu'encore une fois, ce qui est grave là, il y a la tragédie de la mort elle-même,
15:38 mais par rapport à d'autres cas où il y a eu des gens qui sont morts,
15:41 c'est la vidéo, la vidéo qui montre que l'aversion des policiers ne tient pas.
15:46 Et ça, dans une République, dans un État de droit, c'est profondément scandaleux.
15:50 Donc oui, bien évidemment que je comprends cette émotion.
15:52 - Jeannicka Lémi, je vous laisse poursuivre.
15:53 - Oui, non, je termine juste.
15:55 Alors, effectivement, il y a eu de l'instrumentalisation politique,
15:58 mais pas seulement de la part de l'extrême gauche, que ce soit la France insoumise,
16:01 une partie de la France insoumise, pas tous d'ailleurs.
16:04 M. Ruffin, par exemple, s'est distancié des propos, notamment de Jean-Luc Mélenchon,
16:10 mais il y a aussi des propos de tenants de l'extrême droite.
16:14 Jean-Luc Mélenchon a certainement tort quand il dit ce qu'il dit,
16:17 c'est-à-dire la police tue, on le sait,
16:19 il n'empêche qu'il met quand même le doigt sur quelque chose.
16:21 Malheureusement, il le met avec une maladresse volontaire de sa part,
16:25 mais c'est vrai qu'il y a des dysfonctionnements tout de même,
16:27 et les policiers le reconnaissent eux-mêmes.
16:29 Une partie des policiers, dans l'organisation du système de police,
16:32 dans la façon dont ils sont formés…
16:35 – Et les faits sont là, et ils montrent une augmentation de l'usage des armes
16:37 dans les cas de refus de tempérer.
16:39 – Voilà, exactement, donc Jean-Luc Mélenchon…
16:41 – Ça a baissé sur l'année de…
16:43 – Oui, ça a baissé en partie, mais il y a quand même un problème.
16:45 – Il y a plus de refus de tempérer.
16:46 – Il y a plus de refus de tempérer, on est d'accord.
16:48 Mais il y a aussi, attention, alors l'extrême droite,
16:50 qui ne sort pas, entre guillemets, de la même façon que l'extrême gauche,
16:53 mais quand l'extrême droite, et notamment le Rassemblement national,
16:56 et Éric Zemmour aussi reconquête, me semble-t-il,
16:59 en tout cas le Rassemblement national, dit qu'il faut mettre une…
17:02 instituer, faire voter une mesure prônant la présomption
17:06 de légitime défense pour les policiers,
17:09 là c'est aussi verser de l'huile sur le feu,
17:12 et il ne me semble pas que ça participe, un, de l'équilibre de la justice en France,
17:17 et deux, ça ne participera certainement pas à calmer les passions,
17:21 les désirs de revanche…
17:22 – Non mais c'est très contestable, mais ça n'est pas inciter les gens à les meuter quand même.
17:24 – …de la part des uns et des autres, donc attention, les torts sont partagés,
17:27 et je trouve… pardon, je termine.
17:29 – Oui mais Janick, ce dont on parle là, ce sont des émeutes,
17:31 on peut contester, je suis absolument d'accord avec vous,
17:34 le fait de vouloir profiter d'un fait pour, bref, changer la loi
17:38 sur la présomption de légitime défense,
17:40 quoique je pense que ça ne changerait pas grand-chose,
17:42 mais bref, tout ça est contestable.
17:44 – Psychologiquement, ça serait…
17:45 – En revanche, ça n'est pas une incitation à l'émeute, ni à la révolte.
17:47 – Non mais bien sûr !
17:48 – Parce que inciter à la révolte, valider la révolte,
17:50 – Je suis d'accord.
17:51 – On est dans quelque chose qui ne s'inscrit plus dans le champ républicain.
17:53 – Je suis d'accord, je suis d'accord, mais le fait de prôner une mesure
17:57 comme celle de, encore une fois, la légitime,
17:59 la présomption de légitime défense des policiers
18:02 ne participe pas de la reconstruction du lien de confiance
18:06 dont on sait qu'il est terriblement abîmé
18:08 entre une partie de l'opinion publique et la police.
18:11 – Ne bougez pas, chers informés, on poursuit ce débat dans quelques instants,
18:14 juste après le Fil info à 20h21 sur France Info, avec Elia Bergel.
18:18 [Musique]
18:19 – Le policier qui a tiré sur Naël, cet adolescent de 17 ans,
18:24 décédé après un contrôle routier mis en examen pour homicide volontaire
18:28 et placé en détention provisoire.
18:30 Cet après-midi, 6200 personnes ont participé à la marche blanche
18:33 en hommage à Naël, à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.
18:36 Sept suspects ont été interpellés après des violences en marge du cortège
18:40 qui s'est terminé avec des tirs de gaz lacrymogènes.
18:43 Ce soir, 40 000 policiers et gendarmes sont mobilisés partout en France.
18:47 "Il faut arrêter cette spirale de violence", appelle le maire de Nanterre, Patrick Jarich.
18:52 Pas de bus ni de tramway ce soir dans toute la métropole de Lille.
18:56 Après les heures de la nuit dernière, la préfecture du Nord a émis cette recommandation.
19:01 Le métro roule normalement, à l'exception de deux stations fermées uniquement.
19:06 La méga-porcherie Bretonne-Quergen, condamnée à 200 000 euros d'amende,
19:10 dont 100 000 avec sursis pour le déversement de lisiers dans une rivière du Finistère.
19:15 Elle a provoqué une mortalité massive de poissons il y a deux ans.
19:18 Le tribunal correctionnel de Brest décide aussi de l'interdiction pour la plus grande porcherie de France
19:24 de percevoir des aides publiques pendant un an.
19:27 En Grèce, le chef de l'opposition de gauche Alexis Tsipras jette l'éponge après sa déroute aux élections législatives.
19:34 Sa formation n'a rassemblé qu'un peu moins de 18 % des voix.
19:38 C'est 20 points de moins que le parti du Premier ministre sortant de droite Nouvelle Démocratie,
19:44 celui qui a dirigé le pays entre 2015 et 2019, assure qu'il y a des moments où il faut prendre des décisions cruciales.
19:51 Les informés se poursuivent ce soir avec Janick Allimy, éditorialiste politique,
20:05 Carmel Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du journal Le Point,
20:08 Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur du site d'information Atlantico
20:12 et Stéphane Zumsteig, directeur du département d'opinion et politique de l'Institut de sondage IPSOS.
20:17 Carmel Le Goff, on évoquait à l'instant les suites de l'enquête, la mise en examen du policier
20:21 qui a tiré son placement en détention provisoire.
20:24 Il y a eu les mots du procureur de la République qui a évoqué les conditions légales d'usage de l'arme qui n'étaient pas réunies.
20:31 On s'attendait à ce genre de décision justement après la vidéo, après les propos d'Emmanuel Macron aussi.
20:37 Le fait que la légitime défense ne peut pas être retenue, on est en train de nous le dire déjà.
20:41 Oui, visiblement, et c'est vrai que c'est à l'auteur du tir de légitimer ce tir et sa justification.
20:49 Et c'est vrai qu'on a beaucoup de débats sur l'évolution de la loi de 2017
20:54 qui permet aux policiers effectivement de justifier d'un tir dans certains cas très précis, mais ces cas sont très précis.
21:02 Et il y a un débat visiblement répété ces derniers jours sur cette loi qui, dans les faits, ne change pas fondamentalement les choses.
21:10 Et il n'y a absolument pas de présomption de possibilité de tir sans justification.
21:17 Cette loi de 2017, fondamentalement, elle ne change pas les choses.
21:20 Et en plus, elle aligne les policiers sur ce qui se pratique dans la gendarmerie.
21:25 Et dans la gendarmerie, on n'a jamais noté qu'il y avait quoi que ce soit et une dérive en termes de tir.
21:33 Il y a autant de tirs de la part des gendarmes que des policiers.
21:36 Oui.
21:37 Et statistiques.
21:38 Et c'est ce que, d'ailleurs, la France Insoumise souhaite abroger, la législation et abroger cet article.
21:43 C'est ce qu'elle va proposer.
21:44 Elle va déposer une proposition de loi pour aller en ce sens.
21:47 Alors, on l'a évoqué, il y a eu cette marche blanche.
21:50 Il y a le volet judiciaire.
21:51 Et puis, cette nuit, il y a eu ces écoles, ces tribunaux, mairies attaquées, dégradées à Nanterre, en Ile-de-France.
21:57 Mais pas seulement.
21:58 Des violences qui ont éclaté également à Tours, à Strasbourg ou encore à Lille.
22:01 180 personnes interpellées, 170 policiers et gendarmes blessés.
22:05 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est rendu à Mont-Saint-Barreul aujourd'hui, en fin de matinée,
22:09 pour annoncer un renforcement du dispositif de sécurité.
22:12 Ce soir, il y aura beaucoup plus de policiers et de gendarmes présents.
22:16 Cela a été arbitraire à la réunion que vous avez vue ce matin.
22:20 Puisqu'hier, il y avait 9000 policiers et gendarmes mobilisés, dont 2000 sur la plaque parisienne.
22:24 J'ai décidé qu'il y ait 40 000 policiers et gendarmes ce soir et cette nuit mobilisés,
22:28 dont 5000 en plaque parisienne, et des moyens techniques et technologiques importants
22:32 pour lutter évidemment contre ces émeutes, pour procéder à des interpellations
22:37 et surtout pour rétablir l'ordre républicain qu'attendent légitimement les Français.
22:41 Voilà, Gérald Darmanin qui annonce donc 4 fois plus d'effectifs déployés en France par rapport à la nuit dernière.
22:47 Dans l'immédiat, pas d'état d'urgence, contrairement à ce que réclamaient les Républicains et Éric Zemmour.
22:52 Jean-Sébastien Ferjou, est-ce que cet état d'urgence, il est, selon vous, nécessaire malgré tout ?
22:58 Forcément, l'État, non. De toute façon, on voit bien, regardez l'Amérique Lamar,
23:02 décider par exemple d'un couvre-feu qui est une des dispositions que permet par ailleurs un état d'urgence.
23:08 Donc je pense qu'il faut voir ce qui se passe ce soir parce qu'il y a un autre danger,
23:12 c'est que si vous allez vers l'état d'urgence, encore faut-il être en état de le faire respecter.
23:16 Et de le faire respecter véritablement parce qu'il n'y a rien de pire pour un État
23:19 que de voir son autorité ouvertement contestée.
23:21 Est-ce que vous pensez réellement, de toute façon les manifestations qu'on a vues là,
23:25 ce n'étaient pas des manifestations légales au sens où elles auraient été annoncées, déposées en préfecture ?
23:33 C'est un débat qui me paraît un peu hors sol, c'est plus de la communication politique.
23:37 Je ne crois pas que nous soyons encore au moment où les dispositions exceptionnelles
23:42 que permet l'état d'urgence, nous en ayons besoin,
23:45 même s'il faut quand même entendre ce qu'ont dit les policiers hier soir.
23:48 Ce qu'ils ont vécu là est pire que ce qu'ils ont vécu en 2005.
23:51 Il y a quand même des commissariats qu'on a dû ravitailler en munitions pendant la nuit
23:54 parce que, depuis les dépôts départementaux, parce qu'ils n'avaient plus de munitions.
23:58 Et on voit des policiers qui savent qu'ils ont en face de eux des gens
24:03 qui veulent un mort dans leur rang.
24:05 – Stéphane Zumsteig, ce que l'évoque Jean-Sébastien Ferjot,
24:08 ce décès, c'est ce qui pourrait faire basculer justement la situation selon vous ?
24:11 S'il y avait un décès d'un côté ou de l'autre ? C'est le risque ?
24:16 – De toute façon, d'un côté ou de l'autre, je ne sais pas ce que ça veut dire,
24:19 mais c'est sûr que s'il y avait un décès dans les rangs des émeutiers par exemple,
24:22 ça pourrait arriver, les conséquences seraient catastrophiques
24:25 en termes d'intensité de ces émeutes ou de cette révolte.
24:29 De toute façon, on a bien vu hier que les consignes de maintien de l'ordre
24:32 n'étaient non pas lâches, mais en tout cas, très concrètement,
24:36 les forces de l'ordre avaient ordre de ne pas aller trop au contact.
24:39 – Ordre qui a changé aujourd'hui, aujourd'hui, ils ont ordre d'interpeller.
24:42 – Ce que je veux dire, c'est qu'on est encore dans cette phase d'émotion.
24:44 C'est un jeune de 17 ans qui est mort, avec des images qui parlent d'elles-mêmes.
24:47 Si le gouvernement était contraint de recourir à l'état d'urgence,
24:50 il ne pourrait pas le faire immédiatement.
24:52 On n'est pas encore au-delà des raisons techniques et des raisons sécuritaires.
24:55 De toute façon, l'opinion ne serait pas prête pour ça.
24:57 Alors là, j'écoute, on voyait Gérald Darmanin qui tient des propos de ministre de l'Intérieur,
25:02 qui représente le parti de l'ordre quelque part.
25:05 Tout ça, il ne faut pas l'oublier, on a parlé tout à l'heure d'événements filmés,
25:07 tout ça s'inscrit dans un contexte très particulier.
25:09 Les violences policières aujourd'hui sont beaucoup plus médiatisées,
25:12 sont beaucoup plus filmées qu'auparavant.
25:13 Rappelez-vous, il y a deux ans, Michel Zecler, ce producteur,
25:16 passait à tabac dans la rue.
25:17 Tout ça avait eu des conséquences absolument catastrophiques pour l'image de la police.
25:20 Aujourd'hui, la police en France a toujours plutôt une bonne image majoritairement.
25:24 En gros, il y a deux tiers des Français qui ont une bonne image de la police.
25:26 Il y a un tiers des Français qui ont une image défavorable de la police.
25:29 Dans un État de droit, dans une vieille démocratie comme la France,
25:31 savoir qu'on est dans une situation où un tiers des Français sont méfiants,
25:35 réticents, voire hostiles à la police, c'est quelque chose qui questionne.
25:37 Il y a une relation abîmée et elle vient de quelque part.
25:40 - C'est une vraie fracture générationnelle.
25:42 - C'est une vraie fracture générationnelle, mais pas que.
25:44 Il y a une méfiance.
25:45 Je reviens, dernier exemple, les personnes mutilées lors des Gilets jaunes.
25:48 Tout ça a laissé des traces.
25:50 L'image de la police était meilleure il y a 20 ou il y a 30 ans.
25:52 Je ne sais pas si la police était moins violente il y a 20 ou il y a 30 ans.
25:54 Probablement pas.
25:55 Pourtant, quelque chose a fondamentalement changé.
25:57 Et ce n'est pas uniquement dans les banlieues, avec des excités qui attaquent des commissariats.
26:01 - Armel Le Goff, est-ce que vous avez le sentiment, vous,
26:04 que les ingrédients sont réunis pour revivre la situation de 2005 ?
26:06 Est-ce qu'on est dans un schéma comparable ?
26:08 Beaucoup le disent aujourd'hui.
26:10 - C'est très difficile de se prononcer là-dessus.
26:14 Il se trouve que par rapport à 2005, on a un discours politique qui est radicalement différent.
26:20 Parce qu'en 2005, il y avait quand même un discours politique très ferme
26:24 et qui ne visait pas justement à essayer d'amoindrir la tension.
26:29 Et puis, la séquence n'était pas tout à fait la même.
26:34 En 2005, les choses n'ont pas éclaté tout de suite.
26:38 Il s'est passé quelques jours avant qu'il y ait des mouvements de colère à Clichy-sous-Bois.
26:45 Je crois que c'était là le départ des manifestations.
26:49 Et puis après, des émeutes qui ont duré plusieurs semaines.
26:52 - Trois semaines.
26:54 - Voilà. Donc là, la séquence n'est pas tout à fait la même.
26:56 - Vous avez évoqué...
26:57 - Pour l'instant, il est trop tôt pour se prononcer.
26:59 Mais clairement, c'est la hantise aujourd'hui de la classe politique
27:04 qu'il y ait une séquence similaire qui se produise.
27:07 Ce serait vraiment catastrophique.
27:09 - Et on va évoquer justement cette hantise dans quelques instants.
27:11 Les réactions politiques après ce qui s'est passé à Nanterre.
27:15 Les informer se poursuivent dans quelques instants sur France Info,
27:18 juste après le journal avec Stéphane Milhomme.
27:20 - Et le policier suspecté d'avoir tué mardi dernier Naël
27:31 parce qu'il refusait à nouveau de s'arrêter
27:34 et se soit incarcéré, décision après sa mise en examen.
27:37 Pour homicide volontaire, le procureur de la République à Nanterre
27:41 estime que les conditions légales d'usage de l'arme par ce policier
27:45 ne sont pas réunies, ce que conteste l'avocat de cet agent.
27:48 La journée a été marquée aussi et surtout par cette manifestation
27:52 à l'appel de la famille du jeune de 17 ans et toujours à Nanterre.
27:55 Ils étaient 6200 selon la police,
27:57 mais certains ont déclenché de violents incidents
27:59 entre voitures brûlées, bâtiments, immobiliers urbains dégradés.
28:03 Le préfet des Hauts-de-Seine lance ce soir un appel au calme.
28:07 Toute la journée, Elisabeth Borne et ses ministres ont multiplié
28:10 les visites de communes, de villes, touchées la nuit dernière
28:13 par des émeutes pour lancer un appel au calme.
28:16 Éviter, dit-elle, toute escalade.
28:18 40 000 policiers et gendarmes sont mobilisés
28:20 toute cette nuit en Ile-de-France, mais aussi dans les régions.
28:23 Clamart décrète un couvre-feu dès 21h et jusqu'à lundi,
28:27 pas de bus ni de tramway ce soir en Ile-de-France.
28:30 Pareil depuis 20h dans l'agglomération lilloise.
28:33 Aux Etats-Unis, le président Joe Biden exprime son fort désaccord.
28:37 Côté républicain, Donald Trump, lui, salue au contraire
28:40 la fin de la discrimination positive à l'université.
28:43 C'est une nouvelle décision de la Cour suprême qui divise.
28:46 La couleur de peau et l'ethnie ne feront plus partie
28:49 des critères d'admission.
28:51 Et puis septembre sera en France la rentrée littéraire
28:54 la moins prolifique du siècle.
28:56 Le magazine Livre Hebdo a fait les comptes.
28:58 466 romans vont paraître.
29:00 C'est un chiffre en baisse cette année encore.
29:02 Il y avait 700 livres en 2010.
29:04 Les éditeurs jouent décidément la carte de la modération
29:07 face à un marché du livre toujours hésitant.
29:10 Les informés avec autour de la table ce soir
29:22 Armelle Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du journal Le Point.
29:25 Jeannick Halimi, éditorialiste politique.
29:28 Jean-Sébastien Ferjoux, fondateur et directeur
29:30 du site d'information Atlantico.
29:32 Et Stéphane Zumsteig, directeur du département d'opinion et politique
29:35 de l'institut de sondage Ipsos.
29:37 On a évoqué ensemble les événements de l'après-midi.
29:39 La marche blanche en hommage à Nahel.
29:41 Les avancées de l'enquête et notamment la mise en examen
29:44 du policier qui a tiré sur ce jeune homme de 17 ans.
29:47 On va maintenant s'intéresser un peu plus en détail
29:49 à la réponse apportée par le gouvernement
29:51 à ces violences urbaines et aux différents discours
29:53 qu'on a pu entendre à droite et à gauche.
29:55 En tout cas, aujourd'hui, les membres du gouvernement
29:57 se sont rendus sur le terrain.
29:59 Pabdieye dans les Yvelines à la Verrière,
30:01 où un groupe scolaire a été quasiment détruit.
30:03 Éric Dupond-Moretti à la prison de Freyne.
30:05 Gérald Darmanin à Mont-Saint-Barreuil.
30:07 On l'a dit, Elisabeth Borne à Garges-les-Gonesse,
30:09 où elle a appelé au calme.
30:11 Rien ne justifie les violences qui se sont produites cette nuit,
30:16 que ce soit ici à Garges ou dans d'autres villes.
30:20 On le voit, sans prendre à des symboles de la République,
30:24 sans prendre à des équipements publics,
30:26 c'est absolument intolérable.
30:28 Je veux aussi dire tout mon soutien et mes remerciements
30:31 aux policiers, aux forces de l'ordre
30:33 qui sont intervenus cette nuit.
30:35 Comme beaucoup d'élus l'ont fait,
30:37 j'appelle vraiment à l'apaisement.
30:39 Laissons la justice faire son travail.
30:41 Et je peux vous assurer que mon gouvernement
30:44 est très mobilisé pour accompagner le retour au calme.
30:48 – Elisabeth Borne à Garges-les-Gonesse ce matin,
30:50 un peu plus tôt, Emmanuel Macron a tenu une cellule de crise.
30:53 J'allie qu'à la nuit, il y a bien sûr beaucoup de communication
30:57 autour de tout cela, il faut montrer que tout est sous contrôle, c'est ça ?
31:00 – Oui, tout est communication, mais d'un autre côté,
31:03 la politique c'est ça aussi.
31:05 En plus, dans l'urgence, il faut bien tenir des propos
31:08 avant de passer aux actes.
31:10 Et effectivement, le gouvernement, l'exécutif en général,
31:12 réagit très très vite et beaucoup plus vite
31:14 que ceux qui étaient au pouvoir et aux commandes en 2005.
31:19 On se souvient quand même que les choses avaient traîné
31:21 avant que des décisions réelles soient prises en 2005,
31:24 à la tête d'entre Matignon, l'Elysée et la place Beauvau
31:29 où se trouvait Nicolas Sarkozy,
31:31 tout le monde n'était pas sur la même longueur d'onde.
31:33 – Peut-être parce qu'il y a ce passif justement aussi,
31:35 c'est peut-être pour ça qu'il y a une réaction plus…
31:37 – Oui, et puis les faits ne sont pas pareils.
31:40 La dernière fois, aussi bien dans les événements de Villiers-le-Bel,
31:43 cliché que de Villiers-le-Bel deux ans plus tard,
31:46 c'était pour faire vite des courses-poursuites
31:49 avec malheureusement des morts.
31:51 Là, c'est un homicide, on n'en était pas sûr de la part de la police,
31:56 on n'en était pas totalement sûr hier.
31:58 Là, la police, dans la procédure en tout cas,
32:00 il n'y a pas encore de décision véritablement prise,
32:03 mais en tout cas, il y a mort d'homme
32:06 et le policier est mis en examen et en détention provisoire.
32:09 Donc il y a quand même des raisons suffisantes
32:11 pour que le gouvernement réagisse plus vite.
32:14 Mais il réagit très vite, mais avec deux… à double vitesse, si je puis dire.
32:19 Hier, Emmanuel Macron, M. Darmanin, Mme Borne,
32:22 un peu tous les ministres et tous les membres du gouvernement
32:26 étaient dans la compassion, dans le devoir de vérité.
32:30 Aujourd'hui, vous entendez, vous avez fait passer les propos
32:33 de Mme Elisabeth Borne, c'est plutôt le rappel à l'ordre,
32:38 c'est le respect des institutions de la République.
32:41 Et là, vous les avez déclinés tout à l'heure,
32:44 4 000 policiers dans les rues,
32:46 des hélicoptères qui vont survoler aussi certaines zones.
32:51 Là, le gouvernement veut montrer clairement
32:54 qu'il y a la compassion, il y a la justice qui fait son œuvre.
32:57 Mais maintenant, il ne s'agit pas de faire n'importe quoi
33:01 en s'adressant bien sûr à des manifestants potentiels
33:03 et à ceux qui sont encore dans les rues.
33:05 Et c'est maintenant le message d'ordre et de défense
33:08 de l'ordre républicain qui prévaut au plus haut niveau.
33:10 – Et c'est bien 40 000 policiers et gendarmes.
33:12 – 40 000, pas 4 000, pardon, 40 000.
33:14 – C'est pour dire aussi l'importance du dispositif.
33:16 Jean-Sébastien Ferjou, on a effectivement un gouvernement
33:19 qui est à la fois entre fermeté et apaisement.
33:22 – Il y a eu deux moments différents avec une maladresse
33:25 quand même d'Emmanuel Macron hier, parce que dire "inexplicable",
33:28 on peut l'entendre, "inexcusable", c'est…
33:31 lui n'est pas un commentateur, lui le président là.
33:33 – Il a qualifié la mort de Nahel.
33:35 – Oui voilà, enfin qu'il a qualifié les faits,
33:37 et lui est le président de la République,
33:39 il est garant des institutions, il n'a pas à se substituer
33:42 à un magistrat qui, le cas échéant, décidera,
33:44 enfin sera amené à décider réellement de ce qu'étaient les faits.
33:49 Il peut y avoir de la complexité dans une situation.
33:51 Mais oui, il y a eu cette volonté d'apaisement,
33:54 et puis avec ce qui s'est passé hier, forcément un enjeu sur l'ordre.
33:58 Et on a un gouvernement qui par ailleurs est fragilisé
34:00 probablement par son "en même temps",
34:02 qui n'est pas fondamentalement une synthèse,
34:04 qui est plutôt "tout est son contraire".
34:07 Parce qu'il n'y a pas beaucoup de logique à nommer,
34:09 par exemple dans la hiérarchie judiciaire,
34:11 des magistrats au Conseil supérieur de la magistrature,
34:13 qui est plus proche finalement de l'idéologie de Jean-Luc Mélenchon,
34:16 et ensuite d'avoir un Gérald Darmanin qui fait des démonstrations de force.
34:21 Et ça, il faut quand même un peu le faire oublier,
34:23 parce qu'il n'y a pas véritablement de centre de gravité du macronisme
34:27 concernant la question des défauts d'intégration.
34:30 Parce que derrière la mort de Nahel, il y a ça quand même,
34:32 parce que c'est ça qui est en cause malgré tout.
34:34 Même si c'est une tragédie, même si rien ne justifie
34:37 que ce jeune homme ait été tué dans les conditions dans lesquelles il a été tué,
34:40 la réalité des faits, c'est qu'il n'était pas en train de se promener.
34:43 Il n'était pas en train de se promener.
34:45 Et ça, cette réalité-là, cette réalité des refus d'obtempérer,
34:48 et en plus ce qui est d'autant plus perturbant,
34:50 c'est que ce jeune homme, on nous l'a décrit comme quelqu'un
34:52 qui par ailleurs avait une volonté d'intégration,
34:54 qui faisait partie d'un club de rugby, etc.
34:56 Ce qui montre à quel point la barre s'est abaissée finalement dans le pays.
35:01 À quel point finalement un refus d'obtempérer,
35:03 être au volant d'une voiture, d'un bolide,
35:05 même quand vous n'avez pas le permis, que vous avez 17 ans,
35:08 à une heure où on pourrait imaginer que vous soyez chez vous
35:10 ou sur le point d'aller à l'école, ça montre bien que cette réalité-là,
35:14 elle existe et il n'y a pas de centre de gravité
35:16 du discours politique d'Emmanuel Macron sur ces questions-là.
35:19 – Armel Le Goff, il est allé trop loin Emmanuel Macron,
35:21 hier en qualifiant cette mort d'inexcusable,
35:23 tout en appelant, je rappelle, à respecter l'indépendance de la justice.
35:25 On lui a reproché de ne pas respecter le travail des juges ni des policiers,
35:29 c'est ce qui lui a été reproché à droite.
35:31 – Je pense que c'est à volonté, c'était vraiment une logique d'apaisement
35:34 et d'éviter qu'il y ait un embrasement qui s'est produit
35:37 et que les termes choisis n'étaient sans doute pas très appropriés
35:42 concernant… et ne respectaient pas le temps judiciaire.
35:46 Maintenant, aujourd'hui, il a des propos très clairs sur ce qu'il se passe
35:52 et je pense qu'il était dans une séquence où il voulait avoir un petit peu
35:56 la main sur la suite des événements.
35:59 – Stéphane Zumteig, ça marche auprès de l'opinion justement,
36:02 ce genre de discours, le discours qui est entre cet apaisement et cette fermeté ?
36:06 – Oui, ça marche, il n'y aura pas d'efficacité électorale derrière,
36:10 le but n'est pas de gagner des points de popularité,
36:12 mais le gouvernement et le président de la République sont dans l'obligation
36:15 évidemment d'alterner, enfin de ménager la chèvre et le chou.
36:17 L'enjeu pour le gouvernement aujourd'hui, c'est de montrer qu'il est capable
36:19 de tenir la rue pour prendre un langage policier.
36:21 Parce qu'il y a toujours cette suspicion à l'égard d'Emmanuel Macron
36:25 et de ses différentes équipes ministérielles depuis 2017 d'incompétence,
36:28 en tout cas c'est un procès de la droite, très fort, rappelez-vous des propos
36:30 de Xavier Bertrand en 2021 à son égard, il y a toujours ce sentiment que
36:34 quand on n'est pas de droite, eh bien on ne sait pas tenir la rue
36:36 et qu'en matière de sécurité des biens et des personnes,
36:38 et en matière de maintien de l'ordre, eh bien en fait on n'est pas très très compétent.
36:42 Et ça c'est un grand souci dans cette concurrence électorale à droite,
36:44 au centre droit et à droite, dans cet électorat souvent très légitimiste
36:48 et souvent un peu senior et souvent très rétif aux perturbations.
36:53 Le but c'est de rassurer, rassurer ces gens-là, le parti de l'ordre,
36:56 pour reprendre un terme éculé évidemment, et l'enjeu il est là,
36:59 l'enjeu il est là, il y a cet enjeu politique électoral, il y a aussi l'enjeu,
37:02 enfin il y a eu les gilets jaunes, il y a eu l'arrêt fin des retraites,
37:05 ça n'a rien à voir évidemment, et maintenant il pourrait y avoir
37:07 une séquence d'émeutes, tout ça pour essayer d'éviter que les Français
37:11 aient l'impression de vivre dans un pays totalement à feu et à sang,
37:14 extrêmement éruptif, enfin tout ça est très problématique pour l'image
37:18 que la France, que le pays renvoie, que les Français pardon, renvoient de leur pays.
37:22 L'enjeu il est là.
37:23 - Jean-Nicolas Lémy, vous voulez prendre la parole ?
37:24 Je vous la donne juste après le Fil info à 20h40 avec Elia Bergel.
37:28 - 40 000 policiers et gendarmes déployés partout en France ce soir,
37:33 des violences urbaines la nuit dernière après la mort de Naël,
37:36 le policier qui a tiré sur cet adolescent de 17 ans,
37:40 décédé après un contrôle routier et mis en examen pour homicide volontaire.
37:43 Il est placé en détention provisoire cet après-midi.
37:47 6 200 personnes ont participé à la marche blanche à Nanterre,
37:51 dans les Hauts-de-Seine.
37:52 Face au risque de heurts, les trams, les bus ne circulent pas ce soir
37:56 en Ile-de-France.
37:57 À partir de 21h, les RER et les métros roulent normalement.
38:01 Cependant, à Clamart, la mairie met en place un couvre-feu
38:04 entre 21h et 6h du matin de ce soir à lundi, un couvre-feu à Neuilly-sur-Marne,
38:09 en Seine-Saint-Denis également.
38:11 Le président turc dénonce la décision de la Suède d'avoir autorisé
38:16 une manifestation pendant laquelle un courant a été brûlé.
38:19 Cela risque de compliquer davantage les chances de Stockholm
38:23 de rejoindre l'OTAN, alors que Recep Tayyip Erdogan
38:27 s'oppose depuis des mois à cette adhésion.
38:29 "Ceux qui tolèrent cet acte ignoble ne pourront pas réaliser leurs ambitions",
38:34 déclare le chef d'État.
38:35 Une grève historique à l'aéroport international de Genève en Suisse.
38:38 Ni décollage ni atterrissage demain.
38:41 Le personnel mobilisé contre une nouvelle politique salariale
38:44 décidée par le Conseil d'administration.
38:46 La Fédération française de foot prend acte de la décision du Conseil d'État
38:50 de ne pas autoriser le port du hijab dans le foot féminin.
38:53 La FFF rappelle dans un communiqué son "engagement total"
38:57 pour lutter contre toutes les formes de discrimination.
39:00 La plus haute juridiction administrative a maintenu l'interdiction du hijab
39:05 dans le foot en dépit de l'avis contraire de son rapporteur public.
39:09 *Musique*
39:18 Et ce soir les informés sont Armel Le Goff,
39:20 directrice adjointe de la rédaction du journal Le Point,
39:22 Stéphane Zumsteig, directeur du département d'opinion et politique
39:25 de l'Institut de sondage Yves Sauss,
39:27 Jean-Sébastien Ferjoux, fondateur et directeur du site d'information Atlantico
39:30 et Jeannick Halimi, éditorialiste politique.
39:33 Jeannick Halimi, j'avais promis de vous donner la parole, c'est désormais chose faite.
39:36 Oui, non, je voulais juste rebondir sur ce que disait Jean-Sébastien Ferjoux
39:40 et le manque de point de gravité, c'est ça, de centre de gravité,
39:44 de cohérence de la vision macronienne, en l'occurrence en matière régalienne,
39:49 en matière d'ordre et d'intégration.
39:53 Alors on peut, je suis en partie d'accord avec vous,
39:56 mais pas totalement, mais c'est la difficulté de l'exercice d'Emmanuel Macron
40:01 depuis le début, qui ne veut pas vouloir être à droite ou à gauche.
40:05 Donc ça a évidemment des effets pervers de procrastination, d'ambiguïté,
40:10 de manque de clarté, mais juste pour terminer, je ne suis pas sûre
40:13 que les propositions beaucoup plus claires et peut-être beaucoup plus cohérentes
40:17 qu'offrent Jean-Luc Mélenchon ou Éric Zemmour ou Marine Le Pen,
40:23 on ne va pas les redécliner, on en a soulevé une ou deux tout à l'heure,
40:26 je ne suis pas sûre, un, qu'elles soient souhaitables et deux, qu'elles soient efficaces.
40:31 Armelle de Gaulle.
40:32 Juste pour revenir sur Emmanuel Macron par rapport à sa politique vis-à-vis des quartiers populaires
40:36 qui sont en première ligne dans cette séquence,
40:40 2017, il lance Borlau sur un grand plan banlieue,
40:45 finalement il se trouve qu'il n'a pas du tout envie de le mettre en application
40:50 et il abandonne, et c'est vrai qu'il y a cette espèce d'absence de décision
40:55 parfois sur des sujets qui mériteraient d'être portés.
40:58 Ça revient comme un boomerang finalement ce plan banlieue aujourd'hui ?
41:01 Là aujourd'hui on voit que c'est quand même les quartiers populaires qui s'embrasent,
41:06 les quartiers populaires et les quartiers populaires aussi de villes comme Laval, Brest,
41:12 qui ne sont pas des grosses métropoles avec de grandes banlieues forcément,
41:17 c'est aussi à noter.
41:19 Très rapidement, c'est vrai qu'il a abandonné des plans,
41:22 mais c'est vrai aussi qu'il y a des milliards qui ont été déversés
41:25 depuis justement le premier plan Borlau en 2003 ou 2004
41:28 avec l'Enrue, la création de l'Enrue, etc.
41:31 C'est vrai qu'il y a des inégalités flagrantes
41:35 et qu'il y a des ascenseurs sociaux qui fonctionnent évidemment moins bien
41:39 dans certaines banlieues qu'ailleurs,
41:41 mais c'est vrai aussi notamment dans les petites villes dont vous parlez,
41:44 parce qu'il ne faut pas être non plus totalement angélique.
41:47 Il y a aussi le fait que 1) la vision de ruissellement d'Emmanuel Macron
41:52 qui n'est pas totalement vraie mais qui n'est pas totalement fausse
41:55 fonctionne quand même parce qu'il y a quand même du chômage qui baisse
41:59 et ça profite aussi à ces populations-là.
42:03 Et deuxièmement, s'il y a des problèmes de violence dans certaines banlieues
42:09 et notamment des petites villes ou des villes moyennes,
42:11 il y a aussi des phénomènes de bandes, des phénomènes de trafic,
42:14 notamment de drogue où les jeunes trouvent beaucoup plus à se rémunérer
42:18 en dealant qu'en travaillant, contre lesquels il faut peut-être lutter
42:22 mais qui n'ont rien à voir avec des plans de banlieue à la Borlo.
42:25 – Jean-Sébastien Ferjot.
42:26 – Oui, je suis assez d'accord sur ce dernier point.
42:28 La question de l'intégration dépasse de très très loin
42:31 ce qu'on a appelé la politique urbaine qui n'a, pour l'essentiel, pas fonctionné.
42:35 Mais moi je voulais revenir sur la police,
42:37 parce que la phrase d'Emmanuel Macron d'hier sur l'inexcusable,
42:40 elle n'est pas juste maladroite en termes de respect des institutions
42:43 et il aurait l'air d'avoir connaître déjà le résultat de l'enquête
42:46 à la place d'un magistrat, c'est elle est maladroite vis-à-vis de la police aussi.
42:50 Les policiers, comme n'importe quel autre citoyen français,
42:53 ont le droit à la présomption d'innocence.
42:56 Si on avait arrêté quelqu'un, imaginé une situation inverse,
42:59 je ne sais pas qui, une voiture folle qui aurait fauché quatre policiers,
43:02 on aurait dit aussi "attendons de savoir ce qui s'est passé"
43:05 et la personne au volant aurait eu droit à la présomption d'innocence.
43:08 Et là Emmanuel Macron s'est en quelque sorte assis dessus.
43:11 Et en termes de communication politique, c'est non seulement délicat
43:14 vis-à-vis des policiers, mais c'est aussi délicat pour le reste du pays.
43:17 Parce que qu'est-ce que les gens ont eu sous les yeux ?
43:19 Vous évoquiez les gilets jaunes, on a évoqué le conflit des retraites.
43:22 Là, quand il s'agissait de soutenir les policiers au moment du conflit des retraites
43:25 ou pendant les gilets jaunes, parce qu'ils défendaient de facto
43:28 les institutions où Emmanuel Macron lui-même,
43:31 alors là il n'y avait pas d'État d'amende,
43:33 là il ne disait pas "c'est inexcusable, c'est inapproprié"
43:35 et pourtant il y en a eu des blessés pendant les gilets jaunes.
43:37 Vous voulez dire qu'il laisse une porte ouverte dans l'opinion publique ?
43:40 Je veux dire que de facto, on voit là encore une espèce de "en même temps"
43:43 qui n'est pas une synthèse, mais qui est plutôt selon que ça l'arrange
43:46 dans un sens ou dans l'autre.
43:48 Et qu'il est difficile d'assumer vis-à-vis des citoyens français
43:51 des politiques extrêmement fermes vis-à-vis des uns
43:53 et beaucoup moins fermes vis-à-vis des autres.
43:56 Et d'excuser dans un cas, quand dans d'autres cas, on se contente de dire
43:59 "non, pardon, regardez pour le coup les procès ou les accusations
44:03 qui ont été portées au moment des manifestations
44:06 aussi sur les décisions de maintien de l'ordre".
44:08 Là Emmanuel Macron, il n'avait aucun État d'âme à ce moment-là.
44:10 Armel Le Goff, vous l'irez agir ?
44:12 Non, je pense qu'il était vraiment pris par l'émotion
44:15 et l'émotion quand même d'une énorme partie de la population
44:19 par rapport à cet événement qui forcément…
44:22 Enfin voilà, c'est un jeune, il est mineur, il se retrouve dans une situation…
44:26 Je ne dis pas que c'est une faute…
44:29 Je ne pense pas que c'était très adroit,
44:31 mais je pense qu'il était pris aussi par ça.
44:32 Alors on va en venir aux réactions politiques dans les autres partis.
44:35 Justement, Éric Dupond-Moretti, lui, en déplacement à la prison de Freine ce matin,
44:40 s'en est pris notamment à la France Insoumise.
44:42 Je veux enfin dire que tous ceux qui de façon irresponsable,
44:49 et ils se reconnaîtront, crachent sur la police et sur la justice,
44:56 sont aussi les complices moraux des exactions qui sont commises.
45:03 Éric Dupond-Moretti, Stéphane Zumsteig, la France Insoumise accusée de ne pas appeler suffisamment à l'apaisement.
45:09 On rappelle que Jean-Luc Mélenchon a fait de très bons scores en 2022
45:12 dans de nombreux départements d'Île-de-France. Est-ce qu'il faut y voir un lien ?
45:15 C'est ça qui est frappant avec la France Insoumise,
45:17 c'est que vous regardez la sociologie, la géographie de ces circonscriptions,
45:21 de ces points forts de Sébastien et de ces 75 à peu près circonscriptions
45:24 qu'ils ont gagnées lors des dernières législatives,
45:26 ça correspond vraiment aux endroits où se produisent en général ce type de drame.
45:30 Ce qui est frappant avec la France Insoumise, c'est que sa stratégie est totalement assumée.
45:35 On en pense ce qu'on veut, elle est dans la provocation,
45:37 dans une exception non négative de ma part quand je parle de provocation,
45:40 mais les choses sont dites pour cliver.
45:43 Les responsables politiques de la France Insoumise peuvent être parfaitement sincères
45:50 quand ils parlent de la police tue, je parle de Mélenchon,
45:54 ils peuvent dire ce qu'ils veulent évidemment,
45:56 mais on voit bien que là il y a l'idée de plaire aussi à son électorat,
45:59 de mobiliser son électorat, parce que c'est là qu'il se trouve.
46:01 Il ne se trouve pas à la campagne, il ne se trouve pas dans les centres-villes les plus bourgeois.
46:04 Il y a aussi, au-delà du sentiment d'aller dans le sens de ce que peuvent penser,
46:08 ce que je disais tout à l'heure, ce tiers des Français
46:10 qui ont une attitude défavorable et parfois hostile à l'égard de la police,
46:14 il y a aussi la volonté, et là c'est de la tactique politique voire de la stratégie,
46:17 de cliver les choses telles qu'ils le font depuis le début de ce second quinquennat.
46:21 C'est taper, faire mal, ce ne sont pas les seules,
46:23 l'extrême droite fait pareil et parfois le gouvernement fait pareil,
46:26 mais on est quand même, on parlait de colère en introduction de cette émission,
46:30 de colère et de brutalité.
46:31 La brutalité et la violence, elle n'est pas qu'au sein de la police,
46:35 elle est aussi dans le discours politique et dans tous les partis politiques.
46:38 C'est là-dessus que joue un certain nombre de partis politiques,
46:40 la France Insoumise, mais pas que.
46:42 - Jeannick Elmy rapidement.
46:43 - Le Rassemblement National aussi, non mais je suis d'accord avec ce qui vient d'être dit.
46:46 Il y a un projet politique réel derrière les propos tenus par une grande partie de la France Insoumise,
46:50 notamment Jaïc Mélenchon, contre la police, c'est pas, ou contre même toutes les institutions.
46:55 Ils veulent passer à une autre, d'abord ils veulent déstabiliser le régime tel qu'il est aujourd'hui
46:59 et les institutions de la Ve République et ils veulent instituer une VIe République,
47:04 pour eux, donnant la parole au peuple, etc.
47:08 et qui pourrait déboucher en fait sur un autoritarisme beaucoup plus fort
47:12 que ce qui peut exister dans les institutions de la Ve République.
47:14 Ça c'est une chose, on peut le regretter avec les effets pervers,
47:17 peut-être que souligne M. Dupond-Moretti, mais il n'empêche,
47:20 il n'empêche comme souvent avec la France Insoumise,
47:22 qui tient des propos un petit peu hystérisants comme vous disiez,
47:25 mais qui met quand même le doigt sur des vrais problèmes,
47:28 sans vouloir stigmatiser la police, loin de là, que je respecte et avec qui je ne fais pas...
47:34 - Et on va y revenir à ce sujet dans quelques instants.
47:35 - Voilà, il y a encore une fois des dysfonctionnements
47:38 qui créent quand même une méfiance et une défiance d'une partie de la population,
47:41 notamment des jeunes, vis-à-vis de ce corps et de ses représentants de l'État.
47:46 Et notamment, je m'arrêterai là, sur l'impunité des policiers.
47:51 Souvenez-vous encore une fois de ce qui s'est passé à Clichy-sous-Bois,
47:55 il y a 18 ans, ou à, pardonnez-moi, l'autre ville, à Villiers-le-Bel.
48:01 Vous savez quelles sanctions ont eu les policiers en question ?
48:03 Aucune, ni de sanctions judiciaires pénales, ni de sanctions administratives.
48:08 - Mais il y avait eu des enquêtes ?
48:09 - Il y a eu des enquêtes, ça n'a débouché sur aucune sanction.
48:13 Il y a une sorte d'impunité de la part vis-à-vis de la police en France.
48:18 - Mais il n'y a pas de sanction de la police, c'est le corps de tous les fonctionnaires,
48:20 c'est le corps le plus sanctionné, le plus contrôlé.
48:22 - Non, ce n'est pas le plus sanctionné, ce n'est pas...
48:24 - Non, mais que des questions puissent se poser, qu'on puisse contester l'IGPN
48:27 en disant peut-être qu'il faudrait une autorité indépendante.
48:30 - Une autorité indépendante, absolument.
48:31 - On ne peut pas dire qu'il n'y a une impunité de la police, c'est parfaitement faux.
48:33 Les policiers sont très régulièrement mis en examen,
48:35 les policiers sont très souvent suspendus,
48:37 les gens qui font l'usage de leur arme, justement, en général, leur carrière, elle est finie.
48:41 Donc c'est vraiment faux, mais vraiment absolument faux.
48:43 On peut poser des questions sur la manière dont la police est contrôlée.
48:46 - Sur la manière dont elle est formée ?
48:47 - On peut poser la question absolument sur la manière dont la police est formée.
48:50 - Et ils le disent régulièrement ailleurs.
48:52 - Elle est très mal formée de ce point de vue-là.
48:53 En revanche, leur amener, mais là je ne parle pas de ce que vous disiez, vous, Janick,
48:56 mais à ce que dit une partie de la France Insoumise,
48:58 on n'est pas juste dans un calcul électoraliste.
49:00 C'est autre chose, c'est une stratégie de l'insurrection.
49:02 À un moment, il faut regarder la réalité pour ce qu'elle est.
49:04 Jean-Luc Mélenchon l'a revendiqué.
49:06 Il y a au cœur de la France Insoumise un parti, le Parti Ouvrieriste Internationaliste.
49:10 Ce sont des Lambertistes, ce qu'ils veulent, c'est la révolution.
49:12 Ils veulent mettre à bas pas juste la 5e République, mais la République et le système capitaliste.
49:17 Oui, mais la stratégie de la conflictualité en permanence, ça en fait partie.
49:21 C'était la même chose pendant les retraites.
49:22 Ils le théorisent à un moment, sachant l'entendre.
49:24 Ce n'est pas toute la France Insoumise, certainement pas toute la NUPS,
49:27 mais c'en est une partie.
49:28 Regardons ce qu'ils font, parce que ces gens-là, ce sont des factieux.
49:31 Puis ce débat dans quelques instants sur France Info.
49:34 Les informer se poursuivent après le Fil Info à 20h52 avec Elia Bergel.
49:37 Le policier qui a tiré sur un aile décédé après un contrôle au routier
49:43 et mise en examen pour homicide volontaire placé en détention provisoire.
49:47 Cet après-midi, 6200 personnes ont participé à la marche blanche
49:50 en hommage à cet adolescent de 17 ans à Nanterre.
49:53 Dans les Hauts-de-Seine, 15 suspects ont été interpellés après des violences
49:57 en marge du cortège qui s'est terminé avec des tirs de gaz lacrymogènes.
50:01 Cette nuit, 40 000 policiers et gendarmes sont mobilisés partout en France.
50:06 Gabriel Fortin dit le tueur de DRH fait appel de sa condamnation à la prison
50:11 à perpétuité pour trois assassinats et une tentative d'assassinat.
50:15 Sa condamnation en premier instant s'est assortie d'une peine de sûreté de 22 ans,
50:20 le maximum prévu par la loi.
50:22 Donald Trump applaudit le retour d'un système au mérite, dit-il.
50:27 Dans les universités, la très conservatrice Cour suprême met un terme
50:31 au programme de discrimination positive à l'université.
50:34 Aux Etats-Unis, les magistrats estiment, contraire à la Constitution,
50:39 les procédures d'admission qui prennent en compte la couleur de peau
50:42 ou l'origine ethnique des candidats.
50:44 La chaîne d'info en continue.
50:46 LCI suspendue, trois mois au Burkina Faso, décision des autorités.
50:50 Après les propos dénoncés, camétan de fausses informations d'une journaliste
50:55 au sujet de violences djihadistes dans le pays.
50:57 La pétition lancée en soutien à la grève au sein du journal du dimanche
51:01 a franchi les 30 000 signatures ce soir.
51:03 La grève au JDD entre dans sa deuxième semaine, contre l'arrivée de Geoffroy Lejeune
51:08 à la tête de la rédaction après son licenciement du magazine d'extrême droite Valeurs Actuelles.
51:15 France Info, 20h21, les informés. Benjamin Fontaine.
51:23 La suite des informés sur France Info avec un débat qui se poursuit
51:27 pendant le Fil Info à Jean-Yves Calémy.
51:29 Vous évoquiez à l'instant, hors antenne on va le dire,
51:33 la position du Rassemblement National, vous nous disiez.
51:35 Non mais parce qu'on parlait entre nous et on a raison de stigmatiser encore une fois
51:39 et de pointer du doigt parce que de toute façon il s'exprime
51:42 la position de la France Insoumise.
51:45 D'une partie.
51:46 D'une partie en plus absolument.
51:47 François Ruffin qui n'est pas vraiment à la France Insoumise
51:49 mais enfin qui fait partie du groupe à l'Assemblée Nationale
51:52 n'est pas du tout sur le même registre que Jean-Luc Mélenchon.
51:55 On est bien d'accord.
51:56 Mais je dis aussi qu'il ne faut pas mettre la tête dans le sable
51:59 et regarder aussi derrière, certes, les propos sous-pesés aujourd'hui du Rassemblement National,
52:04 le projet que porte le Rassemblement National
52:07 et qui ne me semble pas moins dangereux et avec sa face sombre
52:13 pour l'avenir de la France.
52:17 Et il me paraît encore plus dangereux, menaçant et inquiétant
52:21 qu'à mon avis Marine Le Pen est plus près de l'Elysée que Jean-Luc Mélenchon.
52:25 Un mot également de Yannick Jadot qui était sur France Info ce matin
52:28 qui disait dans le 8.30 de France Info
52:32 "Je ne dirai jamais la police tue, je ne dis pas la police est raciste,
52:34 je dis il y a dans la police des violences policières, il y a dans la police du racisme".
52:38 Il est un peu plus frileux que Jean-Luc Mélenchon sur le sujet, Armel Le Goff, Yannick Jadot.
52:42 Oui, c'est un peu plus républicain.
52:44 C'est exactement plus républicain et plus juste parce qu'effectivement,
52:47 il y a beaucoup de comparaisons actuellement, notamment avec les États-Unis.
52:51 On n'est pas dans la même violence systémique
52:55 de la part des forces de l'ordre en France que ce qu'on peut voir aux États-Unis.
53:00 Il y a des faits qui sont extrêmement répréhensibles,
53:04 qui seront sans doute réprimés en ce qui concerne la mort de Nahel.
53:09 Mais ce sont des faits qui restent quand même isolés.
53:14 Yannick Jadot qui évoque aussi une américanisation de la police.
53:17 Stéphane Zumsteig, c'est un sentiment qui domine dans la population ?
53:20 Non, ça ne domine pas dans la population.
53:22 Pour répondre à votre question, ça me paraît exagéré.
53:26 On n'en est pas là.
53:27 Non, ce n'est pas l'affaire Floyd, ce n'est pas vrai.
53:30 Enfin, je ne pense pas, en tout cas, ce n'est pas mon avis.
53:33 Après, là où Yannick Jadot a raison, c'est qu'il y a un vrai problème
53:37 en termes d'image de la police, j'en ai déjà parlé.
53:39 Le vrai problème, c'est ce sentiment d'impunité d'une institution
53:43 qui se protège et qui protège les siens.
53:46 Là encore, les policiers ont menti, ont expliqué, et ça a été flagrant.
53:50 C'est pour ça que je ne suis pas choqué par les propos d'Emmanuel Macron.
53:52 Et ça ne se voit pas sur les institutions.
53:54 D'un point de vue, il y a des images, il y a un mensonge avéré.
53:57 Et c'est ça qui, en fait, contribue à distiller cette idée d'une police
54:01 raciste ou violente.
54:03 Ni raciste ni violente.
54:04 Il y a des éléments, il y a des brebis galeuses
54:06 et le sentiment perdu au sein de l'opinion que rien n'est fait
54:09 pour stopper ces gens-là.
54:10 Ou alors, on les sanctionne, oui, enfin, on les sanctionne
54:12 de quelques jours d'arrêt de service ou on les sanctionne
54:15 d'une absence de prime en fin d'année.
54:17 C'est ça, le vrai problème.
54:18 Non, non, non.
54:19 Dans l'opinion, ce n'est pas une réalité.
54:21 Je ne parle pas de la réalité, je ne la connais pas.
54:23 Je ne peux pas dire ça.
54:24 Respectez les policiers.
54:25 Il y a des policiers qui sont tués, qui sont blessés tous les jours.
54:27 Je vous assure qu'il y a aussi des policiers qui sont sanctionnés.
54:29 Encore une fois, on peut remettre en cause les conditions du contrôle.
54:32 On peut dire que l'IGPN devrait être remplacée par une autorité indépendante.
54:36 Mais dire qu'ils ne sont jamais sanctionnés, c'est juste parfaitement faux.
54:38 C'est même diffamant vis-à-vis de la police.
54:40 Je suis en train de décrire ce que pensent les Français de la police
54:42 et notamment comment se constituent parfois les réserves,
54:45 voire l'hostilité à l'égard de l'opinion.
54:46 Je ne suis pas en train de parler de cette situation
54:48 que de toute façon, je ne connais pas en ce moment.
54:50 C'est la réalité des sanctions.
54:51 - Vous avez pu sonder auprès de la population française.
54:53 - Il y a toujours ce sentiment que certes, ils sont interpellés parfois,
54:56 des policiers, ou entendus, mais que ça ne va jamais trop loin.
54:59 Tout ça, il y a cette suspicion.
55:01 Parce que quand cette institution communique,
55:04 c'est beaucoup plus d'ailleurs souvent par ses représentants syndicaux
55:06 que par sa hiérarchie, ça c'est un problème.
55:08 Ce n'est pas le cas dans d'autres administrations.
55:10 - On va refermer ces informés.
55:11 Merci à vous d'avoir été avec nous sur France Info ce soir.
55:14 Armelle Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point.
55:16 A la une de votre hebdomadaire cette semaine, la guerre des gangs ?
55:19 - Les gangs de Moscou.
55:20 - Les gangs de Moscou.
55:21 Merci Jean-Sébastien Ferjou.
55:22 Vous revenez bien sûr largement, vous aussi sur l'affaire Noël,
55:24 sur votre site atlantico.fr.
55:26 Merci Jeannick Alimi.
55:27 Et merci à vous aussi Stéphane Zumsteig de l'Institut Ipsos.
55:31 Vous retrouvez les informés en intégralité sur notre site internet.
55:34 L'info continue sur France Info.
55:35 Très bonne soirée.
55:36 bonne soirée.