Face à l'Info Été (Émission du 10/07/2023)

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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00 Il est tout juste 19h avant de commencer nos débats avec les invités.
00:05 Voici l'essentiel de l'actualité.
00:07 Le petit Émile est toujours introuvable.
00:12 Nous n'avons pas pu localiser l'enfant.
00:14 Ce sont les mots du préfet des Alpes de Haute-Provence.
00:17 Il a tenu un point presse à 18h en présence du procureur.
00:20 L'enfant de 2 ans et demi a disparu au Vernet il y a près de 2 jours.
00:25 Les recherches reprendront demain.
00:27 Le gouvernement va souplir les règles liées aux zones à faibles émissions.
00:32 Pour rappel, ces zones prévoient de libérer les grandes agglomérations
00:35 des véhicules les plus polluants dès 2025.
00:37 Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchuet
00:40 et le ministre des Transports Clément Beaune ont reçu ce matin
00:43 les résultats d'une concertation sur le sujet.
00:46 Le rapport juge le dispositif actuel trop contraignant.
00:50 Et puis les températures grimpent en ce début de vacances scolaires.
00:54 10 départements sont en vigilance aux ranges canicules.
00:57 Sont concernés l'Ain, la Saône-et-Loire ou encore le Var.
01:00 Météo France appelle à la vigilance.
01:03 L'année dernière, l'été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe
01:07 avec plus de 60 000 décès attribuables à la chaleur.
01:11 Il est 19h passé d'une minute, merci d'être avec nous.
01:16 Au sommaire de Face à l'Info, ce soir, Papendiarri accuse CNews
01:19 d'être une chaîne d'extrême droite et du faire du mal à la démocratie.
01:22 Des propos diffamatoires, honteux qu'un ministre ne devrait pas tenir.
01:26 Mais en prononçant ces mots, le ministre de l'Education nationale
01:29 ne cherche-t-il finalement tout simplement pas à faire diversion,
01:32 parler de CNews pour éviter de parler de son idéologie et de son bilan ?
01:37 Eh bien c'est précisément de cela dont nous parlera Alexandre Devecchio.
01:40 Avant-hier, samedi, était organisée Place de la République à Paris,
01:44 une manifestation en mémoire d'Adama Traoré,
01:46 décédé peu de temps après son interpellation par des gendarmes en 2016.
01:50 Une affaire devenue l'emblème d'une lutte très politique.
01:53 C'est ce que nous expliquera Jean-Sébastien Ferjou.
01:56 Céline Pina, elle, s'est penchée sur le bilan des 100 jours.
01:59 Oui, souvenez-vous, Emmanuel Macron avait promis d'apaiser la France en 100 jours.
02:04 Au bout du compte, la Première ministre est obligée de promettre aux Français
02:08 qu'elle fera tout pour que le 14 juillet se passe bien
02:11 et qu'elle fera tout pour les protéger.
02:13 Protéger les Français, mais les protéger de qui ?
02:15 Vous allez répondre à cette question, Céline.
02:18 Marc Menand nous parlera aujourd'hui de Jean Calvin, né le 10 juillet 1509,
02:22 théologien, grand réformateur du protestantisme.
02:25 Jean Calvin qui bouleversa la République de Genève,
02:27 réputée pour sa liberté et sa légèreté,
02:30 pour imposer au nom de son dogme une dictature religieuse.
02:33 D'où cette question, comment la minorité impose-t-elle sa loi ?
02:38 Marc Menand raconte.
02:39 Et puis, la Ligue des droits de l'homme vient de publier un rapport sur les violences
02:43 qui ont eu lieu à Sainte-Soline au mois de mars dernier.
02:45 Elle dénonce un usage de la force disproportionnée de la part des autorités.
02:49 Alors ce rapport est-il orienté à charge contre le gouvernement
02:53 et complaisant avec les manifestants venus de l'ultra-gauche ?
02:57 Je poserai la question ce soir à Alexandre de Véghion.
03:15 On commence donc avec cette attaque, attaque du ministre de l'Éducation nationale
03:20 qui s'en est vivement pris, Alexandre de Véghion, à CNews et à Europe 1.
03:24 Il accuse notre chaîne et Europe 1 d'être d'extrême droite et même de faire du mal,
03:30 je le cite, faire du mal à la démocratie.
03:33 Et vous y voyez là une tentative de diversion ?
03:35 Oui, un mot sur le fond quand même, parce que c'est intéressant, c'est paradoxal
03:39 de voir quelqu'un, un ministre qui n'a que le mot diversité à la bouche,
03:43 ne pas supporter la diversité d'opinion, la diversité idéologique.
03:48 C'est paradoxal d'entendre quelqu'un qui prétend défendre la démocratie,
03:52 finalement, de s'attaquer à la liberté d'expression et à la liberté éditoriale
03:57 d'une chaîne de télévision ou d'une radio.
03:59 Une fois qu'on a dit ça, je pense que ça s'inscrit aussi chez Papandii
04:03 dans une stratégie de diversion.
04:05 On a tous bien compris qu'après les émeutes, Emmanuel Macron cherchait un bouc émissaire,
04:10 qu'apparemment ce bouc émissaire pourrait être, si vous voulez, Papandii.
04:15 Et finalement, il ne fait qu'utiliser cette rhétorique qu'on connaît maintenant,
04:21 c'est-à-dire de crier à l'extrême droite pour éviter tout débat.
04:25 Finalement, c'est la réduction à Hitler um, c'est on dénonce le fascisme.
04:30 Et à partir de ce moment-là, il n'y a plus de conversation civique possible.
04:34 Et surtout, il n'y a plus d'interrogation sur Papandii lui-même.
04:37 Quelle est son idéologie ? Quel est son bilan ?
04:40 Ce sont des questions intéressantes qu'on aimerait lui poser.
04:43 Mais alors précisément, selon vous, quelle est l'idéologie de Papandii ?
04:47 Est-ce qu'il en a en réalité véritablement une ?
04:49 Le chercheur au CNRS, Pierre-André Taglieff,
04:54 l'avait qualifié dans le Figaro de "walkiste de salon".
04:58 Alors c'était un peu cruel, assez drôle, mais assez bien vu.
05:03 Ce n'est pas seulement de la caricature.
05:05 C'est normal de s'intéresser au parcours des gens, à leur itinéraire idéologique.
05:11 Et Papandii en atteint, il l'a raconté même dans son livre "La condition noire"
05:16 qui est paru en 2008.
05:18 C'est quelqu'un qui a été aux États-Unis,
05:21 qui a dit que ça lui avait permis de penser la question raciale
05:24 et que ça avait été une révélation.
05:25 Donc c'est quelqu'un qui a une lecture ethnique de la société.
05:29 Dans ses livres, il parle des Blancs et des Noirs.
05:31 Ça n'a jamais été un républicain.
05:33 Il est fasciné par le multiculturalisme américain.
05:36 Il a embrassé toutes les causes de l'extrême-gauche indigéniste,
05:41 voire islamo-gauchiste, dénoncé les violences policières,
05:44 soutenu le comité La Vérité pour Adama,
05:47 dont nous allons parler tout à l'heure avec Assa Traoré.
05:51 Il a même participé à des réunions interdites aux Blancs.
05:58 Tout ça faisait qu'il était légitime de s'intéresser à son idéologie.
06:04 Je n'ai pas compris quand il a été nommé.
06:06 Là encore, toujours la même rhétorique.
06:08 Si vous vous intéressez à l'idéologie du ministre,
06:11 c'est soit que vous êtes d'extrême-droite,
06:13 soit que vous êtes un peu raciste.
06:14 C'est un peu facile.
06:15 Ça ne permet pas de débattre.
06:17 Maintenant, il faut juger Papandia et pas sur son passé,
06:19 sur son présent et sur son action de ministre.
06:22 Justement, après ce que vous venez de décrire,
06:24 la question la plus intéressante est la suivante.
06:26 Est-ce que vous avez le sentiment que Papandia
06:29 a cherché à faire rentrer son idéologie à l'école ?
06:32 En somme, quel est son bilan ?
06:34 C'est compliqué parce que Papandia n'est pas là depuis longtemps.
06:37 Il faut bien dire les choses.
06:39 Donc, il a un bilan qui n'est pas encore très important.
06:44 Je pense aussi qu'il est rentré dans un contexte
06:47 où la société française était très méfiante,
06:49 commençait à être en alerte par rapport à ces questions-là
06:52 et qu'il n'était pas forcément libre d'aller jusqu'au bout de son idéologie.
06:56 Mais je pense tout de même que petit à petit,
06:58 si on regarde bien ce qu'il a fait,
07:00 il a essayé malgré tout de faire rentrer cette idéologie-là
07:05 dans la République, au ministère de l'Éducation nationale.
07:08 Il a fait des petites choses, par exemple,
07:10 le Conseil des sages de la laïcité qui avait été mis en place
07:13 par Jean-Michel Blanquer, qui était justement un organisme
07:18 censé défendre la laïcité, qui permettait aux professeurs,
07:21 comme Samuel Paty par exemple, qui seraient en difficulté
07:24 de se saisir directement de cet organisme pour être aidés.
07:27 Eh bien, l'une des premières choses qu'il a faites,
07:30 curieusement, pas peine d'y aller, dans le contexte qu'on connaît,
07:33 c'est finalement de modifier la composition
07:36 de ce Conseil des sages de la laïcité,
07:38 en y faisant entrer des gens comme Alain Policar,
07:40 qui trouvait que ce Conseil des sages était trop monocolore.
07:44 Je ne sais pas ce qu'il entendait par monocolore.
07:46 Je pense que c'est sans doute idéologiquement,
07:48 mais quand on connaît Alain Policar, c'est un sociologue
07:51 plutôt proche, justement, de thèses multiculturalistes.
07:55 Non seulement, Papandy Eye change la composition
07:58 de cette organisation, mais il change sa lettre de mission.
08:02 Ce n'est plus seulement un Conseil des sages de la laïcité,
08:04 il est censé maintenant s'interroger sur les questions
08:07 de discrimination. Donc, vous voyez bien que ça en change
08:10 la nature et qu'on peut même se demander si Papandy Eye
08:14 ne se dirait pas parfois que la laïcité, c'est un peu
08:18 une forme de discrimination.
08:20 Ensuite, il caporalise cette institution,
08:24 parce que je vous disais tout à l'heure qu'elle pouvait
08:26 être saisie directement par les professeurs
08:28 qui étaient en difficulté.
08:30 Là, ce n'est plus possible.
08:31 Ils doivent en référer d'abord à leur rectorat
08:34 et à leur administration.
08:35 C'est une petite chose comme ça, mais qui montre que Papandy Eye,
08:37 par son pouvoir de nomination,
08:39 essaye malgré tout peut-être de changer l'école.
08:42 En tout cas, je ne l'ai jamais entendu très peu se prénoncer
08:45 finalement sur l'autorité des professeurs,
08:48 sur la transmission des savoirs.
08:49 À chaque fois qu'il s'exprime ou qu'il agit,
08:51 que ce soit avant qu'il soit ministre ou pendant,
08:54 c'est sur la question de la diversité.
08:56 Plus récemment, il a annoncé qu'il doublait
08:59 l'enseignement civique et moral à l'école.
09:04 Ça peut paraître relevé d'une bonne intention,
09:07 même si on a des élèves qui ont parfois des difficultés
09:10 dans des matières fondamentales.
09:12 Mais pourquoi pas ?
09:13 Mais là encore, il a finalement revu les programmes
09:16 de l'enseignement moral et civique.
09:17 C'était un enseignement qui était censé transmettre
09:21 finalement les grands principes de la démocratie,
09:23 expliquer le fonctionnement de la République.
09:25 Lui, il dit que maintenant, ça doit être centré
09:27 sur la transition écologique.
09:29 Et tenez-vous bien, l'éducation au média.
09:31 Alors la transition écologique...
09:34 Ça promet.
09:35 Ça promet, oui.
09:35 C'est très prometteur.
09:36 Exactement, la transition écologique.
09:38 Sans redressement.
09:39 Je suis d'accord, mais si c'est pour faire
09:41 entrer toutes les associations écolo-radicales à l'école,
09:45 ça peut être inquiétant.
09:46 L'éducation au média,
09:47 bon, tout le monde a souri,
09:48 parce qu'après, ses propos sur CNews,
09:50 qu'est-ce que c'est l'éducation au média ?
09:52 Savoir identifier une fake news ?
09:54 Ou expliquer que Valeurs Actuelles ou CNews,
09:59 c'est l'extrême droite et que Libération, c'est le progrès ?
10:03 Ça peut être quand même inquiétant.
10:04 Ça me paraît extrêmement flou
10:06 et ça me paraît traduire finalement
10:08 une volonté idéologique chez PAPE-NDI.
10:12 Donc un bilan assez faible,
10:14 surtout sur la laïcité,
10:15 parce qu'il a été confronté quand même
10:17 au problème de la baïa.
10:18 Et là, il a botté en touche en faisant une circulaire
10:20 en disant que finalement,
10:21 c'était au chef d'établissement de régler la question.
10:24 Donc il les a mis, je dirais, en danger,
10:27 en réalité, parce qu'ils avaient besoin d'être soutenus.
10:31 Après, Samuel Paty,
10:32 je pense que c'est une forme de lâcheté.
10:34 Donc un bilan très faible.
10:35 Et malgré tout, je trouve une tentative timide,
10:38 certes, mais tout de même,
10:39 de faire rentrer son idéologie à l'école.
10:41 On a bien compris votre regard très critique
10:44 sur le bilan de PAPE-NDI.
10:46 Je veux vous interroger quand même
10:47 sur une de ses dernières propositions
10:49 concernant notamment l'orthographe au bac.
10:51 Ça, au moins, c'est quelque chose
10:53 qui devrait vous plaire, à priori.
10:55 Écoutez, vous allez me trouver...
10:57 Voilà, vous allez dire que je m'acharne
10:59 contre PAPE-NDI,
11:00 et c'est pas mauvais sur le papier,
11:01 mais j'en reviens à mon idée initiale,
11:03 qui était mon idée de diversion.
11:04 Tout de même, ça ressemble un peu
11:06 à un gadget de dernière minute,
11:08 sauf qu'il peut, pour rappeler que quand même,
11:10 il s'intéresse aux questions de savoir,
11:12 la dédication, quand même, il est un peu ferme
11:14 dans ce contexte.
11:15 Et puis surtout, les professeurs,
11:17 vous le diront,
11:18 s'intéresser à l'orthographe au bac,
11:20 c'est un peu tard, si vous voulez.
11:22 Et puis le bac, on négocie les notes.
11:24 Je sais pas si vous êtes au courant,
11:25 souvent, quand vous avez un 8, un 9,
11:27 on se dit aux professeurs,
11:28 c'est pas très loin de la moyenne,
11:29 donc vous pourrez leur rajouter
11:31 deux ou trois points,
11:32 de sorte que le bac ne vaut plus grand-chose.
11:35 Donc là, c'est un peu de mauvaise foi
11:36 de dire on va baisser les notes
11:38 pour l'orthographe.
11:38 Donc excusez-moi, oui,
11:39 je crois que ça s'inscrit
11:40 dans cet écran de fumée
11:41 qui est en train d'agiter Papandy Eye.
11:44 Une dernière question rapidement,
11:45 même si j'ai bien compris
11:46 quelle sera votre réponse.
11:48 Vous pensez qu'Emmanuel Macron a raison
11:50 de vouloir se séparer de Papandy Eye ?
11:51 Il va détromper vous, Johann Husserl.
11:54 Vous ne connaissez pas totalement ma réponse.
11:56 C'est pas moi, en tant qu'éditorialiste,
11:58 d'exiger les têtes des ministres.
12:00 Je laisse ça à d'autres.
12:02 Et je ne crois pas que de remplacer
12:05 Papandy Eye, même s'il faut peut-être
12:07 le faire, envoyer un signal,
12:09 ça suffira à tout régler.
12:10 En réalité, l'école est dans une crise profonde.
12:13 Elle s'est éloignée depuis longtemps
12:15 de sa mission principale,
12:17 qui était la transmission
12:18 des savoirs fondamentaux,
12:20 aux primaires apprendre à lire,
12:21 écrire, compter.
12:22 Elle a préféré s'intéresser petit à petit
12:25 à toutes les causes importantes,
12:28 mais je dirais périphériques,
12:29 parce que justement,
12:30 lutter contre la discrimination
12:31 pour la diversité,
12:32 ça passe par le savoir,
12:34 par des têtes bien faites.
12:36 Donc toutes, si vous voulez,
12:37 et à refonder,
12:38 il faut aussi refonder
12:39 l'autorité des professeurs,
12:41 mieux les payer pour qu'ils soient
12:43 respectés, finalement, renouer
12:44 avec les principes fondamentaux
12:46 de l'école de la Troisième République,
12:48 qui était une école de gauche,
12:50 si vous voulez, l'école de Jules Ferry.
12:52 Mais il me semble que si Papandy Eye
12:53 croisait aujourd'hui Jules Ferry,
12:55 peut-être qu'il le traiterait
12:56 d'extrême droite.
12:57 Un petit tour de table rapidement.
13:00 Jean-Sébastien Ferjou,
13:01 vous qui êtes régulièrement
13:02 sur nos plateaux,
13:03 sur les plateaux de CNews,
13:04 vous avez le sentiment d'être
13:05 un danger pour la démocratie ?
13:07 Je regarde, oui.
13:08 [Rires]
13:10 Non, bien sûr,
13:10 ce que je trouve particulièrement
13:12 inquiétant dans ce propos
13:13 de Papandy Eye,
13:14 ce n'est pas le commentaire général.
13:15 Il peut critiquer la ligne éditoriale
13:16 de CNews.
13:17 On est dans un pays libre,
13:19 mais il me semble quand même
13:20 que dans une démocratie,
13:21 en général, c'est aux journalistes,
13:22 aux médias de contrôler l'action.
13:24 On dit toujours que c'est
13:25 le quatrième pouvoir,
13:25 de contrôler l'exécutif
13:27 plutôt que l'inverse.
13:28 Parce que en ce qui concerne
13:29 l'action des médias,
13:30 pour le coup, il y a aussi
13:30 des institutions qui existent
13:32 en France,
13:32 elles s'appellent l'ARCOM,
13:33 c'est une autorité administrative
13:34 indépendante.
13:35 Je ne crois pas que M. Mdiaye
13:36 n'a plus d'ailleurs que la ministre
13:37 de la Culture la dirige.
13:38 Et donc, je trouve toujours
13:39 ça étonnant des gens qui s'inquiètent
13:41 du destin de la démocratie
13:42 et qui seront les premiers,
13:43 finalement, à vouloir s'en arroger
13:44 le monopole et à ne pas la respecter.
13:46 D'autant que je trouve ça
13:47 encore plus inquiétant
13:48 parce que je voyais ce matin
13:49 la déclaration de Thierry Breton,
13:51 vous savez, le commissaire européen,
13:52 qui disait qu'il voulait faire supprimer
13:54 tous les contenus haineux
13:55 sur les réseaux sociaux.
13:56 Donc, l'intention dite comme ça,
13:58 elle paraît parfaitement banale
14:01 et admissible.
14:02 En revanche, si les contenus haineux,
14:05 c'est ce que M. Mdiaye a l'air d'y voir,
14:07 c'est-à-dire nous tous,
14:08 si nous tous, nous sommes des contenus haineux,
14:10 alors soyons tous inquiets
14:11 pour la démocratie.
14:12 Marc Menand, un commentaire ?
14:13 Déjà, j'ai cru comprendre
14:14 qu'il était pour l'écriture inclusive.
14:16 Alors, je ne vois pas comment
14:17 on peut être un pédagogue,
14:20 envisager que demain, les enfants,
14:22 enfin, embrasent le désir
14:25 de goûter les mots
14:26 et d'avoir une bonne orthographe
14:27 avec quelque chose qui vient
14:29 compliquer la langue, l'alourdir
14:31 et surtout lui enlever son timbre musical.
14:33 Par ailleurs, M. Papahindaye
14:36 a eu la grande révélation aux États-Unis.
14:39 Mais comment était-il aux États-Unis ?
14:41 Grâce à une bourse,
14:42 une bourse de la France.
14:45 Et dans ce pays, donc,
14:46 on lui a donné la possibilité,
14:48 bien qu'étant un homme de couleur,
14:50 on lui a donné la possibilité
14:51 de montrer ses qualités.
14:52 Il a obtenu les diplômes,
14:54 on lui a offert un voyage.
14:55 Et là, il a eu la révélation
14:57 que les Blancs étaient des salopards racistes.
15:00 Il y a quand même quelque chose
15:01 qui lui appart, non ?
15:02 Céline Pina.
15:04 Moi, je trouve déjà assez déshumanisant
15:06 de s'en prendre.
15:07 Derrière une chaîne, derrière une marque,
15:09 il y a des centaines et des centaines
15:10 de personnes qui travaillent,
15:12 qui ont tous vu leur travail sali,
15:13 qui sont tous sentis insultés.
15:15 Donc, je trouve que pour ces gens
15:17 qui font autant de leçons de morale,
15:18 penser un peu que l'autre existe,
15:20 ça serait peut-être une bonne base déjà.
15:23 Et la dernière chose qui m'a, moi,
15:25 énormément choquée,
15:26 c'est que quand on est au pouvoir,
15:28 le pouvoir, la parole a déjà
15:30 un poids écrasant.
15:31 Donc, on évite de renvoyer
15:33 à l'extrême droite parce qu'en France,
15:35 le renvoi à l'extrême droite,
15:36 c'est une façon d'être sorti
15:38 du jeu social.
15:39 C'est infamant et il le sait très bien.
15:41 Et on rappelle évidemment que CNews
15:42 respecte l'ensemble des règles
15:44 édictées par l'ARCOM.
15:46 Et en réalité, ce qui pose problème
15:47 à Papendiaï, c'est que CNews donne
15:50 la parole à tout le monde
15:51 et parle de tout.
15:52 C'est ça qui dérange le ministre,
15:53 en réalité.
15:54 Et moi, je me revendique plutôt de Gaulle.
15:56 Mais je veux quand même remercier
15:57 Papendiaï.
15:58 Je veux dire merci au ministre
15:59 parce qu'il me donne au moins
16:00 l'occasion ce soir de dire
16:02 la fierté qui est la mienne,
16:03 de travailler pour cette belle
16:04 et grande rédaction.
16:06 Voilà, monsieur le ministre,
16:07 les choses sont dites.
16:08 On va parler à présent avec vous,
16:10 Jean-Sébastien Ferjou,
16:12 de cette manifestation organisée
16:14 samedi dernier par le comité
16:16 Vérité et Justice pour Adama Traoré.
16:18 Une manifestation en sa mémoire,
16:20 donc sur la place de la République
16:22 à Paris.
16:23 On a beaucoup parlé des élus
16:25 qui s'y sont rendus.
16:26 Est-ce que vous pouvez d'abord
16:28 nous rappeler l'histoire
16:29 de la mort de ce jeune homme ?
16:31 Et peut-on soutenir que la justice
16:33 n'a pas fait son travail concernant
16:35 les conditions de son interpellation
16:37 en 2016 ?
16:38 Oui, parce que cette question
16:40 de la justice, c'est vraiment
16:41 la question clé.
16:42 Les comités Adama Traoré
16:44 s'appellent les comités Vérité
16:46 et Justice.
16:47 En 2020, lors de ces marches,
16:49 effectivement, qui jusqu'à présent
16:51 étaient pacifistes,
16:53 on entendait quand même
16:53 le slogan "pas de paix sans justice".
16:57 Donc, il y a quand même une menace
16:58 et une menace pas totalement
17:01 en filigrane.
17:02 Donc, oui, je trouve ça très étonnant
17:03 que les élus qui s'y sont rendus
17:05 n'aient pas l'honnêteté
17:06 et la rigueur intellectuelle
17:07 de se poser la question
17:08 de "est-ce que oui ou non la justice
17:10 a, a minima, fait son travail ?"
17:12 De toute façon, il n'y a pas encore
17:13 de conclusion à l'enquête
17:15 qui s'y mène.
17:16 Parce que c'est devenu le cas
17:17 emblématique des violences policières
17:19 dans le pays.
17:19 D'ailleurs, pendant le week-end,
17:20 il y avait d'autres marches
17:21 de deuil et de mémoire.
17:23 C'était l'expression employée
17:24 qui était organisée
17:26 à propos de ces violences
17:28 dites policières.
17:30 Donc, moi, je pourrais comprendre
17:31 qu'il y ait des députés
17:32 qui se joignent à une manifestation
17:34 si on était vraiment
17:35 dans un cas de déni de justice.
17:37 Je pourrais éventuellement
17:38 comprendre même qu'ils joignent
17:39 leur voix à une famille,
17:40 par ailleurs, multi-condamnée,
17:41 parce qu'on le sait quand même,
17:42 y compris pour des cas de violence
17:44 contre les policiers.
17:46 Mais je le comprendrais
17:47 s'il existait des doutes sérieux
17:48 sur le fait que la justice
17:50 n'ait pas fait son travail
17:50 et s'il existait des doutes sérieux
17:52 sur le fait que la police
17:53 aurait pu être dans l'emploi
17:54 d'une violence gratuite,
17:55 caractérisée et disproportionnée
17:58 par rapport à la réalité des faits.
17:59 Sauf que ça ne tient pas.
18:01 Parce que quand on regarde,
18:02 l'instruction, elle est ouverte
18:03 depuis 2016.
18:05 Il y a 3000 cotes dans ce dossier.
18:07 Un dossier judiciaire moyen,
18:08 c'est entre 300 et 500 cotes.
18:11 Soutenir que la justice
18:12 ne ferait pas son travail,
18:13 c'est absurde.
18:13 C'est presque l'inverse
18:14 qui s'est passé.
18:15 C'est-à-dire que la justice
18:16 a accédé à toutes les demandes
18:17 d'expertise, de contre-expertise,
18:19 de contre-contre-expertise
18:20 qu'a fait la famille Traoré
18:22 depuis des années.
18:23 La seule chose à laquelle
18:25 la justice n'a pas cédé
18:27 pour l'instant,
18:27 c'était une demande de reconstitution
18:29 du moment exact de l'interpellation
18:31 d'Adama Traoré.
18:31 Sauf que ce moment exact,
18:32 vous savez combien il durait ?
18:34 Il durait entre une et deux minutes
18:35 dans un appartement
18:36 où il n'y avait que les gendarmes
18:38 et qu'Adama Traoré.
18:39 Et les une à deux minutes,
18:40 c'est attesté par des témoins extérieurs.
18:42 Donc à quoi rimerait une reconstitution
18:43 sur une à deux minutes ?
18:44 De toute façon,
18:45 ce n'est pas le moment
18:47 où Adama Traoré est mort.
18:48 De toute façon.
18:49 Donc on voit bien que la justice,
18:50 elle fait son travail.
18:51 Elle a même accepté une expertise
18:53 d'un médecin américain
18:54 qui était allé chercher la famille Traoré,
18:55 qui n'a jamais vu le dossier,
18:56 qui n'a jamais rencontré la famille.
18:58 Il n'est d'ailleurs jamais venu en France
19:00 et qui en a déduit que oui,
19:01 la responsabilité des forces
19:03 de gendarmerie était engagée.
19:05 Pourquoi ?
19:06 Il se trouve que ce médecin
19:07 était l'une des figures
19:07 du mouvement Black Lives Matter.
19:09 Donc on voit bien que là,
19:10 on n'est pas dans la justice
19:11 et dans la sérénité de la justice.
19:13 On est à l'inverse dans une famille
19:14 qui a réussi à intimider la République
19:17 parce que c'est de ça
19:17 dont il s'agit,
19:18 que cette famille demande justice
19:19 et demande à ce que la lumière soit faite.
19:21 Évidemment qu'on peut le comprendre.
19:23 Mais quel est le sens
19:24 que des parlementaires,
19:25 encore une fois,
19:26 s'associent à cette démarche-là ?
19:28 Maintenant, sur l'emploi
19:29 de la violence lui-même,
19:30 parce que derrière,
19:31 c'est quand même la question.
19:32 Peut-on soutenir que les gendarmes,
19:35 lors de l'arrestation d'Adama Traoré,
19:36 se soient montrés particulièrement violents ?
19:39 Comment ça se passe l'histoire ?
19:40 L'histoire, c'est le 19 juillet 2016.
19:42 C'est un jour où il fait chaud.
19:43 Les gendarmes arrivent.
19:44 Ils veulent interpeller le frère d'Adama Traoré
19:46 qui s'appelle Bagui,
19:47 qui est soupçonné de violence
19:48 sur personne en situation de faiblesse.
19:50 En gros, il fait de l'extorsion
19:51 sur des handicapés.
19:52 Lui, il se laisse faire.
19:54 Adama Traoré s'enfuit.
19:56 Première poursuite.
19:57 Les gendarmes ne le connaissent pas.
19:58 Première poursuite.
19:59 Ils le rattrapent.
20:01 Ils se rebellent.
20:02 Ils sont obligés de se mettre à plusieurs
20:03 pour l'interpeller.
20:05 Et là, intervient un ami d'Etraoré
20:07 qui intervient tellement violemment
20:09 qu'Adama Traoré parvient à s'enfuir encore.
20:11 Comment on sait qu'il est intervenu violemment ?
20:13 Parce que cette personne a été identifiée
20:15 grâce au sang qu'il a laissé
20:16 sur les tenues des gendarmes.
20:18 Donc, Adama Traoré s'enfuit une nouvelle fois.
20:20 Là, il se réfugie dans un appartement.
20:21 Le propriétaire de l'appartement
20:23 qui ne s'y trouve pas,
20:23 mais prévient les gendarmes en disant
20:25 "Adama Traoré est chez moi".
20:26 C'est là que la fameuse interpellation a lieu.
20:29 Elle dure entre une et deux minutes.
20:31 Donc, derrière,
20:32 quelles sont les questions que pose la famille ?
20:33 Parce qu'évidemment que ce n'est pas à nous
20:35 et certainement pas à moi de faire l'enquête.
20:37 Et comme je vous le disais,
20:37 c'est un dossier qui est absolument foisonnant.
20:39 Mais quand même, si on regarde là où en est l'enquête,
20:42 quelles sont les questions posées par la famille ?
20:43 La question du plaquage ventral.
20:46 Est-ce qu'il y a eu un plaquage ventral
20:47 au moment, pendant les une à deux minutes, justement ?
20:50 A priori, non.
20:51 La justice a considéré,
20:52 déjà, les gendarmes ont contesté que c'était le cas.
20:54 La justice a considéré que non,
20:56 puisqu'il était au sol
20:57 quand il a été justement interpellé.
20:59 Est-ce que ce plaquage ventral,
21:01 ou en tout cas les circonstances physiques
21:03 de son interpellation,
21:04 ont pu jouer un rôle dans le coup de chaleur
21:06 qu'il a pu connaître ensuite ?
21:08 Puisqu'on sait qu'Adama Traoré,
21:09 et ça a été attesté par des tas de témoins,
21:11 souffrait d'une déficience génétique.
21:14 Mais ça n'était pas écrit sur son visage.
21:16 Les gendarmes, quand ils le voient,
21:17 ils ne savent pas que...
21:18 Une déficience cardiaque.
21:19 Exactement.
21:20 Et qui fait qu'il s'oxygène,
21:22 ses globules blancs ou rouges,
21:24 je ne sais plus, lui permettent moins...
21:26 Rouge, voilà, lui permettent moins de s'oxygéner.
21:29 Donc là encore, la justice n'a pas considéré
21:32 qu'il y avait eu violence.
21:32 C'est ça le paradoxe.
21:33 Vous imaginez ce dossier
21:34 qui est devenu emblématique
21:36 des violences dites policières.
21:38 Il n'y a pas de violence dedans.
21:40 Les gendarmes n'ont jamais été mis en examen
21:43 pour des faits de violence.
21:44 C'est-à-dire, initialement,
21:45 l'instruction, qu'est-ce qu'elle a fait ?
21:46 Elle a cherché à aller voir
21:47 s'il n'y avait pas eu violence volontaire
21:50 ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
21:52 Elle l'a écarté.
21:52 Je vous disais, les gendarmes n'ont jamais été mis
21:54 en examen pour violence.
21:55 Ils n'ont même pas été mis en examen
21:57 pour non-assistance à personne en danger.
21:59 La seule question qui tient encore,
22:00 c'est la question de la position latérale de sécurité.
22:03 Donc, les gendarmes ne sont que témoins insistés
22:05 sur cette question de la mise en danger.
22:07 Alors, vous l'avez dit,
22:08 on peut évidemment comprendre que la famille Traoré
22:11 souhaite que toute la lumière soit faite sur la mort d'Adama Traoré.
22:15 Mais on voit bien que ce dossier est aussi devenu
22:18 l'emblème d'une lutte très politique, Jean-Sébastien.
22:21 À quel mouvement politique s'est alliée la famille Traoré
22:25 et que revendique-t-elle maintenant ?
22:27 Oui, parce que je vous le disais,
22:28 bien sûr, une famille qui souhaite y voir plus clair
22:30 sur la mort de son frère,
22:31 quand bien même aurait-il été délinquant...
22:33 Évidemment, c'est normal.
22:34 On le comprend et ça n'a rien à voir,
22:36 et rien ne justifie,
22:37 quelle que soit votre situation vis-à-vis de la police,
22:38 de la gendarmerie,
22:39 que vous mouriez dans des conditions indues.
22:41 Donc ça, très bien.
22:43 Mais on voit bien que les Traoré,
22:44 comment ont-ils fait de leur dossier ?
22:45 Ou comme je vous le disais,
22:46 il n'y a pas véritablement de question de violence des gendarmes.
22:49 Comment en ont-ils fait ce symbole-là ?
22:51 Parce qu'ils se sont alliés à des tas de gens, tout simplement.
22:53 Ils se sont alliés, entre autres, à des gens de la France insoumise.
22:56 On a bien vu tous les députés qui y étaient.
22:58 Et c'est là où je vous dis,
22:59 moi, je trouve ça étonnant que des parlementaires
23:00 se substituent aux magistrats.
23:01 Si les magistrats, eux, ont considéré qu'en l'État,
23:05 la justice, déjà, d'une part, elle faisait son travail,
23:06 et que d'autre part, il n'y avait pas de violence,
23:08 qui sont-ils pour se substituer, justement, à la justice de leur pays ?
23:12 Ils se sont alliés aussi avec quelques socialistes, quelques Verts.
23:15 On a vu Sandrino Soa.
23:16 Ils se sont surtout alliés avec les indigénistes.
23:19 Vous savez, le Parti des indigènes de la République.
23:21 Alors, c'est qui, ce Parti des indigènes de la République ?
23:23 Ça a été fondé par une femme qui s'appelle Ourya Boutelja.
23:26 Ourya Boutelja qui se vante que Jean-Luc Mélenchon,
23:28 c'est là où on voit quand même tous les fils,
23:30 qui se vantent que Jean-Luc Mélenchon soit une prise de guerre.
23:34 Et le porte-parole du Comité Justice et Vérité pour Adama,
23:38 enfin, ou Vérité et Justice pour Adama Traoré,
23:40 c'est Youssef Brakni, qui fait justement partie,
23:43 qui est très proche de cette galaxie des indigénistes,
23:45 qui est aussi un ancien membre du mouvement islamique de libération.
23:48 Et donc, que nous explique-t-il, par exemple, sur les émeutes-là ?
23:51 Il nous explique qu'il faut retirer,
23:53 il faut diminuer les forces de police,
23:55 enfin, le nombre des forces de police,
23:56 et leur couper les moyens.
23:57 C'était exactement ce qui a été fait aux États-Unis
23:59 après les émeutes du Black Lives Matter,
24:01 exactement ce qui a fait ensuite
24:03 une explosion des homicides aux États-Unis.
24:05 Qu'est-ce qu'il nous explique aussi ?
24:06 Il nous explique que nous sommes dans un régime d'occupation policière.
24:10 Il part de la nécessité de la puissance indigène,
24:12 c'est-à-dire que l'argument qu'on a reproché à certains
24:14 pour avoir dit "regardez, il y a quand même quelque chose
24:17 qui peut se jouer, peut-être par rapport à un trouble identitaire
24:20 que peuvent avoir les gens dans les quartiers",
24:22 eux, ils le revendiquent,
24:23 et eux, ils ont le droit de le dire sans que personne ne l'en reproche.
24:25 Merci beaucoup Jean-Sébastien.
24:27 Vous restez avec nous, on marque une très courte pause
24:29 et on se retrouve dans la deuxième partie de Face à l'Info.
24:32 Nous parlerons de la France apaisée
24:33 qu'Emmanuel Macron avait promis aux Français pour le 14 juillet.
24:36 Et vous verrez qu'il y a évidemment beaucoup à dire.
24:39 À tout de suite.
24:39 De retour en direct sur CNews,
24:45 soyez les bienvenus dans la deuxième partie de Face à l'Info.
24:48 Avant d'entendre dans quelques instants Marc Menand,
24:50 qui va nous parler dans un instant de Jean Calvin.
24:53 Alors les téléspectateurs ne savent peut-être pas qui est cet homme,
24:56 mais si vous nous parlez de lui aujourd'hui,
24:57 ça n'est évidemment pas un hasard.
24:59 Donc il faut dire aux téléspectateurs qu'ils doivent rester avec nous
25:02 pour savoir pourquoi.
25:04 Vous allez nous parler de lui dans quelques instants, cher Marc.
25:06 Quel sens du suspect !
25:07 N'est-ce pas ?
25:08 Vous voyez, je fais bien mon travail.
25:10 On va voir comment un homme...
25:12 Ce sera particulièrement intéressant.
25:13 Oui, comment un homme exilé peut arriver à conquérir un territoire
25:18 et imposer sa loi ?
25:20 Avant cela, Céline Pina,
25:21 vous vous êtes penchée sur le bilan des 100 jours.
25:23 Emmanuel Macron avait promis 100 jours d'apaisement et d'action.
25:28 Au vu des émeutes urbaines que nous avons vécues,
25:30 on peut dire au moins que pour l'apaisement, c'est raté.
25:33 Pour l'apaisement, c'est raté, mais en revanche, au niveau de l'action,
25:36 il y en a eu, il y en a même eu peut-être un petit peu trop.
25:40 On a toujours peine à voir le bilan des 100 jours de ce gouvernement.
25:45 En revanche, le bilan des émeutiers, lui, il est évolutif,
25:47 mais il est extrêmement clair.
25:49 On a parlé de plus de 500 bâtiments publics brûlés,
25:52 mais ça a été 168 écoles attaquées, 400 bureaux de tabac,
25:56 400 urgences bancaires, des centaines de commerces,
25:59 des mairies, mais 268 commissariats aussi.
26:03 Ça donne quand même une idée du degré de violence
26:06 qui a déferlé sur notre pays.
26:08 Résultat, c'est à peu près 40% des effectifs actifs
26:12 des forces de l'ordre qui ont été mis sur le terrain.
26:15 On est sur des émeutes qui nous ont complètement échappé
26:19 et qui montrent que déjà, on a été à deux doigts
26:21 de ne pas réussir à les contrôler.
26:22 En tout cas, pour 8 à 12 000 émeutiers,
26:26 comme on nous a expliqué, il faut au moins 45 000 personnes
26:29 pour réussir à contrôler à peu près le territoire.
26:31 C'est assez inquiétant.
26:33 Alors, on a vu que le gouvernement a expliqué
26:36 que tout ça était très compliqué,
26:38 qu'on ne pouvait pas vraiment tirer de conclusion
26:40 sur ce qui s'était passé.
26:42 Et ce qui est très amusant, c'est que d'autres
26:44 n'ont absolument pas ces pudeurs de langage.
26:46 Si vous écoutez ce que disent LFI,
26:48 mais également ce que disent un certain nombre
26:51 des détournalistes, notamment anglo-saxons,
26:54 on était dans des émeutes qui étaient particulièrement raciales
26:57 et qui montraient la violence policière
27:00 qui se déchaînait sur notre pays.
27:02 Donc, quand on a vu ensuite Elisabeth Borne
27:05 arriver pomponné en dada, en mode,
27:07 je vais vous expliquer tout ce qui a été fait pendant 5 jours,
27:09 parce que quand même, franchement, au travail,
27:11 je vous assure, au travail,
27:13 ça laissait un double sentiment de décalage
27:16 et d'absence de maîtrise, un sentiment d'amateurisme.
27:18 Mais la première ministre, elle a pourtant fait
27:20 des annonces fortes pour le 14 juillet.
27:23 Oui, alors elle a surtout expliqué qu'elle allait mettre en œuvre
27:26 des moyens massifs pour protéger les Français.
27:29 Pour les protéger de qui ?
27:31 Parce que quand on annonce des moyens massifs comme ça,
27:33 on a l'impression qu'on est en guerre,
27:34 que des gens vont nous attaquer.
27:36 Non, en fait, c'est d'autres Français
27:38 dont les Français doivent être protégés.
27:40 Et là, on touche du doigt le principal problème
27:43 du gouvernement, mais aussi de toute la classe politique,
27:46 c'est-à-dire qu'on interdit de poser un diagnostic
27:49 qui dit qu'on est dans une situation
27:51 où un certain nombre de personnes ont la nationalité française
27:55 sans en partager aucun fondamentaux.
27:58 Or, nous, nous sommes un pays assimilationniste.
28:00 Devenir Français, ce n'est pas une question de couleur de peau,
28:03 ce n'est pas une question d'histoire,
28:04 ce n'est pas une question d'héritage,
28:05 c'est une question d'adhésion à la fois à des valeurs,
28:08 des principes et à un projet.
28:10 À partir du moment où la rupture ne se fait pas,
28:13 qualifier certaines personnes de Français de papier,
28:16 c'est peut-être très désagréable à entendre à l'oreille,
28:18 mais n'est pas entièrement faux.
28:20 Et tant que le gouvernement voudra éviter cette question-là,
28:24 on se retrouvera dans ces périphrases en mode
28:26 "je vais protéger les Français".
28:29 Le deuxième acte de ce "finalement, on n'est pas passé
28:35 de côte à côte à face à face", c'est Gérard Darmanin
28:39 qui nous dit "oh non, non, mais en fait,
28:40 il n'y avait que des Jean Hodes et des Marie Edmé
28:43 qui brûlaient des poubelles".
28:45 J'exagère pour vous faire rire, mais enfin,
28:47 c'était tout le sens de son délire sur les prénoms d'ailleurs,
28:52 les Matéo, etc.
28:53 C'était de dire "non, non, on n'est pas du tout
28:55 dans une rupture raciale, on n'est pas du tout
28:58 dans une partie des gens de nationalité française
29:00 qui rejettent leur pays et qui le font
29:03 avec une violence extrême".
29:05 Donc, grâce à cette petite périphrase
29:08 qui a échappé à Madame Borne,
29:11 on commence à toucher du doigt la réalité
29:13 qu'elle veut justement éviter d'affronter.
29:16 Mais pour vous et Muthupa, est-ce que l'échec des 100 jours
29:20 était contenu dans cette idée, disons-le,
29:23 maladroitement lancée ?
29:24 Alors, c'est très intéressant parce que c'est l'Express
29:26 qui nous offre une plongée, en fait,
29:29 dans l'arrière-cours de nos gouvernants
29:32 et qui raconte qu'après la crise ouverte
29:34 par la réforme des retraites, Emmanuel Macron veut rebondir.
29:38 On aime toujours bien rebondir dans le gouvernement.
29:41 Donc, il veut enclencher une nouvelle séquence.
29:43 Son souci, il n'a rien à dire aux Français.
29:46 Il n'a aucun projet consistant,
29:48 juste des mots d'ordre pas tellement nourris.
29:51 Donc, qu'est-ce qu'il va faire ?
29:52 Il va demander des conseils.
29:54 Et là, on a vraiment l'impression d'être, vous savez,
29:57 quand le mauvais vendeur va essayer de vous revendre
29:59 pour la dixième fois la Peugeot toute pourrie de son grand-père.
30:02 Et voilà ce qu'il va lui dire.
30:03 Il va lui trouver l'idée du siècle.
30:05 "Coco, vas-y, il faut parler des 100 jours".
30:08 Pourquoi ?
30:08 "Il faut créer une séquence.
30:09 Est-ce qu'il s'y a un temps de relance ?
30:11 Il se sera le 14 juillet, il y a à peu près 100 jours."
30:14 Pourquoi ne pas avoir un cap de 100 jours ?
30:17 Peut-être parce qu'un cap, c'est une direction et ce n'est pas une durée.
30:20 Bon, déjà, ça aurait peut-être évité pas mal de soucis.
30:23 Mais principalement, l'idée à ce moment-là, c'est de jouer avec les médias.
30:28 Et voilà ce que dit le conseiller.
30:29 Les journalistes adorent les bilans.
30:31 Ça permettrait de récupérer du rythme et du souffle.
30:35 Malheureusement, le seul souffle qui s'est levé, c'est le vent du boulet.
30:38 Et ça, ce n'était pas prévu au programme.
30:40 La première ministre, qui a aussi accordé une interview aux Parisiens,
30:46 elle dresse le bilan de ces 100 jours.
30:48 Et vous dites qu'elle le fait avec une touche technocratique qui la caractérise.
30:53 Pourquoi ?
30:53 Oui, alors je vais vous lire parce que je n'arrive absolument pas à retenir cette logorée.
30:59 Non, c'est sérieux.
31:00 "Nous avons délivré..."
31:02 J'ai dit "elle a accouché".
31:03 Bon, non, apparemment, c'est...
31:04 "Tous les chantiers que nous avions présentés fin avril dans la feuille de route
31:08 ont été engagés sur les quatre axes.
31:10 Sur le champ du travail, par exemple, ce sont quatre réformes qui sont faites
31:13 ou engagées à sur le chômage, retraite, lycée professionnel, France Travail."
31:18 Je ne sais même pas ce que c'est, France Travail, mais j'ai du mal à l'écouter.
31:20 C'est le nouveau pôle emploi.
31:22 Ah oui, ça fait du bien.
31:24 Remarquez, c'est utile.
31:25 "En matière d'ordre républicain, trois grandes lois régaliennes ont été votées
31:29 ou sont en voie de lettres en faveur de la police, des armées et de la justice.
31:33 Et enfin, les deux feuilles de route sur l'éducation et la santé ont été déployées
31:37 et la planification écologique a été livrée."
31:40 Bon, ma petite dame, moi j'en suis fort contente.
31:42 Le seul problème, c'est que quand j'entends ça, ça n'éveille rien, ça n'évoque rien en moi.
31:47 Je ne vois pas de séquence à laquelle me raccrocher.
31:50 Je ne vois pas d'amélioration.
31:52 Et si on en croit les Français non plus.
31:55 Comment est-ce que vous voulez qu'ils puissent écouter une dame qui leur dit une logorhée indigeste,
32:00 alors que pendant ce temps, ils font face aux pénuries de médicaments,
32:03 aux difficultés d'accueil et aux reports d'intervention dans les hôpitaux
32:08 à cause de la surcharge de travail.
32:10 Pendant ce temps, la France dégringole dans tous les classements internationaux.
32:15 Les Français se plaignent du très mauvais niveau en orthographe, en grammaire,
32:20 en maîtrise de la langue des élèves.
32:22 Mais tout cela, finalement, ne semble pas toucher énormément notre Première Ministre.
32:29 Alors qu'une des choses qui est relevée quand même dans ce qu'on vit aujourd'hui,
32:33 c'est l'absence de tout code social et de toute intégration dans une sociabilité collective
32:39 qui ne soit pas celle du clan ou de la famille.
32:41 On a vu énormément de jeunes qui réagissaient comme s'ils étaient dans une logique tribale,
32:47 mais que finalement, la notion de communauté nationale leur échappait totalement.
32:53 Donc la parole aujourd'hui du politique n'est plus du tout performative.
32:59 Au contraire, elle vise à éviter le réel et à éviter de se confronter à lui.
33:05 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ce que les Français ont le sentiment d'avoir,
33:10 c'est des hommes politiques qui finalement savent qu'ils devront prendre des décisions
33:14 extrêmement fermes et extrêmement dures,
33:16 qui pensent qu'ils n'ont pas la légitimité pour le faire
33:19 et qu'ils n'ont pas le soutien de la population,
33:22 qui essaient simplement de gagner du temps,
33:25 un petit peu comme à son époque, Mme Dubary demandait encore un peu de temps, M. Le Bourreau.
33:30 Le problème, c'est que le temps n'a jamais réduit les problèmes
33:33 et qu'on voit que celui qui est devant nous est énorme, extrêmement violent
33:38 et que finalement, tout le monde se demande quelle séquence ou quelle partie
33:41 va accepter de mettre les mains dans le combo.
33:44 Jean-Sébastien Ferjou, depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir il y a six ans,
33:49 il a traversé beaucoup d'épreuves.
33:50 On pense à la crise des Gilets jaunes notamment.
33:52 Mais est-ce que vous diriez quand même que les 100 derniers jours
33:55 ont été pour lui les pires de ces deux mandats ?
33:59 Je ne suis pas certain.
34:00 Je crois qu'Emmanuel Macron avait été très marqué au moment de l'arc de triomphe des Gilets jaunes,
34:05 du plus fort de la crise des Gilets jaunes.
34:06 Vous vous souvenez aussi, il y avait eu cet épisode à la préfecture du Puy-en-Velay
34:09 où des manifestants s'en étaient pris,
34:12 avaient voulu prendre la salle de la préfecture et s'en prendre physiquement à lui.
34:16 Après, il n'est pas responsable de tous les maux de la France.
34:19 En revanche, effectivement, on ne voit pas bien d'horizon qui se dégage
34:23 ni qui est fixé au-delà du cap, mais c'est ce que vous disiez, un peu incertain.
34:27 Après, si on le prend dans l'autre sens,
34:30 y a-t-il quelqu'un qui s'est imposé pendant tout ce temps-là
34:32 et depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron ?
34:34 Parce qu'on en revient toujours à la même question.
34:37 Est-ce qu'Emmanuel Macron s'en sort parce qu'il réussit à convaincre à nouveau les Français
34:41 ou est-ce qu'il s'en sort parce qu'il est finalement le plus petit dénominateur commun
34:45 et qu'il est le garant d'une forme de statu quo ?
34:47 Il ne se passe rien vraiment, mais c'est toujours moins grave aux yeux des Français
34:51 que d'autres choix qui les clivent plus.
34:53 Mais Alexandre Devecchio, est-ce que vous avez le sentiment
34:56 que la France est encore apaisable ou est-ce qu'il est déjà trop tard ?
35:02 Quand j'entends le mot "apaisement", ça me fait penser au moment où...
35:06 - Sortez votre revolver ? - Non, pas "sortez votre revolver", justement.
35:08 "Sortez vos bougies face aux islamistes".
35:10 Je ne suis pas sûr que ce soit ce qu'il y a de plus efficace.
35:13 La France aura besoin d'apaisement, mais pour l'instant,
35:15 elle a surtout besoin de redressement.
35:17 Et c'est peut-être ça que j'aimerais entendre dans la bouche des politiques,
35:20 un discours, pas un discours guerrier, mais un discours tout simplement volontariste
35:24 à la hauteur de la gravité des enjeux.
35:26 - Marc Menon ?
35:27 - Alors redressement, c'est un très bon mot.
35:28 Alexandre a raison.
35:29 Là, les gamins, apparemment, ils ont disparu.
35:32 D'ailleurs, bon, il y a eu une petite colère et puis on est partis jouer dans les packs à sable.
35:37 C'est l'été. Non, que font-ils ? Et il n'y a pas de solution.
35:40 Et on a l'impression que nous jouissons d'une paix éternelle.
35:45 Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que le président Macron,
35:49 bien que brandissant constamment l'emblème laïcité,
35:54 n'a cessé de favoriser le multiculturalisme.
35:58 Il a favorisé l'indigénisme.
36:00 Et tout à l'heure, Céline utilisait ce thème tribal.
36:04 On a fait en sorte que ces gamins se sentent en dehors de notre société.
36:09 Vous vous rendez compte ? Dans cet État, dans cette République qui a offert à tout et à chacun
36:14 la possibilité de se trouver, de se réaliser avec les difficultés sociales.
36:18 Il n'y a pas de monde idéal.
36:19 Mais avant, c'était les ouvriers qui étaient en souffrance et qu'ils étaient bien blancs.
36:24 Ils le sont toujours.
36:25 Dans les universités, on n'a que 10% de jeunes qui sont issus des familles les plus modestes.
36:32 Donc, ce n'est pas la couleur de peau qui crée la ségrégation.
36:36 Mais en revanche, on a laissé croire à ces jeunes-là qu'ils étaient victimes
36:42 d'un racisme endémique, que leurs ancêtres avaient été victimes des pires outrages
36:48 et qu'ils n'avaient qu'une possibilité pour exister.
36:51 C'était de se venger de cette République qui pourtant les accueille et leur donne toute leur chance.
36:56 Vous êtes d'accord avec ça, Céline Pinard ?
36:58 Tout à fait, d'autant qu'on a eu un sondage qui est paru il y a deux ou trois jours
37:01 sur le rapport des Français, justement, au racisme, qui montre à quel point nous sommes
37:06 un peuple tolérant, ouvert sur ces questions-là et qui, justement, dépasse toutes les questions raciales
37:13 et pense qu'elles ne sont pas utiles pour apprécier ce qu'est un être humain.
37:17 Même s'il ne faut pas nier qu'il y a du racisme en France, ça existe aussi, naturellement.
37:21 Mais en fait, les discriminations existent.
37:24 Ça n'est pas institutionnel, évidemment.
37:25 Un, ça n'est pas institutionnel.
37:26 Deux, par rapport à la plupart des autres pays, on est plutôt un pays extrêmement tolérant
37:32 et on l'a mesuré encore récemment.
37:34 Alors, sur l'attitude, oui.
37:36 Maintenant, quand on regarde les statistiques, la France est incontestablement mauvaise,
37:40 que ce soit sur les questions de logement, d'intégration scolaire, d'intégration
37:42 sur le marché du travail, etc.
37:44 Mais une fois qu'on m'a dit ça, il faut regarder pourquoi.
37:46 Parce que la population immigrée en France n'est pas exactement la même.
37:49 Par exemple, au Royaume-Uni, les gens qui arrivent ne sont plus diplômés.
37:52 C'est le cas aussi au Canada et c'est un marché du travail qui intègre très facilement les gens.
37:55 Nous, on cumule la difficulté d'avoir des populations qui sont peu qualifiées, peu diplômées
38:00 et avec un marché du travail qui est extrêmement rigide.
38:02 Le problème, c'est que la gauche qui se préoccupe tellement de ces...
38:06 Ou en tout cas, qui le dit en vociférant, parce que sans préoccuper,
38:09 c'est évidemment un objectif politique que chacun peut partager.
38:12 Il faudrait envisager des solutions qui ne sont pas exactement dans son logiciel de pensée.
38:17 - Allez, je redonne la parole tout de suite à Marc Menand,
38:19 puisque vous allez nous parler d'un homme, Jean Calvin, qui est né en 1509.
38:25 Dites-nous tout, dites-nous qui est cet homme et pourquoi nous parler de lui aujourd'hui, surtout ?
38:30 - C'est l'anniversaire de sa naissance. - Le 10 juillet, absolument.
38:33 - Le 10 juillet. Alors, il partage un point avec le président de la République.
38:38 Il est Picard. Il est né à Noyon.
38:41 Son père avait un rôle de notaire près de la cathédrale.
38:46 Il était même juge responsable du tribunal ecclésiastique.
38:52 Il a trois frères, c'est l'aîné.
38:53 Et c'est un gamin qui rapidement se fait remarquer par un côté ténébreux.
38:58 Il n'est pas joyeux.
38:58 En revanche, il démontre une capacité intellectuelle tellement étonnante,
39:05 éblouissante, que lorsqu'il a 12 ans, l'évêque le recrute pour devenir son huissier,
39:13 celui qui va donc remplir certaines tâches, celles du greffier, les rapports, etc.
39:19 Et cet enfant, au contact de cette éminence, sent que Dieu n'est pas trop trop loin.
39:28 Et il demande à avoir la tonsure, c'est-à-dire qu'il envisage d'être prêtre.
39:34 Le père fulmine, il dit "c'est pas possible, prêtre, ça rapporte rien.
39:38 Il te faut, mon garçon, envisager quoi ?
39:40 Mais une carrière de droit, que tu sois avocat, tu sais déjà rédiger,
39:44 t'es tellement brillant".
39:45 Il fait en sorte qu'il aille au collège de la Marche à Paris.
39:49 Mais le gamin ne se sent pas bien.
39:52 Toujours habillé en noir, triste, sinistre, pas vraiment de copain.
39:57 Il taquine de l'œil le Tout-Puissant, mais il n'a pas encore la grande rencontre.
40:03 Et le père fait en sorte qu'il soit maintenant à Orléans pour vraiment épouser,
40:08 eh bien quoi, le droit pour devenir avocat, c'est extraordinaire.
40:13 Et c'est là que la dépression le cueille,
40:16 et il finit par être sauvé grâce à l'illumination,
40:20 la grande lumière venant du ciel.
40:26 Et cette lumière est celle de Luther, c'est-à-dire la réforme de l'Église.
40:32 Il avait bien vu que cette Église n'était pas assez pure.
40:34 C'est la morale qui importe.
40:37 Passons les détails, mais il se fait rapidement remarquer
40:39 comme étant un homme contre l'Église.
40:43 Et que se passe-t-il ? Il y a l'affaire des placards.
40:45 Alors les placards, certains imaginent qu'il y a quelque chose
40:49 qui se passe dans les commodes.
40:51 Non, non, non, ça n'a rien à voir avec les commodes.
40:53 C'est simplement les placards, ce sont des petites affichettes
40:56 que l'on passe contre les fenêtres, les portes, etc.
41:02 Il y en a même sur la chambre du roi François Ier,
41:06 et qui condamne quoi ? L'Église.
41:08 De là, forcément, il y aura une exclusion.
41:11 On passe le long cheminement, mais le voilà à Genève.
41:15 À Genève, pour lui, ce n'est qu'une étape.
41:17 Mais l'homme qui est sur place et qui s'intéresse à lui s'appelle Guillaume Farel.
41:22 Il a les mêmes idées.
41:24 Luther a raison.
41:25 L'Église, elle est trop dans les splendeurs,
41:28 elle est trop dans les démonstrations idolâtres.
41:30 Il faut réformer tout ça.
41:32 Il le supplie de l'aider.
41:35 Et petit à petit, il va imposer son pouvoir.
41:40 Mais quel pouvoir ?
41:41 Celui de la rigueur la plus totale.
41:44 L'homme est indigne, il faut l'avélir.
41:47 Quel est ce personnage qui se croit dans une sorte de puissance ?
41:51 Et qui, c'est dramatique, connaît quelques plaisirs.
41:54 Point de plaisir !
41:56 Il n'en est pas question.
41:57 Le plaisir est un péché, tout ce qui peut aiguillonner.
42:02 Les joies terrestres sera banni.
42:05 Il imposera les ordonnances.
42:08 Alors face à lui, il faut savoir que Genève, c'était quoi ?
42:11 C'était la République d'une liberté, la République des libertins.
42:15 D'ailleurs, il y a un parti qui se forme, le Parti des libertins,
42:18 pour lutter contre cet individu qui est en train de s'infiltrer.
42:22 Lui, l'exilé, ça ne vous rappelle rien ?
42:24 L'exilé qui vient imposer quelque chose qui n'a rien à voir avec la société.
42:29 Mais il est tellement féroce dans les décisions qu'il prend.
42:32 Déjà, il réforme l'Église.
42:35 Il n'y a plus de grandes fêtes.
42:37 Par exemple, Noël, Pâques, ça disparaît.
42:39 C'est trop païen dans les démonstrations.
42:41 On enlève tout ce qui est l'art, car l'art, c'est inadmissible.
42:46 C'est quoi l'art ?
42:47 Ça peut vous taquiner la chair.
42:49 La chair, il faut, là encore, l'exclure de l'existence.
42:54 Et puis, ses amis lui disent,
42:56 mais pour que tu sois beaucoup plus en connivence avec le Seigneur,
43:00 il faut que tu aies le plaisir d'avoir une femme à tes côtés.
43:04 On lui impose une jeune veuve qui a déjà deux enfants
43:08 et qui l'accompagnera et surtout,
43:11 qui l'encourage à être encore le plus extrême.
43:14 On va créer une sorte de milice de la pensée.
43:18 On va créer une milice du comportement.
43:21 Tant et si bien que tout à chacun,
43:23 vous n'allez pas à la messe, vous êtes dénoncé.
43:26 Et hop, la prison.
43:28 Vous n'avez pas bien salué le pasteur, hop, en prison.
43:34 Vous vous êtes surpris en train de boire, la prison.
43:37 Et si vous avez un propos véritablement tropiconoclaste,
43:41 c'est le bûcher.
43:43 C'est un monde de l'horreur.
43:44 D'ailleurs, Balzac finira par dire,
43:46 il y a eu cette inquisition liée à Calvin.
43:51 C'était un régime, une dictature de la théologie,
43:55 de la religion, bien plus féroce,
43:57 bien plus farouche que la dictature d'Horrebaise-Pierre,
44:01 dictature politique.
44:03 Et cet homme-là donc, a fait que ce peuple,
44:06 qui était un peuple qui s'était distingué de par sa créativité,
44:11 est tombé sous un étouffoir total.
44:14 On a peur de l'autre.
44:15 Et ce qui est terrible, c'est que les hommes,
44:18 quand ils finissent par fléchir,
44:20 tombent dans la soumission la plus abominable, la plus abjecte.
44:24 Il y a de véritables, donc on a les sbires,
44:27 qui sont la milice capable et qui a le droit de pénétrer chez vous
44:31 pour vérifier vos bibliothèques,
44:32 pour vérifier qu'il n'y a pas trop de bijoux,
44:34 que les femmes n'ont pas des robes trop longues.
44:37 Tout ça, à n'importe quel moment du jour et de la nuit.
44:39 Mais ce n'est pas suffisant.
44:41 Dans cette contagion de la pureté,
44:44 il y a forcément les individus qui cherchent à se faire remarquer
44:49 et c'est le règne de la délation.
44:51 C'est l'écroulement de cette République
44:54 et pendant plus de 25 ans,
44:57 Genève finit par ne plus vivre.
45:00 Et ça, c'est un détail, je dirais, 25 ans, c'est dur à supporter.
45:04 Mais le drame, c'est qu'il faudra plus de deux siècles et demi
45:09 avant de voir un artiste, un peintre, un écrivain,
45:13 avoir une personnalité capable de montrer de la créativité.
45:19 Car quand les esprits ont été ainsi brimés,
45:22 ils ne rejaillissent pas dans la lumière
45:25 comme lui avait jailli sous la lumière de Dieu.
45:28 Voilà pour l'histoire de Jean Calvin,
45:30 qui est une histoire intéressante parce qu'au fond,
45:33 vous venez de nous montrer là de quelle manière une minorité
45:37 peut parfois réussir à imposer sa loi
45:40 à la très grande majorité d'une population, en réalité.
45:43 C'est l'antrisme tel que nous le vivons aujourd'hui.
45:46 D'un côté, vous avez les musulmans républicains
45:49 qui ont compris ce principe d'assimilation,
45:52 que la foi était quelque chose de personnel.
45:54 Et les autres, qui au nom d'une sorte de splendeur extraordinaire
45:59 veulent à tout prix que l'on vive selon les lois de la religion
46:03 qui imposent les vêtements dans les quartiers.
46:06 Il y a comme ça quelque chose qui ne cesse de se répandre,
46:09 ce prosélytisme-là qui est en train de gangréner et d'affaiblir,
46:15 voire de faire disparaître les grands principes républicains.
46:18 Jean-Sébastien Ferrejo, est-ce qu'il n'y a pas là,
46:20 effectivement, peut-être une résonance avec l'actualité
46:23 où on voit bien quand même qu'une minorité
46:25 essaie d'imposer une idéologie
46:28 que beaucoup de Français rejettent en ce moment ?
46:30 Oui, mais pour le coup, la majorité en question,
46:33 quelles que soient ses origines ou d'ailleurs sa confession,
46:36 je ne pense pas qu'elle ait très envie de l'accepter,
46:39 contrairement à ce que les Suisses ont fait à l'époque.
46:41 Oui, mais sauf que c'est au fur et à mesure.
46:43 À Genève.
46:43 Au début, il ne voulait pas.
46:44 Bien sûr, mais je pense qu'il y a plus de résistance à l'heure actuelle.
46:47 Toute la question, c'est une fois qu'on glisse là-dedans,
46:49 comment est-ce qu'on en sort ?
46:51 Parce que pour le coup, regardez ce qui s'est passé en Arabie Saoudite.
46:53 Il a fallu beaucoup d'autorité.
46:55 Et par ailleurs, quand on a beaucoup d'autorité,
46:57 ça mène en général à pas mal de dérives aux princes héritiers actuels
47:01 pour réussir à se débarrasser des fameuses brigades de prévention du crime
47:05 et de répression de la vertu non ou l'inverse.
47:08 Mais c'est très difficile, effectivement, d'en sortir.
47:11 D'où l'intérêt de savoir dire stop et de savoir dire stop.
47:14 Alexandric.
47:15 On peut penser aux islamistes qui sont effectivement l'idéologie la plus dangereuse,
47:20 celle qui veut soumettre par la force.
47:22 Mais il y a aussi une pulsion aujourd'hui puritaine.
47:25 Il y a un retour du puritanisme chez un certain néo-féminisme,
47:29 chez un certain écologiste qui voudrait aussi nous dire comment l'on doit vivre
47:35 et qui impose par ses codes politiquement corrects
47:38 une forme de vertu quasiment religieuse.
47:41 Donc c'est aussi quelque chose d'inquiétant.
47:43 Et là, pour le coup, il y a une partie de la population qui semble y adhérer.
47:48 Il y a une envie de règles, mais qui se traduit par quelque chose
47:53 qui potentiellement est autoritaire ou totalitaire.
47:56 Mais je reviens, le paradoxe à mon avis le plus important,
47:59 c'est de voir une société extrêmement libérale qui n'ose pas,
48:02 on a des politiques qui n'osent plus poser d'actes d'autorité.
48:05 Et de l'autre côté, une minorité qui se soumet à des règles
48:10 qui sont à proprement parler invivables et insupportables.
48:13 Et en fait, c'est parce qu'elles sont invivables et insupportables
48:16 que l'être humain est tout le temps en faute
48:18 et donc que vous pouvez l'humilier en permanence.
48:20 C'est pervers et efficace.
48:22 Alexandre de Vecchio, vous aviez la parole, vous allez la garder.
48:25 Puisque nous allons revenir dans un monde plus contemporain avec vous
48:29 pour évoquer ce qui s'est passé il y a un peu plus de trois mois.
48:34 La manifestation contre une méga-bassine à Saint-Sauline,
48:37 marquée par des affrontements violents.
48:39 Eh bien, la Ligue des droits de l'homme publie aujourd'hui
48:42 un long rapport à charge, très à charge,
48:45 qui reproche au gouvernement d'être responsable de ces violences.
48:50 D'abord, dites-nous précisément ce qu'il contient, ce rapport.
48:52 Peut-être même avant de dire ce qu'il contient,
48:54 moi je m'interroge, mais je suis peut-être un peu parano et complotiste.
48:58 Sans doute ce rapport est à la rédaction depuis longtemps,
49:01 mais sur le timing, juste après les émeutes de banlieue
49:05 où on a beaucoup accusé la police,
49:07 on a à nouveau un rapport accusant finalement le ministre de l'Intérieur et la police,
49:13 je cite, d'utiliser des moyens démesurés et invraisemblables d'armes de guerre.
49:19 Bon, je n'ai pas vu de rafale à Saint-Sauline, mais enfin.
49:24 Patrick Baudouin, président de la LDH, la Ligue des droits d'hommes,
49:27 explique qu'à Saint-Sauline, c'est la police qui a lancé les hostilités
49:30 et fait la comparaison entre Saint-Sauline et la dissolution des soulèvements de la terre,
49:35 accusant l'État de criminaliser les luttes écologiques.
49:38 On se souvient, les soulèvements de la terre qui avaient notamment attaqué
49:42 des maraîchers écolos et que le gouvernement a dissous.
49:48 Donc derrière un style qui se veut factuel,
49:50 moi j'entends quand même une rhétorique qui rappelle finalement celle de l'écologisme radical,
49:57 de la frange la plus dure de LV, mais aussi un peu des insoumis,
50:02 pour un peu on pourrait presque croire que c'est Jean-Luc Mélenchon qui a écrit le rapport.
50:06 Alors la Ligue des droits de l'homme qui existe quand même depuis 120 ans
50:11 et dont certains estiment qu'elle fait partie du patrimoine de la République,
50:15 alors est-ce que ça n'est pas un peu réducteur de voir cette association
50:17 comme une association uniquement militante ?
50:21 Oui, elle a fait partie du patrimoine de la République, il faut le dire.
50:26 Elle date de plus de 120 ans, vous l'avez rappelé,
50:28 elle est créée en juin 1898 pour lutter contre l'antisémitisme au moment de l'affaire Dreyfus.
50:35 Donc là, effectivement, elle sauve l'honneur de la République.
50:37 Ensuite, c'est une association qui a beaucoup évolué,
50:41 qui est dès le départ assez à gauche, on le rappelle peu,
50:45 mais entre 1936 et 1937, dans l'entre-deux-guerres,
50:50 la direction de la Ligue des droits de l'homme refuse de condamner les procès de Moscou
50:54 organisés par Staline, elle les excuse même.
50:58 À l'époque, le président de la Ligue des droits de l'homme n'est pas n'importe qui,
51:02 c'est Viktor Basch qui est un socialiste jour réciste
51:05 et s'est beaucoup dévoué pour la création du Front populaire
51:08 et on sent que ces procès de Moscou le gênent par rapport au Parti communiste.
51:12 Donc, des origines malgré tout de gauche, de la Ligue des droits de l'homme,
51:17 des positions idéologiques, mais elle a été effectivement un honneur pour la République
51:21 et surtout, même si l'on compare à la période du Front populaire,
51:26 ça n'a plus rien à voir avec ce qu'est la Ligue des droits de l'homme aujourd'hui.
51:29 Alors Decan, selon vous, date la dérive de la Ligue des droits de l'homme ?
51:34 Est-ce que vous avez des exemples ?
51:35 Oui, il y a une dérive actuelle qui date à peu près des années 2000,
51:40 au moment où la Ligue des droits de l'homme va se rapprocher finalement de Tariq Ramadan.
51:48 Tariq Ramadan, proche des frères musulmans,
51:51 et qui va peu à peu noyauter cette Ligue des droits de l'homme.
51:54 On en voit les résultats concrets, la Ligue des droits de l'homme
51:57 s'oppose à la loi contre la burqa
52:00 et soutient notamment l'offensive du Burkini dans les piscines.
52:04 Ça, c'est un exemple.
52:05 Autre date très importante, 2006.
52:09 La Ligue des droits de l'homme refuse de soutenir le philosophe Robert Redecker,
52:14 qui a fait une critique intellectuelle de l'islam,
52:18 qui reçoit une fatwa.
52:20 Et la Ligue des droits de l'homme, non seulement, si vous voulez,
52:24 refuse de le défendre, mais se joint à ceux qui l'accusent d'islamophobie.
52:30 Il faut bien rappeler le contexte,
52:32 une affaire similaire aux Pays-Bas a conduit à l'assassinat de Théo van Gogh.
52:38 Toujours dans cette évolution, il est notable, Richard Malka l'avait noté,
52:43 qu'en 2015, la Ligue des droits de l'homme est la seule association,
52:47 grande association historique, qui ne participe pas au procès de Charlie Hebdo
52:51 et de l'hyper-Kasher.
52:53 C'est quand même intéressant pour une association
52:56 dont le cœur du combat, qui s'est fondé sur le combat contre l'antisémitisme,
53:01 je le rappelais tout à l'heure, avec l'affaire Dreyfus.
53:04 Toujours dans cette dérive, je parlais du rapprochement avec Tariq Ramadan,
53:08 toujours en 2015, juste après le Bataclan, les indigènes de la République,
53:12 la fameuse ouvrière Boutelja, dont on parlait tout à l'heure,
53:15 organisent un meeting commun à Saint-Denis avec Tariq Ramadan,
53:20 justement, pour protester contre l'islamophobie,
53:24 le racisme d'État et les violences policières.
53:27 Et qui est-ce qui se joint, qui participe à ce meeting ?
53:30 La Ligue des droits de l'homme.
53:31 Et durant ce meeting, Tariq Ramadan déclare, je cite,
53:34 "les sources de l'islamophobie, on les connaît,
53:37 80% des discours sont liés à des organisations aveuglement pro-sionistes".
53:41 Là, on voit l'ambiguïté tout de même entre la lutte contre le sionisme
53:47 et une forme d'antisémitisme.
53:49 Et là encore, on voit bien qu'on est très loin
53:52 de ce qu'était la Ligue des droits de l'homme à la base.
53:54 On pourrait multiplier les exemples.
53:58 La Ligue des droits de l'homme, qui participe aussi à la marche
54:00 contre l'islamophobie de 2019,
54:03 la même où on a crié "Allahou akbar" devant le Battaplan.
54:08 Jamais on l'entend dénoncer les agressions dont sont victimes
54:12 les forces de l'ordre, mais elle reprend toujours cette rhétorique
54:16 sur les violences policières.
54:18 Donc si vous voulez, on est plus proche de la Ligue islamo-gauchiste
54:22 ou de la Ligue d'extrême-gauche que de la Ligue des droits de l'homme.
54:24 Donc si je vous comprends bien, vous nous dites en somme
54:27 que la Ligue des droits de l'homme, elle instrumentalise les droits de l'homme.
54:31 Vous diriez cela ?
54:32 Je crois que oui, effectivement, la Ligue des droits de l'homme
54:36 instrumentalise les lois de l'homme pour faire passer
54:40 un certain nombre de causes qui sont communautarisées.
54:43 Elle instrumentalise ou elle se fait instrumentaliser.
54:45 Je disais que le début du changement, c'était le rapprochement avec Tariq Ramadan.
54:49 Et je pense d'une manière générale, il faut toujours se méfier
54:52 du combat pour les droits de l'homme.
54:54 La phrase va vous faire sursauter.
54:56 Mais aujourd'hui, malheureusement, cette cause si importante
54:59 des droits de l'homme est instrumentalisée justement
55:02 par beaucoup d'entrepreneurs identitaires qui ont des objectifs communautaires
55:07 et qui ne défendent pas tant les droits de l'homme
55:09 que les droits de certaines minorités, de certaines communautés.
55:14 Le droit à la visibilité également, ce qui fait qu'on est parfois passé
55:18 de l'abolition de l'esclavage, c'était la lutte des droits de l'homme,
55:22 au droit fondamental de porter la burqa ou le burkini,
55:25 des causes qui sont défendues par des associations
55:28 qui se revendiquent des droits de l'homme auprès de l'Union européenne
55:32 ou auprès de tout un tas d'institutions supranationales.
55:35 Donc, vous l'aurez compris, aujourd'hui, pour lutter pour les droits de l'homme,
55:39 justement, malheureusement, il faut lutter contre ce type d'associations
55:43 qui dévoient les droits de l'homme et donc se servent d'une cause
55:47 si importante pour finalement les nier.
55:49 Merci beaucoup, Alexandre Devecchio.
55:51 Merci, Jean-Sébastien Ferjou.
55:53 Merci, Céline Pilla.
55:54 Merci, Marc Menon.
55:55 C'est la fin de cette émission.
55:56 Elle est passée très vite, cette émission.
55:57 Très bien.
55:58 Céline va être fière de vous.
55:59 On recommence demain.
56:00 Ça vous va ?
56:01 On est là demain.
56:02 Demain, 19h, donc, pour un nouveau numéro de Face à l'Info, bien sûr.
56:05 Avant cela, je vous retrouverai à 21h dans le soir Info.
56:08 Et puis, dans quelques minutes, vous avez rendez-vous avec l'Heure des pros,
56:11 présentée ce soir par Eliott Deval.
56:13 Très belle soirée. Merci.
56:14 ♪ ♪ ♪

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