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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00 Bonsoir à toutes et à tous, vous êtes bien sur CNews d'En face à l'info, été, bientôt 19h, le moment pour nous de faire un rappel sur les principales informations du jour et c'est avec Adrien Spiteri. Bonsoir Adrien.
00:13 Bonsoir Célia et bonsoir à tous. La rentrée politique de Gérald Darmanin s'était à tout aujourd'hui. Le ministre de l'Intérieur avait convié à Tourcoing dans le Nord proches et personnalités politiques.
00:25 Objectif notamment réfléchir aux attentes des classes populaires. La seule question qui vaille est la question sociale a d'ailleurs déclaré le ministre dans un discours.
00:34 Des partis politiques ont également fait leur rentrée aujourd'hui. C'est le cas des Républicains. Ils se sont réunis autour de leur président Eric Ciotti au Canet dans les Alpes-Maritimes.
00:42 Le député a dévoilé les propositions qu'il présentera mercredi à Emmanuel Macron. Il demandera notamment un renforcement de la sécurité et de la justice.
00:51 Et puis en Formule 1 Max Verstappen toujours inarrêtable. Le pilote Red Bull a remporté le Grand Prix des Pays-Bas aujourd'hui devant Sfernando Alonso et le Français Pierre Gasly.
01:01 Il s'agit de sa 9ème victoire consécutive. Le néerlandais conforte également son avance en tête du classement général.
01:08 Merci beaucoup Adrien Spiteri. On vous retrouve à 20h pour plus d'informations. Je vous présente mes invités. Ils sont au nombre de trois ce soir.
01:19 Vous les connaissez très bien. Jonathan Cixous, journaliste à Causeur, merci beaucoup d'être avec nous. Bonsoir.
01:25 A vos côtés Régis Le Sommier, directeur de la rédaction Omerta. Bonsoir. Et face à vous l'écrivain Nathan Devers. Merci beaucoup d'être avec nous.
01:32 Au sommaire de cette émission, c'est l'heure de la rentrée pour le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. Il va s'exprimer demain devant la presse pour dévoiler son plan d'action.
01:41 Le nouveau ministre veut réparer l'école en s'attelant à l'autorité des professeurs, les atteintes à la laïcité ou encore la lutte contre le harcèlement scolaire.
01:49 Nous ferons le point sur ses ambitions et sur les moyens de l'État pour les mettre en œuvre avec Jonathan Cixous.
01:54 Rassembler les amis d'Emmanuel Macron, d'Éric Zemmour et Éric Ciotti, c'est l'appel lancé par Nicolas Sarkozy. Dans un entretien accordé à nos confrères du Parisien,
02:03 l'ancien président s'est exprimé sur la situation de la droite pour la présidentielle de 2027 et nous verrons avec Nathan Devers que Nicolas Sarkozy n'a pas manqué d'envoyer des pics à Laurent Wauquiez.
02:13 Et enfin, à l'heure où la conquête de la Lune redevient une compétition entre les nations, retour avec Régis Le Sommier sur la personnalité du premier homme à avoir foulé l'astre lunaire, Neil Armstrong.
02:24 Un programme varié avec toujours des opinions bien tranchées pour cette dernière de Face à l'Info. Et on est ensemble jusqu'à 20h. C'est parti.
02:46 Et Gabriel Attal donnera demain sa conférence de presse de rentrée. Le ministre de l'Éducation nationale a d'ores et déjà voulu insuffler sa marque avec ce slogan "Proximité, Simplicité et Audace".
02:57 Mais que se cache-t-il derrière ces mots, Jonathan Tissixou ?
03:01 Eh bien, il se cache beaucoup de chantier et non des moindres. Il y a par exemple les questions d'éducation stricte telles que le calendrier scolaire.
03:08 Et le fameux calendrier du bac et des examens de fin d'année, ça avait fait quelque quoi avec l'instauration de ces contrôles dès le mois de mars. C'était un peu tôt.
03:17 Il y a des questions sociales, voire syndicales avec les professeurs notamment. C'est le fameux pacte des enseignants pour pallier les absences des enseignants.
03:24 Et c'est un sérieux problème. Et puis, de véritables questions de société. On parle du harcèlement scolaire qui est un véritable fléau.
03:31 Et puis l'épineux sujet de la laïcité, ou plus exactement des atteintes à la laïcité, notamment des vêtements musulmans type abaya.
03:41 Alors commençons par ce point. Que compte faire le ministre Gabriel Attal ?
03:45 Eh bien, il affiche déjà une fermeté. Une fermeté qui nous change de la mollesse complice de son prédécesseur en la matière.
03:53 On attend de voir les résultats évidemment, mais tenir un tel discours est plutôt le bienvenu aujourd'hui.
03:59 Que dit-il ? Il dit, je cite, "la fermeté de la réponse de l'école est mise à l'épreuve par ces nouveaux phénomènes.
04:05 Face aux coups de boutoir, face aux attaques, face aux tentatives de déstabilisation, nous devons faire bloc et nous allons faire bloc."
04:13 Ça change un peu. Concrètement, une circulaire est en cours. Elle devrait instaurer une interdiction pure et simple de certains vêtements.
04:20 On pense évidemment à l'abaya sur lequel il y avait un flou qui arrangait certains. Souvenez-vous de Papendiaï qui tergiversait en disant qu'il y avait, c'était au chef d'établissement,
04:33 devoir de juger l'intentionnalité religieuse du vêtement. Après tant d'années de flou entretenu et de double discours, ce message clair, espère-t-on, permettra plusieurs choses.
04:46 Ça permettra d'abord aux profs et aux chefs d'établissement qui sont confrontés à cela de savoir quel comportement adopter, quelle attitude avoir vis-à-vis de ces élèves bravaches auxquels ils ont affaire.
04:59 Et puis, on sait aussi qu'ils sont nombreux aujourd'hui à ne pas prendre de décision, soit parce qu'ils ignorent la législation exacte, que disent les textes, soit par frilosité.
05:10 Il y en a aussi, soit, et ce n'est pas un détail, parce qu'ils ont peur de ne pas être soutenus par leur hiérarchie. Et on sait qu'il y en a beaucoup dans ces cas-là.
05:19 Et avec ce texte, donc, chacun pourra prendre ses responsabilités et surtout en répondre. Encore un mot sur ce point. Cette défense de la laïcité est une urgence absolue.
05:30 Il y a quelques jours, une note des services de l'État nous apprenait que les atteintes à la laïcité étaient en plein boom depuis plus d'un an.
05:40 Pour ce qui est des tenues vestimentaires, je ne vous parle que de ça pour le moment, il y a eu 923 signalements pour l'année scolaire écoulée, pour 2022-2023.
05:50 923, mais en comparaison, il y en avait eu 91 en 2021. Vous voyez la différence. Et puis, il n'y a pas que les vêtements, évidemment. Il y a les comportements.
05:59 Il y a des revendications communautaires en cours. Il y a les refus de suivre certaines activités scolaires. Et puis, il y a aussi le prosélytisme.
06:07 Si l'on prend en compte tout cela, tous ces comportements, le nombre de signalements est bien plus élevé. Il atteint pour l'année écoulée 4 170.
06:17 C'est plus que le double que l'année dernière. Et encore une fois, par rapport à ce que je vous disais tout à l'heure, tous ces comportements ne sont pas signalés.
06:25 J'ajoute un dernier constat qui est plutôt inquiétant lui aussi. Ces chiffres sont en fortes hausses et en hausses constantes depuis un événement,
06:34 depuis la décapitation de Samuel Paty. C'était en octobre 2020. Au lieu d'avoir calmé les esprits, cette élimination barbare n'a fait que les enflammer.
06:44 Et ce retour à l'autorité se retrouve sur d'autres dossiers pour Gabriel Attal.
06:48 Exactement. Déjà, il y a le mot "autorité" et ce n'est pas rien. Il a été prononcé par Gabriel Attal, souvenez-vous, dès le jour de sa prise de fonction.
06:56 Il a déclaré qu'il faut revenir aux choses simples, le respect du professeur et la maîtrise des savoirs fondamentaux.
07:03 Et parmi les différents biais, les différentes pistes que peut emprunter cette autorité, pourquoi pas l'uniforme ?
07:11 Il s'y est dit favorable dès sa prise de fonction et il a fait savoir qu'il encouragera tous les établissements ou toutes les régions qui veulent encourager elles-mêmes des établissements à le faire.
07:23 Il devrait donc évidemment annoncer ça demain. Il y a déjà une ville qui s'est portée candidate, c'est la ville de Béziers.
07:30 Alors, autorité d'un côté, autorité affichée et dialogue nécessaire de l'autre.
07:36 Gabriel Attal a longuement rencontré les syndicats d'enseignants la semaine dernière. Il ne leur a pas fait mauvaise impression, pour être honnête.
07:44 Mais eux attendent quand même des résultats, évidemment, et ils saluent son adresse, ils saluent son volontarisme, mais ils vont quand même aborder des sujets qui fâchent.
07:55 Parce que le grand problème, le grand défi de Gabriel Attal, c'est aussi, côté enseignant, le recrutement.
08:01 L'éducation nationale rencontre une vraie crise sans précédent. Il y a eu en 2023 2700 postes à pourvoir.
08:08 Je ne sais pas si vous imaginez, c'est énorme. Et simplement pour l'école primaire, ça représente 16% des postes qui sont vacants.
08:16 Et les quelques 10% d'augmentation de salaire promis par Emmanuel Macron n'a pas changé la crise des vocations.
08:23 Par ailleurs, c'est un autre point de friction, il y a le fameux pacte voulu par Emmanuel Macron.
08:28 C'était l'une des promesses de campagne. Ce pacte, il veut quoi ? En gros, c'est une augmentation substantielle des salaires pour les enseignants qui remplaceront des collègues absents.
08:38 Seulement, voilà, il y a quand même beaucoup, beaucoup de collègues absents.
08:41 Et il faudrait qu'il y ait 30% d'enseignants qui adhèrent à ce pacte pour que tous les élèves aient un prof de venteur en classe.
08:49 Alors, vous avez cité le nom du chef de l'État. On parle beaucoup d'Emmanuel Macron ces derniers jours, notamment lorsque l'on parle d'éducation.
08:56 Et pour cause, parce que dans son interview Fleuve au Point, il y a quelques jours, souvenez-vous, il déclarait "compte tenu des enjeux, l'éducation fait partie du domaine réservé du président".
09:08 En plus de la diplomatie, ça fait au moins deux, donc.
09:11 Mais Emmanuel Macron a des idées précises. Et d'ailleurs, ce ne sont pas de mauvaises idées, comme réparer les dégâts du pédagogisme en réinstaurant, ça paraît une évidence, la chronologie dans l'enseignement de l'histoire.
09:24 Ou la lecture chaque semaine dans les petites classes.
09:28 Si ces annonces n'ont pas déplu à l'ensemble des syndicats, sauf peut-être pour quelques-uns quand Emmanuel Macron a évoqué le raccourcissement des vacances, c'est la forme qui les a un peu échaudés.
09:38 C'est cet interventionnisme présidentiel, en gros, de quoi il se mêle.
09:42 L'un des responsables du SNALC, c'est un des syndicats enseignants, déclare que ce n'est pas au président de la République de nous dire ce qu'on doit dire en classe.
09:51 Il n'a pas tort. Mais quand on voit l'état dans lequel se trouve l'enseignement en France et en miroir, la difficulté de plus en plus croissante des élèves à apprendre les savoirs qu'on espère d'eux.
10:02 Entre parenthèses, c'est Gabriel Attal, il y a quelques jours, qui pointait cette étude.
10:07 Les élèves de 4e en 2018 ont le niveau des élèves de 5e en 1995.
10:13 Quand on en est là, si d'aucuns peuvent y voir l'un des signes du déclin français, ils ne seront pas trop de deux, Emmanuel Macron et lui, à se pencher sur les programmes de la rentrée à venir.
10:24 Merci beaucoup à Jonathan Cixous. Régis Le Sommier, on est sur une rentrée sur tous les plans politiques.
10:30 Est-ce que Gabriel Attal a les épaules pour ces nombreux chantiers plus que Pape Ndiaye ?
10:35 En tout cas, il veut marquer une rupture, c'est évident. Il y a quand même une interrogation sur le côté, son offensive médiatique qui est assez manifeste.
10:45 Et cette déclaration d'Emmanuel Macron sur la question du domaine réservé, de l'éducation nationale, qui rentrerait dans le domaine réservé.
10:54 C'est quand même nouveau. Ça veut dire qu'il y a une attention particulière qui va être mise sur l'école.
10:59 On espère que ça va mener vers quelque chose, en tout cas. Mais je pense que peut-être Emmanuel Macron a compris que la solution Pape Ndiaye,
11:08 cette espèce de flou artistique entre des positions, wauquismes, pas ouvertement, mais en tout cas inspirées de théories américaines,
11:18 et la situation d'un ministre de l'éducation n'était pas compatible.
11:23 Et en tout cas, il fallait rapidement rassurer les Français, je pense, pour Emmanuel Macron, sur la question des programmes scolaires,
11:30 de ce qui est enseigné, de certaines dérives. Parce que la clé, c'est l'éducation, la clé, c'est l'acquisition du savoir.
11:38 Ce n'est pas lié à un certain nombre, à un déclin qui est en train de s'instaurer.
11:42 Et je crois qu'Emmanuel Macron a pris conscience aussi, au-delà de l'éducation, de l'importance aussi de la famille.
11:49 On l'avait vu dans ses déclarations après les émeutes, où il avait dit qu'il faut que les familles aient un rôle.
12:00 Il avait parlé des jeux vidéo, etc. Mais je pense qu'il y a une sorte de brusque prise en considération de choses dont il aurait pu s'apercevoir avant,
12:10 parce que le mal était déjà dans le système, on va dire.
12:14 Il s'est occupé de plusieurs chantiers. Est-ce qu'il ne risque pas, au contraire, de trop les survoler et de travailler à moitié sur ces chantiers ?
12:21 C'est un président, de toute façon, qui donne l'impression à chaque fois qu'il redécouvre...
12:26 C'est pour Gabriel Attal.
12:27 Ah, pour Gabriel Attal, pardon.
12:29 Il va avoir beaucoup d'ambition pour l'école et, au contraire, de faire des mesurettes plutôt qu'une grande mesure importante.
12:35 C'est sûr, mais je pense que Gabriel Attal, en tout cas, a pour lui le fait qu'il est en rupture avec Papandiaï.
12:41 Et je pense que là, il y a une possibilité de réformer véritablement, parce qu'avant, on était sur un malentendu.
12:49 Désormais, on va parler d'un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy,
12:54 puisque avec Nathan Devers, on va revenir sur l'interview donnée par l'ancien chef de l'État aux Parisiens.
13:00 Et hier, on parlait justement de Ségolène Royal. On est vraiment dans un retour dans le passé, là, Nathan.
13:06 Oui, un retour dans le passé pour commencer l'année.
13:09 Oui, après Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, qui font tous les deux leur retour politique, chacun à sa manière.
13:15 Ségolène Royal, de manière effective, comme je le disais sur sa proposition de présenter une liste de l'union aux élections européennes.
13:22 Et Nicolas Sarkozy, de manière plus implicite, en sortant un livre.
13:27 Et dans le cadre de la sortie de ce livre, en enchaînant un certain nombre d'interviews.
13:32 J'ouvre déjà une parenthèse pour dire que je suis assez mal à l'aise face à la manière dont en France,
13:37 on a tendance à percevoir le livre politique.
13:40 On a eu, il est vrai, dans l'histoire de France, des hommes politiques qui ont été aussi des écrivains.
13:45 Le général de Gaulle en est un éminent exemple.
13:47 Avant lui, je ne sais pas, quelqu'un comme Napoléon III avait écrit "L'extinction du paupérisme".
13:51 Après lui, François Mitterrand était un écrivain manqué, mais en tout cas, se vivait comme écrivain manqué.
13:57 Mais il a écrit des livres et des livres intéressants, etc.
14:00 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on a un autre rapport au livre politique,
14:03 où la dimension livre n'est pas très importante.
14:06 D'abord, il y a beaucoup d'hommes politiques dont on sait qu'ils n'écrivent pas.
14:09 Je ne parle pas de Nicolas Sarkozy, mais on sait qu'ils n'écrivent pas leurs livres.
14:13 Et s'il vous voulait, il y a une forme de grande hypocrisie à recevoir des gens
14:16 pour parler d'un livre qu'ils n'ont pas écrit, premièrement.
14:19 - Écrivains qui parlent, là.
14:21 - Oui, mais même en dehors de ça.
14:24 C'est-à-dire que oui, c'est vrai qu'on vit dans un pays qui valorise énormément la littérature.
14:27 Donc on comprend très bien qu'il y ait beaucoup de personnes
14:30 qui viennent de la politique et qui aient envie, si vous voulez, de participer à ça.
14:33 Mais le problème, c'est quand tout cela repose sur une hypocrisie.
14:36 Quelle confiance on peut avoir en une classe politique si déjà,
14:39 certains sont capables de venir présenter des livres
14:42 dont on sait qu'ils ne les ont pas écrits, etc.
14:45 Première chose. Et deuxième chose, même pour ceux qui écrivent leurs livres,
14:48 la question quand même qui se pose, c'est qu'on voit bien que pour les hommes politiques,
14:51 souvent écrire un livre, c'est un moyen de revenir sur la scène médiatique.
14:54 Et c'est d'ailleurs fait comme ça, c'est une stratégie.
14:57 Et c'est les interviews sur le livre qui comptent plus que le livre.
15:00 Donc ça, c'est la première remarque que je voulais faire.
15:03 Dans le cadre de la sortie de ce livre, Nicolas Sarkozy a accordé
15:06 plusieurs interviews, et notamment aux Parisiens.
15:09 Alors, interview dans laquelle il parle de pas mal de sujets,
15:12 puisqu'il est interrogé sur beaucoup de sujets.
15:15 Premièrement, il revient sur toute sa relation avec Emmanuel Macron
15:18 et avec le gouvernement actuel. Donc on sait qu'Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy
15:21 ont un bon terme. En 2017, Nicolas Sarkozy avait dit que
15:24 Macron "c'est moi en mieux". Et depuis, ils ont une relation
15:27 d'amitié personnelle peut-être, en tout cas d'amitié politique.
15:30 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron le consulte régulièrement
15:33 quand il y a des crises, que Nicolas Sarkozy lui donne volontiers
15:36 des conseils, qu'il ne le critique pas volontiers
15:39 et uniquement quand il y a vraiment un désaccord politique.
15:42 Et il le fait de manière, si vous voulez, avec une forme de retenue.
15:45 Et donc c'est dans ce contexte qu'il parle d'un certain nombre de sujets.
15:48 Alors je vous l'ai dit un peu dans le désordre.
15:51 Premièrement, on lui pose des questions sur le fait que
15:54 Emmanuel Macron l'a rappelé récemment, sous son mandat
15:57 de Nicolas Sarkozy, il y avait eu une baisse importante du nombre
16:00 de policiers et gendarmes. 10 000 fonctionnaires en moins.
16:03 Et on lui demande s'il n'y a pas une contradiction à défendre une politique
16:06 sécuritaire tout en ayant baissé les effectifs. Il répond que non et que
16:09 selon lui, l'autorité c'est quelque chose de symbolique
16:12 et qu'il ne faut pas qu'il y ait 25 gendarmes pour que les gendarmes soient respectés
16:15 il suffit d'un seul, etc. Deuxièmement, sur l'immigration,
16:18 il dit qu'il n'exclut pas de dire publiquement que la droite
16:21 doit voter la loi du gouvernement.
16:24 Ce qui est d'ailleurs assez intéressant. Mais il le dit en disant que
16:27 la question de la régularisation des travailleurs
16:30 des métiers en tension, pour lui c'est une question à part.
16:33 Et que sur le fond de la chose, lui il est partisan du fait
16:36 1) d'apporter des aides économiques importantes
16:39 aux pays d'Afrique, d'où proviennent
16:42 la plupart qui sont principalement concernés
16:45 par l'immigration. Et 2) d'avoir une politique en effet plus ferme.
16:48 Et dans le cadre de tous ces sujets,
16:51 il est interrogé évidemment sur l'élection présidentielle.
16:54 C'est que dans 4 ans, ce serait dommage de ne pas en parler.
16:57 Et donc, dans ce contexte-là, il dit premièrement
17:00 une chose qui est évidemment une position de sagesse, c'est que le leader s'imposera
17:03 et que c'est pas à personne et certainement pas à un ancien président
17:06 de la République de dire qui va être le leader. Il compare ça autour de France
17:09 il dit "voilà, il y a quelqu'un qui sort du peloton". Il critique d'ailleurs
17:12 Laurent Wauquiez sur ce thème-là, en disant que Laurent Wauquiez
17:15 essaye de se mettre en retrait parce que sa stratégie est de sortir peu à peu
17:18 et de se faire désirer et que Nicolas Sarkozy pense que c'est une mauvaise méthode.
17:21 Et sur le fond, on lui dit "mais qui va être ce fameux leader ?"
17:24 Et il répond "écoutez, ça peut être plusieurs personnes,
17:27 il y a un peu l'OTON, avec un certain nombre de personnalités de qualité,
17:30 Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Edouard Philippe,
17:33 Laurent Wauquiez. Donc si vous voulez, il met tout ça. Et la condition lui
17:36 qu'il fixe pour dire qui va finalement se dégager
17:39 c'est qu'il dit "parmi ces gens-là, celui qui peut être
17:42 qui peut proposer une solution gagnante pour la droite
17:45 c'est, je cite littéralement, celui qui sera capable
17:48 de rassembler tout le monde, les amis de M. Zemmour,
17:51 les amis de M. Macron, les amis de M. Ciotti".
17:54 La formule est un peu équivoque, est-ce qu'il s'agit
17:57 de rassembler les amis ou est-ce qu'il s'agit de rassembler des idées dans le programme
18:00 j'y reviendrai tout à l'heure, mais en tout cas c'est ce qu'il dit.
18:02 Et évidemment les journalistes du Parisien le questionnent en lui disant
18:05 "il y a quelqu'un que vous oubliez qui est Marine Le Pen".
18:08 Et évidemment si vous rassemblez Emmanuel Macron et Éric Zemmour
18:11 entre les deux il y a Marine Le Pen dans la mesure où Éric Zemmour est le plus à droite
18:14 et donc réponse de Nicolas Sarkozy "oui".
18:17 Alors il ne répond pas, il ne dit pas "il faut prendre les amis de Marine Le Pen".
18:20 Il a une formule plus équivoque, il dit "il faut chercher les voix de Marine Le Pen
18:23 parce que sans ces électeurs, il y en a...
18:26 et que une grande partie des électeurs de Marine Le Pen
18:29 viennent eux-mêmes des électeurs de Nicolas Sarkozy".
18:32 Mais la question qu'on lui posait c'était "est-ce qu'il faut chercher
18:35 les amis aussi de Marine Le Pen ?" et il répond là-dessus.
18:37 Et que pensez-vous de cette démarche de rassembler les électeurs
18:40 d'Emmanuel Macron, d'Éric Ciotti et en même temps d'Éric Zemmour ?
18:44 Alors la première remarque qu'on peut faire c'est que
18:47 ce que propose Nicolas Sarkozy c'est une union des droites de fait.
18:51 Alors ce n'est pas forcément une union des droites au sens où
18:54 des appareils de droite viendraient s'apparier,
18:57 que Les Républicains, Renaissance et le Rassemblement National ou Reconquête
19:01 viendraient proposer à la manière de la gauche une candidature commune.
19:04 Ce n'est pas en ce sens, mais c'est une union de droite au sens où
19:07 un candidat de la droite plus modérée qui viendrait essayer d'aspirer
19:12 les voix de tout le monde.
19:13 Bon, cette stratégie ce n'est pas une nouveauté du tout.
19:16 C'est une stratégie qui a été théorisée au moins depuis Patrick Buisson.
19:20 Patrick Buisson qui a toujours estimé que si vous voulez la distinction
19:25 entre la droite de gouvernement et l'extrême droite,
19:27 Patrick Buisson a toujours dit que c'était une distinction
19:30 artificielle selon lui au regard de l'histoire de France.
19:33 C'est-à-dire qu'il estime que c'est une distinction qui s'est faite
19:35 sur Vichy et sur l'OAS et dans sa perspective à lui,
19:39 il l'a écrite, il l'a théorisée dans des livres,
19:41 ces deux dates ne doivent pas être signifiantes,
19:44 ne devraient pas être signifiantes pour marquer un clivage actuel à droite.
19:47 Patrick Buisson, je le rappelle, qui a été conseiller de Nicolas Sarkozy
19:51 pendant qu'il était président et qui a été surtout conseillé
19:53 pendant sa campagne.
19:54 Et en effet, en 2007, c'est exactement ce qu'a fait Nicolas Sarkozy,
19:57 c'est-à-dire qu'il a eu une campagne où, j'y reviendrai tout à l'heure
20:01 en citant quelques exemples, mais où il a repris des idées
20:04 qui étaient destinées évidemment à aspirer les électeurs
20:08 du Front National à leur parler et à leur plaire.
20:11 Donc, la stratégie proposée par Nicolas Sarkozy,
20:15 évidemment c'est la rupture totale avec la position historique
20:19 de quelqu'un comme Jacques Chirac.
20:21 Jacques Chirac qui estimait non seulement...
20:23 Alors évidemment, il y a eu plusieurs Jacques Chirac,
20:26 il y a eu le Jacques Chirac du fameux discours au RPR
20:30 avec un discours extrêmement ferme contre l'immigration,
20:32 mais le Jacques Chirac président de la République,
20:34 c'est un président qui estimait qu'il fallait transiger
20:36 avec le Front National, ni sur des alliances,
20:40 ni sur des débats, le fameux discours de premier tour en 2002,
20:43 ni même sur, si vous voulez, sur des thématiques
20:46 et qu'il fallait s'ériger en rempart contre cela.
20:48 La position de Jacques Chirac, il faut juste remarquer une chose,
20:50 c'est que là où elle est remise en question,
20:52 ce n'est pas uniquement par Nicolas Sarkozy.
20:55 Quand Emmanuel Macron, aux dernières élections présidentielles,
20:57 avait dit que le front républicain était mort,
21:02 c'était une manière aussi d'accréditer l'idée
21:05 qu'on ne pouvait plus estimer que tous les moyens étaient bons
21:09 pour empêcher d'accéder Marine Le Pen au pouvoir
21:12 en cas de second tour.
21:14 Mais là, évidemment, Nicolas Sarkozy liquide l'héritage
21:18 de la position de Jacques Chirac.
21:20 Alors l'honnêteté commande de dire, et d'ailleurs c'est vrai,
21:22 que Nicolas Sarkozy personnellement n'a jamais fait d'alliance
21:24 avec les gens du RN ou du FN précédemment,
21:27 et qu'il a toujours été clair sur le fait que politiquement
21:31 il combattait ces gens-là.
21:33 Mais récemment, depuis la sortie de son livre
21:35 et les fameuses interviews qui ont entouré la sortie de son livre,
21:37 il a quand même insisté, par deux fois,
21:40 sur le fait qu'il refusait, par trois fois,
21:42 en comprenant cette interview,
21:44 qu'il refusait de diaboliser Marine Le Pen.
21:46 Les propos qui sont les siens consistent à dire
21:48 qu'aujourd'hui, selon lui, le parti de Marine Le Pen,
21:50 le RN, est un parti parfaitement républicain.
21:53 Et l'argument qu'il emploie pour dire cela,
21:55 c'est qu'il dit "mais finalement, le RN a le droit
21:58 de se présenter aux élections,
22:00 a le droit d'avoir des députés qui se font élire,
22:02 et il a un groupe parlementaire".
22:04 Ça, si vous voulez, c'est une sorte de confusion volontaire
22:06 entre deux questions.
22:08 C'est premièrement que le RN et le RN ont toujours été
22:11 des partis qui ont été reconnus comme légaux.
22:13 Je veux dire, personne n'a jamais songé
22:15 à interdire le RN.
22:17 Parfois, certains ont voulu faire ça à gauche,
22:19 mais en tout cas, sérieusement, personne n'a jamais songé à le faire.
22:21 Il y a évidemment une distinction entre l'existence légale
22:23 d'un parti et la notion d'arc républicain,
22:26 qui par ailleurs peut être contestable
22:28 dans ses utilisations.
22:30 Premièrement, et deuxièmement, Nicolas Sarkozy,
22:33 dans ses interviews, que ce soit aux Parisiens
22:35 ou au Figaro Magazine la semaine dernière,
22:38 dit que ce qui le sépare de Marine Le Pen,
22:40 fondamentalement, c'est l'économie.
22:42 Il dit que Marine Le Pen, finalement,
22:44 a un programme économique qui est celui de la gauche
22:46 des années 70.
22:47 C'est souvent là où on pointe du doigt Marine Le Pen,
22:49 sur l'économie.
22:50 C'est la fameuse phrase que disent certains,
22:52 Marine Le Pen est une femme de gauche à l'extrême droite,
22:54 qu'ils lui reprochent ça.
22:55 Donc ça, c'est premièrement l'économie.
22:57 Deuxièmement, sur l'immigration, naturellement,
22:59 il ne faut pas assimiler les propositions
23:01 de Nicolas Sarkozy, qui sont à droite,
23:03 voire très à droite, mais qui ne sont pas à Marine Le Pen.
23:05 Et troisièmement, la question de la géopolitique.
23:07 Et c'est le grand sujet aussi de l'interview
23:09 qu'il donne aux Parisiens.
23:10 C'est que depuis quelques semaines,
23:12 Nicolas Sarkozy a fait savoir ses positions
23:15 sur l'Ukraine.
23:16 Positions consistant à dire, d'une part,
23:18 que lui, il est favorable à une solution diplomatique
23:22 vis-à-vis de Vladimir Poutine,
23:24 et qu'il pense que Poutine n'a pas changé
23:26 par rapport à l'époque où lui était président,
23:28 et où il discutait avec lui,
23:29 et qu'il est tout aussi rationnel qu'avant, premièrement.
23:31 Et deuxièmement, plus important sans doute encore,
23:33 c'est que Nicolas Sarkozy a fait clairement,
23:35 très clairement savoir, le fait qu'il était favorable
23:38 à l'idée d'une Ukraine neutre.
23:40 Neutre, c'est-à-dire qui sert de pont,
23:42 de médiateur entre l'Europe et la Russie,
23:45 et neutre, c'est-à-dire qui n'est ni dans l'OTAN,
23:47 ni dans l'Union Européenne.
23:48 Et d'ailleurs, Lionel Jospin a écrit une tribune
23:50 dans le Figaro pour lui répondre,
23:52 en soulignant l'ironie de la situation,
23:54 la cruelle ironie de vouloir une Ukraine neutre,
23:57 entre une Union Européenne qui l'aide à s'armer,
24:00 et un pays qui aujourd'hui la bombarde,
24:02 et d'autant qu'aujourd'hui, les pays historiquement neutres
24:05 sont eux-mêmes en train de revenir,
24:07 en Europe, sont eux-mêmes en train de revenir
24:09 sur la neutralité qui était la leur face à la situation.
24:11 Merci beaucoup Nathan Devers.
24:13 Je vous coupe un instant pour marquer une courte pause.
24:16 On continue votre édito juste après cette page de publicité.
24:20 On revient très vite. L'information continue sur CNews.
24:23 Bientôt à 19h30 sur CNews.
24:29 Merci beaucoup d'être avec nous.
24:31 Vous êtes toujours dans Face à l'Info été.
24:33 On retrouve Nathan Devers et son édito sur Nicolas Sarkozy.
24:37 Et cet entretien accordé à nos confrères du Parisien,
24:40 notamment les propos de Nicolas Sarkozy,
24:42 avec Marine Le Pen, le Rassemblement National.
24:44 On va essayer de s'y retrouver avec vous, Nathan.
24:47 Oui, entretien donc, et j'en étais là,
24:49 où Nicolas Sarkozy fait cette proposition
24:52 de dire que le prochain leader de la droite,
24:55 pour reconstruire une droite forte,
24:57 il faut réconcilier les amis de M. Ciotti,
25:00 les amis de M. Macron et les amis de M. Zemmour,
25:03 et que ce sera ça qui va faire baisser le Rassemblement National.
25:07 Alors, dans l'ordre, premièrement,
25:09 qu'appelle-t-on "réconcilier les amis des uns et des autres" ?
25:12 Il s'agit évidemment, peut-être,
25:14 de débaucher telle ou telle personne
25:16 dans le cadre d'une candidature,
25:17 mais il s'agit surtout, pour Nicolas Sarkozy,
25:19 de reprendre des idées.
25:20 Et des idées qui viennent, donc,
25:22 à la fois d'Emmanuel Macron,
25:24 notamment sur le plan économique,
25:25 et qui viennent, si vous voulez,
25:26 sur le plan sociétal, sur le plan régalien,
25:29 et peut-être sur le plan géopolitique,
25:31 qui viennent davantage d'Éric Zemmour.
25:33 Dans la logique de ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy lui-même en 2007.
25:37 En 2007, quand Nicolas Sarkozy se présente,
25:39 il fait notamment une grande proposition
25:41 qui est destinée,
25:43 sous l'inspiration de Patrick Buisson,
25:45 qui est destinée à séduire
25:47 l'électorat du Front National de l'époque.
25:49 C'était cette question d'ouvrir un débat
25:52 sur l'identité nationale,
25:53 donnant lieu à un ministère de l'identité nationale.
25:56 Il fait aussi un certain nombre de prises de parole
25:58 sur la question de la repentance.
26:00 Il veut en finir avec la repentance
26:02 par rapport à Vichy,
26:03 par rapport à la guerre d'Algérie.
26:04 Et après, quand il a voulu revenir en politique,
26:07 en 2016,
26:09 on se souvient aussi qu'il était revenu
26:10 en faisant ce discours sur la double ration de frites
26:13 à la cantine,
26:14 si on était musulmans
26:15 et qu'on ne voulait pas manger sa tranche de jambon.
26:17 Donc il s'agit vraiment de cela.
26:19 Economiquement, on reste sur,
26:21 disons, des positions macroniennes assez classiques.
26:25 Et en revanche, tout le reste,
26:27 j'allais dire, entre guillemets, tout ce qui est important,
26:29 c'est-à-dire tout ce qui n'est pas quantitatif,
26:31 tout ce qui est incarné,
26:32 tout ce qui est l'âme, la vision qu'on a de la société,
26:34 de la France, etc.
26:35 On prend du côté d'Éric Zemmour
26:37 et du côté de Marine Le Pen.
26:38 Alors, l'argument de Nicolas Sarkozy
26:40 est de dire que c'est la seule manière de fonctionner,
26:43 c'est-à-dire de faire gagner la droite
26:44 et surtout de faire baisser l'électorat de Marine Le Pen.
26:48 Est-ce que c'est vrai ?
26:49 Alors, il faut reconnaître, et c'est évident,
26:52 que sa stratégie de l'aspirateur,
26:53 elle a un effet à court terme
26:55 qui est celui que dit Nicolas Sarkozy.
26:57 C'est-à-dire que quand Nicolas Sarkozy se présente en 2007,
27:00 dé facto, le Front National fait un très mauvais score
27:04 et c'est la dernière fois d'ailleurs
27:06 qu'il y a eu une élection où le Front National était aussi bas.
27:09 Mais, justement, si la logique de Nicolas Sarkozy,
27:13 qui est la sienne,
27:14 de faire des appels du pied,
27:15 de faire des aspirateurs,
27:16 ça a à long terme un effet doublement contre-productif.
27:19 Premièrement, parce que si en effet,
27:21 c'est fait à la manière de Nicolas Sarkozy,
27:23 ça revient à prendre des langages de l'extrême droite,
27:27 mais tout ensuite, une fois qu'on est élu,
27:29 en ayant une politique qui soit un peu plus modérée
27:31 que le langage adopté,
27:32 donc qui revient, si vous voulez, à faire en sorte
27:34 que les électeurs déçus voteront d'autant plus
27:37 pour Marine Le Pen ou pour Éric Zemmour.
27:38 Et deuxièmement, et c'est à mon avis le plus important,
27:41 c'est qu'en fait, la stratégie de l'aspirateur,
27:43 elle revient à faire gagner l'extrême droite
27:46 sur le plan de ce que j'appelle moi,
27:47 la présidentielle des idées.
27:49 C'est-à-dire que la présidentielle,
27:50 savoir qui arrive à l'Élysée, c'est une chose.
27:52 En revanche, à partir du moment
27:54 où quelqu'un qui devient président de la République
27:56 ou qui devient un très très grand candidat
27:57 qui manque de se faire élire de peu,
27:59 donne du crédit à un certain nombre d'idées,
28:01 eh bien évidemment qu'à long terme,
28:03 ça renforce les partis en question.
28:04 Je donnerais comme exemple le fait de voir
28:06 que ces dernières années, que ce soit Nicolas Sarkozy,
28:10 que ce soit aujourd'hui Gérald Darmanin
28:12 qui se revendique une certaine forme
28:13 de filiation politique par rapport à Nicolas Sarkozy,
28:15 eh bien ils ont repris un certain nombre
28:16 d'éléments de langage,
28:17 comme la question de l'ensauvagement,
28:18 comme la question du lien supposé
28:20 entre l'immigration et la délinquance, etc.
28:22 Et que ça, évidemment, c'est donner une victoire
28:24 aux partis qu'on prétend combattre.
28:26 Et puis dernièrement, c'est qu'il me semble quand même
28:29 qu'il y a dans cette proposition-là,
28:32 non seulement une certaine forme de complaisance
28:34 assumée vis-à-vis des idées en question
28:37 de Marine Le Pen ou d'Éric Zemmour,
28:39 mais il y a aussi une forme d'électoralisme pur.
28:41 Ça veut dire que là, la politique est vraiment réduite.
28:43 On est à quatre ans d'une élection présidentielle.
28:45 On pourrait se dire qu'un ancien président de la République,
28:48 qui est très important en effet dans la droite française
28:50 aujourd'hui, qui occupe cette place-là,
28:52 pourrait se dire "l'heure est à un grand débat,
28:54 l'heure est à une grande réflexion,
28:56 l'heure est à une grande refondation intellectuelle
28:58 de la droite française".
29:00 Il y a des gens d'ailleurs à droite qui sont favorables à cela.
29:02 Et là, si vous voulez, quatre ans avant l'élection,
29:04 que la seule considération sur cette élection
29:06 ce soit de dire "comment on recoupe des parts de marché
29:08 des électeurs d'Emmanuel Macron,
29:10 des électeurs d'Éric Ciottier, des électeurs de M. Zemmour
29:12 pour construire un 51% ?".
29:14 Si vous voulez, c'est extrêmement significatif.
29:17 S'ils disaient ça six mois avant l'élection,
29:18 à la limite ça se comprendrait.
29:20 Et donc il me semble quand même qu'il y a cette grande question-là
29:22 qui est paradoxale à droite,
29:24 c'est que tout le monde se revendique du général De Gaulle,
29:26 d'ailleurs le grand dénominateur commun
29:28 entre Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron,
29:30 Éric Zemmour, Éric Ciotti
29:32 et même Marine Le Pen,
29:34 du temps de Florian Philippot,
29:35 ils se revendiquent tous du général De Gaulle,
29:37 alors que précisément sur le plan même de la conception de la politique,
29:39 il n'y a rien de moins gaullien
29:41 que cette vision-là de construction majoritaire
29:43 par accumulation de partis.
29:45 Merci beaucoup Nathan Devers.
29:47 J'aimerais avoir votre avis sur ces propos
29:49 Jonathan Cixous,
29:51 de l'ancien chef de l'État.
29:53 Est-ce qu'il arriverait à réunir ?
29:55 L'interview de Nicolas Sarkozy
29:57 va avoir de l'écho,
29:59 va avoir des conséquences au sein de la droite ?
30:01 Indéniablement,
30:03 les propos de Nicolas Sarkozy sont toujours
30:05 écoutés à droite quand ils ne sont pas attendus.
30:07 Ce qui est très intéressant de remarquer
30:09 dans ce que vient de nous dire Nathan,
30:11 c'est aussi
30:13 les différences.
30:15 Si on en est là, deux points sur cette question.
30:17 Pourquoi une telle avance ?
30:19 Déjà quatre ans effectivement, j'ai rien à modifier
30:21 par rapport à une vision gaullienne.
30:23 Mais parce qu'il y a aussi
30:25 un phénomène nouveau et qui n'existait même pas
30:27 sous la présidence
30:29 même de François Hollande,
30:31 ça a commencé à ce moment-là,
30:33 c'est que le paysage politique a été
30:35 totalement atomisé par l'élection d'Emmanuel Macron
30:37 en 2017. Il faut trouver un champion
30:39 pour 2027.
30:41 Désormais, on voit bien que
30:43 la Macronie, même si on parle de quelques talents,
30:45 on parle de Gabriel Attal, de de temps à
30:47 autre, etc. Il n'y a pas de
30:49 stature présidentielle qui
30:51 se démarque particulièrement aujourd'hui.
30:53 Alors, vous voyez le paysage chez les LR,
30:55 Nicolas Sarkozy peut sans mal
30:57 citer Éric Ciotti, citer
30:59 Gérald Darmanin, citer Laurent Wauquiez. Vous avez déjà
31:01 trois personnes qui ont
31:03 une certaine... qui peuvent avoir un certain
31:05 crédit pour prétendre
31:07 à cette fonction. Donc, les propos
31:09 de Nicolas Sarkozy, comme je vous dis
31:11 qu'ils le sont entendus,
31:13 ils sont même attendus
31:15 pour cette raison-là aussi,
31:17 parce qu'il va falloir faire un choix.
31:19 Ensuite, le point très intéressant de
31:21 l'exposé de Nathan, c'est cette idée de
31:23 cette présidentielle des idées.
31:25 Et effectivement, si on regarde,
31:27 si on écoute attentivement
31:29 les propos des uns et des autres,
31:31 la présidentielle des idées,
31:33 elle a déjà été gagnée, effectivement.
31:35 Elle a été gagnée par
31:37 Marine Le Pen dans
31:39 une certaine mesure, mais elle a aussi
31:41 été gagnée par Éric Zemmour il y a fort longtemps.
31:43 On reprend pas mal de ses propositions.
31:45 Mais complètement, mais même indépendamment
31:47 des propositions politiques,
31:49 vous allez dans un bistrot,
31:51 vous vous tendez l'oreille dans le train,
31:53 n'importe où, des gens qui se revendiquent même
31:55 de gauche vous feront des remarques
31:57 sur la couleur de certains
31:59 clients, vous entendez
32:01 ce type de propos.
32:03 Et en cela, la présidentielle des idées
32:05 a été gagnée par plusieurs candidats
32:07 ces dernières années. Un dernier mot,
32:09 parce que Nathan
32:11 commençait sur les politiques
32:13 écrivains, il faut
32:15 lire et relire
32:17 Churchill, qui a
32:19 été un écrivain d'un immense
32:21 talent avec un humour décapant,
32:23 notamment ses souvenirs de jeunesse. Je ne peux
32:25 que recommander la lecture de ses livres.
32:27 - Un mot, Régis Sosomnius, sur
32:29 cet éditoire avant de passer au vôtre ?
32:31 - Non, moi j'ai l'impression
32:33 que ça a marché une fois
32:35 pour Nicolas Sarkozy, je ne suis pas sûr
32:37 que ça va marcher une deuxième fois. C'est-à-dire qu'on a l'impression
32:39 qu'il nous resserre quelque part.
32:41 C'est un peu cousu de fil blanc
32:43 son truc, parce qu'il donne, là,
32:45 dans l'interview, quatre personnalités,
32:47 dont Gérard Darmanin, quand on sait
32:49 qu'il a déjà adoubé Gérard Darmanin
32:51 dans une autre interview. On a un petit
32:53 peu l'impression qu'il va essayer de nous refaire
32:55 le coup de siphonner les voix
32:57 du RN et qu'il prépare
32:59 un petit peu ça, sauf que ça se voit un petit peu
33:01 trop, je trouve. Ça a marché, je pense,
33:03 en 2007, et ça lui a
33:05 permis d'être élu. Aujourd'hui,
33:07 rien ne dit que ça marche encore une
33:09 deuxième fois. Et puis, surtout, il y a
33:11 cette distance abyssale
33:13 en politique de quatre ans. C'est l'infini.
33:15 - Il peut se passer tellement de choses.
33:17 - Il peut se passer tellement de choses. En effet,
33:19 il peut se...
33:21 Peut-être qu'Emmanuel Macron
33:23 choisira de dissoudre l'Assemblée nationale
33:25 ou qu'il y aura à nouveau
33:27 une présidentielle avancée. J'en sais rien.
33:29 Tout est possible. Aujourd'hui,
33:31 voilà, on a... Il y a quand même un
33:33 flou qui est en train de se...
33:35 par rapport à ce qui peut se passer, mais
33:37 c'est y aller très tôt pour...
33:39 Et ça, je suis tout à fait d'accord avec Nathan,
33:41 pour des petits calculs, quand même, qui ont l'air
33:43 de très politiciens. - Allez, on sort
33:45 de la politique, puisque, Régis, vous avez
33:47 choisi de nous parler de Neil Armstrong,
33:49 le premier homme à avoir mis le pied sur
33:51 la Lune. En cette période où le monde
33:53 entier cherche à remettre le pied sur la Lune,
33:55 il est important de se souvenir de celui
33:57 qui est allé en premier. Racontez-nous.
33:59 - Oui, en effet, parce qu'on a fait
34:01 un édito, d'ailleurs, je crois que c'était
34:03 Jonathan, sur les Indiens.
34:05 Les Indiens, vous savez, c'était au début de la
34:07 semaine, ont réussi leur
34:09 alunissage. Les Russes ont raté le leur.
34:11 Les Chinois
34:13 en avaient fait un aussi. Chacun,
34:15 tout le monde se prépare. Il y a une nouvelle compétition
34:17 pour la Lune, avec, en perspective, aussi une
34:19 compétition pour Mars. Donc, il y a un nouveau
34:21 intérêt
34:23 pour le seul
34:25 satellite de la Terre. Ce qui est intéressant,
34:27 c'est que les Indiens ont prévu, donc là,
34:29 ils ont réussi leur alunissage.
34:31 Ils ont prévu, dans un
34:33 terme assez
34:35 court, d'essayer d'envoyer des astronautes.
34:37 Les Chinois aussi voudraient
34:39 faire cet exploit. D'où
34:41 j'ai voulu, je me suis dit,
34:43 je vais
34:45 voir un petit peu ce qui est arrivé
34:47 à l'astronaute qui a mis
34:49 les pieds en premier.
34:51 Pour deux raisons. D'abord, il y a le défi,
34:53 donc le défi international. Et l'autre
34:55 aspect, qui est presque philosophique,
34:57 ça te plaira à Nathan,
34:59 c'est qu'est-ce qu'on fait quand on est allé,
35:01 après être allé sur la Lune. - Le retour.
35:03 - Neil Armstrong, donc,
35:05 le 21 juillet 1969,
35:07 deux milliards de terriens découvrent
35:09 ces images grisâtres qu'on a
35:11 vu tous, où deux hommes vont
35:13 pour la première fois fouler le pied
35:15 de la Lune. Et en fait,
35:17 toute la question, elle est là. Une fois
35:19 qu'on arrive à ça, une fois qu'on est
35:21 Neil Armstrong et qu'on redescend sur Terre,
35:23 qu'est-ce qu'on fait après et qu'est-ce qui se passe ?
35:25 Et on va voir que c'est pas
35:27 quelque chose de
35:29 très agréable. En tout cas, sa vie
35:31 après la Lune n'a pas été
35:33 une des vies qu'on pouvait l'imaginer.
35:35 Alors, en revenant,
35:37 en atterrissant sur la Lune, en allunissant,
35:39 il a dit, vous vous souvenez
35:41 de cette phrase célèbre, "un petit pas pour
35:43 l'homme, un grand pas pour l'humanité".
35:45 Alors, ces paroles, on a souvent cherché l'interprétation,
35:47 en réalité, ça lui
35:49 est venu à l'esprit parce que le dernier
35:51 barreau de l'échelle et le sol lunaire
35:53 étaient un peu espacés
35:55 et il lui a fallu sauter. Donc,
35:57 il a dit, voilà, un petit pas pour l'homme, c'est un petit
35:59 pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité.
36:01 Évidemment, c'est resté dans la légende de
36:03 Neil Armstrong, mais il a dit aussi
36:05 immédiatement après son retour,
36:07 "je ne méritais pas une telle attention,
36:09 ce sont les circonstances qui m'ont placé
36:11 dans ce rôle, personne ne m'a choisi".
36:13 Alors, c'est pas tout à fait exact parce que
36:15 sa grande différence avec Buzz Aldrin,
36:17 l'autre astronaute à avoir
36:19 foulé le pied en deuxième,
36:21 c'est que Buzz Aldrin,
36:23 une fois qu'il est revenu sur Terre,
36:25 il a fait le tour des
36:27 télés, on l'a vu dans des shows,
36:29 on l'a vu partout,
36:31 en fait, il a vraiment profité de ce
36:33 statut d'homme ayant mis le
36:35 pied sur la Lune. Alors que,
36:37 Neil Armstrong, pas du tout, on va le voir, et on
36:39 pense d'ailleurs aujourd'hui que la NASA
36:41 l'avait choisi en premier, d'abord parce que c'était
36:43 le commandant, mais aussi parce que
36:45 il avait cette personnalité
36:47 précisément pour ce trait de caractère
36:49 qui fait que pendant toute sa vie,
36:51 on va le voir dans l'énoncé,
36:53 il va rechercher l'inverse de la célébrité,
36:55 c'est-à-dire un retour à l'anonymat.
36:57 Alors, donc, sur
36:59 les conséquences de son exploit,
37:01 il dit "des amis, des
37:03 collègues, tout à coup, nous regardaient,
37:05 nous traitaient de façon légèrement différente
37:07 que pendant les mois, les années qui
37:09 précédaient le voyage, quand nous travaillions ensemble,
37:11 je n'ai jamais compris pourquoi".
37:13 Il n'a jamais compris pourquoi,
37:15 en fait, je pense qu'il est
37:17 intimement sincère, pourquoi ce
37:19 petit pas le rendrait pour toujours différent,
37:21 et donc, à vouloir être
37:23 traité comme un être normal,
37:25 on va le voir, il a fini par s'exclure
37:27 de la normalité. - Alors, cela commence
37:29 dès le mois d'août 1971,
37:31 lorsqu'il quitte brutalement la NASA.
37:33 Auparavant, il a refusé d'en devenir
37:35 le porte-parole. - Oui, totalement.
37:37 Il fait un... Voilà, immédiatement, août
37:39 71, il va redevenir
37:41 enseignant. Il va aller dans une
37:43 université à Cincinnati, où il va
37:45 rester jusqu'en 1979.
37:47 Alors, bon, évidemment, quand on est l'homme
37:49 qui est allé sur la Lune, on est sollicité,
37:51 il va accepter timidement
37:53 de devenir le porte-parole
37:55 de l'usine de Chrysler,
37:57 General Motors aussi,
37:59 United Airlines aussi,
38:01 des compagnies d'aviation. Il va accepter
38:03 quelques, je dirais, concessions
38:05 à sa célébrité.
38:07 Il y a une chose sur laquelle il est vraiment
38:09 très actif,
38:11 mais discret aussi, c'est sur la conquête
38:13 spatiale. Vous savez que,
38:15 assez rapidement, les programmes
38:17 vont s'arrêter, il va y avoir la catastrophe
38:19 d'Apollo 13 en 1970
38:21 et la tragédie
38:23 de la navette Challenger en 1986.
38:25 Là, il sert à la
38:27 commission d'enquête. À chaque fois,
38:29 il va être présent. Mais, en fait,
38:31 à part raconter à des amis
38:33 ou parfois dans des auditoires d'entreprise
38:35 très cher payé,
38:37 son aventure sur la Lune, il répond
38:39 aux questions de l'auditoire,
38:41 en général, c'est "Qu'est-ce que vous avez pensé
38:43 en posant le pied sur la Lune
38:45 et en voyant la Terre ? Rêvez-vous
38:47 d'y retourner ?" et Armstrong répond
38:49 du bout des lèvres. En fait, il se réfugie
38:51 éternellement derrière le fait
38:53 qu'il n'était qu'un élément, derrière un immense
38:55 projet. Il y avait 10 000 personnes, quand même,
38:57 qui ont participé à ce projet
38:59 à Pôle Odisse.
39:01 Et, en fait, le reste du temps, il est
39:03 muet.
39:05 Pour vous donner un exemple de cet
39:07 effacement, en juillet
39:09 1999,
39:11 Armstrong, Aldrin et
39:13 Larry Collins, celui qui était
39:15 resté en orbite
39:17 en attendant les deux autres,
39:21 ils se sont réunis pour célébrer
39:23 les 30 ans du voyage.
39:25 Détroit, les deux autres
39:27 ont accepté les interviews et Armstrong,
39:29 à partir de ce moment-là, refuse les interviews.
39:31 Alors, on le surnomme à cette époque
39:33 le "Lindbergh de la Lune" parce que,
39:35 à cause du
39:37 caractère peu communicatif
39:39 qu'il partage avec
39:41 l'aviateur français,
39:43 Tim Lovell, aussi, donc Apollo 13,
39:45 lui demandera, lui dira
39:47 "Neil,
39:49 Charles Lindbergh a traversé l'Atlantique
39:51 grâce à des fonds privés, et c'est une
39:53 compagnie privée qui a construit son avion,
39:55 il avait tous les droits de rester silencieux.
39:57 Mais toi, tu es allé sur la Lune avec
39:59 l'argent public. Ce sont les contribuables
40:01 qui t'ont payé ce voyage, ils t'ont offert
40:03 l'opportunité et la gloire qui en découle,
40:05 tu dois leur dire quelque chose."
40:07 Et Neil Armstrong répond à son
40:09 collègue astronaute "Je serai opportuné
40:11 en permanence si je ne choisissais
40:13 pas la discrétion."
40:15 - Pendant presque toute sa vie, il a refusé les
40:17 interviews et de signer des autographes,
40:19 contrairement à vous, Régis.
40:21 - Oui, alors, écoutez, c'est
40:23 assez étonnant. Il y a une anecdote
40:25 en avril 1997,
40:27 il est sur le
40:29 pas de tir de Canaveral, donc de
40:31 Cap Canaveral, où va être lancée la navette
40:33 Columbia, donc il suit encore,
40:35 il y a un technicien qui s'approche de lui et qui lui tend
40:37 une photo pour qu'il la signe. Et il dit
40:39 à cette personne "Vous savez,
40:41 chacun à notre niveau, nous poursuivons
40:43 votre rêve, je ne signe
40:45 plus d'autographe." Répond
40:47 Armstrong sèchement
40:49 et le technicien s'éloigne,
40:51 il va être pris de remords, il va finir par
40:53 signer la photo.
40:55 Par exemple, il y a un autre registre,
40:57 il y a eu des centaines de demandes d'école
40:59 qui portent son nom, finalement
41:01 il a accepté pour une petite
41:03 dizaine. Il y a
41:05 une chose plus étonnante encore,
41:07 Nell Armstrong est né dans
41:09 un petit village de l'Ohio qui s'appelle
41:11 Wapakoneta, qui est
41:13 à une centaine de kilomètres de Cincinnati.
41:15 Il y a eu la création du musée Nell
41:17 Armstrong. Il y a eu
41:19 sa tenue d'astronaute, il y a des
41:21 objets personnels, ce n'est pas lui qui les a donnés
41:23 mais c'est sa mère. Depuis l'ouverture
41:25 du musée en 1972,
41:27 il n'y a fait que trois apparitions.
41:29 Il est aussi hyper
41:31 procédurier quant à l'usage de son nom
41:33 et de sa célèbre phrase.
41:35 Par exemple, en 1994,
41:37 il attaque en justice
41:39 une société qui a conçu une carte
41:41 de vœux qui reproduit sa voix
41:43 quand on l'ouvre.
41:45 - On va faire attention de ne pas trop la prononcer ce soir.
41:47 Et puis il y a l'histoire avec son coiffeur
41:49 qui est incroyable.
41:51 - En 2005,
41:53 il découvre par hasard
41:55 que son coiffeur, un certain Max
41:57 Seesmore, qu'il fréquente depuis
41:59 20 ans, revend ses cheveux
42:01 fraîchement coupés à des
42:03 collectionneurs. Évidemment,
42:05 les cheveux de l'homme qui est allé sur la lune.
42:07 Donc, Armstrong menace de porter plainte
42:09 s'il ne les récupère pas. Trop tard, quelqu'un
42:11 a acheté ses cheveux pour 3000 dollars.
42:13 Et donc, il va demander
42:15 simplement au coiffeur de restituer
42:17 l'argent et de le donner à une œuvre.
42:19 Et depuis, Armstrong a changé
42:21 de coiffeur. - Donc, on peut dire que mystère et théorie
42:23 de complot jalonnent son
42:25 existence à un point inimaginable.
42:27 - Oui, alors cette histoire d'effacement, il va
42:29 en jouer et il se
42:31 prend quand même un malin plaisir à laisser
42:33 planer le doute sur les histoires les plus fantaisistes
42:35 de son périple sur la lune.
42:37 Alors, on a tout lu, tout décrypté
42:39 et il y a une phrase qu'il a dit,
42:41 qui a fait beaucoup d'encre, avant de réintégrer
42:43 la cabine de Ligel.
42:45 Il a dit "Bonne chance,
42:47 Monsieur Gorski". Alors,
42:49 on y a imaginé à l'époque
42:51 qu'il narguait un rival russe
42:53 depuis la lune,
42:55 après l'éclatante victoire américaine. Il faut quand même rappeler que
42:57 les Russes avant
42:59 avaient une longueur d'avance, c'était eux qui avaient envoyé
43:01 Yuri Gagarin dans l'espace.
43:03 Donc, il y a les Américains. Et là,
43:05 il venait de laver la front
43:07 et les Etats-Unis avaient gagné
43:09 cette conquête spatiale.
43:11 On a vérifié, il n'y avait aucun
43:13 Gorski chez les cosmonautes soviétiques.
43:15 À chaque fois qu'on lui pose
43:17 la question, Armstrong arbore un sourire
43:19 malicieux et à la fin, il y a un comédien
43:21 américain qui s'appelle Buddy Hackett
43:23 qui pense avoir résolu l'énigme.
43:25 Il dit "Monsieur Gorski, c'était
43:27 le voisin d'Armstrong lorsqu'il était
43:29 enfant.
43:31 Et un jour, Armstrong a envoyé malencontreusement
43:33 son ballon de basket chez les voisins
43:35 et lorsqu'il veut le récupérer,
43:37 il entend
43:39 par la fenêtre ouverte, Madame Gorski
43:41 dire à son mari "Tu veux que je te fasse
43:43 une gâterie ? Tu peux toujours te brosser,
43:45 je t'en ferai une le jour où le gamin
43:47 d'en face ira sur la lune."
43:49 Depuis, Armstrong
43:51 a été obligé de rappeler
43:53 juste après que tout était faux.
43:55 En revanche, il n'a jamais donné
43:57 aucune explication sur
43:59 le mystérieux Monsieur Gorski.
44:01 On a raconté tout un tas d'histoires,
44:03 qu'en approchant l'orbite lunaire, il aurait
44:05 rencontré des extraterrestres.
44:07 Au risque de donner du crédit à cette thèse,
44:09 il admet qu'il a rencontré
44:11 d'étranges lumières dont il n'a
44:13 aucune explication. Il y a aussi
44:15 ceux qui prétendent évidemment
44:17 que le vol d'Apollo 11 n'a jamais eu lieu,
44:19 que tout a été filmé en studio.
44:21 Là, Armstrong s'insurge,
44:23 il demande à la NASA
44:25 de rétablir la vérité, fournissant
44:27 des preuves du vol scientifique. Pendant des années,
44:29 il a eu un type comme ça devant
44:31 chez lui, qui attendait,
44:33 dès qu'il sortait, il lui disait "Allez,
44:35 dis la vérité !"
44:37 Ça a été la vie de Neil Armstrong. On peut comprendre
44:39 quand même que ce soit... Et l'autre
44:41 rumeur complètement farfelue, c'est sa conversion
44:43 à l'islam. Alors qu'il visite
44:45 l'université de Purdue, dans
44:47 l'Indiana où il a étudié, il y a un
44:49 étudiant musulman qui se présente
44:51 à lui, et il dit "Mon père m'a dit que vous aviez entendu la voix du muezzin sur la lune, et que vous êtes convertis à l'islam,
45:00 que vous avez déménagé au Liban."
45:03 En fait, il l'avait déménagé, mais à Lebanon,
45:05 qui est une ville, tu veux dire Liban en anglais,
45:07 qui est une ville de l'Ohio.
45:09 Et à l'époque,
45:11 Armstrong vit dans cette ville,
45:13 il n'a pas voulu...
45:17 Comment ? Il a dit
45:19 non à cet étudiant, et l'étudiant
45:21 l'a regardé, et Armstrong dit
45:23 "Je pouvais voir qu'il ne me croyait pas,
45:25 quelqu'un l'avait prévenu que je lui
45:27 mentirais." Donc il y a vraiment des choses qui ont
45:29 été extrêmement...
45:31 Des fantasmes sur Neil Armstrong
45:35 qui ont duré toute sa vie, en fait.
45:37 - Merci beaucoup Régis Saumier.
45:39 Pour d'autres aventures, d'autres
45:41 informations à Solis sur Neil Armstrong,
45:43 il faudra retrouver Christine Kelly
45:45 dès demain. Merci beaucoup
45:47 à tous de m'avoir suivi
45:49 dans Face à l'Info été.
45:51 Merci à tous mes invités, tous mes éditorialistes
45:53 de m'avoir accompagné
45:55 pendant ce mois d'août. Merci beaucoup.
45:57 Et la formation continue sur
45:59 CNews. Dernière émission pour ma part
46:01 à 21h sur CNews dans
46:03 Soir Info été. Merci à tous.
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