La France est-elle mieux préparée que l’an dernier à affronter le risque de feu de forêts ? - Débat

  • l’année dernière
Avec Eric Brocardi, directeur de la communication de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers et Jean-Louis Pestour, directeur d'agence DFCI et responsable national incendies de forêts

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##LE_PETIT_DEJ_DE_L'ACTU-2023-07-25##
Transcript
00:00 - Sud Radio, il est 9h et on ouvre les débats ce matin.
00:04 Le département des Bouches-du-Rhône, placé aujourd'hui en vigilance rouge pour feux de forêt,
00:07 une première depuis l'instauration de la nouvelle météo des forêts.
00:11 Début juin, dispositif mis en place pour permettre d'alerter sur le risque de départ d'incendies,
00:16 Varévo Cluse en son E en vigilance orange.
00:18 Alors, quel moyen déployer pour lutter contre les incendies ?
00:21 La France est-elle mieux préparée que l'an dernier ?
00:25 On vous pose la question sur notre compte Twitter et vous êtes une grande majorité à penser que non.
00:29 La France n'est pas mieux préparée.
00:31 Continuez à voter, réagissez en direct avec nous.
00:33 On rappelle le numéro 0 826 300 300.
00:37 On réagit également avec nos invités, avec aujourd'hui Eric Brocardi,
00:42 directeur de la communication de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.
00:45 Bonjour. - Bonjour.
00:46 Et Jean-Louis Pestoure, directeur de l'agence DFCI, Défense de la Forêt contre les Incendies,
00:51 de Midi-Méditerranée, responsable national incendie des forêts de l'ONF,
00:55 l'Office National des Forêts.
00:57 Bonjour. - Bonjour.
00:58 Bonjour messieurs, un grand merci d'avoir accepté de débattre avec nous,
01:02 avec nos auditeurs également au 0 826 300 300 sur Sud Radio.
01:07 Effectivement, Laurie nous en parlait de cette météo des forêts.
01:11 Eric Brocardi, c'est l'un des dispositifs, des nouveaux dispositifs pour éviter de revivre une année
01:16 comme on l'a vécu l'an dernier.
01:19 À qui s'adresse-t-il précisément ?
01:21 Et c'est vraiment l'idée de concerner d'abord la population ?
01:26 Ça concerne effectivement l'intérêt de la population, c'est mieux connaître son environnement,
01:30 mieux connaître sa géographie surtout et de comprendre dans quelles zones je vais évoluer,
01:35 savoir si cette zone est vulnérable ou non, elle est propice à tout départ de feu.
01:39 Donc aujourd'hui, vous savez, c'est comme la météo des neiges,
01:42 on est sur un sujet aujourd'hui de risque.
01:44 Donc il s'agit aujourd'hui de faire extrêmement attention dès lors qu'il y a un risque marqué,
01:49 de pouvoir adapter son comportement face à cela.
01:51 Et évidemment, aujourd'hui, c'est l'activité humaine qui est la principale cause du démarrage des incendies.
01:57 Donc cette activité-là, qu'elle soit d'un acte de négligence ou d'un acte volontaire,
02:02 il est essentiel aujourd'hui de pouvoir la diminuer, de pouvoir la rendre adaptée
02:07 tout simplement face aux enjeux qui sont aujourd'hui le dérèglement climatique.
02:10 Il y a eu plus de 90% des incendies qui sont d'origine humaine.
02:15 Pour quelles raisons les bougies aureaux n'ont été placées en alerte rouge, Eric Brocardi ?
02:19 Sur quels critères prôtons cette décision dans cette météo des forêts ?
02:24 L'indice d'humidité est à un niveau extrêmement bas.
02:27 Il y a une vitesse de vent qui est propice au supérieur à 30 km/h de vent.
02:32 Donc on est vraiment sur une zone où la température est supérieure à 30 degrés.
02:36 Donc on est vraiment sur un sujet de disponibilité, on va dire,
02:40 du risque incendie sur le couvert végétal qui est extrêmement important.
02:44 Vous savez, le triangle du feu aujourd'hui, il est sur trois composantes,
02:47 le combustible, le combustible et une source d'émission.
02:49 Dès lors que le combustible s'avise de l'air, renforcé par un vent assez important,
02:55 et dès lors que la source d'émission, qui est en général,
02:59 comme vous l'avez évoqué, la conséquence d'un acte humain,
03:04 il est nécessaire aujourd'hui d'éviter que la phase de la combustible puisse prendre.
03:08 Et donc à partir de là, si on retire un de ces trois côtés du triangle du feu,
03:12 le risque n'est pas avéré.
03:14 Donc il est essentiel aujourd'hui de faire extrêmement attention,
03:18 d'être prudent, d'assurer les consignes de sécurité et de prévention
03:21 à la fois des préfectures, aussi du conseil des bâtons et des mairies.
03:25 Donc à partir de là, adapter son comportement, c'est extrêmement essentiel.
03:28 D'où l'intérêt aujourd'hui de mettre en oeuvre la météo des forêts
03:30 avec le ministère de la Transition écologique,
03:32 afin de justement mieux informer et mieux s'adapter.
03:35 - Jean-Louis Pesto, je rappelle, directeur de l'agence des fonces de la forêt
03:38 contre les incendies de midi à Méditerranée,
03:42 elle est capitale aujourd'hui, justement,
03:44 cette météo des forêts pour lutter contre le risque incendien ?
03:49 - Oui, évidemment, ça vient d'être dit.
03:51 Donc c'est vrai que c'est une météo au grand public
03:53 qui permet à l'ensemble du public et de nos concitoyens
03:56 de bien être alertés de la valeur du risque
03:58 qui est renforée en lien avec les incendies.
04:01 Donc voilà, c'est une météo au grand public
04:03 qui est complétée par une météo expertisée à l'échelle départementale
04:08 par Météo France, les 10,
04:11 et le niveau de coordination de la sécurité civile au niveau zonal,
04:15 qui permet d'avoir des prévisions très fines par massif
04:19 et d'alerter nos concitoyens sur le risque qu'on peut rencontrer en forêt.
04:24 - C'est quoi les particularités intrinsèques, justement,
04:26 de ces forêts, de ces massifs que l'on a,
04:29 dont on dispose du côté des Bouguronnes,
04:31 par rapport à d'autres départements ?
04:33 Jean-Louis Pesto.
04:34 - Ce sont des forêts qui sont évidemment
04:37 adaptées à la zone méditerranéenne, à la sèche-fraise.
04:40 Donc on a une végétation qui est parfois clairsemée,
04:44 avec du sous-étage aussi, qui peut s'enflammer
04:47 et transmettre l'incendie aux arbres.
04:52 Donc du coup, on a à la fois une végétation qui est très ouverte
04:55 et qui est très dense, avec une masse combustible très importante,
05:00 et ces derniers temps, avec la sèche-fraise qui se tumule,
05:03 donc une végétation qui est très sèche
05:05 et qui peut potentiellement s'enflammer
05:07 à la moindre source d'énergie qui serait apportée localement.
05:11 - Avant de revenir à Eric Brocardé, Jean-Louis Pestour,
05:14 justement, pour protéger ces forêts,
05:17 c'est un travail que l'on a effectué tout au long de la nuit,
05:20 pas seulement juste avant l'été ou pendant l'été.
05:23 Qu'est-ce qui a été mis en place en termes de dispositifs,
05:26 justement, sur ces massifs, sur ces forêts ?
05:28 - Oui, il y a un travail, comme vous le dites,
05:30 qui se fait tout au long de l'année,
05:31 sur l'aménagement du massif pour les rendre plus adaptés
05:35 aux risques d'incendie et permettre une intervention plus facilitée.
05:40 Donc, on essaie de compartimenter les espaces naturels
05:44 en travaillant sur des bords de broussaillets de sécurité
05:48 d'une certaine largeur, entre 50 et 50 mètres,
05:51 le long des voiries, qui permettent de segmenter l'espace.
05:56 On installe aussi des points d'eau
05:58 pour que les pompiers puissent intervenir aussi
06:01 et réalimenter les camions-cités en cas d'intervention.
06:05 Donc, il y a tout un travail d'aménagement de l'espace
06:07 et d'aménagement des interfaces entre la forêt et les zones habitées,
06:12 qui se fait tout au long de l'année
06:14 pour que les gens soient le plus en sécurité possible,
06:16 avec aussi des actes en matière d'obligation légale de débroussaillement,
06:20 qui fait que chacun doit aussi être porteur de cette politique de défense
06:24 des forêts, comme on dit, au niveau de sa zone d'habitation.
06:27 - Eric Brocardi, justement, sur cette importance
06:30 de débroussailler autour de son habitation,
06:33 c'est quoi les consignes très concrètement,
06:35 qu'est-ce qu'on doit respecter comme réglementation à ce niveau-là ?
06:39 - Une bande de 50 mètres autour de chez soi,
06:40 donc c'est extrêmement important aujourd'hui d'avoir,
06:43 vous savez, l'ensemble de sa maison qui soit extrêmement protégée.
06:47 On sait qu'aujourd'hui, la maison est le seul moyen
06:50 pour l'ensemble des familles de pouvoir être protégées.
06:53 Des consignes de sécurité, si le feu s'approche,
06:55 on sait qu'on doit fermer les fenêtres, fermer les volets,
06:58 positionner des torchons humides autour des interstices
07:00 pour éviter que les fumées ne rentrent à l'intérieur.
07:03 Donc il y a effectivement un dispositif propre à chacun
07:07 de pouvoir se protéger afin que, justement,
07:11 l'été puisse à la fois se passer en toute sécurité et sans encombre,
07:14 si effectivement il y a un risque incendie prégnant.
07:17 Vous savez, parfois, quand on constate,
07:20 effectivement, après un retour d'expérience des incendies,
07:22 de voir ces petits îlots verts dans des massifs complètement calcinés,
07:27 ça veut dire que l'obligation légale du débouchement
07:30 a pleinement joué son rôle.
07:32 Le fait de pouvoir entretenir sa maison a pleinement joué son rôle aussi.
07:35 Vous le voyez à la maison, regardez,
07:37 souvent quand il y a des reportages télévisuels,
07:40 vous avez parfois, après constat des incendies,
07:43 des maisons qui n'ont pas forcément été touchées
07:45 parce que justement elles ont été suffisamment protégées.
07:47 On est dans un massif, on va dire, méditerranéen,
07:50 on sait que ce sont beaucoup de résineux,
07:52 il y a des aiguilles de pin,
07:53 il faut aussi nettoyer ces tuiles et ces toitures
07:55 parce qu'aujourd'hui on sait que le feu peut s'étendre par projection
08:00 et donc à partir de là, retournement sur des toitures pour enflammer les toitures.
08:03 Donc il y a tout un niveau de préparation.
08:04 Avoir une maison c'est joli, mais entretenir c'est mieux.
08:07 Donc il faut effectivement prendre en compte que lorsque l'on est,
08:11 comme le disait mon collègue à l'instant,
08:13 sur un sujet d'interface entre le milieu périurbain
08:15 et le milieu complètement, on va dire, végétal,
08:18 il est essentiel aujourd'hui de prendre en considération
08:20 que la nature, quoi qu'il arrive, sera toujours plus forte,
08:23 malheureusement, et fera et reprendra ses droits.
08:26 - On a une responsabilité très clairement.
08:29 - Mais on a une responsabilité, vous savez,
08:30 à chaque fois s'il faut sortir des textes,
08:32 s'il faut sortir des amendes,
08:33 s'il faut sortir le carnet à souche
08:35 pour justement dire "attention ce que vous avez fait ce n'est pas bien",
08:38 ce n'est pas logique aujourd'hui de parler d'éducation du concitoyen face au risque.
08:41 Il faut amener tout le monde à essayer de mieux se prononcer face à son attitude,
08:46 face à un entretien de sa maison,
08:50 face justement au risque, là on parle de risque de faute de forêt,
08:52 mais vous savez les inondations aussi font partie des enjeux,
08:56 le fait aujourd'hui d'avoir aussi des risques technologiques
08:58 sur l'ensemble du territoire national,
09:00 où il faut prendre en compte justement le fait d'écouter la radio parfois,
09:04 lorsqu'il y a un risque particulier d'être extrêmement attentif,
09:07 de respecter les vigilances jaunes, rouges, orange et rouge,
09:11 tout cela aujourd'hui a un gain d'efficacité énorme
09:14 sur justement la préservation et la résilience à la fois du territoire national.
09:18 - Eric Brocardi, est-ce qu'on a une idée de combien de temps va durer
09:22 cette alerte rouge sur les bouches du Rhône ?
09:24 Et du côté des pompiers, comment on s'organise ?
09:26 On a des moyens humains et matériels qui convergent vers le département ?
09:30 - Exactement, donc que ce soit au niveau du risque,
09:35 il y a une anticipation qui est effectuée,
09:37 c'est-à-dire que comme le disait tout à l'heure mon collègue,
09:39 il y a une modélisation du risque qui se fait de manière locale
09:42 et de manière beaucoup plus pointue
09:44 pour les services départementaux d'incendie et de secours,
09:46 pour les forces qui protègent les forêts.
09:50 Donc il est évident aujourd'hui que par rapport à cela,
09:52 on adapte le risque et on renforce.
09:54 Les sapeurs-pompiers des bouches du Rhône par exemple,
09:56 ce sont 500 personnes en caserne plus 400 qui vont être déployées
10:00 et qui sont déployées actuellement sur le terrain.
10:02 - On double quoi ?
10:02 - Exactement, on double pour permettre justement de toujours
10:06 appliquer la stock massive sur feu naissant,
10:09 cette stratégie qui fonctionne, qui permet de garder,
10:12 on va dire entre 70 et 80% des feux dans une enveloppe de 5 à 10 hectares
10:16 avant qu'ils ne deviennent des feux importants,
10:18 avant qu'ils ne se développent en ce qu'on pourrait appeler des méga-feux.
10:21 Mais par chance aujourd'hui en France,
10:23 nous ne connaissons très peu ce type de qualificatif,
10:28 nous les employons très peu parce qu'aujourd'hui nous avons une force
10:30 qui est assez redoutable mais qui n'est pas inépuisable
10:34 parce qu'aujourd'hui on compte sur la disponibilité
10:35 des pompiers professionnels comme volontaires en période de vacances.
10:38 On compte effectivement sur le fait de pouvoir, on va dire,
10:42 calmer et baisser la pression sur les demandes de secours
10:45 en ce qui concerne le secours de vengeance aux personnes
10:47 parce qu'aujourd'hui le secours malheureusement est devenu
10:50 presque un bien consommable qu'il faut parfois prendre en compte
10:53 parce qu'aujourd'hui on va tirer sur le fait que l'ensemble
10:56 des sapeurs-pompiers sont à la fois dans les ambulances
10:59 et à la fois sur les camions citadels de cette forêt.
11:00 Il va être de plus en plus difficile d'armer les casernes
11:04 mais néanmoins nous comptons aujourd'hui sur l'objectif
11:07 fixé par la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France
11:10 d'atteindre d'ici 3-4 ans 2 250 000 sapeurs-pompiers volontaires
11:15 contre 197 000 pour toujours suivre cette courbe écrasante
11:19 d'augmentation des nombres d'interventions.
11:20 - Bien sûr. On va y revenir peut-être aussi tout à l'heure là-dessus
11:24 avec nos éditeurs au 0826 à 300 300.
11:26 D'abord un mot avec vous Jean-Louis Pestoure.
11:29 Je vais poser la question un peu à Eric Procardi.
11:31 J'aimerais avoir votre avis là-dessus sur cette alerte rouge
11:34 concernant les bouches du Rhône, sur les feux de forêt,
11:37 sur la météo des forêts.
11:39 Est-ce qu'il faut se préparer à ce que cette alerte rouge dure dans le temps ?
11:44 C'est le cas aujourd'hui. Est-ce qu'il faut s'y préparer ?
11:47 - Oui potentiellement, oui, sur quelques journées.
11:49 Donc les prévisions météo prévoient du vent sur quelques jours
11:55 et puis normalement on devrait revenir à des températures un peu plus clémentes
12:00 mais la végétation reste sèche donc potentiellement l'alerte peut perdurer
12:05 au-delà de toute la zone méditerranéenne y compris en Corse.
12:09 Le porto méditerranéen, on est sur de la végétation très sèche.
12:13 La pluie n'est pas annoncée dans les jours à venir
12:16 et du coup il faut rester vigilant sur l'ensemble du porto méditerranéen
12:20 encore que durant une bonne partie de l'été forcément.
12:24 - Jean-Louis Pesto, je rappelle vous êtes directeur de l'Agence défense de la forêt
12:28 contre les incendies de midi à Pyrénées
12:31 et puis Eric Brocardi, directeur de la communication de la Fédération nationale
12:35 des sapeurs-pompiers, vous restez bien sûr avec nous.
12:37 On revient dans un instant sur Sud Radio.
12:39 Avec vous, vous nous appelez 0826 300 300 Manu qui vous attend au standard.
12:44 Vous avez la parole bien sûr dans un instant, on revient avec vous.
12:47 Feux de forêt, les bouches du Rhône placées en alerte rouge aujourd'hui par la météo des forêts.
12:51 La France est-elle mieux préparée que l'an dernier à affronter le risque incendie ?
12:55 On s'intéresse davantage justement à cette question et cette problématique dans un instant.
12:58 Sur Sud Radio, à tout de suite.
13:00 Dans un instant, le Grand Matin Sud Radio est de retour.
13:04 Le Grand Matin été Sud Radio 7h10h.
13:07 Benjamin Gleize, Laurie Leclerc.
13:10 9h18 sur Sud Radio, soyez-les bienvenus si vous nous rejoignez.
13:14 On poursuit les grands débats du matin.
13:17 Tout de suite, feux de forêt, les bouches du Rhône, je vous le rappelle, placées en alerte rouge.
13:21 Aujourd'hui, la France est-elle mieux préparée que l'an dernier à affronter le risque incendie ?
13:26 On en parle avec nos deux invités qui sont toujours avec nous.
13:29 Eric Brocardi, directeur de la communication de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers
13:33 et Jean-Louis Pestour, directeur de l'agence défense de la forêt contre les incendies du Midi Méditerranée.
13:42 On vous retrouve dans un instant.
13:44 Tout d'abord, une réaction au standard puisque vos propos font réagir effectivement, Laurie.
13:49 Oui, nous sommes avec Sébastien qui nous appelle depuis Koudou, dans les bouches du Rhône.
13:53 Bonjour Sébastien.
13:53 Bonjour à vous.
13:54 Vous, vous avez fait face à un incendie il y a trois ans qui était jusqu'à 200 mètres de chez vous.
14:01 Là, vous avez reçu un SMS automatique pour vous alerter de ce risque incendie.
14:06 Vous êtes donc dans une zone très exposée. Est-ce que ces feux vous inquiètent ?
14:11 Alors oui, ces feux nous inquiètent.
14:13 Mais en fait, cette année, je trouve qu'il y a eu quand même entre le système des SMS qui nous prévient directement
14:17 qu'on va avoir potentiellement un risque à proximité de notre habitation,
14:22 plus on a eu beaucoup d'informations qui ont été lancées par la mairie directement.
14:27 Car cette année, je crois qu'ils ont eu un peu plus d'invectifs de la part des préfectures
14:30 pour rappeler aux gens de bien débroussailler.
14:32 Néanmoins, malgré le débroussaillage, on est dans une zone qui a déjà brûlé trois fois, si je ne me trompe pas.
14:38 Et les problématiques étaient souvent dues soit à du mégot, soit à de l'incendie volontaire.
14:45 Donc malgré le débroussaillage, on a quasiment plus d'arbres, on est uniquement sur des zones de garrigues.
14:49 Ça reste quand même très difficile à m'exprimer.
14:52 Sébastien, merci pour votre témoignage.
14:55 Ce matin, sur Sud Radio, on va faire réagir peut-être d'abord Éric Brocardi
14:58 sur ce système de SMS automatique.
15:01 C'est une nouveauté par rapport aux années précédentes ?
15:03 Ce sont des nouveautés effectivement plus précises en ce qui concerne le risque d'incendie aujourd'hui.
15:08 Donc on voit bien ce que vient d'évoquer l'auditeur,
15:12 c'est qu'il y a la mairie qui joue pleinement son rôle.
15:15 Aujourd'hui, les collectivités territoriales, quel que soit l'échelon,
15:19 ont pleinement aujourd'hui le sens de la protection à mettre en œuvre pour l'ensemble des concitoyens.
15:24 Parce qu'il est dommageable aujourd'hui de ne pas avoir et de ne pas utiliser
15:28 l'ensemble des paramètres technologiques pour justement mieux informer la population.
15:33 Donc on s'aperçoit aujourd'hui que tout le monde s'aligne et c'est une très bonne chose.
15:36 Il y a une bonne volonté de la part des mairies.
15:38 Ce n'est pas simple pour les mairies parce que je vous rappelle quand même
15:41 que l'ensemble des incendies aujourd'hui démarrent dans des petites communes
15:44 qui ne sont pas forcément structurées, qui ne sont pas forcément, on va dire, stassées.
15:49 C'est comme ça aussi qu'on découvre qu'il y a des villes et des villages
15:52 dans quatre coins des départements qui permettent aujourd'hui, on va dire,
15:56 de s'adapter pour mieux répondre à une logique avec une meilleure prévention,
16:02 une meilleure stratégie de prévention avec l'ensemble des citoyens.
16:05 Donc je pense qu'aujourd'hui c'est un bon remède, c'est une bonne solution.
16:10 Les mairies s'en donnent vraiment à cœur pour justement mieux prévenir cette population
16:16 qui a nécessité aujourd'hui d'être mieux informée.
16:19 Donc il parlait de Jade-Mégo aussi.
16:21 Je vous rappelle que la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France,
16:24 à ce titre ruraliste et les ministres de la tradition écologique,
16:26 pendant le Tour de France et encore sur le Tour de France féminin,
16:28 durant tout le mois d'août, sillonne l'ensemble du territoire national
16:31 avec un autocarmane qui permet aujourd'hui de pouvoir distribuer
16:35 près de 1,5 million de cendriers de poche.
16:37 C'est un symbole, on ne veut pas stigmatiser aujourd'hui
16:40 autour, on va dire, simplement des fumeurs, mais cet acte, on va dire,
16:44 symbolise tellement d'autres choses en termes de négligence ou autres
16:47 qu'il est évident aujourd'hui que ça doit passer par une meilleure information,
16:51 une meilleure contacte, parce qu'aujourd'hui on sait que le service public
16:54 joue pleinement son rôle lorsqu'il s'agit d'un réel contact humain.
16:57 Oui, parce que ce simple geste de jeter un mégot par terre
17:00 peut avoir des conséquences effectivement dramatiques, on le sait.
17:03 Éric Brocardi, c'est important de le rappeler bien entendu.
17:06 Jean-Louis Pestour, directeur de l'Agence Défense de la Forêt
17:09 contre les incendies Midi-Méditerranée.
17:13 Sur cette évolution, on a vécu quand même une année record du côté des incendies.
17:17 L'an dernier, 60 à 70 000 hectares de brûlés en France.
17:20 Qu'est-ce qui a changé au niveau des forêts dans le dispositif mis en place ?
17:25 Est-ce qu'on a changé de manière de faire, en tout cas à ce niveau-là ?
17:29 On a effectivement tenu compte des enseignements de l'année dernière
17:33 et les moyens collectivement ont été renforcés,
17:37 donc avec les moyens pour les pompiers, mais aussi les moyens pour l'ONF
17:41 pour être plus présents sur le terrain en matière de patrouille de surveillance
17:45 et aussi de patrouille de première intervention, donc pour détecter les feux
17:49 et faire de la première intervention avant que les pompiers soient en capacité d'intervenir.
17:53 Donc voilà le maillage territorial.
17:56 Vous êtes combien à l'ONF pour ce maillage territorial ?
18:00 On a rajouté, en zone méditerranéenne,
18:03 on avait une centaine de patrouilles journalièrement qui intervenaient.
18:08 Nous en avons rajouté 35 à l'échelle nationale, donc hors zone méditerranéenne,
18:12 et nous allons encore rajouter 35 l'année prochaine,
18:15 et puis avec un objectif de encore 35 en 2025.
18:19 Donc du coup, on est sur une montée en puissance de nos moyens sur le terrain
18:23 pour la première intervention, la surveillance et la prévention,
18:27 et le contact et les explications à donner au public sur le terrain.
18:31 Bien sûr, c'est un sujet en tout cas qui vous fait énormément réagir
18:35 au 0826-300-300 avec un nouvel auditeur qui souhaite réagir, Lauria.
18:40 Oui, Cédric, vous nous appelez de Béziers, bonjour.
18:43 Bonjour tout le monde.
18:44 Alors vous, plus qu'une réaction, c'est une question que vous voulez poser.
18:48 Oui, j'ai une question parce qu'en fait, je suis allé livrer du côté de la Tête de Buche,
18:51 j'ai discuté avec un de mes clients et il me disait
18:54 les incendies auraient peut-être pas été si violents
18:57 si on n'avait pas été arrêtés.
19:00 On précise, Cédric, la Tête de Buche, forcément on se souvient de ces...
19:05 c'est là où il y avait eu ces incendies monstres l'été dernier.
19:07 Un message précis pour nos auditeurs qui ne sont pas forcément du coin
19:10 ou pour leur rappeler ce qui s'était passé là-bas l'été dernier.
19:13 Oui, et donc en fait, cette personne me disait qu'ils ont eu des problèmes
19:19 pour faire des coups de feu, alors il y en a eu,
19:21 mais il n'y en a pas eu autant que c'était prévu.
19:23 Et c'est les écologistes qui les ont embêtés en leur disant
19:26 "oui, mais si vous faites ça, vous allez détruire la faune,
19:28 vous allez détruire ci, vous allez détruire ça".
19:30 Et en fait, il en revient encore un peu à la faute à l'écologie
19:37 qui veut des fois qu'on n'abîme pas la faune et la flore,
19:42 mais à un moment donné, si on veut préserver notre patrimoine de forêt,
19:48 il faut quand même trouver maintenant des parades,
19:51 et ces parades-là sont bien sûr des coups de feu.
19:53 Donc je pense qu'en fait, il faut peut-être faire entendre raison
19:57 aux écologistes qui sont des fois...
19:58 Alors quand j'ai exprimé, ce n'était pas dans le sens politique,
20:01 mais c'est que voilà, ils veulent faire des protections totales,
20:06 alors que bon, on a quand même des...
20:08 - En tout cas, vous n'êtes pas d'accord avec ça,
20:09 et pour vous, ça représente un risque, Cédric, effectivement.
20:12 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
20:15 Je vous laisse écouter la réponse.
20:16 Alors peut-être pour commencer, Jean-Louis Pestour,
20:18 responsable national incendie de forêt de l'ONF,
20:21 l'Office national des forêts.
20:23 La question des coups de feu, on en est où aujourd'hui ?
20:26 Est-ce que vous avez du mal justement à les développer ?
20:28 - Après oui, c'est un sujet sur lequel on travaille évidemment,
20:31 et puis on fait tout pour que le concilié aménagement de l'espace
20:35 est mis en place d'équipements sur le terrain.
20:37 Donc nous, on plaide pour la réalisation de certains équipements,
20:40 mais tout en respectant évidemment un certain nombre de prises en compte
20:45 des aspects écologiques, et voilà, on essaie de concilier protection
20:49 et des biens et des personnes avec les équipements qu'on a mis sur le terrain.
20:55 - Qui sont parfois trop contraignantes ou pas ?
20:57 C'est l'impression que vous avez aujourd'hui ?
20:59 - Non, après...
21:01 - Tu sais la question aussi de Cédric.
21:03 - Notre objectif collectif, c'est d'essayer de concilier les deux.
21:06 Après c'est vrai qu'il y a, dans certaines, en particulier dans la zone de la Caisse de Buche,
21:10 qui sont des forêts privées, il y avait une volonté effectivement
21:13 de ne pas intervenir du tout, et donc là effectivement,
21:16 ce n'est pas des choses que l'on préconise,
21:18 parce qu'on a bien vu qu'il n'y a pas d'intervente et d'équipement sur le terrain,
21:22 le territoire est fragilisé, donc on doit être en capacité collectivement
21:27 de mettre en place des équipements, mais qui respectent aussi les enjeux environnementaux.
21:31 - Oui, Eric Brocardi, de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers,
21:35 je crois que vous vouliez réagir à ce sujet aussi également.
21:37 - Je suis issu des Alpes-Maritimes, donc vous savez, les coupes-feux,
21:42 l'aménagement des pistes DFCI, de défense des forêts contre les incendies,
21:45 c'est du travail qui est fait par nos collègues justement de la DFCI
21:49 et de l'Office National des Forêts, qui en continue tout au long de l'année.
21:52 Quand les feux des années 90-2000 ont mis une claque, on va dire très claire,
21:58 à l'ensemble des moyens de secours, il a fallu réagir, réagir très vite.
22:02 D'où l'aménagement conséquent du territoire sur le sud de la France,
22:05 d'où le fait qu'aujourd'hui la nature s'y ait développée pleinement.
22:10 J'étais dernièrement dans le Jura, où j'ai discuté justement avec le préfet du Jura
22:14 sur le sujet de l'aménagement des territoires.
22:16 Je pense qu'aujourd'hui, il faut mieux défigurer pour mieux protéger un petit peu,
22:19 en prenant en compte ce que vient de dire mon collègue,
22:22 l'espace de la faune et de la flore, de manière à ce que tout le monde puisse trouver
22:26 une interface aisante et favorable.
22:30 Aujourd'hui, dire tout simplement qu'il ne faut pas toucher la forêt,
22:33 ce serait une hérésie complète, parce que la forêt permettrait justement
22:38 d'être mieux protégée que la faune et la flore.
22:42 Il y a la question de ces terrains privés aussi, c'est vrai que dans ces cas-là, c'est compliqué.
22:47 C'est toujours compliqué, évidemment, parce qu'aujourd'hui,
22:50 il y a des constats qui sont faits, qui sont toujours en cours.
22:52 Il y a une remise, on va dire, en adéquation entre le développement privatif des forêts
22:57 et le fait que le risque soit de plus en plus occurrent.
23:02 Donc, il est évident aujourd'hui que face à cela, la remise à plat
23:06 et le retour d'expérience des fêtes 2022 a tous son sens, c'est pleinement son sens.
23:09 Donc, que ce soit les domaines privés, comme ce soit les domaines publics,
23:13 il faut faire beaucoup de vigilance cette année, de manière à ce que dans les années futures,
23:17 on puisse éviter les risques que l'on a connus l'année dernière
23:20 et éviter que l'on se retrouve avec des situations comme les eut nos collègues européens.
23:23 Un mot pour conclure, Eric Brocardi, on sait que le président de la République
23:27 s'est engagé sur des moyens supplémentaires en direction des pompiers,
23:33 des évolutions aussi en termes de statut, de salaire.
23:37 On en est où aujourd'hui ?
23:38 Écoutez, les annonces qui ont été faites, je veux dire, de manière presque métronomée,
23:43 si je peux expliquer ce que c'est à dire qu'en gros, à la sortie de l'incendie 2022,
23:49 on a eu déjà un premier rassemblement à l'Elysée où il y avait déjà eu des annonces
23:53 qui ont été confirmées par Christophe Béchut, puis ensuite par M. Gérald Darmanin,
23:57 ministre de l'Intérieur, et puis renforcées justement
24:00 à la dernière visite du président de la République sur Nîmes-Garon,
24:03 avec le renfort des moyens aériens, le fait de pouvoir, on va dire,
24:07 faciliter l'ensemble des moyens terrestres à pouvoir être engagés
24:12 sur l'ensemble du territoire national, parce qu'aujourd'hui ça a un coût.
24:14 Le coût aujourd'hui, ce sont des sapeurs-pompiers volontaires comme professionnels,
24:17 ce sont aussi des moyens matériels où il faut justement les alimenter en énergie.
24:22 Donc il est évident aujourd'hui qu'il nous fallait beaucoup plus de facilité
24:25 que la proposition de loi incendie qui a été justement votée et enterrinée
24:31 par à la fois le Sénat et l'Assemblée nationale,
24:34 dont aujourd'hui c'est transformé évidemment en loi afin que l'ensemble des budgets des 10
24:39 puissent être oxygénés afin de favoriser à la fois l'investissement
24:42 et la reconnaissance des sapeurs-pompiers volontaires professionnels
24:45 qui aujourd'hui sont sur un engagement total sur la cheville ouvrière,
24:49 on va dire, de la protection civile de tout un chacun,
24:52 sachant qu'on ne peut pas mettre effectivement un sapeur-pompier
24:54 devant chaque maison avec un sapeur-camion.
24:56 Il est aujourd'hui essentiel qu'on agisse par rapport à notre propre sécurité
25:00 en ayant le bon comportement.
25:02 Donc vous en attendez aussi un peu plus là-dessus, Eric Brocardi,
25:05 je rappelle, directeur de la Communication de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.
25:08 Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
25:10 un grand merci également à vous, Jean-Louis Pestour,
25:13 directeur de l'Agence Défense de la Forêt contre les Incendies,
25:16 Midi Méditerranéen, et puis responsable également national incendie de forêt de l'ONF,
25:22 c'est l'Office National des Forêts.
25:24 Merci à vous deux d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
25:26 on clôture, Laurie, les débats avec cette question du jour,
25:31 on clôture les votes, la question que l'on vous posait ce matin, on la rappelle.
25:35 "La France est-elle mieux préparée que l'an dernier à affronter le risque de feu de forêt ?"
25:38 Oui, vous êtes 8% à répondre, non 76% sans avis, 16% avec ce commentaire.
25:44 "Les responsables encourent toujours la même peine, rien, pardon, un rappel à la loi."
25:48 Donc non, la France n'est pas mieux préparée.
25:50 Voilà, en tout cas, vous continuez bien sûr de réagir si vous le souhaitez,
25:54 bien entendu vous débattez entre vous aussi,
25:56 la question est toujours en ligne sur notre compte Twitter Sud Radio.
25:58 On revient dans un instant, 9h31 avec votre invitée du jour, Laurie, un petit indice.
26:02 La chanteur Hervé !
26:03 Oh, c'est plus qu'un indice !
26:04 On va chanter !
26:06 - Enchanté, à tout de suite sur Sud Radio.

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