Punchline (Émission du 31/08/2023)

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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans Punchline, ce soir sur CNews.
00:00:03 Le meurtre abominable d'une policière hors service aujourd'hui en pleine rue en Savoie
00:00:07 pose à nouveau la question des féminicides.
00:00:10 C'est l'ex-compagnon de cette femme qui est toujours recherchée par les policiers.
00:00:13 Les collègues de cette dernière sont sous le choc. On fait le point dans un inst.
00:00:17 L'insécurité fait partie des deux plus grandes préoccupations des Français avec le pouvoir d'achat.
00:00:22 On en remet en ligne dans un instant Robert Ménard, le maire de Béziers,
00:00:26 qui vit au rythme des règlements de comptes entre dealers dans un des quartiers de la ville.
00:00:30 Quelle solution pour endiguer ce fléau ? On va entendre ce que Robert Ménard demande.
00:00:35 Enfin, l'Abaïa ne passera pas à la porte des salles de classe mercredi.
00:00:38 Le ministre de l'Éducation nationale l'a redit aujourd'hui.
00:00:41 Il faut de la fermeté et de l'autorité.
00:00:44 Voilà pour les grandes lignes de nos débats ce soir.
00:00:46 Il est 17h. Tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:00:52 Faut-il sanctionner plus durement les consommateurs pour lutter contre le trafic de drogue ?
00:00:56 La réponse est oui pour 75% des Français.
00:00:59 C'est le résultat de notre dernier sondage CSA pour CNews,
00:01:02 un taux qui monte même à 85% pour la catégorie des 18-24 ans.
00:01:07 Une piscine gonflable dans une cellule de prison,
00:01:09 c'est la découverte pour le moins inattendue de surveillants du centre pénitentiaire de Valence dans la Drôme.
00:01:15 Le détenu qui en profitait l'avait même filmé avant de diffuser les images sur les réseaux sociaux.
00:01:20 Et puis le Royaume-Uni veut durcir le ton face à l'immigration illégale.
00:01:23 Le gouvernement britannique envisage de placer tous les migrants sans papier sous surveillance électronique.
00:01:28 L'objectif est de pouvoir les contrôler en attendant leur expulsion.
00:01:31 Merci beaucoup Simon pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:01:35 On est en ligne dans un instant avec Romère Bénard.
00:01:37 Je vous l'ai dit, mais d'abord j'aimerais qu'on fasse le point sur ce qui s'est passé en Savoie aujourd'hui.
00:01:40 Cette policière hors service qui a été battue à mort, visiblement par son ex-compagnon.
00:01:45 Enfin, l'enquête se poursuit.
00:01:46 Namée Chouz, vous êtes avec nous du service Police-Justice de CNews.
00:01:49 Bonsoir à vous.
00:01:50 Bonsoir Laurence.
00:01:50 Qu'est-ce que vous savez exactement ce soir de ce qui s'est passé ?
00:01:52 On sait que les fêtes se sont passées ce matin entre 9h20, 9h30, en pleine rue,
00:01:57 à la Croix de la Rochette, une petite commune en Savoie.
00:02:00 Cette femme, d'une quarantaine d'années, venait de déposer un de ses enfants à la crèche
00:02:05 quand elle a été violemment attaquée par un homme armé d'un objet contondant
00:02:10 qui pourrait être une batte de baseball.
00:02:12 Cette femme n'a pas pu être réanimée par les secours.
00:02:14 Elle a donc été battue à mort.
00:02:15 Il s'agit d'une fonctionnaire de police qui travaille au commissariat de Chambéry.
00:02:19 Elle n'était pas en service ce matin, c'est important de le préciser.
00:02:22 Elle ne portait pas d'uniforme et les témoins sur place ont rapidement désigné un homme,
00:02:26 son ancien conjoint, comme étant le principal suspect de cette très violente attaque.
00:02:32 Il est actuellement recherché, présenté comme dangereux par les services de police
00:02:37 et de gendarmerie qui sont à sa recherche.
00:02:39 Noémie, est-ce que l'on en sait plus sur cet homme qui est recherché ?
00:02:42 Absolument. Il a une soixantaine d'années
00:02:44 et c'est donc l'ancien conjoint de la victime.
00:02:48 Ils avaient eu deux enfants ensemble, des jeunes qui sont aujourd'hui adolescents.
00:02:52 Et puis cette fonctionnaire de police avait refait sa vie avec un autre homme
00:02:56 avec lequel elle avait eu deux autres enfants.
00:02:58 Alors le procureur de la République de Chambéry devra préciser tout cela,
00:03:01 mais selon nos informations, le suspect était déjà connu de la police pour des faits de violence.
00:03:06 On trouve plusieurs mentions "otage", le fichier qui recense les personnes
00:03:10 mises en cause dans des affaires pénales et aussi les victimes.
00:03:13 Les faits remontent notamment à l'année 2017.
00:03:16 À l'époque déjà, il était question de violence sur conjoint, harcèlement, diffamation
00:03:19 ainsi que de non-respect d'une ordonnance de protection.
00:03:23 La piste envisagée, on comprend, c'est donc celle d'un féminicide en pleine rue,
00:03:27 un fléau contre lequel le gouvernement a à peine à trouver des solutions.
00:03:31 Il pourrait s'agir du 77e féminicide depuis le début de l'année 2023.
00:03:35 Un chiffre effrayant. Merci beaucoup pour ces précisions, Noémie Schultz.
00:03:38 Et j'ajoute que cette policière était donc confrontée elle-même,
00:03:41 dans ses propres fonctions, à des victimes de violence conjugale.
00:03:44 Elle recueillait sans doute les plaintes des femmes qui venaient la voir
00:03:47 pour reporter plainte contre leur mari.
00:03:49 C'est absolument effroyable.
00:03:51 On a à peine à imaginer la violence de ce qui s'est déroulé ce matin
00:03:56 à la Croix de la Rochette, près de Chambéry.
00:03:57 Je connais bien cet endroit. C'est ma région.
00:03:59 C'est un endroit extrêmement tranquille.
00:04:01 Robert Ménard, vous êtes avec nous.
00:04:02 Vous êtes le maire de Béziers.
00:04:03 On va parler de ce qui se passe dans votre ville dans un instant.
00:04:05 Mais les féminicides, cette violence, cette, encore une fois,
00:04:10 violence permanente, elle est débridée, on a l'impression, Loïd Ragnel.
00:04:14 On retrouvera Robert Ménard dans un instant.
00:04:16 Oui, alors bon, après, s'agissant de cette histoire,
00:04:18 on attend de voir ce que va dire le procureur.
00:04:20 Mais effectivement, un ex-conjoint qui, si c'est vraiment lui,
00:04:25 manifestement, quand même, il y a beaucoup de suspicions,
00:04:28 mais qui s'en prend comme ça et qui tue surtout son ancienne femme
00:04:32 alors qu'elle sortait de la crèche, qu'elle déposait son dernier enfant.
00:04:36 Donc, c'était le quatrième enfant.
00:04:39 Effectivement, c'est une violence extrême.
00:04:43 Voilà, d'autant plus que la personne, effectivement, était connue.
00:04:46 Et puis, dernièrement aussi, cette personne avait eu un signalement
00:04:49 pour une histoire de "revenge porn", puisqu'il avait filmé, en fait.
00:04:56 Alors, je ne sais pas si c'est cette femme ou alors une autre femme.
00:05:00 Il avait filmé lors de relations intimes et il avait publié
00:05:04 la vidéo de ses relations sur les réseaux sociaux et sur Internet.
00:05:08 Robert Ménard, vous êtes avec nous, maire de Béziers.
00:05:11 Je disais qu'on allait parler dans un instant de ce qui se passe
00:05:13 dans votre ville et dans d'autres villes de France.
00:05:14 Mais là, cette violence débridée, cette femme qu'on massacre
00:05:18 à coups de batte de baseball dans la rue, c'est absolument effrayant.
00:05:22 C'est effrayant et surtout, on a le sentiment,
00:05:25 vous le disiez à l'instant, d'une totale impuissance
00:05:29 par rapport à ce qu'on peut faire.
00:05:32 Je vois, nous, j'ai un souvenir en mémoire,
00:05:36 un certain nombre de féminicides à Béziers,
00:05:39 dans des milieux d'abord très différents,
00:05:41 dans des situations chaque fois très différentes,
00:05:43 et souvent des gens qui avaient déjà alerté
00:05:46 d'un certain nombre de situations d'angoisse.
00:05:49 C'est plutôt ça qui me semble la piste sur laquelle il faut travailler.
00:05:53 Si on vous est pris à l'improviste,
00:05:55 que peut faire la société face à des drames pareils ?
00:05:58 En revanche, quand un certain nombre de cas,
00:06:01 ces femmes ont déjà saisi la justice, la police,
00:06:06 d'un certain nombre de menaces,
00:06:08 c'est là où on a une responsabilité,
00:06:10 c'est là où il faut s'interroger.
00:06:11 Est-ce qu'on prend toujours suffisamment au sérieux ces menaces-là ?
00:06:15 Je n'en suis pas sûr dans tous les cas,
00:06:16 même si je crois que la situation a beaucoup changé.
00:06:19 Je vois dans les commissariats aujourd'hui
00:06:21 la prise en compte des violences familiales,
00:06:24 des violences faites aux femmes.
00:06:25 C'est quelque chose qui est important, qui est souligné
00:06:29 et qui est toujours pris et repris et redit
00:06:32 quand on discute avec les commissaires de police.
00:06:34 Bien sûr. Un tout petit mot de Céline Pinard,
00:06:36 qui est avec nous en plateau, vous êtes essayiste.
00:06:39 77e féminicide depuis le début de l'année.
00:06:42 Les chiffres sont en augmentation année après année, c'est macabre.
00:06:45 Oui, après, je ne suis pas sûre que féminicide
00:06:47 soit la bonne manière de définir ce qui se passe.
00:06:49 Parce qu'en fait, un féminicide,
00:06:51 ce serait l'idée que l'homme tue parce qu'il ne supporte pas
00:06:54 ou parce qu'il hait les femmes en général.
00:06:57 Or, il est probable que ces hommes n'auraient pas tué
00:06:59 une femme croisée au hasard dans la rue.
00:07:01 Ils ne tuent pas une femme, ils tuent leurs femmes.
00:07:03 Parce qu'en fait, ils ont un rapport.
00:07:06 Le lien pour eux n'est pas un lien d'égalité,
00:07:09 c'est un lien de propriété.
00:07:10 Et ça explique aussi que l'homme soit capable de le faire.
00:07:14 Pourquoi est-ce qu'on distingue en pleine rue ?
00:07:15 Pourquoi est-ce que cette mort est atroce ?
00:07:17 Parce qu'elle se passe en pleine rue.
00:07:19 Parce que ça veut dire que l'homme se sent tellement légitime
00:07:22 qu'il peut accomplir l'acte sur la place publique.
00:07:24 Il ne va pas le faire dans le privé.
00:07:26 Il ne va pas le faire le soir, seul à seul.
00:07:29 Il pense que le droit qu'il a sur cette femme
00:07:31 lui permet de la battre à mort en pleine rue
00:07:34 parce que c'est son droit.
00:07:35 Et là-dessus, il faut qu'on soit plus précis.
00:07:38 Parce que c'est vraiment un trouble du lien,
00:07:40 une façon de s'approprier l'autre.
00:07:42 Et en fait, il y a une absence de résistance à la frustration
00:07:45 qui raconte ces histoires-là.
00:07:47 Éric Revel, un petit journaliste.
00:07:49 Moi, je suis choqué comme à chaque fois qu'une femme est battue à mort.
00:07:53 Là, les détails que donnait Noemi avec une batte de baseball.
00:07:57 Enfin, vous imaginez la scène.
00:07:58 Vous imaginez la scène, la détresse de cette femme,
00:08:00 la souffrance de cette femme.
00:08:02 Donc moi, je trouve...
00:08:03 Enfin, je n'ai jamais de mots.
00:08:04 Alors, je ne sais pas s'il n'aurait pas fait la même chose
00:08:07 s'il avait croisé sa victime un soir dans la rue ou dans un café.
00:08:12 Mais peut-être que la justice devrait infliger des plaides,
00:08:16 des peines supérieures.
00:08:17 Peut-être que ces gens ne devraient jamais ressortir de prison.
00:08:21 Parce que vous voyez, on en est à faire une espèce de décompte macabre,
00:08:25 féminicide après féminicide, même s'ils n'aiment pas ce mot.
00:08:28 Et moi, je...
00:08:29 Et puis, la violence d'un homme qui, physiquement, est souvent
00:08:34 plus fort qu'une femme.
00:08:34 Enfin, tout est atroce dans la lâcheté, dans l'acte.
00:08:37 Enfin, tout est terrible.
00:08:39 Robert Ménard, je vous avais demandé d'être avec nous ce soir
00:08:41 pour parler de l'insécurité.
00:08:42 C'est une des grandes préoccupations des Français.
00:08:44 On sait que le pouvoir d'achat, évidemment, est très important pour eux.
00:08:48 Mais la sécurité arrive désormais en deuxième position dans leur tête.
00:08:51 On a fait un sondage, CSA pour CNews.
00:08:54 Faut-il sanctionner plus durement les consommateurs
00:08:55 pour lutter contre le trafic de drogue
00:08:57 qui, chaque jour, fait des victimes dans certaines cités ?
00:09:00 Oui à 75%.
00:09:02 Les Français sont très lucides sur le constat et sur ce qu'il faut faire.
00:09:05 C'est un avis que vous partagez ?
00:09:08 Qu'il faille absolument sanctionner les consommateurs ?
00:09:10 Bien sûr.
00:09:11 Mais attendez, c'est tout simple.
00:09:12 Il n'y a pas de trafic de drogue.
00:09:15 Il n'y a pas de point de deal qui rapporte des dizaines de milliers d'euros tous les jours.
00:09:19 Des dizaines de milliers d'euros tous les jours
00:09:22 s'il n'y a pas de consommateurs.
00:09:23 Moi, je me suis retrouvé avec, vous le savez, on en a parlé,
00:09:27 un garçon d'une vingtaine d'années qui a été tué à Béziers,
00:09:32 dans un quartier que je connais bien parce que c'est mon ancien quartier.
00:09:35 Il est tué dans un endroit où c'est un point de deal.
00:09:40 Un point de deal.
00:09:40 Et ce n'est pas le quartier qui est fourni en drogue, un petit peu,
00:09:46 mais c'est toute la ville.
00:09:47 C'est des gens qui vont acheter de la drogue.
00:09:50 Aujourd'hui, on ne peut pas.
00:09:51 Moi, j'entends des gens se plaindre des trafiquants de drogue
00:09:54 et en même temps être les premiers à aller fumer un joint ou un rail de cocaïne
00:09:59 le week-end chez eux.
00:10:01 Enfin, tu ne peux pas dire une chose et une autre.
00:10:03 Aujourd'hui, si on ne sanctionne pas plus les consommateurs,
00:10:07 on n'y arrivera pas.
00:10:08 L'autre solution qu'on nous dit, c'est "mais alors, puisque c'est comme ça,
00:10:11 on n'a qu'à légaliser le cannabis par exemple".
00:10:15 Regardez ce qui s'est passé en Espagne.
00:10:17 Ça a été fait.
00:10:18 Le trafic et les affaires macabres au taux de trafic,
00:10:21 ça s'est déplacé de la cannabis à des drogues plus dures.
00:10:25 Non, la seule réponse aujourd'hui, c'est une réponse de fermeté.
00:10:28 Justement, Robert Ménard, qu'est-ce que vous pouvez faire de plus ?
00:10:32 Je crois que vous avez déjà 110 policiers municipaux.
00:10:34 Il y a une compagnie de CRS qui arrive ce soir chez vous,
00:10:37 El Kitnim, pour venir jusqu'à Béziers.
00:10:40 Est-ce qu'il faut plus de policiers ?
00:10:42 Est-ce qu'il faut plus de sanctions ?
00:10:43 Qu'est-ce qui manque aujourd'hui pour arriver à juguler ce trafic ?
00:10:47 Écoutez, je dirais d'abord, on vient de le dire,
00:10:49 les sanctions auprès des consommateurs, massivement,
00:10:54 et puis mettre des amendes qu'on puisse réellement encaisser,
00:10:58 puisque vous savez que ça peut se faire maintenant,
00:11:00 mais la moitié, on n'y arrive pas et l'argent n'est pas versé, bien sûr.
00:11:04 Ensuite, il faut arrêter avec tout un tas de peines de substitution
00:11:08 par rapport à ces petits malfrats.
00:11:10 Je veux dire, aujourd'hui, il faut construire,
00:11:12 je le répète depuis des années, construire des places de prison
00:11:16 pour qu'on ne nous dise pas et qu'un juge ne se retrouve pas devant la situation
00:11:19 où il aimerait bien condamner quelqu'un à la peine de prison,
00:11:22 mais il ne le fera pas parce qu'il ne sait pas où on va le mettre.
00:11:24 C'est aussi bête que ça.
00:11:27 Aujourd'hui, il n'y a pas assez de places de prison
00:11:29 pour y mettre ceux qui devraient y être.
00:11:32 Et puis, permettez-moi de poser une autre question.
00:11:36 Vous savez que 80% de la production de cannabis vient du Maroc.
00:11:46 Qu'est-ce qu'on fait par rapport au Maroc ?
00:11:48 Quels liens on entretient ?
00:11:50 Comment on essaye de faire pression sur les autorités marocaines ?
00:11:55 80% ! Voilà quelques pistes.
00:11:57 Alors, chez moi, évidemment, en plus,
00:11:59 il y a un problème de présence de policiers dans un certain nombre de quartiers.
00:12:03 Dans le quartier dont je vous parle,
00:12:05 aujourd'hui, on a ouvert au mois de janvier un commissariat mixte,
00:12:09 vous savez, police nationale, police municipale,
00:12:12 mais il ferme à 18h, il ferme à 18h, madame,
00:12:15 parce que comme vous le savez, le trafic, ça arrête à 18h.
00:12:18 – Donc, ça veut dire que le soir, les habitants sont livrés à eux-mêmes,
00:12:21 ils sont eux-mêmes pris au piège en fait de ces dealers et de ces quartiers.
00:12:26 – Mais oui, ils peuvent être des victimes collatérales de cette situation-là.
00:12:30 Regardez ce qui s'est passé à Nîmes il y a quelques jours,
00:12:33 un quelqu'un est tué parce qu'il est mêlé au trafic de drogue, évidemment,
00:12:38 mais il y a un gamin de 10 ans qui était là au mauvais moment,
00:12:41 au mauvais endroit, qui était évidemment pour rien celui-là, pour rien.
00:12:46 C'est pour ça que je suis inquiet, je vais vous dire,
00:12:49 les règlements de comptes entre bandes,
00:12:51 s'ils se tuaient entre eux, ça ne m'empêcherait pas de dormir,
00:12:54 je vous le dis brutalement.
00:12:55 Le problème c'est la population qui est dans ces quartiers-là,
00:12:58 qui est dans ces quartiers-là et qui ne doit pas payer des dégâts collatéraux
00:13:02 de gens qui se tuent parce qu'aujourd'hui un fusil mitrailleur, ça coûte 300 euros,
00:13:08 ça coûte 300 euros parce qu'avec la guerre en Ukraine,
00:13:11 il y en a beaucoup plus en France et ça coûte 300 euros,
00:13:13 c'est à la portée de n'importe qui et ça rapporte tellement d'argent.
00:13:17 On le disait pour Nîmes, un point de deal,
00:13:21 il rapportait celui où il y a eu des problèmes,
00:13:22 il rapportait 20 000 euros par jour madame.
00:13:25 Pour 20 000 euros, il y a un certain nombre de gens
00:13:27 qui sont prêts à tuer un certain nombre d'autres gens.
00:13:30 C'est face à cette violence-là que les maires se retrouvent.
00:13:32 Et face à ça, vous le disiez,
00:13:34 moi j'ai fait plein d'efforts en termes de police municipale et tout,
00:13:37 en termes d'armement de la police municipale,
00:13:39 en termes de caméras de vidéosurveillance,
00:13:42 mais à un moment donné c'est à l'État, l'État,
00:13:44 j'entends sans arrêt un certain nombre de responsables politiques nous dire
00:13:48 que les maires s'occupent de leurs affaires,
00:13:49 en gros qui s'occupent des crottes de chèvre,
00:13:51 nous on va s'occuper du régalien.
00:13:52 Mais alors qui s'en occupe du régalien ?
00:13:54 Qui s'en occupe ? Qui est plus de police
00:13:56 dans un certain nombre de quartiers ?
00:13:57 Oui, il faut qu'il y ait plus de police.
00:13:59 La seule chose qui peut calmer les ardeurs de ces petits voyous,
00:14:02 c'est plus de police.
00:14:03 Plus de police et plus de sanctions rapides,
00:14:05 c'est des sujets qu'on invoque très souvent,
00:14:07 vous le savez Robert Menard sur ce plateau, Louis Regnet,
00:14:09 il y a la question de la provenance des stupéfiants,
00:14:12 là on pointe pour le cannabis le Maroc,
00:14:14 il y a la question de la réponse pénale,
00:14:16 il y a la question aussi des effectifs de police.
00:14:18 On a l'impression qu'on n'y arrivera pas en réalité.
00:14:21 Moi je trouve que le diagnostic posé par Robert Menard
00:14:24 est objectivement très juste,
00:14:26 je crois que tout le problème est bien identifié.
00:14:29 Et j'ajoute simplement que Robert Menard a la chance
00:14:32 d'être dans un département où il y a un préfet
00:14:35 qui est extrêmement ferme et qui est très préoccupé
00:14:37 par ces sujets, c'est le préfet Ugmutu,
00:14:39 et on ne peut pas le suspecter en tout cas
00:14:41 de ne pas avoir le soutien en tout cas de l'État sur place.
00:14:44 Mais ce qui est vrai, mais après c'est l'éternelle question,
00:14:47 c'est est-ce qu'on met un policier derrière chaque habitant ?
00:14:50 Par rapport à la prolifération du trafic de stupéfiants
00:14:52 partout en France, il faudrait tripler
00:14:54 les effectifs de police en France.
00:14:56 Mais en fait le défi est immense,
00:14:59 et ce qui est vrai c'est qu'il y a un sentiment d'impuissance
00:15:02 à tous les étages, et même au ministère de l'Intérieur,
00:15:06 dans les hautes sphères de la place Beauvau,
00:15:08 il y a beaucoup de gens qui considèrent
00:15:11 que le combat est tellement difficile
00:15:14 qu'on n'arrivera pas au bout comme ça avec ces solutions-là.
00:15:17 En fait ce qu'il faut c'est une solution vraiment de rupture.
00:15:19 Après Robert Ménard, si on reprend un peu les points qu'il a cités,
00:15:23 s'agissant de la relation avec le Maroc,
00:15:25 la grande difficulté aujourd'hui, c'est qu'Emmanuel Macron
00:15:28 a créé quasiment les conditions d'une rupture
00:15:30 de relation diplomatique avec le Maroc.
00:15:33 Alors sur fond d'affaires Pegasus, de soupçons, d'espionnage et tout ça,
00:15:37 mais il est urgent de renouer des relations avec un pays,
00:15:40 en plus qui est un pays ami,
00:15:41 avec qui c'est un pays ami de la France,
00:15:43 et avec qui ça s'est toujours bien passé par le passé.
00:15:46 Et ensuite si vous voulez, on listera tout à l'heure les autres sujets.
00:15:49 Mais c'est important de parler de cette question de l'autorité aussi,
00:15:52 parce que au-delà de cela, il y a la question de l'autorité de l'État.
00:15:55 C'est ce qui manque aujourd'hui, Robert Ménard, à votre sens.
00:15:57 L'État n'a plus d'autorité.
00:15:58 On va voir un exemple, dans une prison, c'est assez incroyable.
00:16:02 Ça dépend de qui.
00:16:04 Le journaliste sur le plateau, vous avez raison, monsieur.
00:16:07 Moi j'ai eu la chance d'avoir un préfet fantastique.
00:16:10 Quand on s'est appelé juste après ça, il a tout fait,
00:16:13 il s'est mobilisé pour envoyer les CRS,
00:16:15 mais pardon, il a envoyé les CRS qu'il a enlevées d'ailleurs.
00:16:18 C'est juste ça le problème.
00:16:19 Et ils vont rester quatre jours chez moi.
00:16:21 Je suis content de les avoir, je vous le dis tout de suite.
00:16:22 Je suis content qu'il y ait eu Moutou.
00:16:24 Mais enfin, quatre jours plus tard, ils n'y seront plus.
00:16:26 Les gens, ils ne sont pas toqués, les petits crétins qui font ça,
00:16:29 les petits assassins pour un certain nombre d'entre eux,
00:16:32 ils vont pendant quatre jours faire profil bas
00:16:34 et attendre que les CRS ne soient plus là.
00:16:36 C'est pour ça qu'il faut une présence permanente.
00:16:39 Mais évidemment, vous avez raison, il faudrait tellement de policiers.
00:16:42 Mais il y a d'autres sanctions.
00:16:43 Écoutez, moi, il y a une dame qui a été arrêtée il y a quelques mois chez moi,
00:16:48 vous savez, parce qu'elle était une nourrice,
00:16:52 vous savez, elle avait chez elle de l'argent et de la drogue.
00:16:55 Elle est en prison.
00:16:56 Mais vous savez, vous savez, pour sanctionner les gens,
00:17:00 je suis en même temps le président de l'office des HLM,
00:17:03 donc ces gens, ils habitent des HLM.
00:17:07 Vous savez, on nous annule, on va pouvoir s'en prendre aux familles
00:17:09 des trafiquants de drogue, ou en l'occurrence,
00:17:11 la famille, c'est la mère elle-même en l'occurrence.
00:17:13 Mais attendez, mais c'est la croix et la gavanière, monsieur.
00:17:16 La croix et la gavanière.
00:17:17 Vous vous épuisez en demande tellement c'est compliqué.
00:17:22 Aujourd'hui, tout est compliqué, tout est compliqué.
00:17:24 Mais les policiers, ils sont terrifiés par le fait que ce soit compliqué.
00:17:29 Alors, vous avez la France qui est un champion du monde dans la complication,
00:17:33 plus l'Europe.
00:17:34 Les gens oublient que, par exemple, l'Europe a interdit le fait
00:17:39 qu'il y ait des caméras, vous savez, dans les centres de rétention administrative
00:17:42 en raison de la vie privée des gens.
00:17:44 Mais bien sûr qu'il faut qu'il y ait des caméras et qu'on sache ce qu'ils font.
00:17:47 Mais pour en prendre compte, on est tombés sur la tête.
00:17:49 Alors, je ne dis pas, attendez, je ne fais pas le malin,
00:17:51 et je ne dis pas que c'est facile, si j'étais là,
00:17:54 je ferais un claquement de doigt et je trouverais les solutions.
00:17:57 Ce que je veux vous dire, c'est qu'il y a des policiers
00:17:59 qui essayent de faire comme ils peuvent, avec les moyens qu'ils ont.
00:18:03 Des juges, il faut arrêter de dire que tous les juges sont laxistes.
00:18:06 Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
00:18:07 Moi, je déconne, les juges, ils ne sont pas laxistes.
00:18:09 Mais il y a des conditions objectives.
00:18:11 Peut-être qu'on n'a pas, on ne met pas assez de moyens sur la sécurité.
00:18:14 C'est l'obsession des Français.
00:18:16 C'est la première chose qu'ils demandent.
00:18:17 Le premier droit de l'homme, c'est la sécurité,
00:18:20 de sortir de chez soi sans risquer de se prendre une balle de Kalachnikov.
00:18:24 C'est compliqué, mais j'ai le sentiment que depuis des années,
00:18:28 comment vous dire, sans faire de démagogie et tout,
00:18:31 c'est trop facile quand on est dans l'opposition,
00:18:32 on peut toujours dire n'importe quelle connerie.
00:18:34 Mais vous dire qu'on n'a pas pris conscience de ça,
00:18:37 vous voyez ce que je veux dire ?
00:18:38 On laisse aller, on abandonne.
00:18:40 Mais moi aussi, de temps en temps, je n'en peux plus.
00:18:42 Tout est tellement compliqué.
00:18:44 Vous avez tout qui milite pour protéger.
00:18:46 Des avocats qui sont omniprésents dès que le type est arrêté.
00:18:50 Vous ne pouvez pas faire un interrogatoire parce que,
00:18:52 attendez, il ne faut pas déconner.
00:18:54 Il faut voir d'abord comment il est, sa santé.
00:18:56 Et avec un avocat.
00:18:57 Mais tout nous complique la vie.
00:18:59 Vous avez des honnêtes gens qui, eux,
00:19:02 se retrouvent dans des situations de terre comme ça,
00:19:04 et de l'autre côté, des gens dont on s'évertue à les protéger.
00:19:08 Regardez, pardon, juste un mot,
00:19:10 les défenseurs des droits.
00:19:13 Mais on s'est payé des cinglés depuis des années de défenseurs des droits.
00:19:17 Monsieur Toubon, dont vous pensiez qu'il était un homme raisonnable,
00:19:21 regardez ce qu'il a fait, ce qu'il a pris comme mesure.
00:19:23 Non, ce n'est pas possible, honnêtement, ce n'est pas possible.
00:19:25 Alors, vous parliez des prisons, Robert Ménard.
00:19:28 Encore faut-il que ces valeurs de sanctions...
00:19:31 On va juste voir un exemple de ce qui s'est passé à Valence,
00:19:33 puisqu'il y a un détenu qui s'est fait livrer par drone
00:19:37 une piscine gonflable à l'intérieur de la prison.
00:19:40 Vous avez bien entendu, à l'intérieur de la prison.
00:19:41 On fait le point avec Somaya Lalou et Sarafine Zahraie.
00:19:44 Musique à fond, piscine gonflable.
00:19:49 Vous ne rêvez pas, nous sommes bien dans une cellule
00:19:52 du centre pénitentiaire de Valence.
00:19:54 Filmée fièrement par un détenu,
00:19:56 la vidéo est diffusée il y a quelques semaines sur ses réseaux sociaux,
00:20:00 ce qui permet aux surveillants de repérer l'infraction.
00:20:03 Dans un communiqué, ils expriment leur stupéfaction.
00:20:07 Il ne manque que la crème solaire.
00:20:09 Il se permet même de se filmer tranquillement au frais,
00:20:12 les pieds dans l'eau, au nez et à la barbe de l'administration.
00:20:15 Comment une piscine arrive en cellule ?
00:20:18 Il va falloir se poser les bonnes questions.
00:20:20 A quand la découverte d'armes ou autres ?
00:20:23 La piscine a donc été saisie à la cellule du détenu,
00:20:26 entièrement fouillée.
00:20:27 Ce dernier risque notamment de comparaître
00:20:29 devant une commission de discipline.
00:20:32 Selon les syndicats, la piscine aurait pu être livrée par un drone.
00:20:36 Depuis le début de l'année, les drones survolent les murs d'enceinte
00:20:39 pour livrer toutes sortes d'objets aux détenus,
00:20:42 comme l'explique ce représentant de Force ouvrière-justice.
00:20:45 On a aussi les téléphones portables.
00:20:47 Il faut rappeler que les téléphones portables
00:20:50 permettent la préparation de 100% des évasions.
00:20:53 Ça permet aussi de continuer de gérer le trafic de stupéfiants
00:20:56 ou certains réseaux de prosélytisme.
00:20:58 Mais aussi à côté de ça, il y a tout ce qui dit arme à feu
00:21:01 et produits explosifs qui peuvent être utilisés
00:21:04 dans le cadre des évasions.
00:21:06 Donc c'est vraiment un gros problème sécuritaire.
00:21:09 Les surveillants réclament donc la mise en place de brouilleurs,
00:21:12 comme c'est le cas à Grenoble.
00:21:14 Juste une petite réaction Robert Ménard avant de vous libérer.
00:21:16 On marche sur la tête là, avec des piscines gonflables en prison ?
00:21:21 Attendez, chez moi il y a un gros centre d'intention,
00:21:23 près d'un millier de détenus.
00:21:25 Il n'y a pas de filet.
00:21:26 Ça fait des années madame qu'on demande qu'il y ait un filet sur la cour
00:21:30 parce qu'il y a des livraisons tous les soirs,
00:21:32 tous les soirs il y a des livraisons.
00:21:33 Des livraisons en drone et tout.
00:21:34 En fait, comment c'est possible pour des questions administratives
00:21:37 ou des questions financières qu'on ne mette pas un filet ?
00:21:40 Enfin, ce n'est pas possible.
00:21:42 Moi, ça tombe à l'envers si je ne vous dis pas,
00:21:44 les gardiens de prison, ce qu'ils en pensent.
00:21:45 Parce que non seulement c'est inadmissible,
00:21:48 évidemment que c'est inadmissible cette piscine dans une cellule,
00:21:51 mais ça les met en danger, ça les met en danger.
00:21:53 Parce que oui, c'est une piscine, ça peut faire sourire,
00:21:56 enfin sourire jaune,
00:21:58 mais il y a aussi des téléphones portables, de la drogue et tout ça.
00:22:01 Et tout ça, ça passe par des gens qui les jettent au-dessus.
00:22:04 Ils les jettent au-dessus et ensuite les autres,
00:22:06 avec des fils et des ameçons,
00:22:08 ramassent les colis et les font monter dans leur cellule.
00:22:11 Enfin, comment on n'arrive pas à régler un problème comme ça ?
00:22:14 Je veux bien, je veux bien que ce soit compliqué,
00:22:16 mais là, les bras menton, je me dis, qu'est-ce qu'on fait ?
00:22:19 Ça fait depuis des années et des années,
00:22:20 ma femme est députée, vous le savez,
00:22:22 qu'elle écrit aux autorités pénitentiaires en disant
00:22:25 "Est-ce que quand, oui ou non, merde,
00:22:28 on va mettre un filet pour empêcher ça ?"
00:22:29 On n'y arrive toujours pas.
00:22:31 Alors si on n'arrive pas à faire ça,
00:22:32 je ne vous dis pas, réglez les problèmes de la France.
00:22:34 - Oui, c'est-à-dire que la cote d'alerte est dépassée absolument partout,
00:22:37 où que l'on regarde, en tout cas sur le volet de la sécurité.
00:22:40 Merci beaucoup Robert Ménard d'avoir pris un peu de temps pour nous parler.
00:22:42 Céline Pina, Éric Revel, quand on voit ces images
00:22:45 de cette piscine gonflable dans la prison, on se dit
00:22:46 "Oui, on a du chemin encore à faire, à parcourir".
00:22:49 - Oui, puis on se dit surtout, finalement, ça me rappelle,
00:22:51 c'est la blague de Coluche qui dit "Vaut mieux taxer les pauvres,
00:22:54 il y en a plus".
00:22:54 Donc là, il faut, pour régler le trafic de drogue,
00:22:58 s'attaquer au consommateur.
00:22:59 Sauf que ce qu'on voit, le consommateur, c'est facile,
00:23:02 il est tout seul, il ne va pas se révolter,
00:23:05 finalement, c'est une cible atteignable.
00:23:07 Le problème, il n'est pas là, et ce qu'on voit,
00:23:09 c'est que la base n'est pas faite.
00:23:11 Cette histoire de filet, c'est proprement parlé ahurissant,
00:23:14 ces histoires de drones qui arrivent à passer,
00:23:17 le refus d'installer des brouilleurs,
00:23:18 toutes ces questions-là, elles sont basiques,
00:23:21 elles sont atteignables.
00:23:22 Il y a quand même des choses qui pourraient être faites
00:23:24 et qui ne sont pas faites.
00:23:25 - Éric Revelle, un petit mot.
00:23:26 - Je pense que Robert Ménard a effectivement le bon diagnostic.
00:23:31 La consommation de drogue, c'est un problème de santé publique,
00:23:34 mais c'est surtout, il faut le redire,
00:23:35 un secteur économique florissant,
00:23:37 qui me rase des milliards et des milliards d'euros.
00:23:38 Comme tout secteur économique, il y a deux objets,
00:23:43 il y a l'offre et la demande.
00:23:45 Alors, du côté de l'offre, pardonnez-moi,
00:23:47 on a déjà évoqué le sujet,
00:23:49 mais je suis étonné qu'aucun État ne s'en empare.
00:23:52 Vous avez auprès de l'OCDE un organisme qui s'appelle le GAFI,
00:23:56 le groupe d'action financière internationale,
00:23:58 qui liste les paradis noirs et les paradis gris
00:24:01 qui sont des blanchisseurs d'argent,
00:24:04 sales, y compris de la drogue.
00:24:06 Très bien, du côté de l'offre,
00:24:07 on pourrait très bien taper au porte-monnaie,
00:24:10 sauf qu'évidemment, chaque État abrite indirectement
00:24:12 ou directement un paradis fiscal.
00:24:14 Et puis du côté de la demande,
00:24:15 eh bien oui, il faut pénaliser davantage le consommateur.
00:24:19 Si vous tapez du côté de l'offre et du côté de la demande
00:24:21 un secteur économique qui est celui de la drogue,
00:24:24 il y a des chances que vous arriviez à des résultats.
00:24:26 Allez, on fait une petite pause,
00:24:26 on se retrouve tous les trois dans un instant dans Punchline,
00:24:28 sur CNews.
00:24:29 Nadine Morano sera en ligne avec nous.
00:24:32 On évoquera avec elle la situation politique, bien sûr,
00:24:34 mais aussi ces questions de sécurité.
00:24:36 On parlera des agressions sexuelles dans les transports en commun.
00:24:38 Il y a une explosion des agressions sexuelles
00:24:41 actuellement dans les transports en commun.
00:24:43 A tout de suite dans Punchline.
00:24:44 17h30, bienvenue, si vous nous rejoignez à l'instant sur CNews.
00:24:48 Les débats de Punchline, c'est dans un instant.
00:24:50 On sera en ligne avec Nadine Morano,
00:24:51 mais tout de suite le rappel des titres de l'actualité
00:24:53 avec Simon Guillain.
00:24:54 À vous, Simon.
00:24:55 Et on commence ce rappel avec une bonne nouvelle,
00:24:59 puisque les prix de certains produits
00:25:00 ne devraient pas augmenter, voire baisser
00:25:02 dans les supermarchés à partir de janvier prochain.
00:25:05 Une annonce faite ce midi par Bruno Le Maire.
00:25:06 Le ministre de l'Économie a reçu à Bercy les industriels
00:25:09 qui approvisionnent les grandes surfaces.
00:25:11 Au total, 5 000 produits sont concernés.
00:25:14 Il faudrait à l'avenir légaliser la GPA.
00:25:16 Ce sont les mots du ministre des Transports,
00:25:18 Clément Bone, sur CNews et sur Europe 1.
00:25:20 Clément Bone précise que même si cette mesure
00:25:22 ne figure pas dans le programme d'Emmanuel Macron,
00:25:24 c'est un débat qui reviendra dans la société
00:25:27 et qu'il faut donc y réfléchir.
00:25:29 Et puis au Gabon, l'opposition demande aux putschistes
00:25:31 de reconnaître la victoire du président réélu Ali Bongo.
00:25:34 De son côté, le président de Transition,
00:25:36 Aligui Nguema, assure que toutes les dispositions
00:25:39 seront prises afin de garantir le respect
00:25:41 des engagements du pays, aussi bien sur le plan extérieur
00:25:44 qu'intérieur.
00:25:45 Merci Simon Guillain pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:25:47 On est toujours en plateau avec Louis de Ragnel,
00:25:49 Céline Pina et Éric Revelle.
00:25:51 En ligne, normalement, si tout va bien, c'est Nadine Morano.
00:25:53 Bonsoir, Nadine Morano, députée européenne.
00:25:55 J'espère que vous allez bien.
00:25:56 On va parler de l'actualité politique dans un instant,
00:25:58 mais avant, j'aimerais, et on parlera de la GPA aussi,
00:26:00 parce que je suis sûre que c'est un sujet qui vous intéresse.
00:26:02 Le ministre des Transports était ce matin sur notre antenne
00:26:04 et il a tenu des propos qui vont sans doute vous faire réagir.
00:26:07 D'abord, un mot de la sécurité, si vous le voulez bien,
00:26:10 parce que le nombre d'agressions sexuelles
00:26:11 dans les transports en commun explose littéralement,
00:26:14 avec un nombre de plaintes qui n'a jamais été atteint.
00:26:16 On fait juste le point avec Kylian Salé,
00:26:18 puis je vous passe la parole là-dessus.
00:26:19 Prendre les transports en commun,
00:26:23 un vrai calvaire pour de nombreuses femmes.
00:26:25 Selon une note de la préfecture de police de Paris,
00:26:27 révélée par Le Parisien, en 2020,
00:26:30 57 000 plaintes pour violences sexuelles ont été enregistrées,
00:26:33 soit 156 par jour.
00:26:35 Pour tenter d'endiguer ce fléau, Valérie Pécresse,
00:26:38 la présidente de la région Île-de-France,
00:26:40 veut créer une nouvelle brigade de police.
00:26:42 J'aimerais bien, pour tout vous dire,
00:26:44 qu'on m'autorise à créer une véritable police régionale des transports,
00:26:47 en plus de celle qui existe au ministère de l'Intérieur,
00:26:52 de façon à ce qu'on puisse avoir une autorité fonctionnelle,
00:26:55 nous la région, sur l'ensemble des agents de sécurité
00:26:57 qui œuvrent dans les transports.
00:26:59 La cible des enquêteurs, les frotteurs,
00:27:01 âgés entre 12 et 72 ans,
00:27:04 ils représentent 60% des délinquants,
00:27:06 ils agissent principalement aux heures de pointe.
00:27:08 De nombreuses femmes ont déjà dû faire face à ces gestes déplacés,
00:27:12 comme cette usagère.
00:27:13 Toute la question, je pense, qui pourrait intéresser les législateurs,
00:27:16 c'est de savoir quelles limites on pose,
00:27:18 quelle est la différence entre un geste déplacé et une agression.
00:27:21 Et je pense qu'il y a énormément de gestes déplacés
00:27:24 qui pourraient, à mon sens, être qualifiés d'agressions sexuelles.
00:27:27 Dans certains pays, par exemple, il y a des trains qui sont réservés aux femmes,
00:27:30 il y a des taxis qui sont réservés aux femmes, par exemple.
00:27:33 En France, depuis le début de l'année,
00:27:35 87% des femmes déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement
00:27:39 ou de violences sexuelles ou sexistes dans les transports.
00:27:42 87% en Adenouranou, est-ce que c'est un chiffre qui vous interpelle ?
00:27:47 C'est plus que de l'interpellation, c'est effrayant,
00:27:51 c'est même scandaleux.
00:27:52 Moi j'aimerais bien savoir si on a des éléments d'études
00:27:56 sur le profil de ces personnes-là.
00:27:59 Parce que la réalité aussi, c'est que vous avez beaucoup de personnes étrangères,
00:28:04 des hommes qui viennent de certains pays,
00:28:07 où vous savez que la femme a une situation à traitement
00:28:12 qui n'est pas la même que sur le continent français.
00:28:15 Vous avez des pays où 90% des femmes ont subi des mutilations génitales
00:28:22 et où on sait très bien que l'égalité entre les hommes et les femmes n'existe pas.
00:28:26 Et que la femme est considérée plus comme un objet
00:28:29 que comme une personne à part entière et égale à l'homme.
00:28:35 Vous avez entendu, il y a un certain problème de culture sur le continent européen,
00:28:39 mais il y a aussi des hommes qui se croient tout permis,
00:28:42 quelle que soit leur nationalité ou leur origine.
00:28:45 Oui, mais c'est pour ça que je vais vous dire,
00:28:47 je trouve que le système danois est assez bien fait.
00:28:49 Parce qu'on a des éléments statistiques, ethniques,
00:28:53 qui sont précis sur le fonctionnement de la société.
00:28:56 Et moi, je voudrais qu'on ait un peu plus d'éléments
00:28:58 sur le profil de ceux qui se comportent comme ça,
00:29:01 puisque on voit que ça explose en fait dans notre pays.
00:29:05 Il n'y a jamais eu autant de viols aussi, notamment sur des personnes âgées.
00:29:08 Quand je vois les éléments d'information qui sont diffusés,
00:29:13 je trouve ça effrayant, profondément choquant.
00:29:17 Donc à un moment, je crois que la société ferait bien
00:29:21 de se doter d'outils, d'analyses qui permettent de comprendre
00:29:24 et de lutter contre des fléaux qui ne sont pas acceptables.
00:29:27 La sécurité, c'est une des grandes préoccupations des Français.
00:29:30 Je le disais tout à l'heure, Nadine Morano,
00:29:31 c'est quasiment avec le pouvoir d'achat une des deux grandes préoccupations des Français.
00:29:34 Est-ce que vous avez l'impression qu'on a atteint un point de non-retour ?
00:29:37 Que ce soit sur le secteur des règlements de comptes,
00:29:41 sur les trafiquants de drogue, les agressions.
00:29:43 On a eu le meurtre d'une femme en début d'émission.
00:29:46 Est-ce que la cote d'alerte est atteinte ?
00:29:48 Je crois qu'il n'y a pas que le sentiment d'insécurité dans notre pays.
00:29:52 C'est les chiffres qui parlent pour le coup et qui sont donnés par le ministère de l'Intérieur.
00:29:58 Et notamment d'ailleurs à Paris, où on voit très bien qu'on peut lier
00:30:03 la question migratoire et la question de la délinquance dans la capitale.
00:30:06 Donc tant qu'on ne luttera pas aussi contre l'immigration illégale
00:30:10 qui devient un vrai fléau dans notre pays
00:30:12 et qui engendre par définition de la délinquance,
00:30:15 on ne s'en sortira pas.
00:30:16 Donc ce problème de l'immigration est un point majeur.
00:30:19 Après, s'agissant du mode de fonctionnement dans notre société,
00:30:23 où on sait qu'un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes se produit dans notre pays,
00:30:28 c'est inacceptable.
00:30:29 Ça veut dire que c'est un symptôme qui démontre qu'on ne respecte plus
00:30:33 nos forces de sécurité, l'autorité dans notre pays.
00:30:37 Et il faut sanctionner ces refus d'obtempérer de manière extrêmement sévère.
00:30:42 Ça ne devrait plus se reproduire.
00:30:44 Quand un policier ou un gendarme demande de s'arrêter,
00:30:47 l'arrêt doit être immédiat.
00:30:49 Donc encore une fois, à partir du moment où il y a de l'impunité,
00:30:53 à partir du moment où on laisse faire,
00:30:54 à partir du moment où on n'enseigne plus qu'il faut respecter
00:30:58 et écouter le policier et le gendarme,
00:31:02 eh bien forcément, l'insécurité monte à tous les niveaux.
00:31:06 Alors, vous parlez des écoles, de l'enseignement.
00:31:10 Je voudrais juste vous faire écouter Gabriel Attal,
00:31:12 qui s'est exprimé à nouveau aujourd'hui,
00:31:14 le ministre de l'Éducation nationale, à propos des abayas.
00:31:16 Il a redit "les abayas ne rentreront pas dans les salles de classe lundi".
00:31:19 On l'écoute et je vous passe la parole.
00:31:22 J'ai annoncé au chef d'établissement que je leur adresserai
00:31:24 effectivement à la fois une note de service,
00:31:26 mais surtout aussi un accompagnement sur cette question de l'abaya, du camis.
00:31:34 Moi, je veux rappeler que l'école de la République,
00:31:36 elle est fondée sur un certain nombre de principes et de valeurs,
00:31:38 et notamment la laïcité.
00:31:40 Que ce sujet-là doit être réaffirmé en permanence,
00:31:43 et que ma responsabilité de ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse,
00:31:46 c'est d'édicter une règle qui est claire,
00:31:48 et de la faire respecter et de la faire appliquer.
00:31:50 Et pour ça, les chefs d'établissement ont besoin d'être accompagnés et soutenus.
00:31:52 Je leur adresserai tous les détails sur cet accompagnement
00:31:55 et la note de service en fin d'après-midi aujourd'hui.
00:31:58 Ils la recevront, comme prévu, avant la pré-rentrée qui a lieu demain.
00:32:02 Moi, j'échange avec des chefs d'établissement régulièrement,
00:32:04 avec leurs représentants.
00:32:05 J'ai encore eu un échange en visio avec 12 500 chefs d'établissement
00:32:09 il y a deux jours.
00:32:10 Aucun chef d'établissement ne me demande ce qu'est la BAIA.
00:32:13 En revanche, ils me demandaient, jusqu'à ce que je leur donne,
00:32:16 la règle claire et la conduite à tenir dans ces situations.
00:32:19 Voilà pour Gabriel Attal, il a raison.
00:32:21 Cette circulaire va venir en aide.
00:32:23 Nadine Morano, au principau de collège, au proviseur de lycée.
00:32:27 D'abord, quel contraste avec son prédécesseur Papendiaï.
00:32:32 Quel contraste !
00:32:33 Moi, je me réjouis que Gabriel Attal, en fait,
00:32:36 fasse appliquer la loi que nous avons fait adopter
00:32:40 lorsque nous étions au pouvoir avec Jacques Chirac en 2004,
00:32:44 le 3 mars 2004, la loi sur les signes religieux à l'école.
00:32:49 Et donc, il ne fait qu'appliquer la loi.
00:32:52 Et tant mieux qu'il fasse appliquer la loi.
00:32:54 Mais qu'on en soit là à se dire, il faut faire une circulaire
00:32:58 pour à nouveau rappeler ce que dit la loi française
00:33:01 qui a été votée, allez, ça va faire 20 ans.
00:33:03 Vous vous rendez compte où on en est ?
00:33:05 Quelle régression aujourd'hui !
00:33:06 Alors, ça a été le voile, maintenant, c'est la baïa.
00:33:09 Et à chaque fois encore, c'est la démonstration
00:33:12 qu'il y a un antrisme des islamistes dans notre pays.
00:33:16 Ce sont des coups de boutoir à chaque fois,
00:33:18 forcés dans notre République,
00:33:21 des comportements qui ne sont pas à notre mode de vie,
00:33:23 qui sont contraires à notre mode de vie.
00:33:25 Et Gabriel Attal a raison de le faire.
00:33:29 Et je me réjouis qu'il fasse appliquer la loi
00:33:31 que nous avons votée, nous, la droite, et fait adopter.
00:33:34 Je l'ai moi-même votée à l'Assemblée nationale,
00:33:36 donc tant mieux.
00:33:37 Mais encore une fois, c'est le en même temps.
00:33:39 Papendia, il y a quelques mois, faisait le contraire.
00:33:42 Donc tant mieux qu'à Gabriel Attal,
00:33:44 et le courage de faire appliquer la loi française.
00:33:46 Vous êtes favorable au port de l'uniforme ?
00:33:48 Il y a certains maires qui vont l'expérimenter,
00:33:50 à Louis-Héliot, notamment, à Pervignan.
00:33:52 Il faut y aller ou pas ?
00:33:54 Ou ce n'est pas la solution miracle ?
00:33:55 C'est des règlements antérieurs des écoles.
00:33:57 Moi, je portais la blouse, vous savez.
00:34:00 Donc moi, j'ai porté la blouse bleu marine une semaine,
00:34:02 la blouse bleu sienne la semaine d'après.
00:34:04 Donc on devait changer toutes les semaines nos blouses à l'école.
00:34:09 Et franchement, je trouvais que c'était bien,
00:34:10 parce qu'en fait, on parlait plus de nos cours
00:34:15 que de parler de nos vêtements et de nos marques de vêtements.
00:34:19 Donc moi, je suis plutôt favorable à ça.
00:34:21 Alors, uniforme ou port de la blouse,
00:34:23 quand on est à l'école, on est là pour travailler,
00:34:25 pour bosser, pour être enseigné.
00:34:29 Mais je voudrais qu'on remette tellement de choses à l'école,
00:34:31 si vous saviez, franchement, il y a aussi la médecine préventive.
00:34:35 Vous savez, quand j'étais jeune, moi, à l'école,
00:34:37 vous avez peut-être connu ça,
00:34:39 mais on avait aussi nos visites médicales
00:34:42 qui, chaque année, permettaient de voir
00:34:45 comment était l'élève d'un point de vue de santé.
00:34:48 Je trouvais que c'était très, très bien.
00:34:49 Il y a tellement de choses à revoir.
00:34:51 Notre école fonctionne tellement mal aujourd'hui.
00:34:54 Vous savez, c'est les aller-retours d'Emmanuel Macron.
00:34:57 Il explique qu'il faut que les cours d'histoire
00:34:59 soient donnés dans un ordre chronologique.
00:35:01 Mais c'est ce qu'avait fait avant M. Blanquer.
00:35:04 Donc, il ne sait même pas, le président de la République,
00:35:06 ce qui a été fait lorsqu'il était président
00:35:08 avec son ex-ministre de l'éducation nationale.
00:35:12 Un tout petit mot de Céline Pinard sur la BAYA.
00:35:15 On a l'impression, effectivement, que c'est la loi de 2004
00:35:18 qu'on tente tout simplement de faire appliquer.
00:35:20 Mais d'ailleurs, la BAYA, c'est un peu comme ce qui a créé la loi de 2004.
00:35:24 C'est-à-dire que c'est le même processus qu'avec le voile.
00:35:26 Le but du jeu, c'est de tester la résistance des institutions.
00:35:30 Et la BAYA est utilisée par les islamistes
00:35:34 pour imposer un marqueur différentialiste
00:35:36 et qu'on puisse repérer immédiatement une musulmane au sein de l'école.
00:35:41 Donc, ça empêche, à l'heure de la socialisation,
00:35:45 le but du jeu est de créer une clôture communautaire infranchissable
00:35:48 et d'empêcher, en fait, que finalement,
00:35:51 une musulmane puisse accéder à la citoyenneté française.
00:35:55 Parce que pour accéder à la citoyenneté française,
00:35:57 eh bien, il faut être capable de faire passer la loi avant le dogme.
00:36:01 Or, en portant ce vêtement, ce qu'elle dit de façon très explicite,
00:36:06 c'est un, elle accepte la condition d'infériorité de la femme
00:36:09 et deux, elle fait passer le dogme avant la loi.
00:36:11 Deux éléments qui rendent incompatibles le fait de devenir véritablement française
00:36:16 et d'exercer sa citoyenneté.
00:36:18 - Elles ont la citoyenneté et la nationalité française, ces jeunes filles.
00:36:20 On est bien d'accord.
00:36:21 - Oui, mais on ne peut pas l'exercer.
00:36:22 - La citoyenneté, c'est au sens général du terme.
00:36:25 - C'est ça, c'est au sens, pour l'exercer, il faut avoir compris,
00:36:28 il faut adhérer à un contrat social.
00:36:30 Et ce contrat social est basé notamment sur l'égalité.
00:36:33 - Rapidement, Louis Dragnel, peut-être Éric Revelle,
00:36:34 on va encore retourner voir.
00:36:35 - Moi, ce que je trouve assez frappant, justement, dans ce débat-là,
00:36:37 c'est sur Europe 1, avant-hier, on a fait le choix de donner la parole
00:36:41 à quelqu'un, justement, un islamiste, qui expliquait comment eux percevaient
00:36:44 la décision de Gabriel Attal.
00:36:46 Et on lui demandait qu'est-ce qu'il conseillait de faire aux jeunes filles
00:36:50 qui portaient l'abaya lors de l'année scolaire précédente.
00:36:55 Et lui, en fait, il n'a qu'un seul mot à la bouche, c'est la liberté.
00:36:58 Et c'est ça qui est terrible.
00:36:59 Il dit que c'est la liberté de se vêtir, c'est la liberté de sa croyance,
00:37:04 de sa pratique.
00:37:05 Nous, on n'embête personne, on est restrictif avec personne.
00:37:08 On demande simplement la liberté de se vêtir comme on le souhaite.
00:37:11 Et ensuite, il expliquait, nous, on ne se soumettra pas, en tout cas,
00:37:14 à ce qu'il considère comme ce n'est pas une loi.
00:37:17 Ils font ce qu'ils veulent.
00:37:18 C'est la liberté pour justifier le sexisme.
00:37:20 C'est un vrai problème.
00:37:21 Mais bien sûr, je ne suis pas là en train de les défendre.
00:37:23 Je soulignais à quel point, en fait, on a des débats qui se percutent
00:37:30 complètement sur ce sujet.
00:37:31 Et qu'on a déjà régulièrement tenu un petit mot.
00:37:33 Ça fait un bout de temps que La République est testée, quand même.
00:37:35 Vous vous souvenez de l'affaire du hijab ?
00:37:37 Vous vous souvenez de l'affaire du burkini ?
00:37:39 Maintenant, on a l'affaire des abayas.
00:37:41 Donc, en réalité, il était temps que quelqu'un réagisse.
00:37:44 Maintenant, je n'oublie pas non plus que là, il y a la rentrée lundi.
00:37:47 Et que d'après quelques chiffres qui circulent, il manquerait
00:37:50 1 000 à 1 200 profs, quand même.
00:37:52 Pour que cette rentrée soit...
00:37:53 Donc, l'interdiction de l'abaya, on va voir comment ça se met en place.
00:37:56 Évidemment, il est temps que La République et un ministre réagissent.
00:38:00 Mais il y a aussi tous ces problèmes qui sont derrière.
00:38:03 Évidemment. Et c'est ce que disait aussi Nadine Morano.
00:38:05 Il y a tant d'autres problèmes au sein de l'école.
00:38:07 Un mot de ce qui s'est passé hier soir, Nadine Morano,
00:38:09 avec Emmanuel Macron, qui a reçu les chefs de parti,
00:38:11 avec le président du Sénat, de l'Assemblée et du Conseil économique et social.
00:38:16 Ça a duré 12 heures. Ils sont sortis à 3 heures du matin, tous lessivés.
00:38:20 Est-ce que c'est une initiative intéressante à vos yeux
00:38:23 ou est-ce que c'était vraiment du temps perdu ?
00:38:25 - Laurence, juste si vous me permettez,
00:38:28 je voudrais compléter ce que disait Mme Pinard.
00:38:30 Elle a totalement raison.
00:38:31 Je rajouterais un troisième point, qui est le prosélytisme, en fait.
00:38:35 Et vraiment cette volonté de faire la promotion de ces vêtements islamistes.
00:38:42 Je crois que c'est le troisième point qu'il faut rajouter
00:38:44 parce que c'est important de le préciser.
00:38:47 C'est intolérable au sein de l'école.
00:38:49 Maintenant, sur ce qu'a organisé le président de la République,
00:38:52 écoutez, moi, je trouve que c'est l'as de la causerie,
00:38:56 notre président de la République. L'as de la causerie.
00:38:59 Parce qu'après les conventions citoyennes,
00:39:02 la convention citoyenne sur le climat, rappelez-vous,
00:39:04 au cours de laquelle il n'a retenu quasi aucune proposition,
00:39:08 le grand débat, il passe son temps à organiser un mode de consultation
00:39:13 qui n'est pas prévu par nos institutions
00:39:15 et qui, au final, ne sert pas à grand-chose.
00:39:18 Vous savez, moi, je m'interroge quand même de se dire,
00:39:22 faire passer 12 heures à Éric Ciotti, président des Républicains,
00:39:26 avec les représentants de la France insoumise,
00:39:30 avec qui nous sommes aux antipodes.
00:39:32 Qu'est-ce que vous voulez qu'on en tire ?
00:39:35 Au final, rien. Rien.
00:39:37 Il faudrait qu'il choisisse avec qui il voudrait faire vraiment
00:39:40 une alliance constructive sur la base de 4-5 propositions fortes
00:39:45 qu'il est capable d'accepter.
00:39:47 Mais là, c'est 12 heures de discutaillerie pour rien,
00:39:50 il n'en sortira rien. Est-ce qu'il accepte nos propositions
00:39:54 sur la réforme constitutionnelle qui permettrait de modifier
00:39:57 l'article 11 et d'élargir le champ du référendum
00:40:01 pour qu'on interroge les Français, pour qu'ils reprennent la main
00:40:04 sur la question migratoire ?
00:40:06 La question, elle est simple, c'est oui ou non.
00:40:08 Ce n'est pas à peine de passer 12 heures avec Emmanuel Macron
00:40:11 jusqu'à 3 heures du matin pour répondre à cette question.
00:40:14 Monsieur le Président, voulez-vous redonner la parole aux Français
00:40:17 pour qu'ils décident de comment on organise l'immigration chez nous ?
00:40:21 C'est oui ou c'est non ?
00:40:23 Ça ne prend pas 12 heures pour parler de ça.
00:40:25 Est-ce que vous êtes d'accord, monsieur le Président ?
00:40:28 Est-ce qu'on durcisse nos lois pour rétablir la sécurité dans notre pays ?
00:40:32 C'est oui ou c'est non ?
00:40:34 Vous voulez baisser les impôts et les droits de succession ?
00:40:36 C'est oui ou c'est non ? On y passe 12 heures ?
00:40:38 En 5 minutes, il est capable de nous répondre.
00:40:40 Alors qu'il choisisse, est-ce qu'il veut faire de la grande discussion
00:40:45 pour n'aboutir à rien ?
00:40:47 Ou est-ce qu'il veut des propositions concrètes
00:40:49 avec des acteurs de la vie gouvernementale
00:40:53 avec qui on peut bâtir des vraies alliances ?
00:40:56 Ou pas ?
00:40:58 En gros, est-ce qu'il s'adresse seulement et directement au LR
00:41:00 et pas à tout le monde ?
00:41:02 C'est ça que vous dites ce soir, Nadine Morano.
00:41:04 Non mais qu'est-ce qu'il veut faire ?
00:41:06 Ce qui m'intéresse, c'est qu'est-ce qu'il veut faire pour la France
00:41:08 pour ramener la France au niveau où elle devrait être ?
00:41:11 La France s'écroule aujourd'hui.
00:41:13 Quand vous regardez l'image de la France,
00:41:15 avec les émeutes, on a le bon Edda en matière de prélèvements fiscaux,
00:41:21 on a une dette abyssale, on a une immigration incontrôlée.
00:41:27 Mais c'est lamentable.
00:41:29 L'État de la France, en fait, aujourd'hui, regardez le coût de l'énergie.
00:41:32 Ils ont sacrifié notre filière nucléaire,
00:41:35 il a fermé Fessenheim,
00:41:37 aujourd'hui il veut faire exactement le contraire.
00:41:39 Donc, à un moment, est-ce qu'il a un cap ?
00:41:42 S'il veut être le commandant, il dit "voilà, j'ai besoin d'un second".
00:41:45 Voilà, on peut faire ça ensemble.
00:41:47 Vous êtes d'accord pour monter au bar du bateau ou pas ?
00:41:49 Mais 12h jusqu'à 3h du mat,
00:41:51 pour faire de la discutaillerie,
00:41:53 bon, c'est bien, nous, si vous voulez,
00:41:55 nous sommes respectueux des institutions.
00:41:57 Donc, nous respectons le chef de l'État.
00:41:59 Il nous invite, on y va.
00:42:01 Nous sommes des personnalités polies.
00:42:03 Donc, on répond à une invitation.
00:42:05 Et au final, en termes de conclusion, qu'est-ce qu'il y aura ?
00:42:08 Rien. Est-ce qu'il accepte de faire ce référendum
00:42:10 pour modifier la Constitution, l'article 11 de la Constitution,
00:42:13 pour que les Français redeviennent maîtres de leur destin en matière migratoire ?
00:42:17 C'est simple ! Il faut passer du simple...
00:42:19 Une dernière question, Nadine Morano,
00:42:21 parce que ce matin, Clément Beaune était, je le disais,
00:42:23 l'invité de CNews et Europe 1.
00:42:25 Il a évoqué la question de la GPA, la gestation pour autrui.
00:42:29 Il dit qu'il est favorable à une légalisation à l'avenir
00:42:33 de la gestation pour autrui,
00:42:35 qui permet à deux hommes d'avoir un enfant
00:42:37 en ayant recours à une femme, une mère porteuse.
00:42:41 Ce n'est pas dans le programme d'Emmanuel Macron,
00:42:43 il l'a redit en 2022.
00:42:45 Comment pensez-vous que ce que dit Clément Beaune
00:42:47 préfigure de ce qui se passera dans les prochains mois,
00:42:49 années, dans notre pays ?
00:42:51 Moi, j'ai beaucoup travaillé sur cette question,
00:42:53 mais pour les couples hétérosexuels,
00:42:56 parce que même...
00:42:58 Alors, si maintenant, depuis, ça a quand même beaucoup évolué,
00:43:00 parce qu'il y a eu des greffes d'utérus
00:43:03 qui ont été pratiquées,
00:43:06 à l'époque où j'étais au gouvernement,
00:43:08 il n'y en avait pas encore,
00:43:10 mais vous avez des femmes qui ont une malformation utérine
00:43:12 ou une absence utérine,
00:43:14 mais qui ont des ovaires et qui produisent des ovocytes,
00:43:16 mais qui ne peuvent pas assurer la gestation.
00:43:18 Et donc, dans ce cadre-là,
00:43:20 il y avait une étude très intéressante
00:43:22 qui avait été menée par le Sénat,
00:43:24 et j'avais estimé que le modèle canadien
00:43:28 de la gestation pour autrui,
00:43:30 qui était très encadré sur cette question,
00:43:32 j'avais reçu d'ailleurs des familles
00:43:34 qui avaient bénéficié de cette gestation pour autrui,
00:43:36 parce que la maman pouvait devenir maman
00:43:39 parce qu'elle produisait des ovocytes,
00:43:41 mais elle ne pouvait pas assurer la gestation.
00:43:43 Et donc, la gestation pour autrui,
00:43:45 dans ce cas, me semblait intéressante.
00:43:47 Après, je veux dire,
00:43:49 là, quand on parle de deux femmes,
00:43:51 en fait, en général, il y en a trois.
00:43:53 Il y a la femme qui donne de l'ovocyte,
00:43:55 il y a la femme qui porte l'embryon.
00:43:57 Donc, c'est un vrai, vrai débat de société,
00:43:59 et c'est aussi comment on fait
00:44:01 pour que des femmes dans des pays miséreux,
00:44:03 et je pense aussi au trafic
00:44:05 qui se sont menés en Ukraine,
00:44:07 dont on a vu pendant la guerre en Ukraine,
00:44:09 que des femmes qui étaient des femmes porteuses,
00:44:11 parce qu'il y a mère porteuse
00:44:13 et femme porteuse.
00:44:15 Pour moi, la femme porteuse,
00:44:17 elle ne donne pas son ovocyte,
00:44:19 elle porte l'embryon sans avoir donné un ovocyte,
00:44:21 ce qui est la différence.
00:44:23 Donc, vous avez des trafics d'enfants qui sont faits,
00:44:25 et je pense que, sur ce sujet comme sur d'autres,
00:44:27 ce serait bien qu'on ait une vraie position européenne.
00:44:29 - Et la vôtre, c'est quoi ?
00:44:31 Quelle est votre position, alors ?
00:44:33 - Ah, la mienne, sur les couples hétérosexuels,
00:44:35 moi, je l'avais dit, j'étais favorable.
00:44:37 - Et sur les couples homosexuels ?
00:44:39 - Sur les couples homosexuels, non.
00:44:41 Parce que je pense que c'est compliqué
00:44:43 d'avoir deux mamans possibles,
00:44:45 et quel est l'équilibre de l'enfant,
00:44:47 comment c'est présenté.
00:44:49 Je pense que ça mérite un vrai débat,
00:44:51 ça mérite une expertise,
00:44:53 plutôt que d'en parler en deux minutes
00:44:55 sur un plateau, je pense.
00:44:57 - Non, mais vous avez raison,
00:44:59 c'est un sujet extrêmement important.
00:45:01 Céline Pina, peut-être sur cette question
00:45:03 de la GPA, qui est remise dans le débat aujourd'hui ?
00:45:05 - Moi, il y a quelque chose
00:45:07 qui me dérange profondément,
00:45:09 parce que c'est souvent des personnes riches
00:45:11 qui vont exploiter une misère,
00:45:13 parfois atroce, de gens
00:45:15 qui n'ont même pas les moyens
00:45:17 d'élever leurs enfants,
00:45:19 qui doivent en porter un pour pouvoir élever les autres.
00:45:21 Et je trouve qu'il y a quelque chose
00:45:23 de profondément malsain dans la démarche,
00:45:25 et que tout le monde évite.
00:45:27 On ne regarde pas ça en face,
00:45:29 à chaque fois qu'on a un témoignage,
00:45:31 c'est un témoignage d'un couple bobo,
00:45:33 alors au masculin ou féminin,
00:45:35 qui explique à quel point l'enfant a changé leur vie.
00:45:37 Et c'est sans doute vrai,
00:45:39 vraiment ça, je ne le remets pas en cause,
00:45:41 mais on ne regarde jamais ce qui s'est passé pour les femmes,
00:45:43 on ne raconte jamais aussi
00:45:45 ce qui se passe quand l'enfant désiré,
00:45:47 rêvé, ne correspond pas au fantasme.
00:45:49 Parce qu'il est handicapé,
00:45:51 parce qu'il y a un problème,
00:45:53 et là, on assiste à...
00:45:55 - C'est souvent vrai sur l'adoption, ça.
00:45:57 On a déjà eu des cas là-dessus, sur l'adoption,
00:45:59 pas forcément sur la GPA.
00:46:01 - Oui, mais sur la GPA aussi, on a des cas d'enfants
00:46:03 qui sont en train de se faire des enfants,
00:46:05 et qui sont en train de se faire des enfants.
00:46:07 - Oui, et ça pose aussi la question
00:46:09 sur les parents, parce qu'en fait,
00:46:11 ce sont des parents qui sont parfois
00:46:13 dans une démarche qui est complètement fantasmée,
00:46:15 pour qui l'enfant est un dû,
00:46:17 et ça pose aussi la question
00:46:19 de la place de l'enfant,
00:46:21 de ce que mettent des gens dans le désir d'enfant,
00:46:23 et parfois, c'est pas non plus très sain.
00:46:25 Et peut-être que la dernière chose,
00:46:27 c'est que ça pose la question des limites,
00:46:29 de l'acceptation des limites biologiques et physiques,
00:46:31 et de la question de la place de l'enfant.
00:46:33 - Oui, et c'est aussi un échec permanent,
00:46:35 soit on sombre dans des délires,
00:46:37 et on n'a plus d'équilibre et de repères.
00:46:39 - Merci beaucoup.
00:46:41 Merci à vous Nadine Morano d'avoir pris un petit peu de temps
00:46:43 pour nous parler sur ces news.
00:46:45 - Vous permettez juste une dernière phrase ?
00:46:47 - Rapidement, on a deux secondes.
00:46:49 - C'est important ce que disait Céline Pinard,
00:46:51 mais il faut savoir qu'aujourd'hui,
00:46:53 je parle pour les couples hétérosexuels,
00:46:55 il existe le don de sperme, le don d'ovocytes,
00:46:57 et que pour les personnes qui ont juste
00:46:59 un peu de sérotin, il existe rien.
00:47:01 Et donc, sur cette question-là,
00:47:03 c'était extrêmement intéressant,
00:47:05 et le cadre canadien est très cadré
00:47:07 notamment pour les cas dont elle a parlé,
00:47:09 à savoir le handicap...
00:47:11 - C'est parfait, on a compris.
00:47:13 Merci Nadine Morano, je suis obligée de rendre l'antenne.
00:47:15 Merci à Céline Pinard, on se retrouve dans un instant
00:47:17 sur CNews et sur Europe 1 pour la suite de Punchline.
00:47:19 A tout de suite.
00:47:21 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:23 Bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:25 La sécurité est la première des libertés.
00:47:27 Peut-être que ceux qui nous gouvernent l'ont parfois oublié,
00:47:29 obsédés par leurs coups de communication
00:47:31 ou leurs petites rivalités,
00:47:33 mais pas les Français,
00:47:35 qui sont certes préoccupés en premier lieu
00:47:37 par le pouvoir d'achat, mais qui voient chaque jour
00:47:39 les vols, les agressions violentes et les meurtres
00:47:41 se multiplier.
00:47:43 Une policière hors service battue à mort aujourd'hui
00:47:45 en Savoie par son ex-conjoint à coup de batte de baseball,
00:47:47 des règlements de compte à coup de Kalachnikov
00:47:49 entre trafiquants de drogue à Marseille ou ailleurs,
00:47:51 une piscine gonflable en Ténébien,
00:47:53 une piscine gonflable livrée par drone
00:47:55 dans une prison à Balanchinon.
00:47:57 Vous n'aurez pas à nous soumettre en fonction de vos choix
00:47:59 dans Punchline.
00:48:01 Il est 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant
00:48:15 sur Europe 1 et sur CNews. D'abord, avant nos débats,
00:48:17 le rappel des titres de l'actualité avec ces agressions sexuelles
00:48:19 dans les transports depuis le début de l'année.
00:48:21 87% des femmes dans notre pays
00:48:23 déclarent avoir déjà été victimes
00:48:25 de harcèlement ou de violences sexuelles
00:48:27 et sexistes dans les transports,
00:48:29 selon une note de la préfecture de police de Paris.
00:48:31 57 000 plaintes pour violences sexuelles
00:48:33 ont été enregistrées en 2020.
00:48:35 Cela représente 156 agressions par jour.
00:48:37 Je vous le disais,
00:48:39 une piscine gonflable a été découverte
00:48:41 dans une cellule en prison,
00:48:43 découverte par des surveillants
00:48:45 du centre pénitentiaire de Valence dans la Drôme.
00:48:47 Il faut dire que le détenu l'avait filmée
00:48:49 et postée sur les réseaux sociaux.
00:48:51 La GPA, il faudra à l'avenir
00:48:53 légaliser la GPA.
00:48:55 Ce sont les mots du ministre des Transports,
00:48:57 Clément Beaune, ce matin,
00:48:59 sur CNews et sur Europe 1.
00:49:01 Il précise même que cette mesure ne figure pas
00:49:03 dans le programme d'Emmanuel Macron,
00:49:05 mais que c'est un débat qui reviendra dans la société
00:49:07 et donc il faut y réfléchir.
00:49:09 Enfin, le Royaume-Uni veut durcir le ton
00:49:11 face à l'immigration illégale.
00:49:13 Le gouvernement britannique envisage de placer
00:49:15 tous les migrants sans papier sous surveillance électronique,
00:49:17 c'est-à-dire sous bracelets électroniques.
00:49:19 L'objectif est de pouvoir les contrôler
00:49:21 en attendant leur expulsion.
00:49:23 Voilà pour ces quelques titres de l'actualité.
00:49:25 Merci d'être avec nous,
00:49:27 merci de votre confiance.
00:49:29 Nous sommes en plateau avec nos invités
00:49:31 pour les débats d'actualité.
00:49:33 J'accueille avec un immense plaisir
00:49:35 Franz Olivier Gisbert.
00:49:37 Bonsoir.
00:49:39 Bonsoir, Laurence. Le plaisir est pour moi.
00:49:41 Vous avez publié cette histoire de la 5e République.
00:49:43 Le deuxième tome, c'était la belle époque.
00:49:45 Il y a le troisième tome qui arrive.
00:49:47 Louis Dragnel, chef du service politique de l'Europe 1.
00:49:49 Bonsoir, Laurence.
00:49:51 On est aussi avec Eric Ravel, journaliste.
00:49:53 Et avec Noémie Chouze.
00:49:55 On va commencer avec vous.
00:49:57 On parlera de la politique après.
00:49:59 Mais il y a ce terrible
00:50:01 fête d'hiver qui s'est déroulée
00:50:03 en Savoie, tout près de Chambéry.
00:50:05 Une femme qui a été battue à mort
00:50:07 par son ex-conjoint à coup de batte de baseball.
00:50:09 Ça s'est passé ce matin
00:50:11 entre 9h20 et 9h30
00:50:13 dans la commune de la Croix de la Rochette
00:50:15 en Savoie.
00:50:17 La victime, une femme âgée d'une quarantaine d'années,
00:50:19 venait de déposer son dernier enfant
00:50:21 à la crèche quand elle a été
00:50:23 violemment attaquée par un homme
00:50:25 armé d'un objet contondant.
00:50:27 Il pourrait s'agir d'une batte de baseball.
00:50:29 Elle n'a pas pu être réanimée par les secours.
00:50:31 Elle a donc été battue à mort.
00:50:33 Il s'agit d'une
00:50:35 fonctionnaire de police
00:50:37 qui travaille au commissariat de Chambéry,
00:50:39 mais qui ce matin n'était pas en service,
00:50:41 qui ne portait pas d'uniforme.
00:50:43 Les presses ont rapidement désigné un homme
00:50:45 comme étant le principal suspect.
00:50:47 Un homme qui est activement recherché
00:50:49 à l'heure actuelle. Il s'agit de l'ancien
00:50:51 conjoint de cette femme.
00:50:53 - Est-ce qu'on en sait plus sur le profil de cet homme ?
00:50:55 - Oui, on sait qu'il est âgé d'une soixantaine d'années.
00:50:57 Ils ont eu deux enfants
00:50:59 ensemble, la victime et ce suspect
00:51:01 de jeunes âgés
00:51:03 qui sont aujourd'hui adolescents.
00:51:05 La fonctionnaire de police avait depuis
00:51:07 refait sa vie, comme on dit,
00:51:09 avec un autre homme avec lequel elle avait eu
00:51:11 d'autres enfants. Le procureur de la République
00:51:13 de Chambéry devra préciser tout cela,
00:51:15 mais selon nos informations, le suspect
00:51:17 était connu de la police
00:51:19 pour des faits de violence.
00:51:21 On trouve plusieurs mentions "otage",
00:51:23 le fichier qui recense les personnes
00:51:25 mises en cause dans des affaires pénales
00:51:27 et également les victimes. Les faits remontent
00:51:29 notamment à l'année 2017. À l'époque,
00:51:31 il était question de violences sur conjoints,
00:51:33 harcèlement, diffamation, ainsi que
00:51:35 de non-respect d'une ordonnance de protection.
00:51:37 La piste envisagée est donc
00:51:39 celle du féminicide, un fléau
00:51:41 contre lequel le gouvernement a bien du mal
00:51:43 à lutter. Il pourrait s'agir,
00:51:45 encore une fois, tout cela devrait être confirmé,
00:51:47 l'enquête est en cours, mais du 77e
00:51:49 meurtre d'une femme
00:51:51 par un conjoint ou en ancien conjoint
00:51:53 depuis le début de l'année 2023.
00:51:55 Merci pour ces terribles précisions Noémie Schuss.
00:51:57 On va tout de suite écouter Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
00:51:59 qui s'explique
00:52:01 sur les moyens mis en oeuvre pour retrouver le suspect.
00:52:03 J'ai mobilisé
00:52:05 énormément de moyens. Il y a 4
00:52:07 hélicoptères de la Gendarmerie nationale
00:52:09 qui se sont mobilisés dans ce département.
00:52:11 Il y a le GIGN qui est engagé.
00:52:13 Les moyens exceptionnels sont là, évidemment,
00:52:15 pour retrouver l'auteur
00:52:17 ou l'auteur présumé. Je sais que dans les
00:52:19 prochaines heures, prochains jours, je fais confiance aux gendarmes
00:52:21 pour retrouver cet auteur et
00:52:23 qu'on puisse le confondre devant la justice.
00:52:25 C'est un drame, évidemment,
00:52:27 ignoble. Il ne nous apparaît pas
00:52:29 que c'est en sa qualité de policière
00:52:31 qu'elle a manifestement
00:52:33 été victime, même si, évidemment,
00:52:35 je veux avoir une pensée pour ses collègues une nouvelle fois
00:52:37 et dire
00:52:39 toute la tristesse que nous avons,
00:52:41 d'abord devant la mort d'une femme,
00:52:43 mais aussi de quelqu'un du ministère de l'Intérieur.
00:52:45 Voilà, effectivement, une pensée
00:52:47 pour ses enfants et ses collègues qui sont sous le choc.
00:52:49 François-Olivier Gisbert, c'est l'horreur absolue, en fait.
00:52:51 C'est le film d'horreur qui s'est déroulé dans ce petit village
00:52:53 de Savoie. Vous avez bien posé le problème
00:52:55 parce qu'en fait,
00:52:57 la question qui se pose aujourd'hui dans la société française,
00:52:59 c'est, bon, il y a un sentiment de déclin,
00:53:01 mais ça, c'est un sentiment.
00:53:03 Dupond-Moretti parlait
00:53:05 d'un sentiment d'insécurité autrefois.
00:53:07 On peut dire que c'est un sentiment, mais
00:53:09 ça se base sur quelques chiffres.
00:53:11 Le déclassement, le déclassement de la France,
00:53:13 qui est le pays le plus
00:53:15 désindustrialisé d'Europe avec la Grèce,
00:53:17 ça dit quelque chose quand même de très fort.
00:53:19 Et puis, de l'autre côté, il y a la
00:53:21 crise de l'autorité.
00:53:23 Et ça, c'est un phénomène...
00:53:25 Parce que le déclin, si vous voulez, on en parle depuis la fin
00:53:27 du 19e. Il y avait déjà un mouvement
00:53:29 décadentiste. Enfin, vous voyez, il y a
00:53:31 tout un... Et puis regardez, déjà,
00:53:33 au début du 20e siècle,
00:53:35 déjà, il y avait des livres sur le déclin de l'Occident, etc.
00:53:37 Bon, des grands succès. Donc, c'est une vieille
00:53:39 histoire. Là, si vous voulez, il se passe quelque chose
00:53:41 dans notre société aujourd'hui et qui est tout à
00:53:43 fait nouveau. Parce que quand vous parlez de la crise
00:53:45 de l'autorité, je crois que ce qui
00:53:47 est angoissant, c'est
00:53:49 l'absence des valeurs. C'est-à-dire que
00:53:51 tout est cul par-dessus tête.
00:53:53 La victime, souvent, est considérée comme
00:53:55 un coupable, et le coupable, évidemment, alors lui,
00:53:57 comme une victime. Et
00:53:59 on a le sentiment, et je crois que
00:54:01 c'est ça, aujourd'hui, le problème. Parce que vous
00:54:03 disiez... Il n'y a pas
00:54:05 de sanctions. C'est ça, aussi, le sujet.
00:54:07 - Une fois, il y a la sanction, effectivement, sur des gens qui sont des récidivistes.
00:54:09 - Ça ne se pose même pas. Alors, évidemment, là,
00:54:11 c'est pathétique quand on voit le ministre de l'Intérieur, parce que
00:54:13 c'est un boulot terrible,
00:54:15 le ministre de l'Intérieur, parce qu'ils disent tous la même chose.
00:54:17 C'est intolérable, ça ne se
00:54:19 renouvellera pas, etc. Et puis ça recommence, ça va être
00:54:21 toujours le même disque. On entend ça, quel que soit
00:54:23 le ministre de l'Intérieur, d'ailleurs. Et
00:54:25 je pense que ce
00:54:27 qu'il faut pour la France, mais on le dit
00:54:29 un certain nombre,
00:54:31 quand même, à le dire parmi les
00:54:33 observateurs, ce qu'il faut, c'est qu'à un moment donné,
00:54:35 on essaie de faire
00:54:37 nation, comme dit l'autre, et puis
00:54:39 de reprendre les choses en faisant que
00:54:41 chacun,
00:54:43 évidemment, a des droits,
00:54:45 mais chacun doit avoir...
00:54:47 a des devoirs, et puis
00:54:49 les règles doivent être respectées. - Mais l'autorité,
00:54:51 justement, de l'État, n'est plus respectée.
00:54:53 - Oui, mais ça va dans tous les sens. Vous allez dans la rue,
00:54:55 vous avez vu les vélos...
00:54:57 - En Savoie, on est élargis, évidemment. - Mais tout est comme ça.
00:54:59 C'est-à-dire que c'est tout à fait nouveau par rapport à il y a
00:55:01 10 ans. C'est incroyable. - Avant, c'était
00:55:03 pas exactement comme ça. - Par rapport à il y a 20 ans.
00:55:05 Mais c'est une dégradation lente.
00:55:07 Et c'est ça, je crois que c'est...
00:55:09 Peut-être parce que... Est-ce que si on regarde les chiffres
00:55:11 vraiment, il y a des spécialistes qui font ça,
00:55:13 on peut pas dire qu'il y a une
00:55:15 explosion de l'insécurité.
00:55:17 - Il y a des chiffres sur les maisons municipales
00:55:19 qui sont très clairs. - Oui, mais ça dépend... Enfin, on peut tourner
00:55:21 les chiffres comme on veut, vous savez, avec les statistiques,
00:55:23 comme disait Marcon. - Louis Dragna, il n'est pas d'accord,
00:55:25 il va vous répondre. - Il peut leur faire dire ce qu'on veut.
00:55:27 - Il y a quand même une augmentation de la violence dans la société.
00:55:29 - Mais oui, les agressions sexuelles, etc.
00:55:31 - Même la violence gratuite.
00:55:33 - Les crimes, etc.
00:55:35 Bon, il y a toujours eu de la violence
00:55:37 dans la société. Ce qui est nouveau,
00:55:39 c'est le sentiment
00:55:41 d'impunité chez les coupables,
00:55:43 le fait que tout ça n'est pas grave.
00:55:45 Et si vous voulez, c'est à tous les niveaux de la société.
00:55:47 Quand vous parlez de perte d'autorité, moi, je trouve
00:55:49 effrayant, par exemple, mais ça,
00:55:51 on voit à chaque fois, ça touche de nouvelles
00:55:53 couches de personnes qui
00:55:55 incarnent cette autorité.
00:55:57 Ça a commencé avec les profs, les enseignants
00:55:59 qui se faisaient maltraiter, ça a monté,
00:56:01 et puis maintenant, ce sont les élus,
00:56:03 c'est le président lui-même, etc.
00:56:05 Ça, c'est quelque chose qu'il faut évidemment arrêter.
00:56:07 - Alors, évidemment, Éric Ravel,
00:56:09 on est dans un défi, effectivement.
00:56:11 On est sur une violence diffuse,
00:56:13 et qui n'est plus diffuse, qui se crime maintenant
00:56:15 à tout bout de champ. - Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec
00:56:17 Lewis Baird, c'est-à-dire que je ne pense pas que ce soit lent,
00:56:19 ça s'accélère au contraire, et il y a
00:56:21 un marqueur fort dans notre époque, me semble-t-il.
00:56:23 Vous avez raison, ça fait un bout
00:56:25 de temps qu'on parle du déclin de l'Occident,
00:56:27 Baverez a écrit de jolis livres sur le déclin
00:56:29 de la France, mais là, ce qui est particulier...
00:56:31 - Oui, Oswald Spengler, historiquement,
00:56:33 en 1914-1918.
00:56:35 - Ce qui me semble très particulier,
00:56:37 là, et je pense que c'est une des premières fois que ça arrive dans l'histoire,
00:56:39 c'est qu'à la fois
00:56:41 on a une révolution technologique très puissante,
00:56:43 le digital, en général,
00:56:45 les révolutions industrielles s'accompagnent
00:56:47 d'un mieux et d'une
00:56:49 direction vers la civilisation,
00:56:51 et là, c'est la première fois
00:56:53 qu'on a à la fois
00:56:55 une révolution technologique forte, puissante
00:56:57 et une décivilisation
00:56:59 en même temps, dont l'autorité
00:57:01 est un ingrédient parmi d'autres. Mais cette décivilisation-là,
00:57:03 elle me frappe parce que,
00:57:05 en général, les révolutions technologiques
00:57:07 industrielles poussent plutôt à une
00:57:09 autre civilisation, pas à une décivilisation.
00:57:11 - Franz-Olivier Gisberg, vous êtes d'accord avec ça ?
00:57:13 - Oui, je suis d'accord. - Je trouve que c'est pertinent, moi.
00:57:15 - Non mais je suis d'accord, de toute façon, c'est un phénomène global,
00:57:17 et puis il n'y a pas un seul responsable,
00:57:19 on ne va pas tomber là tous sur Macron, ce n'est pas la faute de Macron,
00:57:21 il arrive. - J'ai même pas le chèque, non.
00:57:23 - Oui, bien sûr, ce n'est pas le sujet, quand on parle
00:57:25 de ça, ce n'est pas le sujet, d'ailleurs, ce n'est même pas un sujet
00:57:27 de droite ou de gauche, c'est la
00:57:29 société française qui s'effiloche
00:57:31 lentement, le mot délitement,
00:57:33 je trouve qu'on vient tout à fait,
00:57:35 et vous avez raison, il y a des raisons industrielles,
00:57:37 il y a toutes sortes de raisons, mais je pense que
00:57:39 le point fondamental,
00:57:41 c'est l'absence totale d'autorité,
00:57:43 c'est-à-dire que personne n'incarne,
00:57:45 ne peut, n'a le droit d'incarner l'autorité.
00:57:47 - Oui, mais alors le chef de l'État aussi, ça concerne...
00:57:49 - Ça commence à l'école. - Oui, mais ça concerne aussi
00:57:51 le chef de l'État. - Il y a une désintégration
00:57:53 de l'éducation nationale,
00:57:55 quand on a dit
00:57:57 que c'est l'enfant roi, c'est lui qui va décider
00:57:59 ce qui lui intéresse, ce qu'il va faire, etc.
00:58:01 Bon, par exemple,
00:58:03 quand j'entends dire par le ministre
00:58:05 de l'Éducation nationale, Gabriel Attal,
00:58:07 il serait peut-être bien que les élèves se lèvent
00:58:09 quand le prof arrive et que...
00:58:11 - Quand le prof arrive. - J'entends dire que...
00:58:13 - C'est évolutionnaire. - Ah oui, c'est très bien,
00:58:15 il faut apprendre ça, il faut être sûr,
00:58:17 il faut respecter ses profs. - C'est aussi important
00:58:19 que de ne pas porter d'abaya en classe.
00:58:21 - Oui, ça, ça va de soi, mais enfin,
00:58:23 il l'a fait, c'est-à-dire que c'est important aussi.
00:58:25 Un ministre arrive, il prend une décision,
00:58:27 c'est tout à fait nouveau, parce que ça aussi,
00:58:29 quand on est journalistes comme moi,
00:58:31 depuis tellement longtemps, qu'on entend tous
00:58:33 ces politiques, de droite ou de gauche,
00:58:35 dire "mais c'est évident qu'il faut faire ça,
00:58:37 vous leur dites ça, il faut faire ça,
00:58:39 mais c'est tellement évident, on ne peut pas le faire".
00:58:41 Il y a toujours une bonne raison, mais on ne peut pas.
00:58:43 Et là, de temps en temps, il y a quelqu'un qui dit
00:58:45 "ben, on le fait", et puis tout le monde dit "d'accord".
00:58:47 Bon, après, le Conseil d'État... - Et il y en a beaucoup
00:58:49 qui disent "on ne peut pas". - Oui, il y en a beaucoup.
00:58:51 - Le recours juridique, ça va être compliqué.
00:58:53 - Le Conseil d'État, le Conseil d'État,
00:58:55 le Conseil d'État qui est un petit peu...
00:58:57 - Qui est très politisé. - ... qui est un peu, oui,
00:58:59 un peu islamiste, disons. Il aime bien les islamistes.
00:59:01 - C'est pas exactement la même chose.
00:59:03 - Oui, mais c'est pas la même chose maintenant.
00:59:05 - C'est pas vrai. - On peut aller ensemble.
00:59:07 - On fait une toute petite pause, on se retrouve dans un instant
00:59:09 dans Punchline, sur CNews Europe 1, avec vous,
00:59:11 François-Olivier Gisbert, on écoutera le général de Gaulle, tiens.
00:59:13 - Ah, c'est bien. - Ça nous fera du bien, sur le référendum,
00:59:15 parce qu'ils ont que ce mot-là à la bouche, tous.
00:59:17 Et ben, qu'est-ce qu'il en pensait, lui ? On l'écoutera tout de suite.
00:59:19 (Générique)
00:59:21 (Générique)
00:59:23 - On se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1,
00:59:25 toujours avec notre ami François-Olivier Gisbert,
00:59:27 avec Louis de Ragnel, Éric Revelle.
00:59:29 On a été rejoint par Ludovine de Larochère.
00:59:31 Bonsoir, président du syndicat de la Famille.
00:59:33 On va parler avec vous dans un instant de la gestation pour autrui,
00:59:35 qui revient dans le débat, à la faveur
00:59:37 d'une déclaration de Clément Beaune,
00:59:39 ministre des Transports, sur notre antenne.
00:59:41 Mais d'abord, j'ai envie de me tourner vers vous, François-Olivier Gisbert,
00:59:43 grand spécialiste de De Gaulle, c'est l'objet de nombreux de vos livres.
00:59:45 Qui incarne l'autorité aujourd'hui ?
00:59:47 Plus personne.
00:59:49 Est-ce que ce n'est pas vers lui qu'on va se retourner une fois de plus ?
00:59:51 Et surtout, à propos de ce fameux référendum
00:59:53 que tout le monde a à la bouche.
00:59:55 Il n'y a pas un chef de parti politique qui n'a pas un mot "référendum"
00:59:57 à la bouche.
00:59:59 Également Emmanuel Macron. Je vous propose juste d'écouter
01:00:01 le général De Gaulle parler de cette histoire de référendum.
01:00:03 C'était en 1962,
01:00:05 lorsqu'il annonçait son souhait de modifier la Constitution
01:00:07 pour éventuellement
01:00:09 aller vers des référendums.
01:00:11 - Par quelle voie convient-il
01:00:13 que le pays
01:00:15 exprime sa décision ?
01:00:17 - Je réponds.
01:00:19 Par la plus démocratique.
01:00:21 Par la voie du référendum.
01:00:23 C'est aussi la plus justifiée.
01:00:25 Car
01:00:27 le peuple français,
01:00:29 qui détient
01:00:31 la souveraineté nationale,
01:00:33 la détient aussi,
01:00:35 évidemment,
01:00:37 dans le domaine constituant.
01:00:39 - Voilà.
01:00:41 Évidemment,
01:00:43 le référendum, dans ces cas-là,
01:00:45 c'est le rendez-vous
01:00:47 majeur des Français ?
01:00:49 - Oui, de temps en temps, bien sûr.
01:00:51 Mais ce n'est pas forcément la solution.
01:00:53 Ces gens se retrouvent ensemble pendant 12 heures.
01:00:55 - Vous faites allusion
01:00:57 à ce qui s'est passé hier avec les chefs des partis.
01:00:59 - De temps en temps, ils réussissent un truc.
01:01:01 La com', en tout cas,
01:01:03 c'est bien. 12 heures, ils sont tous...
01:01:05 Et puis, des gens qui ne se parlent pas,
01:01:07 qui ne veulent pas déjeuner ensemble.
01:01:09 C'est incroyable par rapport à la France que j'ai connue
01:01:11 il y a 50 ans, où les communistes,
01:01:13 les gaullistes, tout ça, déjeunaient ensemble,
01:01:15 s'engueulaient, n'étaient pas d'accord,
01:01:17 mais enfin, pouvaient se parler.
01:01:19 Là, on a le sentiment que tout est bloqué.
01:01:21 Et bien, ils réussissent ça. Bravo.
01:01:23 Après, c'est vrai qu'ils ne sauront rien.
01:01:25 Il ne va rien sortir. Personne ne pouvait penser
01:01:27 qu'ils sortiraient quelque chose.
01:01:29 Et l'idée, c'est référendum.
01:01:31 Il y a des lois. Appliquons les lois.
01:01:33 Commençons par appliquer les lois.
01:01:35 Et puis, surtout, je veux dire, qui va incarner cette autorité ?
01:01:37 Vous savez très bien, Laurence,
01:01:39 ce sont les valeurs.
01:01:41 On va retourner aux valeurs.
01:01:43 Il y a une très bonne interview, dans Le Point, cette semaine,
01:01:45 de Salman Rushdie, que je trouve absolument extraordinaire.
01:01:47 Je l'ai lue, ça m'arrive rarement.
01:01:49 J'étais très ému, parfois, presque aux larmes.
01:01:51 Et je l'ai relue
01:01:53 deux fois.
01:01:55 C'est fort et puissant.
01:01:57 Il y a cette phrase, c'est tellement vrai.
01:01:59 « La sagesse, ce n'est pas d'être pessimiste
01:02:01 ou optimiste, mais d'observer,
01:02:03 de savoir
01:02:05 quelles sont nos valeurs,
01:02:07 et de ne rien concéder. »
01:02:09 Mais comment sait-on encore quelles sont nos valeurs ?
01:02:11 C'est ça, la vraie question.
01:02:13 Est-ce que ce pays, la France, sait encore quelles sont ses valeurs ?
01:02:15 Je crois, mais, simplement,
01:02:17 on a honte, on se cache.
01:02:19 Et c'est ça, le vrai sujet.
01:02:21 Et, par exemple, le fait que les lois
01:02:23 ne soient pas appliquées, des lois élémentaires,
01:02:25 ne soient pas appliquées,
01:02:27 que les policiers soient
01:02:29 complètement dépassés,
01:02:31 que les juges, eux-mêmes,
01:02:33 sont eux-mêmes dépassés ou politisés,
01:02:35 d'ailleurs, ça, je pense qu'il faut
01:02:37 remettre de l'ordre. C'est important,
01:02:39 c'est ça, l'idée.
01:02:41 Donc, de l'autorité, Éric Revelle.
01:02:43 Il y a un très beau sondage qui a été publié ce matin,
01:02:45 en interrogeant les Français sur liberté, égalité,
01:02:47 fraternité. Bon, les valeurs de la République.
01:02:49 Ça, c'est chouette.
01:02:51 Les résultats sont incroyables.
01:02:53 La fraternité et la solidarité,
01:02:55 c'est au fond du sondage.
01:02:57 Et c'est ça, le drame.
01:02:59 Ils reconnaissent l'envie de liberté,
01:03:01 mais ils estiment qu'ils en ont de moins en moins.
01:03:03 Donc, en réalité, les valeurs,
01:03:05 ils estiment qu'elles sont fondatrices.
01:03:07 Dans ce sondage, je crois que c'est à risque interactif,
01:03:09 mais il faudra vérifier, en fait,
01:03:11 les Français y croient de moins en moins.
01:03:13 Et ils disent surtout que les autres ne les respectent pas,
01:03:15 alors qu'eux, ils ont le sentiment,
01:03:17 bon, ça, c'est les paradoxes français, de les respecter.
01:03:19 Mais ça fait quand même un peu mal de voir
01:03:21 que liberté, encore un peu, mais il y en a
01:03:23 de moins en moins, disent-ils,
01:03:25 et égalité, fraternité, c'est en train
01:03:27 de tomber aux oubliettes, ce qui est quand même un vrai sujet.
01:03:29 Parce que dans ces cas-là, s'il n'y a plus d'égalité,
01:03:31 pas d'égalitarisme, d'égalité ou de fraternité,
01:03:33 on a du mal à voir comment l'autorité reprend.
01:03:35 - Mais la fraternité, c'est tellement important.
01:03:37 Quand l'autre nous dit "faire nation",
01:03:39 c'est un joli mot, évidemment.
01:03:41 Il faut faire nation, que l'on soit de gauche,
01:03:43 que l'on soit de droite, de communiste.
01:03:45 - L'autre, c'est qui ? C'est Macron ?
01:03:47 - L'autre, c'est Macron, oui.
01:03:49 - Vous êtes un peu prémisotier avec le président.
01:03:51 - On cite beaucoup son nom, mais c'est une expression.
01:03:53 Je ne veux pas dire "Macron" tout le temps.
01:03:55 - Donc, faire nation.
01:03:57 - Je ne suis pas parti de la secte des lécheurs,
01:03:59 si vous voulez.
01:04:01 Je ne fais pas partie non plus des lyncheurs.
01:04:03 - Oui, on connaît bien le triptyque.
01:04:05 - Je ne veux pas le lyncher.
01:04:07 - Donc, Léovine de La Rochère, l'autorité,
01:04:09 les valeurs.
01:04:11 - Je suis d'accord, on pourrait dire qu'il faut des valeurs
01:04:13 et qu'il faut être d'accord sur les valeurs.
01:04:15 C'est là qu'à mon avis,
01:04:17 on a une immense difficulté.
01:04:19 Jérôme Fourquet parlait de l'archipélisation de la France.
01:04:21 Cette archipélisation,
01:04:23 elle conduit à une différenciation
01:04:25 suivant les groupes, les communautés, les âges
01:04:27 et que sais-je, une différenciation majeure
01:04:29 sur les valeurs, d'une part.
01:04:31 Et d'autre part, il faut quelqu'un
01:04:33 pour incarner les valeurs.
01:04:35 En réalité, on revient toujours à la même chose.
01:04:37 Je trouve que là où Emmanuel Macron
01:04:39 aurait pu représenter les valeurs
01:04:41 de notre pays,
01:04:43 il se trouve tellement dans le "et" en même temps,
01:04:45 dans des contradictions
01:04:47 qu'il ne peut pas incarner
01:04:49 quelque chose qui est fort,
01:04:51 qui est constant, qui est clair.
01:04:53 - Il n'aime pas prendre des décisions, c'est clair.
01:04:55 - Il aime pas prendre des décisions et puis s'il dit "oui",
01:04:57 il faut dire "non" en même temps, dans la même phrase.
01:04:59 Et ça avait été d'ailleurs repéré par les médias tout de suite.
01:05:01 Et c'est tellement juste,
01:05:03 c'est tellement ce qui le caractérise.
01:05:05 Et ça s'est diffusé, je trouve, dans ses équipes,
01:05:07 ses ministres, etc. d'une manière très frappante.
01:05:09 - Tous les jours, il y a des annonces assez disparates
01:05:11 du côté des ministres.
01:05:13 - Il ne trouve personne.
01:05:15 - On a eu Gabriel Attal sur la baïa, on en parlait,
01:05:17 l'interdiction de la baïa à l'école.
01:05:19 Et puis on a eu Clément Beaune ce matin sur CNews et sur Europe 1,
01:05:21 qui lui a remis le sujet de la GPA,
01:05:23 la gestation pour autrui, sur le débat.
01:05:25 On va écouter juste Clément Beaune
01:05:27 et puis je vous passe la parole.
01:05:29 - On me pose des questions sur un certain nombre de convictions
01:05:31 et je me suis exprimé,
01:05:33 ça ne résume pas toutes mes positions.
01:05:35 Je vais être très clair et précis sur un sujet
01:05:37 extrêmement lourd, parce qu'il touche à l'éthique,
01:05:39 il touche au corps, il touche à la dignité humaine.
01:05:41 Ça n'est pas dans le programme
01:05:43 présidentiel ou législatif que nous avons proposé
01:05:45 aux Français, que le président a proposé aux Français en 2022.
01:05:47 C'est clair et net.
01:05:49 Ensuite, ces débats de société mettent toujours du temps.
01:05:51 Donc je pense que quand on est un responsable politique,
01:05:53 c'est aussi une conviction personnelle que j'ai exprimée,
01:05:55 on doit nourrir ce débat avec des arguments.
01:05:57 Il n'y a pas de vérité révélée.
01:05:59 Ça fait partie des combats pour les droits et pour l'égalité,
01:06:01 qui fait partie en effet de mon ADN
01:06:03 et de mes engagements. Et puis je l'ai dit aussi,
01:06:05 parce que je crois que sur les sujets intimes,
01:06:07 c'est vrai pour la fin de vie, c'est vrai pour la PMA,
01:06:09 qu'on a voté, j'en suis très fier, mais qui a été un long débat,
01:06:11 c'est vrai demain, parce que ce sera
01:06:13 un débat qui reviendra dans la société de la GPA.
01:06:15 Il faut réfléchir et poser des arguments.
01:06:17 Il n'y a pas de vérité absolue.
01:06:19 - Il a prêt Macron à commencer.
01:06:21 - Ah vous pensez que déjà...
01:06:23 - Il n'en a plus rien à foutre. Il s'en fout.
01:06:25 Objectif 2027.
01:06:27 - Sur le fond, le ministre de la Recherche, il évoque le principe de l'égalité.
01:06:29 L'égalité entre les couples homosexuels
01:06:31 pour avoir un enfant. Avec cette gestation pour autrui.
01:06:33 - Et ce qui est extraordinaire, c'est que
01:06:35 un peu avant, dans la même émission,
01:06:37 il parlait de l'égalité homme-femme, il parlait des droits des femmes,
01:06:39 et il parlait de la lutte
01:06:41 contre la violence fanzofemme.
01:06:43 Quelques minutes plus tard, il dit qu'il est favorable à la gestation
01:06:45 pour autrui, à la pratique des mères porteuses.
01:06:47 C'est stupéfiant.
01:06:49 En termes de non-respect de la femme,
01:06:51 d'exploitation de la femme,
01:06:53 d'invisibilisation aussi, on ne peut...
01:06:55 La GPA est l'une des choses
01:06:57 les pires en la matière.
01:06:59 - Porter un enfant pour quelqu'un d'autre.
01:07:01 - Oui. - Moyennant rétribution.
01:07:03 - Gestation pour autrui, ça veut dire
01:07:05 porter un enfant, enfin,
01:07:07 être inséminé d'un enfant, conçu généralement
01:07:09 avec les ovocytes d'une autre femme,
01:07:11 être inséminé, porter cet enfant,
01:07:13 ce qui en fait des grossesses à haut risque,
01:07:15 parce que comme ce sont des embryons qui n'ont pas
01:07:17 de lien génétique avec la mère porteuse,
01:07:19 elle a des injections d'hormones très importantes,
01:07:21 donc il y a un taux de mortalité,
01:07:23 il y a des morts de manière anormale
01:07:25 dans la gestation pour autrui, et puis,
01:07:27 à la naissance, il est instantanément remis
01:07:29 au commanditaire, contre paiement
01:07:31 ou pas. C'est pas la question, la question,
01:07:33 c'est utiliser des femmes.
01:07:35 Et monsieur Bohn,
01:07:37 visiblement, on n'a aucune idée
01:07:39 de ce qu'est la maternité, ce qui frappe aussi,
01:07:41 c'est qu'il ne dit pas
01:07:43 un seul instant,
01:07:45 il n'y a pas un mot pour les mères porteuses.
01:07:47 C'est le mépris des femmes, il n'aime pas
01:07:49 les femmes. - On ne peut pas déduire ça
01:07:51 de ses mots, madame de La Rochère.
01:07:53 - Mépriser les femmes, non.
01:07:55 - Allez-y, mais je pense
01:07:57 vraiment pas qu'il s'agit de mépriser
01:07:59 les femmes. - La gestation pour autrui,
01:08:01 c'est un mépris des femmes, c'est-à-dire
01:08:03 la maternité, c'est quand même un événement incroyable
01:08:05 dans la vie, et dire qu'il faudrait
01:08:07 encadrer cette exploitation, encadrer
01:08:09 l'utilisation de la femme réduite
01:08:11 au statut d'accubatrice,
01:08:13 pardonnez-moi, c'est d'un mépris incroyable.
01:08:15 - L'inspecte aux femmes, Louis Dragonel... - C'est du sexisme.
01:08:17 - Et moi je trouve que ce débat-là
01:08:19 rejoint celui d'avant, c'est-à-dire qu'on
01:08:21 expliquait qu'il y avait une perte de valeur
01:08:23 et que globalement,
01:08:25 aujourd'hui, tout le monde a ce mot-là à la bouche, mais en fait
01:08:27 on ne sait pas ce qu'il y a derrière. En tout cas, on
01:08:29 essaie de créer des valeurs à sa sauce.
01:08:31 - Le valeur, c'est le respect.
01:08:33 - Attendez, laissez-moi juste un minute. Pour moi,
01:08:35 la valeur, c'est immuable et la
01:08:37 protection des femmes et des
01:08:39 enfants font partie d'un
01:08:41 socle de valeur qui normalement devrait
01:08:43 être commun. Le problème, c'est que
01:08:45 vient se confronter en fait
01:08:47 à cette volonté de dire qu'on a des valeurs,
01:08:49 le progressisme qui va très très loin
01:08:51 et qui est souvent rapporté à soi, c'est-à-dire
01:08:53 que c'est le désir pour soi et on se dit que c'est un progrès
01:08:55 et donc, ce qui fait dire à beaucoup de gens...
01:08:57 - On n'entend pas la demande d'égalité. - Non mais ce qui fait dire à beaucoup de gens
01:08:59 "moi j'ai évolué sur le sujet", je sais pas...
01:09:01 Et effectivement, c'est par rapport à soi et je
01:09:03 pense que quand on parlait un peu d'un
01:09:05 affaiblissement de l'autorité des valeurs et tout ça,
01:09:07 ça se retrouve aussi, il y a des manifestations
01:09:09 dans des choses qui sont, je pense,
01:09:11 une dérégulation de la société.
01:09:13 - Prends solidement, je veux savoir votre avis là, sur la GPA.
01:09:15 - Là, c'est-à-dire que
01:09:17 sa proposition, on sait très bien que c'est bidon.
01:09:19 Il y a quelque chose d'hypocrite,
01:09:21 parce que ça peut pas être respecté, ça ne sera
01:09:23 pas respecté, c'est-à-dire que
01:09:25 le contrôle de l'État, c'est quoi, comment,
01:09:27 comment vous contrôlez ça ? - Sa proposition, vous voulez
01:09:29 que nous soyez disants chez le GPA ?
01:09:31 - Oui, oui, oui. - Tout ça, c'est...
01:09:33 Bon, simplement, le problème,
01:09:35 c'est la GPA en soi,
01:09:37 il faut peut-être qu'elle soit encadrée, mais y compris
01:09:39 quand elle est financée, il faut peut-être l'encadrer un peu plus.
01:09:41 Bon, ce qui veut dire, c'est une manière de l'accepter,
01:09:43 mais c'est clair que là,
01:09:45 on est dans la... - Encadrer, c'est légaliser ?
01:09:47 - Oui, mais là, on est dans une zone, quand même,
01:09:49 un peu de non-droit. - Est-ce qu'on peut encadrer
01:09:51 l'exploitation des femmes ? C'est ça, la question.
01:09:53 - Est-ce qu'on peut encadrer, vous savez, quand on continue
01:09:55 comme ça, on peut parler aussi de l'adoption.
01:09:57 Les trafics, les gosses qui sont enlevés...
01:09:59 - On est d'accord sur les trafics.
01:10:01 - Le chapitre qu'on vous ouvrait, très intéressant.
01:10:03 - On peut parler aussi des organes.
01:10:05 Vous avez les trafics d'organes, etc.
01:10:07 Tout ça, c'est la même chose. - On n'a pas le droit d'acheter
01:10:09 des organes, même si on risque de mourir.
01:10:11 On n'a même pas le droit d'acheter un rein.
01:10:13 Donc, même pour vivre, on n'achète pas des organes.
01:10:15 Et moi, je pense qu'on ne loue pas une femme,
01:10:17 quelles que soient les conditions,
01:10:19 pour obtenir un enfant.
01:10:21 Et on n'achète pas un enfant. Par ailleurs,
01:10:23 encadrer l'exploitation des femmes
01:10:25 et la chosification de l'enfant,
01:10:27 mais imaginer d'encadrer une exploitation,
01:10:29 c'est stupéfiant.
01:10:31 Et c'est pour ça que je dis qu'il y a un mépris
01:10:33 de la femme à travers ses propos,
01:10:35 qui sont tout à fait stupéfiants.
01:10:37 C'est un trafic d'êtres humains, quand même, la gestation pour autrui.
01:10:39 On n'encadre pas. - Et vous pensez que ça arrivera
01:10:41 dans notre pays ? - Alors, ça fait partie
01:10:43 de la dialectique progressiste,
01:10:45 comme l'évoquait Louis Dragnel.
01:10:47 Effectivement, on nous dit inéluctablement, ça viendra.
01:10:49 Mais non. Et la France qui l'interdit,
01:10:51 et d'une certaine manière, au contraire, en avance,
01:10:53 la seule chose, c'est qu'il y a un certain laxisme.
01:10:55 Soit disant, c'est la ligne rouge d'Emmanuel Macron,
01:10:57 c'est pas tout à fait vrai.
01:10:59 La France participe au groupe de travail sur la conférence de l'AE
01:11:01 qui cherche à la faire reconnaître de fait.
01:11:03 La même chose au niveau de l'Union européenne.
01:11:05 En fait, une avancée,
01:11:07 ce serait de faire appliquer,
01:11:09 de faire respecter et de lutter encore davantage
01:11:11 contre cette exploitation des femmes
01:11:13 et contre ce trafic de bébés.
01:11:15 - Eric Grevel, vous avez une analyse ?
01:11:17 - Monsieur Beau, plutôt de gauche,
01:11:19 moi, ce qui me choque, vous savez, j'ai en mémoire
01:11:21 un riche français à gauche
01:11:23 qui avait dit "on loue bien les épaules d'un homme,
01:11:25 pourquoi on louerait pas le ventre d'une femme ?"
01:11:27 - C'était Pierre Berger.
01:11:29 - C'était Pierre Berger, paix à son âme.
01:11:31 Ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a quand même quelque chose de très choquant
01:11:33 chez les progressistes, c'est que à la fois,
01:11:35 et ils ont raison,
01:11:37 il faut établir le plus rapidement possible
01:11:39 une égalité entre l'homme et la femme,
01:11:41 mais quand il s'agit de louer
01:11:43 le ventre d'une femme, alors le progressisme
01:11:45 s'arrête là, et on ne se pose pas du tout
01:11:47 la question de la marchandisation.
01:11:49 Et puis juste pour faire un peu rire, peut-être,
01:11:51 François-Olivier Gisbert,
01:11:53 oui, bien sûr qu'il taille la route tous vers
01:11:55 2027, ça vous a pas échappé, enfin,
01:11:57 l'affaire de la Baïa, qui est une vraie
01:11:59 décision datale, puis la réponse
01:12:01 à gauche de M. Bohn qui vise sans doute
01:12:03 la mairie de Paris, évidemment.
01:12:05 - C'est le pendent ?
01:12:07 - Et Gérald Darmanin dimanche dernier.
01:12:09 - François Béroud, ou Jean Le Canuet,
01:12:11 - Il n'est pas content, Macron.
01:12:13 - disait à propos des centristes, vous savez.
01:12:15 - Non, c'est Jean Le Canuet, c'est Bengoud, travaillé pour Le Canuet.
01:12:17 - Il disait,
01:12:19 "Les centristes, c'est une brouette
01:12:21 avec des grenouilles dedans qui sautent
01:12:23 partout, ce gouvernement est aujourd'hui
01:12:25 une brouette qui roule vers 2027
01:12:27 et avec des grenouilles qui sautent partout."
01:12:29 - Vous êtes d'accord avec ça, François-Olivier ?
01:12:31 - Oui, je trouve que ça résume tout à fait la situation actuelle, on voit très bien.
01:12:33 Darmanin, de toute façon,
01:12:35 Macron ne pourra pas l'arrêter. Là, ils ont réussi
01:12:37 un peu à tordre le cou et à sa petite opération
01:12:39 de Roubaix l'autre jour.
01:12:41 - Tourcoing. - Tourcoing, pardon.
01:12:43 Mais, en fait, ils pourront pas le faire
01:12:45 tout le temps. Et puis, alors, de l'autre côté,
01:12:47 moi, j'ai la conviction depuis longtemps, c'est que
01:12:49 y a pas beaucoup de gens doués
01:12:51 dans l'équipe de Macron, c'est clair.
01:12:53 Y a beaucoup de cloches, enfin, c'est
01:12:55 vraiment des zombies, etc.
01:12:57 Mais y a quand même une star. C'est évident,
01:12:59 c'est Gabriel Attal. Depuis longtemps, on est
01:13:01 beaucoup à le penser, parce que quand il se mêle d'un truc,
01:13:03 ça va très vite, il sait prendre les décisions,
01:13:05 il a une sorte d'instinct. Enfin, y a
01:13:07 d'autres jeunes aussi dans l'autre
01:13:09 camp, Jordan Bardella aussi,
01:13:11 ça fait partie des gens. Bon, et bien, vous allez
01:13:13 voir Macron, Attal,
01:13:15 il va y avoir des étincelles. - Ah oui.
01:13:17 - Ça, je vous assure. - Et alors, ça veut dire que la course
01:13:19 présidentielle est lancée ? - C'est écrit, c'est écrit. - Et ça veut dire qu'Emmanuel
01:13:21 Macron est un canin sans tête ?
01:13:23 - Bah, oui, c'est le... - C'est ce qu'il disait
01:13:25 dans l'interview au Point. - Oui, vous savez, aux Etats-Unis,
01:13:27 c'est la formule, on dit "le président réélu
01:13:29 est un canin sans tête" quand il a perdu
01:13:31 les mid-term élections,
01:13:33 c'est-à-dire l'élection qui est entre les...
01:13:35 qui est au milieu de son deuxième
01:13:37 mandat. Et, alors,
01:13:39 à ce moment-là, on dit que les deux
01:13:41 dernières années, il est un canin sans tête.
01:13:43 Vous savez que Macron,
01:13:45 enfin, il le sait pas, mais il faut peut-être lui dire, d'ailleurs, il faudrait
01:13:47 quelqu'un le lui dise, il a perdu les élections législatives
01:13:49 l'année dernière. Il croit qu'il les a pas perdu,
01:13:51 donc c'est pour ça qu'il fait cette espèce
01:13:53 de grand rout avec
01:13:55 les partis... - On voit le nombre de 49.3 qu'il a utilisé,
01:13:57 c'est comme une illustration du fait qu'il a perdu.
01:13:59 - Il a perdu les élections, donc
01:14:01 il a pas voulu faire une coalition parce qu'il sait pas
01:14:03 très bien faire de la politique, il sait pas que
01:14:05 la politique, c'est écouter des gens
01:14:07 extrêmement rasoirs et barbants pendant des heures
01:14:09 jusqu'à 3h du matin, enfin Mitterrand,
01:14:11 Chirac, ils ont tous fait ça.
01:14:13 Il l'a fait, mais il y avait pas
01:14:15 d'objectif, il y avait pas d'objet.
01:14:17 Non, mais ça, il aurait
01:14:19 fallu passer par là. Donc il fait pas
01:14:21 de coalition, comme je vous signale, on en fait dans tous les pays d'Europe.
01:14:23 Dans ces cas-là, comme en Allemagne,
01:14:25 comme en Espagne en ce moment, il y en aura
01:14:27 certainement une à droite ou à gauche à un moment donné.
01:14:29 Donc voilà, et ça, c'est
01:14:31 le gros problème de Macron. - Un tout petit mot,
01:14:33 Ludovic, de la recherche. - Oui, après des grenouilles qui sortent de tous les côtés,
01:14:35 de fait, M. Bohn a parfaitement
01:14:37 tout à fait, a parfaitement préparé sa sortie.
01:14:39 Il est ministre des Transports
01:14:41 et il a une question sur la GPA, qui fait même le titre
01:14:43 de l'article. Donc c'était évidemment demandé
01:14:45 et il l'a voulu, il l'a prévu
01:14:47 de sa part. Et juste un dernier point,
01:14:49 imaginez qu'on puisse
01:14:51 exploiter des femmes parce qu'elles sont
01:14:53 femmes, voilà qu'il y ait une inégalité
01:14:55 incroyable qu'il envisage et qu'il
01:14:57 soit créé, lui, créé. - Voilà votre réponse à l'argument
01:14:59 d'égalité qui a été soulevé
01:15:01 par le ministre. Il est 18h32, on fait le rappel
01:15:03 des titres de l'actualité avec Simon Guilla.
01:15:05 (Générique)
01:15:07 - Faut-il sanctionner plus durement
01:15:09 les consommateurs pour lutter contre le trafic
01:15:11 de drogue ? Eh bien la réponse est oui pour
01:15:13 75% des Français.
01:15:15 C'est le résultat de notre dernier sondage
01:15:17 CSA pour CNews, un taux qui monte même à
01:15:19 85% pour la catégorie des 18-24 ans.
01:15:21 L'inflation repart
01:15:23 à la hausse au mois d'août, selon une
01:15:25 première estimation de l'INSEE.
01:15:27 L'indice des prix à la consommation a progressé
01:15:29 de 4,8% sur un an.
01:15:31 Un être bon par rapport au mois de juillet
01:15:33 s'explique notamment par la hausse des prix
01:15:35 de l'énergie. Et puis au Gabon,
01:15:37 l'opposition demande aux poutchistes de reconnaître
01:15:39 la victoire du président réélu
01:15:41 Ali Bongo. De son côté,
01:15:43 le président de transition Ali Nguema
01:15:45 assure que toutes les dispositions seront
01:15:47 prises afin de garantir le respect
01:15:49 des engagements du pays, aussi bien
01:15:51 sur le plan extérieur qu'intérieur.
01:15:53 - Merci beaucoup Simon Guilla. On fait une toute petite pause.
01:15:55 On se retrouve dans un instant sur Europe 1
01:15:57 et sur CNews pour Punchline. On aura comme invité
01:15:59 Vincent Jambrin, le maire de Laïl-et-Rose,
01:16:01 dont la famille avait été blessée
01:16:03 lors des émeutes de juillet dernier.
01:16:05 On prendra des nouvelles de sa famille dans un instant.
01:16:07 On revient tout de suite.
01:16:09 18h36, on se retrouve en direct sur Europe 1
01:16:27 et sur CNews, toujours avec François-Olivier Gisberg,
01:16:29 Louis Dragnet et Léry Crevel. On accueille
01:16:31 Vincent Jambrin. Bonsoir Vincent Jambrin. - Bonsoir.
01:16:33 - Vous êtes le maire les Républicains de Laïl-et-Rose.
01:16:35 On a évidemment tous votre
01:16:37 visage en tête après
01:16:39 l'agression de votre famille, c'était pendant les émeutes urbaines.
01:16:41 Votre femme,
01:16:43 elle s'est blessée alors qu'elle tentait de fuir votre domicile
01:16:45 attaquée par des délinquants,
01:16:47 peut-être des trafiquants de drogue, on ne sait pas.
01:16:49 Parce que, à l'heure où on se parle,
01:16:51 ces suspects, ces individus,
01:16:53 n'ont pas été retrouvés. C'est bien cela Vincent Jambrin ?
01:16:55 - Absolument. Pour l'instant,
01:16:57 il n'y a pas vraiment de piste sérieuse.
01:16:59 Évidemment, je veux faire
01:17:01 confiance aux forces de l'ordre,
01:17:03 à la justice, pour les mettre hors d'état de nuire,
01:17:05 mais pour le moment, ils sont toujours là, ce qui est évidemment très dur
01:17:07 pour ma femme, pour moi, et puis
01:17:09 pour les habitants de ma commune, parce qu'on se dit
01:17:11 que finalement, pour l'instant,
01:17:13 ils courent toujours, et donc ils sont toujours là dans la nature.
01:17:15 - Mais vous avez votre petite idée quand même ?
01:17:17 - Est-ce que vous avez une piste ?
01:17:19 - Non, pas plus que ça.
01:17:21 Ce qu'on relève,
01:17:23 c'est qu'il y a eu une forme de
01:17:25 sang-froid dans cette attaque,
01:17:27 avec la capacité d'anticiper, de voler un véhicule,
01:17:29 de gérer
01:17:31 parfaitement le timing, c'est-à-dire combien de temps
01:17:33 ils pouvaient brûler un sandier
01:17:35 sur place, tirer au mortier...
01:17:37 - Donc ce n'était pas improvisé ? C'est pour ça qu'on pense
01:17:39 à trafiquer en drogue, avec laquelle vous aviez
01:17:41 de très mauvaises relations sur place ?
01:17:43 - J'ai toujours de très mauvaises relations. - Ce qui n'est pas le cas de tous les maires ?
01:17:45 - En tout cas, nous, c'est sûr
01:17:47 qu'à l'Aïlée-Rose, on a mis en place des outils
01:17:49 avec une police municipale qui n'existait pas avant,
01:17:51 et pour essayer de faire une reconquête républicaine
01:17:53 d'un certain nombre de quartiers.
01:17:55 Donc c'est sûr qu'on a embêté les trafiquants de drogue.
01:17:57 Après, dire que ça a été commandité
01:17:59 par les trafiquants de drogue, ça paraîtrait
01:18:01 très probablement exagéré, et l'enquête le dira.
01:18:03 En revanche, pour maîtriser
01:18:05 autant la capacité
01:18:07 à attaquer, on imagine que ce sont des gens
01:18:09 qui sont habitués à la violence, et probablement
01:18:11 qui font partie de ce qu'on appelle la voyoucratie locale.
01:18:13 Et j'espère qu'on les mettra vite
01:18:15 hors d'état de l'urne. - Comment va votre femme, et comment vont
01:18:17 vos enfants après cette épreuve ?
01:18:19 - Écoutez, ça va mieux, évidemment. - Après deux mois ?
01:18:21 - Après deux mois, je dirais que...
01:18:23 - Elle s'était blessée à la jambe, est-ce qu'elle marche normalement ?
01:18:25 - Non, elle ne marchera pas, elle ne marchera pas avant...
01:18:27 Elle ne marchera pas, elle ne conduira pas avant octobre.
01:18:29 On se dit
01:18:31 qu'on a fait le plus dur, mais qu'il reste le plus long.
01:18:33 Finalement, maintenant, c'est une reconstruction.
01:18:35 Il y a des gens
01:18:37 bien plus à plaindre que nous.
01:18:39 Mes enfants sont vivants, ma femme est vivante.
01:18:41 Donc il faut rester positif,
01:18:43 mais évidemment, c'est long, c'est dur, et je ne vous cacherai
01:18:45 pas que ça prend du temps,
01:18:47 et que, évidemment,
01:18:49 avant de tourner la page, ça aurait été bien d'avoir
01:18:51 les agresseurs, les assaillants,
01:18:53 mis en détenue. - Évidemment. Est-ce que la situation
01:18:55 actuelle vous désespère, quand on voit ce qui se passe
01:18:57 tous les jours au niveau de la sécurité, quand on voit
01:18:59 les agressions, on les voit, les trafiquants de drogue
01:19:01 qui se tirent dessus à la Kalachnikov ?
01:19:03 Rien n'a changé, en fait ? Rien ne bouge ?
01:19:05 - Je refuse d'être
01:19:07 désespéré, mais il est évident qu'on
01:19:09 n'a absolument pas assisté au sursaut.
01:19:11 Un grand journal titrerait,
01:19:13 en reprenant mes propos, maintenant,
01:19:15 c'est soit le sursaut, soit le chaos.
01:19:17 Mais effectivement, il n'y a pas eu de sursaut.
01:19:19 Et c'est vrai qu'on
01:19:21 s'attendait, de la part des responsables
01:19:23 politiques, et ça va au-delà du gouvernement, pour moi,
01:19:25 c'était la classe politique en son ensemble, celles et ceux qui sont
01:19:27 censés faire la loi, décider de l'avenir de notre
01:19:29 pays, une prise de conscience, on a
01:19:31 connu des émeutes qui étaient insurrectionnelles
01:19:33 dans notre pays. On a brûlé tous les
01:19:35 symboles de la République, et voir qu'il n'y a pas eu
01:19:37 de réaction deux mois après, ça m'est
01:19:39 insupportable, effectivement. - Le sursaut,
01:19:41 évidemment, ça, François-Lévi-Gilbert, ça vous parle.
01:19:43 Parce que c'était évidemment ça
01:19:45 que voulait le général de Gaulle.
01:19:47 - Oui,
01:19:49 ce qui s'est passé en 1958
01:19:51 est quand même absolument extraordinaire, c'est que la France
01:19:53 était complètement par terre, et que
01:19:55 pratiquement en un an, tout
01:19:57 était remis droit. Donc, si vous voulez,
01:19:59 quand on voit la situation de la France aujourd'hui,
01:20:01 qui n'est pas plus grave,
01:20:03 franchement, que celle qu'on a connue en 1958,
01:20:05 où il y avait la guerre civile, pratiquement,
01:20:07 on n'est pas encore tout à fait là, même si
01:20:09 on est aux prémices.
01:20:11 - Ça dépend où. - Non, on est dans les prémices,
01:20:13 et puis effectivement, vous avez raison, il y a déjà des endroits où ça commence.
01:20:15 Eh bien, on peut,
01:20:17 simplement, le problème, c'est qu'il faut le vouloir.
01:20:19 Tout est un problème de volonté.
01:20:21 - Et de courage. - Quand il n'y a pas de volonté,
01:20:23 - Et de courage politique. - Oui, oui, de courage et de volonté,
01:20:25 c'est-à-dire... - Il y a beaucoup de mesures qui pourraient
01:20:27 être prises immédiatement, qui ne coûteraient pas beaucoup
01:20:29 d'argent, mais qui nécessiteraient du courage politique.
01:20:31 - Et puis, simplement, aussi, je vous permets de le dire,
01:20:33 quelque chose qu'on a oublié en France, l'application
01:20:35 de la loi. C'est-à-dire, on a des lois
01:20:37 que nous n'impliquons pas. - Le courage, ça veut dire que
01:20:39 nos gouvernants n'ont pas de courage,
01:20:41 mais pas que eux, c'est-à-dire tout le monde ?
01:20:43 - Oui, je pense qu'il faut être un petit peu plus général que ça,
01:20:45 et se poser la question
01:20:47 du collectif.
01:20:49 Suite aux émeutes et à l'attaque
01:20:51 de mon épouse, j'ai
01:20:53 plusieurs fois pris la parole en disant qu'à un moment donné,
01:20:55 ça a été terrible les dégâts
01:20:57 dans ma commune, comme partout ailleurs, mais
01:20:59 ils étaient entre 30 et 200,
01:21:01 et on est dans une ville de 33 000 habitants.
01:21:03 Donc, si chacun fait sa part, si chacun
01:21:05 reprend courage, alors probablement
01:21:07 qu'on arrivera à faire
01:21:09 en sorte de les défaire, ces criminels,
01:21:11 ces ennemis de la République.
01:21:13 Pour prendre un autre exemple, puisqu'il y avait
01:21:15 le ministre des Transports ce matin, mais
01:21:17 combien d'agressions ont lieu alors
01:21:19 que la rame est bondée et pleine ? - Dans les transports, quand même.
01:21:21 - Et que, collectivement, on tourne le regard ailleurs.
01:21:23 Et c'est ça, le sujet.
01:21:25 Et si on tient debout avec ma femme et qu'on se dit
01:21:27 "On lâchera pas, on sera pas désespérés, on les laissera pas
01:21:29 gagner", c'est aussi avec cette volonté
01:21:31 de dire "Mais nous, on fera notre part".
01:21:33 Elle est mode à l'Est, mais elle est là.
01:21:35 Et je pense que, collectivement, on doit faire quelque chose.
01:21:37 Donc, bien sûr, à commencer par le gouvernement,
01:21:39 mais pas que. C'est à la France de se réveiller.
01:21:41 - Louis Draynel, une question.
01:21:43 - Vous, vous êtes courageux, mais
01:21:45 globalement, vous dites qu'il faudrait
01:21:47 que le gouvernement ait un peu plus de courage
01:21:49 pour prendre les bonnes décisions, pour remettre de l'ordre,
01:21:51 de l'autorité. Mais, objectivement,
01:21:53 je pense que les Français qui nous écoutent se disent
01:21:55 "En réalité, ça demande pas de courage,
01:21:57 dans la mesure où toutes les mesures que le gouvernement
01:21:59 pourrait prendre seraient plébiscitées
01:22:01 de toute façon par les Français".
01:22:03 Et c'est des choses qu'on comprend pas.
01:22:05 Sur l'immigration, sur la sécurité, sur toutes ces questions-là,
01:22:07 globalement, les Français
01:22:09 applaudissent des deux mains. Et selon vous, c'est quoi
01:22:11 l'explication ? Pourquoi est-ce que le gouvernement n'agit pas ?
01:22:13 - Je suis pas dans la tête du gouvernement,
01:22:15 donc c'est pas à moi de vous répondre là-dessus.
01:22:17 - Mais vous avez des échanges, par exemple.
01:22:19 - Je suis convaincu qu'effectivement, aujourd'hui,
01:22:21 moi, si j'ai encore une mairie debout,
01:22:23 c'est parce que sept policiers municipaux
01:22:25 volontaires ont été la défendre.
01:22:27 Au bout de deux jours, et je voudrais les saluer,
01:22:29 merci, au bout de deux jours, on avait plus de munitions,
01:22:31 notamment de flash-ball.
01:22:33 On demandait des munitions partout,
01:22:35 impossible d'en obtenir.
01:22:37 Effectivement, ça demande juste un peu
01:22:39 de courage, un peu de volonté, de dire "on va faire confiance
01:22:41 et on va donner des stocks stratégiques plus importants".
01:22:43 Aujourd'hui, un policier municipal à qui
01:22:45 on confie tant de missions ne peut pas ouvrir un coffre,
01:22:47 ne peut pas fouiller un sac à main, ne peut pas
01:22:49 faire de palpation. Ça coûte zéro centime,
01:22:51 c'est une règle, une loi, et on se donne les moyens.
01:22:53 Il y a des choses à faire de cette nature.
01:22:55 - C'est pas du courage.
01:22:57 - Je suis d'accord avec vous, c'est du bon sens.
01:22:59 Après, il y a aussi du courage,
01:23:01 et le courage, à mon avis, il est dans la capacité
01:23:03 à désigner le fait qu'il y a des gentils
01:23:05 et qu'il y a des méchants. Il y a les soutiens de la République.
01:23:07 Et il y a aujourd'hui, dans nos rues,
01:23:09 des ennemis de la République. Et ça, ça demande
01:23:11 déjà un petit peu plus de courage politique, parce que ça demande
01:23:13 effectivement de désigner
01:23:15 une forme d'adversaire, et notamment
01:23:17 cette voyoucratie, notamment celles
01:23:19 et ceux qui, aujourd'hui, prennent en otage
01:23:21 au sein de l'exécutif.
01:23:23 On le dit peut-être, mais on n'a pas le courage
01:23:25 de passer à l'action,
01:23:27 parce qu'aujourd'hui,
01:23:29 qu'est-ce qu'on fait de ces ennemis de la République ? Vous disiez très
01:23:31 justement, il y a des lois, on les applique
01:23:33 pas, mais bien souvent, on ne sait plus
01:23:35 les faire appliquer, on n'a plus les moyens de le faire.
01:23:37 C'est un enjeu
01:23:39 de se redonner les moyens, et y compris,
01:23:41 d'ailleurs, on le sait, les finances publiques sont ce qu'elles sont,
01:23:43 d'avoir le courage politique de dire "je vais
01:23:45 faire des économies à tel endroit, parce que je vais remettre
01:23:47 de l'argent, là où c'est utile,
01:23:49 sur le régalien". Et dans le régalien,
01:23:51 il y a la sécurité, mais il y a aussi, évidemment,
01:23:53 l'école. Et puis, concernant les quartiers
01:23:55 populaires, il va falloir avoir le courage d'arrêter
01:23:57 de jeter l'argent par les fenêtres
01:23:59 dans du sous-poudrage, mais en revanche,
01:24:01 de maintenir des fonds, et des fonds
01:24:03 importants, pour investir
01:24:05 durablement, c'est-à-dire casser les ghettos, casser
01:24:07 les tours. C'est fondamental. Vincent Jambouin, vous êtes le maire de
01:24:09 l'Aïlée-Rose, est-ce qu'il y a toujours des barbelés
01:24:11 dans votre mairie ? Alors aujourd'hui, on a enlevé
01:24:13 les barbelés, ce qui n'empêche qu'il y a toujours, comme vous le voyez
01:24:15 à l'image, effectivement des barrières
01:24:17 et des planches en bois
01:24:19 qui protègent le hall de la mairie, qui n'est toujours pas fonctionnel.
01:24:21 On a encore tous les
01:24:23 stigmates. Non, on a voulu
01:24:25 enlever les barbelés, parce que c'était
01:24:27 une cause d'urgence absolue.
01:24:29 Mais c'est vrai que quand je vois les images, moi,
01:24:31 ça me fait quelque chose, parce que
01:24:33 vous imaginez bien, quand on est maire, surtout un enfant
01:24:35 de la ville dont vous êtes maire,
01:24:37 imaginez mettre des barbelés
01:24:39 pour défendre ce bâtiment, c'est quelque chose
01:24:41 qu'on n'imagine jamais. Et pourtant,
01:24:43 on a dû le faire, parce
01:24:45 qu'en fait, il faut être honnête, ces soirs-là, on était
01:24:47 tout seul. Et sans ces policiers
01:24:49 municipaux, on n'aurait
01:24:51 plus de mairie aujourd'hui. Qui a payé la facture des dégâts ?
01:24:53 C'est vous ? Alors c'est
01:24:55 évidemment en grande partie
01:24:57 la ville. Il y a
01:24:59 l'assurance, même si ça peut être un petit peu long et compliqué,
01:25:01 mais il reste toujours
01:25:03 une prise en charge considérable
01:25:05 pour la ville. Et il y a beaucoup de
01:25:07 collègues qui sont en grande difficulté
01:25:09 parce qu'effectivement, ils n'avaient pas prévu des dépenses.
01:25:11 Nous, on les chiffre à peu près 2 millions d'euros
01:25:13 sur la commune. Il y en a qui sont à 10 millions
01:25:15 et plus encore. Et puis, il y a
01:25:17 le dégât matériel et le coût financier, et puis il y a
01:25:19 le fonctionnement, en fait.
01:25:21 Quand vous avez une cuisine centrale
01:25:23 qui a brûlé, comme c'est le cas de mon collègue mère
01:25:25 à Aounelessoubois, comment vous faites pour nourrir les enfants ?
01:25:27 En fait, c'est ça les défis
01:25:29 auxquels les mères sont confrontées. Et là aussi,
01:25:31 il y a eu des annonces de fêtes,
01:25:33 mais on se sent quand même un petit peu seul.
01:25:35 Effectivement. Et il faut faire payer les délinquants, ceux qui ont
01:25:37 commis les actes ? Si on avait le moyen de les faire payer,
01:25:39 il faudrait le faire. C'est une illusion ?
01:25:41 Attention aux formules faciles, c'est
01:25:43 comment on le fait. Et le risque, ce serait
01:25:45 de faire payer celles et ceux qui habitent dans ces
01:25:47 quartiers, qui n'ont rien demandé
01:25:49 si ce n'est la paix et la tranquillité,
01:25:51 et qui sont, eux, pris en otage
01:25:53 par une minorité de délinquants. Donc, attention
01:25:55 aux formules faciles. Dans un
01:25:57 monde où on saurait faire payer les délinquants, évidemment
01:25:59 qu'il faudrait le faire. Là, tout de suite,
01:26:01 je ne sais pas du tout comment ça sera possible.
01:26:03 Éric Revel, une question ?
01:26:05 Oui, je vais vous poser une question, mais je serai un peu plus
01:26:07 dur que vous. C'est-à-dire que moi, je pense que la classe politique
01:26:09 ne manque pas de courage. Elle est lâche,
01:26:11 notamment ceux qui gouvernent
01:26:13 depuis des années et des décennies. Pourquoi je vous dis ça ?
01:26:15 Parce qu'en fait, vous avez très bien réagi,
01:26:17 vous avez dit "moi, je m'attendais à ce que
01:26:19 derrière ce qui s'est passé dans votre commune,
01:26:21 mais ailleurs en France, que le gouvernement
01:26:23 propose un plan
01:26:25 d'urgence, qu'on s'empare
01:26:27 du sujet, qu'on le traite au moins.
01:26:29 Il ne s'est rien passé. Donc, on continue
01:26:31 à mettre la poussière sous le tapis,
01:26:33 on continue à mettre la poussière sous le tapis, mais ça
01:26:35 remonte à tel point qu'aujourd'hui,
01:26:37 en fait, on ne voit plus le tapis. Il n'y a plus que
01:26:39 la poussière. Il n'y a plus que la poussière.
01:26:41 Ça, c'est pour les gouvernants. Et puis, pour les citoyens,
01:26:43 vous avez pris un très bon exemple.
01:26:45 Laurence Ferrari rappelait
01:26:47 la croissance exponentielle des agressions
01:26:49 à connotation sexuelle dans le transport en commun.
01:26:51 Vous avez dit "les rames sont bondées",
01:26:53 mais le citoyen, il en a marre
01:26:55 que les rames soient bondées,
01:26:57 justement. Ce qu'il aimerait, c'est qu'un
01:26:59 gouvernement digne de ce nom mette en place
01:27:01 de quoi se transporter tous
01:27:03 ensemble de manière correcte. - Oui, mais ce n'est pas une raison pour être lâche.
01:27:05 - Mais pas du tout. Ce que je veux dire,
01:27:07 c'est que... - Alors, la réponse de Vincent Gendrin.
01:27:09 - Non, mais ce que je veux dire, c'est que
01:27:11 le citoyen, il a peur. Le citoyen,
01:27:13 il a peur, en réalité, et la classe politique
01:27:15 est lâche. - Alors, OK, on va laisser répondre
01:27:17 Vincent Gendrin. - Roger Gicquel,
01:27:19 qui avait écrit "La France a peur", mais on en est
01:27:21 toujours là. - Si vous me permettez, sur la question
01:27:23 des transports, ça faisait des années et des années
01:27:25 qu'enquête de victimation après enquête de victimation,
01:27:27 on voyait que les agressions sexuelles montaient, etc.
01:27:29 La présidente de région, Valérie Pécresse,
01:27:31 prend une mesure concrète, simple, efficace.
01:27:33 Premier wagon réservé aux femmes
01:27:35 et avec vidéosurveillance.
01:27:37 Eh ben, c'est idiot, mais
01:27:39 c'est du concret, c'est une réponse efficace,
01:27:41 on est pragmatique, on n'est pas dans la politique politicienne.
01:27:43 Donc, des solutions, on peut en apporter.
01:27:45 C'est vrai pour l'exemple qu'on vient de prendre,
01:27:47 c'est vrai aussi pour les quartiers.
01:27:49 Et ces quartiers, aujourd'hui, qui sont des quartiers
01:27:51 de non-France, de non-République, parce que
01:27:53 je suis désolé, quand on ne peut plus protéger les concitoyens
01:27:55 qui habitent à l'intérieur, quand les médecins n'y rentrent
01:27:57 plus, quand les pompiers n'y rentrent plus, faute
01:27:59 d'être agressés, quand même le facteur n'y rentre plus.
01:28:01 Il n'y a rien de changé aujourd'hui
01:28:03 depuis deux mois, et c'est vrai que ça fait
01:28:05 longtemps que c'était en train de se déliter.
01:28:07 Quand vous êtes citoyen français
01:28:09 et que vous n'avez pas d'autre choix que d'habiter là,
01:28:11 vous avez des raisons de douter
01:28:13 de la force de la République, vous avez des raisons
01:28:15 de douter de la promesse républicaine, parce qu'elle n'est pas
01:28:17 tenue dans ces quartiers. J'ai eu une expression
01:28:19 un peu forte, mais je la redis ici. Ces citoyens-là
01:28:21 sont pris en otage, en otage
01:28:23 avec des terroristes qui sont armés maintenant
01:28:25 de Kalachnikov et qui décident
01:28:27 qui a le droit de sortir et de rentrer de ces quartiers,
01:28:29 qui a le droit d'aller rendre visite
01:28:31 ou pas rendre visite. Eh bien ça, ce n'est pas acceptable
01:28:33 pour moi. Je veux rester positif,
01:28:35 je veux rester combatif, je suis convaincu,
01:28:37 comme vous le disiez, qu'avec du courage, on peut avoir
01:28:39 un sursaut, et je vais même jusqu'à vous dire
01:28:41 qu'il ne faut pas détourner le regard de ces
01:28:43 quartiers si on apporte des solutions dans ces
01:28:45 quartiers, si on sait ramener la tranquillité, la sécurité,
01:28:47 l'éducation, la culture, etc.
01:28:49 Alors, qui peut le plus,
01:28:51 peut le moins. Si on réussit là, on réussira
01:28:53 partout en France. - C'est évident.
01:28:55 - Louis Dragnel, une petite question à Vincent Fondrain.
01:28:57 Vous êtes optimiste, mais on entend bien...
01:28:59 - Combatif. - Combatif, pardon. Mais le
01:29:01 problème n'est absolument pas réglé, à vos entendants.
01:29:03 - Absolument pas. - Est-ce que vous craignez ?
01:29:05 Est-ce que, compte tenu de l'émotion
01:29:07 qui a suscité ce qui vous est arrivé,
01:29:09 est-ce que vous pensez, ma question est un peu
01:29:11 horrible, mais que exactement la même situation
01:29:13 pourrait se reproduire dans six mois, dans un an ?
01:29:15 - Je l'affirme avec certitude.
01:29:17 L'été a éteint les flammes,
01:29:19 mais les braises sont toujours là.
01:29:21 Il suffit d'un petit rien, d'une petite brise
01:29:23 pour que l'incendie reparte.
01:29:25 Même cause, même effet. Les quartiers sont
01:29:27 toujours là, la même situation sociale,
01:29:29 la même tension, et même pire,
01:29:31 parce que... ils ont testé
01:29:33 la République, et la République
01:29:35 n'a pas réagi.
01:29:37 Plus de 10 000 émeutiers ont testé
01:29:39 la République, l'ont attaqué, l'ont blessé,
01:29:41 et la République
01:29:43 n'a pas réagi. Donc en fait,
01:29:45 ce sera pire la prochaine fois. Ça ira plus loin.
01:29:47 - On en revient toujours à la question que posait
01:29:49 Laurence Ferrari au début, c'est
01:29:51 sur l'autorité, le délitement de l'autorité,
01:29:53 parce que c'est ça, finalement, l'explication, non ?
01:29:55 - Évidemment, l'autorité, c'est
01:29:57 le préalable à tout, le respect de la règle,
01:29:59 et de la loi, le droit doit s'appliquer. Aujourd'hui,
01:30:01 il ne s'applique pas dans ces quartiers, comme dans
01:30:03 plein d'autres endroits en France, il faut être honnête.
01:30:05 Et deuxième sujet, c'est quand même l'espoir.
01:30:07 C'est-à-dire que, encore une fois, ne confondons pas
01:30:09 la minorité qui pourrit
01:30:11 la vie de tout le monde, et celles et ceux
01:30:13 qui sont dedans. Parce qu'en fait, ce qui fait le lit
01:30:15 et l'assise de ces minorités, d'ailleurs, que ce soit la minorité
01:30:17 criminelle, ou que ce soit la minorité
01:30:19 séparatiste, parce qu'elle existe aussi dans ces quartiers,
01:30:21 elle fait son lit sur
01:30:23 justement la faiblesse de la République.
01:30:25 Et donc, soyons capables,
01:30:27 une fois que l'autorité est rétablie,
01:30:29 d'aller aussi redonner de l'espoir à ces jeunes. Moi, je suis
01:30:31 un enfant de ces quartiers, quand j'étais gamin,
01:30:33 on n'avait pas tout, mais en tout cas, on avait l'espoir.
01:30:35 On était convaincus qu'on allait s'en sortir.
01:30:37 On y croyait très très fort. Et on y
01:30:39 croyait aussi parce qu'il y avait déjà, à l'époque,
01:30:41 des enseignants qui avaient la foi,
01:30:43 on avait un système public
01:30:45 qui nous donnait encore de l'espoir.
01:30:47 Aujourd'hui, cet espoir-là, il faut être honnête, il a
01:30:49 énormément reculé. C'est d'ailleurs aussi bien la preuve
01:30:51 que ce ne sont pas les millions injectés qui donnent
01:30:53 de l'espoir. Pour moi, la symbolique est
01:30:55 très différente. Emmanuel Macron a reçu tous les chefs
01:30:57 de partis, y compris Éric Ciotti, hier,
01:30:59 pendant plus de douze heures. Vous êtes déçu
01:31:01 du résultat. Il n'y en a pas, de résultat, mais surtout,
01:31:03 c'était quoi, un plan anti-ghetto que vous
01:31:05 attendiez, des choses très concrètes
01:31:07 qui n'ont pas été évoquées ?
01:31:09 Je suis démocrate, donc je me
01:31:11 réjouis que les gens se rencontrent et discutent.
01:31:13 C'est vrai que j'ai entendu plein de sujets
01:31:15 passionnants et importants. On a parlé d'écologie,
01:31:17 si j'ai bien compris, on a parlé d'éducation,
01:31:19 on a parlé, effectivement, de proportionnel,
01:31:21 des sujets importants, mais
01:31:23 j'avais compris que cette réunion, elle avait d'abord,
01:31:25 pour but, de réagir
01:31:27 à ce qui s'était passé, au fait que notre
01:31:29 pays, la France, a été mise à feu et à sang
01:31:31 pendant plusieurs jours
01:31:33 et qu'effectivement, des mers ont été
01:31:35 attaquées au-delà de ma personne. Il y en a eu beaucoup
01:31:37 qui ont été attaquées et effectivement,
01:31:39 oui, je suis
01:31:41 surpris, pour ne pas dire profondément
01:31:43 déçu, qu'il n'y ait pas eu
01:31:45 de réaction, en tout cas que cette thématique n'ait pas été abordée
01:31:47 plus sérieusement, avec un plan d'action
01:31:49 derrière. Donc,
01:31:51 oui, c'est certain et c'est pas grave,
01:31:53 on va se prendre en main et on ira avec
01:31:55 les collègues qui ont été touchés,
01:31:57 on va se rencontrer, je ne sais pas encore sous quelle forme,
01:31:59 mais on se prendra en main, parce qu'on ne peut pas
01:32:01 laisser faire, on ne peut pas juste se dire "c'est un
01:32:03 fait divers, on passe à autre chose". Donc vous organisez.
01:32:05 Quand vous dites "la France n'a pas réagi",
01:32:07 le garde des Sceaux dit "il y a eu des
01:32:09 interpellations, 4000 personnes interpellées,
01:32:11 90% des condamnés,
01:32:13 il y en a eu 1787, ont été condamnés à des peines
01:32:15 de prison". C'est pas réagir,
01:32:17 c'est pas suffisant ?
01:32:19 Le président de la République lui-même
01:32:21 dit dans le point "10000
01:32:23 émeutiers à peu près".
01:32:25 Vous venez de rappeler les chiffres ? 4000 personnes
01:32:27 interpellées et 1787
01:32:29 condamnés à la prison.
01:32:31 10 000, moins de 2000 condamnations.
01:32:33 Sur la commune de l'Aïlée-Rose,
01:32:35 zéro interpellation pendant les 5 jours
01:32:37 d'émeute. Zéro ! Zéro ! Pas une interpellation.
01:32:39 Après, il y a eu celle dans mon
01:32:41 affaire et les 12 personnes ont été
01:32:43 relâchées instantanément. Mais
01:32:45 considérant les émeutes,
01:32:47 le fait qu'on vienne brûler un relais-mairie, un marché,
01:32:49 qu'on attaque la mairie, qu'on
01:32:51 essaye de brûler vivant
01:32:53 les policiers municipaux et l'attaque de ma
01:32:55 famille, il y a eu zéro interpellation.
01:32:57 Donc c'est quand même là
01:32:59 où je dis, ceux qui ont connu ça, ceux qui ont
01:33:01 pillé des centres commerciaux, qui ont
01:33:03 pillé des boutiques, qui ont brûlé des incendiers,
01:33:05 ils sont entrés chez eux, ils sont peut-être partis
01:33:07 en vacances et puis là, ils reviennent en se disant
01:33:09 "Finalement, j'ai pas couru grand chose,
01:33:11 il n'y a pas eu beaucoup de risques". Donc c'est en ça que
01:33:13 la République, symboliquement,
01:33:15 n'a pas répondu. Et attention,
01:33:17 n'entendez pas une critique vis-à-vis de nos fonctionnaires
01:33:19 de police ou de système de la
01:33:21 justice. Ils font, les fonctionnaires
01:33:23 de justice font un travail énorme
01:33:25 avec très très peu de moyens. Donc,
01:33:27 il y a une volonté de réagir.
01:33:29 Mais on voit bien que c'est systémique. On est faible
01:33:31 aujourd'hui. On est très très faible. Or, les ennemis
01:33:33 de la République sont plus forts qu'avant
01:33:35 et sont de plus en plus nombreux. - François-Louis Wigisberg,
01:33:37 on disait, et je l'ai dit, à l'époque, Vincent Gendrin,
01:33:39 c'est le visage de la France. C'est un maire courage,
01:33:41 dont la femme a été attaquée.
01:33:43 C'est quelqu'un qui, en politique,
01:33:45 doit s'engager, selon vous, encore plus,
01:33:47 peut-être au niveau national.
01:33:49 - Oui, je pense, parce que tout le monde était extrêmement
01:33:51 ému et frappé, en fait,
01:33:53 par l'espèce de force qu'il
01:33:55 incarne. On le voit très bien ici,
01:33:57 l'espèce de...
01:33:59 - De force. - Oui, de force,
01:34:01 comme dirait le général de Gaulle dont on parlait
01:34:03 tout à l'heure. Mais je pense qu'on a besoin
01:34:05 de ça, c'est-à-dire, on a besoin
01:34:07 de bon sens.
01:34:09 Tout ça, on se dit, en fait,
01:34:11 et c'est ça qui est effrayant dans cette histoire,
01:34:13 ce serait relativement simple,
01:34:15 ce serait relativement simple si c'est...
01:34:17 Il faut, évidemment, il faut pas d'oukaz,
01:34:19 il faut désigner personne, mais il faut juste régler
01:34:21 les problèmes et sanctionner quand il faut.
01:34:23 Parce que vous parlez des peines de prison,
01:34:25 on sait très bien, en plus, quand c'est un an de prison,
01:34:27 de toute façon, c'est rien. - Et on sait pas quelle peine de prison,
01:34:29 effectivement. - De toute façon, un an de prison, vous êtes condamné
01:34:31 à la prison en France, en tout cas. - Vous ne l'avez pas.
01:34:33 - Pas ailleurs, pas à l'étranger, mais en tout cas, en France,
01:34:35 c'est comme si c'était rien du tout.
01:34:37 Donc c'est ça le problème que nous avons aujourd'hui.
01:34:39 Et donc, effectivement, je pense
01:34:41 d'ailleurs, vous savez très bien
01:34:43 que tout le monde vous regarde. Vous êtes très regardé,
01:34:45 vous êtes... - Monsieur... - Voilà, vous êtes...
01:34:47 - Vincent Gembrand. - Vous comptiez déjà un peu,
01:34:49 mais en Ile-de-France,
01:34:51 mais là, aujourd'hui, c'est sûr que
01:34:53 vous incarnez quelque chose de fort. - J'entends.
01:34:55 - Parce que vous avez tenu, et c'est vrai,
01:34:57 c'est ça que les Français volent,
01:34:59 c'est des gouvernants qui tiennent.
01:35:01 - Et on tient dans un temps... - Et ceux qui n'ont pas, toujours,
01:35:03 hélas. - Si vous me permettez, ne commettons pas
01:35:05 cette erreur d'attendre une personne,
01:35:07 un homme, une femme providentielle.
01:35:09 Et c'est un peu le sujet en France,
01:35:11 c'est qu'en fait, on a presque gardé encore cet esprit
01:35:13 un peu monarchique en disant un jour,
01:35:15 il y a une personne qui va tout résoudre.
01:35:17 On a eu le général de Gaulle,
01:35:19 et aujourd'hui, il n'est plus là.
01:35:21 Moi, j'appelle plutôt au fait que chacun se saisisse
01:35:23 de sa responsabilité. Et encore une fois,
01:35:25 si chacun fait sa part, alors oui,
01:35:27 il y a des solutions, elles sont relativement simples
01:35:29 à mettre en place, et donc c'est possible.
01:35:31 On peut redresser notre pays, on peut en faire
01:35:33 à nouveau un pays où il fait bon vivre, et où la République
01:35:35 s'applique partout. - Et il y a beaucoup de gens
01:35:37 qui sont prêts à faire ça, y compris dans les quartiers.
01:35:39 - Et vous vouliez aussi remercier tous ceux qui vous ont écrit
01:35:41 soutenus depuis ces études.
01:35:43 - Oui, vous n'imaginez pas le bien
01:35:45 que ça fait de recevoir des dizaines de milliers
01:35:47 de messages, des courriers papiers
01:35:49 de plein d'inconnus.
01:35:51 Et vraiment, merci du fond du cœur.
01:35:53 Et s'il y a une chose que j'ai appris de tout ça,
01:35:55 c'est qu'il ne faut jamais hésiter à prendre la plume
01:35:57 pour dire sa solidarité à quelqu'un, même si on ne le connaît pas.
01:35:59 Ça fait la différence dans les moments durs.
01:36:01 - Merci à vous Vincent Gendrin d'être venu ce soir
01:36:03 dans Punchline sur CNews Europe.
01:36:05 Merci François-Olivier Gisberg, Louis Dragnet, Eric Revelle.
01:36:07 Et je voudrais juste remercier Céline Genot,
01:36:09 chef d'édition de Punchline depuis 5 ans,
01:36:11 qui vogue vers de nouvelles aventures
01:36:13 à partir de la semaine prochaine, toujours à CNews bien sûr.
01:36:15 Je la remercie pour ces 5 années précieuses.
01:36:17 Merci. Bonne soirée à vous sur nos deux antennes,
01:36:19 sur Europe 1 et LNZ Lannis,
01:36:21 et face à l'info avec Christine Kelly
01:36:23 sur CNews. Bonne soirée.