• l’année dernière
« La Minute parents », des capsules vidéo courtes et pratico-pratiques sur les questions qui touchent le quotidien d’une famille. Notre expert, Bruno Humbeeck (UMons), pédopsychologue, chercheur et auteur d’une quarantaine de livres sur l’éducation et la famille, donnera quelques clés simples et efficaces sur une problématique précise : comment gérer les devoirs, le harcèlement à l’école, les rivalités dans la fratrie, la charge mentale des parents, les transformations de l’adolescent, les colères d’un enfant ou les problèmes de sommeil chez son enfant…

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Transcription
00:00 dire à ses enfants "je vous aime tous pareil" c'est pas très productif parce qu'ils se
00:03 rendent tous compte que ce n'est absolument pas vrai, on les aime tout autant mais pas
00:07 de façon pareille.
00:08 Souvent les rivalités dans la fratrie sont des rivalités hiérarchiques, c'est-à-dire
00:17 que la question qu'un enfant pose à ses parents, il faut le savoir, n'est pas "m'aimes-tu"
00:21 mais "me préfères-tu".
00:22 Le principe de la préférence est celui qui guide les intentions affectives de chaque
00:26 enfant.
00:27 Ça va être de répondre à chacun de ses enfants sans blesser les autres.
00:31 "Toi je te préfère pour ceci, toi je te préfère pour cela" et permettre à chacun
00:35 de se développer dans sa singularité.
00:37 Dire à ses enfants "je vous aime tous pareil" c'est pas très productif parce qu'ils se
00:40 rendent tous compte que ce n'est absolument pas vrai, on les aime tout autant mais pas
00:44 de façon pareille.
00:45 Alors les rivalités sont essentiellement liées à des formes de comparaisons, des
00:53 comparaisons affectives.
00:54 Je suis le préféré ou je suis le moins préféré ou je suis le détesté.
00:58 Ce sont des rivalités affectives et des rivalités effectives lorsque par exemple elles sont liées
01:04 aux résultats scolaires, au niveau de performance dans un sport ou ailleurs.
01:07 Et donc c'est la compétition qui va induire ces mécanismes de rivalité.
01:11 C'est pour ça qu'il est essentiel dans les familles de réduire au maximum tout ce
01:14 qui de près ou de loin ressemble à un esprit de compétition qui est aiguisé entre les
01:18 frères et soeurs.
01:19 Alors ce sont les émotions qui vont toujours être le signal déclencheur lorsqu'un enfant
01:27 est triste, lorsqu'il est en colère, lorsqu'il a peur par rapport à un ensemble de domaines
01:32 dans lequel il est amené à se mettre en jeu.
01:35 Un sport, l'école, les jeux, un jeu de société par exemple.
01:39 Lorsqu'on joue tous ensemble, les jeux de société servent à faire en sorte que chacun
01:43 puisse harmoniser ce qu'il est avec ce que les autres sont.
01:46 C'est pour ça qu'on les appelle des jeux de société.
01:47 Et la manière dont un enfant réagit aux jeux de société lorsqu'ils sont joués en
01:51 famille indique s'il accepte ou pas les rivalités ou si ces rivalités le font ou pas souffrir
01:56 et quelles sont les stratégies qu'il utilise pour vivre avec ces rivalités.
01:59 Il y a un truc tout simple, c'est d'essayer d'éviter au maximum tout ce qui de près
02:08 ou de loin ressemble à de la compétition et de la recherche de performance en fonction
02:13 de cette compétition.
02:14 C'est vraiment important que chacun puisse découvrir aussi ses propres niches de développement.
02:19 L'école pour certains, un sport pour d'autres, le dessin pour un troisième.
02:23 Chacun a ses domaines dans lesquels il sent qu'il est en mesure de s'épanouir sans
02:28 se mettre en rivalité avec les autres.
02:30 Alors en ayant ce sentiment que ce qui est important c'est l'harmonie, c'est-à-dire
02:38 pas la bonne entente permanente avec un accord sur tout, un consensus absolu sur qu'est-ce
02:45 qu'on va faire ensemble, comment est-ce qu'on va s'occuper tous ensemble ce soir.
02:48 Il est normal qu'il y ait des dissensus, qu'il y ait des contestations, qu'il y
02:51 ait même des conflits.
02:52 Mais ce qui est important c'est que toujours ils puissent se résoudre dans l'harmonie.
02:55 Et pour se résoudre dans l'harmonie, il faut juste être respectueux des émotions
02:59 de chacun qui sont nécessairement différentes.
03:02 Il faut savoir que la fratrice c'est le début de la démocratie et la seule chose
03:06 qui rend les êtres humains égaux les uns par rapport aux autres, ce sont leurs émotions.
03:10 Les émotions ne peuvent jamais être hiérarchisées, l'émotion du petit frère, du grand frère,
03:14 de papa, de maman ont la même valeur et le même poids dans la prise de décision et
03:19 c'est important que l'enfant l'apprenne très très tôt dans son développement.
03:22 Alors ce qui est important c'est que les fratrices maintenant ne sont plus des fratrices
03:27 je vais dire qui vont rester figées dans le temps.
03:30 On a des demi-frères, des quart de frère, des huitièmes de frère, c'est-à-dire
03:32 qu'on aura des familles qui vont être à géométrie variable.
03:36 Et c'est très bien parce que c'est comme ça que les enfants vont apprendre très très
03:39 tôt qu'en apprenant les liens de fraternité et en apprenant à les harmoniser, on apprend
03:44 aussi à vivre en société.
03:45 Et donc avoir des fratries étendues c'est plutôt un bénéfice parce que ça suppose
03:50 effectivement un apprentissage très précoce d'une vie familiale qui ressemble très très
03:54 fort à l'heure à une vie sociale.
03:55 !

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