Coup d’envoi de la primaire républicaine aux États-Unis : Trump toujours favori ?

  • l’année dernière
Le débat avec Vanessa Biard-Schaeffer, vice présidente des Republicans Overseas France et Jean-Eric Branaa, maître de conférence à Paris 2 Panthéon Assas et spécialiste de la politique américaine.

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##LE_DEBAT_DU_JOUR-2023-08-14##
Transcript
00:00 La primaire des Républicains sur la rampe de lancement, le Grand Old Party désignera son héros en juillet 2024.
00:08 Mais d'ici là, chacun des candidats à la candidature va tenter d'exister,
00:11 en particulier les challengers de l'ancien président Donald Trump,
00:15 qui pour l'instant domine largement les sondages malgré sa triple mise en examen,
00:20 dont une pour complot contre les États-Unis.
00:23 Va-t-on inéluctablement vers un nouveau duel Biden-Trump ?
00:27 Et Donald Trump pourrait-il être élu président en prison ?
00:31 Pour en discuter, j'ai invité ce midi Vanessa Bia-Cheffer, vice-présidente des Republicans Overseas.
00:36 Bonjour.
00:37 Bonjour.
00:38 Et Jean-Éric...
00:38 Picoliour.
00:39 Pardon ?
00:40 Bonjour de Picoliour dans le sud.
00:43 Lucky you.
00:44 Et Jean-Éric Branat, maître de conférence à l'Université d'Assas et docteur en civilisation américaine.
00:49 Bonjour Jean-Éric.
00:50 Bonjour.
00:51 La semaine prochaine, donc, le premier débat de la primaire républicaine.
00:55 Ça donnera le véritable coup d'envoi de la course à la Maison-Blanche.
00:58 Combien de participants sont prévus à date, Jean-Éric ?
01:02 Sept. Sept sont prévus, puisque Donald Trump est un challenger qui a pris la plupart des voix
01:12 et que ça empêche les autres de pouvoir atteindre les niveaux de qualification,
01:17 qui ne sont pas très compliqués, mais il faut avoir quand même 40 000 électeurs sur l'ensemble de 20 États
01:22 et puis un certain nombre de donateurs.
01:24 Mais Donald Trump avale tout, donc il sera peut-être soit six, soit certainement moins au débat suivant.
01:30 Et puis on dit cela, mais Donald Trump ne sera peut-être pas sur place,
01:34 puisqu'il dit qu'il réserve encore sa réponse et qu'il n'a pas vraiment besoin de débattre avec des gens qui ne sont pas de son niveau.
01:41 Ça veut dire qu'il serait six autour de la table pour débattre ?
01:44 Voilà, c'est exactement ça.
01:46 Vanessa Bierschäfer, pour l'instant c'est effectivement Donald Trump qui survole ces sondages,
01:51 malgré les affaires judiciaires ou grâce aux affaires judiciaires ?
01:57 Alors, ni l'un ni l'autre, je pense que Trump bénéficie déjà d'une notoriété,
02:03 d'un socle électoral qui est convaincu que c'est leur bon candidat et leur président.
02:09 Il a déjà été président en Skielle dans ce cas-là.
02:12 Deuxièmement, ça permet à Trump de rebondir et d'être toujours dans l'actualité.
02:20 Et troisièmement, le problème c'est que la manière dont ces procédures sont lancées montre qu'elles sont tout à fait partisanes.
02:26 Notamment dernièrement les liens entre le procureur John Jack Smith,
02:32 qui a des liens très prégnants avec l'establishment démocrate à Washington.
02:37 Donc, en définitive, pour l'instant, pour la continuité de sa campagne,
02:41 qui a commencé très tôt d'ailleurs, je pense à bon escient pour lui, ça l'aide plutôt que ça le dessert.
02:48 C'est comme si on nourrissait le communicant Trump et le marketeur Trump.
02:54 Si on voulait ne pas faire BD dans sa campagne, on ne s'y prendrait pas autrement.
02:59 Début août, Donald Trump avait envoyé un mail de campagne intitulé "561 années en prison".
03:05 Et le 4 août, après avoir plaidé non coupable, il a utilisé trois fois le mot de persécution
03:11 en 45 secondes de réaction devant la presse.
03:13 Jean-Éric Branat, est-il possible qu'il y ait une sorte d'acharnement judiciaire ?
03:18 Le calendrier interroge en tout cas.
03:20 Écoutez, vous avez raison de vous interroger. Il faut toujours s'interroger sur tout.
03:25 Et les arguments de Vanessa Bierschiffer sont bons.
03:29 J'aurais repris les mêmes à une exception près, à savoir qu'effectivement,
03:33 on vient de nourrir le communicant Trump, il est sous les feux de la rampe
03:38 et ce n'est pas les affaires judiciaires qui le mettent en avant,
03:40 mais ce sont les médias qui parlent de lui et qu'il faut qu'on ne parle que de ses affaires judiciaires.
03:45 Et on a retourné un petit peu les choses. Donc je pense que là-dessus, on est à peu près d'accord.
03:49 Là où on l'est moins, c'est sur sa conclusion politique,
03:52 qu'il y aurait une organisation partisane qui en voudrait à Donald Trump.
03:57 C'est remettre en cause l'état du droit et l'état de la justice dans le pays.
04:01 C'est dommage pour le pays de la drogue et de l'ordre,
04:05 tel que se revendique le parti républicain depuis des décennies et des décennies.
04:10 Mais je lui laisse la responsabilité de ses propos.
04:13 C'est le problème en tout cas aujourd'hui.
04:16 Il y a des affaires judiciaires qui vont occuper le terrain
04:21 et qui vont mettre sous l'entonnoir l'ensemble du dossier.
04:25 C'est fort dommage parce que le pays a besoin d'un débat.
04:30 Et ce que demandent les électeurs aujourd'hui, c'est justement qu'on s'occupe d'eux.
04:35 Ils demandent qu'il y ait du changement.
04:37 Et ce changement ne viendra pas puisque les deux candidats qui sont en lice sont très vieux.
04:42 Ils vont se bagarrer comme des chiffonniers autour de ces affaires judiciaires.
04:45 En novembre 2024, au moment de l'élection, Trump aura 78 ans, Joe Biden 82 ans.
04:51 L'âge ne semble pas être un problème pour les Américains, Vanessa Beertschefer ?
04:56 Je vais vous donner à mon avis mon analyse à titre personnel.
05:01 Je pense que les démocrates ne se préparent pas à avoir Biden comme candidat infini.
05:06 D'ailleurs, les scandales autour du fils Biden, qui sont en train d'être extrêmement médiatisés,
05:12 notamment par Tucker Carlson et d'autres intervenants et journalistes américains,
05:17 vont aider dans ce sens.
05:19 Je pense que se prépare la candidature de Michelle Obama.
05:22 En définitive, la lalie contre Trump comme contre Biden va servir un troisième plan,
05:29 qui est celui d'une grosse partie du parti démocrate,
05:33 qui va priver le peuple américain, démocrate ou républicain, d'un vrai débat.
05:37 Personnellement, j'aimerais avoir en face, comme challenger, un Robert Kennedy et un Trump,
05:43 ou un 206, qui effectivement est une génération plus jeune.
05:47 J'aurais peut-être préféré qu'il y ait un passage de relais entre Trump et 206
05:52 pour des idées politiques communes et un changement de génération.
05:56 L'année, je crois, en 1975, et il a démontré en Floride qu'il savait faire du renouveau.
06:01 Des candidats qui nous permettent d'avoir un vrai débat de société,
06:04 et notamment sur les finances et la liberté qui est en train d'être mise à mal sur plein de plans,
06:10 et notamment financier avec l'arrivée de systèmes monétaires tout à fait nouveaux.
06:15 Nous n'allons pas avoir, à mon avis, un Trump, un 206 et en face…
06:20 Pourquoi je dis 206 ? Parce que c'est le deuxième candidat qui arrive en termes d'autorité.
06:23 On reviendra sur son cas dans un instant.
06:25 Voilà. Donc on ne va pas avoir Trump ou 206 et en face Kennedy.
06:29 On va certainement avoir Trump, Michel Obama,
06:32 et tout va se dérouler entre Amour, Gloire et Beauté, version Michel Obama,
06:38 et les poursuites judiciaires contre Trump pour le dégager,
06:42 pour permettre l'élection de Michel Obama.
06:44 C'est un petit peu le scénario peut-être science-fiction à l'heure actuelle,
06:48 mais c'est la projection que je fais pour les mois à venir.
06:50 Jean-Éric Brana, que vous inspire ce scénario ? Que dessine Vanessa Biard-Scheffer ?
06:55 Il n'y a rien de sérieux. D'abord, Barack Obama avait dit lui-même, il y a trois choses de sûres.
07:00 L'eau s'amouille, le feu s'abrule et Michel Obama ne sera jamais président des États-Unis.
07:04 Bon, son mari la connaît quand même assez bien, ils ont autre chose à vivre.
07:08 Maintenant, on peut effectivement mettre tous les scénarios à la table.
07:12 Vous savez, Britney Spears peut être, ou Taylor Swift peut être président des États-Unis.
07:16 On peut avancer ce qu'on veut. Bien sûr que non.
07:19 Pour être président des États-Unis, pour être candidat à la présidence,
07:22 il faut être un politicien, une politicienne, il faut avoir des réseaux,
07:26 il faut avoir des soutiens, il faut avoir des donateurs.
07:28 Il faut avoir une campagne derrière qui se mette en avant.
07:31 Et déjà, c'est presque trop tard pour rentrer en campagne,
07:33 même si on a effectivement à droite à gauche des gens qui disent qu'ils pourront encore se lancer,
07:38 d'ailleurs plus à droite qu'à gauche, puisque sur la droite,
07:42 Ian Keane, qui est le gouverneur de Virginie, se prépare.
07:45 Il est sur les starting blocks et il attend juste les élections législatives
07:48 pour savoir s'il peut se lancer en gagnant la Virginie ou pas.
07:51 Et de l'autre côté, là où on pourrait se poser des questions,
07:57 c'est est-ce que Joe Biden va aller jusqu'au bout ?
07:59 Et c'est vrai que les affaires dont nous parlions dans la question précédente
08:03 sont suffisamment problématiques et suffisamment plombantes
08:07 pour qu'on se dise qu'au bout d'un moment, ça pourrait être plus avantageux pour lui de passer la main.
08:13 Mais s'il passe la main, pardon, mais ce n'est pas Michel Obama qui passe devant.
08:16 C'est Kamala Harris qui prend l'âge.
08:17 Evidemment, c'est Kamala Harris qui est vice-présidente et qui a les réseaux pour cela,
08:24 les donateurs et le soutien, puisque actuellement au sein du Parti démocrate,
08:29 avec un ensemble de candidats donnés, elle est à 48% d'intentions de vote en primaire.
08:35 Et en 1 à 1, comme on dit, elle crève le plafond.
08:39 Donc bien évidemment, c'est comme ça que ça se passe et pas autrement.
08:42 Il n'y a pas de plan B qui serait amour, gloire et beauté,
08:47 comme croit la représentante du Parti républicain en France.
08:50 Alors revenons à cette primaire républicaine.
08:54 Le plus sérieux challenger, on le disait, de Donald Trump, c'est le gouverneur de Floride, Ron DeSantis.
09:00 Mais il est loin derrière dans les sondages.
09:03 Il faut dire, Vanessa Billard-Scheffer, qu'il a plutôt raté son début de campagne.
09:08 Oui, c'est dommage, parce qu'en fait, je pense que c'est un homme qui, au niveau politique,
09:12 a les épaules nécessaires pour être un bon candidat, mais qui a raté son départ au niveau de la communication.
09:18 C'est sa première campagne électorale pour être candidat aux présidentielles.
09:23 Mais avant ses primaires, c'était la génération montante qui pourrait effectivement se substituer à Trump.
09:30 Mais comment se substituer à Trump ?
09:32 C'est-à-dire que si les "dos argentés", comme je les appelle, c'est-à-dire les passés 70 ans et qui sont à des postes de pouvoir,
09:41 ne font pas le relais eux-mêmes, il n'y a que la mort du père qui le permet.
09:45 Donc ça peut être, à mon avis, qu'un substitut de Trump, au cas où Trump n'irait pas jusqu'au bout,
09:51 ou au cas où il n'est pas effectivement honoré à l'issue de la primaire républicaine.
09:59 J'aimerais quand même rectifier un petit mot de M. Brana.
10:02 Le Parti démocrate a quand même changé considérablement sa méthode, et les lieux, notamment, géographiques, pour ses propres primaires.
10:11 Et je me réfère à un documentaliste qui s'appelle Joël Gilbert, qui a fait notamment un documentaire sur Michelle Obama,
10:18 et qui démontre que Michelle Obama est une vraie femme politique.
10:21 Son père était en politique, et elle n'est pas du tout issue des classes moyennes noires américaines.
10:27 Elle a derrière elle un background qui lui permet d'être une candidate tout à fait valable,
10:32 et d'ailleurs je ne l'assouciterai pas du tout si c'était le cas.
10:35 Mais prenons les paris, et nous verrons dans six mois.
10:38 Non, mais on ne prend pas de paris, excusez-moi, on ne prend pas de paris,
10:40 et si on veut me rectifier, on me rectifie sur ce que je dis.
10:43 Je n'ai rien dit sur Barack Obama, certainement pas sur ses compétences,
10:47 donc la rectification n'a pas lieu d'être.
10:49 Je suis en train de vous dire que vous êtes dans l'imagination la plus totale.
10:54 Ne me manquez pas de respect, contrairement à vous, je suis américaine,
10:59 je suis sûrement du parti républicain, et je n'ai pas l'habitude de jeter l'opprobre
11:03 sur mes adversaires politiques ou sur les gens qui me contredisent.
11:06 C'est ce que vous venez de faire, vous dites que vous me rectifiez, pardon,
11:08 mais vous dites que vous me rectifiez sur des propos que je n'ai pas tenus.
11:16 Donc vous manquez de respect, et vous êtes dans un procédé délossé.
11:20 Vous avez dit qu'elle ne pourrait pas être candidate ou même présidente,
11:24 ce qui n'est pas le cas.
11:25 Vous n'avez pas dit quelle était les classes moyennes ou pas,
11:27 tout ce que vous avez raconté, qui était sorti de votre imagination.
11:30 Ce n'est pas méchant d'être issu des classes moyennes supérieures aux Etats-Unis, c'est tout.
11:35 Je ne l'ai pas dit.
11:36 Jean-Éric Vanessa, revenons s'il vous plaît à des choses factuelles.
11:40 Au républicain.
11:41 Revenons à des choses factuelles pour nos auditeurs.
11:43 Comment s'organise la primaire républicaine ?
11:45 Qui vote au final pour le candidat du parti ?
11:48 La convention aura lieu en juillet 2024.
11:51 Quel est le processus électoral aux Etats-Unis ?
11:54 Le processus électoral, c'est-à-dire que dans chaque État,
11:57 vous faites un choix de délégués qui au final choisiront le candidat
12:01 qui représentera le parti républicain.
12:03 C'est un long processus qui se fait état par état, avec plusieurs états,
12:06 notamment des débats qui vont avoir lieu le prochain au mois d'août, le 23 août.
12:11 Donc effectivement, les candidats qui peuvent se présenter à ce débat
12:15 doivent être qualifiés, doivent avoir un certain nombre d'électeurs
12:20 dans les sondages, il doit y avoir trois sondages,
12:22 il doit déjà y avoir des donneurs qui ont promis de faire des donations
12:27 financières pour leur campagne.
12:29 Et à chaque débat, le niveau de qualification augmente jusqu'au vote final
12:34 qui se fait état par état.
12:36 Et normalement, l'année prochaine, les délégués se réunissent
12:40 et votent pour le candidat final.
12:43 C'est un peu à l'image du processus de l'élection américaine
12:47 au mois de novembre pour les présidentielles.
12:49 Je ne vais pas rentrer dans le détail parce que c'est long, fastidieux,
12:52 très technique.
12:53 C'est très intéressant pour nos auditeurs de comprendre le processus.
12:57 Restez avec nous, dans un instant on va poursuivre cet échange
13:00 et on se posera notamment la question
13:02 "Donald Trump peut-il être élu président des États-Unis en prison ?"
13:06 A tout de suite.
13:10 Les débats de l'été Sud Radio, midi 13h30, Thierry Staller.
13:14 La primaire des Républicains sur la rampe de lancement aux États-Unis.
13:18 Le premier débat aura lieu la semaine prochaine.
13:21 Et pour en discuter ce midi, nous sommes avec Vanessa Beyard-Shefford,
13:24 vice-présidente des Republicans Overseas et Jean-Éric Branat,
13:28 maître de conférence à l'université d'Assas et docteur en civilisation américaine.
13:32 Juste avant la pause, Vanessa Beyard-Shefford, vous nous expliquiez
13:35 le processus électoral de cette primaire.
13:38 Les votes dans les différents États vont débuter en janvier
13:42 et il se trouve que le procureur spécial a proposé vendredi
13:46 que le procès de Donald Trump pour ses tentatives d'inverser le résultat
13:49 de l'élection de 2020 débute précisément en janvier.
13:53 Quel impact cela pourrait-il avoir sur la primaire, Vanessa Beyard-Shefford ?
13:58 Je crois que ça a un impact en fait, pas seulement sur la primaire
14:02 mais en général pour les Américains.
14:04 C'est-à-dire que ça polarise extrêmement la vie politique américaine,
14:10 ça intensifie les rages, les colères qu'il peut y avoir.
14:15 Et donc en définitive, je me pose la question de savoir
14:17 qui a envie de diviser le peuple américain à ce stade-là.
14:21 Ça devient dangereux, c'est-à-dire qu'il y a un moment
14:23 où les gens ne peuvent plus se parler et que la violence
14:26 est la seule voie de communication et qu'on continue encore
14:30 de s'acharner contre Trump au lieu de trouver un candidat
14:33 qui puisse nous faire face. Je trouve ça extrêmement dangereux.
14:37 Jean-Éric Branat, quel impact aurait ce procès s'il devait débuter
14:41 au mois de janvier comme le demande le procureur spécial ?
14:45 Aucun, parce qu'on parle de primaire, on s'adresse donc chacun à son camp,
14:49 c'est-à-dire que les candidats républicains vont s'adresser au camp républicain.
14:52 Les démocrates au camp démocrate, en réalité le dernier sondage
14:56 Time Siena de la semaine dernière indique que 89% des républicains
15:01 pensent que Donald Trump n'a rien fait de mal, ce qui veut dire que
15:04 même s'il y a un procès qui commence et tant qu'il n'aura pas été jugé coupable,
15:08 la plupart de ces républicains, ces électeurs, vont considérer
15:12 que Donald Trump est victime d'une cabale, c'est d'ailleurs un petit peu
15:15 ce que nous expliquait Vanessa Bierschiffer tout à l'heure,
15:18 en expliquant que c'était manigancé pour des fins politiques
15:22 et c'est exactement l'image qu'ont les républicains de cette affaire judiciaire.
15:27 Donc quand ils vont aller voter dans l'Iowa, dans le New Hampshire,
15:31 en Caroline, dans le Nevada, qui sont les 4 premières primaires pour les républicains,
15:35 et bien ils vont déposer leur bulletin de vote, où ils vont participer au caucus
15:39 en étant absolument persuadés que Donald Trump est une victime
15:44 et ça ne va pas changer leur vote pour ou contre Donald Trump.
15:48 Donc dans le premier temps, aucun changement.
15:50 Là où c'est plus compliqué, c'est à partir du 5 mars,
15:53 puisque le 5 mars nous avons un Super Tuesday,
15:55 c'est-à-dire plusieurs états qui votent le même jour,
15:58 et en même temps, si on regarde entre le 2 janvier et le 5 mars,
16:01 on devrait avoir le premier procès si jamais la date du 2 janvier
16:04 était effectivement retenue, ce qui n'est pas le cas pour l'instant,
16:08 précisons-le quand même, puisque la juge n'a pas fixé la date du procès.
16:12 Si ça devait être fait, si les 6 semaines s'étaient écoulées
16:15 comme on le prévoit et qu'on avait une culpabilité pour Donald Trump,
16:20 à ce moment-là, l'impact serait possible,
16:22 puisqu'on serait sur des états très républicains, très rouges,
16:26 comme l'on dit aux Etats-Unis, et d'autres qui le sont un petit peu moins,
16:30 et c'est vrai qu'à ce moment-là, Donald Trump pourrait faire les frais
16:33 d'une candidature, mais je dis "pourrait" et en même temps,
16:37 je n'y crois pas du tout, parce que je crois que cette poursuite
16:41 de non-culpabilité dans la tête des républicains
16:44 se ferait jusqu'à la fin de la primaire.
16:46 - Alors précisons que c'est dans 2 semaines qu'on connaîtra
16:48 officiellement la date de ce procès, pour l'instant,
16:51 c'est le procureur spécial qui demande que ça démarre au mois de janvier,
16:54 mais allons plus loin, Jean-Éric Branat, s'il y avait culpabilité,
16:58 que risque déjà Donald Trump précisément pour cette affaire
17:02 de complot contre les Etats-Unis, et Donald Trump peut-il être élu
17:06 président des Etats-Unis en prison ? D'ailleurs, n'importe qui,
17:10 peut-on être élu président des Etats-Unis en étant en prison ?
17:13 - Alors, il risque très gros, il risque très gros,
17:16 parce que quand on est poursuivé au fédéral, on risque toujours très gros,
17:19 et Donald Trump, dans les charges qui sont en face de lui,
17:23 ne voit pas de différence par rapport à un autre justiciable.
17:27 Maintenant, ça ne s'arrête pas là, puisque si jamais il était reconnu coupable,
17:32 bien sûr, il va faire appel, et il y a de nombreuses formes d'appel
17:35 qu'il a déjà laissées entendre, d'ailleurs, ne serait-ce que sur
17:38 la légitimité du juge, du procureur, voire même du jury.
17:43 Il faut comprendre que dans une période électorale,
17:45 il va falloir trouver un jury qui n'est pas au courant de qui est Donald Trump,
17:49 et qui n'a pas d'a priori sur Donald Trump.
17:51 Or, vous entendez avec notre débat que, bien sûr,
17:54 toute l'Amérique est au courant et a un avis assez tranché sur Donald Trump.
17:59 Je citais un sondage tout à l'heure, il est très intéressant,
18:01 parce que dans chaque sondage, on dit, quand on interroge un candidat,
18:05 "Le connaissez-vous ou ne le connaissez-vous pas ?
18:07 Quel est le taux de connaissance de ce candidat ?"
18:10 Pour Donald Trump, il y a zéro inconnu, ça n'arrive jamais.
18:13 En réalité, tout le monde connaît Donald Trump.
18:15 Même pour Joe Biden, vous allez avoir des gens qui vont dire
18:17 "Je ne sais pas qui il est", mais pas pour Donald Trump.
18:20 Donc on a un vrai problème sur le jury.
18:23 On n'en parle pas encore, ce n'est pas encore soulevé comme un problème important.
18:26 Ça l'est pourtant, ça l'est parce que le 5e amendement prévoit
18:30 que chacun a le droit à un jury de façon non biaisée.
18:39 Ce qui est important, c'est d'abord de préserver les droits de l'accusé, bien sûr.
18:44 Donc le prisonnier innocent, jusqu'à ce qu'il soit rendu coupable,
18:48 éventuellement, par un grand jury.
18:50 Et pour l'instant, on n'en est pas là.
18:52 Le premier débat aura lieu le 23 août, la semaine prochaine.
18:58 Ils seront 7 ou 6, si Donald Trump décide finalement de ne pas y participer.
19:03 Ce qu'on note, c'est qu'aucun des candidats ne s'oppose très frontalement à Donald Trump.
19:09 La stratégie semble complexe de se démarquer sans véritablement s'opposer.
19:14 Vanessa Bier-Sheffer, qu'est-ce qui distingue notamment Donald Trump
19:18 et son principal challenger, Ron DeSantis ?
19:21 On dit parfois que DeSantis, c'est un Trump avec filtre.
19:26 Écoutez, Trump, c'est un charisme, c'est une carrière et c'est un formidable communicant.
19:33 C'est une machine de guerre.
19:35 N'importe quel candidat en face aura du mal à se battre contre lui.
19:40 Donc même si vous avez les meilleures qualités du monde, même si vous êtes soutenus,
19:44 on est dans une situation qui est impossible pour un candidat challenger.
19:49 La seule façon pour un candidat challenger d'y arriver, c'est si Trump est dégagé par une voie judiciaire ou autre.
19:55 D'ailleurs, je vais me permettre de commenter sur les propos de Jean-Éric Branat.
19:59 Il faut s'interroger quand même sur l'atmosphère à l'heure actuelle.
20:03 Ce n'est pas l'opinion d'une républicaine, c'est l'opinion de Glenn Grewald,
20:07 qui est un très grand communicant et analyste politique,
20:11 qui n'est pas vraiment républicain et qui parle de république banalière
20:16 quand l'instrumentalisation du ministère de la Justice est à ce point politisée.
20:21 Regardez qui est le procureur qui poursuit actuellement Trump ?
20:24 Il est en face des accointances, notamment avec le Parti démocrate.
20:27 Donc pour l'instant, à mon avis, c'est bloqué.
20:29 Trump va faire sa campagne.
20:32 J'espère simplement que nous n'allons pas assister à des mouvements qui pourraient être plus violents,
20:38 parce que quand les gens sont frustrés, qui n'ont pas leur candidat,
20:41 et surtout quand il n'y a pas de débat, à l'heure actuelle, nous n'avons pas de débat de fou.
20:45 Il faut parler de la monnaie, il faut parler de la finance,
20:48 il faut parler de ce qui se passe à l'international.
20:50 Pour l'instant, aucun candidat n'en parle réellement.
20:52 Ce sont des sujets qui sont totalement évacués.
20:55 Et c'est ça le risque, c'est d'être privé d'un vrai débat
20:58 et de parler de choses très superficielles,
21:02 les procédures Trump ou les procédures Biden,
21:05 ou les minorités, ou le sexe des anges.
21:09 Donc j'espère qu'on aura un vrai débat.
21:12 Et si Trump va jusqu'au bout des rares,
21:14 le seul moyen pour un challenger de gagner,
21:16 c'est qu'il soit évacué d'une manière ou d'une autre.
21:18 - Jean-Éric Brana, vous craignez qu'on puisse voir des débordements
21:23 et que de l'huile soit jetée sur le feu dans les semaines et les mois qui viennent ?
21:28 - Alors, si vous voulez le fond de ma pensée,
21:31 je crains que ça n'arrive au moment de l'élection.
21:34 Parce que soit Trump gagne et ce sera effectivement très compliqué,
21:38 soit Trump perd et ce sera tout à fait compliqué aussi.
21:41 En réalité, le fait que cet homme se soit maintenu
21:45 en dehors de toute réalité a créé un climat totalement dingue dans ce pays.
21:51 Aujourd'hui, on est avec des candidats au Parti républicain
21:55 qui ne peuvent pas émerger, qui ne peuvent pas,
21:57 comme vient de le dire Vanessa Butcher,
21:59 parler de leur programme,
22:01 parce que Donald Trump fagocie complètement ce débat et le tue.
22:05 C'est vraiment très compliqué.
22:07 Si on pouvait parler débat, effectivement,
22:09 je vous dirais que Biden l'emporterait sans aucun problème.
22:11 Lui qui a fait un programme d'infrastructure à 3 000 milliards de dollars
22:15 qui transforme aujourd'hui l'Amérique à tel point
22:18 que la plupart des élus républicains revendiquent ces constructions dans leur État
22:24 et que Joe Biden a été obligé de mettre des panneaux
22:27 en expliquant que c'était le gouvernement américain qui faisait ses travaux.
22:31 Lui qui a réussi à faire passer 351 lois de façon bipartisane.
22:37 Pas une loi sous Donald Trump n'a été votée de façon bipartisane.
22:41 C'est très important.
22:43 Lui qui essaie de répandre la démocratie dans le monde,
22:48 qui a ramené avec son plan climatique l'investissement sur les États-Unis.
22:54 Lui qui a remis par exemple des parcs nationaux,
22:59 comme la semaine dernière, là où Donald Trump les détruisait
23:02 et mettait à la place des forages.
23:04 On pourrait continuer ainsi, et particulièrement sur les finances
23:07 qui intéressent les républicains.
23:09 Un chômage qui est aujourd'hui à 3,5, une inflation qui est à 3,2.
23:13 C'est effectivement un bilan qui est assez extraordinaire,
23:17 dont on ne parle pas parce qu'on ne parle que d'affaires judiciaires.
23:22 Et c'est bien cela qui pose problème dans ce pays,
23:25 qui a oublié la logique et le pragmatisme qui en faisaient la beauté.
23:30 Le calme aussi. On se souvient que Donald Trump a été élu en 2016,
23:36 qu'il a fait son investiture le 20 janvier 2016,
23:39 et que son premier discours a été de dire "je ne tente pas la mort aux démocrates
23:43 parce que quand ils auront compris, ils rejoindront mon camp".
23:45 Et c'était une rupture historique avec ce qui s'était fait,
23:48 non pas avec un, non pas avec deux, mais avec tous les présidents précédents,
23:51 les 44 autres qui avaient systématiquement tendu la main à l'autre camp,
23:55 parce qu'on aimait cette Amérique qui savait se réunir une fois que l'élection était passée
24:01 en disant "bon ben on a un autre commandant en chef, maintenant on se renoue au boulot".
24:05 Merci beaucoup à tous les deux d'avoir participé à cet échange ce midi sur Sud Radio.
24:10 Le premier débat de la primaire des Républicains le 23 août
24:14 ce sera à Milwaukee dans le Wisconsin.
24:17 Ce sera à suivre sur Fox News évidemment.
24:19 Merci à tous les deux.

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