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Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00 Bonsoir, il est 20h30, heureux de vous retrouver pour cette heure des pros été.
00:05 Partie 2, une heure de débat avec nos grands témoins du soir.
00:08 Je vous présente l'équipe qui m'entoure dans quelques instants, mais tout de suite, le sommaire.
00:12 Des tags antisémites découverts sur la devanture d'un restaurant à Levallois-Perret.
00:16 Sur place, c'est évidemment le choc.
00:18 Le restaurateur souhaite que ces tags demeurent pour qu'ils se voient.
00:21 La maire de la commune veut les faire effacer.
00:23 On en parle dans l'heure des pros.
00:25 La CRS 8 est arrivée cet après-midi à Marseille.
00:28 Spécialisée, vous le savez, dans la lutte contre les violences urbaines.
00:31 Elle est entrée en action immédiatement.
00:33 Objectif, lutter contre les trafics de drogue.
00:35 Opération de com' de Gérald Darmanin.
00:37 On peut se poser la question.
00:38 Est-ce la bonne méthode ou la bonne solution que d'envoyer la CRS 8 dès qu'il se passe des incidents dans une ville ?
00:44 On en parle.
00:46 On va parler vitesse également dans l'heure des pros.
00:48 Ou limitation de vitesse.
00:49 80 km/h ou 90 km/h sur les routes nationales et départementales ?
00:54 Une cinquantaine de départements sont revenus au 90 km/h.
00:58 Cela fait débat.
00:59 C'est donc évidemment dans l'heure des pros.
01:01 Et puis, on parlera aussi rémunération des élus.
01:04 Le débat a été relancé, vous le savez, par le patron du Medef.
01:07 Estimant qu'il fallait augmenter les salaires des élus.
01:10 Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales, annonce un vaste chantier.
01:16 Mené avec David Lysnard, président de l'Association des maires de France.
01:19 Eh bien, ça tombe bien.
01:20 Nous saurons dans cette émission avec Muriel Fabre, la secrétaire générale de l'AMF
01:25 et maire d'une petite commune de 3500 habitants.
01:28 Voilà le programme.
01:29 Prenez place.
01:30 Merci de nous accueillir tout de suite.
01:31 Présentation de l'équipe du soir.
01:33 Georges Fenech, consultant CNews.
01:34 On ne se quitte pas depuis ce matin.
01:36 Je suis ravi de vous retrouver pour la deuxième fois.
01:38 Louis-Hervier Blondel, secrétaire général du Vent se Lève.
01:41 Bonsoir.
01:42 Et Jonathan Cixous, journaliste à Causeur.
01:45 - Bonsoir Thierry. - Soyez bienvenu.
01:46 - Merci.
01:47 - Allez, on va commencer avec ces tags antisémites
01:49 découverts ce samedi à Levallois-Perret.
01:52 Et cela, sur la devanture d'un restaurant cachère.
01:55 Le maire de la commune, Agnès Potier-Dumas,
01:57 a fait part de sa colère sur les réseaux sociaux.
02:00 Et sur place, écouter ses réactions recueillies par Laurence Hézarié.
02:03 C'est évidemment l'émotion.
02:05 C'est complètement inadmissible.
02:09 Après, comme je viens de vous le dire,
02:10 la persécution religieuse, on la vit tous actuellement.
02:14 Moi par exemple, je suis musulman, on sait qu'on l'a vu de temps en temps
02:17 quand on est dans les transports ou quand nos parents sont dans les transports.
02:19 Là, ça concerne les juifs et moi, je leur apporte mon soutien.
02:22 Honnêtement, on est en 2023, c'est des trucs qu'on ne doit pas voir.
02:28 Il y a quelques années, on m'aurait dit ça,
02:30 que ça se passera encore en 2023, je me serais dit
02:35 "Venez, on arrête là en fait, venez, on arrête là".
02:37 Là, c'est dommage, parce que les générations futures vont voir ça
02:42 et vont continuer sur le même lancé.
02:44 Donc franchement, c'est inadmissible et voilà.
02:46 C'est dommage, c'est malheureux.
02:48 - Eh oui, Georges, ses habitants le disent,
02:50 on est en 2023 et voilà le spectacle.
02:52 - C'est très choquant.
02:53 - C'est très choquant, c'est mon grand plaisir.
02:54 - Très choquant, en pleine ville, ces tags antisémites,
02:58 enfin vraiment, on ne comprend pas.
03:01 On attend qu'une chose, évidemment, c'est que la police les identifie,
03:05 qu'ils soient jugés et condamnés pour ces faits qui tombent,
03:09 vous savez, sous le coup de la loi pénale.
03:11 Je ne suis pas certain que ce soit très très judicieux de les conserver.
03:15 Je ne comprends pas pourquoi le commerçant veut qu'on...
03:19 Je veux dire, on sait que malheureusement, il y a de l'antisémitisme,
03:23 ça touche vraiment partout le territoire.
03:26 Il faut savoir que la religion juive est la plus victime proportionnellement à son nombre.
03:34 Vous avez la religion juive, ensuite chrétienne et ensuite musulmane,
03:38 qu'on parle de tout ce qui est agression verbale, physique, tags, lieux de culte, etc.
03:45 Donc c'est un véritable poison dans notre société qu'il faut absolument combattre
03:51 avec toutes les rigueurs de la loi.
03:52 La loi est très sévère.
03:54 Il faut que les peines qui soient prononcées quand ils seront identifiés soient exemplaires.
03:59 Donc il faut les effacer alors que...
04:00 Oui, il faut...
04:01 Parce qu'ils sont prêts à vouloir perdre la mer de la valeur.
04:04 Louis ?
04:05 Oui, déjà, on est tous...
04:08 Il y a eu une condamnation unanime et ça, c'est très bien quand même.
04:12 Il faut le rappeler, il faut le dire que ce sont des actes qui ne sont pas du tout acceptables.
04:17 Et c'est vrai, en 2023, il sonne aussi.
04:20 C'est vrai qu'on en est encore là.
04:21 Tiens, on en est encore là.
04:22 C'est vrai, on le voit, le témoignage.
04:24 C'est une douche froide sur des rappels.
04:26 Effectivement, je pense qu'il faut effacer ça au plus vite parce que...
04:30 Je comprends ce que pense le commerçant.
04:32 Il dit qu'il faut que ça se voit pour qu'il y ait un rejet, une condamnation,
04:35 une prise de conscience et tout ça.
04:37 Mais je pense que c'est juste, en fait, donner un totem à des gens
04:42 qui pourraient se reconnaître ou être tentés de faire des actions d'un tel ordre.
04:48 Et donc, je pense que c'est une très bonne chose de les effacer au plus vite.
04:52 Ce qu'il faut noter aussi, c'est qu'il y a une parole antisémite
04:56 et une parole raciste et islamophobe et globalement, une parole d'intolérance,
05:02 moi, je trouve, qui se libère beaucoup.
05:05 Et moi, je suis très attaché aux réseaux sociaux.
05:08 Je ne sais pas pour les condamner en bloc, mais je trouve que notamment,
05:12 et on le voit avec l'arrivée d'Elon Musk sur Twitter,
05:16 il y a une libération totale, absolue, sans aucun contrôle,
05:20 sans aucune forme de décence de toutes ces paroles-là.
05:23 Et je pense qu'on doit vraiment être très attentif, très inquiet sur ces questions-là
05:28 et rester vraiment vigilant.
05:31 Tout ça, finalement, n'appartient pas encore à l'histoire.
05:34 C'est encore quelque chose de vivant et c'est quelque chose dont on doit s'inquiéter.
05:38 Je dois préciser que le restaurateur est pour le moment sur son lieu de vacances.
05:42 On imagine bien que lorsqu'il va reprendre son activité,
05:45 ce n'est pas que ça soit très intéressant pour lui d'ouvrir le restaurant avec ses tags,
05:49 mais pour le moment, ils sont sur son lieu de vacances. Jonathan Zixou.
05:53 Évidemment que c'est choquant.
05:56 La libération de la parole, effectivement, elle est sur les réseaux sociaux,
06:00 mais on la voit aussi et on en est en plein dedans dans la sphère politique.
06:05 Le monde politique et l'extrême gauche en particulier s'illustrent ces temps-ci
06:10 par des propos qui pourraient, s'ils étaient tenus par d'autres,
06:14 être condamnés en bloc, voire les personnes qui les profèrent traîner devant la justice.
06:20 Ce n'est pas le cas.
06:21 Je pense notamment aux récents propos de responsables de la CGT, entre autres,
06:27 qui, je pense aux jeux de mots, si on peut parler de jeux,
06:31 de Médine vis-à-vis de Rachel Khan, il y a quelques jours seulement.
06:35 Donc, si vous voulez, il y a un environnement qui est plutôt délétère pour tout le monde.
06:39 Comme le dit ce jeune homme dans la rue, ses parents peuvent être insultés dans le bus, etc.
06:44 parce qu'ils sont musulmans, c'est fort probable.
06:47 C'est le visage de la société d'aujourd'hui.
06:49 On ne peut pas mettre un voile pudique dessus et dire ça nous tombe de l'eau.
06:55 Le climat est terrible en ce moment.
06:57 C'est l'un des révélateurs.
06:58 C'est évidemment choquant.
06:59 Je vois ces images, je les ai vues tout à l'heure.
07:02 J'ai été particulièrement choqué, mais ça ne m'a pas fait tomber de ma chaise, si vous voulez.
07:09 Malheureusement.
07:10 Hélas.
07:11 Hélas, parce que notre société est comme ça.
07:14 C'est-à-dire qu'il y a des crispations, il y a des tensions.
07:18 Elles sont d'ordre social, mais on voit la porosité entre les sujets,
07:23 les questions sociales, les questions identitaires, communautaires, tout se mélange.
07:27 Et l'un des problèmes, l'un des maîtres mots,
07:33 ôté de tous nos mots, A-U-X, c'est cette confusion aussi.
07:37 Parce que la confusion, elle est partout, elle est à tous les étages,
07:39 elle est dans tous les domaines de notre vie commune.
07:43 Et on serait bien inspiré d'essayer de mettre un peu d'ordre,
07:49 de rappeler que les mots ont un sens et par là même,
07:53 je pense effectivement à l'intérêt, à l'importance, à la nécessité de bien parler français déjà.
07:59 C'est la base.
08:00 Dans ce climat ambiant, a scéné aussi, selon nos confrères du Figaro, une nouvelle agression ce samedi.
08:06 Trois individus, je vous donne l'histoire,
08:08 trois individus ont été interpellés pour vol avec violence.
08:11 Vol qui s'est déroulé sur le parvis de la gare Asensève de Villene-sur-Seine, près de Poissy, me dit-on.
08:16 L'une des victimes est un jeune de 15 ans qui promenait tout simplement son chien.
08:20 Les agresseurs lui ont arraché la croix qu'il portait en guise de pendentif.
08:24 Et puis la seconde victime est un sexagénaire.
08:26 Les trois individus ont essayé de lui dérober tout simplement sa sacoche.
08:30 Et les trois individus interpellés sont tous nés au Maroc, sans profession.
08:33 Deux sont âgés de 20 ans, le dernier a 28 ans.
08:36 Drôle de climat, belle ambiance.
08:38 Georges.
08:38 Oui, l'agression de plus quotidienne.
08:43 La violence qui explose dans notre pays.
08:46 Gratuite.
08:47 Gratuite.
08:48 Je ne suis pas sûr qu'elle soit vraiment gratuite, celle-ci,
08:50 puisqu'apparemment on lui a arraché sa croix, donc elle était en tout cas motivée, manifestement.
08:55 Une agression gratuite, c'est sans aucune raison.
08:57 Si on arrache une croix, c'est qu'il y a sans doute aussi là de l'intolérance.
09:03 Et ça se traduit par des actes de violence dont on sait qu'ils ont explosé dans tous les domaines de notre société.
09:12 Malheureusement, des jeunes, de plus en plus jeunes aussi, hauteurs et victimes.
09:18 Sans profession.
09:19 Ici, sans profession.
09:20 Quelle était leur situation administrative ?
09:22 On ne la connaît pas.
09:23 On ne la connaît pas encore.
09:23 Ils sont nés au Maroc.
09:24 C'est intervenu cet après-midi.
09:26 Oui, on ne sait pas.
09:27 Mais encore une fois, vous avez raison quand même de l'évoquer.
09:30 C'est important.
09:31 Parce que c'est quelque chose qui nous touche tous, ces agressions contre des jeunes, contre des personnes âgées.
09:37 Certaines sont décédées.
09:39 Récemment, il y a eu des effets divers gravissimes.
09:42 Voilà, donc il faut être vraiment très, très vigilant sur ce climat de violence que nous traversons.
09:51 On l'a traversé depuis longtemps, mais là, il s'accentue.
09:55 Jonathan, ça fait sens à ce que vous disiez tout à l'heure.
09:58 Georges précisait tout à l'heure que, en proportion, la communauté juive était la première victime.
10:05 Mais dans les actes, c'est la communauté chrétienne et catholique qui,
10:10 chaque année, connaît des chiffres d'agression en hausse.
10:15 Il y a également régulièrement des...
10:19 Il ne se passe pas un mois sans qu'il y ait plusieurs actes de vandalisme dans des églises ou dans des chapelles,
10:24 qu'il y ait des vols également dans ces lieux de culte, sans que cela fasse un entrefilé ou encore moins une manchette de presse.
10:33 Et la France ne sert pas encore le Pakistan ou l'Arabie saoudite pour les chrétiens.
10:39 Mais il est assez étonnant de ne pas entendre le pape François parler de ces discriminations.
10:47 Les chrétiens sont les premiers à être persécutés dans le monde.
10:51 Ça n'est dans aucun de ses discours.
10:53 J'en profite pour vous dire qu'on reviendra peut-être dans le courant de cette émission sur cet incendie dramatique qui s'est produit dans un immeuble de 12 étages à l'île Saint-Denis.
11:01 En Seine-Saint-Denis, puisque la secrétaire d'État chargée à la ville, Sabina Agresti-Roubach, est sur place.
11:06 On la retrouvera peut-être en direct et priorité au direct.
11:09 Là tout de suite, on va repartir à Marseille.
11:11 On l'a évoqué ce matin dans l'heure des pros avec vous, mon cher Georges.
11:14 Le nombre de morts à Marseille, vous le savez, enregistre un triste record.
11:17 Cette année, 38 personnes ont perdu la vie.
11:20 Et selon nos informations, depuis janvier, c'est déjà plus que toute l'année 2022.
11:24 Gérald Darmanin l'a annoncé ce jeudi.
11:27 On voit de la CRS 8 spécialisée dans les violences urbaines qui est arrivée cet après-midi.
11:32 A peine arrivée, une première opération a eu lieu dans la cité des Oliviers.
11:35 Bilan, une arme à feu de type Colt 45 a été trouvée.
11:39 Et les actions se poursuivent.
11:40 On va écouter tout de suite Yanis Bouzar, qui est le sous-préfet,
11:43 directeur de cabinet adjoint de la préfecture de police des Bouches-de-Rhône.
11:48 Comme vous le savez, à la demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,
11:51 la CRS 8 a été déployée depuis aujourd'hui à Marseille,
11:54 dans le cadre d'une vague de violences que connaît la cité fosséenne depuis maintenant plusieurs jours.
11:58 Cet objectif de déploiement répond à deux enjeux majeurs.
12:02 Le premier, c'est d'assurer une présence de la sécurité publique aux abords de ces cités,
12:07 avec l'ambition de prodiguer ce renfort et cette sécurité publique
12:15 à l'ensemble des habitants de cette cité et de l'ensemble des cités des Bouches-de-Rhône.
12:19 Mais c'est également, en complément de l'ensemble du travail qui est aujourd'hui réalisé
12:23 par la direction départementale de la sécurité publique,
12:25 mener des opérations ciblées qui ont vocation à donner des coups massifs
12:29 aux trafiquants de stupéfiants dans le département des Bouches-de-Rhône.
12:32 Alors on s'est posé la question avec Georges Fenech ce matin,
12:34 coup de com' de la part de Gérald Darmanin.
12:36 On voit que la CRS est à peine arrivée.
12:39 Déjà, il y a une première communication, il y a un colt 45 et on nous dit que les actions vont se poursuivre.
12:44 Coup de com' ou coup de génie ?
12:46 Parce qu'en fait, effectivement, dès qu'il se passe quelque chose dans une ville, hop, on envoie la CRS 8.
12:51 Jonathan ?
12:52 Un colt, c'est un pistolet.
12:53 Oui.
12:54 Donc envoyer tous ces gaillards pour récolter pour le moment un pistolet.
12:58 Bon, on est informé tout de suite.
12:59 À l'heure où nous parlons, c'est un peu maigre, comme Dylan.
13:02 Évidemment qu'ils vont sûrement mettre la main sur autre chose,
13:04 mais d'un autre côté, cette arrivée est annoncée en fanfare depuis tellement de jours.
13:09 Il ne faut pas être un Machiavel de palier pour aller cacher ses paquets de drogue ailleurs que chez soi,
13:15 alors que toutes les télés de France vous annoncent l'arrivée prochaine de la CRS 8.
13:22 Ensuite, la CRS 8, on l'a vu, ce sont des équipes d'élite.
13:25 Je ne remets absolument pas en cause les compétences de ce corps d'élite de la police et de la gendarmerie,
13:31 mais on sait et on a vu le résultat là où elle a été déployée,
13:35 notamment, me semble-t-il, dans des quartiers à Nantes.
13:37 À Nantes, à Lyon.
13:39 À Lyon.
13:40 Ils arrivent, ça fait peur, ça en impose.
13:42 Oui, d'accord.
13:43 Mais le fond du problème, la racine, elle n'est pas atteinte.
13:48 Ce système de principe, ce système, pardon de me répéter, systémique du trafic de drogue
13:56 qui génère, qui draine tant de quartiers, sur laquelle repose l'activité sociale de tant de quartiers,
14:04 ce n'est pas la CRS 8, en quelques jours d'opération, qui pourra remodeler tout cela.
14:09 Ce que Georges évoquait, c'est qu'en fait, c'est un travail sur le long terme.
14:12 À chaque fois, on envoie la CRS 8, c'est un coup d'éclat, si je puis me permettre.
14:17 Du moins, la lutte contre le trafic de drogue ne se mène pas en flagrant délit.
14:23 C'est extrêmement rare lorsqu'on tombe, sauf quand il y a une saisie, évidemment, par les douanes.
14:28 Le trafic de drogue, c'est un travail de longue haleine.
14:30 Alors, attendez, je vous interromps.
14:31 On a le direct.
14:33 Priorité au direct, puisque la secrétaire d'État, Sabrina Aghesti Roubache, s'exprime sur cette insomnie dramatique.
14:40 Personne, visiblement, qui aurait un lien de parenté avec l'une des victimes très jeunes.
14:44 C'est un drame.
14:46 Donc, je tiens juste, tout d'abord, à présenter mes plus profondes condoléances de la part du gouvernement,
14:51 la première ministre, du ministre de l'Intérieur, à toutes les familles, aux proches, aux amis des enfants.
14:58 On est sur quelque chose d'assez catastrophique, puisque M. le commandant m'a expliqué,
15:04 heureusement que les voisins ont donné l'alerte assez vite, donc une intervention très, très rapide.
15:08 Un feu qui se serait déclenché au 9e étage d'un immeuble R+12.
15:14 215 forces de sapeurs-pompiers qui sont intervenues.
15:17 Et je tiens vraiment à les remercier, à les féliciter pour le travail qu'ils ont fait.
15:21 Ils sont arrivés tout de suite.
15:23 Et les forces de police, pareil.
15:25 Et toute l'équipe municipale qui était là, qui s'est mobilisée, Mme la préfète.
15:30 Donc, je vais faire un point tout de suite au gymnase pour voir les familles, les relogements nécessaires.
15:35 On serait sur une petite cinquantaine d'appartements ou touchés, ou des familles qu'il faut reloger assez rapidement.
15:43 Donc voilà. Donc là, je vais m'atteler tout de suite au relogement et à aller voir les besoins des habitants.
15:51 Et voilà. Donc Mme la jeune, Mme la préfète.
15:53 – Est-ce qu'on a des premiers éléments par rapport à l'enquête sur les causes de cet incendie ?
15:55 – Non, pas encore.
15:57 Pas encore. Le parquet de Bobigny a saisi la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
16:03 Donc dès qu'on aura des éléments, évidemment.
16:05 Mais je laisse la procureure quand même, ou le procureur s'en occuper.
16:09 Donc là, on est sur vraiment...
16:10 Enfin moi, je viens être aux côtés des habitants,
16:13 aux côtés de l'équipe municipale, aux côtés de la préfète,
16:15 aux côtés des sapeurs-pompiers pour leur apporter toute la logistique, toute l'aide que je peux.
16:20 Donc j'ai fait le plus rapidement possible pour me rendre sur place.
16:23 Et aujourd'hui, la France est en deuil.
16:26 – Savez-vous si l'homme est au rendez-vous de sécurité ?
16:29 – Oui, non, je pense que cependant, il ne me semble pas être sur quelque chose de...
16:35 Voilà, je vais laisser les causes de l'incendie être déterminées.
16:39 Ce n'est pas notre travail.
16:40 Je pense qu'on aurait tort de s'avancer beaucoup trop.
16:43 Là, je pense que l'heure est au recueillement, au deuil.
16:46 Et surtout à l'assistance à tous ceux qui en ont besoin, à tous les habitants.
16:49 On est sur, vous l'avez vu, sur l'île Saint-Denis, donc ce sont des insulaires.
16:54 Donc tout le monde se connaît, les enfants se connaissent, tout le monde a assisté.
16:59 Donc voilà, je pense que l'heure est vraiment au recueillement
17:03 et à l'assistance tout de suite d'urgence.
17:04 Et puis encore une fois, renouveler mes plus sincères condoléances aux familles.
17:08 Je veux dire, la France se tient à leur côté, l'État, le gouvernement.
17:12 Je suis aux côtés des adjoints de la municipalité,
17:15 pour leur apporter toute l'aide que je peux.
17:18 Et puis là, je vais tout de suite au gymnase, être auprès des habitants,
17:21 parce que je pense que c'est quand même mon rôle.
17:23 - Merci à tous. Merci, c'est bon.
17:25 - Terminé, terminé.
17:27 - Je vais vous dire ça, sur le relogement,
17:29 on va faire le point avec Mme Langevin, avec Mme la Préfète, sur les besoins.
17:33 Et effectivement, comme d'habitude, l'État se tient prêt.
17:37 On va avoir des solutions.
17:38 Donc justement, on ne peut pas proposer des solutions
17:40 tant qu'on n'a pas fait de point précis.
17:42 Donc je pense qu'il faut tout de suite être aux côtés,
17:46 mais vraiment aux côtés des habitants.
17:47 Et encore une fois, saluer toutes les forces de l'ordre,
17:50 tous les sapeurs-pompiers, les adjoints, mais enfin,
17:52 c'est ce que les Français attendent de nous.
17:55 Et je vous le redis, la France est en deuil aujourd'hui.
17:57 On a perdu des enfants, la France est en deuil.
17:59 - Madame la ministre, s'il vous plaît.
18:01 - Merci.
18:02 - Voilà, Sabrina Agresti-Roubach, la secrétaire d'État chargée de la Ville,
18:09 qui s'est rendue sur place, je rappelle, sur ce dramatique incendie
18:12 à l'île Saint-Denis.
18:14 Bilan est lourd, trois morts, dont deux adolescents
18:16 et 19 blessés en urgence relative, dont quatre pompiers.
18:19 On l'a senti très ému et on voit, les ministres sont très mobilisés.
18:24 Ça a été le cas également sur ce dramatique incendie
18:26 dont on a beaucoup parlé, évidemment, en Alsace,
18:28 où les zébêtes bornes s'étaient rendues sur place.
18:30 On voit que les ministres sont mobilisés cet été, Georges, évidemment.
18:34 La France est en deuil.
18:35 - C'est dramatique.
18:37 Une des victimes, une adolescente de 13 ans
18:39 qui s'est défénestrée pour échapper aux flammes et qui est décédée.
18:44 Ce sont des immeubles de ce qu'on en sait déjà,
18:46 qui sont anciens quand même, qui remontent des années 60.
18:49 En réalité, on entendait quelques témoignages de riverains,
18:52 d'habitants de ces quartiers qui expliquaient
18:56 qu'il n'y avait pas suffisamment d'entretien
19:00 à l'intérieur de ces appartements,
19:01 vêtus sur le plan peut-être d'électricité, des réseaux.
19:05 Ça, c'est encore une fois, la ministre l'a dit,
19:07 c'est à l'enquête de terminer l'origine de cet incendie mortel.
19:12 - Jonathan, quelle est ta réaction ?
19:13 - La réaction première, c'était évidemment de s'associer à cette tristesse
19:20 et de voir d'abord aussi que vraisemblablement,
19:23 les choses se mettent en ordre de marche assez rapidement,
19:28 pour ne pas dire immédiatement.
19:30 Plus de 215 pompiers ont été à l'oeuvre.
19:34 - Et 4 qui sont blessés.
19:36 - Exactement, 4 blessés.
19:38 La secrétaire d'État au logement n'est pas quelqu'un qui est dans les sbroufs.
19:46 En général, sa détermination et son volontarisme ne sont pas fins ce soir,
19:52 quand elle nous dit, quand elle s'adresse comme ça à la caméra.
19:56 Et donc, quand elle nous dit qu'elle quitte justement les caméras
20:00 pour se rendre dans un gymnase, pour faire un point,
20:03 pour reloger une cinquantaine de familles, elle va le faire.
20:07 - Louis-Hervé Blondel, un mot avant de reprendre le cours de notre émission.
20:10 - Un mot pour les victimes, forcément toujours.
20:13 C'est forcément affreux, ce sont des vies quotidiennes qui sont touchées.
20:17 S'il faut commenter, je pense qu'il y a vraiment une question
20:20 sur le logement qui se pose, une question qui est profonde,
20:23 qui est structurelle, et sur le parc privé, et sur le parc public,
20:27 parce que là, il s'agit de parc public,
20:29 un parc public qui est absolument nécessaire,
20:33 qui est un outil fin de l'action sociale,
20:35 qui est un outil vraiment structurant et utile.
20:38 Mais là, du peu qu'on sait, c'était un immeuble
20:41 où il y avait déjà eu des problèmes.
20:43 C'est un immeuble qui avait besoin d'une rénovation.
20:46 On a tardé, parce qu'on sait comment ces choses-là fonctionnent.
20:49 C'est des budgets qui sont extrêmement importants.
20:51 C'est des héritages d'un urbanisme et d'une construction d'un autre âge aussi,
20:55 où il a fallu parfois construire vite, construire en très grande quantité,
20:59 parce qu'il y avait un besoin.
21:01 Et aujourd'hui, on se retrouve avec des copropriétés dégradées.
21:04 Il y a même eu une opération d'intérêt national sur cette question.
21:07 Donc évidemment, c'est l'émotion, c'est le soutien qui doit primer.
21:12 Mais je pense qu'il y a aussi une vraie question de fond
21:15 autour de la question du logement, du logement public, du logement privé,
21:18 de la façon dont on gère les parcs,
21:20 de la façon dont on fait peut-être aussi une différence
21:22 entre l'immobilier d'une part et le logement de l'autre,
21:25 parce que les logements n'ont pas à être des actifs financiers.
21:28 Et ça, ça a un impact sur l'ensemble du parc.
21:31 Donc cette réflexion, elle doit être là aussi.
21:33 Et dès que l'émotion s'éteindra, il ne faudra pas l'oublier.
21:36 - Allez, on reprend le cours de notre émission.
21:38 Désolé, Georges Fenech, mais c'était priorité au direct.
21:40 Je vais vous couper dans votre élan en abordant le rôle
21:43 et la mission de la CAS 8 qui a été envoyée avec Tempour et Trompette
21:47 à Marseille avec cette prise de guerre d'un premier revolver.
21:52 Il est important de le voir.
21:53 On est au courant dès le départ,
21:54 mais ce n'est pas spécialement la mission, je l'envoie pour vous.
21:57 Il faut aussi du long terme.
21:58 - Non, moi, je suis un peu surpris de voir que des unités
22:01 sont affectées à d'autres tâches que celles pour lesquelles
22:05 elles sont créées et formées.
22:07 J'étais surpris, pour tout vous dire, par exemple,
22:10 que le RAID participe à des opérations de maintien de l'ordre.
22:14 Le RAID, ce n'est pas ça.
22:15 Le RAID, c'est une prise d'otage.
22:18 On y va.
22:19 Ils ne sont pas là pour le maintien de l'ordre.
22:20 D'ailleurs, on a vu qu'il y a eu des usages d'NBD,
22:23 trois fonctionnaires du RAID ou quatre qui ont été mis en examen.
22:27 Ils ne sont pas formés pour cela.
22:29 Là, la CRS, c'est une unité également de maintien de l'ordre.
22:33 Ce n'est pas une unité ni judiciaire, ni de recherche de malfaiteurs.
22:36 C'est du maintien de l'ordre.
22:38 On dit qu'ils ont saisi un colt.
22:40 Très bien, mais comment ?
22:42 Parce qu'ils ne peuvent pas perquisitionner.
22:44 Ils ne peuvent pas prononcer le garde à vue.
22:46 Ils n'ont aucun pouvoir judiciaire.
22:49 Les trafics de drogue, ce n'est jamais exceptionnellement du flag.
22:54 C'est du travail en profondeur, des commissions enurgatoires,
22:58 des écouts téléphoniques, des surveillances, des géolocalisations, des filatures.
23:02 C'est un travail qui dure plusieurs mois, voire plusieurs années,
23:06 avant de serrer, comme on dit dans le jargon,
23:08 une équipe d'importation, de distribution, des dealers, etc.
23:13 Donc, il y a là une volonté peut-être de rassurer les Marseillais en disant
23:19 "Vous voyez, on a des forces de l'ordre".
23:21 C'est toujours dissuasif quand même, des forces de l'ordre,
23:24 mais ce n'est pas à la CRS qu'il va lutter efficacement,
23:27 malheureusement je dirais, contre les trafiquants de drogue
23:31 et par votre conséquence, les règlements de comptes
23:34 dans le cadre d'une prise de pouvoir des bandes rivales,
23:37 qui sont parfaitement connues d'ailleurs de la police et de la justice,
23:40 et qui sont en train de s'entretuer comme on le faisait à Chicago autrefois.
23:44 Alors justement, qu'en pensent les Marseillais ?
23:46 Est-ce qu'ils attendent quelque chose de la CRS 8 ?
23:48 Charles Baget leur a posé la question,
23:50 et je vous donne la parole juste après, mon cher Louis-Hervier Blondel.
23:54 Tout ce qui peut aider au développement, justement pour lutter
23:57 face à cette criminalité, parce que c'est une forme de criminalité,
24:00 ne peut qu'être bénéfique.
24:02 Je n'y crois pas.
24:03 Pourquoi ?
24:04 Parce que quand vous passez sur un canapé,
24:06 vous voyez la CRS qui reste dans leur véhicule,
24:08 s'ils font la même chose, ça ne changera rien.
24:10 J'espère qu'ils viendront déjà en très grand nombre,
24:13 parce qu'il y en a besoin ici, dans cette ville,
24:16 où il y a beaucoup d'insécurité, surtout.
24:19 Donc j'espère qu'ils seront assez,
24:22 mais il n'y en a jamais assez, honnêtement.
24:25 Très bonne chose, mais je pense que ça ne sera pas suffisant.
24:28 Pourquoi ?
24:29 Parce que ces jeunes n'ont même plus peur de la police.
24:33 Ils ne redoutent plus les forces de l'ordre.
24:37 Louis-Hervier Blondel, Réaction des Marseillais.
24:40 Oui, je pense qu'il y a des avis un peu divergents,
24:44 mais ils ne sont pas non plus dupes d'espèces d'opérations de communication.
24:48 Les gros titres, la CRS 8 est arrivée.
24:50 Je ne sais pas, il y a peut-être une opération là-dessous,
24:53 mais prévenue largement à l'avance, la presse, partout.
24:56 Je pense que ce n'est vraiment pas du tout la méthode.
24:59 Mon voisin l'expliquait très bien.
25:02 Je pense que ce n'est pas du tout la méthode pour apaiser,
25:06 trouver, enquêter, faire avancer les choses, finalement.
25:10 Et je pense que l'exceptionnel, c'est bon pour la communication,
25:13 mais il y a un travail beaucoup plus local,
25:16 beaucoup plus sur le fond, qui doit être fait.
25:19 Et sans doute aussi avec une autre façon d'employer les forces de l'ordre.
25:23 Moi, je suis fervent défenseur d'un retour de la police de proximité.
25:27 Je pense que c'était une bonne chose.
25:29 Malheureusement, M. Sarkozy, en 2003, a décidé que c'était du travail social
25:34 et que ce n'était pas la vocation de la police.
25:36 Je pense que la police a aussi vocation à ce qu'on fasse société tous ensemble.
25:40 Donc, ce n'est pas pour avoir des propos naïfs
25:44 ou tenter d'être sympathique avec des gens qui ne méritent pas de sympathie.
25:49 Je pense que vraiment, c'est une opération de communication
25:52 où M. Darmanin va avec les gros sabots,
25:54 alors qu'il faut, à mon avis, confier ça à des choses beaucoup plus locales,
25:57 beaucoup plus sur le long terme, de fond,
25:59 avec des fonctionnaires et des agents qui sont sur le terrain.
26:02 On verra ce que ça donne, Jonathan Zixou, le mot de la fin.
26:05 L'incrédulité populaire que révèle votre micro-trottoir est assez...
26:09 C'est ce qu'on appelle un micro-trottoir, évidemment.
26:12 Mais c'est bien de prendre la température, de poser la question, Marseillais.
26:15 Vous avez parfaitement raison, il faut toujours le faire.
26:18 Et c'est vraiment intéressant, justement, de voir d'un côté,
26:22 on sort les gros muscles et de l'autre côté, ceux qui n'y croient pas.
26:28 Donc, c'est un peu malheureux dans l'absolu, encore une fois.
26:32 Mais c'est vrai que c'est plutôt saisissant
26:36 de voir le déploiement pour la télé de toutes ces unités d'élite,
26:42 encore une fois, et puis de l'autre, ces passants qui regardent les camions passer.
26:47 Allez, on va avoir une pause, si vous le voulez bien.
26:49 On parlera des salaires des élus.
26:51 Faut-il augmenter les élus ?
26:53 Tour de table, rapide. Oui ou non ?
26:56 Je pense qu'il le faudrait.
26:58 Oui, ça peut paraître paradoxal, mais oui, absolument.
27:00 Et surtout pour les élus locaux et les petits élus.
27:02 On va revoir le statut de l'élu, de manière globale.
27:06 On va en parler, puisqu'on aura Muriel Fabre comme invité,
27:09 qui est maire d'une petite commune dans le barin Lampertheim,
27:12 j'espère que je le prononce bien, et qui est surtout secrétaire général
27:15 de l'AMF, l'Association des maires de France,
27:17 qui sera notre invité dans l'heure des pros 2.
27:20 A tout de suite, on marque cette pause.
27:22 C'est vrai que le temps passe vite, c'est l'heure des pros 2,
27:28 été, la dernière ligne droite.
27:30 On se retrouve avec mes grands témoins du soir,
27:32 mais tout de suite, place à l'info, avec Félicité Kindocky.
27:35 Bonsoir, Félicité.
27:36 Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
27:38 À la ligne de l'actualité, une centaine d'hommes de la CRS 8
27:41 déployés aujourd'hui à Marseille pour lutter contre le trafic de drogue
27:45 sur les points de deal de la cité phocéenne.
27:47 L'unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines
27:50 a été réquisitionnée par Gérald Darmanin pour une semaine.
27:53 Objectif, mener des opérations, coup de poing, et à peine arrivé,
27:56 une première a déjà eu lieu dans la cité des Oliviers.
27:59 Bilan, une arme à feu de type Colt 45 trouvée.
28:02 Les actions se poursuivent.
28:04 À la une également, la canicule et sa vague de chaleur dès demain.
28:08 49 départements seront placés en vigilance orange canicule.
28:11 Météo France a étendu la zone sur une large moitié sud,
28:14 allant du Barin jusqu'à la Gironde.
28:16 Globalement, les températures haussiront entre 35 et 38 degrés
28:19 sur le sud du pays.
28:20 Les 40 degrés pourraient même être dépassés sur la basse Vallée du Rhum.
28:24 Enfin, on a appris ce matin la mort accidentelle
28:27 du général Jean-Louis Georges Lain, ancien chef d'état-major des armées
28:30 et nommé stratège de la reconstruction de Notre-Dame de Paris
28:33 par Emmanuel Macron.
28:34 Jean-Louis Georges Lain est décédé hier lors d'une randonnée
28:36 dans les Pyrénées.
28:37 Il avait 74 ans.
28:39 Merci beaucoup, ma chère félicité.
28:42 Merci mille fois.
28:43 Allez, dernière ligne droite pour l'heure des pro 2.
28:45 Avec moi, depuis 20h, Georges Fenech, consultant CNews,
28:48 Louis-Hervé Blondel, secrétaire général du Vent se lève,
28:51 et Jonathan Cixous, journaliste à Causeur.
28:53 Messieurs, on va parler d'un sujet important, très concernant.
28:56 Vous me direz ce que vous en pensez, évidemment.
28:58 On a un peu abordé, juste avant, cette pause publicitaire.
29:00 On va parler de la rémunération des élus.
29:02 Le nouveau patron du Medef, je le rappelle, Patrick Martin,
29:05 on l'a évoqué d'ailleurs sur ce plateau,
29:08 et on estimait que les élus politiques n'étaient pas assez payés.
29:11 Selon lui, la charge de travail des politiques est trop importante
29:14 par rapport à la rémunération.
29:15 Dominique Faure, ça c'est la nouveauté,
29:17 la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur
29:19 et des collectivités territoriales,
29:21 s'est déclarée favorable à une hausse de l'indemnité des maires,
29:24 notamment pour lutter contre leur découragement.
29:26 Elle annonce donc un vaste chantier qu'elle va mener
29:29 avec David Lissnard, le président de l'AMF,
29:31 l'Association des maires de France.
29:33 Et ça tombe bien, avec nous, Murielle Fabre,
29:35 maire de Lampertime, dans le Barin.
29:37 J'espère que j'ai bien prononcé le nom de votre commune.
29:40 Soyez la bienvenue.
29:41 Et vous êtes surtout aussi secrétaire générale de l'AMF,
29:44 l'Association des maires de France.
29:46 Bonsoir Murielle.
29:47 Combien d'habitants dans votre belle commune, tout d'abord ?
29:51 3 500 habitants depuis le 1er janvier,
29:54 dans ma belle commune dans le Barin.
29:56 Bon, alors dites-moi, c'est le gros débat du moment.
30:01 Il faut effectivement augmenter le salaire des élus
30:04 et notamment des maires des petites communes ?
30:06 C'est une question quand même qui est lancinante,
30:09 puisqu'il y a déjà eu des éléments de fait depuis 2019.
30:13 Mais effectivement, ça fait partie pleinement et entièrement
30:17 de la question de la condition d'exercice des mandats.
30:20 L'exercice des mandats pour les maires,
30:22 qui s'est très fortement finalement posé lors des émeutes,
30:28 mais aussi plus généralement sur la grande phase de démission
30:31 que nous connaissons depuis le début de cette mandature,
30:33 depuis 2020, puisqu'on l'a vu,
30:35 les chiffres sont en augmentation sur cette mandature.
30:38 Donc il y a une vraie question aujourd'hui,
30:40 je dirais plus largement de la crise d'évocation.
30:42 La question de la rémunération et de l'indemnité finalement des élus
30:46 n'est plus un tabou et aujourd'hui, elle est clairement posée.
30:48 Elle est clairement posée avec le gouvernement,
30:50 puisque l'AMF la pose aussi au sein de son association,
30:53 notamment par le travail de nos vice-présidents
30:56 qui ont en charge ces questions
30:58 et qui font régulièrement des propositions dans ce cadre-là.
31:01 Mais c'est vrai que c'est bien de la voir enfin finalement
31:04 devant le public, de poser cette question-là clairement,
31:08 puisque finalement l'argent, le salaire restent souvent un tabou
31:11 et pour les élus aussi.
31:12 Et puis il faut le reconnaître, quand on est maire d'une petite commune,
31:16 c'est H24 la mobilisation.
31:18 En fait, c'est un engagement qui est total, effectivement.
31:22 Et c'est vrai que souvent la question de l'indemnité ne se pose pas.
31:25 J'ai encore lu ce matin d'ailleurs des maires qui,
31:28 pour ne pas peser sur le budget de la collectivité,
31:31 parce qu'il ne faut pas oublier que c'est une charge financière aussi
31:33 pour sa collectivité,
31:34 ont préféré ne pas prendre en compte des indemnités.
31:37 Donc il y a une vraie question là-dessus.
31:38 C'est vrai que c'est un engagement.
31:39 Il y a aujourd'hui besoin de renouveler aussi les élus
31:44 et donc on doit aussi aborder cette question de l'attractivité
31:48 finalement de notre fonction par la question financière.
31:51 Et je rappelle un sondage qui était de novembre dernier, me semble-t-il,
31:54 où 55% des élus ne souhaitaient pas replonger, c'est très clair.
31:58 Et les dernières émeutes ne suscitent pas une certaine vocation
32:02 pour devenir élu, c'est le moins qu'on puisse dire.
32:04 C'est vrai que la question de la sécurité a été très largement pesée
32:08 ces derniers temps, mais en fait il faut comprendre
32:11 que nous vivons aujourd'hui quand même un mandat assez particulier
32:14 qui a commencé avec la crise sanitaire.
32:16 Quand on parle de conditions d'exercice du mandat,
32:18 on pense bien évidemment au statut de l'élu, mais ce n'est pas que ça.
32:21 Et aujourd'hui la question financière pèse beaucoup aussi
32:24 sur les budgets de mes collègues maires,
32:26 la question aussi de l'inflation normative,
32:28 de cette pression administrative que nous subissons au quotidien,
32:31 et aussi évidemment la question de la sécurité,
32:33 on l'a encore vu avec les émeutes.
32:36 Nombre de mes collègues, quand je les rencontre sur le terrain,
32:39 me disent d'être agressé, verbalement,
32:42 avoir des insultes sur les réseaux sociaux,
32:45 cela pèse aussi sur le moral évidemment des élus.
32:49 Et il faut aujourd'hui travailler à des propositions concrètes,
32:52 c'est pour cela qu'il y a un travail en commun,
32:54 l'Association des maires de France avec le gouvernement,
32:56 pour poser dès la rentrée un questionnaire qui sera assez large
33:00 justement vers nos collègues, pour avoir à la fois un constat,
33:03 puisqu'on le connaît, mais l'idée c'est vraiment de le concrétiser
33:05 par des chiffres, et puis aussi de faire des propositions
33:08 qui ensuite devront bien évidemment se traduire par des actes concrets.
33:11 Muriel, encore une question,
33:13 c'est une question volontairement provocatrice,
33:16 dans un contexte de crise actuelle que traversent les Français,
33:20 est-ce que c'est le bon timing, le bon moment
33:22 pour parler d'augmentation des élus,
33:24 même si on comprend bien la difficulté de vos missions,
33:27 de votre tâche qu'on évoque souvent sur ces plateaux,
33:29 mais est-ce que c'est le bon timing ?
33:31 Je pense qu'en fait il ne faut pas regarder cette question
33:34 de l'indemnisation uniquement comme la condition d'amélioration
33:38 pour les conditions d'exercice des mandats des élus.
33:41 Je pense qu'effectivement c'est ce qui ressort aujourd'hui
33:44 à la fois du discours du président Dumenech,
33:46 qui l'a remis sur le devant de la table début août, me semble-t-il,
33:52 effectivement avec la dernière interview de Dominique Faure,
33:56 mais pour l'Association des maires de France,
33:58 cette question ne doit pas être un tabou,
34:00 mais elle fait partie intégrante d'un corpus en fait
34:03 qui est le statut de l'élu, qui doit lui avoir des améliorations.
34:06 C'est pour ça aussi que nous faisons très régulièrement des propositions,
34:10 on l'a encore fait pour la loi sur la retraite.
34:13 Ça fait partie finalement aussi de l'élément social, pardonnez-moi,
34:18 qui doit être pris en compte, mais ce n'est pas la seule difficulté
34:21 que connaissent les maires aujourd'hui.
34:22 Je vous garde avec nous, on ouvre le débat avec mes invités.
34:25 Jonathan.
34:26 Pour vous répondre, Diri, je pense que ce n'est jamais le moment
34:29 quand il est question d'une augmentation.
34:31 Souvenez-vous en son temps, quand Nicolas Sarkozy,
34:33 il n'y avait pas de crise particulière,
34:35 il a voulu relever l'indemnisation du président et de ses ministres,
34:39 ce qui était parfaitement légitime,
34:41 parce que la France est l'un des pays qui...
34:44 Mais vous savez que c'est toujours exclusive sensible, ça.
34:46 Mais c'est toujours sensible.
34:47 On annonce une rentrée difficile pour les Français,
34:49 des hausses de 10 % d'électricité, c'est difficile.
34:51 C'est parce que c'est toujours sensible que ce n'est jamais le moment.
34:54 Mais c'est vrai que les maires traversent une crise sans précédent,
34:59 d'autant plus inquiétante qu'on a beau le répéter,
35:02 mais il est nécessaire de le faire.
35:04 Ils représentent réellement le maillage de la République
35:09 à travers tout le territoire.
35:11 Ils sont plus que jamais, au sens propre du terme,
35:14 à portée de baffe.
35:15 On parlait en début d'émission de la pression de cette société
35:19 qui est une véritable cocotte minute.
35:21 Les maires sont de plus en plus, comme Madame vient de nous le dire,
35:26 victimes d'insultes, voire même de coups.
35:29 Je ne parle même pas de cas encore plus graves,
35:31 comme on l'a vu pendant les émeutes.
35:34 Il y a aussi une chose qu'il faudrait peut-être,
35:36 et j'espère qu'Emmanuel Macron pourrait s'y atteler
35:38 avant la fin de son mandat,
35:40 c'est mettre fin à l'interdiction du non-cumul.
35:44 Ah, au non-cumul, pardon.
35:45 Parce qu'il y avait, jusqu'à l'ère de François Hollande,
35:48 la possibilité d'être maire et député,
35:51 ou d'être maire et président de commune ou autre chose.
35:55 C'était une grande chose pour notre administration politique,
36:03 pour la République,
36:05 parce que ça permettait justement à des préoccupations locales
36:08 de remonter, comme on disait, jusqu'à l'Assemblée nationale
36:11 et de faire de débats locaux des enjeux nationaux,
36:15 parce que parfois c'est nécessaire.
36:16 J'espère que l'actuel chef de l'État pourra,
36:20 parce que je sais qu'il n'y est pas favorable
36:22 à ce non-cumul des mandats,
36:25 mettre fin à cela dans une réforme à venir.
36:30 Il y a d'autant plus urgence à réformer tout cela,
36:32 me semble-t-il,
36:33 que plus de la moitié des maires actuellement en poste
36:36 ne souhaitent pas se représenter en 2026.
36:38 55%.
36:39 Louis Hervier, Blondel et Georges Fenech.
36:43 Sujet sensible, évidemment.
36:45 Mais il faut être, à mon avis, très transparent et très clair là-dessus.
36:49 On a un peu moins de 35 000 communes en France.
36:53 Et donc l'image de l'élu, du grand élu, maire d'une grande ville,
36:58 c'est une image qui est très déformante,
37:00 mais qui est plutôt fausse.
37:02 L'élu de base de notre République, c'est un petit élu
37:05 qui, en général, gagne très peu d'argent
37:08 pour une dévotion totale.
37:10 C'est dans une inégociation, d'ailleurs, complète
37:13 avec les responsabilités qui sont les siennes,
37:17 que ce soit des responsabilités administratives,
37:19 mais même pénales.
37:21 C'est des gens qui sont absolument en première ligne.
37:23 Ça ne s'arrête jamais.
37:25 C'est des coups de téléphone n'importe quand, à n'importe quelle heure,
37:28 sur tous les sujets.
37:29 H24, c'est ce que je disais.
37:30 Et ça concerne autant une chaudière d'école qui ne fonctionne plus
37:34 qu'un accident de la route sur la commune,
37:36 qu'un arbre qui est tombé sur la chaussée,
37:38 qu'une question d'incendie.
37:40 Donc c'est des gens qui sont dans une dévotion totale.
37:43 Ce que je trouve bien, c'est qu'il ne faut pas poser seulement
37:46 la question de la rémunération des élus.
37:48 Avec ça, il y a tout le cadre dans lequel ils déploient leurs mandats.
37:54 La question des collaborateurs, les secrétaires de mairie,
37:56 aujourd'hui, sont sur plusieurs mairies, souvent,
37:59 sur les petites communes, sont très vieillissantes.
38:01 La pyramide des âges est assez éloquente.
38:04 Et à mon avis, on va vers une grosse crise,
38:06 parce qu'aujourd'hui, la secrétaire de mairie,
38:08 là où l'eux, fait beaucoup tourner l'administration.
38:11 Toutes les demandes de mairie sont des piliers absolument essentiels
38:15 dans la nervosité fine de notre République.
38:19 Donc c'est quelque chose qu'il va nous falloir vraiment prendre en main.
38:22 Malheureusement, il y a des choses aussi qui viennent perturber
38:28 tous ces mandats.
38:29 La question de la sécurité des élus, on l'a vu avec Saint-Brévin,
38:33 Léa des Roses récemment.
38:35 Il faut, je pense, pouvoir donner la capacité à l'élu
38:40 de prendre un mandat en étant serein sur la suite de sa vie,
38:44 de son déroulé de carrière, sur sa sécurité.
38:47 Donc ça veut dire des choses toutes simples,
38:49 mais des facilités pour accéder à Pôle emploi après les mandats,
38:52 des choses comme ça qui ne sont pas évidentes.
38:54 – Georges.
38:55 – Si vous me permettez, je voudrais apporter une précision
38:58 à ce qu'a dit rapidement tout à l'heure Jonathan.
39:00 Il a dit "souvenez-vous quand Nicolas Sarkozy s'était augmenté son salaire,
39:03 ça avait fait effectivement beaucoup de bruit".
39:05 En réalité, il ne s'était pas augmenté son salaire.
39:07 Qu'est-ce qui s'est passé ?
39:08 Lorsqu'il arrive à l'Elysée, il demande
39:11 "c'est quoi l'indemnité du président de la République ?"
39:13 Il demandait ses services.
39:15 Il se trouve qu'il succédait à Jacques Chirac.
39:17 Jacques Chirac avait déjà bénéficié de retraites,
39:19 de députés, de conseils généraux,
39:21 et il s'était fixé une indemnité à 7000 euros.
39:24 C'est un peu surpris quand même.
39:26 Nicolas Sarkozy ne bénéficiait pas de toutes ces retraites.
39:29 Donc il a demandé "quelle est l'indemnité du Premier ministre ?"
39:32 À l'époque c'était François Fillon.
39:34 Il était autour de 20 000 euros.
39:36 Il a dit "il faudrait que j'ai une indemnité
39:38 qui soit équivalente à celle du Premier ministre".
39:41 Il ne s'était pas augmenté,
39:44 mais il s'était fixé en réalité.
39:46 Je rappelle que c'est deux fois moins
39:48 que le président des États-Unis,
39:50 moins que le chancelier allemand, etc.
39:52 Mais pour en revenir au sujet,
39:54 sur les élus locaux,
39:56 il y en a plus de 500 000 en France,
39:58 dont 35 000 communes.
40:00 La très grande majorité ne gagne strictement rien.
40:02 Un élu municipal, un conseiller municipal,
40:04 c'est zéro indemnité.
40:06 J'ai été conseiller municipal
40:08 dans une ville de 20 000 habitants,
40:11 dans l'opposition.
40:13 On commence à percevoir des indemnités
40:15 quand on est adjoint,
40:17 parce qu'on a plus de responsabilités,
40:19 plus de décisions à prendre, etc.
40:21 Mais attendez, le conseiller municipal
40:23 va participer à toutes les réunions
40:25 avec les associations,
40:27 pour ça, pour rien.
40:29 Moi je suis toujours admiratif du travail.
40:31 Je leur tire mon chapeau.
40:33 Alors après, de quoi on parle ?
40:35 Un maire d'une ville de moins de 2 000 habitants,
40:37 c'est quoi ? C'est 1026 euros.
40:39 Vous vous rendez compte ?
40:41 Vous savez que le maire, c'est H24.
40:43 Vous savez qu'il a une responsabilité juridique,
40:45 qu'il a une responsabilité pénale,
40:47 qu'il a une responsabilité administrative,
40:49 qu'il est à portée de claque,
40:51 comme on dit,
40:53 qu'il ne ménage pas ses efforts,
40:55 parce qu'il n'a pas dans les petites communes,
40:57 en plus tous les services d'une grande commune,
40:59 et il a les mêmes attributions.
41:01 Pareil, il y a des écoles.
41:03 Ensuite, vous avez plus de 2 000,
41:05 3 000 habitants,
41:07 on passe à 2 000 euros d'indemnité.
41:09 - C'est 1026 euros sur les élus des communes
41:11 de moins de 500 habitants.
41:13 Et 5 800, et quel ?
41:15 Pour les maires et les villes de plus de 100 000 personnes.
41:17 - Vous vous rendez compte ?
41:19 Quand vous allez sur les présidents de région,
41:21 par exemple,
41:23 un président de région qui gère des milliards,
41:25 des milliers de salariés
41:27 qui ont des responsabilités,
41:29 vous vous rendez compte ?
41:31 Ça gagne 7 500 euros par mois.
41:33 Donc on n'entre pas en politique
41:35 pour gagner de l'argent, pour faire fortune.
41:37 Ça va de soi.
41:39 C'est un choix,
41:41 c'est l'amour du service.
41:43 - À l'écoute et au service de la population.
41:45 - C'est un choix qui a fait.
41:47 Mais pour autant,
41:49 ce sont des pères de famille,
41:51 ce sont des mères de famille,
41:53 elles ont le droit de vivre,
41:55 de pouvoir élever leurs enfants dignement.
41:57 Il faut revoir entièrement ce statut de l'élu,
41:59 leur permettre de vivre dignement.
42:01 Parce qu'ils renoncent souvent
42:03 à leur travail,
42:05 en partie à mi-temps.
42:07 Ils ne retrouvent pas forcément la profession libérale
42:09 à claquer en telle qu'ils avaient laissée
42:11 au moment où ils ont pris leur fonction.
42:13 Donc vous voyez,
42:15 il faut vraiment briser ces tabous
42:17 et faire en sorte que les élus
42:19 puissent effectivement percevoir des indemnités.
42:21 Ou alors autrement, vous n'aurez plus jamais personne.
42:23 Il y a beaucoup de défections,
42:25 on ne se représente pas.
42:27 Et on aura une classe politique
42:29 qui sera, pardonnez-moi,
42:31 un petit peu au rabais.
42:33 - Muriel Favre,
42:35 vous confirmez les chiffres que j'ai donnés,
42:37 aux alentours de 1026 euros pour les élus
42:39 des communes de moins de 500,
42:41 et à peu près 5000, un peu plus de 5000 euros
42:43 pour les mères de plus de 100 000 personnes.
42:45 Vous, c'est votre premier élu, si je m'abuse.
42:47 C'est votre premier mandat en tant qu'élu.
42:49 - Vos chiffres sont exacts,
42:51 effectivement, la rémunération
42:53 se fait en fonction de la stratégie de sa collectivité,
42:55 c'est-à-dire en fonction de son nombre d'habitants,
42:57 auquel, bien évidemment,
42:59 il faut quand même le rappeler,
43:01 certains cumuls existent, puisque moi,
43:03 je suis maire et vice-présidente de l'Eurométropole,
43:05 donc je peux cumuler deux ennemités.
43:07 Mais c'est vrai, vous l'avez aussi souligné,
43:09 on ne fait pas ça
43:11 pour l'argent, et heureusement,
43:13 c'est d'abord et avant tout
43:15 un engagement, une passion,
43:17 et avoir envie
43:19 de se sacrifier aussi
43:21 d'un point de vue professionnel,
43:23 parce que vous l'avez rappelé, effectivement,
43:25 certains font le choix de ne plus travailler,
43:27 certains ne peuvent pas aussi, finalement,
43:29 avoir une situation professionnelle
43:31 et avoir une situation d'élu
43:33 en parallèle,
43:35 et puis, effectivement, il y a des responsabilités
43:37 qui pèsent sur nos épaules
43:39 au quotidien, on est en première ligne,
43:41 on est là pour agir
43:43 pour le bien de nos concitoyens,
43:45 on est le premier guichet, le premier kilomètre,
43:47 comme le dit régulièrement notre président
43:49 David Lister, des praticiens du quotidien,
43:51 c'est une phrase aussi qu'il aime
43:53 à dire, et c'est ça le concret.
43:55 Donc, effectivement, l'idée n'est pas
43:57 de trouver un juste salaire,
43:59 j'ai pu l'entendre aussi, puisque ce n'est pas
44:01 cela qui est demandé, qui est sollicité,
44:03 mais c'est vraiment d'avoir des éléments
44:05 d'amélioration pour
44:07 finalement permettre aussi la
44:09 diversification future, en fait,
44:11 dans le cadre des futurs municipales,
44:13 aussi, pour avoir des candidats
44:15 qui ont envie de s'engager
44:17 mais qui ne soient pas pénalisés,
44:19 à la fois dans leur vie familiale, à la fois dans leur vie
44:21 professionnelle, et qui ne soient pas pénalisés
44:23 pour leur retraite, qui ne soient pas pénalisés
44:25 lorsqu'ils reprennent leur travail, et qui
44:27 finalement trouvent un certain
44:29 équilibre entre l'indemnité qu'ils touchent
44:31 et ce qu'ils peuvent éventuellement perdre.
44:33 Et oui, effectivement, c'est mon premier mandat
44:35 qui est extrêmement riche, extrêmement intéressant,
44:37 passionnant, et parfois fatigant.
44:39 Merci, en tous les cas,
44:41 Muriel Favre, je rappelle que vous êtes maire
44:43 de la petite commune de Lampertheim,
44:45 3 500 habitants, dont le barin
44:47 est que vous êtes la secrétaire générale
44:49 de l'AMF. Merci d'avoir accepté notre invitation.
44:51 Merci mille fois.
44:53 Un dernier mot sur le sujet ou pas ?
44:55 Parce qu'on a 4 minutes, j'aimerais vous faire réagir sur un dernier sujet.
44:57 Comme vous voulez.
44:59 Bon, alors je décide.
45:01 Je décide, on va parler
45:03 de la limitation de vitesse, parce que c'est
45:05 un sujet très concernant, vous savez,
45:07 80, 90, certains départements
45:09 ont décidé de revenir
45:11 à 90 km/h, regardez ce
45:13 reportage de Corentin Bouillaud, et on fait un petit
45:15 tour de table rapide à vitesse
45:17 80 ou à 90 km/h,
45:19 on choisira. Allez, le reportage
45:21 de Corentin Bouillaud.
45:23 46 départements
45:25 ont vu leur limitation de vitesse
45:27 repasser à 90 au lieu
45:29 de 80 km/h, même
45:31 si pour la plupart d'entre eux, ils ont
45:33 encore des axes limités à 80 km/h.
45:35 C'est un véritable
45:37 revers pour les associations qui luttent
45:39 pour plus de sécurité routière.
45:41 Certains dénoncent une
45:43 instrumentalisation politique.
45:45 On a interrogé sur la position
45:47 de certains présidents de départements.
45:49 Deux études successives qui ont
45:51 démontré que cette mesure du 80 km/h
45:53 avait permis de sauver des vies.
45:55 Ce n'est pas une décision raisonnable
45:57 en termes de sécurité routière.
45:59 A contrario, des associations d'automobilistes
46:01 acclament quant à eux cette mesure,
46:03 qu'ils considèrent plus proche de la réalité
46:05 rurale. C'est effectivement
46:07 une très bonne nouvelle pour les automobilistes,
46:09 peut-être pas nécessairement pour ceux
46:11 qui sont sur la route des vacances, mais au moins
46:13 ceux qui pratiquent ces routes
46:15 toute l'année. Ce sont des décisions
46:17 d'urbain, je dirais,
46:19 de gens qui sont dans
46:21 les très grandes villes, où là,
46:23 de toute façon, on ne peut
46:25 pas rouler à cette vitesse-là.
46:27 Dans les départements qui sont repassés au 90 km/h,
46:29 les tronçons
46:31 concernés ne sont que ceux de 10 km
46:33 de long, et ceux qui ne traversent
46:35 pas une agglomération, ou un hameau.
46:37 Alors on l'a évoqué ce matin
46:39 avec Georges, on y perd un peu son latin.
46:41 80, 90, c'est complètement
46:43 délirant. Quand on prend la route,
46:45 on n'est jamais certain de traverser un département
46:47 où effectivement c'est le 80
46:49 qui prédomine, et on peut très bien
46:51 tomber sous une porsion, on est à 90 km/h.
46:53 Comprenne qui pourra ?
46:55 Jonathan. - Ce ne sera pas moi, parce que je n'y comprends
46:57 rien.
46:59 - Donc je ne suis pas le seul, nous ne sommes pas les seuls.
47:01 - J'écoute attentivement les reportages que vous passez
47:03 à ce sujet, je n'arrive pas
47:05 à comprendre,
47:07 je comprends certes la situation, je vois bien
47:09 qu'il y a des conducteurs des villes
47:11 et des conducteurs des champs, qu'il y a des enjeux, etc.
47:13 Mais ça révèle
47:15 cet imbroglio
47:17 administratif aussi,
47:19 certains évoquent des intérêts
47:21 politiques pour certaines régions,
47:23 mais
47:25 j'ai l'impression que c'est un mal très français
47:27 finalement.
47:29 - Georges. - On est
47:31 un pays décentralisé.
47:33 Il y a des responsabilités dans les
47:35 collectivités territoriales, les routes
47:37 départements,
47:39 donc il est normal que
47:41 l'élu qui représente son département,
47:43 le président du conseil départemental,
47:45 puisse au plus près du terrain
47:47 savoir si cette
47:49 route, comment elle est fréquentée,
47:51 si elle doit être à 80
47:53 ou à 90, c'est le choix qui a été laissé
47:55 par le gouvernement,
47:57 par l'État finalement au département
47:59 et chaque président prend
48:01 ses responsabilités.
48:03 Moi je crois qu'au fond,
48:05 de notre point de vue,
48:07 nous qui sommes urbains,
48:09 il faut bien comprendre que la voiture,
48:11 on va au travail, on en a besoin,
48:13 on fait des allers-retours, on amène les enfants à l'école, etc.
48:15 Et quand vous êtes sur des routes qui sont
48:17 sécurisées,
48:19 à plusieurs voies,
48:21 limitées impérativement à 80
48:23 et non pas 90,
48:25 c'est pénalisant. Et souvenez-vous que c'était
48:27 l'une des causes du démarrage
48:29 des Gilets jaunes, cette affaire.
48:31 - C'était un des éléments des conflits.
48:33 - C'est sensible. Mais une fois qu'on a dit ça,
48:35 il faut absolument rappeler que
48:37 la vitesse, c'est quand même la première
48:39 cause des accidents en France mortelle.
48:41 Et donc il faut évidemment lutter
48:43 contre les excès de vitesse.
48:45 - Oui, Hervé Blondel,
48:47 je vous autorise une fin à 80 ou 90 km/h
48:49 parce que l'émission touche à sa fin.
48:51 - On va aller très vite. - Mais attention, respectez
48:53 la vitesse quand même. - Très vite, mais pas trop vite.
48:55 - Pas trop vite quand même. - La question,
48:57 pour le coup, moi je crois
48:59 en l'État centralisé, mais je crois que la question
49:01 elle est ultra locale. C'est-à-dire
49:03 que sur certaines routes, être à 90 km/h,
49:05 c'est parfaitement sécurisé,
49:07 il n'y a pas de problème. Sur d'autres,
49:09 être à 80, c'est déjà trop rapide. Sur des départementales.
49:11 Donc là, je pense qu'il faut laisser
49:13 de l'ampleur aux élus locaux,
49:15 on revient vers eux,
49:17 au président de département et au conseil
49:19 départementaux pour décider de manière
49:21 très fine quelle est la vitesse
49:23 qui sera la meilleure pour garantir
49:25 la sécurité de toutes et tous. Et pour l'information,
49:27 il faut regarder les panneaux, il faut mettre les panneaux.
49:29 - Tout simplement. - Oui, mais il faut être concentré toujours.
49:31 - Quand on conduit, il vaut mieux être concentré.
49:33 - Voilà, non mais ça c'est sûr. Mais pensez
49:35 toujours, 80, 90, on y perd son
49:37 latin. Allez, ainsi se termine
49:39 cette émission et je voudrais
49:41 terminer par cette information,
49:43 on l'a appris ce matin, c'est la mort accidentelle du général
49:45 Jean-Louis Georgelin,
49:47 évidemment ancien chef d'état-major des armées
49:49 et stratèges de la reconstruction
49:51 de Notre-Dame de Paris. Jean-Louis Georgelin
49:53 est décédé hier lors d'une randonnée dans les Pyrénées.
49:55 Il avait 74 ans.
49:57 Merci Georges Fenech, c'était un plaisir de vous avoir.
49:59 Merci Louis-Hervier Blondel,
50:01 plaisir également. Jonathan Cixous.
50:03 - Merci Thierry. - On se retrouve demain matin, paraît-il ?
50:05 - Je crois, oui. - Ah d'accord, de bonne heure et de bonne
50:07 humeur évidemment pour l'heure des pros, à partir
50:09 de 9h. Merci pour votre grande
50:11 fidélité à ce rendez-vous, ça nous fait très plaisir.
50:13 Merci à Benjamin Cuneo et à Sébastien
50:15 Bandotti qui m'ont aidé à préparer cette heure.
50:17 Merci aux équipes en régie, merci aux équipes
50:19 de la formation. Vous pouvez revivre évidemment
50:21 cette émission sur notre site cnews.fr
50:23 et puis tout de suite, écoutez
50:25 les soirées info avec l'excellente
50:27 Célia Barotte et moi je vous retrouve donc,
50:29 vous l'avez bien compris, demain matin à 9h.
50:31 Je serai là, fidèle au poste et
50:33 accompagné entre autres par Jonathan Cixous.
50:35 Belle soirée sur CNews.
50:37 ...

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