Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00 - Un peu plus de 20h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:04 D'abord le point sur l'information et ensuite je vous présente bien sûr les invités.
00:08 Simon Guillain pour le point sur l'info.
00:10 - La réforme des retraites entre officiellement en vigueur aujourd'hui.
00:13 Nous sommes prêts, nous avons publié l'intégralité des décrets nécessaires,
00:16 a assuré le ministre du Travail Olivier Dussopt.
00:19 A partir de ce vendredi, l'âge légal de départ passe à 62 ans et 3 mois pour les personnes nées à partir du 1er septembre 1961,
00:26 puis sera progressivement décalé 3 mois chaque année pour atteindre 64 ans en 2030.
00:31 Après 40 jours de détention provisoire, le policier, auteur du tir de LBDE qui aurait grièvement blessé Eddy pendant les émeutes à Marseille,
00:38 était remis en liberté ce midi.
00:40 Il est désormais placé sous contrôle judiciaire avec une interdiction d'exercer sa fonction.
00:45 Et puis le calvaire des habitants à Melun en Seine-et-Marne depuis 2 ans maintenant,
00:49 les dealers font la loi dans un immeuble du quartier de l'Allemond.
00:52 Ascenseur en panne, escaliers barricadés, partie commune insalubre, les habitants dénoncent des conditions inhumaines sur place.
00:59 Merci cher Simon pour le point sur l'information.
01:01 Kevin Bossuet, Elizabeth Lévy, Frédéric Durand, Patrick Roger, merci à tous les 4 d'être avec nous pour lancer cette nouvelle saison de l'heure des pro 2.
01:10 C'est un plaisir de tous vous retrouver.
01:11 Il y a plein de thèmes ce soir.
01:13 On va peut-être parler si on a le temps, de l'amour en fin d'émission.
01:16 Les amours d'été. Vous avez eu un amour d'été Kevin ?
01:18 Oh ça fait longtemps que j'en ai plus.
01:20 Ohhhhh.
01:22 Eh bien écoutez, mon cœur est vôtre.
01:24 Ah merci.
01:25 Eh bien on va vous laisser.
01:27 L'information est tombée en fin d'après-midi.
01:30 Les magistrats chargés de l'information judiciaire sur la mort en juillet 2016 d'Adama Traoré,
01:35 eh bien les magistrats ont prononcé un non-lieu pour les gendarmes qui l'ont interpellé.
01:39 Noémie Schultz nous explique et ensuite on en parle ensemble.
01:43 Cette décision n'est pas une surprise.
01:45 Il y a un mois, le parquet de Paris avait en effet demandé un non-lieu dans cette affaire
01:50 dans laquelle les gendarmes n'ont d'ailleurs jamais été mis en examen
01:53 mais seulement placés sous le statut de témoins assistés.
01:56 Les juges d'instruction ont donc suivi les réquisitions de la procureure de la République de Paris
02:00 pour qui c'est vraisemblablement un coup de chaleur qui a causé la mort d'Adama Traoré
02:04 et qui estime que les gendarmes ont utilisé des gestes autorisés avec proportion
02:09 lors d'une interpellation justifiée.
02:11 L'ordonnance rendue ce vendredi par les juges d'instruction signe donc la fin,
02:15 quoique peut-être provisoire, d'une interminable procédure de sept années
02:19 faite d'expertise, de contre-expertise, pour tenter de déterminer avec exactitude
02:24 les causes de la mort d'Adama Traoré, trois heures seulement après son interpellation.
02:28 Un non-lieu accueilli avec un immense soulagement par les trois gendarmes.
02:32 Leurs avocats ont salué une décision logique, conforme à la réalité,
02:36 une réhabilitation attendue et méritée pour leurs clients.
02:40 L'avocat de la famille Traoré, qui dénonce depuis des années la façon dont est menée l'enquête,
02:45 ne compte pas s'arrêter là. Il fait appel de cette ordonnance de non-lieu
02:49 qui contient selon lui des contradictions, des incohérences et de graves violations du droit.
02:54 Avant de vous donner la parole, permettez-moi de vous donner des réactions.
02:57 D'abord, Eric Ciotti, la justice a prononcé un non-lieu pour les trois gendarmes
03:01 ayant interpellé Adama Traoré en juillet 2016.
03:04 Depuis sept ans, l'institution de la gendarmerie a été honteusement piétinée,
03:09 insultée, bafouée par des militants utilisant cette sombre affaire à des fins politiques.
03:13 Et pour justifier leur haine de l'autorité, je pense à eux et à leur famille.
03:16 Justice et honneur leur sont rendus.
03:19 Eric Nolot, également, des années de mensonges et d'ignobles propagandes
03:22 contre les gendarmes menés par le clan Traoré et tous les idiots utiles de l'extrême gauche
03:26 pour un non-lieu dans l'affaire Adama Traoré. Justice 1, gauchisme 0.
03:31 Je sais, chère Elisabeth, que vous avez suivi de près ce dossier.
03:35 Vous savez qu'Adama Traoré a été érigé en symbole des violences policières
03:39 que le collectif Adama en fait désormais un combat politique depuis maintenant sept ans.
03:43 Oui, alors d'abord, moi aussi j'ai une pensée pour les gendarmes dont j'ai rencontré certains
03:48 et qui vivaient vraiment à calvaire, vraiment à calvaire,
03:52 car c'est affreux d'être traité d'assassin par des milliers de manifestants,
03:56 de voir les gauchistes, comme l'a dit Eric, je crois, Nolot, s'emparer de cette mauvaise cause,
04:02 évidemment c'est tout à fait triste qu'Adama Traoré soit mort,
04:06 mais d'après le récit qu'on nous a fait maintes fois des événements,
04:10 il a essayé de s'échapper à deux reprises, me semble-t-il, par un jour où il faisait très très chaud.
04:15 Il faisait plus de 40 degrés ce jour-là et ça lui a été fatal.
04:19 Ce qui me frappe, moi, je suis, je remercie la justice de mon pays,
04:23 je veux dire, on la critique souvent, donc je la remercie, je sais que ça n'est pas fini.
04:27 Ce qui me frappe, c'est quand même... - Puisque la famille a fait appel.
04:30 - Voilà, et ce qui me frappe quand même, c'est que le dossier est à ce point
04:35 où il est aujourd'hui depuis au moins plusieurs mois et probablement plus d'un an.
04:40 C'est-à-dire qu'en réalité, malgré les expertises bidons qui sont maintenant autorisées,
04:45 vous pouvez demander des expertises à votre grand-mère pour les mettre au dossier,
04:48 mais malgré tout cela, le dossier était en l'état.
04:51 C'est-à-dire que cette clôture par un non-lieu aurait dû intervenir logiquement avant
04:56 et qu'on ne l'a pas fait par peur, par peur de l'émeute,
04:59 et vous allez voir que les plus radicaux vont nous menacer de ceci et de cela.
05:04 Vraiment, justice est rendue et il faudra s'interroger.
05:08 C'est le plus important maintenant, à part pour les gendarmes,
05:10 c'est très important de s'interroger, si vous voulez, sur la place qu'a prise dans notre société,
05:17 la complaisance dont bénéficie ce militantisme,
05:20 qui est un militantisme qui déteste la France, qui déteste la police et qui fait feu de tout bois.
05:25 Je rappelle Patrick Roger, début juillet, le collectif Adama a par exemple manifesté
05:30 alors que le rassemblement était interdit, souvenez-vous, on en a longuement parlé,
05:33 la place de la République avait au son de "tout le monde déteste la police".
05:37 Il y avait des élus, la France insoumise qui étaient juste à côté.
05:40 Oui, parce qu'il y avait évidemment les émeutes et qu'il y avait les violences policières
05:44 qui étaient brandies sur la place publique et comme le parallèle avait été fait avec les Etats-Unis,
05:50 vous vous souvenez de l'affaire Floyd, c'était la même chose avec Nael.
05:55 Bien sûr, il y avait eu ce parallèle parce que c'est lors d'une interpellation que ça s'est passé.
06:00 Alors justement, d'un mot, parce que l'avocat de la famille Traoré va engager encore des recours.
06:10 Il l'a déjà annoncé en disant que les magistrats reconnaissent ce que lui dénonce,
06:16 c'est-à-dire que la mort vient de l'interpellation.
06:19 Elle vient de l'interpellation, oui, c'est vrai, mais pourquoi ?
06:23 Parce que évidemment, Adama Traoré a tenté de s'enfuir et puis parce que deuxièmement,
06:27 il ne faut pas l'oublier, il y avait de la canicule et lui souffrait d'une maladie génétique
06:31 et d'où le malaise qu'il a eu ensuite lors du transport dans le fourgon.
06:36 Je voudrais signaler quand même autre chose, moi qui m'avais particulièrement interpellé
06:39 dans cette affaire en parallèle, c'est le Conseil de l'ONU qui était venu se mêler de cette histoire
06:45 et souvenez-vous qu'il avait dénoncé le manque de transparence dans l'enquête sur Adama Traoré.
06:51 Le Conseil est proactif en ce moment, ils ont encore réagi cette semaine sur la Maya.
06:56 Ils s'occupent de leurs affaires, si vous me permettez.
06:59 Et souvenez-vous, en évoquant même aussi un possible mobile raciste,
07:06 alors qu'il n'y avait rien évidemment de raciste dans cette histoire, lors de l'interpellation des gendarmes.
07:13 Frédéric Durand, je dis toujours sur chaque actualité aussi dramatique soit-elle,
07:19 que le temps de l'enquête n'est pas le temps de l'émotion,
07:21 mais que dans ce dossier-là, on en a fait un enjeu politique, on l'a utilisé à des fins politiques
07:27 et on voit qu'aujourd'hui, sept ans plus tard, mettons-nous à la place des gendarmes.
07:32 Moi je crois que dans la recherche de la vérité, justement, ce militantisme politique n'est jamais le bienvenu.
07:38 On voit bien qu'à côté de la question de la justice et de la recherche de la vérité,
07:43 qui est tout à fait louable et qu'on comprend tous très aisément,
07:48 il y a un business militant qui s'est développé, assez détestable,
07:54 y compris pour la recherche de la vérité et la véracité des faits,
07:57 parce que c'est ça qu'il nous faut au bout de cette histoire.
08:00 Donc évidemment, de recours en recours, on a tout intérêt à faire durer la chose.
08:04 Et d'ailleurs aujourd'hui, c'est moins semble-t-il pour la recherche de la vérité avec laquelle on est tous d'accord
08:10 que pour défendre une certaine conception du rapport de la population à la police.
08:15 Et moi je le rappelle à chaque occasion, dans la grande majorité, la population française aime la police.
08:20 Et j'attends de voir le reportage de nos confrères, la fabrique du mensonge après le dossier Adama.
08:26 Mais vous vous rendez compte ? Un petit mot avec vous, Kévin, mais on va parler de la rentrée scolaire dans un instant.
08:31 Moi, si vous voulez, j'ai une pensée pour tous ces gendarmes, pour tous ces policiers qu'on a lâchés en pâture,
08:38 toutes ces instrumentalisations qui sont véritablement insupportables.
08:42 Et moi, ce qui me choque, c'est la victimisation.
08:45 C'est-à-dire qu'on a laissé penser qu'à partir du moment où on était de couleur, on était une proie pour la police.
08:52 Et Frédéric l'a très bien dit, le business généré par l'antiracisme est incroyable.
08:57 La sœur d'Adama Traoré, Assa Traoré, a gagné beaucoup d'argent, notamment avec les t-shirts.
09:02 Elle a d'ailleurs fait un partenariat avec la marque Louboutin aux États-Unis.
09:07 Non, non, non.
09:08 Si, elle avait annoncé qu'elle avait fait un partenariat.
09:11 C'est une erreur.
09:12 Mais on sent bien qu'elle a gagné beaucoup d'argent grâce à ça.
09:16 Et quand on regarde aux États-Unis, vous prenez quelqu'un comme Patrice Cullors, qui a confondé Black Lives Matter,
09:22 ce qui est aujourd'hui à une villa de luxe.
09:24 Donc on sent bien le business qu'il y a derrière.
09:27 Et je ne suis même pas sûr qu'il croit sincèrement à l'idéologie.
09:30 L'aspect économique, c'est un aspect.
09:33 Mais ce n'est pas l'aspect économique qui ne nous intéresse pas, c'est l'aspect politique.
09:38 C'est-à-dire que c'est devenu un enjeu politique.
09:40 Quand il y a eu l'affaire George Floyd, très rapidement, des responsables politiques ont fait un parallèle entre George Floyd et Adama Traoré.
09:46 Mais c'est un business politique.
09:47 Alors que ça n'a rien à voir.
09:48 C'est un commerce politique.
09:50 Oui, mais c'est pour ça que je...
09:52 Ce n'est pas seulement l'argent.
09:54 On est avec un professeur d'histoire géo, le professeur a un avertissement.
09:57 On lui met un avertissement avant la rentrée.
09:59 C'est évidemment un commerce politique et idéologique.
10:02 Je vous rappelle quand même que le lendemain, je crois, le lendemain de la mort de Nahel,
10:07 Madame Traoré avait...
10:10 Et c'est au plus près de la famille Mirceau.
10:12 Et évidemment, ils ont mis sur leur t-shirt la même signe à l'étal.
10:15 Avançons. Nous serons intraitables.
10:17 Vous avez fait votre pré-rentrée ou pas ?
10:18 Oui, je l'ai fait aujourd'hui. J'en sors.
10:20 Racontez-nous.
10:21 C'était très bien.
10:22 Des réunions à rallonge.
10:24 Très intéressant.
10:25 La rencontre de nouveaux collègues.
10:27 Les nouvelles directives du ministère de l'Éducation nationale,
10:30 dont l'interdiction de la BAIA.
10:32 Et donc, on a un ministre maintenant qui est vraiment républicain,
10:35 qui a décidé d'imposer les valeurs républicaines au sein de l'école.
10:39 Et c'est vrai que ça contraste avec Pape Ndiaye.
10:42 Attendez, parce que là, c'est intéressant.
10:44 C'est-à-dire que dans cette pré-rentrée, on vous a parlé justement de la BAIA.
10:48 On vous a dit, lundi, vous risquez d'avoir des élèves qui vont vous dire
10:51 « mais pourquoi on m'interdit la BAIA ? »
10:53 Bien sûr.
10:54 Et donc, quelle est concrètement la solution pour vous, professeur ?
10:57 Et je rappelle que vous êtes professeur d'Histoire-Géo.
10:59 La solution, tout simplement, c'est d'abord la pédagogie.
11:01 Il faut expliquer aux élèves ce qu'est la laïcité,
11:04 l'importance qu'il y a à faire respecter la laïcité.
11:07 Et pour les élèves récalcitrants, de toute manière,
11:09 il faudra des sanctions parce qu'il est évident
11:12 qu'il y aura des élèves qui vont tout faire pour défier l'école de la République,
11:16 pour défier l'autorité des professeurs, des proviseurs et des principaux.
11:20 Et là, il faudra des sanctions.
11:22 Et maintenant, dans les académies, on a des référents laïcité
11:25 qui peuvent en effet aider les chefs d'établissement et les professeurs.
11:28 En tout cas, l'annonce de Gabriel Attal a rassuré tous les républicains,
11:32 tous ceux qui sont chargés de faire appliquer la laïcité.
11:35 Et encore une fois, ça contraste avec Pape Ndiaye
11:38 qui était timoré sur la question.
11:40 Donc enfin, on a un ministre à la hauteur.
11:41 Écoutons le président de la République.
11:43 Je rappelle que les attaques à la laïcité ont augmenté de 120% en un an.
11:47 Et on a un président de la République qui aujourd'hui a dit "nous serons intraitables".
11:51 Les enseignants, les chefs d'établissement ne doivent jamais être laissés seuls
11:56 face aux pressions qu'ils subissent ou aux défis qui existent sur ce sujet.
12:00 Ils ont raison de défendre la laïcité.
12:02 Nous devons les soutenir quand ils sont menacés, bousculés.
12:05 Il n'y a pas d'interdit quand on évoque les principes de la République
12:08 qui doivent être, pas simplement défendus, mais enseignés dans notre école.
12:12 Et nous serons intraitables sur ce sujet.
12:14 Et avec le pragmatisme qui doit à chaque fois accompagner la détermination,
12:18 au-delà des mots, nous mènerons les actions.
12:21 Et dans les lycées ou les collèges qui sont les plus sensibles,
12:24 des personnels spécifiques seront détachés aux côtés des chefs d'établissement
12:28 et des enseignants pour les soutenir et pour engager aussi un dialogue nécessaire
12:32 avec les familles et les élèves.
12:34 Mais on ne laissera rien passer.
12:36 C'est très important ce qu'il dit Patrick Roger, mais pardonnez-moi.
12:39 Pourquoi ne l'a pas dit plus tôt ?
12:41 Qu'est-ce qui a changé entre "nous serons intraitables aujourd'hui"
12:45 et "ça fait depuis 2017 que certains alertent" ?
12:48 Ce qui a changé déjà c'est qu'il y a un nouveau ministre.
12:50 Et qu'il n'y a plus India.
12:52 L'année dernière ça aurait été probablement assez difficile,
12:55 même si lui aussi voulait que la laïcité soit respectée.
12:58 En janvier dernier il refusait de mesurer les longueurs des robes.
13:01 Ce qui est assez intéressant sur un plan politique,
13:04 c'est que même des gens à gauche disent que c'est une bonne mesure
13:08 et qu'il faut arrêter de dire que c'est une concession à l'extrême droite.
13:11 En s'emparant quand même de ce sujet.
13:14 Alors qu'il y a un clivage à gauche.
13:16 Il y a des gens qui disent "les tenues vestimentaires".
13:20 C'est la police du vêtement.
13:22 Certains veulent la France insoumise, d'autres veulent qu'il y ait une liberté totale du vêtement.
13:28 Et puis il y en a d'autres qui disent "la République est en danger".
13:32 Et ça commence sur les bancs de l'école, la République.
13:35 On le voit en fait aujourd'hui où il y a des gamins en primaire, au collège,
13:42 qui ne respectent pas la République.
13:45 Et pour eux d'ailleurs la loi religieuse, la charia, est beaucoup plus importante que la République.
13:51 Et bien aujourd'hui à travers cette interdiction de la baïa,
13:54 ce sera une première concrétisation de montrer que l'école doit rester un sanctuaire.
13:58 Moi ce qui m'intéresse c'est de voir comment ça va être pratiqué.
14:02 Ça va se passer concrètement.
14:03 Évidemment l'enjeu c'est lundi.
14:05 L'enjeu c'est de savoir Frédéric Durand comment il va se passer.
14:07 Parce qu'il y a une contre-offensive.
14:08 Vous avez sur les réseaux sociaux, vous avez des associations,
14:10 vous avez même parfois des responsables politiques qui disent "allez-y".
14:13 "Allez-y devant l'école, vous rentrez avec votre baïa".
14:16 Moi je pense que pour toute personne républicaine et de gauche c'est une excellente nouvelle.
14:21 Donc je pense qu'à gauche on doit se réjouir.
14:25 Pas tout le monde.
14:26 Non, tous ne se réjouissent pas parce que certains instrumentalisent.
14:29 Il a ajouté "grâce publicain".
14:30 Non, non, mais je crois vraiment que par exemple
14:33 toutes les attaques prévues auprès du Conseil d'État de cette mesure
14:36 sont parfaitement pitoyables et lamentables.
14:39 Et même je dirais au-delà de ça, elles sont graves.
14:41 Elles sont graves.
14:42 Parce qu'effectivement le débat de savoir si la baïa est un signe religieux ou simplement culturel,
14:47 on sait très bien qu'il est une instrumentalisation religieuse.
14:50 Et même Laurent Geoffrey dont on ne peut soupçonner le manque de libéralisme sur ces questions,
14:55 avait fait mi-jouet un papier sur la baïa où il s'en faisait le détracteur sévère.
15:02 Moyennant quoi je pense qu'effectivement une partie de la gauche
15:05 qui ne ressemble plus à rien à la gauche,
15:07 est en train de nous expliquer que c'est de l'islamophobie ou que c'est du racisme.
15:12 C'est du racisme, c'est-à-dire dire à un moment donné
15:14 "vous allez arriver à l'école sans signe culturel ou religieux particulier"
15:18 alors que la gauche est née de ce républicanisme.
15:22 La gauche est née exactement du...
15:25 La gauche a peut-être sa part de responsabilité dans ce qui se passe.
15:28 C'est pourquoi je vous dis ça et je vais vous donner la parole dans un instant,
15:31 mais moi je veux qu'on écoute Lionel Jospin.
15:33 Sa parole elle se fait rare à Lionel Jospin.
15:35 Mais pardonnez-moi Frédéric, on peut faire un trait d'union entre 89 et la question du voile ?
15:41 Oui bien sûr.
15:42 C'est-à-dire que quand vous avez soit par idéologie, soit par peur, la main qui tremble pour dire "manque de courage"
15:48 et bien Lionel Jospin il a retourné sa veste. Là il est très content pour la baïa.
15:51 Écoutez-le, c'était sur France Inter ce matin.
15:53 Je pense personnellement que l'idée que la baïa n'est pas sa place à l'école,
15:59 à partir du moment où sur les réseaux sociaux on voit un prosélytisme
16:05 qui pousse à porter des jeunes filles, toujours des jeunes filles qu'on met en avant,
16:12 à porter ce vêtement, effectivement les distingue de la majorité de leurs camarades,
16:19 quel qu'en soit par ailleurs leur nombre.
16:21 Et donc le fait, on verra bien ce que dira le Conseil d'État,
16:24 mais le fait que ce vêtement ne soit pas porté à l'école,
16:28 même si d'autres ont envie de le porter dans la rue, ça c'est autre chose, on ne légifère pas,
16:33 me paraît être plutôt une bonne chose.
16:35 Rappelons d'abord que ce à quoi vous faites allusion, ça a plus de 30 ans.
16:42 Depuis il y a eu l'islamisme violent, l'islamisme terroriste, un prosélytisme islamiste.
16:51 Et donc sur ces questions, personnellement j'ai évolué.
16:54 Donc la décision initiale se fait dans un tout autre contexte
16:58 que celui que nous avons devant nous maintenant.
17:01 C'est trop facile de dire "j'ai évolué".
17:03 C'est plus dur de dire "on s'est trompé".
17:06 Est-ce qu'on peut l'écouter en 89 avant de réagir ou pas ?
17:09 Parce que c'est vraiment très intéressant de voir.
17:11 Non mais de rembobiner.
17:13 Je l'ai dans la tête moi.
17:14 Bien sûr, et on va l'entendre, puisqu'il est face à un journaliste,
17:17 il est ministre de l'Éducation nationale à l'époque.
17:20 C'est très simple de dire "il n'y a pas un voile à l'école".
17:23 On refuse le voile.
17:24 Bon ben il n'a pas dit ça à ce moment-là.
17:26 Moi je suis quand même attaché à cette neutralité, à cette laïcité,
17:30 donc je dis "il ne faut pas afficher à l'école les signes des différences religieuses".
17:35 Donc pas de foulard par exemple.
17:37 Ça voudrait dire ça.
17:39 Mais je mets avant cela...
17:41 Non mais écoutez, j'explique une situation complexe,
17:43 donc je le ferai simplement, mais ça prend un petit peu de temps.
17:46 Mais je mets au-dessus de ça un autre principe,
17:49 qui est que l'école en France doit accueillir tous les enfants.
17:53 L'école ne doit pas être un lieu de refus ou d'exclusion.
17:56 Et à mon avis, le fait qu'un enfant arrive avec un foulard
17:59 ne doit pas être un motif pour l'exclure ou pour ne pas l'accepter à l'école.
18:04 Ça, ça me paraît être le principe fondamental.
18:06 On accueille d'abord l'enfant.
18:07 Ensuite, c'est par le dialogue avec les parents,
18:10 avec la communauté représentative,
18:12 avec les enseignants, avec les élèves concernés,
18:15 qu'on règle les problèmes, et pas toujours si possible,
18:17 sous les projecteurs des médias.
18:19 Parce que juste avant, il explique que
18:21 placer la focale sur ces cas très particuliers,
18:24 franchement ça ne sert pas à grand-chose.
18:26 Et à l'époque, je vous rappelle qu'il y avait...
18:28 - Le mai a tué, en fait, la police de Kinsler.
18:30 - Alain-Michel Crote, Érigis Debré, Elisabeth de Fontenay,
18:33 Catherine Kinsler et d'autres, qui avaient publié
18:35 cette tribune retentissante sur le Munich de l'école républicaine,
18:39 qui s'adressait au prof et qui disait "Prof, ne capitulez pas."
18:42 Car, et pardon, Lionel Jospin était un capitulard.
18:45 Alors, deux choses.
18:47 La première, c'est qu'à mon avis, il y aura peut-être quelques frictions,
18:49 mais l'expérience de 2004,
18:51 donc il a fallu 15 ans pour attendre la loi,
18:53 entre 89, l'affaire de Creil et 2004,
18:55 l'expérience de 2004, qui est une de nos meilleures lois,
18:58 je remercie encore le Parlement qui l'a votée,
19:01 et Pierre Mazot qui avait dirigé...
19:03 Il y a eu quelques frictions, elle a été très bien.
19:06 Quand on dit non, on ne demande pas aux élèves,
19:08 pas plus ceux qui veulent apprendre,
19:10 on ne leur demande pas s'ils sont d'accord ou pas d'accord,
19:12 c'est comme ça.
19:13 Quand on dit non, c'est non.
19:14 Mais je voudrais juste dire à Frédéric,
19:16 et vraiment sans la moindre ironie pour le coup,
19:18 que malheureusement, vous êtes minoritaire à gauche,
19:22 que cet esprit de ce qu'on appelait la deuxième gauche,
19:25 il faut s'adapter à la société,
19:28 il faut écouter tout le monde,
19:30 cet esprit ajouté à une bonne dose de cynisme,
19:35 et je dis le mot poliment,
19:37 mais d'autres, moins polis, me viennent à l'esprit politique,
19:40 font qu'une très grande partie de la gauche,
19:43 y compris le parti socialiste aujourd'hui,
19:46 qui est dans la nupèce malgré ses sorties,
19:49 une très grande partie de la gauche n'est pas de votre côté Frédéric.
19:53 Donc il faut peut-être maintenant avoir d'autres termes.
19:56 La gauche aujourd'hui, c'est à mon avis,
19:59 vraiment, compromis d'une façon honteuse.
20:02 - Laissez quand même répondre Frédéric,
20:04 et ensuite évidemment je vous donne la parole.
20:06 - Non, que je sois minoritaire à gauche,
20:08 ne m'inquiète pas, je l'ai toujours été.
20:10 - Moi ça m'inquiète.
20:11 - Non, à titre personnel, ça ne m'inquiète pas,
20:13 au titre de la gauche, évidemment que je partage très largement votre inquiétude.
20:16 Je voulais juste ajouter une chose,
20:18 ne serait-ce que pour les professeurs eux-mêmes,
20:21 en tout cas dans leur majorité, après on verra qui est sans doute.
20:24 Mais ils n'attendaient que ça, ils attendaient un message clair.
20:27 Quand on leur dit, comme Papendiaïe,
20:29 faites au cas par cas, voyez,
20:31 on leur met sur le dos, par manque de courage,
20:34 évident, une problématique.
20:36 - C'est pas que du courage pour Papendiaïe, c'est l'idéologie,
20:38 pardonnez-moi Frédéric Durand.
20:39 - Non mais dans certains cas c'est de l'idéologie.
20:41 - Ah oui, mais quand vous avez un ministre de l'Éducation nationale,
20:43 qui en fait, au fond, il n'a pas de problème avec Abaya.
20:45 - Oui, mais à ce compte-là, le courage, il est d'aller complètement vers son idéologie.
20:48 Il dit oui, je l'autorise.
20:49 Quand il y a manque de courage, c'est qu'on dit ni oui, ni non.
20:51 Donc il y a manque de courage.
20:53 - Vous vouliez parler des professeurs, Kévin Nézet ?
20:55 - Oui, je voulais encore dire sur ce qu'a dit Elisabeth,
20:57 parce que je trouve ça très juste.
20:59 Le problème aujourd'hui en France, c'est la gauche médine,
21:02 c'est la gauche corbine, c'est-à-dire,
21:04 ce sont des personnes qui sont prêtes à sacrifier les valeurs républicaines,
21:08 qui sont prêtes à sacrifier la laïcité,
21:10 qui sont prêtes à sacrifier les Juifs
21:12 sur l'autel de l'électoralisme
21:14 pour cibler, tout simplement, cette jeunesse communautarisée
21:17 et cette jeunesse islamisée.
21:19 Et moi, ce qui m'inquiète, c'est que cette extrême-gauche
21:22 est représentée au sein des enseignants.
21:24 Il y a eu une enquête qui a été réalisée par l'IFOP,
21:27 qui est sortie en décembre dernier,
21:29 qui a montré que 20 % des enseignants
21:31 sont pour le port traditionnel des vêtements au sein des écoles.
21:35 Et quand vous regardez les enseignants de moins de 30 ans,
21:38 ils sont 41 %.
21:40 Ce sont ces gens qui sont censés faire appliquer la laïcité.
21:43 C'est incroyable.
21:44 - Il va y avoir des frictions.
21:45 Tant mieux qu'il va y avoir des frictions.
21:47 Pourquoi ? Vous avez raison, Elisabeth.
21:49 Il va y avoir des frictions.
21:50 Mais c'est ça qu'il faut assumer maintenant.
21:52 Il faut assumer le fait que tout le monde ne sera pas d'accord,
21:55 qu'il va y avoir une offensive,
21:57 parce que pour certains de ces élèves qui arrivent comme ça,
22:00 évidemment, ils n'ont pas dans la tête le fait
22:02 de vouloir vivre à tout prix dans un système érigé,
22:04 un chariat, c'est pas ça.
22:06 Ils ne le mesurent absolument pas.
22:08 Ils considèrent qu'ils défendent une identité face à la République.
22:12 Et ça, oui, il faut être très ferme.
22:14 Et je pense que le mot "il n'y aura pas de négociation,
22:16 ça n'est pas négociable" était très important aussi.
22:19 - Tant mieux !
22:20 Ça fait juste 30 ans qu'on l'attend de la...
22:22 - Oui, oui.
22:23 - C'est pas négociable.
22:24 - Eliott, si je peux me permettre de rebondir quand même,
22:26 et de revenir d'un instant aussi sur la petite phrase de Lionel Jospin,
22:29 elle a fait terriblement mal, cette petite phrase de Leroc.
22:32 C'est 30 ans d'atermoiement, un manque d'autorité,
22:35 de fermeté, qui est passé par l'école,
22:37 mais qui s'est diffusé dans la société entière.
22:40 Et beaucoup des enseignants,
22:42 qui n'avaient pas un avis tranché au départ.
22:44 Mais quand vous êtes ministre de l'Éducation
22:46 et qu'on dit qu'il doit y avoir une tolérance
22:48 à l'égard de ces enfants qui viennent avec le foulard,
22:51 le voile, qu'il faut discuter,
22:52 résultat, on en est allé sur ce que l'on connaît aujourd'hui,
22:55 c'est-à-dire qu'on a le même discours,
22:57 avec les mères qui accompagnent les enfants lors des sorties scolaires.
22:59 Moi, je trouve qu'il aurait fallu de la fermeté.
23:01 Je ne veux pas exclure ces personnes du système scolaire.
23:04 Loin de là.
23:05 Mais s'il y a un manque de fermeté, d'autorité,
23:08 résultat, on profite d'une brèche
23:11 pour instituer ce qui s'est passé par la suite.
23:14 Et ça, c'est terriblement dangereux.
23:17 Résultat, qu'est-ce qui s'est passé ?
23:19 Quand on a parlé des référents à la laïcité ces dernières années,
23:22 beaucoup des référents à la laïcité,
23:24 eux-mêmes, étaient convaincus qu'il fallait être
23:26 extrêmement tolérants et ouverts à l'école.
23:29 Et c'est pour ça que ça va être très difficile d'appliquer.
23:33 - C'est un débat parce que ça n'a pas l'air d'intéresser.
23:35 - Ce que je voudrais savoir, c'est qui vont être ces personnes spécifiques,
23:38 ces personnels spécifiques qui vont aider ?
23:40 - Excellente question.
23:41 - Non mais alors, moi, je...
23:43 - Si vous avez la réponse, je voudrais rencontrer...
23:46 - La publicité, s'il vous plaît, la publicité,
23:48 on revient dans un instant.
23:49 Vous entendrez...
23:50 C'est ça qui est terrible, d'ailleurs.
23:52 Parce que vous allez avoir un témoignage exclusif d'une professeure.
23:57 Sauf qu'elle a peur de parler.
23:59 Donc c'est un visage caché.
24:00 C'est avec la voix qui est modifiée.
24:02 Elle entend, elle fout en larmes parce qu'elle a vu, en fait,
24:04 l'éducation nationale s'effondrer.
24:06 Elle parle du pas de vague.
24:07 Mais le rêve, c'est d'avoir cette professeure, comme vous,
24:10 qui êtes très courageux, Kevin Bossuet,
24:12 parce que vous, vous venez sur le plateau.
24:14 Je ne lui fais pas le reproche, attention à cette...
24:16 - Non mais moi, je...
24:17 - Mais parce que c'est un climat autour des professeurs.
24:19 La publicité, on revient dans un instant.
24:21 On continue de parler de l'interdiction de la baïa dans un instant,
24:26 mais avant cela, 20h30, le point sur l'information.
24:29 Simon Guylain, rebonsoir, cher Simon.
24:31 - Rebonsoir, cher Elod.
24:32 Justement, 5 jours après l'interdiction de l'annonce
24:34 de la baïa dans les écoles, Emmanuel Macron a réagi
24:37 aujourd'hui à ce sujet.
24:39 "Nous ne laisserons rien passer, nous devons être intraitables",
24:41 a affirmé le chef de l'État lors d'un déplacement
24:43 dans un lycée professionnel à Orange, dans le Vaucluse.
24:46 En Savoie, l'homme suspecté d'avoir battu à mort son ex-femme
24:49 a été interpellé ce matin et placé en garde à vue.
24:52 Les gendarmes l'ont arrêté dans une commune proche
24:54 de la Croix de la Rochette, où se sont déroulés les faits
24:56 hier matin.
24:58 Né en 1962, le suspect l'aurait tué
25:00 avec une arme de type machette.
25:02 Sachez que la policière décédée n'était ni en service
25:04 ni en uniforme au moment du meurtre.
25:06 Et puis finies les trottinettes en libre service à Paris.
25:09 Après 5 ans d'une présence controversée,
25:11 cette décision fait suite à un vote populaire
25:14 et une décision de la mairie.
25:16 Paris devient ainsi la première capitale européenne
25:18 à interdire les trottinettes.
25:20 - Merci beaucoup Simon Guillain, Kevin Bossuet,
25:22 Elisabeth Lévy, Frédéric Durand et Patrick Roger.
25:24 Vous êtes très nombreux à réagir sur les réseaux sociaux.
25:26 Il y a un message assez drôle.
25:28 - Oui, il y a de deux valles.
25:30 Tout le monde peut évoluer.
25:32 Emmanuel Macron, lui, il évolue tous les deux jours.
25:34 Et je ne vous entends pas.
25:36 - C'est vrai, il a raison.
25:38 Je voulais juste ajouter, parce qu'on va nous raconter,
25:40 ça c'est les grandes pleureuses de la France insoumise,
25:42 ils ont déjà commencé les grandes orgues,
25:44 que c'est raciste, la police du vêtement,
25:46 ils n'ont pas honte de parler de police du vêtement.
25:48 Et que c'est pour exclure, qu'on va exclure
25:50 les petites filles musulmanes,
25:52 parce que nous sommes tous évidemment racistes
25:54 et anti-musulmans.
25:56 On le disait en 2004, on n'exclut absolument pas
25:58 les petites filles, les écolières,
26:00 on exclut le voile,
26:02 et c'est ce qui s'est passé.
26:04 Et nous n'exclut pas l'Abaïa,
26:06 nous n'exclut pas les élèves,
26:08 nous exclut l'Abaane,
26:10 de la même façon que pour la Bourga,
26:12 personne ne dit qu'on exclut les musulmans de ce pays.
26:14 - Permettez-moi de vous soumettre
26:16 ce témoignage d'une professeure,
26:18 symbole de l'inquiétude,
26:20 je le disais avant la publicité,
26:22 de l'état de stress, du climat.
26:24 Vous ne verrez pas son visage,
26:26 sa voix a été modifiée, mais ce qu'elle dit est très fort,
26:28 puisqu'elle parle de ce qui ronge l'éducation nationale
26:30 depuis trois décennies,
26:32 c'est le pas de vague. Écoutez.
26:34 - La réalité de terrain
26:36 nous montre qu'il y a
26:38 énormément d'autocensure
26:40 qui se met en place. Beaucoup de collègues
26:42 ne font pas remonter les incidents,
26:44 ne font pas remonter leurs observations,
26:46 leur analyse de terrain. Quand ça remonte,
26:48 je vous l'ai dit, c'est filtré, c'est modifié,
26:50 c'est rectifié, c'est le pas de vague
26:52 qui l'emporte. Ce pas de vague
26:54 va continuer, parce que si vous continuez
26:56 à faire remonter des rapports d'incidents,
26:58 les chefs d'établissement, il faut bien comprendre
27:00 qu'ils sont là pour gérer leur carrière, ils ne sont pas là
27:02 pour gérer les problèmes. - Là, je me trompe
27:04 peut-être, mais je me tourne vers vous, et vous avez peut-être
27:06 la réponse, Kevin Bossuet,
27:08 je rappelle que vous êtes professeur d'histoire.
27:10 J'ai cru ou vu
27:12 que 40% seulement des
27:14 atteintes étaient remontées. - Oui.
27:16 - C'est le chiffre qui est
27:18 solide ? - Oui, je pense. - Moins d'un...
27:20 d'une atteinte sur deux est remontée, en fait. - Oui, je pense
27:22 que c'est ce chiffre, tout d'abord
27:24 parce que peut-être que les chefs d'établissement
27:26 ont parfois peur de faire remonter
27:28 certains éléments, puisqu'ils ont peur
27:30 d'être jugés comme étant incapables
27:32 de gérer la situation.
27:34 Parfois, il y a tellement de problèmes
27:36 dans un établissement que l'ensemble est banalisé,
27:38 donc on se dit, pourquoi faire remonter
27:40 quelque chose qui, dans mon établissement,
27:42 est totalement banal, mais moi,
27:44 ce qui me marque le plus, et c'est ce...
27:46 et on remarque ça dans le témoignage, c'est la peur.
27:48 C'est la peur qui s'empare des professeurs.
27:50 C'est la peur qui s'empare des chefs d'établissement.
27:52 - Vous avez déjà eu peur ? - Non.
27:54 Parce que je refuse de baisser la tête,
27:56 je défends les valeurs de la République,
27:58 j'ai choisi d'enseigner en banlieue parisienne
28:00 parce que j'ai la conviction qu'on peut encore faire quelque chose.
28:02 Et si un professeur de la République
28:04 ne peut plus s'exprimer sur un plateau
28:06 de télévision, où est-on ? Nous sommes
28:08 en France, c'est un symbole de démocratie
28:10 et je continuerai à dire
28:12 ce que je pense être juste et la vérité.
28:14 Et je pense que ça fait du bien à beaucoup
28:16 de professeurs qu'il y ait enfin un prof
28:18 qui ne soit pas dans l'idéologie d'extrême-gauche
28:20 et qui essaye de mettre en avant
28:22 juste des faits, juste le quotidien
28:24 d'un bon nombre de professeurs.
28:26 Donc oui, je continuerai. - Et c'est vrai que
28:28 ça a commencé un peu à se libérer
28:30 après l'affaire Paty, malheureusement
28:32 Samuel Paty décédé, etc.
28:34 Et certains profs ont
28:36 commencé à s'exprimer en disant "oui, on a peur,
28:38 oui, on ne parle pas,
28:40 oui, il y a du pas de vague dans l'ensemble
28:42 des établissements". Il y a eu le témoignage ensuite de Didier
28:44 Le Maire, vous le savez, ce professeur à Trappes
28:46 qui a été d'ailleurs...
28:48 - Exfiltré. - Oui, qui a été exfiltré.
28:50 Mais qui était...
28:52 Sa parole était mise en doute, souvenez-vous.
28:54 - Discrédité. - Discrédité par une partie
28:56 politique, bien sûr,
28:58 mais également de ses collègues.
29:00 - C'est intéressant de voir ce week-end.
29:02 - Quand vous l'écoutez, il avait véritablement
29:04 peur, lui-même était terrorisé
29:06 par ce qu'il vivait, il avait du mal à traverser en fait la cour
29:08 de son établissement et il y a d'autres professeurs
29:10 qui étaient dans cette situation.
29:12 - Et il a dit que vous le savez mieux que moi
29:14 combien de professeurs d'histoire
29:16 ou autres vous ont dit "en off"
29:18 dans les couloirs, "on n'en peut plus".
29:20 On doit changer notre
29:22 façon d'enseigner, on doit changer
29:24 notre programme parce qu'aujourd'hui on ne peut pas parler
29:26 de tel ou tel sujet. - Vous avez raison, c'est le mec
29:28 qui s'est lancé à se cacher. - On va écouter justement
29:30 combien ont vu l'école se déliter, combien ont donc
29:32 claqué la porte, on va écouter cette professeure qui craque
29:34 à notre micro.
29:36 - Je suis une enfant de l'école républicaine.
29:38 Excusez-moi.
29:40 Excusez-moi.
29:42 Et voir ce que ça devient
29:44 aujourd'hui c'est insupportable.
29:46 C'est-à-dire que c'est un combat
29:48 qui n'est ni de droite ni de gauche.
29:50 La République c'est un héritage
29:52 qui plus est, la laïcité est un héritage
29:54 de gauche, je me considère comme étant
29:56 une femme de gauche.
29:58 Mais de voir que l'on est
30:00 en train de trahir cet héritage
30:02 qui justement est ce qui nous permet d'assurer
30:04 le pluralisme au sein du pays,
30:06 c'est insupportable.
30:08 - Bon voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet,
30:10 Frédéric, durant peut-être le mot de la fin.
30:12 - Non, parce qu'elle dit qu'elle se considère
30:14 comme une femme de gauche, que pour elle
30:16 ça c'est l'héritage de la gauche.
30:18 Et pour revenir à ce qu'on disait tout à l'heure.
30:20 - Et c'est ce que vous aviez dit évidemment.
30:22 - Il est vrai d'ailleurs qu'une grande partie des électeurs
30:24 de la gauche sont pour.
30:26 - Chers amis, j'ai un chiffre
30:28 à vous proposer très intéressant
30:30 qui vient d'une étude à Aris
30:32 interactive sur les inquiétudes des Français.
30:34 Alors elles peuvent
30:36 selon les études,
30:38 elles peuvent être différentes. Mais quand même,
30:40 deux mois après les émeutes, alors qu'on parle beaucoup
30:42 en ce moment du trafic de stupéfiants,
30:44 qu'il y a eu, je vous le disais, les émeutes
30:46 quand trois fois moins de temps, il y a eu trois fois plus
30:48 de dégâts que par rapport à 2005,
30:50 86% des Français se disent
30:52 inquiets de la délinquance sur notre sol.
30:54 C'est la première inquiétude
30:56 selon ce sondage. Vous avez la prise
30:58 en charge des personnes âgées 1 qui vient ensuite,
31:00 la grande pauvreté, les droits
31:02 humains, la discrimination et le racisme
31:04 également, qui est
31:06 dans le top 5, si je puis
31:08 m'exprimer ainsi. - Et pas le pouvoir d'achat.
31:10 - Non, ce que je vous propose en revanche, c'est d'écouter
31:12 Thibault de Montbrial.
31:14 Thibault de Montbrial qui lui considère que
31:16 évidemment cette violence est systémique,
31:18 que ce qui s'est passé lors des émeutes
31:20 il y a deux mois peut se reproduire.
31:22 Et il voit
31:24 aussi une déconnexion
31:26 du monde médiatique sur les enjeux
31:28 et tout le monde a pu être interpellé
31:30 cet été, rencontrer
31:32 les français. Et c'est vrai que la sécurité
31:34 et l'ultra-violence, c'est peut-être
31:36 la première chose. Ils viennent nous voir en disant
31:38 "Notre France a changé".
31:40 Écoutez Thibault de Montbrial.
31:42 - Moi ce qui m'inquiète c'est d'avoir entendu
31:44 dans les semaines qui ont suivi, le président
31:46 de la République, Elisabeth Borne,
31:48 il va falloir réfléchir,
31:50 beaucoup penser aux problèmes, pourquoi on en est
31:52 arrivé là. Mais sérieusement, pourquoi on en est
31:54 arrivé là ? Ca fait 15 ou 20 ans que tous les
31:56 spécialistes de la sécurité attirent l'attention
31:58 sur le risque récurrent
32:00 d'une explosion de violence de cette nature.
32:02 Des violences urbaines en France, ça fait des années
32:04 qu'il y en a quasiment tous les soirs dans certains quartiers.
32:06 Alors ça tourne ? Là c'était partout en même temps.
32:08 Donc je pense qu'il y a
32:10 quand même un certain nombre de constats qu'on peut faire
32:12 et que certains, que j'ai fait et que d'autres ont déjà fait.
32:14 Et de venir nous expliquer qu'il va falloir réfléchir
32:16 à tout ça et encore mettre en place je ne sais
32:18 quelle commission de réflexion, c'est
32:20 une manière à mon avis, en tout cas de la part
32:22 moi j'ai entendu la première ministre au mois de juillet,
32:24 de mettre la poussière sous le tapis
32:26 d'une façon qui à l'arrivée
32:28 ne rendra service ni à ce gouvernement
32:30 ni à nos concitoyens. Parce que c'est vrai que
32:32 les filles et les femmes qui se font
32:34 pardon de l'expression mais, emmerder dans les transports
32:36 on en a toujours entendu parler.
32:38 Maintenant peut-être que c'est plus pris en compte
32:40 dans le domaine public
32:42 et que la France est en train
32:44 là encore, parce qu'il y a d'autres domaines où c'est le cas
32:46 mais de se tiers mondiser
32:48 et Paris est en train de devenir une capitale
32:50 où pour une femme il y a beaucoup de quartiers où c'est difficile de se balader
32:52 en début de soirée.
32:54 Moi j'étais fasciné cet été
32:56 avec en vacances, vous savez,
32:58 il y a des choses qu'on regarde et qu'on ne regarde pas pendant l'année.
33:00 J'ai regardé par exemple
33:02 les journaux télévisés des grandes chaînes nationales
33:04 mais vous avez l'impression d'être dans un autre monde.
33:06 On vous parle des glaces qu'on vend
33:08 quand il fait chaud, des commerçants qui n'arrivent pas
33:10 à écouler leur stock quand il fait froid
33:12 et de l'inflation, ce qui est un vrai sujet.
33:14 Il se trompe.
33:16 Non, je pense qu'il ne se trompe pas, il a raison.
33:18 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qui a changé
33:20 et c'est pour ça qu'il y a ce chiffre de 86%
33:22 probablement des Français inquiets
33:24 face à cette délinquance, c'est qu'auparavant
33:26 elle était limitée à des grandes agglomérations.
33:28 On disait "oui, c'est Marseille,
33:30 c'est la banlieue parisienne, c'est certains quartiers".
33:32 Sauf qu'aujourd'hui, elle est partout.
33:34 Elle s'est répandue partout.
33:36 Une violence gratuite qui arrive.
33:38 Et donc, on sait que ça peut frapper à la porte.
33:40 Et ce n'est pas du fait divers
33:42 en fait banal, classique,
33:44 comme il y en avait malheureusement.
33:46 Parce qu'il y en a toujours eu des faits divers.
33:48 Sauf que là, c'est d'un autre genre.
33:50 Et ça inquiète énormément
33:52 la population parce qu'elle se demande
33:54 comment va réagir. D'autant que ça survient après
33:56 ce qui s'est passé avec la séquence des émeutes.
33:58 Et d'un mot si je peux poursuivre aussi,
34:00 ce que disent les spécialistes
34:02 de la sécurité, parce que souvent on dit "oui,
34:04 il faut mettre plus de police sur le terrain".
34:06 La vraie réponse, elle n'est pas là.
34:08 La vraie réponse, elle n'est pas là.
34:10 Elle est pénale.
34:12 C'est la justice. C'est la justice qui est le bras
34:14 armé de la République.
34:16 Et évidemment, qui
34:18 derrière peut répondre à toute cette inquiétude.
34:20 On y vient. Parce que le ton
34:22 est en train de changer du côté du gouvernement.
34:24 On l'a vu avec l'école et
34:26 Gabriel Attal. On le voit aussi avec
34:28 Gérald Darmanin
34:30 qui semble être un peu plus libéré.
34:32 Et notamment le ministre de l'Intérieur
34:34 qui souhaite expulser
34:36 les auteurs de violences urbaines
34:38 de leurs logements sociaux. Ça c'est une mesure assez ferme.
34:40 Concrète. On voit le sujet,
34:42 on en parle juste après. Est-ce que c'est viable ?
34:44 Expulser les délinquants
34:46 de leurs logements sociaux, c'est l'un
34:48 des objectifs de Gérald Darmanin.
34:50 Dans une circulaire envoyée au préfet,
34:52 le ministre de l'Intérieur appelle à la fermeté.
34:54 Les habitants des quartiers
34:56 qui, dans leur immense majorité,
34:58 respectent la loi, aspirent à y vivre
35:00 paisiblement. Ils doivent avoir
35:02 l'assurance que l'Etat les protégera en faisant
35:04 preuve de sévérité à l'endroit de ces délinquants.
35:06 La solidarité nationale
35:08 ne peut subsister sans le respect des devoirs
35:10 élémentaires. Les préfets ne peuvent
35:12 pas actionner de mesures d'expulsion eux-mêmes.
35:14 Ce sont aux bailleurs de le faire.
35:16 Pour cela, il faut prouver que
35:18 l'acte délectuel a été commis à proximité
35:20 du lieu d'habitation.
35:22 Il faut que les nuisances, et on l'a bien vu dans l'article
35:24 du code civil, il faut que les nuisances
35:26 soient bien évidemment en lien
35:28 avec l'immeuble
35:30 et avec l'appartement
35:32 qui est l'objet de la location.
35:34 Le 23 août dernier,
35:36 un délinquant et sa famille ont été expulsés
35:38 de leurs logements sociaux dans le Val d'Oise.
35:40 Ce dernier avait été condamné
35:42 à 12 mois de prison pour avoir participé
35:44 aux émeutes.
35:46 - Vous en pensez à quoi ? - D'abord, juste un mot
35:48 sur ce qui avait été dit précédemment. Je pense que
35:50 peut-être que quelque chose change qui pour les Français
35:52 est insupportable, c'est le déni.
35:54 C'est-à-dire le fait qu'on ne reconnaisse pas
35:56 qu'on leur dise toute la journée "ce que vous vivez
35:58 n'existe pas". - "Vous n'existez pas". - Voilà.
36:00 Et donc, peut-être que c'est ça qui change dans le gouvernement
36:02 mais moi je suis aussi prête à vous. - Une crise de conscience.
36:04 - J'attends de savoir si ce changement
36:06 va être durable. Maintenant, sur cette affaire,
36:08 alors j'étais au Vrai Voix sur Suède Radio
36:10 tout à l'heure et un de nos interlocuteurs
36:12 disait que juridiquement c'était
36:14 compliqué à mettre en oeuvre
36:16 ce qui est possible, je n'en sais rien.
36:18 - Vous changez la loi ? - Eh bien, il faut faire une loi
36:20 parce que je constate
36:22 que dans les pays
36:24 où les gens savent
36:26 qu'ils s'exposent, pas à des petites sanctions,
36:28 pas un petit rappel à la loi "mon petit, prends un bonbon
36:30 et tu recommenceras pas à soigner un petit"
36:32 mais à des sanctions.
36:34 Y compris, je sais, ça peut-être on va avoir
36:36 un débat avec Frédéric, à des sanctions
36:38 qui touchent la famille parce qu'un gamin
36:40 de 12 ans, 13 ans, 14 ans
36:42 c'est quand même ses parents qui sont responsables de lui
36:44 la France ne va pas élever
36:46 les enfants et dernièrement
36:48 il faut aussi qu'on commence à dire qui sont
36:50 les auteurs de cette insécurité.
36:52 - Mais c'est comme à chaque fois, c'est ce que j'ai dit pour les violences sexuelles
36:54 dans les transports. - Qui sont les auteurs ?
36:56 Qui dans les trots agresse les petits ? - Frédéric, Elisabeth vous a interpellé.
36:58 Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ?
37:00 Est-ce qu'il faut changer la loi si c'est compliqué
37:02 aujourd'hui de mettre en place ça ?
37:04 C'est la même chose que pour Casseur Payeur.
37:06 Vous avez 70% des Français
37:08 qui étaient favorables à ça. Trouver une solution
37:10 pour que celui qui a tout cassé en bas de chez lui
37:12 il paye.
37:14 - Et même à 50 mètres.
37:16 - Je veux rappeler une chose, c'est que vous avez montré
37:18 un sondage avec le fait
37:20 que l'inquiétude des Français
37:22 en relation avec la délinquance était de 96%.
37:24 Donc à 86% en augmentation.
37:26 Mais c'est parce que
37:28 la délinquance est en augmentation.
37:30 Je veux juste rappeler que
37:32 l'inquiétude grandit à mesure que grandit
37:34 la délinquance et que ça
37:36 c'est une vérité même si
37:38 et là je parle à mes amis de gauche, même si
37:40 le RN le dit.
37:42 C'est pas parce que le RN le dit que ça n'est pas vrai.
37:44 La délinquance augmente.
37:46 - Vous allez avoir quelques amis de gauche de moins là.
37:48 - Mais non, mais parce qu'on est dans un jeu politique.
37:50 Après moi sur la mesure elle-même que vous êtes en train
37:52 d'évoquer, je pense que 1) elle est extrêmement complexe
37:54 à mettre en oeuvre. 2) est-ce qu'elle est juste ?
37:56 A tous égards difficile à dire.
37:58 - Et suasive.
38:00 - Autant je suis tout à fait d'accord pour dire que
38:02 les parents ont une responsabilité vis-à-vis de leurs
38:04 enfants qui sont mineurs.
38:06 Ça c'est sûr. Autant je
38:08 constate aussi pour avoir visité beaucoup de
38:10 mères après les émeutes qui sont mères de
38:12 villes où il y a des quartiers difficiles
38:14 très souvent aussi dépassés et
38:16 que c'est pas en les mettant dehors que vous allez
38:18 régler le problème. Par contre
38:20 il y a quelque chose me semble-t-il qui existe dans
38:22 certains pays, on l'a souvent évoqué sur ces plateaux et qui
38:24 n'existent pas encore ou très peu en France
38:26 c'est une réponse pénale immédiate.
38:28 - Les courtes peines. - Les courtes peines et immédiates.
38:30 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, moi je
38:32 parlais avec le maire d'Alonne qui est le maire d'une
38:34 ville à côté du Marne
38:36 où il y a beaucoup de quartiers populaires
38:38 il me dit entre le moment où, nous on
38:40 les voit partir à Envire, mais le
38:42 moment où il y a l'acte délictueux qui est commu
38:44 et le moment où il y a la réponse, il faut
38:46 parfois deux ans. C'est comme si vous punissiez
38:48 votre propre enfant pour avoir fait une bêtise
38:50 six mois après, il ne comprendra
38:52 pas ce qui lui arrive. - Réflexion toujours. Attendez
38:54 analyse parce que également
38:56 les réactions toujours intéressantes de Gauthier Lebret
38:58 c'est pas le préfet qui a le pouvoir d'expulsion, c'est la justice
39:00 saisie par le bailleur et surtout il y a une obligation
39:02 légale de relogement pour les expulser.
39:04 Donc en fait, on fait que déplacer le problème.
39:06 Donc la seule chose, les seules choses que peut faire
39:08 le préfet, c'est se rapprocher des bailleurs
39:10 pour qu'ils saisissent la justice.
39:12 Gauthier Lebret, arrêtez de m'envoyer des textos, venez
39:14 sur le plateau, je sais que vous êtes le matin, bah écoutez
39:16 vous prolongez, vous travaillez un peu plus.
39:18 - Karim Gheribi donnait juste un exemple sur votre
39:20 plateau tout à l'heure dans l'après-midi, il disait
39:22 que lui il avait travaillé dans ces services
39:24 là et qu'il était arrivé qu'on reloge des
39:26 familles d'élinquantes dans des
39:28 quartiers pavillonnaires ensuite.
39:30 Vous imaginez qu'il y a carrément une prime
39:32 à la délinquance.
39:34 Alors après je comprends parce que les premières familles...
39:36 - Ne proposez pas cette idée là, s'il vous plaît.
39:38 - Non mais les premières familles embêtées par ces
39:40 familles là, ce sont les familles populaires.
39:42 Ce sont dans ces quartiers là, ça on est bien d'accord.
39:44 Il faut trouver des réponses.
39:46 - Frédéric, outre l'applicabilité...
39:48 - Je ne fais pas d'angélisme. - Non mais outre l'applicabilité
39:50 de la réforme, c'est aussi une question de
39:52 principe, c'est aussi une question de symbole.
39:54 Dans une société civilisée,
39:56 on a des droits mais on a aussi
39:58 des devoirs. Si on ne respecte pas
40:00 ces devoirs, on n'en a plus de droits.
40:02 Et moi en tant que contribuable, j'en
40:04 ai marre de payer pour des gens
40:06 qui disent continuellement qu'ils niquent la France
40:08 - Oh non, pas dans le mot !
40:10 - Mais c'est ce que j'entends au quotidien.
40:12 Il faut supprimer les aides sociales,
40:14 Elliot, pour tous ceux qui insultent la France.
40:16 - C'est une bonne réponse. - Tout à l'heure
40:18 on parlait de, vous savez ce mot qui a été
40:20 terrible politiquement, le "mais"
40:22 de Julien Aljospin, c'est la même chose pour l'un.
40:24 - Mais vous savez, c'est compliqué la vie
40:26 dans ces quartiers, mais vous savez,
40:28 ils ont eu une enfance difficile, mais vous savez,
40:30 les mers sont seules.
40:32 - Non, non, non !
40:34 - Elliot, on peut concevoir qu'il y ait
40:36 un problème de principe parce que
40:38 c'est ce qu'on appelle une punition
40:40 collective. Mais d'abord la punition collective
40:42 c'est celle des habitants qui voient.
40:44 Et ensuite, je suis sûre,
40:46 dernier mot, je finis juste ma phrase,
40:48 dernier mot, je pense que c'est
40:50 dissuasif. Même si tu leur dis, on va vous
40:52 mettre en l'air, je vais même aller. - Non, Patrick, je vous coupe
40:54 le micro parce que je veux vraiment qu'on termine
40:56 cette première émission de la saison Hordes et Pros 2
40:58 et on salue, il me dit j'ai terminé
41:00 à 15h, 15h, boucmez-vous Elliot Deval.
41:02 Gauthier, arrêtez de m'envoyer des messages. Stop, c'est fini.
41:04 Est-ce que vous avez vu cette séquence ce
41:06 matin dans l'Hordes et Pros ? Je vous explique.
41:08 Séquence incroyable et un peu terrifiante quand même.
41:10 - L'intelligence artificielle. - Exactement.
41:12 Gauthier Lebret, toujours
41:14 décidément, a fait une surprise à
41:16 Pascal, accompagné de
41:18 Marine Lanson qui est
41:20 en préparation de l'émission. Vous avez
41:22 un téléspectateur qui peut-être nous regarde ce soir
41:24 a récolté
41:26 des heures d'émission
41:28 avec la voix de Pascal Praud.
41:30 Il a utilisé l'intelligence artificielle
41:32 et il a
41:34 fait en fait chanter
41:36 Pascal Praud sur
41:38 Claude Nant, Sardou
41:40 et sur Claude François. - Oui, il a été sympa.
41:42 - Écoutez, regardez cette séquence.
41:44 J'ai failli tomber de ma chette. - C'est sur Redon.
41:46 - C'est moi qui chante ?
41:48 - Vous ne me reconnaissez pas ?
41:50 - C'est l'intelligence artificielle.
41:52 - Il y a quelqu'un qui m'a contacté hier.
41:54 - Il chante bien. - Il a écrit
41:56 des dizaines d'heures de boucle.
41:58 L'heure des pros, Europe 1,
42:00 vos anciennes émissions de radio.
42:02 Il a réussi à vous faire chanter plusieurs classiques
42:04 de la chanson franche. - C'est génial. - Et là, aujourd'hui,
42:06 on entend Claude François
42:08 repris par Pascal Praud. Alors que ce n'est
42:10 pas du tout vous. C'est votre intelligence artificielle.
42:12 - Mais parce qu'effectivement, il chante
42:14 mieux que ce que je chante moi.
42:16 - Alors, vous voulez en entendre une autre ? - Oui.
42:18 - Vous pouvez reprendre aussi Michel Sardou.
42:20 - La vie s'est prise ma rance
42:22 et moi, désespérant
42:24 - Je reconnais ma voix.
42:26 Moi, je trouve ça extraordinaire.
42:28 - La première prise de ma ville
42:30 - Ça fout la peau ?
42:32 - En chantant...
42:34 - Je peux faire du playback ? - Oui.
42:36 - Vous ne faites aucun raouté sur vous-même, là.
42:38 - J'ai joué le vieil habitué.
42:40 - Écoutez. En chantant...
42:42 J'étais si content de moi
42:44 que j'ai fait l'amour dix fois.
42:46 En chantant...
42:48 - Alors, franchement, c'est terrifiant.
42:50 - Oui, oui. J'ai vu la même chose.
42:52 Une autre séquence avec Emmanuel Macron.
42:54 - En chantant ?
42:56 - Non, qui ne chante pas.
42:58 Je peux le dire, puisque c'est dans le groupe
43:00 pour la promotion de l'émission
43:02 de Sylvie Dabouna.
43:04 - Ah oui, pour TPMP. - Pour TPMP.
43:06 Et c'est la même chose. C'est Emmanuel Macron
43:08 qui parle de TPMP, etc.
43:10 - Oui. - On peut faire grand jeu
43:12 avec tout ça.
43:14 - Je vous donne un exemple.
43:16 Demain, Pascal m'appelle.
43:18 Il m'appelle.
43:20 C'est l'intelligence artificielle.
43:22 Il me dit "J'ai trop dépensé pendant mes vacances.
43:24 Prête-moi ton numéro de carte bleue. J'ai un souci."
43:26 Sauf que j'entends la voix de Pascal Praud.
43:28 Je lui dis "Il n'y a pas beaucoup sur mon compte."
43:30 - Il y a plus grand que votre carte bleue.
43:32 - Il y a quoi ?
43:34 - Il y a quelqu'un qui peut prendre
43:36 la voix de Pascal Praud, de Kix Proud
43:38 et dire des bêtises.
43:40 - Absolument. Il y a des horreurs.
43:42 Et les gens vont croire
43:44 parce qu'ils vont entendre cette voix.
43:46 - Autre séquence assez sympa.
43:48 Benjamin, est-ce qu'il nous reste un peu de temps pour passer...
43:50 Ah, il me dit non.
43:52 Je voulais passer la séquence de Marie-Estelle Dupont ce matin.
43:54 - Gardez-la pour vos invités demain soir.
43:56 - Eh bien, demain matin. C'est une bonne idée.
43:58 Parce qu'on parlera des amours d'été.
44:00 Vous, vous n'avez pas eu d'amour d'été, alors.
44:02 - Cet été, non.
44:04 - Ah !
44:06 - Comment vous pouvez répondre
44:08 à des questions pareilles ?
44:10 - Je sais pas.
44:12 - Vous avez dit un amour d'été, Patrick ?
44:14 - Bien sûr.
44:16 - Ça dure combien de temps, un amour d'été ?
44:18 - L'été.
44:20 - Vous êtes marrant.
44:22 - Si on dit c'est un amour d'été,
44:24 c'est un amour d'été.
44:26 Il ne doit pas s'éterniser.
44:28 - Comment ?
44:30 - Un amour d'été.
44:32 - Est-ce que vous êtes MidiNet, alors ?
44:34 - Si on pouvait un peu.
44:36 L'émission est déjà terminée.
44:38 - Ça passe trop vite.
44:40 - Il faut avoir un peu plus de temps.
44:42 Réalisation, Anouk Forté.
44:44 Vision, Guillaume Vinour.
44:46 Son, Anatole Debaumont.
44:48 Benjamin Do, bien sûr.
44:50 Florian Doré.
44:52 Toutes les émissions sont à revoir sur cnews.fr.
44:54 Ça m'avait manqué d'être avec vous.
44:56 Je ne m'attendais pas à une aussi belle émission.
44:58 Je suis tellement content d'être présent.
45:00 Le week-end prochain, je ne serai pas là.
45:02 - Un petit scarabée.
45:04 - Un homme qui se marie.
45:06 - Un petit scarabée.
45:08 - Pas très grand, quand même.
45:10 Parce qu'après, il va se vexer.
45:12 Merci à tous les cadres.
45:14 Je suis vraiment content.
45:16 Je salue tous les téléspectateurs.
45:18 Demain matin, à 9h lors des Pro.
45:20 Ensuite, à 19h face à Beaucoté,
45:22 à 20h lors des Pro 2.
45:24 Ce sont les nouveaux rendez-vous.
45:26 Et puis, dans un instant,
45:28 ça se dispute avec Lionel Rosso.
45:30 Merci.
45:31 [SILENCE]