Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans l'heure des pros 2.
00:03 Nous sommes ensemble pendant une heure et avec moi pour m'accompagner William Tey, bonsoir.
00:06 Bonsoir Elodie. Politologue, Elisabeth Lévy, bonsoir.
00:09 Bonsoir Elodie. Directrice de la rédaction de Causeur et Sébastien Ligné, bonsoir.
00:12 Bonsoir. Journaliste à valeur actuelle après la mort d'un enfant de 10 ans qui avait été tué par balle dans le quartier de Pissevin à Nîmes, victime collatérale du trafic de drogue.
00:21 La CRS 8 avait été déployée dans ce quartier et pourtant cette nuit, c'est un jeune homme de 18 ans qui a été également tué par balle au même endroit.
00:29 Toujours sur fond de trafic de drogue. Le résumé des faits avec notre correspondant sur place, Jean-Luc Thomas, accompagné de Sacha Robin.
00:35 Depuis ce matin, c'est la stupeur ici dans le quartier de Pissevin.
00:40 Stupeur, le mot est faible, c'est même des habitants qui sont totalement terrorisés, qui ont peur parce qu'ils n'ont jamais vécu ça.
00:50 Même si les trafics existent depuis des dizaines d'années, eh bien là, on a passé un palier, comme ils disent, et ils veulent être protégés.
00:59 C'est pour ça que l'ensemble des patrouilles des policiers, que ce soit les policiers locaux ou la CRS 8, sont importantes.
01:09 Mais évidemment, ça ne suffit pas. La preuve, hier soir, les policiers de la CRS 8 sont partis à 2 heures du matin.
01:16 À 3 heures 42, eh bien il y a eu le meurtre de ce jeune homme de 18 ans. Alors que faut-il faire ?
01:24 Eh bien les habitants disent « Pourquoi on nous abandonne ? Pourquoi on nous abandonne ? Pourquoi, depuis tant d'années, on n'a pas eu de renfort de police ? »
01:35 Il y a quelques années, on devait construire un commissariat, à la fois commissariat de police et également pour la police municipale.
01:43 Eh bien, il n'y a rien. Et puis, évidemment, il y a tout le côté social, tout le côté urbanisme.
01:50 Il n'y a plus de commerce dans ce quartier, si ce n'est une pharmacie. Et là aussi, les habitants se sentent totalement abandonnés.
01:58 Ce qui est sûr, c'est que les renforts de police vont faire beaucoup de bien, dans le quartier du moins, si ces renforts patrouillent de façon permanente.
02:10 Sébastien Ligny, quand on entend ce récit de Jean-Luc Thomas, on entend que la CRS 8 a été déployée, comme d'habitude, à grand renfort, évidemment, de communications et d'annonces.
02:17 Jusqu'à 2 heures du matin.
02:18 Jusqu'à 2 heures du matin. Le ministre de l'Intérieur s'étant justifié en disant que normalement, c'est plutôt avant 2 heures du matin qu'il y a ce genre de problème.
02:25 Malheureusement, les dealers ont été plus malins. Ils ont juste attendu qu'il s'en aille.
02:28 Non, mais en fait, c'est ridicule parce que déjà, les gens dans les quartiers disaient exactement ce qui allait se passer.
02:33 C'est-à-dire qu'évidemment, ce n'était pas la première fois lors du petit 10 ans et ce ne serait pas la dernière fois et ça se reproduirait.
02:38 Deux jours plus tard, ça se reproduit.
02:40 C'est le symptôme des quartiers antiques qui sont quasiment perdus, où l'écosystème est totalement différent d'une autre.
02:46 C'est-à-dire que l'échelle des valeurs n'est pas la même, la hiérarchie n'est pas la même.
02:49 Tout tourne autour du trafic de drogue, où l'ascension sociale pour ces jeunes ne passe plus par l'école, mais passe par le trafic de stupéfiants.
02:56 Donc on est dans des quartiers qui sont quasiment perdus et face à une situation comme ça, au lieu d'avoir une réflexion sociale où il faut tout repenser,
03:03 pas simplement d'un point de vue sécuritaire, on est dans une surenchère sécuritaire et où le politique n'est que dans les annonces.
03:12 C'est-à-dire qu'hier, c'était la CRS 8 qui, je rappelle, n'a qu'une mission de maintien de l'ordre à la base.
03:18 Pas censée contre le trafic de drogue.
03:20 Absolument pas là pour lutter contre le trafic de drogue.
03:22 Là, aujourd'hui, c'est le RAID, puisque finalement, la CRS 8 n'est pas assez. On envoie le RAID.
03:26 Est-ce que le RAID va patrouiller toute la nuit ou s'arrêtera à 4 heures du matin ? On ne sait pas.
03:29 Donc si vous voulez, ce n'est que des pansements sur des plaies béantes.
03:33 Les policiers vous le disent, ce n'est pas leur rôle.
03:36 Eux, ils sont là pour tenir, tant bien que mal, dans des quartiers où ça tire, où ça deal.
03:42 Mais jamais de la vie, ce sera la CRS 8, jamais de la vie, ce sera le RAID.
03:45 Vous pouvez envoyer l'armée si vous voulez, ça ne changera rien. Ce n'est que temporaire.
03:48 Il faut une vision et une action beaucoup plus globales sur ces quartiers.
03:51 Vous parlez justement des renforts du RAID qui vont arriver.
03:54 On va écouter le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
03:56 Ce matin, il a tenu une réunion consacrée à Nîmes.
03:59 Il y sera demain. Écoutez justement les renforts qu'il compte envoyer.
04:02 Nous avons, cet après-midi, au moment où nous parlons, à procéder à des interpellations.
04:08 Quelques-unes ont déjà été faites au moment où je parle. J'ai engagé le RAID.
04:12 Et en plus, à CRS 8, ce soir, une nouvelle unité de CRS restera plusieurs semaines à Nîmes et dans le département du Guerre
04:20 avant que demain, je puisse m'échanger avec non seulement les policiers, mais les élus pour voir les nouvelles dispositions nécessaires.
04:27 William Thay, pour prolonger ce que disait aussi Sébastien Ligny, on peut envoyer CRS 8, RAID.
04:31 On rappelle que ce ne sont pas leur mission première d'indiquer le trafic de drogue.
04:35 Et justement, au moment des émeutes, on a aussi dit que des unités telles que le RAID, la BRI,
04:39 qui étaient engagées sur ce type de maintien de l'ordre, ça n'était pas forcément leur mission première.
04:44 Et c'est ça, parfois, qui pouvait conduire aussi à une mauvaise utilisation du matériel.
04:47 Là, on a une situation qui est plus grave parce que ce qu'on a vu lors des émeutes et ce qu'on a vu dernièrement,
04:51 c'est que lorsqu'on a envoyé la CRS 8, le RAID ou les unités spéciales, à un minima, les trafiquants locaux,
04:57 les émeutiers, les caïds, les gangsters avaient peur de ces types d'unités et donc, du coup, reculaient.
05:03 Là, ce qu'on a vu, c'est que le deuxième mort après l'arrivée de la CRS 8, c'est que, qu'importe l'unité que vous envoyez,
05:07 ils attendent juste qu'il disparaisse pour en fait, rappliquer.
05:10 Mais ce qui n'était pas le cas sous les émeutes où, juste quelques temps après l'arrivée du RAID GIGN,
05:14 ils avaient rétabli l'ordre dans les quartiers. La question que je pose, moi, c'est la question de la philosophie
05:18 de qu'est-ce qu'on fait contre les trafiquants de drogue ?
05:21 Évidemment, il faut lutter contre les consommateurs, la consommation, il faut lutter contre les points de deal, etc.
05:25 Mais le point essentiel, c'est comment reprendre ces quartiers où ce n'est pas la loi de la République qui s'applique,
05:30 c'est la loi des caïds et la loi des gangs. Or, moi, je pense que la CRS 8 est utile, comme le RAID,
05:35 si par cas ils sont utilisés à bon escient, c'est-à-dire reprendre le contrôle du territoire,
05:39 en activant le plan d'état d'urgence, qui permettrait une déperquisition administrative,
05:44 qui permettrait de saisir les armes à feu, notamment parce qu'à minima, la saisie d'armes à feu
05:48 éviterait ce type d'incident et apaiserait ce quartier qui dérive de plus en plus en termes d'ultra-violence,
05:54 en termes de meurtre. Et je pense que ce qu'on voit à peu près, c'est qu'ils sont en train de défier l'État
05:58 et qu'ils sont en train d'envoyer un message très clair à Gérald Darmanin et à l'ensemble des autorités publiques
06:02 pour évoquer toutes les unités que vous voulez. De toute façon, c'est nous qui sommes maîtres du territoire.
06:06 On montre qu'on émet du territoire en continuant les meurtres, même après l'annonce de vos renforts.
06:11 Et je pense que même l'arrivée du RET ne permettra pas d'endiguer la montée des violences.
06:15 C'est vrai, Elisabeth Lévy, on peut comprendre que la CRS 8 ne travaille pas 24 heures sur 24,
06:18 mais se dire "on ne va pas les mettre toute la nuit parce qu'en général, ces règlements de comptes ont plutôt lieu
06:23 avant 2 heures du matin", effectivement, les dealers ont tout simplement montré
06:27 "vous pouvez mettre, comme le disait William Tate, toutes les unités que vous voulez, partez et on recommencera".
06:31 De toute façon, effectivement, si vous n'avez pas, au moment où la fusillade se produit,
06:36 au moment où le crime se produit, des unités policières, bon ben, ça sert à rien.
06:41 Alors juste, je suis un peu d'accord avec ce qui est dit, mais en même temps,
06:44 je suis sur ma fin moi-même de ce que je vais vous dire.
06:47 Quand vous dites "il faut tout repenser", j'en ai assez moi-même de dire des choses pareilles.
06:51 Et l'autre jour, Véronique Jacquier disait très justement, elle donnait l'exemple du Salvador
06:55 en disant "les trafiquants prennent 40 ans de prison" et je ne disais pas qu'elle avait tort.
06:59 Simplement, je pense qu'il faut aussi, quand même, parfois se mettre à la place de nos gouvernants.
07:04 Vous avez raison, il y a beaucoup de redemontades et je voudrais juste, quand même, revenir sur un mot,
07:10 mais peut-être plus tard, le mot implacable qui m'incidérait dans l'interview d'Emmanuel Macron.
07:15 Il y a beaucoup de redemontades. Maintenant, il faut savoir que très souvent,
07:19 nos gouvernants sont pris dans une injonction contradictoire.
07:21 Parce que d'un côté, la société demande de l'ordre et du rétablissement de l'ordre,
07:26 et d'un autre côté, je ne crois pas qu'elle soit vraiment prête à accepter les moyens qui seraient nécessaires.
07:32 Parce que là, on n'en est plus aux droits de la défense, à être gentil, à faire très attention,
07:38 que tout le monde soit très républicain. Si vous n'employez pas la force, vous ne rétablirez pas l'ordre.
07:45 Il faut même préciser, c'est-à-dire que si par cas, je vais expliquer la doctrine,
07:51 si par cas on veut reprendre l'ordre et reprendre le contrôle des territoires,
07:54 il faut dire explicitement aux Françaises qui attendent, c'est-à-dire que d'une part, il y a un changement de mentalité,
07:58 et surtout, il y aura des dommages collatéraux.
08:00 Ne volez pas la France France, Elizabeth, je préfère exprimer moi-même ce que je veux dire.
08:05 Ne soyez pas le porte-parole, Elizabeth.
08:07 Plutôt votre traduction, si ça ne vous ennuie pas, parce que ce que je pense, c'est que c'est d'abord aux trafiquants
08:13 et à tous les gens qui commettent des crimes qu'il faut dire "maintenant, la rigolade, c'est fini".
08:17 Moi, je suis toujours frappée par la différence de comportement entre les mêmes personnes ici
08:22 et quand elles se trouvent par exemple en Algérie, les mêmes, les mêmes, des Français d'origine algérienne
08:28 qui vont au bled, comme ils disent souvent, pour les vacances, là-bas, ils font moins les malins
08:33 parce que la police n'est pas, si vous voulez, absolument, n'a pas le manuel des droits de l'homme en permanence avec elle.
08:39 Je ne dis pas que c'est ce que je voudrais.
08:41 Nous voudrions tous que des moyens extrêmement humanistes permettent la reconquête, mais ça, c'est des fariboles.
08:48 L'idée qu'il va suffire d'ouvrir des écoles, vous savez, et puis comme ça, on va fermer les prisons, on n'en est plus là.
08:53 Et tant que, si vous voulez, ces gens sauront, et c'est pour ça que le mot "implacable",
08:58 quand Emmanuel Macron dit "nous avons été implacables dans les émeutes",
09:01 mais aller dans une cité aujourd'hui et dire ça, vous allez déclencher des éclats de rire,
09:07 parce que même, il y avait, je ne sais plus quand, j'ai vu sur Twitter, comme ça,
09:11 deux gamins qui étaient face à une juge et qui s'étonnaient,
09:14 qui évidemment leur a fait des gentils serments "mes petits enfants, ce n'est pas bien de voler",
09:19 je ne sais plus ce que c'était, puis les deux, elles sortent, je ne sais plus pourquoi c'est filmé,
09:23 puis les deux disent "oh là là, mais dis donc, on n'a rien eu, hein".
09:26 Donc, si vous voulez, en réalité, ce changement de logiciel que nous appelons tous de nos voeux,
09:33 les Français ne peuvent pas à la fois élire des gens qui sont mous du genou,
09:38 si je puis dire en termes, sur ce terrain-là, en général,
09:42 et après dire "ah ben, il faut un changement de logiciel".
09:45 On va écouter justement une habitante de la cité qui parle du jeune homme qui est décédé cette nuit,
09:50 écoutez ce qu'elle dit de lui.
09:52 Ça ne date pas d'aujourd'hui qu'il y a des morts, ça ne date pas d'aujourd'hui,
09:56 ça vient de tirer, ça fait un moment, on a déjà perdu des personnes,
10:01 on a déjà perdu plusieurs personnes qui n'en valaient pas la peine en fait.
10:06 Moi, je trouve que la personne qui est morte cette nuit-là, le petit jeune que vous dites
10:10 qui était en train de dealer, qui était en train de travailler dans le réseau,
10:13 ok, certes, il est jeune, il est là, il fait son argent, on va dire,
10:16 mais il n'a rien à voir avec les personnes haut placées de ça.
10:20 Lui, il est là, il est jeune, il fait son argent, c'est de l'argent facile, ok,
10:23 bon, ce n'est pas concevable, moi, je trouve ça pas concevable,
10:26 je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça, mais bon, si la personne,
10:29 si le petit jeune est là, il est en train de faire son argent, il travaille,
10:32 il n'a rien demandé, il n'a pas demandé à se faire tuer,
10:34 il n'a pas demandé à qu'on vienne tirer, c'est les plus haut placés qui devraient arranger ça.
10:39 Sébastien Nini, elle dit qu'il travaille, il participe au réseau,
10:42 mais ça ne fait pas partie des grosses têtes du réseau, et pourtant ça participe,
10:45 mais comme les consommateurs, d'ailleurs, Gérald Darmanin l'a rappelé,
10:48 parce que certes, s'en prendre aux grands trafiquants de drogue, c'est une chose,
10:51 mais toutes les petites mains aussi de ces réseaux, et les consommateurs aussi,
10:54 il faut être implacable pour reprendre en aucune bien, Elisabeth.
10:56 Non, mais bon, on est tous d'accord, il faut être implacable avec tout le monde,
10:59 avec les criminels, les délinquants, avec tout le monde, on est implacable, très bien,
11:01 mais si vous voulez, ça fait 30 ans que la logique des gouvernements
11:05 et de l'administration policière, en tout cas des directions, pas des policiers,
11:09 c'est de s'occuper, de faire ce qu'on appelle la politique du chiffre,
11:12 c'est-à-dire que pour plaire à certains préfets, pour plaire à certaines politiques locales,
11:17 on va demander aux policiers de...
11:20 Pour nous, les médias, pour un point de vue aussi, dans les médias.
11:23 Pour les médias et pour l'Odéon, on va demander à prendre n'importe quel petit gramme
11:26 par-ci, par-là, et s'occuper simplement des petits délinquants,
11:29 des gaiteurs en bas des cités qui ne seront jamais condamnés,
11:32 qui n'ont jamais en prison, de s'occuper, de récupérer 4-5 grammes par-ci, par-là
11:35 pour faire un joli chiffre et pour que le préfet soit content,
11:38 mais on ne s'occupe jamais du cœur des problèmes, si vous voulez.
11:40 On l'a vu à Ajaccio, quand il y a eu les 100 kilos de cannabis qui ont été récupérés,
11:44 c'est une enquête qui avait commencé en février,
11:47 qui a demandé un travail à un plein temps de plusieurs policiers, d'enquêteurs
11:51 et de la police judiciaire.
11:53 Ça, ça demande du temps, ça demande du travail de s'attaquer au cœur du réseau.
11:56 On peut très bien...
11:57 Ça demande donc des impôts des Français aussi.
11:59 Non, mais très bien, mais je pense que...
12:00 Il faut qu'ils le sachent.
12:01 Les impôts, quand on sait dans quoi ça va, tout le monde est d'accord pour les payer.
12:04 Si il y avait des résultats concrets sur les cœurs des trafics,
12:07 tout le monde serait d'accord.
12:08 Le problème, c'est qu'il faut sortir de cette politique de se dire,
12:10 finalement, Darmanin dit une phrase qui est quand même très différente de
12:13 "il faut s'attaquer aux consommateurs".
12:14 Il dit, à propos de Nîmes, "c'est aussi la faute des consommateurs".
12:19 Mais enfin, excusez-moi, mais les consommateurs, très bien, on peut les condamner.
12:22 Il y a encore eu un durcissement de la législation sur les consommateurs.
12:25 Très bien, mais quand est-ce qu'on s'attaque au cœur des trafics ?
12:28 Et là, c'est beaucoup plus dur parce que ça dépasse le cadre de la simple petite annonce poéticienne.
12:32 C'est plus, on prend une photo avec 5 grammes de résine de cannabis,
12:35 et si on dit "regardez, on a fait un travail".
12:36 Non, là, ça demande de l'enquête, ça demande à ce que les policiers,
12:38 on leur laisse faire leur travail, qu'on les décharge du travail administratif,
12:42 qu'on leur décharge de la pression mentale et qu'on leur laisse faire leur travail.
12:45 Mais ça, ça demande un changement total, je suis désolé, de système policier.
12:48 Non, mais je n'ai pas dit que ça ne demande pas de changement,
12:50 je dis juste qu'effectivement, on peut redire la même chose, qu'il faudrait,
12:55 et on voit bien qu'il ne vient pas.
12:57 Donc on essaye de réfléchir dans la situation aussi.
13:00 Non, moi, je voudrais quand même faire une petite remarque sur cette affaire de consommateurs.
13:04 Parce que, alors, premièrement, je n'approuve pas, évidemment, la consommation de drogue,
13:09 mais je vois qu'avec des lois très répressives,
13:12 on est les champions du monde pour le cannabis, et que ça ne cesse d'augmenter.
13:15 Donc, il y a un moment, il faut quand même se poser des questions
13:19 et quand même regarder ce qui se passe.
13:21 Je crois qu'aucun pays, même les plus totalitaires,
13:24 même ceux où on enfermait, où on tuait les trafiquants, les consommateurs,
13:28 tout ce que vous voulez, n'a réussi à endiguer la consommation de drogue
13:32 parce qu'elle répond, semble-t-il, à un besoin, ou en tous les cas,
13:36 à une demande de l'être humain de quelque chose qui adoucisse la réalité.
13:40 Je vous rappelle que la prohibition, de même pour l'alcool, a totalement échoué.
13:45 Alors, je n'ai pas de solution à ce problème.
13:48 Mais il me semble qu'aujourd'hui, ce qui met en péril la sécurité,
13:53 ce sont, et ça, vous avez des tas de documents,
13:56 des tas d'institutions, notamment européennes, qui ont travaillé sur le sujet,
14:00 ce sont les cartels, les cartels internationaux.
14:02 Donc, d'abord, c'est une lutte qui doit se mener à l'échelle internationale
14:06 et qu'on n'est pas prêts de remporter, en réalité.
14:09 La lutte entre les États, c'est pas que la France,
14:12 la lutte entre les États et les cartels de drogue, c'est une chose de longue haleine.
14:16 On va changer de sujet, on va parler d'un autre sujet.
14:18 Dommage, William n'était pas d'accord.
14:20 Heureusement, il faut qu'on avance un petit peu, parce qu'on a eu beaucoup de sujets.
14:23 Un individu et sa famille ont été expulsés de leur logement à Deuil-à-Barre,
14:27 en région parisienne, après avoir pillé lors des émeutes liées à la mort de Naël.
14:31 C'est une annonce qui a été faite sur Twitter par la préfecture du Val-d'Oise.
14:35 Et donc, l'ensemble des occupants de l'appartement ont dû quitter les lieux hier.
14:39 Regardez ce reportage signé Marine Sabourin et Léomar Choguet.
14:42 Ce jeune et sa famille quittent définitivement leur logement social de Deuil-à-Barre
14:47 hier après-midi, le tout sous le regard d'agents des polices nationales et municipales.
14:51 Le 4 juillet dernier, cet individu a été condamné à 12 mois d'emprisonnement
14:56 pour avoir pillé plusieurs commerces de cette ville du Val-d'Oise
14:59 lors des émeutes liées à la mort de Naël.
15:01 Ce magasin alimentaire avait été attaqué dans la nuit du 29 au 30 juin,
15:05 tout comme la boutique d'un opticien où plusieurs centaines de paires avaient été volées.
15:09 Tous ont été jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Pontoise,
15:13 selon nos confrères du Parisien.
15:15 Cette décision est jugée satisfaisante par les habitants.
15:18 "Ce monsieur, il a fait une grosse bêtise, il doit quand même payer
15:21 parce que le pauvre opticien, lui, il y est pour rien, il subit,
15:25 il va avoir des problèmes, donc pourquoi pas lui après tout ?
15:28 Il n'a pas à faire ça, c'est tout."
15:30 "Celui qui casse doit payer.
15:32 Moi je trouve que c'est tout à fait normal que ce gars-là soit expulsé et compagnie.
15:38 Pour moi, il n'y a pas d'autre alternative."
15:43 Depuis 2018, un partenariat a été instauré entre la préfecture du Val-d'Oise
15:47 et les bailleurs sociaux du département pour faire face aux incivilités dans les quartiers.
15:52 "William, est-ce que c'est le genre d'exemple qu'on devrait voir plus souvent ?
15:55 La justice passe et on montre aussi à ces délinquants que leur quotidien va changer,
15:59 par exemple en leur demandant de quitter leur logement.
16:02 Il y a des vraies conséquences sur leur vie de tous les jours."
16:04 "Oui, je pense que c'est un bon principe.
16:06 On a parlé du principe de pollueurs-payeurs, on va parler du principe de casseurs-payeurs,
16:11 et il faut que la peine ait du sens, il faut que la peine soit effective.
16:15 Lorsque vous commettez un acte, il faut qu'il y ait une conséquence à votre tâte.
16:18 Or, en France, on vit sous le principe de responsabilité.
16:21 Lorsque vous n'êtes pas bon, vous n'avez pas de sanction.
16:23 Lorsque vous cassez, vous n'êtes pas condamné.
16:25 Lorsque vous violez, vous n'allez pas en prison.
16:27 Je pense que ça a renversé le système en se disant,
16:30 et ça a encouragé la montée de la délinquance,
16:32 la montée de l'ultraviolence et de la barbarisation.
16:34 Une fois que vous renversez le système et que le moindre acte arrive à une condamnation,
16:38 même une peine qui est mineure, vous rétablissez le sens de la peine
16:41 et vous redonnez du sens et de l'effectivité à la peine,
16:44 qui permet de distinguer le bien et le mal.
16:46 Selon Becqueria, le principe de la justice, c'est de donner un sens pour la société.
16:49 Vous rendez la justice au nom du peuple français, au-delà de la victime en question,
16:52 et vous montrez à la personne que vous avez combattu la France.
16:56 Donc, dans le cas en question, si par cas vous avez combattu la France,
16:59 vous avez causé un dommage à la France,
17:01 il est normal que vous ne bénéficiez pas de la solidarité nationale,
17:04 parce que la justice se rend au peuple français,
17:06 donc vous avez causé un dommage au peuple français.
17:08 Donc, il est normal que le peuple français ne soit pas solidaire avec vous
17:11 en vous accordant et en vous donnant un logement social.
17:14 Une fois que vous mettez ce type de principe, on peut l'étendre à différents points.
17:17 Est-ce que des personnes qui sont condamnées et qui ont conduit des actes dommageables à la France
17:21 peuvent déficier de droits sociaux, de la solidarité nationale, de logements sociaux ?
17:25 Se pose cette véritable question et je pense qu'il faut frapper fort
17:27 pour redonner de la sens à la peine.
17:29 Et là, on donne un cas concret, mais il y a 29 procédures de ce type
17:32 dans le département après les émeutes.
17:34 Alors, très bien, félicitons le Valdoise, c'est le Valdoise, hein ?
17:37 Tout à fait.
17:38 Félicitons le préfet du Valdoise qui n'a pas eu la main,
17:42 qui trompe, moi ce qui me frappe tout de même, c'est que si on nous montre cette affaire,
17:48 si nous avons envoyé une équipe pour faire un reportage,
17:52 c'est bien parce qu'elle est exceptionnelle.
17:54 Si on en avait tous les jours, on n'y serait pas allés.
17:56 Voilà, et je suis d'accord avec ce que vient de dire William,
18:00 il devrait y en avoir tous les jours sur divers domaines.
18:03 Or, on nous le montre pourquoi, et là je suis quand même frappée,
18:06 Emmanuel Macron dit qu'il y a eu quelques milliers d'émeutiers,
18:08 j'imagine qu'on y reviendra.
18:10 Pierre Brochon disait, lui, alors peut-être que Pierre Brochon exagère 100 à 200 000,
18:14 ce qu'on ne sait pas, mais enfin, même 30 personnes expulsées
18:19 et quelques centaines de condamnations, si vous voulez,
18:22 je n'appelle pas ça une réponse pénale effective, sûre.
18:26 Ni implacable.
18:27 Ni implacable, non mais implacable, ne me cherchez pas sur implacable.
18:32 C'est vraiment dingue de dire ça, si vous voulez,
18:35 parce qu'on est l'inverse de l'implacable en fait.
18:37 Et donc, oui, c'est un exemple pas seulement à suivre, à multiplier,
18:41 ça devrait être quasiment mécanique.
18:44 Vous avez semé le bazar, mais que ce soit même, on vous a chopé,
18:48 en train d'enquiquiner des gens en bas de votre immeuble,
18:50 un soir, deux soirs, trois soirs, au revoir.
18:53 Et particulièrement les HLM, c'est quoi cette histoire ?
18:56 Pourquoi on devrait en plus leur payer des logements ?
18:58 Je vous rappelle que ce sont quand même en partie nos impôts,
19:02 nos allocations ou ce que vous voulez, mais de l'argent qu'on paye,
19:05 qui finance cela.
19:07 Donc oui.
19:08 C'est vrai Sébastien Ligny, qu'on voit peu de cas comme ça.
19:11 Là, on voit que la préfecture s'est organisée aussi avec les bailleurs
19:13 pour qu'il y ait un partenariat qui soit créé,
19:15 qui soit fait conjointement.
19:16 Donc c'est possible quand on veut.
19:17 Oui, mais enfin, ça demande un peu d'ambition et un peu de volonté.
19:21 S'il n'y a pas de volonté, si vous prenez une région
19:23 qui soit par tout hasard d'un couleur politique,
19:26 qui ne soit pas forcément très enclin à la question...
19:29 Il n'y a pas de régime à l'Effice encore.
19:30 Pas encore.
19:31 Mais ça peut être même au niveau de la municipalité.
19:33 Oui, bien sûr.
19:34 Les maires peuvent agir là-dessus.
19:36 Pourquoi ça choque cette question ?
19:38 Pourquoi ça interroge cette question ?
19:39 C'est que le logement social, c'est très symbolique.
19:41 C'est-à-dire que pour un Français qui n'a pas beaucoup d'argent
19:44 et qui fait une demande de logement social,
19:46 les durées d'attente s'élèvent à plusieurs années,
19:48 quand, avec un peu de chance, vous pouvez en trouver un.
19:50 Parce que bon, les logements sociaux, il n'y en a pas pour tout le monde.
19:52 Donc c'est vraiment une question qui touche,
19:53 parce qu'il y a une question d'équité derrière.
19:54 C'est que le logement social, derrière cette question,
19:56 il y a le fait qu'il faut être irréprochable,
19:58 parce que c'est extrêmement rare.
19:59 C'est un avantage inouï.
20:01 Je pense que quand on vit en région parisienne,
20:03 quelqu'un qui a un logement social
20:04 et quelqu'un qui a un logement normal,
20:06 il voit tout de suite la différence à la fin du mois.
20:08 C'est souvent des logements qui sont très beaux,
20:10 qui sont très bien construits.
20:11 Il n'y a pas de question d'insalubrité dans les logements sociaux.
20:14 Enfin, c'est un vrai privilège.
20:15 Et donc, une notion de privilège devrait s'associer
20:17 à une question d'exemplarité, ce qui n'est pas le cas.
20:19 Moi, je considère en plus que ce n'est pas simplement
20:22 sur la question des logements sociaux.
20:23 Vous l'avez dit, il faudrait que ce soit élargi à toutes les aides
20:25 qui soient réservées à des gens qui n'ont pas de caisse judiciaire
20:28 ou qui n'ont pas de problèmes de délinquance.
20:30 Mais quand on prend la question de la délinquance juvénile,
20:32 qui est un nouveau fléau, on l'a vu pendant les émeutes,
20:34 on a vu des enfants de 12, 13, 14 ans.
20:36 La moyenne d'âge était à quasiment 18, je crois,
20:38 ou même moins, selon Gérald Darmanin.
20:40 Moi, je pense que c'est une proposition
20:42 qui a été évoquée par plusieurs parties.
20:44 Je pense qu'il faut aussi que les parents,
20:46 parce que les parents ont une responsabilité chez les mineurs,
20:48 une responsabilité pénale, une responsabilité sociale,
20:51 même culturelle, si vous voulez.
20:54 Ce n'est pas à l'école d'éduquer des enfants,
20:56 c'est à la famille de le faire.
20:58 Je considère qu'un enfant qui est retrouvé attiré au mortier
21:01 sur un CRS à 2h du matin dans la rue pendant les émeutes,
21:04 s'il ne comprend pas, malheureusement, c'est cynique,
21:07 mais le portefeuille, ça marche.
21:08 Et quand on attaque le portefeuille, ça marche.
21:10 Et donc, les parents devraient être aussi privés.
21:12 Je ne parle pas d'expulsion immédiate,
21:14 on n'est pas non plus là pour expulser une famille
21:16 qui a trois enfants, etc. Je ne parle pas de ça.
21:18 Mais de tacler...
21:19 Vous avez un cœur !
21:20 J'ai encore un petit peu de cœur, mais de tacler les RSA, les aides.
21:23 Et oui, ça fonctionne, c'est cynique,
21:25 mais dans la société d'aujourd'hui,
21:26 attaquer le portefeuille, ça marche.
21:27 Et surtout, c'est un peu énervant qu'on donne le RSA
21:29 à des gens qui gagnent des milliers d'euros par ailleurs.
21:31 On va marquer une courte pause et on se retrouve
21:33 juste après cette interruption dans l'heure des pros, tout de suite.
21:36 De retour dans l'heure des pros, où les débats continuent
21:41 pendant la pub et très animée.
21:42 Ils vont reprendre dans un instant, mais tout de suite,
21:44 le journal avec Adrien Spiteri.
21:46 Vladimir Poutine salue la contribution d'Avigny Prigojine
21:53 à l'offensive en Ukraine.
21:54 Le président russe s'est exprimé sur la mort du patron de Wagner
21:57 hier dans le crash d'un avion.
21:59 Il a présenté ses condoléances.
22:01 Le chef du Kremlin a promis, je cite,
22:03 "de mener l'enquête jusqu'au bout pour comprendre
22:05 les circonstances du crash".
22:07 Gérald Darmanin annonce un renforcement
22:10 de la sécurité à Nîmes.
22:11 Une nouvelle équipe de la CRS 8 sera envoyée sur place,
22:14 annonce le ministre de l'Intérieur.
22:16 Dans le quartier Pizvin, un homme de 18 ans a été abattu
22:19 sur un point de dille tôt ce matin.
22:21 C'est dans ce même quartier qu'un enfant de 10 ans est mort
22:24 dans la nuit de lundi à mardi, victime collatérale d'une fusillade.
22:28 Et puis l'épisode caniculaire bientôt terminé.
22:31 En France, la vigilance rouge sera levée demain à 6h
22:34 pour les 17 départements concernés.
22:36 Les températures vont redescendre après avoir atteint
22:39 un pic hier.
22:40 La journée de mercredi a en effet été la plus chaude enregistrée
22:43 après un 15 août dans le pays.
22:46 Les atteintes à la laïcité à l'école sont en constante augmentation
22:51 depuis l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020,
22:54 selon une note du ministère de l'Education nationale
22:56 que CNews s'est procurée.
22:58 Sur la seule année scolaire 2022-2023,
23:00 4710 signalements pour atteinte à la laïcité
23:03 ont été recensés, une hausse de 150%.
23:06 Les explications de Mathieu Deveze.
23:09 C'est l'une des priorités du nouveau ministre de l'Education,
23:12 Gabriel Attal, lutter contre les atteintes à la laïcité à l'école.
23:16 Selon une note du ministère de l'Education,
23:19 elle ne cesse d'augmenter.
23:21 Sur l'année scolaire écoulée, 4710 signalements ont été recensés,
23:25 soit une hausse de 150% en un an.
23:28 La fermeté de la réponse de l'école est mise à l'épreuve
23:31 par ces nouveaux phénomènes, face aux coups de boutoir,
23:34 face aux attaques, face aux tentatives de déstabilisation.
23:37 Nous allons faire bloc.
23:39 Ces derniers mois, nous le savons,
23:41 les tenues religieuses comme les abayas ont fait leur apparition
23:44 dans certains établissements,
23:46 parfois ça fait même plusieurs années que c'est le cas.
23:49 Ce vêtement couvre l'ensemble du corps à l'exception du visage et des mains.
23:52 Et il serait de plus en plus présent à l'école.
23:55 Selon le ministère de l'Education,
23:57 91 signalements ont été recensés sur trois mois en 2021
24:01 et pas moins de 923 signalements relevés sur quatre mois cette année.
24:05 150 établissements seraient touchés par ces atteintes à la laïcité.
24:09 De leur côté, les enseignants dénoncent un manque de clarté du gouvernement.
24:13 Nous ce que l'on veut, c'est qu'il y ait une directive claire et écrite
24:18 du ministère de l'Education nationale,
24:20 nous disant une fois pour toutes,
24:22 ce vêtement-là, c'est un vêtement religieux, il ne faut pas l'accepter,
24:26 ou ce n'est pas un vêtement religieux et du coup il faut l'accepter.
24:29 En juillet dernier, le tout nouveau ministre de l'Education,
24:32 Gabriel Attal, a déclaré que les abaya étaient des vêtements religieux
24:36 et devaient être traités comme tels.
24:38 William Tay, Gabriel Attal, semble voir se préoccuper du problème.
24:42 On se rappelle qu'à l'époque de Papendia,
24:44 il y avait déjà un décompte assez régulier,
24:46 et que le ministre souvent disait, il faut attendre les prochains chiffres
24:49 pour voir la tendance, il n'avait pas trop envie de s'exprimer là-dessus.
24:52 Là, on a l'impression en tout cas qu'il veut prendre ce problème au sérieux
24:56 et ne pas mettre la poussière sous le tapis.
24:58 Oui, Gabriel Attal a compris comment devenir
25:00 un grand ministre de l'Education nationale,
25:02 c'est faire exactement l'inverse du plus nul de l'histoire,
25:05 c'est-à-dire Papendia, qui fait partie des trois grands déconstructeurs
25:09 d'Education nationale avec Najat Dallabal Qasem et Vincent Péillon.
25:12 C'est-à-dire que sur les questions de laïcité,
25:14 il se fait exactement l'inverse de ce que faisait Papendia,
25:17 ce qui va plutôt dans le bon sens.
25:19 Seulement, faire un acte de communication politique
25:21 ne permet pas d'enrayer le problème de fond,
25:24 qui est de l'antrisme islamiste et donc du coup des atteintes à laïcité,
25:27 sur l'école, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'autres religions
25:31 qui font de l'antrisme à l'école publique.
25:33 Le point qui est posé maintenant, c'est est-ce que, du coup,
25:36 l'Education nationale est armée pour lutter contre l'offensive islamiste ?
25:39 Moi, je ne pense pas, parce qu'il y a tout un ensemble de chaînons
25:42 qui font que l'islamisme peut passer.
25:45 D'une part, parce que les chefs d'établissement et les professeurs
25:48 sont adeptes pour l'instant de la doctrine "pas de conflit, pas de vagues".
25:51 Selon Emmanuel Macron, il n'y a plus de pas de vagues
25:53 depuis Jean-Michel Blanquer.
25:55 Il le dit dans le point.
25:56 Tout va bien, du coup.
25:58 Il n'y a eu pas Pendiaï qui lui a permis de redresser la barre.
26:01 Donc, la question de la doctrine du "pas de conflit, pas de vagues",
26:04 qui est tout à fait compréhensible, moi je la déplore, mais compréhensible,
26:07 qui est que les chefs d'établissement ne veulent pas avoir des problèmes,
26:09 ne veulent pas être attendus à la sortie de l'école,
26:11 notamment par les grands frères, par les cousins, etc.,
26:14 qui leur régleraient leur compte, un peu comme ce qui est arrivé à Samuel Paty.
26:17 Donc, malheureusement, les gens préfèrent se replier et lâcher
26:20 plutôt que combattre.
26:21 L'autre point que je vois et qui est le plus important,
26:23 c'est que l'ensemble du ministère de l'Éducation nationale,
26:25 l'administration, est sur la même doctrine,
26:27 qui est quand même remplie d'islamo-gauchistes,
26:30 comme l'enseignement supérieur,
26:32 et qui sont partisans et complaisants envers l'entrée islamiste
26:35 au nom du fait qu'il ne faut pas stigmatiser,
26:37 il faut combattre le racisme et la non-discrimination.
26:40 Et je pense que l'ensemble de ces sujets doit nous conduire à un sursaut.
26:43 Est-ce qu'Attal peut le faire ? On l'espère.
26:45 Sébastien Ligné, dans cette note, on lit aussi que l'une des raisons
26:48 de l'augmentation de ces chiffres, c'est donc le port de tenue religieuse,
26:51 on l'a dit, mais aussi l'évolution significative au sein de la jeunesse
26:54 de la place accordée à la religion, la vision à l'anglo-saxonne de la laïcité
26:57 et les pressions familiales et communautaires.
27:00 Je tiens quand même à dire que sur ce sujet, l'année prochaine,
27:04 on va fêter, enfin commémorer presque, on pourrait dire,
27:06 les 20 ans du rapport Aubin, de Jean-Pierre Aubin,
27:09 qui avait fait un rapport où il s'était immiscé dans l'école publique.
27:12 Et vous regardez, il y a 20 ans, ce rapport et les conclusions qu'il en fait,
27:16 c'est exactement... Il disait déjà à l'époque, c'était beaucoup plus minime,
27:19 mais l'antrisme religieux, l'impact de plus en plus important de la famille,
27:23 les demandes de tenue de plus en plus exigeantes,
27:28 les problèmes avec le ramadan à la cantine, il y a 20 ans,
27:31 il disait exactement ce qui se passait.
27:32 Ça fait 20 ans qu'on a eu des gouvernements de droite, de gauche,
27:35 il n'y en a pas un qui a eu une réponse efficace sur un rapport
27:39 somme toute classique et qui en plus a été évoqué bien avant
27:42 par d'autres académiciens.
27:44 Il y a un vrai sujet aujourd'hui et qui a vraiment évolué
27:47 depuis quelques années, j'ai remarqué moi sur les différentes
27:49 applications et réseaux sociaux.
27:50 Cet antrisme religieux, il est chez les plus jeunes,
27:53 il est de plus en plus prononcé parce que j'ai beaucoup vers ça,
27:56 il y a des influenceurs maintenant, musulmans, des tiktokers
28:01 avec plusieurs dizaines, centaines de milliers, je ne connaissais pas du tout,
28:03 plusieurs centaines de milliers d'abonnés qui vont faire du prosélytisme religieux,
28:07 mais absolu, qui vont vous vanter le mérite de la baïa,
28:11 qui connaissent très bien les codes juridiques, qui vont vous expliquer,
28:13 mais vous savez, et c'est le cas pour l'instant, vous savez,
28:16 la baïa n'est pas considérée comme un port religieux,
28:18 vous avez le droit de le mettre, ils ne pourront pas vous laisser à l'entrée
28:21 et si c'est le cas, vous pourrez crier au racisme et de ce que vous disiez,
28:25 impliquer les grands frères, la famille, etc.
28:27 Donc la pression communautaire.
28:29 Les réseaux sociaux sont un vrai sujet là-dessus et d'autant plus
28:32 que ça s'ajoute sur une autre couche, c'est la perte d'autorité générale
28:35 à l'école, c'est-à-dire que pour ces jeunes-là, la religion passe
28:39 avant tout le reste, y compris l'enseignement, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
28:43 on a vu, évidemment, dans le plus dramatique des cas avec Samuel Paty
28:46 et l'histoire, mais on l'a vu sur les questions, les profs d'histoire
28:49 vous le disent, la guerre d'Algérie aujourd'hui, ce sont des thèmes
28:52 qui sont quasiment inabordables dans certains lycées et collèges,
28:56 surtout les lycées, les questions philosophiques, moi je me rappelle
29:00 quand j'étais au lycée, on avait des questions sur "et si Dieu n'existait pas ?"
29:03 Aujourd'hui, les musulmans, ils n'acceptent pas d'avoir des questions pareilles.
29:07 Évidemment, le conflit israélo-palestinien, les profs d'histoire vous le disent,
29:10 mais comment gérer...
29:11 - La seconde guerre mondiale même. - Le génocide, évidemment,
29:14 l'antisémitisme, la question d'Israël et de la Palestine,
29:17 comment un prof d'histoire va, dans des collèges et lycées qu'on dit
29:20 difficiles, il y en a de plus en plus aujourd'hui, comment gérer
29:23 une question pareille, imprévue, simplement d'histoire ?
29:26 Donc, si vous voulez, ces jeunes-là, pour eux, la religion est au-dessus de tout,
29:31 donc la parole du prof d'histoire ne vaut absolument rien,
29:33 la parole du directeur ne vaut absolument rien, ils sont aussi malheureusement
29:36 parfois aidés par des surveillants, des directions qui, avec le pas de vague,
29:42 les laissent couler, et ça donne aujourd'hui...
29:45 Ce qui est dramatique, c'est que ça donne une école publique
29:48 où pour une famille qui a un petit peu d'argent, de la classe moyenne,
29:51 et qui peut se permettre le luxe de choisir entre l'école privée
29:55 et l'école publique, aujourd'hui, malheureusement,
29:57 et moi je suis un défenseur de l'école publique, j'en viens,
29:59 aujourd'hui, quelqu'un qui a les moyens d'aller dans le privé,
30:01 il mettra ses enfants dans le privé, et c'est ça le grand drame aujourd'hui.
30:04 - Elisabeth Lévy. - Alors avant de parler de la laïcité,
30:06 moi je voudrais citer une phrase d'Emmanuel Macron dans l'interview,
30:09 - Ah ça me rassure, c'est pour ça que vous lisiez l'interview,
30:11 j'ai cru que vous en lisiez avec nous. - Oui j'essayais de retrouver les passages
30:13 sur la laïcité mais je ne l'ai pas retrouvé, mais il y a une phrase
30:16 que je voulais vous citer, celle-là je l'ai en tête,
30:18 il a parlé de sa merveilleuse expérimentation de l'école flexible.
30:23 Alors dans l'école flexible, les enfants pourront assister à l'école,
30:27 il paraît qu'on espèce à Issa à Marseille, assis, debout ou à genoux.
30:32 Alors d'abord c'est vraiment dégueulasse, ils ne peuvent pas être couchés,
30:34 ça c'est vraiment tyrannique. - Pour éviter l'endormissement.
30:36 - Non mais on se moque du monde, c'est-à-dire qu'on prétend reconquérir l'autorité,
30:41 et si vous voulez, qu'est-ce qu'on favorise ? L'avachissement.
30:44 Venez comme vous êtes, c'est McDo, donc vous avez envie d'être assis,
30:48 asseyez-vous à genoux, mettez-vous donc à genoux, et puis,
30:51 pourquoi je vous dis qu'on ne s'arrêtera pas là,
30:53 pourquoi des enfants ne se mettraient pas allongés, on écoute très bien allongés.
30:56 Donc si vous voulez, ça aide à se concentrer parfois.
30:58 - En termes de philosophie, si vous voulez, ça me paraît être complètement dingue,
31:03 c'est l'inverse de ce qu'il faut faire, si vous voulez, qu'est-ce que c'est l'école ?
31:06 C'est aussi l'apprentissage d'un cadre, l'apprentissage de la contrainte.
31:09 Or, tout conspire, dès l'école, à dire aux gamins, faites ce que vous voulez,
31:14 vous êtes beaucoup plus intelligents que les adultes,
31:16 d'ailleurs il ne doit pas y avoir de différence, donc faites ce que vous voulez.
31:19 Alors maintenant sur la laïcité, évidemment on se moque de nous,
31:23 puisque, si vous voulez, moi je pense que, vous avez dit que rien n'a été fait,
31:27 il y a une chose merveilleuse qui a été faite il y a 20 ans, c'est la loi de 2004.
31:31 - Qui découle du rapport Aubin.
31:33 - J'aimerais, non, elle découle du rapport, pas du tout, il y avait une commission d'enquête avec Maz...
31:37 Non, non, le rapport Aubin, je vous assure que non.
31:39 Parce que je suis contemporaine de cette période,
31:42 donc je me rappelle parfaitement comment ça s'est passé,
31:44 c'était la commission de, c'était Pierre Mazot d'ailleurs au départ,
31:47 c'était cette commission, bref.
31:49 Donc il y a cette loi merveilleuse de 2004, cette loi a marché, pourquoi ?
31:53 Parce qu'on disait, c'est comme ça, vous voulez aller à l'école publique,
31:56 vous enlevez votre voile, il n'y a pas de discussion.
31:59 Or, on devrait dire exactement la même chose pour les abayas
32:02 ou les costumes folkloriques bigoudins, si vous voulez,
32:04 qui ne posent pas de grand problème à l'école.
32:07 - Mais on l'est dedans quand même.
32:08 - Mais on devrait dire exactement la même chose,
32:10 c'est-à-dire, tu viens à l'école pour apprendre, donc tu n'affiches rien.
32:13 La laïcité, c'est ça, c'est une séparation, l'esprit de la laïcité,
32:18 c'est pas seulement une loi, c'est une séparation entre la vie publique, d'accord,
32:22 la vie dans les institutions, la vie à l'école, et la vie dans votre famille,
32:27 dans votre culture d'origine, si vous voulez, dans ce que vous voulez.
32:30 Mais il doit y avoir une séparation stricte.
32:32 Et évidemment, si vous voulez, que, vous avez cité Samuel Paty,
32:37 il y a eu d'autres professeurs qui n'ont pas voulu que leur cas soit médiatisé,
32:41 qui heureusement n'ont pas été assassinés,
32:43 mais qui ont été tout simplement exfiltrés, car ils étaient menacés.
32:47 Donc, si vous voulez, il est quand même là pour le coup,
32:50 je vais refaire ce que je dis qu'il ne fallait pas faire, au cas où il m'ennuyait,
32:53 c'est-à-dire, effectivement, je pense que là, pour le coup,
32:55 ce n'est pas très dur de poser des règles.
32:58 La loi de 2004 est un excellent exemple,
33:00 et bien on ajoute dans la loi de 2004 les abayas,
33:02 si vous ajoutez les abayas, je ne vois pas en quoi c'est un problème.
33:06 Mais évidemment, comme on est dans la lâcheté,
33:09 on ne veut surtout pas se mettre à dos, etc.,
33:12 parce que vous avez, dans le sujet, il y avait quelqu'un du SNAL,
33:15 qui sont très bien, mais si vous voulez, le problème,
33:17 c'est que tous les autres syndicats d'enseignants,
33:19 comme l'ont dit mes camarades, ne sont pas du tout sur cette ligne.
33:22 - Allez, on va parler maintenant immigration en confrontant deux points de vue.
33:26 D'abord, celui d'Emmanuel Macron, le chef de l'État dans les colonnes du Point,
33:30 qui dit ceci, "Est-ce qu'on est submergé par l'immigration ?
33:33 Non, c'est faux de dire cela, cela dit, la situation que nous connaissons n'est pas tenable
33:37 et nous devons réduire significativement l'immigration,
33:39 à commencer par l'immigration illégale.
33:41 Les gens qui sont le plus en sécession par rapport à nos valeurs sont souvent nés chez nous.
33:45 C'est un combat pour lequel nous avons été intraitables, le discours des Mureaux.
33:48 Puis, la loi sur le séparatisme ont permis de renforcer l'effectivité des principes républicains.
33:53 Ça, c'est pour Emmanuel Macron.
33:54 Et maintenant, on écoute ce que disait hier l'ancien chef de l'État, Nicolas Sarkozy.
33:58 - La crise migratoire n'a pas commencé.
34:02 Le pire est à venir.
34:03 Nous devons aider au développement de l'Afrique.
34:05 Nous devons renforcer nos liens avec l'Afrique.
34:08 Et l'immigration ne peut pas continuer comme cela.
34:11 Il faut de toute urgence installer des centres de traitement dans les pays africains.
34:17 Des demandes.
34:18 Et tout étranger qui aura franchi, sans avoir un dossier, en ordre, la Méditerranée,
34:24 sera renvoyé chez lui.
34:27 - Sébastien Nyé, très clairement, deux interprétations totalement différentes.
34:32 La vérité peut-être un petit peu au milieu.
34:33 - Oui, enfin, dans le cœur du ciel, c'est un peu la même chose.
34:36 Moi, Nicolas Sarkozy, ça me fait toujours beaucoup rire,
34:38 parce qu'il dit beaucoup, depuis qu'il n'est plus président,
34:40 il dit beaucoup "il faut, on devrait, il faudrait".
34:44 Un peu comme un éditorialiste de plateau, un peu comme vous et moi.
34:48 La différence entre nous et Nicolas Sarkozy, c'est que lui, il a été au pouvoir pendant 5 ans.
34:52 - Et nous, pas encore.
34:53 - Oui, parce qu'il fallait le réélire.
34:55 - Oui, d'accord. Sauf que j'aimerais quand même rappeler qu'il y a un lien.
34:57 Certes, le discours n'est pas le même, mais il y a quand même un lien entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron.
35:01 C'est que, s'il vous plaît, ils parlent beaucoup, mais ils agissent peu.
35:04 On va quand même rappeler un chiffre, je sais que William T va faire la moue.
35:09 Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, donc 2007 à 2012,
35:12 qui, je rappelle, avait quand même commencé avec des valises de promesses absolument extraordinaires.
35:16 C'était le retour du Sécuritaire, c'était le Carcher, c'était le ministère de l'Immigration qui s'est arrêté extrêmement vite.
35:22 Au final, pendant 5 ans, c'est donc, j'ai les chiffres,
35:26 c'est 140 000 immigrés en moyenne d'entrée d'immigrés en plus par an pendant 5 ans.
35:30 - Il en a combien actuellement ?
35:31 - Sans parler, mais attendez, j'arrive, sans parler de l'immigration illégale.
35:35 Emmanuel Macron, c'est encore plus.
35:36 Parce qu'Emmanuel Macron, évidemment...
35:38 - Entre 350 et 500 000.
35:39 - Emmanuel Macron, on est à environ 200 000 chaque année, sans compter l'année Covid,
35:43 qui, évidemment, vu que les frontières étaient fermées, casse un petit peu la moyenne.
35:47 Donc si vous voulez, et je ne parle même pas des OQTF,
35:50 donc ça fait maintenant plus de 20 ans que le taux d'application des obligations de quitter le territoire français chute.
35:56 C'est-à-dire qu'il y a 20 ans, à l'entrée de Nicolas Sarkozy, on était un peu plus de 20%.
36:00 Aujourd'hui, on descend bientôt sous les 10%, sachant que sur les pays du Maghreb,
36:04 qui sont quand même les premiers pays concernés par les OQTF, on est sous les 5%.
36:08 Sachant qu'Emmanuel Macron, dans Valeurs Actuelles, lors de son premier mandat,
36:11 avait expliqué que l'objectif à la fin de son premier mandat, donc en 2022,
36:14 c'était de les faire appliquer à 100%. On est à moins de 10%.
36:17 C'est très bien de dénoncer l'immigration massive.
36:19 Ce qui est encore mieux, c'est de l'arrêter.
36:22 - Élisabeth Lévy, d'un côté Emmanuel Macron, qui parle de problèmes d'intégration, pas d'immigration,
36:28 de l'autre Nicolas Sarkozy, qui se justifie d'ailleurs,
36:31 parce que dans d'autres passages, quand on l'interroge, par exemple,
36:33 sur le fait que lui-même a supprimé beaucoup de fonctionnaires dans les forces de l'ordre,
36:36 il dit que finalement, ce n'est pas le nombre qui compte. On n'a pas besoin de tant que ça de fonctionnaires.
36:39 - Je ne crois pas qu'en l'occurrence, le problème était un nombre de fonctionnaires.
36:43 Le problème était que Nicolas Sarkozy a essayé de changer de base politique en cours de mandat,
36:49 s'il voulait délargir sa base à gauche.
36:52 - Il a fait du un en même temps avant l'heure.
36:55 - Moi, je n'ai pas du tout de détestation pour Nicolas Sarkozy.
36:58 Je pense qu'il a fait des choses. Je pense qu'il dit des choses intéressantes, d'ailleurs,
37:02 dans cet entretien, y compris sur le droit d'asile,
37:04 qui n'était pas tellement le grand problème à son époque.
37:07 Mais son échec, c'est vraiment l'immigration, d'abord réguler l'immigration.
37:13 Mais si vous voulez, moi, ce qui me frappe,
37:15 alors c'était le cas un peu de Nicolas Sarkozy pendant une partie de son mandat,
37:19 c'est le cas d'Emmanuel Macron, ils ont peur de prononcer ce mot.
37:23 Ces gens ont plus peur du jugement de France Inter que de celui des Français.
37:29 C'est l'impression qu'on a parfois. Non, mais c'est vrai !
37:31 Parce que les Français veulent massivement un arrêt de l'immigration.
37:36 Il est bien entendu que si des gens qui ne partagent pas nos valeurs
37:40 sont nés en masse sur le sol de France,
37:42 ça a quelque chose à voir avec la politique migratoire.
37:45 Ils ne sont pas arrivés, si vous voulez, leur famille n'était pas là pendant les croisades.
37:50 La mienne non plus, d'ailleurs.
37:51 Donc, c'est évidemment une conséquence de la politique migratoire.
37:55 Donc, si on ne veut pas aggraver ces conséquences,
37:57 ça veut dire qu'il faut arrêter l'immigration.
37:59 C'est un mythisme de nous expliquer que ça n'a rien à voir avec l'immigration.
38:02 Mais je vais trahir un petit secret.
38:04 Robert Ménard me donne une interview dans le prochain numéro.
38:07 Il raconte d'ailleurs qu'après les émeutes,
38:09 il a été invité avec d'autres élus à l'Élysée.
38:12 Donc, Emmanuel Macron a fait son grand discours sur la politique de peuplement.
38:15 Ça, c'est extraordinaire.
38:16 Vous ne voulez pas d'immigrés, donc on va en mettre partout.
38:18 C'est génial, c'est vraiment formidable.
38:20 Et quand Robert Ménard a joué un peu les beunets en disant
38:25 "Mais de quoi voulez-vous parler d'immigration ?"
38:27 là, il paraît qu'il y a eu une sorte de frisson dans la salle.
38:30 Il y a une lâcheté politique que je ne comprends pas,
38:33 et même médiatique d'ailleurs, très largement,
38:36 une répugnance, si vous voulez, à même prononcer ce mot.
38:39 Or, ce mot est dans la tête de tous les Français.
38:42 Et pourquoi ? Parce que, pas parce qu'ils sont racistes,
38:45 parce qu'ils ne veulent pas être culturellement minoritaires chez eux.
38:50 La question, c'est à quel…
38:52 ça n'est pas que les gens soient de telle ou telle origine,
38:54 génétiquement ou biologiquement.
38:56 La question, c'est à quelle culture ils adhèrent.
38:59 Or, nous voyons bien que plus il y en a, moins ils adhèrent à la culture,
39:03 disons, ce que les Allemands appellent la culture de référence.
39:06 Donc là, je suis plus sévère d'ailleurs avec Emmanuel Macron,
39:11 parce que maintenant, ça commence à bien faire.
39:13 C'est-à-dire que c'est le problème pour beaucoup de Français.
39:17 Quoi qu'on nous explique, je sais que les éditorialistes sont toujours rassurés.
39:20 Ils disent "Ah, regardez, le premier problème, c'est le chômage."
39:23 Ah bah oui, parce que le premier problème, c'est celui qui vous touche individuellement,
39:26 mais collectivement, dans les enjeux collectifs,
39:29 les Français le savent très bien, l'immigration, c'est le premier.
39:32 Pourquoi ? Pas simplement à cause du nombre.
39:35 Et les gens ne sont pas interchangeables,
39:37 il faudrait le leur dire à nos gouvernants,
39:39 à cause du fait qu'ils changent la physionomie culturelle de notre pays.
39:45 Voilà, donc, que voulez-vous qu'on fasse ?
39:48 Je ne sais pas, mais on dirait vraiment qu'ils veulent faire élire Marine Le Pen,
39:52 ou je ne sais pas qui, qui aurait fait de l'immigration son cheval de bataille.
39:57 Et tant qu'ils ne s'y attaqueront pas, ils se planteront.
40:00 William T.
40:01 Moi, déjà, je vais défendre Nicolas Sarkozy,
40:03 parce qu'il y a des inepties qui ont été racontées,
40:05 mais je vais revenir dessus assez rapidement.
40:07 Sur Nicolas Sarkozy, il y avait entre 150 000 et 200 000 personnes
40:09 qui venaient légalement en France.
40:11 Soit Emmanuel Macron, le chiffre de 2022, c'est 320 000.
40:14 On a quasiment doublé.
40:16 On va poursuivre.
40:20 L'autre point, c'est la comparaison.
40:22 Vous avez une vague d'immigration qui était sans précédent
40:24 à l'époque de Nicolas Sarkozy pour différentes raisons.
40:26 La question, c'est est-ce que Nicolas Sarkozy a fait mieux
40:28 que ses prédécesseurs et ses successeurs ?
40:30 La réponse montre que Sarkozy a fait mieux que ses prédécesseurs,
40:33 notamment Jacques Chirac et Léonidas Jospin.
40:35 Ça, c'est le premier point.
40:36 Le deuxième point, c'est que comparé à d'autres pays,
40:38 l'Allemagne et le Royaume-Uni enregistrent entre 500 000 immigrés
40:42 et un million par an, notamment le Royaume-Uni en 2022.
40:45 Donc Emmanuel Macron fait bien.
40:47 Si on compare à la crise du Brexit, on est quand même à 1,2 million d'immigrés
40:50 alors que les frontières sont fermées et qu'ils ont pris le contrôle du territoire.
40:53 Ça montre que le contrôle des frontières et la reprise en main des frontières
40:58 demandent une réponse qui est non seulement française,
41:00 mais également européenne et globale.
41:02 Ce n'est pas uniquement la question des Britanniques.
41:04 Les Britanniques sont unis et malgré tout, il y a des millions de personnes qui viennent.
41:06 Le point qui est posé, c'est pourquoi est-ce que c'est difficile,
41:09 si difficile de stopper l'immigration ?
41:11 Tout d'abord parce que nous avons des mouvements qui sont globaux,
41:13 c'est-à-dire que les mouvements de Moyen-Orient et d'Afrique subsaharienne,
41:16 sous l'effet du règlement climatique, sous l'effet des naissances,
41:18 sous l'effet des crises économiques, font qu'il y a des mouvements
41:20 qui sont le plus importants, notamment en raison des crises,
41:22 des attentats et des destabilisations de certains pays.
41:24 Or, la réponse qui est posée, et je pense que c'est pour ça que Macron
41:27 est moins bon que Sarkozy, c'est parce que Macron bénéficie d'un contexte
41:30 qui est favorable, c'est-à-dire que l'ensemble des pays d'Europe
41:32 veulent stopper l'immigration.
41:34 Quand Sarkozy était président de la République,
41:36 quel pays, hormis le sien et hormis Viktor Orban,
41:39 voulait stopper l'immigration ?
41:40 Il n'y avait que le sien, du coup.
41:42 Merkel ne voulait pas stopper l'immigration.
41:44 Or, actuellement, tous les pays qui entourent Emmanuel Macron
41:47 veulent stopper l'immigration.
41:48 L'Espagne, si ça passe à droite, voudra stopper l'immigration.
41:50 Georgia Melanie veut stopper l'immigration.
41:52 La Grèce veut stopper l'immigration.
41:53 Les pays d'Europe de l'Est veulent stopper l'immigration.
41:55 Les pays d'Europe du Nord veulent stopper l'immigration.
41:56 L'Allemagne veut stopper.
41:57 Et quel est ce pays qui n'arrive pas à stopper,
41:59 qui n'a pas la volonté de le stopper ?
42:00 C'est la France.
42:01 Moi, je pense qu'il y a une question de contexte.
42:03 - Non, non, juste pour le...
42:05 - Non, parce qu'il nous reste à peine 2 minutes.
42:06 - Le projet de loi qui nous arrive est consternant.
42:08 Il n'y a rien.
42:09 - Si, il arrive.
42:10 - Pardon, mais il arrive.
42:11 - Oui, déjà, il n'arrive pas en réalité.
42:13 - D'après ce qu'on en sait, il n'y a rien.
42:15 Mais moi, je crois que vous oubliez, chez Emmanuel Macron,
42:17 ça, c'est une grande différence, la dimension culturelle du personnage.
42:20 C'est qu'en fait, Emmanuel Macron est l'homme,
42:22 et ce n'est pas en soi méprisable,
42:24 c'est un point de vue qu'il a le droit de défendre,
42:26 mais il ne le défend pas ouvertement.
42:28 C'est l'homme d'un pays multiculti.
42:30 Pour lui, finalement, c'est fini, la nation, la république à l'ancienne,
42:35 c'est le sentiment qu'on a, il ne le dit pas, c'est terminé.
42:39 Et maintenant, c'est un monde de communautés,
42:42 les communautés, la diversité merveilleuse,
42:45 et il est encore dans ce truc, l'immigration nous enrichit.
42:48 Bien sûr, certains immigrés...
42:50 D'abord, ça ne veut rien dire, l'immigration nous enrichit.
42:52 Certains immigrés nous enrichissent, mais ceux qui pillent et qui brûlent,
42:55 ou les enfants de ces immigrés qui pillent et qui brûlent,
42:58 ne nous enrichissent pas du tout.
43:00 Je pense qu'il y a cette dimension chez Emmanuel Macron,
43:02 et qu'en fait, c'est ça, c'est qu'il pense réellement cela.
43:05 Pour terminer, une petite note positive,
43:08 en tout cas pour ceux qui aiment la famille royale,
43:10 puisque désormais, on le sait, le roi Charles III,
43:12 oui, je l'ai fait quand même, et j'ai gardé du temps pour ça,
43:15 et la reine Camilla seront donc en visite d'État en France du 20 au 22 septembre.
43:19 Notez bien la date.
43:20 On rappelle que normalement, ils devaient venir au printemps.
43:22 Ils n'ont pas pu à cause de la réforme des retraites.
43:24 Vous êtes prête, Elisabeth Lévy ?
43:26 Vous avez réfléchi à mon chapeau.
43:28 J'ai hâte.
43:29 J'ai réfléchi à mon chapeau, mais vous savez qu'il ne doit pas être aussi voyant
43:33 que celui de la reine, ce serait un crime.
43:36 Non, mais il me semblait qu'ils ne sont pas venus.
43:39 C'était les émeutes ou les réformes des retraites ?
43:41 C'était la réforme des retraites.
43:43 Alors, si vous voulez, je ne sais pas, c'est quand la date ?
43:46 Du 20 au 22 septembre, parce qu'après, il faut qu'ils partent,
43:48 puisque c'est le pape qui arrive.
43:49 D'accord, espérons juste…
43:51 Ne donnez pas de mauvaises idées, après, ils ne vont pas venir.
43:53 Bien sûr, espérons juste que dans notre beau pays, si pacifique et merveilleux,
43:58 il n'y aura pas encore quelque chose qui empêchera cette visite.
44:02 Vous êtes prête, William Tey ?
44:04 Vraiment pas drôle.
44:05 Ah ben non.
44:06 Oui, je pense qu'il faut bien les accueillir.
44:07 J'espère que les Français, même s'ils ont un mécontentement contre le pouvoir,
44:10 seront bien se comporter pour s'être faciles par décaler la visite.
44:12 Je pense que les Français s'en fichent.
44:13 Moi, j'ai très peur, parce que là, je pense que je vais prendre un coup de stylo.
44:16 Sébastien Aigné, c'est la dernière fois que vous êtes invité sur mes plateaux.
44:19 Je vous dis, désolé.
44:20 Je crois que vous avez une fascination pour Elisabeth II.
44:22 Et là-dessus, on est tous d'accord pour dire qu'Elisabeth II, c'était une part de l'histoire avec le Grand H,
44:26 c'était le prestige royal, c'était une certaine hauteur, la rigueur, la tenue.
44:30 Il essaie de se raccrocher aux manches.
44:32 En revanche, je suis désolé, mais moi, j'ai beaucoup de mal avec l'engouement autour de la nouvelle famille royale.
44:36 Oui, mais on attend les prochains.
44:38 Pour moi, tout ça n'est qu'une télé-réalité assez moyenne.
44:41 Franchement, vous méprisez les Britanniques.
44:44 Mais surtout, vous méprisez les Français, parce que les Français sont attachés à l'image de la France.
44:48 Non, mais à l'image de la France qu'on pourrait donner à l'étranger, quand même.
44:52 Moi, je veux bien avoir un sondage sur est-ce que les Français en ont quelque chose à faire.
44:55 Mais on va faire un sondage pour les Britanniques.
44:58 Pour les Britanniques, je suis désolée, la famille royale, c'est quand même l'incarnation d'une unité millénaire.
45:03 Ils sont attachés au lien entre les Britanniques et la France.
45:05 De moins en moins, déjà.
45:06 Déjà, de moins en moins.
45:07 Et puis, enfin, excusez-moi, mais en fait, c'est une télé-réalité assez moyenne.
45:11 C'est-à-dire les engueulades entre Harry et Meghan et William.
45:14 C'est pas ça le sujet.
45:15 Vous ne sortirez même pas de ces news, moi.
45:17 Excusez-moi, c'est assez...
45:18 Oui, c'est pas Elisabeth II.
45:20 Merci à tous les trois d'avoir été mes invités.
45:22 Merci quand même Sébastien Ligné.
45:24 Merci à ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission.
45:26 Martin Mazur, Kylian Salé, Jean-Luc Lombard à la réalisation, à la vision, Maurice Pierre et au son Maxime Gonzalès.
45:32 Et merci à vous tous qui nous avez suivi cette équipe d'été de l'heure des pros.
45:35 Évidemment, Le Boss revient lundi.
45:37 Vous retrouverez Pascal Praud, évidemment, pour l'heure des pros.
45:40 Merci à vous, Élodie.
45:41 C'est gentil, Elisabeth.
45:42 Merci.