L'Heure des Pros 2 Été (Émission du 25/08/2023)

  • l’année dernière
Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Bonsoir à toutes et tous, ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de l'heure des pros 2.
00:05 Les derniers numéros de l'heure des pros 2, ça vous fait sourire ?
00:08 C'est tous et toutes, ce tic macronien.
00:10 Ah, tous et toutes, oui, effectivement. C'est un tic de langage, vous estimez ?
00:14 C'est vrai que j'ai pris l'habitude de dire "toutes et tous".
00:16 Oui, mais "tous" suffit en fait. Vous savez qu'en français, ça recouvre tout le monde.
00:21 Mais pardon.
00:22 Une petite subtilité de langage. Bon, le débat qui commence d'ores et déjà autour justement de
00:26 les éléments de langage que parfois les uns et les autres ont utilisé,
00:30 qui prennent parfois une habitude au sein de la population.
00:33 Et moi-même, effectivement, je peux en être victime.
00:35 J'accueille autour de cette table Véronique Jacquet, Elisabeth Lévy, Kevin Bossuet et Olivier Dartigal.
00:40 Est-ce que vous avez lu "1984" ?
00:43 Oui, mais il y a longtemps.
00:45 Il y a longtemps, c'est vrai. Alors, vous allez peut-être comprendre pourquoi je vous dis ça.
00:48 Je fais référence notamment peut-être à la police de la pensée qui sévit,
00:51 ou qui semble sévir en ce moment. Vous allez écouter François Hollande.
00:55 L'histoire de la vérité.
00:56 Effectivement, je vois que vous avez de beaux restes et on en parle dans un instant.
01:00 Il n'y a plus de barrière entre la droite et l'extrême droite.
01:06 J'entendais un ancien président dire que le JDD est un journal de centre-droit.
01:10 Que vous pensez ça, s'il pense que Zemmour est un homme du centre-droit.
01:15 C'est vrai qu'à ce moment-là, la frontière est difficile.
01:18 Le Front National, ou le Rassemblement National, a toujours été un parti qui a été autorisé à se présenter aux élections.
01:27 Qui a toujours eu des élus.
01:29 Qui n'a pas pour autant été considéré comme un parti comme les autres.
01:33 La preuve, c'est qu'il n'y avait pas d'alliance avec ce parti-là, y compris de la part de la droite.
01:38 Et selon nos doutes, de la façon avec laquelle Chirac avait été extrêmement clair sur ses alliances.
01:44 Est-ce que ça sera toujours le cas ?
01:46 Je n'en sais rien.
01:48 Et parce que je n'en sais rien, il faut donc qu'il y ait une force politique qui puisse empêcher ce type de rapprochement.
01:56 Et qui puisse surtout être un facteur d'espérance et de proposition pour que l'Europe puisse ne pas être gagnée par cet enfermement.
02:06 Alors je vous donne la parole dans un instant, mais je repris le JDD de la semaine dernière,
02:10 pour savoir si c'était un journal.
02:12 Alors le JDD est plutôt un journal de centre-droite.
02:14 Premièrement, je n'ai pas vu le nom d'Éric Zemmour.
02:17 Je ne savais pas qu'il était devenu le nouveau rédacteur en chef du journal.
02:21 Et je ne crois pas effectivement que les papiers contenus dans ce journal sont tous des papiers d'extrême droite.
02:28 On ne doit pas lire s'il y a un journal qui existe, et aussi parce qu'il y a des lecteurs, peut-être.
02:32 Vous vous trompez, parce qu'en fait, comme Alain Finkielkraut avait une très belle expression,
02:36 il disait "on a fait cadeau du réel au Front National", alors on pourrait dire au Rassemblement National.
02:40 Donc tout ce qui parle du réel est considéré comme d'extrême droite.
02:43 Évidemment, vous ne vous trompez pas, je dis ça en boutade,
02:46 c'est-à-dire que si vous parlez des questions qui fâchent, évidemment, et du réel tel qu'il est,
02:50 vous êtes d'extrême droite.
02:52 Mais ce qui est intéressant, c'est que vous avez démarré avec Orwell.
02:55 Il y a eu quand même un grand changement, parce que quand Orwell écrit "1984",
02:59 le danger totalitaire vient d'en haut.
03:02 Il vient d'en haut de la société.
03:04 Même pas de la société, il vient de l'État.
03:06 Il vient du patron, il vient du parti, etc.
03:10 Aujourd'hui, le danger totalitaire, je ne crois pas du tout qu'Emmanuel Macron ait des visées totalitaires,
03:16 ni qui que ce soit d'ailleurs, il vient de la société.
03:19 Il vient de M. Hollande, qui nous explique comme d'habitude, si vous voulez,
03:23 qui sont les bons et qui sont les méchants, et que le Parti Socialiste doit sauver l'Europe.
03:27 C'est pour ça que je me permettais de sourire, parce que ça me paraît surtout d'une insignifiance totale
03:33 pour quelqu'un qui a le bilan de François Hollande.
03:35 Olivier Dardigold.
03:37 De quoi est le nouveau GDD, est-il le nom ?
03:40 En tout cas, ceux qui sont des lecteurs fidèles du GDD, l'avenir va nous le dire.
03:47 Nous avons pu voir que le nouveau GDD, ce n'est pas véritablement la même couleur que l'ancien GDD.
03:54 L'ancien GDD était une tribune très macroniste,
03:58 qui lançait une séquence politique pour beaucoup de membres de l'exécutif.
04:03 Aujourd'hui, depuis son retour dans les kiosques, ce n'est pas le même GDD.
04:12 Et c'est d'ailleurs en disant ça, c'est une constatation que je fais.
04:18 J'ai envie de dire, le paradoxe de la séquence, c'est que peut-être que Geoffroy Lejeune va faire
04:25 ce que l'ancien propriétaire de Valeurs Actuelles lui avait demandé de faire.
04:29 Mais peut-être qu'il va le faire pour le coup au GDD.
04:33 Nous verrons après, le juge de paix dans cette affaire-là…
04:39 Oui, effectivement, il faut tenter de lire…
04:43 Très bien, mais je peux donner.
04:46 Le propriétaire de Valeurs Actuelles avait demandé à Geoffroy Lejeune,
04:50 mais vous savez ça par cœur, d'adoucir un peu la ligne Valeurs Actuelles
04:54 et d'en faire un peu plus un journal de convergence des droites.
04:57 Voilà, pour résumer, et je ne suis pas très loin de dire très précisément ce qu'il en est.
05:02 Le juge de paix, c'est celles et ceux, désolé, qui le dimanche matin iront ou pas acheter le GDD,
05:12 le Parisien, nouveau titre arrive le 8 octobre, c'est-à-dire c'est ouvert, chacun est libre.
05:17 Il y a l'humanité dimanche, mais le GDD, est-ce qu'il a changé ou pas ? Oui.
05:24 L'heure de vérité du journal se passe bien.
05:27 Comment votez-vous en touche par Olivier Darmand ?
05:30 Le fait que Nicolas Sarkozy ait dit "non, je ne vais pas toucher à un grand nœud"…
05:33 Est-ce qu'il est d'extrême droite ?
05:35 Non, mais il n'est pas de centre droit.
05:37 Est-ce qu'il est d'extrême droite ?
05:39 Il se droitise.
05:41 Pour prendre un petit peu de la hauteur par rapport à la question du GDD,
05:45 François Hollande, ce qu'il voit poindre derrière, c'est une bataille culturelle,
05:50 une bataille culturelle entre la droite qui essaie de reprendre une place qu'elle a perdue pendant 40 ans
05:56 et la gauche qui se voit contester une hégémonie.
05:58 Voilà, tout simplement.
06:00 Donc quand je vois l'ancien président parler de la sorte, je me dis, mais finalement c'est une bonne nouvelle,
06:04 parce qu'il se réveille, il voit qu'il y a des choses qui bougent dans ce pays.
06:06 Je trouve ça plutôt sympathique.
06:08 Voilà ce qu'on peut dire dans un premier temps.
06:11 Mais ce qui est dérangeant, c'est que maintenant on a colle extrême droite sur énormément de sujets de débat
06:19 sur des personnalités politiques ou de personnalités médiataires.
06:23 Ça annule le débat.
06:25 Oui, mais je voulais terminer en disant que François Hollande aussi réagissait,
06:30 raisonnait comme un éléphant socialiste qu'il a toujours été.
06:34 Quand je dis ça, ce n'est pas forcément une insulte, mais c'est que le monde a changé.
06:37 La France a changé.
06:39 La France, ce n'est plus le socialisme d'il y a 30 ans dont le pays aurait besoin.
06:44 Et on le voit d'ailleurs à travers l'Europe.
06:46 La France se porte mal.
06:48 La France fait face à une crise migratoire sans précédent.
06:51 Et le monde entier d'ailleurs fait face à cette crise migratoire sans précédent.
06:55 Alors on ne peut pas raisonner simplement en termes de droite, extrême droite.
07:00 Vont-ils se rassembler ?
07:02 Quand on voit ce qui se passe au Danemark,
07:04 il y a un consensus républicain qui va de l'extrême gauche à l'extrême droite
07:11 en prenant tous les partis en compte pour construire une politique anti-immigration sur 30 ans.
07:19 Voilà peut-être ce que les Français ont envie d'entendre.
07:21 Et ce n'est donc pas la même musique que celle de François Hollande.
07:25 Mais le rapprochement des droites et de l'extrême droite est un sujet à l'échelle de l'Europe,
07:28 dans la recomposition politique.
07:30 C'est ce que vous appelez l'extrême droite qui est un problème.
07:32 Pardon, mais l'appellation extrême droite n'est pas faite pour désigner scientifiquement,
07:38 elle est faite pour délégitimer, elle est faite pour diaboliser,
07:42 elle est faite pour nous expliquer que les partis de gauche ont pu s'allier
07:46 pendant des années avec le parti communiste, avec des gens qui avaient eux aussi un passé.
07:50 Et là par contre, attention, entre la droite et l'extrême droite...
07:57 On écoutera Jean-Luc Mélenchon sur ce sujet.
08:01 Je trouve que François Hollande est symptomatique de ce qui est devenu la gauche.
08:05 La vérité c'est que le parti socialiste n'a aujourd'hui plus rien à proposer.
08:09 Pour le parti socialiste, les classes populaires, n'existent plus les frontières,
08:14 n'existe plus l'identité française, n'existe plus, il n'y a plus que les aides sociales et les impôts qui existent.
08:20 C'est quand même tragique et de manière générale.
08:23 Non mais c'est la vérité.
08:25 Les socialistes n'ont plus rien à proposer,
08:28 ils sont obligés d'ériger un camp du mal contre lequel lutter.
08:33 Et il n'existe que là-dedans.
08:35 Et surtout, ce que je trouve drôlatique,
08:37 si le Rassemblement National est aujourd'hui aussi haut,
08:40 c'est parce que la gauche a failli,
08:42 c'est parce que François Hollande a abandonné les classes populaires,
08:44 c'est parce qu'au cours de son mandat, il a misé sur les minorités.
08:49 Avec le mariage pour tous, il a complètement abandonné les conquêtes sociales.
08:53 Donc Marine Le Pen, c'est le fruit évidemment de François Hollande.
08:57 Et de la droite, Pévine, et de la droite.
08:59 Et dernière chose que je voudrais dire,
09:01 je suis d'accord, et dernière chose que je voudrais dire,
09:03 que M. Hollande aille voir M. Ford,
09:07 parce que quand même M. Ford s'est complètement soumis à l'extrême gauche,
09:11 dont une partie est clairement islamo-gauchiste,
09:14 et il a tué, Olivier Ford a tué Jean Jaurès.
09:17 Donc quand M. Hollande critique le JDD,
09:20 je trouve qu'il n'est pas dans son rôle.
09:21 La presse est indépendante et qu'il aille plutôt critiquer ce qu'ont fait ses amis,
09:25 parce que c'est inacceptable.
09:27 Et le JDD ne vit pas de subvention contrairement à l'humanité.
09:30 Mais qu'est-ce que vous racontez ?
09:32 Oh ben non, bien sûr, l'humanité vit de subvention.
09:34 Le JDD ne vit pas de subvention.
09:36 C'est inexact.
09:38 C'est factuellement inexact.
09:40 J'ai pas dit qu'il n'avait pas de subvention, j'ai dit qu'il n'en vivait pas.
09:43 Et à mon avis, elle prend plus de place dans le budget de l'humanité que celui du JDD.
09:47 Vous êtes pour que tous les journaux soient en casques.
09:49 Vous êtes pour que l'humain soit en casques.
09:51 Oui.
09:52 Bon, il n'y a pas de problème.
09:53 D'accord. On n'est pas pour la censure, on le sait très bien quand même ici.
09:56 Mais je le sais.
09:57 Je crois. Ben oui, tout de même.
09:58 Allez, Jean-Luc Mélenchon.
10:00 Pendant que d'aucuns passaient leur temps à gloser pour savoir ce que Médine avait dit ou pas dit,
10:07 pendant qu'il faisait ça, pendant qu'il faisait cette besoin de diversion,
10:14 pendant qu'il faisait ça,
10:16 M. Sarkozy, ancien président de la République, déclare que le RN ne peut pas être considéré comme non-républicain
10:24 et qu'il participe pleinement de l'arc républicain.
10:27 Et vous ne pouvez pas faire, camarades, comme si vous ne l'aviez pas vu.
10:30 Vous devez vous préparer au choc avec une ligne de front qui s'étend désormais
10:37 de l'extrême droite jusqu'au macronisme d'un seul fil,
10:41 avec bien sûr autant de nuances qu'on peut en trouver dans la grisaille,
10:46 mais au total, c'est la même couleur, c'est la même grisaille.
10:50 Tous d'extrême droite.
10:52 Alors, un an de Macron à Marine Le Pen. Il a comment ?
10:55 Il est habillé en gris.
10:56 Oui, en plus.
10:57 Ah oui, c'est vrai.
10:58 D'habitude, David Grill ne porte pas ce costume-là.
11:00 Non, non, mais là, il est habillé en gris. C'est marrant qu'il parle de gris.
11:03 Je ne sais pas de l'humour.
11:04 En s'habillant.
11:05 Écoutez, les viscupérations de Mélenchon, il a parlé d'Orban.
11:08 Oui, on n'écoute pas. Vous voulez l'écouter maintenant ?
11:10 Allez-y.
11:11 On écoute. Allez.
11:12 La comparaison entre Orban, Victor Orban et Gérald Darmanin.
11:15 Je préfère Orban à Chabez.
11:17 Franchement, je suis d'accord.
11:19 Le candidat commun de l'espace idéologique que représente l'orbanisme français,
11:26 la jonction de la droite avec l'extrême droite, c'est M. Darmanin.
11:31 C'est un homme qui dispose d'une audience sur plus de 100 000 personnes dont il est le ministre.
11:39 Et qui ont manifesté une manière d'être et de penser que tout le monde connaît,
11:45 qui est la police du pays.
11:47 Ce n'est pas rien tout ça.
11:50 Il n'y a que les naïfs pour croire que ça n'arrive qu'aux autres.
11:54 Non.
11:55 Ça nous est déjà arrivé dans ce pays.
11:58 Donc on doit en tenir compte, comprendre le danger et comprendre le personnage.
12:03 Olivier Dardigolles.
12:04 On peut apprécier ou pas Jean-Luc Mélenchon ?
12:08 Moi j'ai eu des moments de contente et des moments de désaccord.
12:13 Mais il faut lui reconnaître un verbe.
12:16 Il faut lui reconnaître une capacité à aller vers un imaginaire politique que vous pouvez contester,
12:21 à avoir des références, une culture, etc.
12:23 Je trouve que la politique mériterait, dans la confrontation idéologique rude,
12:30 d'avoir des interventions à l'université d'été qui ne soient pas uniques,
12:34 à savoir si le tweet de Médine était antisémite ou pas.
12:37 Il l'est.
12:38 Point bon.
12:39 Il l'est.
12:40 Voilà.
12:41 Il était odieux.
12:42 Après, je conteste depuis longtemps une idée.
12:45 C'est le fait d'attaquer systématiquement le Rassemblement national sur le terrain moral,
12:54 sur le thème du "No pas saran", est une stratégie en échec.
12:58 En échec.
13:00 Bravo.
13:01 Vous savez que je l'ai écouté pendant une heure et pendant une heure, son discours n'est taxé que là-dessus.
13:07 Il y a des personnes de gauche qui le disent depuis longtemps.
13:09 C'est un échec glissant sur le "No pas saran", etc.
13:14 Et de ce fait, la gauche a oublié deux choses très importantes.
13:18 De mener la bataille justement de proposition et de lutte sur la vision et l'avenir face au Rassemblement national,
13:26 que lui propose quelque chose, de décrypter un certain nombre de choses concernant le Rassemblement national,
13:32 où on voit que la défense des classes populaires ne passe pas quand on regarde de près et qu'on gratte le vernis,
13:38 et d'être beaucoup plus en offensive politique sur des propositions.
13:42 Et donc, ça a été un piège terrible.
13:44 Et on y joquait.
13:45 Oui, Jean-Luc Mélenchon est peut-être un bon tribun, mais enfin, là encore, quand il parle de la sorte, il n'a rien à proposer.
13:51 Dire que l'extrême droite est un danger et qu'on est dans l'urbanisation en ciblant maintenant Gérald Darmanin,
13:58 d'ailleurs, d'abord, ça lui fait beaucoup d'honneur.
14:00 C'est montrer qu'il monte en puissance.
14:03 Mais enfin, Victor Orban a été élu et réélu légitimement.
14:08 Mieux que Chavez en tout cas.
14:09 Il a des résultats, il a une politique familiale.
14:13 Enfin, il fait des choses pour son pays qui ne sont pas forcément contestables.
14:16 Et si le président Macron mettait en œuvre une politique de natalité ou de réduction de la dette,
14:21 comme il le fait chez lui, et de défense d'ailleurs de ses frontières,
14:26 en l'assumant, je pense qu'on aura peut-être plus de résultats.
14:31 Ça y est, vous êtes fasciste.
14:33 Non, mais ce n'est pas ça.
14:35 On ne peut pas être binaire à ce point et dire ils sont tous méchants, ils sont tous mauvais.
14:41 Il faut quand même apporter de la nuance.
14:43 Si les Hongrois votent et revotent pour Victor Orban, c'est qu'ils ne sont pas malheureux.
14:48 Donc il y a un moment en France, on est quand même dans un impauvrissement du débat qui est absolument vertigineux.
14:54 Je suis tout à fait d'accord avec Véronique.
14:56 La vérité, c'est que dans le pays de Victor Orban, M. Mélenchon ferait un flop électoral.
15:01 Parce qu'il n'y a pas de population communautarisée, il n'y a pas de population islamisée.
15:07 Il n'y a pas de fractures identitaires comme il peut y avoir en France.
15:11 Et la vérité, c'est que quand vous allez en Gris, les classes populaires votent pour Victor Orban.
15:16 Parce que Victor Orban défend leur sécurité, défend l'identité, défend une politique familiale ferme.
15:23 Il est très populaire en Gris.
15:25 J'y suis encore allé cet été, vous parlez de Victor Orban, c'est un véritable héros là-bas.
15:29 Autre chose que je voulais ajouter par rapport aux propos de M. Mélenchon.
15:33 Moi, je suis désolé, Nicolas Sarkozy a évidemment raison.
15:36 Aujourd'hui, le Rassemblement national, c'est un parti républicain.
15:40 Quand j'entends Marine Le Pen, je n'entends pas autre chose qu'un discours profondément républicain.
15:45 Par contre, quand j'entends les propos d'une partie des militants ou des chefs de la NUPES, je me pose des questions.
15:53 Quand la NUPES reçoit Jérémy Corbyn, un antisémite notoire,
15:57 quand la NUPES fait les yeux doux à Médine qui produit des tweets antisémites,
16:02 je m'interroge quand M. Mélenchon participe en 2019 à une marche contre l'islamophobie aux côtés d'islamistes.
16:09 Je m'interroge, la vérité c'est qu'aujourd'hui, celui qui ne respecte pas la République et qui ne respecte pas ses principes,
16:15 c'est Jean-Luc Mélenchon et plus globalement les élus de la NUPES.
16:18 Est-ce que vous avez rencontré des citoyens LGBT en Angleterre ?
16:23 Est-ce qu'ils vous ont dit la manière dont les choses se passent ?
16:27 Et les très grandes inquiétudes qu'ils ont aujourd'hui ?
16:30 Olivier, je vais vous dire une chose.
16:32 Parce que vous avez dessiné un paysage quasiment idyllique.
16:35 Je n'ai pas rencontré de militants LGBT, mais moi j'aimerais qu'on fasse tout d'abord la différence entre les militants LGBT
16:41 et les homosexuels qui ne se reconnaissent pas forcément dans les revendications LGBT.
16:46 Vous savez, en Hongrie, les homosexuels peuvent se voir, peuvent se rencontrer, peuvent vivre.
16:52 Certes, il n'y a pas le mariage, il n'y a pas ce genre de choses.
16:56 C'est le premier pays à dépénaliser l'homosexuel.
16:58 Non, ce n'était pas le sujet du jour.
17:01 Excusez-moi, mais je suis d'accord avec vous Olivier.
17:05 Je ne suis pas d'accord avec la politique de Viktor Orban sur cette question par exemple.
17:10 Par ailleurs, évidemment la Hongrie n'est pas le grand paradis des libertés
17:14 et ça n'est pas non plus le fascisme à nos portes.
17:17 Comme vous l'avez dit, il est réélu.
17:19 Je trouve que pour quelqu'un qui a défendu des chefs d'État franchement douteux,
17:23 Mélenchon pourrait s'abstenir de donner des leçons.
17:26 Moi, ce qui me frappe, si vous voulez, c'est qu'ils sont vraiment partis
17:30 parce que moi aussi j'ai connu Jean-Luc Mélenchon à d'autres périodes.
17:33 Ils sont partis dans quelque chose qui est vraiment accablant
17:36 et on a l'impression qu'ils ne peuvent plus revenir en arrière.
17:39 Parce que dans le premier son, je crois que vous nous avez montré Florian,
17:43 on l'entend faire une sorte d'allusion à la Shoah.
17:47 Ça s'est déjà passé en France, les heures les plus sombres.
17:50 S'il y a bien une personne qui n'a pas le droit aujourd'hui de dire cela,
17:54 c'est Jean-Luc Mélenchon parce que ça suffit.
17:57 Il a joué, je ne dis pas que lui est antisémite, ni médine d'ailleurs,
18:01 je ne dis pas qu'il l'est, je le répète à chaque fois,
18:06 il n'empêche qu'il a joué, et il n'est pas idiot, loin de là.
18:09 Donc il a joué tout à fait consciemment avec l'antisémitisme
18:13 qui sévit dans une partie de nos banlieues.
18:16 Il a joué sur des références, il a joué sur des gens.
18:20 Donc si vous voulez, que Mélenchon ait un peu d'essence,
18:23 et qu'il arrête avec cette histoire des heures les plus sombres
18:27 et de ce qui s'est passé en France.
18:29 Effectivement, à chaque fois il faut lire entre les lignes
18:31 lorsqu'il dit "la police sait cent mille hommes aux heures de Giralde,
18:34 d'Armanin, dont on sait collectivement ce qu'il pense".
18:37 Vous avez raison, vous avez parfaitement raison de souligner
18:40 cette phrase qui est une insulte aux policiers.
18:42 Pardon.
18:43 Non, non, pardon, mais on est tous témoins du chaos
18:45 que sème Jean-Luc Mélenchon à travers ses paroles,
18:47 et du spectacle donné par bon nombre de députés de la FI à l'Assemblée.
18:52 Voilà, donc je pense que c'est QFD.
18:54 Et puis il y a une voiture balai, c'est le Parti Socialiste,
18:57 puisque le Parti Socialiste suit maintenant, effectivement,
19:00 contrairement aux communistes qui semblent progressivement
19:03 se détacher du discours qui est tenu par certains,
19:06 et je me tourne vers vous Olivier Dartigolle,
19:08 par certains élus de la France insoumise.
19:10 On a cité Jean-Luc Mélenchon, mais quand je vois et j'écoute
19:13 le discours par exemple de Léon Défontaine par rapport à cela,
19:16 qui représentera le Parti Communiste pour les élections européennes,
19:19 voilà par exemple sur les questions liées à la police.
19:23 Ou au patriotisme tout simplement.
19:25 Pour les communistes, être patriote n'est pas une insulte aujourd'hui.
19:29 C'est illustré par cela, et la jeune garde s'illustre également
19:33 par cette différence, on verra justement s'il y a une liste commune ou non, visiblement.
19:38 Mais il n'y aura pas de liste commune.
19:40 Pourquoi se parler de voiture balai, parce que Ségolène Royal veut une liste commune à gauche.
19:44 Mais il n'y en a jamais aux européennes.
19:46 Il faut bien savoir que l'ANUPS est un accord électoral, conjoncturel,
19:54 sur une séquence très courte, un présidentiel, une législative.
19:58 Cela s'est passé dans les conditions que vous connaissez.
20:01 Mais il n'y a pas eu un seul groupe à l'Assemblée Nationale
20:04 qui aurait été là pour une intégration.
20:06 Il y a quatre groupes, et vous avez bien vu que Fabien Roussel,
20:09 d'autres dirigeants communistes, ont une autonomie de pensée,
20:12 de réflexion, d'action totale.
20:14 Il y aura la décision prise, une liste.
20:17 Les Verts en font une, il me semble.
20:19 Les Insoumis sont dans un jeu avec Ségolène Royal aujourd'hui
20:24 qu'il va falloir décrypter.
20:26 On va écouter ce qu'elle a dit aujourd'hui.
20:28 Il n'y a pas de sujet là-dessus.
20:30 Pourquoi il y aurait une liste commune alors que c'est la proportionnelle ?
20:32 Ça n'aurait pas de sens.
20:34 C'est le dernier argument.
20:36 Ça n'a pas de sens en plus.
20:38 Il n'y a pas exactement le même projet.
20:40 Peut-être veut-elle seulement prendre la lumière pendant quelques temps.
20:43 Heureusement.
20:45 Pour revenir à Jean-Luc Mélenchon,
20:47 il y a cette proposition de Ségolène Royal.
20:51 Si la gauche n'est pas unie aux prochaines européennes,
20:53 elle disparaîtra.
20:54 Elle aura tellement déçu dans sa division.
20:56 On verra ce qu'elle propose aujourd'hui.
20:59 Pour l'instant, c'est une alliance centrée autour de la France insoumise.
21:04 Vous avez noté que c'est une proportionnelle.
21:06 C'est un peu différent.
21:08 Juste un mot, Florian.
21:10 La gauche a déjà disparu.
21:13 Elle a perdu la bataille culturelle.
21:15 Il suffit de voir les enquêtes d'opinion.
21:17 Les Français sont majoritairement contre l'immigration.
21:20 Ils sont pour la sécurité.
21:22 On voit bien qu'il y a eu quand même une évolution.
21:24 Dans la jeunesse, pardon.
21:26 C'est très optimiste.
21:27 J'en ai assez d'entendre ça.
21:29 C'est un peu aussi un argument pour se dire
21:31 « ça y est, la droite a gagné ».
21:33 Je ne crois pas du tout qu'elle soit gagnée.
21:35 Pour la bataille culturelle,
21:37 il faut quand même regarder ce qui se passe dans la jeunesse.
21:39 La jeunesse est beaucoup plus acquise
21:41 que le reste de la société,
21:43 à un certain nombre d'idées que je qualifierais de « woke ».
21:45 La jeunesse est beaucoup plus mélanchoniste
21:48 que le reste de la population.
21:50 Dans toutes les enquêtes d'Abby,
21:52 elle rappelle qu'il existe une passion française pour l'égalité
21:58 qui est toujours dans les items très hauts.
22:02 L'égalité n'est pas l'égalité.
22:04 Dans le débat sur égalité et identité,
22:06 il y a toujours dans les enquêtes d'opinion
22:10 une passion française pour l'égalité
22:12 qui nous amène dans le mur.
22:14 Il intervenait dans le cadre des universités d'été de la France Insoumise.
22:19 Ce qui m'a frappé,
22:21 parce que j'écoute l'ensemble des discours politiques,
22:23 j'ai écouté Jean-Luc Mélenchon pendant une heure
22:25 pour préparer cette émission,
22:27 il critique le fait de ne pas parler des classes populaires.
22:30 Et il n'en parle pas.
22:32 Il n'en parle jamais, elle est méprise.
22:34 Il y a toujours des débats pour "occuper" la population
22:39 à ce qu'ils réfléchissent à d'autres sujets de société
22:43 qui devraient nous préoccuper aujourd'hui,
22:46 comme par exemple aider les classes populaires.
22:48 Et il n'en parle pas.
22:49 Le seul qui en parle aujourd'hui, c'est justement Gérald Darmanin,
22:52 qu'il n'aime pas.
22:53 On écoute Gérald Darmanin à ce sujet.
22:55 Son analyse sur ce qui est intéressant.
22:57 Les populistes ont de plus en plus d'auras
22:59 dans toutes les classes sociales,
23:00 et singulièrement chez les gens d'où je viens,
23:02 où je suis élu, dont je suis issu par ma famille,
23:05 les gens des classes populaires et moyennes,
23:07 les hommes, les employés, les ouvriers, les artisans,
23:10 les fonctionnaires, qui de plus en plus ne s'en sortent plus.
23:14 Parce que quand ils bossent,
23:15 ils ont l'impression qu'ils payent tout pour tout le monde,
23:18 sans être aidés,
23:19 et que par ailleurs, ils ont beau travailler,
23:22 ils ne peuvent plus partir en vacances,
23:23 ou très difficilement,
23:24 contrairement à ce qu'ils faisaient quand ils étaient plus jeunes,
23:26 ils n'ont plus la sécurité forcément près de chez eux.
23:28 Donc c'est évidemment une critique également de ce que nous pouvons faire
23:30 et de ce que je peux faire, bien sûr.
23:32 Et ils n'ont pas l'impression qu'ils soient capables
23:35 de donner à leurs enfants,
23:36 non seulement un patrimoine, mais un avenir.
23:38 Donc il faut y réfléchir.
23:39 Si on ne parle pas des ouvriers, des employés,
23:41 si on les méprise,
23:42 j'ai vu que le Parti Socialiste faisait une table ronde
23:43 pour savoir si c'était des beaufs.
23:45 Que ce soit la gauche qui pense quelque chose comme ça,
23:47 mais c'est extrêmement méprisant.
23:49 - Effectivement, il faisait référence à cette table ronde
23:51 qui est organisée dans le cadre des universités d'été du Parti Socialiste.
23:55 On va peut-être vous remontrer, effectivement,
23:57 cette table ronde qui est organisée
23:59 à l'image.
24:00 Mais moi, ce qui m'intéresse,
24:01 et c'est son analyse qui est intéressante,
24:03 c'est que les classes populaires
24:05 se détournent progressivement,
24:07 par exemple, des élus de gauche
24:09 ou même des candidats de gauche.
24:11 - Ça s'est fait.
24:12 - Mais Florian, c'est pas progressif.
24:13 - Non, mais ça continue.
24:14 C'est-à-dire que c'est année après année.
24:16 Lorsque l'on regarde, effectivement,
24:18 dans la classe ouvrière
24:19 ou même au sein des salariés, progressivement,
24:21 il y a un fort vote pour Marie-Hélène.
24:23 - Il faut être honnête, en 2017,
24:25 le vote des classes populaires en fonction de la gauche
24:28 est un peu remonté avec Mélenchon.
24:30 Il faut être honnête, le dire,
24:31 ça n'a pas duré longtemps.
24:32 Mais c'est leur fond de commerce
24:33 depuis des années de dire, en gros,
24:36 les classes populaires de souche, en fait,
24:38 les "franchouillards", le peuple "old school"
24:40 pour reprendre l'expression de Michel Onfray,
24:44 c'est des ploucs,
24:45 ils votent pour le Front National
24:46 et l'avenir merveilleux,
24:48 c'est le festival arc-en-ciel des minorités.
24:51 Sauf que, évidemment,
24:53 ça ne fait pas une majorité électorale,
24:55 en tous les cas, pas aujourd'hui.
24:57 Je ne sais pas si ce sera le cas un jour.
24:59 Moi, je trouve que dans son entretien
25:00 à la Voix du Nord et dans ce qu'on entend,
25:02 sur l'analyse, je trouve qu'il a tout bon.
25:04 Et il a raison de voir cela
25:06 comme un angle mort du macronisme.
25:08 - Discussion extrêmement intéressante.
25:09 On va marquer une très courte coupure pub
25:11 et on poursuit.
25:12 Ne vous inquiétez pas,
25:13 je vois que vous êtes inquiets, Olivier Dardigold.
25:15 On va continuer la discussion sur la France des oubliés.
25:17 - Bien sûr.
25:18 - A tout de suite.
25:19 De retour sur l'ordre des pros.
25:24 Deux, été, la discussion se poursuit
25:26 dans un instant avec mes invités
25:27 autour de la France des oubliés,
25:28 thème de discussion que nous avions
25:30 juste avant cette coupure pub.
25:31 Mais avant cela, c'est le rappel
25:32 des principales actualités.
25:33 Avec vous, Somaïa Labidi.
25:34 Bonsoir.
25:35 - Bonsoir, Florian.
25:36 Bonsoir à tous.
25:37 À la une de l'actualité,
25:38 l'intersyndicale va lancer un appel
25:40 à la mobilisation le vendredi 13 octobre
25:43 au cœur des revendications de meilleurs salaires,
25:45 l'égalité hommes-femmes
25:46 ou encore la défense de l'environnement.
25:48 Le communiqué validé par les huit principaux syndicats
25:51 sera publié dès ce lundi.
25:54 Les suites du crash aérien
25:56 qui a coûté la vie d'Evgeny Prigojins
25:58 ce mercredi à Moscou.
26:00 Les enquêteurs indiquent avoir retrouvé
26:02 les dix corps des victimes et les boîtes noires.
26:05 Paris évoque pour sa part des doutes raisonnables
26:07 sur les conditions de cet accident.
26:09 L'annonce de la mort de l'homme
26:10 à l'origine de la rébellion menée contre Moscou
26:12 en juin fait beaucoup parler et douter.
26:14 Tous les regards sont désormais tournés vers le Kremlin.
26:18 Et puis, les 23 championnes du monde
26:21 refusent de jouer pour l'Espagne
26:23 sous la direction actuelle.
26:25 En cause, le baiser forcé sur l'une d'elles
26:27 par Luis Rubiales.
26:29 Le patron du foot espagnol s'est excusé pour son geste
26:32 mais refuse catégoriquement de démissionner.
26:35 Le secrétaire d'Etat espagnol au sport
26:37 enfonce le clou.
26:38 Victor Franco s'estime que cette affaire
26:40 constitue purement et simplement
26:42 le "me too" du football espagnol.
26:45 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 20h30.
26:48 Merci beaucoup Somaïa.
26:49 Toujours en ma compagnie, Véronique Jacquet,
26:51 Elisabeth Lévy, Camille Bossuet, Olivier D'Artigolle.
26:54 Allez, vous vouliez parler, Olivier d'Artigolle,
26:56 autour de cette France désoubliée.
26:58 C'est en écho à ce que disait Elisabeth.
26:59 Quel est le visage de Gérald Darmanin ?
27:01 C'est un Janus, il y a deux faces.
27:03 Parce que si c'est celui qui fait sa rentrée politique
27:05 sur les Français qui gagnent moins de 2500 euros
27:08 et à qui il adresse un discours plutôt juste
27:13 et assez habile dans la tonalité,
27:17 si c'est lui, tant mieux.
27:19 L'autre visage est celui qui est aux responsabilités
27:22 avec Emmanuel Macron depuis 2017.
27:25 Ce n'est pas rien.
27:26 Et au budget, ce n'est pas rien.
27:29 Donc il y a une sorte de réquisitoire
27:34 vis-à-vis de la politique qui est menée
27:38 alors qu'il est l'un des principaux ministres
27:42 aux côtés d'Emmanuel Macron depuis maintenant six ans.
27:45 Il n'est pas à la tête de la politique générale en 2017.
27:48 Il y a une forme d'hypocrisie,
27:53 mais en tout cas une forme d'élasticité.
27:57 Pour le moins.
27:59 Ce ne sera pas le premier, on se rappelle Nicolas Sarkozy
28:02 avec Jacques Chirac.
28:04 On se rend bien compte que Gérald Darmanin
28:06 est en train de se mettre en piste pour 2027.
28:09 Quand je l'entends parler, j'entends Nicolas Sarkozy en 2007.
28:13 Ce qui est dramatique, c'est qu'on a l'impression
28:15 que rien n'a changé.
28:17 Il a raison de sa partition d'être celui à droite
28:19 qui s'adresse le mieux au peuple.
28:21 Il a raison d'essayer, parce qu'il y a quand même un déficit
28:23 à gauche et à droite.
28:25 Pour l'instant, on a le sentiment qu'il n'y a que Marine Le Pen
28:27 qui y arrive.
28:28 En tout cas, il y a cette traduction-là électoralement parlant.
28:31 On verra.
28:33 Je suis désolée, mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
28:36 Après, il est suffisamment malin pour dire
28:39 que c'est le sujet des prochaines années.
28:41 Bien entendu, cette France qui bosse,
28:43 cette classe moyenne qui est de plus en plus déclassée,
28:46 cette France qui va de plus en plus mal,
28:48 ces gens qui payent de plus en plus d'impôts
28:50 et qui n'ont plus droit à l'universalité des droits
28:53 que proposait la France il y a encore 20 ou 30 ans,
28:55 c'est normal.
28:57 Et cette France va probablement élire Marine Le Pen.
29:00 En plus, il l'a dit.
29:02 Elle s'est déjà un petit peu réveillée avec les Gilets jaunes.
29:05 Elle peut se réveiller d'une autre façon.
29:07 Ce que dit Gérald Darmanin me paraît tout à fait logique.
29:11 Il joue sa partition, il a raison pour les prochaines années.
29:14 On a vu effectivement ce que Gérald Darmanin a dit aujourd'hui
29:17 à nos confrères de Radio-Nord en 2027.
29:19 Une victoire de Marine Le Pen est assez probable.
29:21 Face à cela, il ne nous faudra plus d'un candidat.
29:25 Il faut dire aussi une chose, c'est que
29:27 beaucoup de gens appartenant en classe populaire
29:30 en sont revenus de la gauche.
29:32 Moi, il y a dix ans, j'étais de gauche
29:34 et je me suis rendu compte que c'était une arnaque.
29:37 Moi, je viens d'un milieu populaire.
29:39 Je pensais que la gauche était l'émancipation sociale
29:42 et je me suis rendu compte que c'était l'égalitarisme,
29:45 c'était le nivellement par le bas,
29:47 c'était la gauche a détruit l'école de la République,
29:49 la gauche a détruit l'université en proposant des diplômes au rabais.
29:54 La gauche ignore les problèmes des classes populaires,
29:57 les problèmes d'identité, les problèmes de sécurité.
30:00 Et ce que veulent une partie des classes populaires,
30:03 c'est la méritocratie qu'incarne notamment une partie de la droite
30:07 et notamment Gérald Darmanin.
30:09 Donc le problème, il est là, c'est que la gauche a trahi,
30:12 la gauche a déçu et la gauche nous a montré
30:15 que finalement, elle n'était que la promotrice de la reproduction sociale.
30:21 Ce qui est intéressant, justement, c'est qu'il y a une grande partie
30:24 de ces classes populaires, après tout, c'est pas un bloc évidemment homogène,
30:28 qui déteste ce qu'elle appelle la "systana".
30:31 Et une autre partie, si vous voulez, qui en a besoin,
30:35 qui a besoin à tous les cas de prestations sociales.
30:37 Et je pense que ça va être très intéressant de savoir
30:39 comment va se poser le débat sur notre système de protection sociale,
30:44 parce que beaucoup de Français, je ne sais pas si on va en parler après,
30:47 sur le prochain sujet, beaucoup de Français commencent à trouver,
30:50 si vous voulez, que la barque est lourde et qu'elle est lourde à porter
30:53 et qu'il y a une partie de la population qui a l'impression,
30:56 comme l'a dit Véronique, de être tout le temps celle qui paye pour les autres.
31:00 Et cela avait finalement été assez bien résumé, je crois,
31:02 par Emmanuel Macron, pour une fois, qui avait dit récemment
31:05 dans un entretien, c'est la France à qui on dit non.
31:08 C'est-à-dire, cette aide, non, vous n'y avez pas le droit.
31:11 Ça, vous n'y avez pas le droit.
31:12 Et puis roulez moins vite, et puis arrêtez de fumer des clopes.
31:15 Et puis ça, etc.
31:17 La France à qui l'on dit non, là, on l'a titré la France des oubliés.
31:20 On poursuit la discussion autour de ce qui se passe dans les quartiers.
31:24 On parle toujours de Gérald Darmanin, il s'est rendu à Nîmes.
31:28 On en parle maintenant malheureusement depuis le début de la semaine,
31:31 puisque à Nîmes, sous fond de trafic de drogue,
31:33 il y a des règlements de compte entre bandes rivales.
31:36 Il y a eu cette victime collatérale, malheureuse,
31:39 cet enfant de 10 ans, et il y a eu cette autre victime, 18 ans.
31:44 Lui, il faisait quant à lui partie de ces trafics
31:47 qui gangrènent ces quartiers.
31:49 Moi, ce qui, entre guillemets, ce qui m'a fait sourire,
31:52 mais c'est assez déplorable, c'est ce qui s'est passé ces dernières heures.
31:55 On va vous montrer les images.
31:56 C'est-à-dire que selon les habitants sur place,
31:59 le quartier, compte tenu de ces trafics de drogue qui sévissent
32:02 et compte tenu de la peur parfois des agents municipaux pour venir,
32:06 on l'a vu notamment avec cette médiathèque qui a dû être fermée
32:11 parce que les agents municipaux avaient des représailles
32:13 dans ce quartier de Pissevin, on en a parlé il y a deux mois,
32:16 ils n'allaient plus, les agents municipaux, nettoyer le quartier.
32:20 Et juste avant la venue de Gérald Darmanin, on a tout enlevé.
32:24 Tout enlevé, on a fait place net.
32:26 Ce qui rend les populations furieuses.
32:27 Et ce qui rend les populations furieuses,
32:28 on a vu notamment cet article de MediLib qui a été fait sur ce sujet.
32:34 Il y a à la fois deux dimensions.
32:36 Il y a la dimension sécurité, lutte contre le trafic de drogue
32:41 qui est un poison, je vais dire une saloperie sans nom,
32:44 pour les habitants de ce quartier.
32:47 C'est-à-dire que la vie est impossible, est littéralement impossible
32:51 quand ces trafics se développent à une telle ampleur.
32:54 Et puis, le projecteur sur ce quartier montre aussi
32:57 l'échec patente de la rénovation urbaine.
33:00 On a beaucoup fait pour le bâti, mais peu pour les vies.
33:03 En plus, je ne sais pas si vous avez vu les images du bâti,
33:05 mais c'est déplorable.
33:07 C'est dans un état de, je termine, dans un état de vétusté terrible.
33:11 70% de la population de ce quartier vit sous le seuil de pauvreté.
33:16 Comment voulez-vous que des ghettos de misère et de pauvreté
33:19 à ce niveau-là puissent être une promesse,
33:24 j'ai envie de dire un esprit, on dit de reconquête républicaine.
33:28 La reconquête républicaine doit agir sur la sécurité,
33:30 mais aussi sur les conditions de vie.
33:32 Ce sont des conditions de vie inacceptables.
33:34 Non, mais deux choses, Olivier.
33:36 Je ne pense pas que parce qu'on remette un coup de peinture
33:40 ou qu'on remette le quartier en état, ça va traiter le cancer
33:43 qui est bien métastasé dans ces quartiers-là.
33:46 - Non, ce fameux quartier de Pissevins, c'était le top de luxe
33:49 dans les années 70, comme tous ces quartiers.
33:52 - Elle court là-bas.
33:53 - On voit la dégradation qui, quelque part, symbolise aussi
33:56 la dégradation d'un état d'esprit et la dégradation du pays.
33:59 Mais il faut savoir que ce quartier anime
34:03 va faire l'objet d'une rénovation urbaine, justement,
34:05 600 millions d'euros dans les 25 ans qui viennent.
34:09 600 millions d'euros dont on sait déjà qu'ils ne vont servir à rien,
34:14 passez-moi l'expression, parce que ça va être joli pendant 2, 3, 4 ans
34:18 et puis ça va se redégrader et puis il va y avoir des coups
34:21 de Kalachnikov dans tous les coins.
34:23 Et puis les habitants du quartier vont rester terrorisés.
34:26 Ce n'est pas parce que vous peignez le sombrant bleu
34:29 que pour autant ça va le mieux.
34:30 - Et il y a un lien finalement avec le sujet d'avance,
34:31 c'est cette France des oubliés.
34:32 Imaginez, les gens qui nous écoutent ce soir,
34:34 qui entendent donc qu'on va mettre 600 millions d'euros
34:37 dans ce quartier-là.
34:38 Ça change très bien, malheureusement que ça ne va pas tout résoudre.
34:41 - Les 600 millions, la rénovation urbaine,
34:44 bien entendu qu'il faut la faire dans l'absolu,
34:46 mais ça prend beaucoup trop de temps.
34:48 Donc les résultats ne seront pas probants.
34:51 Donc les 600 millions d'euros d'urgence,
34:55 vu l'urgence de la situation,
34:57 est-ce qu'il n'est pas plus opportun de les utiliser d'une autre façon ?
35:01 Alors est-ce que ça passe par plus de moyens policiers, commissariats,
35:04 est-ce que ça passe par vraiment d'énormes moyens ?
35:07 - Mais il a annoncé un commissariat.
35:09 - Mais on est face à du narco-banditisme.
35:11 - Il a annoncé un commissariat.
35:12 - Oui.
35:13 - Il y a une autre question également qui est importante,
35:15 qu'a soulevée aujourd'hui Gérald Darmanin.
35:17 On va l'écouter dans un instant, c'est celle des consommateurs.
35:19 Lui, il estime qu'ils sont complices des trafiquants.
35:21 Et on va écouter ensuite une habitante
35:23 pour comprendre exactement ce qui se passe justement dans ces quartiers.
35:26 C'est un son assez long d'une minute, mais vous allez tout comprendre.
35:29 - Il y a une responsabilité, bien sûr, des parents,
35:33 mais aussi des consommateurs de drogue.
35:36 Parce que celui qui fume son joint ou qui prend son rail de con,
35:38 ça peut apparaître festif et sympathique comme ça
35:40 dans certains quartiers ou beaux quartiers,
35:42 mais ils sont directement responsables de ces règlements de compte
35:44 et de la mort de ces personnes.
35:46 C'est bien le trafic de drogue qui a causé la mort de cet enfant.
35:48 Ce n'est pas la police nationale, c'est pas l'État, c'est pas la ville de Nîmes.
35:51 Quiconque consomme de la drogue finance des réseaux criminels extrêmement violents
35:57 qui tuent, et notamment des enfants, qui fait des règlements de compte,
36:00 qui finance le terrorisme, qui finance le proxénétisme,
36:03 qui finance l'exploitation des êtres humains,
36:05 et qui est le contraire de l'État républicain.
36:07 Et quand on fait 60 000 euros d'argent liquide,
36:09 évidemment on peut comprendre par jour,
36:11 on peut comprendre que le travail dans le centre d'apprentissage ou au lycée
36:15 est plus compliqué pour le maire de République 1.
36:17 Et moi ce qui m'a intéressé, c'est la dernière partie de son intervention,
36:20 sur effectivement combien ça rapporte, les trafics de drogue.
36:24 Et dans ces quartiers-là, effectivement, c'est parfois une profession rêvée
36:30 en quelque sorte par certains jeunes.
36:32 C'est 25 000 euros par jour.
36:34 C'est bien plus d'argent que mes parents en quelques heures à peine.
36:37 Et on va écouter justement, comme promis, cette habitante
36:39 qui résume justement la situation dans ce quartier-là
36:42 et qui parle du petit jeune de 18 ans, 18 ans à peine,
36:46 qui a été tué par une bande rivale. On écoute.
36:49 Moi je trouve que la personne qui est morte cette nuit-là,
36:53 le petit jeune que vous dites qui est en train de dealer,
36:56 qui est en train de travailler dans le réseau,
36:58 ok certes il est jeune, il est là, il fait son argent on va dire,
37:01 mais il n'a rien à voir avec les personnes haut placées de ça.
37:04 Lui il est là, il est jeune, il fait son argent, c'est de l'argent facile,
37:07 ok bon, c'est pas concevable moi je trouve ça pas concevable,
37:10 je suis pas tout à fait d'accord avec ça, mais bon,
37:13 si la personne, si le petit jeune est là, il est en train de faire son argent,
37:16 il travaille, il a rien demandé, il a pas demandé à se faire tuer,
37:18 il a pas demandé à combien il tirait, c'est les plus haut placés
37:22 qui devraient arranger ça. Je trouve que le petit il est là,
37:25 c'est pas son heure quoi, et pas comme ça en fait.
37:30 - Pour vous c'est un travail ? - Comment ça un travail ? De quoi ?
37:33 - Non mais vous parlez, le deal pour vous parler, c'est son travail ?
37:37 - C'est un travail comme tous les travails,
37:41 c'est un travail on va dire, ouais c'est son travail,
37:44 il est là tous les jours, il fait son petit argent,
37:47 pour s'acheter son petit survêt' autant peut-être qu'il a pas de mère,
37:49 il a pas de père, y'a personne qui peut lui donner de l'argent,
37:52 il sait trouver le moyen le plus facile, après c'est moi,
37:55 je suis compréhensible parce que je suis née dans un quartier,
37:58 je trouve que c'est pas forcément la bonne solution,
38:01 parce que ça ramène des morts, vous voyez très bien,
38:04 mais s'ils ont pas le choix, c'est comme ça, c'est le vice d'un quartier,
38:07 que ça soit ici, à Marseille, à Paris, enfin peu importe,
38:10 c'est le quartier quoi, c'est comme ça.
38:12 - C'est une vauture ? - Oui, alors c'est un témoignage fort,
38:15 et moi ce qui me marque en tant qu'enseignant, c'est que finalement,
38:19 les enfants et les adolescents qui ont évolué dans ce quartier,
38:22 on leur a volé ce qu'il y avait de plus précieux, c'est-à-dire l'innocence,
38:26 c'est-à-dire tout simplement l'émerveillement de la vie,
38:30 ces gamins ont peur tout le temps, je me souviens qu'en 2020,
38:34 une école avait été délocalisée parce qu'il y a eu un règlement de compte
38:38 devant l'école, je me souviens qu'il y a eu une course-poursuite
38:41 avec la police qui s'est terminée dans une cour de récréation,
38:45 que les trafiquants de drogue n'hésitent pas à cacher de la drogue
38:49 sur le toit du préau de l'école, que les gamins ont peur
38:53 de se rendre à l'école, qu'il n'y a même pas un stade de foot ouvert,
38:56 que l'allée Wagner qui est au centre du trafic de drogue dans ce quartier,
39:00 il n'y a même plus un commerce, c'est des vies qui sont volées.
39:04 Et même quand on est chez soi, on a peur qu'une balle traverse
39:08 l'appartement puisqu'on a retrouvé des éclats de balles,
39:10 parfois au cinquième ou au douzième étage.
39:14 Alors après, comme le dit cette personne qui témoigne,
39:18 c'est une vraie économie. Il y a Claire Andrieux qui avait sorti
39:21 un livre là-dessus qui a estimé que le trafic de drogue rapporte
39:25 l'équivalent de 2 à 3 % du PIB. C'est quelque chose qui est énorme.
39:30 Un point de deal, ça rapporte environ 25 000 euros.
39:36 Et dernière chose que j'aimerais dire, c'est que finalement,
39:40 il y a beaucoup de gamins qui se détournent de l'école de la République
39:44 parce qu'ils considèrent que c'est plus facile de gagner de l'argent,
39:48 de réussir sa vie à travers le trafic de drogue, qu'en réussissant à l'école.
39:52 Moi, je le vois, j'enseigne en banlieue parisienne.
39:54 Quand vous avez des gamins qui viennent vous voir et qui vous disent
39:57 "Mais vous savez, monsieur, mon frère, ma sœur ont fait un master de droit.
40:00 Aujourd'hui, ils sont au chômage. Mais mon copain qui siffle
40:04 quand la police arrive, qui a monté dans la hiérarchie du trafic de drogue,
40:09 aujourd'hui, il gagne très bien sa vie."
40:11 Donc on est en train d'enlever à ces gamins ce qu'il y a de plus précieux,
40:14 l'espoir et surtout l'un des piliers essentiels, l'école.
40:17 - Vous avez... Juste un mot, parce qu'il y a beaucoup de choses.
40:21 Dans ce qu'a dit Kevin, cette histoire, si vous voulez,
40:24 des surdiplômés qui n'ont pas de boulot, c'est un peu une légende urbaine.
40:27 - Non, c'est pas une légende.
40:28 - Pardon, je vous ai écouté en 2005, c'était un discours absolument formaté
40:33 qu'on entendait sur tous les plateaux. Ils avaient compris que c'est ça
40:36 qu'il fallait dire et donc ils me disaient "Ah oui, mon frère,
40:38 un docteur en droit, il est au chômage." Ah bah oui, bien sûr.
40:40 Notre pays est peuplé de gens qui ont battu +10 et qui sont au chômage,
40:43 c'est bien connu. Non, ça, c'est pas sérieux.
40:46 Ce qui est sérieux en revanche, c'est qu'effectivement,
40:50 je veux dire, il y a beaucoup de gens qui vont faire des études,
40:53 pas forcément 10 ans, et gagner honorablement 2 000 ou 3 000 euros par mois,
40:57 ce qui est déjà d'ailleurs plutôt élevé en France, alors qu'eux,
41:00 ils se disent que ça, c'est vraiment un truc de boloss.
41:03 Pour eux, leur prof, ils gagnent rien.
41:05 - Ah bah, je suis d'accord.
41:06 - Voilà, c'est ça, il y a un mépris, si vous voulez.
41:08 Ils ont du mépris pour les gens qui ne gagnent pas d'argent, en fait.
41:11 - Véronique Jacquet.
41:12 - Oui, non, mais le pays est submergé par cette criminalité,
41:15 parce que ce qui se passe à Nîmes se passe dans bon nombre de villes
41:18 et de plus en plus de nombreuses villes moyennes.
41:21 Et quand on entend cette personne dire "c'est un travail, c'est un travail",
41:26 on voit bien qu'il n'y a plus de frontières, il n'y a plus aucune moralité,
41:30 il n'y a plus notion de bien ou de mal.
41:31 Et ces gens, dans ces quartiers, vivent dans un monde parallèle,
41:35 parce que c'est un écosystème criminel qui fait qu'il n'y a plus de référence à l'État,
41:41 il n'y a bien entendu plus de référence à la nation,
41:43 il n'y a plus de référence au travail, il n'y a plus de référence à des valeurs.
41:46 Alors comment voulez-vous...
41:48 - A des valeurs mais pas forcément les valeurs...
41:50 - Oui, alors pas les valeurs qui constituent...
41:52 - Générales.
41:53 - Voilà, pas les valeurs générales, pas la morale commune, pas le bien commun.
41:56 Comment voulez-vous que Gérald Darmanin...
41:58 C'est pas parce qu'on va avoir une rénovation urbaine à 600 millions d'euros
42:02 ou qu'on va remettre le commissariat au centre du quartier...
42:05 - C'est déjà pas mal un commissariat.
42:07 - C'est déjà pas mal, c'est déjà pas mal, ça peut faire du bien.
42:10 - Mais les armes sont malheureusement trop faibles, trop utiles pour lutter.
42:14 - On verra justement ce qu'il se passe dans ce quartier ces prochains jours.
42:17 Il y a eu plusieurs escadrons de police qui ont été dépêchés sur place.
42:20 On a parlé de la CRS 8, on a parlé du RAID,
42:22 il y a une CRS spécialisée également qui a été envoyée des officiers de la police judiciaire.
42:26 On fera un bilan justement de tout ce qui se passe pour voir si effectivement
42:30 il y a des...
42:32 Les choses bougent, entre guillemets, dans ce quartier-là.
42:37 Il y a des évolutions dans le bon sens.
42:39 - En parallèle de la politique.
42:41 - Il y a des évolutions pour 2, 3, 4 jours et que dans 2 semaines c'est exactement la même chose qu'il y a 3 semaines.
42:45 - En parallèle de ce que dénonce Gérald Darmanin, il faut quand même que l'État
42:48 prenne ses responsabilités et fasse une grande campagne de prévention
42:52 en disant "la drogue c'est pas bien, le cannabis c'est pas bien"
42:56 et qu'on sorte des pensives sur le côté récréatif de certaines drogues.
42:59 - J'ai un petit sujet, je ne sais pas... On n'en parle pas.
43:02 - On en parle pas.
43:03 - Depuis... Non mais si, on va en parler, mais on n'en parle pas depuis 2 jours
43:07 puisque c'est une interview que Mathilde Panot a accordée à nos confrères de France Inter.
43:11 Au sujet de la canicule et des climatiseurs, je ne sais pas si vous avez vu passer ça.
43:16 On va écouter Mathilde Panot et c'est assez intéressant sur les solutions qu'elle apporte.
43:21 - Sur la question des climatiseurs sur lesquels vous m'interrogez,
43:25 les climatiseurs, on le sait, sont un facteur aggravant du dérèglement climatique
43:29 et y compris de la température en ville. Pourquoi ?
43:32 Parce que vous rejetez de l'air chaud à l'extérieur de la ville
43:35 et donc vous pouvez faire augmenter, ça a été prouvé dans des études,
43:38 jusqu'à 2 degrés la température d'une ville en utilisant des climatiseurs.
43:42 C'est très lié aux matériaux de construction, quand vous avez du béton par exemple.
43:45 Donc il faut aller vers des choses qui ne nécessitent pas l'utilisation de climatiseurs.
43:52 - J'ai regardé, effectivement, il y a des études qui existent sur cette augmentation de 2 degrés.
43:56 Bon, il faut 9 jours d'une canicule similaire à celle de 2003.
43:59 Mais ce qui n'est pas dérangeant, c'est le constat, elle part de ce constat-là,
44:04 c'est l'approche qui est dérangeante. C'est-à-dire que la solution, c'est l'interdiction.
44:07 Ce n'est pas la proposition d'une solution "annexe", c'est on interdit et après...
44:13 - Surtout, ils considèrent, si vous voulez, je pense, après tout, je ne suis pas dans sa tête,
44:17 mais pour eux, un climatiseur, c'est déjà quelque chose de trop luxueux.
44:21 C'est un truc de riche, si vous voulez. - Pour les bobos.
44:24 - Un truc de bobos, un truc de riche, etc. Donc, effectivement...
44:28 - Peut-être pas, non, si... - Peut-être pas.
44:31 C'est pour ça que j'ai mis un doute moi-même en disant "je ne suis pas dans sa tête",
44:34 mais j'ai quand même un peu ce sentiment-là.
44:37 C'est qu'il faut trouver des coupables, et les coupables, c'est des gens qui vivent dans un confort effréné,
44:44 vous vous rendez compte, un climatiseur.
44:46 - Je suis d'accord avec Elisabeth, parce que quand Julien Bayou veut interdire les jets privés,
44:50 on est typiquement là-dedans. - Mais moi, ce que je veux dire...
44:53 - Le climatiseur et le jet privé, excusez-moi, ce n'est pas la même catégorie de personnes.
44:57 Les Français qui nous regardent quand un petit climatiseur vous dit "vivez sous 40 degrés",
45:02 je peux vous dire qu'ils ne se voient pas dans un jet privé.
45:04 - Ce qui me marque dans ce que proposent l'extrême gauche, et la gauche de manière générale,
45:10 c'est toujours des sanctions, ce sont toujours des contraintes.
45:13 Regardez ce qui est fait au nom de l'écologie. On contraint les gens, regardez les fameuses zones...
45:18 - Alors qu'il y a des propositions qui peuvent exister et qui sont extrêmement intéressantes.
45:21 - Alors lesquelles, des propositions qui vont être...
45:23 - Pour tenter d'abaisser la température dans les villes, voilà.
45:28 Mais malheureusement, on n'en parle jamais. Ils n'en parlent jamais.
45:31 - Non mais bien sûr, mais moi ce que je voulais dire, c'est que l'écologie...
45:33 - Sur les arbres, sur les fontaines, les rivières, etc.
45:35 - Regardez avec les zones à faible émission, on va interdire à certaines voitures d'aller dans les centres-villes.
45:39 Regardez, on va contraindre les propriétaires de faire une rénovation énergétique dans leur logement...
45:44 - C'est pour ça qu'on titre à gauche la solution "c'est interdit", malheureusement.
45:46 - Et ça va être hors de prix, donc c'est toujours des sanctions, des sanctions.
45:49 On ne fait pas avancer la cause écolo.
45:51 - On est bien d'accord, Kévin, mais moi je trouve que la France Informise est pauvre en proposition.
45:54 C'est qu'il y a de vraies choses intéressantes à faire en matière d'urbanisme et d'architecture pour réduire, justement...
46:01 Parce que là, on vit sur un modèle architectural qui date des années 70.
46:04 Les grandes baies vitrées, les grands bâtiments, les grands balcons...
46:07 Voilà, vous vous prenez directement le soleil sur la fenêtre toute la journée.
46:11 Je vous rappelle quand même que, puisqu'on parle de décroissance, de modèle écologique, de réchauffement climatique,
46:16 il faudrait peut-être penser à la façon dont vivaient nos anciens.
46:18 Et ils n'avaient pas tort, parce qu'ils s'en sortaient très bien, à savoir des petites fenêtres, des murs épais.
46:23 On ferme les persiennes le matin. Dans le sud de la France, moi je suis méridionale, on vit encore comme ça et on s'en porte très bien.
46:28 - Des petites fenêtres, ce n'est pas forcément un idéal, absolument.
46:31 - Non, mais effectivement, dans le sud de la France, dans les villages, les rues sont plus étroites, les fenêtres sont plus étroites...
46:37 - Ce qu'on construit actuellement, notamment en matière de logement social, est une aberration.
46:43 Et on s'en rendra compte, malheureusement, dans 30 ans qu'on se sera trop tard.
46:46 - 25% des ménages français qui ont un climatiseur. Je ne crois pas que ce soit 25% qui volent en jet.
46:51 - Non, mais je crois bien ce qu'on disait. Elisabeth, sur la haine des riches, elle avait tout à fait raison là-dessus.
46:56 - Je dis juste que dans leur imaginaire, à mon avis, il y a un peu de ça.
46:59 - Olivier Lartigolle.
47:00 - Il y a dans des villes maintenant des réflexions et des projets qui sont lancés pour lutter et réduire les îlots de chaleur urbains.
47:07 Des choses très positives qui se font.
47:09 - Bien sûr.
47:10 - Sur Mathilde Panon, moi je ne suis pas un bon client. J'ai participé une grande partie de mon été avec la clim.
47:15 Je défends le nucléaire parce que j'ai mangé peut-être un peu trop de viande.
47:20 - Mais vous allez finir au cachot.
47:21 - Mais je n'ai pas fait de jet. Je suis plutôt sur un paddle.
47:24 - Faites attention.
47:25 - C'est le dernier élément, le seul qui peut me sauver un peu du tribunal populaire.
47:29 - Oh là là, la masculinité.
47:31 - Je vis dangereusement.
47:33 - La masculinité toxique.
47:35 - Non, mais je souhaitais finir effectivement par un sujet plus léger.
47:38 Et moi, ce qui me sidère, c'est qu'à chaque fois, on est dans l'interdiction alors qu'il y a énormément de propositions qui existent.
47:44 Et vous en avez parlé et on en parle sur ce plateau.
47:47 Et merci Véronique et Jacques d'avoir apporté beaucoup d'opinions.
47:50 - C'est pire que ça parce qu'en fait, avec ce discours punitif, vous écoutez les gens de la question.
47:56 C'est pire que d'être à côté des bonnes solutions.
47:59 - Mais on en revient encore à la France à qui on dit non. Non, pas de climatiseur.
48:03 Et vous faites comment ? Les gens sont là.
48:05 - Débrouillés.
48:06 - Souffrés.
48:07 - Moi, je vis bien sans climatiseur.
48:11 - Mais moi, je n'ai pas de climatiseur non plus. Moi, pour le coup, je pourrais avoir une discussion, effectivement.
48:16 - Oui, vous savez, vous, vous êtes...
48:17 - Moi, je n'ai pas de climatiseur. Mais je suis trop beau pour avoir visiblement un climatiseur.
48:21 Bon, allez.
48:23 - Elisabeth Lévy n'a pas conclu, c'est vous.
48:25 - Alors que je vis dans une disposition énergétique comme effectivement énormément de Français.
48:29 Ça, c'est un autre sujet, effectivement. J'espère qu'on pourra en parler.
48:32 Vous avez passé un bon moment ?
48:33 - Très bien.
48:34 - Désolé, comme d'habitude, malheureusement.
48:37 Très belle soirée sur CNews. L'information se poursuit.
48:39 ♪ ♪ ♪

Recommandée