Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00:00 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de l'heure des pros été.
00:00:05 Nous sommes ensemble pendant deux heures.
00:00:06 Au sommaire de cette émission, il a accepté de revêtir les habits de Sisyphe.
00:00:11 Première rentrée pour Gabriel Atta, une rentrée qui, comme chaque année,
00:00:14 s'accompagne de son lot de difficultés.
00:00:16 Manque d'enseignants, de chauffeurs de bus, baisse du niveau des élèves,
00:00:19 augmentation des atteintes à la laïcité.
00:00:21 Le nouveau ministre de l'Éducation nationale sera-t-il à la hauteur de la tâche ?
00:00:25 Arrivera-t-il à hisser tel Sisyphe, donc son rocher, au sommet de la montagne ?
00:00:29 En évitant qu'il ne retombe, on en débat dans un instant.
00:00:32 On reviendra également sur cet entretien de Nicolas Sarkozy avec des lecteurs du Parisien.
00:00:36 L'ancien président de la République appelle à un réveil de l'Occident.
00:00:39 Sinon, ça peut mal se terminer, prévient-il.
00:00:42 Comment l'interprétez-vous ? Sommes-nous en train de perdre peu à peu pieds ?
00:00:45 Et question essentielle, voire existentielle, comment inverser cette tendance ?
00:00:51 Enfin à Marseille, la CRS 8 partie.
00:00:53 Les règlements de compte reprennent.
00:00:55 Un jeune homme de 17 ans, connu des services de police, trafic de stupéfiants notamment,
00:00:58 est décédé dans la nuit de vendredi à samedi à temps appris.
00:01:01 Trafic de drogue, la guerre des gangs, c'est au programme de l'heure des proétés.
00:01:04 L'heure des proétés qui démarre dans un instant, après le journal de Félicité Kindocky.
00:01:08 Bonjour à vous.
00:01:09 - Bonjour à tous.
00:01:11 À Marseille, la situation autour du trafic de stupéfiants ne s'apaise pas,
00:01:15 malgré la présence des renforts.
00:01:17 Un nouveau règlement de compte a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi,
00:01:20 à la cité des Rosiers, dans lequel un adolescent âgé de 17 ans a perdu la vie.
00:01:25 La victime était dans une voiture quand elle a été abattue aux alentours de 3h30 du matin.
00:01:29 Selon les syndicats de police, il s'agit de la huitième victime depuis le début du mois.
00:01:33 Emmanuel Macron invite officiellement les partis politiques représentés au Parlement ce mercredi.
00:01:39 Cette réunion précisera son initiative politique d'ampleur annoncée au milieu de l'été.
00:01:43 Il s'agit, selon le président, d'une main tendue, loyellement,
00:01:46 pour bâtir ensemble des textes législatifs et d'ouvrir la voie, le cas échéant, à des référendums.
00:01:51 Aux Etats-Unis, une fusillade en Floride a fait quatre morts hier dans un magasin de Jacksonville.
00:01:57 Motivé par la haine raciale, le tireur, un caucasien âgé d'une vingtaine d'années,
00:02:01 a ouvert le feu sur trois personnes à la peau noire avant de se suicider.
00:02:05 Des manifestes laissés par l'individu détaillent son idéologie de haine
00:02:08 et des croix gammées étaient dessinées à la main sur au moins une de ses armes.
00:02:12 C'est la fin de ce JT. Je vous retrouve dans une heure pour la suite de l'information.
00:02:16 Et le rendez-vous est pris. A tout à l'heure.
00:02:18 [Générique]
00:02:26 On se met les lacs du Connemara pour se réveiller en musique. Ça vous plaît ?
00:02:30 Oui, c'est très bien.
00:02:31 Mais on va en parler dans un instant. Pourquoi ? Parce que j'ai lu aujourd'hui
00:02:34 que le tube est remonté à la cinquième place des ventes sur iTunes,
00:02:37 compte tenu de la polémique qu'il y a eu récemment entre Michel Sardou et Juliette Armanès.
00:02:43 C'est pour ça qu'on s'est permis aujourd'hui d'ouvrir leur dépôt été en musique.
00:02:48 Autour de cette table, William T, Joseph Touvenel et Marc Baudrillet.
00:02:52 Vous allez bien ? Ça vous plaît qu'on en parle ?
00:02:54 Je trouve que c'est un juste retour de bâton peut-être.
00:02:59 Et en plus, c'est des téléchargements. C'est des ventes. Ce n'est même pas des écoutes.
00:03:04 Ça dit quelque chose peut-être de la société. J'en sais rien par rapport justement
00:03:08 aux polémiques qu'il peut y avoir et ce décalage parfois entre certains artistes,
00:03:12 certains élus, en tout cas certains membres de la société par rapport au reste de la population.
00:03:18 Ça dit beaucoup, je trouve, du fossé qui se creuse entre une certaine élite culturelle autoproclamée,
00:03:25 largement autoproclamée, qui donne son mépris pour le reste de la culture
00:03:34 et puis ces gens qui aiment des choses plus populaires.
00:03:39 Et Michel Sardou, il incarne vraiment ça. Et là, on voit bien qu'il suffit qu'on en parle
00:03:44 de Michel Sardou et de ce titre qui avait eu déjà un beau succès à l'époque.
00:03:49 Moi-même, j'ai été tenté. Je me suis dit que les gens écoutent son...
00:03:53 Pourquoi pas ? C'est vrai que notamment dans les fêtes de village, les étés,
00:03:58 je viens d'un petit village, vous le savez, j'en parle parfois peut-être trop,
00:04:02 mais on écoute assez régulièrement en général à la fin des fêtes de village ce tube.
00:04:08 Mais je ne pensais pas que les gens allaient acheter la chanson.
00:04:12 Moi, je pense qu'ils l'ont fait quand même. C'est un moyen de protestation
00:04:17 avec un peu de l'injonction. C'est un peu le décalage. On dit n'écoutez pas
00:04:20 le lac du Connemara parce que vous êtes de droite, vous êtes un peu beauf.
00:04:23 Vous êtes un peu la France d'en bas. Ils veulent montrer que la France d'en bas existe
00:04:26 et qu'ils veulent adresser un petit message à l'élite culturelle qui les a quand même tendance
00:04:30 à trop les mépriser ces derniers temps. Voilà.
00:04:32 - Chose à la tonnelle. - C'est caractéristique d'un petit monde racis,
00:04:36 un peu haineux d'ailleurs, qui met des étiquettes comme ça.
00:04:40 Cette chanson, elle est très belle. Enfin pour moi, elle est très belle.
00:04:42 Alors certains ont le droit de ne pas l'aimer. Moi, j'accepte l'opinion des autres.
00:04:45 - Oui, on peut aimer ou pas aimer, bien évidemment.
00:04:47 - Ceux qui n'aimeraient pas les lacs du Connemara seraient forcément, par exemple, de gauche.
00:04:51 Ça ne veut strictement rien dire. Ça montre l'imbécibilité de ces gens
00:04:55 qui se disent des intellectuels. Et puis ce qui est bien dans les lacs du Connemara,
00:04:59 c'est que c'est intergénérationnel. Quand il y a eu la polémique, j'ai deux fils de 23 ans.
00:05:03 On en parle et ils me disent "mais nous, à la fin des soirées, etc.,
00:05:07 on se le met, on se le marie tous ensemble, etc.".
00:05:10 Et je ne crois pas que dans leurs amis, ils aient des gens qui caractérisent
00:05:14 entre de droite, de gauche, de machin. Ce sont des gamins de 23 ans qui vivent normalement.
00:05:18 Ils aiment cette magnifique chanson. Eh bien très bien, si on peut la réécouter, j'en serais ravi.
00:05:22 - C'est comme hier, on a démarré l'heure des pros été avec cette polémique
00:05:26 que j'ai découvert aussi sur les réseaux sociaux, à savoir que le rugby
00:05:32 était de droite, voire d'extrême droite, par rapport à la liste officielle des joueurs
00:05:36 de l'équipe de France de rugby, à quelques semaines de la Coupe du Monde de rugby,
00:05:40 qui a été diffusée sur TF1, et c'est à la manière d'un petit clip.
00:05:45 Et chaque joueur était présenté par des Français de la France rurale,
00:05:49 parce que tout le monde sait que le JT de TF1 à 13h, c'est le journal justement
00:05:53 de la France rurale, et ça a été critiqué sur les réseaux sociaux, etc.,
00:05:57 comme s'il fallait classer certaines musiques à droite ou à gauche.
00:06:00 - Tu le remarques très très intelligente, d'ailleurs la preuve, le rugby a été créé
00:06:04 dans un pays qui roule à gauche, je voudrais t'élire qu'en fait il est à gauche,
00:06:07 voilà, ils ont que ça à faire, il faut qu'ils se rendent compte.
00:06:09 - On a peut-être du coup l'explication, finalement, ces gens se trompaient.
00:06:15 - Non mais c'est excellent qu'il y a quand même une partie de l'élite qui a une haine farouche
00:06:19 pour cette France rurale, cette France des campagnes, cette France qu'on aime en fait.
00:06:23 - On aura peut-être l'occasion d'en reparler, puisque justement il y a certaines personnalités
00:06:28 qui souhaitent, dites défenseuses de la ruralité, expliquent qu'elles veulent créer
00:06:35 notamment une liste pour les élections européennes, pour défendre cette France des territoires.
00:06:39 On aura l'occasion d'en reparler, bonnes, mauvaises idées, vous nous direz dans quelques minutes.
00:06:44 Mais avant cela, je souhaitais démarrer cette émission par la rentrée politique,
00:06:48 on aura l'occasion notamment d'aborder ce qui se passe à Tourcoing,
00:06:52 avec la première ministre qui s'invite au rassemblement de Gérald Darmanin.
00:06:57 Est-ce qu'elle y va en sous-marin pour voir ce que fait le ministre de l'Intérieur ?
00:07:02 Mais avant cela, on parle de cette une du journal du dimanche, avec Gabriel Attal qui est à l'offensive,
00:07:07 vous la voyez, avec de nombreux défis, dont peut-être l'un des premiers.
00:07:13 Je vais vous donner une explication du ministre de l'Éducation nationale sur ce sujet,
00:07:18 c'est les atteintes à la laïcité, en tout cas, quand je dis "on attend",
00:07:21 ce sont les chefs d'établissement, les professeurs qui sont confrontés à cela,
00:07:25 puisque vous voyez ce chiffre qui nous a été communiqué, c'était en fin de semaine dernière,
00:07:31 il y a quelques jours, 4710 signalements effectués en 2022-2023, contre 2167 en 2021-2022.
00:07:40 Et cette demande d'un proviseur, par exemple, d'un lycée à Paris, secrétaire national du SNPDEN,
00:07:46 le flou autour du port de la Baïa, puisque c'est de cela dont il est question depuis plusieurs semaines,
00:07:54 crée une faille, la preuve en est l'augmentation de ces signalements des atteintes à la laïcité.
00:07:59 La question c'est, est-ce qu'on l'interdit ? Est-ce qu'on ne l'interdit pas ? Il faut trancher ?
00:08:04 Oui, il faut trancher, oui, c'est clair qu'on assiste là à un assaut de l'islam radical
00:08:11 contre les établissements scolaires, donc on voit bien que ça se multiplie,
00:08:17 il y a des attaques, enfin je veux dire, il y a une généralisation de ce type de comportement,
00:08:24 c'est devenu la mode chez les étudiants, dans certaines zones de France,
00:08:28 il faut que l'éducation nationale et l'État réagissent d'une manière forte.
00:08:32 Et donne des signes clairs, parce que pour l'instant les proviseurs nagent en plein flou.
00:08:36 Il y a eu cette circulaire de Papendia, le prédécesseur de Gérald Darmanin,
00:08:40 mais la circulaire dit "c'est au chef d'établissement, premièrement, de définir s'il s'agit d'un vêtement religieux ou non,
00:08:47 et deuxièmement, d'en tirer les conséquences".
00:08:50 Ce n'est pas ce qu'on appelle un propos clair.
00:08:53 Voilà, c'est un peu "débrouillez-vous" pour ne pas dire "démerdez-vous".
00:08:57 En faisant ça, Papendia a ouvert la voie, il a dit au chef d'établissement "acceptez-le le vêtement",
00:09:03 parce qu'un chef d'établissement, en fait, on fait face à une offensive de l'islam radical à l'école publique,
00:09:11 et même à l'école privée désormais, c'est-à-dire qu'il y a une offensive de l'islam sur les écoles.
00:09:15 Et la question qu'on doit se poser, mais c'est théorisé par les frères musulmans,
00:09:18 les différentes organisations du monde entier qui veulent faire de l'entrisme dans les sociétés occidentales
00:09:22 pour provoquer un renversement d'opinion dans les sociétés occidentales.
00:09:25 Ça, c'est le premier point. Le deuxième point, c'est que face à cette offensive, quelles solutions on adopte ?
00:09:30 Or, depuis des années, lorsqu'on laisse les chefs d'établissement et les professeurs d'école face à ces offensives,
00:09:36 ils appliquent une doctrine qui n'est pas de conflit, pas de vague, tout simplement,
00:09:40 parce que si par cas vous commencez à attaquer et à dénoncer l'offensive islamique, il y a des risques de Samuel Paty.
00:09:46 Lorsque vous faites ça, à la sortie de l'école, vous vous faites attraper, entre guillemets comme ils le disent dans les écoles,
00:09:52 vous êtes coupé par les grands frères et les caïds qui vous attendent en bas et qui vous chopent,
00:09:56 et c'est malheureusement le cas, et lorsque vous êtes un seul chef d'établissement, vous êtes un seul professeur,
00:10:00 c'est quand même risqué de faire face tout seul à toute une bande.
00:10:03 Donc du coup, ils appliquent la conflit, pas de conflit, pas de vague, exactement.
00:10:06 Et donc du coup, les chefs d'établissement laissent petit à petit et reculent petit à petit face à l'offensive islamique.
00:10:11 Or, ça pose un véritable sujet, d'une part parce que l'école a toujours été un sanctuaire,
00:10:15 c'est le représentant même de l'application du principe de laïcité, ça a été même créé pour ça,
00:10:19 pour détourner l'école catholique religieuse et en transformer en école publique laïque,
00:10:23 ça c'est le premier élément. Le deuxième élément, c'est que si par cas vous voulez conserver l'école comme un sanctuaire,
00:10:27 il faut donc le préserver de tout antrisme et de toute...
00:10:31 Parce qu'on dit en gros que les enfants ne sont pas assez matures pour essayer de s'éveiller,
00:10:35 notamment sur les questions religieuses et sur les questions de société,
00:10:37 donc en fait il faut les protéger afin qu'ils soient formés pour qu'à l'âge de 18 ans,
00:10:40 à l'enseignement supérieur ou à la vie professionnelle,
00:10:43 ils soient capables de faire leur propre chemin et choisir leur propre voie.
00:10:46 Or s'ils subissent des menaces et une offensive avant qu'ils soient majeurs,
00:10:50 on risque un renversement de société.
00:10:52 Or il y a plusieurs chiffres qui sont alarmants.
00:10:54 Auprès des jeunes personnes de confession musulmane,
00:10:57 vous avez 70% des jeunes de 18 à 25 ans de confession musulmane
00:11:00 qui passent la loi de la charia au-dessus des lois de la République.
00:11:03 Et donc du coup se pose une question à long terme,
00:11:05 est-ce que l'offensive islamique ne menace pas, le liste radical,
00:11:09 ne menace pas les valeurs fondamentales de la République et l'essence même de notre éducation
00:11:13 qui va permettre une identification de citoyens éveillés et de les éveiller
00:11:16 au principe de la Révolution française afin de les préparer à la vie d'après ?
00:11:19 Vous avez notamment évoqué ce phénomène pas de vague,
00:11:23 effectivement, qui est un phénomène croissant, y compris sur ces questions-là,
00:11:27 puisqu'il y a eu une enquête du syndicat que j'ai citée sur le début de l'année 2023.
00:11:34 42% des personnes interrogées,
00:11:37 que ce soit les différents personnels d'établissement,
00:11:40 chefs d'établissement, personnels d'établissement ou professeurs,
00:11:43 ont constaté entre septembre 2022 et janvier 2023
00:11:46 la présence d'élèves avec des tenues vestimentaires dites culturelles.
00:11:48 Et parmi eux, 43% n'ont pas fait remonter l'effet à leur hiérarchie,
00:11:53 justement pour cause de pas de vague.
00:11:56 La baïa, ce n'est pas qu'un vêtement, comme certains veulent nous le faire croire.
00:11:59 C'est une revendication communautariste.
00:12:01 Ce n'est pas qu'une revendication communautariste au sens large.
00:12:03 Et on verra un peu comment le ministre réagit là-dessus.
00:12:06 Parce que quand on dit atteinte à la licité, par qui ?
00:12:10 Par les islamistes. Ce n'est pas par le Front de Libération de l'Aveyron.
00:12:13 Donc il faut avoir le courage de nommer les choses.
00:12:16 Si je n'ai pas le courage de nommer où est l'adversaire.
00:12:20 L'islamiste, c'est un adversaire, c'est un ennemi.
00:12:22 L'islamiste, c'est des gens qui font des morts sur notre territoire.
00:12:26 C'est des gens qui ont été tués, des enfants, dans les écoles juives en France, à Toulouse.
00:12:30 C'est un ennemi.
00:12:32 Alors si le ministre a le courage de le nommer, ça ira bien.
00:12:35 Et s'il a le courage de le nommer, il aura sans doute le courage de changer cette mauvaise circulaire
00:12:40 qui dit aux chefs d'établissement "vous pouvez, vous ne pouvez pas".
00:12:43 Qui dit "l'abaya", c'est "non" parce que c'est une revendication communautariste.
00:12:47 Et c'est tout. Point. Barre.
00:12:49 On verra, il est invité de nos confrères de TF1 ce soir.
00:12:52 On verra s'il est clair sur cette question pour aider bien évidemment à la fois les chefs d'établissement
00:12:56 et les enseignants à faire face à ces difficultés.
00:12:59 Il y a notamment 150 établissements qui sont particulièrement concernés par ces atteintes
00:13:04 avec ce phénomène des abayas.
00:13:07 On poursuit la discussion autour de la rentrée, des défis pour Gabriel Attal.
00:13:12 Ils sont nombreux, notamment la conséquence des émeutes où il a fallu retrouver
00:13:16 parce qu'il y a 250 établissements qui ont été attaqués,
00:13:19 des établissements secondaires pour pouvoir accueillir les élèves.
00:13:22 Il y a notamment cinq écoles qui ne vont pouvoir rouvrir.
00:13:26 On regarde cette séquence d'un reportage qui a été réalisé justement par des équipes de la rédaction.
00:13:30 On en parle dans un instant.
00:13:33 On en a pour 15 à 17 millions d'euros, ce qui est colossal pour une petite commune comme la nôtre.
00:13:39 On a un budget de seulement 12 millions d'euros à l'année, donc c'est mission impossible, nous seuls, de reconstruire.
00:13:46 Donc il va falloir mobiliser les partenaires, le département, la région, l'intercommunalité, l'État,
00:13:52 pour trouver les financements adaptés.
00:13:54 Mais en attendant la reconstruction qui devrait durer trois ans,
00:13:57 les élèves vont pouvoir faire leur entrée dans deux autres établissements à la verrière.
00:14:03 Bien évidemment, il y a une solution qui a été trouvée pour l'ensemble des écoliers concernés,
00:14:08 avec des systèmes de bus pour les amener dans des établissements secondaires.
00:14:13 Mais là, on parle quand même d'une école avec 12 à 17 millions d'euros
00:14:18 qui vont devoir être débloqués pour reconstruire l'école,
00:14:21 alors même que le budget de la commune, c'est moitié moins, quasiment, grosso modo.
00:14:26 C'est quand même dingue, avec cette question qu'on a assez régulièrement posée depuis le début des émeutes,
00:14:30 c'est qui va payer ? Finalement, c'est encore le contribuable.
00:14:34 Mais est-ce qu'il ne faudrait pas changer les choses après ce type d'événement ?
00:14:38 Et est-ce qu'il n'y a pas, malheureusement, de la part d'Emmanuel Macron,
00:14:43 le fait qu'il ne souhaite pas s'attaquer au système casseur-payeur qui a été proposé,
00:14:49 notamment par les députés, les républicains, par plusieurs élus, les républicains même plus largement ?
00:14:53 Je pense qu'il y a un premier élément, c'est qu'il faut que les jeunes qui doivent retourner à l'école
00:14:58 puissent le faire de manière efficace et rapide.
00:15:00 C'est-à-dire qu'il faut reconstruire rapidement, et donc pour reconstruire rapidement,
00:15:03 il fallait avancer des fonds, que ce soit l'État ou...
00:15:05 Trois ans de travail pour l'école à la verrière.
00:15:08 Le temps de reconstruire ou le temps de trouver des nouvelles infrastructures,
00:15:10 il faut bien que quelqu'un débloque de l'argent, donc du coup, il faut que ce soit l'État qui le fasse en premier.
00:15:13 Là où je trouve qu'Emmanuel Macron a cédé, c'est qu'on voit qu'il n'a pas de réponse face aux émeutiers
00:15:18 en termes structurels, de prévention, ou même a postérior en termes de répression, en termes de police et de justice.
00:15:23 Et il a trop tendance à enjamber ce qu'on appelle les séquences, c'est-à-dire que
00:15:27 à chaque fois qu'il y a une séquence qui est problématique, il donne une petite réponse,
00:15:29 mais il ne répond pas aux problèmes de fond. C'était déjà le cas lors de la crise des Gilets jaunes,
00:15:32 avec un grand débat qui n'aboutit à l'époque à rien.
00:15:34 Et là, actuellement, sur la crise des émeutes, il n'a pas apporté de réponse,
00:15:37 que ce soit sur la crise des banlieues, comment on récupère les territoires perdus de la République,
00:15:41 comment on fait face à des jeunes émeutiers, comment on fait face à la délinquance des mineurs,
00:15:44 comment on fait face à la responsabilité parentale,
00:15:46 à la différence entre éducation de la part des parents et instruction de la part de l'école.
00:15:50 Et je trouve que, notamment sur la responsabilité des jeunes, on aurait pu donner un principe qui est clair,
00:15:55 l'État sécurise tout, avance tous les fonds. Par contre, ce principe clair, c'est qu'avec les vidéosurveillances,
00:16:01 avec les pouvoirs d'enquête de police et de justice, l'État avance tout, on attrape tous les émeutiers
00:16:06 et on établit la responsabilité pénale et civile des enfants et des parents,
00:16:11 si par cas les enfants sont insolvables.
00:16:14 Du coup, l'État avance l'argent et on se charge de recouvrir les frais pour que tous les émeutiers puissent rembourser.
00:16:19 Et si par cas ils ne sont pas solvables, de toute façon, il y a d'autres moyens,
00:16:22 les aides sociales, les allocations familiales, mais dans tous les cas, il faut un principe,
00:16:26 c'est-à-dire que vous avez causé un dommage à la société, vous devez rembourser votre dommage à la société
00:16:31 pour établir et pour renverser le principe qu'on connaît trop souvent en France,
00:16:35 c'est la culture d'irresponsabilité.
00:16:37 Vous faites un acte, vous n'avez aucune conséquence et ça conduit à l'affaiblissement de l'autorité de l'État,
00:16:42 alors qu'il faudrait davantage le restaurer pour montrer qu'en République française,
00:16:45 lorsque vous causez un dommage, vous réparez.
00:16:47 Et moi, je me souviens du ministre de l'Éducation nationale, mais du ministre de la Justice,
00:16:53 qui disait "attention, on peut très bien engager la responsabilité des parents
00:16:58 vis-à-vis de ces jeunes qui sont laissés comme ça la nuit à leur propre sort"
00:17:04 et qui commettent des exactions dans les rues en disant "il peut y avoir jusqu'à 30 000 euros d'amende".
00:17:09 On n'en parle plus, bizarrement, étrangement.
00:17:13 J'ai assisté à plusieurs procès des émeutiers, le moins qu'on puisse dire,
00:17:18 c'est que la justice était extrêmement lâche et large et très peu sévère, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:17:26 Il y a quand même eu pas mal de condamnations.
00:17:28 Il y a eu un peu plus de 1000 interpellations, ce qui n'est pas énorme.
00:17:32 4000 interpellations, je crois, et 1000 condamnations.
00:17:36 4000 et 1000 condamnations, ce qui est important et en même temps pas très important
00:17:40 vu l'ampleur des dégâts, l'ampleur des manifestations, l'ampleur des méfaits,
00:17:45 des voitures brûlées, des bâtiments détruits, etc.
00:17:48 Et on attend toujours d'ailleurs un bilan final chiffré sur le coût des dégâts,
00:17:54 notamment dans l'Éducation nationale.
00:17:56 Et si vous voulez, il y a un moment où ça va poser le problème auprès des Français honnêtes
00:18:00 qui travaillent et qui régulièrement tous les deux ou trois ans ont à payer ce genre de dégâts,
00:18:05 un problème de consentement à l'impôt.
00:18:07 Entre 500 et 600 millions d'euros, on a tous compris, globalement, c'est 10 euros par Français.
00:18:16 C'est ça.
00:18:17 Donc environ 30, on va dire 30, 40 euros par foyer.
00:18:20 600 millions d'euros, je ne suis pas sûr que les...
00:18:22 Pour cinq nuits comme ça, des meutes, enfin, terrible.
00:18:25 C'est ça.
00:18:26 Donc bon, c'est quand même un problème majeur vis-à-vis l'État,
00:18:31 mais aussi un problème de pouvoir vis-à-vis des citoyens honnêtes de régler
00:18:35 et d'avancer vers les solutions dont vous parliez à l'instance,
00:18:38 c'est-à-dire une responsabilisation, y compris financière, bien plus importante
00:18:42 des émeutiers et des coupables dans cette affaire.
00:18:44 Il ne faut pas qu'il y ait ce sentiment d'impunité, même si, et il faut quand même le souligner,
00:18:48 pour le coup, il y a eu des condamnations, et parfois assez rapides,
00:18:52 puisque 4000 personnes ont été interpellées.
00:18:54 Il y a tout de même eu un peu plus de 1000, je crois que c'est aux alentours de 1200 condamnations
00:18:59 donc durant l'été.
00:19:00 D'abord, il est juste, et ensuite il est sain pour la société.
00:19:03 Encore faut-il le mettre en place.
00:19:05 Alors il peut y avoir des difficultés, oui, mais on ne fait rien sans qu'il y ait de difficultés.
00:19:08 Je ne sais pas si le monde politique l'a remarqué,
00:19:10 mais à chaque fois qu'on entreprend quelque chose, il y a des difficultés à surmonter.
00:19:14 Celle-là, c'en est une qui me semble prioritaire pour remettre de la justice dans les quartiers,
00:19:18 parce que dans les quartiers, il y a aussi des gens qui éduquent leurs enfants,
00:19:21 il y a des adultes qui ne vont pas casser, qui ne vont pas brûler,
00:19:23 et il y a des enfants qui ne vont ni casser ni brûler.
00:19:26 Et il est tout à fait injuste.
00:19:27 Et ils sont majoritaires. D'ailleurs, on se souvient, moi c'est une image qui m'avait marqué,
00:19:31 de cette mère de famille qui était descendue justement de son immeuble
00:19:36 en criant "N'attaquez pas l'école, pas l'école, pas l'école, s'il vous plaît !"
00:19:39 Et il est tout à fait injuste de ne pas sanctionner ceux qui cassent.
00:19:43 Ça se fait au détriment aussi de ceux qui ne cassent pas et de l'ensemble de la société.
00:19:47 Ce que je remarque là dans le sujet, c'est que d'abord on a réussi, et bravo aux maires,
00:19:52 aux départements, aux régions, qui se sont mobilisés pour rapidement quand même
00:19:57 traiter le problème pour que les enfants retrouvent tous une école,
00:20:00 même si ce n'est pas à proximité, mettent en place les minibus qui les emmèneront, etc.
00:20:05 C'est quand même ça une réussite. C'est à la fois normal, mais c'est bien.
00:20:09 Je crois qu'il faut souligner ce qu'on fait de bien dans notre pays.
00:20:12 Et ça, cette mobilisation de l'été, c'est une bonne mobilisation.
00:20:15 Cela dit, ce n'est pas parfait non plus, parce que quand je prends des enfants
00:20:19 et que je les emmène dans une autre école, ça veut dire que les classes vont être encore plus surchargées.
00:20:24 Et donc on a un vrai problème. Et quand je fais le coût financier, le coût humain,
00:20:31 le problème pour les familles qui vont devoir emmener les enfants,
00:20:34 ça désorganise toute une vie, je ressors la responsabilité des idéologues
00:20:41 qui agitent, qui hâtissent, qui normalisent en disant "mais la révolte, elle est cassée,
00:20:46 c'est très bien, allez-y, continuez". Et ces idéologues, je les retrouve aussi à l'Assemblée nationale.
00:20:51 Alors, pour ceux qui nous écoutent, évitez de voter pour ces fous furieux,
00:20:54 parce que quand vous payez des impôts, c'est aussi leur faute.
00:20:57 Et c'est une grande responsabilité humaine sur ces gamins qu'ils emmènent dans le mur
00:21:01 en les incitant à la haine.
00:21:02 Vous parliez des classes surchargées. Autre problématique pour le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
00:21:06 la pénurie de profs. Et on va voir dans quelques instants, parce que j'aime bien,
00:21:10 dans cette émission, ressortir la boîte à archives.
00:21:12 Et on verra que ce n'est pas une problématique qu'on découvre cette année.
00:21:16 Donc regardez premièrement la problématique de 2023, et puis on verra qu'en 2022,
00:21:20 c'était peu ou prou la même chose, peut-être même qu'en 2017, c'était déjà le cas.
00:21:24 Les emplois du temps, demain matin à 10h.
00:21:26 À l'approche de la rentrée des classes, la pénurie se confirme.
00:21:29 Il n'y aura pas assez de professeurs pour la rentrée 2023-2024.
00:21:34 Sur 8174 postes ouverts pour la rentrée prochaine, 1250 d'entre eux n'ont pas été pourvus.
00:21:41 En 20 ans, c'est même 60% de candidats en moins inscrits au concours.
00:21:45 En cause, un métier qui ne donne plus envie.
00:21:48 Les causes, elles sont très simples.
00:21:49 Depuis de nombreuses années, en fait, on observe une forme de crise au niveau du recrutement.
00:21:56 Alors effectivement, quand on parle du manque d'attractivité,
00:21:59 on va parler de la question de la rémunération.
00:22:01 Il y a aussi la condition de travail naturellement des enseignants.
00:22:06 Des enseignants à qui on demande de plus en plus de choses.
00:22:09 Même si cette année, une amélioration est observée avec 84,5% des postes offerts pourvus,
00:22:15 contre 75,7% en 2022, le ministère de l'Éducation doit faire appel aux candidats inscrits sur les listes complémentaires,
00:22:23 c'est-à-dire non reçus au concours d'entrée mais bien placés dans le classement.
00:22:27 Malheureusement, le gouvernement n'a pas d'autre choix que de faire ça dans le court terme.
00:22:33 Il ne faut pas croire que quelques heures de formation suffisent à faire des adultes, des enseignants aguerris.
00:22:42 Sur le long terme, les syndicats exigent de rendre à la profession ses lettres de noblesse.
00:22:46 Ce que j'adore, et la partie qu'on va ouvrir ensemble, c'est quand on découvre aujourd'hui les problèmes d'hier.
00:22:54 Regardez ces images d'archives de 2022 et 2017, c'est quasiment le même reportage.
00:23:00 Ce principal de collège fait face à un casse-tête depuis la rentrée.
00:23:05 Un des professeurs de mathématiques est en arrêt maladie longue durée, impossible de trouver un remplaçant pour toutes ses heures de cours.
00:23:12 On arrive à peu près à assurer la moitié avec ces trois professeurs volontaires,
00:23:16 deux professeurs de mathématiques et un professeur de technologie qui prennent essentiellement les classes de sixièmes.
00:23:24 Ça fait à peu près une cinquantaine d'heures de retard qui n'ont pas pu être assurées par les professeurs.
00:23:29 Cinquante heures de cours en retard, parfois plus de soixante dans certains établissements de l'Académie d'Amiens.
00:23:34 En cause, une pénurie de professeurs due à un manque d'attractivité de la région auprès des jeunes diplômés.
00:23:40 2017 et on avait également une archive de 2022, la rentrée.
00:23:44 Bon là, c'était quelques semaines après la rentrée, mais il y avait déjà des difficultés.
00:23:48 Et je suis sûr qu'on avait déjà le débat en 2012 aussi.
00:23:51 Oui, on pourrait presque enregistrer les émissions, les diffuser tel quel et changer juste l'année.
00:23:58 Non, l'école publique est en crise et les professeurs ont perdu la foi et ont perdu la vocation.
00:24:05 Il y a deux problèmes essentiels. Il y a des problèmes de condensation matérielle, de rémunération, etc.
00:24:11 De conditions de travail aussi, parce que les professeurs sont moins bien payés.
00:24:14 En France, on dépense beaucoup plus par habitant en termes d'éducation, mais les professeurs sont moins bien payés qu'en Allemagne
00:24:19 et dans les autres pays de l'OCDE parce que c'est un métier qui est valorisé dans d'autres pays.
00:24:23 Nous, on ne valorise pas davantage les professeurs, en tout cas, on en a beaucoup.
00:24:25 Ils ne font pas beaucoup d'heures de travail en paraison des autres pays et donc, par conséquent, ils sont moins bien payés.
00:24:29 Donc, il se pose la question du temps de travail et se pose la question de la rémunération.
00:24:32 Mais l'autre point que moi, je vois essentiel, c'est la crise de vocation.
00:24:35 C'est-à-dire que lorsque vous êtes professeur, un peu comme lorsque vous êtes policier, vous ne faites pas pour les conditions de travail et pour le salaire.
00:24:40 Vous le faites parce que vous avez une vocation. Vous avez la vocation de transmettre un savoir, de faire en sorte que les élèves,
00:24:44 ils s'élèvent dans la société et puissent accomplir les grands principes de l'école républicaine, c'est-à-dire restaurer le mérite,
00:24:49 restaurer l'égalité des chances, permettre de réveiller les citoyens et former en citoyens éclairés.
00:24:54 Et lorsque vous avez ce type d'objectif, est-ce que c'est possible lorsqu'on donne trop de missions à l'école ?
00:24:58 Aujourd'hui, lorsque vous êtes professeur, vous êtes quasiment éducateur social, psy et vous devez assurer la police dans les classes, etc.
00:25:04 Donc, c'est compliqué pour un professeur de faire ce type de métier. Il a été engagé pour transmettre un savoir,
00:25:08 pas pour assurer une multitude de fonctions et transmettre à l'école tous les problèmes de la société.
00:25:12 C'est le premier élément. Le deuxième point, c'est qu'il faut une doctrine claire à l'école.
00:25:16 Je pense qu'il faut revenir sur tous les problèmes qui ont conduit à notre baisse dans le classement PISA.
00:25:20 Je pense à l'égalitarisme, je pense aux pédagogismes qui ont tué le métier de professeur
00:25:24 parce que ça a permis de contester l'autorité du professeur dans la transmission de son savoir.
00:25:28 Or, si le professeur n'est pas le maître dans son école, est-ce qu'il peut transmettre librement un savoir ?
00:25:33 Le savoir se transmet de haut en bas, c'est comme ça que font les sociétés qui réussissent le mieux dans le classement PISA
00:25:38 et ce sont les sociétés qui réussissent le mieux auxquelles le succès des élèves est le plus important.
00:25:42 Et je pense que c'est le dernier point, c'est que le niveau des élèves a baissé.
00:25:45 Il faut se concentrer et c'est la vocation d'un professeur.
00:25:47 On a tous rencontré, lorsque vous étiez à l'école publique, un professeur qui vous a aidé à vous élever,
00:25:52 qui vous a permis de prendre confiance en vous et de montrer que vous avez des qualités afin que vous réussissiez dans la vie.
00:25:57 Et je pense que c'est grâce à ce type de professeur que beaucoup d'entre nous et beaucoup de personnes qui nous regardent se disent
00:26:02 "J'ai pu réussir dans la vie, j'ai pu me remettre sur le droit chemin et j'ai pu réussir".
00:26:06 Or, pour faire ça, il faut une doctrine claire et donc il faut que Gabriel Attal s'attaque au sujet qui pour moi est fondamental,
00:26:11 le niveau des élèves. Et s'il réussit cette tâche, peut-être qu'il aura un destin national comme il ambitionne.
00:26:16 Je me souviens notamment de mon professeur de CM1.
00:26:19 Oui, je crois qu'on a tous un professeur qui nous a fait bondir comme ça.
00:26:23 Je crois que l'essentiel, mais vous l'avez dit, c'est le statut du professeur.
00:26:28 Le statut vis-à-vis de la société, comment est-ce que la société considère le professeur aujourd'hui, l'enseignant, d'une part,
00:26:37 et d'autre part, comment est-ce que les élèves le considèrent ?
00:26:39 S'ils le considèrent comme un chien qui lui crache dessus et qui font un chahut absolument effrayant pendant toute la classe,
00:26:45 la vocation, même si elle est belle, même si elle est grande, même si elle est ancrée chez ses jeunes professeurs,
00:26:51 il y en a qui partent vraiment la fleur au fusil avec beaucoup d'idéal pour enseigner,
00:26:58 faire grandir des élèves dans des zones de France qui ne sont pas forcément très faciles.
00:27:04 Même s'il y a beaucoup d'allants, c'est très compliqué et ils se heurtent à un mur.
00:27:10 Parce que le professeur, il faut le dire, comme le policier d'ailleurs, c'est une des rares professions qui s'affronte directement,
00:27:17 ce n'est pas le cas des financiers par exemple, ou des journalistes,
00:27:19 qui affrontent directement la société dans l'état de décomposition dans lequel elle est.
00:27:25 Et donc aujourd'hui, on leur demande beaucoup à ces professeurs, évidemment,
00:27:29 pour des gens qui ont des diplômes scientifiques par exemple, qui peuvent être très bien payés en dehors de l'école,
00:27:34 évidemment le calcul est vite fait, ils reculent, ils sont sans doute un petit peu effrayés,
00:27:40 et ils n'ont pas tort, il suffit qu'ils demandent à leurs collègues ou leurs futurs collègues
00:27:44 ce qui se passe dans les classes pour que ça les dissuade.
00:27:47 - Joseph, tu venais, puis on va marquer une très courte minute pour pub.
00:27:50 - Marc vient de le dire à l'instant, il y a tous un professeur qui nous a marqués positivement.
00:27:54 Oui, mais on a peut-être aussi tous des professeurs qui nous ont marqués négativement.
00:27:58 Et attention, parce que là, on veut faire du chiffre.
00:28:01 Et attention à la qualité. Je vois qu'à Créteil, les profs de maths qui vont enseigner au concours dans cette académie,
00:28:09 ceux qui ont eu 6 sont mis dans les classes 6/20 et ils vont enseigner les maths.
00:28:15 C'est-à-dire qu'à un moment donné, on manque de profs et on fait des petites annonces sur la NPE,
00:28:20 on a des gens, voilà, 6/20 à un concours pour enseigner les maths,
00:28:26 vous voyez la qualité quand même.
00:28:28 - Et c'est peut-être une des explications de la baisse progressive du niveau des élèves aussi.
00:28:32 - C'est une des explications. Attention, on a besoin, mais il faut veiller aussi à la qualité.
00:28:37 Alors c'est vrai que les enseignants, peut-être eux-mêmes, s'il a bien envie,
00:28:41 sur laquelle ils étaient assis, l'enseignant avant, c'était une personnalité.
00:28:44 Rappelez-vous l'instituteur, l'instituteur, le curé, il n'y a plus de curé.
00:28:48 Et les instituteurs ont voulu être des copains et non plus des maîtres.
00:28:51 Ils le payent aujourd'hui.
00:28:52 - Et l'instituteur, le curé et le maire, effectivement.
00:28:54 - Et souvent l'instituteur a été le maire.
00:28:56 - Très souvent, effectivement, dans les petites communes.
00:29:00 On marque une courte respiration, on revient dans un instant, à tout de suite.
00:29:03 Et de retour sur le plateau de l'heure des pros,
00:29:09 étaient toujours en ma compagnie Marc Baudrier, William T et Joseph Touvenet.
00:29:12 Je reçois des messages puisqu'on nous suit et on commente nos débats ici en plateau
00:29:19 sur le principe casseur-payeur.
00:29:21 J'ai dit qu'effectivement c'était Les Républicains qui avaient proposé cela.
00:29:24 On m'a dit "mais oui, mais les députés du Rassemblement National aussi".
00:29:27 Alors ce sont Les Républicains, notamment durant la crise des Gilets jaunes.
00:29:31 Et on en aura reparlé, Républicains et députés du Rassemblement National
00:29:35 durant les émeutes qu'on a connues au début de l'été.
00:29:38 C'est pourquoi j'ai parlé des députés, notamment Les Républicains.
00:29:41 Bon, on parle justement du camp Les Républicains et plus largement de la droite
00:29:47 avec cet entretien accordé par Nicolas Sarkozy à plusieurs lecteurs du Parisien.
00:29:52 C'est vrai que le journal Le Parisien aime faire cela,
00:29:54 un échange entre des personnalités politiques et des lecteurs.
00:29:58 "La France traverse une crise d'autorité", dit Nicolas Sarkozy.
00:30:01 On va voir ce qu'il a répondu pendant quasiment une heure trente
00:30:05 à ces quelques lecteurs du Parisien sur la guerre en Ukraine,
00:30:09 sur la politique française, sur le projet de loi immigration,
00:30:11 sur les Jeux Olympiques même.
00:30:13 Et moi ce qui m'a marqué, ce qui vous a peut-être marqué également,
00:30:16 c'est sur son analyse de l'Occident face à l'Orient, où l'Occident est en déclin.
00:30:22 En ce moment, on va voir ce qu'il dit.
00:30:24 "L'axe du monde a muté de l'Occident vers l'Orient.
00:30:26 Il y a 8 milliards d'habitants sur la planète, 4,5 en Asie.
00:30:28 Dans 30 ans, il y aura 2,5 milliards d'habitants en Afrique, 450 millions en Europe.
00:30:32 Le modèle occidental est en train de disparaître.
00:30:35 La civilisation judéo-chrétienne est menacée de disparition.
00:30:37 Donc oui, ça peut mal se terminer."
00:30:40 Vous l'interprétez comment, Marc Baudrillet ?
00:30:44 Non, mais je crois qu'il a raison sur le fond.
00:30:46 C'est vrai qu'il y a une dynamique démographique qui n'est pas en faveur de l'Europe,
00:30:50 c'est le moins qu'on puisse dire.
00:30:52 Mais la démographie ne fait pas tout.
00:30:54 Et on peut conserver un modèle de civilisation, des piliers de civilisation,
00:30:59 dans une zone dont la dynamique démographique n'est pas dingue.
00:31:07 Donc c'est une volonté politique aussi de garder des piliers civilisateurs.
00:31:12 Et la démographie ne fait pas tout, je crois, contrairement à ce que dit Eric Zemmour.
00:31:19 Elle fait beaucoup, évidemment, mais elle ne fait pas tout.
00:31:22 Et puis, deuxième point, on peut relancer la démographie.
00:31:25 C'est une volonté politique de relancer la démographie.
00:31:28 Le choix de l'immigration n'est pas un choix obligatoire.
00:31:32 Donc Sarko a évidemment raison sur le constat, mais on peut et on doit réagir.
00:31:40 Nicolas Sarkozy qui parle donc également d'une crise d'autorité.
00:31:43 La France traverse une crise d'autorité.
00:31:45 Une société ne peut pas vivre sans autorité, sans verticalité, sans leader.
00:31:49 Tout se vaut-il ? Non.
00:31:51 Et c'est quasiment le même discours que le président de la République
00:31:54 durant la crise des Gilets jaunes, où il dénonçait justement ces débats,
00:31:59 parfois entre des ministres et des Gilets jaunes,
00:32:02 où on avait l'impression que toute parole se valait dans notre société.
00:32:05 L'autorité, c'est une affaire de principe, poursuit Nicolas Sarkozy.
00:32:08 Pas de moyens, ni d'effectifs.
00:32:10 Ça c'est intéressant, puisqu'on a ce débat suite notamment aux émeutes,
00:32:15 et également, et on l'aura dans quelques instants,
00:32:17 avec ce qui se passe dans certains quartiers à Nîmes, à Marseille,
00:32:20 ou dans d'autres villes avec des affrontements sur fond de trafic de stupéfiants,
00:32:25 avec cette demande des habitants de mettre quasiment un vigile ou un flic en bas de chaque immeuble.
00:32:32 Si les policiers ont besoin d'être à 25 pour être respectés,
00:32:35 c'est qu'il n'y a pas d'autorité.
00:32:36 Le policier veut vous contrôler, il porte l'uniforme de la République,
00:32:39 vous obéissez, vous vous arrêtez.
00:32:41 Je trouve qu'il a raison.
00:32:44 Je crois qu'il a quasiment résumé toute la situation.
00:32:46 Je trouve que globalement, son livre et ses premières prises de position à la sortie de son livre
00:32:51 montrent quand même qu'il réussit.
00:32:53 Nicolas Sarkozy avait deux qualités qui étaient très importantes pour un homme d'État.
00:32:57 C'est à la fois mettre une vision, décliner une vision pour la société,
00:33:00 pour ou contre, c'est un autre sujet,
00:33:02 et ensuite, conserver le principe de bon sens.
00:33:04 C'est-à-dire qu'avec des principes qui soient clairs,
00:33:06 qu'ils puissent accepter par le grand commun.
00:33:08 C'est un des seuls, notamment dans les élites,
00:33:10 capables de parler à ce qu'on appelle la France populaire,
00:33:12 donc aller aux électeurs du Rassemblement National à l'époque.
00:33:14 C'est le seul à pouvoir faire baisser à l'époque le Rassemblement National.
00:33:16 Je vois deux éléments qui sont très intéressants,
00:33:18 à la fois sur la première citation que vous avez mise sur l'Occident
00:33:20 et sur la question de l'autorité, parce que pour moi, les deux sont liés.
00:33:23 La civilisation occidentale est menacée, est en crise existentielle
00:33:27 parce qu'elle est en décadence, en raison d'une absence de vision
00:33:30 et en absence de leader force.
00:33:32 C'est-à-dire que vous n'avez pas un leader force capable de décliner
00:33:35 un projet de société pour la civilisation occidentale
00:33:37 et même pour chacun des pays.
00:33:39 Je vais illustrer pourquoi.
00:33:41 Lorsqu'il dit que la civilisation occidentale est en crise,
00:33:43 effectivement c'est le cas.
00:33:44 Lorsque vous preniez les pays du G7 dans les années 70,
00:33:46 on regroupait 70 % de la production intérieure brute mondiale.
00:33:50 Actuellement, le centre de gravité s'est déplacé de l'Atlantique au Pacifique
00:33:54 avec ce qu'on appelle la zone Indo-Pacifique,
00:33:56 qui regroupe 40 à 50 % du PIB mondial
00:33:58 et surtout 4 milliards d'habitants, dont 3 vont rentrer dans la classe moyenne.
00:34:01 Lorsque vous avez une telle masse, c'est-à-dire que c'est eux qui vont décider,
00:34:04 c'est eux qui vont devenir le marché intérieur,
00:34:06 c'est eux à qui on va devoir vendre des produits
00:34:08 et c'est eux qu'on devra séduire pour vendre nos stocks.
00:34:11 Et la démographie, la puissance économique et surtout la volonté politique
00:34:15 leur permettent de prendre un avantage comparatif.
00:34:17 Lorsque vous avez des personnalités auxquelles vous pouvez pour ou contre leurs projets,
00:34:21 comme Xi Jinping, comme le Premier ministre du Japon
00:34:24 et un ensemble de leaders dans la zone,
00:34:26 ils ont un projet pour leur zone et ils ont un projet de société.
00:34:28 Nous, on est contre.
00:34:29 Moi, je pense qu'on doit être contre le projet chinois
00:34:31 qui est absolument antagoniste au nôtre, mais il en a un.
00:34:34 Et nous, face à ça, qu'est-ce qu'on propose concrètement ?
00:34:37 Hormis la décadence de notre société, la civilisation Netflix,
00:34:40 certaines valeurs de cancel culture, de wokisme,
00:34:42 qui conduit à un déclin de notre société.
00:34:44 Or, moi, je pense, comme le dit Nicolas Sarkozy, qu'on peut conduire à un sursaut occidental.
00:34:48 Le sursaut occidental a toujours existé
00:34:50 et la question qu'on doit se poser, c'est est-ce que,
00:34:52 depuis la chute de l'Empire chinois avec la guerre de l'opium,
00:34:55 est-ce qu'on a une parenthèse occidentale de domination occidentale sur le monde ?
00:34:58 Ou est-ce que le sursaut occidental, la domination occidentale, va perdurer ?
00:35:02 Moi, je pense que l'Occident a apporté beaucoup de choses au monde
00:35:04 en termes de progrès, en termes de civilisation,
00:35:06 notamment parce que la France, comme l'avait dit Alexandre Khojev,
00:35:09 a été conduite notamment par une chose qui est fondamentale,
00:35:12 ce qu'on appelle la première fin de l'Histoire,
00:35:14 avec la déclaration universelle des droits de l'homme.
00:35:16 On a exporté le modèle de démocratie libérale
00:35:18 et des droits individuels dans le monde entier.
00:35:21 Et si on veut faire en sorte que cette société perdure
00:35:23 et que ce ne soient pas les sociétés russes, les sociétés chinoises
00:35:26 de contrôle social, d'autoritaire, d'absence de liberté,
00:35:29 voire même la civilisation américaine qui est en pleine décadence,
00:35:32 qui impose leur monde, eh bien on doit se réveiller.
00:35:34 Et pour ça, il faut proposer une vision qui soit un modèle attractif.
00:35:37 Or, est-ce qu'on attire davantage les gens à ce qu'on propose de la liberté ?
00:35:42 Ou est-ce qu'avec de la punition, comme se propose l'écologie,
00:35:44 est-ce qu'on propose la construction ou est-ce qu'on propose la déconstruction ?
00:35:47 Est-ce qu'on propose une société de bâtisseurs ?
00:35:49 Est-ce qu'on propose une société de déconstructeurs ?
00:35:51 C'est le choix qui doit être fait.
00:35:52 L'Europe et la France sont à la croisée des chemins.
00:35:55 Et je pense que souvent, depuis plus de 1000 ans,
00:35:58 et c'était réveillé notamment par la guerre de Cent Ans,
00:36:00 la France s'est toujours réveillée lorsqu'elle était en grande crise.
00:36:02 Et je pense qu'on se réveillera.
00:36:03 Mais pour qu'il y ait un sursaut, il faut un chef en France.
00:36:06 Il faut un chef en France.
00:36:07 Ou une chef.
00:36:08 Un chef, une chef, peu importe.
00:36:10 Mais il faut surtout ne pas être dans le déni.
00:36:12 Et ça, il y a plusieurs sujets sur lesquels une partie de la classe politique est dans le déni.
00:36:18 Et Nicolas Sarkozy pointe notamment les problèmes des quartiers.
00:36:23 Il a été interrogé à ce sujet par les lecteurs du Parisien.
00:36:26 Il y a 30 ans, il y avait des quartiers desquels on ne pouvait pas sortir
00:36:28 pour cause de manque de transport, d'emploi, etc.
00:36:31 C'est le désenclavement de ces quartiers qui a été engagé.
00:36:34 Et c'était déjà un problème.
00:36:36 Aujourd'hui, il y a des quartiers dans lesquels on ne peut plus entrer.
00:36:39 Voilà l'évolution.
00:36:40 Il y a dans notre pays le déni d'une démigration non maîtrisée,
00:36:43 une intégration ratée, un communautarisme institutionnalisé
00:36:47 qui génère aussi une délinquance,
00:36:48 même si naturellement tous les enfants d'immigrés ne sont pas délinquants,
00:36:51 qui peut dire une bêtise pareille.
00:36:52 Mais quand on ne pose pas le bon diagnostic, on ne peut pas trouver la solution.
00:36:57 Personnellement, je suis frappé parce que d'anciennes personnes
00:37:02 qui ont été en responsabilité mais qui n'y sont plus,
00:37:04 ou ceux qui veulent être en responsabilité mais qui ne sont pas encore,
00:37:07 ont des analyses, mais alors, superbes.
00:37:10 Mais au pouvoir, ce n'est pas la même chose.
00:37:12 Nicolas Sarkozy, par exemple, quand il parle de la civilisation judéo-chrétienne,
00:37:17 il a raison.
00:37:18 Est-ce qu'il a défendu, en expliquant pourquoi,
00:37:21 qu'en Europe, on se reconnaisse comme la civilisation judéo-chrétienne ?
00:37:25 Non. Silence, là.
00:37:27 Et pourtant, quelle est la meilleure définition de l'Europe
00:37:30 qu'un espace de civilisation commun, qu'on peut définir
00:37:33 comme la civilisation judéo-chrétienne, avec des apports évidemment divers ?
00:37:37 Mais non, là, silence.
00:37:40 C'était le moment où il était aux manettes qu'il fallait le faire.
00:37:43 Maintenant, c'est un peu tard, M. Sarkozy.
00:37:45 Quand il parle de la police, là, il a une petite malhonnêteté intellectuelle.
00:37:49 Pourquoi il nous parle de l'obéissance en disant
00:37:51 "on n'a pas besoin d'être 25 policiers pour se faire obéir" ?
00:37:54 Quand on est face à 100 sauvages ou à 200 ou à 2000 sauvages,
00:37:58 il faut mieux être aussi en nombre.
00:38:00 Pourtant, c'est un ancien ministre de l'Intérieur,
00:38:02 il devrait savoir que ce n'est pas aussi simple que ça.
00:38:05 Sinon, on mettrait un policier en France,
00:38:07 il serait le ministre de l'Intérieur, qui aurait l'autorité.
00:38:10 Ce n'est pas comme ça que ça marche.
00:38:11 Peut-être pour défendre son action, puisqu'il a supprimé un certain nombre de postes.
00:38:14 Et ça, c'est dommage.
00:38:15 Il pourrait avoir l'honnêteté de dire "j'ai fait une erreur,
00:38:19 diminuer le nombre de policiers, ça a été une erreur,
00:38:22 tout le monde peut en faire".
00:38:24 Ça existe en politique, ça ?
00:38:25 Et moi, je lui dirais "je vous pardonne, M. Sarkozy, vous reconnaissez".
00:38:29 Non, il ne reconnaît pas son erreur.
00:38:31 Il nous dit "c'est l'autorité".
00:38:33 Mais c'est quoi l'autorité ?
00:38:34 C'est le pouvoir d'imposer l'obéissance.
00:38:36 Déjà, que le gouvernement central, que les autorités politiques
00:38:40 fassent preuve d'autorité au-delà des mots,
00:38:43 et on les écoutera un peu plus, et on aura un peu plus confiance.
00:38:48 C'est ça, son analyse.
00:38:50 Très bien.
00:38:51 Mais derrière, qu'est-ce qu'il y a ?
00:38:53 Et quand il était aux manettes, qu'y a-t-il ?
00:38:55 Et alors après, il nous donne ses candidats.
00:38:58 Alors on en parle, justement.
00:38:59 Et alors là ?
00:39:00 Pour lui, il faut trouver un leader qui soit capable de rassembler tout le monde.
00:39:03 Les amis de Zemmour, les amis de M. Macron, les amis de M. Sotti.
00:39:07 Sans rassemblement, la droite n'a aucune chance de gagner.
00:39:10 Ma majorité à l'époque, elle est de Bernard Kouchner à Philippe Devilliers.
00:39:13 Je peux vous dire que je prenais souvent de l'aspirine.
00:39:15 Petite pointe d'humour au passage.
00:39:17 Marc Baudrier.
00:39:18 Oui, évidemment qu'il faut rassembler.
00:39:21 Ce fameux rassemblement des droits dont on parle depuis des années
00:39:24 et qui semble bien complexe.
00:39:26 Oui, alors il est d'autant plus complexe,
00:39:28 il est bien plus complexe aujourd'hui qu'il ne l'était à l'époque.
00:39:30 Parce que Nicolas Sarkozy, contrairement à Darmanin,
00:39:33 puisqu'on les compare souvent maintenant que Darmanin a l'air
00:39:36 de montrer des ambitions présidentielles.
00:39:39 Vous le trouvez ?
00:39:40 Comment ?
00:39:41 Vous le trouvez ?
00:39:42 Il a l'air.
00:39:44 En tout cas, Nicolas Sarkozy était lui positionné
00:39:49 entre le Rassemblement national par ses idées
00:39:52 et puis la droite classique.
00:39:54 Et donc, il ratissait, il pouvait piocher d'un côté
00:39:58 et piocher du côté du Rassemblement national
00:40:01 et prendre tout jusqu'au centre.
00:40:03 Et donc, c'est comme ça qu'il a bâti une large majorité
00:40:06 puisqu'il a été élu très largement.
00:40:08 Pour Gérald Darmanin, ça va être beaucoup plus difficile.
00:40:11 Donc, qui fera cette large alliance ?
00:40:13 Aujourd'hui, la mieux positionnée, à priori, dans les sondages,
00:40:18 c'est Marine Le Pen.
00:40:19 Est-ce qu'elle arrivera à passer ce cap ?
00:40:21 En tout cas, elle n'est pas positionnée de la même manière
00:40:23 que Sarkozy et Darmanin encore moins.
00:40:25 Ce qui est intéressant, c'est plus qu'un leader,
00:40:28 Nicolas Sarkozy, lorsqu'il parle d'Éric Zemmour,
00:40:31 d'Emmanuel Macron, d'Éric Ciotti,
00:40:35 il parle notamment des électeurs.
00:40:37 Et c'est un petit peu le problème.
00:40:39 C'est que très souvent, on parle de la personne
00:40:41 qui est la plus à même de remporter l'élection,
00:40:46 mais il faut d'abord se concentrer sur l'électorat.
00:40:49 Oui. Je pense qu'il reprend la martingale de 2007.
00:40:54 Moi, je viens quand même dire une chose,
00:40:56 parce qu'on dit souvent, j'entends souvent Gérald Darmanin
00:40:59 ou un autre dire la victoire de Marine Le Pen
00:41:01 est inéluctable, quasiment, ou très probable en 2027.
00:41:03 Assez probable.
00:41:04 Assez probable.
00:41:05 Je vais illustrer par un exemple qui est très frappant.
00:41:08 En 2002, s'était produit une chose qui était nouvelle
00:41:12 sur la scène politique française,
00:41:13 c'est l'irruption du Front National,
00:41:15 donc ancien nom du RN avec Jean-Marie Le Pen,
00:41:18 au second tour d'élection présidentielle en 2002.
00:41:20 En 2005, s'est passé quasiment l'une des plus grandes insurrections
00:41:23 qu'on a connues avec les émeutes de 2005.
00:41:25 En 2007, Jean-Marie Le Pen passe quasiment à 10 %.
00:41:27 C'est-à-dire qu'il n'y a pas une chose inéluctable
00:41:30 avec une montée inexorable du RN ou de Marine Le Pen.
00:41:34 La chose qui doit être posée, c'est comment font
00:41:37 les partis de gouvernement ou les autres partis
00:41:39 pour pouvoir répondre aux préoccupations des électeurs
00:41:42 de ce qu'ils appellent de Ciotti, de Macron, de Zemmour
00:41:46 et de Marine Le Pen.
00:41:47 Or, sur les sujets qu'on évoque, sur la crise d'autorité,
00:41:49 sur la demande d'ordre, sur la demande de sécurité,
00:41:52 sur la demande d'une justice qui soit beaucoup plus ferme
00:41:54 envers les délinquants et qui soit pas fort contre les faibles,
00:41:56 et faible contre les forts, tout simplement,
00:41:58 sur les demandes de redressement économique,
00:42:00 sur les demandes d'emploi, etc.,
00:42:02 il y a un point commun entre tous ces électeurs.
00:42:04 C'est-à-dire que si les personnalités ne peuvent pas être assemblées,
00:42:06 les électeurs peuvent être mus et peuvent être rassemblés
00:42:09 par une vision commune.
00:42:10 Je pense que beaucoup de personnes, notamment,
00:42:12 lorsque vous prenez sur le fond de ce que dit Gérald Darmanin
00:42:15 sur les projets de loi immigration ou sur la sécurité,
00:42:17 ce n'est pas très loin de ce que dit Marine Le Pen
00:42:19 sur certains points, sur autre cas, sur certains sujets.
00:42:21 Et donc, on voit bien qu'il y a surtout une coupure
00:42:25 qui est politique, de posture politicienne,
00:42:27 qu'une coupure entre les électeurs.
00:42:28 Or, la question que se posent les électeurs,
00:42:30 ce n'est pas de savoir qui sera président en 2027,
00:42:32 c'est de savoir qui va restaurer l'or la semaine prochaine
00:42:34 après les émeutes, qui va faire en sorte que les émeutiers
00:42:37 ne reproduisent pas ça lors des Jeux olympiques
00:42:39 pour nous humilier comme lors de la finale de la Ligue des champions.
00:42:41 Est-ce que l'ordre républicain sera assuré ?
00:42:43 Est-ce que les rues de Paris ressembleront davantage
00:42:45 à Emeline Paris qu'à notre drame de Paris
00:42:47 et à une véritable poubelle comme ce qu'on voit sur TikTok
00:42:49 et sur l'ensemble des sujets ?
00:42:50 Est-ce que la France continuera à être humiliée ?
00:42:52 Est-ce que la France va respecter ?
00:42:53 Vous êtes en forme ce matin.
00:42:54 Est-ce que la France retrouvera un phare ?
00:42:55 Est-ce que la France, comme le disait le général de Gaulle,
00:42:57 continuera à se battre, à montrer qu'elle a un voie,
00:42:59 qu'elle a un phare pour le monde ?
00:43:01 Est-ce qu'elle sera encore la France éternelle ?
00:43:03 Il y a deux personnalités politiques
00:43:05 qui semblent se positionner pour 2027.
00:43:07 Effectivement, ça ne fait pas l'ombre d'un doute,
00:43:10 disons-le assez clairement.
00:43:12 Vous avez raison, Marc Baudrier.
00:43:13 C'est Gérald Darmanin, mais bien évidemment,
00:43:15 je vous taquinais tout à l'heure.
00:43:16 Et David Lysnard également.
00:43:18 David Lysnard qui pose ses pions aussi,
00:43:21 puisque on est dans une partie d'échec
00:43:23 où chacun tente d'avancer
00:43:24 ces quelques pions qu'il a à sa disposition.
00:43:27 C'est extrêmement intéressant,
00:43:29 avec l'un qui a fait un rassemblement à Cannes,
00:43:32 devant Éric Ciotti d'ailleurs,
00:43:34 où il a vanté sa liberté, son esprit de responsabilité.
00:43:37 En gros, j'ai de quoi endosser le costume.
00:43:40 Et l'autre, Gérald Darmanin,
00:43:42 je parlais à l'instant de David Lysnard,
00:43:43 le président de l'AMF,
00:43:44 et Gérald Darmanin qui fera ça,
00:43:46 mais tout à l'heure, avec Elisabeth Borne,
00:43:49 qui regardera.
00:43:51 On a notre ministre des Finances quand même,
00:43:53 qui fait plus que frétiller.
00:43:54 Le discours qu'il a donné en Haute-Savoie,
00:43:56 il y a deux jours.
00:43:59 Ils sont nombreux sur la liste de départ.
00:44:01 C'est un discours qui se présentait.
00:44:03 D'ailleurs, il a commencé en parlant de "on",
00:44:05 l'action gouvernementale,
00:44:06 et très rapidement, c'est passé à "je, je, je, je".
00:44:09 Et j'ai noté qu'il faisait tout parfaitement.
00:44:11 Cet homme est admirable, on peut le croire.
00:44:13 D'ailleurs, quand il nous disait
00:44:14 que le prix de l'électricité n'augmenterait pas,
00:44:17 on peut lui faire confiance,
00:44:18 puisque dans ma facture, c'est plus 10%.
00:44:20 Et c'est très gênant quand même.
00:44:23 Cette proportion politique,
00:44:25 à vouloir annoncer des choses,
00:44:27 à vouloir promettre,
00:44:29 à s'engager, mais les yeux dans les yeux.
00:44:32 Et puis, un mois après, c'est terminé,
00:44:35 j'ai oublié, je passe à autre chose.
00:44:37 Le problème, c'est que les Français s'y osent
00:44:39 de moins en moins prendre.
00:44:40 Du coup, vont de moins en moins voter.
00:44:43 Et ceux qui votent,
00:44:44 se mettent dans un vote structurellement d'opposition.
00:44:47 Et on a besoin de construire, ça a été dit.
00:44:51 Mais pour construire,
00:44:52 il faut au moins avoir des idées claires
00:44:54 et pas des promesses, pas des machins, pas des trucs.
00:44:56 Il faut être très pratique et pragmatique.
00:44:58 Et quand on a les manettes du pouvoir,
00:45:00 comme un ministre des Finances,
00:45:02 mais d'ailleurs, il n'a pas été que ministre des Finances.
00:45:04 Ça fait très très longtemps
00:45:06 qu'il fait les gouvernements successifs.
00:45:08 Il était dans des gouvernements Fillon.
00:45:11 - Oui, déjà à la table des ministres.
00:45:13 - Moi, je suis...
00:45:14 Alors, c'est mon petit côté paysan.
00:45:16 J'ai tendance à juger les gens à leur travail.
00:45:19 Le travail de ces gens-là, c'est pas terrible quand même.
00:45:22 - On poursuit la discussion dans un instant.
00:45:24 On marque une très courte coupure pub.
00:45:26 On parlera notamment des universités d'été de la gauche.
00:45:28 - Il est difficile de débattre.
00:45:30 Il est difficile de débattre.
00:45:32 On verra ça.
00:45:33 - De retour sur le plateau de l'heure des pros.
00:45:40 On poursuit la discussion avec mes invités dans un instant.
00:45:43 On va aborder notamment ce qui se passe
00:45:45 du côté de la gauche, les universités d'été à gauche,
00:45:49 en ordre dispersé, puisqu'il y en a à Strasbourg, à Blois,
00:45:53 dans différentes villes de France,
00:45:55 qui se déroulent en même temps.
00:45:57 On verra si ce sont des gauches réconciliables ou non.
00:46:00 Je pense que vous avez d'ores et déjà la réponse.
00:46:02 Elle est assez simple.
00:46:03 Mais avant ça, c'est le rappel des principales actualités.
00:46:05 Avec vous, félicité Kido Kine.
00:46:07 - Bonjour Florian. Bonjour à tous.
00:46:09 À la une de l'actualité, cette attaque au couteau
00:46:11 en plein centre-ville de Nîmes.
00:46:13 Les attaques se sont déroulées hier soir
00:46:15 dans le quartier de Pissevin.
00:46:17 Un adolescent âgé de 15 ans a été violemment agressé
00:46:19 par deux individus arrivés à bord d'un scooter.
00:46:21 Poignardé au niveau de la gorge,
00:46:23 la victime a été touchée à la carotide.
00:46:25 Les deux agresseurs ont rapidement pris la fuite
00:46:27 et le blessé a été pris en charge par les secours.
00:46:29 Ses jours ne seraient plus en danger.
00:46:31 Alors que la rentrée scolaire arrive à grands pas,
00:46:33 1250 instituteurs manquent encore à l'appel
00:46:36 dans les classes primaires.
00:46:38 La crise de l'enseignement continue à la rentrée 2023,
00:46:41 mais les concours de recrutement des enseignants
00:46:43 ont donné de meilleurs résultats que l'an dernier.
00:46:45 Le problème se situe au niveau de l'attractivité de la profession.
00:46:48 Enfin, un côté sport.
00:46:50 Première victoire de la saison pour le Paris Saint-Germain.
00:46:53 Hier soir, le champion de France en titre s'est imposé
00:46:55 face au Racing Club de Lens sur le score de 3 buts à 1.
00:46:58 Marco Asensio a ouvert le score en fin de première mi-temps
00:47:01 avant que Kylian Mbappé n'inscrive un doublé.
00:47:04 Les Lensois ont réduit la marque dans les dernières secondes de jeu.
00:47:07 Les Parisiens comptent à présent 5 points en championnat
00:47:09 après trois journées.
00:47:11 Voilà, je vous retrouve dans une heure
00:47:14 pour un prochain point sur l'actualité.
00:47:15 Et le rendez-vous est pris.
00:47:16 Merci à vous, on vous retrouve donc d'ici une heure.
00:47:18 Quant à moi, je poursuis la discussion avec mes invités.
00:47:21 Petit tour de table, j'ai une question pour vous.
00:47:23 Olivier Faure souhaite dorénavant renouer avec un électorat.
00:47:30 Lequel ?
00:47:31 Celui de la France Insoumise.
00:47:33 Non, je pense, non, attends, si c'est avec cette question,
00:47:37 il va dire qu'il va renouer avec l'élection de Mitterrand,
00:47:40 donc avec l'électorat populaire et la France des Beaux,
00:47:42 ou la France populaire.
00:47:43 Pas mal, pas mal, pas mal.
00:47:44 Oui, c'est l'électorat populaire.
00:47:46 Vous êtes bons autour de cette table.
00:47:48 Mais j'en doutais pas.
00:47:49 Et la classe moyenne ?
00:47:50 Ah, on l'écoute.
00:47:51 Réponse.
00:47:53 Sous le signe de nos retrouvailles avec les classes populaires.
00:48:00 Pour y parvenir, il faut évidemment partager des analyses,
00:48:04 des compréhensions, des défis.
00:48:06 Et les réponses à y apporter.
00:48:08 C'est l'objectif.
00:48:10 C'est l'objectif.
00:48:12 Et comment commence cet objectif, donc,
00:48:16 nouvel objectif du Parti Socialiste,
00:48:18 de renouer avec les classes populaires ?
00:48:20 Par une table ronde avec la France périphérique,
00:48:22 et telle la France des Beaux.
00:48:24 Oui, sur les Beaux, c'est très significatif,
00:48:27 cet emploi du terme de Beaux.
00:48:29 C'est vraiment le mépris qu'un certain nombre d'intellectuels ont
00:48:35 pour la France de tous les jours.
00:48:37 D'ailleurs, quand ils disent les Beaux,
00:48:39 c'est à la fois les ouvriers, les salariés,
00:48:43 mais c'est aussi les petits patrons, les agriculteurs,
00:48:45 les chefs d'entreprise qui sont des Beaux.
00:48:47 Parce que quand, pour certains, je fais un barbecue
00:48:50 avec de la viande rouge, je suis un Beaux.
00:48:53 Quand, pour d'autres, je circule en voiture
00:48:56 parce que j'aime la voiture, ce qui n'est pas forcément mon cas,
00:48:59 mais moi je comprends que je suis un Beaux.
00:49:02 Vous mangez de la viande et vous circulez en voiture.
00:49:05 Faites attention parce que votre cas, ça gare.
00:49:08 Et d'ailleurs, quelques fois, il m'arrive d'aider
00:49:10 à transporter des tracts pour des sections syndicales
00:49:13 sociales chrétiennes.
00:49:15 Eh bien, je peux assurer que c'est mieux
00:49:17 quand vous avez 20 ou 25 kilos de tract,
00:49:19 d'avoir une voiture que d'être sur les bras,
00:49:22 dans le métro ou à vélo.
00:49:24 Et puis, j'apprécie les lacs du Connemara.
00:49:27 Je suis parfaitement Beaux.
00:49:29 Je ne suis pas sûr que le Parti Socialiste
00:49:31 arrive quand même à me récupérer.
00:49:33 - Marc Baudrier.
00:49:34 - Oui, bon courage à Olivier Faure
00:49:36 pour récupérer ce qu'il appelle cette France des beaufs.
00:49:40 Déjà, ça montre le mépris incroyable du PS
00:49:46 et des appareils de chic de gauche
00:49:51 qui l'ont complètement détourné de cette France-là.
00:49:55 Ils ont été au pouvoir très longtemps.
00:49:58 Ils ont été cherchés chez les minorités des voix.
00:50:04 Ils ont complètement abandonné cette France
00:50:07 qui aujourd'hui s'est jetée dans les bras
00:50:09 de Marine Le Pen.
00:50:10 Or, on le sait, on va au Rassemblement national
00:50:13 difficilement parce que l'image, etc.
00:50:17 Mais une fois qu'on y est, c'est vrai que l'électorat
00:50:21 est quand même assez fidèle avec cette exception
00:50:23 de Nicolas Sarkozy dont vous avez parlé.
00:50:25 - Un électorat courtisé en tout cas.
00:50:27 - On a l'impression que tout le monde parle
00:50:29 des classes populaires.
00:50:30 Il y a eu un réveil alors qu'il y a eu la crise
00:50:32 des gilets jaunes qui aurait dû créer justement
00:50:34 ce réveil-là peut-être à l'époque.
00:50:36 Classe populaire et classe moyenne.
00:50:37 - Pour faire revenir les classes populaires
00:50:39 vers le PS, il faut parler de l'immigration.
00:50:42 Il faut parler du pouvoir d'achat.
00:50:44 Il faut parler d'un certain nombre
00:50:46 de l'ensauvagement de la France.
00:50:47 Il faut parler d'un certain nombre de thèmes
00:50:49 sur lesquels le PS a dérapé complètement
00:50:52 et ne parle absolument plus depuis des années.
00:50:55 - Je ne veux pas que vous fassiez un tête-à-queue
00:50:57 idéologique complet. Bon courage.
00:50:59 - Il ne faut pas être dans le déni.
00:51:01 On poursuit la discussion autour de ces universités
00:51:03 d'été à gauche. Est-ce qu'on peut avoir
00:51:05 un débat justement sur un certain nombre
00:51:07 de questions ? Vous allez voir ce qui s'est passé
00:51:09 à la France Insoumise lors des Amphi 2023
00:51:12 puisque c'est le titre de ce rassemblement
00:51:15 de ces universités de la France Insoumise
00:51:17 avec cette table ronde. La nuppes peut-elle
00:51:19 dépasser ses différences sur les questions
00:51:21 européennes ? Et là on ne parle que des questions
00:51:23 de la France Insoumise. Vous allez voir
00:51:25 Marie Toussaint qui a tenté de s'exprimer
00:51:27 hier dans le cadre de ce débat.
00:51:29 - Il ne faut pas dire aux Européennes
00:51:32 c'est l'Union ou le chaos.
00:51:34 C'est pour ça.
00:51:36 Mais non.
00:51:38 C'est parce que...
00:51:40 - Les Européennes vont dire que c'est le chaos.
00:51:42 - On ne répond pas.
00:51:44 - On ne répond pas.
00:51:46 - On discute ou pas ?
00:51:48 - Si vous voulez discuter.
00:51:50 - Discussion complexe et moi j'ai regardé
00:51:52 le fil en direct
00:51:55 de ce débat sur Internet
00:51:58 qui était retransmis par le parti
00:52:01 et comme par hasard, à un moment,
00:52:03 alors qu'elle était huée, alors que le débat
00:52:05 était complexe, vous allez le voir,
00:52:07 le fil a été coupé.
00:52:09 - Attends, tu ne sais pas ce que je vais dire.
00:52:14 Elle pose des questions,
00:52:16 elle pose la question notamment de l'Europe de la Défense.
00:52:18 D'accord ? Nous on veut une Europe
00:52:20 de la Défense intégrée.
00:52:22 On veut qu'elle se décide
00:52:24 au niveau de l'Union Européenne,
00:52:26 sous supervision du Parlement Européen,
00:52:28 mais pardon, ce n'est pas la même vision.
00:52:30 Ce que vous portez, vous,
00:52:32 c'est une coopération renforcée, certes,
00:52:34 mais qui reste dans le cadre des Etats.
00:52:36 Ce n'est pas la même chose.
00:52:38 Il y a d'autres sujets.
00:52:40 Donc laissez-moi un peu vous expliquer mon truc.
00:52:42 Merci, merci.
00:52:44 Je ne suis pas toute seule, c'est cool.
00:52:46 - On enlève les sifflets.
00:52:48 - Il n'y a pas de débat quand le débat est impossible.
00:52:50 Après, il y a peut-être eu un bug technique.
00:52:52 J'ai tenté de voir si ce n'était pas...
00:52:54 Parce que je pensais qu'il y avait un problème
00:52:56 avec mon ordinateur, l'ordinateur que j'utilisais hier.
00:52:58 Et non, non, c'est bien comme ça.
00:53:00 On a fait une petite coupure discrète.
00:53:02 - C'est triste à dire qu'au XXIe siècle,
00:53:06 on arrive à ce type de méthode.
00:53:08 On a l'impression de revoir les méthodes staliniennes
00:53:10 et de l'URSS avec ce que vous dites quand même.
00:53:12 C'est assez dramatique.
00:53:14 - Je suis moi-même étonné.
00:53:16 - On n'empêche le débat.
00:53:18 C'est la question qui est posée.
00:53:20 Sur la question que vous posez sur les deux gauches irréconciliables,
00:53:22 je dirais même qu'il y a plusieurs gauches,
00:53:24 pas uniquement deux gauches.
00:53:26 Sur les points, je ne sais même pas
00:53:28 s'ils sont irréconciliables, je ne sais même pas si c'est le cas.
00:53:30 Ils peuvent avoir toutes les divergences du monde.
00:53:32 Ils peuvent être un pour l'immigration
00:53:34 et l'autre contre l'immigration, etc.
00:53:36 De toute façon, ce qui motive la gauche
00:53:38 et ce qui a motivé la gauche sous la Ve République,
00:53:40 ce ne sont pas vraiment les idées,
00:53:42 c'est sauver les postes et faire le meilleur score aux élections.
00:53:44 Et donc, du coup, lorsque vous devez sauver les postes et sauver les postes aux élections...
00:53:46 - Vous êtes rude !
00:53:48 - Je vais illustrer, je vais montrer pourquoi c'est le cas.
00:53:50 - Peut-être Lucie.
00:53:52 - En fait, c'est une alliance électorale, la nuit passée.
00:53:54 Du coup, ils sont là pour sauver les postes, ils ne sont pas là pour sauver des idées.
00:53:56 Je ne suis pas sûr qu'avant de faire un programme
00:53:58 au lyche latif, se réunir,
00:54:00 ils soient davantage concentrés sur qui va être le candidat
00:54:02 de telle circonscription, plutôt que de savoir
00:54:04 quel programme ils vont faire sur l'Europe,
00:54:06 sur l'immigration, sur la sécurité
00:54:08 ou sur les questions économiques.
00:54:10 Or, depuis le début de la Ve et l'opposition générale de Gaulle,
00:54:12 le Parti socialiste et le Parti communiste
00:54:14 se sont affrontés que sur la question des postes.
00:54:16 La guerre entre Georges Marchais et François Mitterrand,
00:54:18 ce n'était pas sur "est-ce qu'on veut davantage d'intégration européenne
00:54:20 que de devenir eurosceptique ?"
00:54:22 C'est davantage "qui va devenir le leader du Parti de gauche ?
00:54:24 Est-ce que c'est la gauche révolutionnaire
00:54:26 de Marchais ou est-ce que c'est la gauche socialiste
00:54:28 de François Mitterrand ?" Donc, historiquement, c'est ça.
00:54:30 Ensuite, après, sur le point "est-ce qu'ils vont pouvoir
00:54:32 maintenir longtemps l'attelage ?"
00:54:34 Je pense que c'est une question de stratégie.
00:54:36 Et là, il y aura un véritable point, un véritable débat
00:54:38 sur qui va être le représentant
00:54:40 de la gauche capable de parler
00:54:42 à l'électorat le plus large. Vous avez à peu près,
00:54:44 je pense, trois gauches. La gauche qui va cibler
00:54:46 l'électorat des quartiers, donc la France
00:54:48 insoumise historique
00:54:50 avec le dernier programme de Jean-Luc Mélenchon.
00:54:52 Vous avez la gauche type social-démocrate
00:54:54 qui va parler à l'électorat des sud
00:54:56 de Emmanuel Macron et l'ancien électorat
00:54:58 de François Hollande. Et vous aurez
00:55:00 le troisième, qui je pense va être incarné
00:55:02 par Ruffin et par Roussel,
00:55:04 qui va parler, avec le sujet qu'on a abordé tout à l'heure,
00:55:06 aux classes moyennes et aux classes populaires.
00:55:08 Sur les trois stratégies, moi je pense
00:55:10 que la stratégie de la France insoumise est la pire.
00:55:12 Elle a quasiment aucune chance de fonctionner parce qu'au second
00:55:14 tour, même si vous y arrivez, vous perdez contre
00:55:16 n'importe qui, de la mesure où vous devenez
00:55:18 le parti le plus repoussoir et le plus éloigné
00:55:20 de l'arc républicain. Vous allez être plus de l'arc républicain
00:55:22 même que Marine Le Pen. Sur la stratégie
00:55:24 social-démocrate, est-ce qu'il est suffisant
00:55:26 en stock et en nombre pour vous permettre d'assurer
00:55:28 la qualification au second tour ? Et le troisième point,
00:55:30 elle l'a mentionné tout à l'heure, le problème, c'est que
00:55:32 la gauche a trahi la classe populaire
00:55:34 et les catégories intermédiaires.
00:55:36 Ils ont trahi la classe populaire parce qu'ils ont dit
00:55:38 si par cas vous votez Rassemblement National, c'est que vous êtes des racistes.
00:55:40 Si par cas vous voulez en voiture, c'est que vous êtes
00:55:42 des gens bêtes et vous êtes des beaufs. Si par cas
00:55:44 vous fumez des clopes, vous êtes des dangers pour la société.
00:55:46 Si par cas vous êtes
00:55:48 pauvre, etc., et bien ce n'est pas parce qu'on a
00:55:50 détruit l'économie et détruit notre industrie à l'époque
00:55:52 de François Mitterrand, c'est uniquement parce que vous êtes
00:55:54 des feignants, descendants et que vous ne cherchez pas d'emploi.
00:55:56 Donc forcément, je ne pense pas que les catégories
00:55:58 populaires et intermédiaires se disent spontanément
00:56:00 "Bah tiens, on va voter à gauche, ça doit être la meilleure idée du siècle".
00:56:02 - Joseph Touvel. - Dans l'intervention de
00:56:04 Marie Tussin, je vois deux choses. La première, qui est
00:56:06 plutôt anecdotique, mais révélatrice,
00:56:08 c'est ce qui s'est passé,
00:56:10 c'est une sorte de tradition dans les assemblées
00:56:12 générales étudiantes, comment cette gauche
00:56:14 la contrôle, la truque,
00:56:16 fait taire
00:56:18 une opposition.
00:56:20 Ce n'est pas nouveau, ils le font dans les facs,
00:56:22 ils continuent à le faire dans leurs...
00:56:24 Voilà, c'est la continuité et ils coupent
00:56:26 le son. Oui, ils ont toujours manipulé, ils continuent
00:56:28 à manipuler. Le fond est très
00:56:30 intéressant, et le fond, il ne s'adresse pas qu'au vert, il ne s'adresse
00:56:32 pas à la gauche, il s'adresse à toute la classe
00:56:34 politique française. Elle pose de vraies questions,
00:56:36 même si à mon sens, elle apporte de mauvaises réponses.
00:56:38 La fracture européenne,
00:56:40 oui, comment...
00:56:42 Quelle Europe on envisage ?
00:56:44 Comment on envisage l'Europe ? Elle,
00:56:46 elle prône la disparition des États.
00:56:48 Elle le dit. La défense,
00:56:50 ce ne sont plus les États qui décident, c'est l'Europe, c'est
00:56:52 Bruxelles. J'en suis...
00:56:54 J'y suis entièrement opposé.
00:56:56 Mais voilà des questions qui devraient être posées
00:56:58 à tous les candidats.
00:57:00 Que... Comment vous vous situez
00:57:02 par rapport à ça ? Est-ce que vous pensez que la défense
00:57:04 doit être européenne ? C'est-à-dire que, à un moment
00:57:06 donné, on peut s'engager à mourir
00:57:08 pour la Commission européenne.
00:57:10 Franchement, ce n'est pas mon truc. Alors que
00:57:12 quand j'avais 18 ans, j'ai choisi de faire mon service
00:57:14 dans un régiment parachutiste pour servir mon pays.
00:57:16 Mon pays.
00:57:18 Et donc, ça, c'est des vraies fractures.
00:57:20 Et la classe politique,
00:57:22 quelle que soit sa couleur, devrait très
00:57:24 clairement nous dire quelle Europe
00:57:26 ils envisagent. Je suis parfaitement européen.
00:57:28 Je suis parfaitement européen, c'est ma
00:57:30 civilisation. Mais je
00:57:32 reconnais pour moi, dans l'Europe,
00:57:34 les États ont toutes leurs forces.
00:57:36 Les États... Et c'est le lien
00:57:38 entre les États qui peut nous faire,
00:57:40 avec nos différences. Moi, je suis très heureux d'entendre...
00:57:42 Si je vais dans le Connemara,
00:57:44 par exemple, d'entendre
00:57:46 les chants... - Ça vous a inspiré ?
00:57:48 - Ça commence par ça. - Parce qu'il y a
00:57:50 des traditions. Je défends
00:57:52 ces traditions locales et ces
00:57:54 échanges qu'on a, mais il faudrait que notre classe
00:57:56 politique droite et gauche se positionne,
00:57:58 notamment sur la défense européenne.
00:58:00 Est-ce qu'on laisse Bruxelles décider
00:58:02 de notre avenir, y compris en matière sécuritaire ?
00:58:04 Ou est-ce qu'on garde les cartons de main
00:58:06 chez nous pour décider nous-mêmes
00:58:08 de notre avenir ? Ça, c'est les vraies questions. - Et c'est
00:58:10 sain d'avoir un débat sur toutes les questions
00:58:12 et qu'il y ait des points de vue qui puissent
00:58:14 s'opposer. Ça nous
00:58:16 permettrait, j'ai envie de dire, d'avancer
00:58:18 et heureusement, on arrive justement
00:58:20 à poser toutes ces questions
00:58:22 ici, à avoir des débats
00:58:24 éclairés, grâce à vous, je dois
00:58:26 le dire, qui nous éclairaient
00:58:28 quotidiennement. Alors vous êtes
00:58:30 de nombreux intervenants à intervenir
00:58:32 sur cette antenne, mais merci
00:58:34 à vous, je tenais à le souligner. On poursuit la
00:58:36 discussion autour de... Je ne sais pas si vous avez suivi
00:58:38 ce convoi de l'eau. C'est comme
00:58:40 cela qu'il s'appelait, qui est parti. Ça vous fait
00:58:42 d'ores et déjà sourire ? Eh bien oui, on va
00:58:44 en parler parce qu'ils sont arrivés à destination.
00:58:46 Ils sont enfin arrivés à Paris. Il y a
00:58:48 eu une halte à Orléans
00:58:50 devant notamment... Devant Jeanne d'Arc, devant
00:58:52 la statue de Jeanne d'Arc, je suis sûr. C'est
00:58:54 admirable. Personnellement,
00:58:56 je suis ravie. C'est une grande surprise
00:58:58 pour moi. Devant l'agence de l'eau.
00:59:00 Ils ont peut-être
00:59:02 fait un arrêt, on ne sait pas, mais c'était devant
00:59:04 l'agence de l'eau, on en a parlé hier, et
00:59:06 donc ils se sont rassemblés devant le
00:59:08 Champ de Mars. Alors on parlait d'un rassemblement
00:59:10 pacifique. C'est vrai qu'il y avait
00:59:12 une ambiance bon enfant, mais ce
00:59:14 qui est assez drôle,
00:59:16 c'est le décalage entre cette ambiance
00:59:18 bon enfant et le discours qui est
00:59:20 tenu par certains organisateurs. On va
00:59:22 notamment écouter le porte-parole du collectif
00:59:24 Bassines non merci, puis le porte-parole des soulèvements
00:59:26 de la terre. Vous allez voir que... Ambiance
00:59:28 bon enfant, mais discours bien plus musclé.
00:59:30 À Saint-Cyrille,
00:59:32 la guerre de l'eau a
00:59:34 commencé, on se battra pour la
00:59:36 gagner. Nous, on va continuer d'agir
00:59:38 et avec le convoi de l'eau, si vous saviez
00:59:40 ce qu'on a gagné en compétences, en capacités
00:59:42 de déploiement, en autogestion,
00:59:44 en intelligence collective, moi je serais
00:59:46 d'Armanin, je m'inquiète très sérieusement parce que les prochaines
00:59:48 stratégies qu'on va mettre en place,
00:59:50 ils vont la trouver très très déstabilisante.
00:59:52 Des actions dont le but,
00:59:54 c'est des formes d'action directe de masse. Quand je dis
00:59:56 action directe, c'est de la désobéissance, du démontage,
00:59:58 c'est-à-dire une capacité, pas seulement
01:00:00 à défiler à Saint-Denis,
01:00:02 mais à produire les actes que le gouvernement
01:00:04 ne produit pas et qu'il devrait absolument faire
01:00:06 en pleine crise climatique. S'il s'agit de produire
01:00:08 ces actes collectivement, évidemment,
01:00:10 on le refera. Et
01:00:12 évidemment, on fera en sorte de ne pas laisser
01:00:14 la possibilité au gouvernement de continuer
01:00:16 à nous blesser comme il l'a fait à Saint-Sauline.
01:00:18 Mais les actions de masse, elles sont nécessaires et on va
01:00:20 les poursuivre.
01:00:22 On a entendu également lors de ce rassemblement
01:00:24 "On ira bientôt à l'agence de l'eau, on ira
01:00:26 à prière, on retirera les barrières,
01:00:28 on leur fera la misère."
01:00:30 Moi je trouve que c'est un discours complètement délirant,
01:00:32 je ne sais pas dans quelle planète ils vivent,
01:00:34 c'est quasiment un discours insurrectionnel,
01:00:36 ce qu'ils emploient. Un discours qui est dangereux,
01:00:38 je pense que c'est un discours qu'il faut combattre.
01:00:40 Ils ont l'air très sympathiques, ils sont animés par une cause
01:00:42 qui est plus grande qu'eux.
01:00:44 Et donc on déplore trop souvent l'individualisme pour pas
01:00:46 féliciter les gens qui s'engagent pour quelque chose d'autre
01:00:48 que pour eux-mêmes. Mais par contre,
01:00:50 le discours qu'ils tiennent, les actions qu'ils emploient,
01:00:52 doivent être condamnées de toute urgence.
01:00:54 Lorsque monsieur dit que
01:00:56 le gouvernement a blessé à Saint-Sauline,
01:00:58 qui est venu avec des haches,
01:01:00 des jets de projectiles,
01:01:02 des cocktails Molotov et a brûlé quasiment
01:01:04 à mort certains policiers, dans le cas de manière très grave ?
01:01:06 Il faudrait qu'on ressorte les images
01:01:08 de ce qui a été
01:01:10 perquisitionné. Ils ont empêché un camion
01:01:12 de sortir. Retrouvé par les forces de l'ordre.
01:01:14 Et ils l'ont brûlé. Je crois qu'il y a eu
01:01:16 des milliers de projectiles
01:01:18 qui ont été saisis,
01:01:20 des saccages qui ont été très importants au niveau des agriculteurs,
01:01:22 des exploitations qui ont été saccagées,
01:01:24 etc. Donc ce ne sont pas des gens
01:01:26 qui manifestent pacifiquement, ce sont des gens
01:01:28 qui sont venus pour saccager et pour
01:01:30 en découdre avec les forces de l'ordre. Il faut quand même
01:01:32 le rappeler. L'autre point que je vois, c'est le discours
01:01:34 qu'ils tiennent. C'est un discours quasiment insurrectionnel
01:01:36 parce qu'il parle de désobéissance civile.
01:01:38 Or, la clé de l'État
01:01:40 de droit et de la démocratie libérale,
01:01:42 c'est qu'on passe de l'État de nature
01:01:44 à une société qui est organisée,
01:01:46 capable de rendre justice et qui possède
01:01:48 le monopole de la violence légitime. Lorsque vous
01:01:50 avez des personnes qui disent "on est capables",
01:01:52 qu'il faut que Darmanin s'inquiète, non, il ne faut pas que ce soit
01:01:54 Darmanin qui s'inquiète. Parce que si Darmanin s'inquiète,
01:01:56 c'est-à-dire qu'il veut le découdre avec les forces de l'ordre.
01:01:58 Or, ce type de discours doit être condamné.
01:02:00 Je pense que la justice doit être saisie
01:02:02 parce que c'est quasiment une incitation à la haine
01:02:04 et un appel à l'insurrection. Et normalement,
01:02:06 dans un pays normal, des personnes comme ça
01:02:08 qui tiennent un discours comme ça public, doivent être
01:02:10 poursuivies par la justice française. - Marc Baudrier.
01:02:12 - Oui, ils ont l'air gentils comme ça,
01:02:14 de fait, mais leur convoi s'est
01:02:16 passé sans trop trop de dommages.
01:02:18 Moi, j'ai eu des agriculteurs, notamment
01:02:20 en Touraine, qui étaient absolument
01:02:22 paniqués, qui avaient extrêmement peur
01:02:24 des dégâts
01:02:26 qu'ils auraient pu
01:02:28 engendrer. Ils ont quand même, au passage,
01:02:30 saccagé un golfe
01:02:32 à Beaumont-Saint-Cyr,
01:02:34 dans la Vienne.
01:02:36 Et il faut rappeler, pour
01:02:38 revenir sur ce que vous disiez,
01:02:40 c'est la dernière manifestation
01:02:42 de ces soulèvements de la terre
01:02:44 qui avaient occasionné d'ailleurs
01:02:46 le lancement par
01:02:48 Darmanin
01:02:50 de l'interdiction du mouvement
01:02:52 avec, on avait trouvé,
01:02:54 des mortiers, des pierres,
01:02:56 des boules de pétanque, des cocktails Molotov,
01:02:58 des barres de fer, tout ça avait été
01:03:00 saisi là-bas. Et la préfète,
01:03:02 lors de cette
01:03:04 manifestation du 24 et 25 mars,
01:03:06 avait parlé de violences inédites
01:03:08 au vu des armes
01:03:10 et des armes par destination
01:03:12 employées par les manifestants. Je rappelle
01:03:14 quand même qu'il y a eu 47 gendarmes
01:03:16 blessés. Il parle de nos blessés,
01:03:18 il y a eu 47 gendarmes blessés,
01:03:20 ce qui n'est quand même pas rien, toujours selon la préfète.
01:03:22 Donc,
01:03:24 si vous voulez, on a affaire à des gens là qui sont
01:03:26 honnêtement
01:03:28 un défi à la démocratie
01:03:30 et au pouvoir. Et avec cette décision du Conseil
01:03:32 d'État qui légitime peut-être
01:03:34 leur action. C'est vrai qu'on se pose
01:03:36 beaucoup la question depuis
01:03:38 cette décision. Le Conseil d'État a refusé
01:03:40 de trancher en référé, il tranchera plus tard,
01:03:42 mais c'est vrai qu'il a donné des indications qui montrent
01:03:44 qu'il pourrait trancher,
01:03:46 enfin ne pas interdire
01:03:48 le mouvement. Le Conseil
01:03:50 d'État est face à un problème de droit
01:03:52 qui n'est pas facile à résoudre puisque là,
01:03:54 c'est pas une association, c'est pas un parti,
01:03:56 c'est un conglomérat
01:03:58 dans cette sorte de choses qui réunit
01:04:00 des associations, des machins, des syndicats,
01:04:02 des trucs débilules dans tous les sens.
01:04:04 Donc c'est difficile de dissoudre
01:04:06 légalement quelque chose qui n'a pas
01:04:08 d'existence légale.
01:04:10 Je trouve intéressant
01:04:12 ces deux choses. D'abord, on a l'impression, quand on les
01:04:14 écoute, qu'ils ont découvert le problème de l'eau
01:04:16 et qu'il n'y a qu'eux qui savent
01:04:18 ce que c'est. Les agriculteurs,
01:04:20 en gros, ils n'y connaissent rien parce que les agriculteurs,
01:04:22 ils arrosent pas leur champ depuis des décennies.
01:04:24 C'est bien connu. Les agriculteurs,
01:04:26 ils sont pas soucieux d'avoir des
01:04:28 réserves d'eau et de les gérer
01:04:30 convenablement. Alors, je les invite
01:04:32 à lire notamment "Manon des sources".
01:04:34 Ça permettra peut-être de voir qu'il y a
01:04:36 des gens qui s'appellent Marcel Pagnol, qui écrivent
01:04:38 une langue magnifique qui s'appelle la langue française
01:04:40 et qui parle d'un pays magnifique qui s'appelle la France
01:04:42 et que les problèmes de l'eau ne sont pas nouveaux.
01:04:44 Et puis la deuxième chose,
01:04:46 c'est que
01:04:48 moi, que des gens et des convictions
01:04:50 veulent les exprimer, c'est plutôt sympa
01:04:52 de vouloir traverser la France à vélo,
01:04:54 etc. Très bien. Pourquoi pas ?
01:04:56 C'est beaucoup moins sympa quand, sur le côté,
01:04:58 on s'arrête et on détériore, on casse.
01:05:00 Parce que quand ils s'en prennent à un
01:05:02 golfe, quand ils s'en prennent à des expositions
01:05:04 agricoles, ils s'en prennent à des gens
01:05:06 qui travaillent, ils s'en prennent à des emplois,
01:05:08 ils s'en prennent
01:05:10 aux petits peuples. Ils s'en prennent
01:05:12 parce que celui qui a une
01:05:14 exploitation, celui même qui a un golfe,
01:05:16 c'est un boulot.
01:05:18 Est-ce qu'ils connaissent la fierté
01:05:20 de ceux qui entretiennent les golfes ?
01:05:22 Est-ce qu'ils ont allé discuter
01:05:24 avec le petit personnel
01:05:26 qui a la fierté
01:05:28 d'un golfe bien tenu ?
01:05:30 Eux, ils ont une espèce de truc...
01:05:32 Moi, je ne suis pas golfeur, je m'en moque,
01:05:34 mais je suis allé discuter avec des gens qui
01:05:36 entretiennent. Et bien, quand ils vont saloper les golfes,
01:05:38 ils salopent le travail de ces ouvriers
01:05:40 et de ces employés.
01:05:42 Et puis quand même,
01:05:44 puisqu'ils ont une expression publique,
01:05:46 je ne les ai pas entendus dire,
01:05:48 nous condamnons les violences,
01:05:50 nous regrettons ce qui s'est passé,
01:05:52 nous serons vigilants à l'avenir
01:05:54 pour qu'il n'y ait pas...
01:05:56 Tout a été dit sur les armes,
01:05:58 parce que c'est des armes, des armes par destination.
01:06:00 Nous nous excusons auprès des
01:06:02 gendarmes que nous avons gravement blessés,
01:06:04 nous nous excusons auprès des familles
01:06:06 de ces gendarmes qui sont traumatisés.
01:06:08 C'est gênant. Ils arrivent.
01:06:10 J'ai l'humanité en travers du corps.
01:06:12 Ils ne respectent ni les classes
01:06:14 populaires, ni ceux qui nous protègent.
01:06:16 Leur discours, zéro.
01:06:18 En tout cas, c'est pour cela que certains
01:06:20 dans notre pays réfléchissent
01:06:22 à être les défenseurs du
01:06:24 monde rural qui est parfois attaqué,
01:06:26 parfois méprisé. On en a
01:06:28 parlé, selon nos confrères du
01:06:30 parisien, les défenseurs de la ruralité veulent monter
01:06:32 une liste pour les élections européennes, puisqu'on va
01:06:34 commencer à en parler. Les élections européennes
01:06:36 auront lieu l'année prochaine. Thirikos,
01:06:38 l'obéiste du monde de la chasse, a notamment envoyé
01:06:40 un SMS à une vingtaine de personnalités du monde
01:06:42 rural. Il évoque une possible liste
01:06:44 rurale à bâtir pour les européennes
01:06:46 de juin 2024. Il y a un
01:06:48 coup politique à jouer en France aux européennes.
01:06:50 Peut-on lire notamment dans
01:06:52 ce SMS ? Il faut
01:06:54 défendre la France rurale, justement.
01:06:56 On en parle assez peu. Bien sûr qu'il faut la
01:06:58 défendre, bien sûr. Et elle est
01:07:00 insuffisamment défendue. Il n'y a qu'à voir les budgets
01:07:02 pour la politique de la ville et les budgets
01:07:04 pour la politique... Très souvent,
01:07:06 je pose cette question sur ce plateau. On parle
01:07:08 du plan Borloo,
01:07:10 du plan banlieue, etc. On a toujours
01:07:12 un nom à donner.
01:07:14 Est-ce qu'on a un nom à donner pour un plan
01:07:16 ruralité ? Ou est-ce qu'on a un souvenir d'un plan ruralité ?
01:07:18 Pourtant, il y en a eu un lors du quinquennat
01:07:20 précédent. On ne va pas parler. La politique
01:07:22 bourg et village, il n'y a pas.
01:07:24 Et pourtant, il y a des millions
01:07:26 d'habitants qui y habitent.
01:07:28 Derrière, il ne faut pas être naïf non plus.
01:07:30 On comprend que ces gens-là,
01:07:32 ils en ont assez. Ils disent "Tiens, les
01:07:34 européennes, c'est une opportunité".
01:07:36 Après, il y a aussi ceux qui vont les aider
01:07:38 à créer cette opportunité parce que ça peut
01:07:40 affaiblir certaines listes qui vont se présenter.
01:07:42 Et si j'arrive à les affaiblir de quelques pourcents
01:07:44 après tout dans ce petit jeu politique, etc.
01:07:46 Et c'est dommage parce que ce petit jeu
01:07:48 politique, il est réel,
01:07:50 mais il n'est pas très intéressant.
01:07:52 Alors que la ruralité, ça, c'est vraiment
01:07:54 quelque chose à défendre. Et il n'y a pas d'opposition
01:07:56 d'ailleurs systématique entre
01:07:58 les villes et la ruralité.
01:08:00 C'est une complémentarité.
01:08:02 Comment faire vivre cette complémentarité ?
01:08:04 Ça, c'est un vrai sujet. - Il y a peut-être un petit jeu politique.
01:08:06 Je crois qu'il est proche d'Emmanuel Macron.
01:08:08 - Oh, vous croyez ? - Non.
01:08:10 Ce serait pour affaiblir Malarine Le Pen
01:08:12 pour l'année prochaine. - Si vous n'avez pas un pomme,
01:08:14 vous n'avez pas d'esprit. - Je suis peut-être
01:08:16 effectivement, j'ai peut-être un mauvais esprit.
01:08:18 - C'est pas ça.
01:08:20 Moi, j'y suis très sensible parce que je suis fils
01:08:22 d'agriculteur et que je connais bien ces milieux
01:08:24 ruraux. Et c'est vrai
01:08:26 que je suis frappé de voir qu'on
01:08:28 parle des pauvres, on parle
01:08:30 essentiellement,
01:08:32 on parle des banlieues, on parle
01:08:34 des villes, on parle...
01:08:36 La ruralité est toujours
01:08:38 complètement exclue, comme si
01:08:40 elle n'existait pas. C'est un désert
01:08:42 idéologique
01:08:44 pour ceux qui nous gouvernent, qui est total.
01:08:46 Jamais personne ne pense
01:08:48 quand on dit que
01:08:50 les...
01:08:52 La FI parle de la pauvreté
01:08:54 et des milieux pauvres
01:08:56 et que c'est pour ça qu'ils se révoltent, etc.
01:08:58 Il faut les comprendre, je vais vite.
01:09:00 On ne pense jamais à la ruralité
01:09:02 dans laquelle il y a une
01:09:04 pauvreté incroyable.
01:09:06 Il y a énormément de très petites retraites
01:09:08 qui sont en dessous de 1000 euros.
01:09:10 Énormément ! Et pourtant, on ne casse
01:09:12 rien dans cette ruralité. On subit
01:09:14 par contre les envois de migrants
01:09:16 de Macron
01:09:18 et parfois...
01:09:20 Et voilà, c'est
01:09:22 une zone complètement oubliée, alors que c'est
01:09:24 les deux tiers ou les trois quarts du territoire français.
01:09:26 C'est la France des oubliés, c'est ce qu'on a titré
01:09:28 hier. La discussion se poursuit
01:09:30 dans un instant, on marque une coupure pub
01:09:32 de nouveau et on abordera
01:09:34 notamment la question des quartiers,
01:09:36 ce qui se passe dans certains quartiers de la République,
01:09:38 à Marseille, à Nîmes, par exemple
01:09:40 à Marseille, la CRS 8
01:09:42 est partie et quelques heures plus tard,
01:09:44 il y avait déjà un règlement.
01:09:46 De retour sur le plateau, de l'heure des pros
01:09:52 étaient toujours ma compagnie, Marc Baudrillet,
01:09:54 William T. et Joseph Touvenel,
01:09:56 ont poursuivit la discussion avec cette actualité
01:09:58 dramatique dans plusieurs
01:10:00 quartiers à Marseille, mais également à Nîmes
01:10:02 et je le disais, à peine la CRS 8
01:10:04 a quitté Marseille
01:10:06 pour rejoindre Nîmes, qu'il y a eu peut-être
01:10:08 dû à la déstabilisation des
01:10:10 trafics avec cette présence policière
01:10:12 importante, c'est en tout cas ce qu'on nous dit parfois
01:10:14 dans l'entourage du ministre de l'Intérieur,
01:10:16 de nouveaux règlements de comptes. On voit ce sujet
01:10:18 de
01:10:20 rédacteur de CNews, et on en parle
01:10:22 dans un instant.
01:10:24 Dans la nuit de vendredi à samedi,
01:10:26 un jeune homme de 17 ans défavorablement
01:10:28 connu des services de police a été
01:10:30 tué par balle dans l'un des quartiers nord de Marseille.
01:10:32 Ces dernières semaines, la deuxième
01:10:34 ville de France est frappée par de nombreux homicides,
01:10:36 des luttes de pouvoir entre gangrévaux
01:10:38 pour le contrôle du lucratif trafic
01:10:40 de drogue. Je crois qu'on n'a jamais autant
01:10:42 interpellé d'individus pour trafic de stup',
01:10:44 je crois qu'on n'a jamais saisi autant d'armes,
01:10:46 je crois qu'on n'a jamais saisi autant
01:10:48 de produits stupéfiants,
01:10:50 je crois que la PJ n'a jamais autant
01:10:52 interpellé de commandos
01:10:54 qui passaient à l'acte pour les règlements
01:10:56 de comptes, et pourtant, on n'a jamais eu
01:10:58 autant de règlements de comptes
01:11:00 et de morts par balle cette année à Marseille.
01:11:02 Plus d'une trentaine de personnes ont été assassinées
01:11:04 depuis le début de l'année. Ce mois d'août
01:11:06 est particulièrement meurtrier,
01:11:08 huit personnes ont été tuées dans des règlements
01:11:10 de comptes. Un bilan qui, en l'espace
01:11:12 de huit mois, dépasse déjà celui de l'an dernier.
01:11:14 En 2022, la cité fosséenne
01:11:16 a compté 33 morts sur fond
01:11:18 de trafic de drogue. Il va falloir aller encore
01:11:20 plus loin, peut-être, peut-être
01:11:22 créer des états généraux
01:11:24 de la police nationale et de la justice pour pouvoir
01:11:26 vraiment enrayer
01:11:28 ce problème qui devient
01:11:30 très inquiétant dans notre pays, ça doit être
01:11:32 un enjeu national, aujourd'hui,
01:11:34 une priorité nationale, lutter contre
01:11:36 ces règlements de comptes. Depuis plusieurs années,
01:11:38 Marseille est touchée par des assassinats
01:11:40 sur fond de trafic de drogue. La
01:11:42 semaine dernière, une compagnie de la
01:11:44 CRS 8 a été déployée en renfort
01:11:46 à la demande du ministère de l'Intérieur.
01:11:50 La procureure de Marseille dit
01:11:52 "on n'est pas loin du bain de sang".
01:11:54 C'est vrai que quand on regarde ce qui
01:11:56 se passe, malheureusement,
01:11:58 avec cette action des forces de l'ordre qui
01:12:00 a permis de saisir dans les quartiers d'Iquilo
01:12:02 de cannabis 300 grammes de cocaïne
01:12:04 et 11 interpellations liées notamment
01:12:06 au trafic de stupéfiants ces derniers jours.
01:12:08 Quand vous laissez les rats
01:12:10 pulluler sans vous en occuper, ils continuent
01:12:12 à pulluler et puis un jour, ils sont tellement nombreux
01:12:14 qu'ils sortent. C'est ce qui se passe avec
01:12:16 le trafic de drogue. C'est pas
01:12:18 Marseille l'insécurité, le trafic de drogue.
01:12:20 Il n'y a pas que les trafics de drogue d'ailleurs.
01:12:22 On n'en parle jamais mais les trafics d'êtres
01:12:24 humains, la prostitution, c'est-à-dire
01:12:26 des femmes traitées comme des casiers-esclaves et des objets.
01:12:28 Silence radio.
01:12:30 Et pourtant, il y a des femmes et des jeunes filles
01:12:32 qui souffrent mais de façon
01:12:34 abominable, qui sont traitées de façon abominable.
01:12:36 On va peut-être aussi regarder
01:12:38 ce problème qu'il y a.
01:12:40 Et donc quand on laisse,
01:12:44 à un moment donné, ça sort
01:12:46 et c'est très difficile et ça
01:12:48 demande du temps et c'est ce que demandent les habitants
01:12:50 d'ailleurs. Vous l'avez dit, la CRS
01:12:52 8, elle était là, ils font un
01:12:54 bon travail, un travail remarquable mais
01:12:56 après, ils s'en vont. Et ce que demandent les habitants,
01:12:58 on l'entend du Hanim mais on l'entend aussi à Marseille,
01:13:00 la sécurité
01:13:02 dans la durée et ça sera
01:13:04 difficile. Il faut en avoir conscience.
01:13:06 Et moi, j'aurais à m'adresser à tous ceux qui, pendant
01:13:08 des années, nous ont bassinés
01:13:10 avec la sécurité, mais c'est
01:13:12 un sentiment, mais qu'ils viennent
01:13:14 au moins s'excuser et ensuite
01:13:16 qu'ils la ferment. Parce qu'on les voit
01:13:18 qui nous donnent des leçons. Je pense à des journalistes de Libération,
01:13:20 je pense à des journalistes du Monde, enfin je préfère
01:13:22 une liste comme ça, un média par.
01:13:24 Ils viennent nous donner des leçons de maintien
01:13:26 et de morale tous les jours
01:13:28 mais ils assument leurs erreurs passées
01:13:30 jamais.
01:13:32 - Marc Baudrier. - Oui, non
01:13:34 mais le trafic de drogue explose
01:13:36 et c'est quand même le signe
01:13:38 d'un recul de l'État qui est
01:13:40 manifeste. On en parlait, il y a plusieurs symptômes,
01:13:42 ça s'en est un beau. Quelques chiffres
01:13:44 quand même. J'ai regardé dans
01:13:46 la presse, La Croix
01:13:48 parle de 3 milliards d'euros par an,
01:13:50 ce que ça représente. Les Écos
01:13:52 parlent de 4 milliards d'euros.
01:13:54 Pour donner une petite
01:13:56 comparaison, c'est le marché de la librairie en France.
01:13:58 3,75 milliards
01:14:00 d'euros quand vous achetez
01:14:02 des livres. Donc c'est l'équivalent
01:14:04 de 22 000 salariés à plein temps.
01:14:06 Donc on n'est pas sur un PME,
01:14:08 on est sur un énorme groupe.
01:14:10 Il y a des intérêts financiers
01:14:12 qui sont considérables
01:14:14 et on voit que
01:14:16 l'État est tellement faible
01:14:18 que je voulais juste rappeler l'épisode
01:14:20 de Cavaillon, vous vous souvenez, avant l'été,
01:14:22 dans lequel les trafiquants de drogue avaient installé
01:14:24 des jeux pour les enfants, des piscines, des toboggans.
01:14:26 C'était la fête, tout le monde s'amusait
01:14:28 et ils avaient eu les moyens de
01:14:30 - A l'occasion du 14 juillet.
01:14:32 - Voilà, d'animer un peu le quartier.
01:14:34 Donc si vous voulez, on est, alors là,
01:14:36 on traite le cas en envoyant la CRS
01:14:38 suite pendant un temps déterminé
01:14:40 sur un lieu déterminé.
01:14:42 Alors très bien, tant mieux pour les habitants du quartier.
01:14:44 Mais évidemment,
01:14:46 l'ampleur du phénomène,
01:14:48 qui est grandissant, nécessite
01:14:50 qu'on s'attaque à ça au niveau
01:14:52 local, comme on le fait
01:14:54 là en l'occurrence, mais bien plus largement,
01:14:56 au niveau national et au niveau international.
01:14:58 Il faut changer
01:15:00 de catégorie
01:15:02 pour, dans la lutte, il faut
01:15:04 passer à un étage supérieur
01:15:06 puisque ces trafics s'accroissent
01:15:08 et qu'en plus, ils apportent,
01:15:10 ils ont un lien avec la prostitution
01:15:12 et ils ont un lien
01:15:14 avec l'immigration, ils ont des liens avec...
01:15:16 C'est une catastrophe,
01:15:18 mais ça demande beaucoup de courage
01:15:20 parce qu'il y a des familles entières
01:15:22 et des quartiers entiers qui vivent de cela.
01:15:24 Donc quel est l'homme politique
01:15:26 qui aura le courage d'affronter ça
01:15:28 de manière très courageuse ?
01:15:30 Il faudra qu'il soit soutenu par les Français.
01:15:32 Est-ce que les Français sont prêts à ça ?
01:15:34 C'est une question.
01:15:36 En tout cas, la CRS 8 à présent est à Nîmes.
01:15:38 On fait un point sur ce qui se passe
01:15:40 à Nîmes avec cette action des forces de l'ordre
01:15:42 présentes en nombre sur place.
01:15:44 Sujet signé Thibault Marchoteau,
01:15:46 Fabrice Elsner et Sacha Romain.
01:15:48 Les fouilles s'intensifient au sein du quartier
01:15:52 Pisse 20 à Nîmes.
01:15:54 Les forces de l'ordre et les brigades sinophiles
01:15:56 collectent un maximum d'indices sur le trafic
01:15:58 de drogue qui sévit et gangrène
01:16:00 le quartier.
01:16:02 Les foisses sont les meilleures.
01:16:04 On peut avoir des saisies de quantité non échangeable.
01:16:06 Sur Marseille, on a retrouvé
01:16:10 jusqu'à 3 à 5 kilos
01:16:12 sur une planque comme ça, à côté d'un tuyau.
01:16:14 Parmi les objets retrouvés,
01:16:16 des seringues usagées
01:16:18 mais aussi du matériel informatique.
01:16:20 Ça peut servir à un tas de choses
01:16:22 au routage de téléphone,
01:16:24 au routage d'ordinateur pour envoyer des messages
01:16:28 via Telegram, via n'importe quoi.
01:16:30 Dans l'absolu, ça n'a rien à faire ici.
01:16:32 Galeries souterraines, sous-sols ou locaux
01:16:34 abandonnés, chaque lieu fait l'objet
01:16:36 d'une inspection minutieuse par les policiers
01:16:38 qui font dans certains cas
01:16:40 des découvertes inattendues.
01:16:42 Dans les cités, en sous-sol, c'est souvent
01:16:44 qu'on arrive
01:16:46 et qu'on trouve ce genre de
01:16:48 bâtiments qui sont maintenant
01:16:50 des mosquées clandestines.
01:16:52 Dans les prochains jours, d'autres opérations
01:16:54 de ce type doivent être menées dans plusieurs
01:16:56 quartiers de la ville.
01:16:58 C'est carrément toute une société parallèle.
01:17:00 Oui, c'est vraiment
01:17:02 une société parallèle
01:17:04 qui vit en sous-sol et qui
01:17:06 trafique comme ça.
01:17:08 Vous avez deux France au sein
01:17:10 de la République française. Vous avez la France
01:17:12 légale que l'on connaît habituellement
01:17:14 et la France qui est gérée par
01:17:16 l'écaïde, auquel c'est la loi d'écaïde,
01:17:18 la loi des gangs, la loi des grands frères
01:17:20 qui s'applique concrètement. Ça veut dire que c'est un droit
01:17:22 que l'on ne dit pas. Moi, je trouve que l'expression
01:17:24 "l'état de non-droit", ce n'est pas vrai. C'est juste que c'est un état
01:17:26 où le droit est géré par l'écaïde.
01:17:28 C'est eux qui décident qui ont le droit de vie ou de mort.
01:17:30 C'est eux qui décident qui ont le droit de rentrer dans ce quartier.
01:17:32 C'est eux qui décident qui ont le droit de commercer,
01:17:34 qui ont le droit de vivre, qui ont le droit de faire des affaires
01:17:36 dans ce pays. Et donc, du coup, se pose
01:17:38 la question, est-ce que la République française,
01:17:40 qui s'est toujours construite avec un pouvoir central fort,
01:17:42 va se laisser marcher dessus continuellement
01:17:44 par les trafiquants de drogue qui se foutent
01:17:46 ouvertement de la gueule du ministre de l'Intérieur
01:17:48 et de la République française ? Lorsque vous envoyez
01:17:50 la CRS 8, ensuite, après que,
01:17:52 quelques heures après, ils reprennent les règlements de comptes.
01:17:54 C'est clairement un signal qui est envoyé.
01:17:56 Ça veut dire, on est chez nous, vous n'êtes
01:17:58 pas chez vous, et c'est nous qui contrôlons
01:18:00 le territoire. Et c'est un aspect de contrôle du territoire.
01:18:02 Et moi, je pense qu'il faut éradiquer le trafic de drogue
01:18:04 pour plusieurs raisons. La première, c'est que
01:18:06 les grands empires meurent en raison
01:18:08 de la décadence de la société.
01:18:10 Et la décadence de la société est intimement liée
01:18:12 aussi avec l'usage de stupéfiants.
01:18:14 C'est quand même marquant. Je pense à l'Empire chinois,
01:18:16 une partie de l'Empire romain, et une partie des grands empires
01:18:18 se sont coulés à cause de la drogue.
01:18:20 Donc, si on veut devenir une société,
01:18:22 ce que moi j'appelle de débilos et de dégénéré,
01:18:24 eh bien, qu'on continue comme ça.
01:18:26 Le deuxième point qui est important, c'est que
01:18:28 le trafic de drogue, avant, était contrôlé.
01:18:30 C'est-à-dire que ça permettait notamment,
01:18:32 c'est ce qu'on a dit pendant les émeutes, que les trafics
01:18:34 en drogue gèrent les quartiers difficiles.
01:18:36 Or, comme ce sont des endroits qui génèrent beaucoup de points d'argent,
01:18:38 je crois que Régis Sosame parle à Marseille
01:18:40 de trois points de deal qui génèrent 150 000 euros par jour.
01:18:42 Vous avez, comme dans toute société,
01:18:44 des gens qui se disent "il y a un marché à prendre,
01:18:46 donc il faut émerger de nouveaux acteurs",
01:18:48 et donc des guerres entre gangs.
01:18:50 Le point essentiel, c'est qu'avant, les trafiquants de drogue
01:18:52 géraient leurs affaires eux-mêmes, et puis s'il y avait des morts
01:18:54 dans les quartiers nord de Marseille, ce n'était pas grave à la rigueur.
01:18:56 Et maintenant, il y a des victimes collatérales,
01:18:58 à la fois entre trafiquants de drogue,
01:19:00 et aussi auprès des habitants, parce que des jeunes meurent
01:19:02 comme Anime, et donc du coup, ça touche et ça gangraine
01:19:04 l'ensemble de la société. Et on arrive au troisième point,
01:19:06 le plus important, c'est qu'alors qu'il a été localisé
01:19:08 en Seine-Saint-Denis, et dans ce qu'on appelle
01:19:10 les quartiers périphériques, les banlieues
01:19:12 des grandes métropoles, maintenant ça touche
01:19:14 les villes moyennes, les villes rurales, c'est-à-dire que l'ensemble
01:19:16 de la société est gangrénée maintenant
01:19:18 par le trafic de drogue, et se pose la question
01:19:20 si nous, on agit
01:19:22 concrètement sur la consommation
01:19:24 de stupéfiants, parce qu'on est comme une société
01:19:26 malade, avec un record de consommation
01:19:28 de drogue. Et donc du coup,
01:19:30 je pense qu'il faut mener l'action en quatre points.
01:19:32 Un, état d'urgence,
01:19:34 on reprend tous les quartiers. C'est fini,
01:19:36 ce n'est pas eux qui gèrent, on active l'état d'urgence,
01:19:38 perquisition administrative. Hollande,
01:19:40 le week-end du 13 novembre 2015, il a saisi
01:19:42 entre 5000 et 8000 armes à feu.
01:19:44 Si Hollande, le président le plus mou de l'histoire,
01:19:46 l'a fait, je pense que le grand Jupiter
01:19:48 peut descendre du mont Olympe pour le faire aussi.
01:19:50 Le deuxième point... - Ça, c'est dit.
01:19:52 - Voilà, oui, il faut le dire clairement,
01:19:54 parce qu'il s'est présenté face à Hollande en disant qu'il était mou, donc il peut
01:19:56 quand même se regarder sous la main d'une glace. Le deuxième point,
01:19:58 c'est faire, comme l'est-ce qu'a fait la DEA,
01:20:00 un parquet spécial contre
01:20:02 les trafiquants de drogue, c'est-à-dire moyens de police
01:20:04 supplémentaires contre le trafic de drogue,
01:20:06 et moyens de justice supplémentaires contre les trafiquants de drogue.
01:20:08 Le troisième point, lutter contre la consommation
01:20:10 de manière beaucoup plus intensive. Je sais que
01:20:12 vous trouvez que l'amende forfaitaire n'est pas très élevée,
01:20:14 mais en tout cas, ça permet de... - À chaque fois que je le dis,
01:20:16 et je suis désolé de répéter,
01:20:18 650 euros, c'est l'équivalent
01:20:20 de 2 grammes de cocaïne. - Mais si il faut mettre
01:20:22 1000 euros... - Les gens qui
01:20:24 consomment de la drogue, ils s'en foutent de cette amende.
01:20:26 Il faut mettre 5000. - Il faut mettre 1000, 2000,
01:20:28 3000, 5000, et surtout, que le recouvrement
01:20:30 puisse se faire éventuellement
01:20:32 sur les aides sociales, etc., parce que parfois,
01:20:34 c'est le cas. Et le quatrième point, je pense que c'est
01:20:36 la section la plus ambitieuse, c'est à la fois
01:20:38 développer Interpol au niveau
01:20:40 européen, c'est-à-dire qu'il faut
01:20:42 lutter contre la grande criminalité, parce que,
01:20:44 comme ça a été rappelé, ça concerne également le trafic d'êtres
01:20:46 humains, à la fois sur l'immigration, à la fois
01:20:48 sur les femmes, etc., parce que tout ça est lié,
01:20:50 et aussi contre les pays producteurs.
01:20:52 Il faut envoyer un message qui est très clair, on est l'Union européenne,
01:20:54 ils ont besoin de nous en termes d'aide au développement
01:20:56 et d'accès à notre marché économique.
01:20:58 Tous les pays producteurs, sanctions économiques,
01:21:00 sanctions diplomatiques, et si par cas, ils sont
01:21:02 pas contents, ils continuent à le faire, ils vont disparaître
01:21:04 de la carte, ils vont disparaître de la carte diplomatique.
01:21:06 Et je pense que les États-Unis peuvent nous aider dessus,
01:21:08 et donc du coup, on a assez de poids et assez
01:21:10 de force pour éradiquer. Si d'autres pays se comportent
01:21:12 mal avec nous, on est capable de le faire, donc les pauvres
01:21:14 trafiquants de drogue, on est capable de les éradiquer de la carte
01:21:16 diplomatique du monde. Et tout cela se fait
01:21:18 au détriment d'une partie de la population
01:21:20 sur place, on a évoqué ces habitants
01:21:22 qui, pour certains,
01:21:24 sont complices, mais la majorité
01:21:26 sont victimes, et notamment
01:21:28 on a une pensée pour cette
01:21:30 famille qui a perdu
01:21:32 leur fils,
01:21:34 Fayet, 10 ans, il y a eu une marche blanche qui a été
01:21:36 organisée hier, et ce qui est frappant,
01:21:38 c'est qu'il y avait très peu de personnes à cette marche blanche.
01:21:40 Et vous allez savoir pourquoi.
01:21:42 Justification de l'organisateur.
01:21:44 La préfecture
01:21:46 n'a pas donné l'attendance.
01:21:48 Les gens ne sont pas venus,
01:21:50 mais on espérait bien qu'on va
01:21:52 organiser notre jour. Les gens qui
01:21:54 ne sont pas venus, parce qu'ils sont perts.
01:21:56 Donc, c'est pour cela qu'on n'a pas
01:21:58 beaucoup de personnes.
01:22:00 Certes, ils n'ont pas eu l'autorisation de la préfecture,
01:22:02 on peut comprendre, compte tenu du contexte
01:22:04 en ce moment, et des
01:22:06 différentes fouilles des bâtiments
01:22:08 qui ont lieu, mais aussi
01:22:10 par peur. C'est-à-dire que
01:22:12 les habitants ont peur de
01:22:14 descendre, alors même qu'il s'agit
01:22:16 de l'organisation d'une marche blanche
01:22:18 pour un gamin de 10 ans,
01:22:20 qui est l'une des victimes collatérales
01:22:22 de ces trafics.
01:22:24 C'est la double peur. Il y a la peur
01:22:26 de l'autorité, qu'on peut comprendre,
01:22:28 de la préfecture, peur
01:22:30 d'incidents, c'est-à-dire peur qu'il y ait
01:22:32 un taré qui tire dans la foule.
01:22:34 C'est ça. Si la préfecture interdit,
01:22:36 ce n'est pas pour empêcher les gens de faire
01:22:38 leur marche blanche. Vraiment. C'est à cause
01:22:40 de ce qui risque de se produire,
01:22:42 ce qui montre bien l'état de ce quartier.
01:22:44 Et puis, la peur d'un certain nombre d'habitants
01:22:46 qui y sont tous les jours.
01:22:48 Moi, c'est facile de parler sur un plateau
01:22:50 de télé, comme nous tous, qu'il faut
01:22:52 éradiquer, mais au quotidien,
01:22:54 ces gens-là ne peuvent pas
01:22:56 dire ce qu'ils pensent, ne peuvent pas vivre
01:22:58 normalement, parce que c'est la cité de la peur.
01:23:00 La vraie cité de la peur, elle est là.
01:23:02 Et on parle d'un point de deal
01:23:04 particulier sur Nîmes,
01:23:06 mais en France, il y a des milliers
01:23:08 de points de deal. Et donc, on voit
01:23:10 que l'ampleur du problème
01:23:12 est énorme. On ne va pas tout régler
01:23:14 du jour au lendemain, mais sans doute qu'il faut
01:23:16 cibler. Alors, cibler Nîmes,
01:23:18 cibler Marseille, cibler là où on peut mettre
01:23:20 les moyens dans la durée,
01:23:22 y compris sur les flux financiers,
01:23:24 parce que ça a été dit par Marc,
01:23:26 ça a été dit également
01:23:28 par William, il y a beaucoup, beaucoup d'argent.
01:23:30 Cet argent, il n'est pas
01:23:32 caché dans un petit coffre sous terre, dans les
01:23:34 souterrains qu'on a vus tout à l'heure. Il est
01:23:36 utilisé. Avec cet argent, on
01:23:38 achète des commerces, on achète des voitures,
01:23:40 on fait des dépenses, on fait des voyages, etc.
01:23:42 Et donc, il faut
01:23:44 mettre les brigades spécialisées pour suivre
01:23:46 les flux financiers et couper
01:23:48 et ceux qui ont acheté des commerces, des voitures,
01:23:50 les confisquer.
01:23:52 Mais ça demande
01:23:54 beaucoup de courage parce que derrière, si les politiques
01:23:56 n'ont pas agi depuis des années,
01:23:58 c'est par lâcheté, par crainte
01:24:00 que ça embrase les quartiers. Oui,
01:24:02 mais ils s'embrassent tout seuls les quartiers.
01:24:04 Et plus on attendra, plus ça sera
01:24:06 difficile à résoudre.
01:24:08 La tâche politique
01:24:10 est une noble tâche, mais encore
01:24:12 faut-il avoir le courage de l'assumer.
01:24:14 - Marc Baudrier. - Oui, c'est un énorme défi
01:24:16 au niveau local, régional,
01:24:18 national et international.
01:24:20 Vous en avez parlé.
01:24:22 Juste deux chiffres.
01:24:24 Et puis, il faut s'attaquer aux consommateurs.
01:24:26 Et c'est
01:24:28 majeur, vous avez raison. Juste deux chiffres,
01:24:30 puisque vous parliez des amendes.
01:24:32 5 millions d'utilisateurs
01:24:34 réguliers de cannabis, pour ne se concentrer
01:24:36 sur le cannabis qui est la drogue la plus consommée,
01:24:38 153 000 amendes en
01:24:40 2022. Plus 30%
01:24:42 d'amendes, enfin bon,
01:24:44 153 000 et 5 millions. Voilà.
01:24:46 Donc, on peut dire qu'en gros, on ne fait rien.
01:24:48 Ou presque rien.
01:24:50 - Oui, presque rien. Et malheureusement, il y a
01:24:52 ces victimes qu'on déplore quasi
01:24:54 quotidiennement. Enfin, j'ai l'impression
01:24:56 qu'on a ce débat quasi quotidiennement.
01:24:58 Après, on sait très bien qu'il y a
01:25:00 des forces de l'ordre qui sont au travail
01:25:02 et qui font ce qu'elles peuvent aussi,
01:25:04 qui ont parfois un manque de moyens.
01:25:06 Alors vraisemblablement, Gérald Darmanin.
01:25:08 Ah, vous n'aimez pas ce manque de moyens.
01:25:10 - Non, c'est parce que c'est le manque de volonté.
01:25:12 Oui, il y a un manque de moyens, mais
01:25:14 vu l'état financier de la France,
01:25:16 on a un endettement considérable. Donc, c'est un vrai problème.
01:25:18 - Oui, ça, c'est... qui découle aussi parfois
01:25:20 de choix politiques qui ont été faits, il faut le dire,
01:25:22 dans le passé. - Mais, voilà, il faut assurer
01:25:24 ce choix politique. Mais, il ne faut pas non plus se cacher une chose.
01:25:26 La drogue, et pas que le cannabis,
01:25:28 chez nos élites,
01:25:30 que ça soit culturel,
01:25:32 politique, showbiz, etc.
01:25:34 Et c'est sans doute aussi pour ça
01:25:36 qu'on a du mal à remonter les réseaux
01:25:38 parce que, quand on remonte les réseaux,
01:25:40 on tombe vers ceux qui nous dirigent
01:25:42 intellectuellement, j'allais dire moralement,
01:25:44 mais non, parce qu'ils ne nous dirigent pas moralement, justement.
01:25:46 Financièrement,
01:25:48 souvent, et politiquement. Et ça,
01:25:50 ça freine beaucoup les opportunités
01:25:52 et ceux qui font le vrai travail de terrain
01:25:54 qui aimeraient remonter les réseaux
01:25:56 et qui ont des blocages. Voilà,
01:25:58 il faut à la fois le dire, parce que si on ne le dit pas,
01:26:00 on n'arrivera pas à débloquer les choses.
01:26:02 - Vous êtes très théâtral
01:26:04 ce matin. - Non, quand vous
01:26:06 vous exprimez. - Très théâtral.
01:26:08 - Quand je vois, effectivement, qu'on a le droit
01:26:10 à chacune de vos interventions,
01:26:12 à des petites images,
01:26:14 - Oui, parce que... - Non, mais oui !
01:26:16 - C'est ma façon de m'exprimer. - Mais je remarque ça.
01:26:18 D'ailleurs, je remarque aussi que c'est assez dur
01:26:20 de dire "très théâtral". Voilà.
01:26:22 - Je ne suis pas un dangereux intellectuel.
01:26:24 J'ai arrêté l'école
01:26:26 à l'âge de 16 ans et demi par choix.
01:26:28 Parce que ça m'ennuyait profondément.
01:26:30 Donc j'ai fait des métiers,
01:26:32 des boulots, etc. Et je m'exprime ici
01:26:34 par image parce que cette souffrance,
01:26:36 ces choses, je les vois, j'en connais
01:26:38 des gens qui... Et voilà, c'est ma façon
01:26:40 de faire passer le message. Elle est sans doute
01:26:42 imparfaite, mais c'est ma façon de faire passer, en tout cas, mon message.
01:26:44 - C'est en tout cas très compréhensible.
01:26:46 Et moi, j'aime beaucoup allier le geste
01:26:48 parfois à la parole.
01:26:50 On va parler des bonnes résolutions.
01:26:52 Il nous reste trois minutes. On va voir
01:26:54 si vous en avez autour de la table. Alors, je pensais
01:26:56 qu'on abordait ce sujet en janvier,
01:26:58 lorsque on fait
01:27:00 le passage à la nouvelle année.
01:27:02 Mais vraisemblablement, j'ai découvert, et on va regarder
01:27:04 ce sujet signé par la rédaction,
01:27:06 et vous allez nous dire si vous avez des bonnes résolutions,
01:27:08 des Français cons aussi,
01:27:10 enfin, qui tentent de prendre des bonnes résolutions
01:27:12 pour la rentrée. On en parle dans un instant,
01:27:14 mais avant cela, on écoute les Français.
01:27:16 - Parce qu'elle s'ouvre
01:27:18 sur de nouvelles perspectives,
01:27:20 la rentrée est souvent synonyme de bonne résolution.
01:27:22 Tout d'abord,
01:27:24 il y a ceux qui veulent remettre de l'ordre
01:27:26 dans leur routine. - Arrêter l'apéro.
01:27:28 (rires)
01:27:30 - D'aller à tous les cours, déjà.
01:27:32 Et après, je dirais de mieux gérer mon budget
01:27:34 vu que je suis étudiante. - Travailler.
01:27:36 - L'école. - Les parents,
01:27:38 soucieux du bien-être de leurs enfants.
01:27:40 - Essayer d'avoir un rythme
01:27:42 un petit peu plus adapté pour les enfants, etc.
01:27:44 - On va essayer que tout se passe bien
01:27:46 pour eux. - On va pas se coucher à pas d'heure
01:27:48 tous les soirs. Il y a école et le travail le lendemain.
01:27:50 - Ceux qui, au départ, n'en ont pas.
01:27:52 - Franchement, non. - Non, non, je vais
01:27:54 travailler, c'est tout. - Non.
01:27:56 - Non, pas particulièrement.
01:27:58 - Et qui, finalement, en ont quelques-uns.
01:28:00 - Le sport, peut-être.
01:28:02 Le sport, peut-être un peu plus.
01:28:04 - Faire de l'argent. - C'est pas mal.
01:28:06 - C'est pas mal. - Sauf monsieur
01:28:08 qui n'en a vraiment pas.
01:28:10 - Déjà, celle de janvier, on n'arrive pas à les finir.
01:28:12 On va arrêter là. - Pas de panique.
01:28:14 Il est encore temps de reprendre les résolutions
01:28:16 lâchées en cours d'année et de
01:28:18 profiter des derniers instants de vacances.
01:28:20 - Bon, on a tous envie
01:28:22 de savoir, est-ce que vous en avez autour de la table
01:28:24 ou pas ? On finit cette émission par un bras de légèreté.
01:28:26 - Oui, c'est vrai. - Je m'en suis mis
01:28:28 dernièrement. Là, moi, je me suis...
01:28:30 Il y en a plusieurs. Un, c'est que j'essaie de retrouver
01:28:32 un niveau athlétique. Je me suis fait un programme
01:28:34 de sport avec... - Retrouver un niveau
01:28:36 athlétique. - Voilà, parce que j'ai arrêté
01:28:38 de fumer, du coup, je me... - Ah oui ?
01:28:40 - Ah oui, j'ai fait un programme. J'essaie
01:28:42 de découvrir de nouvelles activités. Je me suis mis au piano et je vais
01:28:44 me mettre à l'escrime. Et je vais découvrir de nouveaux cercles sociaux.
01:28:46 J'ai pris ça récemment, là, pour entamer
01:28:48 un nouveau projet. - Je n'ose pas prendre la parole
01:28:50 après William. Je n'ai pas
01:28:52 autant de bonnes résolutions.
01:28:54 Vous en avez, vous ? - Oui, quelques-unes.
01:28:56 Un peu de sport, c'est vrai.
01:28:58 De la lecture, j'aimerais bien passer plus de temps à lire.
01:29:00 Et donc... - Moi aussi, oui.
01:29:02 - Et rentrer un peu plus tôt le soir, par exemple, ça serait pas mal, hein, déjà.
01:29:04 Pour moi. - Sortir un
01:29:06 excellent numéro du magazine dont je m'occupe,
01:29:08 Capital Social, qui sera sur la finance.
01:29:10 Vous avez encore celui sur la
01:29:12 France Puissance Maritime, qui a un vrai beau
01:29:14 sujet. Ça, c'est
01:29:16 partir en vacances avec mon épouse.
01:29:18 - Ah, vous n'êtes pas parti cet été ?
01:29:20 - Très, très peu. - Un tout petit peu ?
01:29:22 - Mais maintenant, je vais pouvoir partir hors période de scolaire.
01:29:24 - Ça, c'est une... Ah, oui !
01:29:26 Vous avez cette chance !
01:29:28 Et puis, continuer avec
01:29:30 des amis, à défendre nos idées,
01:29:32 à défendre et à dire qu'on aime la France
01:29:34 et que si on se bat, c'est pour cette France
01:29:36 qui est tellement belle.
01:29:38 - Je ne sais que dire,
01:29:40 après ces bonnes résolutions. J'oserais
01:29:42 pas donner les miennes, c'est vrai que j'y ai même pas
01:29:44 réfléchi pour tout vous avouer.
01:29:46 Mais peut-être lire un tout petit peu plus.
01:29:48 C'est vrai que parfois, on...
01:29:50 Après, on dit, on manque de temps, on manque de temps,
01:29:52 mais le temps, on le trouve quand on veut
01:29:54 le trouver pour certaines activités.
01:29:56 Donc, ce sera ma résolution.
01:29:58 Trouver du temps pour pouvoir lire.
01:30:01 Bon, ben voilà, c'était bien.
01:30:03 C'était sympa. Est-ce que vous êtes habitué au nouveau plateau ?
01:30:05 - J'ai oublié une résolution, quand même.
01:30:07 C'était d'essayer de faire rayonner un peu
01:30:09 Boulevard Voltaire davantage.
01:30:11 - Ah ! Il y a de la publicité !
01:30:13 Vous avez pris le pari
01:30:15 de votre acolyte à côté de vous.
01:30:17 - Je m'inspire de Joseph.
01:30:19 - Merci à vous, on finit dans la bonne humeur.
01:30:21 C'est toujours un plaisir. J'espère que ça a été un plaisir
01:30:23 pour vous également, qui nous avez suivis
01:30:25 pendant ces deux heures. Quant à moi, je vous retrouve
01:30:27 ce soir à 20h pour l'heure des Pro 2.
01:30:29 A tout à l'heure et très bonne journée sur CNews.
01:30:31 ...