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Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Il est 9h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver en ce
00:00:04 samedi matin.
00:00:06 9h-11h, c'est l'heure des pro-été.
00:00:08 Vous connaissez le rendez-vous, deux heures de témoignages et de sujets au plus près
00:00:11 de vos préoccupations, du débat aussi, présentation de l'équipe qui m'entoure dans quelques
00:00:15 instants mais tout de suite, le sommaire de nos deux heures.
00:00:18 On commencera par se poser une question, à quoi sert vraiment la CRS8 ? Elle vient d'être
00:00:23 envoyée à Marseille, Marseille qui affiche un triste bilan, 30 puis mort depuis le début
00:00:28 de l'année, on en parle avec Marine Sabourin qui est sur ce plateau.
00:00:32 Le harcèlement scolaire, l'une des priorités de la rentrée pour le nouveau ministre de
00:00:36 l'éducation nationale, Gabriel Attal.
00:00:38 Nouveauté, les élèves harceleurs pourront désormais être transférés vers un autre
00:00:42 établissement.
00:00:43 Nora Thiran-Fress, fondatrice de l'association Marion la Main Tendue, sera notre invitée.
00:00:48 Elle réagira justement à cette nouvelle mesure.
00:00:51 Et puis entre 500 et 700 personnes sont parties hier en vélo ou en tracteur depuis les Deux-Sers.
00:00:57 Ils sont tous opposés, vous savez, aux fameuses bassines.
00:01:00 On en parlera.
00:01:02 Et puis on parlera aussi politique, oui on parlera politique, avec la sortie du nouveau
00:01:05 livre de Nicolas Sarkozy.
00:01:07 Succès déjà annoncé, la sortie de son livre a été avancée de quelques jours alors
00:01:12 que les Français votent de moins en moins.
00:01:14 Pour quelles raisons ces livres d'anciens chefs d'État sont un réel succès ? On
00:01:18 ouvre le débat.
00:01:19 Voilà, prenez place tranquillement avec un café ou un thé selon vos goûts.
00:01:23 Nous sommes ensemble durant deux heures mais tout de suite place à l'info avec Mathieu
00:01:26 Moise.
00:01:27 Bonjour mon cher Mathieu.
00:01:28 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:29 Un nouveau week-end chargé s'annonce sur les routes.
00:01:32 Bisons fûtés voient rouges pour le retour des vacances.
00:01:35 La circulation sera en effet difficile sur tout le territoire et en particulier sur les
00:01:39 autoroutes A7, A9 et A10.
00:01:41 Et dans le sens des départs, la journée est classée orange.
00:01:44 Le Canada est toujours en poids.
00:01:46 Des incendies géants.
00:01:47 Colombie-Britannique, les pompiers disent avoir combattu l'équivalent de 100 ans de
00:01:51 feu en une nuit.
00:01:52 Environ 1110 ravages actuellement le pays d'est en ouest.
00:01:56 Depuis le début de la saison des feux de forêt, 14 millions d'hectares ont brûlé,
00:02:00 soit la superficie d'un pays comme la Grèce.
00:02:03 Enfin au football, l'Olympique de Marseille ne se rassure pas.
00:02:06 Trois jours après leur échec en Ligue des champions, les Marseillais ont été accrochés
00:02:09 à Metz lors de la deuxième journée de championnat.
00:02:11 Le jeune Emran Soglo, 18 ans, avait pourtant ouvert le score.
00:02:15 Mais en deuxième mi-temps, réduit à 10, les Messins reviennent dans le match.
00:02:19 Ils vont même passer devant et mener 2-1.
00:02:21 Marseille égalise en fin de match grâce à Vitigna, score final de partout.
00:02:26 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:02:27 Tout de suite, L'Hore des pros était avec vous, cher Thierry et vos invités.
00:02:31 Merci, on se retrouve dans une heure.
00:02:32 Le rendez-vous est pris.
00:02:33 Allez, L'Hore des pros, c'est parti.
00:02:35 Avec moi pour commenter cette actualité en ce samedi matin, Naïm Mfadel, essayiste.
00:02:38 Soyez là, bienvenue.
00:02:39 Merci Thierry.
00:02:40 Je suis ravi de vous accueillir.
00:02:41 Franck Guéguégnan, maire d'Eperon dans le Calvados.
00:02:45 C'est exactement ça, merci.
00:02:46 C'est ça ? C'est tout bon ?
00:02:48 Georges Fenech, consultant CNews.
00:02:49 Je suis très heureux de vous recevoir à nouveau.
00:02:51 Et puis Marine Sabourin, journaliste à CNews.
00:02:53 On va commencer justement avec vous, ma chère Marine.
00:02:56 On en parlait cette semaine.
00:02:57 Le nombre de morts à Marseille enregistre un triste record cette année puisque nous
00:03:01 sommes à 38 personnes qui ont perdu la vie selon nos informations depuis janvier.
00:03:05 Et c'est déjà plus que toute l'année 2022, Marine Sabourin.
00:03:09 Oui, alors la CRS 8 a été donc envoyée.
00:03:12 C'est une unité d'élite qui a été créée par le ministère de l'Intérieur en 2021,
00:03:16 composée de 200 hommes.
00:03:18 Son objectif, c'est de faire face aux troubles à l'ordre public, au contraire des policiers
00:03:22 classiques qui font face à diverses omissions, les homicides, les différents, les tapages.
00:03:26 Disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
00:03:29 Cette dernière doit pouvoir quitter sa base située en Essonne, seulement 15 minutes après
00:03:33 son déclenchement, dans un rayon de 300 kilomètres.
00:03:36 Si ce rayon est dépassé, elle dispose de 48 heures pour rejoindre un lieu précis.
00:03:40 L'unité n'a pas vocation à s'installer dans une zone durablement.
00:03:44 A Marseille, l'entourage du ministre précise que la CRS 8 restera environ une semaine.
00:03:48 Alors on le comprend, la CRS 8 peut être envoyée partout, sur tout le territoire.
00:03:53 On l'a vu à Marseille où elle intervient régulièrement pour les trafics de drogue.
00:03:56 La CRS 8 s'est rendue à Nantes en mai après une série de fusillades.
00:04:00 En avril, plusieurs membres sont partis à Mayotte pour l'opération Wambushu.
00:04:04 L'unité était d'ailleurs partie précipitamment de Lille en raison des émeutes liées à
00:04:08 la mort du jeune Nel début juillet.
00:04:10 Une partie de l'unité avait été envoyée à Lyon par exemple.
00:04:13 Elle a également été déployée lors des manifestations contre la réforme des retraites
00:04:17 à Rennes à trois reprises.
00:04:18 Beaucoup d'exemples, d'autres un peu plus lointains.
00:04:21 Souvenez-vous en Corse en 2021, après les manifestations contre l'agression mortelle
00:04:25 d'Ivan Colonna ou encore à Colmar en Alsace l'été dernier après la mort d'un Afghan
00:04:30 de 27 ans tué par balle à la suite d'une altercation avec un individu dans le cadre
00:04:34 d'un rodeo urbain.
00:04:35 Merci beaucoup Marine pour toutes ces précisions.
00:04:37 Georges Fenech, on n'a jamais, jamais autant parlé de la CRS 8.
00:04:40 Est-ce que c'est la vraie bonne solution, la vraie bonne idée pour résoudre les problèmes ?
00:04:45 CRS sont les compagnies républicaines de sécurité, ce sont celles qui sont chargées
00:04:50 du maintien de l'ordre et qui interviennent dans les manifestations quand il y a des troubles
00:04:56 à l'ordre public.
00:04:57 La CRS 8, particularité c'est qu'elle est encore plus mobile.
00:05:02 C'est une unité, comme ça vient d'être rappelé, plus rassemblée de 200 policiers.
00:05:08 Mais que je sache, envoyer une CRS à Marseille, moi ça ne fera pas de mal, évidemment, il
00:05:15 y a du bleu, comme on dit, sur la voie publique.
00:05:17 Mais si on veut véritablement lutter contre le trafic de stupéfiants et tout ce qui en
00:05:22 découle, notamment les règlements de comptes, etc.
00:05:25 C'est un travail de longue galène, un travail qui est mené par la police judiciaire, par
00:05:30 les services spécialisés, qui ont d'ailleurs eu des résultats intéressants il n'y a
00:05:34 pas si longtemps que ça.
00:05:35 Et on connaît, on sait ce qui se passe à Marseille, vous savez, ils les connaissent,
00:05:40 il y a deux bandes rivales, on sait qui elles sont et qui veulent prendre la part de tout
00:05:46 le gâteau en réalité.
00:05:47 Donc ça a un effet, la présence de cette CRS a un effet, je dirais, visuel, rassurant
00:05:55 pour les populations.
00:05:57 Dire "voilà, il y a de la police qui est là", mais ce n'est pas de cette manière-là,
00:06:01 si vous voulez, ce ne sont pas des fonctionnaires qui sont habilités à faire des perquisitions.
00:06:05 J'entendais, je lisais la déclaration de l'explication de la préfète de Debouch-du-Rôle,
00:06:10 qui disait "voilà, on va saisir des armes peut-être, etc."
00:06:14 Non, je suis désolé, la CRS n'a pas de pouvoir de police judiciaire, elle ne peut
00:06:18 pas procéder à des perquisitions, elle ne peut pas procéder à des mises en garde.
00:06:22 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:06:23 C'est un travail, le trafic de stupéfiants, c'est un travail de longue galène, fait
00:06:27 par des services spécialisés, ça prend du temps, des filatures, des écoutes téléphoniques,
00:06:33 des expériences, jusqu'à ce qu'à un moment on fasse tomber une filière.
00:06:36 C'est comme ça qu'on lutte efficacement contre le trafic de drogue.
00:06:40 Et on a le sentiment un peu, cette petite musique, il y a un problème, hop, on envoie
00:06:44 la CRS 8, c'est la réponse, la CRS 8, ça y est, elle se déplace, etc.
00:06:49 Et c'est un peu la petite musique du moment.
00:06:51 Naïma Mfadel.
00:06:52 Oui, écoutez, pourquoi pas ? Mais c'est vrai que je rejoins ce que vient de dire Georges,
00:06:57 c'est un travail de longue galène, il faut que la CRS 8, ça peut être intéressant,
00:07:01 elle s'installe pour que visuellement on voit du bleu et puis qu'on arrête aussi
00:07:06 cet écosystème qui s'est mis en place en raison de l'enclavement de ces quartiers
00:07:11 et en même temps la police judiciaire fasse son travail.
00:07:13 On ne peut pas faire l'économie d'une vraie intervention en fait, parce qu'on
00:07:21 ne peut pas juste l'envoyer et ça repart.
00:07:23 Et je dirais aussi autre chose, si on veut vraiment intervenir sur ces quartiers d'une
00:07:27 manière efficace, il faut aussi que, on les connaît, vous avez raison Georges, on
00:07:31 connaît aussi les familles délinquantes, les familles qui sont dans ce trafic de drogue,
00:07:37 il faut les expulser.
00:07:38 Il faut les expulser aussi des logements sociaux, parce qu'aujourd'hui quand vous
00:07:42 voulez expulser une famille, vous êtes obligés de la reloger, donc il faut les expulser
00:07:46 des logements sociaux.
00:07:47 Et puis je dirais la troisième chose aussi Thierry, c'est la question de la place
00:07:53 des mineurs dans cette délinquance.
00:07:54 Aujourd'hui, on n'a rien pour répondre justement à l'enrôlement de ces mineurs
00:08:01 qui aujourd'hui font que s'installe aussi ce trafic de drogue, d'une manière aussi
00:08:05 où il n'y a pas d'impunité.
00:08:06 Donc il faut aussi tomber, revoir la place et le rôle des parents et les placer pénalement
00:08:13 dans ce cadre-là.
00:08:14 Franck Guéguégnan, quel est votre regard justement sur le rôle et la mission de la
00:08:18 CAS8 ? On a un peu le sentiment de servir à chaque fois, on a un peu le sentiment que
00:08:23 c'est aussi un coup de com' à chaque fois.
00:08:25 Alors effectivement, il y a l'effet communication, mais je pense que derrière, c'est surtout
00:08:29 l'effet cosmétique, dans le sens où on essaye de refaire du plâtrage et un peu comme
00:08:36 la cavalerie, vous savez, des tuniques bleus, on les appelle au moment où on a besoin,
00:08:41 ils viennent, ils font une semaine de présence.
00:08:43 Alors que comme ça a très bien été dit d'ailleurs par Georges et Naïma, ce qui
00:08:48 est important dans ce genre de situation, ça tient en deux mots, la continuité et
00:08:53 puis la proximité.
00:08:54 Et aujourd'hui, c'est ce qui manque.
00:08:56 Et Marseille, c'en est vraiment l'exemple absolu, c'est qu'il faut un travail de
00:09:01 fond, c'est la continuité, et puis surtout un travail de terrain, et là, c'est la proximité.
00:09:06 Et la CRS8, ils sont là pour faire un coup de force médiatiquement et puis pour montrer
00:09:12 que le bleu est sur le terrain.
00:09:15 Mais ça ne va pas suffire, on le sait.
00:09:17 Et on oublie aussi que, je crois que c'est dans l'article 2 de la Déclaration des
00:09:23 droits de l'homme, la sécurité, le besoin de sécurité est un besoin de la population.
00:09:27 Donc il est impératif qu'un moment ou un autre, on rappelle la loi pour tout le monde.
00:09:33 D'abord, c'est sécurisant pour les victimes.
00:09:35 Et puis, c'est aussi important de montrer à ceux qui sont dans la délinquance où
00:09:39 sont leurs limites.
00:09:40 Aujourd'hui, c'est ce qui manque profondément.
00:09:41 On va écouter justement Karima Mezzihan qui est porte-parole du collectif des familles
00:09:46 des victimes à Marseille sur justement l'arrivée de la CRS8.
00:09:50 Écoutez, c'est intéressant, on en reparle juste après.
00:09:52 Nous, on considère que la venue de cette CRS va soulager quand même les familles des
00:09:57 quartiers.
00:09:58 Mais c'est juste un pansement et ce n'est pas des solutions pérennes.
00:10:02 Et maintenant, il est temps d'agir et d'offrir des solutions sur du nouveau terrain pour
00:10:06 permettre aux habitants de vivre dans la paix et la tranquillité.
00:10:10 Georges Fenech, Karima Mezzihan confirme un peu vos dires.
00:10:14 Oui, dès lors qu'il y a une volonté politique de lutter contre ce fléau, on ne peut pas
00:10:23 s'en plaindre.
00:10:24 Au contraire, il faut encourager.
00:10:26 Je trouve que Gérald Darmanin, dans l'ensemble, il montre cette volonté de réaction.
00:10:33 Souvenez-vous ce qu'il avait entrepris pour les 4000 points d'île sur l'ensemble du
00:10:37 territoire avec une action forte.
00:10:39 Incontestablement, des renforts, même le président de la République a envoyé des
00:10:43 renforts en effectifs importants et beaucoup d'investissements sur Marseille avec des
00:10:48 séjours sur Marseille qui étaient sans précédent pour un chef de l'État.
00:10:52 Il a passé trois jours en plus.
00:10:53 C'est important d'avoir le signal politique qui vient du plus haut niveau de l'État.
00:10:59 C'est un message qui est reçu sur place par les autorités, mais également par les
00:11:04 populations.
00:11:05 Mais moi, j'attends aussi des Marseillais, peut-être qu'ils prennent aussi leur destin
00:11:10 un petit peu en main.
00:11:11 Je ne crois pas qu'ils ne font rien.
00:11:13 Quand je vois ce qui s'est passé cette semaine en Corse.
00:11:16 J'étais sûr que vous n'alliez pas aller de la Corse.
00:11:18 Les Corses se mobilisent.
00:11:19 On l'a commenté, vous vous rendez compte.
00:11:22 Tout à coup, tiens, qu'est-ce qui se passe dans nos quartiers des Cannes à Jexio ? Le
00:11:27 lendemain, vous avez toute la population.
00:11:28 Une bonne partie, 700 personnes qui sont mobilisées.
00:11:31 Ils sont venus dire on est là, on ne laissera pas ces territoires devenir des zones de non-droit
00:11:38 comme dans certaines villes du continent.
00:11:40 J'ai trouvé ça extraordinaire.
00:11:42 Je n'ai pas vu moi sur notre continent, comme on dit, des populations parce qu'elles ont
00:11:47 peur.
00:11:48 On l'évoquait sur ce plateau, il y a deux points de mesure et deux attitudes.
00:11:52 Il y a une espèce de passivité, vous ne pas donner l'expression, mais sur notre continent,
00:11:56 effectivement, cette force des Corses en disant attention, on est chez nous là et ça ne
00:12:00 peut pas se produire et on va manifester dans les quartiers.
00:12:03 On va discuter des tracts et on va montrer qu'en fait, nous sommes là.
00:12:06 C'est ça la différence.
00:12:08 C'est un signal qui est envoyé.
00:12:09 C'est un signal très fort.
00:12:10 Mais bien sûr, ça peut aussi être une dérive.
00:12:12 Alors attention, évidemment, il ne faut pas non plus.
00:12:14 Vous avez raison, monsieur le ministre.
00:12:15 Le risque, c'est que les Corses ne règlent pas le problème entre eux.
00:12:20 Il faut rester dans le cadre de la République.
00:12:22 Il faut que ce soit, je dirais, pacifique.
00:12:24 On a eu ce débat hier justement.
00:12:26 C'est hors de question d'imaginer des milices ou quoi que ce soit.
00:12:29 Mais c'est cette réaction salutaire d'une population qui pacifiquement vient dans ses
00:12:38 quartiers en disant attention, il ne faut pas que ça se transforme en zone de non-droit.
00:12:41 On en prend le chemin parce que ça fait quand même plusieurs années que je suis là.
00:12:45 Moi, je trouve ça plutôt bon signe et c'est en même temps un soutien pour les élus.
00:12:49 Le maire, le premier adjoint d'Ajaccio se sont exprimés.
00:12:52 Les élus se sentent confortés aussi par leur population.
00:12:56 Je pense que ce n'est pas…
00:12:58 Effectivement, je vous rejoins complètement, Georges.
00:13:00 Il faudrait ça.
00:13:01 Mais effectivement, la peur aujourd'hui a gangréné nos quartiers.
00:13:05 Elle s'est installée depuis longtemps.
00:13:06 C'est plus de 40 ans en fait.
00:13:07 Aujourd'hui, les problématiques liées aux quartiers populaires et la question de la drogue,
00:13:12 de la délinquance, etc.
00:13:14 s'est installée depuis ces décennies dans les quartiers.
00:13:18 Et donc, on a aussi laissé s'installer cette peur, cette crainte.
00:13:22 Moi, j'ai mis en place des conseils de vie sociale quand j'étais déléguée du préfet de Montelajoli.
00:13:28 Et je me souviens que les habitants venaient à la sous-préfecture.
00:13:32 On ne le faisait pas dans les quartiers, ils venaient à la sous-préfecture.
00:13:34 Et je vous assure, ils disaient leurs craintes.
00:13:36 On avait même mis en place un numéro vert, anonyme, méissé si je puis dire,
00:13:41 pour qu'ils puissent appeler en cas de problème dans leur quartier pour signaler, etc.
00:13:46 de la délinquance, ce qu'ils voyaient.
00:13:48 Ils n'ont pas voulu et pourtant, c'était anonyme.
00:13:50 Donc effectivement, cette peur s'est installée, au contraire de la Corse,
00:13:54 où il y a encore cette identité corse aussi très forte,
00:13:58 ce collectif aussi très fort et que nous, malheureusement, voilà.
00:14:03 On a aussi, vous savez, on a beaucoup aussi créé ces enclaves
00:14:06 en laissant aussi s'installer un écosystème qui finalement se nourrit de lui-même.
00:14:11 - Qui faut intervenir avant que ce soit un peu trop tard.
00:14:13 - Exactement.
00:14:14 - On ne parle pas assez de la loi du silence qui s'applique.
00:14:16 Parce qu'il y a ça aussi, qui est une vraie cangraine.
00:14:19 C'est à dire que les gens, au bout d'un moment, ne disent plus rien.
00:14:22 Et c'est la dérive, l'omerta, auquel on peut se confronter.
00:14:25 C'est à dire qu'à un moment ou à un autre, de rendre la parole publique
00:14:28 en disant ça, c'est inacceptable, il faut que ça s'arrête.
00:14:31 C'est invivable pour nous, en bas de notre immeuble, etc.
00:14:33 C'est un élément déjà de prise de conscience.
00:14:35 - Et l'élément nouveau pour avoir discuté avec un certain nombre de Corses,
00:14:38 c'est qu'effectivement, ce trafic de drogue, il existe depuis longtemps.
00:14:41 Vous l'avez souligné.
00:14:42 Mais la différence, c'est qu'aujourd'hui, les points de deal se voient.
00:14:46 Et ça, effectivement, pour les Corses, c'est déjà un trafic, c'est pas tout le ralenti.
00:14:50 Mais évidemment, c'est pas ce que je dis.
00:14:52 Mais le fait est, c'est qu'aujourd'hui, ils ne se cachent plus les trafiquants.
00:14:56 - Et lorsque la police municipale s'est pointée dans ces quartiers,
00:14:59 ils ont été menacés.
00:15:02 C'est ça qui a allumé ces plusieurs méchants.
00:15:05 - Et puis, il y a également le petit problème de règlement de compte
00:15:07 qui s'est produit à Calvi également.
00:15:09 - Absolument.
00:15:09 - Voilà. Donc, pour résumer, la CIS 8, oui, mais...
00:15:14 - Oui, notamment sur le global et beaucoup plus sur le long...
00:15:17 - Sur la durée.
00:15:18 - Sur la durée.
00:15:19 - Comme disait Georges.
00:15:20 - Absolument.
00:15:21 - Allez, on va changer de sujet.
00:15:22 Quoique, on va parler des pharmaciens maintenant.
00:15:25 Excédés par les vols de plus en plus fréquents dans les pharmacies,
00:15:27 certains pharmaciens prennent des mesures drastiques.
00:15:30 Et cette semaine, je vois qu'on parle de ce gérant d'un établissement à Saint-Quentin-dans-Lenne
00:15:34 qui a diffusé carrément sur les réseaux sociaux
00:15:37 les images des voleurs capturés en pleine action par les caméras de surveillance.
00:15:41 C'est ainsi qu'il a réussi à les identifier.
00:15:42 Une explication queutile de Paillet.
00:15:44 On en parle juste après.
00:15:46 C'est grâce aux caméras de surveillance
00:15:52 que le propriétaire de cette pharmacie découvre les voleurs.
00:15:55 Des individus qui agissent selon un mode opératoire bien pensé.
00:15:59 - Autour de 16h, en fait, on a trois individus qui rentrent dans l'officine,
00:16:04 en fait, qui rentrent séparément.
00:16:07 Et en fait, on a deux des individus qui occupent au contraire le personnel de l'officine.
00:16:15 Et puis un troisième individu, en fait, qui vole six produits de parapharmacie.
00:16:23 Pour lutter contre ces faits récurrents,
00:16:25 le propriétaire de l'officine utilise une méthode simple et efficace,
00:16:29 afficher leur visage publiquement sur les réseaux sociaux.
00:16:32 - On a déjà diffusé des images de vols précédemment.
00:16:36 C'est ce qui fonctionne le mieux, en fait, pour récupérer la marchandise
00:16:39 ou obtenir le paiement de la marchandise qui a été volée.
00:16:43 Si vous venez voler chez nous, vous prenez un risque.
00:16:46 Vous prenez le risque d'être affiché en tant que voleur.
00:16:48 En France, un vol et demi par jour est commis dans une pharmacie.
00:16:52 Des vols qui représentent parfois une perte de plusieurs milliers d'euros
00:16:56 pour ces établissements.
00:16:57 - Georges Fenech, je me tourne vers vous.
00:17:00 Ce n'est pas légal de faire ça, objectivement.
00:17:03 - Ce n'est pas légal et ce n'est pas important.
00:17:06 Ce n'est pas raisonnable.
00:17:08 Je suis du côté de la victime, évidemment.
00:17:11 Elle fait ce qu'elle peut.
00:17:12 Mais ce n'est pas le moyen, si vous voulez, de discuter.
00:17:19 - Ce n'est pas la bonne idée, ce n'est pas la bonne solution.
00:17:21 - Non, d'abord, ça peut provoquer des réactions.
00:17:24 On ne savait pas ce qui peut se passer derrière.
00:17:27 On rentre là dans une espèce d'engrenage, si vous voulez,
00:17:29 où la victime se fait un petit peu justicière, en quelque sorte,
00:17:34 et lance en pâture ceux qui sont venus cambrioler leur pharmacie.
00:17:41 Là, on risque effectivement, c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
00:17:45 d'avoir des réactions qui dépassent ce que pourrait souhaiter le pharmacien.
00:17:53 Je ne crois pas qu'on puisse considérer que mettre comme ça sur la place publique
00:17:59 des images qui sont quand même des images privées dans une pharmacie.
00:18:05 On a le droit aussi à son intimité.
00:18:08 On ne peut pas diffuser des images sans le consentement d'une personne.
00:18:12 Donc là, c'est borderline, c'est limité.
00:18:15 - Il risque quoi, le pharmacien ? Il risque quelque chose ?
00:18:17 - Il ne risque rien.
00:18:17 Je ne pense pas que la victime va déposer plainte,
00:18:20 la victime de ces images, parce qu'en fait, ce sont les auteurs.
00:18:23 Il ne faut pas renverser les rôles.
00:18:24 Mais en théorie, oui.
00:18:28 En théorie, il risque effectivement, c'est l'article 9 du Code civil,
00:18:32 atteinte à l'image, etc.
00:18:34 Il risque des dommages d'intérêt.
00:18:36 Est-ce que pas d'aller en prison ?
00:18:37 - Bon, on imagine bien que les auteurs ne pourront pas déposer.
00:18:41 - Je ne pense pas qu'ils vont se vendre ça.
00:18:42 - Mais ce n'est pas la bonne idée.
00:18:44 Mais sait-on jamais, on vit dans un monde merveilleux,
00:18:46 dans une période merveilleuse.
00:18:47 Naïma, M. Fadel, on voit que même les pharmacies,
00:18:50 on en a déjà parlé sur ce plateau, vous vous souvenez,
00:18:54 même les pharmacies, c'est devenu un commerce comme un autre,
00:18:56 qu'on les attaque, etc.
00:18:58 - Maintenant, il semble qu'elles étaient protégées.
00:19:01 - Oui, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
00:19:03 - C'est nos médicaments, on ne s'attend pas à ce qu'il y ait des vols.
00:19:06 - Détrompez-vous, les pharmacies, il y a très longtemps,
00:19:09 on cherche des produits, vous voyez.
00:19:12 - Oui, liés aux drogues.
00:19:14 - Mais les attaques de pharmacies sont montées de manière exponentielle.
00:19:18 - Ça, je sais, mais c'est des cambriolages,
00:19:20 mais là, c'est en plein jour.
00:19:22 - Mais il y a une augmentation,
00:19:26 on l'a abordé dans cette émission déjà,
00:19:28 et c'est un vrai phénomène.
00:19:30 - Qu'est-ce qui n'augmente pas aujourd'hui en termes de délinquance ?
00:19:32 - Ça, c'est vrai.
00:19:33 - Il y a même un phénomène de bande dans les cambriolages de ces pharmacies.
00:19:39 Après, moi, ce que ça révèle pour moi,
00:19:42 c'est le symptôme de la faillite de l'État de droit.
00:19:45 Et c'est ça qui est extrêmement inquiétant.
00:19:47 On a vu, notamment ces derniers mois,
00:19:50 combien de personnes avaient envie elles-mêmes de faire leur loi.
00:19:53 Et moi, je me souviens, le commerçant aussi qui avait affiché
00:19:56 qu'il y avait des vols, il avait dit,
00:19:59 "mais moi, quand je vais porter plainte, de toute façon,
00:20:01 on ne prend même pas ma plainte,
00:20:03 et donc, je n'ai trouvé que ce moyen-là".
00:20:04 Et c'est ça qui est inquiétant, c'est qu'à un moment,
00:20:06 cette faillite de l'État fait qu'on va devoir nous-mêmes
00:20:09 faire notre propre loi, et c'est ça qui est dangereux pour la démocratie.
00:20:12 Justement, en fait, à la transition, ce commerçant s'appelle Jérôme Jean,
00:20:16 c'est un commerçant amien qui avait lui-même diffusé ces images.
00:20:20 On l'écoute, on l'avait interrogé sur ce plateau, écoutez-le.
00:20:23 Ceux qui me disent, il faut mettre un vigile,
00:20:25 on met un vigile le samedi.
00:20:27 Mais là, le vol a eu lieu un mardi, on avait certes du monde,
00:20:30 mais les vendeurs et les vendeuses ne sont pas là pour faire de la sécurité.
00:20:34 Nous, on les forme à vendre et accompagner les clients.
00:20:36 On ne peut pas passer son temps à faire de la sécurité.
00:20:39 Franck Gléguénien.
00:20:40 Oui, ça appelle deux observations.
00:20:42 La première observation, c'est qu'aujourd'hui, il n'y a plus aucun secteur
00:20:46 d'activité, public, privé, qui n'est pas confronté à un souci de délinquance,
00:20:52 de vol, d'agression, et notamment le problème de la santé,
00:20:55 où là, on est au cœur de notre protection.
00:20:59 Maintenant, vous allez dans certains hôpitaux, dans certains services d'urgence.
00:21:03 Vous avez des vigiles qui sont là pour assurer la sécurité des soignants.
00:21:07 Donc, les pharmacies, si vous avez besoin d'un médecin, d'un médicament en pleine nuit,
00:21:12 vous avez un système de guichet.
00:21:14 Il faut d'abord appeler au commissariat de police, etc.
00:21:16 Ce qui n'arrivait pas avant.
00:21:18 On est quand même dans un système où les normes, où les valeurs sont en totale déliquescence.
00:21:24 Ça, c'est la première observation.
00:21:25 La deuxième observation, c'est celle du juge.
00:21:27 C'est qu'effectivement, il y a un principe en droit,
00:21:30 c'est qu'on n'est plus justement dans le droit du talion, oeil pour oeil.
00:21:35 Au bout d'un moment, il faut aussi se préserver.
00:21:38 Et il faut aussi que ce pharmacien, il réagit parce qu'il est dans une situation de détresse.
00:21:44 C'est une force de détresse.
00:21:45 Il est dans son commerce, il se fait agresser et il essaye de trouver un moyen
00:21:51 que la force publique ne peut pas lui donner.
00:21:54 Alors, ça a sens par rapport à ce que vous disiez, Georges, tout à l'heure,
00:21:58 sur le fait qu'on subissait avec une certaine passivité.
00:22:01 Là, on voit ce pharmacien, ce commerçant qui décide eux-mêmes de réagir.
00:22:08 Alors certes, on l'a bien compris, c'est peut-être pas la meilleure des façons,
00:22:11 mais au moins, ils réagissent parce qu'effectivement,
00:22:13 il y a un phénomène de ras-le-bol qui s'instaure et qu'il n'y a aucun commerce,
00:22:16 quel qu'il soit, qui soit protégé aujourd'hui.
00:22:19 La meilleure des réactions, c'est qu'il est détenteur d'images
00:22:23 qui démontrent qu'il y a des individus qui commettent des vols dans ces pharmacies.
00:22:27 Il est détenteur de ces images et il les transmet avec une plainte
00:22:31 au service de police qui va les exploiter.
00:22:32 On les reconnaît physiquement, enquête, garde à vue et poursuite.
00:22:37 Voilà, maintenant, diffuser leurs images dans le pays, dans la ville,
00:22:42 je ne sais pas vraiment, c'est comme il y a eu un maire une fois,
00:22:47 vous vous souvenez, pour les émeutes, qui a dit
00:22:49 "je commencerai à reconstruire le jour où on me dénoncera qui a commis..."
00:22:56 C'est pas possible, on ne peut pas rentrer dans cette...
00:22:58 Vous savez, c'est une dérive un peu à l'américaine.
00:23:00 Aux États-Unis, vous avez un site dédié où il y a les portraits,
00:23:08 les adresses de ceux qui commettent des agressions sexuelles.
00:23:12 C'est-à-dire que vous pouvez, depuis votre ordinateur,
00:23:14 savoir si votre voisin...
00:23:16 Là, on rentre dans une logique qui n'est pas conforme à...
00:23:19 - Mais Naïma, ce que dit Georges, c'est quand même révélateur
00:23:22 d'un profond malaise de notre société.
00:23:25 Quand on vous parle de tous ces exemples,
00:23:28 il y a une espèce d'exaspération bien compréhensible.
00:23:30 - Mais effectivement, et ce que vous disiez, Georges,
00:23:34 par rapport à ce maire,
00:23:36 moi, je vais être honnête avec vous, je le comprends.
00:23:38 Je le comprends parce qu'en fait, en réalité,
00:23:41 dans les quartiers, on sait parfaitement, monsieur le maire,
00:23:43 qui fait quoi.
00:23:45 Et à un moment, on peut se désoler.
00:23:47 Les émeutes qui a eu beaucoup d'habitants,
00:23:50 se sont désolées qu'on brûle leur centre social,
00:23:52 leur mairie de quartier, leur médiathèque,
00:23:55 leur centre de loisirs, en disant
00:23:57 "C'est pour nos enfants".
00:23:59 Ils savaient parfaitement.
00:24:00 Vous savez, quand la police est intervenue dans certains quartiers,
00:24:03 comme par hasard, ils me disaient,
00:24:04 "Mais ils ont tous habité, comme par hasard,
00:24:06 les immeubles qui étaient à côté".
00:24:08 Voilà. Et ils ont trouvé refuge, c'est,
00:24:12 des habitants.
00:24:14 Donc vous voyez, c'est ça le problème.
00:24:15 C'est qu'à un moment, effectivement, on peut se désoler.
00:24:17 Je suis d'accord avec vous, Georges, je ne dis pas,
00:24:19 je le regrette.
00:24:21 Mais à un moment, il y a un tel désespoir,
00:24:24 une telle impuissance
00:24:28 qui devient même un fatalisme
00:24:31 et qui devient inquiétant pour notre pays.
00:24:33 Très rapidement, parce qu'on a marqué une pause.
00:24:35 Oui, alors, désolé.
00:24:36 Ce qui est important, effectivement, on peut le comprendre,
00:24:39 mais il n'empêche que dans notre République,
00:24:41 il y a des règles, il y a des principes.
00:24:43 On ne se fait pas justice soi-même, ça c'est le premier point.
00:24:45 Et qu'à un moment ou à un autre,
00:24:46 il faut avoir confiance dans nos institutions
00:24:49 pour dire "Voilà, je suis détenteur d'une information,
00:24:51 je la transmets aux services concernés".
00:24:54 Allez, on va marquer une pause si vous voulez bien.
00:24:55 On va se retrouver dans quelques instants
00:24:56 et on va parler d'un dossier prioritaire
00:24:58 pour la rentrée de Gabouillet-Lattal,
00:25:00 un dossier qui semble avoir pris un bras-le-corps.
00:25:03 C'est le dossier du harcèlement scolaire.
00:25:06 Il y a eu quelques évolutions cette semaine avec un décret
00:25:09 et on recevra Nora Thirian-Fraisse,
00:25:13 qui est présidente de l'association Marion, la main tendue.
00:25:17 Elle nous dira un petit peu ce qu'elle pense justement de ces avancées.
00:25:20 Allez, on marque une pause, on se retrouve tout de suite.
00:25:22 Il est 9h30, soyez bienvenus.
00:25:28 C'est l'heure des pro-été, jusqu'à 11h avec moi
00:25:31 pour commenter cette actualité en ce samedi matin.
00:25:33 Toujours avec moi Naïma M. Fadel, Georges Fenech, Franck Guiguigna
00:25:36 et j'accueille avec beaucoup de plaisir Nora Thirian-Fraisse
00:25:39 de l'association Marion, la main tendue.
00:25:42 Soyez bienvenues en ce samedi matin, ma chère Nora.
00:25:45 On va justement commencer avec vous,
00:25:46 on va parler du harcèlement scolaire.
00:25:49 C'est un pas important, vous allez me le dire,
00:25:52 dans quelques instants, dans la lutte contre le harcèlement scolaire,
00:25:54 puisqu'un décret vient d'être publié cette semaine.
00:25:57 Il autorise les chefs d'établissement à transférer les élèves harceleurs
00:26:01 dans un autre établissement.
00:26:03 Jusqu'ici, c'était plutôt, on s'en souvient, les enfants victimes
00:26:06 qui étaient obligés, hélas, de quitter leur établissement.
00:26:10 Explication de Raphaël Lasreg, Tancred Guillotel et Axel Rebo.
00:26:15 Et on en parle avec vous, ma chère Nora.
00:26:18 Un élève responsable de harcèlement scolaire
00:26:21 pourra désormais être transféré dans une autre école,
00:26:24 évitant d'imposer ce changement à celui qui en est victime.
00:26:27 Une mesure importante dans la lutte contre le harcèlement.
00:26:30 Mais faudrait-il aller plus loin ?
00:26:32 Il faut responsabiliser les familles, former les professeurs,
00:26:34 et c'est le programme phare.
00:26:36 Donc j'espère qu'à la rentrée, il sera renforcé et vraiment mis en place.
00:26:39 Et oui, les familles ont besoin d'aide en fait,
00:26:41 parce que quand vous êtes un parent d'un enfant harcelé,
00:26:43 c'est compliqué, mais d'un enfant harceleur aussi.
00:26:45 Et ça a des conséquences sur toute la famille et la fratrie.
00:26:47 C'est cet accompagnement-là qu'il faut mettre en place dès la rentrée.
00:26:50 C'est un chiffre alarmant.
00:26:52 Un élève sur dix subirait une forme de harcèlement au cours de sa scolarité.
00:26:56 Au total, chaque année, entre 800 000 et 1 million d'enfants
00:26:59 seraient victimes de harcèlement scolaire.
00:27:01 Les actes de harcèlement peuvent marquer dramatiquement toute une vie.
00:27:04 Ce sont en général des enfants, plus souvent des garçons d'ailleurs,
00:27:08 puisque les victimes aussi sont plus souvent des garçons,
00:27:12 âgés le plus souvent entre 11 et 14 ans,
00:27:15 puisque c'est au collège que le harcèlement scolaire
00:27:18 est le plus fréquent, le plus important,
00:27:21 même s'il peut exister à tout âge.
00:27:24 Et ce sont des enfants qui sont globalement dominants
00:27:28 et qui ont du plaisir à agresser autrui, à faire du mal à autrui.
00:27:34 Le gouvernement doit présenter un plan interministériel
00:27:37 de lutte contre le harcèlement scolaire au mois de septembre prochain.
00:27:42 - Nora, merci encore une fois d'être avec nous.
00:27:44 Deux mots sur votre association Marion la Main Tendue.
00:27:49 - Marion la Main Tendue, c'est une association que j'ai créée en 2014.
00:27:53 J'ai perdu ma fille aînée, je suis là maman de trois enfants, en 2013.
00:27:57 En 2013, le phénomène de harcèlement, on n'en parlait pas,
00:27:59 on parlait de violence à l'école ou de bien-être à l'école.
00:28:02 Et aujourd'hui, c'est une association nationale
00:28:04 qui agit sur tout le territoire français,
00:28:06 auprès des équipes pédagogiques, des élèves, autour de cinq pôles,
00:28:09 notamment un pôle thérapeutique.
00:28:11 Et notre idée, c'est d'accompagner les familles, les personnes victimes,
00:28:14 les fratries qui sont touchées, former les professeurs,
00:28:17 et puis surtout accompagner aussi les élèves harceleurs.
00:28:19 Peut-être qu'on aura l'occasion d'en parler parce que sans harceleur,
00:28:23 il n'y a pas de harcèlement.
00:28:24 Donc, c'est plutôt compliqué après dix ans de faire poursuivre
00:28:31 l'activité de cette association parce qu'on a des salariés.
00:28:35 Comme vous l'avez entendu, il y a 800 000 à 1 million d'enfants harcelés.
00:28:38 Mais ça veut dire, je ne sais pas, mais à la louche,
00:28:41 entre 3 et 6 millions d'enfants harceleurs.
00:28:43 Et vous, vous le savez peut-être mieux que moi,
00:28:45 c'est que ces enfants à terme ont des conduits délictuels.
00:28:47 On sait aujourd'hui qu'un enfant sur deux qui n'est pas arrêté
00:28:50 dans ses conduites à l'école, ont un risque fort de passage à l'acte
00:28:54 à l'âge adulte et de conduits délictuels, voire criminels.
00:28:56 Donc, c'est important d'en parler dès le plus jeune âge
00:28:58 pour éviter une violence à terme dans nos rues, dans nos couples
00:29:01 et dans notre vie en général.
00:29:04 Alors, on a voulu vous avoir ce matin dans l'heure des pros
00:29:06 parce qu'il semblerait que les choses avancent un peu.
00:29:08 Oui, cette année, on en a beaucoup parlé du harcèlement.
00:29:12 Il semblerait que Gawyer Lattal prenne le dossier à bras le corps.
00:29:16 Ce serait ce que je tentais de dire.
00:29:18 Un peu plus que son prédécesseur, selon vous, Nora.
00:29:22 Moi, ce que je constate, c'est qu'il est arrivé.
00:29:25 Il faut saluer son envie et sa volonté d'agir sur ce sujet-là.
00:29:29 Il n'attend pas des drames.
00:29:30 Il n'attend pas qu'il y ait des faits graves.
00:29:34 Voilà, puisqu'on est quand même en période d'été.
00:29:35 Alors, on appelle ça des vacances scolaires.
00:29:37 Ça veut dire que la scolarité continue.
00:29:38 Et oui, il faut le saluer.
00:29:40 Mais il n'y a pas de vacances pour le harcèlement.
00:29:41 C'est important aussi.
00:29:42 On ne prend pas de vacances.
00:29:42 La preuve, je suis devant vous.
00:29:44 D'autres sont...
00:29:45 Non, ça ne s'arrête pas.
00:29:46 Et vous savez, on a 15 jours de la rentrée.
00:29:47 Il y a beaucoup d'enfants qui somatisent déjà en disant
00:29:50 dans 15 jours, je vais retourner à l'école.
00:29:53 Et ce n'est pas forcément un lieu de bien-être parce qu'ils sont harcelés.
00:29:57 Peut-être rappelez ce qu'est le harcèlement, si ça ne vous ennuie pas.
00:29:59 Parce que tout le monde en parle, mais il faut que les gens sachent
00:30:01 de quoi il s'agit véritablement.
00:30:03 C'est vraiment des violences répétées, c'est-à-dire
00:30:05 des violences physiques, verbales ou psychologiques.
00:30:08 Les violences psychologiques sont extrêmement difficiles à détecter et à prouver.
00:30:11 Et la particularité du harcèlement, c'est la dynamique de groupe.
00:30:16 C'est important de le rappeler parce que dans le décret qu'on va aborder,
00:30:20 il a indiqué l'élève harceleur.
00:30:21 En fait, non, ce sont les élèves harceleurs parce que c'est une dynamique de groupe.
00:30:25 Un leader, deux leaders, puis ceux qui suivent par peur des représailles
00:30:29 parce qu'ils ont envie aussi.
00:30:30 Il n'y a pas forcément d'intentionnalité contre une personne qu'on appelle la cible.
00:30:34 Et rappeler aux parents ou aux personnes qui sont victimes de ça
00:30:37 qu'il n'y a pas de profil type.
00:30:38 Ce n'est pas parce que vous êtes petit, vous êtes gros, vous êtes...
00:30:39 Non, c'est juste parce qu'on a décidé de faire de vous une proie, le bouc émissaire.
00:30:43 Donc, ça apparaît dès le plus jeune âge, il faut le rappeler.
00:30:46 Ce décret-là, il est important ?
00:30:48 C'est une étape importante ?
00:30:50 Il est important parce que c'est dès le premier degré,
00:30:53 dès l'école maternelle et primaire notamment, parce que contrairement à ce qu'on pense,
00:30:57 le harcèlement, il n'est pas plus fort au collège.
00:30:59 Il est amplifié parce que le groupe est plus grand
00:31:02 et que la différence notamment liée aux origines sectorielles,
00:31:06 elle est beaucoup plus prégnante.
00:31:08 Mais ça apparaît dès la grande section.
00:31:10 En tout cas, nous, on intervient dès la grande section
00:31:12 pour que les enfants puissent verbaliser ce qui leur arrive,
00:31:14 d'être seuls à la récré, d'être battus.
00:31:16 Et c'est très genré.
00:31:17 Donc, c'est important d'en parler.
00:31:19 Les garçons sont beaucoup dans la violence physique.
00:31:21 On s'appuie sur une étude qu'on a réalisée.
00:31:22 Ce n'est pas aux doigts mouillés, je ne décide pas que c'est genré.
00:31:25 Et pour les filles, c'est beaucoup de violence psychologique
00:31:26 et une grande, grande, grande violence verbale.
00:31:29 Une banalisation des propos, des insultes.
00:31:32 Donc, il faut en parler.
00:31:33 Donc, ce décret de dire dès le premier degré,
00:31:35 dès l'école primaire, on peut faire en sorte,
00:31:38 au bout du bout d'une chaîne,
00:31:39 une gradation de mesures, de sanctions,
00:31:42 d'écarter un élève et des élèves qui seraient dans la récidive
00:31:45 vers un autre établissement, c'est plutôt une bonne nouvelle
00:31:48 parce que parfois, des enfants avaient des conduits difficiles
00:31:50 pendant cinq ans et en effet, ils se retrouvaient au collège
00:31:53 avec un sentiment à la fois d'impunité, de force et de se dire
00:31:57 "je vais poursuivre mes méfaits vis-à-vis d'autres".
00:31:59 Mais est-ce qu'il ne faudrait pas étendre également
00:32:01 au collège et au lycée ?
00:32:02 Déjà le cas au collège et au lycée.
00:32:04 Voilà, parce que plus on grandit,
00:32:07 il y a les réseaux sociaux qui jouent un rôle
00:32:08 encore plus important aussi.
00:32:10 Au collège, on parle souvent des réseaux sociaux,
00:32:11 mais pour aller dans les écoles,
00:32:13 et moi j'ai vu près de 70 000 enfants dans toute la France,
00:32:16 donc je les connais un petit peu à part les miens,
00:32:18 je sais très bien comment ils agissent.
00:32:21 La difficulté à partir du collège,
00:32:23 c'est vraiment un changement de paradigme pour les enfants.
00:32:26 Les sixièmes nous disent "tout change",
00:32:29 c'est-à-dire qu'ils prennent des transports scolaires,
00:32:30 ils rencontrent d'autres gens.
00:32:31 Vous parlez des réseaux sociaux,
00:32:33 mais ils l'ont déjà dès l'âge de 9 ans,
00:32:34 donc ce n'est pas ça qui change.
00:32:36 On ne prend pas assez en compte le changement hormonal,
00:32:38 le changement aussi d'appartenance au groupe.
00:32:40 On sait que jusqu'à l'âge de 12 ans,
00:32:42 le fait de porter secours à quelqu'un,
00:32:44 l'empathie est plus forte que d'appartenir au groupe.
00:32:46 Et puis après, l'effet de meute est renforcé
00:32:48 parce qu'on va appartenir au groupe.
00:32:50 Et toutes et tous ici, on préfère être autour d'une table
00:32:53 avec des gens plutôt que d'être seul,
00:32:55 il n'y a rien de pire que l'isolement.
00:32:56 Donc ça, c'est renforcé.
00:32:58 Alors les réseaux sociaux, oui, c'est un couteau suisse supplémentaire,
00:33:01 c'est une lame aiguisée.
00:33:03 Mais vous savez, on ne se lève pas le matin en disant
00:33:05 "je vais insulter, menacer quelqu'un par les réseaux sociaux
00:33:07 si je ne l'ai pas déjà fait dans la vie réelle".
00:33:10 Donc il faut former nos enfants à être des leaders positifs.
00:33:13 On verra comment ça va se passer à la rentrée,
00:33:15 parce qu'il y a ce qu'on dit, il y a ce qu'on écrit, il y a ce qu'on fait.
00:33:17 Vous venez de dire que c'est important,
00:33:19 il faut former nos enfants à être des leaders positifs.
00:33:22 Donc ça suppose la place et le rôle des parents,
00:33:26 parce que souvent il est minimisé,
00:33:28 parce que déjà les parents minimisent,
00:33:30 alors je parle sous votre contrôle,
00:33:31 minimisent et qu'ils ont tendance à dire
00:33:33 "non, non, ce n'est pas mon enfant, le harcèleur, c'est les autres".
00:33:36 Et puis on minimise aussi la place et le rôle,
00:33:38 même au niveau de l'éducation nationale,
00:33:41 quand on ne les convoque pas dès le premier acte de harcèlement.
00:33:45 Alors je suis à 1000% d'accord avec vous.
00:33:46 J'ai participé en tant que membre du comité d'experts
00:33:49 à l'élaboration du programme Phare,
00:33:51 et moi mon sujet c'était les familles.
00:33:52 Donc je travaillais trois ans sur comment convier les familles
00:33:56 et pas les convoquer,
00:33:57 comment s'intéresser aux familles les plus éloignées du système scolaire,
00:33:59 donc les familles hallophones dont la langue française
00:34:02 n'est pas la langue maternelle,
00:34:03 beaucoup de familles monoparentales
00:34:05 qui subissent ce qu'on appelle des multivictimations,
00:34:07 qui sont mises de côté.
00:34:09 Et en effet, c'est un peu le par...
00:34:11 Enfin c'est un jeu de mots, mais ce n'est pas choisi,
00:34:12 c'est un peu le parent pauvre, j'allais dire,
00:34:14 de toute cette prévention, c'est l'aide à la parentalité.
00:34:18 Et c'est vrai que jusqu'au CM2, on s'est nous trouvés,
00:34:20 on a besoin de nous, et puis à partir du collège,
00:34:23 on n'existe plus, on doit déposer nos enfants
00:34:24 et puis on n'est plus conviés.
00:34:26 Normalement, dans le cadre du programme Phare,
00:34:27 donc je le répète à chaque fois,
00:34:29 l'éducation c'est aussi la répétition,
00:34:31 s'il faut que les familles soient conviées dès la rentrée
00:34:34 à une réunion de prévention,
00:34:35 on leur présente ce qu'on appelle une équipe ressources dédiée,
00:34:38 on leur dit qui sont vos interlocuteurs,
00:34:39 former des élèves ambassadeurs,
00:34:41 et de rappeler à un parent
00:34:43 que d'abord il a plus de risque d'avoir un enfant harceleur,
00:34:46 et que d'être dans le déni,
00:34:48 c'est bien en tant que parent,
00:34:50 parce qu'on se protège,
00:34:51 mais en fait l'enfant va être renforcé
00:34:52 dans ses conduites violentes.
00:34:54 Donc oui, c'est le parent pauvre.
00:34:55 Aujourd'hui, on n'en parle pas,
00:34:56 donc j'attends beaucoup du ministre et d'autres,
00:34:59 mais vous avez complètement raison,
00:35:00 c'est l'aide à l'enfant.
00:35:01 En fait, il faut les responsabiliser,
00:35:03 pas les stigmatiser.
00:35:05 - Nora, vous avez déjà pris contact avec Gaoui Alatale ?
00:35:07 Vous avez eu des échanges ?
00:35:08 - Non, je vais le faire maintenant, si vous voulez.
00:35:10 - Vous pouvez lancer un appel, profitez-en,
00:35:11 vous êtes sur CNews.
00:35:12 - Non, moi je ne suis pas quelqu'un qui fait des appels,
00:35:14 qui revendique, je pense qu'il devrait nous convier,
00:35:16 nous inviter, voilà.
00:35:18 - Jean Fenech.
00:35:19 - On est disponible.
00:35:20 - On ne peut que saluer l'action très importante,
00:35:24 - Oui, c'est une action importante, évidemment.
00:35:25 - et courageuse que maintenant Nora.
00:35:27 Est-ce que votre association est reconnue d'utilité publique ?
00:35:31 - Non, parce que ça c'est lié à des finances,
00:35:32 on n'est pas assez riches,
00:35:33 mais nous sommes d'intérêt général
00:35:35 et nous sommes agréés par le ministère d'Education nationale,
00:35:38 donc on est un tout petit peu subventionnés
00:35:40 par l'Education nationale,
00:35:41 ministère des Sports.
00:35:42 La région Île-de-France, je tiens à le saluer,
00:35:44 qui depuis le début, Valérie Pécresse,
00:35:46 nous a beaucoup aidés, et des partenaires privés.
00:35:48 Donc c'est très... Non, non, pas d'utilité publique.
00:35:51 Utilité publique, il faut une trésorerie très importante,
00:35:53 et moi je préfère salarier des gens, créer de l'emploi,
00:35:56 et créer ce qu'on appelle des maisons de marion,
00:35:57 on a créé des structures d'accueil.
00:35:59 - Non, mais la vraie question,
00:35:59 ce n'est pas une question sur l'autant de ressources,
00:36:02 c'est la capacité de pouvoir accompagner
00:36:05 devant une juridiction quand c'est nécessaire.
00:36:06 - Pour se porter partie civile.
00:36:07 - Pour se porter partie civile, c'est ça.
00:36:08 - Non, on ne peut pas le faire.
00:36:09 - Vous ne pouvez pas le faire.
00:36:10 Vous avez par exemple dans d'autres domaines,
00:36:12 par exemple la pédophilie, la voix de l'enfant,
00:36:13 qui se constitue partie civile,
00:36:15 et qui aide les victimes et les familles.
00:36:17 Ça, vous ne pouvez pas le faire.
00:36:18 - En fait, nous, on a créé des structures
00:36:19 qui s'appellent des maisons de marion,
00:36:20 on prend en charge des familles, on les accueille,
00:36:22 on les suit, on a un pôle thérapeutique,
00:36:24 et on les oriente vers des arcains.
00:36:25 - Mais vous ne craignez pas...
00:36:27 - Allez-y, Jean-Georges.
00:36:28 - Le contenu de ce qu'a dit Nora aussi,
00:36:30 c'est le fait que l'enfant harceneur,
00:36:33 s'il n'est pas arrêté dans ce comportement,
00:36:39 on peut constater qu'il va évoluer,
00:36:41 qu'il a des risques d'évoluer vers un comportement
00:36:44 plus délinquentiel, en réalité.
00:36:46 Il peut devenir délinquant par ailleurs.
00:36:48 - D'où la nécessité de l'accompagner.
00:36:49 - Mais vous savez, il l'est déjà,
00:36:50 puisque le harcèlement est un délit.
00:36:52 - Non, mais je sais bien, mais...
00:36:53 - Mais vous avez raison.
00:36:54 - Dans son comportement, on voit qu'il va dériver
00:36:57 vers d'autres comportements aussi de nature délinquante.
00:37:00 - Ce sont des études longitudinales.
00:37:02 - Et ça, si vous voulez, c'est très important.
00:37:04 C'est pour ça que ce décret du 17 août
00:37:07 est très important dans la mesure où on sanctionne,
00:37:11 on sanctionne le harceleur, mais j'allais dire,
00:37:13 c'est une sanction, mais en même temps,
00:37:15 c'est aussi lui faire comprendre dans son propre intérêt
00:37:19 qu'il ne peut pas continuer dans ces attitudes-là.
00:37:21 Donc, je dirais, c'est important.
00:37:24 - Mais l'aspect, le fait de le déplacer,
00:37:26 ce qui est un peu important, je ne le minimise pas,
00:37:29 mais ça ne va pas être facile non plus
00:37:32 dans l'établissement où il va être...
00:37:34 - Accueilli.
00:37:35 - Accueilli.
00:37:36 Je suppose que ça risque de poser des problèmes,
00:37:38 mais je pense qu'il faut également,
00:37:40 et vous me le dites, mais il faut accompagner cet harceleur
00:37:42 parce que ce n'est pas uniquement déplacer l'harceleur
00:37:45 d'un établissement à un autre qui va résoudre le problème.
00:37:47 Il faut l'accompagner.
00:37:48 - C'est indiqué dans le décret.
00:37:49 - Il y a un certain nombre de choses à faire.
00:37:50 - Oui, alors moi, je mets des précautions d'usage,
00:37:53 notamment vis-à-vis d'enfants qui ont des besoins particuliers,
00:37:56 qui ont besoin d'une aide, une AESH,
00:37:58 qui sont en classe une, dans des classes adaptées.
00:38:00 Je fais des précautions par rapport à des fratries.
00:38:03 Vous êtes en famille, je prends des cas,
00:38:04 vous êtes en famille monoparentale,
00:38:05 vous avez trois enfants, ou pas,
00:38:07 et vous vous séparez la fratrie.
00:38:08 Est-ce que la fratrie ne va pas être stigmatisée ?
00:38:10 Il faut accompagner cet enfant.
00:38:11 On est en milieu rural, il n'y a qu'une commune.
00:38:13 Vous savez sans doute intercommune,
00:38:14 est-ce qu'un enfant de 8 ans va prendre le bus ?
00:38:16 Tout ça, on va être au cas par cas.
00:38:18 Vous savez très bien que pour la radiation,
00:38:19 il y a aussi des dotations derrière,
00:38:21 il faut que la commune accepte.
00:38:22 Il ne faut pas qu'on soit vent debout dans une commune
00:38:24 en disant, enfin, il ne faut pas stigmatiser.
00:38:26 On sait aussi que beaucoup d'enfants harceleurs
00:38:27 sont d'anciennes personnes victimes.
00:38:30 On sait aussi, et ça, c'est des études à l'international,
00:38:32 il n'y a pas d'études françaises sur ce sujet-là,
00:38:34 que des enfants qui sont auteurs de ces faits-là
00:38:37 vivent d'autres violences, violences intrafamiliales.
00:38:39 Il faut s'intéresser à l'environnement,
00:38:41 contextualiser, c'est assez complexe,
00:38:43 mais ce n'est pas blanc ou noir, ce n'est pas le but.
00:38:44 Moi, je n'ai pas envie qu'un enfant de 8 ans
00:38:46 soit stigmatisé.
00:38:47 Et accompagner la fratrie, accompagner la famille,
00:38:50 nous, c'est ce qu'on essaye de faire
00:38:51 parce que justement, les études longitudinales le disent,
00:38:53 un enfant qui n'est pas arrêté aura plus de risques
00:38:56 d'avoir des conduites à risque,
00:38:58 mais même des conduites addictives,
00:38:59 vous savez, prise de drogue.
00:39:01 Les RICS, ce qui est important aussi dans ce décret,
00:39:04 c'est le fait de décider que des élèves
00:39:06 qui commettraient ces faits d'un établissement
00:39:09 vis-à-vis d'un autre élève d'un autre établissement
00:39:10 sera sanctionné dans son établissement.
00:39:12 On ne pourra plus dire le chef d'établissement,
00:39:13 je ne leur jette pas...
00:39:15 Il n'y a pas de problème, mais qu'il ne puisse pas dire
00:39:17 "Ah bah, ça ne s'est pas passé chez moi,
00:39:18 ça s'est passé sur les réseaux sociaux,
00:39:20 ce n'est pas mon sujet."
00:39:21 On évitera sans doute, je pense, des RICS,
00:39:23 des quartiers et du racket.
00:39:25 - On continue le débat, mais je voulais vous faire écouter
00:39:26 la réaction d'Olivier Morin que je recevais
00:39:29 dans le cadre de Mini-News.
00:39:30 Sa jeune fille, Liliane, de 13 ans,
00:39:33 a été victime de harcèlement par deux jumelles.
00:39:35 Je lui ai posé la question de savoir
00:39:36 ce qu'il pensait de ce décret,
00:39:37 si c'était ou pas une avancée pour lui.
00:39:39 Écoutez-le.
00:39:40 - Les mesures, je les trouve assez mitigées, dirons-nous.
00:39:45 Elles ont le mérite d'exister.
00:39:48 Monsieur Attal, au moins, semble prendre,
00:39:51 contrairement à son prétécesseur, le sujet à cœur.
00:39:54 Certains l'ont critiqué par sa jeunesse.
00:39:56 Moi, je trouve qu'il a le mérite de prendre le sujet
00:39:58 à bras le corps.
00:39:59 En revanche, le décret, pour moi, est un peu léger
00:40:02 puisque ça reste à la main des chefs d'établissement.
00:40:06 Dans le cas présent de ma fille,
00:40:08 le chef d'établissement n'a jamais porté ses responsabilités.
00:40:11 Donc, dans le cas d'espèce,
00:40:14 si le chef d'établissement doit faire quelque chose,
00:40:16 le décret ne sera jamais impliqué.
00:40:18 - Nora, vous n'êtes pas d'accord avec la lecture
00:40:20 que a prise ce papa.
00:40:21 - D'abord, je lui apporte mon soutien.
00:40:22 Non, non, le décret, ça, c'est quand même...
00:40:24 - C'est un témoignage très émouvant sur ce plateau.
00:40:26 - Vous allez me trouver froide,
00:40:27 mais malheureusement, c'est notre quotidien à l'association.
00:40:30 On a 8000 demandes par an.
00:40:31 Donc, c'est pour vous dire à quel point c'est compliqué
00:40:33 pour les familles d'être accompagnées.
00:40:34 Je salue le fait que ce soit un papa.
00:40:36 Les papas, vous n'êtes pas la pierre,
00:40:38 mais intéressez-vous aussi à ces sujets-là
00:40:41 parce que c'est beaucoup autour de la maman, de la maternité.
00:40:43 Et quand on parle de parentalité,
00:40:47 prenez ça aussi à bras le corps.
00:40:49 C'est votre sujet.
00:40:50 Les mamans ont fait beaucoup de choses aussi.
00:40:52 Je parle juste pour la charge mentale.
00:40:54 - Alors, l'autre écoute...
00:40:56 - Non, mais ce qu'il dit dans ce décret,
00:40:59 ce qui est rédigé, c'est les chefs d'établissement doivent.
00:41:02 Ce n'est plus au cas par cas.
00:41:03 Il n'y a pas "j'ai envie, je n'ai pas envie".
00:41:05 Donc là, il y a quand même une obligation.
00:41:07 Pour les chefs d'établissement, je sais que ça va être compliqué,
00:41:09 mais à partir du moment où les faits sont avérés,
00:41:11 on suit le processus, commission éducative,
00:41:13 conseil de discipline, exclusion,
00:41:15 mais ce n'est plus au cas par cas.
00:41:18 Il y a vraiment une obligation.
00:41:20 Donc, je pense que c'est un signal fort que donne le ministre
00:41:22 à ses troupes en leur disant "Aujourd'hui, vous pouvez le faire.
00:41:25 N'ayez pas peur".
00:41:26 Et puis, il faut dire aux chefs d'établissement,
00:41:27 "N'ayez pas peur de votre réputation".
00:41:29 Au contraire, en tant que parents,
00:41:30 quand on sait que dans un établissement,
00:41:31 dès le début de ce type de violence, c'est pris en charge,
00:41:34 nous, en tant que parents, ça nous rassure.
00:41:35 C'est important aussi de leur dire.
00:41:37 - Georges ?
00:41:38 - Non, simplement d'un mot.
00:41:39 J'étais étonné que personne n'ait parlé
00:41:42 que dans ce décret, il n'y a pas que le harcèlement.
00:41:45 Vous avez vu ?
00:41:46 Le décret aussi du 17 août prévoit
00:41:50 que le chef d'établissement doit intervenir en cas d'atteinte,
00:41:54 le comportement qui porte atteinte aux valeurs de la République
00:41:57 et à la laïcité.
00:41:58 Personne n'en a parlé.
00:41:59 - C'est vrai, on s'est déplacés.
00:42:01 - Et je trouve qu'il y a quelque chose d'intéressant.
00:42:04 - Ah oui, il affirme là.
00:42:06 - Parce que ça vise les tenues vestimentaires,
00:42:08 les problèmes d'habaïa, etc.
00:42:10 - C'est vrai qu'on a plus focalisé sur cette question de harcèlement.
00:42:12 - Oui, parce que c'était ça.
00:42:13 Mais il y a aussi la question des valeurs de la République
00:42:18 et de la laïcité.
00:42:19 - Il est beaucoup plus clair sur ces questions-là.
00:42:23 Et effectivement, il pose le cadre
00:42:26 et avec détermination, on peut dire.
00:42:29 Et moi, je voudrais juste relever ce que vous avez dit.
00:42:31 Et je suis d'accord avec vous, il faudrait qu'il vous reçoive rapidement.
00:42:34 Et la deuxième chose que j'aimerais dire,
00:42:36 parce que c'était par rapport à notre échange toutes les deux,
00:42:40 c'est qu'à mon avis, il devrait écrire justement à tous les parents
00:42:43 des enfants scolarisés pour leur dire cette volonté
00:42:47 de s'attaquer au harcèlement et leur dire toutes leurs responsabilités.
00:42:52 - Oui, je suis d'accord avec vous.
00:42:53 Après, on a un trou dans la raquette en France.
00:42:55 C'est tout ce qui est politique familiale prise en charge.
00:42:58 De toute façon, la famille n'existe pas.
00:43:00 On parle toujours des parents.
00:43:01 Alors moi, je ne parle pas des parents, je parle des familles,
00:43:03 parce qu'il y a des enfants qui sont en famille d'accueil,
00:43:04 qui sont placés.
00:43:05 Il y a des enfants qui sont en grande difficulté et famille.
00:43:08 Voilà. Donc oui, c'est une très bonne idée.
00:43:10 Et de rappeler peut-être au chef d'établissement qu'à la rentrée,
00:43:13 une des premières mesures dans le cadre du programme Phare,
00:43:15 c'est d'accueillir ces familles, de leur expliquer
00:43:17 quelles sont les équipes ressources et aussi doter les établissements,
00:43:19 parce qu'on va dans les écoles.
00:43:21 Et je peux vous dire que c'est compliqué aussi
00:43:23 pour les équipes pédagogiques.
00:43:24 On leur demande beaucoup et il n'y a pas d'infirmière scolaire,
00:43:27 il n'y a pas de médecin scolaire.
00:43:29 Donc, c'est vrai que ces dotations-là, elles manquent.
00:43:31 Il y a un gros budget.
00:43:32 Donc, il faut vraiment les aider et dire aux familles
00:43:34 qu'elles ne sont pas seules et qu'on a plus de risque
00:43:36 d'avoir un enfant harceleur.
00:43:38 Donc, ça me rappelle ce que vous disiez,
00:43:41 le carrière égalien qu'avait évoqué Jean-Michel Blanquer
00:43:43 quand il avait lancé sa circulaire.
00:43:44 Il avait dit qu'il faut s'attarder sur la laïcité,
00:43:48 la délinquance, la radicalisation et le harcèlement.
00:43:51 Les valeurs de la République, c'est liberté, égalité, fraternité.
00:43:55 Et c'est ce qu'on demande pour nos enfants.
00:43:56 Et rappeler qu'on doit faire du commun et faire ensemble.
00:43:59 Merci Nora.
00:44:02 Vous venez quand vous voulez.
00:44:03 On va suivre le dossier avec une grande attention,
00:44:06 vous l'imaginez bien.
00:44:08 Si vous avez un contact avec Gabouillet-Lattal,
00:44:10 je vous le dirai, vous nous le direz.
00:44:12 Et vous êtes la bienvenue sur ce plateau.
00:44:13 Je rappelle que vous êtes...
00:44:14 - Et dites-lui qu'on l'invite.
00:44:15 - On l'invite avec vous, évidemment.
00:44:18 Je lance l'invitation sur ce plateau.
00:44:20 Je rappelle que vous êtes la présidente de l'association Marion,
00:44:23 la main tendue.
00:44:24 Merci de vous être réveillée en ce samedi matin
00:44:26 pour nous parler de cette pause.
00:44:28 - Il est passé à vous.
00:44:29 - Merci beaucoup Nora.
00:44:31 On marque une pause, on restera dans le domaine de l'éducation
00:44:33 parce que je ne sais pas si vous l'avez remarqué,
00:44:35 mais les prix des fournitures scolaires,
00:44:37 ça va vous goûter beaucoup plus cher.
00:44:39 On en parle juste après.
00:44:40 On marque une pause.
00:44:41 A tout de suite.
00:44:43 Il est 10h, le temps passe très vite en ce samedi matin.
00:44:48 C'est l'heure des pro-été jusqu'à 11h.
00:44:51 Beaucoup de sujets, beaucoup de débats encore avec nos invités
00:44:53 que je vous représente dans quelques instants.
00:44:55 Mais tout de suite, place à l'info.
00:44:56 Et l'info est incarnée ce matin par Mathieu Devez.
00:44:59 Rebonjour mon cher Mathieu.
00:45:01 - Rebonjour Thierry.
00:45:02 Bonjour à tous.
00:45:02 Un soldat français a été tué hier dans un accident de la route en Irak.
00:45:07 Le sergent Baptiste Gauchot participait à une mission de formation
00:45:10 au profit de l'armée irakienne.
00:45:13 Et dans un tweet, Sébastien Lecornu exprime sa vive émotion.
00:45:16 Le ministre des Armées ajoute que la France s'associe à la peine
00:45:20 de sa famille et de ses frères d'armes.
00:45:22 L'épisode "Deux chaleurs" prend de l'ampleur et gagne du terrain vers le nord.
00:45:26 Météo France a placé neuf nouveaux départements en vigilance orange
00:45:29 à la canicule.
00:45:31 Ils sont donc désormais 28.
00:45:32 Le mercure sera particulièrement élevé à Montélimar, 38 degrés.
00:45:36 37 à Lyon, Avignon et Albi.
00:45:39 Enfin en Espagne, les pompiers continuent de lutter
00:45:42 contre l'immense incendie sur l'île de Ténérife.
00:45:45 Depuis mardi, le feu reste incontrôlable.
00:45:47 5 000 hectares désormais sont partis en fumée
00:45:50 et 4 500 personnes ont été évacuées.
00:45:52 Selon les autorités locales, l'archipel des Canaries connaît
00:45:55 son incendie le plus compliqué depuis 40 ans.
00:45:58 C'est la fin de ce journal.
00:45:59 Retrouvez tout de suite Thierry Cabané et ses invités
00:46:01 pour la suite de l'ordre des pro-été.
00:46:04 Merci beaucoup mon cher Mathieu.
00:46:05 Les invités, je vous les représente.
00:46:06 Naïma M. Fadel, essayiste.
00:46:08 Georges Fenech, consultant CNews et Franck Guégué-Nia.
00:46:11 Je l'ai bien dit ?
00:46:13 Merde et pompier, je l'ai bien dit ?
00:46:14 - Tu peux mieux faire, ça va, ça va.
00:46:16 - Ok, je peux mieux faire, je le note.
00:46:19 Allez, nous sommes ensemble encore pendant une heure.
00:46:21 On va commencer notre deuxième heure par évoquer
00:46:24 des problèmes de limitation de vitesse.
00:46:26 Pour les retours de vacances, vous avez peut-être emprunté
00:46:28 les routes nationales et départementales.
00:46:31 Des axes dont la limite maximale autorisée a été baissée
00:46:34 à 80 km/h.
00:46:35 Vous le savez, en 2018, on en avait beaucoup parlé.
00:46:38 Mais certains secteurs ont fait machine arrière.
00:46:40 Une cinquantaine de départements est revenue
00:46:42 aux 90 km/h, sur tout ou partie de leur territoire.
00:46:45 Dans quelques instants, on sera avec Alexandra Le Gendre,
00:46:48 porte-parole de la Ligue de défense des conducteurs.
00:46:50 Elle nous dira ce qu'elle pense de cette situation
00:46:53 ou de cette évolution.
00:46:54 Mais tout d'abord, le rappel des faits avec Corentin Briaud
00:46:56 et on ouvre le débat juste après.
00:46:58 46 départements ont vu leur limitation de vitesse
00:47:04 repasser à 90 au lieu de 80 km/h.
00:47:07 Même si pour la plupart d'entre eux,
00:47:09 ils ont encore des axes limités à 80 km/h.
00:47:13 C'est un véritable revers pour les associations
00:47:15 qui luttent pour plus de sécurité routière.
00:47:18 Certains dénoncent une instrumentalisation politique.
00:47:21 On peut s'interroger sur la position
00:47:23 de certains présidents de départements.
00:47:26 Deux études successives ont démontré que cette mesure
00:47:29 du 80 km/h avait permis de sauver des vies.
00:47:32 Ce n'est pas une décision raisonnable
00:47:34 en termes de sécurité routière.
00:47:35 A contrario, des associations d'automobilistes
00:47:38 acclament quant à eux cette mesure,
00:47:40 qu'ils considèrent plus proche de la réalité rurale.
00:47:43 C'est effectivement une très bonne nouvelle
00:47:44 pour les automobilistes.
00:47:46 Peut-être pas nécessairement pour ceux
00:47:47 qui sont sur la route des vacances,
00:47:49 mais au moins ceux qui pratiquent ces routes toute l'année.
00:47:52 Ce sont des décisions d'urbains,
00:47:55 de gens qui sont dans les très grandes villes,
00:47:59 où de toute façon, on ne peut pas rouler à cette vitesse-là.
00:48:03 Dans les départements qui sont repassés au 90 km/h,
00:48:07 les tronçons concernés ne sont que ceux de 10 km de long,
00:48:10 et ceux qui ne traversent pas une agglomération ou un hameau.
00:48:15 - Pour ouvrir le débat, on va retrouver Alexandra Lejean,
00:48:18 porte-parole de la Ligue de défense des conducteurs.
00:48:20 Bonjour, soyez bienvenue ce samedi matin.
00:48:23 Éclairez-nous un petit peu,
00:48:24 quelle est votre position par rapport à ces changements ?
00:48:27 90, 80, certains départements changent.
00:48:30 46 départements ont vu leur limitation de vitesse
00:48:33 repasser à 90 km/h au lieu de 80.
00:48:35 Quel est votre regard ? On a besoin de votre éclairage.
00:48:39 - Bonjour, notre association, la Ligue de défense des conducteurs,
00:48:42 est évidemment vent debout contre le 80 km/h
00:48:45 depuis que cette mesure a été imposée en 2018
00:48:48 par le Premier ministre d'alors, Edouard Philippe.
00:48:50 Chaque fois qu'un département,
00:48:54 en prenant beaucoup de recul sur la mesure,
00:48:56 et après avoir beaucoup réfléchi au sujet, repasse à 90,
00:49:00 pour nous, évidemment, c'est une victoire.
00:49:02 Parce que cette mesure, contrairement effectivement
00:49:04 à ce que la sécurité routière prétend,
00:49:07 n'a pas sauvé de vie en tout cas.
00:49:11 C'est très compliqué.
00:49:12 Ils ont utilisé des méthodes mathématiques hyper alambiquées
00:49:14 pour prouver que ça avait sauvé des vies.
00:49:16 Mais en vérité, quand on réfléchit un petit peu,
00:49:18 savoir si l'accident a eu lieu parce qu'on roulait à 90 au lieu de 80,
00:49:23 sachant qu'en vérité, sur les tronçons à 90,
00:49:26 la vitesse moyenne, elle est de 82-83,
00:49:28 il ne faut pas non plus imaginer que tout le monde roule à toute vitesse
00:49:31 sur ces tronçons-là,
00:49:33 eh bien, en vérité, c'est très compliqué.
00:49:36 Par ailleurs, lorsque la sécurité routière fait le bilan de ces accidents,
00:49:39 il faut savoir qu'ils prennent tous les accidents en cause,
00:49:42 c'est-à-dire qu'ils dégagent finalement tous les facteurs
00:49:45 qui ont été identifiés,
00:49:47 qui sont liés à l'accident qui a eu lieu
00:49:48 et qui a été potentiellement mortel.
00:49:50 Par exemple, je pense à des statistiques qui englobent,
00:49:57 je ne sais pas, je pense en 2021,
00:50:00 vous vous souvenez peut-être de ce drame
00:50:02 qui avait fait cinq victimes de la route près d'un lac,
00:50:06 je ne sais plus, je crois que c'était vers les Alpes,
00:50:08 donc ces personnes étaient sur une route départementale,
00:50:11 donc qui faisait partie des statistiques relevées par la sécurité routière,
00:50:15 en fait, ces personnes étaient à l'arrêt
00:50:16 et au lieu de mettre la marche avant,
00:50:19 ils avaient mis la marche arrière et ils étaient tombés dans un lac.
00:50:21 Voilà, c'est aussi caricatural que ça en fait,
00:50:23 c'est-à-dire que les statistiques prises en compte
00:50:25 par le bilan positif, entre guillemets, du 80 km/h
00:50:28 ou du retour à 90 km/h,
00:50:30 ils prennent en compte ce genre d'accident
00:50:32 qui n'a strictement rien à voir avec la vitesse.
00:50:34 Donc c'était la fausse bonne idée en fait ?
00:50:37 C'était une bonne idée pour le gouvernement
00:50:39 puisque ça a quand même globalement correspondu
00:50:41 à beaucoup plus de radars sur les routes
00:50:43 et puis forcément, on chope plus de gens à 80 km/h qu'à 90 km/h,
00:50:46 puisque comme je vous le disais, la vitesse,
00:50:48 elle est de peu près 82-84 km/h sur ces tronçons,
00:50:51 à 90 km/h, vous passez,
00:50:53 à 80 km/h, vous ne passez plus sur les radars.
00:50:55 Donc nous, on y voit une association évidemment directe
00:50:57 entre les deux mesures.
00:50:59 Et ce qu'on aimerait à la Ligue de défense des conducteurs,
00:51:01 c'est qu'on se penche vraiment aujourd'hui
00:51:04 davantage sur les contrôles de comportement dangereux,
00:51:06 à savoir l'alcool, les stupéfiants,
00:51:09 sur l'amélioration de la qualité des routes.
00:51:11 Pour nous aujourd'hui, la vitesse, c'est un sujet...
00:51:16 Évidemment, ça fait partie d'un facteur quand on a un accident,
00:51:20 si on n'était pas à 0 km/h potentiellement,
00:51:22 la vitesse, elle peut être liée à l'accident,
00:51:26 ça peut être un des facteurs.
00:51:27 Mais il y a pour nous aujourd'hui des facteurs
00:51:30 sur lesquels il faut davantage travailler,
00:51:31 parce que ça fait 10 ans en gros que la mortalité routière stagne.
00:51:34 Donc la solution, les solutions, les vraies pistes aujourd'hui,
00:51:37 c'est encore une fois l'état des routes
00:51:39 et puis le contrôle beaucoup plus strict
00:51:41 des comportements dangereux.
00:51:42 - Vous restez avec nous, on ouvre le débat, ma chère Alexandra.
00:51:45 Nous avons un maire, Franck Gheghenia.
00:51:48 Chez vous, c'est 80 ou 90 dans votre département ?
00:51:51 - Alors dans le département, c'est 90.
00:51:54 Moi, je voudrais réagir par rapport à ce qui a été dit,
00:51:56 notamment par la personne juste avant,
00:51:58 qui représentait aussi une association des automobilistes.
00:52:02 Il a dit "c'est impossible de rouler à moins de 90".
00:52:08 C'était en gros son propos.
00:52:10 Alors moi, il faut qu'on m'explique.
00:52:12 Il existe quand même des systèmes de régulation.
00:52:15 Lorsque c'est 80, c'est 80.
00:52:17 Je ne comprends pas comment on dit "c'est pas possible de rouler à moins de 90".
00:52:21 Moi, ça me choque.
00:52:23 Ma commune est traversée, la commune des Prons,
00:52:25 par une quatre voies qui est donc de la compétence départementale.
00:52:28 Il faut le rappeler que ce point, c'est une compétence départementale.
00:52:32 À l'époque, j'avais réussi à faire obtenir que ce soit 50.
00:52:35 C'était 70, je suis passé à 50.
00:52:37 Mais les personnes, lorsqu'ils sont au volant d'un véhicule,
00:52:41 ils se transforment.
00:52:42 Ils deviennent complètement dans un autre espace-temps.
00:52:48 Ils ont des droits, ils s'estiment surpuissants.
00:52:52 Et on oublie qu'il y a des gens qui vivent autour de ces routes,
00:52:54 même autour des routes départementales.
00:52:56 Il faut être vigilant, que la vitesse tue.
00:52:59 Malheureusement, dramatiquement, il y a des passages piétons
00:53:02 qui ne sont pas respectés, etc.
00:53:03 Et puis, il y a des usagers.
00:53:04 Donc, moi, je trouve que...
00:53:06 Donc, vous êtes plutôt pour le maintien à 80 km/h plutôt que 90,
00:53:09 comme je le dis à Alexandre.
00:53:10 Mais pas pour ces allers-retours entre "c'est 90, c'est 80".
00:53:15 Le problème, c'est que vous êtes pilote et que vous traversez la France.
00:53:18 Non, c'est compliqué de savoir.
00:53:20 Ça, c'est aberrant.
00:53:21 OK, il y a des appareils qui permettent de savoir,
00:53:23 mais néanmoins, ce n'est pas facile.
00:53:24 Naïma M. Fadel et Georges Fenech.
00:53:26 Moi, j'ai le sentiment, encore une fois,
00:53:29 de la confrontation entre le rat des villes et le rat des champs.
00:53:33 Ah, expliquez-nous.
00:53:34 L'urbain et le rural.
00:53:36 Et on voit bien que...
00:53:37 Et c'est ce qui avait révélé aussi, d'ailleurs, le mouvement des Gilets jaunes.
00:53:41 Parce que le mouvement des Gilets jaunes était majoritairement
00:53:44 plutôt de la ruralité.
00:53:47 C'était des gens qui avaient acheté des petites maisons hors
00:53:51 des grandes villes parce que c'était beaucoup moins cher,
00:53:53 qui avaient besoin de deux voitures et qui se retrouvaient
00:53:57 beaucoup plus impactés par les différents coûts
00:54:00 et qui, effectivement, eux, ne comprenaient pas cette différenciation,
00:54:04 enfin, ce souci du gouvernement de baisser à 80 à l'heure.
00:54:10 Moi, je pense, par principe, je fais confiance aux élus.
00:54:14 Je ne dis pas que les élus ont forcément une démarche politique,
00:54:19 mais à un moment, les élus tiennent compte aussi des souhaits
00:54:24 de leurs électeurs et surtout des habitants, en fait.
00:54:28 Parce que c'est ça.
00:54:28 Le problème, c'est qu'on a un fonctionnement,
00:54:32 on a un pouvoir très centralisé au niveau de notre pays
00:54:36 et qui a été longtemps déconnecté de la réalité.
00:54:39 Et quand Édouard Philippe avait pris cette décision,
00:54:42 il ne l'a pas prise en concertation avec les élus,
00:54:45 notamment avec les départements ou même, j'allais dire,
00:54:48 comme vous, monsieur le maire, avec les maires des différentes collectivités
00:54:51 et notamment dans le cadre de l'Association des maires de France, par exemple.
00:54:54 - Georges Fénin, quel est votre regard ?
00:54:56 - Mon regard, qui se nourrit d'une certaine expérience professionnelle
00:55:01 par mes anciennes fonctions, où on jugeait les accidents de la route,
00:55:04 évidemment, et Dieu sait si c'est un fléau.
00:55:06 Alors, moi, je rejoindrai ce qu'a dit Franck Guéguégnan sur l'excès de vitesse,
00:55:12 sur la vitesse.
00:55:13 Il faut quand même rappeler que l'excès de vitesse est la cause numéro un des accidents.
00:55:19 La cause numéro un devant la conduite sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool.
00:55:25 Donc, cause numéro un.
00:55:28 En 1976, dans ces années-là, on avait quelque chose comme 15, 16 000 tués par an sur les routes françaises.
00:55:36 Vous imaginez ?
00:55:37 Aujourd'hui, on en a un peu plus de 3000.
00:55:39 On a divisé par cinq le nombre de morts.
00:55:42 Et comment on est arrivé à ce résultat, qui est satisfaisant, mais pas complètement,
00:55:47 évidemment, c'est toujours 3000 morts de trop, bien sûr,
00:55:50 parce qu'on a limité la vitesse et on a installé des radars.
00:55:55 À partir du moment où vous aviez des radars, les gens se sont mis à respecter les vitesses
00:55:59 et on a fait chuter, c'est l'une des causes en tout cas, de ce succès de la sécurité routière.
00:56:06 Alors, une fois qu'on a dit ça, après, il faut être pragmatique.
00:56:12 Moi aussi, je fais confiance aux élus et aux départements et à leurs présidents
00:56:17 qui estiment que dans un certain contexte rural, notamment,
00:56:22 la voiture qui est l'outil de travail, se déplacer pour aller à son travail,
00:56:27 mérite effectivement qu'on fasse une petite exception sur les 80 sur tel tronçon
00:56:34 qui ne pose pas de difficultés, où la voiture peut rouler jusqu'à 90.
00:56:39 Moi, ça ne me choque pas.
00:56:40 Je pense que là, on n'est pas dans la démesure, on est dans un cas par cas pragmatique
00:56:46 où les élus du département apprécient effectivement la vitesse qui doit être entre 80 et 90.
00:56:53 La norme, c'est 80, on sait, mais on laisse une marge d'appréciation pour les élus sur le terrain.
00:56:59 Mais attention, il ne faut pas donner non plus de signal qui soit contre-productif.
00:57:05 Ça a été une lutte très importante qui a été menée depuis ces dernières décennies.
00:57:10 Par exemple, la mesure du ministre de l'Intérieur qui consiste à dire
00:57:14 qu'il n'y aura plus aussi de retrait de permis de point pour les petits excès de vitesse.
00:57:19 Ça aussi, c'est des signaux qu'on envoie.
00:57:22 Donc, il faut bien se rappeler que c'est quand même la vitesse
00:57:25 qui est la première des causes mortelles d'accidents.
00:57:28 Alexandra, vous souhaitiez réagir.
00:57:30 Je suis sûr que certains propos vous font bondir.
00:57:34 Oui, attribuer la baisse des accidents vitesse uniquement à la vitesse,
00:57:39 ça me semble assez caricatural parce que si on va repéter les années 70,
00:57:43 je voudrais quand même rappeler les immenses progrès des constructeurs
00:57:46 qui protègent énormément les passagers dans l'habitacle.
00:57:51 Je voudrais parler aussi des routes, même si l'infrastructure routière
00:57:54 n'est plus aussi bonne qu'il y a quelques années.
00:57:56 Nous avons une infrastructure routière quand même redoutable
00:57:59 du point de vue de la sécurité.
00:58:01 Vous avez les secours aussi, les urgentistes qui arrivent bien plus vite
00:58:04 et qui prennent bien mieux en compte par rapport aux années 70
00:58:06 les victimes sur les accidents.
00:58:08 Donc, je voudrais rappeler que les premiers radars automatiques
00:58:11 sont arrivés fin 2003 et que la courbe était déjà en baisse
00:58:18 depuis bien longtemps avant l'arrivée des radars.
00:58:21 Je n'irai pas jusqu'à dire évidemment, parce que notre association
00:58:24 n'est pas caricaturale, qu'à l'apparition des radars,
00:58:29 il n'y a pas eu un effet, on lève un petit peu le pied.
00:58:32 Mais si vous observez la courbe de mortalité,
00:58:34 elle n'a pas chuté davantage, elle a continué sa baisse vertueuse
00:58:40 mais exactement au même rythme.
00:58:41 Donc encore une fois, la sécurité routière est un sujet
00:58:47 beaucoup trop complexe pour le réduire à un seul sujet.
00:58:51 Et puis, je voudrais aussi revenir effectivement sur les élus locaux,
00:58:55 en particulier les présidents de départements,
00:58:57 qui sont quand même les mieux placés pour connaître le réseau
00:59:00 et pour décider effectivement, pourquoi pas, d'abaisser la vitesse
00:59:04 à des endroits accidentogènes, mais de décider eux-mêmes
00:59:08 s'ils doivent rouler, si on doit rouler à 90 ou 80 sur le route.
00:59:12 D'ailleurs, on aurait bien aimé, nous, à la Ligue des défenses des conducteurs,
00:59:15 que c'est que présidents de départements soient consultés
00:59:17 avant la mise en place du 80,
00:59:20 de façon à ce qu'eux-mêmes soient amenés à baisser la vitesse éventuellement
00:59:23 et non pas à la remonter comme aujourd'hui,
00:59:25 ce qui crée en effet encore des nouvelles limitations de vitesse.
00:59:30 Ce qui fait que quand vous traversez la France,
00:59:31 vous ne cessez pas d'aller plus vite, d'aller moins vite.
00:59:35 Vous avez des limitations de vitesse qui changent tout le temps.
00:59:38 Et nous, ce qu'on pense, c'est qu'il vaut mieux regarder autour de nous
00:59:41 quand on conduit, être prudent,
00:59:43 plutôt qu'avoir les yeux rivés sur le compteur.
00:59:45 Je veux quand même aussi rappeler sur les excès de vitesse,
00:59:47 qu'on a 58 % des excès de vitesse inférieurs à 5 km/h.
00:59:51 Donc le mythe du Français qui, dès qu'il prend le volant, devient un Zazou,
00:59:56 excusez-moi, mais il est hyper caricatural aussi.
00:59:58 Pourquoi ? Parce qu'effectivement, il est plus simple d'ouvrir un JT de 20 heures
01:00:01 avec un excès de 200 km/h,
01:00:05 alors qu'en vérité, 95 % des excès de vitesse sont inférieurs à 20 km/h
01:00:10 et encore une fois, 58 % inférieurs à 5 km/h.
01:00:13 Cette image caricaturale de l'automobiliste,
01:00:15 c'est ça qui nous fait bondir en vérité.
01:00:17 Réaction rapide autour de ce plateau.
01:00:20 Georges, elle n'a pas tout à fait peur quand même Alexandra,
01:00:23 sur le fait qu'évidemment, quand on traverse la France,
01:00:25 soit c'est 80, soit c'est 90.
01:00:26 Et c'est vrai qu'on va être obsédé par regarder
01:00:29 est-ce que je suis à 90, est-ce que je suis en Dordogne ?
01:00:34 Ce n'est pas simple non plus.
01:00:35 Georges, réaction.
01:00:36 Oui, j'entends parfaitement ce que dit cette dame
01:00:39 qui a raison sur beaucoup de points.
01:00:43 Il n'en demeure pas moins que la première cause d'accident mortel,
01:00:47 c'est l'excès de vitesse.
01:00:48 C'est ainsi et on ne peut pas le contester.
01:00:51 Alors, il y a eu les radars automatiques,
01:00:54 mais avant les radars automatiques,
01:00:55 il y avait des radars sur le bord des routes aussi avec les gendarmes
01:00:58 et ça a beaucoup dissuadé.
01:01:01 Alors évidemment, après, il y a l'amélioration des routes,
01:01:03 des véhicules, la ceinture de sécurité.
01:01:06 Elle a raison sur tout ça, mais il n'en demeure pas moins
01:01:10 que c'est la grande vitesse, l'excès de vitesse,
01:01:12 qui est la première des causes des accidents.
01:01:15 Franck et Naïma, un dernier mot sur le sujet
01:01:16 avant de laisser le mot de la fin rapide.
01:01:18 Alexandra, le gendre.
01:01:20 Aujourd'hui, on est dans une problématique d'espace-temps.
01:01:23 Est-ce que très concrètement, quelqu'un qui roule à plus de 80
01:01:27 gagne un temps phénoménal dans sa course ?
01:01:30 Dans sa course de véhicules,
01:01:32 on en est absolument tous convaincus que ce n'est pas le cas.
01:01:35 On gagne quelques secondes.
01:01:38 La moyenne est de 82, on vous a dit.
01:01:39 Voilà, donc il faut respecter les choses.
01:01:42 Naïma.
01:01:43 Oui, enfin, moi, je pensais au coût, là.
01:01:45 Je pensais au coût de tous ces panneaux qu'il a fallu changer
01:01:48 dans les départements.
01:01:49 Ah oui, ça c'est sûr.
01:01:50 C'est vrai, on ne l'a pas évoqué.
01:01:51 Ils sont passés au 90 maintenant.
01:01:54 Voilà, le coût pour le contribuable.
01:01:57 Alexandra, le gendre.
01:01:58 Est-ce que vous pouvez me faire une conclusion à 80 km/h ?
01:02:00 Je voudrais juste rappeler que ça fait 10 ans
01:02:05 que la mortalité routière stagne, hors année Covid, évidemment.
01:02:07 Donc la politique des radars, de l'abaissement des vitesses
01:02:10 a atteint ses limites.
01:02:11 Ce n'est même pas moi qui le dis,
01:02:12 c'est la Cour des comptes qui le déclare tous les ans
01:02:14 maintenant dans son rapport sur le compte d'affectation spéciale
01:02:17 à la sécurité routière.
01:02:18 Donc trouvons aujourd'hui d'autres solutions
01:02:21 pour abaisser la mortalité et notamment, encore une fois,
01:02:23 le contrôle des comportements dangereux.
01:02:25 Le problème, c'est que ça nécessite des forces de l'ordre
01:02:27 au bord des routes et que ce n'est pas vraiment
01:02:30 l'orientation qu'on prend aujourd'hui.
01:02:31 Merci d'avoir respecté le temps et la vitesse
01:02:34 que je vous avais donné, ma chère Alexandra Le Gendre.
01:02:37 Je rappelle que vous êtes porte parole de la Ligue de défense
01:02:38 des conducteurs et merci d'avoir témoigné ce samedi matin.
01:02:41 Merci beaucoup.
01:02:43 Allez, on va prendre la direction des Deux-Sèvres.
01:02:45 Entre 500 et 700 personnes se sont élancées à vélo ou en tracteur
01:02:49 hier au départ des Deux-Sèvres.
01:02:51 Tout s'oppose, vous savez, aux fameuses bassines réserves
01:02:54 très controversées destinées à l'irrigation agricole à Sainte-Seline.
01:02:58 Et à raison d'une cinquantaine de kilomètres par jour,
01:03:00 le trajet prévu sillonne cinq départements pour dénoncer
01:03:03 l'accaparement de l'eau et son financement public.
01:03:05 Reportage Jérôme Rampenoud, Mickaël Chahou et on ouvre le débat juste après.
01:03:09 Dans ce champ à l'eusée, 600 vélos et une trentaine de tracteurs
01:03:13 se sont regroupés, prêts à partir pour un périple jusqu'à Paris
01:03:17 pour lutter contre les méga-bassines.
01:03:19 Cinq mois après les affrontements de Sainte-Seline,
01:03:21 les collectifs ne désarment pas.
01:03:22 Il faut repenser en fait l'utilisation de l'eau, la gestion de l'eau.
01:03:27 Il faut absolument amener du collectif dans cette gestion de l'eau.
01:03:30 Alors si on ne pense pas au modèle agricole,
01:03:32 on va continuer à faire croire à certains agriculteurs
01:03:35 qu'en gros c'est parce qu'ils ont accès à l'eau
01:03:37 qu'ils vont pouvoir continuer à faire ce qu'ils font.
01:03:39 Tous réclament un moratoire sur la création de nouvelles bassines.
01:03:42 C'est un arrêt immédiat de tout projet de bassine
01:03:45 et de tout financement public des projets de bassine
01:03:47 et pour l'ensemble du territoire national.
01:03:49 C'est notre condition sine qua non à la reprise du dialogue
01:03:51 et à un apaisement des tensions, il n'y a pas d'autre issue possible.
01:03:55 Après le gel de leur dissolution par le Conseil d'État,
01:03:57 les soulèvements de la terre ont pu reprendre le combat
01:03:59 et participer à cette action.
01:04:01 Il ne s'agit pas de bloquer directement un chantier,
01:04:04 mais il s'agit quand même de faire une action extrêmement conséquente.
01:04:06 En termes de présence sur les routes, 600 vélos,
01:04:10 plusieurs dizaines de tracteurs qui vont se relayer,
01:04:12 c'est absolument inédit, en tout cas dans l'histoire
01:04:14 des résistances politiques de ces dernières décennies.
01:04:17 Le gouvernement va le voir passer, l'Agence de l'eau va le voir passer.
01:04:20 Dès le départ, tous ont voulu marquer le coup
01:04:22 avec la construction symbolique d'un cairn au pied du panneau
01:04:25 indiquant Sainte-Sauline,
01:04:26 en hommage aux blessés de la manifestation du 25 mars dernier.
01:04:29 - Le saut à la sainte ! Le saut à la sainte !
01:04:32 Prochaine étape importante, le 25 août à Orléans,
01:04:34 devant l'Agence de l'eau qui finance les bassines,
01:04:37 avant l'arrivée le lendemain à Paris.
01:04:40 - Georges, on parlait de la dissolution des soulèvements de la terre,
01:04:44 réponse du berger à la bergère, ils sont en action,
01:04:47 mais en pleine action.
01:04:47 Mais là apparemment, tout doit être calme,
01:04:49 c'est le mot d'ordre, c'est la mission,
01:04:52 c'est une manifestation qui se veut familiale, enfin on verra.
01:04:57 - Oui, rappelons quand même que la dissolution a été suspendue,
01:05:00 vous le savez, par le Conseil d'État,
01:05:04 qui n'a pas pris une position sur le fond,
01:05:06 mais qui a suspendu les effets de cette décision,
01:05:10 on verra ce qu'il en sera.
01:05:12 La question de fond sur l'eau, la rareté de l'eau,
01:05:20 la manière aujourd'hui d'utiliser l'eau dans le monde agricole,
01:05:24 les fameuses bassines, c'est un vrai sujet.
01:05:27 - Ah oui.
01:05:27 - C'est un vrai sujet qu'on ne peut pas évacuer comme ça,
01:05:33 on est bien d'accord.
01:05:35 Moi, j'ai plutôt tendance à être un peu du côté de ceux,
01:05:39 si vous voulez, qui s'inquiètent de cela.
01:05:42 Je pense qu'effectivement, le modèle agricole doit s'adapter
01:05:44 à ces questions environnementales,
01:05:47 et ces questions d'eau et de raréfication d'eau.
01:05:49 On a vu dans les Pyrénées notamment,
01:05:51 les maires qui se sont mobilisés parce qu'il y a un vrai sujet.
01:05:57 Donc la cause, elle est juste.
01:05:59 Après, il y a la manière de défendre une cause.
01:06:01 Et quand j'entends qu'on rend hommage aux blessés de Seine-Solide,
01:06:05 il faudrait d'abord rendre hommage aux fonctionnaires,
01:06:08 aux compagnies qui ont été victimes,
01:06:11 les forces de l'ordre qui ont été victimes de débordements
01:06:14 et d'actions violentes et délictuelles.
01:06:19 Ce n'était pas le meilleur moyen de défendre la cause.
01:06:23 Aujourd'hui, on assiste à une nouvelle manière de se faire voir,
01:06:27 qui est plutôt bon enfant, effectivement, qui n'appelle pas d'objection.
01:06:31 Moi, ça ne me choque absolument pas, cette marche pour défendre une cause.
01:06:37 Mais encore une fois, on reste dans la légalité.
01:06:40 C'est ça qui est important.
01:06:42 Écoutez la réaction de David Payet, qui était mon invité dans "Mini News",
01:06:46 qui est agriculteur, dont les deux savent justement sur cette manifestation
01:06:48 et qui a vécu évidemment Seine-Solide.
01:06:51 Écoutez-le.
01:06:53 L'expérience nous a montré qu'ils étaient plutôt pas très raisonnables,
01:06:58 qu'il y avait beaucoup de casse et dans les exploitations agricoles
01:07:02 et du côté humain aussi, puisqu'il y a eu de nombreux gendarmes de blessés
01:07:05 à chaque fois qu'ils ont organisé une manifestation.
01:07:09 Donc, effectivement, on peut quand même douter de l'envie
01:07:15 de faire quelque chose de très pacifique.
01:07:18 J'entendais parler de moratoire à l'instant.
01:07:22 Il faut quand même savoir que le Parlement de l'eau a voté à l'unanimité
01:07:25 contre ce moratoire, puisque c'est des études qui sont réalisées
01:07:28 depuis 15 ans aujourd'hui sur la réalisation de ces réserves.
01:07:31 La loi, la partie législative, ne leur plaît pas.
01:07:35 Et donc, ils organisent ces événements.
01:07:37 Mais bon, aujourd'hui, il n'y a pas trop de fondements non plus.
01:07:40 C'est important de donner la parole à cet agriculteur également,
01:07:43 puisqu'il a été victime de dégradations au sein de son exploitation
01:07:47 durant les manifestations de Seine-Solide.
01:07:50 Mais c'est vrai qu'il faut aussi constater que pour le moment,
01:07:52 Franck, les engagements sont tenus et cette manifestation se déroule
01:07:57 dans le calme, en fait.
01:07:58 Alors, effectivement, d'abord...
01:08:00 Ce déplacement, plus exactement.
01:08:01 Toutes ces manifestations doivent se faire dans un cadre légal,
01:08:07 respectueux, non violent.
01:08:10 Ça, c'est une évidence.
01:08:12 C'est d'autant plus dommage qu'ils sont derrière une problématique
01:08:16 qui est essentielle.
01:08:18 L'enjeu de l'eau, c'est vital.
01:08:22 Et en plus, surtout, c'est un bien commun.
01:08:24 Et puis, ça fait quand même partie des combats
01:08:26 qui sont en train de monter en puissance.
01:08:29 Mais il y a surtout deux visions du monde agricole qui sont débattues.
01:08:32 Il y a une première vision qui est d'abord respectueuse de la nature,
01:08:35 en disant "ne produisons pas trop, faisons attention à notre environnement,
01:08:40 faisons attention". Derrière, c'est aussi les enjeux autour des pesticides,
01:08:43 par exemple. C'est aussi un autre enjeu qui est lié très rapidement avec l'eau.
01:08:47 Et puis, de l'autre côté, il y a une vision de productivisme
01:08:50 du monde agricole, c'est-à-dire produire toujours plus.
01:08:52 C'est quand même une aberration dans un pays comme le nôtre,
01:08:55 qu'on utilise, par exemple, qu'on cultive le maïs,
01:08:59 alors que l'on sait que ça a une consommation en eau
01:09:02 qui dépasse l'entendement.
01:09:04 Donc, il y a deux visions qui s'opposent.
01:09:06 Et puis, ces histoires de bassines,
01:09:09 qu'est-ce qu'il y a ? C'est qu'on va pomper de l'eau dans les nappes phréatiques
01:09:13 que l'on va mettre dans des poches immenses pour les stocker.
01:09:17 - C'est une puite ? - Non, c'est ça derrière.
01:09:20 C'est-à-dire qu'en gros, on utilise de l'eau qui est naturellement
01:09:22 dans les nappes phréatiques. - Pas toujours.
01:09:25 - Non, non, c'est vraiment les... - Celle-ci, en l'occurrence, c'est ça.
01:09:27 - Il y a aussi des... - Après, il y a les eaux de ruissellement.
01:09:30 - Oui. - Ça, c'est autre chose.
01:09:31 Donc, on est sur, là encore, deux visions.
01:09:34 Une eau de ruissellement, ça a toujours existé, s'appelle un barrage.
01:09:37 Là, les bassines, on n'est pas dans ce scénario.
01:09:39 C'est on pompe, on stocke.
01:09:41 Donc, en fait, on appauvrit durablement aussi nos nappes phréatiques.
01:09:44 Donc, il faut en avoir conscience.
01:09:46 Le dossier est extrêmement sensible.
01:09:48 Moi, j'ai eu l'occasion d'en échanger avec la Confédération Paysanne.
01:09:53 Et ils ont une vraie expertise.
01:09:55 Ils sont ultra minoritaires, donc petits, donc pas souvent entendus.
01:10:00 C'est pour ça qu'ils sont aujourd'hui dans cette démarche
01:10:03 un peu de médiatisation de leur marche.
01:10:06 - Naïma Mpanel.
01:10:07 - Moi, je pense que cette question, elle doit être vraiment abordée
01:10:10 d'une manière dépassionnée.
01:10:12 Parce que le problème, c'est que c'est tellement passionnel,
01:10:16 notamment de la part de ces mouvements militants extrêmement violents.
01:10:23 Et d'ailleurs, hier, dans le cadre de ce convoi qui se dit pacifiste, pacifique,
01:10:30 une des militantes a dit "on va aller au rapport de force".
01:10:34 Donc, c'est ça qui est inquiétant.
01:10:36 C'est qu'on ne peut pas aborder cette question-là de l'eau,
01:10:39 qui est effectivement notre bien commun, sans dépassionner.
01:10:44 - C'est ce que disait David Payard, d'ailleurs.
01:10:46 Il craint vraiment pour les agriculteurs.
01:10:48 Il espère que ce mouvement se déroulera dans le calme.
01:10:50 Mais il ne faisait pas l'inquiétude de tous les agriculteurs
01:10:53 qui vont être situés proches du parcours.
01:10:55 - Oui, rappelons-nous que ces mêmes personnes ont saccagé quand même
01:10:58 des plantations, notamment dans le cadre d'agriculteurs
01:11:01 qui étaient dans une démarche vertueuse, bio, etc.
01:11:04 Nos agriculteurs, ils payent un lourd tribut quand même.
01:11:08 Ils font l'objet de normes sur normes de l'Union européenne.
01:11:12 Ils jouent le jeu majoritairement.
01:11:15 Je pense qu'il ne faut pas laisser entendre qu'il y aurait 50 qui joueraient le jeu
01:11:18 et 50 qui ne joueraient pas le jeu.
01:11:20 Majoritairement, aujourd'hui, nous avons une agriculture plutôt vertueuse.
01:11:24 Aujourd'hui, nous n'avons plus notre souveraineté qu'on avait
01:11:27 il y a encore une cinquantaine d'années.
01:11:29 C'est la question aussi de la souveraineté.
01:11:32 On se nourrit de notre pays, mais on nourrit aussi d'autres pays,
01:11:39 notamment l'Afrique. On exporte beaucoup en Afrique.
01:11:43 Aujourd'hui, nous importons 30 % de nos légumes
01:11:48 et nous importons 70 % de nos fruits à cause des champs
01:11:52 qu'on a mis en jachère, etc.
01:11:54 Cette question, elle est importante dans le cadre du climat, de l'écologie, etc.
01:11:58 De notre bien commun, et je suis d'accord avec vous deux,
01:12:02 mais il faut encore une fois l'aborder en ne la laissant pas aux mains
01:12:06 de l'escrocologie.
01:12:09 Voilà, je l'ai sorti !
01:12:11 Ce n'est pas facile à lire, je le note, vous pouvez le répéter ?
01:12:13 L'escrocologie.
01:12:15 Bon, écoutez, sur ce...
01:12:16 Et la droite doit s'en saisir.
01:12:18 On va marquer une pause, si vous voulez bien.
01:12:20 Et puis, juste après la pause, on va parler d'un ancien président de la République
01:12:24 qui fait beaucoup parler de lui puisqu'il vient de sortir un livre.
01:12:27 Enfin, qui n'est pas encore sorti, qui va sortir...
01:12:30 Le 22.
01:12:31 Le 22, je vois que vous êtes bien au courant.
01:12:33 Et la date a été avancée tellement qu'on en parle.
01:12:36 Absolument.
01:12:37 Mais on verra aussi que certains hommes politiques ou femmes politiques
01:12:41 ont moins de succès que certains.
01:12:43 Alors c'est rigolo parce qu'il y a ce côté où les Français votent moins,
01:12:46 mais dès qu'il y a un ancien président de la République qui sort un livre,
01:12:49 c'est un carton.
01:12:51 On en parle. Ce n'est pas le cas de tous les hommes politiques.
01:12:53 Oui.
01:12:54 Allez, on en parle. On se retrouve dans quelques instants.
01:12:56 On marque une pause. À tout de suite.
01:12:57 L'heure des pros était en ce samedi.
01:13:04 C'est la dernière ligne droite puisque nous sommes ensemble jusqu'à 11h.
01:13:08 Le temps passe très vite, mes chers amis.
01:13:10 Avec moi, Naïma M. Fadel, Georges Fenech et Franck Gheguenia.
01:13:13 Vous voyez ?
01:13:14 Ah, il a fait le trompeur !
01:13:16 Je n'ai rien à dire.
01:13:18 Je n'ai pas compliqué.
01:13:19 Mais non, non. Voilà, j'ai dérapé, j'ai dérapé.
01:13:22 Voilà, comme on ne voulait pas.
01:13:24 Allez, on va parler politique, si vous voulez bien,
01:13:26 avec la sortie d'un livre qui fait déjà beaucoup parler.
01:13:28 C'est le livre de Nicolas Sarkozy, prévu le 22 août.
01:13:31 Eh bien, écoutez, sa sortie est avancée de quatre jours.
01:13:34 La maison d'édition Fayard a constaté les mises en vente anticipées.
01:13:37 Ce genre d'incident, disent-ils, n'arrive qu'avec les titres à très fort potentiel de vente.
01:13:42 Effort, c'est de constater que l'ouvrage du président était en tête des ventes d'Amazon
01:13:46 avant même sa sortie à communiquer à la maison d'édition.
01:13:49 Mathilde Ibanez, et puis on va parler du succès de ce livre potentiel
01:13:55 et peut-être des échecs d'autres livres.
01:13:57 Mais tout d'abord, Mathilde Ibanez.
01:13:59 Dès qu'un ancien président écrit un livre, les lecteurs s'empressent de l'acheter.
01:14:05 Le dernier écrit de Nicolas Sarkozy, "Le temps des tempêtes", sorti en 2020,
01:14:10 a été vendu à plus de 250 000 exemplaires.
01:14:13 Même carton avec son livre "Passion", sorti en 2019.
01:14:17 Pourtant, ces années-là, l'ancien président n'avait pas forcément
01:14:20 une cote de popularité très importante.
01:14:22 Mais cela n'empêche pas les Français de la voir dans leur bibliothèque.
01:14:26 C'était aussi le cas de François Hollande avec "Bouleversement"
01:14:29 ou encore Jacques Chirac avec son livre intitulé "Chaque pas doit être un objectif"
01:14:33 qui ont été largement achetés.
01:14:35 Car qui dit rentrée, dit surtout rentrée littéraire pour les hommes politiques.
01:14:39 Un passage obligé pour revenir au centre de la scène médiatique.
01:14:43 Le prochain livre à sortir est celui d'Edouard Philippe,
01:14:47 "Des lieux qui disent", prévu le 13 septembre prochain.
01:14:50 - Bon Georges, c'est incroyable ce qu'il se passe autour de ce livre,
01:14:53 mais ce n'est pas très surprenant.
01:14:55 Il vend Nicolas Sarkozy.
01:14:57 - C'est un des rares auteurs politiques à vendre beaucoup, beaucoup de livres.
01:15:04 C'est celui qui en vend le plus en réalité.
01:15:07 Il faut savoir que dans le monde de l'édition, le livre politique,
01:15:11 c'est difficile d'avoir des tirages.
01:15:14 Il y a des tirages qu'on pourrait considérer comme catastrophiques
01:15:18 pour certaines personnalités politiques très connues.
01:15:21 Je ne sais pas s'il ne faudrait peut-être pas trop les citer, c'est par courtoisie.
01:15:25 - On en parle un petit peu quand même.
01:15:28 Je reconnais bien là votre côté gentleman, cher Georges.
01:15:32 - Mais ça s'explique je pense parce qu'il y a un désamour entre les Français déjà
01:15:37 et la politique.
01:15:39 Il y a des gens qui achètent aussi, c'est un acte militant.
01:15:44 Quand Zemmour écrit un livre, il y a une forme d'acte militant
01:15:48 d'aller acheter le livre.
01:15:50 Il fait des tirages absolument extraordinaires.
01:15:53 Il a 250 000 exemplaires pour son précédent livre.
01:15:56 Nicolas Sarkozy, c'est un baisse-salaire fantastique.
01:15:59 On peut penser que celui-ci...
01:16:01 Alors qu'est-ce qui fait l'intérêt ?
01:16:03 C'est d'abord la personnalité.
01:16:05 Nicolas Sarkozy, c'est au-delà de la politique.
01:16:08 C'est quand même au-dessus de la politique.
01:16:10 C'est l'homme.
01:16:12 Il suscite toujours évidemment beaucoup d'intérêts.
01:16:15 Il a encore beaucoup de fans.
01:16:17 Il y a ceux qui le dénigrent bien entendu.
01:16:19 Mais dans l'ensemble, c'est une personnalité que les Français
01:16:22 continuent à apprécier et à suivre.
01:16:25 Et puis, il faut voir la qualité aussi de ce livre.
01:16:30 Je ne suis pas là pour en faire la promotion.
01:16:33 Il nous prend, comme il le dit, par la main
01:16:36 et il nous amène dans les coulisses du pouvoir.
01:16:38 Et on apprend beaucoup de choses.
01:16:40 C'est ça qui est intéressant.
01:16:42 C'était le cas aussi pour le livre de Giscard d'Estaing
01:16:45 à une certaine époque, ou même Jacques Chirac.
01:16:48 On rentre dans l'intimité quasiment de la relation,
01:16:52 de la confrontation, d'une rencontre au sommet
01:16:55 entre Nicolas Sarkozy et Poutine.
01:16:58 Là, on rentre dans un décor qui n'est pas ouvert à tout le monde.
01:17:02 Et le livre permet de le faire.
01:17:04 C'est ça l'intérêt aussi.
01:17:06 C'est pour ça que ça rencontre autant de succès.
01:17:10 Après, il y a évidemment les bonnes feuilles
01:17:13 qui sont en train de sortir un peu partout,
01:17:15 où il porte des coups de patte, des coups de griffe.
01:17:18 Oui, il y a toute la campagne avant, avec les petites phrases,
01:17:21 notamment sur Marine Le Pen.
01:17:23 Des petits coups de griffe aussi sur Mme Macron.
01:17:26 Oui, mais en même temps, il note l'évolution positive de Marine Le Pen.
01:17:30 Il ne comprend pas qu'on puisse continuer à la diaboliser.
01:17:33 Ça, ça fait vendre.
01:17:35 Oui, c'est intéressant d'avoir ce point de vue-là.
01:17:39 Elle connaît mieux ses dossiers,
01:17:41 essaie de les exposer avec davantage de calme,
01:17:44 de force, de modération.
01:17:46 Je n'ai jamais aimé sa diabolisation.
01:17:49 C'est un bon argument de vente.
01:17:51 Et puis n'oublions pas que c'est Nicolas Sarkozy
01:17:54 qui a créé Les Républicains.
01:17:57 Et il avait ce lien très amical.
01:18:01 Il est toujours avec Gérald Darmanin,
01:18:04 qu'il a doublé, mais il ne cite pas que Gérald Darmanin.
01:18:08 Par exemple, il parle aussi de Laurent Wauquiez,
01:18:11 en considérant que c'est le meilleur,
01:18:14 le plus intelligent de sa génération, ce qui est vrai, je pense.
01:18:18 - Ça vous a gazé ? - Non, mais c'est vrai.
01:18:21 Alors, il y a ceux qui en prennent plein la figure, je dirais,
01:18:25 notamment son ancien Premier ministre, François Fillon.
01:18:30 - Ça, ça fait vendre. - Edouard Philippe aussi.
01:18:34 Macron, il l'épargne.
01:18:37 Il n'est pas le maître des horloges,
01:18:40 parce que l'action politique, c'est l'action rapide.
01:18:43 Et ça, il se distingue de la manière dont Macron et lui ont exercé cette...
01:18:48 - Regardez cette phrase sur Gérald Darmanin.
01:18:50 "Saura-t-il franchir une autre étape, voire l'étape ultime,
01:18:53 celle qui mène à la présidence de la République ?"
01:18:56 Je lui souhaite qu'il y ait des qualités évidentes.
01:19:00 - Alors là où ça me paraît plus délicat,
01:19:04 c'est ce qu'il dit sur les questions internationales,
01:19:08 et notamment sur l'Ukraine, la Russie.
01:19:12 Et c'est quand même... L'ancien président de la République
01:19:15 portait une voix qui diffère de celle de la France aujourd'hui.
01:19:19 Ce n'est pas évident. Vous comprenez ce que je veux dire ?
01:19:23 Ce n'est pas évident parce que le conflit, il est là.
01:19:26 Prenez une Ukraine neutre, alors qu'il y a une volonté de l'Ukraine
01:19:31 un jour ou l'autre d'appartenir à l'Union européenne.
01:19:34 Une Ukraine qui n'appartiendrait jamais à l'OTAN,
01:19:38 c'est quelque part aussi aller dans le sens russe, si vous voulez,
01:19:42 alors qu'il y en a une position française aujourd'hui,
01:19:45 qui est toujours la même, est stable.
01:19:49 C'est quand même compliqué de remettre un peu en cause
01:19:52 cette position politique et la position politique de la France.
01:19:56 Il a subi quelques foudres de la classe politique,
01:19:58 notamment là-dessus, évidemment.
01:20:00 Naïma M. Fadel, ça vous inspire quoi,
01:20:02 ce succès annoncé de Nicolas Sarkozy ?
01:20:05 Ce n'est pas une surprise pour vous ?
01:20:06 Non, ce n'est pas une surprise.
01:20:08 Effectivement, c'est une star. Il reste un grand président.
01:20:12 Moi, je me souviens de lui quand j'étais,
01:20:15 pendant mes fonctions déléguée du préfet,
01:20:17 je l'ai vu beaucoup dans le cadre de la politique de la ville,
01:20:20 en essayant de sortir de ce misérabilisme.
01:20:23 C'est lui qui a promu, notamment, qui a mis en place
01:20:26 le plan Espoir banlieue, qui permettait d'amener des gamins
01:20:30 qui voulaient s'en sortir des quartiers,
01:20:32 pouvoir les intégrer dans des grandes écoles
01:20:35 et aussi au lycée militaire de Saint-Cyr.
01:20:38 Donc voilà, ça reste un grand président.
01:20:40 Et puis, je suis d'accord avec ce que disait Georges,
01:20:42 c'est-à-dire que dans ses livres, il nous prend par les mains
01:20:45 dans ce monde feutré, ce monde qu'on ne connaît pas.
01:20:51 Et effectivement, c'est beaucoup par curiosité,
01:20:53 parce que c'est extrêmement intéressant de voir
01:20:56 comment ça se déroule, etc.
01:20:57 Et puis d'avoir aussi des éléments un peu croustillants,
01:21:01 si je puis dire.
01:21:03 Et puis moi, je reste de ceux qui disent que moi,
01:21:07 je regrette ce qui s'est passé avec la primaire.
01:21:09 Vraiment. Je trouve que les LR se sont, à ce moment-là,
01:21:13 tirés une balle dans les pieds, si je puis dire.
01:21:16 Parce qu'en faisant cette primaire,
01:21:18 parce que je pense sincèrement qu'il était le candidat,
01:21:20 Nicolas Sarkozy...
01:21:21 - C'est pas qu'il en parle de ça.
01:21:23 - Le candidat... Non, je sais pas qu'il en parle.
01:21:27 Mais moi, je pense que ça a été une erreur,
01:21:30 parce que je pense qu'il aurait fallu
01:21:32 qu'il puisse faire un deuxième mandat.
01:21:34 - Oui, mais c'est ça, tout côté paradoxal.
01:21:36 C'est qu'en fait, il s'est présenté, il n'a pas été élu.
01:21:39 - Oui, mais c'était une primaire qui a été ouverte.
01:21:42 Il y a eu un certain nombre de démêlés avec la justice.
01:21:45 - Thierry Juste en a parlé.
01:21:47 - Et au final, son livre s'arrache.
01:21:49 C'est ça qui est assez étonnant.
01:21:51 - Pour en revenir à ce que je voulais dire,
01:21:53 parce qu'il faut que je précise,
01:21:55 ce que j'ai regretté, c'est que c'était une primaire ouverte.
01:21:58 Et vraiment, à ce moment-là,
01:22:00 les gens de gauche ont appelé massivement...
01:22:03 Parce qu'ils pouvaient, c'était ouvert,
01:22:05 tout le monde pouvait voter pour l'un ou l'autre candidat
01:22:08 pour qu'il soit plébiscité pour être candidat
01:22:11 à la présidentielle.
01:22:12 Et c'est vrai qu'il y a eu massivement des votes de gauche
01:22:15 pour un peu, comment dirais-je...
01:22:18 - Mais ça n'a pas été lui.
01:22:20 - Oui.
01:22:21 - Ça n'a pas été lui.
01:22:22 - Parce qu'ils n'en voulaient pas,
01:22:23 et donc du coup, ils ont voté massivement contre lui.
01:22:25 - Mais la revanche, c'est qu'ils vont beaucoup.
01:22:27 - Ils vont beaucoup.
01:22:28 - Énormément, et ils restent très populaires.
01:22:30 - Franck.
01:22:31 - Alors, je suis désolé, je vais apporter
01:22:33 dans ce concert de louanges, peut-être une voix dissonante
01:22:36 d'un homme de gauche.
01:22:38 Moi d'abord, j'ai du mal à séparer...
01:22:40 - Vous achètez le livre ou pas ?
01:22:41 - Pardon ?
01:22:42 - Vous achètez le livre, Franck ?
01:22:43 - Non.
01:22:44 Non, j'en ai lu un de Nicolas Sarkozy, c'était libre.
01:22:47 Et c'est effectivement, c'était dans les années 2000,
01:22:51 c'était plutôt bien écrit.
01:22:53 J'ai quand même du mal à séparer...
01:22:55 - Vous n'achetez pas le livre par conviction, en fait.
01:22:57 - Non, non, non.
01:22:58 J'ai quand même du mal à séparer l'oeuvre de l'artiste.
01:23:01 Parce que moi, Nicolas Sarkozy, c'est tout sauf une référence,
01:23:05 c'est avant tout quelqu'un qui est condamné,
01:23:08 qui est avec des démêlés avec la justice qui sont importants.
01:23:12 Et lorsque l'on parle de la moralisation de la vie politique,
01:23:15 là, il y a une réelle dissonance qui s'opère.
01:23:18 C'est-à-dire qu'il ne peut pas y avoir une justice à deux niveaux,
01:23:21 en fonction de la modélisation, notamment quand on parlait
01:23:25 tout à l'heure des quartiers.
01:23:27 Un moment ou un autre, il faut que nos représentants
01:23:30 ne soient pas exceptionnels.
01:23:32 Chacun a des failles, des secrets, etc.
01:23:35 Il faut qu'on soit sur le plan de la morale inattaquable.
01:23:38 Et là, je suis désolé, Nicolas Sarkozy, ce n'est pas le cas.
01:23:41 - Pardon de vous interrompre, il n'est pas à l'heure où nous parlons
01:23:45 condamné définitif.
01:23:47 - Oui, enfin bon...
01:23:48 - Non, non, il n'est pas...
01:23:49 - Il est quand même...
01:23:50 - Il y a des principes.
01:23:51 - Non, non, mais ça, je l'entends.
01:23:53 Il est autant devant les tribunaux que dans les librairies,
01:23:56 manifestement.
01:23:57 Un moment ou un autre, ça pose un vrai problème.
01:24:00 Je parle d'éthique.
01:24:01 Et puis, pourquoi ça se lit bien ?
01:24:03 Parce que ce qu'il vend, lui et d'autres, les quelques rares présidents
01:24:08 qui peuvent écrire encore, parce que l'écriture,
01:24:10 ce n'est pas donné à tout le monde non plus.
01:24:12 On a eu quand même des anciens présidents.
01:24:14 Alors là, je vais faire quelque chose de très, très paritaire.
01:24:18 Pompidou était un homme laitré, Mitterrand l'était aussi.
01:24:22 De Gaulle l'était.
01:24:23 Je pense qu'il y a quand même une marge de progression
01:24:26 vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.
01:24:27 Mais ce qui se vend, ce sont les secrets d'Alcove.
01:24:30 On est dans les secrets d'Alcove.
01:24:32 C'est-à-dire ce qui n'est pas visible par le tenant de nos compatriotes.
01:24:37 Lui, il lève un peu le voile sur les secrets.
01:24:40 Il raconte une histoire, il raconte les accotés.
01:24:42 Il s'appelait, parce qu'il y a un côté voyeur.
01:24:45 Mais je rebondis aussi sur ce qui s'est dit tout à l'heure
01:24:48 sur le président par rapport aux relations internationales,
01:24:53 ses relations compliquées avec la Russie et l'Ukraine.
01:24:56 Il ne faut pas oublier que la vente du Mistral,
01:25:01 notamment par rapport aux Russes, a été un vrai problème
01:25:05 et une faute politique.
01:25:07 Je pèse un peu mes mots, peut-être de manière un peu solennelle,
01:25:11 mais c'était une vraie faute politique.
01:25:13 Et aujourd'hui, heureusement, François Hollande est revenu sur ce contrat.
01:25:17 Ça a sauvé un peu notre honneur, accessoirement,
01:25:20 sur la pression aussi de l'OTAN.
01:25:22 Mais je pense qu'à un moment ou à un autre,
01:25:26 il va falloir quand même que Nicolas Sarkozy
01:25:28 fasse son mea culpa sur ces affaires-là.
01:25:31 Juste pour préciser par rapport à son positionnement
01:25:35 sur la guerre russo-ukrainienne,
01:25:39 dès le début, il l'a dit, il a dit qu'il faut absolument
01:25:43 que ce soit la diplomatie qui soit invitée.
01:25:48 Et il est en fait sur le positionnement d'Hubert Védrine.
01:25:51 Hubert Védrine, il dit la même chose.
01:25:53 Juste pour rappeler ça, parce que là, on a l'impression
01:25:55 de se réveiller par rapport à ce qu'il dit.
01:25:57 Et la deuxième chose que je voulais dire,
01:25:59 vous savez, moi, quand je compare le quinquennat
01:26:01 de Nicolas Sarkozy et celui de François Hollande,
01:26:05 je vous le dis franchement, pourtant,
01:26:07 beaucoup de gens avaient voté François Hollande des quartiers.
01:26:10 Eh bien, clairement, c'est Nicolas Sarkozy
01:26:12 qui en a fait le plus pour les quartiers.
01:26:16 Malheureusement, on a gardé l'idée du fameux Karcher,
01:26:18 alors que justement, il voulait venir en aide
01:26:21 aux habitants des quartiers populaires
01:26:23 qui étaient empoisonnés dans leur vie quotidienne
01:26:25 par les délinquants.
01:26:26 - Allez, on va terminer parce que Harold Eman nous a rejoint.
01:26:29 On va parler dans quelques instants des tensions
01:26:31 entre Taïwan et la Chine pour terminer cette émission.
01:26:33 Mais Georges, on va parler des échecs quand même.
01:26:36 - Quels échecs ?
01:26:37 - David Poujeol qui m'aide à préparer ces 12 heures d'émission.
01:26:42 Il nous a préparé un petit florilège des flops.
01:26:46 - Ah non, c'est Bachar ça.
01:26:49 - Non, c'est Bachar.
01:26:50 Les flops des livres politiques,
01:26:52 parce qu'on disait que ça se vendait bien.
01:26:55 Allez, on vous les a montrés.
01:26:57 On vous les montre.
01:26:58 Maënne Chiapa, Sa façon d'être à moi, 245 livres vendus.
01:27:02 Et Manuel Vargon, Bienvenue en politique,
01:27:04 à ceux qui sont tentés de renoncer, 157 livres vendus.
01:27:08 Michel Blanquer, École ouverte, 880 livres vendus.
01:27:12 Donc voilà, vous aviez raison, les livres politiques.
01:27:16 C'était pour répondre à votre analyse, Georges.
01:27:18 - Oui, mais ceux qui se vendent bien, par ailleurs,
01:27:21 si on met à part, hors concours, Nicolas Sarkozy, etc.
01:27:25 Il y a quand même des politiques qui savent écrire
01:27:27 et qui écrivent très bien.
01:27:28 Je pense à Bruno Le Maire.
01:27:30 - Oui ?
01:27:31 - Non, c'est moi.
01:27:32 - Mais j'ai pas pris le commentaire, c'est Naïma qui a pris le commentaire.
01:27:34 - Mais pourquoi se rire ?
01:27:35 - Mais attendez, je vous...
01:27:36 - Mais c'est pas des livres politiques, en général.
01:27:39 - C'est ce que je suis en train de lui dire.
01:27:40 Ils savent écrire et ils écrivent, par ailleurs.
01:27:43 - C'est vrai qu'il a une belle écriture.
01:27:45 - Edouard Philippe aussi écrit bien.
01:27:47 - David Pougeol me glisse à l'oreille,
01:27:49 tu as oublié de parler de Christine Boutin,
01:27:51 qui avait écrit un livre,
01:27:52 "Qu'est-ce que le Parti chrétien-démocrate ?"
01:27:54 Livre sorti en 2010, 5 ans après, 38 exemplaires,
01:27:57 écoulés selon le magazine GQ.
01:27:59 - Donc tous les adhérents ne l'ont pas acheté.
01:28:01 - Voilà, on referme.
01:28:03 Merci, Franck, de ce commentaire.
01:28:05 On termine cette heure des pro-été avec Harold Iman,
01:28:11 spécialiste, comme vous le savez, des questions internationales.
01:28:14 Il me semblait important de faire un point
01:28:17 sur ce qui se passe entre Taïwan et la Chine.
01:28:20 Les tensions ont soudainement grimpé
01:28:21 entre le gouvernement de Chine et de Taïwan.
01:28:23 Qu'est-ce qui se passe très précisément, mon cher Harold ?
01:28:25 - Alors, en pleine nuit, l'aviation chinoise
01:28:28 a commencé à se rapprocher de l'île de Taïwan
01:28:33 de manière menaçante.
01:28:35 Il y a une ligne qu'ils ne sont pas censés franchir.
01:28:38 Si on regarde sur la carte, on voit qu'il y a ce détroit,
01:28:43 qui a son endroit le plus mince, fait 120 km.
01:28:47 À la médiane, quand les avions militaires
01:28:50 commencent à traverser, ou les navires,
01:28:52 on sait qu'il y a un problème.
01:28:54 Donc, ils sont arrivés en force, 26 avions.
01:28:58 Mais pourquoi la Chine populaire fait-elle ça ?
01:29:01 Parce que le candidat à l'élection présidentielle taïwanaise
01:29:06 s'est rendu aux États-Unis.
01:29:08 L'élection est en janvier 2024.
01:29:10 Donc, chaque fois que quelqu'un de haut placé taïwanais
01:29:13 va aux États-Unis, maintenant, il y a automatiquement
01:29:16 du militaire de Chine populaire qui est déployé.
01:29:20 Et si quelqu'un de haut placé américain
01:29:23 met les pieds à Taïwan, c'est la même chose.
01:29:26 Donc, on est dans cette logique,
01:29:28 sachant que Joe Biden, lui, a dit qu'il défendrait par la force
01:29:32 Taïwan si Taïwan était attaqué militairement.
01:29:36 Alors, attention, Biden ne reconnaît pas que Taïwan soit
01:29:39 un pays séparé de la Chine, comme le serait, je ne sais pas,
01:29:43 Singapour ou la Malaisie. Non, non.
01:29:45 Il dit un jour, vous serez réunis, mais pas comme ça.
01:29:48 Donc, voilà. Ça, c'est sa fâche, la Chine populaire,
01:29:52 qui montre les muscles, elle veut absolument
01:29:54 la réunification avec Taïwan de gré ou force,
01:29:57 avant 2049, centenaire de la proclamation
01:30:00 de la République populaire de Chine.
01:30:03 Et à Taïwan, on est de moins en moins attirés
01:30:05 par la réunification avec ce qu'on voit
01:30:08 comme un voyou international.
01:30:11 Et en même temps, Biden a reçu les dirigeants
01:30:15 du Japon et de Corée du Sud à Washington.
01:30:18 Et ça aussi, ça a déplu à Pékin, qui a évidemment
01:30:22 mis encore plus de plaisir à faire cette incursion militaire.
01:30:27 Georges, petite réaction sur ce qui se passe
01:30:29 entre Taïwan et la Chine ?
01:30:31 C'est très inquiétant, ce qui se passe en mer de Chine.
01:30:35 C'est très inquiétant et je crois que la diplomatie,
01:30:42 que je ne comprends pas toujours, américaine,
01:30:45 ce qui se passe en mer de Chine, peut dégénérer.
01:30:50 Les Chinois considèrent que Taïwan, c'est leur province.
01:30:54 C'est l'une de leurs provinces.
01:30:56 Elle sera un jour ou l'autre réunifiée, bien sûr.
01:30:59 2049, c'est la date limite, mais il faut que la diplomatie
01:31:04 l'emporte. Maintenant, grosse inquiétude
01:31:08 de ce qui se passe en mer de Chine, quand on voit
01:31:10 cette démonstration de force militaire dans cette zone.
01:31:15 Vous savez, des fois, il suffit d'une étincelle.
01:31:18 Donc, il faut rester extrêmement vigilant.
01:31:21 Franck, veux-tu dégénérer ?
01:31:23 Je partage les propos de Georges.
01:31:26 Effectivement, il y a une réelle inquiétude parce que
01:31:29 la situation internationale est inquiétante sur cet espace.
01:31:32 Souvenons-nous aussi, l'an passé, la visite de courtoisie
01:31:37 de la vice-présidente américaine qui s'était rendue à Taïwan.
01:31:41 Non, c'était la présidente de la Chambre des représentants.
01:31:43 Elle s'était rendue là-bas et ça avait fait une polémique
01:31:47 aussi, une tension énorme durant l'été.
01:31:50 Donc, périodiquement, cycliquement, nous avons ce rappel,
01:31:55 la complexité des relations internationales en mer de Chine.
01:31:59 Voilà, et on va terminer cette heure des pro-été
01:32:02 avec cette information qui est tombée ce matin
01:32:04 et l'annonce du général Jean-Louis Georgelin
01:32:07 qui est décédé hier, visiblement, après une chute
01:32:11 en montagne dans l'Ariège. On reviendra évidemment
01:32:13 sur cette information dans les différentes éditions
01:32:16 de CNews. Ainsi se termine ces deux heures
01:32:19 d'heure des pro d'été. On a avé beaucoup de sujets,
01:32:22 on a parlé de beaucoup de choses. C'était un plaisir
01:32:24 de vous avoir Naïma M. Fadel, Georges Fennell
01:32:26 et Franck Gheghenia. Merci Harold Limann,
01:32:30 merci pour votre fidélité à ce rendez-vous,
01:32:33 ça nous fait très plaisir en ce samedi matin.
01:32:35 Merci à David Pougeol et à Sébastien Mandetti
01:32:37 qui m'ont aidé à préparer ces deux heures d'information
01:32:39 non-stop. Merci aux équipes de la formation,
01:32:41 mais merci également aux équipes en régie.
01:32:43 Vous pouvez bien sûr revivre cette émission
01:32:45 sur notre site cnews.fr. Moi je vous dis bye bye.
01:32:48 Dans quelques instants, c'est Midi News
01:32:50 avec notre ami Florian Tardif et je vous retrouve
01:32:52 ce soir pour l'heure des pro-été 2 à partir de 20h.
01:32:57 Passez une très belle journée sur CNews.
01:32:59 ...

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