L'Heure des Pros Été (Émission du 05/08/2024)

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Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00Il est 9h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver, 9h11, c'est votre rendez-vous, c'est l'heure des pros, ce matin on a un beau programme à vous proposer avec des sujets que j'en suis persuadé vont faire agir ma belle équipe du lundi, je vous les présente dans quelques instants mais tout de suite on fait un tout premier tour de la formation avec Marine Sabourin que je suis très heureux de saluer en ce lundi, bonjour Marine.
00:00:24Bonjour Thierry, bonjour à tous, à l'une de l'actualité, plusieurs athlètes sont tombés malades après avoir nagé dans la Seine lors des épreuves de triathlon la semaine dernière, la question de la qualité de l'eau se pose même si encore aucun lien n'a été avéré.
00:00:37Une nouvelle épreuve, celle du relais mixte a débuté ce matin à 8h, les dernières analyses ont confirmé que la qualité de l'eau était suffisante mais les experts alertent, écoutez l'un d'entre eux, Romain Lasseur.
00:00:49Il suffit d'être au contact avec des muqueuses, de boire la tasse par exemple dans la Seine et puis d'être au contact d'une grande quantité de ces bactéries, c'est vrai pour Coli, c'est vrai pour les antérocoques, c'est vrai pour la leptospirose et des simples contacts avec les muqueuses suffisent en fait à pouvoir se contaminer avec ces bactéries.
00:01:08La France et de nombreux pays appellent leurs ressortissants à quitter le Liban au plus vite à l'aéroport de Beyrouth, les files d'attente s'allongent, c'est l'incertitude pour les passagers, vont-ils pouvoir quitter la ville ?
00:01:19Plusieurs compagnies aériennes ont d'ailleurs suspendu leur liaison avec Beyrouth dont Air France et Transavia jusqu'à mardi au moins.
00:01:26Et puis la statue d'Anne Franck profanée aux Pays-Bas, 80 ans jour pour jour après son arrestation par les nazis, le socle de la statue a été tagué avec le slogan Free Gaza, libérez Gaza.
00:01:36Les deux mains de la jeune fille ont été peintes couleur rouge sang, un symbole qui fait référence au lynchage en octobre 2000 de deux soldats israéliens Ramallah en Cisjordanie.
00:01:46C'est à vous Thierry pour l'heure des proufs.
00:01:48Merci et on vous retrouve dans une demi-heure.
00:01:50Tout à fait.
00:01:51Je prends le rendez-vous.
00:01:52A tout à l'heure Marine.
00:01:54C'est parti.
00:01:55Nous sommes ensemble jusqu'à 11 heures.
00:01:57Je vous présente mon équipe.
00:01:58Ils sont en pleine forme.
00:01:59Amine Elbaïe, juriste.
00:02:00Soyez bienvenue.
00:02:01Je suis très heureux de vous retrouver.
00:02:02Bonjour Thierry.
00:02:03C'est un plaisir partagé.
00:02:04Plaisir partagé.
00:02:05Alexandre Devecchio, journaliste.
00:02:06Plaisir partagé aussi.
00:02:07Bonjour.
00:02:08Également.
00:02:09Vincent Roy, fidèle aussi.
00:02:10Bonjour.
00:02:11C'est Devecchio son nom.
00:02:12J'ai dit quoi ?
00:02:13Devecchio.
00:02:14Devecchio.
00:02:15Oui.
00:02:16C'est important.
00:02:17Mais pas Devecchio.
00:02:19Si vous débutez la semaine comme ça.
00:02:20Il a fait un mélange entre Devecchio et Dimecco.
00:02:23Oui.
00:02:24Voilà.
00:02:25Ça y est.
00:02:26Comment vous avez terminé la semaine ?
00:02:27Vous savez, ma semaine elle a commencé déjà…
00:02:29Voilà.
00:02:30On enchaîne un peu.
00:02:31Voilà.
00:02:32Pardonnez-moi.
00:02:33Et Nathan Devers qui devrait arriver incessamment sous peu.
00:02:36Allez, on va commencer cette émission parce que j'ai appelé notre feuilleton des JO.
00:02:41Le plongeon dans la scène.
00:02:43On en a parlé hier dans l'heure des pro 2.
00:02:45Le triathlon mixte a été maintenu ce matin, mais je vous en parlais hier soir.
00:02:50Ce maintien intervient au moment où deux athlètes sont tombés malades après leur épreuve de triathlon la semaine dernière.
00:02:56L'équipe belge a d'ailleurs déclaré forfait car l'une de leurs nageuses, Claire Michel,
00:03:01aurait été contaminée par la bactérie fécale Coli.
00:03:04Alors attention, pour le moment aucun lien, et ça c'est important de le dire, aucun lien n'a été établi entre les deux.
00:03:11Mais évidemment, ça interpelle.
00:03:14On voit tout ça avec Marie-Victoire Dieudonné et on sera avec Romain Lasseur,
00:03:18qui est spécialiste international des espèces invasives que j'avais déjà eu comme invité
00:03:24et qui nous avait dit attention, attention, et on verra.
00:03:28Il n'a peut-être pas tout à fait tort.
00:03:30La qualité de l'eau de la scène, sujet houleux.
00:03:34Le suisse Adrien Briffaut a déclaré forfait victime d'une infection gastro-intestinale,
00:03:39après s'être baignée dans le fleuve.
00:03:41La belge Claire Michel annonce, elle, avoir été hospitalisée.
00:03:44Elle pourrait avoir été infectée par la bactérie S-cherichia Coli, présente dans l'eau de la scène.
00:03:49Mais à ce stade, rien n'assure que ces infections sont liées à la qualité de l'eau.
00:03:54Son équipe a dû déclarer forfait pour l'épreuve d'aujourd'hui.
00:03:57Le comité olympique belge a interpellé les organisateurs et le feu vert accordé.
00:04:02Le COIB et Belgian Triathlon espèrent que les leçons seront tirées
00:04:06pour les prochaines compétitions de triathlon aux Jeux Olympiques.
00:04:09Nous pensons ici à la garantie des jours d'entraînement, des jours de compétition
00:04:12et du format des compétitions qui doit être clarifié à l'avance
00:04:15et faire en sorte qu'il n'y ait pas d'incertitude pour les athlètes, l'entourage et les supporters.
00:04:20Pour cet expert, les seuils de contrôle restent incertains.
00:04:24On reste sur des sites extérieurs, sur lesquels le contrôle est relativement aléatoire.
00:04:29Et on voit bien qu'effectivement, d'une journée sur l'autre, ces seuils bougent.
00:04:32On ne peut pas maîtriser ce risque bactérien le long de la scène,
00:04:35quand bien même les résultats sont bons. Ce n'est pas possible.
00:04:38Malgré deux entraînements annulés cette semaine, les derniers résultats sont tombés.
00:04:41Et les triathlètes sont bien attendus ce matin, sous le pont Alexandre III.
00:04:46Je ne sais pas s'ils ont prévu de prendre leur caleçon de bain,
00:04:50mais on va retrouver Mathieu Devez et Sacha Robin.
00:04:52Bonjour Mathieu, je le disais, malgré les doutes et cette attête belge qui est malade,
00:04:58une nouvelle épreuve a donc débuté il y a à peu près une heure, c'est ça ?
00:05:01Il est 9h, c'était 8h le départ.
00:05:04Et les dernières analyses ont confirmé que la qualité de la scène était bonne.
00:05:12Tout à fait cher Thierry, c'est un nouvel épisode dans le feuilleton de la scène.
00:05:16L'épreuve du relais mixte de triathlon a bien débuté il y a une heure.
00:05:20Je vous le rappelle, trois épreuves, la natation, la course à pied et le cyclisme.
00:05:24Et pourtant, pas de quoi être optimiste ces derniers jours,
00:05:27avec ces deux derniers entraînements dans la scène qui ont été annulés.
00:05:30Et puis vous en avez parlé, cette athlète belge qui affirme être tombée malade
00:05:34quatre jours après avoir participé à la première épreuve de triathlon.
00:05:38Selon plusieurs médias belges, elle souffre de problèmes aux intestins et à l'estomac,
00:05:42et a donc été contaminée par la bactérie E. coli.
00:05:45Mais aucune preuve scientifique pour l'heure ne peut être établie
00:05:48entre son passage dans la scène et sa maladie.
00:05:51En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que je discutais encore il y a quelques minutes
00:05:54avec un supporter philippin, il regardait la scène juste derrière nous
00:05:57et il me disait « It looks dirty ». Traduction, ça a l'air sale.
00:06:00Et effectivement, quand on se retourne pour regarder la couleur du fleuve,
00:06:03je peux vous dire que ça aussi entre le vert et le marron,
00:06:06pas de quoi donc rassurer les triathlètes.
00:06:08Moi, j'ai sorti les lunettes de vue, mais pas encore, cher Thierry,
00:06:10vous l'aurez compris, les lunettes de plongée.
00:06:12En tout cas, sachez que les dernières épreuves dans la scène auront lieu jeudi et vendredi,
00:06:16ce seront les épreuves de natation marathon.
00:06:19J'avais presque envie de vous demander de plonger,
00:06:21mais là, visiblement, vu ce que vous venez de me dire,
00:06:23je ne vais pas vous imposer ce plongeon, mon cher Mathieu.
00:06:25Et je rappelle que vous êtes accompagné par Sacha Robin,
00:06:27alors que j'accueille Nathan Dauvert.
00:06:29Vous savez, dès qu'il y a un petit retard, il y a une petite cagnotte.
00:06:32Ah, c'est une très bonne idée.
00:06:34Et à la fin, on fera…
00:06:36Avec plaisir, c'est mérité.
00:06:38Nathan, pardonnez-moi.
00:06:40Est-ce que Nathan, ce qui expliquerait son retard,
00:06:42n'en a pas profité ce matin pour aller se baigner dans la scène, précisément ?
00:06:45Exactement.
00:06:46Grosse sortie qu'il est, évidemment.
00:06:48Vous l'avouez.
00:06:49Voilà. Nathan, petite réaction.
00:06:50On en parlait, évidemment, ce sujet monte,
00:06:52parce qu'il y a un triathlète suisse qui est également forfait.
00:06:55Oui, alors, encore une fois, c'est…
00:06:57Il n'y a pas de lien d'établi.
00:06:59C'est important de le préciser.
00:07:00Il ne faut pas encore…
00:07:01C'est trop tôt pour avoir des informations.
00:07:03En plus, il faut, manifestement, dans ce genre de contamination,
00:07:06il y a un temps d'incubation qui est supérieur au début de la maladie
00:07:09d'un des deux athlètes.
00:07:11Mais on verra.
00:07:12Et si c'est le cas, évidemment, ce sera très important et ce sera grave.
00:07:16Mais même en dehors de cette question de savoir
00:07:18si ces athlètes-là sont tombés malades à cause de la scène ou non,
00:07:21la question qui se pose, et à mon avis, c'est ça le vrai débat,
00:07:25c'est est-ce que ce projet de rendre la scène baignable,
00:07:29ce sera uniquement pour une saison,
00:07:3240 athlètes qui vont faire trempette pendant 25 minutes
00:07:35sous le feu médiatique du monde entier pour donner une belle image de Paris,
00:07:39ou est-ce que, véritablement, d'ici 5, d'ici 10 ans, d'ici 15 ans,
00:07:43et durablement, ce sera ce que le gouvernement appelle maintenant,
00:07:46c'est leur élément de langage, mais il est plutôt joli, un héritage.
00:07:49Tout le monde parle d'héritage en ce moment.
00:07:51Oui, tout le monde.
00:07:52Nous, on a bien raison, c'est un concept majeur, le concept d'héritage.
00:07:55Est-ce que ça rentrera dans notre héritage
00:07:57et est-ce que ça transformera notre rapport à la ville ?
00:07:59Si c'est le cas, ça justifiera évidemment les dépenses,
00:08:02ça justifiera aussi les quelques petits échecs ou les quelques petits contretemps,
00:08:07parce qu'en effet, c'est une grande transformation.
00:08:10Mais je ne vous cache pas que ça m'étonnerait,
00:08:12parce que je pense que pour se baigner dans la scène,
00:08:14ce n'est pas seulement une affaire de taux de bactéries colis,
00:08:17c'est qu'on a envie de s'y baigner.
00:08:19Et pour avoir envie de s'y baigner,
00:08:21sauf peut-être ceux qui sont attirés par les eaux glauques et marrons verts,
00:08:25je pense qu'on préfère naturellement une eau translucide et douce,
00:08:29comme avait dit madame Oudéa Castera.
00:08:30C'est ça.
00:08:31Vincent Roy, toujours pas envie de vous baigner, vous ?
00:08:33Non, absolument pas.
00:08:35Je trouve que cette idée est totalement sauvenue, mais peu importe.
00:08:38Notre ami Nathan parlait, à l'instar des membres du gouvernement,
00:08:43parlait d'héritage.
00:08:44L'héritage suppose des droits de succession.
00:08:46Là, coûte 1,4 milliard.
00:08:48Bon, c'est quand même une somme pour se baigner dans la scène,
00:08:53étant entendu que le but de l'opération, effectivement,
00:08:56c'est de se baigner durablement et que les Parisiens puissent en profiter.
00:08:59Idée que je trouve absurde,
00:09:00parce que je trouve qu'il y a des tas d'endroits où on peut se baigner,
00:09:02où c'est terriblement plus sympathique.
00:09:05Pour l'heure, on ne sait rien des causes.
00:09:10Il faut être prudent, toujours.
00:09:12Il faut être extrêmement prudent, et je ne laisserai pas.
00:09:14Ah, pardon, j'ai eu peur.
00:09:16Vous moquiez de moi tout à l'heure sur...
00:09:18Et je ne laisserai pas.
00:09:21Non, mais vous avez un côté quand même extrêmement moqueur.
00:09:25Mais vous avez commencé l'émission sur cette base-là.
00:09:27Vous avez commencé par me chambrer,
00:09:29parce que j'avais écorché le nom d'Alexandre de Vecchio.
00:09:31Quand on le chambre, il faut accepter d'être chambré.
00:09:35Non, mais écoutez, je ne laisserai pas gâcher cette ferveur,
00:09:40ces Jeux Olympiques qui se déroulent de manière formidable.
00:09:43J'ai vu hier dans les rues de Paris des gens de la gendarmerie
00:09:48passer à moto, être applaudis par la foule
00:09:51avant que les cyclistes n'arrivent.
00:09:53Je trouve ça tout à fait extraordinaire.
00:09:56Et donc voilà, attendons de voir.
00:09:58Pour l'instant, considérons que c'est une demi-info.
00:10:02Bon, je vous donne la parole à tous les deux,
00:10:04Amine et Alexandre, dans quelques instants.
00:10:06Mais nous sommes avec Romain Lasseur,
00:10:08qui est spécialiste international des espèces invasives.
00:10:11Bonjour Romain Lasseur.
00:10:13Je voulais absolument vous avoir ce matin,
00:10:16parce que je vous ai déjà invité au lendemain du bain d'Anne Hinalgo.
00:10:19Et vous m'aviez dit, il y a des risques,
00:10:22il y a des risques de se baigner dans la Seine.
00:10:24Bon, alors attention, je le répète,
00:10:26il n'y a pas de lien établi précisément.
00:10:29Mais bon, vous êtes surpris ou pas surpris de ce qu'on raconte ?
00:10:33A priori, je connais votre réponse.
00:10:35Bonjour, merci.
00:10:37Non, on n'est pas très surpris,
00:10:39parce qu'effectivement, ça fait maintenant quelques semaines qu'on le rappelle,
00:10:43tout n'a pas été regardé dans les critères de baignabilité de la Seine.
00:10:46Et puis, comment pouvoir garantir en 1.a la baignabilité de la Seine
00:10:50quand on fait des analyses à un certain moment ?
00:10:52Il y a de l'eau qui coule sous les ponts, comme on peut dire.
00:10:55Et donc, il faudrait garantir la qualité de l'eau en amont,
00:10:58en amont de ces épreuves aquatiques.
00:11:01Donc effectivement, le tableau clinique présenté par les deux athlètes
00:11:06qui sont forfaits aujourd'hui,
00:11:08ressemble quand même assez bizarrement à ce qu'on connaît de cette intoxication bactérienne.
00:11:13C'est 3-4 jours d'incubation,
00:11:15donc ça correspondrait quand même au moment où ces athlètes-là ont sauté dans la Seine,
00:11:19même s'il faut quand même rappeler que chérichia coli reste une bactérie opportuniste,
00:11:23on peut en trouver aussi ailleurs que dans l'eau de baignade.
00:11:26Mais là, c'est vrai que les facteurs sont quand même suffisamment ressemblants
00:11:31à ce qu'on connaît de cette infection bactérienne.
00:11:34Donc, on voit bien qu'on a des athlètes qui sont malades probablement de cette intoxication-là,
00:11:40alors que les analyses étaient OK.
00:11:42Donc, je le rappelle une fois de plus,
00:11:48en fait, réaliser des épreuves aquatiques en milieu naturel, ça peut être assez aléatoire.
00:11:54– Mais les athlètes sont habitués, j'allais dire,
00:11:57à nager en eau trouble dans le cadre de leur compétition ?
00:12:01– Oui, habitués, mais effectivement,
00:12:03là, c'est quand même la Seine internationale qui nous regarde,
00:12:06donc on ne peut jamais maîtriser le risque à 100%, ça c'est sûr.
00:12:13– Alors selon vous, ils vont maintenir ces épreuves de triathlon ou pas du tout ?
00:12:17– Je pense qu'effectivement, la difficulté c'est qu'on n'avait pas forcément de plan B,
00:12:22il y a des gros investissements qui ont été faits,
00:12:24donc en fait, c'est quand même très délicat d'annuler maintenant des épreuves.
00:12:30Après, on n'est pas non plus face à une épidémie d'Escherichia coli,
00:12:34on a deux athlètes qui sont malades aujourd'hui.
00:12:36Nous, aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est que oui, c'est ces critères qu'on a regardés,
00:12:41attention, il y a également d'autres bactéries dans la Seine,
00:12:43comme la leptospirose, qui provoquent des incubations beaucoup plus longues,
00:12:476 à 15 jours, donc on pourrait avoir quelques surprises aussi dans les jours à venir.
00:12:51Donc oui, c'était assez aléatoire de faire sauter des athlètes dans la Seine,
00:12:55malheureusement, maintenant c'est fait, on est face au jeu,
00:12:58c'est peut-être un petit peu le seul bémol qu'on a aujourd'hui dans ces Jeux Olympiques.
00:13:02On n'est pas là pour créer une polémique, bien entendu,
00:13:06il y a beaucoup d'épreuves qui se déroulent bien,
00:13:09mais il aurait fallu en amont regarder beaucoup plus de critères dans la Seine pour la dire baignable.
00:13:15Et puis à l'avenir, j'entendais effectivement les gens du plateau dire,
00:13:19est-ce que ça va être un héritage, qu'on va pouvoir et assumer se baigner dans la Seine ?
00:13:22Ça va nécessiter des gros investissements d'infrastructures
00:13:25et ça va également nécessiter de maîtriser ce risque leptospirose.
00:13:29Et donc, ce qu'on appelle la maladie du rat,
00:13:31il va falloir également faire une gestion des rongeurs beaucoup plus drastique dans la ville
00:13:36si on veut assurer une baignabilité de la Seine à long terme.
00:13:39Et puis la grande question aussi qu'on se pose aujourd'hui,
00:13:41c'est est-ce que ces athlètes, par ailleurs, ont été vaccinés contre cette leptospirose ?
00:13:45Ça fait longtemps qu'on pose la question,
00:13:47on n'a jamais eu de réponse depuis que la mer de Paris s'est baignée dans la Seine.
00:13:50Je vous rappelle quand même l'investissement,
00:13:52vous parlez de gros sous 1,4 milliard quand même.
00:13:55Pas uniquement pour cette épreuve, mais c'est un projet à long terme.
00:13:58Et d'héritage aussi, 1,4 milliard.
00:14:00Oui, tout à fait, mais ça veut dire qu'il va falloir tenir ces investissements dans le temps
00:14:06et puis il va falloir également avoir une gestion de ces rongeurs
00:14:10et globalement un suivi des personnes qui vont se baigner dans la Seine assez rigoureux
00:14:16parce que comme on le dit, finalement la couleur de l'eau n'est pas très glamour.
00:14:22Mais au moins, il va falloir que les paramètres microbiologiques soient sous contrôle
00:14:26avec des infrastructures qui vont permettre d'alléger cette charge organique de la Seine
00:14:32et puis une gestion des rongeurs dans cette ville qui soit digne de ce nom
00:14:36pour écarter tout risque de contamination.
00:14:38Que ce soit pour des athlètes, mais que ce soit pour tout citoyen qui a envie de plonger dans la Seine.
00:14:42Restez avec nous quelques instants encore, Romain Lasseur.
00:14:44C'est très intéressant ce que dit Romain Lasseur.
00:14:46Nathan et ensuite Amine et Alexandre.
00:14:49Je pense qu'on peut faire la réponse à la place de la ville de Paris.
00:14:52Déjà dire qu'on est très choqués d'entendre parler de rongeurs.
00:14:55Ce ne sont pas des rongeurs, ce sont des surmulots.
00:14:57Ah oui, c'est vrai. J'avais oublié ça.
00:14:59Mais bien sûr, c'est très bien.
00:15:00Et si c'est un espace de baignade, il faut que ce soit un espace inclusif de baignade
00:15:04respectant donc l'écosystème.
00:15:06Et donc il faut qu'on puisse se baigner tous ensemble avec les rongeurs et les surmulots.
00:15:10Ce sera beaucoup plus joyeux.
00:15:12Mais c'est Nathan Devers ou Aymeric Caron ?
00:15:14Attention, pas de nom.
00:15:17Amine Elbaïe.
00:15:18Ce n'est pas très rassurant ce que dit Romain Lasseur.
00:15:20C'est pour ça que je voulais l'avoir absolument ce matin.
00:15:22Parce que je l'avais eu dans Punchline.
00:15:24Évidemment, il m'avait dit qu'on peut s'attendre à ce qu'il y ait des problèmes.
00:15:28Encore une fois, prudence, prudence, prudence.
00:15:31Il n'y a pas de lien établi.
00:15:32Mais Romain Lasseur avait mis des warnings quand je l'avais reçu.
00:15:35D'ailleurs, je note que lorsque vous l'avez invité précédemment,
00:15:38il était intervenu suite au plongeon d'Anne Hidalgo.
00:15:41Je note aujourd'hui la disparition d'Anne Hidalgo du débat politique
00:15:44et du débat public autour des interrogations sur la qualité de l'eau dans la Seine.
00:15:52C'est 1,4 milliard d'euros investis pour dépolluer la Seine depuis deux ans.
00:15:57Ça fait deux ans qu'on vend aux Parisiens, d'une part, le fait que la Seine sera dépolluée
00:16:03et d'autre part, que la Seine sera un spot de baignade après les Jeux Olympiques.
00:16:07Et vous voyez que ça ne marche pas.
00:16:09Moi, je trouve qu'on est en train aujourd'hui de se rendre compte qu'on a dilapidé,
00:16:15gaspillé de l'argent public.
00:16:171,4 milliard d'euros investis pour un résultat qui n'est absolument pas au rendez-vous.
00:16:24Moi, je partage ce matin le sentiment de suspicion que peuvent avoir les Français
00:16:31et les interrogations légitimes qu'ils peuvent partager face à des promesses
00:16:35qui n'ont pas été tenues.
00:16:36Et surtout, notamment sur le fait qu'il n'y ait pas eu d'anticipation.
00:16:42On aurait pu organiser les épreuves de triathlon ailleurs.
00:16:46Et j'ai l'impression aujourd'hui que les festivités priment sur la santé.
00:16:51On va demander aujourd'hui aux athlètes de se faire vacciner,
00:16:54alors que l'investissement de départ, c'était de dépolluer
00:16:57et de laisser tout un chacun libre de participer ou de ne pas participer aux épreuves.
00:17:02Alexandre, c'est inquiétant ce que dit Romain Lasseur.
00:17:06Il va encore plus loin, lui.
00:17:08Oui, mais moi, je ne crois pas qu'on pourra se baigner.
00:17:11On peut lui donner la réponse tout de suite.
00:17:13Ça a été fait pour faire une belle photo et on voit que ça reste compliqué.
00:17:17On a une pensée aussi pour ces athlètes quand même,
00:17:19parce qu'ils s'entraînent pendant des années, devoir déclarer forfait,
00:17:22peut-être être diminué durablement physiquement.
00:17:25Ce n'est pas totalement anodin.
00:17:28On est dans l'exemple typique du délire mi-bobo, mi-technocratique.
00:17:35Technocratique parce qu'on croit qu'on peut tout faire avec la technique,
00:17:40même assainir la scène alors que ce n'est pas possible.
00:17:44Et puis bobo parce qu'on est dans le festivisme le plus total.
00:17:47Personne ne leur a demandé d'ailleurs de se baigner dans la scène.
00:17:50C'est incroyable.
00:17:52Je ne crois pas que ce soit une demande des Parisiens ni des touristes
00:17:55d'aller faire un plongeon dans la scène.
00:17:57Il y a assez d'endroits pour aller se baigner.
00:18:00Donc c'était inutile.
00:18:02Et si on voulait faire une belle photo, c'est pareil.
00:18:04Il y a d'autres endroits en France où on aurait pu la faire.
00:18:09Donc je crois qu'il faut appeler ça effectivement un fiasco.
00:18:13Il n'y aura pas d'héritage évidemment.
00:18:16Thara Souvé qui m'aide à préparer cette émission
00:18:20va vous montrer ce qu'avait déclaré mardi dernier une athlète belge
00:18:24qui avait carrément flingué la scène.
00:18:27Pardonnez-moi pour l'expression mais c'est le terme.
00:18:29On va voir ce qu'elle déclarait.
00:18:31En gros, elle disait j'ai bu beaucoup d'eau
00:18:34donc on saura demain si je suis malade ou pas.
00:18:36Ça ne goûte pas le Coca-Cola
00:18:40ou le Sprite évidemment en ageant sous le pont.
00:18:43J'ai senti et vu des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser.
00:18:47Donc voilà, elle avait été assez cash.
00:18:50La scène est sale depuis 100 ans.
00:18:52Alors ils ne peuvent pas dire que la sécurité des athlètes est une priorité.
00:18:55C'est des...
00:18:57Regardez, je ne dis rien.
00:18:59Mais elle avait été cash.
00:19:01La raison c'est des conneries de gens censés être très intelligents.
00:19:05En plus les spécialistes disent que pour avoir des effets durables
00:19:09il aurait fallu commencer par assainir les égouts
00:19:12ce qui n'a pas été fait.
00:19:14Je crois qu'ils ont fait quelque chose de très logalisé.
00:19:17Or c'est un fleuve effectivement.
00:19:21Et donc l'eau circule.
00:19:23Donc non, ça paraît aberrant.
00:19:27Et ça rejoint quand je parlais de délire technocratique.
00:19:30C'est-à-dire que ce sont à la fois des gens qui sont obsédés par des questions budgétaires
00:19:35qui prétendent être des bons gestionnaires
00:19:37qui vont demander un certain nombre d'efforts aux Français
00:19:40et puis qui dépensent l'argent n'importe comment sur d'autres sujets.
00:19:45Je pense qu'il y avait d'autres priorités quand même que ça.
00:19:47A Paris, il y a des gens qui dorment sous les ponts.
00:19:51Romain Lasseur, s'il y a d'autres cas, il faudrait peut-être se poser les bonnes questions.
00:19:55Encore une fois, il n'y a pas de lien établi.
00:19:57Mais s'il y a d'autres cas dans les jours qui viennent,
00:19:59puisque vous parlez de trois jours, c'est cela d'incubation.
00:20:03Oui, c'est ça l'incubation.
00:20:05Chez Richiacolli ou dans Terocox, c'est trois, quatre jours.
00:20:08Donc en fait on a les symptômes assez rapidement après le contact avec la bactérie.
00:20:11Et là en l'occurrence, c'est la raison pour laquelle
00:20:14les symptômes qu'ont ces athlètes et notamment l'hospitalisation de Claire Michel
00:20:19ressemblent quand même assez bizarrement à ce tableau-là.
00:20:21On a malheureusement d'autres bactéries qui ont des incubations un petit peu plus longues.
00:20:25Mais quoi qu'il en soit, quand on voit la charge organique de la Seine,
00:20:29on peut se dire que même si on aimerait que la Seine et sa baignabilité soient un héritage,
00:20:35je pense que c'est un petit peu farfelu de penser ça,
00:20:39parce que ça va nécessiter des grands travaux à long terme.
00:20:42Et puis une vraie rigueur, notamment une vraie rigueur sur les conditions de baignabilité
00:20:47et puis sur la gestion des ports de Seine.
00:20:49Et notamment, je le rappelle une fois de plus, des rongeurs.
00:20:51On a une gestion catastrophique des rongeurs dans cette ville.
00:20:53On a des maladies qui sont associées à ces rongeurs, notamment la leptospirose.
00:20:57Donc il y a de fortes chances qu'il puisse y avoir une augmentation des contacts avec ces bactéries-là.
00:21:02Donc oui, on fait probablement sauter les gens dans un bouillon de culture.
00:21:05Quoi qu'il en soit, ça ressemble un petit peu à ça.
00:21:07Alors sans forcément être alarmiste, mais ce qui se passe chez les athlètes, ça va se passer malheureusement.
00:21:11Ça va se passer malheureusement chez beaucoup de gens.
00:21:13Un peu, c'est pas très positif ce que vous racontez là.
00:21:17Alors que là, il y a un triathlon qui a débuté il y a une heure.
00:21:20Oui, mais bon, on nous a un peu traité d'alarmiste quand on a dit
00:21:25attention, faire sauter des gens dans la Seine, c'est probablement un petit peu hasardeux.
00:21:29Aujourd'hui, on commence à en récolter un petit peu les fruits.
00:21:31On va suivre ça avec attention.
00:21:34Si quelque chose me dit que je n'ai pas fini de vous réinviter sur nos émissions, Romain Lassoeur.
00:21:38Merci en tous les cas.
00:21:40Malheureusement, avec plaisir.
00:21:41Oui, mais on s'y est au courant et on va suivre avec attention le déroulé de tout ça.
00:21:47Dernier mot sur le sujet.
00:21:49Simplement un dernier mot.
00:21:50Tout à l'heure, Nathan disait à juste titre.
00:21:52Il faut changer notre rapport et entrer dans une nouvelle dimension par rapport à la ville de Paris.
00:21:57Mais c'est 1,4 milliard d'euros.
00:21:58Vous avez un exemple.
00:21:59J'insiste sur ce point, mais c'est un véritable exemple de dépense inutile.
00:22:04C'est un gâchis.
00:22:05C'est du gaspillage de l'argent public.
00:22:07C'est 1,4 milliard d'euros investis sur 6 ans pour vendre aux Parisiens un projet bidon.
00:22:13Est-ce que oui ou non, vous allez demain pouvoir vous baigner dans la Seine ?
00:22:16Vous pensez sincèrement que les Parisiens attendent de se baigner dans la Seine ?
00:22:21Avec 1,4 milliard d'euros, vous auriez pu porter d'autres projets.
00:22:25C'est une ville où on ne respire pas.
00:22:26C'est une ville où il manque cruellement un certain nombre de logements.
00:22:29C'est une ville qu'il faut dédensifier.
00:22:31C'est une ville qu'il faut préserver pour maintenir son modèle d'attractivité.
00:22:37Aujourd'hui, nous ne pensons pas la ville de Paris comme une capitale,
00:22:41mais simplement comme un lieu de divertissement.
00:22:43Et nous devons aujourd'hui, impérativement, et je le vois au quotidien quand je me balade dans les rues de Paris,
00:22:48investir cet argent pour préserver le patrimoine parisien qui est totalement à l'abandon.
00:22:55On change de sujet.
00:22:56On va se parler de trafic de drogue, les amis.
00:22:59C'est vrai qu'avec les JO, on ne cesse de le répéter.
00:23:01Il y a du bleu partout et on se sent un peu plus en sécurité.
00:23:05Cela étant dit, il y a un domaine où les policiers ont du mal à tout contrôler.
00:23:09C'est les livraisons des produits stupéfiants.
00:23:12Les vendeurs utilisent les réseaux sociaux et c'est un phénomène qui se développe à outrance.
00:23:16On voit cela avec Marie-Victoire Dudonnet et on en parle ensemble juste après.
00:23:24Le sujet va arriver incessamment, sous peu.
00:23:27C'est vrai qu'on n'arrête pas de le dire.
00:23:29Quand il y a du bleu, ça va mieux.
00:23:30Mais ça, contrôler les réseaux sociaux n'est pas chose aisée.
00:23:35Est-ce que le sujet part ?
00:23:37Le sujet part.
00:23:38Allez, on voit le sujet de Marie-Victoire Dudonnet.
00:23:40Commander de la drogue, comme on commande un burger ou une pizza.
00:23:44En France, les réseaux de trafiquants livrent désormais à domicile.
00:23:48Sur des applications comme WhatsApp ou Telegram, le client passe sa commande et précise son adresse.
00:23:54Il est livré dans l'heure qui suit.
00:23:56Ce n'est plus l'acheteur qui va vers le vendeur, c'est l'inverse.
00:24:00C'est le vendeur qui démarche les acheteurs via un certain nombre de messageries cryptées que nous connaissons tous.
00:24:09Il y a une nouvelle clientèle.
00:24:11Une clientèle qui, de prime abord, n'avait pas envie d'aller dans la rue ou dans des cités pour acheter sa consommation.
00:24:19Marketing, promotion.
00:24:21Les dealers innovent pour attirer de plus en plus de jeunes consommateurs.
00:24:25Le cannabis, la cocaïne, deviennent accessibles en quelques clics.
00:24:29Des réseaux très difficiles à démanteler.
00:24:31Il est très difficile de remonter sur ces réseaux sociaux jusqu'au revendeur.
00:24:36C'est pour cette raison que c'est très simple pour eux de contacter le consommateur et inversement, sans être inquiété.
00:24:43Et ensuite, le marché se fait.
00:24:45D'ailleurs, une étude sérieuse a démontré qu'il y avait toujours autant de consommateurs
00:24:49alors qu'on a traqué les points de deal à travers les placenettes, à travers des interpellations.
00:24:54Et pour autant, il y a toujours cette circulation qui existe.
00:24:59Les vendeurs risquent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
00:25:03Oui, pas simple de contrôler.
00:25:05C'est simple.
00:25:06Il suffirait de faire en sorte que la police ait accès à ces réseaux télégrammes.
00:25:12Simplement comme c'est une messagerie cryptée, que les responsables de la messagerie,
00:25:16parce qu'elle est cryptée, parce qu'elle est réputée inviolable,
00:25:20parce qu'elle a été créée pour protéger les conversations, etc.,
00:25:24ne veulent rien révéler, ne veulent pas donner l'accès à la police de leur messagerie,
00:25:30on peut l'utiliser ainsi.
00:25:32Il suffirait de négocier avec Telegram, avec les responsables, pour que la police ait accès.
00:25:42Par conséquent, on pourrait très bien, puisque les gens vont jusqu'à donner leur adresse pour être livrés,
00:25:46ce serait quand même très simple de savoir qui livre et qui est livré.
00:25:52S'ils ne le font pas, c'est qu'il y a des raisons.
00:25:54S'ils ne le font pas, c'est qu'il y a évidemment des raisons.
00:25:57Non, je ne pense pas que ce soit si simple, parce qu'en l'occurrence,
00:26:00le principe de ce genre de commerce parallèle qui a lieu de manière numérique sur des messageries cryptées,
00:26:06c'est très difficile de retracer.
00:26:08Comment faites-vous pour savoir quel numéro vous voulez surveiller,
00:26:12sachant que c'est des choses que l'on peut changer en cinq minutes ?
00:26:14Si vous voulez, quelqu'un se sait surveiller sur tel ou tel numéro,
00:26:17il le supprime, il crée un autre compte, il va sur un autre.
00:26:20Oui, mais je pense que la police scientifique est assez savante pour pouvoir faire ça.
00:26:24Là, on a affaire à quelque chose, à mon avis.
00:26:26Quand on dit que souvent, quand la CRS 8 vient dans une ville,
00:26:30qu'elle démantèle un point de vente et qu'il se reconstitue trois minutes après à 200 mètres,
00:26:35là, c'est ça en fois mille.
00:26:37Le numérique, par principe, la délinquance numérique est extrêmement difficile,
00:26:41elle est comme ça, réticulaire.
00:26:43Je pense que ça, à mon avis, doit nous amener au constat inverse,
00:26:46qui est de se dire, commençons à réfléchir, non pas seulement de manière répressive,
00:26:50mais se dire, qu'est-ce qui fait qu'il y a une telle demande de drogue en France ?
00:26:53Quel mal-être ? Quel besoin ?
00:26:55Et comment poser cette question en essayant, si vous voulez, d'interroger le rôle,
00:27:01sans forcément le condamner, sans avoir forcément une forme d'hygiénisme coercitif,
00:27:05mais le rôle du consommateur ?
00:27:07Parce que là, en fait, ce que ça vient nous démontrer,
00:27:09c'est que tant qu'il y aura de la demande, et il y a une demande de drogue très forte en France,
00:27:12eh bien, il y aura de l'offre. C'est logique.
00:27:14Amine, dernier mot.
00:27:15Je rejoins parfaitement ce que dit Nathan.
00:27:18Et d'ailleurs, pour compléter, on a des policiers qui sont spécialisés sur ces questions.
00:27:23C'est l'office anti-stupéfiants, ce qu'on appelle les ofastes,
00:27:26avec des antennes très localisées.
00:27:28Il y en a à Lille, une région transfrontalière avec la Belgique,
00:27:31avec aussi les Pays-Bas, haut lieu d'ailleurs d'exportation de la drogue,
00:27:35Marseille, bien évidemment.
00:27:37Mais ces ofastes, ces offices anti-stupéfiants,
00:27:40composés pour la plupart des policiers judiciaires,
00:27:44la police judiciaire en lien au quotidien avec le parquet,
00:27:47eh bien, ces policiers-là ont été démantelés.
00:27:50Et ce n'est pas pour rien d'ailleurs que les policiers se sont mobilisés
00:27:53contre la réforme de la police judiciaire,
00:27:55parce qu'à Lille, par exemple, ils ont perdu deux enquêteurs.
00:27:58Ils ont perdu deux OPJ.
00:28:00Deux OPJ dans une région transfrontalière avec la Belgique,
00:28:03transfrontalière avec les Pays-Bas.
00:28:05On ne peut pas se permettre aujourd'hui
00:28:08de démanteler les services d'enquête.
00:28:11Et donc, il y a une carence.
00:28:13Il y a encore un trou dans la raquette qui n'est toujours pas résolu.
00:28:18C'est celui de réarmer, rééquiper, réinvestir
00:28:22les services de la police judiciaire.
00:28:24Oui, il faut du bleu sur le terrain.
00:28:26Oui, il faut des CRS sur le terrain
00:28:28pour aller aussi faire de la prévention
00:28:30et pour aller stopper les consommateurs.
00:28:32Mais il faut aussi aller chercher le problème à la source.
00:28:35Il faut aller démanteler ces producteurs,
00:28:38ces exportateurs à échelle industrielle.
00:28:41Et pour ça, il faut aussi redonner les moyens
00:28:44à nos services d'enquête judiciaire,
00:28:46c'est-à-dire cesser aujourd'hui
00:28:48de puiser dans les services judiciaires
00:28:51et soutenir nos OPJ et mettre les moyens
00:28:53et mettre les salaires qui vont avec.
00:28:55Allez, on marque une pause.
00:28:57Je suis très en retard déjà pour commencer l'émission.
00:28:59On marque une pause.
00:29:00Pour l'instant, on parlera de ce qui se passe
00:29:02au Royaume-Uni après la mort de ces trois fillettes
00:29:04dont on vous parle depuis quelques jours hélas.
00:29:06Chaque jour, il y a des manifestations
00:29:08de plus en plus importantes et violentes.
00:29:10On en parle ensemble.
00:29:11A tout de suite.
00:29:16Merci de nous accueillir.
00:29:17Il est 9h32.
00:29:18Nous sommes un petit peu en retard
00:29:20mais les débats sont très animés
00:29:22avec une équipe en ce lundi en grande forme.
00:29:25Tout de suite, on va faire un nouveau tour de l'information
00:29:28avec l'excellente Marine Sabourin.
00:29:33La tension monte au Moyen-Orient.
00:29:35La France et de nombreux pays appellent leurs ressortissants
00:29:37à quitter le Liban au plus vite.
00:29:39À l'aéroport de Beyrouth, les files d'attente s'allongent.
00:29:42Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu
00:29:44leurs liaisons avec Beyrouth dont Air France
00:29:46et Transavia jusqu'à mardi au moins.
00:29:48En Israël, Tzahal demande à ses concitoyens
00:29:51de respecter les consignes et appelle à la plus grande vigilance.
00:29:54Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou
00:29:56a de nouveau affiché un message de fermeté hier.
00:29:58Nous serons sur tous les fronts, dit-il.
00:30:01Et puis l'épreuve mixte de triathlon
00:30:03a bien débuté à 8h ce matin à Paris.
00:30:05Les tests de qualité de l'eau de la Seine
00:30:07ont été satisfaisants selon les organisateurs.
00:30:09Une épreuve maintenue alors que trois athlètes
00:30:11sont tombés malades après l'épreuve de triathlon la semaine dernière.
00:30:14De quoi relancer les interrogations
00:30:16sur la salubrité du fleuve.
00:30:18C'est avoir du café.
00:30:20Merci beaucoup Marine.
00:30:22Je vais vraiment instaurer cette cagnotte
00:30:25après le retard de Nathan Devers.
00:30:27D'ailleurs, je n'ai pas l'explication concrète du retard.
00:30:30Si, la nage !
00:30:31La nage, c'est venir à la Seine, bien sûr.
00:30:33Sans quoi je vais mettre une cagnotte.
00:30:35Mais Amine Elbaye n'a aucune excuse, il était présent.
00:30:37Vous avez remarqué, mon retard a eu un effet domino.
00:30:39Oui, c'est ça.
00:30:40On a rendu en retard à la publicité.
00:30:42Jusqu'à 20h, il va y avoir à cause de moi.
00:30:45Quelle gueule-t-on va se faire les amis.
00:30:47Je n'ai pas mis la somme encore.
00:30:50J'accepte, je reconnais mes responsabilités.
00:30:53Très bien, merci mon cher Nathan Devers.
00:30:55Il est vertueux.
00:30:56Vincent Roy, évidemment, accepte tout ça.
00:30:58Il a la règle du jeu.
00:30:59Je sais qu'Alexandre Devecchio va accepter aussi.
00:31:02Parfaitement.
00:31:03Moi, je suis à l'heure.
00:31:04Vous êtes toujours à l'heure.
00:31:06Pour une fois.
00:31:07Bon élève.
00:31:08Allez les amis, en attendant qu'Amine Elbaye nous rejoigne,
00:31:11on va prendre la direction du Royaume-Uni.
00:31:13Puisqu'on assiste chaque jour à des scènes de plus en plus violentes.
00:31:17Le pays est frappé par de violentes manifestations.
00:31:20Et cela, après la mort de trois filles tuées dans la ville de Southport.
00:31:25Violences orchestrées par l'extrême droite,
00:31:27selon le Premier ministre britannique.
00:31:29On voit tout ça avec Thibault Marchoteau.
00:31:31Et on en parle juste après.
00:31:35Ces images d'une grande violence sont nombreuses,
00:31:38venant du Royaume-Uni.
00:31:39Des manifestations qui dégénèrent,
00:31:41avec des affrontements intenses entre les forces de l'ordre
00:31:44et des individus souvent encagoulés, armés,
00:31:47de toutes sortes d'objets qui peuvent servir de projectiles.
00:31:51Visant parfois des mosquées ou des lieux d'hébergement de demandeurs d'asile,
00:31:55ces rassemblements ont commencé après que des rumeurs se soient propagées
00:31:58sur les réseaux sociaux,
00:31:59concernant la nationalité et la religion de l'agresseur présumé
00:32:03qui a tué trois fillettes lundi dernier dans la ville de Southport.
00:32:07Plus d'une centaine d'interpellations ont été réalisées par les forces de l'ordre
00:32:11durant ce week-end.
00:32:12La ministre de l'Intérieur a réaffirmé son soutien aux policiers
00:32:16et promet une réponse pénale très forte.
00:32:19Nous veillons à ce qu'il y ait davantage de procureurs,
00:32:22suffisamment de places en prison et que les tribunaux soient prêts.
00:32:26Car toute personne qui se livre à ce type de désordre
00:32:30doit savoir qu'elle en paiera le prix.
00:32:34Les villes concernées par ces émeutes sont principalement situées
00:32:37au nord de l'Angleterre,
00:32:38même si d'autres villes du Royaume-Uni sont touchées,
00:32:41comme Belfast en Irlande du Nord ou encore Cardiff.
00:32:45Ce qui est terrible Vincent Roy, quand on voit ces scènes,
00:32:48quasiment des scènes de chaos,
00:32:50tout est parti d'une humeur en plus.
00:32:53Oui, mais là, ces scènes sont absolument terribles.
00:32:57Le Royaume-Uni est évidemment en deuil de ces petites filles
00:33:03qui ont été tuées et ça amène une réplique,
00:33:10si j'ose dire, qui est absolument terrible
00:33:13parce que même chez eux, au Royaume-Uni,
00:33:17le communautarisme ne fonctionne pas.
00:33:21Ça réveille des bas instincts
00:33:24et ces bas instincts sont en train de s'exprimer dans la rue.
00:33:29C'est effectivement terrible.
00:33:31On peut saluer évidemment la police du Royaume-Uni
00:33:35qui a fort à faire devant ces bandes d'extrême droite
00:33:39qui cassent tout et qui veulent s'en prendre aux musulmans
00:33:43comme s'ils étaient tous collectivement responsables
00:33:47d'un individu qui a poignardé des petites filles.
00:33:52Alexandre Devecchio ?
00:33:54Plusieurs choses.
00:33:55Effectivement, il s'agit de bandes d'extrême droite.
00:33:58On voit aussi à quoi ressemble la vraie extrême droite.
00:34:01Pour l'instant, nous sommes préservés de tout ça en France.
00:34:04Pourtant, nous avons été très durement frappés,
00:34:06que ce soit avec le 13 novembre.
00:34:08On pourrait citer beaucoup d'autres exemples.
00:34:12Donc, il faut le dire aussi, faire la distinction.
00:34:17Voilà à quoi ressemblent des groupuscules d'extrême droite.
00:34:20Ceci étant dit, ces groupuscules d'extrême droite
00:34:23ne naissent pas de rien d'une certaine manière.
00:34:26Ils naissent d'un contexte politique.
00:34:29Et oui, effectivement, ça a été dit,
00:34:32le communautarisme et aussi, les mêmes mots qu'en France,
00:34:35l'immigration est sans doute trop massive,
00:34:37qui ne s'intègre pas.
00:34:39Une forme aussi de flou politique.
00:34:43Parce que les rumeurs, vous avez parlé de rumeurs,
00:34:46elles ont prospéré aussi sur une communication gouvernementale
00:34:50peu transparente.
00:34:51Le refus, effectivement, de dire que le meurtrier de ses enfants
00:34:58était issu de l'immigration.
00:35:00Le refus de faire tout lien peut-être avec l'islam.
00:35:04Donc, je pense qu'il faut, pour éviter justement ce genre de dérive,
00:35:08il faut être le plus clair, le plus transparent possible.
00:35:12Et il faut traiter les causes à la racine,
00:35:15qui sont celles que j'ai indiquées,
00:35:16notamment l'immigration massive,
00:35:19la désintégration de certains types de populations.
00:35:25Donc, ça doit nous alerter.
00:35:28Parce qu'en réalité, quand on laisse prospérer ces problèmes,
00:35:32le risque, c'est que les gens soient tentés de se faire justice eux-mêmes.
00:35:37Effectivement, le gouvernement a raison d'être ferme.
00:35:40On ne peut pas tolérer ce genre d'agression.
00:35:42Mais on ne peut pas tolérer non plus que des enfants meurent
00:35:46par des agressions au couteau dans des pays occidentaux.
00:35:49Donc, il ne faut pas non plus que dans le traitement médiatique,
00:35:52l'action des groupuscules d'extrême droite fasse oublier ces meurtres-là.
00:36:02D'ailleurs, je pense que les manifestations,
00:36:04ça va au-delà peut-être quand même des groupuscules d'extrême droite.
00:36:07Et c'est pour ça aussi que le gouvernement est aussi embêté.
00:36:10C'est que sans doute, il y a un effet d'entraînement
00:36:12et que la colère populaire est très grande.
00:36:14On n'est pas habitué à ce type d'affrontement en Grande-Bretagne, Nathan Devers.
00:36:18Non, on n'est pas habitué.
00:36:19Je pense que ce qui se passe est très grave.
00:36:20En effet, initialement, il y a un meurtre qui est absolument horrible,
00:36:24qui est absolument monstrueux,
00:36:26et qui est l'œuvre de quelqu'un d'abo...
00:36:29Il n'y a même pas de mot à mettre.
00:36:30J'allais dire abominable, mais abominable, c'est faible.
00:36:32Oui, il n'y a pas de mot pour qualifier.
00:36:34Il y a trois petites filles qui sont mortes.
00:36:36Évidemment.
00:36:37Ensuite, le sujet, il est qu'on voit au Royaume-Uni
00:36:39des groupuscules sans aucune vergogne,
00:36:42sans aucune dignité politique, humaine, morale,
00:36:46qui font...
00:36:47Ce n'est même pas de l'instrumentalisation, là, si vous voulez,
00:36:49qui se comportent d'abord comme des vautours
00:36:52et qui ne s'indignent de ce fait
00:36:54que parce que le criminel, son père, a des origines rwandaises,
00:36:58et c'est ça qui les intéresse.
00:37:00Ce n'est pas l'aspect monstrueux de la chose,
00:37:01c'est uniquement cette dimension.
00:37:03Et ce livre a des actions absolument hallucinantes.
00:37:06Non seulement céditieuses, non seulement violentes,
00:37:08mais en effet, racistes.
00:37:10Ils s'en prennent à des mosquées,
00:37:11ils s'en prennent à des personnes de couleur,
00:37:13ils s'en prennent à des centres demandeurs d'asile, etc.
00:37:17Alors, moi, là où je serais un tout petit peu moins optimiste que vous,
00:37:20concernant la France, je vous donne mon cas personnel.
00:37:22Ce n'est pas du tout pour faire de la victimisation
00:37:24ni pour raconter ma vie, mais parce que c'est intéressant.
00:37:26J'ai eu le débat hier, je crois, ou avant-hier, ici même,
00:37:29dans une émission du soir.
00:37:31Je dis exactement ce que je viens de vous dire ce matin,
00:37:33c'est-à-dire que ce meurtre est abominable
00:37:34et que ses récupérations sont terribles.
00:37:36Et je fais l'objet depuis,
00:37:37alors, c'est les règles du jeu quand on s'exprime publiquement,
00:37:39ce n'est pas grave, mais c'est intéressant,
00:37:41d'une vague de harcèlement,
00:37:42avec des milliers de personnes sur Twitter
00:37:44qui m'envoient des insultes incroyables.
00:37:46Mais j'aimerais vous en lire quelques-unes,
00:37:48parce que c'est intéressant.
00:37:50J'en ai reçu, moi aussi, suite à...
00:37:52Ce ne sont pas les insultes que je retiens,
00:37:54parce qu'il y en a tellement des insultes, mais certains.
00:38:16Pourquoi ?
00:38:17Parce que je dénonce quelque chose d'élémentaire,
00:38:19à savoir le fait que quand il y a un meurtre horrible,
00:38:22eh bien, évidemment qu'on doit rendre justice,
00:38:24évidemment que ça peut poser des questions politiques.
00:38:26Moi, je n'ai jamais été opposé,
00:38:27je n'ai jamais appelé à censurer des débats,
00:38:29je n'ai jamais dit qu'on n'avait pas le droit de débattre de l'immigration.
00:38:31Je n'ai jamais dit qu'on n'avait pas le droit de débattre...
00:38:33C'est l'essence-peuple de ces émissions, d'ailleurs,
00:38:34de pouvoir s'exprimer.
00:38:35Ce que je dis juste, c'est que ces vagues,
00:38:37et c'est une évidence absolue,
00:38:38ces vagues sont absolument régressives,
00:38:40sont inquiétantes, sont dignes un peu,
00:38:42en dix fois pire de la série canale La Fièvre,
00:38:45et que ça doit nous inquiéter.
00:38:46Et le fait qu'il y ait des centaines de Français,
00:38:48manifestement, même des milliers,
00:38:50qui estiment, mais en tout cas,
00:38:52pour les appels à la violence,
00:38:54qui estiment que dire ça,
00:38:55ça mérite de se faire traiter comme on traite les collabos,
00:38:58ça doit nous faire, je pense, réfléchir.
00:39:00C'est très intéressant et c'est très inquiétant.
00:39:02Mais personne n'a à vous traiter comme ça, Natho.
00:39:03Ah non, mais je ne dis pas ça pour me victimiser.
00:39:05C'est une évidence et c'est ignoble.
00:39:07En revanche, ce que disait Alexandre,
00:39:09et me paraît particulièrement intéressant,
00:39:11devant le flou de la réaction du gouvernement anglais.
00:39:15Je pense qu'effectivement,
00:39:17là, pour le coup,
00:39:19les exécutifs, qu'ils soient anglais et français,
00:39:21devant ces cas-là,
00:39:24de manière à ne pas exciter les bas instincts
00:39:26dont je parlais tout à l'heure,
00:39:27de manière à ne pas les mettre en branle,
00:39:29doivent être d'une clarté totale,
00:39:32ne pas cacher la réalité de ces crimes affreux,
00:39:36ne pas cacher tout à la fois
00:39:38les identités de ceux qui les commettent,
00:39:41et savoir, par conséquent,
00:39:43mettre en perspective tout ce qui s'est passé,
00:39:45de manière à ne pas, encore une fois,
00:39:48flatter ces bas instincts,
00:39:50et de manière à ne pas en arriver à des situations
00:39:52qui, au bout d'un moment, deviennent insolubles
00:39:54et n'en passent que par la violence.
00:39:57On sait que ces groupuscules
00:39:59peuvent, à un moment ou à un autre, s'exprimer.
00:40:01On sait que lorsqu'on n'a pas été assez ferme,
00:40:04à la fois dans ces déclarations,
00:40:06à mettre un diagnostic sur les situations,
00:40:09les gens peuvent être tentés, hélas,
00:40:11c'est humain, de faire justice eux-mêmes.
00:40:14Et c'est cela, en effet, qui est intolérable.
00:40:16Mais la plus grande clarté doit s'imposer
00:40:18des gouvernements pour qualifier
00:40:21de manière très ferme,
00:40:23et ne pas mentir, ne pas voiler des choses, etc.,
00:40:26les situations telles qu'elles sont.
00:40:28Le problème de toutes les parties de Southport,
00:40:30c'est que, en fait,
00:40:32ces manifestations violentes
00:40:34s'étendent un peu partout aux quatre coins de l'Ontario.
00:40:36Bien entendu, puisque la colère populaire est énorme.
00:40:38Ce que vous voyez avec les groupuscules d'extrême droite,
00:40:43c'est la face visible de l'iceberg.
00:40:45Mais la face cachée de l'iceberg,
00:40:47c'est évidemment la colère, la fureur populaire.
00:40:50Voilà ce que vous voyez.
00:40:52– Simplement, d'abord, apporter à Nathan mon total soutien.
00:40:55Je suis d'ailleurs témoin des messages
00:40:58sur les réseaux sociaux que je consulte assez régulièrement
00:41:01et qui sont totalement inacceptables.
00:41:04Mais en même temps, le débat politique a été instrumentalisé
00:41:09et je vois aussi les esprits dépassionnés s'exprimer
00:41:13et se révéler sur Internet.
00:41:15La situation au Royaume-Uni est comparable à la situation en France.
00:41:20Mais je vais vous dire pourquoi.
00:41:22Les habitants de Calais, les habitants de Grande-Synthe,
00:41:25c'est-à-dire les habitants des Hauts-de-France,
00:41:27sont témoins chaque jour de la situation incontrôlée
00:41:33compte tenu notamment des embarcations
00:41:36candidates pour un départ vers le Royaume-Uni.
00:41:39Et le grand malheur français, c'est 2003,
00:41:42c'est d'avoir fait ce cadeau sans contrepartie au Royaume-Uni
00:41:47au nom des accords du Touquet.
00:41:50Souvenez-vous, ces accords, qu'est-ce qu'ils prévoyaient ?
00:41:53Ils prévoyaient que la frontière anglaise
00:41:57ne soit plus à Douvres mais à Calais.
00:42:00Et au quotidien, ce sont nos CRS, nos policiers
00:42:04qui assurent la gestion de la frontière anglaise.
00:42:08Et tous les jours, les habitants des Hauts-de-France,
00:42:11tous les jours les Calaisiens, tous les jours
00:42:14les habitants des Hauts-de-France sont confrontés
00:42:16à ces vagues d'explosions de la violence
00:42:19avec notamment ce dont on ne parle pas.
00:42:23C'est des réseaux de traite des êtres humains
00:42:27qui proposent pour 3 000, 4 000, 5 000 euros
00:42:31un voyage inespéré vers le Royaume-Uni
00:42:35à travers des embarcations préfabriquées.
00:42:38Et il y a aujourd'hui des gens qui font leur marché
00:42:41sur la misère.
00:42:43Ces gens-là, ces réseaux-là, nous devons les démanteler.
00:42:46Mais de la même façon, nous devons dire aux Britanniques
00:42:49vous avez décidé de quitter l'Union européenne
00:42:51mais vous allez aussi récupérer votre frontière.
00:42:53La frontière, elle doit être à Douvres,
00:42:55elle ne doit pas être à Calais.
00:42:57Et je ne veux pas demain que la situation au Royaume-Uni
00:43:01notamment ces explosions de violence
00:43:04arrive sur notre sol.
00:43:06Mais si nous continuons de cette façon,
00:43:08c'est ce qui va arriver.
00:43:09Et nous fonçons droit dans le mur.
00:43:11On a terminé sur le sujet.
00:43:13Je crains qu'on soit amené à en reparler
00:43:18dans les jours qui suivent malheureusement.
00:43:21On va parler de la politique française
00:43:23dans le contexte du moment,
00:43:25un gouvernement démissionnaire qui gère,
00:43:27oui on le voit bien, qui gère les affaires courantes.
00:43:30Mais en attendant, un grand nombre de dossiers
00:43:32ont été mis, on peut le dire, sous le tapis.
00:43:34Et on parlait de ce qui se passe en Angleterre
00:43:36mais personne n'a oublié l'affaire Nahel
00:43:38et les émeutes justement en juin 2023.
00:43:42Et Emmanuel Macron avait exigé des mesures concrètes.
00:43:45Concrètes.
00:43:47Pour le moment, force est de constater
00:43:49qu'il ne se passe pas grand-chose.
00:43:50Normal, puisqu'on a un gouvernement démissionnaire.
00:43:52On voit tout ça avec Mathilde Kouvela-Flornois
00:43:54et évidemment, on en parle.
00:43:57L'été dernier a été mouvementé.
00:43:59La mort de Nahel a déclenché des émeutes dans tout le pays.
00:44:02Quatre mois après les événements,
00:44:04le gouvernement avait annoncé son plan de bataille
00:44:06pour apporter une réponse ferme aux émeutes
00:44:08à travers le plan anti-émeute.
00:44:10Ce plan prévoyait de sanctionner les parents
00:44:12des jeunes émeutiers,
00:44:13de renforcer l'encadrement des jeunes délinquants,
00:44:15d'attribuer des compétences judiciaires
00:44:17aux policiers municipaux
00:44:19ou encore de suspendre un compte
00:44:21sur les réseaux sociaux pendant six mois
00:44:23si celui-ci faisait l'apologie de la violence.
00:44:25Autre projet, celui de la force d'action républicaine
00:44:28qui prévoyait d'envoyer des équipes
00:44:30de fonctionnaires sociaux et policiers
00:44:32dans les quartiers sensibles.
00:44:34Trois tests ont été réalisés au cours de l'année 2024
00:44:37à Maubeuge, Valence et Besançon.
00:44:39Des mesures fortes qui n'ont jamais vu le jour
00:44:42et en partie à cause de la dissolution
00:44:44de l'Assemblée nationale le 9 juin dernier.
00:44:46On a une impression d'inachevée.
00:44:48On est resté sur le quai de la gare
00:44:50sur plusieurs sujets.
00:44:51Autre frein à la mise en place de ces mesures,
00:44:53l'incertitude concernant le profil des émeutiers.
00:44:56Le rapport réalisé a l'immense défaut
00:44:58de ne porter que sur les personnes interpellées.
00:45:00Il existe une distorsion entre la composition
00:45:03de la population interpellée
00:45:05et celle de la population émeutière.
00:45:07Autre conséquence de la dissolution de l'Assemblée,
00:45:10le Beauvau de la prévention de la délinquance
00:45:12prévu le 17 juin dernier a été annulé.
00:45:15Il n'a pas été reprogrammé.
00:45:18Mon cher Amine faisait référence
00:45:20à ce qui se passe en Grande-Bretagne
00:45:22en disant qu'il ne faut pas que ça arrive chez nous.
00:45:24Mais nous ça on a connu en 2023.
00:45:26Ce n'étaient pas des groupuscules extrêmes.
00:45:28Ce n'étaient pas des groupuscules.
00:45:29C'est exactement l'inverse.
00:45:30C'est exactement l'inverse.
00:45:31J'entends bien.
00:45:32C'est exactement l'inverse.
00:45:33Oui, bien sûr, c'est exactement l'inverse.
00:45:34Mais il y a eu des scènes de violence.
00:45:35On en a eu.
00:45:36Le seul parler que je fasse, c'est là.
00:45:38C'est tout.
00:45:39À Nathan, effectivement,
00:45:40il faut condamner les insultes.
00:45:42D'ailleurs, on en reçoit de tous bords
00:45:44tous les jours.
00:45:46Tu le sais très bien.
00:45:50Et j'en reçois parce que je vous reçois, mon cher Nathan.
00:45:52Je suis doublement solidaire.
00:45:54Les bas instincts, ils sont dans l'allumène.
00:45:57Et depuis quelques jours, j'en reçois parce que…
00:45:58Les bas instincts, ils sont dans l'allumène.
00:46:00Ils sont dans tous les pays.
00:46:01Dans tous les individus, d'une certaine manière.
00:46:04Mais on a vu qu'en France, jusqu'ici,
00:46:06et c'est tant mieux,
00:46:07il ne s'était pas développé à l'extrême droite.
00:46:09En tout cas, pas au point qu'il y ait des groupuscules
00:46:11organisées qui déclenchent des émeutes.
00:46:13Par contre, des émeutes, on en a vécu deux fois.
00:46:16C'était bien là mon parallèle.
00:46:17Deux fois.
00:46:18Et ce n'était pas l'extrême droite.
00:46:21Donc voilà.
00:46:22C'était la population, pour le coup,
00:46:25souvent d'origine immigrée,
00:46:27souvent encadrée,
00:46:29si elle était encadrée, pas pour les émeutes,
00:46:31mais par des associations plutôt à gauche.
00:46:34Donc il faut le dire aussi.
00:46:38Et le risque, c'est que face à cela,
00:46:40il puisse y avoir un énervement.
00:46:42Pour l'instant, on en est préservé.
00:46:43Je trouve que le peuple français
00:46:45est plutôt préservé d'un racisme viscéral.
00:46:50Il peut y avoir un ras-le-bol par moment,
00:46:53mais les gens viscéralement racistes,
00:46:56il y en a comme partout,
00:46:58mais font souvent la distinction
00:46:59entre justement les casseurs, les voyous
00:47:01et les gens qui se comportent bien,
00:47:03quelles que soient leurs origines.
00:47:05L'objet du sujet, c'était surtout d'évoquer
00:47:07le fait que les dossiers prioritaires...
00:47:09Evidemment, parce que j'ai moi-même fait le lien.
00:47:12Votre intervention était tout à fait légitime
00:47:14et je la comprends aisément.
00:47:15Je suis gêné par le reportage.
00:47:18Je suis très gêné par le reportage.
00:47:20Pourquoi vous êtes gêné ?
00:47:21Parce que le problème est le même.
00:47:23Il est systémique, les années passent
00:47:25et rien ne change.
00:47:27Vous savez, ça fait maintenant 30 ans.
00:47:2930 ans qu'on fait des plans pour les quartiers,
00:47:31des plans rues, des grands plans pour Marseille,
00:47:34des plans grande ambition.
00:47:36Avec beaucoup d'argent en Marseille.
00:47:37Oui, 90 milliards d'euros investis
00:47:39depuis les années 1990
00:47:41dans les quartiers populaires
00:47:42au titre de la politique de la ville.
00:47:44Avec des logements sociaux attribués
00:47:46à Tiers-Larigo,
00:47:48avec des allocations,
00:47:50des bourses,
00:47:52et j'en passe.
00:47:54Des subventions pour des associations.
00:47:57Mais moi, je me mets deux minutes.
00:47:58À la place d'un habitant
00:48:00qui habite dans les campagnes de la Creuse,
00:48:02du Cantal ou de l'Aveyron,
00:48:03où là-bas, il n'y a pas de service public,
00:48:05où là-bas, il faut faire 20 kilomètres
00:48:07avant de pouvoir avoir accès au transport public.
00:48:11Mais vous savez ce que nous disent ces campagnes ?
00:48:13Ils nous disent qu'en fait, il y a deux France.
00:48:15Il y a la France de ceux qui ont droit à tout
00:48:17et il y a nous qui avons droit à rien.
00:48:19Et moi, j'aimerais à un moment aussi
00:48:21qu'on s'interroge pour ces Français-là
00:48:22qui ont quitté les villes
00:48:23parce qu'ils en avaient assez,
00:48:26d'abord de l'explosion d'immigration incontrôlée,
00:48:28ils en avaient assez de l'insécurité
00:48:30et qui aujourd'hui se disent
00:48:31mais s'il faut casser,
00:48:32s'il faut brûler,
00:48:33et on l'a vu notamment
00:48:34avec les réactions en marge du drame de Crépole,
00:48:36s'il faut faire tout ça pour être entendu,
00:48:38alors faisons-le.
00:48:39Et moi, j'ai peur demain
00:48:40qu'il y ait deux France qui s'opposent
00:48:43et qui se font face à face.
00:48:45Moi, je n'ai pas envie d'en arriver là.
00:48:47Et donc à un moment,
00:48:48c'est le mot égalité des territoires
00:48:50qui doit pouvoir guider l'esprit
00:48:52de ceux qui nous gouvernent.
00:48:53Et il y en a assez aujourd'hui
00:48:55de cette opposition systématique
00:48:57et c'est nos politiques qui le font.
00:48:58Nos politiques opposent systématiquement
00:49:00nos campagnes et nos banlieues
00:49:02à travers leurs actes.
00:49:03Il est temps de mettre fin à cela
00:49:05et vraiment, moi, j'insiste sur le fait
00:49:07que Naël, aujourd'hui, on subit 30 ans
00:49:10et on subit également une stratégie
00:49:12de l'extrême gauche
00:49:13qui a déchaîné les passions et les colères.
00:49:15Regardez, il y a un an,
00:49:16tout le monde s'en prenait aux forces de l'ordre
00:49:19dans les banlieues, dans les quartiers.
00:49:20Je note aujourd'hui que la stratégie judiciaire
00:49:23de la famille de Naël a changé.
00:49:25D'abord, ils ont changé d'avocat.
00:49:26Ils n'ont plus pris le même avocat.
00:49:28Les interventions judiciaires et médiatiques
00:49:31se font moins contre les forces de l'ordre.
00:49:33L'enquête avance très rapidement.
00:49:35Je note sur ce point qu'il a fallu
00:49:37quand même attendre un an
00:49:38et pendant ce temps, les politiciens
00:49:41ont été le fil conducteur
00:49:44qui protégeait le peuple du chaos.
00:49:47En attendant, ce que je disais, Vincent Roy,
00:49:49c'est que les dossiers prioritaires,
00:49:50on ne les traite pas.
00:49:51Non, mais...
00:49:52Ceux-là, comme l'agriculture,
00:49:54on avait un agriculteur l'autre jour,
00:49:56on n'en parle pas.
00:49:57Non, mais de toute façon,
00:49:59pour ce qui est des problèmes liés
00:50:01de manière générale à l'immigration,
00:50:03il y a un marqueur qui montre
00:50:05que le problème migratoire
00:50:09n'est pas pris dans notre pays à bras-le-corps.
00:50:11Ce sont les chiffres du Rassemblement national
00:50:14qui ne cessent d'augmenter
00:50:16d'élection en élection.
00:50:18C'est extrêmement clair.
00:50:20Vous avez 11 millions de personnes
00:50:22qui, aux dernières législatives,
00:50:24ont voté pour le Rassemblement national.
00:50:27Et ils ont voté pour le Rassemblement national
00:50:29pour deux raisons principales,
00:50:31lesquelles sont connexes.
00:50:33La première, la sécurité.
00:50:35La deuxième, l'immigration.
00:50:36À partir du moment où vous avez un gouvernement
00:50:39qui prendrait, je dis qui prendrait,
00:50:41c'est inconditionnel,
00:50:42le problème à bras-le-corps
00:50:44en apportant un certain nombre de mesures, etc.,
00:50:49vous verriez que ces chiffres
00:50:51seraient automatiquement infléchis.
00:50:53C'est absolument évident.
00:50:55Le marqueur, le marqueur, il est là.
00:50:58Il est là.
00:50:59Et on va, en laissant une immigration incontrôlée
00:51:03rentrer dans notre pays, etc., etc.,
00:51:05je ne vous refais pas toute l'histoire,
00:51:07eh bien nous allons au-devant
00:51:09d'un certain nombre de problèmes.
00:51:10Et je ne vois pas mécaniquement
00:51:11comment les chiffres du Rassemblement national
00:51:13ne pourraient baisser.
00:51:14La colère, vous savez,
00:51:15la colère, elle est, je crois, dans notre pays.
00:51:19Elle est relativement profonde.
00:51:21Il y a un ras-le-bol.
00:51:22Les gens en ont vraiment marre
00:51:24que les choses se passent ainsi.
00:51:26Ils en ont marre.
00:51:27Effectivement, ils le voient.
00:51:28Parce qu'il y a Paris, mais il y a la France d'abord.
00:51:31On en parlera.
00:51:32On ira à Marseille tout à l'heure.
00:51:33Il faut arrêter.
00:51:34Les gens vivent aussi des situations
00:51:35extrêmement difficiles.
00:51:36Et cette colère-là,
00:51:37eh bien elle s'exprime dans les urnes
00:51:39de cette façon-là.
00:51:41Et pour la mesurer,
00:51:43il suffit de regarder les résultats.
00:51:44C'est assez clair.
00:51:45Nathan, dernier mot.
00:51:46Oui, déjà, merci pour ce que vous dites.
00:51:48Ce n'est pas du tout pour me victimiser.
00:51:50On le fait une fois.
00:51:52On ne le fera pas la prochaine fois.
00:51:54On n'a pas le cœur assez grand pour,
00:51:56vous comprenez.
00:51:57Je ne disais pas ça pour me victimiser,
00:51:59bien sûr.
00:52:00Un petit peu quand même.
00:52:01Un petit peu quand même.
00:52:03Ce n'est pas mon école.
00:52:05Sur l'affaire Nail,
00:52:07je pense qu'encore une fois,
00:52:08c'est très intéressant.
00:52:09Parce qu'il y a eu une réponse immédiate
00:52:12qui a été au rendez-vous.
00:52:13Il y a eu une réponse pénale
00:52:14extrêmement ferme.
00:52:15Beaucoup plus ferme
00:52:16que les réponses habituelles d'ailleurs,
00:52:17avec des gens qui ont été
00:52:18incarnés immédiatement.
00:52:19Plus ferme, peut-être.
00:52:20Beaucoup plus ferme.
00:52:21Je ne sais pas.
00:52:22Plus ferme.
00:52:23Il y a eu une promesse ensuite présidentielle,
00:52:24notamment dans une interview au Figaro,
00:52:25où il avait dit qu'à la suite de l'affaire Nail,
00:52:27il y avait une grande réflexion anthropologique.
00:52:29C'est de ça dont on parle.
00:52:30Exactement.
00:52:31C'était là d'ailleurs qu'il avait lancé
00:52:32un peu le concept de décivilisation.
00:52:34C'était à la suite de cela.
00:52:35Et donc, il y avait le constat chez le président
00:52:37que ce qui s'était passé
00:52:39lors de ces émeutes,
00:52:40c'était majeur.
00:52:41Et je pense en effet qu'il y a eu
00:52:42deux événements très importants.
00:52:43Un premier,
00:52:44on a beaucoup parlé depuis le 7 octobre
00:52:46d'un certain parti politique à gauche,
00:52:49la France Insoumise,
00:52:50dont on a dit peut-être que son rapport
00:52:52à la violence n'est pas extrêmement clair.
00:52:54Je pense, moi, que ça a commencé
00:52:56au moins pendant les émeutes de Nail,
00:52:57qu'on a vues, pas tous,
00:52:58mais quelques députés qui refusaient
00:53:00d'appeler au calme au moment des émeutes.
00:53:02Et ça, c'est en effet très intéressant
00:53:04de voir que quand la France connaît
00:53:07des émeutes aussi difficiles,
00:53:08avec des services publics qui sont brûlés,
00:53:10avec des services publics qui sont détruits
00:53:12dans des quartiers populaires
00:53:13qui souffrent déjà d'un manque de services publics.
00:53:15Voilà.
00:53:16Ça, c'est la première chose.
00:53:17Et la deuxième chose,
00:53:18c'est de remarquer qu'Emmanuel Macron
00:53:20a apporté la réponse pénale.
00:53:21Je pense qu'il avait évidemment raison.
00:53:23Ensuite, il faut aussi s'interroger,
00:53:25sans déresponsabiliser, sans excuser,
00:53:28sans cautionner.
00:53:29Mais il faut aussi s'interroger
00:53:31sur la disparité des territoires.
00:53:32Et moi, je pense qu'il n'y a aucune raison,
00:53:34si vous voulez, d'opposer,
00:53:36comme le dit François Ruffin,
00:53:37les tours et les bourgs,
00:53:38et qu'il n'y a aucune raison de dire
00:53:40que parce que certains territoires
00:53:41se portent mal dans la Creuse,
00:53:44qu'il ne faudrait pas non plus ne pas voir
00:53:47les problèmes qui existent
00:53:48dans un certain nombre de quartiers.
00:53:49Problème d'urbanisme,
00:53:50problème de recul de l'État,
00:53:51problème de recul des services publics,
00:53:53problème d'éducation nationale
00:53:54de plus en plus à deux niveaux,
00:53:56ou à trois niveaux, ou à quatre niveaux,
00:53:57je ne sais pas, en France.
00:53:58Problème évidemment d'insécurité.
00:54:00Il faut voir tout ça en face.
00:54:01Et ça n'a pas vraiment été fait.
00:54:03Les amis, il est quasiment 9h56.
00:54:06C'est la mi-temps de l'heure des pros.
00:54:08Amine, on en parlera juste après.
00:54:10Amine, juste après.
00:54:12Non mais j'étais prêt à réagir.
00:54:13Oui, mais on en parlera après.
00:54:14C'est la pause.
00:54:15On se retrouve dans quelques instants.
00:54:16On a beaucoup de sujets.
00:54:17On a un programme très chargé
00:54:18en ce lundi pour l'heure des pros.
00:54:20A tout de suite.
00:54:24Merci mille fois de nous accueillir.
00:54:26C'est la deuxième partie,
00:54:27la deuxième mi-temps de l'heure des pros,
00:54:29puisque nous sommes ensemble jusqu'à 11h.
00:54:31On fait un nouveau tour de l'information
00:54:33avec Marine Sabourin.
00:54:38À Marseille, un automobiliste a percuté
00:54:40deux individus en scooter
00:54:41qui venaient de lui dérober sa montre.
00:54:43L'un des voleurs est décédé sur place.
00:54:45Les faits se sont déroulés
00:54:46dans le quartier touristique du Pannier.
00:54:48Samedi soir, deux personnes ont été interpellées.
00:54:51Le mois d'août commence avec des températures élevées.
00:54:54Météo France place 13 départements
00:54:56en vigilance jaune.
00:54:57Canicule, les températures maximales
00:54:59pourront atteindre les 37 degrés
00:55:01dans le sud du pays.
00:55:03Et puis ces émeutes d'une violence inédite
00:55:05au Royaume-Uni.
00:55:06Des manifestants anti-immigration
00:55:07se sont réunis dans tout le pays
00:55:08après la mort de trois fillettes
00:55:09tuées la semaine dernière à Southport.
00:55:12Deux hôtels hébergeant des demandeurs d'asile
00:55:14ont été pris pour cible.
00:55:15Le gouvernement assure, je cite,
00:55:16qu'il fera tout pour traduire ces voyous en justice
00:55:18aussi vite que possible.
00:55:47Amine Elbey qui va payer la note du restaurant ce midi évidemment
00:55:49et Alexandre Devecchio.
00:55:52Merci messieurs de m'accompagner pour cette deuxième partie.
00:55:55On va prendre la direction de Marseille
00:55:58avec ce fait d'hiver qui commence à monter
00:56:01et dont on parle beaucoup.
00:56:03On en a parlé hier d'ailleurs
00:56:05dans l'heure des pro 2.
00:56:06Un homme a percuté deux individus
00:56:08qui venaient de lui dérober sa montre de valeur.
00:56:11L'un des voleurs est mort sur place.
00:56:15Les faits se sont déroulés dans le deuxième arrondissement.
00:56:17Ça s'est passé samedi soir.
00:56:18On voit tout ça avec Duniette Angour
00:56:20et évidemment on en parle avec mes invités.
00:56:23La scène s'est déroulée en plein cœur de Marseille
00:56:26dans le quartier touristique du Pannier
00:56:28aux alentours de 23h.
00:56:30Victime d'un vol à l'arraché,
00:56:32un automobiliste s'est fait justice lui-même
00:56:35en prenant en chasse ces voleurs
00:56:36qui étaient à bord d'un scooter.
00:56:38C'est un quartier où il y a beaucoup de gens
00:56:40le soir qui sortent dans les bars,
00:56:42dans les restaurants.
00:56:44Il s'avère qu'hier soir,
00:56:45il y a eu, semble-t-il,
00:56:47deux individus qui, en scooter,
00:56:48ont dérobé une montre,
00:56:51certainement une montre de luxe,
00:56:53à une personne.
00:56:54Elle a poursuivi les deux individus en scooter,
00:56:56des jeunes individus.
00:56:58Elle les a probablement percutés
00:57:00en faisant un mort et un blessé grave.
00:57:02Loin d'être marginal,
00:57:04le phénomène des vols à l'arraché
00:57:05semble prendre de l'ampleur dans la cité phocéenne.
00:57:08C'est un phénomène qui est assez répandu,
00:57:10le vol de montre de luxe à Marseille.
00:57:11On en voit très régulièrement,
00:57:13au moins deux ou trois par semaine.
00:57:15Et on a des individus qui,
00:57:17pour arracher la montre,
00:57:18qui coûtent peut-être 20, 30, 40 000 euros,
00:57:21sont prêts à être extrêmement violents
00:57:24pour la saisir et pour la revendre
00:57:26derrière au marché noir.
00:57:28L'automobiliste à l'origine de l'accident mortel
00:57:30est toujours recherché.
00:57:32L'enquête a, quant à elle, été confiée
00:57:34à la division de la criminalité territoriale.
00:57:36Pour l'heure, le parquet de Marseille
00:57:38n'a pas communiqué sur cette affaire.
00:57:42La solution, évidemment,
00:57:43ce n'est pas de se faire justice soi-même.
00:57:45Oui, alors à mon avis,
00:57:46c'est là où on a un problème dans ce pays.
00:57:49C'est qu'on commence par rappeler les principes,
00:57:54mais pas les bons.
00:57:55C'est-à-dire qu'il ne faut pas se faire justice soi-même.
00:57:58Ça, c'est une évidence.
00:57:59Oui.
00:58:00Non, mais le premier des principes,
00:58:01c'est qu'il ne faut pas voler avec violence
00:58:04la montre qui ne vous appartient pas.
00:58:07Parce que le second principe
00:58:09est précisément la conséquence du premier.
00:58:12Vous comprenez ?
00:58:13Donc, on dit, pour se donner bonne conscience,
00:58:15effectivement, il ne faut pas se faire justice soi-même.
00:58:17Et je le répète, vous avez raison,
00:58:18il ne faut pas se faire justice soi-même.
00:58:20Mais à partir du moment
00:58:21où vous allez voler la montre de quelqu'un,
00:58:23la plupart du temps, d'ailleurs,
00:58:24comme le disait Rudy Mana,
00:58:25avec violence,
00:58:26il faut vous attendre, parfois,
00:58:28à ce que ça se passe mal.
00:58:29Alors, évidemment,
00:58:31nous ne pouvons que condamner la réaction du monsieur.
00:58:34Mais il faut d'abord...
00:58:35de cet automobiliste qui a poursuivi le scooter,
00:58:38pour être très clair.
00:58:39Mais d'abord, il faut condamner,
00:58:41sans appel,
00:58:42les personnes qui ont commis cette infraction.
00:58:46Évidemment, encore,
00:58:47ça ne mérite pas la mort.
00:58:49Tout ça, c'est très clair.
00:58:50Mais enfin, attendez,
00:58:51au bout d'un moment,
00:58:52il est bien normal
00:58:53qu'on en arrive à ce genre de cas.
00:58:55Il y a des gens qui ont le sang chaud
00:58:56et qui n'ont pas envie de se laisser voler leur montre.
00:58:58Alors, on arrive à ces drames.
00:58:59Et c'est vrai que c'est un vrai phénomène,
00:59:01aussi bien sur la Côte d'Azur
00:59:02que même à Paris.
00:59:03Évidemment.
00:59:04Si vous avez des montres de valeur,
00:59:05évidemment, c'est assez risqué.
00:59:08Alexandre Devecchio.
00:59:09Non, je partage effectivement ce qui a été dit.
00:59:12Alors, je crois que la personne
00:59:14qui a percuté ces agresseurs,
00:59:17en plus, les a laissés pour morts
00:59:19et a pris le temps de reprendre la montre.
00:59:21Ce qui démontre quand même
00:59:22une forme de sang froid.
00:59:25C'est-à-dire...
00:59:26Effectivement.
00:59:27...qu'il se défend,
00:59:29qu'il déclenche un accident,
00:59:30peut-être de manière involontaire.
00:59:33Mais ensuite, je pense qu'il aurait pu
00:59:35appeler les secours.
00:59:36Il ne l'a pas fait.
00:59:37Et en plus, il a pris le temps
00:59:38de récupérer sa montre.
00:59:39Donc, effectivement, c'est condamnable.
00:59:42Mais c'est peut-être,
00:59:43je disais tout à l'heure,
00:59:44qu'il y avait une colère
00:59:45et qu'il fallait éviter d'en arriver
00:59:46à des situations comme en Angleterre.
00:59:48C'est peut-être aussi les prémisses de cela.
00:59:51Et moi, autant je lui en veux la dernière partie,
00:59:55une fois qu'il a percuté quelqu'un,
00:59:57de ne pas appeler les secours.
00:59:59Mais de se lancer dans une poursuite
01:00:03et d'essayer de se défendre,
01:00:04ma foi, on ne peut pas lui en vouloir.
01:00:08Je pense d'ailleurs que les Français
01:00:09réagiraient davantage face aux agressions.
01:00:12Peut-être qu'il en serait autrement.
01:00:15Donc, si on veut éviter ce genre de situation,
01:00:19il faut tout simplement restaurer
01:00:20l'autorité de l'État.
01:00:21Il faut qu'il y ait une politique pénale
01:00:23à intraitat parce qu'aujourd'hui,
01:00:24vous volez une montre avec violence.
01:00:27Vous laissez que sur le carreau
01:00:28une personne âgée, par exemple.
01:00:30Pour ça, qu'est-ce qui va vous arriver ?
01:00:31Est-ce que vous allez faire de la prison ?
01:00:33Ce n'est même pas sûr.
01:00:35Donc, dans ce paysage comme ça
01:00:38d'impunité totale, le risque,
01:00:40c'est qu'on en revienne au Far West,
01:00:43si vous voulez, dans le sauvagement.
01:00:45Il y a ça aussi.
01:00:47C'est un petit fait.
01:00:49Enfin, c'est un petit fait, c'est grave.
01:00:51C'est un fait isolé, mais qui peut-être,
01:00:53demain, ne sera plus aussi isolé que cela.
01:00:56Nathan Devers.
01:00:58Oui, c'est vrai que je suis tout à fait d'accord
01:01:01avec ce que vous avez dit tous les deux.
01:01:03Il y a une chose aussi à laquelle il faut penser.
01:01:06C'est l'avis de tous ces gens
01:01:07qui a basculé d'une seconde à l'autre.
01:01:10Alors évidemment, c'est ce que disait
01:01:12Arnaud Klarsfeld hier.
01:01:13Si chacun avait su les conséquences
01:01:15de ce qui s'était passé,
01:01:17personne n'aurait agi ainsi.
01:01:18Du côté des voleurs, c'est évident.
01:01:20Et du côté du monsieur qui se fait voler sa montre,
01:01:24ça lui tombe dessus et il n'en est pas responsable.
01:01:28Et il n'a rien demandé.
01:01:29Plus que désagréable de se retrouver
01:01:32dans cette situation qui, sans doute,
01:01:34je ne sais pas, peut-être qu'il a eu
01:01:36un excès de sang chaud, une sorte de rage,
01:01:39ce que Sénèque appelle la fureur.
01:01:41Quand vous sortez de vous-même,
01:01:42vous ne savez plus, vous n'avez plus le contrôle
01:01:45de ce que vous faites et qu'il se retrouve
01:01:47à avoir déclenché ce drame-là,
01:01:49alors qu'initialement, il était victime.
01:01:51Oui, je pense en effet que face à ce genre de situation,
01:01:54c'est très facile de condamner,
01:01:56évidemment qu'il faut condamner,
01:01:57c'est une évidence.
01:01:59Mais que ça puisse arriver,
01:02:02que des gens se fassent victime eux-mêmes,
01:02:04c'est dramatique, c'est condamnable,
01:02:06c'est terrible, ça arrive.
01:02:07Je pense que ce qui est central,
01:02:09et ça rejoint un peu ce qu'on disait
01:02:10sur le Royaume-Uni quand parfois
01:02:11il y a des élites qui régressent,
01:02:13c'est que les élites n'appellent pas
01:02:16à faire justice soi-même.
01:02:17Et ça, il y avait eu un phénomène,
01:02:19je crois que c'était à Cannes,
01:02:21où il y avait un père de famille
01:02:22qui avait vengé sa fille, etc.
01:02:24Et on avait vu certaines élites politiques
01:02:26dire que la réaction du père
01:02:28était compréhensive,
01:02:29voire qu'ils auraient agi de la même manière
01:02:31s'ils avaient été à sa place.
01:02:32Ça, c'est très inquiétant.
01:02:33Parce que si vous voulez qu'un père
01:02:35venge sa fille, c'est scandaleux,
01:02:37il sera condamné, et point final.
01:02:39Que des élites disent que cette réaction-là
01:02:42est finalement une réaction qu'on peut comprendre,
01:02:43voire qu'elle est bonne,
01:02:45là, il y a un signe de quelque chose
01:02:47qui ne se dit aucun peu dans la démocratie.
01:02:50Oui, mais ne cachons pas non plus
01:02:52nos bas instincts.
01:02:53Il s'avère que j'ai deux enfants.
01:02:54Si l'un des...
01:02:56Et donc, je connais le rapport qu'on peut avoir
01:03:00avec ceux qui procèdent de vous.
01:03:03Si quelqu'un faisait du mal à l'un d'eux,
01:03:07je ne sais pas comment je réagirais.
01:03:10Donc, je crois que c'est ce qu'ont dit
01:03:13les politiques lorsqu'ils ont parlé.
01:03:15Ce sont des gens qui ont des enfants
01:03:16et qui ont senti cela.
01:03:18Et c'est un sentiment très particulier.
01:03:21Et je crois qu'ils ne le disaient pas pour dire
01:03:26il est normal que vous vous fassiez justice vous-même.
01:03:29Ils le disaient.
01:03:32Ils ne parlaient pas avec leur esprit.
01:03:36Ils parlaient davantage avec leur cœur,
01:03:38avec ce qu'ils sentaient.
01:03:39Et c'était intrinsèque, si vous voulez.
01:03:42Ils ne pouvaient pas parler autrement.
01:03:44Et c'est vrai que quand on a des enfants,
01:03:45si on imagine que quelqu'un les a torturés,
01:03:47que quelqu'un les a tués,
01:03:48que quelqu'un les a violés, etc.,
01:03:50on a immanquablement envie de s'attaquer à la personne.
01:03:54Et pour autant, ça ne justifie pas le geste.
01:03:58Mais je crois qu'il y avait ça dans ce discours.
01:04:00Je ne dis pas qu'il est raisonnable
01:04:01politiquement de le tenir.
01:04:02Je dis que je le comprends.
01:04:03C'est très différent.
01:04:04Le débat, ce n'est pas de se faire justice soi-même.
01:04:09Le débat, c'est qu'est-ce qui se passe
01:04:10entre le vol et le drame.
01:04:12C'est souvent la période d'injustice.
01:04:14Vous savez, c'est souvent ce moment-là
01:04:16où vous prenez votre téléphone,
01:04:17vous appelez le 17 et la police n'intervient pas.
01:04:19Elle n'intervient pas parce qu'ils n'ont pas assez d'effectifs.
01:04:21Elle n'intervient pas comme à Roubaix,
01:04:23comme à Marseille,
01:04:24parce qu'on a cette période de Jeux Olympiques,
01:04:26parce qu'on a déshabillé Pierre pour habiller Paul,
01:04:28parce qu'on a pris quelques effectifs
01:04:29pour aller renforcer la capitale.
01:04:31Les policiers doivent choisir entre intervenir
01:04:33pour sauver cette femme victime d'un viol
01:04:35ou d'un vol, pardonnez-moi,
01:04:37ou intervenir pour sauver cette femme victime
01:04:40des coups de son mari.
01:04:41Et aujourd'hui, à Marseille,
01:04:43comme dans plusieurs quartiers en France,
01:04:45il faut le dire,
01:04:46il y a des zones de non-droit.
01:04:48Il y a des zones où la police a pour consigne
01:04:50de ne pas intervenir,
01:04:52pour ne pas faire de vagues,
01:04:53parce que ce n'est pas le moment,
01:04:55parce qu'ils sont en sous-effectif,
01:04:56parce qu'ils ne pourront pas répondre
01:04:58en cas, effectivement, d'aggravation.
01:05:01Et donc ça, c'est un vrai sujet.
01:05:03Mais au-delà de ce sujet,
01:05:04il y a également une observation générale
01:05:09que nous pouvons en tirer collectivement,
01:05:11en particulier à Marseille.
01:05:13Reprendre les propos de Frédérique Camilleri,
01:05:16qui est la préfète de police de Marseille.
01:05:18Que disait-elle, cette préfète de police ?
01:05:21Elle disait, en janvier 2024,
01:05:23dans une conférence de presse,
01:05:24en présence du procureur de la République,
01:05:26qu'à Marseille, précisément,
01:05:28les étrangers sont représentés
01:05:32dans 67% des faits de délinquance.
01:05:36Ne nions pas la surreprésentation
01:05:39de l'immigration face à l'explosion
01:05:42de la violence, en particulier à Marseille.
01:05:45Et ça, pour le coup, c'est quelque chose
01:05:47que nos politiques semblent avoir mis
01:05:49peu à peu sous le tapis.
01:05:50Et puis, enfin, un dernier point,
01:05:52c'est que l'explosion des vols à Marseille,
01:05:57elle se fait précisément là où la délinquance
01:06:02et souvent juvénile, se développent
01:06:06souvent sous le regard complaisant,
01:06:09ou plutôt sous le silence complaisant,
01:06:11des parents.
01:06:12N'oublions pas le rôle des mineurs à Marseille
01:06:14et le fait que si demain,
01:06:16au-delà d'une réponse policière,
01:06:18on apporte une réponse sociale,
01:06:20c'est-à-dire en présence du procureur de la République,
01:06:22en allant taper au portefeuille,
01:06:24en allant vérifier les droits sociaux des parents,
01:06:26croyez-moi que la délinquance juvénile reculera.
01:06:30J'ai l'impression qu'on ferme
01:06:32peu à peu les yeux sur ce point
01:06:34et les quartiers n'ont pas besoin
01:06:36de plus de fric, comme je l'ai entendu
01:06:38sur le précédent débat,
01:06:39ou plus de médiateurs.
01:06:41Un délinquant, c'est un délinquant
01:06:43et à un moment, il faut traiter le problème
01:06:45pas seulement judiciairement,
01:06:46mais aussi administrativement.
01:06:48On va parler de la situation au proche soir
01:06:50et en situation combien tendue.
01:06:52On en a beaucoup parlé tout au long de ce week-end,
01:06:54alors que les menaces de riposte de Lyon
01:06:56et du Hezbollah libanais et du Hamas
01:06:57pèsent sous Israël.
01:06:58Ça demande à ses concitoyens
01:07:00de respecter les consignes
01:07:02et appellent à plus grande vigilance.
01:07:04Le Premier ministre israélien,
01:07:06Benjamin Netanyahou, s'est expliqué hier soir.
01:07:09On l'écoute.
01:07:14L'Iran et ses sbires cherchent à nous entourer
01:07:16d'un anneau d'étranglement sur sept fronts.
01:07:21Leur agression ouverte est insatiable.
01:07:23Nous sommes déterminés à nous opposer à eux
01:07:25sur tous les fronts, dans toutes les arènes,
01:07:27qu'elles soient proches ou lointaines.
01:07:33Notre longue main frappe dans la bande de Gaza,
01:07:35au Yémen, à Beyrouth
01:07:37et partout où c'est nécessaire.
01:07:42Cette main, la nôtre, se tend,
01:07:44le moment venu, vers ceux qui souhaitent
01:07:46établir la paix avec nous.
01:07:50C'était déjà le cas grâce à notre force
01:07:52et je crois qu'il en sera de même.
01:07:54Car la paix se fait avec les forts
01:07:56et non avec les faibles.
01:07:58Car la paix se fait avec les forts
01:08:00et non avec les faibles.
01:08:27Le 7 octobre est un massacre
01:08:29comme il y en a eu très peu dans l'histoire
01:08:31mais c'est plus que ça.
01:08:33Ça fait depuis 1979,
01:08:35c'est-à-dire depuis la révolution iranienne,
01:08:37que l'État islamiste d'Iran
01:08:39a décidé, très méthodiquement,
01:08:41parce que c'est un régime extrêmement intelligent
01:08:43qui fait preuve d'un sens
01:08:45de la stratégie très aiguisée,
01:08:47a décidé de détruire le Moyen-Orient
01:08:49en s'attaquant notamment à tous ses voisins,
01:08:51en s'attaquant de l'intérieur,
01:08:53en décomposant leurs systèmes,
01:08:55toutes les faiblesses de l'État
01:08:57qui peuvent exister en Irak,
01:08:59en Syrie, au Liban, etc.
01:09:01et aussi en jouant des problèmes
01:09:03qui ont pu être dus
01:09:05aux interventions occidentales.
01:09:07Je pense à la guerre de 2003
01:09:09qui était une guerre absurde,
01:09:11qui a détruit un État
01:09:13comme l'État irakien
01:09:15et qui a permis ensuite à l'Iran
01:09:17de s'infiltrer.
01:09:19Et donc là, nous sommes dans un vrai moment de vérité
01:09:21qui est le moment de vérité de l'impérialisme iranien
01:09:23dans la région du Moyen-Orient.
01:09:25Depuis quelques années,
01:09:27la société civile iranienne de manière héroïque
01:09:29et je trouve qu'on ne les salue pas assez en France,
01:09:31je pense notamment aux féministes,
01:09:33on devrait les saluer, ça devrait être nos modèles,
01:09:35des jeunes femmes qui sont prêtes
01:09:37à se faire tuer par le régime,
01:09:39par les gardiens de la révolution,
01:09:41tout cela pour lutter
01:09:43contre l'obligation du port du voile,
01:09:45contre la théocratie, contre l'absence
01:09:47de droits chez eux et puis des hommes aussi qui les rejoignent.
01:09:49Ce régime se fragilise de l'intérieur
01:09:51et puis à l'extérieur,
01:09:53là, ça va être le moment de vérité de son impérialisme.
01:09:55Et donc comme toujours,
01:09:57les moments de vérité sont des moments,
01:09:59comme disait Alderline, là où croient le péril,
01:10:01croient aussi ceux qui sauvent.
01:10:03Et Vincent, le monde entier est suspendu
01:10:05à la réplique de l'Iran.
01:10:07Comme ? Un tux ? Ou pas ?
01:10:09Est-ce que l'Iran va répliquer ?
01:10:11C'est une drôle de chose parce que vous avez d'un côté
01:10:13une démocratie
01:10:15qui
01:10:17est
01:10:20menacée
01:10:22par le régime
01:10:24d'Ebola, c'est-à-dire par un régime
01:10:26absolument
01:10:28terrible. Je ne suis pas
01:10:30certain, moi, mais encore une fois,
01:10:32là, je peux me tromper, je ne suis pas certain
01:10:34que l'Iran ait
01:10:36un quelconque intérêt
01:10:38à attaquer de plein fouet
01:10:40Israël. Et je pense
01:10:42que l'Iran
01:10:44ne le fera pas.
01:10:46En tous les cas, ça viendra
01:10:48pas de Téhéran, et ça peut évidemment
01:10:50venir du Hezbollah
01:10:52ou de milices djihids, puisqu'il y a
01:10:54tout un tas de milices qui peuvent...
01:10:56Et je pense que
01:10:58l'Iran a tellement,
01:11:00tellement été humilié
01:11:02par l'assassinat
01:11:04à Téhéran même,
01:11:06par une bombe,
01:11:08dans des locaux
01:11:10des
01:11:12Molas, de
01:11:14M. Ismaël Nié,
01:11:16qu'il ne peut pas ne pas
01:11:18répliquer. Toute la question,
01:11:20c'est l'ampleur de la réplique.
01:11:22Est-ce que l'Iran,
01:11:24par l'intermédiaire
01:11:26du Hezbollah ou l'Iran tout seul, va
01:11:28frapper,
01:11:30symétriquement, à l'extérieur de l'État d'Israël,
01:11:32des Israéliens qui se trouveraient à l'extérieur,
01:11:34etc., comment l'Iran va-t-il
01:11:36répliquer ? L'Iran, oui, va répliquer,
01:11:38je ne crois pas, pour ma part,
01:11:40que ça puisse devenir une guerre
01:11:42totale, d'autant que, ne l'oubliez pas,
01:11:44vous avez quand même les Américains en
01:11:46embuscade. Oui, sauf que les Américains, on ne sait pas comment,
01:11:48qui dirigera les États-Unis
01:11:50demain. Oui, mais là, vous avez
01:11:52quand même les Américains en embuscade,
01:11:54qui sont positionnés. Je vous rappelle
01:11:56que, malgré tout, il y a quand même un président des États-Unis,
01:11:58c'est M. Biden, il est toujours
01:12:00là, bon, après, on peut en penser
01:12:02ce qu'on veut, mais il est toujours là, et je pense
01:12:04que le rôle des Américains, tant diplomatiquement
01:12:06que militairement,
01:12:08est un rôle extrêmement important.
01:12:10Donc, je ne vois pas, moi,
01:12:12à l'heure actuelle, je vois bien le danger et le principe
01:12:14de précaution, c'est de rappeler, effectivement, ces ressortissants,
01:12:16ce que font tous les gouvernements, mais je ne vois
01:12:18pas quel intérêt l'Iran aurait
01:12:20à attaquer de front,
01:12:22si j'ose dire, l'État d'Israël.
01:12:24Non, gros coup de bluff pour le moment. Pardon ?
01:12:26Gros coup de bluff pour le moment.
01:12:28Je ne dirais pas ça, je dis
01:12:30que l'Iran ne peut pas
01:12:32s'empêcher de répliquer, parce que,
01:12:34précisément, il a été humilié,
01:12:36mais, gros coup de bluff,
01:12:38soyons très prudents, surtout. Bien sûr,
01:12:40j'essaie de... Alexandre ?
01:12:42Je suis d'accord sur l'Iran, d'autant plus
01:12:44que c'est un pays qui a ses propres problèmes.
01:12:46C'est un régime qui est contesté de l'intérieur,
01:12:48et on avait vu la fois précédente
01:12:50où il y avait eu l'élimination,
01:12:52aussi, je crois, d'un membre du Hamas
01:12:54sur le territoire iranien,
01:12:56ou dans une ambassade iranienne, pour être
01:12:58précis, il y avait eu une réplique qui était spectaculaire,
01:13:00mais qui était millimétrée,
01:13:02justement, pour ne pas déclencher
01:13:04une escalade. Donc, je pense
01:13:06que du côté de l'Iran, il y aura
01:13:08preuve d'une certaine mesure.
01:13:10On va mettre en scène,
01:13:12effectivement, une réplique, mais qui sera
01:13:14une réplique
01:13:16suffisamment millimétrée
01:13:18pour qu'elle n'engendre pas
01:13:20une surenchère directe
01:13:22sur l'Iran et Israël. Maintenant, j'ai
01:13:24écouté le discours de Benjamin Netanyahou,
01:13:26et ça, c'est intéressant, parce que ça montre
01:13:28l'état d'esprit dans lequel...
01:13:30Israël, c'est un état d'esprit combatif.
01:13:32Voilà un pays qui ne veut pas disparaître,
01:13:34qui veut se défendre coûte que coûte
01:13:36face à ses ennemis.
01:13:38Ils l'ont fait à Gaza.
01:13:40Ils sont en train
01:13:42de gagner cette guerre,
01:13:44d'affaiblir totalement le Hamas.
01:13:46D'ailleurs, cette exécution,
01:13:48les deux dernières exécutions
01:13:50et éliminations, plutôt,
01:13:52le montrent, à la fois
01:13:54du chef politique et du chef
01:13:56militaire du Hamas.
01:13:58Ils montrent que
01:14:00Israël, sur ce front-là,
01:14:02est en train d'obtenir des résultats
01:14:04conséquents. Maintenant,
01:14:06avec la fenêtre historique
01:14:08ouverte, justement, par le 7 octobre,
01:14:10je pense qu'ils vont en profiter
01:14:12pour finir le travail d'une certaine manière,
01:14:14parce qu'ils ont une autre menace existentielle
01:14:16à côté, qui est le Hezbollah libanais.
01:14:18Et donc, de ce point de vue-là,
01:14:20autant je ne crois pas à une guerre directe
01:14:22entre l'Iran et Israël, autant je crois
01:14:24qu'à moyen terme, effectivement, sans doute
01:14:26pas à très court terme, puisque la situation
01:14:28est floue aux Etats-Unis, mais quand on
01:14:30saura, sans doute, quel est le vainqueur
01:14:32de l'élection.
01:14:34Et si c'est Trump, notamment,
01:14:36je vois bien Israël
01:14:38essayer de se débarrasser
01:14:40désormais du Hezbollah et
01:14:42déclencher une guerre, pour le coup,
01:14:44non pas avec le Liban, mais avec le Hezbollah
01:14:46libanais. Alors justement,
01:14:48effet domino, je vous donne la parole juste après.
01:14:50Mon cher Vincent, c'est le Liban
01:14:52où l'inquiétude est grande.
01:14:54À l'aéroport de Beyrouth, les files d'attente s'allongent
01:14:56avec l'incertitude pour les passagers
01:14:58de quitter le pays, et la France
01:15:00et de nombreux pays, d'ailleurs,
01:15:02ont appelé leurs ressortissants à quitter au plus vite
01:15:04le Liban. On voit tout cela avec
01:15:06Maxime Lavandier et Mathieu Levez, et je vous donne la parole
01:15:08à Vincent et à Amine Elbaye aussi.
01:15:10De longues files
01:15:12d'attente à l'aéroport de Beyrouth
01:15:14et des passagers plongés dans l'incertitude.
01:15:16Ils sont nombreux à avoir
01:15:18vu leur vol annulé.
01:15:20J'ai dû
01:15:22prendre un autre vol pour aller en France, où je
01:15:24travaille.
01:15:26Je pars finalement plus tôt que prévu,
01:15:28mais j'aurais préféré terminer mes vacances
01:15:30ici, au Liban.
01:15:34Mon vol était prévu pour
01:15:36après-demain, mais il a été annulé,
01:15:38alors j'ai décidé de voyager aujourd'hui.
01:15:40J'espère que je vais y arriver.
01:15:42Face aux risques
01:15:44d'escalade militaire au Proche-Orient,
01:15:46certaines compagnies aériennes ont suspendu
01:15:48leur liaison vers la capitale libanaise.
01:15:50Mais dans le même temps, après les menaces de vengeance
01:15:52contre Israël, de Téhéran
01:15:54et du Hezbollah, de nombreux pays comme
01:15:56la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis
01:15:58ont appelé leurs ressortissants à quitter
01:16:00le Liban au plus vite.
01:16:02Alors hier, les premiers Français en provenance
01:16:04du Liban sont arrivés soulagés à l'aéroport
01:16:06Paris Charles de Gaulle.
01:16:08Le danger est présent, et on ne sait pas où il est
01:16:10à n'importe quel moment, mais
01:16:12on n'a pas vraiment ressenti de peur
01:16:14au centre de Beyrouth depuis la
01:16:16dernière frappe.
01:16:18Je pense que c'était plus safe pour nous
01:16:20de rentrer à la maison.
01:16:22Si certaines compagnies aériennes ont suspendu
01:16:24leur vol vers Beyrouth au moins jusqu'à demain,
01:16:26le ministère des Affaires étrangères
01:16:28précise que des vols commerciaux vers
01:16:30la France sont encore disponibles.
01:16:32Et pour bien comprendre l'état d'esprit
01:16:34des Libanais, je vous propose de retrouver notre
01:16:36correspondante permanente à Beyrouth,
01:16:38Clotilde Bigot.
01:16:40Ce qui est très intéressant à voir, c'est que
01:16:42les vols qui arrivent à Beyrouth,
01:16:44eux, proviennent majoritairement des pays de la région,
01:16:46mais par contre, les vols qui
01:16:48quittent Beyrouth vont en majorité
01:16:50vers des pays occidentaux.
01:16:52Il faut aussi temporiser car
01:16:54de toute façon, l'aéroport de Beyrouth
01:16:56est constamment saturé,
01:16:58notamment en été,
01:17:00parce qu'il y a beaucoup d'expatriés
01:17:02libanais qui reviennent voir leurs familles
01:17:04et leurs amis en été.
01:17:06Soit ils viennent en juillet,
01:17:08soit ils viennent en août.
01:17:10Il y a de toute façon beaucoup de monde.
01:17:12Cependant, ce qui est sûr, qu'on peut voir
01:17:14avec ces vols,
01:17:16c'est que l'immense majorité des vols
01:17:18qui quittent Beyrouth vont vers des
01:17:20nations qui, elles, ne viennent
01:17:22pas autant à Beyrouth.
01:17:24On voit Aminel Bey,
01:17:26tout le monde retient un peu son souffle pour
01:17:28savoir comment les choses vont se
01:17:30développer.
01:17:32Oui, comment les choses vont se développer. Evidemment, moi, je suis inquiet
01:17:34pour la situation
01:17:36de nos ressortissants français
01:17:38actuellement au Liban, d'autant plus
01:17:40que nous connaissons la situation
01:17:42de crise financière
01:17:44au Liban et nous savons que nous avons
01:17:46beaucoup de franco-libanais qui vont chaque année
01:17:48au Liban soutenir
01:17:50en leur poche pour la simple et bonne raison que vous ne pouvez même plus
01:17:52avoir accès
01:17:54aux banques et donc tout
01:17:56fonctionne d'ailleurs au Liban en liquide.
01:17:58Mais tout à l'heure, je voyais sur le bandeau
01:18:00en Israël, Benjamin Netanyahou
01:18:02plus déterminé que jamais.
01:18:04Aujourd'hui, on est à plus de dix mois.
01:18:06Dix mois après les attaques du 7 octobre.
01:18:08Mais il est plus déterminé que jamais à quoi ?
01:18:10Plus déterminé que jamais
01:18:12à rendre compte
01:18:14sur l'échec quand même qu'a été
01:18:16le 7 octobre sur la sécurité,
01:18:18sécurité terrestre, sécurité
01:18:20maritime, sécurité
01:18:22aérienne des frontières
01:18:24d'Israël. Comment cette
01:18:26attaque a pu subvenir ? En tout cas,
01:18:28dix mois après, on attend quand même un certain nombre de réponses.
01:18:30Plus déterminé que jamais à libérer
01:18:32les otages. Je vous rappelle qu'il y a quand même deux
01:18:34franco-israéliens qui sont détenus par
01:18:36le Hamas. Et vous avez raison de le rappeler.
01:18:38Et je crois que c'est le plus important
01:18:40et aussi peut-être plus déterminé que jamais
01:18:42à quoi ? Je veux dire, vous avez un nouveau front aujourd'hui
01:18:44qui s'ouvre avec l'Iran,
01:18:46avec le Hezbollah libanais.
01:18:48Mais est-ce qu'il ne serait pas plus déterminé
01:18:50aussi et peut-être même plus déterminant
01:18:52finalement que d'obtenir un cessez-le-feu ?
01:18:54Un cessez-le-feu à Gaza, épargner
01:18:56les populations civiles ? Moi, à mes yeux,
01:18:58une victime
01:19:00israélienne
01:19:02ne vaut pas moins et réciproquement
01:19:04qu'une victime palestinienne.
01:19:06Et je trouve très sincèrement que cette situation
01:19:08n'a que trop duré. Je trouve
01:19:10que la réaction, en tout cas,
01:19:12de Benjamin Netanyahou,
01:19:14qui est fortement contesté au sein même
01:19:16de l'État et d'Israël, me paraît
01:19:18totalement disproportionnée.
01:19:20Et je crois sincèrement que la vision
01:19:22occidentale que nous pouvons avoir des choses
01:19:24se heurte avec la vision
01:19:26qu'ont les pays du monde arabe
01:19:28et qu'ont
01:19:30les pays de l'Orient.
01:19:32Et il y a une double vision
01:19:34Orient-Occident qui se heurte,
01:19:36qui crée un deux poids, deux mesures
01:19:38qui est totalement incompréhensible.
01:19:40La seule chose que nous pouvons faire, c'est simplement
01:19:42mobiliser notre réseau
01:19:44diplomatique et faire en sorte de trouver
01:19:46une solution durable et de paix,
01:19:48c'est-à-dire une solution à deux États, point barre.
01:19:50Avec ça, est-ce que l'Iran
01:19:52a les moyens de ses ambitions en cas de conflit ?
01:19:54Je vous le disais,
01:19:56je pense qu'avant qu'il y ait un conflit ouvert
01:19:58entre l'Iran et Israël, ça passera
01:20:00plutôt par un conflit
01:20:02avec la zone
01:20:04tampon, d'une certaine manière,
01:20:06qui est devenue le
01:20:08Liban. Non, je crois que
01:20:10l'Iran n'a pas forcément les moyens d'un conflit,
01:20:12surtout en ce moment,
01:20:14avec un régime affaibli.
01:20:16C'est pour ça que je vous disais que la réplique de l'Iran
01:20:18va être proportionnée
01:20:20et millimétrée. Maintenant,
01:20:22je rebondis sur ce qu'a dit Amin.
01:20:24On souhaite tous
01:20:26une situation
01:20:28diplomatique,
01:20:30évidemment. Encore faut-il
01:20:32des interlocuteurs. On ne les voit pas
01:20:34à Gaza.
01:20:36Benyamin Netanyahou est critiqué
01:20:38politiquement. Il est critiqué
01:20:40pour sa gestion sécuritaire,
01:20:42notamment de ne pas avoir vu le 7 octobre.
01:20:44Par contre, je pense qu'il y a un consensus
01:20:46dans la société israélienne
01:20:48pour combattre
01:20:50et combattre vigoureusement
01:20:52le terrorisme, que ce soit
01:20:54à Gaza ou que ce soit
01:20:56face au Hezbollah.
01:20:58Du coup, la stratégie de Benyamin Netanyahou,
01:21:00qui en plus sert
01:21:02sa stratégie personnelle,
01:21:04je pense qu'il a une vision d'homme d'État,
01:21:06une vision pour Israël, mais qu'en même temps,
01:21:08il a des intérêts personnels,
01:21:10c'est, à mon avis, d'achever
01:21:12le travail. Je pense que la guerre,
01:21:14d'une certaine manière, le sert. Tant qu'il est
01:21:16chef de guerre, on lui pose moins
01:21:18de questions politiques sur le plan
01:21:20intérieur. Et puis, pour laver
01:21:22d'une certaine manière la front
01:21:24du 7 octobre,
01:21:26il faut qu'il essaie d'obtenir
01:21:28des résultats définitifs en matière
01:21:30de lutte contre le terrorisme.
01:21:32Moi, je pense que
01:21:34le scénario d'une escalade,
01:21:36pas encore avec l'Iran,
01:21:38mais au moins avec le Hezbollah,
01:21:40est tout à fait probable. Après, c'est très compliqué,
01:21:42même vis-à-vis du Liban,
01:21:44qui est un État souverain, mais qui est un État
01:21:46aujourd'hui otage complètement
01:21:48du Hezbollah, qui est dans une
01:21:50situation d'anarchie
01:21:52totale
01:21:54et qui n'est
01:21:56plus de fait, de toute manière, un État souverain.
01:21:58On marque une pause. On se retrouve
01:22:00dans quelques instants dans l'heure des pros
01:22:02été pour la dernière partie.
01:22:04Et on ira aux Pays-Bas
01:22:06avec la statue d'Anne Franck qui a été
01:22:08profanée aux Pays-Bas.
01:22:10Des images qu'on aimerait ne plus voir
01:22:12et qui existent malheureusement. Et je rappelle, nous sommes
01:22:14bien en 2024. A tout de suite.
01:22:19Merci de nous accueillir
01:22:21en ce lundi. C'est l'heure des pros
01:22:23été. Nous sommes ensemble encore pour une demi-heure
01:22:25avec beaucoup de sujets à aborder.
01:22:27C'est vrai qu'on a une actualité très dense
01:22:29au début de semaine. On va retrouver tout de suite
01:22:31Marine Sabourin pour un nouveau tour de l'information.
01:22:36À la lune de l'actualité, la tension
01:22:38monte au Moyen-Orient. La France
01:22:40et de nombreux pays appellent leurs ressortissants
01:22:42à quitter le Liban au plus vite.
01:22:44À l'aéroport de Beyrouth, les files d'attente s'allongent.
01:22:46Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu
01:22:48leurs liaisons avec Beyrouth, dont Air France
01:22:50et Transavia, jusqu'à mardi au moins.
01:22:52Au Bangladesh, des centaines
01:22:54de milliers de manifestants anti-gouvernement
01:22:56défient le couvre-feu dans les rues de
01:22:58la capitale. Ils réclament le départ
01:23:00de la Première Ministre Sheikha Sina.
01:23:02Depuis le début de la mobilisation,
01:23:04le mois dernier, au moins 300 personnes ont été tuées.
01:23:06Enfin, aux Pays-Bas, la statue
01:23:08d'Anne Franck a été profanée. Le socle
01:23:10de la statue a été tagué avec le slogan
01:23:12Free Gaza, Libérez Gaza.
01:23:14Les deux mains de la jeune fille ont été peintes couleur rouge
01:23:16sans un symbole qui fait référence au lynchage
01:23:18en octobre 2000
01:23:20de deux soldats israéliens à Ramallah en Cisjordanie.
01:23:24Merci beaucoup Marine.
01:23:26L'émission m'accompagne Vincent Roy, Nathan Devers,
01:23:28Alexandre Devecchio et Amine Elbaye. Vous avez remarqué
01:23:30Amine Elbaye n'a pas quitté le bateau.
01:23:32Il avait tellement peur de payer l'addition
01:23:34totale pour ses deux retards.
01:23:36Vous nous devez un repas quand même.
01:23:40Je note.
01:23:42Les amis, on va prendre la direction
01:23:44des Pays-Bas avec un acte
01:23:46choquant en cette période ô combien
01:23:48tendue. La statue d'Anne Franck
01:23:50je vous le disais a été profanée
01:23:5280 ans jour pour jour après son
01:23:54arrestation par les nazis je le rappelle.
01:23:56Le socle de la statue a été tagué avec le
01:23:58slogan Free Gaza, Libérez Gaza.
01:24:00On voit tout ça avec Maxime Lavandier
01:24:02évidemment.
01:24:04On en débat. Je suppose que ça va vous faire
01:24:06réagir.
01:24:08Les mains peintes en rouge.
01:24:10Une inscription Free Gaza
01:24:12taguée sur le socle.
01:24:14La statue d'Anne Franck à Amsterdam
01:24:16a été vandalisée dans la nuit
01:24:18de samedi à dimanche.
01:24:20J'ai été absolument indignée, choquée et
01:24:22scandalisée parce qu'on voit bien que derrière
01:24:24le symbole qui est attaqué, c'est pas
01:24:26seulement Anne Franck mais c'est la preuve
01:24:28évidente que l'antisionisme
01:24:30c'est aujourd'hui une façon déguisée
01:24:32de propager
01:24:34une certaine forme d'antisémitisme.
01:24:36Un acte intolérable
01:24:38qui plus est sur l'une des plus grandes figures
01:24:40de la communauté juive.
01:24:42Anne Franck est l'un des
01:24:44symboles de la Shoah.
01:24:46L'un des symboles de la persécution
01:24:48des juifs par les nazis.
01:24:50Vous savez c'est cet adolescent
01:24:52qui est né en Allemagne
01:24:54et qui dès 1933
01:24:56c'est-à-dire dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir
01:24:58fuit avec
01:25:00sa famille l'Allemagne pour
01:25:02se réfugier notamment
01:25:04aux Pays-Bas.
01:25:06A Amsterdam, un musée est consacré à son histoire
01:25:08dans la maison où elle et sa famille
01:25:10s'étaient réfugiées pour tenter
01:25:12d'échapper aux nazis.
01:25:14C'est la deuxième fois en moins d'un mois que cette statue
01:25:16est prise pour cible mais ce 4 août
01:25:18ne semble pas avoir été pris
01:25:20par hasard puisque cette date
01:25:22marque le 80e anniversaire de son
01:25:24arrestation. Une enquête a été
01:25:26ouverte mais aucun suspect n'a été
01:25:28pour l'instant identifié.
01:25:30Nathan Devers, je sais que ça vous touche
01:25:32personnellement évidemment.
01:25:34C'est bien le symbole de
01:25:36quelque chose qui ne tourne plus rond dans notre monde.
01:25:38Qu'est-ce qu'on a manqué ? Qu'est-ce qu'on a raté ?
01:25:40Oui bien sûr. Alors en effet c'était
01:25:42le 4 août 1944
01:25:44que Anne Franck a été arrêtée
01:25:46donc la date n'avait pas été choisie.
01:25:48Deuxièmement,
01:25:50cette statue, vous savez qu'elle était
01:25:52surveillée. Il y avait une caméra de
01:25:54vidéosurveillance et des éclairages de nuit
01:25:56pour protéger cette statue
01:25:58parce qu'elle avait déjà été profanée.
01:26:00Je souris en disant ça.
01:26:02C'est tellement délirant d'imaginer
01:26:04une statue qui rend hommage
01:26:06à Anne Franck, c'est-à-dire une petite fille
01:26:08qui est morte dans un crime contre l'humanité.
01:26:10D'imaginer qu'il faille
01:26:12mettre des caméras de surveillance sur la statue.
01:26:14Donc qu'est-ce que ça nous dit ?
01:26:16Ça nous dit deux choses. Premièrement,
01:26:18très intéressant, cette manière d'être
01:26:20incapable d'exprimer son
01:26:22soutien à la cause
01:26:24palestinienne et aux victimes palestiniennes.
01:26:26Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous avez dit tout à l'heure
01:26:28mais en dehors de la référence
01:26:30à la Shoah. Comme si, si vous voulez,
01:26:32si on veut soutenir
01:26:34un peuple qui souffre, les références
01:26:36historiques sont légion. Ça n'a pas manqué
01:26:38les peuples qui souffrent dans les guerres.
01:26:40Donc c'est très intéressant ce désir-là
01:26:42de venir
01:26:44salir, souiller l'image
01:26:46de la Shoah avec finalement
01:26:48cette petite idée implicite.
01:26:50C'est ça. Si Anne Franck avait
01:26:52vécu, elle serait devenue du côté des nazis.
01:26:54Elle serait devenue israélienne et elle
01:26:56aurait été du côté de ses geôliers. C'est ça
01:26:58fondamentalement ce qu'ils veulent
01:27:00exprimer. C'est intéressant parce que
01:27:02Anne Franck, elle a toujours été
01:27:04attaquée par les négationnistes de toutes
01:27:06sortes. Robert Faurisson avait écrit un livre
01:27:08sur Anne Franck en disant que son histoire était fausse.
01:27:10La jeunesse du négationnisme de Robert
01:27:12Faurisson, c'est vraiment quand il commente le journal
01:27:14d'Anne Franck en démontrant
01:27:16avec mille guillemets que c'est un faux
01:27:18etc. Et aujourd'hui, elle
01:27:20fait l'objet d'un négationnisme plus
01:27:22insidieux. Ça veut dire que ce ne sont pas des gens
01:27:24qui viennent explicitement vous dire que la Shoah n'a pas
01:27:26eu lieu, mais ce sont des gens qui viennent finalement
01:27:28vous dire que le peuple juif est un peuple
01:27:30usurpateur de souffrance.
01:27:32Il a tellement capitalisé
01:27:34sur la souffrance vécue pendant la Seconde Guerre mondiale
01:27:36qu'il utilise la mémoire
01:27:38comme une sorte de capital
01:27:40pour infliger la souffrance
01:27:42aux autres. C'est ça, aujourd'hui, peut-être
01:27:44l'une des matrices les plus
01:27:46puissantes du discours
01:27:48antisémite contemporain.
01:27:50Excusez-moi pour le terme, mais c'est dégueulasse.
01:27:52De toute façon, nous fallait-il
01:27:54une preuve de plus que
01:27:56l'antisionisme est un antisémitisme.
01:27:58On n'en avait pas besoin. Il a été
01:28:00marqué Free Palestine
01:28:02sur cette statue
01:28:04à une date... Mais c'était le 9 juillet
01:28:06où elle avait été déjà baguée.
01:28:08Peut-être faut-il rappeler que
01:28:10profaner, c'est dégrader,
01:28:12c'est avilir, mais
01:28:14c'est rendre profane.
01:28:16Profaner, c'est-à-dire rendre profane
01:28:18ce qui est sacré. Et ce qui est
01:28:20sacré en l'espèce, c'est l'innocence
01:28:22et on est toujours
01:28:24innocents de ses origines
01:28:26y compris en l'espèce
01:28:28quand ses origines sont juives.
01:28:30Ce qu'on profane là,
01:28:32c'est l'innocence,
01:28:34et par conséquent,
01:28:36ce qu'on avilie, c'est une histoire,
01:28:38une histoire singulière.
01:28:40Celle d'Anne Franck, c'est tout à fait
01:28:42tout à fait ignoble.
01:28:44Amine.
01:28:46Simplement une petite réaction. D'abord, je partage
01:28:48totalement ce que vient de dire
01:28:50Nathan. Ce matin, je ne sais pas, mais je suis d'accord avec Nathan
01:28:52sur plusieurs points.
01:28:54Ça arrive.
01:28:56Ça arrive.
01:28:58C'est très inquiétant pour vous.
01:29:00Vous vous trompez.
01:29:02Faites attention parce que vous risquez d'avoir
01:29:04quelques petites réprimandes
01:29:06sur les réseaux sociaux.
01:29:08J'assume.
01:29:10Je suis prêt à affronter. J'ai déjà
01:29:12affronté les cyber-hackers.
01:29:14C'est bien pour ça que je vous le dis d'ailleurs.
01:29:16Ma parole n'a pas été prononcée au hasard.
01:29:18Simplement, Thierry,
01:29:20partagez toute mon indignation
01:29:22évidemment, ce matin.
01:29:24Et vous dire que
01:29:26ce type d'acte, qui est un acte
01:29:28éminemment antisémite,
01:29:30se traduit
01:29:32de plus en plus par
01:29:34ceux qui se sont appropriés la cause
01:29:36palestinienne. C'est qui ?
01:29:38Ceux qui se sont appropriés la cause palestinienne, ce sont
01:29:40des islamistes. La cause
01:29:42palestinienne, historiquement, a toujours été
01:29:44une cause laïque. Toujours.
01:29:46Et c'est en même temps que le Hamas
01:29:48ait pris le contrôle,
01:29:50le pouvoir politique
01:29:52dans la bande de Gaza, que
01:29:54certains militants
01:29:56islamistes
01:29:58se sont également appropriés
01:30:00et ont contribué à propager, avec
01:30:02l'appui des frères musulmans,
01:30:04la cause palestinienne. Alors que
01:30:06j'ai envie de vous dire ce matin
01:30:08les partis politiques républicains
01:30:10de droite comme de gauche en France
01:30:12ont historiquement été
01:30:14porteurs de cette cause laïque
01:30:16qui était la cause palestinienne, c'est-à-dire la reconnaissance
01:30:18de deux États,
01:30:20de deux peuples frères, qui vivent côte à côte
01:30:22et non face à face.
01:30:24J'ai peur aujourd'hui de cette
01:30:26démission démocratique qu'a été
01:30:28la cause palestinienne. Et si
01:30:30demain, nous ne nous
01:30:32réapproprions pas l'espace
01:30:34politique, culturel, médiatique, social
01:30:36autour d'une cause palestinienne
01:30:38qui, à mon sens, est une cause noble et juste,
01:30:40eh bien, nous assisterons
01:30:42encore et toujours à la montée
01:30:44de ces actes antisémites.
01:30:46Et j'ai enfin envie de vous dire une dernière chose,
01:30:48c'est que moi, je suis de culture musulmane.
01:30:50Et à chaque fois qu'un juif
01:30:52est touché, à chaque fois qu'on touche au cheveu d'un juif,
01:30:54je me sens profondément heurté.
01:30:56À mon sens, tu touches à un juif, tu touches à mon frère.
01:30:58C'est la même chose. Et je trouve
01:31:00malheureusement que la
01:31:02désorganisation de la communauté musulmane
01:31:04face à la montée des actes
01:31:06antisémites en dit long.
01:31:08Elle en dit long sur
01:31:10le travail
01:31:12qui reste à accomplir pour créer
01:31:14demain deux communautés qui vivent
01:31:16ensemble. Ensemble.
01:31:18Ce qui est terrible, et Nathan
01:31:20le rappelait, c'est qu'elle ait surveillé
01:31:22cette statue. Et qu'en fait,
01:31:24malgré tout ça,
01:31:26il n'y a aucune limite en fait.
01:31:28Aucune limite. On est prêts à tout.
01:31:30Ce qui démontre une forme
01:31:32d'impuissance des démocraties
01:31:34occidentales. Mais juste, je voulais rebondir
01:31:36sur ce que disait Amine
01:31:38et faire le lien avec le sujet précédent.
01:31:40Je disais que ce qui compliquait
01:31:42la paix, et moi je fais partie
01:31:44de ceux qui pensent qu'il est légitime
01:31:46que les Palestiniens aient un État,
01:31:48c'est que c'est difficile de trouver
01:31:50des interlocuteurs. Parce qu'effectivement,
01:31:52l'islamisme a gagné du terrain
01:31:54dans
01:31:56la bande de Gaza.
01:31:58On peut dire qu'il est sans doute majoritaire,
01:32:00mais dans tout le monde arabe.
01:32:02Alors sans doute, Benyamin Netanyahou,
01:32:04ça l'arrangeait peut-être à un moment
01:32:06de ne pas avoir
01:32:08d'interlocuteurs face à lui. Mais la réalité
01:32:10c'est que malheureusement,
01:32:12il n'est pas face à des nationalistes
01:32:14arabes laïcs, comme il en a eu.
01:32:16Et qui étaient des interlocuteurs
01:32:18respectables avec qui on pouvait
01:32:20faire la paix. Il est face à des gens qui
01:32:22souhaitent l'extermination
01:32:24d'Israël et des Juifs de tout
01:32:26le monde arabe.
01:32:28En réalité, face à cela, il est très compliqué
01:32:30de négocier.
01:32:32C'était simplement pour faire le lien, pour en revenir
01:32:34à la statue, ça dit aussi des choses
01:32:36sur nos échecs. Je crois qu'on a tous
01:32:38lu Anne Franck à l'école,
01:32:40qu'on a beaucoup
01:32:42mis l'accent dans les
01:32:44démocraties occidentales sur
01:32:46la Shoah, comme le mal suprême.
01:32:48Et de fait, ça a été
01:32:50le mal suprême.
01:32:52Mais ça ne nous a finalement pas
01:32:54préservés du
01:32:56retour de l'antisémitisme,
01:32:58du retour de la violence.
01:33:00Il y a beaucoup d'intellectuels, y compris
01:33:02juifs, qui ont travaillé là-dessus. Je pense à
01:33:04Georges Bensousson, qui a parfois
01:33:06montré qu'une certaine forme d'antiracisme
01:33:08a été plus
01:33:10aveuglant
01:33:12qu'éclairant. C'est-à-dire qu'on a beaucoup
01:33:14fait le parallèle. Tout était
01:33:16Shoah, à un moment donné.
01:33:18Les Français qui trouvaient qu'il y avait
01:33:20trop d'immigration, trop d'intéressé-sécurité,
01:33:22on leur disait, attention, c'est le retour
01:33:24des heures les plus sombres.
01:33:26Cette stratégie n'a
01:33:28sans doute pas été la bonne, parce qu'elle a
01:33:30alimenté la confusion, plutôt
01:33:32qu'elle a éclairé sur les choses.
01:33:34Et elle nous a empêchés aussi de voir
01:33:36trop longtemps, et c'est pour ça qu'on en est
01:33:38réduits à l'impuissance, la menace islamiste.
01:33:40Parce qu'au nom de l'antiracisme, ceux qui
01:33:42venaient combattre l'islamisme et l'antisémitisme,
01:33:44parce que ça va souvent avec,
01:33:46étaient justement eux-mêmes accusés
01:33:48d'être racistes.
01:33:50C'est aussi pour ça qu'on en est
01:33:52arrivés là.
01:33:54L'étape ultime
01:33:56de cette évolution paradoxale,
01:33:58c'est la nazification
01:34:00des Juifs. Au nom de l'antiracisme,
01:34:02on explique aujourd'hui
01:34:04que les Juifs sont les nazis, et même Canne-Franc
01:34:06d'une certaine manière
01:34:08est une nazi, ou fait partie
01:34:10effectivement de la race,
01:34:12pour reprendre le
01:34:14vocabulaire des islamistes
01:34:16ou de leurs complices,
01:34:18des Juifs qui sont par essence
01:34:20des nazis. Donc je pense qu'il
01:34:22faut aussi réfléchir à
01:34:24certaines antiracistes qui ont été
01:34:26beaucoup plus contre-productives
01:34:28qu'autre chose, et je crois qu'il faut toujours faire de l'histoire.
01:34:30Et même cette période-là de la Shoah
01:34:32qui est extrêmement émotionnelle,
01:34:34eh bien il faut
01:34:36essayer de la regarder de manière dépassionnée.
01:34:38Il aurait fallu déconstruire
01:34:40un certain nombre de mécanismes, etc.
01:34:42Faire preuve de raison là-dessus, je trouve,
01:34:44plutôt que d'émotion, parce qu'avec l'émotion,
01:34:46on en arrive à la concurrence victimaire
01:34:48et à ce type
01:34:50d'idéologie qui prospère dans notre pays.
01:34:52Vincent, un dernier mot sur le sujet,
01:34:54parce que le thème que l'on
01:34:56aborde juste après
01:34:58concerne encore Israël,
01:35:00et on parlera de football avec des questions existentielles
01:35:02qu'on ne devrait même pas se poser.
01:35:04Je pense beaucoup, en voyant cette statue profanée à Sverre de Baudelaire,
01:35:06les pauvres morts
01:35:08ont de grandes douleurs.
01:35:10Voyez cette statue, c'est l'image d'Anne Franck.
01:35:12Elle a été déportée
01:35:14le 4 août 1944.
01:35:16Elle est décédée dans les camps.
01:35:18Ça ne suffit pas.
01:35:20Il faut-il encore que son image
01:35:22soit représentation, soit profanée.
01:35:24Ça n'a pas suffi.
01:35:26Il faut en rajouter encore.
01:35:28Les pauvres morts ont de grandes douleurs.
01:35:30Voilà à quoi je pense.
01:35:32Nathan, dernier mot.
01:35:34J'aimerais ajouter une petite chose,
01:35:36parce que c'est peut-être
01:35:38le phénomène majeur
01:35:40auquel nous assistons.
01:35:42Pendant très longtemps,
01:35:44pour se faire reconnaître dans une société,
01:35:46c'est la dialectique du maître et l'esclave
01:35:48chez Hegel, il fallait gagner le combat.
01:35:50Il fallait être vainqueur,
01:35:52et pas la victime. La victime n'était pas reconnue.
01:35:54Si vous vouliez, en tant qu'individu,
01:35:56en tant que communauté, en tant que groupe social,
01:35:58obtenir la considération du groupe,
01:36:00il fallait se montrer la force.
01:36:02Il est vrai qu'avec ce phénomène
01:36:04de la concurrence victimaire,
01:36:06c'est l'inverse.
01:36:08Il faut être victime pour être reconnu.
01:36:10Il y a l'inversion de cette dialectique
01:36:12du maître et de l'esclave.
01:36:14Le problème que ça pose
01:36:16à partir de là, c'est si vous voulez
01:36:18de segmenter la souffrance,
01:36:20de segmenter les mémoires, de faire comme si
01:36:22quand on est sensible
01:36:24à la mémoire de la Shoah,
01:36:26on ne pouvait pas être sensible
01:36:28à la mémoire d'un autre massacre.
01:36:30Quand il y a eu des génocides
01:36:32ou des crimes de masse au cours du XXe siècle,
01:36:34la plupart des gens qui ont été,
01:36:36par exemple en France, les premiers à les dénoncer
01:36:38et les premiers à les combattre, c'était
01:36:40très souvent des gens qui étaient eux-mêmes des rescapés
01:36:42ou bien de la Shoah ou bien de la Seconde Guerre mondiale.
01:36:44C'est une logique funeste.
01:36:46J'aimerais bien qu'on puisse construire, en France,
01:36:48ce serait intéressant, un mémorial
01:36:50de la souffrance universelle.
01:36:52Il y a un musée
01:36:54pour la Shoah, de l'esclavage, etc.
01:36:56Mais ce serait intéressant de dire
01:36:58qu'on fait un endroit,
01:37:00ça ne supprime pas le fait qu'on puisse construire
01:37:02des musées, des espaces de commémoration
01:37:04de chaque type de massacre, mais un endroit
01:37:06qui serait un monument
01:37:08digne, si vous voulez, de pudeur,
01:37:10où les gens viennent se recueillir, pas pour
01:37:12sa communauté, pas pour sa mémoire,
01:37:14pas pour son segment de souffrance,
01:37:16mais pour les victimes
01:37:18du mal en général.
01:37:20Ça s'appelle une église.
01:37:22Une église ?
01:37:24Mais on n'est pas dans l'universalité
01:37:26croise.
01:37:28Témoin du
01:37:30climat actuel, vous savez qu'on s'interroge
01:37:32parfois sur la tenue de match de football
01:37:34entre Israël et
01:37:36la France. Il n'y a pas eu
01:37:38d'interrogation majeure en ce qui
01:37:40concerne la tenue de ce match
01:37:42chez nous, mais c'était
01:37:44le cas
01:37:46chez nos amis belges.
01:37:48Puisqu'en juin dernier, la ville de Bruxelles
01:37:50a organisé un match entre les Diables Rouges
01:37:52et les footballeurs israéliens, et compte tenu de la situation
01:37:54dramatique au Proche-Orient
01:37:56et due au risque, ils avaient décidé d'annuler
01:37:58ce match. Alors hier,
01:38:00Philippe Diallo, qui est le président
01:38:02de la Fédération française de
01:38:04football, s'est confié au
01:38:06Journal du Dimanche, et il a
01:38:08confirmé évidemment que ce match
01:38:10aurait bien lieu. Je n'envisage pas
01:38:12de délocaliser ce match à Sio et Philippe Diallo.
01:38:14Ce serait une défaite
01:38:16pour tout le monde, et cela signifierait une forme
01:38:18de soumission qui serait très
01:38:20mauvaise. On va écouter Eric Henry,
01:38:22porte-parole d'Alliance
01:38:24Police, et puis on sera avec Claude Moniquet,
01:38:26notre spécialiste terrorisme, qui réagira
01:38:28sur la tenue de ce match.
01:38:30On ne peut pas exclure
01:38:32évidemment des manifestations pro-palestinienne
01:38:34ou anti-israël à proximité
01:38:36du stade. On ne peut pas non plus
01:38:38empêcher des propos
01:38:40malheureusement antisémites.
01:38:42On ne peut pas empêcher certaines
01:38:44personnes de mettre en avant
01:38:46leur haine du juif, leur haine
01:38:48israélienne. En tout cas, ce qu'il faut faire,
01:38:50c'est éviter un acte de délinquance
01:38:52ou de criminalité, c'est-à-dire qu'il est blessé
01:38:54déjà, voire des morts. C'est surtout ça
01:38:56l'enjeu premier.
01:38:58France-Israël est certainement un match à risque,
01:39:00mais comme l'était dans le cadre des Jeux Olympiques,
01:39:02le match Israël-Mali,
01:39:04et puis en définitive, il s'est très bien
01:39:06déroulé. Donc oui,
01:39:08évidemment, dès qu'il y a une équipe israélienne
01:39:10dans le contexte actuel, il y a un risque,
01:39:12mais la décision de la France
01:39:14de le maintenir le 14 novembre
01:39:16montre que c'est un risque
01:39:18qui peut être assumé, qui peut être rencontré
01:39:20avec les mesures de sécurité adéquates.
01:39:22Je pense que simplement, la France
01:39:24assume sa position,
01:39:26assume les tirages au sort
01:39:28des compétitions
01:39:30de football,
01:39:32et est capable d'assurer la sécurité.
01:39:342024,
01:39:36la tenue d'un match.
01:39:38Il faut dire pourquoi, parce que là, on pourrait avoir
01:39:40l'impression que la France
01:39:42a un problème avec les Juifs
01:39:44et avec l'Israël.
01:39:46De fait, d'une certaine manière,
01:39:48elle en a un, mais c'est parce que...
01:39:50Philippe Yalot a dit, bon voilà, il n'y a pas de souci,
01:39:52il va se tenir ce match.
01:39:54Dans cette population immigrée,
01:39:56une partie, malheureusement,
01:39:58est antisémite,
01:40:00il faut le dire, voire sensible
01:40:02à certaines thèses
01:40:04islamistes. Voilà pourquoi
01:40:06on en est arrivé là aujourd'hui.
01:40:08Je trouve que Philippe Yalot réagit bien
01:40:10de manière générale.
01:40:12Il est assez courageux,
01:40:14il s'était opposé également
01:40:16au port du voile sur
01:40:18le télétérain, il était un peu
01:40:20seul contre tous, le Conseil
01:40:22d'État lui a finalement
01:40:24donné raison.
01:40:26Il faut effectivement,
01:40:28là encore, faire preuve d'autorité
01:40:30de l'État. Il faut que ce match ait lieu,
01:40:32mais il faut être...
01:40:34Il n'y a pas eu le même courage en Belgique.
01:40:36Non, mais c'est incroyable, parce que
01:40:38ne pas le faire... En fait, la Belgique
01:40:40a envoyé le même message qu'elle n'était plus
01:40:42maître de son territoire. Elle était l'otage
01:40:44d'une minorité
01:40:46étrangère,
01:40:48d'ailleurs pas forcément,
01:40:50sans doute la nationalité belge,
01:40:52mais en tout cas d'une minorité antisémite.
01:40:54Donc voilà,
01:40:56on ne peut pas envoyer... La France ne peut pas envoyer
01:40:58ce message-là. On a vu pendant les Jeux Olympiques
01:41:00qu'en matière de sécurité,
01:41:02quand on voulait se donner les moyens,
01:41:04on savait faire. Il va falloir malheureusement
01:41:06faire la même chose, mais ça veut dire
01:41:08sans doute un match qui se joue
01:41:10dans une ville
01:41:12bunkerisée, quasiment.
01:41:14Donc ça dit beaucoup de choses, et finalement
01:41:16c'est intéressant même que ce match ait lieu
01:41:18et que ce dilemme ait lieu,
01:41:20parce que ça permet de refaire
01:41:22le diagnostic sur
01:41:24l'état de la France, un diagnostic, malheureusement,
01:41:26que certains politiques refusent
01:41:28de faire, puisqu'un certain
01:41:30antisémitisme venant d'une certaine partie de la population
01:41:32continue d'être nié au nom
01:41:34d'un certain politiquement correct.
01:41:36Nathan, deux mots sur le sujet, parce que je voulais
01:41:38terminer, parce que l'émission a été lourde avec des sujets forts,
01:41:40et je voudrais qu'on termine sur une petite note légère
01:41:42avec une petite image, vous me connaissez,
01:41:44qui m'a bien plu, et on a besoin
01:41:46de sourire aussi dans cette période un peu
01:41:48tendue, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:41:50Il y a des raisons de sourire, par ailleurs.
01:41:52Oui, il y a des raisons de sourire aussi.
01:41:54Je suis d'accord
01:41:56avec vous pour dénoncer la gravité
01:41:58de la situation. En revanche,
01:42:00je ne suis pas d'accord pour dire que
01:42:02l'antisémitisme auquel on assiste
01:42:04serait
01:42:06lié, comme ça,
01:42:08à l'immigration ou à une partie de l'immigration
01:42:10pour une raison très simple, c'est que dire ça,
01:42:12c'est donner l'impression que c'est un phénomène extérieur.
01:42:14Or, quand on voit, on ne va pas les citer inutiles,
01:42:16mais tous les gens qui, depuis le 7 octobre,
01:42:18ont agité le plus
01:42:20un discours antisémite, moi j'observe
01:42:22que les têtes d'affiche de l'antisémitisme contemporain
01:42:24n'ont rien à voir avec l'immigration,
01:42:26c'est des gens qui sont, comme dirait l'autre français
01:42:28depuis mille ans, et surtout qui reprennent
01:42:30dans une rhétorique...
01:42:32Tu penses à qui ? À la France insoumise ?
01:42:34Aux têtes d'affiche,
01:42:36oui, de ce discours antisémite.
01:42:38Oui, mais tu sais bien qu'ils le font.
01:42:40Pourquoi ils le font ?
01:42:42Parce qu'électoralement,
01:42:44ça semble être payant dans un certain
01:42:46nombre de quartiers, en tout cas, c'est comme ça qu'ils
01:42:48le pensent.
01:42:50Alors, il y a un vieil antisémitisme de gauche aussi...
01:42:52Mais ils reprennent, en tout cas, une rhétorique
01:42:54qui est interne à l'histoire d'une partie de la gauche.
01:42:56C'est-à-dire que ce n'est pas une rhétorique seulement
01:42:58qui serait liée à l'islamisme,
01:43:00à d'autres pays, etc.
01:43:02Je pense que le risque sécuritaire, malgré tout,
01:43:04je ne suis pas là pour...
01:43:06Effectivement, je partage ton avis sur la France insoumise,
01:43:08mais pour ce qui est du risque sécuritaire,
01:43:10elle est quand même liée à l'immigration.
01:43:12Et même la France insoumise,
01:43:14il y a un vieil antisémitisme de gauche.
01:43:16Mais le match Mali-Israël,
01:43:18c'est très bien passé.
01:43:20Pourtant, oui, il y avait des immigrés.
01:43:22Mais on a vu, d'ailleurs, je me souviens,
01:43:24ce soir-là, des scènes de liesse populaire
01:43:26entre Maliens et Israéliens qui fêtaient
01:43:28leur pays à deux.
01:43:30Je ne vois pas pourquoi ça se passerait mal.
01:43:32En tous les cas, le match aura bien lieu.
01:43:34Puisque l'émission touche à sa fin,
01:43:36j'aimerais vous montrer cette petite image
01:43:38pour terminer sous une petite note.
01:43:40Regardez ce petit clin d'œil
01:43:42de la sécurité routière
01:43:44à notre star incontestée
01:43:46et incontestable Léon Marchand.
01:43:48Ça se passe sur les panneaux de l'autoroute A4
01:43:50avec Tarassou Vébriac-Japiot
01:43:52qui m'accompagne dans la préparation
01:43:54de cette émission.
01:43:56Ils m'ont dit qu'il faut montrer cette image, évidemment.
01:43:58Regardez, il est écrit
01:44:00« Priorité à la sécurité et à la vitesse, c'est pour Léon ».
01:44:02Voilà, et c'est bien,
01:44:04on a besoin de légèreté.
01:44:06Je trouve ça plutôt assez
01:44:08sympathique de terminer l'émission avec ça.
01:44:10C'est bien vu, il a été flashé.
01:44:12Si on parle sport, c'est juste
01:44:14féliciter l'équipe de France de basket féminin.
01:44:16Hier, elle a fait un match redoutable.
01:44:18Et vous savez que je suis basketteur.
01:44:20Donc ça me touche.
01:44:22Elles ont perdu.
01:44:24C'est un match très très beau.
01:44:26Il y a combien de temps que vous n'avez pas joué au basket ?
01:44:28Parce que vous dites « Je suis basketteur ».
01:44:30C'était dans mon jeune temps !
01:44:32Vous faites référence à ma taille, peut-être ?
01:44:34Ce n'est pas bien de s'attaquer aux physiques des gens.
01:44:36Ce n'est pas bien, de toute façon.
01:44:38Je n'ai pas joué au Jeu de l'Huitième,
01:44:40c'est pas une desserve.
01:44:42Quand vous dites « Je suis basketteur »,
01:44:44ça veut dire que vous n'avez pas dit « J'étais basketteur ».
01:44:46Oui, mais j'ai commencé tout petit.
01:44:48En marquée, je n'ai pas grandi.
01:44:50Est-ce que vous continuez à faire ça ?
01:44:52Oui, quand j'ai le temps.
01:44:54Posez des vraies questions !
01:44:56Je vous répondrai.
01:44:58Bon, allez les amis, c'est la fin de cette heure des pros.
01:45:00Merci de m'avoir accompagné.
01:45:02Merci à l'équipe qui m'a accompagné également pour préparer cette émission.
01:45:04Je le disais,
01:45:06Tara Souvet, Lopez,
01:45:08Briac Japiot, André Malet,
01:45:10Abiba et David Brunet.
01:45:12Merci à la programmation, Francisca Bamele,
01:45:14Victoria Chetrit, merci aux équipes en régie,
01:45:16à la réalisation, Mathieu Sébille,
01:45:18euh...
01:45:20Pilat, voilà.
01:45:22J'ai mal écrit. Merci Mathieu.
01:45:24Au son, Thomas,
01:45:26et à la vidéo, Dominique Raymond.
01:45:28Vous pouvez revivre cette émission sur notre site,
01:45:30comme toutes les émissions d'ailleurs de CNews,
01:45:32sur notre site cnews.fr.
01:45:34Tout de suite, c'est mini-news été
01:45:36avec l'excellente
01:45:38Élodie Huchat. Et moi, je vous retrouve à ce soir
01:45:40à 20h pour l'heure des pros
01:45:422.
01:45:44A ce soir. Bye bye. Belle journée.

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