Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00 Il est 9h et c'est un plaisir de vous retrouver pour l'heure des pro-week-end, jusqu'à 10h avant le grand rendez-vous puisque Sonia Mabrouk reçoit ce dimanche François Bayrou.
00:10 Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela c'est le point sur l'information. Félicitez, Kindoki, bonjour.
00:15 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:17 A la une de l'actualité, ce chiffre toujours aussi alarmant, 118, c'est le nombre de féminicides recensés en France en 2022.
00:24 Le chiffre publié hier par le ministère de l'Intérieur comptabilise les femmes tuées par leurs conjoints ou leurs ex-conjoints, un chiffre quasi stable par rapport à 2021,
00:33 c'est-à-dire seulement 4 de moins que l'année passée. En cette même période, un drame qui survient en moyenne tous les 3 jours.
00:40 Dans le Nord, cet acte de vandalisme incompréhensible, 12 camions des Restos du Coeur ont été dégradés vendredi sur une plateforme logistique par deux jeunes hommes
00:50 qui se sont introduits sur le site vers 17h. Un acte qui privera de livraison plus de 80 centres de Restos du Coeur du département et pourrait pénaliser jusqu'à 20 000 personnes dans le besoin.
01:00 Enfin, dans l'actualité culturelle, à l'occasion de la Mostra de Venise, le dernier film du réalisateur Roman Polanski a été projeté en son absence hier soir.
01:10 Son producteur a brandi l'étendard de la liberté artistique intitulé The Palace.
01:15 Son film a été tourné en Suisse et se veut comme une comédie à sketch dans un hôtel de luxe.
01:19 Parmi ses acteurs, quelques noms connus comme faniardant des associations féministes dénoncent une provocation.
01:25 Merci beaucoup, félicité. On aurait pu en parler d'ailleurs ce matin de Roman Polanski.
01:30 On sait à quel point ces films et en tous les cas ce qui a pu se passer, notamment au César, c'était en 2020, avait pu faire polémique.
01:38 Cher Julie de Vintraud, bonjour. Bonjour, Eliott. Vous allez bien ? Fort bien.
01:41 Heureux de vous retrouver pour un dimanche. Pareil. On dirait pas de même pour Jean-Messia. Bonjour.
01:46 Tout ça pour être dans l'image. Ça commence. Jean-Messia, comment allez-vous ? Ça va, Eliott.
01:50 Vous avez gardé le pin's pour la nouvelle saison ? Toujours. Vous n'avez pas changé de drapeau ? Non.
01:55 Vous avez changé de cravate ? C'est la seule chose qui ne changera jamais, ça.
01:58 Ravi de vous retrouver. Amine El Khatmi est avec nous également et puis on attend d'un instant à l'autre Marc Henault, un journaliste à Boulevard Voltaire, qui a eu le plaisir d'être un peu en retard.
02:08 On pourra lui faire une certaine bronca, bronca qu'on pourrait entendre vendredi.
02:12 On espère avoir des applaudissements vendredi prochain, puisque c'est le début de la Coupe du Monde, vous savez, avec un match d'ouverture entre la France et la Nouvelle-Zélande.
02:19 Coupe du Monde de rugby qui va se dérouler, vous le savez, en France.
02:23 Je voulais commencer par une belle image parce que ça s'est passé cette semaine.
02:26 Vous savez, les All Blacks ont rendu hommage à leurs aînés.
02:32 Ça s'est passé au mémorial de Longval dans la Somme, en Picardie. Et puis, ils sont allés sur la tombe de leurs aînés.
02:38 Il y avait 125 tombes. Ce sont des soldats qui sont tombés pendant la Première Guerre mondiale.
02:43 Donc, 125 tombes et ils ont fait le haka. Vous savez, cette cérémonie, cette célébration néo-zélandaise.
02:50 Regardez les images, elles sont impressionnantes.
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03:54 C'est une image absolument magnifique, saisissante.
04:02 Et quand on voit ça, il y a le respect de la tradition, le respect des aînés. C'est absolument magnifique.
04:07 Je le disais, ça s'est passé jeudi.
04:08 C'est très touchant, très émouvant. On voit qu'il y a un devoir de mémoire qui relève d'autre chose que de mots.
04:17 On les sent très pris.
04:20 Habités.
04:21 C'est poignant.
04:23 Ça, c'est le vrai devoir de mémoire.
04:25 Des gens qui s'inscrivent dans une lignée, dans une histoire, dans une identité très forte.
04:31 Une identité australienne qui remonte jusqu'à ceux qui sont tombés pour leur patrie.
04:36 Je crois que ça a quand même plus de gueule que certains sportifs qui mettent un genou à terre.
04:40 Néo-zélandais.
04:41 Mais il n'y a peut-être pas besoin de polémiquer là-dessus.
04:43 Mais c'est vrai, vous avez raison, c'est ce devoir de mémoire.
04:45 On entend souvent le haka avant les rencontres, dans les stades.
04:49 Et on sait que c'est un vrai rendez-vous d'ailleurs.
04:52 Mais on est au-delà, on est dans quelque chose d'extrêmement fort.
04:55 Et c'est pour ça que je voulais commencer cette émission.
04:58 Peut-être Amine, vous avez un mot là-dessus ?
05:00 Non, oui.
05:01 Il n'y a pas grand-chose à dire de plus ?
05:02 Il n'y a pas grand-chose à dire.
05:03 C'est émouvant, effectivement.
05:05 C'est des images qui sont poignantes.
05:07 Dans l'actualité, demain c'est la rentrée scolaire pour plus de 12 millions d'élèves.
05:12 L'interdiction de la baïa marque bien sûr un tournant.
05:14 Mais le journal du dimanche, ce matin, nous révèle que le mal de l'éducation nationale est bien plus profond.
05:19 Les Français s'inquiètent du niveau des enseignants, du niveau des élèves, des violences, du harcèlement scolaire, des inégalités des chances.
05:28 Comme pour la santé, c'est ça qui est intéressant, comme pour la justice, comme pour l'armée, on a une crise qui est systémique.
05:36 Et finalement, une crise de confiance.
05:38 Donc vous allez voir le plateau de Mathilde Ibanez.
05:40 On est avec Didier Georges, qui est secrétaire nationale du syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale.
05:46 Et donc on le salue.
05:47 Vous allez témoigner dans un instant, mais avant cela, les explications, c'est avec Mathilde Ibanez.
05:51 Le ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal, n'a pas forcément une bonne image aux yeux des parents.
05:59 Même si lundi dernier, il avait frappé fort avec l'interdiction de la baïa,
06:03 ou encore des mesures contre le harcèlement scolaire au sein même des établissements.
06:08 Il sont seulement 43% des parents à avoir une bonne opinion du ministre contre 57%.
06:15 Alors les parents également sont de moins en moins confiants.
06:18 La capacité du gouvernement à résoudre des problèmes, 60% d'entre eux ne croient plus dans le gouvernement
06:25 pour gommer l'inégalité des chances en fonction de l'origine sociale.
06:30 Autre chiffre fort, ils sont 69% à ne plus faire confiance au gouvernement concernant les violences à l'école.
06:37 Alors c'est des thèmes très importants pour ces parents qui les inquiètent beaucoup,
06:41 puisque 48% d'entre eux rapportent même qu'au moins un de leurs enfants a été victime de violences verbales,
06:49 physiques ou encore sexuelles au cours de l'année scolaire 2022-2023.
06:54 Autre thème qui alerte les parents, la dégradation du niveau scolaire.
06:58 Ils sont 70% à estimer que le niveau général des élèves a baissé depuis une dizaine d'années.
07:05 Alors beaucoup d'enjeux, de préoccupations en cette rentrée scolaire.
07:09 Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, en tout cas, a beaucoup de dossiers sur la table.
07:15 On a un bloc, Judith Vaintraub, de 2 Français sur 3, qui ne croient pas en ce gouvernement
07:20 pour résoudre les questions de violences à l'école, d'inégalités, de niveau des élèves, du mal-être également des professeurs.
07:27 Cette crise, elle est comme pour la santé, je le disais, bien plus profonde que seulement la question de la béaïa bien sûr.
07:32 Oui, et puis elle a été aggravée par des changements de ministre qui démontraient un changement de ligne politique
07:41 ou de ligne stratégique vis-à-vis de l'école, où à tout le moins, une incertitude.
07:48 On avait l'impression qu'Emmanuel Macron, en remplaçant Jean-Michel Blanquer par Papandiaïe, faisait un virage à 180 degrés
07:57 et ne savait pas à quoi servait l'école.
08:01 Il avait pris un ministre qui incarnait le retour aux enseignements fondamentaux et la laïcité
08:09 et il l'a remplacé par un ministre Wauke qui disait que le plus important, en gros, c'était de faire de l'éducation sexuelle à l'école
08:18 aux gamins les plus jeunes possibles. On comprend que les parents aient une confiance relative dans ce nouveau ministre.
08:25 On salue Marc Hainaut qui a eu un léger retard, journaliste Boulevard Voltaire.
08:29 Bonjour.
08:30 Bonjour, ravi de vous retrouver sur la question de cette crise de confiance des Français en l'éducation nationale
08:36 mais surtout dans ce gouvernement pour changer la donne, pour soutenir les élèves, pour soutenir les professeurs,
08:42 pour qu'aujourd'hui on ait une école qui fonctionne. Comment vous le percevez tout cela ?
08:47 On peut reprocher beaucoup de choses à François Hollande, mais au moins il y avait une cohérence idéologique,
08:51 une cohérence politique dans la nomination de ces ministres de l'éducation nationale.
08:54 On a eu Vincent Péon, on a eu Benoît Hamon, on a eu Najat Vallaud-Belkacem. Les trois au moins assuraient une continuité.
08:59 Alors dans l'erreur très certainement, très idéologiquement très certainement, mais il y avait quand même une sorte de plan pour l'école.
09:05 Il y avait en tout cas une ligne directrice. Vous l'avez très bien dit avec Emmanuel Macron.
09:08 Si l'éducation nationale était une priorité d'Emmanuel Macron, il aurait assuré effectivement une cohérence équivalente.
09:14 Jean-Michel Blanquer, Pape Ndiaye, Gabriel Attal, ça démontre en tout cas que l'éducation nationale pour Emmanuel Macron,
09:19 c'est davantage un moyen de marquer un curseur politique ou en tout cas d'agir en fonction des aléas de l'opinion et de ses intérêts politiques.
09:26 Et que l'éducation nationale n'est en réalité pas une priorité, en tout cas pas un chantier à long terme pour Emmanuel Macron.
09:31 C'est un sujet qui mérite, pour obtenir des résultats, qu'il y ait de la constance sur la durée.
09:37 Et c'est exactement ce qui vient d'être dit, notamment par Judith.
09:40 Emmanuel Macron a fait preuve, mais sur ce sujet comme sur à peu près tous les autres,
09:45 de zigzags permanents au gré des circonstances, au gré des opportunités.
09:50 Donc effectivement, on nomme un républicain universaliste.
09:53 Je crois que même ses opposants reconnaissaient à Jean-Michel Blanquer une forme de droiture et de constance sur ces sujets.
09:59 Et puis on s'en débarrasse pour nommer un adepte des thèses décoloniales,
10:04 qui depuis les États-Unis a parlé de violences policières en parlant de la France.
10:09 Et un an après, on nomme Gabriel Attal, dont la première décision est d'interdire la baïa à l'école.
10:16 Vous ne pouvez pas, avec des changements de ligne aussi fréquents, des changements de direction aussi forts,
10:22 obtenir des résultats sur la durée.
10:24 Didier Georges, merci d'être avec nous.
10:26 Je rappelle que vous êtes secrétaire national du Syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale.
10:32 Demain, c'est la rentrée. Est-ce que vous êtes un responsable syndical inquiet ?
10:38 Non, pas particulièrement. Il n'y a aucune raison de plus inquiet que d'habitude.
10:41 Il y a ce phénomène que l'on voit sur les réseaux sociaux avec quelques velléités d'aller contre la décision du ministre.
10:52 Mais les personnels de direction, comme toujours, seront demain matin devant leur établissement scolaire pour accueillir les élèves.
10:59 Et on fait ça toute l'année, on fait ça depuis de très nombreuses années.
11:03 De toute façon, ce que nous souhaitions concernant ce vêtement…
11:08 Mais là, pardonnez-moi de vous couper Didier Georges, vous me parlez de la baïa.
11:11 Moi, je ne vous parle pas de la baïa.
11:13 Je vous parle de la situation de l'éducation nationale, de l'école de manière générale.
11:17 C'est-à-dire que la baïa aujourd'hui, c'est une problématique importante et on l'a bien compris.
11:21 Cela fait quelques années déjà que les responsables politiques alertent.
11:25 Mais la clé, c'est de voir que ce matin, les Français, ils n'ont pas la baïa en tête.
11:31 Ils ont les violences, les harcèlements, le niveau des élèves, le niveau des professeurs.
11:37 Et c'est ça qui inquiète les Français.
11:40 C'est pour ça que je vous ai posé la question. Est-ce que vous partagez cette inquiétude ?
11:43 Est-ce que vous voyez l'éducation nationale aujourd'hui, au gré des années, s'effondrer ?
11:47 Alors, pas du tout. La théorie de l'effondrement de l'éducation nationale, je ne la valide pas du tout.
11:53 La réalité du terrain aujourd'hui, c'est que sur le terrain,
11:57 et évidemment, je n'évoque pas les ministères et les bureaux feutrés,
12:02 moi je vous parle du local et je vous parle des EPLE, les établissements, les collèges et lycées,
12:05 on travaille tous, on travaille tous dans le même sens,
12:08 on fait avec les outils que l'État nous donne et il n'y a pas de dégradation.
12:13 Vous savez, ça fait 21 ans que je dirige les établissements scolaires
12:16 et peut-être que la perception, parce que les réseaux sociaux relaient les choses,
12:20 parce qu'on amplifie maintenant un peu tout, elle est différente.
12:24 Mais la réalité sur le terrain, mesdames et messieurs,
12:27 c'est que les choses n'ont guère évolué depuis de nombreuses années.
12:31 Alors, elles n'ont guère évolué positivement aussi, je vous l'accorde.
12:34 Mais pardonnez-moi une nouvelle fois de vous couper,
12:36 et ce n'est pas les professeurs ou les directeurs d'établissement qu'aujourd'hui on pointe.
12:40 Didier Georges, vraiment, je n'essaie pas de vous mettre en difficulté.
12:44 Lorsque vous parlez de perception, j'ai l'impression d'entendre le ministre de la Justice
12:48 qui nous parlait de sentiments d'insécurité et on en voit le résultat aujourd'hui.
12:51 Ce n'est pas un sentiment quand on voit les classements où la France s'effondre
12:55 par rapport aux pays européens ou les pays comme les États-Unis, le Japon, etc.
13:01 Quand on voit qu'il y a 800 000 à 1 million d'enfants qui sont harcelés à l'école,
13:07 quand on voit qu'il n'y a parfois pas un professeur dans chaque classe,
13:12 ce sont des signes qui sont factuellement inquiétants
13:16 et qui aujourd'hui préoccupent les Français.
13:20 Je ne suis pas en train de vous dire que tout va bien, cher monsieur.
13:23 Vous dites que rien n'a changé depuis 20 ans.
13:25 Je vous dis que les choses ne vont pas si mal que ça.
13:29 L'éducation nationale produit des bacheliers et des diplômés.
13:33 J'entends à longueur de temps que le niveau n'est plus celui d'avant, etc.
13:39 Alors vous avez raison. Dans certains champs, comme celui de l'orthographe, de la rédaction
13:44 et notamment le champ du conseil des mathématiques fondamentales, vous avez raison.
13:48 Mais en attendant, les élèves que l'on forme aujourd'hui ont un champ de compétence
13:52 beaucoup plus large que celui que vous aviez vous quand vous étiez à l'école.
13:56 On forme des élèves sans doute un peu différents.
13:59 Alors c'est vrai, il faut mettre une priorité sur les apprentissages fondamentaux
14:03 et vous avez amplement raison sur cette question.
14:06 Il faudra sans doute que l'État y mette aussi davantage de moyens
14:09 parce que moi je note aussi que depuis quelques années,
14:14 et ça ne date pas des derniers gouvernements mais c'est un phénomène bien plus long,
14:18 on a favorisé l'école privée financièrement et en termes de besoins par rapport à l'école publique
14:25 et ça ne permet pas à l'école publique aujourd'hui parfois d'être,
14:29 et pardon de ce terme parce que je le déteste, d'être concurrentielle
14:32 avec des forces privées qui ont des chargés de com,
14:35 qui ont des pouvoirs que nous n'avons plus depuis longtemps.
14:38 Et puis quant au manque d'enseignants, c'est un phénomène de glissement depuis longtemps.
14:43 J'oserais rappeler, moi je ne fais pas de politique et mon syndicat n'en fait pas non plus,
14:48 mais nous avons eu un président de la République qui a expliqué il y a une quinzaine d'années
14:52 qu'il n'y avait plus besoin de former les profs, c'était un métier qui n'avait pas besoin de gens formés,
14:56 qu'on ne pouvait pas en remplacer un sur deux quand ils partaient à la retraite
15:01 et que tout ça n'était pas grave.
15:03 On est en train de payer les conséquences aussi d'une ligne politique à cette époque-là
15:07 qui aujourd'hui nous coûte beaucoup.
15:09 Mais c'est un mal profond qui dure depuis maintenant plusieurs années,
15:13 vous avez entièrement raison.
15:15 Ce qui nous a surpris autour du plateau, c'est que vous êtes arrivé en nous disant
15:18 "ben non, il n'y a aucune inquiétude, il n'y a aucune préoccupation, tout va bien finalement
15:22 et même s'il peut y avoir quelques petites problématiques".
15:27 Ce discours, il vous surprend ou pas Jean Messiaen ?
15:29 Il me surprend un peu parce que j'ai l'impression qu'on est quand même un petit peu dans le déni.
15:33 C'est un secret de polichinelle que le niveau de l'éducation en France s'est effondré.
15:38 Vous le rappeliez tout à l'heure, d'ailleurs ce n'est pas le seul.
15:41 On avait, il y a une trentaine d'années, un système de santé qui était parmi les mieux classés du monde,
15:47 sinon le premier du monde.
15:49 On avait effectivement un niveau d'éducation, en tout cas dans le secondaire,
15:53 dans l'école élémentaire, qui était également parmi les mieux classés du monde.
15:57 Alors, monsieur nous dit que le niveau ne s'effondre pas,
16:00 tout en nous disant qu'en français, sur les sciences fondamentales, en maths, ça s'effondre.
16:05 Alors ça progresse où ? Dans les cours d'éducation sexuelle ?
16:08 Où le niveau a-t-il monté ?
16:10 D'ailleurs, les classements internationaux sont là pour attester et mesurer quantitativement
16:14 le niveau d'effondrement de l'école française et de ses élèves.
16:20 On manque, comme vous l'avez rappelé, de profs, on manque aussi de motivation, il y a l'insécurité.
16:25 L'école a été ces trente ou quarante dernières années le laboratoire épuré
16:30 de toute l'idéologie gaucho-progressiste qui nous gouverne depuis quarante ans,
16:34 avec les résultats que l'on voit aujourd'hui, c'est-à-dire un cafarnaum où les enfants n'apprennent plus,
16:40 où ils sont en insécurité, où ils sont harcelés et où on manque effectivement de personnel,
16:45 parce qu'évidemment un milieu comme ça, ça n'attire pas.
16:47 Il y a une crise des vocations qui vient de se rajouter à la crise du niveau.
16:51 Avançons un petit peu et restons sur l'école, puisque je le disais,
16:54 demain la question sera aussi autour du port de la Baïa, l'interdiction.
16:58 Est-ce que vous avez des élèves qui vont arriver pour finalement se confronter à leur directeur d'établissement en Abaïa ?
17:05 Hier on a reçu chez Mathieu Boccoté Florence Bergeau-Blackler, anthropologue, chercheure au CNRS.
17:13 Elle a écrit notamment "Le frérisme et ses réseaux".
17:15 À cause de ses travaux, sa vie a changé, puisqu'elle est sous protection policière, elle est menacée.
17:22 Elle devait tenir une conférence en mai dernier à la Sorbonne.
17:26 Cette conférence a été reportée et heureusement que ça a été médiatisé.
17:30 Parce que je ne suis pas sûr qu'elle aurait été...
17:33 Parce que menacée et lâchée par ses confrères, par ses pères bien sûr.
17:38 Et elle est revenue, pardonnez-moi Marc.
17:40 Mais plus en raison du fond de ses propos qu'en raison d'éventuelles menaces sur la conférence.
17:44 C'est-à-dire que non seulement effectivement elle est menacée physiquement,
17:46 mais la décision d'annuler sa conférence n'était pas vraiment pour des raisons de sécurité.
17:50 Non, parce qu'elle a été accusée d'islamophobie.
17:52 Voilà, c'est ça exactement.
17:54 C'est une femme qui est devenue une cible et qui a passé une heure avec nous hier.
17:59 C'est absolument formidable, je vous invite à revoir cette émission.
18:02 Et pour elle par exemple, la Baïa, ce n'est pas qu'un problème de laïcité, c'est un problème de démocratie.
18:08 Je pense que ce n'est pas seulement la laïcité qui est attaquée, mais plutôt la démocratie.
18:14 Nous avons affaire à des mouvements théocratiques qui veulent donc rendre nos sociétés modernes sharia-compatibles
18:22 pour peu à peu les amener à la société islamique mondialisée.
18:27 Voilà leur projet, ça ne veut pas dire qu'ils vont y arriver, ça veut dire simplement qu'ils sont en train d'y travailler.
18:34 C'est une spécialiste. Et ce qui m'intéresse, c'est de voir le regard des responsables politiques.
18:39 Et notamment à gauche, Emeric Caron, député de la République.
18:43 C'est curieux tous ces gens qui méprisent ou ignorent la laïcité, qui s'en prétendent des défenseurs en la piétinant
18:48 et qui insultent ceux qui se réclament de la loi de 1905 ou de l'avis du Conseil d'État de 1989.
18:53 Ce qui se passe est très clair, la laïcité est attaquée depuis plus de 30 ans en France.
18:58 L'interdiction de la Baïa n'est qu'un nouvel épisode.
19:00 Notre pays est complètement largué sur la question des libertés fondamentales.
19:05 Qu'est-ce qu'on fait quand on a des responsables politiques, députés de la République ?
19:08 Que veut dire sa réaction ? Il y a une contradiction de phrases en plus.
19:12 Moi je peux vous la traduire. Il est favorable à la Baïa à l'école.
19:17 Il est favorable et il considère qu'interdire la Baïa, c'est attaquer la laïcité.
19:22 Il manque juste l'islamophobie à la fin de son truc.
19:26 C'est le message global. Mais en fait, non, il n'approuve pas nettement la Baïa.
19:30 C'est encore pire. Il se dissimule pour faire un message qui est globalement une approbation de la Baïa.
19:36 Amine, je sais que vous avez été également, Amine El Khatmi, menacée cette semaine,
19:40 attaqué sur les réseaux sociaux parce que vous avez considéré que c'était une bonne chose que d'interdire la Baïa.
19:45 Oui, et on vous accuse d'islamophobie qui vaut condamnation à mort pour ceux qui en sont accusés.
19:54 Et ils le savent très bien. Les gens qui viennent de cette gauche-là sont les valets de pied des islamistes.
20:00 Ils ont d'ailleurs défilé avec eux dans les manifestations.
20:03 Ils relaient leurs revendications. Ils défendent leurs propositions.
20:08 Et moi, ce qui me sidère, c'est qu'au fond, quel est le double objectif de l'islamisme et du terrorisme ?
20:15 C'est à court terme faire des morts et à long terme instaurer un climat de peur.
20:20 Pour les morts, c'est fait. Pour le climat de peur, nous y sommes.
20:24 Et ce qui est terrible, c'est la comparaison entre la situation aujourd'hui et ce qu'elle était il y a 10, 15 ou 20 ans,
20:30 sur la liberté d'expression, qui aujourd'hui prendrait le risque de publier, à part peut-être Charlie Hebdo, les caricatures ?
20:37 Personne. Tout le monde a peur. Sur la question de l'antisémitisme, les Juifs se sent-ils aujourd'hui,
20:42 après Mera, après Liper Kacher, après Mireille Knoll, après Sarah Halimi, après Ilan Halimi,
20:48 davantage en sécurité qu'ils ne l'étaient il y a 10 ou 15 ans ? Pas du tout.
20:52 Dans les écoles, demain, des enseignants feront leur rentrée. Il y en a un qui ne fera pas la sienne, qui s'appelle Samuel Paty.
20:58 Les enseignants se sent-ils aujourd'hui davantage confortés, en sécurité, qu'ils ne l'étaient avant Samuel Paty ?
21:04 Non. La peur a gagné du terrain. Et les islamistes sont en passe de gagner leur pari.
21:10 Donc nous n'avons plus que deux choix, finalement. Soit on décide d'un sursaut, soit on se résigne à une défaite.
21:16 Laurent Jacobelli, ce matin, sur la Baïa, porte-parole du Rassemblement National.
21:20 Aujourd'hui, porter la Baïa, et on le voit sur les réseaux sociaux, certains incitent à le faire, c'est dire à la République française
21:27 « vos règles, je m'en fiche, ce sont les règles religieuses que je veux mettre en avant d'un islam radical
21:33 et toutes ces revendications n'ont pas de place à l'école. L'école s'est faite pour apprendre, pour mettre les enfants loin des différences religieuses et sociales
21:43 et non pas un lieu de militantisme. Donc oui, il le faut. Honnêtement, la position soudaine, inexpliquée de ce gouvernement,
21:51 ce revirement est plutôt salutaire, s'il est appliqué.
21:55 Emmerich Caron, il a aussi un enjeu électoral, il veut être réélu. Il imagine que ses électeurs sont raccords avec ce qu'il dit.
22:04 Même si ça représente, on a fait un sondage cette semaine sur la Baïa, c'est 16% des gens qui sont contre l'interdiction.
22:11 Mais c'est des personnes qui vont voter, plus que d'autres. Et donc il est à l'Assemblée Nationale.
22:15 Mais parce que le problème, si vous voulez, c'est que la Baïa, c'est l'étendard d'une offensive qui est en réalité beaucoup plus vaste que vestimentaire.
22:23 C'est l'étendard d'une offensive alter identitaire islamique, en l'occurrence, qui vise effectivement à tester, à bousculer la République
22:33 pour essayer de gagner du terrain. On le voit d'ailleurs à travers l'offensive sur le burkini, l'offensive sur le halal.
22:39 Toutes ces revendications doivent être comprises dans un spectre large qui va exactement dans le même sens.
22:45 J'entendais, je ne sais pas si on va en parler, une association musulmane qui porte plainte parce qu'elle considère que c'est du profilage ethnique.
22:52 Mais j'allais dire, ils ont raison, mais qui c'est qui est à la base de ce profilage ethnique ?
22:56 On ne peut pas, si vous voulez, en France, au XXIe siècle, s'habiller comme des bédouins du VIIIe siècle
23:03 et venir ensuite s'étonner que la France vous regarde de manière louche. C'est normal.
23:08 On ne peut pas s'autodiscriminer et venir ensuite se plaindre de discrimination.
23:13 Si vous voulez effectivement ne pas être discriminé, si vous voulez avoir toute votre place dans la société,
23:19 et surtout à l'école, l'école dont il faut rappeler qu'elle apprend à devenir citoyen,
23:24 c'est-à-dire indistinctement de vos convictions religieuses ou de vos origines sociales,
23:28 et bien habillez-vous comme un Français en France et personne ne vous regardera à travers.
23:32 Didier Georges, vous êtes toujours avec nous, secrétaire national du syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale.
23:38 L'année dernière, c'était au directeur de prendre la décision si oui ou non l'élève pouvait rentrer dans l'enceinte scolaire avec un abaya.
23:48 Aujourd'hui, la situation est tout autre, puisqu'il y a cette note du ministre de l'éducation nationale.
23:55 Est-ce que vous la saluez ? Est-ce que vous partagez cette position de Gabriel Attal ?
23:59 Nous appelions, nous au SNP du NUNSA, de nos voeux, une décision de l'État,
24:04 parce que nous considérions que la position précédente du ministre précédent n'était pas convenable,
24:09 dans la mesure où la laïcité c'est un sujet régalien, c'est un sujet qui pourrait figurer au fronton des mairies,
24:15 avec liberté, égalité, fraternité et laïcité.
24:18 Donc, laisser la responsabilité à chaque proviseur ou chaque principal de prendre une décision sur la nature d'un vêtement,
24:24 nous semblait totalement inacceptable.
24:26 Aujourd'hui, nous, nous avions demandé une décision, alors quelle qu'elle soit,
24:29 étonnamment, si le ministre avait dit que l'abaya n'était pas un vêtement religieux,
24:33 et qu'il était donc acceptable dans les établissements scolaires,
24:36 nous en aurions fait application comme le ministre le souhaitait.
24:40 En l'occurrence, il a pris une autre décision, que je trouve plutôt courageuse, il faut le dire.
24:45 C'est vrai que ce n'est pas les seuls problèmes de l'école,
24:48 mais au moins pour tous les principaux et proviseurs, aujourd'hui et lundi matin, on a une règle claire.
24:54 Et on saura faire et mettre en application ce qui a été dit,
24:58 c'est-à-dire que les élèves qui viendraient et qui contreviendraient à cette décision
25:03 de considérer l'abaya comme un vêtement religieux,
25:06 et donc de la faire tomber sur le coup de la loi de mars 2004,
25:09 qui interdit le port de signe et qui manifeste ostensiblement une appartenance religieuse,
25:14 maintenant nous savons quoi faire.
25:16 Alors ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de difficultés, qu'on aura ça et là,
25:19 mais je crois qu'au moins quand une règle est claire,
25:21 elle est mieux assimilée par les citoyens et par les élèves et les étudiants aussi,
25:25 sur lesquels il faut aussi quand même espérer, je veux dire, un regain d'intelligence sur cette question.
25:31 Quand j'entends aujourd'hui que c'est interdit à certaines jeunes filles,
25:35 ce ne sont pas mes propos, je le précise, de masquer leur forme,
25:39 parce qu'elles ont alors des complexes ou une volonté simplement de masquer leur forme,
25:44 moi je leur réponds, compte tenu de la règle qui a été fixée par le ministre aujourd'hui,
25:48 mettez une jupe longue et un peu large, mettez un sweatshirt long et un peu large,
25:54 et ça ne constituera jamais aux yeux d'un principal ou d'un proviseur,
25:59 une tenue qui manifeste une appartenance religieuse.
26:03 Ce n'est pas un délit de faciès qu'on appliquera lundi.
26:08 Et en un mot, Didier Georges, parce qu'il y a la publicité,
26:11 l'uniforme selon vous, c'est la solution ou pas ?
26:15 Alors on n'est pas particulièrement favorable au SNP de l'UNSAR,
26:20 cependant il y a des exemples sur lesquels on peut déjà s'appuyer.
26:24 Dans certains départements et territoires d'outre-mer, il y a des uniformes qui sont installés.
26:29 Dans certains pays aussi, on a quand même un peu le recul, vous prenez l'un, mais comme plein d'autres,
26:34 il y a des uniformes à l'école.
26:36 Et puis, pardon, je suis très bien placé pour le savoir, il y a certains types d'écoles,
26:41 je suis proviseur et pas que secrétaire national d'un syndicat,
26:45 il y a certains types d'écoles où les élèves sont en tenue,
26:48 je pense aux écoles hôtelières par exemple,
26:50 et c'est vrai qu'on est moins exposé peut-être aux tentatives de contournement des règles de laïcité
26:57 quand on a un règlement intérieur qui propose ou impose un certain type de tenue.
27:05 Quant à parler d'uniformes, j'avoue que c'est un peu connoté et qu'au SNP de l'UNSAR,
27:10 on n'a pas un avis très favorable sur la question d'un uniforme.
27:13 Pourquoi pas des aménagements de règlement intérieur ?
27:15 Ça s'expérimente, on n'a pas encore mandat de nos adhérents pour cette question
27:18 et ce sera le sujet de nos prochaines réflexions en congrès.
27:22 Merci beaucoup Didier Georges, vous êtes le bienvenu sur le plateau
27:26 et on vous souhaite et on souhaite à tous les professeurs, à tous les élèves,
27:29 une bonne rentrée et la publicité.
27:31 On revient dans un instant, on va parler d'immigration,
27:33 puisque Gérard Larcher alerte le président de la République.
27:38 Il y a un sondage à Rissard Interactive, je ne sais pas si vous l'avez vu,
27:40 on en a parlé un peu hier soir, très intéressant, sur l'inquiétude des Français
27:44 sur ces questions migratoires.
27:46 On parlera peut-être un peu du Niger, d'Assata Ahoré,
27:50 qui a commenté la décision du non-lieu pour les gendarmes.
27:55 Et j'ai une surprise à la fin.
27:57 La suite c'est dans un instant.
27:58 Merci beaucoup, félicitez, vous parliez du Niger
28:03 et c'est pour ça que Harold Eman est avec nous en plateau,
28:05 on en parlera dans un instant.
28:07 Avant cela, parlons de la question migratoire.
28:09 Le deuxième personnage de l'État, Gérard Larcher,
28:12 alerte Emmanuel Macron au sujet de l'immigration.
28:14 Sans révolution, c'est la défaite assurée.
28:16 Le projet de loi présenté à l'automne nécessite une réforme, selon lui, constitutionnelle.
28:21 Je ne crois pas sur la question du référendum en matière migratoire.
28:24 Je ne crois pas, mais s'il l'enterre, il en assumera les conséquences.
28:28 Sans réforme constitutionnelle, il n'y aura pas de politique migratoire réelle
28:32 et donc aucune politique d'intégration réussie.
28:35 On ouvre la porte à l'extrême droite si on trompe encore les Français sur ce sujet.
28:41 Si on trompe encore les Français ?
28:43 C'est un aveu.
28:45 Cela veut dire que cela fait 40 ans que les Français sont trompés.
28:47 Il y a eu 22 ou 23 textes sur…
28:50 Oui, mais c'est la première fois qu'un dirigeant politique de cette envergure en France
28:54 reconnaît que les Français ont été trompés.
28:57 Les mots sont forts quand même.
28:59 C'est pour cela que je vous le propose.
29:01 C'est-à-dire qu'on les a bernés, qu'on les a roulés dans la farine.
29:05 Cela veut dire qu'on leur a vendu un projet migratoire
29:08 qui était celui d'un vivre-ensemble bienheureux, d'une richesse, d'une chance pour la France.
29:14 Et aujourd'hui, on reconnaît que c'est parce qu'on les a trompés sur ce terrain
29:18 que l'extrême droite peut gagner.
29:20 C'est fort quand même.
29:21 D'ailleurs, il ne précise pas quand il parle de l'extrême droite.
29:24 Mais ce sujet, comme bien d'autres, est l'illustration de l'impuissance totale de l'État.
29:30 C'est-à-dire qu'on fait voter des textes qui ne servent à rien
29:35 puisqu'on n'arrive pas à contrôler les flux migratoires.
29:37 Il y a toujours plus de monde qui arrive.
29:39 Ceux qui arrivent ne sont pas bien intégrés.
29:41 Et on n'arrive même pas à expulser ceux auxquels on demande de quitter le territoire.
29:48 Et comme si tout ça n'était pas assez absurde,
29:51 on arrive même à avoir un débat sur le fait de savoir si un maire peut ou non
29:55 marier quelqu'un qui n'a pas de papier et qui est sous le coup d'une OQTF.
29:59 On a quand même débattu pendant une semaine dans ce pays
30:01 avec des gens qui disaient oui, moi je ne suis pas d'accord,
30:03 et d'autres qui disaient non, pour savoir si Robert Ménard devait ou non
30:07 marier quelqu'un qui n'a pas de papier et qui devait quitter le territoire.
30:11 Et la réponse était "la loi l'y oblige".
30:13 Mais le référendum Marqueno, c'est jouable ou pas ?
30:17 Changer la Constitution, parce qu'en fait, qui dit changer la Constitution,
30:20 c'est d'expliquer, il faut très bien comprendre,
30:22 c'est-à-dire qu'aujourd'hui les directives européennes, la loi européenne,
30:26 limitent l'action française sur les questions migratoires.
30:28 Les directives européennes et une éventuelle censure du Conseil constitutionnel aussi, je suppose.
30:32 Non, en fait, encore une fois, oui, je pense que tout le monde a raison ici.
30:35 C'est un aveu d'impuissance absolument terrifiant.
30:39 Et il y a surtout cet appel aussi sous-jacent de Gérard Larcher qui est en train de dire,
30:45 et en plus un référendum, et je pense que dans le gouvernement d'Emmanuel Macron,
30:49 d'Elisabeth Borne, on en est parfaitement conscient,
30:51 un référendum a une question simple, c'est aussi une sanction directe
30:54 contre le président Macron.
30:56 C'est aussi un appel à la sanction, ça veut dire que le référendum de 2005,
31:01 il a été aussi vu comme un désaveu total de la politique menée par Jacques Chirac
31:05 depuis sa réélection, et effectivement un référendum sur l'immigration,
31:08 ce serait la grande peur de l'exécutif.
31:10 Attention parce que la présentation du projet à l'automne va être débattue,
31:13 mais ça peut être aussi le projet sanction, c'est-à-dire qu'il peut y avoir une motion de censure,
31:18 alors là on rentre un peu dans la popole, mais c'est que s'il n'est pas assez solide,
31:22 ce projet de loi sur l'immigration, les LR, le Rassemblement national,
31:26 en tous les cas toute la majorité à l'Assemblée, peut contrer ce gouvernement.
31:32 Les oppositions, en fait si le groupe Les Républicains dépose une motion de censure,
31:36 c'est la seule qui soit susceptible d'être votée par toutes les oppositions,
31:40 donc la seule susceptible d'avoir une majorité et d'enverser le gouvernement.
31:44 C'est bien la raison pour laquelle le calendrier est extrêmement flou,
31:49 le texte, le projet de loi sur l'immigration doit revenir au Sénat d'abord en septembre,
31:55 et après on ne sait pas.
31:58 On parle même de 2024 pour l'Assemblée nationale,
32:02 donc Emmanuel Macron qui tente tout, y compris son initiative politique de grande ampleur,
32:07 pour essayer de trouver des consensus sur la question de l'immigration,
32:12 et des consensus avec qui ? Avec Les Républicains,
32:14 il n'en aura jamais avec le Rassemblement national, ni avec la France insoumise,
32:18 il n'est pas au bout de ses peines.
32:20 L'une des raisons pour lesquelles on a absolument besoin d'une réforme constitutionnelle,
32:24 c'est que le regroupement familial aujourd'hui se fait principalement par la voie du mariage,
32:30 et plus par la voie de faire venir les enfants, ou les frères et les sœurs.
32:35 Et le mariage est un droit imprescriptible dans toutes les juridictions internationales,
32:42 pas seulement en Europe.
32:43 Puisqu'on parle de l'immigration, et on en parlait un tout petit peu hier soir,
32:47 je ne sais pas si vous avez vu ce sondage, Harris Interactive, chez nos confrères,
32:50 de Challenge, le sujet de l'immigration vous inquiète-t-il ?
32:53 Vous avez 71% des Français qui répondent oui, c'est 9 points de plus que par rapport à l'année dernière.
32:59 Et puis si on creuse un peu, selon vous, les personnes d'origine étrangère qui arrivent en France sont,
33:04 et donc c'est un pourcentage de réponse positive, c'est-à-dire qu'une source d'insécurité,
33:08 vous avez 72% des sondés qui répondent oui.
33:11 Une menace culturelle, 61% qui répondent oui.
33:14 Menace sociale, une contribution à la richesse économique, 49% qui répondent oui.
33:19 Ce qui est intéressant, c'est de voir que ces chiffres sont en inadéquation complète
33:24 avec ce qui peut être dit sur un plateau.
33:26 Si demain vous me dites, vous êtes responsable politique,
33:30 vous dites "les gens étrangers qui viennent en France sont une source d'insécurité,
33:34 sont une menace culturelle", vous allez être taxé d'extrémisme.
33:38 Le plus intéressant, c'est que ça ne correspond pas à ce qu'on a dans les résultats des sondages généraux.
33:43 Vous savez, dans les sondages généraux, c'est toujours en tête le pouvoir d'achat,
33:47 éventuellement la santé en période de crise.
33:51 Là, en prenant la question, on s'aperçoit que c'est un haut niveau de préoccupation.
33:56 Mais Aminel Ketmi, les responsables politiques ne peuvent pas dire ça ?
34:00 Ils ne peuvent pas ? Sinon, s'ils sont stigmatisés ?
34:03 Gérald Darmanin a fait un lien qui était tout à fait fondé entre l'insécurité et l'immigration.
34:10 Tout en disant qu'il ne le faisait pas.
34:13 Effectivement, face à la bronca, il est revenu en arrière.
34:17 Mais ce lien est reconnu par tous les professionnels de la question de la sécurité.
34:23 Lorsque vous discutez avec des policiers, avec des gens qui travaillent dans la préfectorale,
34:28 lorsque vous discutez avec des gens qui sont dans la justice,
34:31 tous vous disent qu'il y a un lien établi, clair et évident entre insécurité et immigration.
34:38 Avançons un tout petit peu et on reste sur la question migratoire, mais là on va aller sur le volet géopolitique.
34:45 Je ne sais pas si vous avez entendu cette déclaration ce week-end de Vladimir Poutine,
34:50 qui est en quelque sorte d'accord avec Nicolas Sarkozy.
34:53 La thèse de Nicolas Sarkozy, c'est de dire que la crise migratoire n'a pas commencé,
34:57 elle est devant nous, et c'est ça qui est gravissime.
35:00 Écoutez Vladimir Poutine, il en a parlé.
35:05 Récemment, l'ancien président français Nicolas Sarkozy a donné une interview
35:08 dans laquelle il parle de l'évolution future du monde.
35:11 Je suis largement d'accord avec lui.
35:15 Il dit que d'ici 2050, l'Afrique comptera déjà 2,5 milliards d'habitants,
35:22 et l'Europe seulement entre 430 et 450 millions.
35:28 Alors j'ai regardé ce matin les premiers interviews politiques,
35:33 ce qu'ont a fait réagir les responsables, moi je bois du petit lait,
35:36 c'est-à-dire qu'on est en train, alors que c'est une thèse de bon sens,
35:38 ce que dit Nicolas Sarkozy, mais tout le monde le dit,
35:41 sauf ceux qui ne veulent pas voir la réalité, tout le monde le dit.
35:44 Donc que Vladimir Poutine confirme ou infirme, c'est une logique confondante.
35:49 Sauf que les esprits chagrins sont en train de dire,
35:52 est-ce que ce n'est pas étrange de voir Vladimir Poutine
35:56 acquiescer, valider les thèses de Nicolas Sarkozy ?
36:02 En tout cas, c'était un bras tendu à la diabolisation, quelque part.
36:05 Voilà.
36:06 C'était l'angle d'attaque parfait.
36:08 Mais ce qui est fascinant justement, quand on reprend l'interview de Jara Larchet,
36:11 quand on reprend ce sondage, parce qu'on voit aussi qu'il y a un électeur sur gauche,
36:14 sur deux en fait aujourd'hui, en accord avec le fait que l'immigration est un problème.
36:17 Donc si ça fait consensus à droite, en tout cas, ça crée débat à gauche.
36:21 Il y a 20 ans, ça crée débat à droite et ça faisait consensus à l'inverse à gauche.
36:25 Donc ça, c'est assez intéressant et surtout ça démontre qu'Emmanuel Macron
36:27 n'est peut-être pas la personne la mieux placée en réalité pour agir sur l'immigration,
36:30 puisque quand on fait de l'en même temps, on ne peut pas avoir une politique de la rupture totale.
36:34 On ne peut pas aller loin.
36:35 Or, l'immigration aujourd'hui, les sondages nous le démontrent, l'insécurité nous le démontre
36:39 et la situation géopolitique nous le démontre.
36:41 Elle demande des mesures fortes, elle demande des mesures de rupture par rapport à ce qu'on a fait.
36:44 D'urgence.
36:45 D'urgence.
36:46 Pourquoi d'urgence ?
36:47 Parce que si déjà aujourd'hui, alors que la crise migratoire n'a pas commencé,
36:50 on est dans cette situation et on vit une submersion migratoire,
36:54 que va-t-il se passer dans quelques années ?
36:56 Non mais moi, si vous voulez, ce propos est assez confondant en termes statiques.
37:01 Il est statique.
37:02 Lequel ?
37:03 Celui qui consiste à dire la crise migratoire est devant nous.
37:05 Très bien, mais tout le monde le sait.
37:06 Mais non, pas tout le monde le sait.
37:07 C'est factuel.
37:08 Tout le monde le sait, mais tout le monde ne le dit pas.
37:09 Non, non, non, je ne le reconnais pas.
37:10 Alors, si, parce qu'en fait, la description du rythme d'accroissement naturel en Afrique
37:16 et de sa différence avec le rythme d'accroissement naturel en Europe,
37:19 c'est des données factuelles issues des études démographiques.
37:22 Et moi, je ne crois pas qu'on les a.
37:23 En fait, on ne demande pas aux politiques de constater la réalité,
37:27 on demande aux politiques de savoir ce qu'on va faire pour essayer de lutter contre cette réalité.
37:32 Moi, je n'attends pas qu'on me dise la crise migratoire est à venir.
37:36 Qu'est-ce qu'on fait pour l'éviter ?
37:37 Que des gens soient pauvres dans leur pays, qu'ils fuient des guerres.
37:40 Mais ce n'est pas ça le consensus, Jean.
37:41 C'est ça le problème.
37:42 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je vais vous mettre six personnes de bords politiques différents,
37:46 vous en avez peut-être cinq qui vont...
37:47 Non, mais vous avez...
37:48 Oui, effectivement, la crise migratoire, c'est demain,
37:50 il y en a une ou deux qui vont venir demain.
37:52 Mais vous avez raison, sauf que moi, ce qui m'intéresse,
37:54 c'est l'avis des Français qui apparaît à travers le sondage que vous avez montré.
37:57 Les Français attendent qu'on leur dise comment on va lutter aujourd'hui,
38:01 demain et après-demain contre cette crise migratoire à venir.
38:04 Qu'est-ce qu'on va faire ? Est-ce qu'on va rétablir les frontières ?
38:06 Est-ce qu'on va avoir une politique de visa raisonnable ?
38:08 Est-ce qu'on va avoir une politique de reconduite à la frontière ?
38:10 Le politique qui est là pour donner des solutions, pas pour constater des réalités.
38:14 L'Afrique, toujours.
38:15 Et cette fois-ci, on est ensemble avec vous, Harold Iman,
38:18 parce que la situation se tend au Niger,
38:20 avec une sorte de sentiment anti-français qui est en train de se propager.
38:25 Et on est en train d'avoir, dans cette partie de l'Afrique,
38:28 une sorte d'effet domino au gré des putschs.
38:31 Cette volonté de la population,
38:34 que les Français, que ce soit les militaires ou les ressortissants français,
38:38 quittent le territoire avec des images extrêmement fortes.
38:41 On voit ce cercueil et le drapeau français qui est bandit par les manifestants.
38:45 Écoutons quelques habitants au Niger.
38:48 Je suis fier d'être nigérien aujourd'hui.
38:51 Je demande tout simplement le soutien total du peuple nigérien au CNSB.
38:56 Ils sont là pour libérer le peuple nigérien.
38:59 On en a marre.
39:01 Ils ont pillé nos ressources et on a pris conscience.
39:03 Donc ils vont dégager.
39:05 Laissez-nous tranquille.
39:07 Est-ce que c'est exagéré ?
39:08 On n'a pas beaucoup demandé.
39:10 Laissez-nous tranquille.
39:11 Quittez notre pays et laissez-nous tranquille.
39:14 C'est chez nous ici.
39:16 Ils vont quitter.
39:17 S'ils veulent ou pas, ils vont quitter.
39:19 S'ils ne quitteront pas, nous, on est là.
39:21 On va rester ici même si c'est 100 ans.
39:23 On est déterminés.
39:25 La France va quitter.
39:26 Harold Iman, c'est assez perturbant d'ailleurs de voir cette virulence
39:29 à l'égard des Français, de Nigeriens, qui parlent eux-mêmes français,
39:33 qui sont francophones.
39:34 Oui, mais si on remonte 30 ans, il y a toujours eu ce genre de choses.
39:39 C'est à peu près 15 000 personnes qui tournent dessus en Yame.
39:43 Ils atteignent 30 000 dans un pays de 23 millions.
39:46 Et ils ont des slogans un petit peu tout fait.
39:49 On paye les ressources. Lesquelles ?
39:51 On achète l'uranium et c'est à peu près tout ce qu'on retire du Niger.
39:56 Et puis on paye assez cher nos soldats pour qu'ils restent là à combattre les djihadistes.
40:01 Il y a 1 500 soldats français au Niger.
40:03 Oui, ils sont dans une base qui est elle-même entourée par une base nigérienne.
40:09 Et ça, c'est la norme partout.
40:11 Aux Émirats, on a des bases.
40:13 C'est la base française ou la base britannique ou la base américaine,
40:16 comme c'est le cas en Yame.
40:17 Ils sont eux-mêmes dans une base militaire du pays d'accueil.
40:21 J'entends, mais est-ce qu'ils peuvent en sortir ?
40:23 Est-ce que les Français qui sont encore sur le sol nigérien sont en danger ?
40:26 C'est la question qu'on se pose ce matin.
40:27 Non, mais les Français militaires, non.
40:30 Parce qu'ils sont protégés par l'armée nigérienne.
40:33 C'est pour ça qu'ils ne sont pas rentrés, les manifestants.
40:35 Mais ce n'était pas une armée.
40:37 Ce n'était pas super méchant.
40:38 Vous voyez là, les soldats les ont arrêtés assez facilement.
40:41 Donc, c'est une espèce de semi-mise en scène,
40:44 de hystérie un peu débridée.
40:47 On sort des slogans qui n'ont pas de sens,
40:49 genre "laissez-nous tranquilles".
40:51 D'accord, mais...
40:52 Qu'est-ce que ça veut dire, Harold ?
40:53 C'est circuler, il n'y a rien à voir, on ne s'inquiète pour rien.
40:56 Nous, non.
40:57 Bien sûr qu'on devrait s'inquiéter,
40:58 parce que tôt ou tard, si cette junte s'enracine
41:02 et nous donne 10 000 ordres de partir,
41:05 il va falloir réfléchir.
41:07 Parce qu'on ne peut pas rester malgré le peuple d'accueil.
41:09 Mais le problème, c'est qui est le gouvernement ?
41:11 Est-ce que c'est ces gens-là, qui étaient la garde ?
41:15 C'est les gens qui gardaient le président,
41:17 qui l'ont juste renversé, comme ça s'est fait un peu partout.
41:21 Est-ce qu'ils ont une légitimité ?
41:23 Pas vraiment, pas vraiment.
41:25 Donc, si on les écoute sans sourciller,
41:28 ils ne proposent rien, eux.
41:30 Ils ne proposent rien.
41:31 Ils ne disent pas "merci",
41:33 ils ne disent pas "vous pouvez partir selon un calendrier très précis"
41:38 ou "continuez de nous aider",
41:40 parce qu'en ce moment même,
41:41 ils sont en train de perdre des soldats aux frontières
41:43 contre les djihadistes.
41:44 Donc, il n'y a pas de plan.
41:46 Un mot avec vous, peut-être, Amine El Khadmi,
41:48 cet effet domino sur le continent africain.
41:51 On a vu que ça s'était passé au Mali,
41:53 ensuite au Gabon, au Burkina Faso, et désormais le Niger.
41:56 Oui, et puis en fait, il y a une contradiction
41:58 dans les propos qui sont tenus
42:00 par les gens qu'on a vus à l'écran,
42:02 qui prétendent vouloir retrouver une forme de liberté,
42:04 ne plus être sous la tutelle supposée de la France,
42:07 et qui en fait organisent leur mise sous tutelle
42:09 par une autre puissance,
42:11 parce que la réalité, c'est que c'est la Russie
42:13 qui est en dessous.
42:14 Et la Chine, quand on voit l'expansion de la Chine
42:18 dans un certain nombre de pays,
42:20 y compris les pays du Maghreb,
42:22 et j'ai eu l'occasion de le voir il y a quelques temps au Maroc.
42:25 Donc, en réalité, c'est des discours
42:28 qui ne décrivent pas la réalité
42:31 qui est en train de se passer sur le terrain.
42:33 Voilà ce qu'on pouvait dire, il nous reste deux minutes
42:35 et je voudrais qu'on termine par un quiz,
42:37 avant de mettre le synthé, parce que ça peut...
42:39 Je vais vous poser une question.
42:40 Jean-Messia, si je vous dis 4623,
42:43 vous répondez quoi ?
42:45 4623 ?
42:47 4623, vous ne trouvez pas ?
42:49 Si je vous dis 4623 participants...
42:52 Toujours pas.
42:53 Si je vous dis 4623 participants
42:55 ont battu un record du monde ?
42:58 Non ? Toujours pas.
43:00 Eh bien, le record de la chenille humaine
43:02 a été battu hier,
43:04 lors des braderies de Lille.
43:06 Regardez, 4623 personnes,
43:09 je pense qu'on a l'image,
43:10 ont participé à cette chenille à Lille
43:14 lors des braderies.
43:15 Vous avez dit, qui a déjà fait la braderie de Lille ?
43:17 Non ?
43:18 Ah, Judith, racontez, c'est sympa ?
43:20 C'est très sympa, mais je le fais professionnellement,
43:23 je suis des politiques.
43:24 Vous suivez les politiques ?
43:25 Eh bien, j'imagine que le soir,
43:26 ça sortait un peu quand même.
43:28 Le soir, ça sortait beaucoup, oui.
43:30 Harold, je vous ai vu lever la main très discrètement.
43:32 Oui, il y a très très longtemps,
43:33 je suis allé à la braderie de Lille,
43:35 je me rappelle de frites et de bière
43:38 et beaucoup de foules.
43:39 Avec modération, s'il vous plaît, Harold, bien sûr.
43:42 Très modéré, Harold.
43:43 Bon, vous n'avez pas participé à la chenille,
43:44 puisque vous travaillez, il y a...
43:46 C'est dommage.
43:47 Quel dommage.
43:48 Alors, on va quitter ce plateau en faisant une chenille,
43:50 nous serons donc 1600 de moins qu'à Lille.
43:54 Dans un instant, c'est Sonia Mabrouk
43:57 qui prend le relais pour le grand rendez-vous.
43:59 L'invité est François Bayrou.
44:02 La suite, c'est sur CNews et sur Europe.
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