Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Agathe Lambret.
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00:00 Quel plaisir de vous retrouver pour Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info.
00:04 Et ce matin c'est Agathe Lombret qui nous accompagne. Bonjour Agathe.
00:08 On salue Renaud Delis qui n'a pas pu venir ce matin, on lui souhaite un bon rétablissement.
00:12 Nos informés autour de la table, Julie Marie-Lecomte. Bonjour Julie Marie-Lecomte, vous êtes…
00:16 Bonjour Salia.
00:16 …chef du service politique de France Info.
00:20 Et Éric Scholl, directeur de la rédaction de L'Express. Bienvenue à tous les deux.
00:23 Bonjour.
00:24 Agathe, on commence par un appel à l'aide. Celui des rassauts du cœur.
00:27 Exactement Salia, un cri d'alarme qui a fait l'effet d'un coup de tonnerre parce que c'est un symbole qui vacille.
00:32 L'association étranglée par l'inflation a annoncé qu'elle devrait réduire le nombre de ses bénéficiaires cet hiver
00:39 quand les personnes dans le besoin n'ont jamais été aussi nombreuses.
00:42 Le président des rassauts du cœur reproche en plus au gouvernement d'avoir été sourd à ses appels à l'aide.
00:47 Il demande aujourd'hui un plan d'urgence alimentaire. L'exécutif ne pouvait pas ne pas réagir.
00:53 Écoutez la ministre des Solidarités qui s'est invitée aux 20 heures de TF1 hier.
00:58 Pour les rassauts du cœur, ce sera dans les prochains jours 15 millions d'euros qui seront mis sur la table
01:03 de manière spécifique pour les aider à passer cette période.
01:06 Moi, je veux aussi, comme le président des rassauts du cœur, lancer un appel très solennel à nos grandes réussites françaises,
01:12 à nos grandes entreprises. Je vais les recevoir dans les tout prochains jours avec les présidents de ces grandes associations
01:18 parce que je pense que ça n'est qu'ensemble qu'on pourra réussir à mobiliser tout le monde et avoir cette solidarité
01:24 qui doit pouvoir s'exercer évidemment dans notre pays.
01:26 Voilà, c'était les annonces d'Aurore Berger, ministre des Solidarités. Cette aide est-elle suffisante ?
01:31 Nos dirigeants sont-ils sourds ou impuissants ? Et si même une institution comme les rassauts du cœur n'y arrivent plus,
01:37 qu'est-ce que cela dit du climat économique et social ?
01:39 Éric Scholl de L'Express.
01:41 Évidemment, c'est très parlant, cet appel. Et on voit la réaction immédiate de la part du gouvernement.
01:48 Maintenant, 15 millions, ce n'est pas ça qui fait une politique de lutte contre l'inflation alimentaire.
01:53 Non, ce qui est important, c'est qu'il y a une réaction immédiate et on sent bien qu'il va y avoir une mobilisation.
01:56 La mobilisation, elle va venir évidemment du gouvernement, mais on voit déjà un appel et une mobilisation beaucoup plus générale
02:01 sur un sujet qui n'est pas uniquement celui des rassauts du cœur, qui est celui de l'inflation, de la hausse des coûts.
02:08 Comment pour les plus défavorisés en France, et on sait que le taux de pauvreté est quand même très élevé,
02:14 et cette catégorie en particulier est la plus impactée en fait par la hausse des coûts alimentaires.
02:19 On le sait, il suffit de regarder la façon dont les ménages les plus modestes dépensent leur argent,
02:26 eh bien il y a une partie plus importante qui va à l'alimentaire, plus importante que les autres ménages.
02:31 Donc ce sont eux qu'il faut évidemment soutenir dans cette période où on n'a pas encore réussi à juguler l'inflation alimentaire.
02:37 Mais Julie Marie Lecomte, le gouvernement qui réagit effectivement très vite, à 13h l'appel du président des Restaurants du Cœur,
02:43 à 20h les annonces d'horreur berger, mais c'est du colmatage ou pas ?
02:47 Ils réagissent parce que c'est politiquement très dangereux, et pas seulement parce que les Français sont très attachés
02:55 à cette association fondée par Coluche, aussi parce que la faillite possible des Restos du Cœur,
03:05 elle marque à la fois les limites du discours du gouvernement et d'une certaine manière l'échec de son action.
03:14 Quand on voit qu'il y a de plus en plus de travailleurs pauvres par exemple au Resto du Cœur,
03:19 on a vu beaucoup de reportages cet été encore, là le gouvernement se retrouve percuté dans tout le discours qui est tenu,
03:28 notamment sur l'opposition entre l'assistanat et l'emploi.
03:33 Quand le nombre de bénéficiaires au Resto du Cœur augmente, notamment parce que récemment il a été décidé de prendre en compte
03:41 dans le reste à vivre le poids des factures énergétiques, là on touche du doigt l'échec de mesures type chèques énergie
03:54 ou même panier anti-inflation, donc le gouvernement doit réagir.
04:00 Ensuite la nature de sa réponse mérite aussi d'être interrogée parce que que fait Aurore Berger ?
04:06 Elle annonce 15 millions d'euros, chiffre d'ailleurs que les Restos du Cœur sur notre antenne ce matin relativisait déjà
04:16 et puis elle dit "je vais faire appel, je fais appel, je réunis ces grands patrons dans la distribution notamment"
04:23 Elle va demander de l'aide ailleurs.
04:24 Ce mécanisme là on va pouvoir y revenir, il mérite lui aussi d'être interrogé.
04:32 Agathe vous nous direz tout à l'heure juste après le fil info ce que vous en pensez.
04:37 Il est 9h10, Maureen Suiniard, tout de suite.
04:40 Deux mois de vacances, il est l'heure maintenant de faire sa rentrée.
04:44 Ça commence à partir d'aujourd'hui pour 12 millions d'élèves et ce sera peut-être bientôt pour certains avec des uniformes.
04:50 Le ministre de l'éducation annonce ce matin vouloir lancer des expérimentations à ce sujet.
04:55 Pour le deuxième mois de suite, les prix du panier France Info se stabilisent.
04:59 Nous suivons pour vous avec le cabinet Nielsen IQ les tarifs d'une quarantaine de produits,
05:04 plus 4 centimes entre juillet et août pour notre panier.
05:08 Et voici une aide bienvenue en cette période d'inflation.
05:11 Environ 100 000 familles modestes de la région sud vont bénéficier d'un chèque énergie d'une valeur de 250 euros.
05:17 Une aide pour payer les factures de gaz ou d'électricité.
05:20 Ce sont 25 millions d'euros de fonds d'aide européens qui sont mobilisés par la région.
05:26 Cinq femmes afghanes menacées par les talibans en Afghanistan vont être accueillies aujourd'hui en France,
05:32 exfiltrées par Paris du Pakistan où elles ont fui,
05:35 une fuite après le retour au pouvoir des talibans il y a deux ans dans le pays.
05:39 En pleine guerre contre Moscou, le ministre ukrainien de la Défense remet sa démission.
05:44 Deux scandales de corruption ont récemment éclaté dans ce ministère.
05:48 De retour sur le plateau des informés avec Julie Marie Lecomte,
06:00 chef du service politique de France Info,
06:02 Eric Scholl, directeur de la rédaction du magazine L'Express et Agathe Lambret.
06:07 C'est ce qu'on disait tout à l'heure, on a l'impression d'assister à un pouvoir impuissant
06:11 face à une sonnette d'alarme qui a été tirée depuis plusieurs semaines, plusieurs mois,
06:15 disait même le patron des Restos du Coeur.
06:17 Oui, il reproche au gouvernement, au président et à la première ministre,
06:19 de ne pas avoir entendu ces signaux.
06:22 Alors est-ce que le gouvernement est impuissant ?
06:23 Il n'a pas rien fait, l'aide alimentaire n'a jamais été aussi haute,
06:27 disait la ministre des Solidarités.
06:29 Mais disons que le pouvoir d'achat, c'est extrêmement périlleux.
06:32 Et c'est pour ça qu'on n'entend pas énormément Emmanuel Macron sur ce sujet,
06:35 parce qu'un ministre me disait finalement, quoi qu'il fasse, les gens seront déçus.
06:40 Déjà, la France est dans une situation économique extrêmement compliquée.
06:43 3 000 milliards de dettes et puis on sort d'une période, il ne faut pas l'oublier,
06:47 on sort du quoi qu'il en coûte avec le Covid.
06:49 On a été un des premiers pays européens à avoir mis en place des boucliers tarifaires
06:54 sur les prix de l'énergie.
06:55 On sort d'une période où pendant des mois et des mois,
06:57 les travailleurs, l'économie française a été mise sous perfusion.
07:00 Et ça, cette inflation, aujourd'hui, elle arrive dans un moment où le gouvernement
07:06 justement n'avait plus de marge de manœuvre et cherchait des économies.
07:09 Donc c'est pour ça aussi que c'est un peu difficile pour Emmanuel Macron
07:12 d'arriver en pompier et de dire qu'il a les moyens de faire,
07:15 parce que la réalité, c'est qu'il n'a pas les moyens de faire.
07:17 Le chef de l'État qui se tait, qui attend beaucoup des entreprises
07:21 et qui attend en quelque sorte que ça se passe.
07:23 Mais c'est extrêmement dangereux parce qu'on a un peu le sentiment aussi
07:26 d'une sidération, en fait.
07:28 Est-ce qu'il y a vraiment une prise de conscience de ce qui se passe
07:31 en ce moment dans le pays ?
07:32 Et il n'y a pas que ces nouvelles, ces classes moyennes qui, aujourd'hui,
07:36 ont les mêmes soucis que les classes populaires.
07:38 Même les classes moyennes sont frappées par l'inflation.
07:40 Il y a d'autres signaux comme ça.
07:42 Il y a les zones à faible émission, que le Rassemblement national appelle
07:45 les zones à faible exclusion, les voitures trop polluantes
07:48 qui sont supprimées de certaines zones.
07:49 Ça, le gouvernement a identifié que c'était aussi un sujet explosif.
07:52 Il y a la hausse des prix du tabac qui était annoncée.
07:54 Le gouvernement a conscience que ça aussi, il fallait désamorcer.
07:57 Donc Elisabeth Borne a annoncé qu'il n'y aurait pas de hausse sur les prix du tabac.
08:00 Mais ce sont des mesurettes.
08:01 Ce n'est pas prendre le problème à bras-le-corps.
08:04 Donc oui, il y a un sentiment d'impuissance et d'un pouvoir assez démuni,
08:09 finalement, face à cette situation.
08:10 Plusieurs feux allumés à la fois et une réponse gouvernementale
08:13 qui laisse à désirer. Eric Scholl ?
08:15 Je crois qu'Agathe l'a rappelé.
08:17 Quand on regarde sur le fond, il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites.
08:19 D'ailleurs, en 2022, le pouvoir d'achat moyen a augmenté en France.
08:23 Donc, on ne peut pas dire qu'il n'y en a pas eu.
08:24 Mais le fait est qu'il y a des populations qui sont plus impactées que d'autres.
08:28 Encore une fois, si on prend juste l'alimentation, c'est 16% de la consommation.
08:32 Mais si on rajoute l'énergie, on arrive à un quart du revenu.
08:35 Et on voit bien que sur ces deux postes, on n'a pas encore réussi à faire reculer les prix.
08:39 Et c'est précisément le moment où les boucliers qui ont été mis en place
08:43 sont en train d'être retirés parce qu'il n'y a plus énormément d'argent dans les caisses de l'État.
08:47 Et c'est toute la difficulté.
08:48 Et la difficulté supplémentaire, c'est qu'on pourrait toujours dire
08:50 « il suffit d'augmenter les salaires ».
08:52 Mais du côté du gouvernement, on essaie d'éviter, de limiter cette augmentation de salaire,
08:57 même s'il y en a eu. Il y en a eu d'ailleurs sur les salaires de base, sur le split.
09:00 Mais l'idée quand même d'essayer d'éviter de cette spirale, si vous voulez, inflation salaire.
09:05 Donc, pour le gouvernement, il y a à la fois, évidemment, il faut immédiatement,
09:12 et c'est ce qui a déjà été dit, essayer de donner la priorité aux catégories les plus vulnérables.
09:19 Et en même temps, se dire que, attention, on ne va pas ressortir tous les boucliers
09:24 et tout cet argent qui a été dépensé depuis deux ans parce qu'on n'a juste pas les moyens.
09:27 Julie Marie Lecompte ?
09:28 Effectivement, cette crise des Restos du Cœur, elle met aussi en exergue la difficulté
09:35 qu'il va y avoir à sortir du bouclier tarifaire, du bouclier énergétique.
09:40 Parce que les Restos du Cœur le disent, ce qui les met en difficulté aujourd'hui,
09:45 c'est aussi la question de leur propre facture.
09:49 Mais sur les mécanismes que peut déployer le gouvernement, ce que je disais tout à l'heure,
09:54 c'est que là, ils décident de se tourner vers des acteurs privés.
09:58 Ça, c'est un choix politique.
10:00 Et c'est un choix politique qui n'est pas anodin,
10:03 parce que Aurore Berger parlait de la solidarité nécessaire qui devait s'exercer dans le pays.
10:10 Elle se tourne vers les acteurs privés.
10:12 Moi, ce qui m'a frappée, c'est qu'elle fait un parallèle avec le sauvetage de Notre-Dame.
10:18 Mais il y a d'autres mécanismes pour exercer la solidarité dans le pays.
10:23 Prélever des impôts, ça fait partie des mécanismes possibles.
10:29 Et c'est un mécanisme que le gouvernement refuse de déployer,
10:34 notamment pour aller chercher, pour taxer les plus riches,
10:38 pour taxer les entreprises qui font le plus de bénéfices.
10:42 Elle se tourne vers ces entreprises-là,
10:44 des entreprises qui aujourd'hui ont de l'argent, qui d'ores et déjà répondent présent.
10:48 Mais en d'autres temps, on appelait ça faire la charité.
10:51 On n'appelait pas ça la solidarité.
10:52 Augmenter les impôts, c'est ce que refuse le gouvernement.
10:54 Et pourtant, ici même, lors du 8-30, Christophe Robert,
10:57 le délégué général de la Fondation Bépierre, regrettait cette politique.
11:01 Il faut faire contribuer les plus riches, Agathe Lambret.
11:03 Oui, c'est un dogme du gouvernement depuis plusieurs années maintenant.
11:08 L'exécutif qui s'accroche à ce principe, on n'augmentera pas les impôts.
11:12 Dit en passant, il y a des taxes qui augmentent.
11:14 Donc finalement, ça revient un peu au même.
11:16 Mais effectivement, c'est un choix politique et de plus en plus de voix s'élèvent
11:20 dans les oppositions, mais pas seulement, dans la société civile aussi.
11:22 Des voix qui appellent à faire contribuer les plus riches
11:26 pour la transition écologique ou aujourd'hui, pour faire face à la pauvreté.
11:30 4,8 millions de pauvres en France, c'est plus de 7% de la population.
11:35 Effectivement, les associations, les entreprises ne peuvent pas tout,
11:39 même si l'État prend déjà sa part.
11:41 Mais voilà, pour l'instant, l'exécutif a choisi de ne pas augmenter les impôts.
11:44 Il faut voir si ça va tenir.
11:46 Pour l'instant, l'exécutif espère que ça va pas.
11:48 Mais la pression peut s'accentuer.
11:50 On a connu les gilets jaunes.
11:51 Est ce qu'on peut avoir un retour des gilets jaunes si tous ces feux commencent à prendre?
11:57 Il y a le carburant qui continue de bouger.
11:59 Oui, mais néanmoins, le contexte n'est pas le même.
12:01 La crise des gilets jaunes, elle survient alors que le gouvernement
12:05 essaye de mettre en place une nouvelle taxe.
12:07 Mais la crise des gilets jaunes, on est avant.
12:10 On est avant les crises.
12:12 En réalité, on est avant la crise du Covid.
12:15 On est avant la guerre en Ukraine.
12:17 Donc le climat n'est pas du tout le même.
12:23 Mais du coup, est ce qu'on peut imaginer un retour des gilets jaunes?
12:26 Éric Fiole?
12:27 En tout cas, il y a la part du gouvernement, l'idée d'éviter absolument.
12:31 Parce que oui, là, vous avez raison.
12:32 C'est que le niveau de précarisation qui peut y avoir dans certaines populations
12:37 peut amener à une révolte sociale.
12:38 Et d'ailleurs, les syndicats l'ont bien senti.
12:40 S'ils organisent le 13 octobre prochain, l'intersyndical, donc 8 syndicats,
12:45 se réunissent sur cette idée sociale et du pouvoir d'achat.
12:48 C'est qu'on sent qu'il y a un sujet qui est prégnant.
12:50 Maintenant, effectivement, la question, c'est de dire
12:52 il suffit d'augmenter les impôts, ce que j'entends ici autour de cette table.
12:54 Oui, dans un pays où on est à 46% de prélèvements aléatoires,
12:58 allons-y. C'est la solution qui est très facile.
13:00 C'est de dire on l'entend partout, on va faire payer les riches,
13:02 on va faire payer les entreprises.
13:03 Sur les entreprises, néanmoins, il y a peut être quelque chose effectivement à faire
13:06 parce qu'on s'aperçoit que l'inflation s'est répandue.
13:09 Aujourd'hui, ce qui paye en premier le coût de l'inflation, c'est les consommateurs.
13:14 Et en réalité, les entreprises n'ont peut être pas pris suffisamment leur part.
13:18 Et c'est cette discussion qui doit être beaucoup plus ferme
13:22 entre d'un côté Bercy, les distributeurs et les industriels
13:26 pour que chacun prenne sa part dans ces surcoûts liés à l'inflation alimentaire
13:31 et à l'inflation aussi des prix d'énergie.
13:33 Il est 9h20, on s'arrête une petite minute, le temps du Fil info de Maureen Suynard.
13:36 A tout de suite.
13:38 Le gouvernement lance une campagne d'information autour de la vaccination
13:41 contre le papillomavirus.
13:43 La vaccination sera proposée à tous les collégiens de 5ème le mois prochain.
13:47 Il faut pouvoir protéger nos enfants, estime sur France Info
13:50 la porte-parole de la Société Française de Pédiatrie.
13:53 Ces virus provoquent 6000 cancers par an en France.
13:57 Cette campagne est lancée alors que 12 millions d'élèves retrouvent leurs copains,
14:00 leurs professeurs à partir d'aujourd'hui.
14:02 Le ministre de l'Éducation nationale dit vouloir diviser par deux
14:05 le poids des cartables d'ici l'année prochaine.
14:08 Il veut aussi une expérimentation autour du port de l'uniforme.
14:11 Et cela assez vite.
14:13 Il faut enrayer la pauvreté qui augmente dans le pays.
14:15 Cela devient intenable, lance sur France Info le porte-parole des Restos du Cœur.
14:20 Yves Mérion qui relativise l'aide annoncée par Aurore Berger hier.
14:24 La ministre des Solidarités promet 15 millions d'euros d'aide supplémentaire
14:28 mais l'association affirme que 10 millions d'euros étaient déjà dans les tuyaux.
14:32 Un mois après le putsch au Niger,
14:34 les militaires demandent toujours le départ de l'ambassadeur français.
14:37 "Nous n'avons pas à nous ranger aux injonctions d'un ministre qui n'a aucune légitimité",
14:42 affirme de nouveau la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.
14:46 Elle répond à des questions du journal Le Monde ce matin.
14:51 *Générique*
14:53 France Info
14:54 *Générique*
14:57 Les informés, Agathe Lambret, Salia Brakia.
15:00 Les informés, les informés sur France Info avec Julie Marie Lecomte,
15:05 chef du service politique de France Info,
15:06 Éric Scholl, directeur de la rédaction du magazine L'Express.
15:09 Et Agathe Lambret, l'autre sujet d'actualité qu'on voulait évoquer aujourd'hui,
15:13 c'est la rentrée scolaire des 12 millions d'élèves,
15:16 l'éducation nationale devenu domaine réservé du président de la République.
15:19 Oui, et c'est inédit Salia, le domaine réservé, normalement,
15:23 c'est la défense ou les affaires étrangères,
15:24 des domaines où le président a des prérogatives particulières.
15:27 Mais sur l'éducation, Emmanuel Macron a décidé qu'il serait à la fois
15:31 ministre, professeur, parent, peut-être parce que l'école d'aujourd'hui,
15:35 c'est la société de demain, que c'est un domaine de choix aussi,
15:38 pour asseoir son autorité, quitte à doubler son jeune ministre à peine nommé.
15:42 Écoutez d'ailleurs ce que Gabriel Attal pense de ce fameux domaine réservé,
15:46 c'était sur France Inter.
15:48 C'est une très belle déclaration, un très bel engagement de sa part.
15:51 Ça veut dire quoi ?
15:51 Ça veut dire que l'éducation nationale, c'est un sujet absolument prioritaire
15:55 pour le président de la République.
15:56 Dans la campagne présidentielle en 2022,
15:58 il a dit que l'éducation serait la priorité de son quinquennat.
16:01 Donc, je peux vous dire, quand vous êtes ministre,
16:03 avoir un président de la République qui dit à quel point l'éducation
16:06 nationale sera sa priorité, ça met du vent dans les voiles pour avancer.
16:10 Alors, Gabriel Attal est-il sous tutelle ?
16:12 L'école, domaine réservé ou planche de salut pour Emmanuel Macron,
16:16 n'est-ce pas un risque pour le chef de l'État de se rendre à ce point
16:19 comptable des résultats en s'engageant ainsi ?
16:22 Et puis, Marie Lecomte ?
16:23 On a souvent reproché à Emmanuel Macron de prétendre à chaque temps fort,
16:28 alors notamment les rentrées ou les nouvelles années,
16:31 prétendre afficher un cap et finalement personne ne le voyait.
16:35 Ce qu'on peut lui reconnaître là, cette rentrée,
16:38 c'est que le cap, il est très clair.
16:40 Depuis début août, depuis une interview au Figaro,
16:45 où il tirait un peu le bilan des violences urbaines de juin,
16:52 il a fait deux interviews, il s'est déplacé,
16:57 notamment la semaine dernière pour la pré-rentrée,
17:00 il fait un nouveau déplacement demain et au total, j'ai compté,
17:03 il est intervenu pas moins de six fois sur la question de l'école.
17:08 Dire "l'école fait partie de mon domaine réservé",
17:10 c'est avant tout un artifice rhétorique,
17:13 ça permet notamment de déployer tout un vocabulaire,
17:17 tout un champ lexical autour de la question de la guerre et de la bataille.
17:22 L'école sera le cœur de son combat, l'école sera la mer des batailles.
17:28 Donc là, cette fois, on a compris,
17:29 on a parfaitement compris ce que faisait le chef de l'État.
17:32 Après, moi, j'ai le sentiment que la question de la tutelle de Gabriel Attal
17:36 ou du tandem qui pourrait former avec un Gabriel Attal
17:39 placé sous la coupe du chef de l'État,
17:42 oui, Gabriel Attal, il est ministre,
17:43 Emmanuel Macron, il est président de la République.
17:46 Et finalement, c'est un peu un faux débat.
17:48 Ce qui compte, c'est de savoir si ce tandem-là, il sera efficace ou non.
17:52 - Ça ne devient pas problématique, Eric Scholl,
17:53 quand le président lui-même fait toutes les annonces
17:55 avant le ministre de l'Éducation qui fait sa première rentrée scolaire.
17:58 - Alors d'abord, ce n'est pas tout à fait vrai.
18:00 Je pense que Gabriel Attal en a fait.
18:03 Deuxièmement, si vous regardez le passé,
18:05 c'est arrivé à plusieurs reprises que le président de la République
18:07 s'empare de ce sujet de l'éducation.
18:09 Et parfois, d'ailleurs, on sentait le ministre de l'Éducation trop discret,
18:11 ce qui n'est pas du tout le cas de Gabriel Attal.
18:14 Et donc, au contraire, je crois... - On le voit beaucoup aussi.
18:15 - On le voit énormément.
18:16 C'est lui qui est sorti la semaine dernière sur les abayas.
18:19 Donc, il y a comme une répartition des différentes mesures.
18:22 Mais au fond, il se sent peut-être moins seul,
18:26 alors que beaucoup de ministres de l'Éducation ont dû se sentir à des moments très seuls.
18:29 C'est-à-dire qu'il y a un soutien.
18:29 Il y a un soutien aussi, d'ailleurs, d'Elisabeth Borne.
18:31 Ce n'est pas par hasard si ce matin, elle est avec Gabriel Attal en Bretagne
18:34 pour la rentrée scolaire.
18:35 Donc, on sent qu'il y a quand même une mobilisation générale
18:37 qui vient certainement, non pas des découvertes
18:39 que le sujet de l'éducation est important,
18:41 mais il y a eu quand même les émeutes.
18:43 Et les émeutes, ça a été, je crois, le déclic qu'il fallait refaire société,
18:48 notamment à travers l'école et notamment à travers autorités et les savoirs.
18:51 Et quand on voit le nombre de mesures...
18:53 Là, on parle surtout de l'abaya depuis quelques jours.
18:55 En réalité, il y a quand même beaucoup de mesures qui arrivent de fond sur la lecture,
18:58 sur l'encadrement des classes, notamment en zone d'éducation prioritaire.
19:03 Des choses qui avaient déjà été mises en place, mais qui sont très importantes.
19:06 Vous savez, il y a un rapport qui est en train de sortir de France Stratégie
19:10 qui montre qu'une fois de plus,
19:12 qui refait le bilan d'éducation en France depuis 30 ans ou 40 ans,
19:15 et on voit à quel point on a perdu de la place.
19:18 On n'apprend rien réellement dans ce rapport,
19:19 simplement, une fois de plus, on s'aperçoit à quel point
19:22 il est urgent, mais absolument urgent, de retrouver la cohésion sur des sujets de fond,
19:26 notamment l'instruction, le savoir, la lecture.
19:28 Et c'est ça qu'en ce moment, il vaut mieux avoir plusieurs ministres
19:31 qui s'occupent de l'éducation que zéro.
19:33 Il a raison, Eric Scholl, il y a eu plusieurs annonces faites sur le fond,
19:36 sur les programmes, sur la rentrée anticipée des élèves qui ont des problèmes à l'école.
19:42 Et pourtant, effectivement, c'est la baïa qui a monopolisé les débats.
19:46 C'était aussi un coup politique de la part de Gabriel Attal ?
19:50 Agathe Lambret ?
19:50 En tout cas, la laïcité, la baïa, c'est l'un des seuls sujets au début,
19:54 en tout cas, qu'Emmanuel Macron lui a laissés.
19:55 Parce qu'Emmanuel Macron, je ne sais pas si vous vous souvenez,
19:57 le jour où Gabriel Attal faisait son 20 heures sur TF1,
20:01 le chef de l'État a fait fuiter les annonces sur la réforme du BAC.
20:05 Donc, Gabriel Attal, en excellent communicant qu'il est,
20:08 s'est engouffré dans cette brèche.
20:10 Il s'est saisi de cette opportunité.
20:12 La laïcité, depuis le début, depuis qu'il a fait ses premiers pas à l'éducation,
20:16 Gabriel Attal, c'est un marqueur pour lui.
20:18 Dans son discours de passation de pouvoir, il a cité Samuel Paty,
20:22 cet enseignant assassiné.
20:24 Et c'est un sujet qui est porteur parce qu'il touche à l'autorité.
20:28 C'est aussi une réponse, Eric Scholl le disait, aux émeutes.
20:31 Deux mois après les émeutes, on n'avait pas vraiment entendu
20:34 la réponse du président du gouvernement.
20:36 Donc aujourd'hui, voilà, Gabriel Attal, lui,
20:38 il veut faire de la laïcité un marqueur pour se distinguer aussi
20:41 de son prédécesseur, Pape Diaye, à qui on a reproché ses intermoements.
20:45 Avec Pape Diaye, c'était au chef d'établissement de décrypter
20:49 si le vêtement était une abaya ou pas.
20:51 Gabriel Attal remet de l'ordre dans tout ça, du sens.
20:54 Et d'ailleurs, ça a été salué par les professeurs.
20:56 Maintenant, pour Emmanuel Macron, je vais rebondir sur ce que disait
20:59 Julie Marie Lecomte tout à l'heure.
21:00 Effectivement, il a un cap et ça, il faut s'en féliciter.
21:03 Il a trouvé un cap avec l'école.
21:05 En revanche, quelles méthodes et quelles lignes ?
21:07 Parce que sur l'école, un sujet qu'il a toujours beaucoup investi,
21:10 Emmanuel Macron disait qu'il voulait une révolution copernicienne,
21:13 partir du terrain, arrêter de décider d'en haut.
21:16 Et il vient à peine de nommer Gabriel Attal qu'il se fait prof,
21:19 parent, député.
21:21 C'est Emmanuel Macron qui annonce toutes les annonces,
21:23 sans concertation parfois avec les syndicats.
21:25 Donc ça aussi, pour asseoir son projet sur l'école,
21:28 peut-être qu'il faudrait aussi changer de méthode
21:30 et réfléchir à une ligne qui tienne.
21:32 Parce qu'on est quand même passé de Jean-Michel Blanquer
21:34 à Gabriel Attal, en passant par Pape Diaye.
21:36 Donc maintenant, avec une réforme du bac qui a été
21:38 plus ou moins annulée entre temps.
21:39 Donc maintenant, il faut voir si la nouvelle ligne d'Emmanuel Macron
21:41 va tenir dans la durée et dans la concertation.
21:44 C'est ce qu'on va suivre dans l'année qui arrive.
21:46 Merci à tous les trois.
21:47 Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info.
21:50 Eric Scholl, directeur de la rédaction du magazine L'Express.
21:53 Et d'ailleurs, on va jeter un coup d'œil sur la Une de L'Express de cette semaine.
21:56 Oui, avec le travail, le nouveau mal français,
21:58 comment en fait toutes les règles du travail sont en train d'être chamboulées.
22:02 L'absentéisme, la baisse de la productivité.
22:05 Donc c'est relativement à la fois inquiétant
22:06 et puis c'est un peu les nouvelles règles du jeu du monde du travail.
22:08 C'est à lire dans L'Express cette semaine.
22:10 Agathe Lambret, merci. Merci beaucoup.
22:12 Les informés sont de retour ce soir à 20h
22:14 avec Bérangère Bonte et Jean-François Ackilly.