• l’année dernière
L'intégralité de l'émission est disponible gratuitement sur myCANAL

Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

Category

📺
TV
Transcription
00:00 Admirez l'artiste.
00:01 La splendeur et la magnificence de cette région.
00:06 Il y a un monde dans son talent,
00:09 c'est un petit truc caché qu'il faut qu'il trouve.
00:11 C'est pas ce que tu veux, mon vieux, tu mélanges tout.
00:18 Il y a un petit court-métrage à gauche,
00:25 un petit court-métrage à droite.
00:27 Tant d'années, on se connaît,
00:30 les fautes peuvent vous contamner.
00:32 J'ai, pour l'instant, la croissance irbone,
00:34 donc il dirait exponentielle.
00:36 Est-ce que tu regrettes ?
00:44 Les faunes sont les seules choses qu'on ne regrette jamais,
00:47 au Steelwild.
00:48 Tant d'années, on se connaît,
00:51 les fautes peuvent vous contamner.
00:54 J'aime bien cette entrée.
00:55 Bonjour.
00:56 Ça va bien ?
00:57 Bien, merci.
00:58 C'est bien, j'ai l'impression.
00:59 Non, parce que cette entrée, pour moi,
01:01 c'est tout ce que je perçois de Raphaël Kenard.
01:03 Tu jures ?
01:04 Ouais, je me dis que c'est un mec cool,
01:05 qui est marrant,
01:06 mais qui a quand même envie de rester beau gosse.
01:08 Ah, c'est vrai ?
01:09 Tu sens que j'essaie de tenir une ligne de beau gosse-citude ?
01:12 Il y a une ligne de "il faut quand même que je sois beau gosse".
01:14 Ah ouais ?
01:15 Qui es-tu ? Beau gosse, marrant ?
01:17 Moi, je bénéficie des conseils à l'école,
01:20 vestimentairement parlant, d'un ami qui m'est très cher,
01:23 qui s'appelle Olivier Rosenberg,
01:25 et qui me dit "non, mais regarde-moi ça, tu ressembles à un clochard".
01:29 Il va me conseiller sur la base d'invectives et d'insultes,
01:33 mais il va me diriger comme ça, vestimentairement.
01:35 Donc ce goût, tu l'as acquis comment ?
01:37 De quoi ?
01:38 Le goût vestimentaire, cette passion ?
01:40 Franchement, je dois vous avouer,
01:42 c'était plutôt sobriété, t-shirt blanc, jean,
01:47 souvent un peu trop serré, limite un peu trop pétriqué.
01:50 Et lui, il m'a élargi les trucs,
01:53 il m'a suffisamment insulté pour que j'oversize un petit peu le tout.
01:58 Le morceau sur lequel tu es arrivé a été choisi…
02:00 "Sincère" de Roph.
02:01 "Sincère" de Roph, ça a été choisi par Adèle Hexarchopoulos.
02:04 J'jure ?
02:05 On l'écoute.
02:06 "Kenar", pour Raphaël, qui est le son.
02:11 Je choisis "Roph", "sincère" parce que déjà,
02:14 je sais qu'il connaît par cœur les paroles,
02:17 parce que je trouve que ça va bien avec sa pureté,
02:19 et parce que ça parle de loyauté, d'amitié, donc ça lui ressemble.
02:22 Donc tu connais par cœur les paroles de ce morceau de Roph ?
02:25 "Tes amis, tes potos, qui parlent pas mal dans ton dos."
02:30 Là, moi, cette chanson, elle nous a tellement bercés.
02:33 Elle me rappelle un stage avec le point information jeunesse de ma ville,
02:38 le Pige, de Gierre.
02:40 On était partis en trial, faire un stage de trial
02:44 avec tout un tas d'olibrius, tous plus magiques les uns que les autres.
02:50 Et il avait été écourté pour des agissements déplacés
02:56 dans l'enceinte du lieu où on résidait.
02:59 Est-ce que tu penses, toi, être un olibrius magique ?
03:02 Je sais pas, c'est pas à moi de le dire, c'est à toi de statuer.
03:06 À quel moment on reconnaît qu'un olibrius est magique ?
03:11 C'est quoi les cas ?
03:13 En tout cas, beaucoup de mes amis d'enfance, ils sont tellement,
03:17 je sais pas, habités par une énergie
03:22 que moi, quand je pose mon regard sur eux, je suis dans une espèce de suspension
03:28 et comme dans un état de grâce de les voir agir, parler, s'animer et tout,
03:35 que cette suspension-là et leur singularité,
03:40 leur petite particularité qui les définissent,
03:45 elles me mettent en transe.
03:47 C'est la bonne définition d'une clique.
03:48 C'est la bonne définition d'une clique, exactement.
03:50 En ce moment, à l'affiche de Sentinelle, Jonathan Cohen, on regarde un extrait.
03:55 Le type sur le côté là, est-ce qu'on peut zoomer sur sa veste ?
03:59 Lequel, celui-là ?
04:00 Ouais, j'ai l'impression que je vois quelque chose, patron.
04:02 Ok, zoomer sur sa veste, Mohsen.
04:03 Ça va rien donner.
04:05 Je ne vais pas demander si ça va lui donner quoi que ce soit, je vais lui demander de zoomer.
04:08 Voilà, pas compliqué.
04:12 Voilà.
04:13 Ok, maintenant, augmentez-moi la résolution d'au moins 1000%.
04:15 Je ne peux pas augmenter la résolution d'une image, techniquement impossible.
04:18 Je l'ai vu faire des tonnes de fois.
04:20 Eh ben, peut-être dans des films, mais...
04:22 Non, pas dans des films, pas du tout. Dans la vie, tout simplement.
04:24 On était sur une enquête, moi j'étais en duo avec une informaticienne,
04:27 une suédoise un peu punk, mais fascinante, et on l'avait réussi.
04:31 C'était dans 1999, effectivement.
04:33 On a une émission, là. On finisse la conversation après.
04:35 Évidemment.
04:36 C'est le truc que je voulais te raconter.
04:38 Sentinel, c'est un carton sur Amazon.
04:40 Comment ça se passe, un tournage comme celui-là ?
04:43 Parce que ça a l'air complètement zinzin, ce qui s'est passé derrière.
04:46 Ouais, effectivement, c'était...
04:49 Déjà, moi j'ai eu la chance, je vous dis la vérité,
04:52 c'est la meilleure masterclass pour moi.
04:55 C'était comme un stage de troisième qui dure deux mois,
04:58 dans un milieu avec quelqu'un, en l'occurrence Jonathan Cohen,
05:02 qui est tellement...
05:05 habité, qui gère tellement de choses en même temps,
05:11 qui est tellement concerné par tous les aspects de la fabrication du film.
05:15 Comment il va chercher à gonfler chaque scène,
05:17 comment il va chercher le bon axe, la bonne valeur de plan
05:21 pour aller chercher le meilleur de la comédie,
05:24 de la situation qu'on est en train d'essayer de décrire et tout.
05:27 Pour moi, c'était comme une université...
05:31 Parce qu'il y a un point commun avec Jonathan Cohen dont on parle peu,
05:35 c'est le fait d'être allé provoquer sa chance.
05:38 Jonathan Cohen, on parle beaucoup de lui ces derniers temps,
05:40 mais c'est quelqu'un qui a énormément galéré,
05:42 qui a énormément travaillé,
05:44 qui a fait des classes d'acteurs dans tous les sens,
05:46 qui a beaucoup bossé, même sur le masque,
05:48 il avait des seules enseignes là-dessus.
05:49 Un spectacle apparemment exceptionnel de masque.
05:51 Exceptionnel de masque.
05:52 Et j'ai vu que toi, avant, quand t'as voulu être acteur,
05:56 t'as bombardé tout le métier de mail, de messages.
05:59 Franchement, t'es pas à l'abri d'avoir un mail qui est en train de vivoter
06:05 dans le fond de ta boîte mail, à mon avis.
06:07 Peut-être un de moi, de ma part.
06:09 Parce que moi, j'envoyais des mails en rafales, comme ça, le soir.
06:12 Tatatata. J'envoyais des mails.
06:14 J'allais prendre des petites adresses que je trouvais,
06:17 soit des directeurs de casting,
06:19 j'imprimais un CV sur lequel je marquais des expériences
06:22 que, bien évidemment, je n'avais jamais eues,
06:24 mais destinées à faire gonfler mon aptitude au jeu
06:30 pour les réalisateurs et tout.
06:32 Et donc, j'allais donner.
06:33 Je me mettais, je me faisais des sorties obligatoires.
06:36 Je regardais, je recensais les petites avant-premières
06:39 où il y avait des "en présence de l'équipe", etc., ou du réalisateur.
06:43 Et j'allais et je me forçais à franchir le pas,
06:47 juste d'aller voir le gars et de lui dire, tiens, si t'as besoin de...
06:51 C'était quoi la pulsion pour déclencher ça ?
06:53 Parce que plein de jeunes comédiennes, comédiens qui démarrent
06:56 ne savent pas du tout, ont une vision un peu idyllique de ce métier.
07:00 -Comme moi, j'ignorais...
07:03 J'ai l'impression qu'à Paris, ils sont plus sensibles
07:06 au monde du spectacle, c'est plus proche,
07:08 vous voyez des tournages dans la rue, des trucs,
07:11 donc tu sais un peu que les castings, ça existe et tout.
07:14 En province, t'es quand même tenu à l'écart
07:17 de cette effusion culturelle et tout.
07:19 -Parce que toi, t'as grandi à Jers près de Grenoble.
07:21 -Exactement.
07:22 -35, 45 minutes déchirol, c'est dans ce coin-là.
07:25 -Exactement.
07:26 Et nous, on n'est pas proche du cinéma, du coup,
07:29 tu sais pas comment faire, donc tu tapes où passer un casting,
07:33 tu te fais banane par un photographe qui te fait payer 200 euros
07:37 pour te faire des photos arrachées, éclatées contre un mur,
07:41 elles sont défragmentées, t'as des photos comme ça,
07:44 t'as des photos en marcel, t'as des photos torse nus,
07:47 et tu sais pas quel est le moyen d'accéder de façon judicieuse
07:50 au truc parce que t'as pas accès à des castings,
07:53 parce que ce qui est consultable sur les sites,
07:56 les Facebook et tout, c'est les queues de casting
07:59 où c'est les dernières miettes, où ils cherchent
08:02 un unijambiste tchétchène, et c'est la vérité,
08:04 qui parle slovak et macédonien, tu vois.
08:07 T'as les derniers résidus, donc du coup,
08:10 pour accéder au cœur du métier, c'est trop dur.
08:15 Du coup, tu cherches.
08:16 À un moment, je me suis dit que peut-être ça allait
08:20 par le fait de donner des CV.
08:22 En l'occurrence, je crois que ça a servi à rien.
08:24 Et une fois, carrément, d'aller avec un collègue,
08:26 ça c'est la dernière fois qu'on est allé,
08:28 parce qu'on est allé taper dans les bureaux de prépa, des films,
08:31 on connaissait les adresses, 44 rue Amelot,
08:34 et 22 rue de Paradis, on allait pendant les machins,
08:38 et on tapait, on disait, est-ce que vous avez un petit rôle ?
08:41 Et une fois, il y a une dame, une directrice du casting,
08:44 qui nous a regardé, elle nous a scanné de haut en bas,
08:47 elle nous a dit "mais vous allez si mal que ça ?"
08:50 Et quand elle nous a dit cette phrase,
08:51 on s'est regardé avec mon pote Diong,
08:53 avec qui on passe un bon jour à puiller, celui de temps passant,
08:56 et on s'est dit "vas-y, on fait plus jamais ça."
08:58 C'était la dernière fois qu'on y était allé.
09:00 Aujourd'hui, 17 films,
09:02 Raphaël Cunard, je le dis, n'est pas une révélation,
09:04 mais c'est la nouvelle star du cinéma français.
09:06 Et il y a une question qui commence à me mérisser le poil
09:10 quand j'entends parler de Raphaël Cunard,
09:12 c'est cette question de l'accent.
09:14 Et en fait, il y a un mot, quand on bute sur un accent,
09:17 ce mot c'est la glottophobie.
09:18 On en parle juste après ça.
09:20 Raphaël Cunard, en ces temps de promo,
09:22 votre diction est sur toutes les lèvres.
09:24 On pense toujours à ce débit, et cette façon de parler.
09:28 Cet accent, ce phrasé très particulier.
09:30 Cet accent, cette diction, votre accent si particulier.
09:33 Et vous avez eu droit à toutes les hypothèses
09:35 sur son origine, suisse, ch'ti, ou même belge.
09:38 Je viens de me faire cagaker.
09:40 Je dis que je viens de me faire cagaker.
09:42 On a volé l'auto.
09:44 Alors que vous êtes en réalité originaire de la capitale des Alpes.
09:47 Moi, je vais retourner respirer de l'air pur à Grenoble.
09:49 Je vais pas commencer à m'éterniser.
09:51 Bref, votre façon de parler perturbe autant qu'elle attire.
09:54 Et vous n'êtes pas le seul.
09:55 Des fois, j'essaie de me dire "attends, fais attention",
09:57 mais voilà, c'est comme ça, c'est ma voix.
09:59 C'est important la forme, mais souvent la forme,
10:02 dans ce milieu, compte beaucoup plus que le fond.
10:04 Et si la plupart du temps, le cinéma exige de le gommer,
10:06 il y a des fois où c'est l'inverse.
10:08 Je veux en essayer une autre fois,
10:10 mais cette fois, il faut que vous faites un accent.
10:13 Vous voulez dire un accent indien ?
10:15 Oui, oui.
10:16 Vous savez, je préfère pas.
10:18 En France, on estime que 30 millions de personnes
10:20 parlent avec un accent régional.
10:22 Et ce trait peut parfois porter préjudice.
10:24 La discrimination basée sur les accents à un nom,
10:26 c'est la glottophobie.
10:28 L'accent est un accent de la pauvreté.
10:31 De la pauvreté intellectuelle, pas qu'économique.
10:35 Les gens qui ont un accent ne sont pas intelligents.
10:37 C'est une épouvantable discrimination.
10:39 Alors finalement, que ce soit un accent, une diction,
10:41 une attitude, un ton, un timbre ou de la goye,
10:44 remettez-vous, serait-ce l'émotion, l'heure tardive ?
10:47 Qu'est-ce que notre manière de parler dit de nous ?
10:50 Alors ?
10:51 Là, il y a quelque chose d'intéressant,
10:53 c'est le chiffre 30 millions,
10:55 ça veut dire que c'est peut-être une population de 60,
10:57 ça veut dire qu'on dépasse la majorité,
10:59 donc on a le pouvoir.
11:01 Nous, les parleurs dégénérés,
11:05 donc moi j'ai l'impression que c'est pas un accent,
11:09 c'est plus, tu vois, il y a la gestuelle d'un gars
11:12 qui est couplée à ses intonations,
11:14 la musique avec laquelle il va construire ses phrases,
11:18 comment est son débit, etc.
11:21 Et c'est plus une excroissance de ta personnalité,
11:24 la voix et ton phrasé,
11:27 que l'accent en lui-même.
11:29 Moi j'ai grandi avec plein de mecs qui parlent comme toi.
11:32 Dans les quartiers, on a tous des copains
11:36 qui ont des dictions à eux, qui ont des façons de parler à eux,
11:38 il y a toujours des personnages,
11:40 il y a toujours des mecs magnifiques.
11:42 Et tu sais quoi ?
11:43 Nous, je me rappelle à l'adolescence,
11:44 il y avait des jeux, il y avait plusieurs jeux, tu vois,
11:47 on mettait des "x" à tous les fins de mots,
11:50 ça commençait que ça parlait comme "sax", tu vois,
11:52 et il y a eu ce truc-là,
11:54 après il y a eu un moment où ça a dit "carrément",
11:58 on allongeait les syllabes,
12:00 "allongé", tu vois, comme ça,
12:04 tu vois, tous ces trucs-là,
12:06 et qui donnaient, qui étaient matières à délirer entre copains et tout.
12:10 Et au final, la langue, comme elle est mouvante,
12:15 elle est changeante, évolutive et tout,
12:18 elle doit accueillir toutes ces façons alternatives de la pratiquer, tu vois.
12:22 Maintenant que tu es acteur confirmé, 17 films au compteur...
12:26 - Ah, confirmé encore, j'ai fait que 3 films, il faut quand même...
12:29 - 17 films !
12:30 - Ouais, mais 3 rôles principaux, il faut...
12:32 - Voilà, 3 rôles principaux, t'évolues dans un métier différent,
12:34 dans un milieu différent, dans une classe sociale différente,
12:37 on le voit quand t'es confronté au journaliste qui bute sur l'accent,
12:39 il y a aussi un réflexe de classe,
12:41 on avait rencontré Edouard Louis,
12:43 qui nous parlait de la différence de classe,
12:45 et je vais te poser la question que je voulais poser,
12:46 est-ce qu'aujourd'hui tu fais partie des dominés ou des dominants ?
12:49 On écoute la réponse d'Edouard Louis.
12:51 - Aujourd'hui, vous vous sentez plus dominé ou dominant ?
12:53 - Moi, aujourd'hui, j'ai des privilèges que je n'avais pas quand j'étais enfant,
12:57 donc ce serait naïf de dire de ma part que je ne suis pas un bourgeois,
13:01 que je n'appartiens pas aux classes dominantes,
13:03 j'ai des diplômes, j'ai de l'argent, j'écris des livres, je fais des voyages,
13:06 ce serait indécent et carrément dégoûtant de dire le contraire,
13:10 mais contrairement à la plupart des gens dominants,
13:12 moi, je ne viens pas de là,
13:13 et les gens qui sont dominants aujourd'hui n'aiment pas ça souvent,
13:18 ne supportent pas ça qu'il y ait des gens qui arrivent d'ailleurs,
13:21 donc moi, je suis là pour leur rappeler ce qu'ils font,
13:24 et surtout ce qu'ils ne font pas.
13:26 - Est-ce que ça te parle ?
13:28 - Oui, moi, j'ai un collègue qui m'a dit un truc,
13:30 il m'a dit une phrase, il m'a dit
13:33 "Tu te rends compte que vos préoccupations, elles sont insolemment culturelles ?"
13:39 Et quand il m'a dit ça, ça m'a un peu foudroyé le cerveau,
13:43 parce qu'il a raison, tu vois, ça fait partie,
13:46 déjà, on sert à divertir,
13:48 et donc peut-être possiblement à anesthésier quelque peu
13:52 pour maintenir dans l'inaction des gens
13:54 qui pourraient par ailleurs vouloir manifester des mécontentements,
13:59 justifiés,
14:01 et donc le fait qu'on soit préoccupés par le fait de ce besoin de divertissement et tout,
14:09 déjà, il nous définit en tant que privilégiés d'une certaine façon,
14:14 de par la simple préoccupation.
14:16 - Pour plein de gens, la préoccupation principale, c'est avoir un biftec à table.
14:19 - Exactement.
14:20 - On va remonter en enfance, c'est la Madeleine de Clique.
14:23 L'image d'enfance qui a marqué Raphaël Kenard, c'est la Sky Roulette.
14:32 C'est quoi la Sky Roulette ?
14:34 On a le son ou pas ?
14:43 - Ça, c'est parce que mon cousin, on partait en vacances,
14:48 et il va savoir pourquoi, et à l'époque, il y avait le Morning Live,
14:52 c'était le Morning Live, on regardait tous les matins.
14:54 - Avec Mickaël Youn, Benjamin Morgan.
14:56 - Avec Mickaël Youn, l'émission qui réveille tes voisins, etc.
14:59 Et moi, on allait souvent chez ma grand-mère et tout,
15:02 ils nous achetaient, merci mamie, toujours des Smarties,
15:07 et donc ça, c'était des petits plaisirs non dissimulés
15:11 pour lesquels j'ai envie de rendre hommage à ma grand-mère,
15:14 je fais juste une petite aparté, je me permets.
15:16 Mais la Sky Roulette, c'était parce que mon cousin, il nous prenait,
15:19 et dès qu'on disait le mot Sky Roulette, quand on était en vacances,
15:21 il nous prenait, il nous mettait la tête sous l'eau,
15:23 et il nous coulait comme ça, donc c'était un souvenir d'asphyxie,
15:26 la Sky Roulette pour moi.
15:29 Donc quand tu me dis Sky Roulette, j'ai des moments de sortie d'eau,
15:32 la tête comme ça, essoufflée à deux pas du tréhaut.
15:38 - On a un petit cadeau pour toi.
15:41 - Salut Raphaël, c'est Fred de Sky, Fred de Planète Rap,
15:45 je peux t'annoncer que tu viens de remporter à l'instant même
15:47 dans la magnifique Sky Roulette, ta prochaine participation
15:51 au Planète Rap de Jul. Je dis oui, il y aura la rencontre
15:54 entre le J et le R, le J et le R. Allez, salut mon pote, à bientôt.
15:58 - Oui c'est vrai.
16:00 - Là c'est le meilleur cadeau, tu sais que tu viens de me faire
16:02 un cadeau de Noël, merci Fred.
16:04 - Voilà, il faut remercier Fred de Sky.
16:05 - Merci Fred de m'inviter à voir mon artiste favori,
16:08 mes premiers mots, le premier mot sera merci pour commencer.
16:11 - Tu dis qu'il y a un morceau de Jul qui te fait pleurer,
16:12 c'est celui-là, c'est "Perdu".
16:14 - Qu'est-ce qui te touche, le fils de Jul ?
16:31 - Il dit une phrase dans ce son, pour moi c'est la meilleure phrase.
16:36 Il dit "Je suis comme un aveugle sur le passage crouté".
16:39 Pour moi, ça décrit la vie, il n'y a jamais personne qui a capté
16:49 en quatre mots ce que moi j'ai comme sensation de ce que peut être
16:55 la vie et l'existence et tout. Et donc ce son, au-delà de ça,
16:59 après on a des dizaines et des dizaines, il y a Radio Jul,
17:02 vous pouvez l'écouter 24 heures sur 24, sans une seule baisse de plaisir.
17:07 Mais voilà, cette phrase, elle m'a tellement percuté le front...
17:12 - Moi j'aimerais qu'on écoute Jul.
17:14 - Ça fait du bien quand tu vis, tu respires un peu.
17:19 Même là je suis sorti, c'est quoi ? Je suis parti manger une crêpe
17:22 pour un clip et tout. Ça m'a fait du bien, tu vois.
17:26 Moi c'est pas tous les jours. C'est compliqué.
17:29 - Mais tu te rends compte que... C'est-à-dire qu'il y a Johnny et toi,
17:34 ton kiff c'est une crêpe.
17:36 - Ouais, moi c'est comme ça. J'ai pas le truc, la folie des grandeurs et tout.
17:46 Si je dois faire une petite folie des grandeurs que j'ai envie,
17:50 je vais me la faire. Mais j'ai pas le... Je pense pas,
17:54 je suis tellement focus dans des trucs. Je suis loin de tout ça.
17:58 - Ça serait quoi ta folie des grandeurs à toi ?
18:01 - Déjà, faut le renommer Johnny Julidé. - Très bon !
18:06 - Et moi juste pour dire, Jul, ma folie des grandeurs,
18:12 ça serait le jour où, si jamais on se fait pas balayer
18:15 par la maladie d'ici là, le jour où Jul, si jamais on assiste
18:20 à son décès et qu'il en soit préservé, moi c'est le seul
18:23 artiste pour lequel je serais prêt à me déplacer,
18:28 à changer de pays, à prendre l'avion pour aller rendre hommage.
18:31 Tellement c'est inconsidérable la somme des instants de plaisir
18:37 qu'il m'a donné. Après, la folie des grandeurs,
18:40 moi c'est juste de partir au Parc Michel, une petite enceinte,
18:45 du son, un léger vent frais, baisser de pantalon, un petit caca
18:49 avec la brise fraîche qui vient nous caresser le 35 lit,
18:53 c'est le meilleur des instants de plaisir que tu peux me donner à moi.
18:57 - En tout cas, on souhaite, on demande à Dieu d'offrir
19:00 la plus longue vie possible à Jul et Raphaël Kenard.
19:02 On a cliqué sur Raphaël Kenard, cette émission s'appelle "Clique",
19:05 c'est le "Clique sur".
19:07 - On a cliqué sur vous, Raphaël Kenard, et on n'a pas été les seuls.
19:15 C'est étonnant parce que cette année, vous avez fait quoi ?
19:17 Deux ou trois films ? Grand max ?
19:19 - Pour moi, c'est pas minimisé.
19:21 - Y a-t-il un film français sans Raphaël Kenard cette année ?
19:23 - Désormais, pour gagner du temps, vous tournez un film
19:25 pendant le tournage du film "Chien de la casse".
19:27 - On tourne des petites scènes aléatoires qui n'avaient rien à voir
19:30 avec le making of du film, et après, à un moment,
19:33 j'ai dit à Hugo, viens, on fait un film.
19:35 - En fait, c'est un acheter-un-offert, c'est pratique.
19:37 Avec tous ces tournages, vous n'avez pas forcément le temps
19:39 de poster sur Instagram. Il y a quand même des photos
19:41 avec des poses dignes de boys band des années 90.
19:46 - Pour le film "Chien de la casse", vous avez fait une promo agressive,
19:49 dans tous les sens du terme.
19:51 - Dis-lui comme il superbe le film.
19:53 Dis-lui comme il superbe.
19:55 Il superbe le film.
19:57 - Une complicité qui a été perçue par tous les spectateurs
19:59 qui ont reconnu le talent d'acteur du chien aussi.
20:02 - Bien interprété, même le chien.
20:04 - Et pour ceux qui en auraient marre, vous prévoyez déjà de lever le pied.
20:06 - Vous inquiétez pas, je m'apprête à repartir en hibernation.
20:10 - Attendez, est-ce que ça ne serait pas une manière
20:12 de nous annoncer que vous faites une pause ?
20:14 - Parce que la dernière fois qu'on m'a dit ça, c'était Tiffen.
20:16 J'avais 14 ans et c'était pas une pause.
20:19 J'ai plus de nouvelles.
20:21 - Il m'a mis des darmes aux yeux.
20:23 - Raphaël Kenard, on va faire un jeu. J'ai plusieurs cartes.
20:26 Chaque thème, 5 questions. C'est le jeu "Décès de famille".
20:29 Allez, c'est parti, c'est l'interview à la carte.
20:31 Vous allez fermer les yeux et tirer une carte.
20:33 Allez.
20:35 La mort.
20:39 - La mort ? - Ouais.
20:41 - Raphaël Kenard, comment aimeriez-vous mourir ?
20:45 - Moi, déjà, par exemple, j'aimerais bien mourir...
20:48 J'aimerais bien que les morts auxquels on assiste,
20:51 ils nous reviennent et qu'on arrête d'enterrer les gens
20:54 et qu'on les empaille et qu'on puisse profiter
20:56 de la dépouille de nos proches dans des salons et tout.
20:59 Moi, je suis loin de trouver ça glauque.
21:01 Et je pense que... Tu vois, il y a des techniques au cinéma.
21:04 On fait des... Avec le glyphosate...
21:06 - Je te suis pas dans les liens, mais je t'écoute.
21:08 - Bon, bref, ils arrivent à faire des moules, des corps
21:11 pour mimer des cadavres, etc.
21:13 Moi, j'aimerais bien qu'on ait ça chez nous, des morts...
21:16 - Qu'est-ce que tu veux qu'on écrive sur ta tombe ?
21:19 - Euh...
21:23 Je veux pas qu'on écrive de date de fin.
21:27 - À ton avis, ce passe quoi après la mort ?
21:29 - À mon avis, j'espère qu'on rejoint
21:33 toute une bande d'olibrius magiques.
21:35 - C'est qui la personne décédée qui te manque le plus ?
21:38 - C'est mon grand-père et ma grand-mère
21:44 et un ami d'enfance qui nous était proches et qui est décédé.
21:48 - À ton avis, t'as plus de chances d'aller en enfer ou au paradis ?
21:51 - Ça va se savoir. C'est pas moi d'en décider.
21:55 - Merci, Raphaël Kenard. On est le 13 septembre
21:57 et je dis dis cette émission à DJ Mehdi.
21:59 - J'espère au paradis. - C'est l'heure du bad pitch.
22:03 - The Morning Show, saison 3, c'est enfin dispo.
22:06 Et si vous ne savez pas de quoi on parle,
22:08 c'est l'histoire des coulisses d'une matinale américaine à l'ère Me Too.
22:11 La présentatrice de l'émission, c'est Jennifer Aniston.
22:17 Son coprésentateur, c'est Steve Carell.
22:19 Sauf que Steve est accusé de harcèlement sexuel.
22:21 Du coup, il est viré et il est remplacé par Reese Witherspoon,
22:23 la sœur de Jennifer dans Friends, comme par hasard.
22:26 Ils sont forts au service marketing de chez Apple.
22:28 Pourquoi cet accent du sud ? On sait pas.
22:30 Mais bon, The Morning Show, c'est du génie.
22:32 Pas seulement parce qu'on adore voir Jennifer fulminer avant de se venger.
22:35 Pas non plus parce que les scénaristes nous rendent dingues
22:42 avec la mort de Steve Carell.
22:43 Oui, c'est le plus gros spoil du monde, mais ça va,
22:45 ça fait deux ans que la saison 2 est sortie.
22:47 Faut être à jour aussi.
22:48 Non, surtout parce que derrière sa petite dégaine en toute détente,
22:52 genre club de jazz à Central Park, Espresso Martini,
22:54 taxi qui file sur la 5e avenue la nuit,
22:56 The Morning Show, c'est une série sur ces femmes qui prennent le pouvoir
22:59 devant des patrons de chaîne médusées.
23:02 - Are you done ?
23:03 C'est une série sur les questionnements d'une rédaction
23:05 à l'art des fake news et de la culture du cash.
23:07 C'est une série sur la récupération de la cause féminine,
23:09 parce que c'est la mode.
23:10 Coucou Barbie.
23:11 - Try to be more agreeable for Christ's sake !
23:13 - I am fucking agreeable !
23:15 Oui, ça fait beaucoup, mais tout ça sonne cruellement vrai,
23:17 sans doute parce que les actrices qui la portent
23:19 savent un petit peu de quoi elles parlent,
23:20 et que cette série, on dirait bien que c'est un peu celle de leur vie.
23:23 Wallah si après tout ça, j'hérite pas de la part de Jennifer Armanato, moi.
23:26 Bisous.
23:28 - Je le rappelle, Morning Show est disponible sur My Channel via Apple,
23:32 et toutes les séries Apple sont maintenant sur My Channel,
23:34 et c'est un bonheur.
23:35 Raphaël Kenard, l'émission va bientôt toucher à sa fin.
23:37 On va faire l'interview Contarbo, OK ?
23:39 Contarbo.
23:41 Le principe, 1 minute 30 pour répondre au maximum de questions.
23:48 Top chrono.
23:49 Quelles sont les premières paroles de chanson qui te viennent en tête ?
23:53 - Je sais même plus quel jour on est,
23:56 je suis en fumée toute la journée,
23:58 j'ai nié, j'ai pas avoué,
24:00 mais ça en fait que tourner, je suis en train de te niquer le 1 minute 30.
24:03 - Est-ce qu'il y a un cauchemar dont tu te souviendras tout toujours ?
24:05 - Ouais, un cauchemar quand j'étais petit,
24:07 j'étais attaché à mon lit, on me jetait d'un ferry au milieu de la mer,
24:12 et j'étais étouffé, je me suis réveillé, je tapais la tête contre le mur.
24:14 - Si tu devais remonter dans le temps, t'irais où pour faire quoi ?
24:17 - J'irais dans les années 70,
24:22 pour faire des bons films avec Gérard et Patrick.
24:26 - Si tu rencontres un extraterrestre, c'est quoi le premier truc que tu lui dis sur les humains ?
24:29 - Il est déjà venu avant toi.
24:31 - Pour qui tu ne voteras jamais ?
24:33 - Les méchants.
24:36 - C'est quoi le premier truc que tu as fait avec ton premier cachet ?
24:40 - Avec mon premier cachet, le premier truc, je sais pas,
24:43 j'ai dû aller manger ou m'acheter un vêtement,
24:46 une paire de baskets, une paire de baskets je pense.
24:48 - Pour toi c'est quoi une journée parfaite ?
24:50 - Une journée parfaite ?
24:52 - C'est se lever le matin, des petits bisous, dès le réveil,
24:56 un petit nuage de bisous qui vient de picorer le bout du bec.
24:59 Ensuite, dans les moments où la motivation est à son comble,
25:05 un peu de sport, partir manger convenablement, etc.
25:09 Aller me faire une tripotée de films dans l'après-midi,
25:12 je me les mets en brochette, je m'en enfile trois coups sur coups.
25:15 Je sors, je retourne manger avec l'être cher.
25:21 Et ensuite, une dernière séance de cinéma pour venir continuer
25:24 et te taper sur le système.
25:25 Et pouvoir faire des rêves le plus incohérent possible.
25:28 - Merci Raphaël Kenard.
25:29 Merci Raphaël Kenard.
25:31 [SILENCE]

Recommandations