L'invitée de 20h : Ronisia - Clique - CANAL+
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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Transcript
00:00 je fais ce que j'ai à faire et je vais tout droit.
00:02 C'est le public qui décide si c'est un tube, si c'est un hit ou pas.
00:13 -Dussé, applaudissez, attendez.
00:27 -Moi, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant d'engouement autour.
00:40 Je me suis dit "Waouh !"
00:41 -Je vais remonter encore plus la sauce, encore plus, encore plus.
00:55 Je n'ai pas demandé de plus. C'est tout ce que je veux, en fait, que ma musique parle à un maximum de personnes.
01:02 -Bonsoir. -Bonsoir.
01:10 -Bienvenue dans "Clique", Ronisia. -Merci.
01:12 -Vous pouvez vous asseoir. Je suis désolé, j'aimerais bien vous serrer la main, mais je ne peux pas.
01:15 Merci d'être avec nous. 24 ans aujourd'hui. Joyeux anniversaire, Ronisia.
01:19 -Merci. -On est content de le fêter en direct dans "Clique".
01:22 Ronisia, vous vous êtes fait connaître avec le titre "Atterrissage", 64 millions de vues sur YouTube.
01:26 On regarde.
01:28 -Moi, je veux pas t'envoyer
01:31 Là, je suis dans un mood, il faut que ça règle le...
01:34 Et je sais qu'au début, c'est tout, tout, tout
01:37 Je sais qu'au début, tu donnes tout, tout, tout
01:40 Je sais qu'au début, c'est tout, tout, tout
01:43 Je sais qu'au début, tu donnes tout, tout, tout
01:45 Mais l'atterrissage, sol, sol
01:49 Atterrissage
01:52 Atterrissage, sol, sol
01:55 C'est du sol, sol, sol
01:58 -Costume de Spider-Man, super.
02:00 Ensuite, des collaborations avec le chanteur joué de Wet Feely, 82 millions de vues pour ce son.
02:05 -Je suis la plus belle, la meilleure des ses
02:07 -Jolie madame. -La meilleure des ses, jolie madame
02:12 -Encore un tube avec cette collaboration avec Dajou, ça s'appelle "Toco Toco".
02:17 Mais il y a que des tubes.
02:18 -Est-ce que tu sais qu'on se ressent ?
02:20 Est-ce que tu sens ce que je ressens ?
02:23 J'ai mon nez, j'ai déjà la réponse, je fais semblant
02:27 J'ai mon nez
02:28 -Encore un autre tube de Ronizia avec "Gazo" en featuring, 200 km/h.
02:33 -A descendre, a descendre
02:36 A descendre, bébé, a descendre
02:38 A descendre, a descendre
02:41 A descendre, bébé, a descendre
02:44 C'est mon effet, y a pas de magie
02:46 -Et un morceau solo comme "Melody", qui est devenu un tube encore.
02:50 -Faudra pas tout riguer sur le tatami
02:53 Même en jeu t'aimes, tu m'as jamais dit
02:56 -Ça s'arrête pas, en fait.
02:58 C'est assez incroyable.
02:59 Vendredi, 2e album de Ronizia qui sort, ça s'appelle "Era 24",
03:03 en référence à vos 24 ans que vous fêtez aujourd'hui.
03:06 Des featuring avec Niska, Amaria Bebe, Elisandre Cuxi, chanteur capverdien.
03:10 Et Ronizia, également très suivi sur TikTok, sur les réseaux sociaux.
03:14 1,5 million de personnes sur TikTok.
03:16 Et le morceau "Joli coeur", c'est déjà une tendance sur TikTok.
03:20 -Ouh, ouh, ouh, ouh
03:22 Il est trop fâché quand ça touche à son doudou
03:25 Il est pas patient mais il arrive coucou
03:28 Il va tout laisser, comment faire ?
03:30 Ouh, ouh, ouh
03:32 Je joue les Joli coeur, je joue les Joli coeur
03:36 Mais je te connais pas coeur
03:39 Je joue les Joli coeur, je joue les Joli coeur
03:42 Mais je te connais pas coeur
03:45 Bébé, donne-moi la main qu'on se crase de la terre
03:48 On calcule pas les gens, ça les fait bouter à mort
03:51 -On le voit, un tel succès, avec un enchaînement de tubes comme ça,
03:55 en si peu de temps. Qu'est-ce que ça change dans une vie ?
03:58 -Qu'est-ce que ça change ?
04:00 Je pense que ça a changé beaucoup au niveau de la notoriété.
04:04 -Ouais.
04:05 -Je vois que ma vie, elle a un petit peu, enfin, même beaucoup changé.
04:08 Je peux plus aller forcément où je veux.
04:12 On me reconnaît dans la rue.
04:14 Donc forcément, oui, il y a plein de choses qui changent dans ma vie,
04:18 dans mes petites habitudes.
04:19 -1,5 million de personnes sur TikTok.
04:22 Ca pose aussi une question aujourd'hui sur la place des artistes
04:25 à leur utilisation des réseaux,
04:27 entre influenceurs et artistes.
04:29 Comment est-ce qu'on fait le distinguo, en fait ?
04:32 -On fait le distinguo dans le sens où...
04:36 Ben...
04:37 C'est vrai que...
04:38 Enfin...
04:39 C'est vrai que c'est assez compliqué de...
04:42 de faire la part des choses dans le sens où,
04:46 moi, je suis une artiste, je sais que je suis influente,
04:49 je sais me dire que je suis pas une influenceuse,
04:51 parce que je fais de la musique.
04:53 -Vous avez du talent, de base.
04:54 -Les influenceurs aussi, ils ont leur talent et tout,
04:57 mais moi, je fais de la musique.
05:00 Et je dirais que mon influence, elle est malgré moi.
05:03 C'est le fait que ma musique soit reconnue partout,
05:06 que les gens voient qui je suis.
05:08 C'est ça qui fait de moi une personne influente,
05:10 mais c'est pas voulu de base.
05:12 -Le truc qui est assez dingue, c'est, je le rappelle,
05:15 la vitesse avec laquelle c'est allé.
05:18 Personne n'aurait pu prévoir ça il y a 4 ans.
05:20 Et chaque morceau, en fait, c'était un tube.
05:23 Est-ce que c'était prévu à l'avance ?
05:25 Est-ce qu'il y avait une science en se disant
05:27 "Là, on va réfléchir, on va être stratégique"
05:29 ou tout est arrivé comme ça et on a tout pris...
05:31 -Franchement, tout est arrivé comme ça,
05:34 tout est arrivé en prenant du plaisir,
05:36 en ayant une good vibe au studio et en le faisant avec la passion.
05:39 Moi, quand je l'ai fait, je me suis jamais dit
05:41 que ça va devenir un tube et que ça va changer ma vie.
05:44 Et je l'ai fait en me disant "C'est un morceau que je kiffe,
05:47 le peu de personnes qui me suivent actuellement vont kiffer."
05:50 Mais je pensais pas que ça allait changer ma vie.
05:53 -Pour expliquer la musique de Ronisia,
05:55 je dirais que c'est un mélange entre le R'n'B des grands frères
05:58 et des grandes sœurs et le zouk et les cultures afro des parents.
06:01 Il y a un mélange de ces deux cultures.
06:03 Il y a les techniques de chants de l'un et les instrus de l'autre.
06:07 Comment est-ce qu'on pourrait définir ce genre ?
06:09 -Franchement, justement, comme t'as dit,
06:11 c'est un mélange de plein d'influences, en fait.
06:14 C'est un cocktail.
06:16 Donc autant il y a des morceaux où je vais savoir te dire
06:19 que vraiment là, je suis allée dans une direction artistique R'n'B,
06:22 et il y a d'autres morceaux où je saurais te dire
06:25 "Là, je suis allée dans une déa zouk", tu vois.
06:28 Mais il y a des morceaux, moi, je sais même pas comment te décrire
06:31 le style et l'univers, c'est juste qu'il y a plein d'influences
06:35 dans la façon de jouer la guitare,
06:37 ou même moi, j'ai interprété le truc, tu vois.
06:40 Donc c'est un cocktail, en fait.
06:42 -Il y a un truc que je trouve...
06:43 J'en profite parce qu'on est à la télé de le dire,
06:45 pour moi, c'est du racisme, c'est de dire
06:48 "C'est une chanteuse noire, c'est une rappeuse",
06:50 quand on lit des choses comme ça.
06:51 Alors qu'on écoute la musique, l'instru, c'est du zouk,
06:54 c'est même pas du R'n'B.
06:55 On a l'impression qu'il y a des sous-genres, maintenant.
06:57 -Je pense qu'ils mettent tout dans une case, en fait.
07:00 Justement parce qu'on sait pas comment définir ce style de musique,
07:03 tu vois.
07:05 Et parce qu'on dit que c'est de la musique populaire,
07:08 donc forcément, on sait pas quelle appellation lui donner,
07:11 on va dire que c'est du rap, parce que forcément, c'est plus facile.
07:14 C'est...
07:15 -Alors que t'es pas une rappeuse.
07:17 Maintenant, on se tutoie, voilà.
07:19 -Pas du tout. -Pas du tout.
07:20 -Vraiment, mais loin de là. -Loin de là.
07:22 -Après, il y a beaucoup de similitudes, je dirais,
07:24 dans tout cas, moi, la musique que je propose,
07:27 et dans le rap, c'est au niveau même de l'argot qu'on utilise.
07:31 Des fois, c'est les mêmes expressions,
07:33 des fois, je vais faire des morceaux où il y a des flows
07:36 qui sont assez rappés, assez saccadés,
07:38 mais de là à dire que je fais du rap, non.
07:41 -Non.
07:42 Pas du tout. -Voilà, le message est passé.
07:44 Ronizia n'est pas une rappeuse sous prétexte que c'est une femme noire.
07:48 -Ouais, pas du tout. -Il faut le dire.
07:50 Parmi tes inspirations, il y a Alicia Keys.
07:53 On a eu la chance de discuter avec Alicia Keys dans un Cliqu'X,
07:55 et elle nous parlait de l'importance d'avoir des modèles féminins très forts,
07:59 et ça fait partie de tes modèles.
08:01 On l'écoute.
08:02 ...
08:23 -Est-ce que maintenant,
08:25 t'as conscience d'être un modèle aussi pour des petites filles ou des mecs ?
08:28 -Justement, je crois que j'ai pris conscience il y a vraiment pas longtemps.
08:32 Parce que c'est en regardant un petit peu dans mes DM
08:35 que je me suis rendue compte de ce que t'es en train de dire.
08:39 De voir des mamans, même, m'envoyer des messages en me disant
08:42 qu'elles sont hyper fières que leur petite fille ait une idole comme moi.
08:46 Des jeunes filles aussi m'envoyaient des messages, des jeunes femmes.
08:50 Et ça faisait partie d'un de mes buts,
08:52 de me dire que je pouvais représenter beaucoup
08:57 aux yeux de jeunes femmes qui me ressemblent,
08:59 de jeunes filles qui me ressemblent.
09:01 Pour moi, c'était hyper gratifiant, en fait.
09:05 C'est hyper gratifiant et voilà, c'est une fierté.
09:08 -Est-ce que ce grand pouvoir implique une grande responsabilité ?
09:11 -Je pense qu'une grande responsabilité,
09:12 parce que, comme on le disait tout à l'heure,
09:14 je suis pas une influenceuse,
09:15 mais j'ai conscience que je peux être influente.
09:18 Donc forcément, t'as des responsabilités dans ce que tu postes,
09:22 dans l'image que tu véhicules,
09:23 dans le message que tu renvoies, à travers même tes morceaux.
09:26 Je pense que maintenant,
09:29 on doit faire très attention à ce qu'on veut...
09:32 à ce qu'on veut dire et à ce qu'on veut véhiculer, justement,
09:36 par rapport à ça.
09:37 -Tu prends énormément de positions et d'engagement
09:39 par rapport à la place des femmes dans l'industrie de la musique,
09:42 et tu fais partie de celles qui disent
09:43 "quand on est une femme, on doit en faire trois fois plus".
09:45 Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi ?
09:47 -Dans le sens où, comme je disais par rapport aux médias,
09:52 les médias féminins, je sais qu'il y en a,
09:55 moi, j'en connais,
09:57 mais ils sont beaucoup moins mis en avant que les médias masculins.
10:00 Et c'est dommage,
10:02 parce que les femmes, elles ont tout autant de talent.
10:04 Et quand on me dit qu'il y a pas beaucoup de femmes dans la musique,
10:08 c'est faux, parce que moi, je sais qu'il y en a beaucoup,
10:10 j'en ai rencontré beaucoup.
10:11 Malheureusement, on n'a pas la lumière qu'on devrait avoir.
10:15 -Comment ça se fait ?
10:16 -Je ne sais pas.
10:18 Je ne sais pas.
10:20 -Est-ce qu'on t'a fait des remarques en disant
10:21 "t'es pas comme les autres parce que t'es une femme"
10:24 ou "ça va être plus compliqué" ?
10:25 -Moi, on m'en a jamais fait.
10:26 On m'en a jamais fait frontalement comme ça,
10:29 mais comme je t'ai dit,
10:30 je l'ai ressenti par rapport aux médias et toutes les choses comme ça.
10:33 -Dans le nouvel album,
10:35 c'est une exploration des sentiments amoureux.
10:38 Il y a des règlements de compte, il y a des déclarations.
10:41 On va revenir sur quelques chansons, d'accord ?
10:43 On va en parler.
10:44 Moi, ça m'interpelle, et j'adore parler d'amour,
10:46 c'est un peu ma passion. -OK, moi aussi.
10:47 -On commence avec "Joli coeur".
10:48 ...
10:57 Je cite.
10:58 "Ils ont mal maintenant, ils font semblant d'être bien,
11:00 mais ils veulent mon compte en banque."
11:02 ...
11:03 Est-ce qu'on se ferait pas michtonner, René-Dia ?
11:05 ...
11:07 -Non, jamais.
11:08 C'est une petite punchline pour parler aux meufs qui m'envient et tout.
11:14 Et voilà.
11:15 C'est un méchant.
11:16 -Est-ce qu'il y a d'autres genres de mecs qui tournent autour de toi
11:19 maintenant qu'il y a eu succès ?
11:20 C'est ce que ça dit, aussi. -D'autres genres ?
11:22 -De garçons.
11:23 Est-ce que ça a changé ?
11:24 Quand tu dis "ils font semblant d'être bien,
11:26 mais ils veulent mon compte en banque".
11:28 -Ouais, après, les garçons, moi, je suis tout le moins pas...
11:31 J'y fais pas trop attention.
11:33 Je me méfie beaucoup, aussi.
11:34 Je me méfie beaucoup, parce que je sais qu'avec l'exposition et tout,
11:38 ça peut ne pas attirer les bonnes personnes,
11:40 donc je fais très attention à ça.
11:42 -On va décortiquer cette phrase.
11:44 "Ils font semblant d'être bien".
11:46 C'est quoi, un mec bien ?
11:47 -Ah, mais je parle pas forcément que des mecs.
11:49 -Ah, d'accord.
11:50 -Je parle pas forcément que des mecs.
11:52 -Des gens en général ?
11:53 -Ouais, des gens en général, des jaloux, en général.
11:55 -C'est quoi, quelqu'un de bien ?
11:57 -Tout simplement.
11:58 Quelqu'un de bien, c'est quelqu'un...
11:59 En tout cas, à mon sens, c'est quelqu'un qui me respecte,
12:02 qui se respecte, qui a des valeurs, qui a des principes.
12:05 Et qu'on ait les mêmes,
12:08 ça rend la personne encore meilleure à mes yeux.
12:11 -On passe à "I got you".
12:14 -Oh non, bébé, je porterai pas ton nom
12:17 Si tu fuis quand ça devient chaud
12:19 Sac Chanel pour dire pardon
12:22 -Alors là, on va rentrer dans le vif du sujet.
12:26 "Bébé, je porterai pas ton nom
12:28 Si tu fuis quand ça devient chaud"
12:30 Sac Chanel pour dire pardon.
12:32 Qui sont ces gens qui font des bêtises
12:34 et qui se font racheter avec des sacs ?
12:36 -Bah, je sais pas.
12:37 En fait, y a des hommes, je sais,
12:40 qui pensent pouvoir acheter le pardon avec des cadeaux.
12:45 Et c'est ce que je décrivais dans le morceau, justement.
12:48 Tu penses, en gros,
12:49 tu penses qu'en m'achetant un sac Chanel,
12:51 t'auras mon pardon et tout, mais non.
12:54 C'est la loyauté qu'il me faut.
12:55 -Qu'est-ce qu'on t'a fait que tu ne pardonneras jamais ?
12:58 -Qu'est-ce qu'on m'a fait ? Bah, toutes sortes de trahisons.
13:01 Que ce soit amical ou un amour, toutes sortes de trahisons.
13:04 -Donne-nous une anecdote.
13:06 -Une anecdote...
13:09 Sans nommer la personne.
13:10 -Ouais, non, mais là, j'en ai pas.
13:12 En fait, c'est tellement vaste,
13:14 mais à partir du moment où tu places ta confiance en une personne
13:17 et que cette personne, elle arrive à être dégoûtée...
13:21 Je te dis, quoi.
13:23 -J'aimerais pas être cette personne. J'aime pas ça moyennement.
13:26 -J'apprécie moyennement
13:29 quand tu parles comme ça
13:31 Tu défiles, c'est commun
13:33 Moi, j'aime pas trop ça
13:36 -C'est quoi cette façon de parler que t'apprécies moyennement ?
13:39 En dédicace à Fred de Planète Rap, où t'étais ?
13:42 -Les gens vulgaires.
13:44 Les gens vulgaires, les gens rabaissants...
13:47 Moi, je peux pas.
13:49 -C'est quoi, quelqu'un vulgaire ?
13:51 -Dans sa façon de parler, avec beaucoup d'insultes.
13:55 Et quand je dis "rabaissant", c'est quelqu'un qui va se placer au-dessus de toi.
13:59 Peut-être juste parce qu'il a plus de sous,
14:03 ou qu'il a plus de vécu,
14:05 ou plus de...
14:06 Enfin, tu vois, toutes sortes de mépris comme ça.
14:09 Moi, je suis une personne très humble.
14:12 Donc, pour moi, la personne en face, elle doit être dans le même état d'esprit.
14:16 -Très humble, en même temps très réservé.
14:18 Tu parles aussi de timidité.
14:20 Et on s'est posé une question sur la timidité.
14:23 On en parle juste après ce sujet.
14:25 -Joues qui rougissent, mains moites, rythme cardiaque qui s'accélère...
14:28 Ne cherchez pas, c'est sûrement les symptômes de la timidité.
14:31 Et ça vient de la peur d'être jugée,
14:33 et souvent vécue par les timides, comme un poids.
14:35 -Oh, oh, oh... Oui !
14:38 -Mais attention, car toute règle a son exception.
14:41 Et même si la plupart des timides ressemblent à ça...
14:43 -Bonjour, monsieur.
14:44 -Bonjour, monsieur.
14:45 ...
14:48 -Certains timides sont là où on ne les attend pas,
14:51 c'est-à-dire sur le devant de la scène.
14:52 -Moi, j'étais très timide avant.
14:54 Maintenant, je suis vraiment hyper à l'aise dans la vie.
14:56 Rires.
14:57 -Alors oui, ça peut sembler contre-intuitif.
15:00 Mais vous allez voir, ça ne l'est pas tant que ça.
15:02 -Dans la recherche en psychologie, on dit qu'un timide qui s'expose
15:04 a juste travaillé son potentiel de maîtrise.
15:07 -Grâce à l'entraînement, grâce à la répétition,
15:09 il va à la fois augmenter son potentiel de maîtrise
15:12 et diminuer l'incertitude.
15:14 -S'exposer au public, ce serait donc un des secrets
15:16 pour se détacher du regard des autres.
15:18 Et on vous arrête tout de suite,
15:19 il ne s'agit pas pour autant de faux timides.
15:21 -Vous croyez que vous êtes timide ?
15:23 -Timide ? -Ouais.
15:24 -Ouais, je suis timide. Je suis un grand timide.
15:26 T'as un numéro de téléphone ?
15:28 -Car la timidité est souvent liée au manque de confiance en soi,
15:31 et les timides excellent dans l'art de l'autocritique.
15:34 Bref, on n'est pas psychologues,
15:35 mais ce sont des traits qu'on retrouve chez de nombreux artistes.
15:37 Alors certes, s'affranchir du regard des autres
15:47 et prendre confiance en soi, c'est bien,
15:49 mais lutter contre sa nature peut aussi être une souffrance.
15:51 Alors est-ce qu'il faut forcément aller contre sa timidité ?
15:54 -Ronizia, est-ce qu'il faut forcément aller contre la timidité ?
15:57 -Je pense qu'à un moment donné, oui.
15:59 En tout cas, moi, dans le métier que je fais, je pense que oui,
16:01 parce que si j'avais pas essayé de passer au-dessus,
16:04 il y a plein de trucs que j'aurais jamais faits
16:06 et j'aurais regretté toute ma vie, en fait.
16:10 -Est-ce que c'est vrai que quand t'as commencé à chanter,
16:12 t'étais tellement timide que tu te tournais ?
16:14 Tu chantais face au mur ? -Ouais.
16:16 Je demandais aux gens de se tourner pour que je chante.
16:19 Et je me dis que c'est plein de choses comme ça,
16:20 parce que même en me lançant dans la musique,
16:23 je savais que j'allais devoir passer au-dessus.
16:25 Je savais que j'allais devoir faire un travail là-dessus,
16:28 même pour être là en face de toi.
16:30 -C'est tout un travail ! -Moi, je te rassure.
16:32 Là, je suis capable de parler avec toi, parce que c'est mon métier,
16:35 mais t'as bien vu, avant l'émission, je suis incapable de parler.
16:38 Je fais ce métier pour réussir à parler aux gens, sinon je parle pas.
16:41 -C'est ça. -Et extrêmement timide aussi.
16:42 -C'est comme il disait dans "Le petit manetteau",
16:45 je pense que c'est de la répétition.
16:47 À force de le faire,
16:48 bah...
16:50 ça te sent moins une épreuve, tu vois.
16:52 Mais ouais, moi, franchement, au début, c'était compliqué.
16:55 -René Diens va revenir sur ta naissance.
16:59 Cap Vert.
17:00 Tu quittes le Cap Vert à l'âge d'un an,
17:02 mais tes racines sont extrêmement ancrées en toi.
17:04 Tu passes ensuite toute ta jeunesse à Grigny, dans l'Essonne, dans le 91.
17:07 C'est là que tu dis que t'as passé tes meilleures années,
17:09 très, très attachée à la ville de Grigny.
17:12 Tu t'y es fait tes meilleurs amis.
17:14 Là-bas, tu passes tout ton temps libre à l'espace jeune Henri Barbus.
17:18 Après les cours, t'y vas tout le temps.
17:19 C'est là que tu prends le micro pour la première fois.
17:22 Des cours de danse,
17:23 c'est là que commence à venir la confiance en soi,
17:26 les débuts sur scène.
17:27 Maintenant, t'es la fierté de Grigny.
17:29 T'es même allée remettre au maire son disque d'or en 2021.
17:33 Ça, c'est quand même assez incroyable.
17:35 Et je me dis un truc qui est assez dingue,
17:37 c'est qu'il y a très peu d'artistes
17:41 qui peuvent retourner dans leur quartier sans problème, aujourd'hui.
17:43 Il y a plein de rappeurs qui peuvent plus mettre les pieds dans leur quartier.
17:46 Toi, t'y vas tout le temps.
17:47 T'es tout le temps célébrée là-bas.
17:48 J'ai deux, trois copains à Grigny qui me disent
17:50 "Roh Nizia, c'est la fierté locale."
17:53 Comment t'expliques cet amour pour la ville
17:55 et l'amour que la ville te rend ?
17:57 Et en quoi c'est important d'avoir l'amour de son quartier ?
18:00 -Je pense que c'est parce que j'ai toujours
18:03 une approche différente avec Grigny,
18:06 dans le sens où moi, j'y ai habité.
18:09 Donc...
18:10 Je vais te parler de tout le côté convivial,
18:14 le côté famille, le côté "tout le monde se connaît",
18:17 le côté "quand il y a une personne qui réussit, on est tous contents".
18:21 Parce qu'on a longtemps dit que Grigny, c'était une ville maudite,
18:25 que dans la musique, il y avait beaucoup de talents,
18:28 mais qu'on n'arrivait pas à évoluer.
18:30 Et le fait de savoir que j'apporte ma petite pierre à l'édifice,
18:35 je suis toujours reconnaissante envers la ville,
18:38 en ce qu'elle m'a apporté, comme t'as dit.
18:39 C'est la première fois que je suis montée sur scène,
18:42 mes premiers cours de danse, c'est là-bas que ça s'est passé.
18:44 Et ça, j'en suis hyper reconnaissante.
18:46 Je pense que ça aussi, ça leur fait plaisir.
18:49 Ils se disent que je n'oublie pas la vie,
18:51 je n'oublie pas d'où je viens.
18:53 Et c'est pour ça aussi que c'est chez moi, en fait.
18:56 Franchement, le cinéma, c'est un truc qui me parle grave.
18:59 À chaque fois qu'on me demande ce que j'aimerais faire à côté de la musique,
19:03 je parle du cinéma.
19:04 Mais je ne sais pas d'où vient cette passion, vraiment, mais je kiffe.
19:08 -C'est quoi les films dans lesquels tu aurais aimé jouer ?
19:11 -"Columbiana" ? -Très bien.
19:13 -"Catalia", son rôle ? -Très précis.
19:15 -Incroyable, mais vraiment.
19:17 Typiquement, c'est le type de rôle que je kifferais jouer.
19:20 Un film badass, femme fatale,
19:23 vraiment qui a un but et tout, qui a peur de rien.
19:26 J'aime trop.
19:27 -Je pense qu'après cette émission, un agent va t'écrire.
19:30 -Tu penses ? -Il nous regarde tous.
19:32 -J'espère.
19:33 -L'envie de faire du cinéma adronisé, elle est claire.
19:36 Elle a fait un premier album avec que des tubes,
19:38 un deuxième qui sort vendredi, où il n'y a encore que des tubes.
19:41 Maintenant, on passe au cinéma.
19:43 Quand on regarde dans le passé, quelques années avant,
19:46 t'as fait plein de jobs et t'as été éduquespé.
19:49 Est-ce que tu peux expliquer ce métier ?
19:51 -Expliquer ce métier, c'est un métier, déjà,
19:56 où tu fais plein de choses en même temps.
20:00 Ça dépend dans quel secteur.
20:03 -Toi, t'es éducatrice spécialisée dans quel secteur ?
20:06 -J'ai travaillé avec les enfants en situation de handicap.
20:09 Et voilà, après, expliquer le métier,
20:12 c'est de l'accompagnement quotidien,
20:15 que ce soit mental ou physique.
20:18 Et voilà.
20:20 -Est-ce que t'as un souvenir qui te marquera toute ta vie,
20:23 de ce métier-là ?
20:24 -Je crois que c'est la première fois...
20:28 C'est le premier jour où j'ai intégré la structure,
20:32 où j'ai travaillé.
20:33 J'étais bouleversée.
20:35 J'étais bouleversée, parce que c'est vrai que j'ai commencé très jeune.
20:39 Je l'ai intégré, j'avais 18 ans.
20:41 J'étais bouleversée, je me suis dit...
20:44 Je vais pas tenir.
20:46 Je vais pas tenir, parce que j'avais, on va dire,
20:49 un petit peu de peine pour ces enfants,
20:52 alors qu'il n'y a pas lieu d'être, tu vois.
20:56 Et je me suis dit, je vais pas tenir,
20:58 est-ce que ça va bien se passer ?
21:00 Et au final, je suis restée deux ans dans cette structure,
21:04 et j'ai adoré.
21:05 Je me suis attachée à ces enfants,
21:07 et c'est une belle leçon de vie.
21:10 -Est-ce qu'il y a un moment
21:11 qui te fera rire toute ta vie, quand tu y penses ?
21:14 -Je pense que c'est ce même moment.
21:17 Ce même moment, parce que quand je suis rentrée chez moi,
21:20 j'ai dit à ma mère,
21:21 "Mais maman, je sais pas s'ils sont heureux, ces enfants.
21:24 "Je sais pas si..."
21:26 Alors qu'au final, en vrai, ils sont comme nous, en fait.
21:31 -En tout cas, on embrasse toutes les personnes
21:34 qui font ce métier d'éducateurs spécialisés.
21:36 Il en faut de plus en plus dans ce pays qui va de plus en plus mal.
21:40 On est allées faire un tour sur tes réseaux, Ronisia.
21:43 On découvre plein de choses sur les réseaux de Ronisia.
21:46 Ne me regarde pas avec cette tête. -J'ai peur.
21:48 -C'est le clic sûr.
21:50 -On a cliqué sur vous, Ronisia.
21:57 Parce que c'est notre taf, et que je suis conscientieux.
22:00 Sur vos réseaux, on a vu que vous étiez l'artiste parfaite.
22:03 -J'attends pas.
22:04 -Celle qui se pose beaucoup de questions.
22:07 -Je sais pas pourquoi. "Qu'est-ce qu'elle fait ?"
22:09 -Et qui a déjà le discours d'une artiste avec 32 ans de carrière.
22:13 -On apprend à être reconnaissante et à dire merci.
22:16 L'humilité joue beaucoup dedans.
22:19 -Sauf quand vous entendez un nouveau son.
22:21 Là, la vraie vous se révèle.
22:23 *-I got you, I got you, I got you.
22:26 -Les journalistes de France Inter s'ambiancent,
22:29 comme à la fête du comité d'entreprise.
22:31 *-Sage, sage, sage, sage, sage, sage.
22:34 -Sur les réseaux, on voit le carton de vos chansons,
22:37 qui sont reprises par tous.
22:39 -Je vais faire écouter les musiques que j'écoute au quotidien.
22:43 -C'est ma soeur.
22:44 -Avec des idées de placement de produits.
22:46 *-Dépecher tout doucement.
22:49 -Sur vos réseaux, on voit votre clic, avec lequel vous fêtez le Secret Santa.
22:53 -T'as trouvé ça où, Thomas ?
22:56 -C'est Noël. Pourquoi tu chantes des barrièges ?
22:58 -Vos potes vous offrent de beaux cadeaux, mais vous, vous êtes pas foulé.
23:03 *-Et la numéro 9.
23:05 -On sait ce qu'on offre à Mouloud pour le Secret Santa.
23:08 *-Les meilleurs clics sur de l'année.
23:11 *-Soit plus de 2 minutes 24 de pure déconnade.
23:13 *-Et joyeux Noël.
23:15 -C'est drôle.
23:16 -A quel moment on offre son CD à sa copine ?
23:19 C'est quoi, ce cadeau ?
23:21 -C'est un cadeau comme un autre.
23:23 Elles sont fans de moi, mes copines, donc c'est un petit cadeau.
23:27 -C'est l'anniversaire de Renisia.
23:29 Qu'est-ce que tu rêves d'avoir comme cadeau ?
23:32 Il reste encore quelques heures, si quelqu'un veut te faire un cadeau.
23:36 -Qu'est-ce que je veux comme cadeau ?
23:38 Franchement, je sais pas.
23:40 Y a plein de trucs que je veux. Une belle voiture.
23:43 -T'as le permis ? -Oui.
23:45 -Il reste peu de temps avant la fin de l'émission.
23:48 1 minute 30, maximum de questions pour un maximum de réponses.
23:52 T'aurais voulu avoir quel prénom ?
23:55 -Euh... Renisia Sabba.
23:58 -Qu'est-ce qu'il faut surtout pas te donner après minuit ?
24:01 -Mon téléphone.
24:02 -T'as le droit d'effacer un moment de ta vie.
24:05 -Euh...
24:07 2016.
24:09 -Pourquoi ?
24:10 -Une hospitalisation. Très cool.
24:12 -T'es élue à la tête du pays. C'est quoi ta première mesure ?
24:16 -Quoi ?
24:17 Arrêter la guerre dans le monde.
24:21 -C'est quoi le bruit qui t'agace le plus ?
24:24 -Euh...
24:26 Les bruits de...
24:28 Les fourchettes contre les... -Oui, on a très bien compris.
24:32 Qu'est-ce qui te séduit immédiatement chez quelqu'un ?
24:35 -Euh...
24:37 C'est le... Son humour.
24:40 -Dans la peau de quel star tu aimerais passer 24 heures ?
24:43 -Rihanna.
24:45 -De qui étais-tu secrètement amoureux adolescent ?
24:48 -Euh... Je crois que c'était Chris Brown.
24:51 -Y a-t-il un cauchemar dont tu te souviendras toute ta vie ?
24:54 -Non.
24:55 -Si tu pouvais remonter dans le temps, t'irais où, pour faire quoi, avec qui ?
25:00 -J'irais à l'époque du collège, mais à tout moment confondu.
25:04 -Quelle est la punition dont tu te souviendras toute ta vie ?
25:08 -M'a pris mon téléphone.
25:10 -La chose la plus folle que t'aies faite avec de l'argent ?
25:13 -Euh... Folle ?
25:16 Je l'ai perdue.
25:17 -Pour toi, c'est quoi le plus grand tul-amour ?
25:20 -Euh...
25:23 Quelqu'un de vulgaire.
25:25 -Le moment... -Ça va.
25:27 -Ça va. On s'en est bien sortis.
25:29 [SILENCE]