• il y a 6 mois
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 Vous voulez jouer ? Eh ben on va jouer !
00:02 Very good, very good !
00:06 On paierait tellement cher pour un gramme de rêve, un gramme d'étoile...
00:12 Tu peux pas me dire que c'est pas du beau travail ?
00:18 Je reprends le contrôle, voilà. Je vais vous montrer de quelle voix je me chauffe.
00:23 Je vais pas commencer à philosopher, mais on est tous artistes, si on prend le temps...
00:29 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:32 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:35 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:38 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:41 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:44 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:47 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:50 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:53 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:56 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
00:59 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
01:02 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
01:05 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
01:08 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
01:11 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
01:14 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
01:17 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
01:20 Je me suis fait un peu de la vie, mais je me suis fait un peu de la vie.
01:23 ♪ ♪ ♪
01:29 - Bienvenue. - Bonjour.
01:31 - Ça va ? - Impeccable.
01:33 - L'essentiel dans la vie, c'est pas l'argent, c'est le panache.
01:36 - Oui. - C'est quoi ta définition du panache ?
01:39 - Euh... Je dirais c'est une...
01:43 Une fulgurance et un abandon à...
01:48 À cette valeur qui caractérise notre enfance, qui est l'insouciance.
01:54 La meilleure des vertus, la suprême.
01:56 - T'arrives à rester insouciant ? - Non.
01:58 J'ai l'impression que ça, c'est vraiment le truc qui...
02:01 Qui... Dont on se départit...
02:06 Pas de gaieté de cœur, petit à petit,
02:09 et que tout porte, tout prête à nous...
02:14 À nous laisser se faire contaminer par une forme de cynisme et tout.
02:18 Donc, faut quand même s'accrocher.
02:20 Et dans notre inévitable et inexorable chute,
02:24 il y a encore quelques branches auxquelles on se raccroche
02:26 pour rester accroché à la falaise de l'insouciance.
02:30 - Et... [Rire]
02:33 - Mais c'est bien dur, c'est bien dur, car la gravité nous appelle.
02:38 - Quand on connaît le succès, qu'on gagne sa vie avec sa passion,
02:41 qu'est le cinéma, comment on garde son panache ?
02:44 Comment est-ce qu'on arrive à rester soi-même ?
02:48 - Euh...
02:50 Bah, je sais pas...
02:52 Toi, ton préambule, c'est de dire que si on fait de sa passion un métier,
02:56 inévitablement, on... - Non, c'est quand ça nous arrive.
02:59 - On va retirer ? - C'est très rare, les gens qui arrivent
03:01 de faire de leur passion leur métier.
03:04 - Ah oui ? Et comment on garde le panache, là-dedans ?
03:07 - Ouais. - Au contraire !
03:09 - Je trouve qu'il y a encore plus d'opportunités de le laisser s'exprimer,
03:14 parce qu'au travers de ces oeuvres fictionnelles et autres,
03:19 où il y a quand même une réflexion de mise en scène,
03:22 donc tu as un contrôle sur ce qui se passe,
03:25 alors que dans la vie, le contrôle n'existe pas,
03:28 et ce contrôle-là, il te permet de mettre en scène
03:32 des fulgurances panachiques.
03:35 Ça se dit panachique ou pas ?
03:37 - Le panachisme, 23 films en seulement 5 ans de carrière.
03:40 T'as reçu cette année le César de la révélation masculine pour Chien de la Casse.
03:44 T'es à l'affiche du film de Quentin Dupieux,
03:46 qui fait l'ouverture du Festival de Cannes,
03:49 mais également à l'affiche de L'Amour Ouf,
03:51 de Gilles Lelouch en compétition et qui sortira en salle en octobre.
03:55 Le deuxième acte de Quentin Dupieux,
03:57 c'est avec Léa Sédoux, Vincent Lindon et Louis Garel.
04:00 On regarde la bande-annonce.
04:02 - Alors, l'histoire du film, c'est l'histoire de mon personnage, David,
04:06 qui est un homme très séduisant, très convoité.
04:09 Mais je préfère pas vous en dire plus, parce que je débrouillerais trop.
04:12 - Non, non, non, non, pardon.
04:14 L'histoire du film, c'est l'histoire de mon personnage,
04:17 qui s'appelle Guillaume, qui est un banquier international très important
04:20 et qui s'apprête à rencontrer le petit ami de sa fille.
04:24 Et je vais te contredire, mais c'est ça, la vraie histoire.
04:27 C'est l'histoire de Guillaume.
04:29 - Si je peux me permettre, Guillaume, l'histoire du film,
04:32 elle se concentre surtout sur la trajectoire, disons, de Willy,
04:35 qui est mon personnage, qui est un jeune plein de tonus
04:39 et qui va vivre tout un tas de retournements plutôt incroyables, disons.
04:43 - N'importe quoi. Non, mais n'écoutez pas ce qu'il raconte.
04:46 Tout s'articule autour de mon personnage, Florence.
04:49 Sans elle, il y aurait pas l'ombre d'un début d'histoire.
04:52 D'ailleurs, le film a failli s'appeler Florence et les garçons.
04:55 - Non, mais sans déconner, fermez vos gueules un peu, là.
04:58 Le vrai héros, c'est moi.
05:00 C'est mon histoire. C'est tout.
05:04 - Tu vois la vie en rose en ce moment ?
05:07 - Je suis content, ouais, de pouvoir faire exercer cette profession
05:14 qui s'accompagne parfois de quelques remous,
05:18 quelques tourments qui rendent impuissants, parfois.
05:23 Et parfois, face auxquels on se retrouve un peu déboussolé.
05:29 Là où je suis content, c'est que le fait de pouvoir avoir une petite exposition,
05:38 ça permet de ramoter des projets.
05:41 Et ça, pour moi, qui suis un amoureux sincère du jeu,
05:45 et ce qui me passionne, je sais, dans l'acting,
05:48 c'est pas les à-côtés, les futilités, les aspirateurs à vanité.
05:55 Ça te remplit pas d'un sentiment de satisfaction plein et durable.
06:01 Moi, j'ai envie de faire du classique.
06:04 J'ai envie de faire des grands films, tu vois.
06:06 C'est vraiment mon rêve et une obsession qui m'habitent.
06:09 Et donc, ce truc-là, ça me permet de me concentrer
06:12 sur la seule richesse dont je dispose,
06:15 c'est celle d'être un amoureux sincère et viscéral du jeu.
06:19 J'ai l'impression que j'ai comme la gueule d'un chien enragé,
06:23 au fin fond des tripes, qui me fait aimer ça pour les bonnes raisons.
06:27 Je sais que je suis passionné du cœur de la pratique.
06:32 - Le deuxième acte, c'est un des plus grands films de Quentin Dupieux.
06:37 - Ah ouais, j'ai pas vu, j'ai pas vu.
06:39 - Moi, je l'ai vu.
06:40 Il a ouvert un arc narratif avec Yannick,
06:42 de mise en abyme de ce métier et de ce que ça raconte.
06:45 Là, c'est un film qui raconte des acteurs
06:48 qui jouent dans un film un peu éclaté
06:50 et qui se rendent compte qu'ils jouent dans un film éclaté
06:53 et qui discutent ensemble de toutes les problématiques
06:56 qui traversent le métier d'acteur.
06:58 Il y a l'autosuffisance,
07:00 il y a celui qui pense qu'il va tourner aux États-Unis,
07:04 il y a celui qui a peur de dire la moindre chose,
07:06 il y a le personnage que tu incarnes, Willy,
07:09 qui lui est un peu en mode "on peut plus rien dire, donc je le dis quand même".
07:13 Et il y a Léa Seydoux, à qui ses enfants disent
07:18 "actrice, c'est pas un vrai métier, tu fais qu'imiter des métiers".
07:22 Et ce passage où il y a les enfants de Léa Seydoux qui l'appellent,
07:25 qui disent "actrice, c'est pas un vrai métier, tu fais que d'imiter des métiers",
07:27 il est hyper intéressant.
07:28 Est-ce que c'est un vrai métier pour toi ?
07:30 - C'est un vrai métier dans le sens où ça demande quand même une assiduité,
07:42 une rigueur, une discipline
07:44 qui sont propres d'une activité professionnelle.
07:47 Si tu veux le pratiquer vraiment de façon régulière
07:52 et pouvoir évoluer au sein de l'industrie,
07:55 en ça, je pense que c'est un vrai métier.
07:57 Ça exige une somme de travail inconsidérée et incommensurable.
08:02 Mais il y a aussi un endroit où...
08:08 En fait, je veux pas encourager, parce que moi, parfois, on me dit ça.
08:13 Je dis "bah vas-y, je suis avec des gens",
08:15 je dis "bah vas-y, j'y vais, je vais travailler".
08:18 Genre ça te lance des regards comme ça.
08:21 Genre le travail, comme si c'était pas cette activité-là
08:26 qui, en apparence, est ludique, en apparence est futile et légère,
08:31 en vérité, elle cache des montagnes de travail.
08:34 Après, montagne de travail que ceux qui la pratiquent, cette activité,
08:40 ne conçoivent pas comme telle.
08:42 Parce que si tu pourrais pas consacrer autant d'énergie,
08:45 et c'est le fait même de pas le ressentir comme du travail,
08:49 de pas compter ses heures, qui est un luxe,
08:52 et qui peut aussi faire dire que ça n'en est pas du travail,
08:55 mais force est de constater qu'on passe un nombre d'heures incalculables à le faire
08:59 et qu'il y a quand même des gens qui se cassent la tête à écrire
09:03 avec la plus grande minutie des scénarios,
09:07 d'essayer de faire se jouer des trucs, faire se tenir des histoires et tout.
09:11 Donc c'est un vrai travail, mais je comprends de l'extérieur
09:15 que ça puisse ne pas être considéré comme tel.
09:18 - Le personnage que tu incarnes, Willy était fan d'Arnold et Willy.
09:22 - Ouais.
09:23 - Arrête, tu vas me poser une question.
09:25 Tu sais que moi, Arnold et Willy, je connais pas bien.
09:27 Si tu m'embarques sur le sujet...
09:29 - Non mais justement...
09:30 - Tu étais en train de me présenter une planche, une belle planche savonneuse.
09:32 - On va pas aller sur Arnold et Willy, mais on va dire que c'est un personnage
09:34 qui s'est trompé de héros, et c'est un personnage qui est en mode
09:37 "on peut plus rien dire". - Ouais.
09:39 - On peut plus parler des juifs, on peut plus parler des homosexuels,
09:42 on peut plus parler des trans, et c'est un personnage qui va toujours...
09:46 - Du côté de la transgression et du côté du titillage de la limite.
09:51 Moi, si tu veux mon avis, après, ça reste Quentin, le décisionnaire,
09:57 qui a tenu la plume pour dessiner les contours de ce personnage.
10:01 Mais il y a un endroit où, moi, pour moi, j'ai l'impression que quand même,
10:07 l'art, c'est le dernier bastion de la liberté, qu'il se doit d'aller
10:15 à un certain endroit titiller les frontières du bien, du mal, du juste,
10:21 de l'injuste, et donc, en quelque sorte, servir de poil à gratter,
10:27 même si tout ça se fait dans des conditions qui peuvent paraître luxueuses,
10:33 et tout, donc j'aime pas trop le truc des artistes et des poils à gratter,
10:36 et tout, parce que les poils à gratter en chaussons, c'est comme quand tu dis,
10:41 moi, je disais, je vais rentrer au GIGN, à mon père, tu vas d'abord faire
10:45 le GIGN en chaussons dans le salon, c'est d'abord ça, la première des choses.
10:48 Donc je comprends, encore une fois, la défiance qu'il peut y avoir,
10:51 mais pour ceux qui pratiquent l'art, même s'ils arrivent à le faire
10:54 dans les conditions, je trouve qu'il y a la nécessité d'aller tutoyer
10:58 ces frontières-là et de les interroger. Et après, pour ce qui est de la censure,
11:03 parce que tu parles de la censure, si je ne m'abuse.
11:06 La censure, moi, je pense qu'évidemment, on est tous victimes de la censure,
11:15 mais que la censure, ça n'a pas qu'une connotation négative,
11:21 dans le sens où c'est aussi bien d'aigresser le propos, de venir le pondérer,
11:28 le peser, y apporter de la nuance, etc. Et le fait d'enlever des choses
11:34 et de se révolter contre ça, je trouve ça bête, parce qu'évidemment
11:40 que notre parole n'est pas 100% intelligente, évidemment qu'elle contient
11:44 des petits éléments à mettre au rebut. Donc parfois, la censure,
11:49 elle a des effets qui peuvent être bénéfiques.
11:51 - Mais le personnage de Willy dans le deuxième acte, c'est un pur produit
11:55 de la censure, parce qu'en fait, il pense qu'aller contre ce qui paraît limite
12:00 ou interdit est du bon sens. Donc souvent, on voit le personnage
12:06 qui est ravagé par une certaine censure, alors que c'est juste la norme.
12:10 Le respect humain, en fait, ça existe. On ne va pas manquer de respect
12:15 à quelqu'un parce qu'il est d'une autre minorité ou d'une autre identité.
12:18 - Oui. Mais parfois, tu sais, tu vas dire un truc, c'est même pas tant
12:25 pour le contenu de ce que tu es en train de défendre que juste pour le fait
12:30 de le dire et d'ouvrir une fenêtre d'interdit qui va déboucher
12:37 sur un champ infini de rigolade. Par exemple, avec quelqu'un,
12:41 quand tu crées un espace amical avec quelqu'un, tac, tac, tu commences,
12:45 tu regardes dans les yeux, tu vois un peu... - Pas les pochettes ?
12:49 - Tu vas titiller sur certains sujets, tu vas voir les zones dans lesquelles
12:54 il te suit, vers lesquelles tu peux aller rider avec lui.
12:58 Et si tu vois que tu peux aller rider vers les interdits, vers les trucs et tout,
13:02 il y a quand même un espace comme une bulle de confort. Et l'amitié,
13:06 j'ai l'impression, c'est comme la bulle, une bulle d'interdit qu'on s'octroie à deux
13:11 et dont on se tiendra par rigueur parce qu'on sait que tous les deux,
13:15 notre préoccupation première, elle est de laisser place au rire
13:18 et non pas d'entraîner des mécontentements et tout, parce que je comprends aussi
13:23 que l'humour pratiqué avec certaines personnes qui sont sensibles
13:26 sur certains sujets et tout ne puissent pas avoir sa voix au chapitre
13:31 et qu'on doit rester dans la réserve et conserver la juste solennité.
13:37 Mais c'est important aussi d'avoir encore quelques petits espaces de liberté
13:45 qu'on s'octroie à deux et d'aller se vautrer dans les interdits,
13:50 dans la limite du respect, tu vois ce que je veux dire.
13:53 Et un interdit verbal, les horreurs qu'on peut susurrer à l'oreille
13:56 les uns les autres, moi pour moi, je n'y attache pas une gravité.
14:01 On peut rire de tout tant qu'on n'est pas animé par la haine.
14:03 Exactement, tant que ça se fait dans un cadre bienveillant,
14:07 qu'on est bien installé dans une baignoire de bienveillance,
14:10 qu'on est à l'aise avec soi-même.
14:11 Une baignoire de bienveillance.
14:12 Voilà, une baignoire de bienveillance.
14:13 On se coule un bain de bienveillance.
14:14 Non mais c'est vrai, parce que genre...
14:16 Avec des bulles un peu.
14:17 Avec un peu de bulles, effectivement, des bulles qui vont venir agrémenter le tout.
14:21 Quelle température ?
14:22 La température idéale, je pense qu'elle se situerait autour de 38.
14:25 Voilà.
14:26 Les bulles, si elles peuvent venir caresser certaines parties de notre corps,
14:29 on ne s'y opposera pas.
14:31 Une petite odeur de bois de hêtre, de hinoki, un petit bois comme ça.
14:35 Exactement, une odeur qui nous conviendra.
14:38 Mais je pense que cette baignoire-là, elle est la condition sine qua non
14:45 au fait de lâcher les rênes de l'humour et d'autoriser toutes les déviances,
14:54 toutes les déviances, tu entends, je mets bien ça sur le truc,
14:57 mais d'autoriser toutes les extraversions.
15:01 C'est un film qui va résonner très fort à l'ouverture du Festival de Cannes,
15:07 parce que c'est un film qui va titiller les interdits,
15:10 qui parle même de Me Too.
15:13 Il y a une scène où ton personnage essaie d'embrasser le personnage de Léa Seydoux
15:17 et fait des rétro-pédalages extrêmement drôles,
15:21 donc c'est un film qui peut même rire de ça.
15:23 Et c'est un Festival de Cannes sous tension,
15:26 avec pas mal de rumeurs qui ont été partout.
15:30 Ça a commencé le 5 mai dans le Figaro, avec cet article
15:33 "Me Too avant le Festival de Cannes, le milieu du cinéma a des sueurs froides,
15:36 le canard enchaîné", et sur internet, une liste de noms présumés à fuiter,
15:43 des gens qui seraient coupables de violences sexistes et sexuelles,
15:47 et ton nom a figuré sur cette liste.
15:50 Comment est-ce que toi t'as réagi ?
15:53 Au début, ça provoque un sentiment d'injustice et d'impuissance comme moi,
15:58 et là je précise bien, en préambule, je parle en mon nom propre.
16:03 Je ne veux pas avoir vocation à être porte-parole de quoi que ce soit,
16:07 si ce n'est de moi-même.
16:09 Mais il y a un sentiment d'impuissance et de colère qui est généré
16:13 par le fait d'être associé à quelque chose dont on ne sait pas de quoi il retourne,
16:19 qui n'est étayé par aucun fait, aucune accusation de quelque valeur que ce soit.
16:27 Et d'ailleurs, j'ai entendu une phrase que je me permets de te répéter, Mouloud,
16:31 la rumeur meurt lorsqu'elle finit dans les oreilles de quelqu'un d'intelligent.
16:36 Parce que le fait même de la rumeur, c'est que je trouve qu'elle est initiée
16:42 par des personnes qui sont habitées par une énergie noire,
16:47 des personnes maléfiques, malveillantes, profondément malveillantes,
16:50 qui initient des choses.
16:53 Et le constat qu'on est obligé de faire, c'est qu'elle prolifère du fait d'un conscient
16:59 qui répète des "il paraît que".
17:02 Et le "il paraît que" qui est conditionnel, l'étape d'après, ça devient une affirmation,
17:06 et l'étape encore d'après, ça devient une accusation.
17:08 Donc c'est une mécanique infernale qui vient tout troubler, causer du remous, etc.,
17:13 alors que tout ça n'est que du vent.
17:15 Et que comme toute aléa météorologique, on en parle quand on n'a rien d'intéressant à dire.
17:22 Et tout ça est le fruit d'un certain goût du sang qui anime les gens.
17:27 Aussi le fait qu'il y ait une impunité à ce niveau-là,
17:31 parce que la diffamation, elle peut se faire, et la calomnie,
17:35 sans qu'il y ait de répercussions et de condamnations qui soient dignes de ce nom.
17:41 Parce que ce que ça coûte aux gens dans leur quotidien et dans leur vie,
17:45 c'est infiniment de fois supérieur aux condamnations dérisoires sur lesquelles ça débouche.
17:51 Après, il y a quelque chose que je trouve quand même,
17:55 c'est que cette rumeur, elle provient d'une préoccupation
18:01 qui est celle du combat contre toute forme de violence,
18:05 mais majoritairement faite aux femmes, dans le milieu.
18:09 Et donc en ça, il faut relativiser aussi,
18:12 il y a des gens qui vivent des situations infiniment de fois plus tragiques que nous.
18:16 Donc en ça, il y a quand même un effet positif qui est de rappeler
18:20 qu'on doit tous être intransigeants vis-à-vis de ces sujets-là,
18:23 qu'on doit tous s'en emparer, qu'ils sont le fait de tout le monde,
18:27 et qu'on est tous là à s'évertuer, à devoir créer un cadre
18:33 qui sécurise l'industrie et qui permette de pratiquer cet art
18:39 qui est merveilleux et qui est porteur de joie
18:43 dans les conditions les plus confortables et les plus assainies.
18:49 Et donc en ça, c'est juste, c'est bien, parce qu'il rappelle ce truc-là,
18:54 cette préoccupation-là, et ça permet, tu vois,
18:58 et ça accélère la mise en place de plein de mécanismes,
19:01 le fait qu'il y ait, par exemple, nous on a produit un film
19:05 avec la société Lipsum qui s'appelle Olivia,
19:08 et donc il y avait une scène d'intimité qui devait se jouer dernièrement,
19:12 et bien le fait qu'il y ait une coordonnatrice d'intimité
19:15 qui vienne encadrer tout ça, qui vienne encadrer un baiser,
19:18 qui vienne dire "Ok, la bouche, si on la met là, ça ne dérange pas,
19:21 donc si la langue sort, ok."
19:24 La fille avec qui je faisais ça, Nix le Courbansion,
19:27 à qui on passe une belle salutation,
19:30 on se disait "Ok, si je mets les mains là, ça ne te dérange pas."
19:33 Et ça a permis de créer un climat
19:36 qui était rassurant pour tout le monde.
19:39 Donc, la racine de ce virus-là qui est la rumeur,
19:43 la racine sur laquelle on doit s'apesantir,
19:46 cette racine-là, elle est primordiale et cruciale,
19:50 et donc c'est important que ces sujets-là soient mis sur la table.
19:54 - C'est important d'avoir une pensée avant tout aux victimes,
19:57 la base de ce moment. - La base de ce truc-là, c'est qu'il y a des vrais gens
20:00 qui sont victimes de vraies choses, et que ceux qui se rendent coupables
20:04 d'horreur à leur endroit, ils doivent nécessairement être condamnés
20:08 et mis hors d'état de nuire. Il n'y a même pas l'ombre d'un doute à ce sujet-là.
20:12 - Mais quand on a 33 ans, qu'on sort de ce qu'on a appelé
20:15 l'année "kenard" dans le cinéma, et qu'on voit son nom,
20:18 comment on réagit ? Comment les proches se comportent ?
20:21 Déjà, comment est-ce que toi, tu dors ?
20:24 - Moi, déjà, je dors comme un loir sur mes deux oreilles,
20:27 parce que mon esprit est au clair, et il est tranquille à ce niveau-là.
20:30 Mais c'est vrai que c'est d'un niveau de perniciosité
20:37 qui est cataclysmique, et qui crée des conditions de travail et de vie.
20:45 Et encore une fois, je relativise. Il y a des gens dans le monde
20:49 qui parsèment cette terre, qui sont victimes de situations
20:52 infiniment de fois plus tragiques. Je ne suis pas là en train
20:55 de me présenter comme une victime. Et d'ailleurs, il faut plus,
20:59 je pense, dans la vie, avoir à l'esprit de se présenter
21:03 comme un champion que comme une victime.
21:05 C'est la première des préoccupations.
21:07 Mais je trouve quand même que plutôt que de s'attarder
21:11 à vouloir faire tomber tous les hommes et à les mettre
21:13 dans le même sac à tue, il vaut mieux s'attarder à faire monter
21:16 des femmes, parce que c'est nécessaire.
21:19 Et parce qu'en fait, moi je pense que la racine de ce truc-là,
21:22 je te le dis comme je le pense Mouloun, c'est la fainéantise.
21:27 C'est l'absence de travail qui fait qu'il y a des gens
21:30 qui se retrouvent dans une situation où malheureusement
21:33 ils n'arrivent pas à accomplir certaines choses.
21:35 Et si toi, en regard, et aussi c'est alimenté par le fait
21:39 de ces expositions un peu omniprésentes et permanentes et tout,
21:44 mais si tu arrives à accomplir des choses dont eux rêvent,
21:48 pour leur cerveau, pour leur conscience, il est plus confortable
21:54 de l'attribuer, la réussite, à des additifs, à la cocaïne,
21:59 à des pratiques obscures.
22:01 Ils boivent du sang d'enfant, ils brûlent des cercueils
22:04 de nourrissons, je ne sais quelle excentricité impensable,
22:08 que de se remettre en question et de se dire,
22:10 ok, la première des nécessités, la valeur suprême
22:14 par laquelle je dois à nouveau me laisser embarquer,
22:21 c'est la besoin et la nécessité de travailler avec implication
22:24 parce qu'il n'y a zéro secret.
22:26 Et je sais que ce milieu-là, il est entaché par une image
22:34 d'ultra négativité vis-à-vis des drogues, du sexe, etc.
22:41 Mais moi, je n'y vois que des travailleurs,
22:45 dans les gens que je rencontre au quotidien,
22:47 l'immense majorité des gens qui composent ce milieu,
22:50 quand je vois Jonathan Cohen, par exemple,
22:52 c'est des gens qui travaillent jusqu'à 2h du matin,
22:54 d'arrache-pied, ils doivent en être d'eux-mêmes,
22:56 de Pierre Ninet, de Gilles Lelou, c'est des gens
22:59 qui sont obsédés par le travail, obsédés par la pratique
23:02 de leur art et qui s'y consacrent corps et âme.
23:07 Donc il ne faut pas gâcher ce trésor.
23:09 Après, encore une fois, s'il y a des actes qui sont commis,
23:12 que c'est avéré, que c'est motivé, que c'est étayé,
23:15 il doit y avoir une forme d'intransigeance à ce sujet.
23:18 Mais on ne doit pas se laisser contaminer
23:20 et on doit en ressortir plus fort.
23:23 C'est un vent, c'est peut-être que le ragoût,
23:27 il est consubstantiel de l'activité d'artiste.
23:31 Et il est propre au fait même d'être exposé.
23:35 Donc essayez de prendre du recul à ce niveau-là
23:38 et de ne pas sombrer dans une forme de colère noire
23:41 et convertir justement cette énergie noire,
23:44 qui encore une fois, elle mérite d'avoir pour initiateur
23:49 des préoccupations qui sont nécessaires, d'accord ?
23:51 Parce que le harcèlement, toute forme de violence,
23:55 c'est des choses qui sont des sujets sérieux,
23:58 qui doivent être traités avec la plus grande rigueur.
24:00 Rigueur dont ne font pas preuve des twittos, d'accord ?
24:04 Ne serait-ce que s'informer sur Twitter, pour moi,
24:08 c'est déjà exprimer le désir inconscient
24:11 de faire de son cerveau une marmite de merde.
24:13 Ce n'est pas le bon endroit.
24:15 Et d'ailleurs, cette rumeur n'a été reprise
24:17 par aucun journal digne de ce nom,
24:19 avec des journalistes, parce qu'il ne faut pas
24:21 tout mettre dans le même sac,
24:23 qui sont sérieux, minutieux, qui sont animés
24:25 par une déontologie, un sens de l'éthique
24:27 et qui présentent, par respect pour leur auditoire
24:30 et leur audience, des faits avérés et vérifiés, d'accord ?
24:34 C'est le travail d'investigation, il doit être fait sérieux
24:36 et combattre le harcèlement.
24:39 C'est courageux, c'est nécessaire,
24:41 mais ça ne doit pas avoir pour effet
24:43 d'en initier d'autres, des harcèlements.
24:45 Parce que les gens qui sont l'objet de la rumeur,
24:47 au final, ils sont victimes d'une forme de harcèlement, d'accord ?
24:52 Ça veut dire 10 personnes par jour qui t'appellent,
24:54 des amis qui te convoquent et qui disent
24:56 "T'es sûr ? T'es sûr que t'as rien fait ?"
24:59 Ça veut dire ces choses-là, ça veut dire
25:01 des gens qui parlent à ta famille,
25:03 ça veut dire des contrats qui sont entachés,
25:06 des gens avec qui on travaille,
25:08 qui en viennent à être contaminés
25:10 par une espèce de suspicion
25:12 malsaine et malencontreuse,
25:14 et qui après font machine arrière en s'excusant
25:17 et en regrettant de t'avoir suspecté un instant.
25:25 Donc, il y a tout ça qui est mélangé.
25:28 Ok, il n'y a pas de souci, c'est pas grave,
25:31 on en ressortira plus fort,
25:32 il faut convertir cette énergie noire
25:34 en une puissance lumineuse, parce que c'est ça.
25:36 Nous, on fait le métier d'artiste,
25:38 c'est pour être bien, pour être des gars bien.
25:40 Moi, je ne fais pas ça.
25:42 Je t'ai dit, je m'en tape un rein des à-côtés,
25:45 d'aller sur un tapis rouge sourire,
25:47 ça ne me remplit pas de joie.
25:48 Moi, mon trésor, c'est d'aimer le jeu
25:51 et de vouloir pratiquer cet art
25:53 avec la ferveur que j'y consacre.
25:54 J'ai tout sacrifié, d'accord ?
25:56 J'ai tout sacrifié.
25:57 Mon entourage en soit témoin,
25:59 j'ai fait plus de 40 courts-métrages,
26:02 j'ai fait des petits rôles à attire la rigo,
26:05 jusqu'à ce qu'on me fasse le cadeau.
26:08 Et c'est pour ça que je remercie des gens
26:09 comme Quentin Dupieux, comme Jérémy Rosan,
26:11 comme Jean-Baptiste Durand,
26:13 comme tous ces gens qui m'ont confié
26:14 des rôles d'importance au sein de leurs œuvres.
26:17 Mais j'ai tout sacrifié.
26:18 Ce n'est pas pour.
26:19 Au début, t'arrives, on te parle de ton accent,
26:22 qui peut en étonner interloquer certains.
26:27 Après, on te dit que t'as de la chance,
26:28 c'est arrivé vite.
26:29 Alors que toi, ça fait 10 ans
26:30 que tu travailles d'arrache-pied
26:32 et que t'es dans une démarche
26:35 qui est tournée vers une forme de pureté
26:40 et vers une forme de pratique quasiment religieuse,
26:43 parce que c'est presque entrer en religion,
26:45 en vérité, la pratique de ce métier.
26:46 Et après, encore une fois,
26:48 on te dit que t'es allé trop vite,
26:49 t'as de la chance.
26:50 Et maintenant, on te dit genre,
26:52 t'es associé à une liste de potentiels malfaiteurs
26:54 dont on ne sait rien,
26:55 dont on ne dit rien les concernant.
26:58 Mais voilà, on te jette en pâture.
27:01 Non, ce n'est pas normal.
27:02 Il y a un endroit où il faut redescendre sur Terre,
27:05 ça, c'est du vent.
27:06 Comme j'ai dit, c'est de la météo.
27:07 C'est les gens qui n'ont rien à dire
27:08 qui s'en emparent.
27:09 Le reste, c'est terminé.
27:11 - J'aimerais qu'on parle du travail.
27:13 - Oui.
27:14 - Et la profession t'a récompensé cette année, on regarde.
27:17 - Moi, j'ai une phrase que j'ai entendue
27:20 qui dit que nos vies,
27:22 elles sont jalonnées de souffrance et de chagrin,
27:25 mais la plus terrible d'entre elles,
27:27 c'est de nous voir chaque jour nous acharner
27:29 à étouffer le petit enfant qui est en nous.
27:31 Et grâce aux scénaristes et aux réalisateurs
27:34 qui nous ont donné leur confiance,
27:35 il y a aussi une petite phrase de Christian Bobin
27:37 que je me permets de donner
27:38 parce qu'elle est particulièrement goûtue,
27:41 qui dit que les enfants sont à une cloison
27:44 de papier à cigarette de la vérité.
27:46 Et les cinéastes qui nous donnent le champ libre
27:49 pour venir gesticuler dans leurs univers,
27:51 et donc je tiens à remercier cette année particulièrement
27:54 Jean-Baptiste Durand, Quentin Dupieux, Jéréme Rosan,
27:57 Marie-Garelle Weiss, Jeanne Hery
28:00 et tous les réalisateurs qui m'ont permis de venir chez eux.
28:03 J'attends la petite musique pour accentuer le côté émotion.
28:07 (Rires)
28:10 (Applaudissements)
28:12 Et moi, on va s'amuser, ça commence maintenant.
28:15 Moi, je voudrais remercier les gens,
28:19 à savoir les deux êtres les plus chers de ma vie,
28:22 mon frère et ma petite sœur,
28:23 ainsi que mon petit sapajou, ma grand-mère,
28:25 ma mère, mon père.
28:27 En tant que petit-fils de paysan,
28:29 je voudrais dire une chose,
28:30 c'est que la culture, comme tout le reste,
28:32 elle dépend et elle n'est rien sans l'agriculture.
28:36 Et donc, je voudrais dire un merci
28:38 et un respect infini à tous ces gens
28:40 qui travaillent d'arrache-pieds
28:42 pour nous donner chaque jour,
28:44 nous offrir le luxe de remplir nos estomacs
28:47 avec des bons fruits, des bons légumes,
28:49 des bons céréales...
28:51 (Applaudissements)
28:54 ...de qualité française.
28:56 Donc, vive l'Académie, vive la France,
28:59 avez César et vive mes amis d'enfance.
29:02 (Applaudissements)
29:04 -Moi, j'étais très ému quand t'as reçu ce prix-là
29:06 parce que, en fait, je voyais que c'était un gars
29:08 qui avait attendu son moment.
29:09 Et c'est un sentiment que doivent connaître
29:11 tous les comédiens, toutes les comédiennes.
29:13 C'est un métier de moment.
29:15 Et là, on sentait que ton moment était arrivé, en fait,
29:17 et que tu le savourais.
29:19 Là, de le revoir, ça se voit que tu savoures encore.
29:22 -Moi, je suis trop content parce qu'il y a un endroit
29:25 où ça...
29:27 ça justifie les milliardaires que tu y consacres.
29:32 Moi, j'ai été élevé avec une phrase,
29:36 qui est "Attention, le travail,
29:38 "c'est le plus proche voisin de la réussite."
29:41 C'est à ça qu'on doit se consacrer.
29:43 Et c'est vrai que je m'y suis consacré,
29:45 comme je te dis, avec une ardeur sans nom et tout.
29:48 Donc, je suis content s'il peut y avoir sur le chemin
29:50 des endroits où tu capitalises
29:55 et où ton coeur te dit...
29:59 OK, pour moi, je prends ça, la vérité,
30:02 comme un encouragement.
30:04 Et comme je l'ai dit, d'ailleurs, dans le discours,
30:06 c'est un prix qui récompense l'arrivée,
30:12 puisqu'il s'agit d'une révélation.
30:14 Donc, tout le reste du chemin, il reste à accomplir.
30:16 Moi, comme je te le dis, les oeuvres et les artistes,
30:19 tu vois, les Sacha Guitry, les Louis de Funès,
30:21 les Gabin, les Ventura, Yves Montand, les Belmondo,
30:26 tous ces gens que j'ai et qui peuplent mon panthéon,
30:31 ils ont accompli des oeuvres qui sont tellement grandioses,
30:35 tellement titanesques, tellement larges,
30:38 tellement pleines et remplies de tout ce qu'ils ont eu à y mettre
30:43 et du temps sur lequel cette oeuvre s'est construite
30:48 que je sais très bien que, pour l'instant,
30:50 ça n'est que les balbutiements, c'est le départ.
30:53 Il faut encore oeuvrer et batailler
30:57 pour pouvoir progresser petit à petit.
30:59 Tout ça se fait marche après marche,
31:01 et j'ai pas de souci avec ça.
31:03 Et j'aime même cette progressivité
31:07 et ce besoin de devoir répéter, répéter, répéter, répéter.
31:14 Il y a un endroit...
31:15 Parce que les gens, ils veulent tous la vie de Cristiano Ronaldo,
31:18 mais personne veut se lever de son lit et faire 5 000 abdos.
31:21 Et arriver.
31:23 Sauf toi, Mouloud. -Ouais, évidemment.
31:26 -Non, mais tu vois ce que je veux dire ? -Tu fais que ça.
31:29 -Tu te lèves en crunch, t'es déjà en crunch, d'ailleurs,
31:32 même de te réveiller, parce que dans ton rêve,
31:34 t'es déjà en train de faire du sport.
31:36 -5 000 abdos, 50 000 McDo, c'est ça, ma routine.
31:39 -C'est la meilleure routine du monde, celle-là.
31:41 -On allait faire un tour sur tes réseaux, c'est le clic sûr.
31:44 -On a cliqué sur vous, Raphaël Kenard, et sur vos réseaux...
31:51 -Non, mais allô, mec, on l'a déjà fait, Kenard, cette année.
31:53 Tu ressors tes papiers, là, ou quoi ?
31:55 -Pas du tout.
31:56 Non, mais désormais, c'est Raphaël Kenard,
31:58 l'acteur star sur lequel on a cliqué.
32:00 Celui qui est devenu un sex-symbole.
32:02 Celui dont le discours au César a été repris par tous.
32:09 -Avec des bons fruits, des bons légumes, des bons céréales...
32:12 -D'ailleurs, preuve que vous êtes désormais un acteur qui pèse.
32:15 Sur les réseaux, on trouve beaucoup de dessins de vous.
32:17 Bon, certains font flipper.
32:19 Et comblots du succès, vos rôles sont repris,
32:21 notamment celui d'Yannick,
32:23 dans une version encore plus cringe que la vôtre.
32:25 -Excusez-moi, non, non, parce que là, c'est pas...
32:27 Là, j'aime pas du tout ce que vous faites, là.
32:29 -Non, mais la lourdeur.
32:31 -Sur les réseaux, on a vu l'acteur apprécié de tous.
32:33 Un acteur qui sait d'où il vient et qui en parle souvent.
32:35 On connaît presque mieux votre mamie que vous.
32:37 -Paris Match, il y en avait beaucoup chez ma grand-mère.
32:40 -Nous, on allait souvent chez ma grand-mère,
32:42 et ils nous achetaient des Smarties.
32:44 -Ils ont donné à ma grand-mère son casting, ils ont dit "merci, mamie".
32:46 -Un acteur simple, sauf quand il doit définir le cinéma en un mot.
32:49 -C'était un petit papillon qui voltait comme ça au-dessus du plateau.
32:52 On essaye avec notre filet à papillon à attraper pour la saisir,
32:56 et qu'on est tous là en train de vivre une forme de vie sublimée.
32:59 -Mais la simplicité, c'est dans vos petits bonheurs.
33:02 Le meilleur endroit où aller pour se changer les idées.
33:04 -C'est un parc qui s'appelle le Parc Michel.
33:07 -Ah oui, un parc dont vous nous aviez déjà parlé avec plus de détails.
33:10 -De partir au Parc Michel, un léger vent frais,
33:13 baisser de pantalon, un petit caca,
33:16 avec la brise fraîche qui vient nous caresser le 35 Ni.
33:19 -Les vacances et le beau temps arrivent.
33:21 Du coup, si vous passez par Jier, vous croiserez peut-être Raphaël.
33:25 -Raphaël, il nous reste très peu de temps ensemble.
33:28 Tu parles des grands films que tu aimerais faire.
33:30 "L'amour ouf" de Gilles Lelouch s'annonce comme un très grand film.
33:34 Est-ce que c'est une nouvelle marche pour toi ?
33:36 -Alors attention, moi, je tempère mon impact sur ce film,
33:41 parce que moi, j'ai un petit rôle.
33:44 Mais ils sont délivrés au sein de ce film des prestations d'ampleur,
33:49 notamment Malory Van Eyck, Adèle Exarchopoulos,
33:53 qui délivre une vraie masterclass, François Syville.
33:57 Il y a l'abnégation, tous les rêves de Gilles qui sont dedans,
34:03 la puissance visuelle de l'oeuvre qu'il a bâtie.
34:06 Pour moi, c'est un grand film.
34:08 Il va falloir que le public s'en empare et en fasse ses choux gras.
34:13 Mais avant ça, il y a un chef-d'oeuvre, attention, mon loup,
34:16 qui s'appelle "Le deuxième acte"
34:18 et qui, lui, est un très, très grand film de dialogue
34:21 composé de performances et de sujets
34:27 qui sont tous plus succulents les uns que les autres.
34:29 Moi, je te le dis, celui-là, c'est de la rigolade à tous les étages, ce film.
34:32 -Merci beaucoup, Raphaël. -Merci, mon loup.
34:34 Merci beaucoup.
34:35 [SILENCE]

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