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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 ...
00:05 -Son rêve le plus cher à Michel, c'est de devenir un rat.
00:08 Si ça existe.
00:09 Rires
00:10 Alors il s'est appelé Micheloude.
00:12 C'est un mix de Michel et Bouloud.
00:13 ...
00:15 -Le biais du rire peut soigner certains faits de société,
00:18 pas tout, mais au moins réveiller certaines consciences.
00:21 ...
00:23 -C'est-à-dire qu'au départ, la police, c'était pas trop une vocation.
00:26 ...
00:28 -Arrêtez ! Arrêtez ! -Eh !
00:30 Dis donc, petit farfadet !
00:32 ...
00:33 -C'est la famille, t'as compris ?
00:35 ...
00:36 Aujourd'hui, bout d'Erisban, je reviens à mes premiers amours,
00:39 à le seul en scène, quoi.
00:41 ...
00:44 -Mon iPhone X, quand je fais une reconnaissance faciale,
00:46 il boxe, bâtard !
00:47 ...
00:48 Rires
00:52 ...
00:54 -Bienvenue au Grand Thierry, mes petites beautés.
00:57 -C'est pas le nez qui fait le clown.
00:59 Clown, c'est un état d'esprit.
01:02 ...
01:04 -Quand tu fais ce métier-là, tu t'appartiens plus,
01:06 t'appartiens aux gens.
01:07 ...
01:09 -Bonsoir, Boubert ! -Bonsoir.
01:12 -Quel plaisir de te recevoir sur le plateau de clics.
01:14 -Bonsoir. -Soyez bienvenus.
01:16 -Merci, Pauline. -Je vous en prie.
01:18 -Enfin !
01:20 Ça fait longtemps qu'on devait se voir.
01:22 -On s'est rencontrés pour la première fois sur ce plateau, Boubert.
01:25 -C'était avec Régine. -Exactement.
01:28 -Je me souviens. Très beaux souvenirs.
01:30 -Bouder, vous êtes en tournée avec votre spectacle "Bouder is back".
01:33 C'est jusqu'au 26 janvier.
01:35 Le 12 janvier, ça se passe au Zénith de Paris. On regarde.
01:39 -C'est moi, je vais couper le kit valet.
01:42 Rires
01:43 Mon papa n'a pas pu venir !
01:45 Rires
01:46 C'est moi, le père !
01:47 Rires
01:48 On va faire une recherche à pied, quand même !
01:51 Musique de "Bouder is back"
01:53 ...
01:56 Les couches, par exemple.
01:57 Je pensais que c'était une couche jusqu'à l'âge de 10 puis !
02:00 J'avais pas dit "chier dessus", j'ai fait une grosse bêtise.
02:03 Mon père, qui s'en est énervé, a venu me taper.
02:06 Il m'a fait "Je vais te taper, t'es déjà clapossé !"
02:08 Rires
02:09 ...
02:13 -Bouder, ce spectacle, vous l'avez voulu sans vulgarité
02:16 pour toutes les générations.
02:17 Vous parlez de vos débuts dans le milieu artistique,
02:20 du Maroc, de votre fils.
02:22 Peut-être pas dans l'ordre ?
02:23 -Oui, c'est un petit peu comme ça.
02:25 Le spectacle se passe dans ma chambre d'enfant,
02:28 et je raconte ce qui s'est passé à partir de cette chambre d'enfant.
02:31 Les déboires de mon premier spectacle,
02:33 moi qui suis papa aujourd'hui,
02:35 et donc plein de choses de façon très légère, sans vulgarité,
02:38 pour pouvoir attirer les familles et les enfants.
02:41 -C'est souvent ce qu'on dit, d'ailleurs,
02:43 que vous êtes un rassembleur.
02:45 -J'essaye, j'essaye, parce que le vivre ensemble,
02:48 c'est un petit peu...
02:49 C'est mon combat.
02:51 Il faut qu'on puisse vivre ensemble,
02:54 qu'on puisse...
02:55 Je le dis souvent, on n'est pas différents,
02:57 on est autrement,
02:58 et c'est ce qui fait la beauté de ce pays,
03:01 et d'être d'origine différente,
03:03 de religion différente ou pas,
03:05 et de s'aimer les uns les autres, c'est très important.
03:08 Aujourd'hui, ça fait bisou l'ours, quand on parle de ça.
03:11 Souvent, les gens disent...
03:13 Peut-être qu'il faut qu'on revienne aux bases, ces bases-là,
03:16 d'aimer les autres et de ne pas les juger,
03:18 de pouvoir vivre ensemble, c'est important.
03:21 -Justement, dans la période qu'on traverse,
03:23 qui est très clivante, très virulente,
03:26 ça a un sens particulier ?
03:27 Vous mettez une énergie différente,
03:29 une conscience différente dans ce que vous faites ?
03:32 -Oui, oui, ça prend un sens encore plus...
03:36 Plus...
03:37 Plus grand, quoi, parce que le travail d'un artiste,
03:41 d'un humoriste, enfin, c'est ce que je pense.
03:43 Enfin, à mon niveau à moi et avec mon style à moi,
03:46 c'est de rassembler les gens.
03:48 Je parle dans mon spectacle légèrement de l'actualité,
03:51 mais je parle surtout du vivre ensemble,
03:53 parce que je suis français, d'origine marocaine,
03:56 de confession musulmane.
03:58 Ce qui se passe dans le monde me touche,
04:00 je suis pas obsolète à ce qui se passe.
04:02 On me demande souvent, des fois, à mon avis...
04:05 -On est venu vous chercher sur ce sujet-là, en particulier ?
04:09 -Oui, bien sûr, sur les réseaux sociaux,
04:11 on me demande de donner mon avis, mais moi, je manifeste, je prie.
04:15 Si je peux faire des dons, j'en fais.
04:17 Et le but, c'est vraiment qu'on...
04:19 Qu'on vive bien ensemble, c'est hyper important.
04:22 C'est très important pour moi
04:24 que tout le monde vive ensemble en paix, c'est important.
04:27 -Bouder, vous êtes né au Maroc,
04:29 dans un tout petit village, en plein été.
04:31 Cette anecdote, on l'a entendue quelques fois,
04:34 mais elle est tellement géniale.
04:36 Le médecin dit à votre maman,
04:37 surtout le médecin qui est aussi véto,
04:40 qui est aussi plein de choses,
04:42 il lui dit une chose très inquiétante,
04:44 vous avez un problème respiratoire,
04:46 et que vous ne passerez pas l'hiver.
04:48 -Je ne passerai pas l'hiver, je ne passerai pas le mois de décembre,
04:52 alors que je suis né en août, et du coup,
04:54 ça a été une nouvelle grave que ma maman n'a pas acceptée.
04:57 Elle a écrit à mon papa, qui travaille ici en France,
05:00 "Voilà, ton fils qui est né, normalement,
05:03 "il ne passera pas l'hiver à cause de..."
05:05 Mon papa était ici, il a dit, "Cet enfant va naître,
05:08 "cet enfant va vivre, je vais tout faire pour vous ramener en France."
05:12 Donc on est venus à l'hôpital Necker,
05:14 et comme souvent, on a coutume de dire,
05:16 "Il ne faut pas oublier d'où on vient."
05:19 Moi, je viens d'hôpital Necker, j'ai été soigné à l'hôpital Necker,
05:23 c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, à mes heures,
05:25 souvent, je retourne à l'hôpital, que ce soit Necker ou Debré,
05:29 pour voir les enfants hospitalisés,
05:31 pour apporter un peu de joie dans leur coeur.
05:34 Et je suis arrivé, je me suis soigné ici, en France.
05:37 -Vous revenez souvent à l'hôpital Necker,
05:39 mais aussi pour revoir les clowns.
05:41 Les clowns ont été très importants dans votre vie,
05:44 et vous leur avez même rendu un hommage magnifique,
05:47 30 ans plus tard, à ces hôpitaux, à ces clowns pour distraire les enfants.
05:51 C'est un film génial. Vous étiez venu nous parler d'Enclique,
05:54 c'est "Le Grand Cir", co-réalisé avec Gaël Fazerhana.
05:57 On regarde un extrait.
05:59 -Crois-tu que c'est facile d'écrire des sketchs ?
06:01 C'est facile de faire rire les gens ?
06:04 Lâche-moi, toi. J'ai fini, c'est tout pour moi.
06:06 -Ah !
06:09 Rires
06:10 -Il est tombé !
06:11 Rires
06:13 ...
06:16 -Ah !
06:17 Rires
06:18 ...
06:22 Je vous ai dit que j'avais volé ? -Non.
06:24 -Attendez.
06:25 ...
06:27 Toutes avec moi !
06:28 3, 2, 1...
06:32 Ah !
06:33 -Allez, les t-shirts, on tourne.
06:34 -Je me souviens que ce film nous avait bouleversés à la rédaction.
06:38 Vous l'avez tous beaucoup aimé. Il y avait quelque chose
06:41 de très singulier, qui était bien sûr de la rigolade,
06:44 mais aussi quelque chose de très poétique, de très sensible.
06:47 -J'ai voulu parler de mon expérience.
06:49 Quand on triche pas à l'écran, ça se voit tout de suite.
06:52 Moi, j'ai rencontré, quand je suis arrivé en France
06:55 pour me soigner, j'ai rencontré ces artistes,
06:58 qui, pour moi, sont des grands artistes,
07:00 qui n'ont pas cette notoriété qu'ils devraient avoir,
07:03 qui viennent dans les hôpitaux et qui font des tours de magie,
07:06 des blagues pas drôles, mais qui font rire nos parents
07:09 et qui nous font rire, nous, enfants hospitalisés.
07:12 J'ai voulu leur rendre hommage à eux et à tous les personnes
07:15 qui travaillent dans le milieu hospitalier,
07:18 parce que les infirmières, les docteurs,
07:20 tous ceux qui travaillent dans ce milieu-là font un travail
07:23 et font un sacrifice énorme pour le bien-être des autres.
07:27 -Chaque soir, on demande à notre invitée
07:29 l'image qui a marqué notre enfance.
07:31 La vôtre, elle nous a ravis.
07:33 On regarde votre Madeleine.
07:35 C'est "O Cintia" ou "Le rythme de la vie".
07:37 -Oui !
07:38 -Merci pour ça.
07:39 -Merci.
07:40 -Oui, c'est de sauter, de danser
07:43 O Cintia
07:44 C'est très dur, mais j'y arriverai
07:47 O Cintia
07:48 C'est normal, tout le mal qu'on se donne
07:50 O Cintia
07:52 Je serai une vraie championne
07:55 J'aime la gym
07:58 Je m'entraîne et j'aime la gym
08:02 -J'aime la gym.
08:03 -C'était super, ça !
08:05 Parce qu'à mon époque, on vivait au rythme des dessins animés.
08:09 Et quand il y a eu "Cintia" avec mes potes de quartier,
08:12 on s'est mis à faire du ruban.
08:14 -Mais non !
08:15 -C'est quand ils nous ont dit qu'il fallait mettre un tutu.
08:18 On s'est dit qu'on allait changer de sport.
08:21 Voilà, c'était l'histoire de cette petite fille
08:24 qui fait de la gym et qui se bat pour être une grande gymnaste
08:27 et qui se bat pour ses rêves.
08:29 C'était un petit peu moi, quand j'étais petit,
08:32 je me battais pour réaliser mes rêves.
08:34 -Un de vos rêves, c'était d'être footballeur,
08:36 que vous avez été repéré quand vous étiez petit,
08:39 mais qui avait un petit malentendu.
08:41 -C'est vrai, j'avoue, j'ai triché sur ma date de naissance.
08:45 J'ai joué...
08:46 En fait, j'ai joué 12 ans en moins de 8 ans.
08:48 Donc, c'est qu'à un moment donné...
08:50 Il y avait un recruteur du PSG qui était là à l'époque.
08:54 C'était pas le PSG d'aujourd'hui, avec tout l'argent qu'il y a.
08:57 Quand il m'a vu jouer, il m'a dit "T'es très fort,
09:00 "on va te mettre au centre de formation, tu verras."
09:03 J'étais super content.
09:04 J'étais voir mon entraîneur, Pierre Assanab,
09:07 qui nous a quittés.
09:08 Je lui ai demandé si j'avais donné son vrai nom,
09:10 son vrai prénom et sa vraie date de naissance.
09:13 Je lui ai pas dit.
09:14 Quand je lui ai donné ma date de naissance,
09:17 il m'a dit "Ca va être compliqué."
09:19 -Votre vrai nom, justement, vous le devez aussi à un footballeur,
09:22 Aziz Bouderbala. -Exactement.
09:24 Alors, Aziz, c'était un très grand joueur du Matra Racine,
09:27 d'origine marocaine, comme moi.
09:30 Et voilà, après, il a joué à Lyon, il a joué aux Servettes,
09:33 et il était le capitaine de l'équipe nationale marocaine.
09:36 Et puis moi, c'était vraiment mon joueur préféré.
09:40 -Il y a autre chose aussi qui m'a beaucoup amusée
09:43 en travaillant sur votre cas, justement, Bouder,
09:45 c'est qu'on se rend compte que le rire,
09:48 c'est pas toujours le cas, mais avec l'école,
09:50 notamment avec un proviseur qui vous a dit
09:52 "Maintenant, où tu vas à l'atelier théâtre, où tu sors ?"
09:56 -Ce qui se passait, c'est qu'il y avait un atelier théâtre
09:59 en première année de BEP à Armand Carrel,
10:02 et la troupe qui était au théâtre, c'était 4-5,
10:05 ils ont dit aux profs de théâtre,
10:07 "Il y a un mec qui est super marrant,
10:09 mais il est drôle, il nous fait rire tous les jours,
10:12 et ça serait bien de la voir pour le spectacle de fin d'année."
10:16 Donc moi, quand ils me l'ont proposé, j'ai dit oui,
10:18 parce qu'ils m'avaient dit que c'était un vendredi.
10:21 -Vous aviez raté un peu public. -Oui, j'ai raté les cours.
10:24 Mais quand ils m'ont dit qu'il fallait revenir à 18h,
10:27 je me suis dit que c'était pas possible.
10:29 Elle est partie voir l'improvisateur,
10:31 "On a besoin de ce mec, il est drôle et tout."
10:34 Il lui a dit, "Vous inquiétez pas, la prochaine bêtise,
10:37 comme il va en faire une dans pas longtemps,
10:40 je vais lui lancer un ultimatum."
10:42 Donc il m'a dit, "Soit je te vire trois jours,
10:44 l'équivalent d'une guerre civile à la maison,
10:47 ou alors tu fais du théâtre."
10:49 Et j'ai rencontré le théâtre d'improvisation,
10:52 et j'ai pris les premiers rires de mes bêtises devant des gens.
10:55 -Vous vous souvenez des sensations ?
10:57 -Une adrénaline tellement forte, j'avais jamais ressenti ça.
11:01 Les gens riaient à mes conneries.
11:04 D'habitude, ça arrive en classe,
11:06 on se fait virer pendant le cours,
11:08 mais là, il y avait presque 180 personnes
11:11 qui applaudissaient, qui riaient à mes cingeries,
11:14 et je trouvais ça magnifique.
11:16 -Il y a un passage plus sérieux,
11:17 vous étiez normalement destiné, ça a peut-être étonné les gens,
11:21 à être comptable, et vous aviez vraiment envie d'être comptable.
11:24 -J'avais envie de travailler dans un travail
11:27 qui n'est pas loin d'un chauffage.
11:29 Un bureau, un chauffage, être bien,
11:31 que mes parents soient fiers de moi, que je puisse les aider.
11:34 Je voulais être comptable, et j'ai fait des études.
11:37 Ca n'existe plus aujourd'hui, j'ai eu un DEUG à EES,
11:40 option gestion, parce que j'étais fort en compta,
11:43 mais j'ai jamais trouvé de travail,
11:46 donc ça a été toujours compliqué, c'était dingue.
11:48 Mais je remercie, souvent, tous les gens qui m'ont pas pris,
11:52 qui m'ont pas accepté dans leur société.
11:55 -Vous étiez compétent pour le L.E. Poste ?
11:58 -Oui, je pense, mais mon nom de famille, mon prénom,
12:01 ma tête, peut-être, mes origines, le quartier où j'ai grandi,
12:05 tout ça, ça devenait des tards pour eux,
12:08 et c'était compliqué.
12:09 Mais je les remercie, parce que grâce à eux,
12:12 je suis ici, ce soir.
12:13 -Ca, c'est beau d'air.
12:14 Il y a toujours ce renouveau,
12:16 cette espèce de light motive d'énergie de continuer,
12:19 et c'est quoi, derrière, qui change toute votre vie ?
12:22 -Bousse.
12:23 -Votre papa artistique, c'est comme ça ?
12:26 -C'est lui. C'est lui.
12:28 Alors oui, il y a de l'humour,
12:30 il y a de la comédie qui est innée en moi,
12:32 il y a de la déconnade,
12:34 mais le professionnalisme, le sérieux,
12:36 celui qui m'a fait rencontrer ce métier-là, c'est lui.
12:39 C'est vraiment le seul, quand j'ai commencé,
12:42 qui m'a tendu la main, qui m'a mis le pied à l'étrier,
12:45 et j'espère vraiment...
12:46 J'étais avec lui jusqu'à son dernier souffle,
12:49 il est fier de moi,
12:51 et c'est vraiment lui qui m'a...
12:53 Qui a cru en moi, tout simplement.
12:56 Il a eu une phrase qui était très simple,
12:58 il m'a dit "Bouh d'air, moi, j'ai 30 euros dans ma poche",
13:01 façon de parler,
13:03 "j'ai pas beaucoup d'argent pour te produire,
13:05 "mais si ça marche, on rigole, et si ça marche pas, on rigole."
13:09 Et moi, j'ai trouvé ça beau.
13:10 Il est pas venu en me vendant, je sais pas, des Ferraris.
13:13 -T'as merveille. -Non, non.
13:15 Et on a la même mentalité, mousse du fou.
13:18 Beaucoup l'oublient, mais Moussiu,
13:20 c'était le premier Français d'origine africaine à la télé,
13:23 issu des banlieues de Bobigny, l'île Bobigny.
13:26 Quand je le voyais dans Julie Lescaut,
13:28 on était fascinés par ce mec,
13:30 avec un coeur énorme.
13:33 Et voilà, donc oui, c'est lui.
13:35 C'est lui, bien sûr.
13:36 -Derrière, c'est la consécration avec Neuilly-Samer.
13:39 Là, ça y est, tout le monde est fan,
13:41 tout le monde vous reconnaît,
13:43 c'est vraiment un moment particulier dans votre vie d'acteur ?
13:47 -Oui, parce que là, Neuilly-Samer est arrivé à un moment
13:50 où... Merci, Jamel Ben Salah,
13:52 qui est le producteur de ce film,
13:54 et Gabriel aussi, qui a réalisé.
13:56 Je remercie Jamel, c'est Jamel Ben Salah
13:58 qui est venu me chercher, qui m'a donné ma chance au cinéma.
14:02 Et ça, je... Et donc voilà,
14:03 quand il y a eu ce film-là, qui est arrivé au bon moment,
14:07 à un moment où la France avait aussi besoin de rire,
14:10 de quelque truc,
14:11 parce qu'on était dans un moment politique un peu bien spécial,
14:15 avec ce gamin qui est fan de Sarkozy,
14:17 et ce gamin qui vient des quartiers,
14:19 donc c'était... -Très drôle.
14:20 -C'était déjà dans ma mentalité, de vivre ensemble,
14:23 et ça a marqué plusieurs générations.
14:25 Vraiment, ce film, ça a été...
14:27 Je rencontre encore des gens aujourd'hui,
14:30 ça me renjaigne pas,
14:31 je me disais "quand j'étais petit, je regardais Neuilly-Samer".
14:35 -Tout le monde est fan de ce film. -Exactement.
14:37 -Vous avez un premier rôle dans votre film "Burcu la ville".
14:40 Et là, l'histoire est un peu moins drôle,
14:43 le film sort 15 jours avant "Intouchables",
14:45 et c'est un coup dur, ça se passe pas super bien.
14:48 -Ça se passe pas bien au niveau des entrées,
14:51 des sorties,
14:53 tout ce qui est un petit peu milieu artistique.
14:56 Au niveau des entrées, il a fait quand même 500 000 entrées.
14:59 -C'est pas anecdotique. -Mais on pouvait pas combattre,
15:02 c'était compliqué,
15:03 parce que tous les festivals où on allait,
15:06 on nous disait "on vient de regarder 'Intouchables',
15:09 "c'est le film de l'année, y aura pas mieux",
15:11 et c'est vrai, c'était un film exceptionnel.
15:14 On arrivait juste derrière, le timing était pas bon,
15:16 on aurait dû sortir au mois d'août, on l'aurait sorti avec 15 départs.
15:20 Mais bon, je suis très fier de ce film-là,
15:22 il a bien marché à la télé, il a eu une longue vie,
15:25 dans les réseaux aussi, après.
15:27 Et donc là, je suis très fier, et je remercie encore Jamel,
15:30 ce Jamel Ben Salah, qui m'a donné ma chance d'être premier rôle.
15:34 -Et surtout, après, il y a beaucoup de rebondissements,
15:37 mais il y a aussi Laila Bekti qui vous fait rencontrer Edouard Berthet.
15:41 -Et en fait, Laila, ça a été Edouard,
15:43 ils m'ont fait aimer le théâtre, je m'en rappellerai toute ma vie,
15:47 c'était un 31 décembre.
15:49 -C'est pas commun, quoi. -C'est pas anodin.
15:51 Laila m'appelle, et quand on s'appelle avec Laila,
15:54 on dit "ça va, tu vas bien ?"
15:55 Et après, on parle tout de suite, on se connaît très bien dans la vie,
15:59 et tout de suite, elle m'a dit "je vais te passer quelqu'un, Edouard Berth",
16:03 et il m'a dit "je fais une pièce de théâtre
16:05 "qui s'appelle 'À la française',
16:07 "et j'aimerais que tu viennes en alternance avec Athmède",
16:11 et c'était fabuleux.
16:12 Vous savez, Boudère,
16:13 on a souvent des humoristes qui viennent,
16:15 et on a l'impression parfois qu'ils sont pas toujours très heureux.
16:19 On a une image des comiques un peu tristes,
16:21 un peu névrosées, alors on s'est posé une question.
16:24 On en parle tous les deux après.
16:26 Existe-t-il des comiques heureux ?
16:28 -On les connaît et on les aime,
16:30 parce qu'ils nous font rire sur scène,
16:32 et parce qu'on se reconnaît dans leur mode du quotidien.
16:35 -Je vais prendre des antidépresseurs toute ma vie ?
16:38 Une vie entière sous paroxétine ? Non ?
16:40 -Drôle sur scène, mais pas forcément dans la vie.
16:43 Et ce mythe du clown triste, c'est Romine Williams qui l'incarne.
16:46 Humoriste iconique d'une époque où on attendait des artistes
16:49 qui nous fassent rire sans considération pour leur santé mentale.
16:53 -You're only giving a little spark of madness.
16:56 If you lose that, you're nothing.
16:58 -Alors, est-ce que les humoristes font de l'humour parce qu'ils vont mal
17:01 ou vont-ils mal parce qu'ils sont humoristes ?
17:04 -Tous ceux qui font ce métier, ils ont un petit grain à la base,
17:07 mais c'est pas comme tous les artistes.
17:10 -Ce qui est sûr, c'est que l'humour, ou plus exactement la scène,
17:13 est un métier d'adrénaline qui requiert souvent de se mettre à nu.
17:16 -Pour vous, c'est un spectacle, moi, c'est ma vie.
17:19 -Même s'ils ont été les premiers à se moquer d'eux-mêmes,
17:22 certains humoristes changent de cap pour se protéger.
17:25 -I've built a career out of self-deprecating humor.
17:28 That's what I've built my career on.
17:30 And I don't want to do that anymore.
17:33 -Entre ceux qui continuent à s'inspirer de leur névrose
17:36 et ceux qui font le choix de préserver leur santé mentale,
17:39 finalement, ça existe des comiques heureux ?
17:41 -Alors, Bouterre, c'est votre réponse qu'on veut, là.
17:44 -Mais moi, pour en revenir à... Enfin, on me posait la question à moi.
17:48 Moi, je suis en train de vivre ma deuxième vie.
17:51 Moi, j'étais mort en décembre 78, normalement.
17:53 Donc je suis en train de vivre ma deuxième vie.
17:56 Comment ne pas être heureux dans la vie ?
17:58 Bien sûr, je le suis. J'ai une enfance heureuse,
18:01 des parents qui m'aiment, ma famille qui m'adore,
18:04 j'ai un fils qui m'aime, j'ai des cousins, des amis.
18:07 J'ai pas ce truc du clown triste.
18:09 Alors, c'est vrai que des fois, on est à table,
18:11 je suis pas toujours le premier à faire des blagues.
18:14 Des fois, on a des discussions sérieuses,
18:17 j'en fais beaucoup, mais c'est pas pour ça que...
18:19 Non, je suis très heureux dans ma vie, j'ai vraiment pas ce problème.
18:23 Et je le fais, et je véhicule ça, parce que c'est vrai,
18:26 j'entends ce que disent des collègues,
18:28 et je peux le comprendre.
18:30 Moi, c'est...
18:32 Comme on dit, "Moi, je ne la savais pas."
18:34 Aucun problème. Non, vraiment, je suis heureux dans ma vie.
18:37 Mais je l'étais bien avant d'être humoriste,
18:40 et je monte pas sur scène parce que je manque d'amour.
18:43 Souvent, on entend ça, les humoristes montent sur scène.
18:46 Non, moi, je monte sur scène, la scène est arrivée après,
18:49 je voulais être comptable, et la scène est arrivée
18:52 au moment où je monte sur scène pour dire aux gens,
18:55 "Peu importe la tête que t'as, peu importe d'où tu viens,
18:58 "tu peux être aimé des gens, tu peux être quelqu'un,
19:01 "tu peux réussir." Alors, chacun dans son domaine,
19:04 et moi, je monte sur scène pour ça,
19:06 pour combattre le harcèlement scolaire,
19:08 pour combattre le racisme,
19:11 pour combattre l'antisémitisme, l'islamophobie,
19:13 tous ces trucs-là, ces nouvelles maladies de partout.
19:17 Je monte sur scène pour ça.
19:18 Mais sinon, moi, dans ma vie,
19:20 on va aller manger après, vous allez rigoler.
19:23 -J'en suis sûre.
19:24 -On a cliqué sur vous, Boudet !
19:31 J'ai toujours rêvé de dire ça.
19:33 -Vous vous en faites pas, vous y passez trop de temps.
19:35 Vous filmez tout, même quand vous faites le ménage.
19:38 Vous avez tout testé.
19:39 -Salut à tous.
19:41 Je suis prêt pour faire Koh Lanta.
19:43 -Hu !
19:44 -Mais vous n'avez pas besoin de filtre,
19:46 puisque vous possédez la collection de perruques
19:49 la plus dingue de France.
19:50 Mais vous avez aussi de magnifiques costumes,
19:53 pour le Grand Bleu, celui de Serveur de café
19:55 et celui de Napoléon.
19:56 Sur vos réseaux, on voit vos talents de musicien,
19:59 de nageur aussi.
20:00 Pour les JO 2024, ça va être un peu short.
20:03 -Allez, on y va !
20:04 -Vous faites aussi briller les autres,
20:06 notamment des artistes de rue,
20:08 même si leurs numéros ne sont pas rodés.
20:10 -En direct, avec Joe, le jongleur !
20:12 -Haha ! En parlant !
20:14 -En cliquant sur vous, on a vu votre engagement
20:16 pour l'éducation et l'accès à l'école.
20:19 Des enfants pour qui vous avez une vraie affection.
20:21 On dirait presque une secte !
20:23 -Ce soir, on était au spectacle de Boudet.
20:26 C'était très bien.
20:27 On était au spectacle de Boudet.
20:28 -C'était pas mal.
20:30 -Très bien !
20:31 -Des enfants avec qui vous jouez pour "Le Nounou".
20:34 Le courant passe, mais tip top !
20:36 -C'est pas très ton fils.
20:37 -Oh !
20:38 -Oh !
20:39 -Si tu veux pas qu'il glisse.
20:41 -Eh !
20:42 -On se quitte sur ces belles images de complicité.
20:45 -Haha !
20:46 -Ils sont trop beaux, vos réseaux Boudet.
20:49 -Ouais, moi, c'est très familial.
20:50 Je mets que des trucs rigolos, avec des enfants.
20:53 -Votre fils, la famille. -La famille, les enfants.
20:56 Des enfants que je connais même pas.
20:58 Je les ai, j'aime bien. Pour moi, les réseaux, ça sert à ça.
21:01 -Boudet, dans cette émission, il y a une séquence culte.
21:04 C'est l'interview à la carte. Le principe, il est simple.
21:07 J'ai 7 cartes. La famille, les amis, les amours, les emmerdes,
21:11 la haine, la mort et le miam-miam.
21:13 Boudet, refermez les yeux, s'il vous plaît.
21:15 Tirez une carte.
21:16 -Il me faut un bras de 3B. -Il faut que je m'avance. Pardon.
21:19 Musique de suspense
21:22 -Allez. -J'ai pas les cartes.
21:23 -On y va.
21:24 Oh non ! Mais c'est pas grave.
21:26 Vous l'avez déjà vue. Vous saurez gérer.
21:29 Regardez.
21:30 La mort. Vous pouvez ouvrir les yeux.
21:32 Vous avez déjà vu tout ça.
21:34 Donc, normalement, comment, Boudet, aimeriez-vous mourir ?
21:38 -Comment j'aimerais mourir ?
21:40 En m'endormant, tout simplement. Ne pas me réveiller.
21:43 Comme ça, je ne me réveille pas.
21:45 -Qu'est-ce que vous voulez qu'on écrive sur votre tombeau ?
21:48 -Qu'est-ce que...
21:50 Qu'est-ce qui... Ici, on repose, Boudet.
21:53 Enfin, comme ça, je me repose, parce que je me repose jamais.
21:56 Je me repose, Boudet. -Ca se tient.
21:58 A votre avis, il se passe quoi après la mort ?
22:01 -Après ce qu'il se passe après la mort...
22:03 Moi, je pense que des gens gentils se retrouveront
22:07 et des gens méchants seront un petit peu plus libres,
22:10 mais retrouveront les gens gentils après.
22:12 -Quelle est la personne décédée qui vous manque le plus ?
22:15 -Ah...
22:17 Là, c'est Wahid.
22:19 Wahid, il me manque beaucoup. -Vos idées.
22:21 -Ouais. Il me manque...
22:23 Il me manque beaucoup. Je n'ai pas envie d'en parler.
22:26 Mais il me manque, il me manque, il me manque.
22:28 -A votre avis, vous avez plus de chances d'aller en enfer ou au paradis ?
22:32 -Bah déjà, avec les bouchons qu'il y a sur la route...
22:36 Rires
22:37 Non, j'espère. Je fais tout pour aller au paradis.
22:40 Enfin, je fais tout pour être... Je triche pas, je suis moi-même.
22:43 Quand je me prends la tête avec quelqu'un,
22:46 je n'endors pas, même s'il a tort,
22:48 et ça me touche au plus profond de moi.
22:50 Donc quand je dis des trucs sur les réseaux,
22:52 des fois, ces derniers temps, je réponds.
22:55 -Vous aviez dit qu'il fallait pas faire ça.
22:57 -Ouais, je répondais parce que ça me blessait,
23:00 parce que les gens insultent bêtement sans savoir ce qu'on fait,
23:03 nous, discrètement, dans la vie, mais...
23:06 Ouais, non, je suis quelqu'un de gentil, je crois.
23:08 -Question joker. C'est quand la dernière fois
23:11 que vous avez pensé à la mort ? -C'est quand la dernière fois
23:14 que j'ai pensé à la mort ? C'est quand la dernière fois
23:17 que j'ai pensé à la mort ? Je peux vous dire ça ?
23:20 Avant d'arriver à Clique, je suis passé à l'hôpital Robert-Debré.
23:24 L'association C'est que du bonheur de Marcy.
23:26 J'étais au service hématophobe,
23:28 et juste après, on est passé à un service qui était le CMI.
23:31 C'est à ce moment-là que j'ai pensé à la mort, tout simplement.
23:35 Il fallait pas que j'y pense,
23:36 il fallait que je sois joyeux pour ces enfants-là.
23:39 -Merci, Boudère. Merci beaucoup.
23:41 En tout cas, ça, c'est Boudère, c'est ce qu'on retient.
23:44 Je recommanderais à tout le monde de revoir votre film,
23:47 "Le grand cirque", un très beau film qu'on avait adoré.
23:51 [SILENCE]

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